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Littérature française

Ces Temps Derniers... Ou l'Epopée du monde

"Chaque vers, lui semblait-il, avait le pouvoir et la force de changer la vie et le désir de toute créature, le sens et l'orientation de toute chose ! Le Poème contenait tout : la souffrance et l'espérance des hommes, depuis l'origine des temps, leur effroi devant la mort, devant la maladie, devant la violence ; mais aussi leur amour, leur amour de la vie, de leurs semblables, leur désir d'une vie meilleure, pour tous et chacun, fraternelle, généreuse, ouverte sur autrui, prête à tout partager et à tout recevoir". Ces Temps Derniers est le périple d'un poème, "L'Epopée du monde" , dont la beauté bouleverse les coeurs, les consciences et les imaginaires. Voyageant de main en main, il traverse les époques, de la fin du dix-neuvième siècle au début du siècle actuel, avec le don d'amener les êtres au meilleur d'eux-mêmes. A travers son périple, il donne vie à Sulpice Septime, hussard noir des débuts de la troisième République ; à Hector Elbane, médecin humaniste témoin des deux guerres mondiales ; à Annie Berg, jeune communiste qui mettra son existence au service de l'ONU et des Droits de l'Homme ; ou encore à Justine Morin, passionnée par l'idée européenne, à laquelle elle se dévouera entièrement. Entre les mains d'Octam, jeune prêtre d'une théocratie parodique actuelle, de Bassem Arwal, riche homme d'affaires d'une nation en proie à la violence et à la pauvreté, ou bien encore de François Eugène, ambassadeur du pays du Coq auprès de cette même nation, "L'Epopée du monde" pourra-t-elle faire face aux problématiques d'aujourd'hui ? Découvrez les parcours de vie, les réflexions et les engagements de ces hommes et de ces femmes qui retracent l'Histoire, mais aussi la grâce et la puissance du verbe... Née en 1963 à Paris, Selma a étudié l'Histoire, avant de devenir éducatrice spécialisée et de se dédier, durant longtemps, à l'accompagnement de personnes en grandes difficultés sociales. Son nom de plume fait référence à Selma Lagerlöf, pour la beauté de son écriture et l'incomparable densité de ses personnages. Elle est l'auteure de trois premiers ouvrages aux Editions Amalthée, "Histoire d'une ânesse engagée" , "Le Village accroché aux étoiles" , et "De part et d'autre du fleuve" . Passionnée par l'Histoire du vingtième siècle, elle lui rend hommage ici et livre "Ces Temps Derniers" , un roman épique envoûtant.

11/2019

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Histoire internationale

La Diplomatie-monde. Autour de la paix d'Utrecht - 1713

Ce livre a l'ambition d'ouvrir une nouvelle dimension pour l'histoire des relations internationales en étudiant la naissance, en Europe, d'une diplomatie prenant en compte le monde entier, où les Européens cherchent à être présents en ce temps de première mondialisation. Les traites de paix, signés à partir de 1713 à Utrecht puis à Rastatt et à Baden, mettent fin à un conflit qui dure depuis 1701, la guerre de Succession d'Espagne, et ils règlent en particulier le sort de l'immense monarchie espagnole qui contrôle des territoires sur tous les continents. Depuis les traités de Westphalie de 1648, le congrès diplomatique s'est imposé comme l'instrument des grandes recompositions géopolitiques destinées à établir la paix. Une telle réunion de négociateurs correspond à une confrontation maîtrisées où sont évalués les résultats des campagnes militaires et où sont cherchés des expédients pour faire accepter l'arrêt des hostilités. Pour des siècles trop souvent considérés comme des successions de guerres, par lesquelles des Etats en formation s'imposent en s'opposant, ce recueil d'études propose d'approcher l'histoire de l'Europe et du monde sous un autre angle, plus lumineux : celui de la négociation, puisque l'affrontement débouche aussi sur l'élaboration de pratiques destinées à résorber à tout prix la violence entre les pays européens-Néanmoins, cela conduit aussi à esquiver des litiges ou des souffrances collectives pour ne pas retarder ou empêcher la conclusion des traités. Finalement, une paix durable, comme celle de 1713-1714, fait de tous les belligérants des mécontents, tout en les obligeant à accepter un oubli général des traumatismes subis. Ces discussions intègrent les questions économiques, commerciales et coloniales, ce qui permet de parler de diplomatie-monde, afin d'aborder le dialogue avec des populations lointaines mais aussi des drames humains comme la traite des esclaves africains. Cet ouvrage se propose de considérer également les fondements d'une culture de paix, à travers l'émergence d'une opinion publique internationale, la réflexion sur la paix perpétuelle, la construction d'un événement historique qu'il faut célébrer et commémorer. Des historiens, venus d'horizons variés, donnent ici des études d'une grande rigueur, offrant une somme de connaissances historiques d'une incomparable richesse, et ils proposent des analyses originales et des interprétations novatrices, renouvelant en profondeur l'histoire des relations internationales, de la diplomatie et des sociétés des Temps modernes.

11/2019

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Histoire de France

Etre Juif. A Lyon et ses alentours (1940-1944)

Je pensais avoir fait le tour sur la réalité de la "question juive" en France pendant les années de notre déshonneur ; mais je dois l'avouer avec humilité et même honte que l'ouvrage Etre Juif... m'apporte un flagrant et frappant démenti. Sylvie Altar met à nue la réalité de notre mémoire trop souvent tue. Si nous pensions et affirmions que le grand public avait une connaissance peu pertinente et relative sur la persécution juive en ces années 1940-1944, avec la parution de Etre Juif.., cela ne peut plus être vrai. Cet oeuvre devient incontournable sur la connaissance des mécanismes de la Shoah. Comme l'écrit Serge Klarsfeld : On est en présence d'une grande fresque [...]. Et poursuit dans sa préface : C'est un récit passionnant [... ] une histoire qui se lit comme un roman. Si les faits se déroulent dans la n Capitale de la Résistance" et ses alentours, l'esprit dans sa réalité historique générale est de tout notre territoire, de cette science incomparable des faits, de cette horreur mis à crue, de toutes ces choses qui font oeuvre d'histoire. Nous avons, grâce à l'auteure, au travers du microcosme lyonnais, un lieu, un laboratoire où tout chercheur ou tout un chacun de nous peut apprendre, comprendre, reconstituer, analyser le vécu de celui désigné "Juif", et s'imprégner de l'ambiance, saisir les comportements des victimes et des bourreaux. Comme le constate Laurent Douzou : Cet ouvrage est à marquer d'une pierre blanche [...]. Dans ces pages est inscrite l'histoire de ces femmes, de ces vieillards, de ces enfants, de ces hommes qui étaient dénoncés et recherchés pour "Etre Juif". Ces persécutés — pour nombres futurs assassinés —, par leurs parcours personnalisés, leur résistance, leur diversité sociale ou religieuse, ici leur est donné enfin une humanité, sinon une vie d'humains, des êtres simplement et terriblement restés debout. Car même menacés, traqués, bafoués, outragés, méprisés... les Juifs tenteront de garder le contrôle de leur vie, de leur résistance, de leur désobéissance à un Etat scélérat, et sauvegarder une dignité face à l'imposture. Dans sa postface le Grand Rabbin de France Haïm Korsia avisera : Ce livre s'appuie sur un matériau humain, une densité des émotions, des sentiments et des valeurs qui ne laissent pas indifférent [...]. Dans ma volonté de vous faire partager cette découverte, je reprendrai à mon compte ces mots de Serge Klarsfeld : Ce livre est irremplaçable [...]. Michel Reynaud

10/2019

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Sciences historiques

Correspondance. Volume 1, La naissance des Annales (1928-1933)

La pérennité et la fécondité, en France comme à l'étranger, d'une revue créée en 1929 par deux historiens de l'université de Strasbourg - les Annales d'histoire économique et sociale - ne sont plus à démontrer. Il a en revanche été jusqu'à présent presque impossible de savoir comment Marc Bloch et Lucien Febvre l'ont conçue et développée, ni de mesurer la part prise par chacun dans la gestion à la fois intellectuelle et matérielle de cette ambitieuse entreprise. Longtemps différée, la publication des quelque cinq cent trente lettres subsistant de la correspondance qu'ils échangèrent de 1928 à 1943 permet enfin de connaître la genèse de la revue. Ce premier volume (1928-1933) - qui sera suivi de deux autres - donne à voir les Annales en train de se faire : définition du projet, recherche d'un éditeur, constitution d'un noyau de collaborateurs proches des vues des deux créateurs, mise en place d'un réseau de soutien, conquête d'une légitimité au sein d'un monde universitaire pour le moins sclérosé. Il éclaire enfin nos générations sur la question, âprement discutée de nos jours encore, des relations entre ces deux hommes de génie : en dépit de quelques frictions passagères, ils furent amis, alliés, complices même, et cultivèrent en permanence une estime et une admiration réciproques. Écrites au fil de la plume, avec fraîcheur et spontanéité, dans le souci presque exclusif de faire sortir la discipline historique de ses habitudes et de ses attitudes en l'ouvrant aux sciences sociales (sociologie, économie, etc.), empreintes de préoccupations à la fois stratégiques et tactiques, elles constituent en fait le seul document sur les débuts des Annales et sur la personnalité d'historiens qui n'avaient pas le goût de l'ego-histoire. Elles offrent aussi une incomparable vision sur le monde savant des années vingt et trente, et sur les réseaux et les affinités des intellectuels d'alors. Le magnifique travail d'établissement et d'annotation des textes - sans oublier la collecte de multiples documents annexes - auquel s'est livré Bertrand Müller (auteur d'une bibliographie des articles de Lucien Febvre, chercheur au Fonds suisse de la Recherche scientifique et enseignant à l'université de Lausanne) ainsi que la substantielle introduction qu'il a rédigée font de cet ouvrage un véritable événement dans l'histoire culturelle de notre siècle.

