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Kirk Douglas

Extraits

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Critique littéraire

J'entends des voix

C'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvé, il y a trois ans, à randonner et à dessiner chaque jour dans la montagne, aux alentours de Sils-Maria, où vécut Friedrich Nietzsche. Fatalement, j'ai repensé à lui, et fatalement je me suis plongé à nouveau dans ses écrits, dans sa correspondance, avec l'envie de reparler de lui et - pourquoi pas ? -, avec lui. Un dialogue imaginaire qui m'a reconduit à Turin où j'ai écrit et dessiné L'immense solitude - livre inachevé qui devait se conclure sur le suicide de Primo Levi. Déjà trente ans que je lis et relis Nietzsche. J'aime toujours autant ses paradoxes, ses provocations, sa liberté. Mais à Sils-Maria, j'ai pensé de façon obsessionnelle à sa douleur - sa douleur mentale, certes ; sa douleur physique, plus encore. J'ai cherché à comprendre d'où venait ce mal et, en cherchant, j'ai rencontré parfois son contraire : le plaisir, celui, par exemple, de la conversation, avec Paul Rée, avec Albert Brenner et surtout avec son amie Malwida von Meysenbug, qui l'aura rendu si heureux. J'ai entendu la voix de Nietzsche, un chuchotement, parfois un fracas, et très vite s'y sont mêlées d'autres voix, celles d'amis et de parents disparus. Au chagrin que m'inspire leur absence se sont ajoutés d'autres états d'âme, et des souvenirs, des paysages, des anecdotes. Peu à peu ce livre écrit et dessiné, précédé de quelques photographies, s'est refermé, tournant la page d'un seul et même livre - depuis L'immense solitude jusqu'à Mélancolie - dédié à la solitude, à l'enfance, à l'amour, comme ce manifeste dont je rêvais à l'âge de dix-neuf ans, lorsque je présentai timidement mes premiers dessins à Gébé, le rédacteur en chef d'Hara-Kiri, et qui avait pour titre Manifeste incertain. F.P.

10/2006

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Dessin

Chefs-d'oeuvre II

On a amplement célébré les différentes facettes de Roland Topor, ses romans et ses nouvelles, ses pièces de théâtre, ses films d'animation, ses dessins, sans oublier ses affiches. Il est temps aujourd'hui de présenter ce qui constitue l'épine dorsale de son oeuvre : ses dessins les plus accomplis, qui sont aussi les plus intemporels. Après avoir publié en 2019 le volume Chefs-d'oeuvre I, consacré à ses dessins en noir et blanc, les Cahiers dessinés s'attachent à réunir dans ce deuxième volume ses chefs-d'oeuvre en couleurs, dont de nombreux inédits, où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : le corps malmené, l'hallucination cauchemardesque, les tourments de l'éros... Et cet humour grinçant qui a fait sa marque de fabrique. Dans sa préface, l'écrivain, psychanalyste et anthropologue Patrick Declerck donne au lecteur les clefs de cette plongée aussi graphique que fantasmatique dans les facéties de l'inconscient. Né en 1938 dans une famille juive d'origine polonaise, Roland Topor est caché en Savoir durant l'Occupation. A vingt ans, il publie son premier dessin de presse, puis collabore à Hara-Kiri avant de délaisser le dessin d'humour pour se consacrer à un art total. Dans cette perspective, il fonde en 1962, avec Fernando Arrabal, Alejandro Jodorowsky, Olivier O. Olivier et d'autres, le mouvement Panique, en référence au dieu Pan. Chansonnier, nouvelliste, romancier, illustrateur et affichiste prolifique, il met également son talent au service du cinéma, participant, entre autres, au Casanova de Fellini, ainsi qu'au Marquis d'Henri Xhonneux, dont il écrit les dialogues et assure la direction artistique. En 1976, Roman Polanski adapte son roman Le Locataire chimérique. Toujours avec Henri Xhonneux, il crée en 1983 le programme télévisé Téléchat, qui connaît un succès étourdissant. En 1990, il est lauréat du Grand Prix de la Ville de Paris. Après sa mort en 1997, il est admis au Collège de 'Pataphysique à titre posthume.

10/2022

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Critique

Ecrire la nature, imaginer l'écologie. Pour Pierre Gascar

En juin 1972 Le Monde consacre un dossier spécial à "Littérature et pollution". L'occasion est fournie par la Conférence de Stockholm, qui établit les bases de la gouvernance mondiale de l'environnement. Quelques mois plus tard paraît en France le premier numéro de La Gueule ouverte. Mensuel écologique, à travers lequel Pierre Fournier, dessinateur libertaire et antinucléaire venu d'Hara Kiri, tente de sensibiliser ses amis gauchistes à l'écologie. C'est au même moment que Pierre Gascar publie Le Présage, un recueil de récits intégralement consacré aux lichens. Gascar, qui dans la décennie qui entoure 1972 fait paraître ses livres majeurs, choisit de voir dans la disparition de ces organismes extrêmement sensibles à la pollution le signe de la détérioration de l'environnement. Avec ce livre, il place l'écologie naissante au coeur de la littérature la plus exigeante. Ironiquement, c'est au moment où Gascar fait résonner ce que nous considérons aujourd'hui comme un enjeu de société majeur, qu'il va progressivement tomber dans l'oubli. L'estime de Kenzaburo Ôé, des dizaines de livres publiés chez Gallimard, un Prix Goncourt remporté en 1953 et le Grand Prix de l'Académie obtenu en 1969 n'y changeront rien, pas plus qu'un engagement social généreux qui date du Front Populaire. Gascar s'est effacé de nos mémoires, balayé par l'esthétique des Nouveaux Romanciers avec lesquels il entretenait pourtant un dialogue fertile. Ignoré par un monde littéraire longtemps indifférent à l'écologie. Cinquante ans après l'année qui constitue le moment pivot marquant la prise de conscience environnementale, il est temps de lire enfin Gascar. Son imaginaire, qui doit autant à une sensibilité pour la nature remontant à une enfance campagnarde qu'à une révolte face à la manière dont l'homme maltraite l'environnement, résonne aujourd'hui avec d'autant plus de force qu'elle est portée par une écriture des sens particulièrement apte à faire voir le monde dans sa matérialité.

