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Edith Boissonnas, Henri Michaux, Jean Paulhan

Extraits

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Critique littéraire

Henri Michaux. Plis et cris du lyrisme, actes du colloque de Besançon, novembre 1995

Les plis et déplis de l'écriture d'Henri Michaux fascinent et désarçonnent les lecteurs que nous sommes. Le polymorphisme du sujet, de son discours, fragmenté et provocant, celui du texte bâti " sans plan et sans ciment ", l'extension tentaculaire, quasi monstrueuse, de l'œuvre dérangent et interpellent tout à la fois. Ils autorisent en contrepartie des lectures à leur tour vagabondes et élargissantes, sans cesse déplacées par rapport au discours critiques traditionnel, jamais véritablement transgressives tant l'auteur qu'elles étudient reste le maître en la matière.. . C'est là l'exercice auquel se livre avec bonheur une vingtaine de chercheurs, inconditionnels passionnés de ce " barbare en poésie " que fut Michaux : ils tentent de mettre au jour les plongées exploratrices de cette œuvre, tant au niveau de l'écriture et de l'esthétique que de la mise en cause de soi et du monde qu'elle opère.

07/1998

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Critique littéraire

Choix de lettres / Jean Paulhan Tome 1 : La Littérature est une fête

Lorsque Jean Paulhan disparut, en 1968, il laissait un domaine immense, celui de sa correspondance : des milliers de lettres. A force de les lire et de les relire, il a paru possible d'en dégager trois massifs. Trois grandes périodes. Ainsi de 1917 à 1936 la littérature - et ce sont les grandes années de La Nouvelle Revue Française. Ainsi de 1937 à 1947 ce qu'il faut bien appeler une activité publique même lorsqu'elle fut clandestine. Et de 1948 à 1968, avec la composition de la suite et de la conclusion des Fleurs de Tarbes, une concentration farouche sur l'énigme du langage, secret poursuivi depuis l'âge de dix-neuf ans. Et sans doute ni l'activité de directeur de revue ni les difficultés du combat politique n'ont jamais occulté la recherche spirituelle. Pourtant c'est un fait que chaque période se définit naturellement par son accent propre, ou plutôt majeur. Chacune offre la matière d'un volume. Chacune offre même un titre qui existait déjà dans l'oeuvre, dans les lettres ou dans le souvenir des propos familiers : pour 1917-1936 La littérature est une fête. Pour 1937-1947 Traité des jours sombres. Pour 1948-1968 Le Clair et l'Obscur. Ces trois volumes proposent finalement de l'auteur trois portraits différents et semblables, d'autant plus fidèles qu'il ne savait pas qu'il les traçait, d'autant plus vivants qu'ils sont vus de biais dans un miroir, comme il est de règle pour les portraits de l'auteur par lui-même - mais ici c'est le lecteur qui tient le miroir, et fait bouger l'image.

02/1986

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Critique littéraire

Paulhan et son contraire

Jean Paulhan (1884-1968) fut « l’autre » grande figure fondatrice des Éditions Gallimard, aux côtés de Gaston Gallimard. Philosophe et psychologue de formation, sympathisant anarchiste, chercheur d’or, enseignant à Tananarive, blessé de guerre, il entre à la NRF en 1919 comme secrétaire de Jacques Rivière et ne la quittera plus. Mais qui était vraiment Jean Paulhan ? Pour Patrick Kéchichian, il n’est possible d’approcher cette personnalité déconcertante qu’à travers ses multiples facettes, qu’il s’agisse des temps forts de son existence (le voyageur, le résistant…) ou d’aspects moins connus de son caractère, ainsi son humour et son esprit juvénile, qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Il en ressort un Paulhan inattendu : un homme extrêmement sensible, humain, jamais pervers, alors qu’on l’a souvent dit manipulateur. Mais un homme capable, aussi, de se mouvoir selon des chemins obliques parfois difficiles à suivre : dans ses écrits, il se montre un brillant manipulateur de paradoxes, se plaît à émettre une hypothèse, à la contredire, à la réfuter… Il fait preuve d’une volonté permanente de revenir à une certaine vérité (utopique) du langage, et sa manière bien à lui de jongler avec la grammaire des idées le rend tout aussi fascinant qu’agaçant. Mais le plus étonnant est peut-être son côté iconoclaste : ainsi, celui qu’on appelait volontiers « l’éminence grise des lettres françaises » considérait que l’« homme de lettres » n’était pas un être d’exception, mais un personnage d’une grande banalité, le premier venu, rien de plus…

