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Berlin, 1933. La presse internationale face à Hitler

Extraits

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Ouvrages généraux

L’Agence Inter-France de Pétain à Hitler. Une entreprise de manipulation de la presse de province (1936-1950)

L'ouvrage de Gérard Bonet explore l'histoire d'une "¬ agence oubliée¬" , Inter-France. Officine patronale sous le Front populaire, elle s'impose dès 1938 comme la plus vaste entreprise de manipulation de l'opinion publique en province. En moins de 10ans, sous l'impulsion de Dominique Sordet, Inter-France va devenir la plus importante des agences de presse de l'Occupation. Des centaines de titres des deux zones, de ceux qui irriguent les terroirs et sont lus, chaque jour, par des millions de lecteurs, y puisent le coeur de leur information. D'abord nationaliste, puis ouvertement collaborationniste, enfin franchement hitlérienne, c'est l'un des plus formidables outils de propagande au service de la collaboration avec les nazis. Ne négligeant aucune source, exploitant la cartographie et s'appuyant sur un solide appareil critique, ce livre, complet et précis, apporte un éclairage inédit sur les "¬années noires¬" et l'histoire de la presse. Gérard Bonet est journaliste honoraire et docteur en histoire. Il travaille sur l'histoire de la presse des XIXe et XXe siècles.

03/2021

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Histoire internationale

Conversations Hitler-Mussolini. 1934-1944

Entre Hitler et Mussolini, les relations ont largement été étudiées. Pourtant, aucun livre jusqu'à présent n'avait tenté de suivre le détail des face-à-face entre les deux hommes. Or, entre leur première entrevue en 1934 et la dernière en 1944, à quelques heures de l'attentat du 20 juillet, les deux chefs d'Etats se sont retrouvés pas moins de dix-huit fois. Pourquoi devaient-ils se voir en personne ? Que se sont-ils dit ? Quelle était la nature exacte des liens qui les unissaient : camaraderie, intérêts ou indifférence ? Et jusqu'à quel point ont-ils partagé un même idéal ? Le livre magistral de Pierre Milza répond à toutes ces questions en suivant l'une après l'autre ces rencontres au sommet, dans lesquelles sont impliqués des ministres, des diplomates, du personnel de service, des traducteurs et même des masseurs ! On y voit l'étrange retournement des initiatives, les certitudes puis les doutes qui assaillent les dictateurs à mesure que la mécanique de leur domination se détraque. Progressivement, c'est toute l'histoire du fascisme et du nazisme qui défile sous nos yeux, éclairée par la voix de ses deux principaux acteurs. Un voyage au cour d'une sombre amitié.

01/2013

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Beaux arts

The New Berlin (1912-1932)

Ville mythique et cosmopolite incontournable, au carrefour entre l'Est et l'Ouest, Berlin connait pendant l'entre-deux-guerres des bouleversements sans précédent, qui trouvent écho dans une création artistique pluraliste. Dans la capitale de la première démocratie allemande, l'art est étroitement lié à une réalité quotidienne marquée par la crise, le changement social et la décadence, mais aussi par un espoir de relance et une courte période de prospérité connue sous le nom " d'Années folles ". Se focalisant sur Berlin en tant que métropole culturelle des années 1920, au départ des différents liens tissés entre les scènes artistiques belge et allemande, ce livre nous invite à découvrir l'art politisé et les défis urbains entre 1912 et 1932, quand la nouveauté agissait comme un véritable mot d'ordre. Max Beckmann, Rudolf Belling, Otto Dix, George Grosz, Raoul Hausmann, Hannah Höch, Wassily Kandinsky, Ernst Ludwig Kirchner, Kasimir Malévitch, Jeanne Mammen, Sasha et Cami Stone comptent parmi les nombreux esprits créatifs représentant plusieurs mouvements clés de cette période fascinante.

11/2018

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Littérature française

Lettres à Sonia. 1939-1943

Raymond Guérin est fasciné par la lettre, qu'il s'agisse de la forme littéraire qui structure certains de ses récits ou d'une véritable correspondance. A tous les titres, de la pratique de l'échange à l'exercice de l'imagination, il est un épistolier. Les Lettres à Sonia sont certes une correspondance réelle entre un écrivain et la femme qu'il aime, séparés par la guerre et la captivité, mais elles sont aussi et au moins autant un journal, et encore une projection, une mythologie, bref c'est un récit qui se donne. Journal ou récit qui est adressé à l'autre, destinataire et matière sacrée de l'écriture. En contre-point, Guérin brosse son portrait intérieur, il évoque le quotidien du prisonnier dont la vie personnelle, comme celle du monde, est soumise aux ruptures de l'histoire. Ecrivant ces Lettres qui sont un roman, Guérin s'inscrit dans une fièvre d'expression que son étrange disponibilité ne peut qu'aviver. Digne dans l'épreuve, répondant par les mots à la misère du temps, il dresse au jour le jour un monument de résistance à la barbarie, fondé sur l'amour et la foi dans le verbe. Le monde de l'intelligence le nourrit plus que jamais et s'érige en rempart contre la sottise. Dans les Lettres à Sonia, Guérin se montre bouleversant de droiture et de lumière.

