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Sociologie

Rites et rituels contemporains. 3e édition

Par contraste avec les sociétés traditionnelles, on a souvent dénié aux sociétés modernes la capacité de ritualiser. Cet ouvrage souligne au contraire la vigueur des rituels contemporains et les décrypte à la lumière des multiples théories de l'anthropologie développées depuis la fin du XIXe siècle. S'ils ont été longtemps pensés comme munis d'une structure relativement fixe alors que les ethnologues s'intéressaient à leur sens et leur fonction, on leur reconnaît aujourd'hui une flexibilité , ils sont le résultat de bricolages et d'inventions, qui se manifestent par exemple dans les rites de mariage : c'est la dynamique des rituels qui retient l'attention. Ils ont été associés aux aspects sacrés des religions, mais on admet désormais l'existence d'un sacré laïque, qu'il relève du jeu, de la fête, du sport, du politique comme des mémoriaux éphémères dressés à l'occasion des attentats. L'aspect collectif a été longtemps mis en avant alors que les émotions sont prises en compte, qu'il s'agisse des individus qui organisent le rituel ou de ceux qui l'éprouvent. Cette troisième édition offre, à travers la présentation de diverses manifestations rituelles en France et dans le monde d'aujourd'hui, une histoire de la notion de rite ; elle met en lumière le rôle de la médiatisation liée aux nouveaux moyens de communication qui donnent un écho puissant aux rituels contemporains.

09/2017

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Gestion

La trahison des chefs. Des politiques aux managers

Où sont passés les chefs ? Dans les salles de classe, au bureau mais aussi dans l'arène politique, le commandement se délite, disparaît, quand il ne dégénère pas en tyrannie ou en anarchie. L'entreprise semble être le dernier lieu régi par un principe hiérarchique, celui où une autorité s'exerce encore sur un collectif. Hélas, le capitalisme anglo-saxon a noyé l'art du bon gouvernement dans les eaux saumâtres du management.Désormais, on laisse faire ses collaborateurs, on les abreuve de mots, on feint de les écouter, on les réunit et on les évalue sans cesse, on peut même les pousser au suicide : voilà quelques-unes des manifestations les plus courantes ou les plus spectaculaires de cet anti-machiavélisme de base, naïf et méchant, que l'on nomme le management. Imitant les patrons de multinationales, vos supérieurs hiérarchiques et vos élus politiques tentent d'appliquer à leur niveau les mêmes méthodes.La Trahison des chefs explique brillamment pourquoi « manager », c'est préférer la précarité des salariés, le recrutement de clones et in fine le chômage. Et comment cette logique mène nos sociétés droit dans le mur.Diplômé de l'IEP de Paris, économiste et doctorant en sciences politiques, Guillaume Bigot a été journaliste avant de devenir l'un des dirigeants du Pôle universitaire Léonard-de-Vinci. Il est aujourd'hui le directeur général d'un groupe d'écoles de commerce.

02/2013

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Economie

Le choc de la décroissance

Alors que 20 % des humains s'accaparent plus de 80 % des ressources naturelles de la planète, que les capacités de celle-ci à absorber les pollutions que nous émettons ont largement été dépassées et que les ressources fossiles s'épuisent, avons-nous encore le choix, dans les pays riches, entre croissance et décroissance ? La croissance " verte ", " propre ", " dématérialisée ", ou le " développement durable ", présents dans la bouche de toute notre représentation politique, ne sont-ils pas autant d'opérations cosmétiques qui nous empêchent de regarder la réalité en face et nous conduisent à accentuer une folle fuite en avant ? Un enfant de cinq ans comprend qu'une croissance infinie est impossible dans un monde aux ressources limitées ; pourtant, de cette réalité, notre société fait un véritable déni. Sans relais dans les grands médias, des intellectuels, des militants et quelques rares hommes et femmes politiques tracent de nouvelles perspectives et réfléchissent à l'incontournable décroissance économique des pays riches. Ils théorisent leurs idées et les expérimentent aux niveaux individuel, collectif et politique. Ils cherchent aussi à mettre en lumière les écueils et les dérives de cette perspective en rupture profonde avec l'idéologie d'un monde sans limites qui traverse désormais notre société. L'auteur, un des acteurs majeurs de ce mouvement en France, fait partager ici son analyse pour une décroissance, certes en rupture radicale avec l'imaginaire de la société de consommation, mais profondément inscrite dans les grands mouvements d'émancipation de cette société.

