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Les salauds ! 11 chroniques de la comédie humaine. Nouvelles

Extraits

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Littérature française

La comédie humaine. La grande Bretèche

"Ah ! madame, répliqua le docteur, j'ai des histoires terribles dans mon répertoire ; mais chaque récit a son heure dans une conversation, selon ce joli mot rapporté par Chamfort et dit au duc de Fronsac : Il y a dix bouteilles de vin de Champagne entre ta saillie et le moment où nous sommes. Mais il est deux heures du matin, et l'histoire de Rosine nous a préparées, dit la maîtresse de la maison. Dites, monsieur Bianchon ! ... demanda-t-on de tous côtés. A un geste du complaisant docteur, le silence régna. A une centaine de pas environ de Vendôme, sur les bords du Loir, dit-il, il se trouve une vieille maison brune, surmontée de toits très-élevés, et si complétement isolée qu'il n'existe à l'entour ni tannerie puante ni méchante auberge, comme vous en voyez aux abords de presque toutes les petites villes. Devant ce logis est un jardin donnant sur la rivière, et où les buis, autrefois ras qui dessinaient les allées, croissent maintenant à leur fantaisie. Quelques saules, nés dans le Loir, ont rapidement poussé comme la haie de clôture, et cachent à demi la maison. Les plantes que nous appelons mauvaises décorent de leur belle végétation le talus de la rive. Les arbres fruitiers, négligés depuis dix ans, ne produisent plus de récolte, et leurs rejetons forment des taillis. Les espaliers ressemblent à des charmilles. Les sentiers, sablés jadis, sont remplis de pourpier ; mais, à vrai dire, il n'y a plus trace de sentier... ".

02/2023

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Histoire de France

Deux beaux salauds. La rafle du Figeacois des 11 et 12 mai 1944

La Das Reich ? Ah oui, les 99 pendus de Tulle, les 642 martyrs d'Oradour-sur-Glane. Mais qui se souvient, en dehors du Quercy, que cette division, célèbre pour sa cruauté, opéra une immense rafle dans plus de 30 communes du Lot, les 11 et 12 mai 1944, envoyant, dans les camps de concentration et les usines des Sudètes, des centaines d'hommes et de jeunes de 16 ans ? Ces 12 000 Allemands vont être guidés par un nain de 18 ans surnommé Hercule qui, engagé dans la Résistance, se révélera être un agent de la Gestapo. Il portera l'uniforme SS pour torturer ses amis avant de les envoyer à la mort. Il sera secondé par un autre gestapiste, un Grec, André Isanove, venu dans le Lot comme garagiste et fabricant de charbon de bois. C'est le parcours effarant de ces deux individus qui est décrit dans cette aventure où l'homme a révélé les pires côtés de sa nature dans la cruauté des bourreaux, mais aussi l'héroïsme à travers ceux qui n'avaient jamais désespéré. L'auteur nous fait revivre cette tragédie, souvent surprenante, à partir de documents et de témoignages inédits.

07/2011

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Critique littéraire

La comédie (in)humaine de l'argent

La crise financière qui sévit depuis 2008 a suscité bien des tentations visant à convoquer la littérature pour illustrer les dégâts de l'argent et instruire le procès moral de " règles " capitalistes qui engendrent le chaos. Balzac, le " romancier de l'argent " ne fut pas oublié, mais il y a toujours quelque chose d'anecdotique et d'instrumental dans ces engouements médiatiques. Instrumental, parce qu'on ne considère la littérature que comme un témoignage, guère plus efficient qu'un article de journal. Anecdotique, car ces évocations s'en tiennent à la surface des choses, au portrait de l'usurier, au méchant banquier, à l'argent corrupteur, c'est-à-dire à des d'images d'Epinal inégalement opératoires aujourd'hui car tributaires d'une machine économique en partie obsolète. Le fond en revanche - la souffrance du sujet aux prises avec l'argent, la soumission de la temporalité de l'individu aux mécanismes de la dette et de remboursement, l'empire idéologique de normes capitalistes qui régissent jusqu'au plus intime de la vie subjective - est éludé. Ce sont pourtant bien ces réalités-là qu'il convient de demander à une littérature réaliste qui, par le jeu de la fiction, met à l'épreuve les transformations qu'opère l'économie moderne sur le sujet. Le roman met au jour une anthropologie de l'argent conçu comme " l'expression subjective, sous l'espèce du désir, du rapport social monétaire " (F. Lordon). C'est ce savoir que le roman balzacien - né avec l'explosion capitaliste - nous enseigne, offrant par la même au lecteur contemporain de nouvelles clefs de lecture du la situation actuelle. En réunissant des spécialistes reconnus dans différents champs des sciences humaines, ce volume se propose de saisir quelques - uns des ressorts implicites du capitalisme mis en scène et mis évidence par le roman balzacien. Mais la critique balzacienne ne réside pas seulement dans ce travail de dévoilement : au-delà de sa faculté critique, La Comédie humaine, est une fable sur la fable économique : on y voit, mises à nu dès les années 1830 - 40, les fictions (idéologiques) que l'économie libérale a forgée au cours des XIXe et XXe siècles.