10/2005

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Philosophie

Lettres à Sartre (1930-1939)

Quand, en 1983, Simone de Beauvoir publia les lettres de Sartre, ses amis s'étonnèrent : "Mais les vôtres, Castor ? " A toutes les sollicitations, elle opposa la même réponse : "Mes lettres ? Ells sont perdues". Ce qu'elle crut jusqu'à la fin. En 1986, Sylvie Le Bon de Beauvoir tomba sur un gros paquet, au fond d'un placard. C'étaient les lettres, la plupart encore pliées dans les enveloppes, adressées à "Monsieur Sartre" . Simone de Beauvoir avait toujours déclaré que, si on les retrouvait, elle ne les publierait pas de son vivant, mais qu'après sa mort on pourrait le faire. Simone de Beauvoir racontait qu'un de ses plus anciens fantasmes l'incitait à imaginer que son existence entière s'enregistrait quelque part sur un magnétophone géant. Ces 321 lettres participent, à leur manière, de ce rêve d'enregistrement exhaustif. On y entend en tout cas certainement sa voix, dans ses intonations les plus fugitives comme les plus constantes, sa vraie voix vivante.

09/2009

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Beaux arts

L'institution de la conservation du patrimoine culturel dans l'Entre-Deux-Guerres

Contrairement à une idée reçue, l'ONU et l'UNESCO n'ont pas créé les réseaux de conservation ou de préservation des biens patrimoniaux que nous connaissons aujourd'hui, mais en ont hérité. C'est ce que Pierre Leveau explique dans cet ouvrage, en analysant les archives de la Commission internationale de Coopération intellectuelle (CICI) et de l'Office international des Musées (01M), actifs durant l'Entre-Deux-Guerres. En suivant les liens qui existaient entre ces institutions internationales et les sociétés savantes avant-guerre, il restitue un monument oublié de l'histoire du patrimoine, qu'il attribue à un petit comité d'experts : le C.2b2. Il rappelle les noms de ses membres, les valeurs et les projets qui les unirent, en montrant que les conservateurs, les professionnels de la conservation-restauration et les scientifiques du patrimoine sont leurs débiteurs inconscients. L'ouvrage, toujours d'actualité par ses enjeux, se divise en trois parties, successivement consacrées aux réseaux de coopération intellectuelle dans l'Entre-Deux-Guerres (19191925), à l'acteur qu'ils firent émerger pour mener différentes enquêtes dans le champ du patrimoine (1926-1929) et aux quatre conférences internationales qu'il organisa enfin (1930-1939) : d'abord à Rome sur les peintures et les sculptures (1930), puis à Athènes sur les monuments et les sites (1931), à Madrid sur l'architecture des musées (1934) et pour finir au Caire sur le régime des fouilles (1937). Ce panorama d'une grande envergure intéressera tous les professionnels du patrimoine : les experts d'hier y lèguent leurs archives à ceux d'aujourd'hui.

03/2017

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Théâtre

L'avènement d'Hitler

À partir de 1928, Jacques Prévert a commencé à écrire pour le cinéma : des adaptations, des scénarios, des dialogues. En 1932, des comédiens sont venus lui demander des textes pour leur jeune troupe. Sans lâcher ses travaux cinématographiques, de 1932 à 1936, il a abondamment nourri le répertoire de cette " belle équipe " dénommée Groupe Octobre, signant au jour le jour des pièces, des sketches, des saynètes, des intermèdes, des choeurs parlés, des poèmes, des chansons. L'Avènement d'Hitler a été mis sur le papier et joué le jour même où Hitler est devenu chancelier d'Allemagne, le 30 janvier 1933. Tout au long des années 1930, Jacques Prévert a ainsi écrit à chaud sur tous les événements d'une époque terrible : crise économique, crise sociale, chômage, misère, guerres, invasions, dictatures. Face à " toutes ces coûteuses, ces ruineuses saloperies ", il n'a eu de cesse de choisir le camp de " ceux qui attendent que ça change et qui en ont assez ". Il a obstinément appelé à la vigilance et chanté " la fleur rouge de la liberté ".

11/2010

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Droit international public

Répliques. Droit international, relations internationales

Quel livre pensez-vous avoir dans les mains ? Rédigé par un éminent internationaliste à la longue carrière, homme de terrain fin connaisseur de l'Afrique comme de la Corée du Nord, infatigable militant de la cause des peuples, son essai est publié dans une maison d'édition de la rue Soufflot (bientôt "la" maison d'édition de la rue Soufflot, au train où vont les choses...) dont la spécialité est bien connue et porte pour sous-titre "Droit international et relations internationales". La chose paraît donc claire et entendue. En l'ouvrant - sautant la préface, suivant cet excellent réflexe par lequel nous remettons sa lecture à plus tard ou à jamais, de sorte à aborder le texte avec l'esprit intact et non pollué par des impressions étrangères – l'internationaliste s'imagine donc pénétrer un paysage assez familier. Pourtant le titre - "Répliques" - a déjà planté un petit aiguillon de curiosité, voire de méfiance. En effet, comme on ne saurait, à proprement parler, "répliquer" au droit international ou aux relations internationales, il doit s'agir d'un peu autre chose...

02/2022

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Littérature étrangère

L'inflation de la gloire. Berlin 1931

Dans le Berlin de L'Ange bleu, de Cabaret, de Grosz, de L'Opéra de quat'sous, faute de nouvelles intéressantes, un journaliste écrit un article sur un chansonnier du nom de Käsebier qui se produit dans un cabaret des quartiers populaires. Du jour au lendemain, il est propulsé sur le devant de la scène et déclenche nombre d'intérêts financiers, immobiliers associés à cette ascension fulgurante. Dans une ville en pleine transformation, un pays en pleine mutation, une période de rupture, sans jamais parler de politique, Gabriele Tergit, sous l'angle du journalisme, donne à Berlin toute sa force, son réalisme.