04/2008

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Sociologie

Les structures sociales de l'économie

Le discours économique classique repose sur des postulats qu'il présente comme allant de soi : offre et demande posées de façon indépendante, individu rationnel connaissant son intérêt et sachant faire le choix qui y correspond, règne inconditionnel des prix... Or il suffit d'étudier de près une transaction, comme Pierre Bourdieu le fait ici pour la vente et l'achat immobiliers dans le Val-d'Oise, pour s'apercevoir que ces postulats abstraits ne rendent pas compte de la réalité. Le marché est construit par l'Etat, qui peut par exemple décider de favoriser l'accès à la maison individuelle ou à l'habitat collectif ; quant aux personnes impliquées dans la transaction, elles sont immergées dans des constructions symboliques qui font, au sens fort, la valeur des maisons, des quartiers, ou des villes. L'abstraction illusoire des postulats classiques est d'ailleurs critiquée aujourd'hui par certains économistes ; mais il faut aller plus loin : l'offre, la demande, le marché, et même l'acheteur et le vendeur, sont le produit d'une construction sociale, de sorte qu'on ne peut décrire adéquatement les processus dits " économiques " sans faire appel à la sociologie. Au lieu de les opposer, comme on le fait traditionnellement, il est temps de comprendre que sociologie et économie constituent en fait une seule et même discipline ayant pour objet l'analyse de faits sociaux, dont les transactions économiques ne sont après tout qu'un aspect.

05/2000

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Religion

La Bible, notre exil

Ce livre est né après la parution en septembre 2001, chez Bayard, de la Bible, nouvelle traduction, écrite par une vingtaine d'auteurs contemporains au côté de spécialistes des textes et des langues bibliques. A l'écoute, à la réception des critiques, des lectures de ce travail. Ce n'est ni un essai sur la Bible et sa traduction ni un règlement de comptes. Il s'agit plutôt d'une sorte de petit journal des réflexions, des pensées suscitées par la réception de cette traduction. Il s'agit surtout de s'interroger sur les peurs entendues. Peur de perdre une langue sacrée. Peur de l'oubli. Peur de la tentative, du travail collectif, de l'ouverture. Peur de l'exil des langues et des oeuvres. Peur de l'écriture elle-même, de ce que l'on pourrait lire et découvrir, et aussi peur du travail d'écriture engagé. Ce petit livre voudrait aussi proposer autre chose que la pensée patrimoniale qui se déchaîne aujourd'hui. On veut préserver, restaurer, transmettre coûte que coûte. Mais pour quels héritiers ? Dans quelle langue ? Pour faire quoi ? Pour quel monde ? On voudrait ne rien perdre de ce qui est déjà perdu. On voudrait surtout pathétiquement croire que nous possédons une langue sacrée à laquelle nous ne pourrions toucher, sans doute parce que précisément nous nous tenons aujourd'hui dans l'exil de toute langue, dans l'exil du travail de la langue. On voudrait transmettre sans travail, sans contestation, sans déplacement.

