Recherche

Édélestand Duméril

Extraits

ActuaLitté

Philosophie

Michel Foucault

A sa parution en 1989, cinq ans après la mort de Foucault, cette biographie fut internationalement saluée comme un événement. Explorant les archives inédites, Didier Eribon y restituait magistralement les mille visages, connus et inconnus, d'un philosophe dont toute l'oeuvre peut se lire comme une insurrection contre la violence des normes et de la normalité. Captant la singularité d'un homme énigmatique et d'une pensée passionnément critique, il la réinscrivait dans ses différentes époques et dans ses multiples dimensions - philosophique, politique, sexuelle... - pour proposer une vaste fresque de la vie intellectuelle française de la deuxième moitié du XXe siècle. Cette nouvelle édition, entièrement remaniée, est largement augmentée de nombreux éléments concernant les relations - positives ou négatives - de Foucault avec Georges Dumézil, Louis Althusser, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, ou encore Simone de Beauvoir... Elle revient également sur les rapports de Foucault à la sexualité ou aux drogues. Qu'est-ce qu'une existence philosophique? Comment un geste théorique s'ancre-t-il dans l'expérience vécue? Telles sont les questions que cet ouvrage entend à nouveau poser, afin de rendre au geste foucaldien et à son héritage leur radicalité.

02/2011

ActuaLitté

Littérature française

L'éternité fragile tome 5 : Les gardiens du secret. Mémoires intimes

" Ma vie est un songe qui passe à travers moi " : tel pourrait être le credo de Marcel Schneider dans ce cinquième volume ajouté à son entreprise de mémoire, L'Eternité fragile. Ce rescapé d'un monde englouti aura en effet toujours préféré sa liberté intérieure, celle du rêve, aux contraintes de la vie réelle. Le germaniste pessimiste cite volontiers Goethe : " L'ère du beau est révolue " Alors ? Autant plonger dans les événements du passé, de la guerre de 1914 à l'avant-scène des théâtres où virevoltait Nijinski. Autobiographe pudique, Marcel Schneider consacre des pages d'admiration à Georges Dumézil, André Pieyre de Mandiargues, Jean Cocteau. En lecteur érudit, il épingle le snobisme de Proust, l'imaginaire de Gabriele D'Annunzio, il commente les leçons d'insolence d'un après-guerre qui n'était pas du côté de Jean-Paul Sartre. En esthète, il frémit encore au souvenir de Joséphine Baker, Noureïev, Roland Petit, Ida Rubinstein. La danse n'est-elle pas la métaphore d'une beauté qui toujours s'échappe ? Les Gardiens du secret veillent sur un siècle de ténèbres où Marcel Schneider nous guide d'un pas vif.

02/2001

ActuaLitté

Economie

Une esquisse de traitement du chômage et du déclin français

L'Economie française fonctionne-telle bien ? Le niveau de chômage français est-il acceptable ? La France garde-elle son rang parmi les nations ? - NON. Le présent essai cherche à établir la réalité, à en rechercher les causes, à dénoncer les dérives que subit la France et de proposer une solution de régression du chômage. Le principe proposé a fonctionné dans d'autres nations, et la méthode particulière a été éprouvée dans des entreprises, a la satisfaction des des partenaires sociaux. Les travaux de Georges Dumézil sont évoqués. Ils ont déterminé trois fonctions dans nos sociétés occidentales Noblesse, Clergé et Tiers Etat, autrement dit, d'une manière moderne : Politique, Culturelle, Economique. Des pages d'histoire de quelques nations, éclairées sous ce prisme trifonctionnel, déterminent les conditions principales du bien vivre ou du mal être du plus grand nombre. Puis des pages de notre histoire récente et ainsi tenter, de la même manière, de dégager les causes du déclin économique français avéré. Rappel est fait de quelques principes élémentaires, mais fondamentaux de microéconomie. Des solutions sont proposées dans le chapitre "Que faire ? " dont la principale est exposée en détail. Enfin, les écueils à rencontrer lors de la mise en place.

