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Littérature française

Voyage aux Etats et Empires de la Lune

Savinien Cyrano (1619-1655), né à Paris, passe sa prime jeunesse au château de Mauvières dans la vallée de Chevreuse au sud de la capitale, dont dépend une terre du nom de Bergerac, qu'il ajoutera au sien plus tard ; collégien au Quartier Latin, cadet à la Compagnie des Gardes, rendu à la vie civile après une blessure reçue au siège d'Arras, introduit dans la société des beaux esprits parisiens, ami de Scarron, admirateur et élève de Gassendi, "libertin" qui se moque des choses saintes, bretteur qui se bat pour sauver des spadassins l'épigrammatiste Linières, célibataire qui se tient à l'écart des femmes, à cause d'un nez disgracieux, et peut-être aussi, du fait d'un dangereux penchant, auteur en vers et en prose, qui écrit La Mort d'Agrippine pour le théâtre, la Lettre contre un gros homme, où il s'en prend à l'acteur Montfleury, et les Etats et Empires de la lune, où il est un pionnier de la science-fiction et de la libre pensée, il meurt à trente-six ans, ayant reçu sur la tête une pièce de bois, soigné corps et âme jusqu'au bout par sa pieuse cousine Madeleine Robineau ; son ami Le Bret publie ses oeuvres posthumes, y compris les Etats et Empires de la Lune en version expurgée ; oublié car inclassable, il est redécouvert par Charles Nodier à l'aube du romantisme et immortalisé à la veille du 20e siècle par Edmond Rostand.

10/2012

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Théâtre

Isaac assassiné

Dix patients, hospitalisés dans un centre pour personnes atteintes d'un syndrome de stress post-traumatique, vont interpréter les rôles d'une pièce qu'ils ont écrite dans le cadre d'un projet thérapeutique. Victimes de guerre ou d'attentat, certains sont aveugles, amputés, brûlés, tous souffrent de graves séquelles psychiques. La pièce rejoue la situation d'Israël lors de l'assassinat de son Premier ministre, un événement qui a fait éclater au grand jour les contradictions de la société israélienne, ses hantises et ses pathologies souterraines. Les mêmes tensions parcourent la petite communauté des malades qui ne cessent de réagir à ce qu'ils mettent en scène et d'interrompre la représentation, elle-même perturbée par l'annonce d'une action militaire quelque part dans le pays. Motti Lerner, auteur israélien de pièces de théâtre et de scénarios pour le cinéma et la télévision, écrit ici une "fiction d'histoire" criante de vérité. Son procédé de mise en abyme, inspiré du chef-d'oeuvre de Peter Weiss Murat- Sade, permet une mise à distance des traumatismes individuels et collectifs. L'auteur propose une analyse au scalpel des mécanismes au fondement de la guerre et de la folie meurtrière, révélant le terreau sur lequel fleurissent le fanatisme, le rejet de l'autre et tous les intégrismes. Dans la traduction exigeante de Jacqueline Carnaud, cette pièce universelle parvient à nous toucher par une écriture efficace et rigoureusement documentée.

06/2012

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Cinéma

Sir Christopher Lee

Christopher Lee n'est pas seulement une légende du cinéma fantastique. Il est le comédien vivant dont la carrière est la plus longue et la filmographie la plus volumineuse de toute l'histoire du cinéma parlant. Ce livre n'est donc pas la biographie de Christopher Lee mais une bio-filmographie analysée et commentée. Si le comédien est avant tout célèbre, et même mythique, pour son interprétation de Dracula, au point qu'aucun autre acteur - malgré toutes les versions tournées depuis un demi-siècle - n'a pu le remplacer dans l'imaginaire collectif, il appartient plus largement à l'univers du cinéma populaire, au cinéma bis, au cinéma de l'imaginaire qui dépasse le simple cadre de l'épouvante. Laurent Aknin propose ici une histoire particulière du cinéma en suivant la carrière exceptionnelle d'un acteur désormais hissé au rang de mythe. Suivre la carrière de Christopher Lee revient à parcourir plus de soixante ans de cinéma et de télévision. On y trouvera le cinéma populaire britannique d'après-guerre, la mythique Hammer, l'âge d'or du cinéma bis. européen et son déclin, le cinéma indépendant américain du milieu des années soixante-dix, les étranges coproductions internationales des années quatre-vingt. On y redécouvrira des films d'épouvante, de la science-fiction, du péplum, des films d'arts martiaux et d'autres parfaitement indéfinissables. Et ce, à travers un éventail de cinéastes allant de Tim Burton à Jesus Franco, et plus de 250 films !

04/2011

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Policiers

Savemore

Dans la famille de Matthew Worth, on en est à la quatrième génération de flics. Les trois précédentes se sont illustrées, son frère est mort en héros, mais Matthew, lui, passe plutôt pour un minable. Plaqué par son épouse et affecté à la surveillance de nuit d’un miteux supermarché SaveMore pour avoir frappé un collègue (et non sans s’être aussitôt fait casser la gueule), Matthew prend progressivement conscience malgré sa lenteur d’esprit que son existence a quelque chose d’insatisfaisant, pour ne pas dire « d’humiliant ». Alors de temps en temps, il se prend à rêver que, devant la jolie caissière Gwen, il parvient enfin à briller. Et justement, voilà qu’une occasion se présente. Sauf que bien sûr, on ne devient pas un superflic rien qu’en claquant des doigts…« Savemore est une découverte extraordinaire. À la fois tendu, bien ficelé et d’une dureté implacable, ce livre est l’oeuvre d’un écrivain qui connaît le genre comme sa poche. Une lecture magnifique. »Michael Connelly« Un cauchemar terrifiant vu de l’intérieur – tellement absurde qu’il en devient drôle quand on a la chance de n’être que spectateur. »The New York Times Book Review« Quiconque serait assez stupide pour dire que l’époque de la fiction ‘pulp’ s’est terminée il y a des années devrait s’emparer de l’un des joyaux noirs de Doolittle. »Booklist

