Recherche

André Malraux

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Hôtes de passage

La plus grande partie des textes du tome II du Miroir des Limbes a été publiée, à l'exception des trois premiers chapitres qui forment Hôtes de passage. Le Miroir des Limbes se compose de deux tomes : I Antimémoires ; II La Corde et les Souris qui comprend notamment Hôtes de passage, Les Chênes qu'on abat..., La Tête d'obsidienne, Lazare. Le titre La Corde et les Souris vient de cette légende asiatique : "Alors, l'Empereur Inflexible condamna le Grand Peintre à être pendu. La corde au cou, il ne serait soutenu que par ses deux gros orteils. Lorsqu'il serait fatigué... Il se soutint d'un seul. De l'autre, il dessina des souris sur le sable. Les souris étaient si bien dessinées qu'elles montèrent le long de son corps, rongèrent la corde. Et comme l'Empereur Inflexible avait dit qu'il viendrait quand le Grand Peintre fléchirait, celui-ci partit à petits pas. Il emmena les souris".

10/1975

ActuaLitté

Littérature française

La tête d'Obsidienne

André Malraux regarde les traces que laisse un homme après sa disparition. Cet homme étant Picasso, ses traces sont en partie des oeuvres ; en partie seulement car il y a le souvenir des rencontres. Les conversations, les admirations et jusqu'aux manies du peintre sont revécues et auscultées par l'écrivain. Mais Malraux n'a pas l'habitude d'aller dans un pays sans en épouser les luttes : nous assistons ici de près au combat de l'artiste contre la vieillesse et contre la mort.
Malraux profite ainsi du miroir que lui laisse un aîné pour se demander, avec la force incantatoire de l'angoisse, ce que sa propre création peut contre le néant. Rarement pareilles réflexions ont été aussi aiguës et aussi émouvantes.

03/1974

ActuaLitté

Pléiades

Ecrits sur l'art. Tome 1, Oeuvres complètes 4

Plus de cinquante années d'écriture, ponctuées de livres majeurs, Les Voix du silence en 1951, les trois tomes de La Métamorphose des dieux en 1957, 1974, 1976. Une vision globale de la création artistique, née d'expériences personnelles, fondée sur un savoir dominé (et vertigineux), guidée par des conceptions fortes, le Musée imaginaire, la métamorphose. « Ce n'est pas plus une histoire de l'art que La Condition humaine n'est un reportage sur la Chine », écrit Malraux. Connaître, en effet, n'est pas tout. Malraux ne nous « apprend » pas l'art ; il nous le fait aimer et nous permet d'en faire à notre tour l'expérience. Dans son Musée imaginaire, les ouvres, métamorphosées, échappent à leur époque, deviennent présentes, exercent sur nous tout leur pouvoir. Dans cette sorte de Musée imaginaire de la littérature qu'est la Pléiade, ses Écrits sur l'art, reproduits avec leur illustration, trouvent enfin la place centrale qui leur revient.

10/2004

ActuaLitté

Récits de voyage

La reine de Saba. Une "aventure géographique"

"Le vrai défi que veut relever Malraux est sans doute moins dans l'équipée que dans sa rédaction. Le but principal de l'opération semble avoir été le texte qui la rapporte. L'écriture de Malraux avait tout de suite eu l'art des promptitudes et des brusqueries. Mais, maître en courts-circuits, il admirait aussi les oeuvres qui font vivre une durée. Dans ses dernières insomnies il lira encore des romans policiers avec la même fascination. Ce n'est pas qu'il se rêve feuilletonniste. Il y a au fond de son tempérament une sorte d'obscur atavisme qui le pousse à entreprendre, mais à n'entreprendre que pour déchiffrer et d'autre part à n'exprimer que le vécu. Ne faire que pour dire, ne dire que ce qu'on fait. Sa Reine de Saba tient cette gageure. Oui, il a réussi le tempo d'un récit linéaire. Cette fois-là et jamais plus. Le connaissant on imagine la concentration qu'il a mis à emporter le lecteur dans le temps de sa lecture. Ô singulier langage dont la tâche est de faire ressentir le passage de la durée. De plus, l'aventure a ici une exceptionnelle dimension poétique. Une reine trimillénaire suscite les lueurs de l'histoire et d'autre part le combat de tous les instants de nos deux aviateurs est avec les nuages en plein ciel, avec les brumes errantes, avec les pics imprévus, avec les cartes imprécises ou erronées (ah, il y a un fleuve, mais il est souterrain, etc.) sans compter une autonomie de vol qui ne dépasse pas dix heures. Homère n'a pas le loisir de sommeiller". Jean Grosjean.

