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Itinéraire de Paris à Jérusalem de François de Chateaubriand

Extraits

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 8, 1828-1830

L'année 1828 commence pour Chateaubriand par un deuil cruel celui de Claire de Duras qui s'est éteinte le 16 janvier. Mais pour l'ancien ministre des affaires étrangères, que de promesses dans le nouveau ministère Martignac, qui lui redonnera peut-être la place qui avait été la sienne dans l'appareil de l'État. Hélas ! l'éternel opposant se heurte à une fin de non-recevoir, qui s'adoucit quand on lui propose l'ambassade de Rome. D'octobre 1828 à mai 1829, le nouvel ambassadeur gagne la confiance de Léon XII, devient le mécène des artistes de la villa Médicis et se rend populaire par le bon goût de ses réceptions et des fouilles archéologiques qui le consolent mal d'avoir renoncé, pour des motifs politiques, à faire représenter sa tragédie Moïse à Paris. Le 10 février 1829, Léon XII meurt brutalement et. dans le conclave qui s'ouvre pour nommer son successeur. Chateaubriand trouve une occasion majeure de déployer son activité diplomatique. Le cardinal Castiglioni, l'un des favoris du gouvernement français. est élu sous le nom de Pie Vlll et Chateaubriand exulte. Mais la nomination au secrétariat d'État du cardinal Albani, une créature de l'Autriche, contrarie si vivement le ministère qu'il adresse à Chateaubriand une lettre de reproches que l'ambassadeur prend très mal. Usant du congé qu'il avait demandé, il quitte Rome pour Paris, où il retrouve Mme Récamier, sa confidente des bons et des mauvais jours. Il rencontre aussi pour la première fois Mine de Nichet et Léontine de Villeneuve, avec lesquelles il entretenait une correspondance amoureuse depuis plus d'un an. Tandis que Chateaubriand hésite à retourner à Rome, la formation du ministère Polignac, en août 1829, lui fait donner sa démission d'ambassadeur. En 1830. les ordonnances de Juillet et les Trois Glorieuses qui changent le destin de la France trouvent Chateaubriand fidèle à son engagement légitimiste. Après avoir prononcé son discours d'adieu à la Chambre des pairs, il croit sa carrière politique finie et, ruiné, sans illusions, songe à quitter la France pour continuer la rédaction de ses Mémoires, enrichis par les expériences des trois dernières années.

11/2010

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Littérature classique

Mémoires d'outre-tombe

Avec ses Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand nous livre la chronique du passage des Lumières au siècle du progrès, de l'ancien au nouveau monde. Loin de son image d'écrivain romantique ténébreux, il s'y révèle un acteur engagé dans les bouleversements politiques de son temps, un champion des causes perdues, un conquérant de libertés inédites qui sont devenues les idéaux de notre modernité, un aventurier, enfin, trempant sa plume à l'encre d'une mélancolie teintée d'humour.

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Littérature française

Atala. Suivi de René

A la clarté de la lune, assis sur la poupe de la pirogue, Chactas, vieillard de la tribu des Indiens Natchez, fait le récit de ses aventures à René, un jeune Français exilé et recueilli par les sauvages. Capturé par une tribu ennemie, Chactas est voué à périr dans les flammes. Atala, fille de son geôlier, l'aime et décide de le délivrer. Ils s'enfuient ensemble à travers déserts et forêts, enfin libres... Mais leur amour est impossible : liée à Dieu par une promesse de sa mère, Atala ne peut épouser Chactas. Publié en 1801, Atala met en scène les aventures tragiques de ces deux jeunes amants au coeur de la Louisiane française. René, publié l'année suivante, en est la suite.

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Littérature française

Voyage en Italie

M'y voilà enfin ! Toute ma froideur s'est évanouie. Je suis accablé, persécuté par ce que j'ai vu ; j'ai vu, je crois, ce que personne n'a vu, ce qu'aucun voyageur n'a peint [ ]. Je n'ai pas quitté la villa Adriana sans remplir d'abord mes poches de petits fragments de porphyre, d'albâtre, de vert antique, de morceaux de stuc peint, et de mosaïque, ensuite j'ai tout jeté. Elles ne sont déjà plus pour moi ces ruines, puisqu'il est probable que rien ne m'y ramènera. On meurt à chaque moment pour un temps, une chose, une personne, qu'on ne reverra jamais : la vie est une mort successive.