11/2016

ActuaLitté

Sciences historiques

La guerre au XXe siècle

A l'heure des commémorations des deux guerres mondiales en 2014 et 2015, un retour s'opère sur ce qu'a pu être la guerre au XXe siècle. Premier titre d'une nouvelle collaboration entre Doc' en Poche et La Documentation photographique (DP) dans la série " Regard d'expert ", La guerre au XXe siècle rassemble quatre " points sur " de la DP, mis à jour si nécessaire, et propose une analyse et une typologie des différents types de conflits du XXe siècle. " L'expérience des combattants " de Stéphane Audoin- Rouzeau et " L'expérience des civils " d'Anne Duménil présentent dans une première partie une approche anthropologique de la guerre : comment les combattants et les civils ont-ils affronté ces conflits, et particulièrement les deux guerres mondiales qui sont des " guerres totales " ? Dans une seconde partie, d'autres exemples de guerres du XXe siècle sont présentés : " La guerre froide " de Pierre Grosser et ses guerres chaudes (Corée, Vietnam...) et " La guerre d'Algérie " de Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault, un exemple de guerre de décolonisation. Les meilleurs spécialistes d'histoire contemporaine nous guident dans ce parcours à travers le XXe siècle.

03/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Tristan et Iseut et Wîs et Râmîn. Origines indo-européennes de deux romans médiévaux

Il y a presque deux siècles que l'analogie et les traits convergents qui existent entre le roman de Tristan et Iseut (XIIe siècle) et Wîs et Râmîn (XIe siècle), portent des hypothèses fort discutées pour les spécialistes de la littérature comparée. Puisque le sujet du roman persan s'est inspiré d'une oeuvre pehlevie datant de l'époque parthe, cette recherche pour découvrir l'énigme d'une transmission ou d'un emprunt, en se focalisant sur l'origine iranienne de certains thèmes et motifs du roman de Tristan, a retracé la migration d'un rameau des peuples iraniens en Europe jusqu'en France. Ce peuple que la mémoire historique connaît sous le nom des Alains était l'un des descendants des Scythes qui étaient eux-mêmes les frères nomades des Parthes. Les Scythes sont, selon Georges Dumézil, les ultimes descendants des "Iraniens d'Europe" et les frères européens des Iraniens d'Asie. Alors pour mieux élucider le mystère d'un avant-texte chez Gorgâni, et de l'estoire à laquelle les auteurs du Tristan se réfèrent, ce travail a examiné non seulement les légendes celtiques mais aussi celles des Alains conservées dans Les Légendes sur les Nartes afin de les comparer avec certains épisodes des deux romans à étudier.

06/2014

ActuaLitté

Philosophie

Le gouvernement de soi et des autres. Tome 2, Le courage de la vérité - Cours au Collège de France (1983-1984)

Le cours intitulé " Le courage de la vérité " est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate, que Foucault, avec Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du " dire-vrai " en politique, afin d'établir , pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles.

01/2009

ActuaLitté

Ethnologie

Le goût de l'homme

Pierre Clastres et les Indiens Guayakis, qui mangent leurs morts et connaissent donc le vrai goût de l'homme ; Marcel Griaule qui croit rencontrer Hésiode en Afrique, et cueillir le récit des origines sur les lèvres d'un vieillard aveugle ; Georges Dumézil et les peuples de l'Antiquité, dont les histoires et les croyances sont parvenues jusqu'à nous grâce aux textes, comme dans une migration des âmes qui aurait laissé des traces ; l'Ethiopie enfin, qui a gardé de son histoire des archives qui sont parmi les plus vieilles de l'humanité : ces expériences sont l'occasion de revisiter le musée de l'homme dont chacun d'entre nous est le fondateur et le gardien, mêlant ses souvenirs personnels à ceux des voyageurs et des peuples disparus, à la merci d'une mémoire qui refait sans cesse l'inventaire... Un musée où les morts se mettent à parler, où les vivants échangent leurs rôles et leurs masques, redisent les anciennes légendes en les interprétant, relancent l'imaginaire en s'inventant des origines, comme de vieux enfants parfois trop crédules. Ce qui permet de vérifier qu'il existe une autre communauté que celle du sol ou du sens — la communauté des hommes qui se souviennent des mêmes récits.