05/1993

ActuaLitté

Littérature française (poches)

La voie royale

Au début des années vingt, le jeune archéologue Claude Vannec, en quête d'une rapide fortune, s'est embarqué pour l'Indochine dans l'espoir de découvrir et de revendre quelques-uns des inestimables bas-reliefs ornant les temples de l'antique route royale khmère, aujourd'hui submergée par la jungle. Lorsqu'il rencontre Perken, il est fasciné par cet aventurier de légende au masque de proconsul romain, qui professe un total mépris des valeurs établies et peut-être offre à Claude la préfiguration de son avenir. Ensemble, ils décident d'affronter les périls d'une expédition qui défie toutes les lois. Et lorsque la forêt indochinoise se sera refermée sur eux, dans une lumière glauque d'abîme sous-marin, ils partageront la terreur des bêtes sans nom qui peuplent cet univers antédiluvien et dont la tête émerge à peine d'un sol spongieux et décomposé. Mais surtout, une fois parvenus chargés de leur butin en territoire insoumis ils découvriront, en retrouvant l'un des leurs prisonnier des tribus Moïs, l'horreur de l'inhumain, cette " épouvante de l'homme abandonné parmi des fous qui font bouger ". Roman d'aventure, partiellement autobiographique, La Voie royale est aussi une réflexion passionnée sur la mort et sur les vains défis que l'homme lui oppose. Préface, notes et commentaires de Christiane Moatti.

07/1998

ActuaLitté

Histoire de France

Vie de Napoléon par lui-même

On lit ce livre avec un plaisir assez unique. Il peut tour à tour réjouir et indigner n'importe qui. Les étrangetés y sont convaincantes, les textes connus y paraissent neufs. La durée y est non pas fiévreuse, mais infatigable. À tout instant, sans un temps mort, on change de lieu, de sujet, d'interlocuteur. Malraux fait revivre la célèbre vivacité napoléonienne, Napoléon se prête merveilleusement à un film malrucien. Alors paraissent au grand jour toutes nos contradictions innées. Le rassembleur est un individualiste, Une révolution qu'on sauve est tuée et une révolution qui se suicide se propage. Napoléon a des modesties provocantes et des hauteurs ubuesques. Sa lucidité surprend et ses inconsciences n'étonnent pas moins. Sa promptitude légendaire n'est pas exempte de bévues. Il touche à tout avec un bonheur déconcertant et de sinistres lacunes. Une réussite de rêve aboutit à une chute qui fait songer mais qui nimbera l'épreuve. Malraux a cru n'avoir qu'ausculté son héros à travers les textes qui en émanent, au point de n'avoir ni signé ni présenté son montage. Mais le découpage des phrases, leur isolement ou leur regroupement, leur transposition, leur distribution selon l'irréversible chronologie d'une vie, et aussi, bien sûr, les omissions font un Napoléon plus vrai que nature. Oui, on reconnaît Napoléon à ce style dont l'aplomb, qui tient de César et de Saint-Just, voile l'accent corse et les louvoiements du destin. Mais cette exploration de la vie humaine par un art de brusqueries éclatantes porte bien la griffe d'André Malraux.