05/2010

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Pléiades

Mémoires d'outre-tombe. Tome 1

Les Mémoires d'outre-tombe ne furent point publiés comme Châteaubriand l'avait d'abord souhaité. Dans l'Introduction à la présente édition, Maurice Levaillant expose pourquoi et comment, malgré la conscience des mandataires du grand écrivain, malgré leur fidélité à l'amitié et à l'honneur, le texte offert au public n'était pas tel qu'il aurait dû paraître dans l'édition originale. En établissant cette édition d'après l'édition originale et les deux dernières copies du texte, Maurice Levaillant et Georges Moulinier se sont proposés de "restituer aux Mémoires d'outre-tombe le texte et l'aspect qu'iIs auraient dû présenter dans l'édition originale ; de rendre ce texte aussi clair, aussi accessible et maniable que possible pour les étudiants et pour tous les lettrés" , et de le compléter par des variantes, des notes, un appendice et un index. "On souhaite d'avoir réussi à placer dans une lumière plus favorable un ouvrage qui n'est pas seulement le chef-d'oeuvre de Châteaubriand, mais l'un des grands livres du XIX ? siècle ; oeuvre où la poésie et l'histoire s'entremêlent ; dans un miroir magique, à travers l'âme exigeante et orageuse de Châteaubriand, se reflètent l'âme même d'une époque et, de 1780 à 1840, soixante ans d'histoire de France".

11/2000

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Littérature française

Un dernier amour de René : correspondance de Châteaubriand

Lazare Hoche : général républicain / par H. Carnot,...Date de l'édition originale : 1874Sujet de l'ouvrage : Hoche, Lazare (1768-1797)Collection : Société d'instruction républicaine ; N° 17Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr

10/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Le Congrès de Vérone

Le congrès de Vérone est un ouvrage oublié de Chateaubriand. Paru en 1838 pour servir de plaidoyer en faveur de la Restauration et de son action comme ministre des affaires étrangères au moment de la guerre d'Espagne de 1823, il n'eut aucun succès. Objet des critiques de la gauche, qui lui reprochait d'avoir mené en Espagne une guerre visant à renverser un régime constitutionnel, et de la droite qui l'accusait d'avoir, par son hostilité à Villèle, affaibli la monarchie, Chateaubriand n'a pas convaincu ses contemporains. Nous sommes aujourd'hui en face d'un chef-d'œuvre, de la veine des Mémoires d'Outre-tombe. On y retrouve le style éblouissant de l'écrivain, la verve du polémiste, l'imagination du poète. L'ouvrage contient de nombreux passages des Mémoires, Chateaubriand n'ayant pu, comme il le souhaitait, l'intégrer en entier dans son œuvre majeure. Publié pour la première depuis 1922 avec l'intégralité de la correspondance diplomatique que Chateaubriand a voulu joindre à son texte, il enchantera tous ceux pour qui les Mémoires sont un des chefs-d'œuvre de la littérature française.

03/2014

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Littérature française (poches)

Mémoires d'outre-tombe. Tome 2, Livres XIII à XXIV

Le temps du Consulat et de l'Empire qui couvre cette deuxième partie des Mémoires, Chateaubriand le définissait comme celui de sa carrière d'écrivain. Et ce sont en effet de belles années de fécondité littéraire, puisque alors s'écrivent Atala, le Génie du christianisme et Les Martyrs. Mais comme toujours s'entrecroisent l'histoire privée et l'histoire publique que les deuils ici réunissent : en 1803, la mort de Pauline de Beaumont à Rome dans les bras de l'écrivain-diplomate, et en 1804, l'assassinat du duc d'Enghien qui entraîne la rupture avec Napoléon. Un empereur détesté, et pourtant assez admiré pour que la seconde partie de ce volume en retrace longuement la vie et que sa disparition contresigne la fin d'un monde : " Quand on a rencontré comme moi Washington et Bonaparte, que reste-t-il à regarder derrière la charrue du Cincinnatus américain et la tombe de Sainte-Hélène ? Pourquoi ai-je survécu au siècle et aux hommes à qui j'appartenais par la date de ma vie ? Pourquoi ne suis-je pas tombé avec mes contemporains, les derniers d'une race épuisée ? Pourquoi suis-je demeuré seul à chercher leurs os dans les ténèbres et la poussière d'une catacombe remplie ? Je me décourage de durer. " Édition de Jean-Claude Berchet, comprenant également les pièces retranchées des Mémoires d'outre-tombe.

