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Les Fascismes

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Actualité politique internatio

La Catastrophe israélienne. Vers un fascisme messianique ?

Que dirait aujourd'hui Hannah Arendt en apprenant que Benjamin Netanyahu a créé une agence gouvernementale de "l'identité nationale juive" ? Dès 1951, elle alertait des dangers qui guettaient l'Etat-nation Israël à sa création : "Cette solution de la question juive n'avait réussi qu'à produire une nouvelle catégorie de réfugiés, les Arabes accroissant ainsi le nombre des apatrides et des sans-droits de quelque 700 000 à 800 000 personnes".

09/2023

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Histoire de France

Lucien Rebatet. Le fascisme comme contre-culture

L’attribution du prix Nobel de littérature 2014 a fait resurgir les fantômes des années noires de l’histoire française. Patrick Modiano a été le premier écrivain à explorer les tabous de notre mémoire et à s’introduire dans l’imaginaire des collabos. Dans Place de l’Etoile, dès 1968, il évoque ainsi Céline et Rebatet, le maître et le disciple, deux prophètes de l’ordre nouveau nazi fondé sur le rejet de la culture des Lumières. Les historiens se sont ensuite emparés du dossier qui a suscité des débats animés. Parmi les sujets encore discutés et disputés la nature du régime de Vichy, les enjeux de la collaboration et l’existence d’un fascisme tricolore. Ce livre se propose de réexaminer cette question à travers la biographie d’une des plus éminentes figures de la collaboration : Lucien Rebatet (1902-1972). Critique d’art renommé, signature emblématique de l’hebdomadaire fasciste Je suis pari tout, il est l’auteur du best- seller de l’Occupation avec Les Décombres, pamphlet torrentiel célébrant la défaite comme la promesse d’une Europe «libérée» de la démocratie et du judéo-christianisme. Condamné à mort à la Libération, puis gracié, c’est en prison qu’il tente de devenir le «véritable» écrivain qu’il rêvait d’être depuis toujours en publiant chez Gallimard un-puissant et talentueux roman autobiographique, Les Deux Etendards. Rebatet en attendait un effet de rédemption littéraire et de relativisation de son engagement politique. Comme chez d’autres écrivains collabos, on observe aujourd’hui une tendance de la mémoire à opposer et à rendre inconciliables l’engagement et l’oeuvre. Comme si la culture pouvait immuniser contre le pire. Le point de vue de ce livre est différent, il défend l’idée que c’est en récusant cette vision binaire de l’itinéraire politico-littéraire de Rebatet que l’on peut accéder à la matrice originelle de son engagement : une vision crépusculaire de l’homme qui s’inscrit parfaitement dans l’idéologie pessimiste et agonique des fascismes européens. Or, cette conception n’a pu trouver audience en France autrement que sous la forme d’une contre-culture minoritaire, que ce soit sous la République ou sous Vichy, impuissante à ébranler les fondements de l’identité républicaine française.

11/2015

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Histoire internationale

La Seconde Guerre mondiale. De la montée des fascismes à la victoire des Alliés

Mêlant l'approche chronologique et thématique, cet ouvrage propose une synthèse d'introduction et de référence sur le second conflit mondial, de la montée des périls, en 1929, aux procès de l'après-guerre. Il commence par analyser les prémices de l'événement et par relater les premières années. Il décrit ensuite son développement mondial. Pour finir, il en dresse le bilan. Dépassant la narration des batailles, il couvre l'ensemble de la période, traitant aussi de la politique, des relations internationales, de la Résistance, de la France Libre, de la guerre économique, des camps nazis...

04/2015

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Italie

La marche sur Rome et autres lieux

Emilio Lussu (1890-1975) est l'un des grands témoins de la montée du fascisme en Italie. Député de 1921 à 1924, opposant de la première heure à Mussolini, il est déporté à Lipari, l'île prison où la dictature éloignait ses ennemis politiques. Il s'en évade de façon spectaculaire et trouve refuge en France où il publie, en 1933, La Marche sur Rome et autres lieux, un livre militant, destiné aux Français, qui raconte la prise du pouvoir par les fascistes. Cette chronique permet de saisir, avec une étonnante finesse, littéraire et politique, la réalité du fascisme quotidien. Intimidations, violences, manipulations... le fascisme se révèle dans ce livre, par petites touches, tel qu'il fut perçu par les Italiens de l'époque. Un document exceptionnel, devenu un classique de la littérature antifasciste.

01/2023

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Histoire des idées politiques

Pourquoi sommes nous anti-bourgeois ? Les orientations spirituelles et politiques de l'Ecole de mystique fasciste

Le fascisme identifia, dès sa création, la dangerosité du phénomène historique de la bourgeoisie et prit l'initiative de la combattre en la considérant comme le pire des maux menaçant la civilisation européenne. Un mal plus dangereux encore que le communisme. Le fascisme s'arma d'idées et d'instruments politiques, puis militaires, visant à barrer la route à la dictature des pouvoirs économiques détenus par les grands bourgeois, concevant par là une véritable inversion du sens de l'histoire. A l'origine, le fascisme italien, fut le seul à se lancer dans ce retournement historique, avant d'être suivi par ses émules européens et extra-européens. Cette vague d'opposition s'acheva avec la Deuxième Guerre mondiale, qui fut une lutte épique pour la défense du sang contre l'or - comme l'affirmait un slogan de l'époque -, c'est-à-dire une défense de l'homme contre la prépondérance de l'affairisme, de l'esprit contre la matière, des peuples contre les oligarchies de l'exploitation économique planétaire. Pourquoi nous sommes antibourgeois ? , oeuvre d'un dirigeant des Groupes universitaires fascistes et de l'Ecole de mystique fasciste, théorise pourquoi les fascistes des années 1930-1940 devaient s'opposer à la bourgeoisie. Presque un siècle plus tard l'argumentation de cet ouvrage reste d'actualité.