01/2004

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Littérature anglo-saxonne

Charles Dickens. De Grandes Espérances

Découvrir aujourd'hui le chef-d'oeuvre de Charles Dickens, dans cette nouvelle traduction, constitue un choc. Personne ne nous avait prévenus que De Grandes Espérances, ce classique des classiques, est aussi le plus bluffant des romans ! A-t-on encore besoin du cinéma et des séries télévisées, quand on a un tel livre entre les mains ? Page après page (et on les tourne très vite), De Grandes Espérances démontre qu'en matière de suspense, de rythme, de puissance de suggestion, les mots n'ont aucun besoin des images : ils les contiennent déjà - et avec une force incomparable - dès lors que la traduction restitue au texte tout son éclat et sa vivacité d'origine. La lecture achevée, on ne sait ce qu'il faut admirer le plus dans ces Grandes Espérances. L'intrigue digne des plus grands romans d'aventures ? Les scènes d'anthologie, qui font passer le lecteur par toutes les émotions ? Les dialogues, où l'art du traducteur Jean-Jacques Greif fait merveille ? Les personnages inoubliables : Pip, le bagnard en fuite, l'inquiétante Miss Havisham, Joe le forgeron, la belle Estella au coeur de glace... ? Et dans quelle catégorie ranger ce livre, qui semble contenir tous les romans possibles ? Récit d'apprentissage, histoire d'amour grand format, roman social, feuilleton à rebondissements : De Grandes Espérances est tout cela à la fois. RESUME La vie n'est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ? Reçu chez l'étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu'elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s'être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l'instrument de cette vengeance... De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman... Or un jour, il est informé qu'un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d'argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale. Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu'il s'apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l'attend.

08/2022

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Poches Littérature internation

Les Chiens du rideau de fer

Le couloir de la mort s'étirait à l'intérieur de la zone réglementée, un espace presque uniquement peuplé par des chiens, jalonné de miradors et de champs de mines, bordé de clôtures hérissées qui séparaient l'ex-RDA de l'Ouest libre. Atrocement isolés et attachés par leurs laisses à des câbles, ces chiens parcouraient leur tracé en plein soleil ou par grand froid, jusqu'à la folie. Dans le texte qu'on va lire, ils sont les représentants du territoire décrit et de l'animation qui lui fut propre, ce sont eux qui mettent à jour la mentalité politique qui y est associée, et qui se distingue par son enfermement, son repli, son besoin de surveillance, de répression, son étroitesse d'esprit nauséabonde. Ainsi que par une population de militaires de carrière orientée vers la formation de chiens de garde qui cherche à échapper à son ennui mortel par un affairisme occulte et quasi illicite. Et pourtant, dans cette société peu reluisante, le lecteur rencontre des personnes qui, seules ou entourées d'une famille, sont animées par des sentiments, des goûts et des dégoûts [...], bref, il s'agit là, en dépit de toute cette misère, d'un matériau romanesque voire dramatique. Et la façon proprement époustouflante dont Marie-Luise Scherer s'empare de ce matériau dépasse de beaucoup la portée d'un simple documentaire factuel. [...] Reste la question suivante : comment Marie-Luise Scherer est-elle parvenue à une connaissance aussi intime et exhaustive de cet univers ? Je pense qu'elle s'y est prise à la manière d'un naturaliste et d'un explorateur. Il est certes évident qu'un tel niveau de savoir est le fruit d'un vaste chantier de recherches, d'une fouille intensive, rendus possible à l'époque par le magazine pour lequel Scherer écrivait ses reportages littéraires hors normes, le Spiegel. Qu'est-ce qui, dans cette entreprise de longue haleine, a bien pu l'aiguillonner, la motiver ? C'est sa curiosité pour la VIE, accompagnée d'une insatiable soif de savoir. Et, dans ce cas précis, cela vient aussi de sa profonde compassion pour les chiens. Dans le domaine du reportage, Marie-Luise Scherer est reconnue comme un auteur de tout premier plan. Or il serait dommage de la cantonner dans les bornes de ce genre. Car sa prose incomparable outrepasse ce cadre, tant les histoires qu'elle puise dans le quotidien arborent les traits de la grande littérature.

11/2014

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Beaux arts

La Coulure. Histoires de la peinture en mouvement (XIe-XXIe siècles)

Il aura fallu attendre l'expressionisme abstrait des peintres américains pour revoir apparaître la coulure dans les images. Cy Twombly, Brice Marden, Morris Louis, en libérant le geste pictural des entraves dictées par les règles du passé, ont donné libre cours, sous des formes à chaque fois diverses et singulières, aux écoulements de peinture. Jackson Pollock en a même fait un motif spécifique avec lequel son style a par la suite été décrit. Le fameux dripping avec lequel il procède à l'invention de ses compositions n'est rien d'autre que ces "écoulements" de peinture industrielle sur la toile disposée à même le sol. Mais auparavant, dans la peinture classique, la coulure, bien que plus discrète, a également joué un rôle de tout premier ordre. Certains peintres de renom (Michel-Ange, Tintoret, Lucas Cranach, Caravage) ont su tirer parti de la force dynamique et expressive de ces coulures de peinture dans quelques-unes de leurs toiles afin de révéler le caractère unique de leur invention et de rappeler la nature liquide du médium qu'ils travaillent. Les coulures permettent de dire la rapidité d'exécution incomparable de ces artistes et leur ingenium inimitable. En même temps cette dimension physique de l'épanchement de la matière picturale est ainsi radicalisée dans des thèmes iconographiques qui l'incarnent par excellence comme les larmes ou le sang des blessures du Christ, des saints et martyrs. Ce livre entend redonner une visibilité à ces coulures qui apparaissent, avec plus ou moins de force, résultat d'une volonté déclarée de l'artiste ou simple accident survenu lors de la réalisation de l'oeuvre, et qui dévoilent ce qu'il en est d'une "poétique" de l'art. La coulure en laissant toujours visible dans l'image finie la liquidité originaire de la peinture, en demeurant le témoin des gestes qui ont donné naissance à ces compositions, invite à une archéologie de la peinture où nos a priori critiques sont sans cesse inquiétés par la rencontre avec cette matière vivante et mobile. Le livre se compose de fragments, parfois reliés les uns aux autres de manière continue, parfois éloignés les uns des autres, afin de suivre le plus précisément possible le cheminement incontrôlable de ces écoulements de peinture qui confrontent sans cesse notre volonté de savoir à sa propre source d'inquiétude.

04/2015

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Philosophie

Les grandes questions existentielles (la vérité, Dieu, le sens de la vie). Pour une civilisation post-matérialiste

- Quelle est votre philosophie personnelle de la vie ? La connaissez-vous ? Savez-vous quoi répondre à vos enfants lorsqu'ils vous questionnent sur le sens de l'existence, le bien, le mal, le vrai, le faux, l'injustice, l'amour, l'origine du monde, Dieu ? Cet ouvrage propose un itinéraire de résolutions des grandes questions existentielles. II peut être consulté selon votre envie, votre curiosité ou vos besoins. Il intéressera tout particulièrement les personnes en quête d'une spiritualité cohérente, désireuses de sortir des impasses du matérialisme outrancier qui détruit actuellement les les âmes et la planète.Une nouvelle spiritualité libre et naturelle est possible, qui réconcilie les sciences et la sagesse, le coeur et la raison, tout en retenant des religions traditionnelles ce qu'elles ont de meilleur à offrir, sans verser pour autant dans un syncrétisme naif.... Des sagesses orientales on retiendra tout particulièrement les remarquables notions de ''karma'' et de ''Dharma'', bien souvent raillées par les intellectuels occidentaux, mais qui offrent cependant d'incomparables solutions philosophiques pour comprendre la vie humaine et ses mystères (causes de la souffrances, avenir de l'humanité, sens de l'univers...) Cet ouvrage s'adresse également à tous ceux que les sociologues appellent les ''Créatifs Culturels'', qui ont dores et déjà adopté dans leur vie quotidienne de nouvelles façons de vivre (médecines douces, développement personnel, nouvelles spiritualités, véganisme, droits des animaux...) et qui ressentent le besoin de donner à leurs convictions une assise intelllectuelle solide et un fondement philosophique clair, afin de bâtir une société plus respectueuse des dimensions sacrées de l'univers... Plus largement encore, cet ouvrage se propose d'affranchir les sciences humaines contemporaines du joug de l'idéologie matérialiste, qui domine l'intellectualité occidentale depuis des décennies, pour les refonder sur un nouveau paradigme résolument spirituel et holistique. Il en ressort une nouvelle conception de la psychologie,de la médecine, des sciences de l'éducation, des sciences morales et même de l'histoire mondiale, qui se conclut par diverses propositions politiques véritablement ''révolutionnaires'', afin de faire advenir la civilisation ''post-matérialiste'' à laquelle se consacrent dores et déjà des millions de personnes dans le monde, pour apporter des réponses positives aux inexorables mutations planétaires qui s'annoncent.