02/2019

ActuaLitté

Littérature étrangère

Fragments d'un Journal. Volume 3, 1979-1985

«Passent les jours et passent aussi, malheureusement, les derniers mois qui me sont donnés...», écrivait Mircea Eliade, quelques mois avant de disparaître, dans ce Journal publié aujourd'hui en traduction française. Comme dans les deux volumes précédents et dans ses Mémoires, on retrouve ici ce quotidien de la vie qui en fait une sorte de roman, parfois plus attachant que des ouvres de pure fiction. D'abord le travail et encore le travail ; des notes en marge de diverses lectures et des réflexions qui ouvrent souvent de nouveaux champs d'investigation intellectuelle ; quelques rêves, avec l'interprétation que peut, prudemment, en donner un esprit aussi éclairé qu'Eliade ; des rencontres, des entretiens enrichissants, avec, par exemple, Saul Bellow, Cioran, Henry Corbin, Georges Dumézil, Eugène Ionesco, Giuseppe Tucci ; des jugements sur lui-même et sur son oeuvre, littéraire et philosophique ; des voyages : la Belgique, les Etats-Unis, son cher Paris, l'Italie... Mais ce dernier volume est aussi et peut-être surtout la description poignante du combat d'un homme contre l'âge et la maladie : «Je ne m'attendais pas à cette ultime «épreuve initiatique» - la décrépitude de la vieillesse -, mais je dois l'affronter. Je dois poursuivre mon ouvre (c'est-à-dire ce qu'il m'a été écrit de faire) malgré les infirmités qui ne cessent de m'assaillir...»

04/1991

ActuaLitté

BD tout public

Noô Tome 1 : Soror

Fuir... survivre... un voyage initiatique à la découverte du monde. Venezuela, 1938. Perdu à douze ans dans la jungle amazonienne, Brice est sauvé par un mystérieux voyageur, Jouve Deméril. Pendant des semaines, celui-ci le soigne avant de lui avouer la vérité : sociologue génial issu de Soror, planète appartenant à un système nommé Hélios, il a été contraint à l'exil. Il n'est resté sur Terre que le temps de sauver le garçon. A la suite d'un voyage spatial de vingt ans en hibernation, tous deux ont débarqué sur Soror. Quand Brice se réveille, c'est dans la peau d'un adolescent. La guerre couve dans le système entier, et les forces en présence veulent récupérer Jouve à leur profit. Brice suit ce père adoptif dans sa fuite à travers le continent. Arrivés à Grand'Croix, capitale multiraciale et bariolée, Brice entre à l'école, pendant que Jouve noue des contacts avec l'opposition. L'adolescent grandit au rythme d'amitiés et d'amours embrouillées. Voulant briller auprès de ce père si convoité, il se lance dans un activisme dangereux. Ses projets sont interrompus par le durcissement du pouvoir : pour Jouve et ses alliés, c'est la fuite précipitée vers le second continent sororien. Habitué des univers de SF, Alexis Sentenac s'associe à la plume du romancier Laurent Genefort pour nous plonger dans une odyssée aux confins de l'univers, convoquant autant Avatar que le graphisme épique de Mathieu Lauffray.

