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Débandade

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Romans noirs

Panier de crabes

Dans une France en déconfiture, un groupe, Les Sans Clôture, a décidé de parcourir le pays pour délivrer les animaux enfermés par les hommes. Myriam, 45 ans, est une meneuse. Pendant qu'ils progressent dans les campagnes, elle se rappelle son fils Ben et son ex, Nathan, qui furent emprisonnés pour avoir violé une gamine de 13 ans. Ses visites au parloir de la prison et le dégoût que son fils lui inspire, l'obsèdent. Résumé Myriam a pris la route avec un crabe dans les poumons. Elle a rejoint une troupe autonome pour survivre dans un pays à feu et à sang, dévasté par une tragédie écologique dont on ignorera tout, sinon qu'elle a désorganisé les arcanes de la société et que chacun est livré à la débrouille, quitte à chasser pour manger. Pourtant, ce qui la mine, ce n'est pas le cancer qui la rongera encore plus sûrement maintenant qu'elle n'a plus accès aux médecins. Non, ce qui la bouffe, dans cette totale débandade, c'est d'avoir perdu son fils, Benjamin, du jour où il a rejoint le mitard. Comme pédophile.

05/2021

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Histoire de France

LES FRANCAIS DE LA DEBACLE. Juin-septembre 1940, un si bel été

Jamais la France n'a connu dans son histoire une pareille défaite militaire. Pourtant, au-delà des lieux communs sur l'impréparation des uns et la trahison des autres, plus de 92000 soldats français furent tués et des dizaines de milliers d'autres blessés pendant les combats de mai et juin 1940, ce qui prouve leur intensité. Maurice Rajsfus s'est surtout attaché à reconstituer la dimension humaine d'une tragédie qui jeta sur les routes et sous les bombes de l'aviation allemande des millions de réfugiés. A la débandade militaire devait bientôt s'ajouter la débâcle politique et morale symbolisée par l'instauration, le 10 juillet 1940, d'un régime qui répondait aux vœux de ceux pour qui l'ennemi prioritaire avait toujours été " la Gueuse ", cette République honnie, enfin abattue. Partis politiques, syndicats, milieux professionnels et culturels, sans oublier la francomaçonnerie et les dignitaires des religions, tous, à quelques individualités près, se rallièrent à Vichy qui, bientôt, anticipa, dans bien des domaines, les souhaits de l'Occupant. En s'appuyant en particulier sur les rapports des préfets, Maurice Rajsfus dresse un tableau impitoyable d'un pays qui, dans son désarroi, perdit pendant quelques mois son âme, avant que naisse chez certains l'esprit de résistance.

09/1997

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Romans historiques

La Débâcle

Du 10 juin 1940, quand le gouvernement s'enfuit de Paris, au 17, où Pétain annonce la demande d'armistice, huit jours qui ont défait la France. " Le niveau d'essence dans le réservoir baissait dangereusement. Mme Perret se plaignait en permanence, se disputait avec Bernard qui voulait lui prendre la carte. A l'horizon en face de la colonne montaient de grandes lueurs orangées : un bombardement ? des dépôts de carburant en flammes ? Exténuée, sentant le mal au coeur revenir, gênée dans ses vêtements moites de transpiration, sa combinaison trop serrée, Jacqueline a fini par s'endormir, la tête sur l'épaule de la domestique et le chien sur ses genoux, bercée par les grincements d'essieux, les hennissements et le claquement des sabots, et un choeur de filles qui, quelque part derrière, chantaient du Tino Rossi... ". Jetés sur les routes de l'exode, une famille de grands bourgeois, un soldat, un avocat fasciste, une femme seule et beaucoup d'autres, dans une vaste chasse à courre à l'échelle d'un pays où nul ne sait encore qui sonnera l'hallali. Avec La Débâcle, tout à la fois fresque au vitriol, road-trip hyperréaliste, chronique d'une débandade et récit initiatique, Romain Slocombe ajoute une pièce maîtresse à son grand roman noir national.

