Recherche

György Dragoman

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

La littérature comme objet social. Mélanges offerts à Denis Saint-Jacques

L'objectif de ce livre est double. Un peu plus de vingt ans après la venue à Québec d'un colloque intitulé "La littérature comme objet social", il nous a paru nécessaire de faire le point sur les développements méthodologiques, théoriques et heuristiques déployés ces dernières années par de nouvelles générations de chercheurs qui se réclament diversement d'une tradition qui remonte aux travaux fondateurs de György Lukács et de Lucien Goldmann et qui ont intégré dans leur réflexion les avancées de la sociocritique (depuis Claude Duches), de l'analyse du discours social (depuis Marc Angenot), de la théorie du champ et de l'institution littéraire (depuis Pierre Bourdieu et Jacques Dubois). Au fil des ans, les recherches se sont développées sur des terrains variés, qui débordent largement la stricte analyse de textes. Elles reflètent ainsi la diversité, la complémentarité et l'intérêt d'une tradition qui n'a cessé de se remettre en question. Second objectif, lié de très près au premier : nous avons souhaité que cette mise à jour soit l'occasion de souligner l'apport singulier à cette discipline de Denis Saint Jacques, professeur émérite de l'Université Laval. Les signataires de cet ouvrage ont travaillé avec lui à un titre ou à un autre et savent tous le rôle important qu'il a joué dans le renouvellement des modèles de recherche en études littéraires. La diversité de ses champs d'intérêt l'a conduit à développer des méthodologies issues de différents courants sociologiques et à accueillir des interrogations liées à l'ensemble des pratiques artistiques. Homme d'équipe avant tout, il a su déployer à la fois l'initiative, l'autorité et l'humilité nécessaires au travail collectif. Les textes réunis ici témoignent de cette transmission fondamentale.

02/2019

ActuaLitté

Littérature française

Un amour de frère

Une sandale qui se prend dans un rail. Colette tombe. Le train de Tunis arrive. À la dernière seconde, elle parvient à ramper hors de la voie. Elle s’est crue morte… Cette forte émotion déclenche un tourbillon d’images, de souvenirs. C’est un vertige qui fait danser les lieux, les moments, les mots, les voix. En particulier, Colette revit et nous fait revivre les années 1967-1968, les hôtels, les chambres de bonnes, la Sorbonne, les petits métiers, le Festival d’Avignon. Paris, ses cafés, ses restos, ses cinémas de la Rive Gauche. Mais la figure dominante est son frère Georgy, diabétique dès l’enfance et qui mourut à 27 ans. Colette éprouve un immense amour pour lui, à cause de sa fragilité. « J’acceptais qu’il soit mon maître ». Jusqu’au jour où elle comprend qu’il est son mauvais génie. « Il aura été mon initiateur diabolique. […] J’aurais accepté de me vendre pour lui plaire et s’il avait vécu plus longtemps, il m’aurait poussé à le faire, il avait déjà essayé plusieurs fois, je n’aurais pas pu refuser ». On retrouve dans ce roman autobiographique Colette Fellous telle que le lecteur l’a aimée dans ses récits précédents, mais dans une tonalité riche d’une profondeur nouvelle, proche du tragique.