05/2017

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Droit

La réforme des institutions économiques internationales face à la globalisation

Loin d'être nouvelle, la question de la réforme des institutions économiques internationales, en particulier des institutions financières, reste néanmoins d'une incontestable actualité. Le mythe d'une économie internationale qui pourrait se passer de toute norme et qui ferait de nos institutions financières internationales des reliques de la reconstruction d'un ordre international issu de l'après seconde guerre mondiale n'emporte plus l'adhésion. Ce qui passait pour un gage de stabilité apparaît désormais comme inadapté aux périodes de crise. C'est dans l'urgence et souvent âprement que l'on négocie de nouveaux accords pour tenter de restaurer la stabilité financière, pour réguler le système bancaire qui ne peut manifestement plus être supervisé nationalement. Toute l'architecture financière internationale doit se réadapter et les enjeux politiques sont considérables. Rassemblant les actes d'un colloque franco-espagnol, cet ouvrage analyse l'actualité des institutions financières internationales et européennes, l'opportunité d'une réforme ainsi que ses relations avec les droits de l'homme et les différents acteurs de la société internationale.

02/2015

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Histoire de France

La Cagoule 1936-1937

Que sait-on de l'Organisation Secrète d'Action Révolutionnaire Nationale (OSARN), plus connue aujourd'hui sous le nom de Comité Secret d'Action Révolutionnaire (CSAR) ? Quels objectifs poursuivait son fondateur, Eugène Deloncle ? Faut-il distinguer une " Cagoule civile " d'une " Cagoule militaire " ? Y a-t-il eu manipulation de la part du Deuxième bureau de l'Etat-major ? Les cagoulards n'ont-ils été que des comploteurs maladroits et mythomanes ? Rares sont les ouvrages consacrés à cette organisation secrète créée au début de l'été 1936. Et tous s'en tiennent peu ou prou à la thèse, soutenue par Marx Dormoy, ministre de l'Intérieur du Front populaire, d'un gigantesque complot ourdi contre la République et si brillamment déjoué. Pendant l'Occupation, surtout après l'assassinat de Marx Domoy, cette thèse fut relancée par une poignée de socialistes résistants qui accusèrent les cagoulards d'avoir réussi en 1940, dans l'ombre de Pétain et grâce à la victoire allemande, le coup d'Etat qu'ils avaient raté en 1937. L'histoire de la Cagoule est ainsi déformée. Bien entendu, Deloncle et ses amis n'étaient pas des enfants de choeur. Ils détestaient le Front populaire dont ils estimaient que la politique affaiblissait la France, et n'avaient que mépris pour la démocratie. Mais c'étaient d'ardents patriotes. Le seul complot qui les ait obsédés est celui dont ils prêtaient l'intention aux communistes et qu'ils espéraient écraser dans l'oeuf avec le concours de l'Armée. Cette hantise d'une révolution bolchevique a de quoi surprendre aujourd'hui, parce que nous savons, grâce aux archives soviétiques, que Staline n'avait pas l'intention, à ce moment-là. de prendre le pouvoir en France. Mais, à l'époque, toute la presse de droite, alors puissante et influente, ne cessait de dénoncer le danger d'un putsch communiste. Voilà pourquoi l'histoire de la Cagoule méritait d'être revisitée. Jean-Claude Valla le fait sans concession à l'idéologie dominante et avec un grand souci d'objectivité. Il démontre comment les historiens, prisonniers des mythes et se recopiant souvent les uns les autres, ont réussi à renverser la perspective et à travestir la vérité.

05/2010

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Histoire internationale

J'ai cru en Hitler

Baldur von Schirach est né le 9 mars 1907 à Berlin. En 1927, il entre à la SA et en dépit de son jeune âge, fait très rapidement partie du cercle intime des dirigeants du NSDAP. Le 20 juillet 1928, il est nommé à la tête de l'Union des étudiants hitlériens. Propagandiste et organisateur remarquable du mouvement étudiant, il inspire chez ses compagnons les idéaux de la camaraderie, du sacrifice, de la discipline, du courage et de l'honneur. Il gagne ainsi à la cause national-socialiste des centaines de milliers de jeunes. Début octobre 1932, il organise une monumentale marche de la jeunesse nazie, venue à pied de toute l'Allemagne, qui rend hommage à Hitler au cours d'un défilé de près de 7 heures. L'efficacité de son action auprès de la jeunesse lui vaut l'estime du Führer qui le nomme le 30 octobre 1931 chef des Jeunesses hitlériennes, poste créé spécia­le­ment pour lui. Il n'a que 24 ans et devient ainsi colonel SA. Le 17 juin 1933, il devient chef des Jeunesses du Reich allemand. La Hitler­­jugend est ainsi libérée de la tutelle SA et devient autonome du parti. Entre janvier 1933 et 1934, les Jeunesses hitlériennes passent de 1 à 3, 5 millions de membres. A la suite du décret du 1er décembre 1936 qui en fait une organisation d'Etat, les adhérents sont de plus en plus nom­breux. Von Schirach devient alors secrétaire d'Etat à la jeunesse. Désor­mais, il ne dépend plus que de Hitler et est "entièrement respon­sable de l'éducation physique, idéologique et morale de la jeunesse alle­mande". En 1938, Baldur von Schirach déclare : "Le combat pour l'unification de la jeunesse allemande est terminé. Je considère comme de mon devoir de la conduire d'une manière dure et intransigeante [... ] et je promets au peuple allemand que la jeunesse du Reich, la jeunesse d'Adolf Hitler, accomplira son devoir suivant l'esprit de l'homme à qui seul leurs vies appartiennent". Durant la guerre, il est gauleiter de Vienne où, selon ses déclarations, ses "principales activités à Vienne sont sociales et culturelles". Il est condamné à vingt ans de prison lors du procès de Nuremberg et empri­sonné à la prison de Spandau dont il sort le 30 septembre 1966. Il décédera le 8 août 1974 à Kröv-an-der-Mosel. En 1967, il publie Ich glaubte an Hitler (J'ai cru en Hitler), tentant d'expliquer la fascination que le Führer avait exercée sur lui et sur la jeunesse allemande.