08/2019

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Santé, diététique, beauté

Kourrage Antoine

C'est l'histoire d'Antoine, véritable héros de cette épopée, racontée par Fabienne Legrand, sa mère. Antoine, dix-sept ans, mon p'tit con, mon trouduc, mon bout d'moi, mon fils. Cette nuit d'août 2014, mon p'tit couillon n'est pas frais. Fièvre, vomissements, douleurs au thorax. Un diagnostic farfelu de gastro est posé par un clown aux urgences qui jure avoir fait médecine. On aurait envie de rire avec lui mais c'est la glissade vertigineuse dans le coma, la confusion, et l'alunissage miraculeux en réanimation. Le verdict tombe, méningite foudroyante d'un type improbable, W135, on aimerait que ça soit de la science-fiction mais le pronostic vital est engagé, c'est moche. Dans ma tête, une phrase se met en boucle : " ça n'est pas possible ! ". Alors je fais ce que j'ai toujours fait quand j'ai peur, je ris, et parfois, les autres, autour rient avec moi. Dans la débandade, pendant qu'Antoine l'indestructible joue au yoyo entre la vie et la mort, on se mobilise. La guerre des nerfs s'installe. La résistance s'organise, une chaîne de solidarité se déploie dans l'amour et l'humour et, au travers des réseaux sociaux, l'espoir vient s'appeler " Kourrage Antoine ".

10/2020

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Histoire de France

1944-1945. Le triomphe de la liberté

1944 : Roosevelt et Churchill mettent en place le débarquement des troupes anglo-américaines sur les côtes normandes prévu le 6 juin 1944. De Gaulle, maintenu à l'écart, rêve de fouler le sol français libéré par son peuple et de rendre à la France sa souveraineté. Prises en étau par les forces alliées, les puissances de l'Axe capitulent les unes après les autres. En France, la violence monte, barbare, sanglante. La Résistance s'unit et s'organise, les maquisards des Glières et du Vercors se sacrifient, alors que miliciens, collaborateurs et soldats allemands, en représailles, massacrent des innocents. Hitler, qui échappe à un attentat fomenté par son propre camp en juillet 1944, et malgré la débandade de ses troupes, croit encore à la victoire ; mais, devant l'entrée des Russes à Berlin, il se suicide d'une balle dans la tête, laissant une semaine plus tard ses généraux signer la reddition sans condition de l'Allemagne le 8 mai 1945. Dans le Pacifique, les combats sont acharnés. Pour faire plier les Japonais, l'état-major américain utilise l'arme atomique : sur Hiroshima, le 6 août 1945, et sur Nagasaki, le 9 août. Le 2 septembre, les Japonais ont capitulé, l'armistice est signée. 1945 : au prix de dizaines de millions de morts, la paix est revenue, la liberté a triomphé. Un nouveau monde est à construire.

05/2013

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Musique, danse

La belle histoire des fanfares des Beaux-Arts (1948-1968)

"La fanfare, c'est physique. On joue sans compter, debout sur ses deux pattes à se faire bousculer par un public joyeux ou indifférent. Sous un soleil brûlant, ou dans le froid. On joue à n'en plus pouvoir, parfois à se faire éclater la peau des lèvres. Alors il y a des couacs. La fanfare des Beaux-Arts ne redoute pas les fausses notes. C'est le propre du genre, c'est inévitable. L'excès fait sa beauté." La fanfare des Beaux-Arts est née après-guerre entre le boulevard Saint-Germain et la Seine, dans les ateliers d'architecture de l'Ecole. Comment ? Pourquoi ? Pour raconter cette histoire, nous avons rencontré de nombreux anciens élèves, des messieurs, architectes, musiciens amateurs souvent de talent, et pétris de drôlerie. Le fonctionnement des ateliers, cette sorte de "phalanstère" où ordre et liberté se mêlent avec pas mal de bizarreries, a certainement permis l'éclosion de cette musique qui aimait à se moquer de ses sources. En 1968, c'est la débandade. Mais les fanfares ont du caractère. Elles vont aller s'ébaudir dans la rue et, au fil des années, renouveler le genre. Reste que ces architectes, ces artistes ont, sur un mode potache et sans le vouloir, créé un genre musical à part entière, populaire et bien vivant.