09/2013

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Littérature française

La comédie humaine. Le bal de sceaux

Emilie de Fontaine est une jeune fille de la noblesse que sa famille souhaiterait bien voir mariée. Malheureusement, elle a une si haute idée d'elle-même, et donc de l'homme qui pourra lui inspirer suffisamment d'amour pour devenir son époux, qu'elle refuse tous les prétendants qu'on lui présente. Jusqu'au jour où, dans un bal champêtre, elle rencontre un bel inconnu... Le dossier de l'édition regroupe des textes qui permettent d'étudier le héros romantique et les représentations des beaux esprits féminins dans la littérature ; il établit un lien entre le récit de Balzac et les oeuvres de grands moralistes.

02/2023

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Littérature française

Le cure de village. La comedie humaine

" Dans le Bas-Limoges, au coin de la rue de la Vieille-Poste et de la rue de la Cité, se trouvait, il y a trente ans, une de ces boutiques auxquelles il semble que rien n'ait été changé depuis le moyen âge. De grandes dalles cassées en mille endroits, posées sur le sol qui se montrait humide par places, auraient fait tomber quiconque n'eût pas observé les creux et les élévations de ce singulier carrelage. Les murs poudreux laissaient voir une bizarre mosaïque de bois, et de briques, de pierres et de fer tassés avec une solidité due au temps, peut-être au hasard. Le plancher, composé de poutres colossales, pliait depuis plus de cent ans sans rompre sous le poids des étages supé- rieurs. Bâtis en colombage, ces étages étaient à l'extérieur couverts en ardoises clouées de manière à dessiner des figures géométriques, et conservaient une image naïve des constructions bourgeoises du vieux temps. Aucune des croisées encadrées de bois, jadis brodées de sculptures aujourd'hui détruites par les intempéries de l'atmosphère, ne se tenait d'aplomb : les unes donnaient du nez, les autres rentraient, quelques-unes voulaient se disjoindre ; toutes avaient du terreau apporté on ne sait com- ment dans les fentes creusées par la pluie, et d'où s'élançaient au printemps quelques fleurs légères, de timides plantes grimpantes, des herbes grêles. La mousse veloutait les toits et les appuis. . ".

02/2023

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Critique littéraire

Bibliothèque. Tome 2, codices 84-185, Edition bilingue français-grec ancien

84 Denys d'Halicarnasse, 85 Héraclianus, 86 Jean Chrysostome, 87 Achille Tatius, 88 Synode de Nicée, 89 Préface à Eusèbe, 90 Libanius, 91-93 Arrien, 94 Jamblique, 95 Jean de Scythopolis, 96 Georges d'Alexandrie, 97 Phlégon, 98 Zosime, 99 Hérodien, 100 Hadrien, 101 Victorinus, 102 Gélase, 103-105 Philon, 106 Théognoste, 107 Basile, 108 Théodore, 109-111 Clément d'Alexandrie, 112-113, Clément de Rome, 114 Leucius Charinus, 115 Contre les Juifs. Métrodore, 116 Sur la fête de Pâques, 117 Pour Origène, 118 Pamphile et Eusèbe, 119 Piérius, 120 Irénée de Lyon, 121 Hippolyte, 122-124 Epiphane, 125 Justin, 126 Clément, 127 Eusèbe, 128 Lucien, 129 Lucius de Patras, 130 Damascius, 131 Amyntianus, 132-135 Palladius, 136 Cyrille, 137-138 Eunomius139-140 Athanase, 141-143 Basile, 144-145 Helladius, 146-148 Lexiques, 149 Pollion, 150 Julien, 151 Timée, 152 Elius Denys, 153 Pausanias, 154 Boethos, 155-156 Lexiques, 157 Moeris, 158 Phrynichos, 159 Isocrate, 160 Choricius, 161 Sopatros, 162 Eusèbe, 163 Vindanius, 164 Galien, 165 Himérius, 166 Antoine Diogène, 167 Stobée, 168 Basile, 169 Cyrille, 170 Préchristianisme, 171 Eustrate, 172-174 Jean Chrysostome, 175 Pamphila, 176 Théopompe, 177 Théodore d'Antioche, 178 Dioscoride, 179 Agapius, 180 Jean Lydus, 181 Damascius, 182 Eulogius, 183-184 Eudocie, 185 Denys d'Egée