05/2021

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Football

Le roi et moi. A Manchester avec Eric Cantona

C'est à Manchester qu'Eric Cantona a construit sa légende et est devenu, pour toujours, le King. Quatre fois champion d'Angle- terre en cinq saisons, double vainqueur de la Cup, élu à deux re- prises meilleur joueur du championnat, il sera même couronné "joueur du siècle" par les supporters des Reds en 2001. Canto à Manchester, c'est une succession de prouesses sur le terrain, mais aussi une attitude, un état d'esprit, un magnétisme qui fascinent le public, subjugué par ce personnage altier et mysté- rieux : en dehors du terrain, on connaît finalement très peu de choses d'Eric Cantona. Un homme, pourtant, l'a accompagné quasi quotidiennement tout au long des cinq années que Canto a passées à Manchester, de 1992 à 1997. Cet homme, c'est Claude Boli, frère de Basile et de Roger, ami intime de Cantona depuis que les deux garçons ont partagé un appartement à Auxerre, au début de la carrière du King, et parti entre-temps étudier l'histoire et la sociolo- gie à l'université de Manchester. Dans le nord de l'Angleterre, l'étudiant et la star du foot vont partager leurs passions com- munes pour la littérature, le cinéma, la musique et bien sûr le football. Ils passent l'essentiel de leur temps libre ensemble, mangent ensemble, flânent ensemble dans les rues de la ville, vont ensemble à l'entraînement, apprennent même la trom- pette ensemble. Claude est là pour recueillir les confidences de Canto sur Manchester United, sur son coach Alex Ferguson, sur ses partenaires, les Giggs, Scholes, Beckham... , sur l'équipe de France, sur la vie et le foot selon Canto, notamment au cours de l'épisode si singulier de sa suspension de neuf mois consécutive à son high-kick sur un supporter de Crystal Palace. Un portrait sans précédent de Cantona le joueur, de Cantona l'homme et de Cantona l'ami, par l'un de ses plus proches confi- dents.

01/2023

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Littérature française

Portrait en pied de Suzanne

Dans une ville inconnue d'Europe de l'Est, un homme exilé de Paris, solitaire et qui ne comprend pas la langue locale, erre par les rues... Honteux de sa corpulence, il fait pourtant diverses rencontres féminines, qui vont le conduire à se blesser le pied gauche. De cette plaie purulente, il ne tarde pas à tirer un étrange plaisir : car y apparaît Suzanne, son amour disparu... Ce conte noir à l'ambiance kafkaïenne (on pense ici au Château) bascule alors dans une histoire d'amour fou éminemment "toporienne" . Après Le Locataire chimérique (1964), inspiré du Procès, puis Joko fête son anniversaire (1969), hommage à La Métamorphose, Portrait en pied de Suzanne (1978) vient compléter dans l'oeuvre de Roland Topor sa trilogie noire romanesque, placée sous le signe de Kafka. Préfacée par Eric Chevillard, cette nouvelle édition est augmentée de six illustrations inédites. Roland Topor (1938-1997) : peintre, dessinateur, écrivain, dramaturge, poète, chansonnier, cinéaste, acteur, photographe, etc. Remarqué très tôt pour ses étranges dessins au graphisme original (dans Arts, Bizarre et Hara-Kiri), il reçoit le prix de l'Humour noir dès 1961 et crée le mouvement d'avant-garde Panique avec Arrabal et Jodorowsky. Son premier roman, Le Locataire chimérique, sera adapté au cinéma par Roman Polanski ; son deuxième, Joko fête son anniversaire, recevra le prix de Flore en 1970 ; il écrira aussi des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des livres concepts. Du long-métrage d'animation La Planète sauvage (avec René Laloux, prix spécial du Jury à Cannes en 1973) au meilleur film sur Sade, l'étonnant Marquis (avec Henri Xhonneux), en passant par les émissions télévisées Merci Bernard, Palace et Téléchat, Topor marquera également de son empreinte le cinéma et l'audiovisuel. Certaines de ses images (affiches pour Amnesty International ou les films L'Empire des sens et Le Tambour) ont fait le tour du monde, toujours relevées d'un humour noir féroce.

02/2019

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Littérature comparée

Esclavages et antiesclavagismes : réalités, discours, représentations

Après le triple anniversaire de la naissance de l'abolitionniste américain Frederick Douglass (1818), de l'abolition en France grâce à Schoelcher (1848) et de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) dont l'article 5 proclame l'interdiction de l'esclavage et de la traite des esclaves, et à l'heure où la question des "réparations pour l'esclavage" a été ravivée par le mouvement Black Lives Matter, ce volume collectif propose de croiser sur l'esclavage des contributions historiques, des analyses de discours et des études portant sur diverses représentations (littéraires, cinématographiques). Les quinze études réunies ici se conjuguent pour nous rappeler à quel point l'abolition de l'esclavage et l'interdiction de la traite (triangulaire ou intérieure) sont récentes, et montrer comment des oeuvres de fiction rendent sensible le traumatisme de l'esclavage. Elles portent sur des périodes et des aires variées : récits historiographiques de l'Antiquité romaine (sur l'esclavage pour dettes, et sur les conditions de l'affranchissement) ; réalités historiques et argumentations des XVIIIe et XIXe siècles, en France (évocation des esclaves dans l'Histoire générale des voyages de l'abbé Prévost, situation des Noirs venus d'Afrique et des Iles sur le sol français et particulièrement dans le Midi, prises de position parfois ambiguës des journaux révolutionnaires entre 1791 et 1792, stratégies de discours dans les écrits émanant des ports négriers de la Basse Seine), ainsi qu'aux Etats-Unis (avec l'analyse critique d'un Philip Mazzei et la théorie pro-esclavagiste de J. C. Calhoun) ; représentations fictionnelles de l'esclavage et notamment des femmes esclaves, dans le roman marocain, chez Toni Morrison et Maryse Condé, mais aussi dans le cinéma hollywoodien ; prolongements et débats contemporains : séquelles de l'esclavage en Mauritanie, activisme culturel en Argentine pour la visibilisation des Afro-descendants, enfin état des lieux sur l'esclavage dans le monde et ses marques dans les sociétés occidentales, encore accentuées à l'ère de la pandémie.

10/2021

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Histoire des Etats-Unis (1776

Léon Chautard. Un socialiste en Amérique 1812-1890

Prisonnier politique de 1848, Léon Chautard traverse l'Atlantique pour mener son combat révolutionnaire. Cet itinéraire témoigne avec force des influences entre les mouvements sociaux en France et aux Etats-Unis, du combat populaire pour l'abolition de l'esclavage, de la communauté de destins entre les clubs de Montmartre et de ceux de Boston en pleine Guerre de sécession. Le socialiste Léon Chautard est arrêté dans la foulée des journées de juin 1848 et " transporté " de Montmartre à Belle-Ile, puis d'Algérie et au bagne de Cayenne en 1852, dont il réussit à s'évader. Après des pérégrinations au Surinam hollandais et en Guyane anglaise, il trouve refuge aux Etats-Unis en 1857 où, au contact du milieu abolitionniste, il écrit et publie le récit de son évasion. Cette trajectoire singulière témoigne avec force des influences réciproques et des réseaux de solidarité entre les mouvements révolutionnaires en France et aux Etats-Unis. Elle est aussi emblématique du combat républicain et antiraciste pour l'abolition de l'esclavage en métropole et outre-mer, ainsi que de la communauté de destins entre les clubs de Montmartre et les cercles militants de Boston, à la veille de la guerre de Sécession. Au coeur du xixe siècle insurgé, le récit de Léon Chautard pose en outre un jalon dans l'émergence d'une littérature de témoignage à la croisée du roman picaresque et du récit d'esclave, dont Frederick Douglass, Solomon Northup ou Nat Turner sont aujourd'hui les représentants les plus connus. En situation d'exil politique, le narrateur s'inscrit dans la lignée d'une parole populaire à laquelle il s'associe en tant qu'homme blanc, socialiste et européen. Michaël Roy qui a trouvé, traduit et documenté ce texte ouvre la voie pour une histoire de l'abolitionnisme dont les acteurs internationaux furent aussi bien métropolitains et ultramarins, blancs et noirs, bourgeois et ouvriers.