04/2015

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Littérature francophone

L'etreinte du mal - recit

"Elle a toujours cru en son for intérieur que la Covid-19 ou le coronavirus n'existe pas. Elle l'a pris au départ pour une fake news, et apportant quelque crédit à ce type d'information qui ne cesse de circuler à travers les réseaux sociaux, elle s'est rangée du côté de ceux qui affirment que les grandes puissances, Bill Gates en tête, tentent de créer un nouvel ordre mondial. Chaque jour, à travers la toile, elle déniche de quoi conforter sa position ; chaque jour, elle dévore avidement ces travestis d'informations de Facebook, Telegram, YouTube, Instagram et autres plateformes. Peu à peu, elle a accepté l'idée que l'on cherche à introduire dans l'esprit humain la notion d'une dangereuse épidémie afin de produire des vaccins dans lesquels on mettrait des puces qui assureraient la surveillance permanente de toute l'humanité. On est à l'orée de la 5G et Angèle peut croire à de telles contre-vérités. Hélas, bientôt elle saura à quel point elle a eu tort et que la Covid est en train de profiter de leurs idées d'intellectuels à la petite semelle pour faire des hécatombes parmi d'innocentes populations. Le mal est en marche, le monde au bord du gouffre et de la débandade, l'humanité au seuil de l'extinction, avec la plus meurtrière pandémie que l'univers n'ait jamais connue. Surtout, elle abrite maintenant dans son corps ce terrible virus. "

12/2021

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Humour

Bon pied, bon oeil. 150 drôles d'expressions pour amuser la galerie

Un livre piquant et divertissant pour garder le sourire ou épater la galerie avec Laurent Ruquier. Laurent Ruquier est connu pour son humour et son impertinence. C'est aussi le maître incontesté du jeu de mots. Jugez plutôt à travers ces 150 expressions revisitées, où chaque mot ou presque est à prendre au pied de la lettre. Etre Zinzin " si tous les zinzins étaient en zonzon, la vie serait-elle plus zenzen ? Pas sûr ! On est toujours le zinzin de quelqu'un. C'est d'ailleurs mon histoire préférée : un fou qui escalade le mur de son asile aperçoit tous les gens dans la rue et leur demande " Vous êtes nombreux là-dedans ? " C'est la débandade " Un coup de mou en plein champs de bataille. Cela arrive généralement après en avoir vu des dures. Il est alors temps de se retirer : à l'amour comme à la guerre ! " Etre à couteaux tirés " Quelqu'un qui voudrait être canif à la place du canif fait souvent laguiole. Face à cette haine entre une fine lame et quelqu'un con comme un manche, la neutralité du couteau suisse s'impose : ne oas trancher. " Véritable légende de la télé et de la radio, Laurent Ruquier est aujourd'hui aux commandes des Grosses têtes sur RTL depuis près de 10 ans et rassemble chaque jour dans plus de 900 000 auditeurs. Il a aussi animé des émissions phare de la télé (On a tout essayé, On n'demande qu'à en rire, On n'est pas couché, les Enfants de la télé...) et écrit plusieurs livres à succès.

10/2023

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Littérature française

L'exorciste contre la maison-mère de Forécariah

Une violente douleur se fit soudainement sentir dans le flanc droit de Hadja Serna au moment où elle levait le pied homo latéral pour négocier la première marche des quatre escaliers de la salle de prière des femmes. Elle se retint de crier en grimaçant. Courageusement, mais très péniblement, elle entra dans la mosquée et alla s'asseoir à la place que tout le monde lui reconnaissait. Quand fut annoncé le début des offices, elle se leva de concert avec les autres en dissimulant ses peines et réussit avec ruse à se mettre debout. A peine sur ses deux pieds, qu'elle voltigea et tomba de tout son poids produisant un bruit mat sur le tapis. La mort fut instantanée avec du sang partout. Une mort subite avec du sang, il n'en fallait pas plus pour effrayer une bande de femmes dans une nuit et ce fut la débandade. Et l'on déserta la salle avec des cris et des pleurs. C'était un nouveau succès pour Fangama et un nouveau chou gras pour la ville. Et surtout, c'était une nouvelle source d'inquiétude. Que de dignitaires insoupçonnables qui tombaient ! Quelle personnalité allait être la prochaine victime ? En tout cas, c'en était fini de la femme aux enfants magnifiques comme on la surnommait. Mais quel que fût le sentiment, ce que le groupe devenu trio ne pouvait esquiver, c'était qu'il y avait feu en la demeure. Et presque un incendie puisque depuis sa fondation il y a des siècles, l'existence de la confrérie n'avait jamais été autant menacée de disparition.