01/1960

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Littérature française

La comédie humaine. L'auberge rouge

" En je ne sais quelle année, un banquier de Paris, qui avait des relations commerciales très étendues en Allemagne, fêtait un de ces amis, longtemps inconnus, que les négociants se font de place en place, par correspondance. Cet ami, chef de je ne sais quelle maison assez importante de Nuremberg, était un bon gros Allemand, homme de goût et d'érudition, homme de pipe surtout, ayant une belle, une large figure nurembergeoise, au front carré, bien découvert, et décoré de quelques cheveux blonds assez rares. Il offrait le type des enfants de cette pure et noble Germanie, si fertile en caractères honorables, et dont les paisibles moeurs ne se sont jamais démenties, même après sept invasions. L'étranger riait avec simplesse, écoutait attentivement, et buvait remarquablement bien, en paraissant aimer le vin de Champagne autant peut-être que les vins paillés du Johannisberg. Il se nommait Hermann, comme presque tous les Allemands mis en scène par les auteurs. En homme qui ne sait rien faire légèrement, il était bien assis à la table du banquier, mangeait avec ce tudesque appétit si célèbre en Europe, et disait un adieu consciencieux à la cuisine du grand CAREME. Pour faire honneur à son hôte, le maître du logis avait convié quelques amis intimes, capitalistes ou commerçants, plusieurs femmes aimables, jolies, dont le gracieux babil et les manières franches étaient en harmonie avec la cordialité germanique. Vraiment, si vous aviez pu voir, comme j'en eus le plaisir, cette joyeuse réunion de gens qui avaient rentré leurs griffes commerciales pour spéculer sur les plaisirs de la vie, il vous eût été difficile de haïr les escomptes usuraires ou de maudire les faillites. L'homme ne peut pas toujours mal faire. Aussi, même dans la société des pirates, doit-il se rencontrer quelques heures douces pendant lesquelles vous croyez être, dans leur sinistre vaisseau, comme sur une escarpolette... ".

02/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Une double famille

"Quand tu te marieras, reprit le comte [... ], n'accomplis pas légèrement cet acte, le plus important de tous ceux auxquels nous oblige la société. Souviens-toi d'étudier longtemps la caractère de la femme avec laquelle tu dois t'associer [... ]. Le défaut d'union entre deux époux, par quelque cause qu'il soit produit, amène d'effroyables malheurs [... ]". Dans cette mise en garde adressée à son fils, c'est toute son histoire que résume le comte de Grandville. L'adultère ne saurait être la solution à un mariage raté, nous dit Une double famille, une des premières Scènes de la vie privée, mais pour notre plus grand plaisir de lecture, on ne court pas tout droit à cette conclusion. La construction savante du roman, en brouillant les images de l'épouse et de la maîtresse, oblige à réfléchir sur le message délivré : Balzac pose d'emblée la question du mariage dans toute sa complexité.

02/2023

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Littérature française

Physiologie du mariage. La comedie humaine

" La femme qui, sur le titre de ce livre, serait tentée de l'ouvrir, peut s'en dispenser, elle l'a déjà lu sans le savoir. Un homme, quelque malicieux qu'il puisse être, ne dira jamais des femmes autant de bien ni autant de mal qu'elles en pensent elles-mêmes. Si, malgré cet avis, une femme persistait à lire l'ouvrage, la délicatesse devra lui imposer la loi de ne pas médire de l'auteur, du moment où, se privant des approbations qui flattent le plus les artistes, il a en quelque sorte gravé sur le frontispice de son livre la prudente inscription mise sur la porte de quelques établissements : Les dames n'entrent pas ici... . ".

02/2023

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Littérature française

Les moines, comédie nouvelle

Les moines . Comédie nouvelle. La scène est à Monaco dans les grandes Cazernes Date de l'édition originale : 1716 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

09/2021

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Littérature française

La femme de trente ans. La comedie humaine

" Au commencement du mois d'avril 1813, il y eut un dimanche dont la matinée promettait un de ces beaux jours où les Parisiens voient pour la première fois de l'année leurs pavés sans boue et leur ciel sans nuages. Avant midi un cabriolet à pompe attelé de deux chevaux fringants déboucha dans la rue de Rivoli par la rue Castiglione, et s'arrêta derrière plusieurs équipages stationnés à la grille nouvelle- ment ouverte au milieu de la terrasse des Feuillants. Cette leste voiture était conduite par un homme en apparence soucieux et maladif ; des cheveux grisonnants couvraient à peine son crâne jaune et le faisaient vieux avant le temps ; il jeta les rênes au laquais à cheval qui suivait sa voiture, et descendit pour prendre dans ses bras une jeune fille dont la beauté mignonne attira l'attention des oisifs en promenade sur la terrasse. La petite personne se laissa complaisamment saisir par la taille quand elle fut debout sur le bord de la voiture, et passa ses bras autour du cou de son guide, qui la posa sur le trottoir, sans avoir chiffonné la garniture de sa robe en reps vert. Un amant n'aurait pas eu tant de soin. L'inconnu devait être le père de cette enfant qui, sans le remercier, lui prit familièrement le bras et l'entraîna brusquement dans le jardin. Le vieux père remarqua les regards émerveillés de quelques jeunes gens, et la tristesse empreinte sur son visage s'effaça pour un moment. Quoiqu'il fût arrivé depuis long-temps à l'âge où les hommes doivent se contenter des trompeuses jouissances que donne la vanité, il se mit à sourire... ".