05/2021

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Littérature française

Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux

A lire l'histoire de Jack Dempsey (1895-1983) on a l'impression d'être face à une légende et cette légende, c'est l'Amérique. Comment peut-on être aussi violent et aussi timide à la foi, aussi pauvre et brasser autant d'argent, aussi monolithique et aussi complexe, faire rêver tout en distribuant des coups de poing ? La vie de Jack Dempsey est une épopée dans laquelle se succèdent toutes les images qui nous renvoient à l'Amérique. Ethniquement, Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les Etats (à peine) Unis dans un chariot tiré par des boeufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London et de Woody Guthrie. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément. Lui qui a été au centre de tant d'épopées et de cauchemars se retrouve dans l'ultime fabrique de fantasmes du monde moderne. Rudolph Valentino et Douglas Fairbanks veulent être de ses amis. La fascination de ceux qui font semblant pour ceux qui sont la réalité ? Quand Jack est éjecté du ring par Firpo, George Bellows peint la scène et Jack entre au musée. Mondialement célèbre. Quand Jack anéantit Carpentier, les matchmakers le couvrent de dollars et Jack entre à la banque. On a sans doute plus écrit sur Dempsey que sur n'importe quel boxeur, à l'exception peut-être de Mohamed Ali, mais on ne sait toujours pas à qui on a affaire. Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux n'est ni une fiction ni une biographie de Jack Dempsey. C'est un récit haut en couleur qui égrène les épisodes emblématiques de la vie extrêmement romanesque d'un homme qui a construit la légende plus vraie que vraie d'un pays lui-même sujet aux passions et aux outrances les plus excessives que l'on peut imaginer.

03/2023

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Esotérisme

Mon ego et moi. Petits arrangements entre amis

Une des voix les plus originales de la spiritualité contemporaine ! Franck Terreaux est une voix originale dans le monde de la spiritualité contemporaine. Par son parcours déjà, atypique : pourvu d'un CAP de vacher, puis magicien, violoniste, il est aujourd'hui accordeur des plus beaux pianos du monde au Conservatoire National de Musique à Paris ; et aussi par sa volonté farouche d'être indépendant et de rester au plus près de son expérience personnelle. Et quelle est cette expérience ? Celle d'un éveil, d'une ouverture à une présence tranquille, qui, comme il le dit, ne demande rien à personne, éveil qu'il préfère appeler " extinction ". Ici, Franck cherche à nous faire partager sa découverte avec son approche si particulière, pleine d'humour et d'impertinence : il nous propose des exercices, des pratiques pour nous faire prendre conscience que cette présence est déjà là, pour nous faire passer du mode " discursif " au mode " perceptif ". Franck se confronte aussi à de grands maîtres comme Nisargadatta Maharaj et Douglas Harding qu'il apprécie pour éclairer sa propre démarche. Et on retrouve le Franck Terreaux impertinent et direct : il n'y a rien à faire pour s'éveiller puisque c'est déjà là avant même qu'on y pense ! Un régal ! Quelques avis sur son dernier livre Etre sans le dire (Almora, 2019) 5 étoiles sur Amazon " Une merveille comme chacun de ses livres. Je ne connais pas de pédagogie plus simple et plus directe vers la perception de ce qu'on est. Unique. " " Encore un petit bijou de Franck Terreaux. Après L'éveil pour les paresseux et L'art de ne pas faire, Franck nous livre avec Etre sans le dire un livre joyeux, intimiste, plein d'esprit et d'espièglerie pour ouvrir le lecteur à cet Espace que nous sommes par nature mais que par inattention nous avons complètement oublié. " " Avec des mots de tous les jours et des exercices clairs et simples, met à la portée de tous ces vérités évidentes mais jusque-là pas ressenties... Merci " " Une véritable aubaine pour les chercheurs spirituels authentiques. Un petit bijou vous dis-je. Un pur régal. " " C'est tellement riche de tout qu'il est impossible d'en faire le tour. Rien de pesant là-dedans : la pertinence, même ultime, n'attend pas le nombre de pages. . On reconnaîtra sans doute peu ou prou dans le même mouvement Jean Klein, Krishnamurti Jiddu, Krishnamurti U. G. , Nisargadatta Maharaj, Stephen Jourdain, Daniel Morin... Le Panthéon incarné, quoi... : -) "

04/2023

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Histoire de France

L'autre épreuve. Souvenirs hétérodoxes de captivité 1916-1919

Au lendemain de la Grande Guerre, un jeune normalien, agrégé d'anglais, présente ses souvenirs de captivité outre-Rhin où il a été détenu en camp et forteresse de 1916 au début de 1919. Rien de bien original, dira-t-on, en cette époque où le dégoût des atrocités provoquées par l'impérialisme prussien fonde une tradition héroïque vouant à tout jamais " les boches " aux gémonies, et où tout est prétexte pour jeter le discrédit sur une nation condamnée à l'opprobre général : " l'Allemagne paiera ! ". tel est alors le leitmotiv. Et pourtant, dans le sillage d'Anatole France, et anticipant Julien Benda (La trahison des clercs/1927), et Jean Renoir (La grande illusion/1937), Georges Connes (1890-1974) se refuse à faire chorus à la débauche de haine qui s'est emparée de la France. Il ose dans son ouvrage affirmer que les Allemands " sont des hommes et ont une âme " et, sans pour autant ménager " l'ennemi ", il cherche, en humaniste soucieux de l'avenir, à le comprendre. Rien de surprenant dès lors à ce que, en dépit d'une rare clairvoyance qui le situe dans la meilleure tradition des Barbusse, Remarque, Latzko ou encore Heinrich Mann, son manuscrit ait été refusé par sept éditeurs. Pacifiste convaincu, Georges Connes ne cessera dès lors de militer pour une réconciliation franco-allemande, tout au moins jusqu'à l'arrivée au pouvoir des nazis, et salis se laisser séduire dans les années 30/44 par les sirènes de la collaboration. Professeur de littérature anglaise et américaine à la Faculté des Lettres de Dijon, il rejoindra précocement la Résistance et sera même à la Libération choisi comme maire de la ville où il accueillera le général de Gaulle avec comme premier adjoint le chanoine Kir.