01/2024

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XVIIIe siècle

Rossbach 1757. La Prusse devient une puissance militaire

Rossbach, 5 novembre 1757 : ces mots évoquent la débandade de l'armée commandée par le prince de Soubise, qui ne doit sa place qu'à l'amitié du roi et de la trop puissante marquise de Pompadour... C'est un peu facile, Soubise mérite mieux. On a tendance à oublier que la vie du prince, élevé à la dignité de maréchal l'année suivante, ne se réduit pas à cette défaite que la fuite rend honteuse. Il faut la replacer dans son triple contexte : celui de la guerre de Sept Ans, guerre franco-anglaise, achevée par la victoire de l'ennemi héréditaire ; en Allemagne, celui de la campagne d'une armée franco-impériale au service des ambitions de Marie-Thérèse ; et en France, celui d'un royaume miné dans toutes ses structures par le puissant mouvement des idées véhiculées par les Lumières. Mais plus encore, si la défaite française de Rossbach doit tenir une place dans l'histoire, c'est surtout parce qu'elle est, pour le roi de Prusse Frédéric II, sa première victoire allemande plus que simplement prussienne : elle fonde en ce 5 novembre 1757 l'immense mouvement national qui conduit à l'Unité de l'Allemagne au XIXe siècle, inscrite dans une sorte de généalogie militaire : Rossbach en 1757, Iéna en 1806, Sedan en 1870. Le royaume de Prusse, par la guerre, est alors devenu Empire allemand. Rossbach, et plus largement la mémoire de la guerre de Sept Ans, restent dans la première moitié du XXe siècle les repères de la puissance militaire d'un nouvel ennemi héréditaire, contre lequel deux autres guerres s'engagent encore avec une brutale défaite française, en août 1914 comme en juin 1940.

06/2021

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Histoire de France

une histoire de la deuxième Guerre mondiale. Tome 5, 1944-1945, le triomphe de la liberté

Bientôt le Débarquement, bientôt la Libération, c'est ce qu'espèrent les Français en janvier 1944. Mais le chemin est encore long jusqu'au tombeau du IIIe Reich, la capitulation allemande. C'est cette marche vers le triomphe de la liberté que Max Gallo raconte, achevant ainsi sa grande Histoire de la 2e guerre mondiale. 1944 : Roosevelt et Churchill mettent en place le débarquement des troupes anglo-américaines sur les côtes normandes prévu le 6 juin 1944. De Gaulle, maintenu à l'écart, rêve de fouler le sol français libéré par son peuple et de rendre à la France sa souveraineté. Prises en étau par les forces alliées, les puissances de l'Axe capitulent les unes après les autres. En France, la violence monte, barbare, sanglante. La Résistance s'unit et s'organise, les maquisards des Glières et du Vercors se sacrifient, alors que miliciens, collaborateurs et soldats allemands, en représailles, massacrent des innocents. Hitler, qui échappe à un attentat fomenté par son propre camp en juillet 1944, et malgré la débandade de ses troupes, croit encore à la victoire ; mais, devant l'entrée des Russes à Berlin, il se suicide d'une balle dans la tête, laissant une semaine plus tard ses généraux signer la reddition sans condition de l'Allemagne le 8 mai 1945. Dans le Pacifique, les combats sont acharnés. Pour faire plier les Japonais, l'état-major américain utilise l'arme atomique : sur Hiroshima, le 6 août 1945, et sur Nagasaki, le 9 août. Le 2 septembre, les Japonais ont capitulé, l'armistice est signée. 1945 : au prix de dizaines de millions de morts, la paix est revenue, la liberté a triomphé. Un nouveau monde est à construire.