02/2023

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Littérature française

La derniere incarnation de vautrin. La comedie humaine

" La Comédie humaine - Tome XVIII - Houssiaux, 1855. Extrait : Le crime et la folie ont quelque similitude. Voir les prisonniers de la Conciergerie au préau, ou voir des fous dans le jardin d'une maison de santé, c'est une même chose. Les uns et les autres se promènent en s'évitant, se jettent des regards au moins singuliers, atroces, selon leurs pensées du moment, jamais gais ni sérieux ; car ils se connaissent ou ils se craignent. L'attente d'une condamnation, les remords, les anxiétés donnent aux promeneurs du préau l'air inquiet et hagard des fous. Les criminels consommés ont seuls une assurance qui ressemble à la tranquillité d'une vie honnête, à la sincérité d'une conscience pure".

02/2023

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Littérature française

La gloire des salauds

J'ai trouvé mon style grâce aux jeunes de l'Enfance Difficile et Dangereuse pour qui j'écrivais des histoires. Le peu de vocabulaire qu'ils possèdent m'a obligé à la simplicité. Ils ont appris à lire avec mes nouvelles. Ils les ont lues et aussi comprises. Les voir déchiffrer les mots qui racontaient des histoires sorties de mon cerveau a été une heureuse réconciliation entre l'alimentaire et mon rêve. Ils me questionnent sur Toufik, l'enfant qui espère aller à l'école en labourant le champ de ses parents. Ils rient aux aventures un peu érotiques de Djeneba, ils ouvrent grands leurs yeux sombres lorsque Amine a froid en France et que son papa meurt au pays. Mes jeunes, qui ont traversé les mers pour galérer à Paris, qui ont volé, parfois frappé des innocents qui auraient pu être ma fille, mon fils, ma mère ou ma femme, redeviennent des enfants. J'enseigne aux déclassés, aux oubliés ceux qui auront dès 18 ans une OQTF (obligation de quitter le territoire français). J'enseigne aux délinquants étrangers mineurs que l'aide sociale à l'enfance loge dans des hôtels minables au bas desquels, trafics en tous genres et prostitutions constituent un quotidien maussade. J'ai alors entendu une mélodie souterraine. Elle m'a plu. Je l'entends encore aujourd'hui.

11/2019

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Poches Littérature internation

La fabrique des salauds

Dans un hôpital bavarois, Koja Solm, vieil homme avec une balle nichée dans la tête, décide de raconter sa vie à son voisin de chambre, un jeune hippie pacifiste. Son enfance à Riga, dans les années 1920, sa carrière dans l'Allemagne nazie, puis comme espion dans la jeune République fédérale. Sa relation destructrice avec son frère aîné, Hubert. Leur amour commun, dévastateur, pour leur soeur adoptive, Ev, d'origine juive. Un ménage à trois électrique nourri de sang, de passion et de larmes, une histoire qui va épouser tout un pan du XXe siècle, de Riga à Tel Aviv en passant par Auschwitz et Paris.

08/2020

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Littérature française

Les employes ou la femme superieure. La comedie humaine

" A Paris, où les hommes d'étude et de pensée ont quelques analogies en vivant dans le même milieu, vous avez dû rencontrer plu- sieurs figures semblables à celle de monsieur Rabourdin, que ce récit prend au moment où il est Chef de Bureau à l'un des plus importants Ministères : quarante ans, des cheveux gris d'une si jolie nuance que les femmes peuvent à la rigueur les aimer ainsi, et qui adoucissent une physionomie mélancolique ; des yeux bleus pleins de feu, un teint encore blanc, mais chaud et parsemé de quelques rougeurs violentes ; un front et un nez à la Louis XV, une bouche sérieuse, une taille élevée, maigre ou plutôt maigrie comme celle d'un homme qui relève de maladie, enfin une démarche entre l'indolence du promeneur et la méditation de l'homme occupé. Si ce portrait fait préjuger un caractère, la mise de l'homme contribuait peut-être à le mettre en relief. Rabourdin portait habituelle- ment une grande redingote bleue, une cravate blanche, un gilet croisé à la Roberspierre, un pantalon noir sans sous-pieds, des bas de soie gris et des souliers découverts. Rasé, lesté de sa tasse de café dès huit heures du matin, il sortait avec une exactitude d'horloge, et passait par les mêmes rues en se rendant au Ministère, mais si propre, si compassé que vous l'eussiez pris pour un Anglais allant à son ambassade. A ces traits principaux, vous devinez le père de fa- mille harassé par des contrariétés au sein du ménage, tourmenté par des ennuis au Ministère, mais assez philosophe pour prendre la vie comme elle est ; un honnête homme aimant son pays et le servant, sans se dissimuler les obstacles que l'on rencontre à vouloir le bien ; prudent parce qu'il connaît les hommes, d'une exquise politesse avec les femmes parce qu'il n'en attend rien ; enfin, un homme plein d'acquis, affable avec ses inférieurs, tenant à une grande distance ses égaux, et d'une haute dignité avec ses chefs... ".