09/2002

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Economie

La bataille du Made in France

"Il y eut la Bataille du Rail, gagnée par ces milliers de cheminots qui défendaient secrètement leur patrie. Il y eut la Bataille de France, remportée par ces centaines de milliers de volontaires qui préparèrent l'arrivée des Alliés sur le sol national. Autant de victoires, possibles grâce à l'engagement de Français ordinaires, audacieux, imaginatifs, ayant accepté de relever des défis incroyables. Il est l'heure d'engager une autre grande bataille : celle du Made in France. Cette fois, c'est dans nos têtes qu'est le champ de bataille, sur le terrain de nos doutes ou de notre détermination. Réindustrialiser notre pays, produire à nouveau sur notre territoire, faire sortir de France les nouvelles technologies de leadership mondial, créer des centaines de milliers d'emplois nouveaux, s'organiser pour défendre nos savoir-faire industriels, ne sont pas des utopies mais un mouvement déjà en marche qu'il convient d'encourager et d'amplifier. Commencer ensemble ce combat, défendre cette cause commune, c'est mobiliser la Nation autour d'un grand et merveilleux projet collectif, c'est redresser le moral du pays, lutter contre les idées reçues, et c'est dire à chacun qu'il a un rôle à jouer. Contre le défaitisme des Français, voici une bataille humaine, morale, culturelle, industrielle, économique, technologique qu'il faut mener et gagner. Ce livre, exemples concrets à l'appui, vous explique comment nous allons y parvenir".

09/2013

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Religion

Détresse du politique, force du religieux

La cause est entendue : Dieu et César doivent être séparés. La phrase du Christ sur la séparation des pouvoirs fait aujourd'hui loi. Et pourtant, à y bien regarder, la sortie de la religion et la dépression du politique dans nos vieilles démocraties ne vont-elles pas de pair ? Si la prétention et la violence religieuses doivent être combattues, encore ne faut-il pas être aveugle sur la force positive du lien qui unit religion et politique, en particulier christianisme et politique. De cette idée peu avouable par les temps actuels, Paul Valadier démontre avec rigueur la cohérence et la nécessité à travers une relecture d'une part de la tradition philosophique, en particulier de la philosophie politique moderne, d'autre part de la théologie politique, avec les impasses intellectuelles qui, à partir de saint Augustin, ont freiné l'avènement de la " nouveauté chrétienne ". Cependant, dans les temps récents, on a trop oublié ou méprisé les dynamismes de celle-ci. La " bonne formule " du rapport entre religion et politique ne saurait se réduire au slogan de la laïcité française : " Chacun chez soi. " Il faudrait plutôt parier que les religions sont capables de mobiliser leurs énergies symboliques pour donner à entreprendre ensemble et à espérer en un avenir collectif à construire. Elles ne sont pas nécessairement un pouvoir rival ou " complémentaire " : à leur juste place, elles peuvent créer du lien social et porter un avenir que les démocraties oublient facilement au profit des sollicitations immédiates.

02/2007

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Sociologie

La revanche de la chair. Essai sur les nouveaux supports de l'identité

Après avoir exhorté les pères à couper le cordon ombilical de leur nouveau-né puis valorisé le contact peau à peau, on incite aujourd'hui les mères à regarder, voire emmener leur placenta. Désormais, quand un bébé meurt autour de sa naissance, ses parents sont encouragés à toucher son corps et à le photographier. Plus généralement, une nouvelle théorie du deuil s'est diffusée comme une traînée de poudre : chacun se devrait de " faire son deuil " et celui-ci serait " impossible " sans confrontation avec les traces du défunt. Certains professionnels de la transplantation se sont même mis à formuler la crainte que la personne greffée ne rejette psychiquement - et non plus physiquement - le greffon, parce que la personnalité du donneur y serait trop présente. Ajoutons à cela la demande de plus en plus pressante de personnes de se confronter, en chair et en os, à ceux qui ont participé à leur naissance " biologique " d'adoptés, de nés sous X ou par dons de sperme... Telles sont quelques-unes des nouvelles pratiques, apparues progressivement à partir des années 1990 autour de la naissance et de la mort, dont il s'agit de comprendre la cohérence et les logiques cachées. A travers ces gestes parfois sans phrases, un grand récit collectif - un récit en pratiques - se dessine, où la chair est investie, par sa matérialité, d'effets psychiques censés fortifier une construction identitaire éprouvée comme trop flottante.