01/2011

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Théâtre - Pièces

Face à Oppenheimer. Les savants d'Hitler et la bombe atomique

La mise en valeur, dans une forme libre, de discussions entre les chercheurs allemands en recherche nucléaire, sur base d'archives de la Seconde Guerre mondiale. En 1939, les Alliés se lancèrent dans une course à la bombe atomique contre les Allemands. Après la guerre ces derniers prétendirent n'avoir pas travaillé à la bombe mais seulement à un réacteur nucléaire "? pacifique ? ". Cette version moralisante fut dénoncée par les lettres secrètes de Niels Bohr à Werner Heisenberg à propos de leur rencontre à Copenhague en 1941. Ce rendez-vous, ainsi que trois autres, entre d'éminents participants à l'aventure atomique sont racontés ici dans une pièce de théâtre dont les actes sont successivement présentés dans une interview fictive de Margrethe Bohr à la BBC.

04/2024

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Histoire internationale

Seul contre Hitler

Hjalmar Schacht (22 janvier 1877-3 juin 1970) passe une partie de sa jeunesse avec son père aux Etats-Unis. En 1903, il entre à la Dresdner Bank, dont il sera l'administrateur de 1908 à 1915. Au cours de la Ire Guerre mondiale, il a l'occasion de s'initier au maniement des finances d'un Etat, en qualité d'administrateur financier du "gouvernement général de Bruxelles" , en Belgique occupée par l'armée allemande. Conseiller de la Monnaie en 1923, il surveille l'émission du Rentenmark, qui permet de surmonter la crise et l'inflation. Président de la Reichsbank de 1924 à 1929, il contribue à l'élaboration du plan Dawes et réussit à enrayer l'inflation galopante et à stabiliser les finances de la République de Weimar. En contrepartie, il obtient pour son pays une réduction considérable des dettes de guerre. Après sa démission en 1930, provoquée par le plan Young, il se rapproche du mouvement national-socialiste et met Hitler en relation avec les mi­lieux de banque et d'affaires. Ce sont eux qui financent le Parti qui leur promet la "? paix sociale ? " par disparition de toute revendication. Schacht est considéré comme l'auteur du spectaculaire redressement de l'Allemagne hitlérienne. Lorsque Hitler prend le pouvoir le 30 janvier 1933, il demande à Schacht de reprendre la direction de la Reichsbank, puis, en 1934, il le nomme ministre de l'Economie. Schacht rétablit la balance commerciale par le blocage en Allemagne des capitaux étrangers, puis l'équilibre des importations et des exportations grâce au développement des industries de synthèse. Il va enfin stimuler l'industrie par l'émis­sion de bons à court terme. En désaccord avec Hitler et Goering, il quitte son poste de ministre en 1937 et abandonne la Reichsbank deux ans plus tard. Mais il demeure ministre sans portefeuille jusqu'en janvier 1943. Plus ou moins lié avec certains conjurés opposés à Hitler, il est interné dans un camp de concentration en juin 1944. Libéré par les Américains, il est cependant traduit devant le tribunal militaire international de Nuremberg. Il est l'un des trois acquittés du procès de Nuremberg en octobre 1946. Il n'a cessé de susciter tout au long du XXe siècle d'impor­tan­tes polémiques.

03/2016

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Ouvrages généraux

Les Nomades face à la guerre (1939-1946)

La situation d'exclusion des "gens du voyage" en France aujourd'hui s'inscrit-elle dans la continuité des persécutions subies par les "Nomades" pendant la Seconde Guerre mondiale ? L'ethnologue Lise Foisneau a fait de cette question le point de départ d'une enquête historique inédite. Avec l'aide de Valentin Merlin, elle a recueilli la parole des derniers témoins et exploré de nombreux fonds d'archives pour tenter de comprendre pourquoi des gouvernements que tout opposait ont poursuivi une même politique de répression des "Nomades" entre 1939 et 1946. Au prétexte de la mise en oeuvre d'un état d'exception, la IIIe République en guerre prit des mesures drastiques à l'encontre des "Nomades" , qui se retrouvèrent soit assignés à résidence soit rassemblés dans des lieux spécifiques que l'occupant allemand et le régime de Vichy transformèrent rapidement en des camps. Cette politique fut rendue possible par l'adoption préalable, en 1912, de la catégorie administrative de "Nomade" dans laquelle furent regroupés des Roms, des Manouches, des Sinti, des Gitans, des Yéniches et des Voyageurs. L'arsenal législatif élaboré entre 1940 et 1944 continua d'être appliqué par le Gouvernement provisoire de la République française jusqu'en juillet 1946. Il n'y eut pas de Libération pour les "Nomades" . Par sa méthode qui associe histoire, ethnographie et participation active des témoins à la recherche, ce livre renouvelle en profondeur une historiographie restée très lacunaire soixante-quinze ans après les faits. Il montre aussi comment l'immobilisation forcée des collectifs romani et voyageurs pendant la Seconde Guerre mondiale se mua en résistance : opposition à la législation anti-nomade et lutte partagée avec l'armée des ombres. Cette étude pionnière est tissée de micro-récits qui déploient de multiples effets de savoir. Le croisement de la mémoire et des archives permet de restituer avec précision des pans entiers de l'histoire nationale jusqu'ici scellés.

