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Romans historiques

La vengeance du harem

Nous faut-il juger les autres civilisations à l'aune de nos propres critères ? Si l'Occident prône volontiers le pardon comme acte d'humanité, l'Orient le considère toujours comme un signe de faiblesse. Grande maîtresse du harem du sultan et femme la plus puissante de l'Empire Ottoman, la kadine Gülnus Sultane ne supporte pas les affronts faits à Marika, sa plus proche amie. S'en prendre à celle-ci est comme s'en prendre à elle-même et la sultane ne peut se permettre de pratiquer le pardon. A la fin du XVIIe siècle, l'Empire ottoman a atteint l'apogée de son expansion, avec l'achèvement de la conquête de la Crête. Mais une guerre de trente ans avec les nations chrétiennes épuise ses ressources financières et la vitalité de ses armées. La perte de plusieurs territoires illustre l'affaiblissement de l'Etat et laisse entrevoir un avenir moins serein. C'est souvent dans de tels contextes perturbés que se révèlent les tempéraments d'exception, pour le bien comme dans le mal. Pour le bien, c'est le cas de la brillante et jolie Crétoise Marika Manos, héroïne de ce livre, ainsi que de son ami Amable d'Enval, novice chez les Chevaliers de Malte. Du côté du mal, beaucoup moins fréquentables sont le dignitaire ottoman Hassan Bey devenu un infâme pirate, le juif Samuel Nasi qui a fait fortune comme marchand d'esclaves et le patricien Silvio Morosini, indélicat neveu du doge de Venise. Tous trois ont agi de façon éhontée envers Marika, obligeant Gülnus Sultane à venger son amie par des moyens "discrets". Ainsi doit être exécutée la vengeance du harem. De Candie à Constantinople, de la Mer Egée à Venise, sur un fond de rigoureuse vérité historique, la Mer Méditerranée est, une fois de plus, le cruel et magnifique théâtre où s'entrecroisent les aventures et où s'affrontent les sentiments.

05/2019

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Histoire de France

Une mémoire partagée. Recherches sur les chirographes en milieu ecclésiastique (France et Lotharingie, Xe-mi XIIIe siècle)

Pour établir plusieurs originaux d'une même charte et en fortifier l'efficacité, les rédacteurs d'actes du Moyen Age ont inventé un système ingénieux qu'ils ont paré du nom antique de "chirographe". Sur une même feuille de parchemin sont inscrits deux ou plusieurs exemplaires de l'acte. Après découpe suivant une ligne d'écriture appelée "devise" ou "légende", chacune des "chartes parties" est remise à son destinataire, le plus souvent l'un des partenaires de l'acte. Cette pratique, d'abord attestée dans l'Angleterre du IXe siècle, connaît un succès grandissant du Xe au XIIIe siècle dans le royaume de France et en Lotharingie. Signe visible d'engagement et de réciprocité, le chirographe devient l'un des instruments ordinaires des contrats bilatéraux et des règlements de conflit. Espèce diplomatique identifiée de longue date, le chirographe a tardé à capter l'attention des médiévistes au-delà de quelques études pionnières. A la faveur d'un approfondissement des questionnements liés à la matérialité des documents et aux dimensions extra-juridiques des chartes, il apparaît comme une pierre de touche indispensable à l'observation de la diversité diplomatique. Il invite l'historien à explorer les principes et concepts à l'oeuvre (similitude, réciprocité, rapports entre visible et lisible) et à analyser les techniques qui en découlent, riches en variantes régionales ou institutionnelles. Ce volume richement illustré a pour origine un projet collectif mené dans le cadre de la conférence de l'EPHE intitulée "Pratiques médiévales de l'écrit documentaire". Il est consacré aux premiers siècles de l'existence du chirographe, période d'expérimentations orchestrées par les rédacteurs ecclésiastiques. Il réunit seize contributions. Les "Etudes thématiques et régionales" proposent huit articles et associent synthèses et catalogues régionaux à des analyses plus ciblées. L'"Album diplomatique" offre huit études de cas qui auscultent des actes choisis pour leur caractère exemplaire ou insolite. Ni traité, ni manuel, l'ouvrage a vocation à devenir un "compagnon" de route pour de nouvelles enquêtes.

10/2019

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Poésie

La terre la plus étrangère

La terre la plus étrangère, paru en 1955, et jamais réédité avant l'édition des oeuvres complètes chez Lumen dans le volume de Poesia completa, est le tout premier livre de Flora Alejandra Pizarnik, qui le supprimera de sa bibliographie. Considéré comme une oeuvre de jeunesse par Alejandra Pizarnik, qui n'avait que 19 ans, c'est le seul livre signé de son vrai prénom "Flora", auquel elle ajoute celui qui sera son seul prénom par la suite, prénom d'écrivain "Alejandra". Elle rejette ce livre qui serait extérieur et non antérieur à l'oeuvre, mais qu'on reconnaît aujourd'hui avoir une place absolument à part et aussi essentielle dans sa singulière étrangeté. Cesar Aira le dit de la manière la plus juste : "La terre la plus étrangère est un livre étonnamment bon, et pas seulement pour une jeune fille de dix-neuf ans. Son seul défaut, c'est de ne pas s'adapter au futur modèle ; par contraste, il nous permet de mesurer ce qu'a de restrictif ce modèle, et la rapidité avec laquelle il s'est établi dans la vie et l'oeuvre de Pizarnik. [...] Ce qui est précieux dans ce livre, c'est son caractère d'antériorité ; [...] chose qui démontre le caractère de construction délibérée de l'oeuvre-vie de Pizarnik." Trois raisons alors de publier ce livre renié et resté inédit : 1/ parce que les volontés des grands écrivains nous auraient privés de grands oeuvres si à un moment donné, après leur mort, quelqu'un d'absolument admiratif et compétent ne les avait pas sauvées de l'oubli. 2/ parce que les premiers pas d'Alejandra montrent les empreintes du sol dont son oeuvre s'est nourri : l'écriture automatique et un certain surréalisme. 3/ cet "autre" livre, où d'un premier coup d'oeil on ne reconnaît pas l'image convenue, déjà figée, d'Alejandra Pizarnik, nous demande justement d'aller au-delà.

10/2015

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Poésie

Temps de préfaces. Le débat théâtral en France de Hardy à la querelle du "Cid"

Le dbat thtral de Hardy au Cid, en ce temps de prfaces , favorise la naissance et l'affirmation de la conscience d'un nouveau thtre et de son rle social et littraire. Ce sont les thoriciens de ce dbat qui crent la dramaturgie du thtre moderne. Ils crivent pour un thtre rel , en tenant compte des conditions matrielles de la reprsentation (J. Scherer). La littrature de l'crit et de l'oral, spcifique du thtre, trouve ses normes, ses techniques, ses postulats valables pour n'importe quel type de thtre. La langue dramatique apparat dans sa magie, son ambigut, sa profondeur musicale. La varit des propositions, des problmes poss et des pices sur la scne offre la garantie de l'esthtique d'un nouveau thtre, marquant les signes d'une nouvelle mentalit, franaise et europenne. La force d'invention de l'auteur (de l'homme) va gagner, pilote par les lois du thtre enfin dcouvertes, avec tout un bagage des questions de l'criture. En quelques annes, la dramaturgie change radicalement, sans constriction, sans rigidit, avec le triomphe de la nature humaine, ses passions, sa destine : on dcouvre que l'essence aussi a des techniques. Il faudra attendre trois sicles pour le savoir, grce Freud et ses disciples. Texte thtral et hors-texte (la scne) retrouvent leur chemin unitaire, dans cette nouvelle critique sur l'criture, les signifiants textuels, le dit, le temps et le lieu de la scne, travers l'articulation logique de l'action (l'histoire), canalise le long de rythmes internes et externes. Dramaturgie et smiologie marchent ensemble dans le dbat thtral de 1625 au Cid. Il faut revenir l'essence de ses textes pour redcouvrir la rhtorique, la technique et la sociologie du thtre. Les conditions exceptionnelles de la naissance de l'tat franais moderne ce moment-l et de la prise de conscience d'une unit sous le signe de l'loquence et de la littrature favorisent l'effet d'un dbat salutaire auquel la France et l'Europe doivent une bonne partie de leur futur culturel.