02/2023

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Histoire médiévale

Nouvelles chroniques

La Guienne (Guyenne) et la Gascogne qui forment l'Aquitaine comportent une riche histoire médiévale. Entre légendes et réalités, de nombreux récits émaillent les chroniques abondantes qui s'y réfèrent, certaines appréciées des seuls historiens suivant leurs connaissances, d'autres ignorées de la grande majorité de la population actuelle. Lorsque le Moyen Age laissa sa place à d'autres époques, la plupart des grimoires sombrèrent dans l'oubli s'ils ne furent pas détruits, il est resté néanmoins des textes accessibles aux chercheurs qui peuvent en tirer le meilleur substrat de manière à partager, avec leurs lecteurs et lectrices, les plus superbes découvertes. Des chroniques abordables pour le plus grand nombre afin de retrouver ses racines et ne pas faire sombrer irrémédiablement le passé dans une amnésie délétère pour l'avenir de notre civilisation. Aux quatre coins de l'Aquitaine, il n'est qu'à suivre les aventures épiques, comiques ou tragiques d'une ribambelle de personnages plus ou moins oubliés qui firent l'histoire régionale grâce à leur faconde et leur tempérament.

12/2022

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Critique littéraire

Les mondains de la Comédie Humaine. Etude historique et psychologique

Ce livre détruit le mythe, trop répandu, d'un Balzac dandy raté, rejeté par le vrai grand monde, et n'ayant pas su "faire parler les duchesses" . Voici enfin la brillante démonstration du contraire. On y voit le romancier mener une authentique vie mondaine et, fort d'une expérience qui lui ménage des points de vue variés sur le monde de son temps, en donner une image vraie, multiple, dramatique. Surtout, on lui doit d'avoir discerné un esprit mondain, essentiellement parisien, qui fleurissait à son époque sur les ruines de l'esprit aristocratique. Tout ce qui, plus tard, sera admiré chez Proust se trouve déjà dans La Comédie Humaine. Du reste la pérennité de l'esprit mondain n'est plus à démontrer. En suivant Balzac, le lecteur sera plus d'une fois conduit jusqu'au monde contemporain, où la psychologie mondaine, sous des masques divers et malgré la disparition progressive du ridicule, informe toujours la psychologie sociale/ Cet ouvrage d'historien et de psychologue est écrit d'une plume alerte, où la vivacité de l'anecdote s'allie à la justesse du trait.

01/1975

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Littérature française

La comédie humaine. L'élixir de longue vie

" Dans un somptueux palais de Ferrare, par une soirée d'hiver, don Juan Belvidéro régalait un prince de la maison d'Este. A cette époque, une fête était un merveilleux spectacle que de royales richesses ou la puissance d'un seigneur pouvaient seules ordonner. Assises autour d'une table éclairée par des bougies parfumées, sept joyeuses femmes échangeaient de doux propos, parmi d'admirables chefs-d'oeuvre dont les marbres blancs se détachaient sur des parois en stuc rouge et contrastaient avec de riches tapis de Turquie. Vêtues de satin, étincelantes d'or et chargées de pierreries qui brillaient moins que leurs yeux, toutes racontaient des passions énergiques, mais di- verses comme l'étaient leurs beautés. Elles ne différaient ni par les mots ni par les idées ; l'air, un regard, quelques gestes ou l'accent servaient à leurs paroles de commentaires liber- tins, lascifs, mélancoliques ou goguenards. L'une semblait dire : Ma beauté sait réchauffer le coeur glacé des vieillards. L'autre : J'aime à rester couchée sur des coussins, pour penser avec ivresse à ceux qui m'adorent. Une troisième, novice de ces fêtes, voulait rougir : Au fond du coeur je sens un remords ! disait-elle. Je suis catholique, et j'ai peur de l'enfer. Mais je vous aime tant, oh ! tant et tant, que je puis vous sacrifier l'éternité. La quatrième, vidant une coupe de vin de Chio, s'écriait : Vive la gaieté ! Je prends une existence nouvelle à chaque aurore ! Oublieuse du passé, ivre encore des assauts de la veille, tous les soirs j'épuise une vie de bonheur, une vie pleine d'amour ! La femme assise auprès de Belvidéro le regardait d'un oeil enflammé. Elle était silencieuse. Je ne m'en remettrais pas à des bravi pour tuer mon amant, s'il m'abandonnait ! Puis elle avait ri ; mais sa main convulsive brisait un drageoir d'or miraculeusement sculpté... . ".

02/2023

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Littérature française

Memoires de deux jeunes mariees. La comedie humaine

" Ma chère biche, je suis dehors aussi, moi ! Et si tu ne m'as pas écrit à Blois, je suis aussi la première à notre joli rendez-vous de la correspondance. Relève tes beaux yeux noirs attachés sur ma première phrase, et garde ton exclamation pour la lettre où je te confierai mon premier amour. On parle toujours du premier amour, il y en a donc un second ? Tais-toi ! me diras-tu ; dis-moi plutôt, me demanderas-tu, comment tu es sortie de ce couvent où tu devais faire ta profession ? Ma chère, quoi qu'il arrive aux Carmélites, le mi- racle de ma délivrance est la chose la plus naturelle. Les cris d'une conscience épouvantée ont fini par l'emporter sur les ordres d'une politique inflexible, voilà tout. Ma tante, qui ne voulait pas me voir mourir de consomption, a vaincu ma mère, qui prescrivait toujours le noviciat comme seul remède à ma maladie. La noire mélancolie où je suis tombée après ton départ a précipité cet heureux dénouement. Et je suis dans Paris, mon ange, et je te dois ainsi le bonheur d'y être. Ma Renée, si tu m'avais pu voir, le jour où je me suis trouvée sans toi, tu aurais été fière d'avoir inspiré des sentiments si profonds à un coeur si jeune. Nous avons tant rêvé de compagnie, tant de fois déployé nos ailes et tant vécu en commun, que je crois nos âmes soudées l'une à l'autre, comme étaient ces deux filles hongroises dont la mort nous a été racontée par monsieur Beauvisage, qui n'était certes pas l'homme de son nom : jamais médecin de couvent ne fut mieux choisi. N'as-tu pas été malade en même temps que ta mignonne ? ... ".