05/2010

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Romans historiques

Ténèbres sur le Grand-Saint-Bernard Tome 2 : Le Vatican des Ténèbres

Le Prieur du Grand-Saint-Bernard, qui a nettoyé son Hospice à coups d'exorcismes, vole au secours du Pape assiégé jusqu'à la tête de la hiérarchie catholique par des Intégristes de tous bords. Le combat contre le Mal reprend dès Aoste, où les chanoines, véritables Croisés du XXIe siècle, manquent de disparaître dans les eaux en furie du torrent de montagne qui traverse la ville. La fidélité et le courage des chanoines, qui se sont mêlés à leurs cousins de la Garde suisse du Vatican, seront décisifs pour l'état-major du Saint-Père : le Secrétaire personnel, le cardinal Secrétaire d'Etat, le cardinal Préfet des affaires économiques, les trois femmes cardinales, le Commandant de la Garde suisse. Tous auront fort à faire pour déjouer les complots qui visent la destitution du Souverain-Pontife. La veille de Pentecôte, le Pape est attendu à Jérusalem, pour prononcer une homélie révolutionnaire sur la paix du monde. L'Eglise va-t-elle se débarrasser de ses démons ? Va-t-elle renoncer à sa pompe et rechausser les sandales du Christ ? Va-t-elle enfin mettre à exécution les idées de Vatican II ? Le Prieur parviendra-t-il à protéger le Pape que rend vulnérable sa volonté de réconciliation des chrétiens, des juifs, des musulmans ? Une parfaite connaissance des lieux et des enjeux, un langage imagé, un rythme haletant, donnent à ce roman-fiction la solidité d'une œuvre de référence qui se lit comme un thriller.

08/2009

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Beaux arts

Thomas Hardy. Figures de l'aliénation

Auteur de romans aussi majeurs que Far from the Madding Crowd, The Mayor of Casterbridge, Tess of the d'Urbervilles ou Jude the Obscure, Thomas Hardy a vu son oeuvre de fiction longtemps écartée du canon de la littérature anglaise alors même qu'elle rencontrait un réel succès auprès du public. L'oeuvre de ce romancier de la fin de l'époque victorienne a posé et pose encore, il est vrai, à la critique bien des problèmes idéologiques et esthétiques. La surface humano-libérale et réaliste des textes de Hardy s'avère en effet troublée par une vision sombre et absurdiste de l'existence, et par des contradictions formelles. Cette étude n'a pas pour objet de chercher à atténuer le pessimisme de l'oeuvre ou d'effacer ses incohérences, mais au contraire de les mettre en lumière, de souligner précisément le caractère central du thème de l'aliénation dans les " Romans de caractère et d'environnement " en mettant en perspective ses différentes manifestations et en attirant finalement l'attention sur les parallèles entre niveaux diégétique et narratif. L'auteur ébranle le mythe d'un sujet souverain et unitaire : les personnages de ses romans et nouvelles sont exilés, décentrés, menacés de fragmentation et de dissolution par des forces extérieures et intérieures. Quant à la représentation, elle aliène son propre discours en affichant ses divisions et ses apories. Hardy annonce une forme de modernité, la crise de la mimèsis.

11/2010

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Littérature érotique et sentim

Indigenization of Language in the African Francophone Novel

Indigenization of Language in the African Francophone Novel : A New Literary Canon discusses the question of indigenization in the African Francophone novel. Analyzing the prose narratives of Nazi Boni, Ahmadou Kourouma, and Patrice Nganang, this book contends that African literature written in European languages is primarily a creative translation process. Recourse to European languages as a medium of expressing African imagination, worldview, and cultures in fictional writing poses problems of intelligibility. Developed to express and reflect Western worldviews and sensibilities, European languages are employed by African writers to convey messages that seem to be at variance with European imagination. These writers find themselves writing in languages they wish to subvert through the technique of literary indigenization. The significance of this study resides in its raising awareness to the hurdles that literary creativity in a polyglossic context may present to readers and translators. This book provides answers to intriguing questions centering on the problematic of translation in contemporary African literature. It is a contribution to current research aimed at unraveling the conundrum surrounding the language question in African Europhone fiction, particularly the cultural functions of translation in literature. Potential translation problems have to be addressed in order to make African literature written in European languages intelligible to global readership. With the advent of globalization, transcultural communication has become an activity of enormous importance to the international community. It is a subject of great interest to translators, linguists, language instructors, and literary theorists.

12/2010

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Littérature française

Stendhal littéral. Lamiel

Lamiel est la dernière grande fiction de Stendhal, laissée en plan (s) par la mort de l'auteur en 1842. Lamiel, dont l'intrigue se déroule dans les dernières années de la Restauration et le début de la monarchie de Juillet, est aujourd'hui encore un roman très méconnu, et pour des raisons qui ne tiennent pas seulement à son inachèvement. C'est à une réévaluation de cette oeuvre déconcertante que s'attache la présente étude. Beaucoup moins réaliste que Le Rouge et le Noir, Lamiel, rétrospective " chronique " des temps assez peu historique, conte la destinée d'une héroïne qui monte de Normandie à Paris, sans daigner écouter les innombrables sermonneurs qui lui veulent du bien. Tôt affranchie par le singulier et lucide docteur Sansfin, amorale, avant tout respectueuse de sa sacro-sainte liberté - " Ne suis-je pas maîtresse de moi ? " est la phrase qui résume son credo existentiel et éthique -, Lamiel emprunte des chemins non balisés, fait scandale parce qu'elle trace sa propre route. De là à faire de cette rebelle une féministe avant l'heure, il n'y avait qu'un pas, souvent allègrement franchi. A tort ou à raison ? Les réponses sont dans le (s) texte (s). Obstinément attaché à la lettre, s'interdisant soigneusement toute " textrapolation " inspirée, se gardant de toute dérive historique, thématique ou symbolique, dans un langage délibérément simple, Stendhal littéral, Lamiel se veut une (re) lecture précise, rigoureuse, contrôlable, de l'ultime grand roman de Stendhal.