01/1997

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Critique littéraire

Laclos et le libertinage. Actes du colloque du bicentenaire des "Liaisons dangereuses" (1782-1982)

Le 16 mars 1782, un officier d'artillerie nommé de Laclos signe un contrat avec un libraire parisien pour un roman qui s'appelle encore Le danger des liaisons. Roman qui sous son vrai nom, Les liaisons dangereuses, devait selon le souhait de son auteur "faire du bruit". C'était, pour le comte de Tilly, "un de ces météores désastreux qui ont apparu sous un ciel enflammé". Quel est encore, à deux cents ans de distance, l'effet Laclos ? En 1982 l'Université d'Amiens a célébré le bicentenaire du roman d'un des plus célèbres Picards : car Laclos est né en 1741 à Amiens qui conserve sa correspondance et quelques souvenirs, dont le fameux portrait de l'officier-romancier et de sa femme. Ce sont les Actes de ce Colloque du bicentenaire que l'on retrouvera ici préfacés par René Pomeau, et conclus par Laurent Versini. Pour répondre à la question, qui est Laclos pour nous ?, il a fallu remonter avant lui, vers les origines du libertinage, vers les premières expressions de cet héroïsme inversé auquel il a donné son accentuation dernière et décisive ; ce sont d'abord ses précurseurs, poètes, romanciers, philosophes qui sont étudiés. S'enfermant ensuite dans l'oeuvre elle-même, les participants au Colloque ont analysé les conditions du récit libertin, ses modalités narratives, et ont questionné la féminité ou la virilité du libertinage. Mais les Liaisons, moment symphonique du thème libertin, conclusion d'un siècle, apparaissent aussi comme un roman d'avenir ou un avenir du roman : c'est donc leur postérité que des spécialistes du dix-neuvième et du vingtième siècle, français et étrangers, ont suivie pas à pas, de pays en pays, interprétant les interprétations révolutionnaires, romantiques, victoriennes, antivictoriennes, surréalistes, de Laclos. Est-il donc partout, avoué, enfoui, refusé, ou prôné ? Tel fut ce bicentenaire, bilan d'une continuelle interrogation sur l'écrivain qui s'était identifié au libertin, bilan d'une pérennité si étrange qu'elle conduisait à se demander, et demain, quel "bruit" feront encore ces Liaisons dangereuses ?

09/1998

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Philosophie

Les nouvelles chaînes de Prométhée. Ethiques des progrès

Depuis 2008, le groupe Darwin réunit des humanistes désireux de réfléchir à des problèmes de société et de diffuser le résultat de leurs travaux vers un public le plus large possible. Après Bioéthique, un Progrès pour l'Humanité en 2012, Transhumanisme, à la limite des valeurs humanistes en 2015, et Qaund le Darwinisme reste dérangeant en 2017, tous parus chez Memogrames, le groupe nous propose un panel de réflexions sur l'Ethique des Progrès. L'histoire nous parle de Prométhée ou de Gilgamesh voulant être l'égal des dieux et recherchant l'immortatilité. Dès lors, pourquoi ne pas nous réjouir des progrès de la science, des progrès dans la connaissance de la vie et de la vie humaine en particulier, des progrès dans la compréhension du monde ? L'accélération actuelle des progrès dans de multiples domaines serait-elle le signe d'une quelconque apocalypse pronostiquée avec fracas ? Chaque découverte est un défi. Chaque nouveauté peut engendrer des craintes. Chaque innovation en appelle à une prise de responsabilité. Cela a toujours été. Alors, où est aujourd'hui la différence ? Sans doute dans l'accéleration des développements technologiques qui, même s'ils sont source de progrès et de liberté, interrogent l'essence même de ce qu'est l'être humain. Mais à une condition, celle-ci : à mesure que la technique permet à l'être humain de transformer la nature, jusqu'à s'en émanciper, le développement de la technologie ne peut à son tour asservir l'être humain. Ces quelques réflexions éthiques nous conduisent à (re)penser l'humain et à (ré)inventer l'humanisme. Elles suggèrent aussi une sorte de boucle : le progrès des sciences favorise une plus grande liberté reconnue et accordée aux êtres humains, à condition qu'une éthique en supervise l'intention, celle d'inscrire ou de réinscrire l'humain dans la perspective ouverte par le progrès lui-même.

04/2019

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Musique, danse

Offertoire. pour orgue

Après l'achat d'une résidence estivale à Pont-de-l'Arche en Normandie, le 10 juillet 1891, Massenet tisse des liens amicaux avec l'abbé Henri Hazé, alors curé de la paroisse de Sainte-Marguerite-sur-Duclair. Né le 6 janvier 1854 à Elbeuf, l'abbé Hazé est lui-même musicien, "une nature élevée, à l'esprit curieux, au coeur chaud, très incliné vers l'art, et ami du beau sous toutes ses formes". Ayant "un goût très vif de la musique religieuse" , il fait éditer en 1894 un premier recueil de pièces d'orgue où figurent notamment des pièces de d'Indy, Guilmant, Vierne ou La Tombelle. Parallèlement, Hazé en prépare un second qu'il achève peu avant sa mort, survenue le 28 février 1895, mais qui ne sera publié que trois ans plus tard par Henry Eymieux. Ce volume, dont nous n'avons trouvé aucun exemplaire dans des collections publiques est, en effet, annoncé dans la Revue musicale Sainte-Cécile du 1er juillet 1898. Les notices biographiques des auteurs confirment la datation probable du volume où se trouve l'Offertoire de Massenet : mention du décès de Georges Mac-Master, le 31 mars 1898 ; passage de Charles Tournemire en tant que titulaire de l'orgue de Saint-Nicolas-du-Chardonnet de décembre 1897 à mai 1898. Sa composition est pourtant bien antérieure puisque le manuscrit, récemment apparu lors d'une vente aux enchères à Deauville, est daté et signé "Pont-de-l'Arche /été 1894" . Ainsi, Massenet compose son Offertoire dans la foulée de l'édition du premier recueil et offre son manuscrit à l'abbé Hazé dans la perspective de la publication d'un second, comme en témoigne une lettre du 15 septembre 1896 : "Vous souvient-il d'un offertoire écrit pour le pauvre abbé Hazé ? Je retrouve le manuscrit et vous l'offre. L'offertoire va paraître chez un éditeur".