08/2019

ActuaLitté

Lecture 9-12 ans

Batras. L'enfant d'acier

Batras, l'enfant d'acier, est tendre. Il a très bon coeur et possède une force prodigieuse. Seulement, il déteste l'injustice. Si quelqu'un se moque des autres, il entre dans des colères terribles. Il punit les monstres et les géants. Il met une joyeuse pagaille au Paradis. Car Batras a son secret : il veut retrouver sa mère, la merveilleuse Ranette qu'il n'a jamais vue. Les héros et les dieux ne naissent pas comme tout le monde. C'est du dos de son père que jaillit le jeune Batras - une grenouille prodigieuse qui devient enfant d'acier. Roi de son pays, ce turbulent et très gentil héros se trouve doté d'une force herculéenne qu'il met au service du bien... sauf lorsqu'il entre en de volcaniques colères, ce qui lui arrive car il est très susceptible et prompt à se mettre en fusion. Surtout lorsque l'on se moque de ses parents. Les géants l'apprendront à leurs dépens. Mais les anges du Ciel auront aussi quelques démêlés avec l'enfant d'acier qui viendra semer la pagaille jusque dans le bureau de saint Pierre. Il faudra que Dieu intervienne... La plupart des éléments de ce conte sont empruntés à des mythes et récits recueillis dans le Caucase par le grand historien et linguiste Georges Dumézil. Ils permettent au dessinateur Emmanuel Pierre de renouer avec les maîtres-illustrateurs de contes, d'Arthur Rackham à Ralph Steadman en passant par Topor.

10/2019

ActuaLitté

Sociologie

Histoire du structuralisme. Tome 1, Le champ du signe 1945-1966

La grande période structuraliste, qui prend son essor après la Seconde Guerre mondiale, fut celle des maîtres penseurs. Elle a instauré un nouveau regard posé sur une modernité désenchantée en privilégiant à la fois le caractère inconscient des phénomènes sociaux et le signe aux dépens du sens. De Claude Lévi-Strauss et Roman Jakobson à Michel Foucault, de Louis Althusser et Georges Dumézil à Roland Barthes, en passant par Jacques Lacan ou Jacques Derrida, François Dosse en retrace ici les enjeux théoriques, institutionnels et existentiels. Il distingue deux grandes périodes : celle de la montée vers cet apogée que fut l'année 1966, objet de ce premier tome, et celle du déclin, à partir de 1967, dans le second. Mais cette histoire n'est pas celle d'idées désincarnées. Elle est l'histoire de toute une génération intellectuelle, dont l'auteur a recueilli les témoignages en interrogeant plus d'une centaine d'acteurs des diverses disciplines des sciences humaines. Ce passionnant voyage au coeur du structuralisme permet de suivre les cheminements intellectuels des grandes figures de l'époque, et de leurs nombreux disciples. Il offre ainsi au lecteur un très utile guide intellectuel pour se repérer dans l'extraordinaire foisonnement pluridisciplinaire de ces années-là et pour comprendre, au-delà de l'échec du programme structuraliste, le rôle que continuent à jouer ces travaux dans le processus de recomposition des sciences humaines et sociales toujours en cours depuis lors.

10/2012

ActuaLitté

Historique

Clovis

Souviens-toi du vase de Soissons ! Roi des Francs, parmi une dizaine d'autres, Clovis monte sur le trône alors que l'Empire romain achève de s'effondrer. En se faisant baptiser aux environs de l'an 500, il marque les débuts de la relation privilégiée entre l'Eglise et la monarchie. Mais ce baptême, aussi crucial soit-il, n'est finalement qu'une étape au coeur du parcours complexe de ce chef de guerre, stratège avisé, père de famille et homme politique. Tout au long de son règne conquérant, face aux Alamans, aux Burgondes et aux Wisigoths, il a repoussé les limites du territoire que Childéric, son père, lui avait laissé en héritage. A terme, il parvient à unifier les anciennes Gaules et fonder une dynastie durable, celle des Mérovingiens. De ses victoires à Soissons et à Tolbiac, en passant par son mariage avec la princesse Clotilde et l'élimination des autres rois francs, la vie de Clovis s'est construite autour d'actions d'éclat qui lui ont permis d'accéder au rang de véritable symbole. Dans ce nouveau titre de la collection " Ils ont fait l'Histoire ", Victor Battaggion et Paolo Martinello accompagnés de l'historien Bruno Dumézil nous racontent le guerrier, le chrétien et l'homme de pouvoir qu'était Clovis. Un récit qui intègre également les zones d'ombres qui demeurent autour de ce roi des Francs pour aussi montrer comment Clovis est parvenu à entrer dans la mémoire nationale.