09/2011

ActuaLitté

Musique, danse

Georges Enesco

La situation de Georges Enesco (1881-1955) lui confère une singulière universalité. A ses racines roumaines (musique folklorique et liturgique), s'ajoutent les études de l'enfant prodige à Vienne et Paris qui le placent au cœur de l'Europe musicale. La liste des personnalités qui ont traversé sa vie -jalonnée par ses concerts à Paris ou à Bucarest, ses master-classes et ses voyages à travers le monde - constitue une sorte de Bottin artistique. La prolixité de ses dons est surprenante. Violoniste, sa célébrité de virtuose l'amène à devenir le maître de Menuhin. Pianiste, Cortot jalouse sa technique de jeu et Lipatti le considère comme son père spirituel. Chef d'orchestre, il est l'un des successeurs possibles de Toscanini à New York... D'un puissant charisme et d'une stupéfiante mémoire, il incarne le musicien complet, " le plus étonnant génie musical depuis Mozart ", comme l'a affirmé Pablo Casals. Mais c'est avant tout à l'un des plus grands compositeurs du XXe siècle, encore à découvrir, que rend hommage cette première monographie consacrée à Georges Enesco en langue française, s'appuyant sur des inédits recueillis tant en France qu'en Roumanie. D'une activité créatrice étendue sur près de soixante-dix ans, on retient d'authentiques chefs-d'œuvre pour piano et de musique de chambre, symphonique ou vocale qui témoignent d'un lyrisme ardent. Son opéra Œdipe délivre un message d'humanisme et de profonde spiritualité face au destin. Au delà d'un " romantisme national " de jeunesse, son langage musical de maturité, salué jusque par György Ligeti, est empreint d'une souveraine liberté et d'une modernité exigeante bien que discrète. Après avoir vécu les deux guerres mondiales dans son pays (où il a beaucoup contribué à développer la vie musicale), affaibli par sa santé précaire et de sérieuses difficultés matérielles, il a néanmoins en 1946 " choisi " l'exil en France.

02/2006

ActuaLitté

Histoire internationale

La Chaudière. Europe centrale, 1980-1990

Timothy Garton Ash n'a pas cessé de naviguer depuis dix ans entre Prague et Berlin, Budapest et Varsovie, comme journaliste et comme historien. Ce qui fait l'intérêt et l'originalité de La chaudière est un mélange peut-être unique de "choses vues", d'histoire comparative et d'un art tout personnel du récit. On passe ainsi d'une suite d'instantanés de l'Allemagne derrière le Mur ou de la visite du pape en Pologne à une longue réflexion sur le retour de la "question allemande", d'un meeting électoral de Solidarnosc à l'effet Shoah, de conversations intimes avec Vaculik, Vaclav Havel, Gyögy Konrad, Adam Michnik et autres, au temps où ils n'étaient que des dissidents inconnus, à une analyse historique de la notion même d'"Europe centrale" et de Mitteleuropa. Ce livre n'est pas seulement indispensable à qui veut comprendre les racines de 1989, "l'année de vérité", dont nul ne sait sur quoi elle va déboucher. Il permet aussi de mesurer rétrospectivement tout ce qui, dans cette Europe de l'Est des années 80, n'allait pas dans le sens de la fin du coommunisme, et se demande pour finir si les qualités, forces et vertus qui ont permis à ces peuples de s'accommoder des conditions que leur imposait l'adversité politique survivront à leur libération, sous quelles formes et pour quoi faire ?

11/1990

ActuaLitté

Pédagogie

L'école maternelle face à ses enjeux. Créer les conditions de l'égalité

Face aux projets de réforme faisant de la maternelle "l'école des fondamentaux" axée sur la préparation au CP, les auteurs de cet ouvrage entendent réaffirmer le rôle et la mission de l'école maternelle. S'appuyant sur leurs pratiques et sur leurs travaux, ils montrent le caractère spécifique et décisif de ce lieu où les enfants s'engagent dans un nouveau rapport au monde, aux autres et à eux-mêmes. Il ne suffit pas de les inscrire à l'école, même devenue obligatoire, ou de masquer les objets d'apprentissage sous un habillage ludique, pour que se réduisent magiquement les écarts qui ne cessent de grandir dès la première scolarisation. A leur arrivée, les enfants n'ont ni les mêmes pratiques du langage ni le même rapport aux objets et aux situations qui leur sont proposés : la mission est de les doter d'outils cognitifs et langagiers, de leur permettre de devenir élèves. Concrètement, le pilotage par évaluations ne peut que mener à un bachotage, à des remédiations au cas par cas, et en laisser certains sur le bord du chemin. Pour apprendre à l'école il faut comprendre. Quand le monde devient intelligible, les élèves s'autorisent à essayer, recommencer, prendre conscience de leurs réussites. Quand ils s'approprient le but des tâches prescrites, quand ils mesurent les effets sur leurs actions, quand ils réinvestissent dans leurs jeux ce qu'ils ont appris, alors ils conquièrent une autonomie intellectuelle indispensable à leur émancipation. Que tous partagent le désir et le goût d'apprendre, là est l'engagement des auteurs pour que demeure la mission de l'école maternelle. C'est une exigence démocratique.