02/2023

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Montagne

Nouvelles chroniques des hauteurs

Après le succès de ses Chroniques himalayennes, Jean-Michel Asselin s'est replongé dans l'épaisseur de ses carnets de voyage pour nous montrer les coulisses de ses aventures d'alpiniste où il n'y a ni vainqueur ni record à pulvériser, mais où l'on risque néanmoins sa peau. Ces chroniques sans héros sont nées en Himalaya, en Argentine, en Equateur, en Iran, au Spitzberg, en Turquie, au Monténégro ou encore en Tanzanie, là où l'oxygène vient à manquer. Conteur hors pair, Jean-Michel Asselin nous fait revivre par touches impressionnistes le quotidien de ses différentes expéditions. Une vingtaine de récits philosophiques et charnels, graves et légers, intimistes et universels sur la beauté et l'inutilité de l'alpinisme, l'amour et la mort, le désir et la fatigue des corps.

05/2014

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Littérature française

Chroniques métropolitaines de la ligne 11

Une ville sous la ville. Une vie souterraine. La communauté des utilisateurs du métropolitain voyage quotidiennement. Parmi les voyageurs, certains visages deviennent familiers même si on ignore tout d'eux. Derrière la vitrine qu'ils offrent au regard, on ne peut soupçonner ce que sont leur vie, leur bonheur, leurs tourments, leur misère, leurs déshérences. Les destins se frôlent, parfois se croisent. Quel lien unit Alex et Zahir ? Lulu et Maël sont-ils de simples petits collégiens ? Quel rêve poursuit Aurore ? Quelle blessure ronge Léna ? Pourquoi Albert semble-t-il porter toute la douleur du monde sur ses épaules ? Quand la routine du métro déraille, la police s'en mêle. Quand on embarque dans le métro, qui sait où le voyage nous conduira. Quand vous prendrez le métro, le RER ou le bus, vous n'aurez plus le même regard sur les autres voyageurs...

02/2021

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Littérature française

Petites miseres de la vie conjugale. La comedie humaine

" Un ami vous parle d'une jeune personne : Bonne famille, bien élevée, jolie, et trois cent mille francs comptant. Vous avez désiré rencontrer cet objet charmant. Généralement, toutes les entrevues fortuites sont préméditées. Et vous parlez à cet objet devenu très-timide. VOUS. Une soirée charmante ? ... ELLE. ? Oh ! oui, monsieur. Vous êtes admis à courtiser la jeune personne. LA BELLE-MERE (au futur). ? Vous ne sauriez croire combien cette chère petite fille est susceptible d'attachement. Cependant les deux familles sont en délicatesse à propos des questions d'intérêt. VOTRE PERE (à la belle-mère). ? Ma ferme vaut cinq cent mille francs, ma chère dame ! ... VOTRE FUTURE BELLE-MERE. ? Et notre maison, mon cher monsieur, est à un coin de rue. Un contrat s'ensuit, discuté par deux affreux notaires : un petit, un grand. Puis les deux familles jugent nécessaire de vous faire passer à la mairie, à l'église, avant de procéder au coucher de la mariée, qui fait des façons... ".

02/2023

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Histoire de France

Rue des salauds

Quand l'Histoire est au coin de la rue ! Les rues de Paris (et d'ailleurs) portent les noms des plus glorieux personnages de l'Histoire de France. Mais certaines d'entre-elles (et non des moindres) ont été attribuées à de bien tristes sires... Bugeaud (sanguinaire conquérant de l'Algérie), Albert de Mun (infatigable adversaire de la laïcité), Les ducs de Guise (organisateurs de la sanglante Saint-Barthélemy), Maurice Barrès (implacable accusateur du capitaine Dreyfus)... Et que dire de la face sombre des Richelieu, Etienne Marcel, Linné, Mazarine, Conti, Talleyrand, Solférino, Gallieni, Alexandre III et tant d'autres !