10/2011

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Critique littéraire

La NRF de Paulhan

La NRF a sa légende : son "rayonnement" , son "esprit" nous sont familiers, comme les noms d'André Gide, de Jacques Rivière ou de Gaston Gallimard... Seul Jean Paulhan, qui l'a pourtant dirigée de 1925 à 1940 puis de 1953 à sa mort en 1968, nous demeure étranger. Ce livre se propose d'éclairer la figure singulière de cet homme qui a réinventé la plus grande revue littéraire du XX ? siècle. En accord et en contraste avec la maison d'édition dont elle était à la fois le laboratoire, la vitrine et la critique, les écrivains les plus divers devaient s'y affronter, les textes agir les uns sur les autres, le tout créer des étincelles : La NRF accueillit à la fois les surréalistes et François Mauriac, Henri Michaux et Paul Léautaud, Francis Ponge et Marcel Jouhandeau, les poètes de l'heure et les poètes du dimanche... Plus qu'une revue littéraire, La NRF de Paulhan se voulait la revue de toutes les littératures, de tous les mondes et de tout le monde. Elle était aussi la revue de toutes les revues car Paulhan en a dirigé d'autres, plus confidentielles, que ce livre s'est également proposé d'évoquer. Derrière les paradoxes, les pirouettes et les jeux de rôle, nous découvrons un homme et un écrivain d'une belle exigence et d'une étonnante modestie.

02/2003

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Théâtre - Pièces

De Henri à Jean William. Six courtes comédies

Au départ il y avait juste l'envie d'écrire un texte court à la suite d'une scène dont j'avais été le témoin. S'amuser du monde tel qu'il va. Cette pièce a été lue. Puis jouée. Et le public y a trouvé du plaisir. D'autres situations, d'autres observations, d'autres pièces sont venues s'ajouter à cette première expérience. Et plus j'avançais dans l'aventure de ces créations, plus je trouvais des raisons non seulement de la poursuivre mais aussi d'essayer de comprendre d'où venait la joie que j'y trouvais à chaque fois. Les pièces courtes ne sont pas des écrits au rabais. Le petit format n'est pas un genre mineur. Les plus grands en ont fait des chefs-d'oeuvre. Ici on ne tourne pas autour du pot. Pas de temps à perdre. Tout fait acte. Les personnages sont d'emblée en situation d'agir. Le public est capté à l'instant même. A l'origine de mes courtes comédies trois fois rien : un simple geste, une phrase peuvent être le point de départ d'une succession de causes et d'effets révélateurs de comportements singuliers. Il s'agit d'inventer à partir de l'ordinaire, de le rendre particulier. S'appuyer sur le familier pour en montrer l'étrangeté. Mes pièces sont des courtes fables, des sortes d'apologues comiques où les personnages expriment des contradictions. Au théâtre, le comique vient presque toujours de l'étrange insistance des protagonistes à se mettre eux-mêmes dans l'embarras. On rit de la manière avec laquelle ils s'emberlificotent dans leurs inconséquences. C'est cette absence de prise sur le réel qui me fascine et me pousse à l'écriture. (Alain Knapp)

11/2021

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Littérature française

Ludivine comme Edith

Bientôt dix ans que le guitariste de blues Abel Diaz mène des enquêtes au hasard de ses tournées. Souvent au profit des oubliés du bord de route à qui la société conseille fermement de se résigner. Mais pas que. La grande descente en bleu de cet ancien assistant social n'ayant pas suffi à lui cautériser l'âme, il fallait cela aussi. Pour fuir la Chose. Un rien, et son neurone de l'intrigue est en alerte. La photo d'une jeune actrice décédée lors d'un tournage en province. Une inconnue des médias dont l'image lui rappelle un peu trop sa Lola. Du bizarre dans les circonstances, qui l'empêche de laisser cette mort dans la rubrique des prétendus accidents. Une enquête entre petits comédiens paumés et stars initiées qui l'amènera à creuser du côté de ceux qu'on ne dérange habituellement pas. De quoi traîner sa Gibson sur les routes d'ailleurs, pour tenter de trouver encore un peu d'humanité, chez les autres comme en lui-même.