09/1998

ActuaLitté

Littérature française

"Non". Fragments d'un roman sur la Résistance

Au tournant des années 1970, Malraux renoue avec l'aventure du roman. Il entreprend de mettre à exécution un projet de l'après-guerre, un grand livre sur la Résistance. À son habitude, Malraux rédige de manière discontinue un certain nombre de scènes et prend des notes destinées à les lier en une histoire. C'est ce travail préparatoire, inédit, qui a été ici mis en forme et en lumière. Pour le titre, André Malraux pense alors à «Non», un monosyllabe qui résume à lui seul l'esprit de la Résistance. Le moment où Malraux commence à écrire est marqué par la fin d'une période d'héroïsation qui prévalait depuis la guerre. Il a beau savoir que la Résistance n'a été le fait que d'une minorité de Français, il souffre de voir toute l'attention portée sur la passivité des autres, au détriment des hommes du NON. Plusieurs occasions ont alors redonné une actualité à ses souvenirs de guerre, la plus notable étant, en décembre 1964, l'oraison funèbre de Jean Moulin. Nous la proposons en appendice avec l'ensemble de ses discours et messages sur la Résistance, dont certains passages font directement écho aux fragments de "Non". Mais à l'époque où il prononce les derniers de ces discours, André Malraux a peut-être déjà renoncé à poursuivre la rédaction du roman. En effet, l'attraction de l'écriture mémorielle - ses Antimémoires -, pour laquelle il invente alors une poétique nouvelle, l'emporte sur la fiction. Si les ébauches de «Non» comportent de beaux morceaux, ils ne lui semblent pas à la hauteur de L'Espoir, passé l'enthousiasme des commencements. De ce projet abandonné, ce volume permet de sauver de grandes scènes - l'assaut d'un char par un fantassin ou un dialogue métaphysique entre un abbé et un soldat ethnologue - et de faire résonner encore et toujours le Non d'André Malraux, alias colonel Berger.

04/2013

ActuaLitté

Littérature française

Les conquérants

Quand ce livre paraît, en 1928, on s'interroge : est-ce un roman ? un reportage ? un document historique ? un livre important, qui d'emblée, après la Tentation de l'Occident, place le jeune Malraux parmi les plus grands. 1925 : nous sommes en pleine révolution chinoise. Garine et Borodine, exaltés, rongés par l'Asie, réalisent l'œuvre qu'avaient rêvée les grands empereurs. Leurs énergies s'affrontent, se renforcent, et parviennent à galvaniser une masse amorphe, à briser enfin l'étreinte de l'Europe. Entourés d'espions, usant tour à tour de la terreur et de la ruse, ils modèlent l'argile jaune pour la révolution, impitoyables et farouches, sans scrupules : conquérants. Dans une atmosphère de roman policier et de drame classique, la révolution chinoise répand ses cendres et la liberté...

09/1996

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 2

Les Ouvres complètes de Malraux seront présentées en six tomes distribués de la façon suivante : les deux premiers volumes sont consacrés aux ouvres de fiction ; le tome III au Miroir des limbes ; le tome IV rassemblera les essais littéraires et les deux derniers volumes procureront tous les textes esthétiques. Cette édition révélera un Malraux inconnu. La part de textes publiés en revues, introuvables, et - plus encore - la publication d'ouvres inédites - dont deux romans - donneront, s'il se peut, à cet homme « si ondoyant et si divers » (ainsi que l'eût écrit Montaigne), d'autres visages encore : mais, au « dernier jour, entre des myriades de ressuscités, écrit Jean Grosjean dans sa préface, je le reconnaîtrai à son sourire de faux enfant candide et pas dupe, à sa chaleureuse et maladroite fraternité de solitaire pareille à cette connivence profonde et gênée que les ermites entretiennent avec les chardons de leur désert ». Et encore : « Sa célébrité aura beau grandir, elle ne le fera pas tellement connaître. Son charme lui venait d'avoir tourné le dos aux puérilités sans croire aux mûrissements. Ce fut sa force et sa faiblesse d'avoir triomphé de l'enfance sans succomber à aucune maturation. »

11/2000

ActuaLitté

Littérature française (poches)

LA TENTATION DE L'OCCIDENT

Qu'apporte aux chinois lettrés imprégnés d'une culture et d'une sagesse millénaires la culture européenne si jeune par rapport à la leur ? Quelle tentation leur offre-t-elle ? Par le truchement d'un échange de lettres entre un Européen, A.D., séjournant en Extrême Orient, et un Chinois voyageant en Europe, Ling , André Malraux compare la dynamique européenne à la pensée chinoise. Dans cet essai, André Malraux, fort de sa jeune expérience d'orientaliste, analyse avec maestria l'homme d'Europe et le destin qu'il se prépare.