11/2021

ActuaLitté

Philosophie

Ma philo perso de A à Z

Roger-Pol Droit passe sa vie à parcourir les champs de la philosophie et à inventer des voies d’accès pour les ouvrir à tous. Cette fois, il a choisi de ne plus se contenter de présenter des doctrines, des maîtres et des idées, mais de proposer à ses lecteurs une passionnante promenade parmi les thèmes centraux des différentes philosophies qui nourrissent sa réflexion personnelle. Aucun système, pas de pensée close, mais une multitude d’angles de vue, un carrousel de perspectives singulières dont les innombrables facettes génèrent une profondeur de champ inédite. Les 152 entrées de ce dictionnaire amoureux qui ne dit pas son nom revisitent des thèmes philosophiques majeurs : l’universel, la liberté, la domination, l’amour, la mort, la guerre… Elles évoquent aussi ces clés de l’histoire occidentale ou orientale (Spinoza, Renan, le bouddhisme, le sanskrit…) ou célèbrent maîtres et amis (Georges Dumézil, Jean-Toussaint Desanti, Pierre Hadot…). Ce monde ouvert s’organise autour d’une écriture limpide, ne négligeant pas l’insolite, les détails intrigants, les petits faits, pour mieux montrer que la philosophie peut aussi se nicher dans la mousse du chocolat selon Mozart, les prières pour guérir les otites, la date de naissance de l’Oncle Picsou, ou encore la peau des anges. Ce qui compte, pour Roger-Pol Droit, c’est la pensée vivante, sa diversité irréductible, et surtout ce qu’elle fait bouger dans nos têtes et dans nos actes d’êtres humains, qui que nous soyons.

03/2013

ActuaLitté

Histoire ancienne

La fondation de Rome. Réflexion sur l'Histoire

"La critique historique" , disait-on naguère, "est une méthode scientifique destinée à distinguer le vrai du faux en histoire" : admirable et louable programme ! Ainsi se trouvait rejeté dans le néant de la légende tout ce que les textes antiques nous disent des commencements de Rome, de ses mythes et de sa fondation. Romulus et Remus, la louve nourricière, Albe la Longue : autant d'images classiques, autant de fables, admises comme objets d'art, mais condamnées par la science. Mais voici que, depuis quelques années, une extraordinaire moisson de découvertes archéologiques est venue remettre en cause cette ligne de partage. Désormais, n'est-ce pas le programme de vérité que se fixait hier l'histoire qui n'a plus de sens ? Le moment est donc venu de redécouvrir ces vieilles légendes, vraies d'une vérité qui n'est celle ni de l'histoire positiviste, ni de l'archétype indo-européen imaginé par Dumézil, classiques mais toujours nouvelles, connues mais incomprises. Cette analyse de la fondation de Rome aboutit alors à un discours sur l'histoire, montrant que les origines de Rome, objet depuis plusieurs siècles d'un effort ininterrompu d'exégèse, constituent un lieu de réflexion où se dévoile, finalement, la double question qui est celle-là même de toute science "humaine" : qu'est-ce que croire, qu'est-ce que savoir ? Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, Alexandre Grandazi a été membre de l'Ecole française de Rome, de 1984 à 1987 il enseigne actuellement comme maître de conférences à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV).