07/2009

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Littérature étrangère

Récit d'une époque étrange

Le dissident Léonide Borodine, né en 1938, condamné à six années de camp à régime sévère pour son activité au sein d'organisations clandestines, écrit après sa libération sa première oeuvre de fiction, Récit d'une époque étrange, publiée en 1978 seulement, en russe, mais à l'Ouest. Epoque étrange, voilà un bien étrange euphémisme pour désigner une époque qui vit la dislocation des familles, des êtres, presque toujours le démembrement des innocents. Mais "étrange" est le mot qui s'imposait pour un auteur qui donne à ses récits, très divers, la couleur du bizarre, quand ce n'est pas celle du mystique. Les cinq nouvelles qu'il nous propose ont pour point commun (sauf la dernière) un "moment" où la justice d'un homme aidé par le sort punit le vieux forfait d'un garde-chiourme nazi, celui d'un agent du K.G.B. , etc. Plus que le sujet, c'est l'esprit des récits qui compte : conception tolstoïenne du bien et du mal, mais aussi nimbe surnaturel qui ajoute au "suspense" très bien mené de chaque histoire, un "suspense" supérieur générateur de curiosité et d'une sorte d'angoisse, débouchant dans la dernière nouvelle sur une parabole : un jeune homme doué de lévitation, mais totalement incroyant, use de son don jusqu'à ce qu'une nuit il s'élève trop haut et perde le contact avec la terre, sur laquelle il se fracassera au petit matin.

04/1982

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2, Le Maître de Ballantrae et autres romans

« Toute lecture digne de ce nom se doit d'être absorbante et voluptueuse », écrit Stevenson dans À bâtons rompus sur le roman. Les ouvres rassemblées dans ce deuxième volume, écrites pour la plupart au cours de l'errance à laquelle la quête de climats propices à sa santé oblige désormais Stevenson, ont à cour de répondre à cette injonction et jouent de toutes les facettes du romanesque : Enlevé ! se transporte dans les Highlands, où il file ventre à terre ; La Chaussée des Merry Men a pour décor un îlot d'Écosse battu par les vagues ; La Flèche noire relate des « Aventures au temps de la guerre des Deux-Roses » ; Le Grand Bluff, pastiche plein de fantaisie, navigue plutôt entre romance, enquête policière et sensationnel ; Le Maître de Ballantrae, chef-d'ouvre incontestable de cette période, multiplie les sauts de puce entre l'Ancien et le Nouveau Monde, l'Écosse, l'Inde et l'Amérique ; quant au Pilleur d'épaves, première fiction inspirée par les mers du Sud - on sait que Stevenson finira ses jours aux Samoa -, l'auteur semble y récapituler toute sa trajectoire passée. Pas un personnage, dans ces romans où le thème du double est toujours présent, qui ne soit fasciné par qui se montre plus exalté, plus retors, plus séduisant que lui. Entre peur et exultation, le lecteur, qui joue à être le héros du récit, renoue avec des sensations d'enfance qu'il croyait perdues ou pensait émoussées...

04/2005

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Critique littéraire

Littératures intimes. Les expressions du moi, de l'autobiographie à l'autofiction

L'intime correspond étymologiquement à ce qui est le plus intérieur en soi, aux pensées les plus privées et aux désirs les plus secrets de l'écrivain comme de son lecteur. Interroger l'intimité en littérature relève de cette science des degrés qui, comme le rêvait Roland Barthes, indiquerait une éventuelle progression, historique ou personnelle, vers une connaissance toujours plus approfondie de soi. Une telle étude invite à suivre la permanence d'une conscience à travers le flot des modifications sensorielles et intellectuelles qui assaillent ensemble auteurs, narrateurs, personnages et lecteurs. Est-ce par le récit autobiographique et prétendument impartial de ce qu'il fut jadis, ou par l'évocation indifférente des grandes gestes historiques dont il fut l'acteur ou le témoin, que l'écrivain peut évoquer cette intimité fragile qui continue de le définir ? Est-ce, au contraire, par le détour du mensonge romanesque ou de la fiction poétique - si codifiée qu'on a peine à la croire originale - qu'il parvient à concéder sa part de vérité ? La mystification et les artifices ne sont-ils pas, au reste, autant de moyens obliques de révéler justement ce que la raison même ignore ? Cet ouvrage souhaite apporter des réponses à ces questions en commentant et en comparant, notamment dans leurs particularités énonciatives, ces diverses formes de littératures intimes que sont l'élégie, le journal, l'autobiographie, le roman épistolaire, les mémoires, et leurs avatars romanesques, essai et autofiction.