05/2023

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Sciences politiques

Quand le capitalisme vire au fascisme (1934-1940)

Après Face au fascisme allemand et A l'école de l'exil, voilà le troisième volume d'Une vie contre le capitalisme, une saga humaine et politique du 20e siècle, que Wilhelm Gengenbach nous a léguée. Le volume s'ouvre au milieu de l'année 1934, à la veille du Front populaire resté en France comme une référence à des acquis sociaux d'importance, les 40 heures, les premiers congés payés, etc. Le récit de cet ouvrier allemand, exilé en France pour fuir le nazisme, nous fait connaître la vie quotidienne d'un couple de prolétaires combatifs dont le moral est à l'unisson de celui de la classe ouvrière française. Après la grande manifestation unitaire à la Bastille, Denise pense que "C'est gagné, on ira tous les deux en vacances à la mer". Mais les mouvements de grève seront étouffés par les directions des syndicats et du Parti communiste français. Les belles conquêtes, seront utilisées à endormir la classe ouvrière française avant que le fascisme et la guerre ne déferlent sur toute l'Europe

10/2020

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Beaux arts

Art et fascisme. Peindre l'italianité (1922-1943)

Selon la thèse généralement admise, le fascisme italien aurait favorisé le pluralisme esthétique pour afficher son libéralisme et légitimer parallèlement la mise en oeuvre d'une dictature implacable. Il se crée ainsi une aporie fondamentale puisque si la politique culturelle fasciste encourage la diversité et l'autonomie artistique, comment la distinguer de celle d'une démocratie libérale ? De surcroît, une telle hypothèse affranchit l'image de son rapport à l'histoire et désengage les artistes, les critiques et les historiens de l'art de toute contingence politique. Le but de notre étude est de dépasser cette conception réductrice en s'appuyant non seulement sur les acquis de l'historiographie, mais aussi sur un vaste matériel textuel et visuel. Grâce à un minutieux travail de reconstruction de la réception esthétique des plus importants mouvements artistiques de la période fasciste (Novecento, Strapaese, le futurisme, l'Ecole de Rome, etc.), cet ouvrage redessine le rôle matriciel des images dans la radicalisation progressive du projet de révolution anthropologique au fondement de la funeste utopie fasciste.

01/2021

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Histoire internationale

Logiques du fascisme. L'Etat totalitaire en Italie

Le fascisme revendiquait avec fierté sa dimension " totalitaire " et proclamait ouvertement son ambition de " fasciser intégralement la société civile ". Il n'en est pas moins considéré, aujourd'hui, dans l'opinion et par la plupart des spécialistes, comme un banal régime autoritaire, s'étant révélé incapable de transformer en profondeur les attitudes et les pratiques sociales des Italiens. Il aurait manqué au fascisme un parti unique suffisamment puissant pour convertir l'ensemble de la population à la nouvelle religion politique des chemises noires. Le régime aurait également échoué à produire sa propre classe dirigeante. Enfin, l'absence de terreur se déployant sur une échelle de masse finirait de distinguer le fascisme du nazisme ou bien encore du stalinisme. C'est un autre regard que cet ouvrage entend porter sur le fascisme. En effet, l'étude des plus hauts cadres de l'Etat et l'analyse des archives du régime amène à contester cette interprétation dominante. Dès 1922, le mouvement fasciste entreprend la conquête de l'Etat, puis sa transformation progressive en un instrument adapté à l'exercice d'une domination totalitaire. Depuis les sommets de l'Etat jusqu'aux profondeurs de la société civile, l'ensemble des relations sociales se trouvent soumises à de nouvelles logiques. De nouvelles valeurs, de nouvelles normes, de nouvelles règles de comportements s'imposent à tous. C'est donc bien une dynamique totalitaire qui se manifeste par l'émergence d'un système de contrôle des hommes et de leurs comportements à vocation totale. Le régime fasciste apparaît ainsi comme le précurseur d'un " totalitarisme sans terreur " qui ne pratiquera pas le génocide ou le crime de masse, mais n'en sera pas moins capable d'engendrer une société de contrôle d'un genre nouveau.