05/1991

ActuaLitté

Sociologie

Histoire du structuralisme. Tome 2, le chant du cygne 1967 à nos jours

La grande période structuraliste, qui prend son essor après la Seconde Guerre mondiale, fut celle des maîtres penseurs. Elle a instauré une vision du monde, un nouveau regard posé sur une modernité désenchantée en privilégiant à la fois le caractère inconscient des phénomènes manifestes et le signe aux dépens du sens. De Claude Lévi-Strauss et Roman Jakobson à Michel Foucault, de Louis Althusser et Georges Dumézil à Roland Barthes, en passant par Jacques Lacan ou Jacques Derrida, François Dosse en retrace ici, en historien des idées, les enjeux théoriques, institutionnels et existentiels. Il distingue deux grandes périodes : celle de la montée vers cet apogée que fut l'année 1966, objet du premier tome, et celle du déclin, à partir de 1967, objet de ce second volume. Mais cette histoire n'est pas celle d'idées désincarnées. Elle est l'histoire de toute une génération intellectuelle, dont l'auteur a recueilli les témoignages en interrogeant plus d'une centaine d'acteurs des diverses disciplines des sciences humaines. Ce parcours, restitué de manière très vivante, permet de suivre les cheminements intellectuels des grandes figures de l'époque, et de leurs nombreux disciples. Il offre ainsi au lecteur un très utile guide intellectuel pour se repérer dans l'extraordinaire foisonnement pluridisciplinaire de ces années-là. Surtout, la vision d'ensemble qu'il propose donne les clés indispensables pour comprendre, au-delà de l'échec du programme structuraliste, le rôle que continuent à jouer ces travaux dans le processus de recomposition des sciences humaines et sociales toujours en cours depuis lors.

10/2012

ActuaLitté

Religion

La chrétienté disparue du Caucase. L'histoire eurasiatique du christianisme

Lors de son discours à Ratisbonne le pape Benoit XVI défendait à juste titre l'hellénisme, vecteur de la première " inculturation " du christianisme où il a joué un rôle majeur dans l'histoire culturelle de l'Occident. Mais cette inculturation n'est pas la première. Parallèlement, l'Evangile a été annoncé à celles des nations dont la lingua franca était alors l'araméen, de l'autre côté de la frontière romaine, en Syrie, Palestine, en Perse mais aussi dans toute l'immense Eurasie. Ce qu'on appelle la " Tradition ", définie par un canon des Evangiles, a été élaboré dans un contexte araméen, dont le christianisme d'Orient et les syriaques ont maintenu le dépôt. Ce n'est donc pas le seul pourtour du bassin méditerranéen oriental qui constitue le cadre unique de l'expansion du christianisme mais toute l'immense Eurasie, selon un axe est/ouest que nous pensons (avec des myopies) en termes d'Orient et d'Occident. En 1940, Georges Dumézil signalait dans un bref article l'existence d'une " chrétienté disparue dans le Caucase. Des manuscrits trouvés sur le mont Sinaï, il y a une vingtaine d'années, ont contribué à exhumer cette civilisation chrétienne dont l'histoire est restée dans l'ombre de celle des deux chrétientés qui ont résisté à l'islam et à l'islamisation : l'Arménie et la Géorgie. Cette découverte constitue une pierre d'angle pour refonder un " atlas " géopolitique de la première évangélisation, et mieux comprendre le christianisme d'orient, conservatoire de la Tradition en langue et en culture araméenne, précédant de quelques années l'inculturation hellénistique.

11/2019

ActuaLitté

Philosophie

Hérésies. Essais sur la théorie de la sexualité

La littérature et les différents domaines de la réflexion théorique ont souvent été des champs de bataille où les dissidents de l'ordre sexuel ont cherché à faire entendre leurs voix. Ce sont quelques-uns des moments de ce grand affrontement que Didier Eribon entend restituer ici, à travers des lectures de Gide et de Jouhandeau, de Foucault et de Dumézil notamment. Mais il décrit également comment les pensées novatrices ou hérétiques peuvent rester engluées dans les valeurs dominantes (comme chez Gide) et même, parfois, cohabiter chez un même auteur avec un discours réactionnaire voire raciste (comme chez Jouhandeau). C'est de cette complexité qu'il s'agit de rendre compte dans ce livre. Ces discours " hérétiques " doivent bien sûr affronter la résistance acharnée des tenants de l'orthodoxie sociale et des défenseurs de l'ordre sexuel, toujours prompts à les renvoyer à la " folie " ou à la " perversion ", à les accuser de " mettre en péril les fondements de la civilisation ", comme on le voit, de manière quasi caricaturale, chez des idéologues comme Lacan et Mounier, et chez leurs héritiers. Il faut alors donner toute sa force à l'affirmation de Barthes selon laquelle " dans ce qu'il écrit, chacun défend sa sexualité ". Ce livre se veut un plaidoyer en faveur de la pensée critique, de l'" hérésie ", une incitation à élargir l'espace de la liberté et des modes de vie possibles face à tous les conformismes, à toutes les pensées rétrogrades et répressives, qu'elles s'avancent sous le masque de la morale, celui de la Raison ou celui de la Science.