02/2020

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Esotérisme

Esquisse hermétique du tout universel. 4e édition

Voici un ouvrage peu commun, aujourd'hui épuisé, intitulé Esquisse Hermétique du Tout Universel d'après la théosophie chrétienne et dont Papus (1865-1916), qui fera la préface de la deuxième édition, dira qu'il explicite « la synthèse absolue de la conception [hindoue] du Parabrahm. » Qu'est-ce que le Parabrahm ? La Réalité Ultime ! Mais depuis que l'esprit s'est incarné dans la matière… jusqu'à l'apparition de l'Homme, la réalité absolue s'est scindée en myriades de parcelles de vie subjective, dont l'Ego humain sera l'un des principaux avatars. Il s'agit d'une notion dont la Théosophie occidentale va s'emparer. L'auteur signe cet ouvrage d'un pseudonyme : Jacob. Mais le catalogue Caillet nous dira en 1913 qu'il s'agit d'un certain Jean Jacques Bourcart (1833-1913). Il est connu comme le principal mécène du groupe des martinistes, les disciples de Louis Claude de Saint Martin (1743-1803). Bourcart, industriel philanthrope, a financé la revue L'Initiation, première série (1888-1912). George Ducormier, alias Phaneg (1867-1945), dira de « Jacob » au début du XXe siècle : « qu'il fut un très grand initié du siècle dernier … et notamment le conseiller et le soutient du Dr. Encause (alias Papus) ». Obligeamment communiquée par Roger Durand, nous joignons entre autre à cette troisième édition de l'Esquisse hermétique du Tout Universel, la préface de la première édition de 1892, d'une insigne rareté, signée anonymement J.H.D. Il ne fait plus de doute désormais qu'il s'agisse du fondateur de la Croix Rouge. On y découvre un aspect méconnu d'Henry Dunant (1828-1910), ami de Bourcart, lecteur inattendu de Fabre d'Olivet ! Un esprit ouvert aux rayonnements secrets de l'ésotérisme et aux mystères du perfectionnement humain. Bourcart a pris le fondateur de la Croix-Rouge sous sa protection et a œuvré à la réhabilitation du futur premier prix Nobel de la Paix (1901).

12/2016

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Littérature étrangère

L'Etoile de l'Aube

La Sibérie du Nord-Ouest, fin des années 80. L'espace de trois jours, Démiane, le chasseur khanty, entreprend le voyage qui le mène de son territoire clanique de la taïga jusqu'au village où ses enfants sont en internat. Héritier d'un imaginaire de la forêt où les hommes tirent sur les joues du vent pour apaiser son souffle, où les morts emportent un soleil et une lune dans leur tombe, où l'Ours enfin est un parent tombé du ciel, Démiane voit dans la vie un traîneau délicat à conduire. L'ouvrage donne une vision holistique du monde où tout est lié et les rennes qui font partie de l'univers des Kanthys de l'Est et du Nord sont avec le chasseur traditionnel les principaux personnages du roman. Mais au-delà de l'apparent huis clos avec la taïga, l'homme qui deviendra à sa mort l'Étoile de l'Aube voyage dans le temps et dans les vies : Efim, le vétéran, qui rêve encore du tank allemand qu'il a affronté à mains nues en 1944, Korneev qui parle de la Révolution aux enfants khantys avec l'art des héritiers de la tradition orale, le face-à-face du chaman Sèm-iki et du redoutable Œil Sanguinaire, " le siècle d'or de l'alcool ". Au détour de la route et des mots apparaît l'histoire d'une terre longtemps interdite et d'une poignée d'hommes semi-nomades heurtés de plein fouet par la civilisation. Jusqu'au jour où... le voyage s'interrompt pour Démiane et le lecteur. Le roman inspiré par la vie du père de l'écrivain mêle les légendes, les souvenirs et le souffle de l'épopée khanty. Salué en Russie comme " la saga du peuple khanty ", " un cri à l'aide ", L'Étoile de l'Aube restitue un regard singulier sur l'histoire soviétique, la parole longtemps confisquée des peuples du Nord, mais signe aussi une page peu connue de la littérature mondiale.

09/2005

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Beaux arts

De la préhistoire aux Celtes : La préhistoire

L'intense beauté des bisons noirs et rouges, harmonieusement assemblés sur un vaste plafond ondoyant de la grotte d'Altamira, en Cantabrie, suscita étonnement et incrédulité au moment de leur découverte en 1879. Une telle force artistique et monumentale ne pouvait, alors, être prêtée à ces hommes d'un passé préceltique ou antédiluvien, encore à peine entrevu et dévoilé par les premières fouilles. Après plus d'un siècle d'innombrables trouvailles d'objets gravés et sculptés, de grottes et d'abris ornés de peintures et de gravures dans le monde entier, les formes préhistoriques sont désormais assimilées à l'histoire générale des arts plastiques, dont elles composent le premier chapitre. Ce livre porte assurément sur l'un des sujets les plus passionnants de l'histoire humaine. Aux antipodes par trop exclusivement archéologiques, techniques ou anthropologiques de la Préhistoire, le parti pris d'une vision d'abord esthétique est ici tout à fait justifié. Ce qui prime, c'est la sensibilité aux formes et aux couleurs et à leur inscription dans le temps et dans l'espace. Nous saisissons aussi l'instant du passage des formes naturelles suggestives à l'acte créateur, la façon dont parure et art s'engendrent, dont le durable prend le relais de l'éphémère. La première partie ne reçoit tout son sens que de la seconde qui apporte au lecteur des éléments de réponse à des points spécifiques. Notamment en ce qui concerne les cadres chronologiques et spatiaux de l'art préhistorique et de ses diverses phases, et par là même son caractère propre dans les différentes aires géographiques : Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie centrale, orientale et méridionale, Grande Australie, Amérique ; pour tout ce qui touche ensuite à la construction symbolique des grottes paléolithiques, qui vient nourrir la passionnante réflexion suscitée, entre autres, par les problèmes des apports entre forme abstraite et signe, le glissement, de l'une à l'autre, donc par l'existence d'une "écriture" préhistorique.

10/1991

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Actualité et médias

Une femme au pays des hommes politiques

On ne choisit pas d'être femme. Mais on choisit de faire de la politique. Pour moi cette décision n'allait pas de soi. Je l'ai prise à presque 40 ans en me présentant aux législatives de 2002 pour le parti socialiste. J'ai été candidate contre André Santini dans les Hauts-de-Seine. Ce livre est le récit de cette entrée en politique, de la rencontre avec les électeurs, et de l'envie qui ne m'a plus quittée de rapprocher la politique, les personnes, la vie et les idées. Je suis socialiste. Je crois à la solidarité, à une égalité qui ne soit plus seulement un slogan, à une société qui ait confiance en elle-même parce qu'elle croit en sa jeunesse. Pour moi, on ne gouverne pas par la peur. À gauche, après la bérézina du 21 avril, nous avons un long chemin à faire pour reconquérir le cœur des Français et notre identité. Mais j'ai confiance. Non, les Français ne sont pas des beaufs, béats de vivre au pays d'Astérix, non ils ne voient pas le monde par le petit bout de leurs égoïsmes. Ceux que j'ai rencontrés m'ont parlé de la pauvreté, de l'emploi, de la nécessité d'aider les pays du Sud. Ils étaient inquiets parfois, préoccupés toujours. Et jamais la politique ne les aidait à trouver des réponses. Je n'ai pas la prétention d'avoir pu seule combler cette attente. Mais j'ai ressenti qu'être femme en politique, c'est d'abord écouter, dire les choses comme elles sont, et donner à certaines questions une portée plus humaine. C'est aussi savoir se révolter, ne pas être raisonnable. Dans ce livre que j'ai écrit à la première personne - car trop souvent les mots de la politique ne sont pas ceux de la vie - j'ai voulu que la politique retrouve le chemin de nos émotions.