12/1996

ActuaLitté

Histoire de France

Carnet du Front populaire 1935-1936

Ces carnets totalement inédits ont été tenus par André Malraux des tout premiers jours de la naissance du Front populaire jusqu'à son accession au pouvoir, qui coïncide avec les prémices de la guerre d'Espagne. Ces notes devaient fournir la matière d'un roman sur le Front populaire, projet que Malraux abandonnera pour se consacrer à la rédaction de L'Espoir. A cette époque-là, Malraux est partout : à Moscou où il prend la parole sur la place Rouge, à Paris, dans les meetings électoraux sous les préaux d'école... A travers ses notes, on revit les événements, des plus spectaculaires aux plus ténus, on ressent la vibration de l'instant, la beauté du moment. Qu'il s'agisse de la poésie des mises en scène qui président aux grands rassemblements populaires, de la cocasserie de certains détails, ou de réflexions d'ordre personnel, voire intime, c'est toute une époque, et tout Malraux, qui revivent dans ces pages. L'ouvrage est complété par une lettre inédite de Malraux et par un hommage à Léo Lagrange. Il est illustré d'intéressantes photographies d'époque.

03/2006

ActuaLitté

Récits de voyage

Carnet d'URSS. 1934

"Sait-on ce qu'on note en voyage ? des chocs utiles, les inspirations du moment, et le plus important, on croit s'en souvenir sans avoir à l'écrire. Quelques mots suffiraient à l'écrivain pour ressusciter l'épisode : le lecteur ne peut qu'y rêver. De plus, noter, comme prendre des photos, ennuie certains. Malraux n'est pas photographe. Alors, pourquoi l'anecdote ? Parce qu'elle attend qu'on lui donne un sens, qu'on la replonge dans l'eau profonde qui fait la littérature. Parce qu'elle est, dans les mémoires, ce qui ressemble le plus au roman, et que Malraux a un instant espéré être le romancier de la Russie, l'admirateur de Dostoïevski devenu son imitateur. Le roman que Malraux cherche à écrire, pourtant, il ne l'écrira pas. Il aura de plus en plus de peine à inventer une fiction : par une sorte de court-circuit, son imagination marche comme sa mémoire, et sa mémoire comme son imagination". Jean-Yves Tadié.

04/2007

ActuaLitté

Critique littéraire

L'homme précaire et la littérature

L'Homme précaire est à la littérature ce que La Métamorphose des dieux est aux beaux-arts. Malraux propose d'appliquer à la littérature la périodisation de l'histoire de l'art qu'il avait dégagée pour renouveler notre expérience des oeuvres : une première période de figuration d'un surnaturel invisible, objet de prière et de dévotion ; une deuxième, à partir de la Renaissance, au cours de laquelle l'art visait à représenter le monde réel, pour s'approcher toujours plus de l'illusion ; mais plus cette illusion était poussée, plus elle occultait l'acte créateur, qui, dans un troisième temps et grâce à la rupture initiée par Manet, devint désormais l'essentiel. Appliquée à la littérature, cette tripartition en bouleverse notre conception. La fiction est la notion pivot qui permet de distinguer respectivement les trois moments. Elle est, pour chacun d'entre nous, une expérience majeure : parce qu'elle nous fait vivre par procuration une vie, c'est-à-dire un temps autre que le nôtre, elle porte plus loin qu'un simple divertissement.

03/2014

ActuaLitté

Littérature française

Lazare. Le miroir des limbes

"Ce qui me fascine dans mon aventure, c'est la marche sur le mur entre la vie et les grandes profondeurs annonciatrices de la mort. C'est aussi le souvenir de ces profondeurs. "Les réanimés ne se souviennent de rien" (de rien, mais de conversations entre les médecins ! ). La rencontre avec la part de l'homme qui marche, geint ou hurle quand la conscience n'est pas là. J'ai été conscient de ne plus savoir où j'étais -, d'avoir perdu la terre. Pas d'autre douleur que celle des autres, qui bat confusément cette chambre blanche où veille la petite lampe de la nuit comme, dans ma chambre de Bombay, la rumeur de l'Océan battait la grève. Je suis lucide, d'une lucidité limitée au ressassement d'une terre de nulle part, à la stupéfaction devant cet état ignoré. Ce qui s'est passé n'a rien de commun avec ce que j'appelais mourir". En 1972, André Malraux, "atteint d'une maladie du sommeil", est hospitalisé à la Salpêtrière. De cette expérience va naître Lazare, un de ses plus beaux livres, celui qu'il choisit pour clore le cycle du Miroir des limbes.