07/2018

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Critique littéraire

Les cahiers du Chemin N° 17

Henri Raczymow, PoursuiteJean Roudaut, Le rêve du romancierMichel Butor, Méditation exploséeGeorges Perros, Á propos du piedJacques Réda, EpiloguesJude Stéfan, Un visiteur isoléJacques Kober, Réunir ton corps est sombreGeorges Lambrichs, Un sujet d'inquiétudeJ. M. G. Le Clézio, Le génie DaturaClaude Faraggi, Henri Michaux, Misérable miracleJ. -B. Pontalis, Lieux et séparationsPatrick Reumaux, En marge des BrontëHenri Thomas, Les brûlots de Jean-Paul MaratHenri Meschonnic, Sur Wittgenstein, philosophie du langage et poésieMichel Deguy, Hannah Arendt, Le système totalitaireFrancois Aubral, René Girard, La violence et le sacréBoris Rybak, " Ecologie " par Armand PetitjeanGeorges Perros, En guise de salutJean Roudaut, Henry Moore à Florence

02/1973

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Critique littéraire

JEAN PAULHAN, LE CLAIR ET L'OBSCUR. Colloque de Cerisy-la-Salle 1998

Voici plus de trente ans que Jean Paulhan est mort et que le nombre de ses écrits ne cesse de grandir. On a rassemblé des chroniques, des "traités", des carnets, des fragments autobiographiques ; et chaque année qui passe fait un peu moins incomplète son immense correspondance. Face à tant d'écrits nouveaux et d'informations inédites, il était temps d'essayer de faire le point, et d'interroger sur de nouveaux frais l'œuvre encore méconnue d'une figure illustre et secrète. Car ce subtil (à qui l'on a parfois reproché trop de subtilité mais qui sut, après Munich ou aux jours sombres de l'Occupation, faire les choix simples que les temps exigeaient) ne s'est pas contenté d'être, un demi-siècle durant, au centre de la vie littéraire et intellectuelle française, d'éclairer la voie du jeune Éluard ou celle de Joë Bousquet, d'être le "grand juge" de Michaux, d'aider Ponge à accoucher du Parti pris des choses, de favoriser l'essor de Blanchot, ou encore de saluer le génie de Braque ou de Dubuffet. Il a également donné (avec le Guerrier Appliqué, les Progrès en Amour assez lents ou Les Fleurs de Tarbes) quelques récits et essais parmi les plus singuliers de ce siècle : avec une précision incisive et joueuse, ennemie de tout pédantisme, il y invite son lecteur à considérer quelques-uns des paradoxes auxquels notre modernité littéraire, politique, picturale, continue de se heurter, et que les actes de ce colloque - le premier qui ait été consacré à Paulhan depuis 1973 - voudraient essayer d'éclairer, à l'aide de contributions venues de plusieurs disciplines et d'horizons intellectuels très divers. Le présent volume porte le numéro 9 bis de la "Série Jean Paulhan ".

12/1999

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Littérature étrangère

CORRESPONDANCE PAULHAN/PONGE. Tome 1

Presque un demi-siècle d'amitié. Plus de sept cents lettres et billets. Tel est l'échange qui n'a jamais cessé entre deux écrivains qui ont marqué l'un et l'autre de leur forte personnalité la vie littéraire de leur temps. L'amitié entre Paulhan et Ponge ne va pas sans orages. Elle est marquée par quelques brouilles spectaculaires, même si la réconciliation ne tarde jamais. A travers cette correspondance, on voit se construire l'oeuvre de l'auteur du Parti pris des choses. On comprend mieux aussi la vie interne de La Nouvelle Revue Française du temps de Jean Paulhan et la grande ambition de l'auteur des Fleurs de Tarbes de trouver le secret du rapport des mots et de la pensée. La montée des périls à partir de 1933, le Front Populaire, la guerre, l'Occupation, la Libération, bref une histoire mouvementée et tragique, sont présents aussi dans ces lettres. Et l'on devine que les grandes épreuves du temps, la séparation, le danger renforcent encore des liens que seule la mort a pu dénouer.