02/2003

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Histoire de France

Aventuriers de la France libre. Quatre garçons pour l'honneur de la Marine

Dans les suites de la débâcle de la campagne de France, quatre jeunes officiers de marine se retrouvent à Londres en juillet 1940. Refusant la défaite, ils décident de poursuivre la lutte dans les rangs de la "légion de Gaulle" et forment l'ossature du 1er bataillon de fusiliers marins de la France libre. L'engagement de Robert Détroyat, Hubert Amyot d'Inville, Elie-France Touchaleaume et Jean des Moutis symbolise à lui seul le destin d'une partie de ces jeunes Français qui n'ont pas voulu céder à la résignation et au défaitisme. L'histoire de leur quatuor est en outre une illustration parfaite du dilemme que pose la question d'un grand choix dans une vie d'homme qui, comme l'envisageait le cinéaste-écrivain Pierre Schoendoerffer, ne se pose "Pas entre le Bien et le Mal", mais plutôt "Entre plusieurs biens qui s'offrent à lui et dont seul l'avenir lui dira s'il a eu raison ou non". Quelles motivations ont bien pu pousser les uns à passer dans la "dissidence" quand les autres, la majorité, préféraient suivre la voie du "conformisme". De ce choix cornélien, la génération éclose dans l'entre-deux-guerres, grande héritière du drame humain du Premier conflit mondial, verra sortir deux camps, convaincus chacun de faire leur devoir mais que les circonstances vont amener à s'opposer dans une lutte à mort. Au-delà du choix, le parcours de ces garçons d'une vingtaine d'années est placé sous le signe d'une aventure humaine remarquable face à l'adversité, que la découverte de notes personnelles et de nombreux témoignages nous permet aujourd'hui d'approcher au plus près, en se plaçant au coeur de leur quotidien, simple mais souvent héroïque. Leur sacrifice sur les théâtres d'opérations extérieures vient ici nous montrer que la lutte pour la liberté hors de nos frontières s'inscrit encore et toujours dans le présent, établissant un véritable lien entre les anciennes et nouvelles générations du feu.

12/2015

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Photographie

Requins. Rencontre avec le prédateur menacé des océans

La carrière de Michael Muller est faite de rencontres époustouflantes. Acclamé pour ses portraits des plus grands acteurs, musiciens et sportifs de ce monde, il s'est constitué, au cours des dix dernières années, l'une des plus impressionnantes collections de photographies sous-marines de requins. La quête de précision et de proximité de Michael Muller pour décrire les squales est inédite. En un sens, il photographie le prédateur des mers comme s'il faisait son portrait à Hollywood. Il plonge au plus profond des océans pour approcher les requins, équipé uniquement de sa rampe brevetée de sept flashs de 1200 watts, développée en collaboration avec la NASA, dans un boîtier en plexiglas, et sans cage. Cette collection inédite de clichés de Michael Muller, y compris la première photographie au monde du saut d'un grand requin blanc pendant la nuit, est une source d'excitation et de crainte respectueuse. Les photos, classées selon leur origine géographique, suivent les voyages de Michael, depuis l'Afrique du Sud avec ses requins bordés et ses requins-taureaux jusqu'aux Bahamas, où l'on peut observer des grands requins-marteaux. Chaque voyage est accompagné de récits captivants décrivant les difficultés et les mauvaises rencontres évitées de justesse. En écho à l'engagement de Michael Muller auprès d'associations telles que WildAid et EarthEcho, les images sont accompagnées de textes de Philippe Cousteau fils et de la biologiste marine Alison Kock qui évoquent l'exploration et la protection du royaume des mers. L'écrivain Arty Nelson, spécialiste du monde de la culture, quant à lui, présente le travail de Michael Muller. Enfin, une annexe technique décrit en détail l'équipement utilisé pour réaliser ces clichés spectaculaires. Ensemble, ces images et textes éclairants nous offrent un festival de photographies à couper le souffle, un hommage à la beauté et à la puissance du requin ainsi qu'un appel à préserver son avenir menacé. Ce livre est aussi disponible en Edition collector signée et en deux Editions d'art comprenant chacune un tirage numéroté et signé.

02/2016

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Actualité et médias

Twittus politicus. Décryptage d'un média explosif

On l'a vu lors de l'affaire DSK, lors du printemps arabe, à l'occasion de la présidentielle ou lors de la lutte Fillon-Copé pour la tête de l'UMP : le tweet grille désormais la politesse aux médias traditionnels, réduits à relayer les informations dispensées sur les réseaux sociaux. Au cours de l'année écoulée, indubitablement Twitter est devenu un outil de la vie politique. Mais qu'est-ce que Twitter ? Comment ça marche ? Quels en sont les codes ? Si vous n'y connaissez rien, rassurez-vous, ce livre va tout vous expliquer. Vous découvrirez son fonctionnement, ses grands moments, ses ténors et ses seconds couteaux, les tweets les plus mémorables ou les plus scandaleux. Par son instantanéité et du fait que ce sont souvent des acteurs de la vie politique (Eric Besson, Nadine Morano, Valérie Trierweiler...) qui twittent, ce nouveau média devance les télévisions et agences de presse, qui sont désormais, pour le meilleur ou pour le pire, obligées de courir derrière l'info. Mais c'est aussi un espace politique différent, où l'humour prend sa place et où la langue de bois n'est pas de mise. Ainsi le soir du premier tour de la présidentielle, où des messages codés ont fleuri sur la timeline Twitter, donnant le résultat avant le 20 h fatidique, sous forme de tweets codés #radiolondres, en hommage à la célèbre radio de la Résistance française, du genre : "Les talonnettes sont dans les cartons, je répète, les talonnettes sont dans les cartons". Et puis il y a bien sûr ce tweet devenu historique: "Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d'années dans un engagement désintéressé", signé Valérie Trierweiler, avec les répercussions que l'on sait. Entre humour, dérapages et manipulations, ce livre interroge l'avenir, à l'heure de la communication instantanée.

01/2013

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Littérature française

Les temps de la cruauté

Premier temps. Dans un cimetière de Port-au-Prince, le narrateur, Carl Vausier, rencontre Valencia, une très jeune prostituée portant son bébé dans les bras, se vendant aux hommes au milieu des tombes. Carl vient de rompre avec son ex-femme Rosia. Dans le cimetière, il ressent une étrange attraction pour Valencia, qui n'est ni amoureuse ni sexuelle, et veut la sortir de sa situation sordide, chemin qui se révélera périlleux pour lui. Deuxième temps. Quelques mois auparavant. Carl se fait voler le médaillon qu'il porte autour du cou, médaillon que son propre père a porté sa vie durant et auquel Carl tient plus que tout. Avec un ami d'enfance, Doudou, devenu un tueur sans pitié, il va récupérer l'objet. Sauf que, cette fois, avec l'arme que lui a donnée Doudou - heureux que son ami trop propre pour lui passe la frontière du sang -, Carl tue Guerrier, le jeune voleur. Troisième temps. Quelques décennies plus tôt. Jeune étudiant en agronomie, Carl effectue un stage d'immersion à la campagne chez un couple de paysans. Bénito, protestant fervent, martyrise sa femme parce qu'elle ne peut avoir d'enfant. Voyant la présence de Carl Vausier comme un signe du ciel, Mme Bénito se donne à lui contre la promesse qu'il fera tout pour lui permettre de partir. De retour chez lui, Carl, terrorisé par le paysan, ne tient pas sa parole. Grâce à une maîtrise parfaite des rouages romanesques, Gary Victor va tisser ces trois trames pour faire surgir un final inattendu. Les vives tensions de la société haïtienne n'épargneront aucun personnage et Carl se verra tour à tour instrument et victime de cette cruauté qui exercera une bien étrange fascination sur le lecteur. Né à Port-au-Prince, Gary Victor, journaliste, dramaturge, est l'écrivain le plus lu dans son pays. Il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont Maudite éducation (2012) et L'escalier de mes désillusions (2014), tous deux chez Philippe Rey.