10/2001

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Littérature française (poches)

Mémoires d'outre-tombe. Tome 1, Livres 1 à 12

Quand vers 1830 Chateaubriand revient aux Mémoires de ma vie entrepris depuis plus de vingt ans, il les juge trop intimes et réoriente son projet. A travers le récit de sa propre existence, les Mémoires d'outre-tombe seront également l'épopée de ce temps qu'il a vécu et comme témoin et comme acteur. Au-delà de ce qu'il fut lui-même, son destin deviendra ainsi exemplaire de celui d'une génération qui connut à la fois l'effondrement de l'ancien monde et le commencement du nouveau, issu de la Révolution. La première partie de ces Mémoires traversés par l'Histoire, où la mélancolie dit la difficulté à croire en la réalité du monde, où la vanité des choses toujours transparaît, est la plus personnelle. Car l'écrivain n'y retrace pas seulement ce qu'il appelait sa première carrière de soldat et de voyageur, mais le commencement d'une vie qui se découvre à nous comme un récit de formation : celui du jeune chevalier breton bientôt parti pour l'Amérique et de l'aristocrate qui combat dans l'armée des Princes, émigre en Angleterre, avant de revenir en France pour y devenir Chateaubriand. Edition de Jean-Claude Berchet, comprenant également les Mémoires de ma vie, les pièces retranchées des Mémoires d'outre-tombe, ainsi que la préface de 1826 et la préface testamentaire.

10/2001

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Littérature française (poches)

Mémoires d'outre-tombe. Livres IX à XII

Dossier et notes réalisés par Geneviève Winter. Lecture d'image par Agnès Verlet

06/2007

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Littérature française (poches)

Mémoires d'outre-tombe Tome 4 : Livres 34 à 42

Cette quatrième partie des Mémoires nous conduit de 1830 à la date symbolique que portent les dernières lignes : 1er novembre 1841, trente ans après le début de leur rédaction à la Vallée-aux-Loups. Mais cet ultime volume ne fut pas écrit après les autres. Tout au contraire, il les accompagna et son écriture, comme dans un miroir, les réfléchit et à sa manière les recommence puisqu'il est ici question, à nouveau, comme si les trois " carrières " se redéployaient, de littérature, de politique et de voyages : en Suisse, à Venise, à Prague auprès du vieux roi Charles X. Et c'est une expérience du retour du présent vers le passé, du passé vers le présent. L'écriture maintenant s'ouvre au discontinu qui est aussi le scintillement du poétique, comme si, à une histoire ou à une existence de plus en plus problématique, ne pouvait désormais correspondre qu'un émiettement des pages - travail du provisoire et du suspens dans la liberté d'un loisir en attente de la mort : " Les scènes de demain ne me regardent plus ; elles appellent d'autres peintres. "

06/2002

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Littérature française (poches)

Atala ; René. Suivi de Les aventures du dernier Abencerage

Les trois textes fondateurs du romantisme évoquant chacun un des paysages magiques de la sensibilité moderne : Grenade et une Espagne que l'Europe avait oubliée depuis Don Juan, les forêts d'Amérique et la révélation du monde primitif, la solitude absolue de celui auquel son mal de vivre n'assigne ni repos, ni amour, ni patrie. Prophètes de toutes les " générations perdues ", René, Chactas, le dernier des Abencerages annoncent l'inquiétude existentielle de notre temps.

09/2011

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Littérature française (poches)

Mémoires d'outre-tombe Tome 3 : Livres 25 à 33

Ce troisième volume s'ouvre sur la Restauration et nous conduit jusqu'à la Révolution de 1830 : après la carrière du voyageur puis de l'écrivain, voici venu le temps du politique. Nommé pair de France en 1815, Chateaubriand devient ambassadeur dans plusieurs capitales d'Europe, et surtout ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824. Mais comme frappé de mutisme au moment d'évoquer le véritable exercice du pouvoir, le mémorialiste reste silencieux sur ces mois de gouvernement, soudainement impuissant à se représenter pleinement comme acteur de l'Histoire. L'écrivain en tout cas fragmente son tableau d'une Restauration qui se déréalise peu à peu sous nos yeux, et le présente d'emblée sur le ton du désenchantement : " Retomber de Bonaparte et de l'Empire à ce qui les a suivis, c'est tomber de la réalité dans le néant, du sommet d'une montagne dans un gouffre. " Mais c'est que la rédaction de cette partie des Mémoires fut tardive et qu'au moment où elle s'achève déferle sur la France la vague du mythe napoléonien, qui atteindra son apogée en 1840 avec le retour des cendres de l'Empereur : la grande ombre du héros national vient éclipser le soleil de la monarchie.