07/1986

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Critique littéraire

Paulhan Arland. Correspondance 1936-1945

1936-1945 : le sas du siècle. Guerre d'Espagne, Front populaire, menace fasciste, Seconde Guerre mondiale, Résistance, collaboration, Libération, épuration. Les périls se concrétisant de jour en jour, il était intéressant d'observer comment deux hommes, qu'unit une très solide et complexe amitié, vont se comporter dans ce passage à tabac de toutes les valeurs, de toutes leurs valeurs. Marcel Arland ne s'était-il pas déjà penché, à vingt-trois ans, sur " un nouveau mai du siècle ", en posant la question de la mort de Dieu et du rôle de l'écrivain ? Et Jean Paulhan n'avait-il pas publié Le Guerrier appliqué avec pour bande annonce : " L'Origine des guerres " ? Ces quelque trois cents lettres éclairent l'intérieur du sas, tantôt d'une lumière crue, le plus souvent dans une sorte de clair-obscur qu'imposent successivement la précipitation des événements, la chape de l'Occupation et le jeu serré avec le C.N.E. Autre intérêt de cette correspondance : la vie quasi quotidienne de la revue de référence des années trente, La Nouvelle Revue Française. On ne compte plus les lettres où l'on discute sommaire, où l'on mesure l'apport de nouveaux écrivains comme Sartre ou Gary, où l'on pratique Malraux, Gide, Chardonne, Mauriac, Fernandez ou Drieu La Rochelle. Cette lecture croisée nous fait en outre assister à l'élaboration d'œuvres aussi essentielles que Les Fleurs de Tarbes et Terre natale. Le commerce entre les deux hommes est si délié que les divergences de goût - réelles - s'expriment aussi librement que leurs accords, dans une sorte de détente que seule autorise une confiance d'au-delà des mots. Enfin, on suivra de près la chronique privée des familles et des proches. Des lieux - nombreux - d'où elles s'élaborent, les lettres offrent de multiples croquis sur le vif, acerbes ou émus. Concision, fermeté, humour, on a affaire sans conteste à deux maîtres du fragment, lesquels nous livrent ici " l'un des plus beaux monuments épistolaires de l'époque contemporaine " (Jeannine Kohn-Etiemble).

03/2000

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Littérature étrangère

CORRESPONDANCE PAULHAN/PONGE. Tome 2

Presque un demi-siècle d'amitié. Plus de sept cents lettres et billets. Tel est l'échange qui n'a jamais cessé entre deux écrivains qui ont marqué l'un et l'autre de leur forte personnalité la vie littéraire de leur temps. L'amitié entre Paulhan et Ponge ne va pas sans orages. Elle est marquée par quelques brouilles spectaculaires, même si la réconciliation ne tarde jamais. A travers cette correspondance, on voit se construire l'oeuvre de l'auteur du Parti pris des choses. On comprend mieux aussi la vie interne de La Nouvelle Revue Française du temps de Jean Paulhan et la grande ambition de l'auteur des Fleurs de Tarbes de trouver le secret du rapport des mots et de la pensée. La montée des périls à partir de 1933, le Front Populaire, la guerre, l'Occupation, la Libération, bref une histoire mouvementée et tragique, sont présents aussi dans ces lettres. Et l'on devine que les grandes épreuves du temps, la séparation, le danger renforcent encore des liens que seule la mort a pu dénouer.