02/2017

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Romans historiques

Emma, une vie entre deux mondes

"J'aimais quand Papa me prenait la main pour monter à sa carrière, à grands pas. J'étais obligée de courir pour le suivre et j'arrivais tout essoufflée vers Auguste Parreaux, notre ouvrier pierreux qui me réclamait une bise. Papa éclatait de rire lorsqu'Auguste secouait sa casquette pour me couvrir de poussière au moment où j'approchais. J'aimais regarder ses grosses mains donner forme aux morceaux tirés de la petite carrière". Emma, une petite paysanne de la fin du XIXe siècle dans un hameau du Haut-Doubs, prend confiance en elle en quittant sa famille et s'adapte à toutes les situations malgré les contraintes familiales, sociales et religieuses. Son parcours étonnant lui fait rencontrer des personnages hauts en couleur dans des milieux sociaux variés : paysans, ouvriers, immigrés italiens, anarchistes, intellectuels, bourgeois, joueurs, artistes... Ces aventures la conduisent du Doubs à la Suisse en passant par Paris et même New York. Un roman où l'Histoire et la fiction se mêlent avec délicatesse pour traiter de sujets aussi divers que l'entraide dans le milieu agricole, la scolarisation et la laïcité, les droits des femmes, la modernisation, les guerres et les drames familiaux. Danielle Demangeon-Raguin est née en 1944 dans une modeste famille paysanne à Rochejean, à la frontière suisse. Tout en suivant des études supérieures qui l'amènent au diplôme d'ingénieur de l'Institut de Chimie de Besançon, elle passe toutes ses vacances à participer aux travaux agricoles et connaît bien le monde paysan. Passionnée d'Histoire et de généalogie, elle tire parti des conversations familiales, des notes laissées par son père et des contributions de ses cousins et cousines pour reconstituer le parcours de vie de ses ascendants à travers l'Histoire locale et nationale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elle signe ici le quatrième volet de sa saga familiale : Les filles du Haut-Doubs.

09/2020

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Musique, danse

Guide de la musique de chambre

La musique de chambre bénéficie dans notre pays, depuis plusieurs années, d'un regain d'intérêt de la part d'un public aussi exigeant qu'attentif, et qui correspond sans doute à une pratique musicale plus intime, plus "secrète" que celle des grandes salles de concert ou d'opéra. N'est-ce point là le signe d'un affinement du goût, ainsi que d'une volonté d'initiation aux arcanes de la musique ? Ce Guide de la musique de chambre, conçu dans le même esprit et selon la même présentation que les précédents Guide de la musique symphonique et Guide de la musique de piano et de clavecin, aborde à son tour un vaste répertoire avec l'intention d'accompagner efficacement, par les informations essentielles qu'il apporte, l'écoute - et peut-être la pratique active - des oeuvres du genre. "Genre" dont les frontières, au demeurant, ne se tracent pas sans peine : on observera que, s'il regroupe l'ensemble des oeuvres écrites pour un petit nombre d'instruments (de deux à dix, en principe), il exclut certes toute la musique de piano, mais non celle pour le violon ou le violoncelle seul, par exemple. Quelque cent soixante-quinze compositeurs sont alphabétiquement représentés dans ce volume, avec une très grande variété d'analyses (ou de commentaires plus succincts) qu'enrichissent des précisions sur les formes et les "styles", les circonstances de composition, les dates et lieux de création, les durées moyennes d'exécution. Les oeuvres du répertoire de base sont toutes présentes, - avec l'intégralité des musiques de chambre des grands "classiques" (de Jean-Sébastien Bach à Pierre Boulez); mais d'autres moins connues sont offertes à la curiosité du lecteur-auditeur, - qui ressortissent à des "écoles" ou sphères d'influence nationales encore mal explorées (slaves, scandinaves, anglaises, américaines, etc.). Ainsi ce nouveau Guide, qui s'est aussi donné pour but d'éviter toute technicité ardue par l'emploi d'un vocabulaire accessible au plus grand nombre, devrait-il devenir l'inséparable compagnon de tout "chambriste" et, plus généralement, de tout véritable mélomane.

04/1995

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Critique littéraire

L'Homme que l'on croyait

Six mois se sont écoulés depuis la mort de Romain Gary. En accord avec sa volonté, je me dois de faire la déclaration suivante :A la fin de l'année 1972, Romain Gary me dit qu'il avait l'intention d'écrire « toute autre chose sous un tout autre nom », parce que, insista-t-il, « je n'ai plus la liberté nécessaire ».Au mois de mars 1973, il finissait le premier jet de Gros-Câlin et l'achevait définitivement au mois de décembre de la même année. Il choisissait alors comme pseudonyme Émile Ajar.Il demanda à un ami de faire parvenir ce texte aux Éditions Gallimard. Pour des raisons d'organisation, le manuscrit fut publié au Mercure de France, au printemps 1974.Au printemps 1975, Romain Gary écrivait de nouveau sous ce même pseudonyme un livre qui sortirait sous le titre de La Vie devant soi. Il me demanda de signer le contrat de publication de ce livre, toujours sous ce même pseudonyme d'Émile Ajar.Le livre fut publié au mois de septembre 1975. A ce moment-là, ni son éditeur, Claude Gallimard, ni celui d'Émile Ajar, Simone Gallimard, ne savait qui écrivait sous ce nom. Ils l'ignoreront jusqu'à sa mort.Pour ce qui me concernait, nul ne connaissait mon identité civile personnelle. Je donnai une interview pour asseoir le personnage. Puis, reconnu, je dus en donner d'autres.Après le prix Goncourt décerné à La Vie devant soi, le romancier écrivit sous ce même pseudonyme deux autres livres : Pseudo, publié en 1976, et l'Angoisse du Roi Salomon, publié en 1979.Le 3 décembre 1980, pour les raisons qu'il a données dans son dernier message, Romain Gary se suicida.Nul n'a su jusqu'à sa mort qu'il était l'auteur dissimulé sous ce pseudonyme. Dès son premier livre signé Ajar, Romain Gary fut déterminé à ne jamais révéler de son vivant qu'il en était l'auteur.Paul Pavlowitch

11/2010

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Religion

Le Feu de la liberté

Shri HWL Poonja - ou Papaji, nom que ses disciples lui ont donné dans les dernières années de sa vie en signe d'affection, - a été l'une des figures spirituelles les plus influentes des temps modernes. Disciple du grand Guru de l'Inde du sud, Shri Ramana Maharshi, Papaji a transmis l'enseignement de son Maître à de nouvelles générations de chercheurs pendant les décennies qui suivirent le décès de Shri Ramana en 1950. Après une vie de péripéties et de nombreux voyages à travers le monde, Papaji s'est établi à Lucknow en Inde où se tenaient ses satsang quotidiens dans les années 90. Exprimé de manière incisive et concise dans cette nouvelle collection de dialogues avec des visiteurs l'ayant rencontré au début des années 90, son enseignement est que la libération est disponible ici et maintenant pour quiconque est disposé à abandonner les concepts et à la rechercher correctement. Le livre commence par un récit des grandes lignes de la vie de Poonjaji et plus particulièrement de son propre parcours spirituel. Jeune, il était un fervent dévot du Dieu Krishna, ce qui est très courant en Inde. La force de sa dévotion lui faisait avoir des visions presque aussi réelles que tangibles et ce fut sa rencontre avec son Maître, Ramana Maharshi qui en 1944, le libéra des aspects excessifs de cette dévotion et qui lui fit prendre conscience de sa propre nature véritable. Le reste de l'ouvrage se compose de 41 échanges d'une grande profondeur et d'une pure clarté. Les questions étaient parfois spontanées, parfois rédigées à l'avance. Poonja cependant, demeurait constamment lui-même sans jamais se départir de son Soi. C'est en raison de la stabilité et de la profondeur de sa réalisation du Soi qu'il était en mesure d'en faire prendre conscience à son auditoire aussi simplement et directement que tout naturellement.