05/2002

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Littérature française (poches)

Atala ; René ; Les aventures du dernier Abencérage

Chateaubriand a toujours estimé qu'il appartenait à une " génération perdue " : celle qui a vu le rationalisme optimiste des Lumière de compromettre dans la faillite sanglante de la Terreur. Adam a voulu goûter du fruit défendu : au lieu de devenir semblable à Dieu, il s'aperçoit qu'il est nu. Œdipe croyait régner dans la clarté paisible des énigmes résolues : il ne découvre plus, au cœur de sa destinée, qu'inceste et parricide. Il ne reste plus à Prométhée qu'à nourrir un intense sentiment de culpabilité. Pour incarner ce retour modern eu tragique, le futur mémorialiste ne se contente pas de relire Pascal ou Milton : il renouvelle la poétique du récit. Par la splendeur des images, par la beauté de leur lyrisme, par leur étrangeté onirique, ces trois " nouvelles " ne cesseront pas de projeter sur le XIXe siècle leur éclat de diamant noir.

07/2007

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Littérature française (poches)

Mémoires d'Outre-Tombe. Livres 1 à 5

Dès leur parution, les Mémoires d'Outre-tombe ont déconcerté les contemporains, encore grisés par les orages de René et l'exotisme d'Atala. Ils ont, en revanche, recueilli toute la faveur de la postérité. C'était bien là le dessein de Chateaubriand : " L'avenir au-delà de la tombe, écrivait-il, est la jeunesse des hommes à cheveux blancs. "

09/1997

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 7, 6 juin 1824 - 31 décembre 1827

Tome VII : 6 juin 1824 : Chateaubriand est renvoyé du ministère des Affaires étrangères comme s'il avait "volé la montre du roi sur la cheminée". Dès lors, il devient l'ennemi implacable du gouvernement Villèle. Champion de la lutte pour toutes les libertés, en particulier celle de la presse, il devient en 1827 l'adversaire attitré de "la loi de justice et d'amour". Les années 1825-1827 sont aussi celles où l'écrivain désargenté se remet au travail, révisant et complétant ses ouvrages pour une édition des Ouvres complètes, qui paraissent chez Ladvocat à partir de juin 1826. En 1826, précisément, il part avec Mme de Chateaubriand à Lausanne pour y chercher une retraite studieuse ; il y fait la connaissance de Rosalie de Constant et de la jeune et jolie Laure de Cottens. En vérité, cette vie vouée à la politique et au travail serait bien austère si des liaisons amicales ou amoureuses ne venaient l'éclairer. Les lettres envoyées à son ancienne maîtresse, Cordélia de Castellane, en voyage en Italie, sont parmi les plus riches et les plus intéressantes qu'il ait écrites. Mais une autre favorite fait son entrée dans la Correspondance : Mme de Pierreclau reçoit de nombreux billets, inédits pour la plupart, attestant une assiduité et une intimité qui ne se démentiront pas jusqu'en 1832.

10/2004

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Littérature française

Correspondance générale. Tome 4

De Berlin, où, au début de l'année 1821, il a été relégué dans une sorte d'exil doré, avec le titre de ministre de France auprès du roi de Prusse, Chateaubriand multiplie avertissements et mises en garde, tant à l'adresse de ses amis politiques que du gouvernement lui-même. Il se permet d'envoyer des conseils à son ministre, le baron Pasquier, qui note avec irritation : "C'est Gros-Jean qui remontre à son curé." Au bout de trois mois, pensant avoir assimilé toutes les finesses de la diplomatie, Chateaubriand se fait mettre en congé. A Paris, il tombe en pleine crise ministérielle, démissionne par solidarité avec les ministres ultraroyalistes Villèle et Corbière. Ses lettres à Mme de Duras font revivre cette crise politique, son dépit de ne pas être du nouveau cabinet, sa joie d'être nommé à l'ambassade de Londres. Les lettres à Mme Récamier font cruellement défaut, car Juliette les a fait disparaître. Les seconds rôles féminins sont tenus par les habituelles correspondantes : Mme de Custine, Mme de Pisieux, Mme d'Orglandes, Mme de Montcalm... Nouvelles venues : une princesse de sang presque royal, la duchesse de Cumberland, et encore la mystérieuse inconnue à laquelle Chateaubriand écrivait, le 16 août 1821 : "J'ai attendu ; vous ne me donnez pas signe de vie. Est-ce fini entre nous ? Je ne puis le croire".