02/2003

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Sociologie

Mégapolis. Les derniers pas du flâneur

"J'habile une mégapole depuis ma naissance et depuis ma naissance la ville m'habite : depuis ma naissance la ville me dévore et je dévore la ville. Pour moi, elle n'est pas un objet mais une pratique, un mode d'être, un rythme, une respiration, une peau, une poétique." Régine Robin nous fait ici partager sou amour des grandes villes, ces cités monstres, mutantes, aux contours indécis. Infatigable et passionnée, elle les parcourt, s'y attarde, s'y égare parfois. Dans ses déambulations, tout la fascine, l'authentique et le toc, les néons ou la lumière d'un couchant, le monumental comme l'atmosphère d'un coin de rue, la mélancolie, d'un quartier déglingué et les rubans enchevêtrés des échangeurs routiers. Nouvelle flâneuse de la postmodernité, elle nous entraîne ainsi de Tokyo à New York en passant par Londres, Los Angeles et Buenos Aires, dans des périples improbables et des circuits insolites. A Londres, la surprise est au bout de chaque ligne de métro, à Los Angeles, Harry Bosch, l'inspecteur de police des romans de Michael Connelly est un guide imprévu, à Buenos Aires, la réalité rejoint la fiction des films de gangsters lors d'une tentative d'enlèvement à main armée, à Tokyo, le virtuel se confond avec le réel, dessinant un paysage fantastique. Car ces balades urbaines sont aussi des voyages avec imaginaire, littérature et cinéma. " Je suis un travelling permanent ", affirme celle qui arpente inlassablement les mégapoles de notre temps.

01/2009

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Pléiades

Romans et récits

Rassembler, pour la première fois, les ouvres narratives de Bataille en un volume, c'est leur donner une nouvelle chance d'exercer toute leur force - de scandale, de libération, de désorientation. Mais ranger, avec ce que cela suppose d'ordre et de clarté, les écrits de Bataille dans des catégories « conventionnelles » n'est pas un exercice innocent. Ses textes échappent aux genres traditionnels. Bataille, pourtant, emploie lui-même ces termes, roman, récit, et il s'interroge en ouverture du Bleu du ciel sur « ce qu'un roman peut être ». Il y définit la fiction par ses fonctions : exprimer la rage de l'auteur, faire franchir au lecteur les « limites imposées par les conventions », dire l'excès, provoquer la transe. Chaque roman, chaque récit de Bataille est « un don de fièvre » (Ma mère). Ces romans et récits - érotiques, bien sûr, mais « il n'y a pas de mur entre érotisme et mystique » (Sur Nietzsche) -, sont ici « au complet ». Quand il existe plusieurs versions d'une même ouvre, on trouve en appendice au texte définitif la version originelle : notamment celle de l'Histoire de l'oil publiée en 1928, ou celle, manuscrite et inédite, du Bleu du ciel de 1935. Le projet Divinus Deus, vaste ensemble inachevé, a été réexaminé. Au corpus, enfin, s'ajoutent trois récits de jeunesse inédits. Et les illustrations d'André Masson, Pierre Klossowski et Hans Bellmer sont reproduites dans le texte lui-même, ou dans ses appendices.

11/2004

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Psychologie, psychanalyse

La pulsion est turbulente comme le langage. Essaus de psychanalse chaotique

A partir des derniers développements de l'enseignement de J. Lacan, Roberto Harari pousse encore plus loin la tâche d'en définir la portée théorique et clinique, dans la perspective de la transdiscipline connue sous le nom de chaologie. Il continue ainsi à construire les bases d'une psychanalyse chaotique où trouvent leur compte ce qui n'est pas linéaire mais local, le hasard et l'imprédictibilité, ainsi que le désordre et ses nouvelles configurations, parmi d'autres notions non moins décisives. Pour ce faire, l'auteur étudie les implications entraînées par la logique des nœuds, il abonde dans la notion de clinamen (qu'il reprend aux sources de la pensée pré-socratique) et propose une nouvelle formulation de l'amour et de la jouissance. Il ne se prive pas d'inclure une scène anticipatoire de la position de l'analyste en 2050 (par le biais d'une brève fiction narrative). Il y ajoute un essai surprenant sur l'oubli auquel succède, à l'appui d'un cas clinique, une intellection de l'hystérie qui subvertit l'optique conceptuelle traditionnelle. En prenant comme point de départ l'assertion devenue classique du lacanisme selon laquelle l'inconscient est structuré comme un langage, Harari en propose une mise en cause dont le pari, original, se condense dans l'aphorisme qui, en donnant son titre à l'ouvrage, en résume le parcours : La pulsion est turbulente comme le langage.

11/2005

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Photographie

Mummy, Mummies

Dans une manière chère à l'auteur - le vis-à-vis en miroir de l'essai et de la fiction, mis en perspective par le souvenir de l'expérience vécue (ici les Fragments autobiographiques 4 et 5) - la question posée est celle de la secrète connivence qui se révèle dans la langue anglaise entre la maman et la momie, désignées par le même mot: mummy. Photographie et momification ayant partie liée, quatre brefs textes s'organisent autour de neuf images des momies de Ferentillo, un village d'Ombrie où un phénomène naturel a conservé dans leur attitude au moment de la mort des corps qui furent ensevelis dans le cimetière pendant des décennies. Exhumés il y a plus d'un siècle déjà, certains sont depuis exposés dans la crypte de la chapelle et sont devenus des héros de la chronique locale. La plus obsédante de ces figures est la belle Caterina, sorte de Maternité en négatif qu'un amour impossible conduisit au trépas : " La jeune villageoise, avec l'enfant mort-né à ses côtés, est encore là, exhibée dans sa position de mise au monde où la mort la surprit, le ventre distendu, les cuisses ouvertes, le sexe gonflé et béant, le visage encore crispé par la douleur. " Un petit garçon anglais, en voyage à travers l'Italie avec sa mère, découvre là les deux visages de la mummy : celle par où on entre dans la vie et celle par où on entre dans la mort.