03/2008

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Histoire de France

Georges Valois, de l'anarcho-syndicalisme au fascisme

Ce livre n'est pas l'histoire du Faisceau, le premier parti fasciste français, créé par Georges Valois en 1925, mais celle du cheminement intellectuel de son fondateur : comment un homme élevé dans la plus stricte tradition républicaine, acquis très jeune aux idées anarchistes et convaincu de l'innocence de Dreyfus, a-t-il pu évoluer vers l'antisémitisme, le monarchisme et le fascisme ? A dix-sept ans – "l'âge, dira-t-il, où les fils de bourgeois ne voyagent qu'avec leur maman" –, Valois s'est embarqué pour Singapour. Revenu en France dix-huit mois plus tard, il est entré dans les cercles anarchistes où il a côtoyé les pionniers du syndicalisme révolutionnaire et fait la connaissance de leur théoricien, Georges Sorel. A vingt-trois ans, il est parti en Russie comme précepteur dans une famille de vieille aristocratie, dont l'ouverture d'esprit a ébranlé ses convictions. L'observation des communautés juives de Russie, la lecture de Nietzsche, la fréquentation de Sorel et la découverte de Maurras vont le métamorphoser. Rallié à l'Action française, il tente de promouvoir la monarchie auprès des syndicalistes révolutionnaires révulsés par la "république fusilleuse" de Clemenceau. En 1909 il publie une enquête sur La monarchie et la classe ouvrière et, en décembre 1911, il s'associe à Edouard Berth, ami de Sorel, pour lancer le Cercle Proudhon, tandis que Sorel lui-même, qui avait été le principal disciple de Marx en France, crée un hebdomadaire, l'Indépendance, pour dénoncer les méfaits de la démocratie. Le Faisceau sera l'aboutissement – fragile et éphémère – de cette évolution, avant que Valois ne renoue avec ses idées de jeunesse. Mort en déportation le 18 février 1945, il échappe à toutes les grilles de lecture manichéennes dont notre époque est friande.

12/2017

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Japon

Le fascisme japonais (1931-1945). Analyse et interprétation

Pourquoi un régime qui semblait devenir une démocratie libérale depuis la fin du XIXe siècle a-t-il emprunté dans les années 1930 une voie qui l'a fait comparer aux fascismes européens ? Contrairement à l'Italie et à l'Allemagne, le Japon a basculé dans l'ultranationalisme sans qu'un parti fasciste ne prenne le pouvoir et sans qu'on puisse distinguer un moment plus décisif que les autres. Convaincu que la démocratie n'a pas d'avenir si l'on ne cherche pas à comprendre la dynamique profonde de cette évolution, Maruyama Masao s'attache à mettre en lumière les singularités du cas japonais. Abordant tour à tour l'idéologie officielle, le rôle des mouvements d'extrême droite et la psychologie des dirigeants, il nous explique comment le système hérité de l'ère Meiji (1868-1912) a fini par engendrer ce "fascisme atrophié" qui a conduit son pays à un désastre pourtant prévisible. Ecrite et publiée au lendemain de la guerre, cette analyse fit date et reste aujourd'hui encore incontournable.

12/2021

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Critique

Henri Barbusse. Mémoire du comité de défense des victimes du fascisme

Voici un document exceptionnel pour la vie d'Antonio Gramsci, le Parti Communiste d'Italie, la montée du fascisme dans la Péninsule et les liens réels entre le philosophe révolutionnaire italien et la France : le Mémoire du Comité de défense des victimes du fascisme, signé Henri Barbusse, daté de janvier 1928. Nous comprenons que les communistes et la gauche de France perçoivent très tôt le danger de l'avance fasciste. Il est temps de réaliser une recherche profonde sur les liens entre les intellectuels français et l'uvre de Gramsci. Il y aurait de grandes surprises. La formation gramscienne est en grande partie d'origine française. La critique parle de Gramsci comme d'un marxiste 'à l'italienne'. Il est quoi qu'il en soit l'un des plus grands penseurs du XXe siècle : il se situe dans l'histoire, d'après une philosophie au service de l'homme. Ses idées sur la culture, l'Etat, le socialisme, le rapport entre savoir et pouvoir, la place des intellectuels dans la société, le rôle central de l'éducation et de la presse, le sens de la politique, la lutte contre le transformisme et le césarisme, font de lui un épistémologue pragmatiste. Toute sa pensée est une méthodologie du social. Gramsci est un point de repère que toute sorte de politique devrait voir comme une étoile incontournable. Penseur central du marxisme revisité, militant de l'action révolutionnaire démocratique, philosophe de la réalité de l'histoire, Gramsci met l'Etre au centre de sa pensée. Il faut le relire comme l'un des nôtres, pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons. La théorie gramscienne sur les rapports entre société civile et Etat est d'une actualité foudroyante. Gramsci a entrevu la déchéance du communisme soviétique. Pour le comprendre, nous devons "penser de façon gramscienne" , comme dit le sociologue britannique Stuart Hall, pénétrer son projet de transition sociale, mettre au centre l'expérience de chacun de nous. Gramsci serait-il au fond resté socialiste toute sa vie ? Cela le rendrait encore plus actuel et plus moderne. On a souvent caché le véritable Gramsci. Une relecture philologique ouvre des lumières inattendues. Parce que Gramsci parle comme à nous. Pasolini a vu loin : Gramsci "dessine l'idéal qui illumine" , dans une vision nouvelle du rôle des sciences humaines. C'est pourquoi Gramsci est toujours actuel, et universel, de tout temps. Il annonce une gauche moderne, capable de répondre aux grandes questions qui reviennent sous nos yeux. Un d

07/2023

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Art contemporain

Le fascisme italien au prisme des arts contemporains. Réinterprétations, remontages, déconstructions