11/1983

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Littérature française

Correspondance générale. Tome 5

Des trois séjours que Chateaubriand fit en Angleterre, successivement comme émigré, comme ambassadeur du roi de France et, pour terminer, comme pèlerin de la fidélité, c'est incontestablement le deuxième, celui de 1822, qui fut le plus spectaculaire ; c'est à lui que nous devons, dans les Mémoires d'outre-tombe, ce tableau pittoresque de la société londonienne au temps du roi George IV ou encore cette évocation pleine de vie, qui se module comme un air d'opéra-comique, de l'existence harassante d'un diplomate accablé par ses obligations mondaines, face à une demi-douzaine de jeunes secrétaires d'ambassade qui semblent n'avoir d'autre emploi que de les lui rappeler impitoyablement. On trouvera aussi, dans la correspondance de cette année 1822, les dépêches diplomatiques qu'il se faisait un point d'honneur de rédiger lui-même. Mais bientôt, avec cette facilité qu'il avait de se déprendre des objets les plus ardemment désirés une fois qu'il les avait obtenus, toutes ses forces, tous ses désirs, toutes ses ambitions ne devaient plus se tourner que vers ce seul but : être nommé l'un des plénipotentiaires français au congrès qui allait se tenir à l'automne dans une localité dont le choix n'avait pas encore été définitivement fixé, Vienne, Florence ou Vérone.

07/1986

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Histoire de France

Analyse raisonnée de l'histoire de France, et fragments depuis Philippe VI jusqu'à la bataille de Poitiers. suivis de l'Analyse raisonnée de l'histoire de France depuis Jean II jusqu'à Louis XVI

À la fin de l'Itinéraire de Paris à Jérusalem, Chateaubriand envisage d'élever un «monument à la patrie». Ce monument - l'Analyse raisonnée de l'histoire de France -, il l'érigera durant les dernières années de la Restauration et le publiera directement dans le cadre de ses ouvres complètes (1826). Ce texte, qui depuis n'a fait l'objet que de deux éditions, était devenu introuvable. «C'est entre les fonts baptismaux de Clovis et l'échafaud de Louis XVI qu'il faut placer le grand empire chrétien des Français. La même religion était debout aux deux barrières qui marquent les deux extrémités de cette longue arène. "Fier Sicambre, incline le col, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré", dit le prêtre qui administrait à Clovis le baptême d'eau. "Fils de saint Louis, montez au ciel", dit le prêtre qui assistait Louis XVI au baptême de sang. Le vieux monde fut submergé. Quand les flots de l'anarchie se retirèrent, Napoléon parut à l'entrée d'un nouvel univers, comme ces géants que l'histoire profane et sacrée nous peint au berceau de la société, et qui se montrèrent à la terre après le déluge.»

05/1998

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Littérature française

Correspondance générale. Tome 2

Tout au long du premier volume de sa Correspondance, nous avons suivi Chateaubriand sur les chemins du monde. Le second volume nous le présente sous un aspect beaucoup plus casanier : c'est l'ermite de la Vallée-aux-Loups. Mais ces années de retraite ne sont pas pour autant des années de stérilité. Jamais, en effet, il n'a autant travaillé. A peine a-t-il mis la dernière main aux Martyrs qu'il entreprend le récit de ses aventures en Orient, en marge duquel il griffonne une courte nouvelle du plus pur style troubadour, Les Aventures du dernier Abencérage ; il vient à bout, après douze mois d'un travail acharné, d'une tragédie, Moïse ; il s'attelle à d'immenses recherches sur l'histoire de France ; enfin, tant à Verneuil qu'à la Vallée-aux-Loups, il couche sur le papier la première ébauche de ses Mémoires. Sur le plan sentimental, sa liaison avec Delphine de Custine n'étant plus qu'à l'état de souvenir, celle qu'il a nouée avec Natalie de Noailles s'achève sur des scènes de brouille et de folie. Mais voici que s'avance, sous le regard blasé de Madame de Chateaubriand, le bataillon des "Madames", Mesdames de Bérenger ("la grande et légère duchesse de Châtillon"), de Lévis ("l'Adrienne"), d'autres encore, et surtout Madame de Duras, la "chère soeur". Madame de Duras fut pour Chateaubriand la confidente idéale. Comme elle résidait le plus souvent loin de la capitale, dans son château d'Ussé, il fut amené à entretenir avec elle une correspondance régulière et nombreuse, qui offre tout l'intérêt d'un véritable journal intime.