10/2002

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Récits de voyage

L'incroyable Henry de Monfreid

Sa vie, Henry de Monfreid l'a contée au fil de ses quelque soixante-treize romans. Mais, prudence ou pudeur, la fiction se révèle pâlotte au regard de la vérité d'une incroyable existence. A l'aide d'une correspondance monumentale (plus de deux mille lettres), des témoignages des survivants, en épluchant les fiches des diverses polices qui se sont, un jour ou l'autre, intéressées à lui, et, bien sûr, en analysant son oeuvre, Daniel Grandclément nous donne à voir un personnage époustouflant et méconnu, à mille coudées au-dessus de l'image du pirate qu'il avait lui-même accréditée. Le lecteur des Secrets de la mer Rouge n'ignore rien des ruses de Monfreid pour camoufler des cargaisons de haschich. Il ne savait pas que ce gentleman - trafiquant avait le père Teilhard de Chardin pour ami, et Daniel Grandclément lui apprendra comment le bon jésuite entreprit de convaincre Paul Vaillant-Couturier d'aider son protégé à se rendre au Turkestan où il devait trouver meilleure "marchandise"... Fascinant aventurier qui, à soixante-dix ans, approvisionne toujours quelques salons parisiens en substances vénéneuses et dont le nom même est le résultat d'un petit trafic, monté par une grand-mère intrépide... Daniel Grandclément nous restitue en vraie grandeur dans sa vie familiale, dans ses petites turpitudes, dans ses grands desseins et dans tout son talent cet "écrivain - corsaire" qui, encouragé par Kessel, a composé une oeuvre digne de la meilleure littérature.

07/1998

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Littérature française

La douceur d'une larme

Dans une ambiance crépusculaire et attachante franco-américaine, La douceur d'une larme raconte ce que traversent les adolescents, la jeunesse des lycées, avec un caractère poétique et valsant entre les rires des soirées et les leçons de vie. Ce roman, écrit par un jeune adulte, ajoute une touche de poésie aux aventures et aux épreuves que les jeunes traversent, celles que les adultes ne voient pas ou ne peuvent pas comprendre, ces problèmes, ces histoires dont on n'entend pas parler, tout ce qui se cache et se trame dans l'ombre et qui pourtant leur façonne le coeur et leur apprend ce qui est bon quand on mûrit. Ce que La douceur d'une larme transmet, ce sont des émotions fortes, des histoires et des évènements dans lesquels tous les adolescents se reconnaîtront. Plus qu'une fiction qui arpente ce que vivent les adultes en devenir, ce roman peut se lire en musique avec toute une série de morceaux délicatement cités tout au long du roman, donnant vie à l'histoire. L'auteur y livre donc de véritables leçons de vie sur la sensibilité, le harcèlement, l'amour ou bien la peine et offre un regard qui vise à aider, à accompagner ou à faire comprendre à la lectrice et au lecteur qu'il n'est pas seul à se poser des questions, qu'il est possible de trouver des solutions et que mille chemins sont accessibles pour grandir et avancer.

06/2020

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Littérature française

Allers-retours

Lecteur, prends garde : ce livre mélange délibérément l'autobiographie, la fiction et le témoignage. Apprête-toi donc à découvrir la vie de Naïm Hacohen, double fort probable de l'auteur, lequel Naïm est un diplomate de l'OLP depuis 1982 et se définit avec agacement, quand on le presse, comme un " juif palestinien ". Sur les traces de Naïm, tu vas basculer dans l'histoire peu connue des mouvements d'extrême gauche israéliens, déboucher en Palestine, participer aux combats menés par l'OLP comme à ses déchirements internes, ainsi qu'à la cuisine des négociations israélo-palestiniennes. Chemin faisant, tu rencontreras différents personnages, réels, inspirés ou purement fictifs - agents doubles ou triples, dont les manœuvres te donneront le vertige, politiques manipulateurs ou militants généreux d'une cause qui leur vaut la haine et le mépris... Ils te feront faire des détours nécessaires dans l'espace et dans le temps : à Istanbul et à Jérusalem, dans les années 1870, pour comprendre comment Naïm a pu naître à Lyon, en 1943 ; au Yémen, au milieu du XIXe siècle, pour revenir sur les origines de Yehiel, un Israélien au teint un peu trop foncé ; en Afrique pour suivre Jonathan, un Palestien de Saint-Jean-d'Acre qui s'amusera peut-être à te parler anglais ou hébreu, pour t'embrouiller. Lecteur, tu croyais insubmersibles les catégories de l'identité ? Tu ne sortiras pas indemne de ce livre.

05/2005

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Romans historiques

Mes fils à la guerre

" Ces tranchées sont devenues leur milieu de vie ! Malgré la peur, les poux, les rats, la boue et le froid, elles sont aussi un lieu de camaraderie et de solidarité entre les soldats qui trouvent le réconfort dans l'amitié, les plaisanteries et les confidences échangées. Ici, on vit et on meurt sous le regard des autres et ça crée une intimité un peu absurde ! "L'ouvrage – une fiction sur fond historique – plonge le lecteur dans la terrible période de la Grande Guerre, celle des tranchées. Avec beaucoup de sensibilité, Louise Phaneuf relate le quotidien des soldats qui affrontent, non seulement les tirs ennemis, mais aussi les infections et les maladies qui pullulent dans les fossés.Géraldine et Francis vivent dans une petite ville, à 40 km de Montréal. Lui est médecin dans une clinique. Avec leurs quatre enfants, ils forment une famille heureuse et unie. Un bonheur que la guerre va malheureusement entacher.Leur fille Amélia est désormais infirmière en obstétrique. Sur le front, Jules, devenu chirurgien, opère sans interruption les soldats cruellement blessés. A l'automne 1915, Antoine embarque à bord d'un bateau militaire pour rejoindre la France. Il découvre les étroits passages de terre entremêlés de barbelés, de poutres et de boue visqueuse.Commence alors un échange de correspondances qui permet de suivre le cheminement de chacun, en même temps que la découverte de l'amour... Un récit poignant, une histoire familiale terrible et magnifique !