09/2019

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Tourisme étranger

LES CITES LEGENDAIRES D'ASIE CENTRALE. Samarkand, Boukhara, Khiva

Longtemps, Samarkand, Boukhara et Khiva passèrent pour trois des plus belles villes du monde. Emergés des sables des déserts d'Asie centrale tel un décor de théâtre, le mirage des dômes d'un bleu éclatant, les minarets gracieusement élancés et les revêtements de céramique aux mille chatoiements attirèrent et fascinèrent pendant des siècles voyageurs et conquérants. Pour les marchands du Moyen Âge qui, empruntant la fameuse route de la soie, se trouvaient soumis aux rudes fatigues de leur périple vers la Chine, ces villes n'étaient rien moins que le paradis. Rattachées à la Russie depuis le siècle dernier, les grandes cités d'Asie centrale étaient encore il y a peu totalement interdites aux visiteurs occidentaux. Aujourd'hui, grâce au récit de Robin Magowan et aux cent soixante-dix photographies du grand artiste russe Vadim Gippenreiter, les merveilles de Samarkand, Boukhara et Khiva s'offrent enfin à nous. En complément, une sélection de précieuses photographies noir et blanc du début du siècle donne un aperçu significatif de la vie à Samarkand et Boukhara avant l'instauration du pouvoir soviétique. En déambulant ainsi dans Samarkand, la Rome de l'Asie centrale, comment ne pas être médusé par l'architecture monumentale, vivant témoignage du génie de Timu (Tamerlan), peut-être le plus grand conquérant que le monde ait jamais connu ? L'auteur nous invite à le suivre à travers le labyrinthe des rues de Boukhara, dont le renom de cité sainte de l'islam ne le céda pendant de longs siècles qu'à celui de La Mecque ou Médine. Avec lui, nous découvrons, émerveillés, les incroyables entrelacs des panneaux de bois sculpté et des céramiques de la cour royale de Khiva, l'Ichan Kala, construit par cinquante mille esclaves il y a moins de deux cents ans. Au récit de cette tumultueuse histoire et à la description de l'architecture incomparable de ces cités légendaires, sont mêlées des remarques notées sur le vif à propos des mœurs et des populations d'aujourd'hui. Nous voici tour à tour conviés à un mariage, découvrant à travers une épaisse buée l'intérieur d'un bain public, délicieusement sollicités par les images, les bruits et les odeurs d'un bazar animé, ou attablés au bord d'un bassin, dans un restaurant directement sorti des Mille et Une Nuits. Du témoignage de l'auteur, Robin Magowan, surgit l'image contemporaine d'une Asie centrale dont la complexité et le pouvoir de fascination ne se sont pas démentis avec le temps.

10/1995

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Littérature étrangère

L'abîme de l'illusion humaine

"J'ai découvert Gilbert Sorrentino un très beau jour de 1980, en prenant au hasard (?) un livre publié par Picador sur une tour Martello de livres dans un aéroport ; il s'agissait justement de Mulligan Stew ; ce livre m'a introduit à la littérature américaine contemporaine - disons d'une partie de cette littérature, les Gaddis, Gass, Coover, Davenport, Elkin, Goyen, Toby Olson, Coleman Dowell, etc. Sorrentino, décédé l'année en 2006, est l'auteur de plus d'une douzaine de romans, d'un recueil d'essais et d'une quinzaine de recueils de poésie. J'ai traduit à ce jour huit de ses livres (Red le Démon, Steelwork, Petit Casino, Mulligan Stew/Salmigondis, La Lune dans son envol, Aberration de la lumière et La Folie de l'or). Peu d'écrivains ont autant mis l'accent sur le refus d'écrire des histoires réalistes, avec une intrigue "minutieusement composée, intéressante, pleine de suspense", des personnages "plausibles, plein de substance et de motivation", un décor "qui vous rappelle quelque chose", au contraire, il insiste sur le fait qu'il n'y a là que de l'encre sur du papier, que sa création est pure imagination ; et pourtant le Brooklyn de ses livres, les personnages qui s'y trouvent sont d'une humanité étincelante - qu'il s'agisse de gens ordinaires, pauvres et sans espoir, ou du monde artificiel des arts (qu'il ne cesse de fustiger). Son oreille exceptionnelle lui permet de jouer de la langue anglaise comme d'un instrument, de la tordre, de la déformer, tout en restant constamment d'une grande lisibilité. Même lorsqu'il caricature un mauvais écrivain, son style est incomparable. Le tout est un mélange de noirceur extrême et d'humour, de dérision et d'humanisme dans lequel le lecteur pénètre pour ne plus en ressortir." Bernard Hoepffner Bien que l'oeuvre de Gilbert Sorrentino soit en partie plongée dans le Brooklyn de son enfance dont il fait revivre la langue, elle est également très proche de la culture européenne et de certaines recherches formelles. N'a-t-il pas lui-même énuméré quelles nécessités sous-tendaient son écriture ? Un souci obsessionnel de la structure formelle. Une aversion pour la répétition de l'expérience. L'amour de la digression et de la broderie. Un grand plaisir à donner des informations fausses ou ambiguës. Le désir d'inventer des problèmes que seule l'invention de formes nouvelles peut résoudre ? Et la joie de se faire une montagne d'une taupinière." Dernier livre de Sorrentino, Abyss of human illusion fut publié après sa mort en 2007. Il se compose de cinquante courts textes.

10/2015

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Anglais apprentissage

La Princesse et le braconnier

La Princesse el le braconnier raconte l'histoire d'un jeune homme de basse extraction, d'une laideur telle que tout le monde fuit sa compagnie. Nulle jeune fille ne l'approche, et le garçon en souffre. Il trouve un dérivatif à ses besoins sexuels dans d'immenses promenades à travers la campagne. Au contact de la nature, il découvre un de ses dons, qui consiste à approcher sans peine les animaux les plus farouches. Mettant à profit ce don, il devient braconnier. Mais dans le royaume (l'histoire se passe dans des temps reculés, le Moyen Âge peut-être), les lois contre le braconnage sont des plus sévères. Qu'à cela ne tienne : fort de sa seule capacité et désireux de subvenir aux besoins de ses humbles parents, Hengist s'enhardit jusqu'à braconner dans les lieux les plus interdits, les environs mêmes du château. Un jour il y découvre la fille du roi... On devine toute l'ironie que Roald Dahl a su mettre dans ces pages. Sur un ton badin, il fustige le pouvoir exercé par l'homme dans l'ordre politique ou sexuel. L'histoire est contée avec l'habileté qu'on lui connaît. La cruelle réalité se cache dans ce petit «fabliau» plein d'un charme poétique dont la langue savoureuse évoque, avec discrétion, l'époque choisie qui pourrait être aussi la nôtre... ou n'importe quelle autre. On retrouve cet habile mélange de la nouvelle moderne et du conte médiéval dans La Princesse Mammalia. Du jour au lendemain, la Princesse découvre dans son miroir que sa laideur s'est transformée en une beauté incomparable. Cela lui donne un pouvoir sur les hommes, dont elle ne manque pas d'user avec force dédain et cruauté. Par exemple elle déverse de temps en temps depuis le balcon, où elle s'expose honteusement à ses admirateurs libidineux, des poêlons pleins de plomb fondu afin de calmer leurs ardeurs. Un jour elle trouve à leur place un vieillard en haillons, qui lui indique le moyen de se débarrasser de son père encombrant, dont elle veut prendre la place sur le trône tant est forte sa soif de pouvoir... Il y a, on le constate, une unité de ton entre ces deux «fables», accentuée par le style limpide de l'inimitable conteur, plein d'une trompeuse simplicité, d'une ironie féroce. Tous ces éléments sont heureusement rehaussés par des illustrations de la même verve, également cruelles, avec la même «naïveté» apparente dont Roald Dahl joue dans ses récits.

01/1990

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Centre, Val de Loire

Du côté de Villers. Une jeunesse berrichonne

La Nouvelle République du 14 novembre 2020 annonce qu'un bâtiment a été rasé à Villers-les-Ormes, dans l'Indre. Ce fait divers banal est pour l'auteur de ce livre "une seconde mort" . La disparition de la maison de son enfance, la violence du terme "rasé" provoquent chez lui un choc qui lui permet de remonter dans le temps, dans ses souvenirs. Du côté de Villers - Mémoire et lieux en Champagne berrichonne dans les années 1950-1960 est le récit de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur dans un village de l'Indre. Né dans une ferme en 1942, il habitera ensuite au café du village Au bon Coin jusqu'en 1960 lorsque sa mère partira habiter Châteauroux après le décès de son mari. Dans cette petite commune de 207 habitants remontent des souvenirs de la France rurale de l'après-guerre encore coincée au XIXe siècle. Son imaginaire est alors envahi de machines agricoles monstrueuses comme les batteuses puis les moissonneuses-batteuses Massey-Harris et des gros tracteurs américains Mac Cormick ou Farmall que côtoie parfois encore "le geste auguste du semeur" cher à Victor Hugo. Mais il se rappellera également d'autres gestes plus familiers. Il aimera ceux d'un grand-père apiculteur occasionnel qui lui permettait de déguster l'incomparable brèche ou ceux de son autre grand-père qui prenait par temps de neige, avec des saulnées, des alouettes cuisinées le soir-même par sa grand-mère. La petite école communale sera le lieu de son éveil intellectuel qu'il ajoutera à la pratique de projectionniste de films 16mm. Le goût de la musique commencera avec les bals campagnards qui le pousseront à apprendre l'accordéon. Enfin, l'arrivée des Américains sera l'occasion de découvrir les ballets incessants des avions dans le ciel de la base aérienne de Châteauroux-Déols si proche mais surtout la modernité, l'American way of life. Au total, une vie de gamin heureuse, mais dans la solitude. AUTEUR Né en 1942, à Villers dans l'indre, devenu Villers-les-ormes après que les ormes ont tous disparu, Guy Mérigot intègre l'école normale d'instituteurs de Châteauroux avant de poursuivre ses études de lettres à l'Université de Clermont-Ferrand. Il participe à l'ouvrage collectif Maintenant, la Pédagogie Institutionnelle chez Hachette. C'est dans cette même voie qu'il s'intéresse à la psychanalyse et devient secrétaire de rédaction de la revue Topique. Passionné de politique depuis l'Université, il publie dans la luxueuse revue Prétentaine. Il est agrégé de lettres modernes.