11/2003

ActuaLitté

Mythologie

Mythe et épopée I-II-III. Tome 1, L'idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens. Tome 2, Types épiques indo-européens : un héros, un sorcier, un roi. Tome 3, Histoires romaines

Mythe et Epopée, étude comparée des religions et des récits profanes des peuples indo-européens, est pour l'historien, linguiste et philologue Georges Dumézil (1898-1986) l'aboutissement d'une nouvelle façon d'aborder la mythologie comparée, différente de celle pratiquée depuis le XIXe siècle. L'auteur en a posé les bases en 1938 : en quête d'une idéologie commune, il met au jour un système trifonctionnel s'appuyant sur la souveraineté magique et juridique (le prêtre), la force physique (le guerrier) et la fécondité (l'agriculteur-éleveur) - ce système structurant de façon similaire la société de l'Inde historique et la théologie romaine archaïque. Cet outil classificatoire a permis aux Indo-Européens, puis à leurs héritiers (Indiens, Iraniens, Scythes, Grecs, Romains, Celtes, Germains, etc.) de mettre de l'ordre dans l'univers : il organise les habitants du ciel, sous-tend rituels et sacerdoces, et charpente l'essentiel des phénomènes, productions et discours humains. Mythe et Epopée est consacré aux usages littéraires et non pas théologiques ou religieux que les principaux peuples indo-européens ont faits de leur héritage commun. Car si la structure des trois fonctions se présente d'abord comme une machine à faire les dieux, elle se révèle être un formidable instrument de fabrication d'histoires. Pas uniquement de mythes, mais de récits profanes, de légendes, d'épopées, de contes où les dieux et les hommes s'en vont par trois. Parus entre 1968 et 1973, les trois tomes de Mythe et Epopée - ici réunis en un seul - constituent une pierre angulaire de la recherche historique et demeurent, cinquante ans après leur première publication, un texte de référence.

03/2021

ActuaLitté

Religion

Le Mahabarat et le Bhagavat du colonel de Polier

Au milieu du XVIIIe siècle, un jeune Suisse de Lausanne, descendant de huguenots, abandonne ses études et part pour Calcutta. Il prend du service dans l'armée de la Compagnie anglaise. Pendant plus de trente ans, il connaît beaucoup d'aventures. Sur la fin de son contrat, de la bouche d'un pandit fort instruit, il s'informe de la religion et des grandes épopées. Rentré en Europe, il s'enthousiasme pour la Révolution française et s'installe aux environs d'Avignon, où il sera assassiné lors des troubles du Directoire. En quittant Lausanne, il a laissé à la chanoinesse de Polier, sa cousine, les liasses des notes qu'il a prises sous la dictée de son maître. En 1809 seulement, elle en tire une Mythologie des lndous dont le principal mérite est de contenir un précis détaillé des trois grands poèmes, le Râmâyana, le Mahâbhârata, le Bhâgavata Purâna, ces deux derniers étant étroitement imbriqués l'un dans l'autre. Ce livre a été dédaigné des indianistes, ignoré du public lettré depuis près de deux cents ans, alors qu'il aurait fourni une magnifique matière à La Légende des siècles. Georges Dumézil republie ici les chapitres où sont résumés les deux derniers poèmes. Le Mahabarat du colonel et de la chanoinesse n'est pas toujours conforme aux originaux sanscrits, sans qu'on puisse parler d'authentiques variantes, mais intelligemment construit, agréablement écrit, il en conserve l'essentiel. Il se lit comme un roman d'aventures du XVIIIe siècle. Il ne s'agit pas ici d'un travail scientifique, mais d'une réparation littéraire envers un de ces pionniers de l'orientalisme, maniant le pistolet et la plume, dont Anquetil du Perron n'est que l'exemple le plus connu.