12/1979

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Littérature française (poches)

Génie du christianisme. Tome 2

Au sortir du Siècle des lumières et alors que les feux de la Révolution sont à peine éteints, Chateaubriand, qui n'a pas trente ans, entreprend l'apologie de la religion chrétienne. En plus de redorer l'image d'une religion malmenée, il entend apporter de nouvelles preuves de l'existence de Dieu. Mais loin de lui le langage du théologien défendant son culte : il est déjà ce grand poète qui prône, non sans frémir, l'excellence, la beauté et le "génie" du christianisme. La profusion de cette vaste entreprise a pu surprendre ; elle demeure un pilier de son oeuvre et du romantisme naissant. Le second mouvement de ce monument loue le culte chrétien dans ses dimensions matérielle et hiérarchique. Car pour le jeune écrivain, tout concourt à la magnificence du christianisme : les cloches des églises comme les habits des prêtres ; les tombeaux des morts comme les prières des vivants. Outre sa beauté, il défend le caractère éminemment moral de cette religion. En témoignent, à ses yeux, les bienfaits qu'elle procure aux hommes et les services qu'elle rend à la société.

05/2018

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Littérature française (poches)

Génie du christianisme. Tome 1

Au sortir du Siècle des lumières et alors que les feux de la Révolution sont à peine éteints, Chateaubriand, qui n'a pas trente ans, entreprend l'apologie de la religion chrétienne. En plus de redorer l'image d'une religion malmenée, il entend apporter de nouvelles preuves de l'existence de Dieu. Mais loin de lui le langage du théologien défendant son culte : il est déjà ce grand poète qui prône, non sans frémir, l'excellence, la beauté et le "génie" du christianisme. La profusion de cette vaste entreprise a pu surprendre ; elle demeure un pilier de son oeuvre et du romantisme naissant. Dans un premier mouvement, qui constitue le présent volume, Chateaubriand aborde l'origine des créations de l'homme, de la nature et de ses mystères. La religion chrétienne étant "la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres" , il s'ensuit que toute la littérature, tous les beaux-arts, toute la pensée philosophique et savante ne sont pas autre chose, nous dit-il, que l'émanation de Dieu.

05/2018

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1831-1835

Après l'installation de la monarchie de Juillet, Chateaubriand semble promis à des jours obscurs et laborieux qui lui permettent d'achever ses Etudes historiques en avril 1831. Refusant la France de Louis-Philippe, il s'exile à deux reprises en Suisse pour travailler en paix à ses Mémoires, mais les événements le précipitent de nouveau dans l'arène. Défenseur des Bourbons bannis et humiliés, conseiller attitré de la duchesse de Berry qui l'entraîne malgré lui dans sa folle aventure, il publie de mars 1831 à novembre 1832 quatre brochures étincelantes et immédiatement célèbres qui le désignent à la vindicte de Louis-Philippe. Emprisonné pendant deux semaines à la préfecture de police en juin 1832, le chef du parti légitimiste en ressort avec l'auréole du martyr. En 1833, l'ambassade de la fidélité le conduit auprès de Charles X à Prague où il assiste à la proclamation de la majorité royale du jeune duc de Bordeaux, le 29 septembre. Cependant l'écrivain, obligé de «traduire du Milton à l'aune» pour vivre, organise en 1834 à l'Abbaye-aux-Bois des lectures de ses Mémoires, formidable opération publicitaire à l'attention des éditeurs. La même année, la création malencontreuse de Moïse au théâtre de Versailles, sans son agrément, lui vaut pourtant un succès d'estime. Malgré une intense activité politique et littéraire et sa relation fusionnelle avec Mme Récamier, René ne se résigne pas à la vieillesse qui le talonne. Pour rester jeune, il faut se sentir aimé. S'il rompt avec l'extravagante Mme de Pierreclau devenue par trop encombrante, il écrit ses dernières lettres d'amour, peut-être les plus belles, à Hortense Allart, «dernière Muse, dernier enchantement, dernier soleil».

07/2015

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Napoléon

De Buonaparte et de Napoléon

La plume et l'épée. Le maître des mots contre le maître de guerre. La relation singulière entre l'auteur des Mémoires d'outre-tombe et le héros du Mémorial s'articule autour du fameux et violent pamphlet de Chateaubriand, De Buonaparte et des Bourbons, publié en 1814 au couchant de l'Empire et dont l'auteur s'est complu à répéter que Louis XVIII aurait affirmé qu'il lui avait valu une armée de 100 000 hommes. Directeur de la maison de Chateaubriand, éminent spécialiste de son oeuvre, Bernard Degout en donne une édition critique de référence, avant de retracer, loin de l'imagerie d'Epinal, l'utilisation que Chateaubriand a faite de cette brochure dans les premières années de la Restauration, puis l'évolution du "sachem du romantisme" vers une position bien plus complexe, non dénuée d'admiration, sous l'effet conjoint des compliments à lui prodigués par le proscrit de Sainte-Hélène et de son rejet progressif d'une Restauration décevante. Couronnement de cet itinéraire : les Mémoires d'outre- tombe, qui présentent une vision à la fois critique et héroïque du Géant, auquel l'architecture savamment pesée des Mémoires confère une place centrale. La vision de Chateaubriand, établit en substance le présent ouvrage, reflète celle de la France entière, passée en une génération de la légende noire au mythe du sauveur - et s'inscrit profondément en faux contre cette évolution.