10/2021

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Critique littéraire

Leconte de Lisle. Ou la passion du beau

Jusqu'à sa mort Leconte de Lisle, a fait preuve d'une telle discrétion sur sa vie privée et il a été si peu à l'honneur, qu'on pouvait avoir l'impression qu'il avait "à peine vécu", qu'il tendait vers le pur esprit. Très tôt, sa vocation de poète pour lui ne fait aucun doute. Cet. écrivain iconolâtre et autodidacte, boudé du grand public jusque vers 1870, vit dans la pauvreté et dans une relative solitude. Il fonde une revue littéraire à Rennes en 1840, collabore à celles de l'école fouriériste, reçoit l'enseignement de son ami Louis Ménard et fréquente le salon de. Louise Colet, avec Flaubert en 1853. Mais surtout, à partir de 1864, il prend la tête d'un cénacle ou d'une école qui sera dite "parnassienne", et qui, malgré quelques vicissitudes, se maintiendra jusqu'à la fin du siècle. Tous les écrivains et poètes importants d'alors lisent et relisent Leconte de Lisle, se nourrissent de sa poésie, même lorsqu'ils prétendent s'en détacher, comme Verlaine ou Mallarmé, ou la contester, comme Moréas ou Richepin: Gide, Valéry, Proust, Louÿs, Péguy, etc. L'œuvre du traducteur est également considérable.... Héritier de Hegel, influencé par Renan, Leconte de Lisle s'est placé sur l'axe essentiel de son époque: celui de la fin de l'histoire et de la substitution de l'histoire des religions aux religions elles-mêmes. Sa poésie impose une problématique difficile mais réaliste du temps et de l'éternité, qui n'a rien d'une architecture figée. Si les sujets qui le passionnent sont théologiques ou mythologiques, ils contiennent toutes les préoccupations d'un siècle en pleine crise morale et religieuse, en pleine mutation politique et économique. Christophe Carrère a voulu réhabiliter cet artiste incomparable veut de l'océan Indien, moderne, quoi qu'on en dise, et qui n'a jamais été tout à fait accepté, ni par les Créoles de la Réunion ni par les Français de métropole. Paria des lettres françaises, tourmenté entre deux natures, sensible à l'extrême, séducteur, amoureux, vulnérable, souvent, parfois drôle, sympathique même, il se distingue ici nettement du Leconte de Lisle officiel tel que les chroniques nous le décrivent à longueur de colonnes, inaccessible et glacial avec "sa tête bien caractéristique", ses "grands cheveux blancs arrondis ont la vénitienne retombant tout autour de sa figure", son "second menton énorme se détachant sur son col ouvert", et ce légendaire "monocle de buffle noir sur son col droit".

03/2009

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Littérature française

Le chiffre des soeurs

Le chiffre, ce sont les initiales emmêlées qu’on brodaient autrefois sur les trousseaux de famille. Les soeurs, elles sont au nombre de quatre. Nées dans le premier quart du XXe siècle au sein de la petite bourgeoisie provinciale, elles forment le quatuor de tantes redoutable et fascinant de ce nouveau livre d’Antoine Piazza, qu’on aimerait dire roman, bien qu’il soit nourri exclusivement de ses souvenirs familiaux. Au travers de ces personnages hauts en couleurs, souvent truculents, il balaie un siècle, celui des siens sur plusieurs générations et nous dresse le portrait d’une certaine France. Secrets et scandales familiaux, bons mots d’enfants répétés sur des décennies, anecdotes ressassées et amplifiés… Chaque famille a sa propre mythologie et l’art d’Antoine Piazza est d’en creuser avec minutie chaque épisode et chaque personnage. Les femmes, donc, sont au coeur de cette chronique. Annabelle, la soeur aînée, en est la maîtresse femme : elle tient salon à Maillac, petite ville industrieuse du Sud-Ouest enrichie dans les peaux (Mazamet en réalité), dont nous est racontée la prospérité, puis la chute à l’orée des années 80. La cadette est professeur de piano dans une très sélecte institution catholique parisienne, les dernières, infirmière et religieuse. à elles quatre, elles forment l’axe et le moteur de ces histoires fondatrices où l’héroïsme côtoie souvent la mesquinerie et la trivialité. La force d’Antoine Piazza est dans cet équilibre, décrire un groupe humain au plus juste mais sans jugement, au travers de ses mille contradictions. Ainsi se tissent magistralement petite et grande Histoire, au gré de la geste familiale de ces Français si représentatifs de ce XXe siècle, dont les greniers dissimulent des revues à la gloire de Pétain. Et la chance de l’auteur est sûrement d’avoir eu à disposition un matériau humain d’une richesse incomparable, qu’il transfigure avec maestria en matière romanesque. Tout est vrai, dans Le chiffre des soeurs : la tante infirmière barrant la route avec inconscience à vingt miliciens armés. La religieuse défroquée découvrant l’amour à 70 ans. L’écriture, classique et précise, sert ce regard attentif et acéré, bienveillant mais jamais sentimental. En douze chapitres à la chronologie bousculée comme les spirales de la mémoire, Antoine Piazza nous aspire dans ces scènes à l’ironie mordante, temps retrouvé d’une France disparue. C’est enfin la genèse d’un écrivain qu’il nous fait entendre, dans ce rôle de témoin muet et avide, enfant cherchant à déchiffrer le monde incompréhensible des adultes. Après ses trois précédents livres, Les ronces, La route de Tassiga et Voyage au Japon, il poursuit son oeuvre singulière, nourrie exclusivement de son histoire personnelle.

01/2012

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Littérature française

Contes des Indiens d'Amérique du Nord

La collecte réalisée par Stith Thompson demeure indépassable pour plusieurs raisons. Il a eu accès aux meilleures sources anciennes. Les premières collectes commencent dès 1633 avec les Jésuites et, en les comparant avec des versions plus récentes, Thompson a pu vérifier que leur forme avait été très peu altérée, surtout pour les contes de Création, et retenir des contes ancestraux. Il a pu aussi profiter des vagues successives de collectes : une seconde entreprise de collecte commence en effet dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle a le mérite d'être massive mais a souvent le défaut de ne pas toujours coller au style du conteur d'origine et de ne pas prendre assez en compte les variantes. Sous l'influence de Franz Boas, les collectes deviendront plus scientifiques et plus systématiques, couvrant l'ensemble du continent nord-américain. Aucun peuple primitif n'aura gardé autant la trace de ses mythes, contes et légendes, étant entendu qu'il est impossible et vain scientifiquement de vouloir en entreprendre le classement de ce point de vue. Disposant donc d'un corpus immense (issu de rapports, de journaux, de publications antérieures ou récentes des sociétés savantes, des collectes antérieures), Stith Thompson, déjà célèbre pour la classification de tous les contes européens avec Anti Aarne, qui est encore la " bible " de tous ceux qui s'intéressent aux contes (avec la célèbre numérotation AT qui figure dans The Types of Folk-tales : a classification and bibliography, Helsinki, 1961), va tenter avec cette anthologie de choisir à la fois les contes les meilleurs et les plus représentatifs des différentes tribus en couvrant la totalité des régions d'Amérique du Nord et d'organiser l'ensemble en neuf chapitres mettant ainsi en relief tous les types de contes, tout en ayant conscience que les contes peuvent déborder les principes de classification et qu'ils pourraient parfois être intégrés à des chapitres différents. Par rapport à toutes les collectes existantes actuellement, plus d'une cinquantaine, dont certaines récentes, celle de Stith Thompson reste incomparable, d'autant que les annexes permettent de relier chaque conte à son origine géographique, à sa tribu comme aux motifs qu'il contient. Même si nous devons être conscients que lors du passage de l'oral à l'écrit, de la langue tribale d'origine à l'anglais, nous avons sûrement perdu quelque chose, le trésor rassemblé par Thompson n'en reste pas moins un trésor qui sans son travail aurait disparu (les collectes ou les tentatives de mises à l'écrit les plus récentes auprès de certaines tribus sont souvent décevantes, comme si, comme en Europe, quelque chose avait été définitivement perdu au XXe siècle).

03/2012

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Entreprise en difficulté, proc

Droit et pratique des procédures collectives. Edition 2023-2024

Maîtriser les procédures collectives Cet ouvrage contient une étude très approfondie du régime issu de la loi de sauvegarde des entreprises du 26 juillet 2005, modifiée par les ordonnances du 18 décembre 2008 et du 12 mars 2014 et est à jour des textes plus récents, dont dont la loi du 22 mai 2019, dite loi Pacte, le décret du 21 novembre 2019, l'ordonnance du 15 septembre 2021 portant modification du livre VI du Code de commerce et qui vient transposer la directive européenne 2019/1023 dite restructuration et insolvabilité, ainsi que la loi du 14 février 2022 en faveur de l'activité professionnelle indépendante. Sont exposés, dans le détail, la situation et le traitement des difficultés des débiteurs, de leurs créanciers et partenaires contractuels. L'ouvrage permet de maîtriser au mieux, en le rendant facilement accessible et parfaitement compréhensible, le dispositif de traitement des difficultés des entreprises, caractérisé par sa très grande technicité. Il permet d'éviter des erreurs irréparables dans la gestion contentieuse, du fait notamment des multiples délais encadrant les actions obligatoires à prévoir ou à conduire, en en déterminant avec précision les contours procéduraux. A l'originalité de l'approche, structurée autour de la combinaison des actions de chacun des intervenants avec la chronologie de la procédure, est associée une analyse systématique des travaux préparatoires, de la jurisprudence et de la doctrine. Cette onzième édition a été refondue, la numérotation des paragraphes passant de 5 à 6 numéros, ce qui assure un découpage plus précis et une présentation ouvertement différenciée des règles applicables en fonction des législations. Constamment enrichi, il se caractérise par une exceptionnelle source documentaire. Il s'agit d'un outil incomparable, assurant une grande rapidité d'accès à une information très pertinente pour tout praticien des procédures collectives. Cette accessibilité a encore été renforcée par l'enrichissement de l'index, qui assure au lecteur davantage de précision. Très apprécié des magistrats professionnels et consulaires, l'ouvrage est indispensable aux administrateurs et mandataires judiciaires, aux avocats, greffiers des tribunaux de commerce et des TGI, aux services juridiques et contentieux des établissements de crédit, des administrations financières et des organismes sociaux. Il rendra en outre de précieux services aux notaires, huissiers de justice, commissaires-priseurs judicaires et expertscomptables et à tout professionnel confronté aux difficultés de l'entreprise. L'auteur, Pierre-Michel Le Corre, est professeur agrégé des facultés et dirige à Nice le Master Administration et liquidation des entreprises en difficulté (ALED). Il est praticien spécialiste du droit des entreprises en qualité de consultant et formateur. Il assure la direction scientifique de l'édition spécialisée Droit des entreprises en difficulté de la Gazette du Palais et celle de la base procédures collectives de Lexbase.