09/2012

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Critique littéraire

La mort du roi Arthur ou Le crépuscule de la chevalerie

Si La Mort le Roi Artu, épilogue de tout un cycle, est la continuation du Lancelot et de La Queste del saint Graal, c'est aussi une réécriture de l'histoire légendaire de la fin du règne d'Arthur qu'avaient déjà traitée Wace dans son Roman de Brut (milieu du XIIIe siècle) et Robert de Boron dans son Perceval en prose (début du mir siècle). Mais seule La Mort le Roi Artu, récit de vengeance et drame de la fatalité fondé sur le concept de mescheance, fait découler l'écroulement du royaume arthurien de la découverte des relations coupables entre Lancelot et la reine Guenièvre. Si la luxure et la démesure sont les grandes responsables de la catastrophe, la prophétie la plus ancienne, la vision du serpent sorti du ventre d'Arthur, est inséparable de l'inceste du roi, élément original du Lancelot-Graal. Tout le péché du monde se cristallise sur la figure du roi dont l'aveuglement, qui n'est pas seulement psychologique, est le signe d'une déréliction : Dieu ne répond jamais à son appel. Certes, très maîtrisé, riche du non dit d'une oeuvre occultée et de dénouements contrastés, ce roman dont la vérité est souvent fuyante, masquée par les variantes de la parole, constitue un panégyrique du héros chevaleresque et courtois que fut Lancelot, modèle de la chevalerie terrienne. Toutefois, La Mort le Roi Artu, à travers le mythe d'Arthur qui prend le relais du mythe du Graal, poursuit le même objectif que La Queste del saint Graal : dans un monde où le siècle s'est désagrégé mais qui reste illuminé par le Graal au point que seuls ceux qui l'ont approché ont droit à une fin sereine et pieuse, il faut faire son salut dans la retraite et la pénitence, loin des tournois et des guerres où le chevalier oublie le service du Christ.

01/1994

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Littérature française

De l'injustice

Chacun a pu l'éprouver : dans telle situation banale (arbi­traire d'une décision, fermeture d'une usine qui ne rapporte pas assez à ses propriétaires, punition sans raison etc...), ou limite (des enfants juifs parqués devant un commissariat pour être envoyés vers les camps de la mort, le corps inanimé d'un enfant sur une plage méditerranéenne...) le sentiment d'injus­tice n'a pas besoin de la connaissance du droit : il exprime, pour un sujet, l'impression d'un effondrement de la Loi. Cer­tains y voient la source de la démagogie. C'est lui qui soulève les multitudes qui font les révolutions. A l'écart des abstrac­tions gestionnaires qui l'ignorent, il signe ce sentiment d'hu­manité que porte la raison sensible. Exprime-t-il un sens inné de la justice ? Ou bien est-il premier, réagissant à un dommage subi et ouvrant un conflit social et politique en vue de déclarer des droits qui changent le système établi ? Tel est l'enjeu de cette exploration philosophique et littéraire, dans le temps, de manifestations et théorisations de l'injustice et du senti­ment d'injustice. L'actualité des réformes néolibérales nous le rappelle : le sentiment d'injustice fait le partage entre deux mondes, celui de la gestion financière et de la concurrence et celui de la "raison sensible" , des droits garantis pour ceux qui subissent l'arbitraire de la domination, donc celui de l'éman­cipation. Depuis 1997 le Groupe d'Etude du Matérialisme Rationnel (GEMR) réunit philosophes, historiens, littéraires etc. , pour tra­vailler sur des questions de philosophie politique liées à la démo­cratie. Il a publié notamment, sous la direction d'Yves Vargas, De la puissance du peuple (4 volumes aux Editions du Temps des Cerises). Le présent livre est le fruit d'un séminaire qui s'est déroulé du­rant cinq ans. Ouvrage publié avec le concours de la Fondation Gabriel Péri.

12/2019

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Littérature étrangère

Cercles perturbés

L'action de Cercles perturbés se situe dans une ville d'Europe centrale dont l'auteur affirme d'emblée ignorer le nom, mais qui pourrait être Vienne, Prague ou Budapest. Le héros, si on peut l'appeler ainsi, car il n'a rien d'héroïque, est un certain Martin Svoboda, homme jeune, bien fait de sa personne, parfaitement heureux en ménage avec sa douce et jolie épouse Irma. Tout semble sourire à ce personnage ; il a dû renoncer à terminer ses études parce qu'il s'est retrouvé orphelin, mais il exerce la profession peu fatigante et relativement lucrative de caissier dans un magasin de textiles. Son emploi lui laisse le temps de lire beaucoup, et on pourrait le qualifier de bienheureux. Mais un minuscule détail va tout faire basculer : un beau matin, en s'examinant dans le miroir, il constate qu'une de ses dents présente une tache suspecte. Il va donc consulter son dentiste, qui lui affirme que ce n'est qu'une banale petite carie, mais qui croit déceler au fond de sa gorge des taches qui seraient le signe de la syphilis. C'est là que commencent les ennuis de Martin Svoboda : dans la salle d'attente du spécialiste chez qui il se rend, il rencontre un vague ami, le journaliste Meander, qui lui extorque la promesse de recommander à son patron le jeune fils d'une veuve dont il est l'amant. Ce jeune homme, quelque temps après avoir été engagé par la firme, y commet un vol. Le propriétaire rend Martin responsable et le chasse honteusement. Après de vaines tentatives pour se faire rendre justice, le héros trouve un autre emploi de caissier. Mais les choses tournent mal, et il finit par décider d'émigrer pour l'Amérique du Sud. Un roman attachant, qui retrace la vie en Europe centrale à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

05/1987

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Psychologie, psychanalyse

Lacan et la honte. De la honte à l'ontologie

La honte, remarquait Jacques Lacan, "on s'en est longtemps tu", car "ce n'est pas de cette chose dont on parle le plus aisément". Le long silence de la psychanalyse à l'endroit de la honte suffit à le démontrer, à quoi semble s'opposer la multiplicité des travaux qui lui sont aujourd'hui consacrés. Ainsi, une question nouvelle surgit du lieu même de notre modernité : de quoi la honte nous fait-elle signe ? Jacques Lacan s'efforça d'y répondre à l'occasion d'une leçon de son séminaire L'Envers de la psychanalyse, laquelle constitue la pointe de son apport sur la honte. Bien des thèses s'y bousculent, dont ce livre tente de vérifier la portée dans la pratique psychanalytique autant que dans le lien social contemporain. A leur croisée, soulignons déjà la diagnostic établi dans ce Séminaire : il n'y a plus de honte, derrière quoi pourtant, "une honte de vivre" affecterait secrètement le sujet moderne. Et Lacan d'en conclure : "C'est ça, que découvre la psychanalyse". Il s'agira dans cet ouvrage d'en éclairer les raisons, mais aussi de faire valoir ici l'inédit de l'offre analytique. Soit, là où proteste le dire du sujet de la honte "Oh non ! ", qu'il soit rieur ou silencieux, permettre qu'advienne un savoir. N'est-ce pas là un pari de la psychanalyse ? Freud n'y aurait pas contrevenu, qui aura fait de l'association libre, la "promesse" de ne pas céder sur la honte, plutôt d'apprendre d'elle. Enfin, la réédition de cet ouvrage a été l'occasion d'ajouter un nouveau chapitre intitulé intitulé "La honte et le numérique". Ce que Jacques Lacan nommait déjà "le mouvement numérique", pour définir la bascule opérée par le discours scientifico-capitaliste, nous donne aussi l'occasion de réinterroger, depuis la psychanalyse, ce que devient la honte sur nos écrans aujourd'hui.