Le fascisme a laissé d'importantes traces dans l'Italie républicaine. Pas seulement pour ce qui concerne les bâtiments et les monuments qui portent clairement l'empreinte fasciste. Mais aussi à travers une persistance de valeurs et de rhétoriques politiques qui se réfèrent au fascisme et qui se sont développées, de manière plus ou moins manifeste, tout au long de la période républicaine et ce, en dépit de principes antifascistes fortement ancrés dans la constitution italienne ainsi que dans la société et la culture de ce pays. Les arts ont réfléchi et continuent de réfléchir sur ce difficile héritage du fascisme et sur cette sorte de mémoire suspendue d'un phénomène qui a marqué de manière traumatique l'histoire du XXe siècle italien et européen. Pour la première fois, de manière analytique et comparative, ce volume vise à analyser les oeuvres artistiques, des arts plastiques au cinéma, du théâtre et de la performance à la littérature, qui, de l'après-guerre à l'époque actuelle, ont jeté un regard critique sur ce passé incommode. L'oeuvre d'art devient ainsi le lieu d'une véritable réélaboration théorique sur la mémoire traumatique, sur la coprésence de temps historiques, sur la concrétion de certains symboles répétés de manière obsessionnelle et sur le retour incessant de la sphère sémantique et idéologique du fascisme - et de son colonialisme impérial - comme objet transcendantal plutôt qu'historique. Une trame interdisciplinaire qui, grâce au prisme des arts contemporains, jette un nouvel éclairage sur les rapports entre l'Italie républicaine et son passé fasciste.

10/2021

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Sciences politiques

L'orchestre noir. Enquête sur les réseaux néo-fascistes, Edition revue et augmentée

Le 12 décembre 1969, l'explosion d'une bombe sur la piazza Fontana de Milan tue 17 personnes et en blesse 88. L'onde de choc traverse l'Italie tout entière. Dans un climat social électrique, cet attentat inaugure les " années de plomb " , marquées par un activisme politique aveugle. La Péninsule connaîtra entre 1969 et 1980 plus de 4 000 actes terroristes. Alors que cette violence meurtrière est très majoritairement le fait de l'extrême droite, les premières enquêtes policières s'orientent vers les mouvements anarchistes. Mais des magistrats parviennent à identifier les vrais coupables : un groupe de néo-fascistes italiens manoeuvrés par la C. I. A. et les organisations clandestines de l'O. T. A. N. , obsédées par la montée du communisme. Rigoureuse et documentée, cette approche analyse les mécanismes et le pouvoir occulte de ces réseaux, nés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Leurs membres ont pour projet d'abattre la démocratie italienne et d'instaurer un gouvernement militaire inspiré de la dictature des colonels en Grèce. Pour plonger leur pays dans le chaos, ils profitent du savoir-faire d'anciens officiers français de l'O. A. S. , spécialistes de la " guerre psychologique " et de l'infiltration dans les groupes gauchistes. " Cette enquête est remarquable. Rien n'y manque, du scrupule et de la minutie dans la recherche de l'information au suspense savamment ménagé. " (Libération, à propos du documentaire éponyme de Frédéric Laurent et Fabrizio Calvi) Coauteur de ce documentaire qui fit sensation en 1998, Frédéric Laurent est journaliste et historien. Il a notamment publié Le cabinet noir (Albin Michel, 2006).

01/2016

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Histoire internationale

Vers un profil convergent des fascismes ? "Nouveau consensus et religion politique en Europe centrale"

Le " nouveau consensus " dégage depuis une vingtaine d'années les grands traits d'un " fascisme générique " commun à tous les radicalismes nationalistes autour de leur quadruple dimension de syncrétisme idéologique et social droite-gauche et interclasse, d'exacerbation de la religiosité politique, de révolution globale et de promesse de régénération nationale. Ces analyses, appliquées avec succès au fascisme et au nazisme, ont trouvé un large écho parmi les jeunes historiens roumains, pionniers dans un espace centre-européen riche en mouvements de droite radicaux. L'affichage d'une foi religieuse et d'une fidélité monarchique de la part de chefs charismatiques comme Codreanu en Roumanie, Szâlasi en Hongrie ou Pavelic en Croatie ne doit pas nous tromper : elles ressemblent souvent à des pétitions certes sincères, mais insatisfaites par l'Église et la royauté telles qu'elles interprètent l'identité nationale renouvelée par les bouleversements de la Première Guerre mondiale. Ce faisant, les analyses des tenants du new consensus s'enrichiront tout en se nuançant, puisqu'elles devront se confronter à des situations de mise en échec du fascisme par les conservatismes autoritaires, à de très résistibles ascensions donc dans le contexte de sociétés encore retardées d'Europe centre-orientale.

10/2010

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Sciences politiques

Les nazis ont-ils survécu ? Enquête sur les internationales fascistes et les croisés de la race blanche

Quand, le 8 mai 1945, le Troisième Reich s'effondre enfin, on veut croire à la mort du nazisme. C'est pourtant loin d'être le cas : organisations, militants, théories, ils sont nombreux à avoir survécu à la victoire des Alliés. Très vite émerge la crainte de voir se constituer une " Internationale noire ", laquelle va devenir un thème récurrent de l'industrie pop-culturelle - l'organisation Hydra de l'univers Marvel en est aujourd'hui le cas le plus fameux. Le contexte de guerre froide favorise bientôt la construction d'organisations internationales prônant le " nationalisme européen ", voire le " nazisme universel ". Ces mouvements se réfèrent généralement à l'Europe (le Mouvement social européen, le Nouvel Ordre européen, Jeune Europe étant les plus connus), mais il faut encore y ajouter leurs homologues américains, africains, parfois australiens. Le racisme nazi évolue donc vers une idéologie de préservation de la spécificité du " monde blanc ", hélas encore à l'oeuvre aujourd'hui. Grâce à des archives (surtout françaises et américaines) jamais exploitées, le présent ouvrage se propose de suivre ce ballet incessant et halluciné où se mêlent anciens nazis, collabos et jeunes convertis, pour lesquels le " Reich de mille ans " n'en est qu'à ses débuts.