12/2022

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Beaux arts

Surréalismus N° 7, hiver/printemps 2021 : Le surréalisme aux USA

Cette septième livraison de Surréalismus vous offre une maquette renouvelée, des rubriques repensées. L'objectif : laisser davantage de place aux œuvres et rendre les textes plus accessibles. Côté éditorial, quatre séquences jalonnent votre lecture : L’actualité dans la presse, les livres et les DVD, avec un hommage posthume à notre ami, grand poète, éditeur et incomparable défenseur du surréalisme Jean-Michel Goutier. Nous remercions chaleureusement Giovanna Goutier pour son aide. Les grands entretiens autour des expositions s’ouvrent avec Yolande Rasle et Renaud Faroux pour le Centenaire du P.C.F. à l'Espace Niemeyer, à Paris, au printemps prochain. Giovanni Lista raconte De Chirico à l’Orangerie. Sophie Krebs et Marion Brauner évoquent, chacune à sa manière, Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris. En instance d’ouverture, un projet autour de la naissance du surréalisme, mis en chantier par deux jeunes conservateurs de la BnF, Bérénice Stoll et Olivier Wagner. Didier Ottinger s’enthousiasme pour la période Renoir du peintre René Magritte qui ouvrira ses portes à l'Orangerie au printemps prochain. Une rencontre magnifique (bien qu’à distance) avec Sarah Meister, conservatrice au MoMA où elle nous initie au Fotoclubismo. Anne Yanover nous parle de l'amitié de Paul Eluard et Pablo Picasso au musée de Saint-Denis. Laurence Imbernon présente Hayter et l'atelier du monde bientôt visible au musée des beaux-arts de Rennes. Le dossier U.S.A. nous entraîne, pour cette première incursion, vers les contrées du nord-est des États-Unis. La couverture et un portfolio de douze pages sont consacrés à Alfred Stieglitz, inventeur de la photographie d'art, extraordinaire précurseur du surréalisme aux Etats-Unis et grand ami de Marcel Duchamp. Suit un long entretien avec Fabrice Maze, réalisateur du film-documentaire dédié à la peintre américaine Kay Sage. C'est aussi l'occasion de faire un point sur la collection Phares créée par la fille d'André Breton et de Jacqueline Lamba, Aube Breton-Elléouët. On vous plonge dans l'univers onirique d'Edgar Allan Poe avec The Raven (Le Corbeau) dans sa version d'origine en anglais illustrée par Gustave Doré, puis dans la traduction française de Charles Baudelaire avec notre choix de gravures d'Odilon Redon. Christophe Dauphin nous initie à l'œuvre de Philip Lamantia, poète et acteur important de la Beat Generation qui fit le lien entre le surréalisme et la contre-culture américaine. Pour clore la séquence : un entretien avec Alain Sayag sur Man Ray et la mode et un clin d’œil sur la grande exposition Alexander Calder programmée au MoMA. Le calendrier international des expositions liées au surréalisme se regarde dans une actualité bouleversée. Il est remis à jour régulièrement sur notre site www.surrealismus.fr (rubrique : + de surréalisme, sous-rubrique : calendrier).

12/2020

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Décoration

Quand la nuit tombe sur le Berlin des années folles. Avec 1 CD audio

C'était l'époque des bals costumés, de Metropolis et de Josephine Baker ; des découvertes scientifiques cruciales, de la verve littéraire et du chaos politique engendré par la République de Weimar. Après le succès fracassant de Hollywood dans les années 1930 et Jazz. Dans le New York des Années folles, l'illustrateur Robert Nippoldt s'est associé à l'auteur Boris Pofalla pour évoquer la métropole trépidante et libre qu'était Berlin dans les années 1920. Composé comme une visite touristique de la ville à travers le temps, La nuit tombe sur le Berlin des Années folles raconte la dimension urbaine et les épisodes complexes d'une décennie de mutations, des longues artères illuminées par le nouveau réseau d'éclairage électrique aux planchers qui vibrent dans toute la ville au rythme du fox-trot et du tango. Faisant montre de sa maîtrise graphique de la lumière, de l'ombre et de l'expression, grâce à la patine que confère le tirage argentique, Nippoldt alterne portraits et paysages pour montrer le décor changeant et les centres dynamiques de cette capitale en plein essor et en pleine industrialisation, ainsi que les personnages extraordinaires qui peuplaient ce vivier artistique, scientifique et idéologique. Animé par une curiosité sincère pour les excentriques et marginaux, qui façonnèrent cette époque entêtante, autant que pour les "puissants" , Nippoldt dresse le portrait de personnalités comme Lotte Reiniger, Christopher Isherwood, Albert Einstein, Kurt Weill, Marlene Dietrich et George Grosz, mais aussi de Thea Alba, "la femme aux dix cerveaux" , de Magnus Hirschfeld, le "Einstein du sexe" , et du fameux criminel local Adolf Leib. C'est ainsi que le livre pose un regard particulier sur certains des phénomènes culturels et politiques les plus marquants de l'époque, et s'attache aux plus grandes vedettes du grand écran ou à l'atmosphère chaotique engendrée par le gouvernement de Weimar. Au-delà des protagonistes et des lieux, le livre saisit surtout l'esprit incomparable et ineffable d'un endroit et d'un moment, d'une époque suspendue entre deux guerres mondiales et d'un pays tiraillé entre l'audace de céder à la joie de vivre et la noirceur envahissante du national-socialisme. Avant que la nuit tombe, Nippoldt nous montre tout : le feu des projecteurs et les murmures en coulisses, les usines qui sortent de terre et la physique théorique, le rugissement des stades et le silence feutré des théâtres, les chansons des Comedian Harmonists, les satires de George Grosz et l'icône Marlene Dietrich, qui ébranle les caractéristiques du genre avec sa cigarette, son chapeau haut-de-forme, son smoking, et son fameux regard aguicheur. Edition allemande disponible à l'automne 2017. Parution des traductions prévue au printemps 2018.

07/2018

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Musique, danse

Le destin juif et la musique. Trois mille ans d'histoire

En un survol de quelque trois mille ans, ce livre retrace l'histoire des liens qu'a noués la musique avec la religion et la culture juives. Du Jubal de la Genèse, père des instrumentistes, à David, roi et musicien-poète, des cérémonies grandioses et festives du Temple au rigorisme et à l'austérité des synagogues, la musique des temps bibliques n'a laissé d'autre trace que des évocations. Après la destruction du second Temple, c'est la diaspora qui donne à la musique juive ses formes et sa diversité au sein des communautés séfarades et ashkénazes, chaque groupe développant sa culture spécifique, celle du shtetl, du yiddish et de la musique klezmer ici, de la musique judéo-andalouse et des chants séfarades là-bas. Dès sa naissance, le christianisme transfère dans sa liturgie une partie du patrimoine judaïque - textes sacrés, psaumes et lamentations, rires et psalmodies - que les rabbins tenaient à l'écart des séductions de l'image de la musique. En faisant de l'art l'instrument par excellence de la transmission de son message, la religion chrétienne va métamorphoser cet héritage. D'innombrables musiciens de l'âge baroque vont ainsi, à travers cantates et oratorios, puiser leur inspiration dans ce trésor spirituel. Le siècle des Lumières a semblé un moment créer des conditions favorables et une assimilation harmonieuse illustrée de façon exemplaire par la famille Mendelssohn en Allemagne et par les succès en France de Meyerbeer, Halévy et Offenbach. La riposte ne tarda pas, soutenue par un antisémitisme " moderne " paré des prestiges de la pensée (Schopenhauer), de l'art (Wagner) et de la science (Gobineau). Déclaré incapable par nature de création originale, l'artiste juif se vit accusé d'être agent corrupteur des vertus nationales. Humiliations, pogromes, persécutions et émigrations allaient reprendre. Les destins de Mahler, Schoenberg et Weill traduisent bien l'errance d'une identité qui doit chaque fois se refondre pour survivre. Pour beaucoup ces épreuves s'achèveront dans l'horreur de Terezin et d'Auschwitz. Les destins des juifs des trois grandes communautés qui survécurent à la Shoah (Russie, Amérique, Israël) seront bien différents. La première apportera des interprètes incomparables tels Milstein, Horowitz ou Oïstrakh tandis que l'émigration fera naître et grandir sur le sol des pays d'accueil des compositeurs comme Gershwin ou Bernstein et une nouvelle génération de compositeurs israéliens. Ce parcours entre grandeur et tragédie est complété par le récit du destin individuel de 150 compositeurs et musicologues.