01/2022

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Sciences

100 fake news face à la science

Curieux ! , le média scientifique aux 650 000 abonnées " On ne peut rien faire pour lutter contre le réchauffement climatique. " " On vivra bientôt sur Mars ! " " Nous n'utilisons que 10 % de notre cerveau. " Les fake news ont la vie dure ! Au point qu'on peut toutes et tous se laisser piéger. Pour vous aider à y voir plus clair, le média Curieux ! a passé au crible de la science 100 fake news sur des sujets aussi divers que l'alimentation, le cerveau, l'environnement ou la sexualité, dans un livre ludique et richement illustré. Déconstruisez les idées reçues les plus coriaces et aiguisez votre esprit critique ! Vous pourrez ainsi afficher autre chose qu'un air perplexe la prochaine fois que vous entendrez " les garçons sont meilleurs que les filles en maths, c'est prouvé ! "

04/2021

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Autriche

Cette Autriche qui a dit non à Hitler. 1930-1945

La véritable histoire de la résistance autrichienne à Hitler. Le 13 mars 1938, Hitler proclamait le rattachement de l'Autriche au Reich et, deux jours plus tard, faisait son entrée dans la capitale danubienne. Ces événements sont connus, et plus encore les photos qui les illustrent : douaniers autrichiens accueillant les soldats de la Wehrmacht, foule acclamant le Führer au coeur de Vienne. Le 10 avril suivant, par plébiscite, 99, 75 % des Autrichiens approuvaient l'Anschluss. Mais pourquoi ne dit-on jamais que les célèbres photos de 1938 ont été orchestrées par la propagande nazie ? Et pourquoi n'expose-t-on jamais l'autre face du décor ? Le désarroi de la petite République d'Autriche créée en 1918 sur les décombres de la monarchie des Habsbourg et l'attraction exercée par l'Allemagne, dans les années 1920, sur tous les courants politiques autrichiens représentés au Parlement, à commencer par les socialistes. Le combat de l'Etat autrichien contre le national-socialisme intérieur et extérieur, de 1933 à 1938, combat mené aussi par le régime autoritaire institué en 1934. En 1934 encore, la répression par l'armée autrichienne de la tentative de putsch nazi qui conduisit à l'assassinat du chancelier Dollfuss. Quatre ans plus tard, le sursaut du chancelier Schuschnigg qui voulut consulter les Autrichiens par référendum sur leur volonté de préserver l'indépendance de leur pays, consultation prévue le 13 mars 1938 et dont le résultat aurait sûrement été positif si Hitler, précisément, n'avait pas voulu en interdire la tenue en faisant envahir le pays par l'armée allemande, dans l'indifférence des démocraties occidentales. Ensuite le trucage du plébiscite nazi du 10 avril 1938, l'impitoyable destruction des attributs souverains de l'Autriche, la poursuite des opposants (70 000 arrestations lors de l'Anschluss), le règne de la terreur et la persécution des juifs. Et enfin la résistance autrichienne en exil ou intérieure - résistance communiste et socialiste, résistance catholique, résistance conservatrice et monarchiste -, résistance méconnue, qui eut ses héros et ses martyrs. L'Autriche, libérée par les Alliés en 1945 et redevenue souveraine en 1955, se relèvera grâce à des hommes ayant survécu aux camps nazis. Jean Sévillia, fin connaisseur de l'Autriche et de son histoire, et fort de sources en grande partie inédites, brise les idées reçues et rend justice à cette Autriche qui, très tôt, a dit non à Hitler.

09/2023

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Littérature étrangère

A Berlin

Joseph Roth fut le grand chantre de la culture d'Europe centrale, le poète qui célébra l'Empire austro-hongrois et sa culture cosmopolite, tolérante et vouée à disparaître. Issu d'une famille juive de Galicie orientale, région des confins de l'Empire, il fut un journaliste visionnaire (Correspondant au Frankfurter Zeitung de 1923-1932) et un romancier de génie. En 1920, Roth, le correspondant allemand le plus réputé de son époque, arriva à Berlin. Ses articles influencèrent toute une génération d'écrivains, parmi lesquels Thomas Mann. Ces textes, traduits et réunis ici pour la première fois, se font l'écho des violents paroxysmes sociaux et politiques qui menaçaient sans cesse l'existence de cette fragile démocratie qu'était la République de Weimar. Roth s'aventura à Berlin jusqu'au cour de la cité, ce que ne fit aucun autre écrivain allemand de son temps, tenant la chronique de la vie qu'y menaient ses habitants oubliés, les infirmes de guerre, les immigrants juifs, les criminels, la faune qui hantait les bains publics, sans compter tous les cadavres anonymes qui remplissaient les morgues, et dépeignant aussi les aspects plus fantaisistes de la capitale, les jardins publics et l'industrie naissante du spectacle. Un des premiers à comprendre la menace nazie, Roth évoqua un paysage de banqueroute morale et de beauté débauchée, dressant au passage un remarquable portrait de la ville, à un moment critique de son histoire. Quand Hitler prit le pouvoir en Allemagne, il dut quitter son pays et il mourut à Paris, dans la misère. Dans ce recueil d'articles parus dans la presse des années 1920, Roth saisit et résume à lui seul l'Europe de ces temps incertains qui précédèrent le grand effondrement d'un continent et l'annihilation d'une civilisation. Joseph Roth (Brody, 1894-Paris, 1939) est l'auteur d'une ouvre romanesque et journalistique considérable. La Marche de Radetzky, La Crypte des capucins et Le Poids de la grâce lui ont valu une renommée mondiale.