04/2001

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Littérature étrangère

Un américain en enfer. Un conte populaire

Jeune Noir américain du début du XXe siècle, Abe n'aura connu qu'une courte vie de misère, d'injustice et de prison lorsqu'il meurt à 27 ans. Expédié en enfer par Jésus Christ en personne, il constate avec stupéfaction que ses congénères y sont privilégiés sur les Blancs, pour mieux les faire souffrir. Abe profite de cet éternel séjour : il s'instruit et tente de comprendre pourquoi le "rêve américain" est resté inachevé. Sympathisant avec un Blanc, Dave, ancien éclaireur de la conquête de l'Ouest scalpé par les Indiens, lui aussi convaincu de la grandeur de leur nation, Abe persuade le Diable (un manager moderne, amateur de jazz et de partouzes) de les renvoyer tous deux dans l'Amérique de 1938. Séparés, mais promettant de se retrouver, les deux amis vont alors suivre des chemins différents, semés d'embûches. Pendant ce temps, alors qu'éclate la Seconde Guerre mondiale, avec son gros lot de clients, le Diable se frotte les mains... Satire sociale féroce sous la forme d'une farce burlesque, d'un réalisme cru et virulent, Un Américain en enfer s'attaque avec un humour frontal et décapant, au-delà de la seule ségrégation raciale, à l'essence même du "rêve américain" . L'AUTEUR Cinéaste, acteur, compositeur et écrivain, Melvin Van Peebles est né en 1932 à Chicago. Arrivé à Paris au début des années 1960, il rencontre Chester Himes, puis François Cavanna et collabore à la revue Hara-Kiri, où il publie entre autres Le Chinois du XIVe, illustré par Topor. De retour aux Etats-Unis, il continue d'écrire, d'enregistrer des disques et réalise plusieurs longs métrages, dont Sweet Sweetback's Baadasssss Song (1971), le film précurseur du cinéma de "Blaxploitation" . Paru aux Etats-Unis en 1976 (et prépublié dans le magazine Playboy d'Hugh Hefner), Un Américain en enfer, roman majeur de son auteur, laisse éclater toute sa verve et sa lucidité caustique. Agé de 87 ans, Melvin Van Peebles vit aujourd'hui à New York. "Melvin, son cinéma, c'est le négro américain dessalé cigare au coin du bec j'emmerde les gros cons de blancs je méprise les négros qui ne sont que des négros. Tout Harlem dans un verre, Melvin". (Cavanna, Bête et méchant)

02/2020

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Thrillers

L'anomalie

Certains secrets devraient rester enfouis. Archéologue au style anticonformiste, Nolan Moore publie sur sa chaîne YouTube une série de documentaires trépidants critiqués par les " vrais experts "... mais au public conquis. Prochaine mission : Nolan et son équipe décident de se lancer sur les traces d'un explorateur qui, en 1909, aurait découvert une mystérieuse grotte dans la paroi du Grand Canyon. Mais lorsque la grotte commence à livrer ses secrets les plus terrifiants, l'aventure se change en une opération de survie : le groupe se retrouve piégé dans l'obscurité, sans eau ni nourriture, tandis que les tunnels, l'eau et la roche elle-même semblent se liguer contre lui. Un par un, les membres de l'expédition disparaissent alors que d'étranges créatures les guettent dans l'obscurité... Que se passe-t-il réellement dans ces profondeurs sans fin, qui recèlent peut-être le sombre secret de nos origines ? Et pourquoi leurs derniers visiteurs ont-ils cherché à en condamner définitivement l'accès ? " En plus de ses dialogues et de son intrigue très maîtrisés, L'Anomalie distille tout au long du récit une atmosphère d'effroi et de tension oppressante. Je n'ai pas pu fermer l'oeil avant de l'avoir terminé, et l'insomnie s'est poursuivie bien après la dernière page. Michael Rutger est là pour longtemps. " Sarah Pinborough, autrice de La Maison des morts et 13 minutes " Prenant, exaltant, les pages se dévorent. Je me dis que Michael Crichton aurait certainement aimé apposer son nom sur la couverture. " John Connolly, auteur de Tout ce qui meurt " Tout à fait mon type de livre : le suspense monte lentement, lentement... avant que l'horreur s'installe pour de bon. " R. L. Stine, auteur de Chair de Poule et Fear Street " Une écriture admirable et un conteur à la voix affirmée. Que demander de plus ? Trépidant de la première à la dernière page, L'Anomalie fait partie des meilleurs thrillers de l'année, et vous n'êtes pas près de l'oublier. " Michael Koryta, auteur de How it happened " Un excellent roman, qui ménage l'humour comme la tension dramatique. Michael Rutger nous offre une intrigue palpitante. " Publishers Weekly " Un roman à l'ambiance mystérieuse, dont les péripéties ne sont jamais prévisibles et qui plaira autant aux férus d'exploration et de survie qu'aux fans de X-Files. " Associated Press " Mêlant une narration incisive et des personnages bien développés, Michael Rutger décrit adroitement les méandres oppressants d'une expédition périlleuse. L'Anomalie devrait faire vibrer la corde sensible des fans des X-Files ou de Fringe, mais aussi quiconque chercherait à profiter d'une bonne histoire. " Booklist " Un thriller nerveux et sans concession. N'en doutez pas : L'Anomalie est un sacré roman. " Douglas Preston et Lincoln Child