10/2001

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Histoire de France

Le Siècle des Platter. Tome 2, Le voyage de Thomas Platter (1595-1599)

On n'a pas oublié l'extraordinaire réussite sociale et intellectuelle de Thomas Platter (dit le Vieux, 1499-1582), mendiant et berger des montagnes suisses devenu imprimeur et professeur, notable de la ville de Bâle, non plus que celle de son fils Felix (1536-1614), étudiant à Montpellier, grand médecin et collectionneur. Emmanuel Le Roy Ladurie a conté leurs aventures et leurs pérégrinations dans Le Mendiant et le Professeur. A son tour, le même Felix offre un demi-siècle plus tard à son jeune frère Thomas (1574-1628) de semblables études à Montpellier et un voyage d'initiation dans le sud et l'ouest de la France, le nord de l'Espagne (ainsi que les Pays-Bas et l'Angleterre), comme lui-même l'avait fait et raconté au temps du roi Henri II. Thomas II Platter a reçu une éducation soignée et une véritable culture ; tout au long de son itinéraire, le futur médecin, excellent latiniste et bon connaisseur des Écritures, se tourne avec un égal intérêt vers l'histoire et les lettres, vers la botanique et les monuments, vers le droit et la toponymie, vers les paysages et l'économie tant rurale qu'urbaine ; les hommes, avec leurs coutumes et leurs usages particuliers d'un lieu à un autre, le passionnent plus encore. Réformé et fier de l'être, citoyen de l'une des citadelles du protestantisme européen, il est d'une ouverture d'esprit surprenante pour son époque : sa modération envers les " papistes ", son admiration (feutrée) pour les collèges jésuites et sa bienveillance pour les façons de vivre des juifs d'Avignon, sa francophilie (presque constante), son regard quasi ethnologique sur les populations rencontrées, bref son absence générale de préjugés donnent au texte qu'il rédigera quelques années plus tard une liberté de ton unique ; il réunit aussi une considérable somme d'informations et d'observations sur la France d'Henri IV (les ruines morales et matérielles de trente ans de guerres religieuses et civiles sont bien visibles). La relation du périple est d'une richesse, d'une finesse et d'une saveur telles qu'Emmanuel Le Roy Ladurie a cette fois préféré donner la parole à son héros au moyen de la traduction intégrale du texte du voyage en France du Sud et en Catalogne (traduction effectuée en commun avec Francine-Dominique Liechtenhan). En incomparable spécialiste des sociétés méridionales et en analyste de l'Etat moderne, il introduit cette œuvre et l'éclaire de notes et de commentaires abondants où trouvent à s'exercer ses talents d'historien à l'universelle curiosité. La biographie de Thomas le Vieux et celle de Felix, le récit de Thomas le jeune forment un panorama sans équivalent sur tout le XVIe et les débuts du XVIIe siècle en France et en Europe - ce second volume le prouve à l'envi -, et c'est à bon droit que l'on peut parler de " siècle des Platter " pour désigner les accomplissements de cette illustre famille bâloise.

05/2000

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Sciences politiques

Europe, l'atout à défendre

Qui ne connaît la fameuse réplique de César à Escartefigue lors de la partie de cartes marseillaise du film de Korda et Pagnol, Marius (1931, Acte III, scène 1), où il le presse de jouer son atout, de "se fendre" comme on dirait en escrime : "Tu me fends le coeur" ? On y songe en pensant à l'Europe, atout incomparable pour l'humanité comme pour les Européens, mais dont la situation, de quelque manière qu'on la prenne, fend le coeur. Non que les Européens soient vraiment à plaindre, comparativement à d'autres. Mais, comparativement aussi ils éprouvent un sentiment de déclin relatif : la Chine, les USA, les BRICS, l'Islam, l'Afrique occupent désormais une place croissante et comme en surplomb d'eux, qui les voyaient depuis si longtemps comme en contrebas. Eminente comme elle est toujours, l'Europe pourrait pourtant faire face à ces nouvelles configurations, et pourquoi pas en dominer plus que d'autres le cours. Cependant, elle s'égare et s'abime dans des doutes sur elle-même, dont le referendum anglais du 23 juin 2016 a donné toute la mesure. L'atout est galvaudé, souvent par ceux-là mêmes à qui il donnait une bonne main. A travers un cycle d'entretiens ayant comporté une mission à Bruxelles, des rencontres avec plusieurs ambassadeurs à Paris, un séminaire de bilan, la Fondation Prospective et Innovation s'est attachée en 2018 à examiner ce paradoxe européen d'un certain délitement interne à l'heure où le besoin d'Europe s'affirme de toutes parts dans le monde - n'est-elle pas la charnière articulant l'Eurasie qui se dessine à l'Eurafrique qui s'esquisse ? Le présent ouvrage en rend compte. L'idée directrice qui s'en dégage est que l'axe du débat doit se déplacer de l'intérieur et du passé vers le dehors et l'avenir. L'affaire n'est plus tant de disserter entre Européens sur la meilleure manière de l'être, et de cultiver à cet effet l'acquis des décennies passées, que de discerner en quoi, dans le monde tel qu'il est, être Européen est une chance, une ressource, un devoir aussi envers l'avenir. "Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde" disait déjà le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour en conclure que "Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions". Mutatis mutandis, soixante ans plus tard, la formule s'applique parfaitement à l'Union Européenne de demain. Celle-ci reste un atout majeur pour le monde. Un atout à défendre par les Européens unis. L'imperfection n'est pas une tare, pourvu que l'union l'emporte indéfectiblement sur les discordances. Comme le dit encore le César de Pagnol (Marius, III, 2) "Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes", pensée plus profonde qu'il n'y paraît.

12/2018

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Pléiades

Oeuvres complètes. Edition bilingue français-latin

Si, comme le résume Valéry, la poésie consiste à obtenir du langage plus de sens et plus de beauté, l'oeuvre de Virgile s'offre pour illustrer magnifiquement cette double exigence. Mais si une Muse plus inspirée demande encore davantage au poète - un langage qui transporte ou, selon l'image de Baudelaire, une lumière qui brille et qui guide -, alors la voix de Virgile, faisant écho à celle d'Homère, annonçant Dante et Hugo, fait entendre les accents du "Prophète de Rome" sur une musique incomparable, et c'est de cet immense poète que Claudel a pu dire qu'il était "le plus grand génie que la terre ait jamais porté". L'oeuvre canonique de Virgile, comme on sait, se compose de trois titres : "Cecini pascua, rura, duces", dit l'épitaphe attribuée au poète. "J'ai chanté les pâturages, les campagnes, les héros." Le premier terme renvoie aux Bucoliques, le deuxième aux Géorgiques, le troisième à l'Enéide. Cette formule condense un édifice sans autre exemple dans la littérature antique. Socrate insistait sur le fait que chaque poète n'est bon que dans un genre, et cette loi communément admise, avec quelques nuances, s'applique aussi aux Latins, sauf à Virgile. Chacun de ces poèmes, en effet, est le joyau d'un genre spécifique qui s'inscrit dans une aire indépendante. Virgile ne s'est pas contenté d'étinceler dans le domaine de la poésie bucolique, il a voulu régner sur la poésie didactique, puis sur l'épopée. Ces réalisations révèlent la volonté extrêmement audacieuse d'occuper le plus d'espace possible dans le champ poétique que la tradition avait ouvert avant lui, comme s'il démentait pour lui-même un principe qu'il énonce dans les Bucoliques, "non omnia possumus omnes" : "bons à tout, nous ne le sommes pas tous". Chaque oeuvre est autonome, et pourtant le poète multiplie les liens qui les attachent entre elles, obtenant que cette extraordinaire diversité forme néanmoins un ensemble incontestable. Quant au jugement de qualité, même si l'Enéide, par son ampleur, occupe une position dominante, elle n'est pas un plus grand chef-d'oeuvre que les Géorgiques ; et les Bucoliques, étant parfaites, ne peuvent, en un sens, être dépassées. Sur l'enluminure de Simone Martini où l'on voit Virgile dans la pose du berger Tityre, trois arbres d'égale dimension figurent cette profonde équivalence. Cette édition propose le texte latin et une traduction, nouvelle pour les Bucoliques et pour l'Enéide, révisée pour les Géorgiques, de ces trois grandes oeuvres. S'y ajoutent des pièces dites "attribuées" : virgiliennes à défaut d'être de Virgile, elles appartiennent à ce que l'on appelle l'Appendix vergiliana. Il importe peu, au fond, que la descente aux enfers de l'héroïque Moustique dans la petite épopée qui porte son nom (en latin, Culex) annonce ou pastiche le célébrissime livre VI de l'Enéide. On ne prête qu'aux riches, et la constitution, sans doute dans

06/2015

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Beaux arts

Libye antique. Un rêve de marbre

La Libye antique réunit deux régions qu'éloignent les rives désolées de la Grande Syrte et qu'opposent le climat, la géographie et l'histoire : la Cyrénaïque, à l'est, au relief tourmenté, îlot fertile parmi les espaces désertiques ; la Tripolitaine, à l'ouest, plate et sablonneuse, souvent aride. La première, colonie de Théra (Santorin), reste en contact étroit avec la Crète et la Grèce, tandis que la seconde se développe à partir des comptoirs commerciaux de Carthage. L'unification politique, due à Rome, l'unité spirituelle, réalisée par le christianisme puis par l'islam, ne supprimeront jamais cette dualité, encore perceptible aujourd'hui. Un égal rayonnement, toutefois, les unit, au long des treize siècles séparant la colonisation grecque (640 av. J.-C.) de la conquête arabe (642-698 apr. J.-C). En dépit des séismes, des invasions et des conquêtes, des guerres intestines et des insurrections sanglantes, telle celle des juifs, réprimée par Trajan au 11e siècle, les foyers restent immuables, sur une étroite et lumineuse bande côtière, livrant aux regards et au rêve des vues incomparables : terrasse de Cyrène, vouée à Apollon ; Sabratha la punique, romaine et byzantine ; théâtre maritime d'Apollonia, ou celui, emphatique, de Leptis, aux marbres polychromes tranchant sur le bleu de la mer ; douceur mélancolique des églises d'El Latrum (Érythron) et d'Apollonia... L'opulence est la marque de cette Afrique qui donnera à Rome l'un de ses plus grands souverains, Septime Sévère. La fécondité des terres en Cyrénaïque, fertrlés en fruits comme en céréales, propices à l'élevage des chevaux (les attelages d'Archésilas, victorieux à Delphes, furent chantés par Pindare) ; la culture du silphion, plante médicinale. négociée à prix d'or ; mais aussi le commerce en Méditerranée et le contrôle des routes caravanières par Cyrène et Leptis en rendent suffisamment compte. Cette munificence autorise, dès l'époque grecque classique, l'essor d'un urbanisme impressionnant qui ne cessera de s'amplifier lors des vastes pro-grammes d'expansion et de restauration menés à bien sous Ptolémée, Auguste, Hadrien ou Septime. La floraison des mosaïques, romaines à la villa Silin, chrétiennes et imprégnées de thèmes païens dans l'église de Gasr et Libia, exprime pareille richesse. Mais la sublime beauté de la statuaire grecque, hellénistique et romaine, dont les photographies de Gilles Mermet font jaillir lumière et relief, sont le point culminant du livre, animant d'un mouvement cyclique, sur fond noir, " la beauté qui déplace les lignes ". Sans visage pourtant, ou d'un geste le dévoilant à peine, les bustes funéraires de la nécropole de Cyrène, uniques dans la statuaire antique, inclassables et sans date, rappellent que l'exubérance vitale se fond aux ombres de la mort.