10/1974

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1

Les Ouvres complètes de Malraux seront présentées en six tomes distribués de la façon suivante : les deux premiers volumes sont consacrés aux ouvres de fiction ; le tome III au Miroir des limbes ; le tome IV rassemblera les essais littéraires et les deux derniers volumes procureront tous les textes esthétiques. Cette édition révélera un Malraux inconnu. La part de textes publiés en revues, introuvables, et - plus encore - la publication d'ouvres inédites - dont deux romans - donneront, s'il se peut, à cet homme « si ondoyant et si divers » (ainsi que l'eût écrit Montaigne), d'autres visages encore : mais, au « dernier jour, entre des myriades de ressuscités, écrit Jean Grosjean dans sa préface, je le reconnaîtrai à son sourire de faux enfant candide et pas dupe, à sa chaleureuse et maladroite fraternité de solitaire pareille à cette connivence profonde et gênée que les ermites entretiennent avec les chardons de leur désert ». Et encore : « Sa célébrité aura beau grandir, elle ne le fera pas tellement connaître. Son charme lui venait d'avoir tourné le dos aux puérilités sans croire aux mûrissements. Ce fut sa force et sa faiblesse d'avoir triomphé de l'enfance sans succomber à aucune maturation. »

11/1996

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Le Miroir des limbes Tome 1 : Antimémoires

Un sous-officier me fit signe de sortir ; la cour était pleine de soldats. Je pouvais faire quelques pas. Il me tourna vers le mur, les mains appuyées sur les pierres au-dessus de ma tête. J'entendis un commandement : " Archtung ", je me retournai : j'étais en face d'un peloton d'exécution. Le miroir des Limbes : I. Antimémoires. II. La corde et les souris.

01/1972

ActuaLitté

Littérature française

LE TRIANGLE NOIR. Laclos, Goya, Saint-Just

"En trente ans, le hasard et l'amitié m'ont fait étudier trois figures qui jettent leurs lumières divergentes sur la plus obscure crise de l'individu que l'Europe ait connue avant celle qui s'impose à nous. Laclos ne fait que poser le problème. Comme devant tant d'oeuvres de notre temps pas seulement littéraires, le lecteur des Liaisons eût pu dire : "Ça ne peut pas durer ainsi". C'est ce que répond Goya, en faisant de la condition humaine l'objet d'une accusation fondamentale, à laquelle il refuse de répondre par une transcendance ; c'est ce que répond Saint-Just, en faisant appel à la quasi-transcendance qu'est à ses yeux la Nation. Et après tant d'événements, tant de morts, tant d'espoirs, nous nous retrouvons en face de ce que Goya et Saint-Just répondaient à Laclos. Derrière Saint-Just, il semble que se lève l'ombre de Napoléon. Nous verrons comment. Devant Goya, s'étend l'ombre de Sade. Il y a un XVIIIe siècle qui va des grands Anglais et des grands Français à Napoléon ; et une fin de siècle à demi clandestine, qui annonce peut-être notre temps, et met l'homme en question, au moment où la Révolution française apporte la plus véhémente affirmation de l'individu". André Malraux.

05/1997

ActuaLitté

Littérature française

Les chênes qu'on abat...

"André Malraux va revoir le général de Gaulle retiré à Colombey. Pareilles rencontres ne sont pas fréquentes dans les siècles : Napoléon ne dictait qu'à des secrétaires tandis que Chateaubriand ne visitait que Charles X. Ici nous avons face à face un homme qui a pesé sur l'Histoire et un écrivain qui, maître de son art, nous rapporte leur dialogue. C'est un texte qui a peu de précédents car Voltaire a oublié la conversation de Frédéric comme Diderot celle de Catherine II. On sait combien Malraux met d'acuité à questionner le destin mais soupçonnait-on comment, dételé de ses tâches, de Gaulle s'interrogeait ? L'action passée ou la neige d'aujourd'hui, les souvenirs de Staline ou la figure de saint Bernard, tout est prétexte à réflexion. Ces pages, plus qu'aucune confidence, éclairent de Gaulle de l'intérieur. Nous apercevons les pentes de son esprit et de son âme telles qu'il les a laissé voir à son ami en s'avançant vers a fin."Jean Grosjean.