08/2013

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Sciences politiques

Le tournant social de l'international. Les organisations internationales face aux sociétés civiles

La montée en puissance des acteurs non gouvernementaux constitue un redoutable défi pour les organisations internationales. Bureaucrates et diplomates, autrefois protégés par les enceintes des institutions, doivent aujourd'hui composer avec des mouvements et des organisations qui se mobilisent dans l'espace mondial au nom de la "société civile". A New York, Washington, Genève ou Paris, les grandes conférences multilatérales et les secrétariats internationaux deviennent ainsi de véritables écosystèmes dans lesquels gravitent des coalitions d'ONG, des mouvements de citoyens, des entrepreneurs de morale, des fondations, des organisations professionnelles, identitaires ou confessionnelles qui pèsent, de multiples manières, sur les choix des gouvernements. Les auteurs réunis dans cet ouvrage proposent une sociologie politique des organisations internationales. A partir de différents cas d'études (Nations Unies, Banque mondiale, OMC), ils explorent les dynamiques d'ouverture institutionnelle du système multilatéral. Les assemblées politiques et les administrations, exposées à la pression des acteurs transnationaux, mettent en place des mécanismes de participation dans le but de mieux organiser et canaliser l'expression des demandes sociales sur la scène internationale. Tenues d'opérer une tournant social n, les institutions internationales apprennent ainsi à intervenir dans une société mondiale de plus en plus complexe, ouverte et fragmentée.

02/2021

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Histoire internationale

L'Algérie dans les brigades internationales (1936-1939) et ses lendemains

Entre 1936 et 1938, des milliers de volontaires se sont engagés dans les brigades internationales pour porter secours aux Républicains espagnols lors de la guerre civile. Natifs d’Algérie, des centaines d’Arabes, Berbères, Juifs, Européens se sont joints au combat antifasciste. Cette étude essaie de leur rendre hommage, en rappelant que leur engagement militant résultait, en Espagne comme en Algérie, d’une constante lutte contre les injustices, les inégalités et les oppressions.

04/2016

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Littérature étrangère

Journal : 1918-1921, 1933-1939

C'est toujours un rare privilège de pénétrer dans la vie quotidienne d'un grand écrivain. Avec le Journal de Thomas Mann, le privilège est multiple : nous participons à ses petites joies et à ses petites misères de tous les jours, mais aussi à l'élaboration de son ouvre au fur et à mesure qu'il y travaille, qu'il forme des projets pour l'avenir, qu'il livre ses textes à la publication. Mais l'intérêt essentiel de ce Journal, ce sont sans doute les réactions à chaud de l'auteur face à la situation politique, d'abord dans les années 1918 à 1921, période où il vit intensément la fin de la Première Guerre mondiale, les troubles de la République des Conseils de Munich et les débuts de la République de Weimar. Il faut ensuite attendre 1933 pour que le Journal reprenne son fil. Nous ne saurons donc jamais comment Thomas Mann a ressenti la première tentative de faire fonctionner en Allemagne un Etat démocratique. Surpris par la prise de pouvoir de Hitler alors qu'il effectuait un séjour en Suisse, il comprend aussitôt la gravité de ce qui se passe et décide de ne pas rentrer en Allemagne. Dès lors, son Journal nous fait vivre sa répulsion vis-à-vis du national-socialisme, les problèmes que lui pose l'abandon en Allemagne de sa maison et de l'essentiel de sa fortune, mais aussi les espoirs et les joies que lui procure l'accueil que lui réserve l'étranger. Les séjours en France et en Amérique jalonnent cette période, et l'attitude antinazie de l'écrivain ne se dément jamais.

05/1985

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Bayard - Je bouquine

Le courageux combat d'Alfred Nakache, nageur rescapé d'Auschwitz

L'histoire d'Alfred Nakache (1915-1983), un athlète juif, champion de France de natation à de multiples reprises. Il devance les nazis aux JO de Berlin de 1936, est déporté en 1943 et participe aux JO de Londres à son retour. Sa vie est un exemple de force et de courage face à la barbarie. Il survit par et pour le sport.

03/2024

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Géopolitique

Relations internationales africaines à l'aune du droit international

En dépit d'héritages complexes, de la traite négrière aux conflits armés multiformes en passant par la colonisation, le continent africain tente bon gré malgré de se faire une place dans les méandres de ce monde nouveau en quête de repères communément appelé mondialisation. L'Afrique veut s'offrir tant bien que mal une place pour faire entendre sa voix dans le concert des nations. Pour retrouver les clés du futur et redéfinir les pôles d'influences concernant la gouvernance mondiale sur plusieurs domaines notamment sécuritaire, économique, sanitaire et de développement, et en s'appuyant sur les fenêtres que lui présente le droit international.

09/2021

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Archéologie

L'archéologie romande dans la presse (1930-2000)

Cet ouvrage identifie certains problèmes sensibles dans la communication et les représentations publiques de la discipline archéologique, qui se sont accrus dans les dernières décennies du XXe siècle. Apparaissent clairement les mutations de l'archéologie dite "préventive" et la professionnalisation de la gestion du patrimoine archéologique. L'ouvrage part du constat que la Suisse a connu un développement territorial et urbanistique important au cours du XXe siècle, en particulier dès les années 1960 avec la construction des autoroutes. L'organisation et la pratique de l'archéologie en Suisse s'en sont trouvées profondément transformées. Visitant les chantiers, interrogeant les archéologues et immortalisant les instants du travail archéologique par la photographie, les journalistes de la presse d'actualité régionale ont permis à leurs lecteurs de découvrir quotidien- nement les recherches archéologiques menées dans leur région. Oscillant entre la mise en lumière de l'évolution profonde de l'archéologie et la reproduction des clichés traditionnels attribués à cette discipline, ils ont contribué à forger une image contrastée des archéologues, de l'archéologie et de ses enjeux auprès du public. C'est de ce phénomène peu abordé à ce jour dans la littérature que Raphae ? lle Javet souhaite rendre compte dans un ouvrage illustré tout à fait original.