08/2021

ActuaLitté

Fantasy

Les enfants du père. Âhni #3

La guerre qui oppose les sbires de la Déesse aux Enfants du Père a profondément marqué la face du Monde Connu : Wyrd, la Cité Franche est en ruines, le Grand Conseil n'est plus, et la mer d'Agalaadywen s'étend à présent à la place des bois maudits. Les armées heylonsk ont abandonné Daeg, capitale des terres centrales, aux armées de la Vraie Foi. Mais Sylwen vogue avec eux vers l'Heylon, convaincue de tenir enfin son destin entre ses mains. Quel avenir les attend, elle et son enfant à naître ? Guilhem ne peut rester de glace face à cette énième provocation. En proie aux doutes, il oscille entre élans belliqueux et rêves de paix, mais le poids de sa couronne l'emporte, et il lance ses troupes à l'assaut des terres du Nord. Sa soif de vengeance ne risque-t-elle pas de lui faire prendre les mauvais choix ? Pour Gyorg, la guerre peut attendre. Il décide de partir à la rencontre de cet enfant dont il ne soupçonnait pas l'existence, et qui hante à présent ses pensées. Guidé par Elowym, il délaisse une fois de plus ses troupes pour s'enfoncer dans les montagnes et affronter un nouveau défi, sans doute encore plus élevé que celui d'accepter sa divinité : être père. Avec cet ultime volet de ce cycle de fantasy envoûtant, plongez dans les remous d'un monde en pleine révolution, entre manipulations, magie, trahisons, destinées et amours impossibles. "L'un des plus beaux romans de ma bibliothèque et l'une des plus brillantes histoires qu'il m'ait été donné de lire jusqu'à présent. Une écriture digne des grands noms de la fantasy ! Un pur CHEF-D'OEUVRE !! " www. gothikmetalfantasy. com

09/2021

ActuaLitté

Déportation

Paroles et images des enfants d'Izieu (1943-1944)

A travers des documents d'archives (photos, lettres, dessins...) et de nombreux témoignages, ce livre retrace en en images l'histoire des enfants réfugiés à la Maison d'Izieu jusqu'au drame de leur déportation, le 6 avril 1944 " cher papa, je viens de recevoir ta carte qui ma fait un grand plaisir et le colis. Je suis bien arrivé à Izieu il fait très beau ici a Izieu et ici c'est joli " Georges Halpern, 7 ans En mai 1943, avec une quinzaine d'autres enfants juifs, le petit Georgy s'installe à la villa Anne-Marie, une grande bâtisse située sur les contreforts du Jura, dans l'Ain, commune d'Izieu. Grâce à l'action de l'Ouvre de Secours aux enfants et en particulier de l'une de ses membres, Sabine Zlatin, qui en prend la direction, la maison va offrir en ces temps de guerre un refuge temporaire à 105 jeunes âgés de 3 à 17 ans, originaires de toute l'Europe, pour quelques semaines ou mois : c'est la " colonie des enfants réfugiés de l'Hérault ". Un an plus tard, le 6 avril 1944, sur ordre de Klaus Barbie, la Gestapo de Lyon rafle la maison : 44 enfants et 7 adultes sont arrêtés et déportés. Seule l'une des encadrantes reviendra d'Auschwitz. Derrière eux, les pensionnaires d'Izieu ont laissé des dessins, cahiers d'écolier, lettres, photos... Ces témoignages, d'autant plus fragiles et bouleversants qu'ils sont rares, disent le traumatisme de la vie à l'écart, loin des proches, mais aussi les moments de complicité partagés, les rêves et les espoirs d'alors : les jeux, les repas, les soins, les promenades, les rencontres... A travers la reproduction de ces documents, rassemblés après le drame par Sabine Zlatin puis confiés à la Bibliothèque nationale de France en 1994, ce livre retrace ainsi, au fil des images qui nous sont parvenues, l'aventure humaine que fut la Maison d'Izieu, au plus près de ceux qui y ont pris part.

03/2022