03/1971

ActuaLitté

Pléiades

La condition humaine. Et autres écrits

Ce volume donne à voir toutes les facettes de l'oeuvre de Malraux. Le romancier y côtoie l'essayiste, le penseur de tous les arts - cinéma, peinture, sculpture, littérature - et du Musée imaginaire, l'(anti-)mémorialiste, et l'orateur dont la voix retentit dans "la nuit de décembre à Paris, avec des étoiles glacées au-dessus de la découpure des cheminées de Daumier", pour accompagner Jean Moulin au Panthéon. Cette voix en apparence officielle a parfois couvert celle de l'écrivain. L'une et l'autre sont pourtant au service d'une même réflexion sur la condition de l'homme. Le titre du roman de 1933, La Condition humaine, pourrait être celui de l'oeuvre tout entière. Au tragique de l'Histoire, qui fait la toile de fond des romans et, aussi bien, celle des écrits mémoriels, répondent toujours, chez Malraux, des scènes de fraternité, parmi les plus fortes que l'on ait jamais écrites. A la pensée de la mort succède la grâce fugitive d'un pur étonnement de vivre. Au monde tel qu'il est s'oppose la création artistique, qui ne transcrit pas le réel, mais rivalise avec lui. Partout, cette "avidité d'absolu" que Malraux avait perçue chez Goya. Partout aussi, cette touche de farfelu grâce à laquelle l'écrivain, sa vie durant, a entendu faire contrepoids à l'Histoire et saper l'illusion d'un monde en ordre. "Me croyez-vous mort ?" lui écrivait Picasso, que l'on avait oublié d'inviter à une exposition de ses propres oeuvres. "Me croyez-vous ministre ?" lui répondit Malraux. Malraux, le croyez-vous ministre ? Il l'a été, et non des moindres, dans une fidélité souvent mal comprise à ses engagements de toujours. Mais il fut avant tout un écrivain. Quarante ans après sa mort, où en sommes-nous avec Malraux écrivain ? Ce volume est l'une des réponses possibles à cette question. Il propose une traversée de tout l'univers des formes explorées par Malraux, la (re)découverte d'ouvrages et de textes majeurs, inégalement célèbres, et l'occasion de percevoir la profonde unité d'une oeuvre qui formulait, au siècle dernier, toutes les interrogations qui agitent notre temps et nos vies.

09/2016

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres choisies. 1920-1976

Lorsqu'on croit tout connaître d'un auteur, il manque encore sa vie intime, dont les lettres apportent la trace. On trouvera ici un autre Malraux, simple, drôle, ami fidèle, tantôt lyrique, tantôt farfelu. Et puis, un réseau d'amis qui s'appelaient Gide, Martin du Gard, Raymond Aron, Max Jacob, Louis Guilloux. Et la présence de l'histoire, quand il s'agit du général de Gaulle et d'Indira Gandhi. On entre ainsi, à travers ces lettres pour la première fois livrées aux lecteurs, à l'intérieur d'un des plus grands cerveaux de notre époque et on lit une oeuvre dans l'oeuvre, où il est de nouveau question du roman, de l'art et de la vie.

11/2016

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 3

Les Ouvres complètes de Malraux seront présentées en six tomes distribués de la façon suivante : les deux premiers volumes sont consacrés aux ouvres de fiction ; le tome III au Miroir des limbes ; le tome IV rassemblera les essais littéraires et les deux derniers volumes procureront tous les textes esthétiques. Cette édition révélera un Malraux inconnu. La part de textes publiés en revues, introuvables, et - plus encore - la publication d'ouvres inédites - dont deux romans - donneront, s'il se peut, à cet homme « si ondoyant et si divers » (ainsi que l'eût écrit Montaigne), d'autres visages encore : mais, au « dernier jour, entre des myriades de ressuscités, écrit Jean Grosjean dans sa préface, je le reconnaîtrai à son sourire de faux enfant candide et pas dupe, à sa chaleureuse et maladroite fraternité de solitaire pareille à cette connivence profonde et gênée que les ermites entretiennent avec les chardons de leur désert ». Et encore : « Sa célébrité aura beau grandir, elle ne le fera pas tellement connaître. Son charme lui venait d'avoir tourné le dos aux puérilités sans croire aux mûrissements. Ce fut sa force et sa faiblesse d'avoir triomphé de l'enfance sans succomber à aucune maturation. »

05/2005

ActuaLitté

Littérature française (poches)

L'espoir

Le pilote continuait son cercle, reprenait l'Alcazar à la tangente ; la bombe était tombée au milieu de la cour. Les obus de l'Alcazar suivaient l'avion, qui repassa, lança la seconde grosse bombe, repartit, s'approcha de nouveau. La main de nouveau dressée de Marcelino ne s'abaissa pas : dans la cour, des draps blancs venaient d'être étendus en toute hâte : l'Alcazar se rendait. Jaime et Pol boxaient de jubilation. Tout l'équipage trépignait dans la carlingue. Au ras des nuages apparut la chasse ennemie. La guerre d'Espagne vue par Malraux, qui a réalisé aussi, d'après L'Espoir, un des plus grands films de l'histoire du cinéma.