05/2019

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Actualité et médias

La Dérive fasciste. Doriot, Déat, Bergery, 1933-1945

Le communiste Doriot, le socialiste Déat, le radical Bergery : voilà des hommes qui, en 1933, occupent des places en vue dans la gauche française et que l'on retrouve, quelques années plus tard, partisans de la collaboration avec Hitler et d'une adaptation du pays au nazisme vainqueur. Des itinéraires marginaux, sans doute, mais point exceptionnels. Ces itinéraires de fascisation connurent des rythmes et des degrés d'aboutissement inégaux d'un individu à l'autre, mais ils participèrent d'un même processus qui éclaire la situation problématique du fascisme en France. Au regard des prototypes que constituent le fascisme italien et le nazisme, on ne peut guère parler en France que d'un phénomène fascistoïde : produit de l'attraction exercée, dans les années trente, sur des dissidents en quête d'une rénovation nationale par des régimes fascistes qui représentaient à la fois des menaces et des modèles, il trouva son apogée après la défaite dans la soumission à un fascisme hégémonique étranger.

10/1986

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Histoire internationale

Le fascisme italien. La politique dans un régime totalitaire

1922 : au terme d'une marche sur Rome durant laquelle les fascistes prennent possession des préfectures de province, Benito Mussolini exige la direction du gouvernement, aussitôt accordée par le roi Victor-Emmanuel III. 1931 : 40 000 personnes périssent dans des camps de concentration, en Cyrénaïque, sur ordre du gouvernement fasciste. 1941 : la flotte anglo-américaine débarque sur les côtes siciliennes. C'est le signe annonciateur de la débâcle : les chars italiens en " fer blanc " ne peuvent rivaliser avec l'équipement des alliés. Durant ces deux décennies, " la démocratie réunie, organisée, unitaire, dans laquelle le peuple circule à son aise ", cette société qu'annonçait Mussolini n'a pas existé. Le peuple est asservi à la carte du parti, qui devient la " carte du pain ", sans laquelle il est impossible de se nourrir. Tout débat politique est étouffé : les fascistes se divisent en factions et groupuscules rivaux, les partis non fascistes sont mis hors la loi. Salvatore Lupo, figure majeure du débat intellectuel en Italie, auteur d'une Histoire de la mafia traduite en plusieurs langues, livre ici une analyse fouillée du régime fasciste : quel était le contenu de la révolution fasciste ? Comment les hommes qui ont rallié la cause mussolinienne - futuristes et libertaires - se sont-ils transformés en partisans d'un régime liberticide ?

03/2003

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Histoire internationale

Qu'est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation

Mussolini et le parti fasciste conquirent le pouvoir le 28 octobre 1922. Depuis lors, les historiens n'ont cessé de disputer de questions concernant la nature du fascisme et son sens dans l'histoire contemporaine : fut-il un mouvement autonome ou l'instrument d'autres forces? Eut-il une idéologie et une culture? Fut-il moderne ou antimoderne, révolutionnaire ou réactionnaire, autoritaire ou totalitaire? Fut-il spécifiquement italien ou international? Faut-il parler de " fascisme ", c'est-à-dire d'un phénomène unique avec de nombreuses variantes, telles les branches d'un même arbre, ou au contraire de " fascismes ", comme autant d'arbres différents partageant des caractéristiques communes? À partir d'une réflexion - articulée notamment autour de l'idéologie, de l'économie, de la culture de l'"homme nouveau ", du rôle du parti, de l'État et du mythe de Mussolini, ou bien encore de la religion politique -, Emilio Gentile, spécialiste mondialement reconnu du fascisme, cette "voie italienne du totalitarisme", retrace ici les faits et interprétations indissolublement constitutifs d'un phénomène international tel qu'il a été historiquement : politique, moderne, nationaliste, révolutionnaire, totalitaire, raciste et impérialiste, décidé à détruire la civilisation démocratique et libérale et se posant en alternative radicale aux principes de liberté et d'égalité réalisés par la révolution des droits de l'homme et du citoyen.

02/2004

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Histoire internationale

Fascisme, nazisme et régimes autoritaires en Europe (1918-1945)

"La téléologie a posteriori est une tentation tenace en histoire, dont les praticiens se montrent souvent soucieux de trouver un sens à ce qui, sans un ferme schéma de lecture, n'apparaît que sous le jour informe du chaos. Lire l'histoire de l'Europe au XXe siècle comme le progressif, mais inéluctable, avènement d'une démocratie triomphante conduit à considérer la période 1918-1945 comme une malheureuse parenthèse, une hésitation convulsive, un cahot monstrueux, avant que ne se ressaisisse l'Esprit du monde, du moins celui du continent. Un tel récit est, pour la période qui nous occupe, triplement contestable." Se fondant sur les plus récents acquis de l'historiographie, Johann Chapoutot décrypte ici les raisons pour lesquelles les régimes autoritaires et totalitaires ont occupé l'espace politique européen (Allemagne, Italie, France, Autriche, Espagne, Portugal) entre 1919 et 1945.