06/2021

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Historique

Le fantôme d'Odessa

Mai 1939. L'écrivain Isaac Babel est incarcéré à la prison de la Loubianka. Il y sera interrogé et torturé pendant huit mois avant d'être secrètement exécuté le 27 janvier 1940 sur ordre de Staline. Pour tenir, il écrit à sa fille Nathalie, réfugiée en France avec sa mère. La lettre du condamné à mort prend la forme d'un examen de conscience. Comment ses idéaux de liberté, son refus des dogmes, son humanisme l'ont-ils écarté de cette Révolution à laquelle il a cru ? Les visions qui lui reviennent sont celles de sa jeunesse à Odessa, la ville turbulente, affranchie, éclatante de vie, de couleurs et de drames, des bandits juifs emmenés par le "Roi" Bénia Krik, qu'il a peinte dans ses premiers récits. Les images du scénario qu'il a tiré de ces contes pour S. M. Eisenstein et que le cinéaste, accaparé par son Potemkine, n'a jamais tourné, affluent à sa mémoire. Relatant les hauts faits de l'indomptable Bénia, anarchiste associé aux bolchéviques, puis trahi par eux, elles s'imposent soudain comme la parfaite prémonition de son propre destin...CAMILLE DE TOLEDO vit à Berlin. Il enseigne la création littéraire à l'ENSAV, Bruxelles. Depuis sa trilogie parue aux Editions du Seuil (Le Hêtre et le Bouleau, essai sur la tristesse européenne, Vies potentielles, Oublier, trahir, puis disparaître) jusqu'au récent Thésée, sa vie nouvelle (Verdier, 2020), il travaille sur les spectres de l'Histoire. Après Herzl, une histoire européenne (Denoël, 2018), il poursuit avec ce second roman graphique autour d'Isaac Babel son effort pour rappeler à la vie des mondes disparus. C'est aussi en ce sens qu'il oeuvre à divers projets autour de la personnalisation des éléments de la nature. ALEXANDER PAVLENKO est né en Russie en 1963. Il étudie l'histoire, le dessin et l'animation à Moscou. En 1992, il quitte son pays avec sa famille pour fuir l'antisémitisme et s'installe en Allemagne, près de Francfort. Il travaille pour des éditeurs russes et allemands, illustrant entre autres des textes de Pouchkine, Georges Bataille, Sade, Oscar Wilde... Son blog sur la culture alternative, où il a pris la défense des Pussy Riot, est suivi par de nombreux fans en Russie et dans la diaspora. Avec Herzl et ce tout nouveau Fantôme d'Odessa, il acquiert une visibilité européenne.

05/2021

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Science-fiction

Le Hobbit annoté. Le Hobbit ou un aller et retour, Edition revue et augmentée

Le Hobbit est le premier récit publié par J.R.R. Tolkien, en 1937. Inventée pour ses enfants, cette histoire raconte les aventures de Bilbo, lancé en quête d’un trésor gardé par un dragon, en compagnie de Nains et du magicien Gandalf. Bien que destiné initialement à la jeunesse, ce texte a également enchanté des générations de lecteurs adultes. L’un des intérêts du Hobbit est qu’il introduit le lecteur dans monde inventé par Tolkien (la Terre du Milieu), décor de la plupart de ses récits, et qu’il présente des personnages appelés à connaître une grande postérité, dont les Hobbits, Gandalf et… l’Anneau. Cette édition est un beau livre, en raison du nombre élevé d’illustrations : photographies de Tolkien et de sa famille, reproductions de manuscrits et de cartes, magnifique cahier d’illustrations… cette dimension attirera d’autres types de lecteurs et de curieux, qui vont découvrir le texte par l’adaptation cinématographique de P. Jackson – en deux volets, 2012 et 2013. Ce livre aurait donc pu paraître sous le titre « Le Hobbit illustré », mais Christian Bourgois Éditeur publie déjà des éditions illustrées du Hobbit par Alan Lee, ce qui a conduit à conserver le titre anglais – Le Hobbit annoté. Il ne s’agit pas pour autant d’une édition savante : l’introduction et les notes de Douglas Anderson apportent surtout un éclairage sur des passages du texte, et les mettent en relation avec des épisodes de la vie de l’auteur. Le texte de Tolkien demeure bien central. Par rapport aux autres éditions du Hobbit (ou de Bilbo le Hobbit) en français, cette édition comporte une particularité supplémentaire, et décisive. Réalisée à partir de l’édition anglaise corrigée du texte de Tolkien (débarrassé de nombreuses coquilles en 1995), cette traduction du Hobbit annoté comporte, surtout, une nouvelle traduction (depuis longtemps attendue !) du Hobbit. Cette traduction inédite respecte les particularités du texte : son jeu avec les registres (du plus léger, au début du récit, vers des moments plus sombres, annonçant Le Seigneur des Anneaux qui prendra sa suite), la musicalité des chansons et poèmes ; mais, plus généralement, la traduction est débarrassée de toute lourdeur, et retrouve le dynamisme et l’entrain du texte anglais. Ce livre sera une redécouverte pour de nombreux lecteurs de Tolkien. On peut ajouter une remarque particulière sur les noms : les lecteurs qui apprécient Tolkien – le succès des Enfants de Húrin en 2008 a montré leur intérêt, sans parler même de la sortie du film de P. Jackson – seront heureux de découvrir que les noms anglais ont été retraduits en respectant les indications données par Tolkien dans le Guide to the Names, et en cohérence avec les volumes suivants dont Daniel Lauzon a assuré la traduction. Daniel Lauzon est en effet un traducteur reconnu des oeuvres de J.R.R. Tolkien : les premiers volumes ont paru en 2006, mais son travail avec V. Ferré remonte à l’année 2000, pour les premières réalisations.

09/2012

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Romance historique

A la conquête de sa liberté

Le roman-événement de la duchesse d'York Londres, 1865. Dans un mariage, les sentiments n'ont pas leur place. Fille de duc, Lady Margaret a toujours su qu'elle devait faire honneur à sa famille avec une alliance aussi somptueuse qu'avantageuse. Lord Rufus est le candidat idéal aux yeux de toute l'aristocratie londonienne, mais elle ne voit en lui qu'un homme impassible et froid auprès duquel elle ne pourra jamais être heureuse. En dépit de toutes les convenances, et juste avant l'annonce de ses fiançailles, elle fuit la salle de bal bondée, abandonnant derrière elle ses parents furieux et des convives scandalisés. Bannie mais libre, la jeune femme au tempérament rebelle et spontané décide alors de partir à la découverte d'elle-même. Car, depuis qu'elle n'est plus soumise aux responsabilités de son rang, elle ne souhaite qu'une chose : se défaire du carcan de la société qui ne lui laisse aucune place en tant que femme. De son Ecosse natale aux Etats-Unis, Lady Margaret va arpenter le monde à la conquête de sa liberté. Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion. A propos de l'autrice Ex-femme du prince Andrew, duc d'York, et ex-belle-fille de la reine Elizabeth II, Sarah Ferguson est duchesse d'York. Autrice de mémoires et de livres pour enfants, elle est aussi productrice de documentaires et de films historiques sur la période victorienne. En parallèle, elle oeuvre au sein de l'organisation à but non lucratif Children in Crisis, qui vient en aide aux enfants et femmes du tiers-monde. Mère de deux filles, les princesses Beatrice et Eugenie, Sarah Ferguson vit à Windsor avec neuf norfolk-terriers turbulents. A la conquête de sa liberté a été coécrit avec Marguerite Kaye, autrice de cinquante romances historiques. " Une histoire d'audace et de détermination, avec pour toile de fond les sommets du glamour et les dures restrictions de la société aristocratique britannique du milieu du XIXe siècle". Julian Fellowes, scénariste de Downton Abbey "Une épopée typiquement british, pas si loin des soubresauts romantiques de Jane Austen". Marion Galy-Ramounot, Madame Figaro "Un roman d'histoire avec un grand H, et d'amour avec un grand A". Europe 1, Historiquement vôtre "Dans la lignée de la saga des Bridgerton". I Newspaper " Une saga de près de 600 pages qui prend place à l'époque victorienne et emmène le lecteur de l'Angleterre à l'Ecosse, en passant par l'Irlande et les Etats-Unis. " Le Point magazine " Un roman historique consacré à Lady Margaret Montagu Douglas Scott, une arrière-grand-tante de l'autrice à la chevelure rousse, rebelle face aux injonctions de son temps et cible privilégiée de la presse people à l'époque. Cent cinquante ans après l'intrigue, toute ressemblance avec une personne réelle n'est pas purement fortuite. " Damien Cottin, Libération