01/2012

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Poésie

La Sorcière de Rome. (suivi de) Depuis toujours déjà

"Depuis toujours déjà... ampleur et exiguïté du temps, lenteur et vitesse, délai et hâte inopportune, bienveillance et malice, continuité et coupure, rêve éternel et rappel à l'ordre, étendue illimitée et impasse. La poésie d'André Frénaud s'interroge à tous les seuils du temps. Elle s'ausculte pour écouter les frémissements d'une pérennité possible. Elle se cherche parmi la débandade des saisons. Automne, le nouvel an, minuit : autant de moments de la quête, transitions hésitantes où ce qui meurt se renouvelle et prépare imperceptiblement sa résurrection. Emporté dans l'éboulement du présent, le poète entrevoit les visages incertains de ce qu'il fut et de ce qu'il sera. Présent, preuve de mort ; passé, preuve de vie : à mesure que l'un s'épuise et s'efface, l'autre ne cesse de redistribuer ses énergies obscures. L'accompli n'aura jamais dit son dernier mot. Reconnaître ce qui n'est plus, c'est remuer les élans de l'avenir, cet "avenir aux fanaux troubles" qui évolue vers on ne sait quelle plénitude ou néant, toujours dévoré par la bouche avide du présent mais englobant ce présent et le prolongeant dans l'infini. "Pas encore finie ma vie puisque j'avoue / l'autrefois", écrit Frénaud dans Les Saisons. Et dans Vieux pays, méditation tortueuse dont l'exergue parle d'une première lueur désormais éteinte qui se réanime dans la mémoire pour créer une éclaircie imprévue et la promesse d'une "vie embellie", il s'exclame : "Oh ! Sachons accueillir / le langage de l'autrefois dans l'âme bouleversée !" Que ce soit abri ou abîme, coquille pleine ou creuse, le prospecteur poétique cherche à pénétrer ce temps d'au-delà du temps. Le sourcier essaie d'y rejoindre le fons originel qui aura toujours irrigué sa fin." Peter Broome.

02/1984

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Sociologie

Sauve qui peut la vie

"Dans ma famille, on se tuait de mère en fille. Mais c'est fini. Il y a longtemps déjà, je me suis promis que cela devait s'arrêter avec moi. Ou plutôt, avant moi. Sauve qui peut la vie ! J'aime cette expression. C'est le titre d'un film de Jean-Luc Godard de 1980. Mais lui, il avait mis des parenthèses à (la vie), comme une précision, une correction de trajectoire. Le sauve-qui-peut, c'est la débandade, la déroute. Le sauve qui peut la vie, c'est la ligne de fuite, l'échappée parfois belle. J'en fais volontiers ma devise. Il m'a fallu du temps pour comprendre que ce qui était une manière d'être - une tendance à parier sur l'embellie, un goût de l'esquive, un refus des passions mortifères, une appétence au bonheur envers et contre tout -, avait aussi profondément influencé ma façon de penser. Tel est le sujet de ce livre. Il commence par un récit familial, intime. C'est un registre auquel je m'étais jusqu'ici refusée. Moi qui ai si souvent sollicité, dans mes enquêtes, de longs entretiens biographiques, suis toujours restée discrète sur ma propre histoire et celle de ma famille. Certes, je montrais le bout du nez de mon implication, persuadée qu'il fallait assumer cette part motrice (et non maudite ! ) de toute recherche. Mais j'en restais là. Peut-être que chaque livre arrive à son heure. Cette fois, c'est donc mon récit qui est matière à réflexion. Je m'appuie sur lui pour développer quelques idées qui me tiennent à coeur. J'ai plus que jamais envie de les défendre aujourd'hui, face à la montée des préjugés, de l'injustice, de l'intolérance et contre l'accablement qui en résulte et se répand. Je souscris à cet "optimisme de la volonté" dont parlait Antonio Gramsci, qui n'est pas une détermination obtuse, ni une confiance naïve, mais bien la seule réponse possible au "pessimisme de l'intelligence". J'aimerais que ce texte, écrit sur fond de drames passés, collectifs et privés, soit une lecture revigorante, une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent." N.L.