06/2009

ActuaLitté

Sociologie

La condition humaine. Le meilleur du Prix Goncourt

Une collection prestigieuse proposant de relire les plus grands auteurs français ayant reçu le Prix Goncourt depuis 1903 (date de sa création)La condition humaine d'André Malraux comme deuxième des 40 volumes sélectionnés par Le Figaro et l'Académie Goncourt, vendu 12, 90 ? . Plan média radio, print, digital, massif

04/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Malraux et le samouraï

Récit d'une fraternité nouée d'abord dans le berceau des lettres. Kiyoshi Komatsu-André Malraux? : deux destinées qui s'entrecroisent et tissent au fil de leur amitié une oeuvre littéraire en miroir. Malraux rêve du Japon des Samourais, Kiyoshi de la Bohême parisienne. Kiyoshi traduit les oeuvres de Malraux dans les revues japonaises avant-gardistes, Malraux crée le personnage de Kyo dans sa Condition humaine. L'un suivra le Général de Gaulle, l'autre cotoyera le futur Hô Chi Minh. Du 20 février 1931, date de leur première rencontre, dans le bureau de Malraux à la NRF, à la mort de Kiyoshi le 5 juin 1962, ce récit fait la lumière sur celui qui était l'ombre japonaise du "?vieil Enchanteur?".

10/2019

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Malraux et le Bangladesh

Septembre 1971. Voici cinquante ans, André Malraux s'engageait pour l'indépendance du Bangladesh, dont le peuple et les intellectuels étaient victimes de la répression du Pakistan, auquel ils étaient rattachés depuis la partition du sous-continent indien en 1947. L'écrivain, ancien ministre des Affaires culturelles du général de Gaulle, était-il vraiment prêt, à presque soixante-dix ans, à prendre le commandement d'une brigade de volontaires internationnaux, comme il le dit et l'écrivit à la suite de son "Appel pour le Bengladesh" ? Devant les millions de victimes et réfugiés, le gouvernement provisoire du Bangladesh, installé à Calcutta, avait interpellé la communauté politique et intellectuelle internationale avec le soutien indien. André Malraux, personnellement approché, fut l'un des rares intellectuels français qui répondirent à cet appel au secours ; sa fascination pour l'Inde et la figure de Gandhi l'y rendit sans nul doute plus sensible. Il s'attira ainsi l'admiration de jeunes intellectuels, parmi lesquels Bernard-Henri Lévy, et suscita l'engagement, entre septembre et décembre 1971, de nombreux volontaires. Du 22 au 24 avril 1973, Malraux accomplit au Bangladesh, devenu indépendant à la suite de l'intervention armée de l'Inde, un voyage triomphal, où il fut reçu comme un chef d'Etat. Michaël de Saint Cheron, qui découvrit, fasciné, Malraux à travers le documentaire télévisé sur son voyage de la reconnaissance (réalisé par Philippe Halphen), diffusé le 6 juillet 1973, révèle ici les pièces du dossier restées enfouies durant cinquante ans, et montre comment le Bangladesh occupa une place tout à fait insoupçonnée dans la vie d'André Malraux au cours des années 1971-1974.

11/2021

ActuaLitté

Critique

Malraux et l'art

La pensée esthétique de Malraux est confrontée à Focillon sur la vie des formes, à Jung sur la psychologie des profondeurs, à Picasso sur le refus des apparences et le concept de métamorphose. L'image esthétique dans L'Espoir est l'objet d'une démonstration qui dévoile la pluralité de son usage.