09/2013

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Sciences politiques

Le capital déteste tout le monde. Fascisme ou révolution

Nous vivons des temps apocalyptiques. Dans le magma des événements du monde, une alternative politique se dessine : fascisme ou révolution. Le fascisme, c'est ce vers quoi nous entraîne le cours de démocraties de moins en moins libérales, de plus en plus soumises à la loi du capital. Depuis les années 1970, celui-ci est entré dans une logique de guerre. Ainsi est-il devenu, par la puissance que lui confère la financiarisation, une force politique vouée à la destruction des liens sociaux, des individus, des ressources et des espèces. Cette offensive fut rendue possible par la fin du cycle des révolutions. Mais tandis qu'elle s'opérait, les pensées critiques annonçaient la pacification des relations sociales et l'avènement d'un nouveau capitalisme, plus doux, plus attentif au confort des travailleurs. Aujourd'hui, des prophètes de la technologie nous vantent même une résolution de la crise climatique ou une sortie du capitalisme par les moyens du capital. Contre ces consolations illusoires et face au fascisme qui s'installe, il est urgent de retrouver le sens des affrontements stratégiques, de reconstruire une machine de guerre révolutionnaire. Puisque le capital déteste tout le monde, tout le monde doit détester le capital.

04/2019

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Ouvrages généraux

Le fascisme mystique du docteur François Duvalier en Haïti

Un devoir s'impose à tous les honnêtes gens : ne jamais oublier ceux qui ont résisté et combattu le "fascisme" . Il faut se souvenir de ces hommes et de ces femmes qui, par leurs pensées, leurs idées, leurs paroles et leurs actes ont lutté contre l'horreur duvaliériste. Ces hommes, ces femmes avaient une famille. Ils avaient des qualités, des qualités de coeur et d'esprit. Le Dr François Duvalier et ses ministres, associés à une élite apatride et prédatrice, les ont massacrés. Ce faisant, ils ont détruit les forces vives du pays, celles qui devaient en être les forces productives. Il faut savoir que certains de ces hommes et de ces femmes étaient des gens de lettres connus, écrivains, poètes, romanciers, journalistes de talent. D'autres étaient des artisans consciencieux, des spécialistes appréciés dans leur domaine de compétence. Tous massacrés !

09/2021

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Actualité politique France

Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche. Les fachos ont changé de côté

Selon Gilles William Goldnadel : "Ce manuel est interdit à la vente pour tous ceux qui n'ont pas encore compris que le fascisme était aujourd'hui situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique et intellectuel". Il écrit "fascisme" , car il démontre que "malheureusement, à force de matraquage par l'extrême gauche en majesté médiatique, ce mot, historiquement précisément marqué, a été dénaturé, dévalué, galvaudé. Mais j'ai écrit fascisme d'extrême-gauche, pour me faire comprendre immédiatement et émotionnellement, par souci premier d'efficacité". C'est tout le sens et la finalité de ce manuel. Celui qui l'a écrit s'inscrit dans le combat culturel. Il sait la gauche habile à l'extrême dans ce combat où gagner la bataille de l'émotion est essentiel. La bataille des idées, la gauche sait qu'elle l'a peut-être perdue depuis quelque temps. Elle n'ose plus nier comme elle le faisait effrontément la laideur ou les dangers cruels de l'islamisme. Raison pourquoi elle ne se bat plus que sur le terrain de l'émotion où elle peut encore l'emporter en quelques instants, par la grâce disgracieuse de ses médias, sans faire appel à la raison. La bataille culturelle qui se joue est une bataille existentielle. Puisqu'il va de notre identité comme de notre sécurité. Ce manuel est un vade-mecum. Il propose des recettes simples telles que de traiter l'adversaire par la dérision plutôt que par la colère. De ne pas s'offusquer des étiquettes ("fachos" ! , "extrême-droite ! " , "raciste ! " etc...) dont l'extrême gauche fasciste vous affuble puisque elles ne peuvent plus piquer profondément, ayant largement perdu son magistère intellectuel et moral. Il préconise de pratiquer le cambronisme tranquille. De rendre coup pour coup : on vous parle chaque jour de la traite transatlantique ? Rappelez donc l'esclavage arabique et les razzias barbaresques en France. De dénoncer une imposture morale qui tient davantage de l'escroquerie de l'art contemporain que de la politique rationnelle. Enfin : "N''ayez aucun complexe de supériorité ou d'infériorité : Que vous soyez blancs ou noirs, soyez le sans honte. Ni vanité. N'aimez pas votre adversaire d'extrême-gauche, mais ne pratiquez ni la haine ni la vulgarité. Ce serait faire un cadeau à l'ennemi. N'ayez plus peur. C'est la leçon numéro un du manuel qui commence".

12/2021

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Histoire des idées politiques

Politique de l'individu-citoyen. Contre la pénétration des théories fascistes (1922-2022)

Il y a un siècle, en 1922, Mussolini prenait le pouvoir avec sa "doctrine du fascisme" . Dans cet ouvrage, Sylvie Coirault-Neuburger se propose d'aider la philosophie à quitter sa révérence envers certaines idoles douteuses, comme Naess, Jünger, Kojève, par l'étude approfondie de l'hospitalité, des guerres civiles, de l'économie, etc. La radicalisation et les théories de la "stasis" et de l' "hostis" , inspirées de Carl Schmitt dont le nazisme n'empêche pas qu'il soit cité partout, tentent en 2022 de rendre les peuples ingouvernables afin de faire émerger un dictateur décisionnaire se passant du contrôle de la loi. Malgré les injonctions paradoxales de l'enseignement actuel, chaque individu-citoyen doit pouvoir oser dire son opinion, à partir de l'histoire et de son histoire, et sauver la démocratie.