02/2021

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Littérature française

Osez (re)lire Chateaubriand. 25 extraits pour voyager vers l’éternité

Il faut avouer que l'auteur de René et des Mémoires d'outretombe est auréolé d'un certain mystère. Son oeuvre, souvent jugée trop complexe, demeure mal connue. Lorsqu'on parcourt ses extraits les plus emblématiques, elle se révèle surtout d'une grande variété, entre entreprise autobiographique, écrits politiques ou encore étude historique. Des diverses facettes de Chateaubriand, laquelle allez-vous préférer ?

10/2022

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Littérature française

Mémoires d'Outre-Tombe Tome : Livres 25 à 42. 2e édition revue et corrigée

Avec la Restauration, voici venu, pour Chateaubriand, le temps de la politique active (livres XXV à XXXI). Pair de France, ambassadeur à Berlin, à Londres et à Rome, ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824° ; mais aussi journaliste et polémiste redouté il aura marqué de son empreinte le premier de nos régimes parlementaires. Partisan déclaré de la monarchie selon la Charte, il affiche en même temps une ombrageuse fidélité envers la branche aînée des Bourbons, sans pouvoir éviter leur chute lors de la révolution de 1830, sur laquelle il nous livre un témoignage de première main (livres XXXII et XXXIII). Rendu à la vie privée par le régime "°bâtard°" de la "°monarchie ventrue°" qu'il poursuivra de sa vindicte, Chateaubriand va désormais partager son existence entre voyages (à Prague, à Venise) et écriture (livres XXXIV à XLI). S'il participe encore, au début du règne de Louis-Philippe, à la dérisoire agitation carliste, le grand écrivain ne va pas tarder à prendre du recul°: c'est le temps des Mémoires d'outre-tombe, révisés, poursuivis et achevés de 1832 à 1840. Dans le dernier livre (XLII), Chateaubriand ne se contente pas de tracer quelques portraits acérés de ses contemporains les plus emblématiques°: il dresse le bilan de la Révolution qui a transformé la France et il exprime sa confiance dans un avenir de liberté où le christianisme retrouverait son rôle de guide moral et spirituel. Jean-Claude Berchet. Le second volume de cette édition comporte les livres XXV à XLII des Mémoires d'outre-tombe (3e et 4e parties), mais aussi, en appendice, les notes de Sainte-Beuve, les fragments retranchés, ainsi qu'un dossier documentaire et un index des noms de personnes et de personnages.

02/2004

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Littérature française

Ainsi parlait Chateaubriand. Dits et maximes de vie

L'oeuvre de Chateaubriand, disciple de Rousseau, est traversée par l'urgence et par la puissance du désir. Se comparant lui-même au " Juif errant qui ne devait plus s'arrêter ", il a connu la faim et la misère durant son exil en Angleterre, mais aussi le faste des ambassades lors de sa carrière publique de diplomate. Poète-voyageur, il se nourrit de ce changement perpétuel : " J'étais homme et je n'étais pas homme ; je devenais le nuage, le vent, le bruit. " Car si Chateaubriand voyage tant, de n'est pas par simple curiosité, c'est pour retrouver une unité de sens dans un univers qui se disperse : " Je me suis rencontré entre deux siècles, comme au confluent de deux fleuves ; j'ai plongé dans leurs eaux troublées, m'éloignant à regret du vieux rivage où j'étais né, nageant avec espérance vers une rive inconnue. " A la fin de sa vie, il s'interroge : " Ai-je une patrie ? " et si oui, y " ai-je jamais goûté un moment de repos ? " Attentif " au bruit lointain d'une société croulante ", il constate sa solitude face aux bouleversements de son temps : " J'ai toujours eu horreur d'obéir et de commander ", écrit-il. Il a 76 ans quand, dans sa sublime Vie de Rancé, son dernier ouvrage, il observe : " Je ne suis plus que le temps. " Ce temps, il sait pourtant que, grâce à l'écriture, il n'aura pas été vain : " Pourquoi me plaindrais-je de la rapidité des jours, puisque je vivais dans une heure autant que ceux qui passent des années à vivre ? "