10/2014

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Sciences politiques

Pharmacologie du Front national. Suivi du Vocabulaire d'Ars Industrialis

Peu de philosophes contemporains choisissent de faire vivre leurs outils critiques grâce au terreau d'une association, d'un collectif. C'est le cas de Bernard Stiegler, qui a fondé Ars Industrialis en 2005. Le manifeste de l'association, Réenchanter le monde (Flammarion, 2005 ; 7400 ventes en Champs), devait connaître un grand retentissement. Depuis, les travaux et contributions fleurissent (de l'économiste André Gréau au comédien Robin Renucci, en passant par les spécialistes des digital studies), et Ars Industrialis franchit un cap en s'associant à des collectivités locales (Nantes) ou en nouant des partenariats internationaux (Grande-Bretagne, Allemagne). Cet ouvrage fournit une synthèse de tous ces travaux en proposant un vocabulaire philosophique à la fois ambitieux et accessible. Qu'est-ce le marketing - le psychopouvoir - et pourquoi est-il un des dangers majeurs de notre époque ? En quoi la technique influence-t-elle des fonctions aussi capitales que la mémoire ou l'écriture ? Quelle nouvelle vision de l'éducation devons-nous mettre à jour depuis l'avènement du numérique ? Que sont la bêtise et l'intelligence ? Comment aider la transformation de citoyens passifs et débordés en amateurs, acteurs et membres d'une communauté de goûts et de savoirs ? Faire attention propose, dans ces courts essais-définitions, le manifeste d'une époque charnière qui voit définitivement s'éloigner le monde ancien, tout en souhaitant mettre les outils de l'extrême contemporain au service d'un nouvel humanisme.

03/2013

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Sociologie

Insécurité et libertés

Depuis plusieurs années, Sebastian Roché, chercheur au CNRS, porte toute son attention au sentiment d'insécurité croissant chez les Français. On a beaucoup dit, notammment à gauche, ces quinze dernières années, que ce fameux sentiment d'insécurité n'est que fantasme collectif et produit de la crise économique amorcée en 1973, Sebastian Roché, lui, nous propose d'examiner ce qu'il en est avant de juger ce qu'il faut en croire. Il montre d'abord que l'augmentation de la violence depuis les années 60 est bien réelle, et d'autant plus intolérable qu'une ample partie de la population ne dispose d'aucune réponse face à ce phénomène. Le plus spectaculaire, explique-t-il, est la multiplication de ce qu'il nomme les " incivilités ". Il rasssemble ici des chiiffres et des données qui établissent, une fois pour toutes, qu'on ne saurait soutenir l'idée commode que la peur, c'est l'imaginaire plus la rumeur. Ce livre se veut encore une mise en garde contre un discours politique que se contente de bonnes intentions et de messages rassurants tandis que la situation se dégrade. Les logiques fortes de la société moderne pèsent dans le sens de l'insécurité : il va bien falloir regarder les choses en face. La question n'est pas d'opposer au laxisme l'imprécation sécuritaire, mais de mesurer le déclin du contrôle social et des solidarités. Le bilan d'une recherche, et le cri d'alarme d'un citoyen.

05/1994

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Poésie

Si jamais

Je vais déplier le drap qui commence par demain, nous dit Emmanuelle Sordet dans son premier livre. Livre où alternent contes rimbaldiens, aphorismes, élégies rilkéennes, odes et chants - comme autant de fragments d'une méditation toujours recommencée, au prisme d'une écriture dense et souple, précise et sinueuse, cruelle et fluide, le murmure très doux d'une guitare inassouvie. Dans ces pages brûlées de soleil, des ombres passent, furtives. Présences lucides, compagnons secrets, elles accompagnent notre courage et nos hésitations. Elles nous murmurent de lever les yeux, de regarder les paysages sans mémoire auxquels nous donnons sens. Mais si l'Histoire nous roule de vagues de sang en disparitions - amis déchiquetés, cités rasées, civilisations détruites, enfants engloutis -, si nous nous levons chaque jour Ulysse oublieux, pourquoi donner voix au poème ? Si jamais. S'il était encore possible de croire et d'accepter, nous regretterions d'avoir laissé s'éteindre le pouvoir heureux de la lumière et se taire la musique. Nous devons prendre le risque du poème, de sa démesure. "Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes" , nous prévient Rimbaud dans Une saison en Enfer. De ce combat, le recueil d'Emmanuelle Sordet porte témoignage. "Un livre qui passe de l'immédiat au lointain, de l'intime au collectif, qui les mêle avec le plus grand naturel, et c'est si rare qu'il faut y insister". Pierre Dhainaut (préface)