09/2020

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Généralités médicales

L'Utérus artificiel

Après la pilule contraceptive, l'insémination artificielle, la fécondation in vitro, une prochaine étape sera l'utérus artificiel. Sans doute cette technique aura-t-elle d'abord des fonctions thérapeutiques, remplaçant les incubateurs actuels pour maintenir en vie les grands prématurés. Mais personne n'est dupe. Les techniques de procréation, initialement développées avec des finalités médicales de traitement de la stérilité ou d'avortements à répétition, débordent inévitablement ces indications strictement thérapeutiques. Comme les inséminations artificielles et les fécondations in vitro, les utérus artificiels seront utilisés pour des " désirs d'enfant " que la procréation naturelle, non médicalisée, ne permet pas de satisfaire. Tout en exposant les conditions de réalisation de l'utérus artificiel, Henri Atlan prend la mesure des retombées sociales et culturelles, économiques, politiques, religieuses, voire métaphysiques, de cette nouvelle technique. Outre la dissociation entre sexualité et procréation, c'est une asymétrie immémoriale qui disparaîtra dès lors que les hommes et les femmes seront égaux devant les contraintes qu'impose la reproduction de l'espèce. De quoi seront faits demain les genres masculin et féminin ? Continuant et achevant peut-être une évolution déjà commencée, la procréation sera de plus en plus médicalisée tandis que, paradoxalement, la parenté sera de plus en plus sociale, de moins en moins biologique. Mais rien n'est définitivement joué. Impossible de prédire comment l'UA façonnera l'avenir des sociétés humaines. Et si les mythes et la fiction peuvent ici éclairer la technique, le " meilleur des mondes " n'est pas assuré.

03/2005

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Critique littéraire

Pour Albertine. Proust et le sens du social

Elle survient dans un roman où elle n'était pas attendue et qui, de toute façon, n'était pas son genre. Elle va ensuite y prendre une place hors de proportion avec sa vocation première. Elle quittera pourtant la scène bien avant la fin. Mais le vaste intermède de ses amours avec le héros lui aura suffi pour infléchir le cours des choses, faire que son image irradie la fiction et invite le romancier à réajuster son point de vue sur l'univers social. Elle, c'est Albertine Simonet, la "jeune fille en fleurs", la "prisonnière", la "fugitive". La critique a toujours ignoré son rôle, alors qu'elle figure dans un tiers du roman et que, entre la noblesse rayonnante des Guermantes et la bourgeoisie mesquine des Verdurin, elle introduit une troisième voie, celle d'une bourgeoisie ascendante, éprise de grand air, de sports, d'arts et de vitesse. La jeune femme annonce la fin d'un monde et oblige à une conception plus réaliste du social, à une sociologie désenchantée. Mais ce livre n'est pas seulement un portrait sociologique - ; en parlant du style d'Albertine, de sa présence, toujours déroutante, Jacques Dubois nous propose de lire la biographie d'un personnage. Professeur émérite de l'Université de Liège, Jacques Dubois est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages, dont, au Seuil, Pour Albertine et Les Romanciers du réel. Il a également dirigé l'édition " Pléiade " en trois tomes des romans de Georges Simenon.

08/1997

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Cinéma

La fable cinématographique

Une fillette et son tueur devant une vitrine, une silhouette noire descendant un escalier, la jupe arrachée d'une kolkhozienne, une femme qui court au-devant des balles : ces images signées Lang ou Murnau, Eisenstein ou Rossellini, iconisent le cinéma et cachent ses paradoxes. Un art est toujours aussi une idée et un rêve de l'art. L'identité de la volonté artiste et du regard impassible des choses, la philosophie déjà l'avait conçue, le roman et le théâtre l'avaient tentée à leur manière Le cinéma ne remplit pourtant leur attente qu'au prix de la contredire. Dans les années 1920, on vit en lui le langage nouveau des idées devenues sensibles qui révoquait le vieil art des histoires et des personnages. Mais il allait aussi restaurer les intrigues, les types et les genres que la littérature et la peinture avaient fait voler en éclats. Jacques Rancière analyse les formes de ce conflit entre deux poétiques qui fait l'âme du cinéma. Entre le rêve de Jean Epstein et l'encyclopédie désenchantée de Jean-Luc Godard, entre l'adieu au théâtre et la rencontre de la télévision, en suivant James Stewart dans l'Ouest ou Gilles Deleuze au paye, des concepts, il montre comment la fable cinématographique est toujours une fable contrariée. Par là aussi, elle brouille les frontières du document et de la fiction. Rêve du XIXe siècle, elle nous raconte l'histoire du XXe siècle.