10/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Malraux, mémoire et métamorphose

" Quels livres valent la peine d'être écrits, hormis les Mémoires ? " écrivait Malraux dès 1928. En dépit de ce que laissait présager ce geste de reconnaissance à l'égard d'un genre vieux de plus de cinq siècles - rien de moins que Le Miroir des limbes, composé des Antimémoires, puis de La Corde et les Souris -, la dimension mémoriale a sans doute été, de toute l'oeuvre d'André Malraux, si ce n'est la moins fréquentée, sûrement la moins explorée. L'étude que lui consacre aujourd'hui Jean-Louis Jeannelle ouvre les chemins de cette " odyssée de la mémoire", depuis le simple journal de bord jusqu'à l' " antipacte mémorial". L'auteur montre l'origine, la logique et la chronologie d'une composition très éclatée que le lecteur a, sans cela, du mal à percevoir. C'est là l'originalité profonde d'une démarche qui consiste à mettre en lumière la réflexion théorique sur un genre hérité d'une lignée apparue avec Commynes et à établir entre les Antimémoires de Malraux et les Mémoires de quelques autres - du général de Gaulle à Simone de Beauvoir -, ou encore entre Malraux et un auteur hanté par la mémoire comme Péguy, l'un de ces "dialogues au sommet" dont Malraux lui-même était coutumier. Livre en abyme, livre en rebonds, livre en facettes, livre en éclats: tout ce jeu de mémoire et de contre-mémoire constitue la meilleure des introductions à ce thème omniprésent dans toute l'œuvre d'André Malraux : la métamorphose.

03/2006

ActuaLitté

Littérature française

André

Au début des années 1830, dans le Berry, André de Morand, jeune homme au caractère doux et craintif, fils d'un châtelain autoritaire et borné, s'éprend d'une jeune ouvrière en fleurs artificielles, Geneviève. D'un tempérament également doux et vertueux, Geneviève est néanmoins pragmatique et intelligente, et vit en marge de la société des grisettes de la ville. Leur amour, d'abord placé sous le signe du secret, est bientôt rendu impossible par le père d'André, qui rejette Geneviève et renie son fils. D'apparence simple, l'intrigue d'André déjoue les stéréotypes du roman sentimental. En faisant d'André un personnage faible et indécis, et en lui opposant une Geneviève incarnant l'Artiste authentique, George Sand déploie dans ce roman tout en sensibilité les grands sujets qui feront son oeuvre : l'éducation, l'égalité sociale, et l'égalité entre les sexes. Préface, notes et dossier de Marie Baudry.

03/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Malraux. Apocalypse de la fraternité

Malraux a été un témoin capital du XXe siècle. La fraternité est au coeur de son oeuvre et de sa pensée. Ni philosophe, ni théoricien, encore moins doctrinaire, la fraternité n'est pas une abstraction sentimentale mais une expérience incarnée et une valeur qui témoigne contre le Mal - à défaut de le vaincre. Malraux n'a cessé d'arpenter la région cruciale de l'âme, où le Mal absolu s'oppose à la fraternité. De l'Indochine des années vingt à l'intellectuel engagé contre le fascisme, de la guerre d'Espagne à la découverte du légendaire national qu'incarnèrent à ses yeux la Résistance et le gaullisme, à travers son oeuvre et ses combats, Malraux a approfondi le sens d'une fraternité affrontée à l'humiliation et au Destin. Il en a cherché les domaines électifs que constituèrent les mythes, l'art, la culture et les religions. Le présent essai s'attache à restituer et à éclairer la place centrale de la valeur de la fraternité dans l'oeuvre de Malraux et à en révéler (le sens premier d'apocalypse) les implications politiques et philosophiques.

06/2018

ActuaLitté

Beaux arts

Malraux & Picasso. Une relation manquée

Avec celle de Charles de Gaulle, la figure de Pablo Picasso (1891-1973) domine le second volume des Antimémoires d'André Malraux. Pourtant le romancier et le peintre ne se sont guère fréquentés. Un peu avant et pendant la guerre, plus du tout ensuite. De la part de l'écrivain du XXe siècle qui s'est le plus intéressé à l'art et de l'artiste qui révolutionna la peinture moderne, on aurait pu s'attendre à de tout autres liens. Il n'en a rien été. Que s'est-il passé ? Et pourquoi Malraux n'écrit-il sur Picasso qu'après la mort de l'artiste ? En répondant à ces questions, guère abordées jusqu'à présent, ce livre éclaire d'une manière nouvelle un chapitre essentiel de l'aventure artistique et littéraire du XXe siècle.

06/2013