06/2018

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Ethnologie

HMONG DU LAOS EN FRANCE. Changement social, inactivités et adaptations

A la fin des années 1970, la France accueillit plus de cent cinquante mille réfugiés du Cambodge, du Vietnam et du Laos. Parmi eux, quelque quarante mille Laotiens dont environ dix mille Hmong, représentants d'une minorité de ce pays. Comment cette population montagnarde a-t-elle vécu ce choc de cultures inscrit dans les prolongements de la guerre d'Indochine ? Par delà les évidentes et très fortes contraintes historiques, sociales et culturelles auxquelles cette population a été soumise, il est apparu que la transplantation et ses prolongements avaient aussi suscité des initiatives et des ajustements qui obéissent à des logiques d'adaptation. Ce propos est illustré ici avec une série d'études tant sur la littérature orale que sur les rites funéraires ou les rites de naissance, le travail industriel, les pratiques alimentaires ou le choix du prénom. Cet ouvrage est une contribution à la manière dont les individus et les groupes répondent symboliquement et pratiquement à un contact de culture. Il montre également comment des populations, projetées dans les sociétés économiquement plus développées et socialement plus différenciées que les univers dans lesquels elles vivaient auparavant, doivent s'appuyer sur des mécanismes sociaux au cours desquels les règles, les normes et les valeurs sont imposées par le collectif aux individus... Mais il montre aussi comment cette situation leur impose de laisser se développer en leur sein de multiples formes d'individualisation et de différenciation.

07/1997

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Sociologie

LA LAICITE EST UNE IDEE NEUVE EN EUROPE. Le cas franco-allemand

L'ouverture européenne ne va pas laisser la laïcité française évoluer selon sa seule tradition révolutionnaire et selon son propre régime de séparation de 1905. La France ignore un peu qu'elle est le pays le moins religieux d'Europe et qu'ailleurs la religion voisine autrement avec l'Etat. Par exemple en Allemagne. Et que l'effet culturel des Lumières du XVIIIème siècle n'a pas été là-bas antireligieux, au contraire. L'Aufklärung s'est épanouie dans la relecture philosophique du religieux et dans la promotion culturelle de l'héritage théologique. Cela a influencé la réflexion et la pratique politiques. La crise de la laïcité française avec les questions d'intégration et de la place de la religion dans l'école et la société ne va-t-elle pas provoquer un débat incontournable sur le statut de la religion dans la vie publique en France ? La religion n'est plus une affaire d'Etat, ni d'ailleurs exclusivement d'Eglise. Les citoyens qui la vivent de plus en plus subjectivement n'entendent plus que l'Etat les prive d'une culture qui fait partie de leur vivier de sens et d'espoir, d'épanouissement personnel et collectif. Ce livre appelle les Etats et les Eglises à penser leurs rapports à frais nouveaux au nom de la liberté religieuse, de la liberté de conscience, au nom de la liberté politique tout simplement.