02/2022

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Italie

Historia N° 914, février 2023 : Mussolini, l'ascension du fascisme

La victoire aux élections parlementaires, le 25 septembre dernier, de Giorgia Meloni, leader du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia et désormais présidente du Conseil des ministres, n'a fait que conforter le constat selon lequel, lorsque la démocratie vacille et la confiance dans les élites se délite, la voie vers l'autoritarisme s'ouvre en grand. Et le spectre de Mussolini de resurgir au travers de celle qui déclare sans détour que le Duce a "beaucoup accompli" . Dans le dossier que nous vous proposons ce mois-ci, nous avons souhaité resserrer la focale sur les toutes premières années qui ont vu la montée en puissance du fascisme, comprendre comment s'est structurée la pensée politique du Duce où l'opportunisme est largement aussi décisif que l'idéologie, notamment au moment de la marche sur Rome et aux lendemains de l'assassinat de Matteotti. Un décryptage en règle de la mécanique du fascisme et de son principal cerveau. Pour ne pas sombrer dans la contagion de l'illusion.

01/2023

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Sociologie politique

Manifeste pour une démocratie déviante. Amours queers face au fascisme

Là où le fascisme estime que seules certaines vies sont dignes d'être vécues, la pensée queer et féministe nous enseigne que toutes les vies comptent. Entre philosophie politique et récit intime, cet essai de la journaliste et fondatrice du média Manifesto XXI Costanza Spina démontre que les démocraties capitalistes n'ont jamais réellement repensé leur filiation avec les régimes autoritaires, et comment les "déviant·es" dans l'ombre de systèmes productivistes et violents ont appris à s'aimer, à prendre soin, à rendre justice autrement. Elle théorise ainsi la révolution romantique queer comme une lutte radicale, et met au défi de se réinventer par les imaginaires révolutionnaires de l'amour.

06/2023

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Histoire internationale

Le corps du Duce. Essai sur la sortie du fascisme

Au sommet de sa gloire, Mussolini fait don de son corps au peuple italien : photographies, affiches et films de propagande exaltent dans son physique ce que sera l'Homme nouveau. Le 29 avril 1945, ce même corps est suspendu par les pieds au treillis d'une station-service à Milan. Le régime fasciste a vécu. Mais l'Italie n'est pas pour autant sortie du fascisme. Un an après, à la veille du premier anniversaire de la Libération, un commando de jeunes néofascistes enlève de la fosse anonyme du cimetière de Milan la dépouille du Duce. Une fois celle-ci récupérée, la toute nouvelle République ne sait qu'en faire cependant : l'enterrer de nouveau, au risque de voir l'anonymat de la sépulture une fois encore percé par les nostalgiques du fascisme ? Ou la rendre à la piété de sa veuve et de ses enfants, au risque de voir le caveau familial devenir un lieu de pèlerinage pour des cohortes de néofascistes ? Dans le doute, les autorités profitent en secret de la disponibilité de l'Église : la caisse de bois brut est cachée dans un couvent, onze ans durant. L'Italie, poussée par la puissance du clérico-fascisme et la Guerre froide à s'attendrir chrétiennement sur les mésaventures des ex-fascistes plutôt qu'à s'enorgueillir des hauts faits des partisans, ne sait pas construire une mémoire fondatrice ni un culte patriotique sur le martyrologe des résistants. Entre l'Italie et la France, Sergio Luzzatto trame des fils plus robustes encore que ceux de l'enlèvement du cercueil de Pétain par des nostalgiques de Vichy en 1973, ou du mythe, commun à la mémoire néofasciste et à la mémoire pétainiste, du don de leur personne qui aurait fait du maréchal et du Duce des "boucliers" contre les exigences nazies. Les deux histoires sont avant tout unies par une gêne à l'égard de la Résistance comme événement fondateur. A Rome comme à Paris, une simple question d'ordre public - que faire de la sépulture d'un cadavre encombrant ? - en cachait une autre, bien plus délicate : comment transformer une réalité historique qui par définition exclut et divise - celle du mouvement partisan - en un mythe fondateur inclusif et partagé ?

11/2014

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Sciences politiques

Nouvelles du ghetto. Combattre le fascisme à Londres (1925-1939)

Fils d'immigrants juifs venus d'Europe de l'Est, Joe Jacobs est né en 1913 dans le quartier juif de White Chapel, au coeur de l'East End de Londres. Il connaît une enfance difficile et miséreuse ? : son père meurt un an après sa naissance et la famille est constamment à court d'argent. A l'âge de 12 ans, Joe perd un oeil et sa soeur aînée décède de la tuberculose dans des conditions sordides. Joe plonge dans l'action politique en 1925 ? : il a 12 ans. Il décrit ce qu'il ressent comme la première dose d'un toxicomane ? : "? J'étais exalté... très certainement quelque chose était entré dans mon système sanguin.? " En 1926, il est "? profondément affecté? " par la grève générale où il voit la police montée attaquer la foule à coups de bâton. C'est au sein du Parti communiste que Joe va gagner ses galons. Il décrit de manière vivante l'immense variété d'activités et d'organisations dans lesquelles le Parti communiste était impliqué. La façon dont il parle de son parti est révélatrice de l'époque. Ainsi, si Joe fait plusieurs fois références à Trotsky et aux oppositionnels, il avoue avoir refusé de les lire à l'époque et avoir accepté l'idée qu'ils étaient des traîtres. Joe nous propose également une chronique de la résistance de la classe ouvrière de Grande-Bretagne au fascisme autochtone, un phénomène fort peu connu en France. Il nous fait ainsi revivre la "? bataille de Cable Street ? ", au cours de laquelle plusieurs dizaines milliers de Londonien·nes se sont mobilisé·es pour empêcher les fascistes de Sir Oswald Mosley de manifester dans les rues du quartier juif. (Un événement évoqué par Ken Follet dans son roman Le Siècle.) Le lien de Joe avec le Parti communiste de Grande-Bretagne allait bientôt être rompu. Un peu plus d'un an après cette mobilisation, Joe allait être exclu. Il réintègrera le parti après la guerre avant d'en être rapidement à nouveau expulsé. Le récit s'arrête avec la mort prématurée de Joe. Janet Simon, la fille de Joe Jacobs, qui a permis la publication de l'édition anglaise, ajoutera deux chapitres à partir des notes, documents et correspondances laissés par son père.