10/2022

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Photographie

Mirages d'Orient, grenades & figues de Barbarie. Chassé-croisé en Méditerranée

Alors que, depuis le début de l'année 2011, les pays arabes qui entourent le Sud-Est de la Méditerranée ne cessent de nous surprendre par leur héroïsme et une dignité retrouvée, la Collection Lambert propose une exposition faisant l'apologie du voyage dans ces pays fascinants. Ils le sont tant par la richesse de leur culture que par une histoire bien plus ancestrale que la nôtre, par la beauté des êtres, et par ce courage dont ces peuples fiers font preuve aujourd'hui. Cette fascination n'est pas récente. Le monde arabe était auparavant décrit aux Occidentaux par des écrivains et des artistes qui accomplissaient des voyages longs et éprouvants. La France a toujours eu le goût de l'exotisme, d'une attirance pour la culture de l'Autre, cet étranger oriental ou arabe qui, lui-même, pendant des siècles, a cultivé le fait de recevoir le voyageur comme un art de vivre à part entière avec un raffinement poussé à son paroxysme. Nos plus grands écrivains en ont rêvé - Chateaubriand, Nerval, Flaubert, Lamartine ou, plus proche de nous, Pierre Loti... -, tout comme nos plus grands artistes, de Delacroix à Matisse. L'exposition s'organisera autour de quatre sections restituant les différentes images de l'Orient, qui se télescoperont tel un kaléidoscope de visions fantasmées ou réelles. Des collections jamais montrées au public seront associées à des oeuvres plus connues. Ainsi, le fonds de l'Association des amis de Pierre Loti présentera des documents inédits de cet écrivain : portraits, peintures et photographies... Une collection privée provenant de Gadagne fera découvrir des objets rares et précieux : bijoux, ustensiles, livres enluminés... À travers des oeuvres de maîtres du XIXe siècle et du début du XXe siècle, on comprendra comment est né cet orientalisme, mouvement aux répercussions si denses dans l'art de vivre en Europe. Des oeuvres sur papier de Delacroix et de Matisse confirmeront l'influence de la Méditerranée. Un lit turc de harem du début du XIXe siècle, entouré de peintures de la fin du XIXe siècle de femmes au bain et accompagné d'un magnifique film tourné dans un hammam par l'artiste anglaise Tacita Dean, donnera une ambiance de langueur. Plus loin, dans un univers plus viril, des photographies de Nan Goldin présentant son amant égyptien, Jabelawe, côtoieront des clichés chez un coiffeur turc de l'Italien Maloberti et des images anciennes d'un quotidien oublié où la tolérance était encore de mise. Dans une section plus contemporaine, les oeuvres engagées de Mona Hatoun, originaire du Liban, se confronteront aux images implacables de l'Iranienne Shirin Neshat, toutes deux féministes engagées et révolutionnaires avant l'heure. Enfin, à côté des vidéos de Douglas Gordon tournées aux portes de Marrakech avec des charmeurs de serpents et de scorpions, deux oeuvres teintées d'espoir et d'optimisme irradieront cette exposition : une installation vidéo de Charles Sandison où des milliers de mots calligraphiés en arabe se transforment en mains qui s'unissent à jamais, alors qu'Idriss Khan a photographié sur une même plaque argentique toutes les pages du Coran. Ces pages se superposent en traçant une immense partition sublime où, dans ce feuilleté visuel, on ne devine plus que la beauté des mots divins insufflés à jamais par le Prophète.

12/2012

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Psychologie, psychanalyse

Sciences Humaines N°302, avril 2018 : Qu'est-ce qu'une belle vie ?

"La vraie vie est ailleurs". On prête à Rimbaud cette célèbre formule ; pourtant, personne n'en a jamais trouvé trace dans son oeuvre. L'expression la plus approchante, tirée d'Une saison en enfer, est "la vraie vie est absente" . La formule est tout aussi cinglante, mais plus désespérée encore. Heureusement, Rimbaud avait tort. Car la vraie vie existe : je l'ai vécue. Quand vous avez la chance de connaître un grand amour qui résiste au temps ; quand autour de lui s'est construite une belle famille avec des enfants (et des petits-enfants) très réussis ; quand votre passion est devenue votre travail et votre quotidien ; et quand à cela s'ajoutent quelques vrais amis, des collègues très aimables, une belle maison, une santé vaillante et le tout assorti d'une constitution morale qui vous rend résilient aux chocs... , vous avez touché du doigt la belle vie. Sauf que malheureusement tout cela a une fin. Après la trajectoire ascensionnelle vient irrésistiblement le déclin. Personnellement, j'ai pris conscience tardivement que j'allais mourir (la mort ne me fait pas peur ni ne m'angoisse : elle m'emmerde). Et juste avant, il y a pire : le déclin. Côté coeur, tout va encore très bien, mais côté corps, ça se dégrade à vue d'oeil, car l'âge finit par tout gâcher, tout gâter. Côté business, les temps sont de plus en plus durs pour la presse. Et puis il y a forcément ces jours où une migraine, une dispute, une panne de voiture et un temps maussade viennent assombrir le tableau. Que faire dans ces moments de blues et de doute ? Comme tout le monde, j'ai recours aux expédients traditionnels. L'action reste un excellent viatique : la technique du coup de pied aux fesses m'a toujours revigoré ("arrête de pleurnicher, relève-toi et prend les choses en mains"). Mais ça ne marche pas toujours. D'autres remèdes classiques ont été labélisés au fil des civilisations : les religions du salut, les philosophies du bonheur, les psychothérapies, les antidépresseurs, les soutiens sociaux. A chacun de se composer son cocktail en fonction de ce qui lui convient le mieux. Personnellement, à défaut de croire à la présence d'une divinité protectrice ("Jésus est là, il t'aime"), je fais appel à d'autres amis imaginaires : ce sont mes livres et auteurs favoris. Un coup de stress ? Je plonge dans les livres de cosmologie : ils m'aident à m'évader en pensée. La théorie de la relativité, les trous noirs, les ondes gravitationnelles, etc. sont pour d'autres sources d'angoisse. Moi, ils m'apaisent. Un coup de déprime ? Je garde à portée de main le témoignage de dépressifs (Philippe Labro, Matt Haid) : il est toujours rassurant de savoir que d'autres sont allés beaucoup plus bas que soi, et en sont revenus. Face à la peur de la chute, le simple souvenir de Rien ne va plus de Douglas Kennedy ou du Bûcher des vanités de Tom Wolfe me revigore. Mes idées s'embrouillent et je ne comprends plus rien à rien ? Quelques pages d'Aristote, et tout se remet d'aplomb : ce type est si intelligent qu'il en est contagieux. En cas de spleen, bien mieux qu'une séance de médiation, quelques pages de Christian Bobin sera la garantie de retrouver un îlot de sérénité. Le pouvoir guérisseur de la lecture est vraiment très puissant. "La vraie vie est ailleurs". Rimbaud ne l'a pas dit ; mais c'est quand même bien vu !