07/1986

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Critique littéraire

SITOT LUS. Lettres à Franz Hellens 1922-1952

Ce livre de lettres, Sitôt lus, cet incunable exhumé, secret et intime de l'avant-garde éclaircit la genèse et la ramification de l'œuvre de Michaux, Les Rêves et la jambe. La polémique violente de l'art moderne contre Freud, une dissémination textuelle et circulaire qui se cherche en puissance, marque l'époque de l'herméneutique en philosophie et la phénoménologie dans l'art (tachisme). L'angoisse de Michaux pour la pureté de la langue française s'épuise entre un Malherbe, Port-Royal, Rivarol, Paulhan, Valéry, Ponge, à la recherche de l'objet véritable de l'Institution littéraire, l'Académie française. Les 52 lettres de cette correspondance inédite couvrent la période de 1922 à 1952. Henri Michaux (1899-1984) découvre Mélusine (1920) de Franz Hellens (1881-1972), l'auteur de Les Hors le Vent (1909). Michaux s'engage, encouragé et soutenu par Hellens, dans sa revue le Disque Vert, qui lui ouvrira les portes de la critique et d'une autorité littéraire dans les milieux parisiens. Une photographie inconnue d'Ecuador, une riche documentation et la mise en page annotée, témoignent d'une fidélité philologique aux ambiguïtés sémantiques de la main d'un auteur voilé, qui " reparaisse et réapparaisse ". L. C.

11/1999

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Histoire des sciences

Jean-Henri Fabre. biographie. L'observateur inimitable (1823-1915)

Sur la D 911, entre le viaduc de Millau et le musée Soulages de Rodez, un plateau : le Lévezou. A 15 kilomètres au nord du viaduc et à 40 au sud de Soulages, un village : Saint-Léons. Dans une de ces maisonnettes, le 21 décembre 1823, est né l'entomologiste Jean-Henri Fabre, l'instituteur par excellence de la IIIe République, le scientifique aimé des poètes ! Enfant, sous la lumière de son Languedoc natal, il s'éveille à la nature et, en autodidacte, avec pour tout manuel un abécédaire illustré d'animaux, il s'aiguise le regard et observe la faune et la flore. Ce regard affuté ne le quittera plus. D'abord instituteur, puis enseignant de physique-chimie, il doit démissionner de l'Instruction publique après avoir été accusé d'immoralité. Son crime ? Avoir expliqué à des jeunes filles comment se reproduisent les fleurs. A partir de ce moment, il se consacre à ses recherches et à l'écriture, devenant le plus célèbre écrivain pédagogue de son temps. A l'occasion de son bicentenaire, Henri Gourdin nous narre avec verve, force anecdotes et textes de Fabre à l'appui, celui que Darwin appelait "l'observateur inimitable" .

11/2022

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Anthologies

Voltairomania. L'avocat Jean-Henri Marchand face à Voltaire

Jean-Henri Marchand, avocat sans cause, et vrai homme de lettre polygraphe, avait une cible favorite : Voltaire. Cette curieuse manie, qui l'a amené à parodier le grand homme tant en prose qu'en vers, renvoie sans doute à une fascination personnelle. Elle n'est pas non plus exempte d'arrière-pensée mercantile, car l'inépuisable thème voltairien " fait vendre ", le patriarche de Ferney étant au centre d'une curiosité de toute l'Europe. Ce recueil témoigne, par un biais inattendu, des pratiques littéraires et des obsessions d'un temps, focalisées sur une figure emblématique : le " roi Voltaire ". L'anthologie comprend les pièces suivantes, qui sont autant d'hommages, parodies, pastiches du maître : La Requête du Curé de Fontenoy au Roi (1745) ; Le Tremblement de terre à Lisbonne (1755) ; Le Testament politique de M. de V*** (1770) ; Le Repentir ou Confession publique de M. de Voltaire ; L'épître à Ninon et sa réponse (1774) ; Des vers sur Voltaire tirés des Saisons (1782-1784).

02/2004

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Economie

La fin du chômage ?

Pendant vingt-cinq ans, le chômage a été au cœur des préoccupations de tous les Français. Et si l'on avait changé d'époque ? La chute de la natalité et l'abaissement de l'âge de la retraite, cor avec la reprise économique, sont en train de créer une situation radicalement neuve. Pour la première fois, le nombre de personnes en âge de travailler cesse d'augmenter et, à partir de 2010, va commencer à diminuer. Si la croissance se maintient, il n'est pas déraisonnable d'imaginer bientôt en France un taux de chômage comparable à celui des Etats-Unis, autour de 5 % de la population active. Tous les discours de la classe politique sont à repenser à la lumière de ce fait incontestable. Car le problème de demain n'est plus le chômage, c'est celui du travail. Les travailleurs sont-ils formés à l'économie nouvelle ? Les entreprises sont-elles organisées pour intégrer les nouvelles mentalités ? Avons-nous les cadres juridiques pour concilier mobilité et sécurité ? Comment accueillerons-nous les inévitables flux migratoires ? Cela ne dépend pas que des Etats, mais aussi de nous.