05/2023

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Littérature française

Génie du christianisme. Textes historiques, pamphlets, essais politiques

La réédition d'oeuvres majeures de Chateaubriand, pour la première fois réunies en un seul volume, fidèle au texte validé par l'auteur. Le Génie du Christianisme est non seulement le chef-d'oeuvre d'un jeune inconnu, mais c'est aussi un phénomène de société. L'intelligentsia du XVIIIe siècle avait nié le Christianisme, et la Révolution française le persécuta : l'éclat de ce livre magistral fut accueilli comme une libération. Cet ouvrage offre une synthèse de toutes les beautés de la religion chrétienne à travers le temps, dans les arts, les moeurs et la pensée ; il abat les caricatures, il réfute, il démontre, il admire, il contemple. Il permet de se constituer une culture biblique, hellénique, latine, médiévale et classique sur tous les sujets de la littérature et de la philosophie. Souvent éditée sans respect du texte voulu par Chateaubriand, l'oeuvre était difficile à trouver, ou à manier : la voici en un seul volume et dans son intégralité. Plusieurs textes aussi décisifs qu'introuvables sont joints à ce volume : les aphorismes inédits de Chateaubriand, ses pamphlets contre Napoléon ou Louis XVIII, ses réflexions politiques et prophétiques sur l'état de la France. Parfaitement inclassables donc " politiquement incorrectes ", ces oeuvres ont un unique souci, celui de la liberté : faite à l'image même de Dieu. Coeur du génie chrétien, cette liberté est célébrée par Chateaubriand comme un modèle de sagesse pour les temps de crise.

05/2021

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Littérature française

Voyage en Italie. Suivi de Lettre sur l'art du dessin dans les paysages et d'un choix de textes sur Rome, Naples et Venise

De juin 1803 à janvier 1804, Chateaubriand séjourne à Rome, visite Naples, gravit le Vésuve. Il recueille ses impressions dans un texte composite, fait de lettres et de notations prises sur le vif, mêlant souvenirs de voyage, descriptions de monuments et d'oeuvres d'art, méditations sur l'histoire. Après Goethe, et comme Germaine de Staël ou Stendhal, il voit dans sa première rencontre avec l'Italie un moment décisif de son parcours d'homme et d'écrivain. Son récit est une marche funèbre parmi les ruines et les tombeaux de l'Italie antique ; il est aussi une célébration de la beauté des paysages, sublimés par les jeux d'ombre et de lumière. Chateaubriand y déploie une réflexion sur les différentes temporalités qui composent la vie humaine : "Je remonte dans ma vie passée ; je sens le poids du présent, et je cherche à pénétrer mon avenir". Le marbre des statues rappelle la fuite du temps, tandis que l'existence présente s'incarne dans ce qui est fragile et éphémère : l'impression d'une promenade nocturne, la beauté d'une chevelure, la grâce d'une fleur. Entre rêveries mélancoliques, contemplation esthétique et réminiscences littéraires, le Voyage en Italie est un chef-d'oeuvre oublié du romantisme. Avec dix gravures de paysages italiens, un choix de textes de Chateaubriand sur l'Italie et sa "Lettre sur l'art du dessin dans les paysages".

03/2024

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Littérature française

Atala. Suivi de René

Chactas, vieil Indien d'Amérique, raconte à René, Français exilé outre-Atlantique, comment il fut jadis capturé par une tribu ennemie et convertie au christianisme, à laquelle appartenait la jeune Atala. Amoureux l'un de l'autre, ils s'étaient enfuis, mais sans pouvoir vivre leur amour, car Atala portait un terrible secret... René fait à son tour à Chactas le récit de ses malheurs : sa soeur Amélie a décidé de prendre le voile, fuyant ainsi l'amour trop équivoque qui la liait à son frère. Désormais seul, René erre, en proie à une mélancolie sans issue. Parti pour l'Amérique, il tente de tout oublier. Ces récits, le premier conçu comme exemple de l'action bienfaitrice de la foi chrétienne (Atala, 1801), le second comme contre-exemple des malheurs d'un homme sans foi (René, 1802), ont rapidement débordé leur cadre moral pour incarner le triomphe littéraire des amours malheureuses et la vogue de l'exotisme. Avec ces deux romans poignants, contemporains de son Génie du christianisme (1802), Chateaubriand révèle le génie du romantisme.

05/2023