09/2013

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Littérature française

La comedie humaine melmoth reconcilie. Melmoth reconcilie

" Il est une nature d'hommes que la Civilisation obtient dans le Règne Social, comme les fleuristes créent dans le Règne végétal par l'éducation de la serre, une espèce hybride qu'ils ne peuvent reproduire ni par semis, ni par bouture. Cet homme est un caissier, véritable produit anthropomorphe, arrosé par les idées religieuses, maintenu par la guillotine, ébranché par le vice, et qui pousse à un troisième étage entre une femme estimable et des enfants ennuyeux. Le nombre des caissiers à Paris sera toujours un problème pour le physiologiste. A-t-on jamais compris les termes de la proposition dont un caissier est l'X connu ? Trouver un homme qui soit sans cesse en présence de la fortune comme un chat devant une souris en cage ? Trouver un homme qui ait la propriété de rester assis sur un fauteuil de canne, dans une loge grillagée, sans avoir plus de pas à y faire que n'en a dans sa cabine un lieutenant de vaisseau, pendant les sept huitièmes de l'année et durant sept à huit heures par jour ? Trouver un homme qui ne s'ankylose à ce métier ni les genoux ni les apophyses du bassin ? Un homme qui ait assez de grandeur pour être petit ? Un homme qui puisse se dégoûter de l'argent à force d'en manier ? Demandez ce produit à quelque Religion, à quelque Morale, à quelque Collège, à quelque Institution que ce soit, et donnez-leur Paris, cette ville aux tentations, cette succursale de l'Enfer, comme le milieu dans lequel sera planté le caissier ? Eh ! bien, les Religions défileront l'une après l'autre, les Collèges, les Institutions, les Morales, toutes les grandes et les petites Lois humaines viendront à vous comme vient un ami intime auquel vous demandez un billet de mille francs. Elles auront un air de deuil, elles se grimeront, elles vous montreront la guillotine, comme votre ami vous indiquera la demeure de l'usurier, l'une des cent portes de l'hôpital. Néanmoins, la nature morale a ses caprices, elle se per- met de faire çà et là d'honnêtes gens et des caissiers... ".

02/2023

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Littérature française

La comedie humaine louis lambert. Louis lambert

" Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui son successeur ; mais les dispositions qu'il manifesta prématurément pour l'étude modifièrent l'arrêt paternel. D'ailleurs le tanneur et sa femme chérissaient Louis comme on chérit un fils unique et ne le contrariaient en rien. L'Ancien et le Nouveau Testament étaient tombés entre les mains de Louis à l'âge de cinq ans ; et ce livre, où sont contenus tant de livres, avait décidé de sa destinée. Cette enfantine imagination comprit-elle déjà la mystérieuse profondeur des Ecritures, pouvait-elle déjà suivre l'Esprit-Saint dans son vol à travers les mondes, s'éprit-elle seulement des romanesques attraits qui abondent en ces poèmes tout orientaux ; ou, dans sa première innocence, cette âme sympathisa-t-elle avec le sublime religieux que des mains divines ont épanché dans ce livre ! Pour quelques lecteurs, notre récit résoudra ces questions. Un fait résulta de cette première lecture de la Bible : Louis allait par tout Montoire, y quêtant des livres qu'il obtenait à la faveur de ces séductions dont le secret n'appartient qu'aux enfants, et auxquelles personne ne sait résister. En se livrant à ces études, dont le cours n'était dirigé par personne, il atteignit sa dixième année. A cette époque, les remplaçants étaient rares ; déjà plusieurs familles riches les retenaient d'avance pour n'en pas manquer au moment du tirage. Le peu de fortune des pauvres tanneurs ne leur permettant pas d'acheter un homme à leur fils, ils trouvèrent dans l'état ecclésiastique le seul moyen que leur laissât la loi de le sauver de la conscription, et ils l'envoyèrent, en 1807, chez son oncle maternel, curé de Mer, autre petite ville située sur la Loire, près de Blois. Ce parti satisfaisait tout à la fois la passion de Louis pour la science et le désir qu'avaient ses parents de ne point l'exposer aux hasards de la guerre... ".

02/2023

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Littérature française

La comedie humaine seraph ta. Seraph ta

" Madame, voici l'oeuvre que vous m'avez demandée : je suis heureux, en vous la dédiant de pouvoir vous donner un témoignage de la respectueuse affection que vous m'avez permis de vous porter. Si je suis accusé d'impuissance après avoir tenté d'arracher aux profondeurs de la mysticité ce livre qui, sous la transparence de notre belle langue, voulait les lumineuses poésies de l'Orient, à vous la faute ! Ne m'avez-vous pas ordonné cette lutte, semblable à celle de Jacob, en me disant que le plus imparfait dessin de cette figure par vous rêvée, comme elle le fut par moi dès l'enfance, serait encore pour vous quelque chose ? Le voici donc, ce quelque chose. Pourquoi cette oeuvre ne peut-elle appartenir exclusivement à ces nobles esprits préservés, comme vous l'êtes, des petitesses mondaines par la solitude ? ceux-là sauraient y imprimer la mélodieuse mesure qui manque et qui en aurait fait entre les mains d'un de nos poètes la glorieuse épopée que la France attend encore. Ceux-là l'accepteront de moi comme une de ces balustrades sculptées par quelque artiste plein de foi, et sur lesquelles les pèlerins s'appuient pour méditer la fin de l'homme en contemplant le choeur d'une belle église... ".