01/2001

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Economie

La politique des revenus

Cours complet d'harmonie théorique et pratique / par Augustin Savard,... Date de l'édition originale : 1877 Sujet de l'ouvrage : Harmonie (musique) Appartient à l'ensemble documentaire : MethMusiq Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/1966

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Littérature française

102 edith grove street

Ce roman est une déclaration d'amour à la musique éblouissante et dansante du rock'n'roll et à ses explosions. "Boum, Boum, Boum" avant la déclaration finale de chaque chanson. Vous suivrez la vie quotidienne du groupe Blue Lions, de ces futures stars des années soixante avant de déplorer la mort d'un d'entre eux : Brian Jones. Vous irez à son enterrement suivi par toute la jeunesse de Londres, dans Hyde Park. Rapide et profond, 102 Edith Grove street vous fera vibrer et vous enchantera. Vous découvrirez de jeunes musiciens attachants, travailleurs et fervents. Des fous de musique. Entrez dans la ronde de ce groupe unique et passionné. Toujours éternels.

12/2021

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Littérature française

Edith, ma bien-aimée !

Edith, une jeune femme moderne, fait naufrage. Rescapée sur une île isolée, elle y est témoin de plusieurs faits énigmatiques. Il y a là-bas un voilier ancien, des hommes costumés... une mascarade bizarre. Edith vivra sur l'île une étrange aventure sentimentale, son séjour sera riche en péripéties inattendues. Un roman d'amour donc ? Une robinsonnade ? Avec un brin d'humour, "Edith, ma bien-aimée ! brasse les ingrédients de ces genres.

10/2018

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Littérature érotique et sentim

Il faut jouir, Edith

"Hier, je me suis fait une profonde entaille à la base du petit doigt en ouvrant les huîtres (j'adore les huîtres comme j'adore les moules). D'habitude, je procède tranquillement, en prenant garde de ne pas me blesser. Mais là je pensais à toi ; j'étais très distrait - et pour arranger le tout j'avais bu trois bons petits verres de vin blanc. Je m'étais d'abord fait une légère éraflure, mais faut croire que ça ne suffisait pas. Heureusement, ce n'est pas la main qui te caresse profond, c'est l'autre, celle qui te met deux doigts doux au bord des yeux, sur la tempe, à la racine des cheveux quand tu es belle, le visage tout illuminé de plaisir, et que tu dis : "Je crois que tu vas me faire jouir !"".

02/2013

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La fervente et fidèle amitié de Jean Paulhan et Henri Pourrat (1887-1959) peut étonner, tant paraît grande la distance entre leurs expériences et leurs environnements, l'un à Paris au coeur de la vie littéraire et intellectuelle, l'autre isolé dans son Auvergne natale, aux environs d'Ambert, animé par le goût presque exclusif pour la vie et la culture paysannes. Elle se noue toutefois au début des années 1920, après que Paulhan a proposé au poète des "Montagnards" (1918) de rédiger des notes critiques pour La NRF. En quarante ans d'échanges et de services, de préoccupations et d'activités communes, les deux écrivains ont été "du même voyage" (Paulhan) et se sont donné, à tous les plans, personnels et professionnels, "la vraie poignée de main" (Pourrat). Eclairant les travaux et les jours des deux hommes, dans des contextes parfois douloureux, leur correspondance est pour l'essentiel consacrée à leurs activités littéraires pour la NRF, maison d'édition et revue. Paulhan conseille, avec soin et admiration, mais sans complaisance, le romancier du Mauvais garçon et de La Cité perdue ; et l'éditeur soutient son ami auvergnat dans la grande entreprise de collecte et de transposition littéraire des contes populaires qui l'occupera après guerre, et dont il composera le trésor universel. Paulhan restera enfin toujours attaché à cette critique bienveillante qu'exerce Pourrat dans les colonnes de la revue, portant souvent sur des ouvrages où la nature et la vie rurale occupent le premier plan. S'y dessine la défense d'un régionalisme ouvert et large, qui est autant celui d'un terrien fraternel que celui d'un moraliste et d'un croyant, attaché à la beauté de l'incarnation, au sens de la vie et au salut des hommes : "Si l'homme ne reste pas en liaison et en amitié avec les choses naturelles, il se déshumanise".