03/2018

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2013. Hugo Claus (1929-2008)

Julien VERMEULEN : Hugo Claus à New York (1959) In 1959-1960, Hugo Claus spent six months in the US, Mexico and Cuba. In the course of his trip he wrote down a number of impressions and experiences which he later turned into a cycle of poems, entitled "Reportage" (1961). In terms of contents and style these poems differ from his previous work. Claus now uses a style which is less hermetical : apart from this remarkable transparency, a wide range of ironic expressions, ambivalent idioms, contrasting registers and playful characterisations constitute a lexicological diversity. The great number of assonances and the use of non-literary text registers also characterize these poems. In this way this cycle anticipates later work in which Claus systematically applies diverse collage techniques. The poems "N. Y. 1" and "N. Y. 2" are also an exceptional testimony of the feelings of isolation and vulnerability of the lyrical "I". In 1959-1960 bracht Hugo Claus zes maanden door in de VS, Mexico en Cuba. Tijdens zijn verblijf noteerde hij enkele indrukken en ervaringen die hij later in de gedichtenreeks "Reportage" (1961) uitwerkte. Inhoudelijk en stilistisch wijkt deze poëzie af van zijn vroeger werk. Claus hanteert hier immers een stijl die minder hermetisch is : naast een opmerkelijke transparantie constateren we ook lexicografische diversiteit met allerlei ironische en ondermijnende dubbele bodems, kritische en contrastieve registers, ludieke en spottende typeringen. Ook het grote aantal assonanties en het gebruik van niet-literaire tekstregisters karakteriseren deze gedichten. In die zin anticipeert deze cyclus op zijn later werk waarin hij talrijke collagetechnieken op een systematische wijze toepast. De openingsgedichten "N. Y. 1" en "N. Y. 2" getuigen ook op een uitzonderlijke wijze van het isolement en de kwetsbaarheid van de ik-figuur. Sarah BEEKS : Masscheroen ou trois messieurs nus. L'engagement artistique de Hugo Claus dans les années soixante In the spring of 1968 Hugo Claus was officially charged with public indecency. The fact that he had staged three naked men in his play Masscheroen, could not be tolerated by to the conservative judiciary in Flanders. The lawsuit caused a great fuss within the artistic milieu : art and literature had regularly been censored and something had to be done. Inspired by the activist élan of May '68, Claus and his colleagues chose to act upon their artistic commitment. Through cheerful happenings and poetic protest evenings they fought for the autonomy of art and literature. In het voorjaar van 1968 werd Hugo Claus aangeklaagd wegens openbare zedenschennis. In zijn toneelstuk Masscheroen had hij drie naakte mannen laten optreden en dat kon volgens de conservatieve rechterlijke macht in Vlaanderen niet door de beugel. De zaak leidde tot veel ophef binnen het artistieke milieu : kunst en literatuur werden eind jaren zestig veelvuldig gecensureerd en dat werd niet langer geaccepteerd. Aangestoken door het activistische elan van mei '68 besloten Claus en zijn collega's zich artistiek geëngageerd te tonen. Door middel van vrolijke happenings en poëtische protestavonden bevochten zij de autonomie van kunst en literatuur. Pieter VERSTRAETEN : Le corps du Christ. Le roman A propos de Dédé et le catholicisme Hugo Claus's short novel Omtrent Deedee [With regard to Deedee], which appeared in 1963, can be read in a variety of ways. In general, two slightly antagonistic interpretative models have been dominant so far : whereas the early literary analysis by Julien Weverbergh focuses on the symbolic dimension of the story, a commentator such as Bert Vanheste emphasizes the novel's connection with contemporary social discussions, such as the debates on the democratization of Catholic faith in the context of Vaticanum II (1962-1965). In this article I want to further develop the latter perspective by reading the book primarily as a commentary on Catholic faith, understood in its institutional as well as its ideological dimensions. In particular, I focus on the kind of priesthood the main character Deedee is embodying, on the relation between the priest Deedee and the young homosexual Claude, who seems to represent an alternative kind of priesthood, and on the process of transubstantiation, which plays a major role in all this. Finally, I relate the motif of transubstantiation to Claus's conception of meaning and symbolism. It appears that the religious sacrament as well as the signifying process are based on the interaction between the concrete and material on the one hand and the abstract and ideal on the other. In the end, in Omtrent Deedee, both categories are unmasked as mere social constructs, failing to do what they promise : restoring an original, sacral union or wholeness. Van Hugo Claus' korte roman Omtrent Deedee, verschenen in 1963, zijn heel verschillende interpretaties mogelijk. Grosso modo staan daarbij twee verschillende lectuurmodellen tegenover elkaar. Terwijl de vroege analyse van Julien Weverbergh vooral inzet op de symbolische dimensie van het verhaal, vraagt iemand als Bert Vanheste expliciet aandacht voor de betrokkenheid van de roman op contemporaine maatschappelijke problemen, zoals de discussies rond de democratisering van het katholieke geloof die plaatsvinden in de context van Vaticanum II. In dit artikel wil ik dat tweede perspectief verder uitwerken door Omtrent Deedee in de eerste plaats te lezen als een commentaar op het katholieke geloof, zowel op de institutionele als op de ideologische dimensie ervan. Ik focus daarbij op de aard van het priesterschap van het hoofdpersonage Deedee, op de relatie tussen de geestelijke Deedee en de jonge homoseksueel Claude, die een alternatieve priesterrol op zich neemt, en op het sacrale proces van de transsubstantiatie, dat bij dit alles een cruciale rol lijkt te spelen. Tenslotte verbind ik het motief van de transsubstantiatie met Claus' visie op betekenis en symboliek. Zowel het religieuze sacrament als het proces van betekenisgeving zijn immers gebaseerd op de interacties tussen het concrete en materiële enerzijds en het abstracte en ideële anderzijds. Finaal worden beide categorieën in Omtrent Deedee ontmaskerd als louter sociale constructies die er niet in slagen hun belofte waar te maken en een oorspronkelijke, sacrale eenheid en heelheid te herstellen. Tom SINTOBIN : Raconter en bafouillant, bafouiller en racontant. Traumatisme et narrativité chez Hugo Claus In this article two novels by Hugo Claus are analysed from the perspective of Trauma theory : Desire (1978) and The sorrow of Belgium (1983). Trauma destroys an individual's life-narrative and results in a Post