11/2010

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Sports

L'année du rugby 2015

Enfin, ils ont imposé leur marque noire sur la planète ovale. Jusqu'à cette édition anglaise, la Nouvelle-Zélande, c'était un peu "je t'aime, moi non plus" avec la Coupe du monde, l'éternel favori souvent surpris, la meilleure équipe plus d'une fois déçue. Elle avait bien conquis deux fois le trophée mais c'était chez elle, dans son Eden Park, en 1987 comme en 2011. Cette fois, les All Blacks étaient là où tout le monde les attendait, seuls sur le tôt du monde, dans une compétition qu'ils ont dominée avec éclat, joueurs quand on le leur permet, féroces quand il le faut, impitoyables, toujours. Avec une génération incomparable qui tire là sa révérence internationale des monstres désormais sacrés comme le capitaine Richie McCaw, le cerveau Dan Carter ou le monstrueux Ma'a Nonu, et de riches promesses, avec les jeune ; Aaron Smith, Brodie Retallick ou Nehe Milner-Skudder, voilà la Nouvelle. Zélande seule nation sacrée trois fois championne du monde. Et déjà lancé vers le Mondial 2019, au Japon, avec un temps d'avance sur tout le monde. Ces All Blacks-là ont redéfini le rugby, et, dans leur sillage, on a vu d nombreuses équipes chercher à jouer, à se faire plaisir : l'Australie, bien sûr, la finaliste malheureuse, elle aussi portée vers le grand large, l'Argentine toujours plus vive, mais aussi ce surprenant Japon sans complexes, cette petit Namibie qui ose, cette vaillante Géorgie qui donne tout... A l'opposé, pour la France, cette campagne aura été la pire depuis 1991, avec une sortie en quarts de finale. Elle aura surtout consacré quatre ans d'échecs au cours desquels Philippe Saint-André et son staff ne sont pas parvenus à donner aux Bleus une identité, et souligné que le projet de jeu, établi dans l'urgence quelques mois avant la Coupe du monde – une ode déplacée à h préparation physique, un hymne restrictif à la puissance – était anachronique Avec, en point d'orgue, cette mémorable démission contre la Nouvelle-Zélande où la France, dépassée, s'est laissé marcher dessus. Reste que le rugby français, en cette année noire, possède toujours ses clubs pour retrouver un semblant de sourire. Car, encore une fois – la troisième consécutive –, Toulon a régné en maître sur la Coupe d'Europe. Le RCT et son modèle unique de stars chevronnées, rompues à toutes les victoires mais toujours portées vers l'excellence, ont eux aussi, dans leur genre, créé un nouveau standard. Les Varois n'ont pu réitérer leur doublé de l'année précédente, mais, en enlevant le Top 14, le Stade Français a fait souffler un vent d'air frais sur le Brennus. Les hommes de Gonzalo Quesada ont lutté en phase régulière, pour devenir de plus en plus irrésistibles au fur et à mesure que le rendez-vous du Stade de France se rapprochait. En finale, ils ont fait la même victime que Toulon, Clermont-Ferrand. Des Auvergnats présents sur tous les fronts, mais qui durent se contenter des places d'honneur, rappelant que, si le rugby mondial a consacré cette année un vainqueur charismatique, il peut aussi laisser vivre un perdant magnifique.

11/2015

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Pléiades

Un roi sans divertissement et autres romans

"Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : l'ennui". A en croire Giono, l'écriture n'aurait été pour lui qu'un divertissement. Non pas un simple jeu, entendons-le bien, mais le moyen de n'être plus "l'homme plein de misères" dont parle Pascal. Et de devenir l'une des voix narratives les plus fortes de l'histoire de la littérature. Démobilisé en 1918, très marqué par la guerre, Giono retrouve à vingt-trois ans son poste d'employé de banque à Manosque. Une décennie s'écoule au cours de laquelle il passe son temps à rédiger, en marge de son travail, des fiches descriptives révélant l'essence véritable des clients de la banque. "Une excellente école" , selon lui, pour la "connaissance du coeur humain" . Puis, en quelques mois, il écrit Colline (1929) . Le monde des lettres se dispute la publication de ce premier diamant rocailleux. Cest une révélation, et une rupture ; chose alors singulière, ce roman poétique (ou conte) est composé d'un bout à l'autre au présent de l'indicatif. Latmosphère sacrificielle qui hante ces pages d'une extrême sécheresse n'en est que plus brutale. Cinq ans plus tard, Le Chant du monde s'apparente à un roman d'aventures autant qu'à un récit mythologique, nouvelle Iliade où l'homme et la nature fusionneraient d'une manière spontanée. Mais l'Histoire gronde de nouveau. Giono prône un pacifisme absolu, qui, en 1939, le conduit en prison. Libéré, il s'attelle à ce qui devait être une notice destinée à accompagner sa traduction de Moby Dick. Puis le projet dévie. Pour saluer Melville (1941) devient un roman dont Melville est le héros. Et une charnière dans l'oeuvre de Giono. Après la Seconde Guerre (et une seconde incarcération), il est pris d'une extraordinaire fièvre créatrice. Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours, est, selon Pierre Michon, "un des sommets de la littérature universelle" . Un sommet aussi dans l'art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. L'aventure se niche dans les phrases dont on ne saurait deviner la fin, les séquences sont montées avec une hardiesse incomparable, les niveaux de langue juxtaposés avec la plus grande aisance. Langlois, justicier paradoxal, "porte en lui-même les turpitudes qu'il entend punir chez les autres" . Il éprouve comme Giono la nécessité du divertissement, dont le crime, comme l'écriture (et la lecture), est une forme. "Giono est-il le plus grand romancier de ce temps ? " se demandait Roger Nimier en 1952, l'année du Moulin de Pologne, roman du Destin (et chef-d'oeuvre trop peu lu). Une chose est sûre : Giono est un grand romancier de tous les temps. Le fréquenter, c'est faire une inoubliable expérience de lecture. Ceux qui reviennent sans cesse à ses livres le savent. Quant à ceux qui auront attendu le cinquantième anniversaire de sa mort, survenue en 1970, pour s'en emparer, on les envie.

03/2020

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Critique littéraire

Un été avec Homère

L'Iliade est le récit de la guerre de Troie. L'Odyssée raconte le retour d'Ulysse en son royaume d'Ithaque. L'un décrit la guerre, l'autre la restauration de l'ordre. Tous deux dessinent les contours de la condition humaine. A Troie, c'est la ruée des masses enragées, manipulées par les dieux. Dans l'Odyssée on découvre Ulysse, circulant entre les îles, et découvrant soudain la possibilité d'échapper à la prédestination. Entre les deux poèmes se joue ainsi une très violente oscillation : malédiction de la guerre ici, possibilité d'une île là-bas, temps des héros de côté là, aventure intérieure de ce côté ci. Ces textes ont cristallisé des mythes qui se répandaient par le truchement des aèdes dans les populations des royaumes mycéniens et de la Grèce archaïque il y a 2500 ans. Ils nous semblent étranges, parfois monstrueux. Ils sont peuplés de créatures hideuses, de magiciennes belles comme la mort, d'armées en déroute, d'amis intransigeants, d'épouses sacrificielles et de guerriers furieux. Les tempêtes se lèvent, les murailles s'écroulent, les dieux font l'amour, les reines sanglotent, les soldats sèchent leurs larmes sur des tuniques en sang, les hommes s'étripent et une scène tendre interrompt le massacre pour nous rappeler que les caresses arrêtent la vengeance. Préparons nous : nous passerons des fleuves et des champs de bataille, nous serons jetés dans la mêlée, conviés à l'assemblée des dieux, nous essuierons des tempêtes et des averses de lumière, nous serons nimbés de brumes, pénétrerons dans des alcôves, visiterons des îles, prendrons pied sur des récifs. Parfois, des hommes mordront la poussière, à mort. D'autres seront sauvés. Toujours les dieux veilleront. Et toujours le soleil ruissellera et révèlera la beauté mêlée à la tragédie. Des hommes se démèneront pour mener leurs entreprises mais derrière chacun d'eux, un dieu veillera et jouera son jeu. L'Homme sera-t-il libre de ses choix ou devra-t-il obéir à son destin ? Est-il un pauvre pion ou une créature souveraine ? Les poèmes auront pour décor des îles, des caps et des royaumes dont un géographe, Victor Bérard, effectua dans les années 1920 une très précise localisation. La Mare Nostrum est ce haut lieu d'où a jailli l'une des sources de notre Europe, qui est la fille d'Athènes autant que de Jérusalem. Mais une question nous taraude. D'où viennent exactement ces chants, surgis des profondeurs, explosant dans l'éternité ? Et pourquoi conservent-ils à nos oreilles cette incomparable familiarité ? Comment expliquer qu'un récit de 2500 ans d'âge, résonne à nos oreilles avec un lustre neuf, un pétillement aussi frais que le ressac d'une calanque ? Pourquoi ces vers paraissent-ils avoir été écrits pas plus tard qu'aujourd'hui, par un très vieux poète à la jeunesse immortelle, pour nous apprendre de quoi seront fait nos lendemains ? En termes moins lyriques (Homère est le seul maître en la matière) d'où provient la fraîcheur de ce texte ? Pourquoi ces dieux et ces héros semblent malgré la terreur qu'ils inspirent et le mystère qui les nimbe, des êtres si amicaux ?