10/2019

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Histoire de France

Pechkoff, le manchot magnifique

Fils adoptif de Gorki, héros de la Légion étrangère, homme d'influence, ambassadeur de France, grand séducteur, Zinovi Pechkoff, surnommé le "Manchot magnifique", est une légende oubliée du XXe siècle. Nijni-Novgorod, années 1900. Un adolescent traîne sur les bords de la Volga. Il est pauvre, il est juif, il n'a pas d'avenir dans la Russie tsariste. Jusqu'au jour où il croise l'immense écrivain Gorki qui en fait son assistant et l'adopte. Yeshua Sverdlov devient Zinovi Pechkoff. En exil à Capri avec son nouveau père, il découvre la littérature, la politique, se lie avec Lénine, l'écrivain Bounine ou le chanteur Chaliapine. Mais il brûle d'agir. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage en France dans la Légion étrangère au côté de Blaise Cendrars, connaît la rude vie des tranchées et la gloire des combats - il y perd le bras droit. La France l'adopte à son tour et le dépêche aux Etats-Unis pour les inciter à entrer en guerre. En 1918, alors que son frère Iakov Sverdlov s'apprête à devenir le premier chef d'Etat soviétique, Pechkoff est au cour de la guerre civile russe, avec les Armées blanches. Dans les années vingt, au Maroc, il gagne son surnom de "Manchot magnifique" pendant la guerre du Rif. Puis ce sera la Syrie, le Liban, ses premiers succès diplomatiques. Et la France Libre. De Gaulle en fait son envoyé spécial, un général-ambassadeur abonné aux missions délicates, en Chine auprès de Chiang Kaï-Shek, au Japon auprès de MacArthur dont il devient l'ami. Pechkoff parcourt le monde, connaît tout le monde, séduit tout le monde. Son courage, son goût de la vie, sa connaissance de l'âme humaine ont révélé sa nature, celle d'un héros de roman. A partir d'archives inédites, notamment la magnifique correspondance avec Gorki, Guillemette de Sairigné signe la première grande biographie de Zinovi Pechkoff.

09/2019

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Littérature francophone

La chair déchirée d'une petite griotte noire

Il y a quelques années, une jeune fille africaine venue faire ses études en Europe a subi un viol collectif d'une extrême violence. Laissée pour morte, elle a été sauvée, physiquement "réparée" , puis, après un séjour en hôpital psychiatrique pour amnésie partielle, après une thérapie pour de sévères séquelles psychosomatiques, s'est peu à peu reconstruite. C'est sous la forme d'un roman-soliloque, avec l'assentiment de la victime, que Pascal Vrebos lui rend hommage. Mariama nous dit ce parcours d'un supplice et d'une renaissance à travers un conte-parabole qu'elle prête à son grand-père, ancré dans le terroir africain telle une madeleine proustienne, mais perverti par la mémoire, contaminé par le récit lui-même comme une ultime mise en abyme qui l'aide à surmonter l'indicible. Héroïne malgré elle, Mariama émeut, ébranle et apostrophe les hommes. Pascal Vrebos, producteur et présentateur de radio-télévision, dramaturge traduit et représenté jusqu'à Hollywood, professeur honoraire de l'ULB, est aussi l'auteur de romans et de témoignages comme Le Gorbatchoc. Il a rencontré de nombreuses personnalités (Les Ultimes Entretiens avec Henry Miller), a réalisé une "première" historique en interviewant durant deux heures le Roi Albert II et la Reine Paola, a signé sur Netflix, avec Georges Huercano, Soupçons, six épisodes consacrés à l'Affaire Wesphael. "Pascal Vrebos est l'auteur de plus de trente-cinq pièces de théâtre dont plusieurs ont été jouées avec succès en Belgique, mais aussi à l'étranger, là où le public ne connaît pas le Vrebos journaliste vedette de télévision. Il est aussi un auteur engagé et humaniste. Pour s'en convaincre, si besoin en était, il suffit de lire ce texte bouleversant. Vrebos est encore, à la manière de Ionesco ou Beckett, un fastueux dilapideur de créations verbales, un révélateur d'hypocrisies et de simagrées, un chercheur de vérité derrière les apparences". (Jean Jauniaux, écrivain, Président honoraire de PEN CLUB Belgique).

11/2022

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Littérature anglo-saxonne

Demain le soleil

Après Le Chemin parcouru - Mémoires d'un enfant soldat -, le retour d'Ishmael Beah avec un premier roman saisissant. «J'ai une grande admiration pour le courage sans compromis de ce livre, qui prend tour à tour la forme d'une fable, d'une épopée familiale, d'un poème, et qui ne cherche jamais à éviter l'horreur. Ishmael Beah n'oublie pas non plus que la véritable fonction du conte est d'aller droit au coeur. A l'instar de Ben Okri et Chinua Achebe, il lève le voile sur un monde devant lequel aucun d'entre nous ne peut reculer.» Colum McCann «Un roman formidable et mémorable - une histoire de résilience, de survie, et, finalement, de renaissance.» Publishers Weekly «Beah a une force et un lyrisme qui lui sont propres. Même accablés par une multitude d'épreuves, ses personnages gardent espoir d'une façon remarquable et inspirante.» The Washington Post La guerre civile terminée, la petite ville d'Imperi, en Sierra Leone, devrait enfin pouvoir revivre. Kadie, Moiwa et Kainesi, trois anciens revenus les premiers sur leur terre natale, vont s'employer à réveiller l'esprit de leurs ancêtres en attendant le retour des plus jeunes, qui ne tardera pas. Malgré les champs de ruines et les ossements qui jonchent encore le sol, tout le monde est déterminé à reconstruire le village ; Bockarie et Benjamin, tous deux instituteurs, le sont plus que quiconque. Mais le conflit a beau être derrière eux, les dangers continuent à menacer les survivants. La nourriture manque, le travail aussi, et, lorsque la compagnie minière rouvre ses portes, une série de nouveaux fléaux s'abat sur les habitants : alcoolisme, viols, pollution des cours d'eau et accidents tragiques liés à la négligence d'investisseurs cupides... Avec Demain, le soleil, Ishmael Beah signe un premier roman, à la frontière de la fable, d'une grande sensibilité : déchirant, mais jamais dénué d'espoir.