Traumatic Stress Disorder. In Desire it is Didi that seems to suffer from it : she lost her human identity and her awareness of time, she is barely able to speek - which means that she has lost the plot that can give her life meaning and coherence. The reader is never told what exactly is the matter : all he gets are flashes, which are not sufficient to tell him the whole story. Moreover, he is confronted with the fact that the language of the novel is very ambiguous. These two characteristics - the unability to get to a fullblown story and the loss of language - the reader shares with a PTSD-patient, which suggests that this novel has a performative aspect : the reader lives through the same drama as that of the characters. In The sorrow of Belgium, uncle Omer is confronted with a malfunctioning language and ability to narrate. His problem manifests itself in repetition and in misunderstandings due to the ambiguity of words. The reader encounters exactly the same problem at the end of the novel, when a passage that seemed rather superficial at first sight in reality turns out to be full of meaning. However, there are characters in this novel whom one would expect to be traumatised that nevertheless do not show the typical characteristics. Above all the father, Staf, talks endlessly about the terrible things that happened to him, even so much that the members of his family are no longer interested. The feeling of the "surplus" of narratives, that are as a consequence not healing any more but aim at hiding something, is a feeling shared by the reader while he is reading this strange novel, which gets in its turn a performative aspect. In dit artikel worden twee romans van Hugo Claus, Het verlangen (1978) en Het verdriet van België (1983) bestudeerd vanuit het perspectief van traumastudies. Daarbij wordt een trauma gedefinieerd als datgene wat het levensnarratief van een individu vernietigt, met een Post Traumatic Stress Disorder tot gevolg. In Het verlangen blijkt Didi's pathologie daar nogal wat kenmerken van te hebben : ze is haar menselijke identiteit kwijt, haar tijdsbesef is ontregeld, ze kan amper nog spreken - zij heeft dus niet langer de beschikking over een levensnarratief dat haar bestaan zinvol en coherent kan maken. De lezer verneemt echter nooit precies wat er aan de hand is : hij krijgt slechts flitsen te zien en komt niet tot een sluitend verhaal. Bovendien wordt hij ermee geconfronteerd dat de taal van de roman wel heel meerzinnig wordt. Deze beide kenmerken - het onvermogen om tot een verhaal te komen en het verlies van taal - deelt de lezer met een PTSD-patiënt, zodat het verhaal in overdrachtelijke zin performatief is geworden : de lezer ondervindt het drama van de personages aan den lijve. Ook in Het verdriet van België komt er een personage voor wiens taal en verhalend vermogen hapert : Nonkel Omer. Zijn aandoening uit zich onder meer in herhaling en in misverstanden door dubbelzinnige woorden en blijkt ook de lezer parten te spelen wanneer die zich tegen het einde van de roman met een ogenschijnlijk anekdotische maar in werkelijkheid uitermate beladen passage geconfronteerd ziet. Nochtans zijn er ook personages waarvan men zou kunnen aannemen dat ze getraumatiseerd zijn zonder dat ze de kenmerken van een PTSD vertonen : vooral vader Staf vertelt honderduit over wat hem is overkomen, zelfs in die mate dat zijn verhalen niet meer interessant gevonden worden door zijn huisgenoten. Het gevoel van de overdaad aan verhalen, die niet langer heilzaam zijn maar iets verbergen, maakt zich ook van de lezer meester bij zijn lectuur van deze vreemde roman. Het verdriet van België heeft zodoende op zijn beurt iets performatiefs. Dirk VAN HULLE : Claus et la narratologie exogénétique. La cognition externe (extended mind) et les notes de lecture autour du Chagrin des Belges This article combines genetic criticism with a post-Cartesian approach to cognitive narratology, notably to the examination of literary evocations of the fictional mind. The case study is the genesis of Hugo Claus' novel Het verdriet van België. The exogenetic analysis of two extant notebooks shows how the author's reading notes contribute not just to the fictional cosmology of the novel, but also to the cognitive cosmology of the characters' 'extended' minds. The article argues that for Claus, as for many twentieth-century authors, the materiality of the avant-texte served as a cognitive model for the evocation of the workings of the fictional mind. Dit artikel combineert tekstgenetisch onderzoek met een post-Cartesiaanse benadering van de cognitieve narratologie, in het bijzonder het onderzoek naar vormen van literaire bewustzijnsrepresentatie. De gevalstudie is de genese van Hugo Claus' roman Het verdriet van België. Uit de exogenetische analyse van twee bewaard gebleven notitieboeken blijkt hoe de lectuurnotities bijdragen, niet alleen tot de fictionele kosmologie van de roman, maar ook tot de cognitieve kosmologie van personages en hun "extended mind" . Het artikel argumenteert dat voor Claus, net als voor heel wat twintigste-eeuwse auteurs, de materialiteit van de avant-texte heeft gefungeerd als cognitief model voor literaire bewustzijnsrepresentatie. Malgorzata DUBROWSKA : Die mythische Welt Anna Seghers'. Literarische Bilder aus dem französischen Exil Alongside her journalistic undertakings, literary works by Anna Seghers left trajectories of her residence as an immigrant in France between the years 1933-1941. In her literary works, the writer often depicted in a metaphorical way the world of immigration experiences : Sense of instability, isolation, life intimidations and also consciousness of replication of the immigrant' destiny. She brought a universal literary vision that corresponded to the biblical tradition and the world of the Greek and Roman mythologies. The author of this article, based on the selected literary works of Anna Seghers that were created in France, catalogues the universal experiences of the existence of the human kind, that in Seghers' works become mythical. Les textes littéraires d'Anna Seghers, qui complètent son activité publicistique, où elle décrit d'une manière métaphorique ses expériences d'expatriée, en disent long sur les années de son exil en France (1939-1941). La précarité, l'isolement, le danger de mort et la conscience de réitération de l'existence d'exilé font naître une vision littéraire universelle qui puise tant dans la tradition biblique que dans les mythologies grecque et romaine. A travers les textes littéraires retenus, issus de la période française, l'auteur de la présente contribution tente de concrétiser cette expérience atemporelle de l'existence humaine à laquelle Seghers donne une dimension mythique.

06/2013