02/2023

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Littérature française

Tueur de salauds

Je me présente. Nach, trente-cinq ans. Orphelin. Responsable du courrier dans une grande boîte. J'arrondis mes fins de mois en distribuant des prospectus. J'ai des amis normaux, une famille standard. On me prétend joyeux. En fait, je suis un gentil. Autrefois, j'étais même un gentil inoffensif. Celui qui fait attention aux autres, qui vole à leur secours. Un gars qui ne réclame pas, ne se permet pas. Et puis, un jour, j'ai eu un flash : est-ce que le mec en face de moi ne serait pas en train de me prendre pour un con ? Alors j'ai fini par comprendre : gentil = con. Et je me suis mis gentiment à... éliminer les salauds. Tueur de salauds raconte l'histoire d'un gentil ordinaire qui refuse le «trop bon, trop con». Pourquoi l'injustice et le crime resteraient-ils impunis ? Cela, Nach ne peut le supporter.

06/2015

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Science-fiction

Les mi humains la nouvelle unite

Face à l'augmentation de la criminalité dans le monde, Nick Staples, un ancien policier aux méthodes peu recommandables, est sollicité pour juguler le phénomène. Seulement, il va rencontrer un obstacle de taille : les mi-humains sont à la manoeuvre, ils sont les principaux responsables de cette situation. Comment va-t-il procéder contre ces adversaires d'un genre nouveau ? L'aventure s'annonce palpitante.

04/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Un début dans la vie

" Les chemins de fer, dans un avenir aujourd'hui peu éloigné, doivent faire disparaître certaines industries, en modifier quelques autres, et surtout celles qui concernent les différents modes de transport en usage pour les environs de Paris. Aussi, bientôt les personnes et les choses qui sont les éléments de cette Scène lui donneront-elles le mérite d'un travail d'archéologie. Nos neveux ne seront-ils pas en- chantés de connaître le matériel social d'une époque qu'ils nommeront le vieux temps ? Ainsi les pittoresques coucous qui stationnaient sur la place de la Concorde en encombrant le Cours-la-Reine, les coucous si florissants pendant un siècle, si nombreux encore en 1830, n'existent plus ; et, par la plus attrayante solennité champêtre, à peine en aperçoit-on un sur la route en 1842. En 1842, les lieux célèbres par leurs sites et nommés Environs de Paris, ne possédaient pas tous un service de messageries régulier. Néanmoins les Touchard père et fils avaient conquis le mono- pole du transport pour les villes les plus populeuses, dans un rayon de quinze lieues ; et leur entreprise constituait un magnifique établissement situé rue du Faubourg Saint-Denis. Malgré leur ancienneté, malgré leurs efforts, leurs capitaux et tous les avantages d'une centralisation puissante, les messageries Touchard trouvaient dans les coucous du Faubourg -Saint-Denis des concurrents pour les points situés à sept ou huit lieues à la ronde. La passion du Pari- sien pour la campagne est telle, que des entreprises locales luttaient aussi avec avantage contre les Petites-Messageries, nom donné à l'entreprise des Touchard par opposition à celui des Grandes-Messageries de la rue Montmartre. A cette époque le succès des Touchard stimula d'ailleurs les spéculateurs. Pour les moindres localités des environs de Paris, il s'élevait alors des entreprises de voitures belles, rapides et commodes, partant de Paris et y revenant à heures fixes, qui, sur tous les points, et dans un rayon de dix lieues, produisirent une concurrence acharnée. . ".

02/2023

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Policiers

Les salauds devront payer

Wollaing, entre Douai et Valenciennes, est une de ces petites villes du Nord minées par le chômage. Le docteur Antoine Vanderbeken soigne gratuitement certains de ses patients. Moins charitable, Freddie Wallet fait dans la récupération musclée de dettes pour le compte d'un organisme de crédit illégal. Alors, quand Pauline Leroy, une jeune toxicomane, que Vanderbeken a prise sous son aile et qui doit de l'argent à Wallet, est assassinée, les habitants laissent libre cours à leur colère. Wallet est le coupable désigné et ce salaud doit payer. Et avec lui tous les salauds. Car derrière le meurtre de Pauline, le commandant Erik Buchmeyer et le lieutenant Saliha Bouazem vont découvrir d'autres rancoeurs liées au passé industriel de la ville. Ici, tout le monde se souvient du temps où l'usine Berga employait près d'un millier d'ouvriers. L'époque du plein emploi et des grandes luttes syndicales. Le théâtre aussi de violents heurts et d'accidents dramatiques. Berga a fermé au début des années 80 et le site en friche est devenu la plaque tournante d'un important trafic de drogue. Du Nord- Pas-de-Calais à la Belgique, les ombres des crapules d'hier croisent peut-être celles des meurtriers d'aujourd'hui. Tantôt roman social à l'ambiance trouble, tantôt thriller psychologique haletant, Les Salauds vont payer est une machiavélique histoire de vengeance et de rédemption. Emmanuel Grand y confirme son habileté à échafauder des scénarios rythmés et efficaces.

01/2016