10/2001

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Histoire ancienne

The Present of Antiquity. Reception, Recovery, Reinvention of the Ancient World in Current Popular Culture, Edition français-anglais-espagnol

Le présent livre se concentre sur l'étude de l'Antiquité dans la culture populaire contemporaine dans une perspective large dans laquelle les genres les plus étudiés, tels que les films, les bandes dessinées et les romans historiques, et d'autres moins connus, tels que les romans fantastiques et de science-fiction, les jeux de guerre et les jeux de rôle, ont leur place. Toutes les études ont été regroupées selon le genre en trois sections principales suivies d'une conclusion ("Usages modernes de l'Antiquité : quelques réflexions en guise de conclusion"). Les deux premières sections du livre traitent de "l'Antiquité au cinéma et à la télévision" (Sánchez Casado, Antela-Bernardez, Lillo Redonet Martinez Maza) et de "l'Antiquité dans la littérature et les Comics" (Romero Recio, Rosillo-Lopez, Alvarez Ossorio, Ferrer Albelda, Gordillo Hervas). La troisième partie, intitulée "Jouer, vivre et expérimenter l'Antiquité" , couvre un des genre les moins étudiés qui a récemment attiré l'attention de la communauté scientifique universitaire dont l'une des caractéristiques principales est de proposer l'expérience dans le monde antique (Fletcher, García Carbo, Secci Perez Rubio, Gómez Valero). Ce livre souligne que la reconstruction et la transmission du passé classique ne se trouve plus dans les manuels scolaires et les universités, mais est atteint en allant au cinéma ou en regardant un film à la télévision, en jouant sur les ordinateurs et les tablettes et en marchant sur les champs de bataille modernes avec des légionnaires contemporains.

11/2019

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Romans historiques

Mémoires du Nord

Les visages hâves des malheureux qui languissent dans les infectes vapeurs des mines, de noirs forgerons, de hideux cyclopes sont le spectacle que l'appareil des mines substitue au sein de la terre, à celui de la verdure et des fleurs, du ciel azuré, des bergers amoureux et des laboureurs robustes. Jean-Jacques Rousseau C'est à partir d'une photo de famille datant de 1870, qu'Olivier Pucek remonte le temps pour nous raconter l'histoire des Designe, famille de mineurs dont la saga suit celle de la plus grande industrie du Nord-Pas-de-Calais, d'Erre à Auchel. Préface d'André Encrevé, historien. Entre fiction et récit historique, la petite histoire se mêle à la grande, de 1823 à 1908. Pierre-Louis et Fidéline Designe, les principaux protagonistes de cet essai, croisent le destin d'Emile Basly, député mineur engagé dans la grève de 1884. Les recherches généalogiques suivent les intuitions nées de l'observation d'une photographie, muée en mémoire vive. A travers ce récit de vies, entre historio-graphie et auto-biographie des parcours se dessinent. Les racines de l'auteur sont exhumées, et avec elles, une branche de protestants réformés ou celle de cousins devenus mineurs dans l'Illinois... suivant une transition industrielle entre mine et textile, entre grèves et révolutions. Sont ici tracées quelques figures vivantes ayant inspiré les portraits réalistes d'un Zola écrivant Germinal.

03/2012

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Critique littéraire

L'Afrique

L'Afrique, épopée sur les exploits de Scipion, jeune général romain en lutte contre Hannibal le Punique, reste une œuvre éminemment déconcertante et méconnue : Pétrarque y définit un nouveau projet épique, une symbiose entre histoire et poésie, réalité et fiction, où religion chrétienne et religion antique ne se heurteraient pas. Tous les personnages, quelle que soit leur importance, concourent à cette audacieuse entreprise qui tiendra longtemps Pétrarque en souci. Car c'est en chacun d'eux que se livre la bataille opposant Rome et Carthage : Magon, le barbare punique, qui meurt en confessant ses fautes ; Masinissa, prince berbère, mais profondément séduit par les valeurs qu'incarnent les Romains ; le vertueux Scipion, aux prises avec l'amour qui fait irruption dans sa vie ; Sophonisbe, qui préfère devancer la mort plutôt que de finir ses jours en captive sous le joug de l'oppresseur dans l'épopée masculine, le féminin fait irruption et bouleverse l'ordre établi. Le conflit ébranle aussi l'Olympe : Jupiter hésite à prendre parti, le temps n'est pas encore venu pour intervenir dans l'histoire humaine, bien qu'il soit déjà décidé à revêtir une forme mortelle pour sauver le monde... Écrite en réaction contre la grande poésie épique du XIIe siècle, l'Afrique est un tissage complexe de diverses influences textuelles, tant classiques que médiévales. Pour la première fois, ce texte étrange et somptueux devient enfin disponible en édition bilingue.

11/2002

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Littérature française

La lettre de Roissy

Professeur d'histoire, Bernard Cordonnier, cinquante ans, profite du mois d'août à Paris pour achever un livre, tandis que sa très chère épouse, Hélène, se repose en Touraine. L'heureuse programmation de son temps est troublée par l'arrivée d'une lettre postée à Roissy et signée par une certaine Anne-Marie. Un détail lui fait comprendre qu'il s'agit d'une jeune femme souvent croisée dans sa rue, mais à qui il n'a jamais osé adresser la parole. Cette inconnue souhaite faire sa connaissance. Pourront-ils boire un verre ensemble lorsqu'elle reviendra de voyage ? Excité par l'idée de cette rencontre, Bernard répond que oui. Anne-Marie est amoureuse, mais avec charme et discrétion. Est-ce le début d'une passion ? Le retour d'Hélène va terriblement compliquer les choses car Bernard, mari timide et fidèle, oublie le fameux N'avouez jamais. Par le biais d'un petit texte de fiction, qu'il a d'abord fait lire à Anne-Marie, il raconte l'aventure à sa femme. C'est la maladresse de l'innocent qui, parce qu'il a imaginé la faute, se conduit comme un coupable. Bouleversée de jalousie, d'autant plus soupçonneuse que Bernard cherche davantage à la rassurer, Hélène décide de le quitter. Décontenancé, le malheureux mari se rongera les poings en espérant le retour de sa femme. Saura-t-elle passer l'éponge sur une trahison purement imaginaire ?