09/2022

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Beaux arts

Le fascisme d'avant-garde. La mobilisation du mythe, de l'art et de la culture en France (1909-1939)

Mark Antliff examine dans cet ouvrage, la rencontre entre esthétique et violence, en étudiant le rôle peu connu mais essentiel, joué par les théories sur les arts visuels et la créativité dans le développement du fascisme en France. Il se penche sur la dimension esthétique des mythes fascistes dans le cadre de l'histoire de l'avant-garde. Au cours de la période 1909-1939, un nombre surprenant de modernistes ont été impliqués dans le projet, notamment des figures aussi importantes que le peintre symboliste Maurice Denis, les architectes Le Corbusier et Auguste Perret, les sculpteurs Charles Despiau et Aristide Maillol, la photographe de la "Nouvelle Vision" Germaine Krull, ainsi que le fauve Maurice de Vlaminck. Les fascistes français étudiés ici se sont approprié, entre autres, l'esthétique avant-gardiste du cubisme, du futurisme et du surréalisme, en prônant le fameux "retour à l'ordre" et l'un d'entre eux, est même allé jusqu'à rapprocher le "dynamisme" de l'idéologie fasciste de la théorie du montage du cinéaste soviétique Sergueï Eisenstein. Pour tous ces personnages, l'art moderne est le précurseur mythique d'une révolution régénératrice destinée à balayer les institutions en place, inaugurer un nouvel ordre anticapitaliste et éveiller le potentiel créateur et artistique du "nouvel homme" fasciste. Pour définir la matrice idéologique mêlant esthétique et violence, ils s'inspirent avant tout des écrits du théoricien politique Georges Sorel (1847-1922), dont le concept de mythe révolutionnaire occupe une place centrale dans les théories fascistes sur la régénération culturelle et nationale. Trois figures sont plus particulièrement influencées par cette théorie sorélienne du mythe dans l'entre-deux-guerres : Georges Valois (1878-1945), Philippe Lamour (1903-1992) et Thierry Maulnier (1909-1988). Valois est le fondateur du Faisceau, premier mouvement fasciste français (1925-1928). Lamour, proche de Valois, crée en 1928 l'éphémère Parti fasciste révolutionnaire, avant de lancer deux revues, Grand' Route (1930) et Plans (1931-1933). Quant à Maulnier, il est l'inventeur d'une théorie du fascisme sous les auspices des revues Combat (1936-1939) et Insurgé (1937). Tous trois se réclament à la fois de Sorel et de l'avant-garde artistique, mais développent des formes radicalement différentes de fascisme. A l'instar de Sorel, ils considèrent que l'art et la culture font partie intégrante de la théorie de la révolution totale.

10/2019

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Histoire des idées politiques

Comprendre les trois grandes idéolologies politiques du XXe siècle. Le communisme le fascisme la démocratie

Cet essai portant sur les trois grandes idéologies politiques du XXe siècle (la démocratie, le communisme et le fascisme) a pour objectif de mettre l'accent sur les définitions et les principales caractéristiques de ces idéologies. Il s'agit de mettre ces différents concepts à la portée du grand public. Sans tomber dans la trivialité, les indications qui sont données sur la démocratie, le communisme et le fascisme avec des références précises dans ce présent essai devraient permettre aux lecteurs de saisir d'une manière satisfaisante l'essentiel portant sur ces idéologies.

11/2022

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Italie

Les juifs italiens de Tunisie pendant le fascisme. Une communauté à l'épreuve (1921-1943)

Terre de mélanges culturels et de politiques coloniales, la Tunisie a attiré de l'Europe des courants d'immigrations aussi bien que des visées impérialistes. La trajectoire des Juifs italiens, dits Livournais, s'inscrit au carrefour de ces axes. Une communauté enracinée en Tunisie depuis le XVIIe, mais toujours assimilée au monde européen. Une population cosmopolite, mais jalousement attachée à Livourne et à l'Italie. Une double minorité, à l'égard tant de la nombreuse population juive locale que des cent mille émigrés italiens vivant en Tunisie au début du XXe siècle : mais toujours caractérisée par une forte identité collective. Pendant l'entre-deux-guerres, la place sociale de cette communauté fut remise en cause par une série de phénomènes convergents : l'essor du nationalisme tunisien, les tensions diplomatiques italo-françaises, et surtout par la montée au pouvoir du régime fasciste, résolu à encadrer les communautés d'émigration dans sa politique impériale. Sur la base de fonds d'archive et de témoignages inédits, ce travail reconstruit le parcours des Juifs italiens de Tunisie face aux stratégies de fascisation de Rome, en interrogeant les croisements identitaires dans les contextes d'émigration, la question de l'adhésion de masse au totalitarisme, et le poids des médiateurs au sein des sociétés coloniales.

05/2022