10/2022

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Sociologie

Sex Press. La révolution sexuelle vue par la presse underground

Sexus politicus ! Au milieu des années 60 en occident, une génération décide de briser le tabou du sexe contre la société, la religion et les valeurs familiales. Leurs idées underground explosent dans une nouvelle presse libre : de the east village other à sexpol en passant par actuel. Tous ensemble ? De la communauté à l'orgie, il n'y a qu'un pas que beaucoup n'ont jamais franchi ! Sexualité de groupe libre et joyeuse versus partouze codifiée : comment les années 60 et 70 ont réinventé le sexe à plusieurs. Avec oz, suck, screw... Women's lib ! Apparu aux Etats-Unis au milieu des années 60, le mouvement de libération des femmes est l'une des grandes affaires politiques des seventies, aboutissant à des avancées notoires. De Rat à Tits et Clits en passant par le torchon brûle. A poil ! Pratiquer librement la sexualité, c'est aussi reprendre possession de son corps. De la culture du corps libre aux plages naturistes, comment toute une classe d'âge s'est retrouvée à poil. Avec Nola Express, Berkeley Barb, Mainmise... Minorités ? On n'appelait pas encore ça le mouvement LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) mais ça n'empêchait rien ! De interview à other scenes, comment les combats des minorités sexuelles ont précédé ceux du mainstream. Chicks ! Maintenant que le sexe est en vente libre, pourquoi ne pas prendre un peu de plaisir ? De vedettes à sex stars system en passant par les pockets de gare : un parti pris résolument masculin. Porno... Presse populaire, sex-shops urbains et cinéma x, comment en est-on arrivé là ? Retour sur les prémices de la pornographie à l'époque où on appelait ça encore du cul. La révolution sexuelle s'est fait récupérer !

05/2012

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Droit

L'émotion et la raison. L'Afrique face à la justice internationale

La justice pénale internationale incarnée par la CPI pourrait n'être que l'avatar judiciarisé d'un droit discriminatoire et injuste, la perpétuation apprêtée de la volonté de domination des puissants de ce monde. Dans une large mesure, les critiques que les Etats africains lui ont adressées se justifient ainsi. Mais le constat n'exonère pas les contempteurs de cette justice. Les logiques bipolaires et simplificatrices trouvent alors leurs limites, comme les critiques africaines elles-mêmes trouvent les leurs. Dans ce débat, les Etats ne sont pas figés dans un statut donné et adoptent des rôles et des postures opportunistes. Ils jouent sur divers registres et un syncrétisme gouverne leur comportement : syncrétisme du pulsionnel et du rationnel, de l'intuitif et du discursif, de l'émotion et de la raison.

06/2020

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Poésie

Poésies. 1934-1943...

"L'homme déconcerte, autant que l'oeuvre. Nul moyen de les inféoder à tel groupe, à tel parti, à tel mouvement. La violence et la grandeur d'un météore surgi d'on ne sait où et qui n'entre dans aucun système solaire. Abrupt au premier contact, mais d'une tendresse qui se révèle peu à peu ; massif, torrentiel, mais d'une extrême finesse. D'un profond pessimisme, mais d'une confiance totale dans les forces de la vie ; obsédé par la souffrance et la misère, mais avide de bonheur et de pureté ; il possède la puissance du primitif et le raffinement du civilisé. Son mépris du jeu mondain de la littérature l'a longtemps privé des suffrages du grand public ; il préférait rester libre, apprécié des seuls connaisseurs. D'une gourmandise universelle, Audiberti s'intéresse à tout ; sa curiosité demeure sans cesse en éveil ; les plus hautes sciences comme les réalités les plus humbles requièrent son attention. Tout fournit prétexte à sa sollicitude. Homme du Midi, natif d'Antibes, il aime le langage ; il le triture et le malaxe avec un plaisir sans mélange. Archaïsmes et néologismes, vocables rares et recherchés, tout lui est bon ; et il ne se prive pas d'innover en matière linguistique. Il soutient un haut grief contre l'habituelle séparation du dire et du faire ; car il veut rétablir la puissance créatrice du langage et, magicien véritable, agir par le langage. Ambition démiurgique dont, le premier, il ressent toute la difficulté" Yves-Alain Favre.

04/1981

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Littérature étrangère

Journal (1939-1943)