02/2020

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Histoire de la photographie

NEUF : Coffret en 9 volumes. Avec 1 étui, Edition bilingue français-anglais

1950. Robert Delpire a 24 ans. Dans le Saint-Germain d'après-guerre, il crée NEUF et fait en quelques mois de ce périodique une revue artistique d'avant-garde. Le futur éditeur initie des collaborations et des amitiés qui l'accompagneront durant toute sa carrière : Brassaï, Edouard Boubat, André Breton, Henri Cartier-Bresson, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Robert Doisneau, André François, Robert Frank, Izis, Fernand Léger, Pierre Mac Orlan, Henri Michaux, Henry Miller, Willy Ronis, Jean-Paul Sartre... Ce coffret rassemble les 9 numéros et le hors-série du critique d'art Michel Ragon, Expression et Non-Figuration (1951). Un essai de l'historien de la photographie Michel Frizot dédié à cette aventure fondatrice de l'édition photographique française complète cette réédition. La parution de ces fac-similés, 70 ans après leur première édition, rend enfin accessible aux passionnés comme au grand public l'intégralité de NEUF, aujourd'hui introuvable.

07/2021

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Poésie

Poteaux d'angle

S'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de hantises, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. Henri Michaux est singulier parce qu'il est radicalement seul, abandonné, retranché, exclu. Abandonné volontaire, retranché volontaire, exclu volontaire. S'il ne fuit pas systématiquement les autres, s'il se trouve des compagnies, il a en lui ce surcroît de lucidité ou d'alarme qui maintient la distance, ce tranchant de l'intelligence qui coupe jusqu'à l'air du temps. Aussi, quand il aborde un genre littéraire a priori peu fait pour lui, celui très noble des "Pensées", il s'emploie à le détourner, le dévoyer, le mettre en péril et en perdition. Les Poteaux d'angle d'Henri Michaux apparaissent comme les plus égarants et les plus réjouissants poteaux indicateurs jamais offerts au balisage de la raison, de la conscience et de nos comportements grégaires. Ce sont des aphorismes pour vivre à l'écart, des préceptes pour ne pas se laisser faire, des réflexions à contre-norme, des conseils qui n'ont pas de conseils à vous donner.

02/2004

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Littérature française

Un barbare en Asie

"Quand je vis l'Inde, et quand je vis la Chine, pour la première fois, des peuples, sur cette terre, me parurent mériter d'être réels. Joyeux, je fonçais dans ce réel, persuadé que j'en rapportais beaucoup. Y croyais-je complètement ? Voyage réel entre deux imaginaires. Peut-être au fond de moi les observais-je comme des voyages imaginaires qui se seraient réalisés sans moi, oeuvre d' "autres". Pays qu'un autre aurait inventés. J'en avais la surprise, l'émotion, l'agacement. C'est qu'il manque beaucoup à ce voyage pour être réel. Je le sus plus tard. Faisais-je exprès de laisser de côté ce qui précisément allait faire en plusieurs de ces pays de la réalité nouvelle : la politique ? [...] Ce livre qui ne me convient plus, qui me gêne et me heurte, me fait honte, ne me permet de corriger que des bagatelles le plus souvent. Il a sa résistance. Comme s'il était un personnage. Il a un ton. A cause de ce ton, tout ce que je voudrais en contrepoids y introduire de plus grave, de plus réfléchi, de plus approfondi, de plus expérimenté, de plus instruit, me revient, m'est renvoyé... Comme ne lui convenant pas. Ici, barbare on fut, barbare on doit rester."Henri Michaux.