02/1985

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Littérature française (poches)

Déguisements

Ces trois nouvelles sont comme trois romans brefs et intenses, des fantaisies, au sens littéraire que l'on attache parfois à ce mot. P.S. ou les dix ou onze morts de Penthesilea Singingbelles a le même point de départ que certains classiques du roman policier. Dans un manoir, en Angleterre, on découvre le cadavre d'une inconnue. Mais ce n'est pas la police qui va se mettre à soupçonner successivement toutes les personnes présentes. Devant l'inconnue, c'est chacune d'elles qui s'invente un crime. Cassandre est le nom que mérite une voyante accusée par ses clients d'avoir prédit des malheurs qui se sont réalisés. Elle passe en jugement . L'avocat qui a plaidé contre elle se voit pris à son propre piège et va au-devant de la catastrophe qu'il redoute et qui le fascine malgré lui. Déguisements est l'histoire d'un spectacle d'amateurs, monté dans un château. Le pièce, le Bal des Ardents, met en scène le célèbre épisode historique. On y voit Charles VI, le roi fou, l'impur Isabeau de Bavière, et le sanglant boucher Caboche. Il y a double action et, à la fin, le drame larvé qui se joue entre les acteurs rejoint la fiction, et le divertissement mondain tourne au cauchemar. Trois histoires dont l'écriture maintient le lecteur dans un climat d'étrangeté, d'horreur et d'humour.

09/1992

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Littérature française

L'éponge

Tout enfant, François s'est senti singulièrement incertain de lui-même, perméable aux autres, habité par eux au point de s'y dissoudre, maladroit à se glisser dans sa propre peau, à occuper son propre espace, à créer son propre rôle. La vocation de François est née : il sera comédien. S'il est un "autre" par qui il est légitime de se laisser investir, c'est bien le Personnage. N'importe lequel, né de Sophocle ou de Barillet et Grédy. François, à sa confusion, ne fait plus la différence dès qu'il s'agit de s'y creuser un refuge. Cette impuissance à s'identifier à lui-même va faire de lui un grand acteur. Hélas, il est né cinquante ans trop tard : le théâtre a changé de nature. Brecht et les autres ordonnent au comédien de prendre ses distances avec la fiction. François va tenter, lui aussi, de rompre avec la rampe et le rideau rouge. C'est le moment choisi par le sort pour lui infliger une dramatique leçon. L'éponge est une fable sur le spectacle (image de l'ordre et de l'innocence) et sur la vie (image du chaos et de l'insensé). C'est la vie qui résonne de fureur et de bruit, c'est elle qui est dite par un acteur ivre, mais c'est elle qui triomphe toujours de l'ordre et de l'innocence.

01/1981

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Musique, danse

Essai sur la représentation du drame musical. Wieland Wagner in memoriam

Cette évidence de bon sens qui veut que la musique et la scène soient consubstantielles dans le Théâtre Lyrique, qu'elles opèrent nécessairement en symbiose, cette évidence dit aussi, en un double sens, que leur union n'est nullement évidente par elle-même, qu'elle est pour l'une et l'autre un problème. Les esquisses théoriques qui composent cet essai témoignent donc d'une double préoccupation Extraire la puissance latente d'un schème apparemment impossible à atteindre : le lien singulier entre événement et vérité, entre musique et scène représentationnelle, que Wieland Wagner sut nouer pour la première fois dans l'histoire du Théâtre Lyrique. Car tel fut l'enjeu, pour lui, de montrer que la jonction non cumulative entre l'image scénique et la musique ne désavoue pas la réalité d'une fiction narrative, mais implique une transformation spécifique de l'espace scénographique pour exposer la représentation à la "vision simultanée" d'une "mise en scène spirituelle exacte" (Mallarmé). - Lancer un défi à la mémoire, à ses pouvoirs de sélection, de dissociation et de distorsion, non pas pour parler au nom de Wieland Wagner, mais - suivant la démarche dont se réclame Gilles Deleuze dans La vie comme oeuvre d'art - pour "tracer une transversale, une diagonale qui irait forcément de lui à moi (je n'ai pas le choix), et qui dirait quelque chose de ses buts et de ses combats comme je les ai perçus".

09/1998

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Littérature française

Lieu de composition (tournant)

Les passages et les messagers nous surprennent. Nous ne savons pas toujours apercevoir ni entendre ceux qui nous font signe. Il suffit cependant d'un geste ou d'un mot retenu pour qu'une voix nouvelle naisse en soi, murmure, partage, ordonne. Il importe dès lors de s'accorder à ce qui est donné, d'explorer le regard, d'éveiller le goût, d'affiner l'écoute, de sensibiliser le toucher, pour changer le corps et le monde en une chambre d'échos. Il faut aménager le théâtre de mémoire, se libérer du souci et de la mélancolie, explorer l'espace du nom et celui des mots, faire du jour une grande année. Des phrases demeurées en souvenir deviennent des personnages de fiction, qui se rencontrent, se mêlent, valsent les révolutions du temps dans des paysages orientés par Melville, Huysmans, Proust, Michaux, Breton. Nous ordonnant, une parole reconnue nous délie. Mais rien ne conduit qui ne déchire. Cependant de quelque rigueur que fasse preuve la voix, exigeant l'affrontement, visant à nous dénuder, nous ne cessons de recourir à elle, comme à la seule chance qui nous soit donnée de nous reconnaître. Défait de toute retenue, mais reconstitué, il reste à faire don du lieu recomposé ; en se faisant guide en une ville réelle, on introduit à une ville imaginaire. On construit une autre part de soi, si on veut, si on continue de vouloir.

02/1989