Fils de la poétesse Marina Tsvetaeva, Gueorgui Efron, que l'on appelait Murr, est né en Tchécoslovaquie, le 1er février 1925 et a grandi en France jusqu'à l'âge de quatorze ans. En 1937, son père et sa soeur retournent en URSS, suivis en 1939, par Marina et Murr. Après l'arrestation d'Ariadna et de Sergueï Efron, Gueorgui et sa mère restent seuls, contraints de déménager et de vivre des maigres revenus de Tsvetaeva. Au début de la guerre, Marina Tsvetaeva et son fils sont évacués à Elabouga. Submergée par la misère, la solitude et l'incompréhension, elle se suicide le 31 août 1941. Envoyé au front, son fils fut tué au combat le 7 juillet 1944. Murr commence à tenir son Journal dès son arrivée en URSS. Les dernières notes datent d'août 1943, quelques mois avant sa mort. La première partie de ce document plonge dans la réalité soviétique la plus ordinaire et la plus brutale qui soit. Sa force vient de la disproportion entre sa banalité et les grands bouleversements dont il se fait l'écho. Gueorgui Efron ouvre une Fenêtre sur le monde pour se livrer à une observation continue de l'ordinaire soviétique. Il note une foule de pensées et d'émotions, de faits et de détails quotidiens qui évoquent l'atmosphère de Moscou sous la Terreur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La seconde partie s'ouvre sur la terrible année 1941. C'est l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, l'évacuation précipitée en Tatarie, puis le suicide de Tsvetaeva. Murr, devenu orphelin, désormais livré à lui-même, commence une vie errante et incertaine. Le Journal prend alors une autre dimension et devient un témoignage sur la survie. L'obsession de la faim devient le leitmotiv des années 1942-1943, elle ne le quitte jamais. Quelque chose se brise dans la personnalité du jeune homme. Mais le Journal continue de s'écrire. La vie devient plus oppressante, et se trouve suspendue aux ordres arbitraires. La descente aux enfers se fait en temps réel ; le document est saisissant, non par la puissance de l'émotion, mais par l'adhérence matérielle à la situation, face aux horreurs impassibles du quotidien. L'écriture devient un état second. Le cahier s'arrête lorsque son auteur est happé par la guerre, lorsqu'il n'y a plus de papier ni de crayon.

08/2014

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Histoire internationale

Journal (1939-1943)

Rien ne prédisposait le jeune et mondain comte Galeazzo Ciano (1903-1944) à tenir un rôle de premier plan dans les affaires de l'Etat italien, si ce n'est peut-être sa prestance avantageuse et sa conversation brillante. Mais, en 1930, le diplomate en poste à Shanghai épouse Edda, la fille aînée de Benito Mussolini. Désormais, le destin des deux hommes sera indissolublement lié. De responsable de la propagande fasciste, le "héros" de la campagne d'Ethiopie devient en 1936, contre l'avis de la vieille garde qui n'apprécie guère son dilettantisme et ses liens avec l'aristocratie romaine, le nouveau ministre des Affaires étrangères et le numéro deux du régime. Sous son ministère, Ciano tint un journal quasi quotidien des événements, où il relate avec cynisme et sincérité la montée inéluctable de la guerre et la politique hasardeuse suivie par l'Italie. D'abord favorable à un rapprochement avec Hitler, on le voit s'opposer peu à peu, au lendemain de la signature du pacte d'Acier (mai 1939), à la politique pro-germanique agressive de son beau-père. Partisan de la conclusion d'une paix séparée avec les Alliés, puis de la démission du Duce, il est finalement exécuté comme traître en janvier 1944, un an après sa destitution qui conclut le Journal. C'est grâce à son épouse, qui les emporta avec elle, cachés sous sa jupe, dans sa fuite vers la Suisse, que les précieux carnets y furent publiés au lendemain de la guerre. Ce témoignage historique capital sur la Seconde Guerre mondiale, source de première main pour les historiens du fascisme, n'avait jamais été réimprimé en français depuis 1946. Il devient enfin accessible au grand public dans cette nouvelle édition, préfacée, annotée et entièrement révisée par Pierre Milza, professeur émérite à Sciences Po Paris et éminent spécialiste de l'histoire du fascisme (Conversations Hitler-Mussolini, 2013 ; Histoire de l'Italie des origines à nos jours, 2005 ; Mussolini, 1999).

09/2013

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Théâtre

Octobre (1932-1936)

"C'est le moment de faire son théâtre soi-même !" écrit Prévert en 1931. La joyeuse équipe de la rue du Château a quitté domicile ; le compagnonnage surréaliste a vécu ses plus riches heures. Face à la crise et à la misère du prolétariat, contre la corruption des élites et la montée des nationalismes, le temps est à l'action militante. Et c'est sur la scène, au plus près des mouvements prolétaires et de ceux qui les soutiennent, que Prévert donne alors le meilleur de lui-même, avant que le cinéma ne l'occupe plus encore. Les cinq années qui précèdent l'avènement du Front populaire seront, pour Prévert et ses amis, celles du théâtre révolutionnaire, où la bouffonnerie est politique et la farce, féroce dénonciation. Antimilitarisme, anticléricalisme, antiparlementarisme, antifascisme... le ton est plus que radical. Mais l'imagination a sa place et souvent, à la manière poétique de Prévert, la "vie des rêves fait irruption ". Le groupe Octobre est l'une de ces troupes de théâtre amateur fédérées par le parti communiste, constituées dans le prolongement de l'agit-prop soviétique. Le groupe de Prévert, par la force de ses textes et la créativité débridée qui le caractérisent, devient vite le plus en vue du mouvement. Son originalité le conduit même jusqu'à Moscou, au printemps 1933, où la troupe jouera devant Staline - malgré les trotskistes de la bande ! - quelques pièces de son répertoire. Répertoire que Prévert, bien plus tard, reprendra partiellement dans ses recueils poétiques, à l'image de La Bataille de Fontenoy ou de La Pêche à la baleine. Ce recueil rassemble les textes de Prévert écrits pour Octobre : sketches et saynètes, chœurs parlés et chansons ; la plupart sont rares ou inédits. L'actualité des temps troublés qui les virent naître y est partout présente. C'est, au-delà du guignol et de l'épaisseur du trait, Prévert et son époque qui s'y trouvent réunis, à grand bruit. Comme écrira Antonin Artaud à propos d'Octobre, qu'il admirait beaucoup, "l'humour de Jacques Prévert signale que la vie de l'époque est malade".

06/2007