04/2018

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Cinéma

Le cinéma des années trente par ceux qui l'ont fait. Tome 2, L'avant-guerre : 1935-1939

Pendant vingt ans j'ai interviewé plus de cent cinquante personnalités du Cinéma des années 20, 30, 40 et 50, c'est-à-dire celles qui avaient connu l'apogée du cinéma muet, avaient ensuite franchi le cap du parlant, puis celles qui avaient œuvré pour le 7e Art jusqu'à l'apparition de la Nouvelle Vague, aux environs de 1957-1958, date symbolique et pourtant charnière qui marque le début d'un autre cinéma, d'une autre époque, certes plus récente, plus proche de nous - mais dans le temps seulement. Au fil des ans beaucoup s'en sont allés. J'ai eu la tristesse de les voir partir, certains étaient devenus des amis, des références de ma vie personnelle. Et je me prends de nostalgie ! Que d'anecdotes il y aurait encore à raconter ! Comment j'ai réussi à les rencontrer - les hasards miraculeux qui me faisaient retrouver telle comédienne dont je n'avais pas les coordonnées -, des détails sur les entretiens eux-mêmes, sur les liens qui ont souvent continué par-delà les années. Beaucoup sont partis, c'est vrai, mais on ne peut pourtant parler d'absence. Il suffit de revoir un film, de retrouver des photos pour constater que tous sont bien là, présents. Fin 98, quand le décès d'Edwige Feuillère a suivi celui de Jean Marais, un ami m'a dit : " Je ne peux " croire " à leur absence, je ne peux pas me faire à l'idée qu'ils soient " morts "... Comme il a raison ! On pourrait d'ailleurs imaginer qu'il existe un au-delà qui les réunit, où ils continuent de tourner des films ! Après vingt ans de rencontres passionnées et passionnelles, j'ai relu cette somme d'interviews retranscrites il y a cinq, dix ou quinze ans. J'ai décidé de n'y rien changer. Quelques notes d'admiration béate m'étonnent parfois mais je retrouve intact le désir ardent d'avoir voulu traduire par des mots certains " moments ", parmi beaucoup d'autres, sur la feuille blanche. Je ne voulais pas perdre la mémoire de ces instants précieux, uniques, privilégiés. Mémoire aussi d'un sourire, d'un regard, d'une émotion. Je sais que, pour beaucoup - les ingrats du souvenir (combien sont partis sans même que leur soit rendu le plus infime hommage) ce cinéma paraît bien lointain. Pour d'autres - les Gardiens du Temple - il est encore leur Vie même. J'espère avoir rendu justice à chacune d'entre elles, à chacun d'entre eux, un hommage que j'estimais devoir accomplir. Un acte de foi important, en remerciement des joies incomparables qu'elles et ils m'avaient procurées. Ces livres ont eu du mal à voir le jour. Et j'en étais presque arrivé au désir qu'ils ne se fassent plus. Garder secrètes ces rencontres qui après tout ne regardaient que moi - cela avait un sens, aussi ! Maintenant il est trop tard, et je laisse au lecteur ce trésor de ma vie à sa libre appréciation. (Christian Gilles)

01/2001

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Cinéma

Le cinéma des années quarante par ceux qui l'ont fait. Tome 3, Le cinéma de l'Occupation : 1940-1944

Pendant vingt ans j'ai interviewé plus de cent cinquante personnalités du Cinéma des années 20, 30, 40 et 50, c'est-à-dire celles qui avaient connu l'apogée du cinéma muet, avaient ensuite franchi le cap du parlant, puis celles qui avaient œuvré pour le 7e Art jusqu'à l'apparition de la Nouvelle Vague, aux environs de 1957-1958, date symbolique et pourtant charnière qui marque le début d'un autre cinéma, d'une autre époque, certes plus récente, plus proche de nous - mais dans le temps seulement. Au fil des ans beaucoup s'en sont allés. J'ai eu la tristesse de les voir partir, certains étaient devenus des amis, des références de ma vie personnelle. Et je me prends de nostalgie ! Que d'anecdotes il y aurait encore à raconter ! Comment j'ai réussi à les rencontrer - les hasards miraculeux qui me faisaient retrouver telle comédienne dont je n'avais pas les coordonnées -, des détails sur les entretiens eux-mêmes, sur les liens qui ont souvent continué par-delà les années. Beaucoup sont partis, c'est vrai, mais on ne peut pourtant parler d'absence. Il suffit de revoir un film, de retrouver des photos pour constater que tous sont bien là, présents. Fin 98, quand le décès d'Edwige Feuillère a suivi celui de Jean Marais, un ami m'a dit : " Je ne peux " croire " à leur absence, je ne peux pas me faire à l'idée qu'ils soient " morts "... Comme il a raison ! On pourrait d'ailleurs imaginer qu'il existe un au-delà qui les réunit, où ils continuent de tourner des films ! Après vingt ans de rencontres passionnées et passionnelles, j'ai relu cette somme d'interviews retranscrites il y a cinq, dix ou quinze ans. J'ai décidé de n'y rien changer. Quelques notes d'admiration béate m'étonnent parfois mais je retrouve intact le désir ardent d'avoir voulu traduire par des mots certains " moments ", parmi beaucoup d'autres, sur la feuille blanche. Je ne voulais pas perdre la mémoire de ces instants précieux, uniques, privilégiés. Mémoire aussi d'un sourire, d'un regard, d'une émotion. Je sais que, pour beaucoup - les ingrats du souvenir (combien sont partis sans même que leur soit rendu le plus infime hommage) ce cinéma paraît bien lointain. Pour d'autres - les Gardiens du Temple - il est encore leur Vie même. J'espère avoir rendu justice à chacune d'entre elles, à chacun d'entre eux, un hommage que j'estimais devoir accomplir. Un acte de foi important, en remerciement des joies incomparables qu'elles et ils m'avaient procurées. Ces livres ont eu du mal à voir le jour. Et j'en étais presque arrivé au désir qu'ils ne se fassent plus. Garder secrètes ces rencontres qui après tout ne regardaient que moi - cela avait un sens, aussi ! Maintenant il est trop tard, et je laisse au lecteur ce trésor de ma vie à sa libre appréciation. (Christian Gilles)

01/2001

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Cinéma

Le cinéma des années cinquante par ceux qui l'ont fait. Tome 5, La qualité française : 1951-1957

Pendant vingt ans j'ai interviewé plus de cent cinquante personnalités du Cinéma des années 20, 30, 40 et 50, c'est-à-dire celles qui avaient connu l'apogée du cinéma muet, avaient ensuite franchi le cap du parlant, puis celles qui avaient œuvré pour le 7e Art jusqu'à l'apparition de la Nouvelle Vague, aux environs de 1957-1958, date symbolique et pourtant charnière qui marque le début d'un autre cinéma, d'une autre époque, certes plus récente, plus proche de nous - mais dans le temps seulement. Au fil des ans beaucoup s'en sont allés. J'ai eu la tristesse de les voir partir, certains étaient devenus des amis, des références de ma vie personnelle. Et je me prends de nostalgie ! Que d'anecdotes il y aurait encore à raconter ! Comment j'ai réussi à les rencontrer - les hasards miraculeux qui me faisaient retrouver telle comédienne dont je n'avais pas les coordonnées -, des détails sur les entretiens eux-mêmes, sur les liens qui ont souvent continué par-delà les années. Beaucoup sont partis, c'est vrai, mais on ne peut pourtant parler d'absence. Il suffit de revoir un film, de retrouver des photos pour constater que tous sont bien là, présents. Fin 98, quand le décès d'Edwige Feuillère a suivi celui de Jean Marais, un ami m'a dit : " Je ne peux " croire " à leur absence, je ne peux pas me faire à l'idée qu'ils soient " morts "... Comme il a raison ! On pourrait d'ailleurs imaginer qu'il existe un au-delà qui les réunit, où ils continuent de tourner des films ! Après vingt ans de rencontres passionnées et passionnelles, j'ai relu cette somme d'interviews retranscrites il y a cinq, dix ou quinze ans. J'ai décidé de n'y rien changer. Quelques notes d'admiration béate m'étonnent parfois mais je retrouve intact le désir ardent d'avoir voulu traduire par des mots certains " moments ", parmi beaucoup d'autres, sur la feuille blanche. Je ne voulais pas perdre la mémoire de ces instants précieux, uniques, privilégiés. Mémoire aussi d'un sourire, d'un regard, d'une émotion. Je sais que, pour beaucoup - les ingrats du souvenir (combien sont partis sans même que leur soit rendu le plus infime hommage) ce cinéma paraît bien lointain. Pour d'autres - les Gardiens du Temple - il est encore leur Vie même. J'espère avoir rendu justice à chacune d'entre elles, à chacun d'entre eux, un hommage que j'estimais devoir accomplir. Un acte de foi important, en remerciement des joies incomparables qu'elles et ils m'avaient procurées. Ces livres ont eu du mal à voir le jour. Et j'en étais presque arrivé au désir qu'ils ne se fassent plus. Garder secrètes ces rencontres qui après tout ne regardaient que moi - cela avait un sens, aussi ! Maintenant il est trop tard, et je laisse au lecteur ce trésor de ma vie à sa libre appréciation. (Christian Gilles)

01/2001