08/2015

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Poésie

Le tartare de pangolin

D'un virus à l'autre. De 1986 à 2024 . Des années SIDA aux années COVID. Le Tartare de pangolin nous immerge en milieu hospitalier et nous livre une version de plus, parfaitement imaginaire, de l'origine de la pandémie. La version d'un chirurgien qui pendant deux ans a eu le temps de compter les vagues, qui s'est souvenu des petites histoires hospitalières du monde d'avant et qui a imaginé la possible débandade sanitaire de demain. Le résultat : neuf histoires courtes comme autant de tours génoises jalonnant un parcours hospitalier long de quarante ans. Le Tartare de pangolin est le deuxième ouvrage de Laurent Dugué. Son premier roman 8 rue Raoul Berton retrace les souvenirs de son enfance. Dans ce recueil de nouvelles, il parle de son métier de chirurgien, depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui. "J'ai dépassé le stade de la colère". Laurent Dugué me parle dans les couloirs des urgences avant de remonter à l'étage dédié à la chirurgie viscérale et digestive. C'était en octobre dernier. Ce "dépassement" se retrouve dans le ton de ses nouvelles où l'indignation fait place au risible, à la farce. Il est difficile aujourd'hui d'ignorer que l'hôpital va mal. Le Tartare de pangolin fait sienne cette information pour aller chercher non pas la cause ou les coupables, mais les effets sur les êtres. L'écriture fluide accélère la bascule de personnages ordinaires à l'extraordinaire. Le récit nous sidère. On commence à lire, à ne pas vouloir y croire. Et c'est le ton de la farce, a fortiori dans les situations graves, qui donne une force démultipliée à la réalité. Comme s'il fallait dépasser la gravité, le sérieux du réel pour l'envisager pleinement. Les nouvelles ne sont pas toutes réalistes mais elles ont cette sincérité si chère aux écrivains lorsqu'ils vous présentent un monde qu'ils connaissent, absolument vrai. On touche alors à une forme de vérité d'une tout autre vitalité, qui invite à rire plutôt qu'à pleurer. 6 Le métier de Laurent Dugué l'a évidemment confronté à des situations extrêmes. Nul doute qu'il s'en soit nourri. Mais encore faut-il réussir à le représenter par l'écriture. C'est ce qu'il fait, magistralement. Le récit est alors une bouffée d'oxygène, même lorsque les moments liés à la mort sont difficiles à soutenir. Là encore, la colère laisse place à l'amour inconditionnel du vivant. Emilie Deleuze

11/2022

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Littérature française

Le temps des bohèmes

Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l'art moderne entre les deux guerres, quand Paris était encore la capitale du monde. Première saison : Bohèmes. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso sympathisant anarchiste, Apollinaire l'érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon le flambeur, Soutine le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres... Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux - libres. Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Ils y convièrent des brocanteurs devenus marchands, des couturiers-mécènes, une poignée de milliardaires, des filles de rues peintes comme des princesses. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs ouvres. Et leurs ouvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Deuxième saison : Libertad ! Une fresque dont les héros s'appellent Malraux, Saint-Exupéry, Dos Passos, Prévert, Hemingway, Orwell, Dali. Un kaléidoscope d'enthousiasmes et d'illusions tendu entre la montée du fascisme et la guerre d'Espagne. Ce sont des temps déraisonnable : là, Aragon vend son âme à Staline ; ici, Gide pontifie aux obsèques de Gorki ; ailleurs, Gala passe des bras d'Eluard à ceux de Dali tandis que Picasso peint et que Robert Capa photographie tout ce qui bouge - ou meurt. Nous sommes entre Paris, Madrid, Berlin et Moscou, dans une époque qui hésite avec désinvolture entre l'espoir et le chaos. Troisième saison : Minuit. De la débâcle de 1940 à la Libération, voici l'épopée des écrivains, des artistes et des intellectuels sous l'Occupation.Char, Paulhan, Vercors, Sartre et Beauvoir, Camus, Picasso, Cocteau, Aragon et Elsa, Matisse, Prévert, Desnos, Saint-Exupéry, Prévost, Drieu La Rochelle, Beckett, Marc Bloch, Mauriac et tant d'autres : le grand bal de la France qui écrit, peint, dessine, filme, joue, publie, collabore, résiste, s'accommode. Tel un metteur en scène, Dan Franck nous entraîne dans sa ronde : de Paris à Marseille dans la débandade de l'exode, de Marseille à New York dans les bateaux de l'espoir, de Paris à Berlin dans les trains de la honte, des gares de la déportation aux camps de la nuit et du brouillard, on partage avec admiration, stupeur ou incrédulité les destins croisés de cette génération dont la tragédie de l'Histoire a transformé la vie en roman.

10/2015