12/1985

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Littérature française

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"L'auteur a vécu très souvent ailleurs : deux ans en Garabagne, à peu près autant au pays de la Magie, un peu moins à Poddema. Ou beaucoup plus. Les dates précises manquent. Ces pays ne lui ont pas toujours plu excessivement. Par endroits, il a failli s'y apprivoiser. Pas vraiment. Les pays, on se saurait assez s'en méfier. Il est revenu chez lui après chaque voyage. Il n'a pas une résistance indéfinie. Certains lecteurs ont trouvé ces pays un peu étranges. Cela ne durera pas. Cette impression passe déjà. Il traduit aussi le Monde, celui qui voulait s'en échapper. Qui pourrait échapper ? Le vase est clos. Ces pays, on le constatera, sont en somme parfaitement naturels. On les retrouvera partout bientôt... Naturels comme les plantes, les insectes, naturels comme la faim, l'habitude, l'âge, l'usage, les usages, la présence de l'inconnu tout près du connu. Derrière ce qui est, ce qui a failli être, ce qui tendait à être, menaçait d'être, et qui entre des millions de "possibles" commençait à être, mais n'a pu parfaire son installation. . ". Henri Michaux.

07/1993

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Poésie

Le jardin exalté

"Rythme sourd, fort, mais également intérieur, tel le martèlement d'un coeur, qui aurait été musical, un coeur venu aux arbres, qu'ils nous avaient caché, issu d'un grand coeur végétal, retrouvé, en ? n perçu, audible aux possédés de l'émotion souveraine... "

01/1983

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Poésie

Choix de poèmes

CONTRE ! Je vous construirai une ville avec des loques, moi ! Je vous construirai sans plan et sans ciment. Un édifice que vous ne détruirez pas, Et qu'une espèce d'évidence écumante. Soutiendra et gonflera, qui viendra vous braire au nez, Et au nez gelé de tous vos Parthénons, vos arts arabes, et de vos Mings. Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard. Et du son de peau de tambour, Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes, Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses, Contre lesquelles votre ordre multimillénaire et votre géométrie. Tomberont en fadaises et galimatias et poussière de sable sans raison. [...] Henri Michaux.

09/1976

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Poésie

Misérable miracle. La mescaline

Misérable miracle est le premier livre consacré par Henri Michaux à ses expériences sur les hallucinogènes. C'est surtout la relation du premier choc de la mescaline, la notation brute de sa première agression, subie comme un viol. Il y a là non pas description, mais communication au sens le plus direct, le plus physique du mot. Car en plus des états exceptionnels qu'il nous révèle et des informations qu'il nous apporte, Misérable miracle fait apparaître chez Michaux, et plus généralement dans la littérature contemporaine, un nouveau langage. Ce livre est ce qu'on pourrait appeler le "reportage" exemplaire d'une expérience psychophysiologique.

10/2009

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Poésie

Face aux verrous

«Qui, ayant suivi mes signes sera induit par mon exemple, à en faire lui-même selon son être et ses besoins, ira, ou je me trompe fort, à une fête, à un débrayage non encore connu, à une désincrustation, à une vie nouvelle ouverte, à une écriture inespérée, soulageante, où il pourra enfin s'exprimer loin des mots, des mots, des mots des autres». Henri Michaux.

03/1992

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Poésie

Épreuves, exorcismes. 1940-1944

"Il serait bien extraordinaire que des milliers d'événements qui surviennent chaque année résultât une harmonie parfaite. Il y en a toujours qui ne passent pas, et qu'on garde en soi, blessants. Une des choses à faire : l'exorcisme. Toute situation est dépendance et centaines de dépendances. Il serait inouï qu'il en résultât une satisfaction sans ombre ou qu'un homme pût, si actif fût-il, les combattre toutes efficacement, dans la réalité. Une des choses à faire : l'exorcisme. L'exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le véritable poème du prisonnier. Dans le lieu même de la souffrance et de l'idée fixe, on introduit une exaltation telle, une si magnifique violence, unies au martèlement des mots, que le mal progressivement dissous est remplacé par une boule aérienne et démoniaque - état merveilleux ! [... ]Pour qui l'a compris, les poèmes du début de ce livre ne sont point précisément faits en haine de ceci, ou de cela, mais pour se délivrer d'emprises. La plupart des textes qui suivent sont en quelque sorte des exorcismes par ruse. Leur raison d'être : tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile". Henri Michaux.

01/1989