03/2015

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Fantasy

Gamjani. Les pouvoirs de Feu

Une jeune femme se réveille amnésique et complètement nue dans une forêt de l'Oregon et c'est le début des problèmes pour India, notre héroïne un brin décalée. Elle va devoir découvrir qui elle est et d'où elle vient pour pouvoir survivre dans ce monde auquel elle n'entend rien... Cela va passer par la maîtrise de son Gamjani, une énergie transmise de génération en génération, qui met en lumière les aptitudes de son porteur, car oui, India est une sorcière. Quoi de plus normal après tout ! D'un autre côté, se dessine le monde d'Edonia, plus brut, où les seigneurs de guerre et la violence règnent en maître. L'ombre d'un Drac, créature mythique et sanguinaire, plane au-dessus de la tête de l'impitoyable Baldrik, seigneur d'Hardaven, rendu fou par la disparition de la femme qu'il aimait. Il va alors charger le mystérieux et ténébreux Dedjin, pisteur hors pair, de traquer et capturer le Drac avant qu'il ne sombre du côté obscur et ne déchaîne des forces incontrôlables... Mais quel est le lien entre ces deux histoires et ces deux univers ? Vous le découvrirez en plongeant dans ce récit, où l'humour piquant, le sexe et un peu de violence parfois gratuite rythmeront un voyage mêlant aventure et urban fantasy. Embarquez dans l'univers de la magie et des pouvoirs des Gamjani ! L'auteure est une jeune femme aux multiples facettes qui signe ici son tout premier roman fantastique. Derrière la norme d'une femme mariée à son amour de lycée (son Joker) et mère de deux enfants, se dissimule une wicca qui fait vivre par ses mots ce monde imaginaire dans lequel elle aimait se perdre étant ado. Cette dualité et son attirance pour l'univers de la magie font alors de son quotidien un savoureux mélange de folie et d'humour, d'ombre et de lumière.

01/2023

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Littérature française

Eline Salisbury. Tome I : « L'élue de Faerie » - Édition Collector

VERSION COLLECTOR COULEUR Alors que tout le monde croit que les fées sont des légendes, voici le récit d'une histoire vécue, authentique, qui démontre le contraire. Les fées existent bel et bien. Seulement elles rusent, elles se protègent, elles font semblant de rien, se cachant souvent parmi les mortels... Jusqu'au jour où... Destin fantastique d'une fillette "hybride", née d'une union interdite entre une fée et un humain. A dix ans, alors qu'une bosse commence à lui pousser dans le dos, signe implacable de la sortie de ses ailes, sa grand-mère va venir la chercher pour la ramener à Faerie. Afin que son "Il était une fois" débute et qu'elle accomplisse son destin. Et quel destin ! Une fillette d'autant plus attendue que le pays des fées se meurt et que selon la prophétie seule l'enfant prodige peut le sauver ! Les signes sont inexorablement là. Eline réussira-t-elle à renverser le cours du temps ? A redonner vie à la Terre ? L'avenir de Faerie dépend d'Eline or si Faerie disparaît, la Terre ne lui survivra pas. Cette jeune enfant, élevée comme tous les enfants humains, va découvrir les enchantements d'une vie féerique : la sienne. Avec à ses côtés son compagnon et complice Thurel, un jeune elfe, Eline va devoir se battre contre les caprices d'êtres obscurs, de gnomes sorciers désenchantés, lutter contre tous les paparafés en quête de scoop... Si Zoric veut la peau d'Eline, il n'en aura pas les ailes. Sa Majesté la Reine des Fées, Dame Nature, Dame Blanche, les fées et les fés, les elfines et les elfes, les sylphides et les sylphes, les kobolds, les griffards, les gnomes... et tous les autres sont aux cotés de la jeune fée-héroïne. Parviendra-t-elle, première entre tous depuis l'origine des mondes, à réconcilier les peuples de la lumière et les peuples de l'ombre afin de préserver la Vie. Découvrez ce chemin initiatique... Soyez-en enchantés, voici Eline Salisbury.

09/2016

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Littérature française

Das gro ße Bestiarium der modernen Literatur

Das große Bestiarium Altenberg oder auch den Peter nannte man aus unbekannten Gründen die seltsame Laune Gottes, der hier ein Wesen schuf, das nur aus einem einzigen Organe bestand : aus einem Auge, dem der Fliegen gleich in tausend Fazetten zerlegt und die sichtbare Welt in kleinsten Bildern von großer Schärfe etwas übersichtig auffangend. Einem solchen seltsamen Wesen war von Natur aus nur eine kurze Lebensdauer bestimmt. Aber gegen die Natur und die Absicht Gottes bildete dieses stolz gewordene Auge so etwas wie einen Leib aus. Der war nun etwas schwächlich geraten, wie nicht anders zu erwarten, und das Auge Peter hatte mit ihm seine argen Molesten, die schließlich auch dem Auge nicht gut bekamen. Das Auge Peter hatte sich mit der Erzeugung seiner Verdauungs- und sonstigen Organe übernommen, und es sah am Ende nichts mehr als den prekären eigenen Mageninhalt : es spiegelte keine umgebende Welt mehr, sondern nur die Farben seiner Exkremente. Altenberg, Peter D'Annunzio. Ist er nicht des heutigen Italien Apoll, so doch dessen Pegasus, auf dem apollinisch für eine Weile die leichte Libelle Pascoli Platz nahm und den später dann der Clown Marinetti zu erklettern versuchte, ärschlings natürlich, wie es sich für den Clown gehört ; doch blieben ihm von dem Versuch nur ein paar Schweifhaare in der Hand und auf dem Pegasus zu reiten wurde und blieb Futurismo. Der Pegasus d'Annunzio schlug mit seinen eleganten Hufen die herrlichsten, herrischesten Takte der letzten drei Jahrzehnte, ihm darin gleich nur des Northumberlandhirsches Swinburne Flug und Fougue. Später dann verlangte die Zeit Probe aufs große Wort, und der Pegasus gab sie. Er ließ sich die Hufe mit Eisen beschlagen, wirbelte damit die Trommel und wieherte Fanfaren. Die an tönenden Worten reichste Zeit, die des Krieges und seines Après, machte aus dem Pegasus nicht den Tyrtaios, aber das lauthinwiehernde Schlachtpferd gab den hellen italienischen Trompeten Brust, Luft und Schwung. Ein römischer Kaiser hat sein Leibpferd zum Konsul gemacht - der Pegasus d'Annunzio konnte es für möglich halten, daß ihn sein Volk zum Kaiser der Adria erhebe.

12/2022

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Littérature étrangère

La famille royale

" Privé " neurasthénique, Henry Tyler a été embauché par John Brady, cynique homme d'affaires à la recherche de la mythique " Reine des Putes " de San Francisco, dont il entend faire la vedette d'un bordel " virtuel " à Las Vegas. Comme en proie à un sortilège, Tyler se voue corps et âme à une enquête dans les bas-fonds de San Francisco, finit par localiser " la Reine ", une petite femme noire, tombe amoureux d'elle et devient dès lors membre de " la Famille Royale ", une tribu exclusivement composée de prostituées ravagées par le crack et que le Roi Dollar et ses sbires vont s'employer à anéantir. Tyler achèvera sa descente aux enfers en rejoignant les " hobos ", des vagabonds qui sillonnent le pays... Dans une autre vie, Henry a eu un frère, John, un avocat froid et méprisant, évoluant dans les hautes sphères de la société et marié à une Coréenne, Irène, que Henry chérit d'un impossible amour. Les deux frères sont les Caïn et Abel du roman dont les destins se croisent sous le signe des amours contrariées, des femmes perdues, des vies gâchées, des sociétés corrompues... Traquant la moindre bribe d'humanité là où ne semblaient régner qu'ordure et obscénité, Vollmann crée de toutes pièces une psychologie d'un genre nouveau, hantée d'exégèses et de métaphores, d'illuminations et d'autopsies. Sa prose hypnotique fait traverser toutes les antichambres de la société et de l'âme contemporaines avant d'ouvrir les portes du no man's land que parcourent les derniers errants du " cauchemar américain "... Récit d'une ville en perdition, d'un amour impossible, d'un fratricide sans cesse ajourné, La Famille Royale est une fresque éblouissante et affranchie de tout tabou, qui démontre, une fois de plus, que " le grand roman américain " est toujours à écrire à condition, pour l'écrivain, de choisir de confronter l'Amérique à ses pires hantises.

10/2004