03/1986

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Avec Marcel Detienne

Ce livre n'est pas une biographie scientifique de Marcel Detienne (1935-2019) — enfin, il l'est sans l'être vraiment. Ce n'est pas non plus l'éloge du fils brillant et tumultueux de Jean-Pierre Vernant ou d'un des hellénistes, philologues et anthropologues de la Grèce ancienne les plus reconnus dans le monde. Il faudrait ajouter Claude Lévi-Strauss, Michel de Certeau et Georges Dumézil. Son ami Philippe Sollers, aussi. Le havre de paix qu'il avait trouvé à l'Ecole pratique des hautes études, à Paris, venant de sa Belgique problématique. L'ostracisme qu'il a connu, enfin, des rives italiennes à celles des Etats-Unis. Tout ceci fait de lui un sujet infiniment incertain. Il s'agit plutôt d'un essai subjectif, écrit à partir de nombreuses archives inédites, suivi d'une annexe de lettres. Il s'agit surtout de sonder un homme au plus profond, la manière dont un être se laisse marginaliser, pour aller au bout de lui-même. Ce livre est le fruit d'une visite que l'auteur a rendue à Detienne, quelques semaines avant sa mort, et d'une volonté de l'écrire après l'avoir vu. Vincent Genin a voulu rester un moment avec Marcel. Lire son oeuvre, celle du structuraliste au coeur de la Grèce, du camarade des dieux (Dionysos, Apollon), de l'intellectuel qui doute, puis l'enfant de la guerre inquiet devant une Grèce étant la valeur-or des nationalismes. Tentative de cerner un être, ses moteurs, ses errances, sans doute. Une autre manière d'envisager l'histoire des sciences humaines ? Peut-être. Une plongée en apnée dans la tête, la main et l'oeil de Marcel Detienne, certainement.

04/2021

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire des émotions. Tome 1, De l'Antiquité aux Lumières

Après le succè de l'Histoire du corps et de l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes, héritière du programme des Annales, de l'histoire des mentalités et de celle des sensibilités, portée par les renouvellements historiographiques les plus récents. Elle réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues. Ce premier volume, dirigé par Georges Vigarello, commence en Grèce avec les larmes d'Achille et le rire de Lysistrata et nous conduit jusqu'à la veille de la Révolution, avec l'invention du sourire dans la peinture. Il nous fait traverser la christianisation des émotions, voyager dans les monastères et les familles du Moyen Age, nous initie aux colères des princes. On y retrouve la culture de cour et la mécanique des humeurs, les passions des mystiques, les douceurs et les douleurs de la mélancolie, les joies de l'amitié avec Montaigne, comme le code de l'honneur des chevaliers. Sans oublier bien sûr les grandes émotions populaires. Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Georges Vigarello est l'un des pionniers de l'histoire du corps et de celle des apparences auxquelles il a consacré de nombreux ouvrages. Il a dirigé au Seuil : Histoire du corps et Histoire de la virilité (avec A. Corbin et J.-J. Courtine). Avec les contributions de : Christian Biet, Damien Boquet, Gilles Cantagrel, Bruno Dumézil, Maurice Daumas, Hervé Drévillon, Martial Guédron, Yves Hersant, Sophie Houdard, Christian Jouhaud, Colin Jones, Lawrence Kritzman, Didier Lett, Alain Montandon, Piroska Nagy, Barbara Rosenwein, Maurice Sartre, Laurent Smagghe, Claude Thomasset, Anne Vial-Logeay, Georges Vigarello.

10/2016