09/1998

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Histoire internationale

Race et esclavage au Proche-Orient

Race et couleur en pays d'Islam : sous ce titre, Bernard Lewis publiait en 1982, chez Payot, les recherches qu'il avait été amené à faire sur les attitudes des musulmans vis-à-vis des peuples qu'ils avaient conquis, blancs ou noirs, pour un large programme collectif sur la tolérance et l'intolérance : l'Occident avait-il le monopole du racisme ?Depuis dix ans, le grand arabisant de Princeton n'a cessé d'approfondir la question, à travers les textes sacrés, les institutions, les comportements sociaux et les pratiques sexuelles. Vaste sujet, à la fois obscur et hypersensible, d'une grande importance historique en soi comme par les comparaisons qu'il permet. Son étude s'est recentrée sur un aspect, l'esclavage, et sur une aire géo-politique, le Proche-Orient. D'où ce nouveau livre, qui reprend des éléments du premier, sous un nouveau titre. L'essentiel n'est pas ici de corriger l'image conventionnelle d'une société totalement exempte de discrimination et de préjugés raciaux. Il est surtout de comprendre la source de ce mythe et les raisons de son entretien : elles sont en Occident. Créé par la philosophie des Lumières, ce mythe surgit comme un reproche des Européens à eux-mêmes pour leurs pratiques dans les Amériques ; il est relancé aux Etats-Unis après la guerre de Sécession et entretenu par toutes les formes de l'opposition au colonialisme, qu'elles viennent des missionnaires, des voyageurs ou des philanthropes.

11/1993

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Littérature étrangère

La Poubelle

Il était une fois - à Médina, dans un quartier moyennement bourgeois de la capitale - un homme qui avait su cristalliser sur lui tous les regards, toutes les amitiés, toutes les envies et toute la considération que confère la possession d'un château, de grandes terres, d'une femme ou d'une voiture de luxe, et cela grâce seulement à sa poubelle... L'important étant que l'on ne sache jamais comment vous avez acquis votre château, votre immense propriété, votre luxe de femme, de voiture... ou de poubelle ! " Conte de fée ou drame bourgeois, comédie morale ou tragédie ? Ce n'est qu'à la fin de l'enquête que mène le voisinage sur les pas du populaire Mour Babacar, que sera résolu le mystère de la soudaine richesse de Camara, attestée par les trésors que ramassent dans sa poubelle les enfants de la Médina. Un roman qui nous promène au milieu des couleurs, des odeurs, des bruits et des rituels d'une capitale africaine, avec les étalages du marché populaire, les richesses de la Place de l'Indépendance, la cérémonie du thé collectif, le football des rues, la course aux étrennes des enfants et l'achat du mouton pour la fête de la Tabaski, le vent marin venu du cimetière. Et, par dessus tout, la voix lucide et malicieuse du petit peuple, toujours prêt à " casser le théâtre " de ceux qui ont " Poubelle trop belle ", et se veulent plus grand que lui.

03/1984

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Ethnologie

L'oubli de la cité. La mémoire collective à l'épreuve du lignage dans le Jérid tunisien

De même qu'on admet aujourd'hui l'inexistence de "sociétés sans histoire", on tient pour acquis qu'il ne saurait exister de sociétés sans mémoire : chacune viserait à perpétuer le souvenir de sa légitimité historique et de son intégrité. Aux sociétés du Maghreb, affectées du double signe de la "tradition orale" et de la "communauté", on attribue a fortiori une forte mémoire collective. Tout portait donc à croire que les oasis du Jérid, dans le Sud tunisien, recèleraient une forte mémoire de la communauté, exprimant le souvenir de leurs rapports tumultueux avec l'Etat aussi bien que la nostalgie des "lois de la cité". Or le récit d'une histoire lignagère et privée y prend toujours le pas sur l'évocation d'un destin collectif. Revendiqué, cet oubli remet en cause les notions mêmes de tradition orale et de mémoire collective. Nourri d'une longue enquête sur place, cet ouvrage n'intéressera pas seulement les arabisants ou les passionnés du Maghreb, mais ceux qui veulent percer les silences et analyser les discours enveloppant l'histoire de leur propre société. La méthode inaugurée ici est particulièrement précieuse : mêlant l'anthropologie à l'histoire elle permet à l'auteur de s'interroger sur le sens d'un travail de la communauté à s'oublier comme telle, sur le sens d'un oubli "actif" du politique que l'on ne saurait réduire au traumatisme, à la dépossession ou à la perte.

02/1990

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Critique littéraire

Journal. Tome 2, 1919-1936

Ici commence, en juillet 1919, le véritable Journal de Roger Martin du Gard : entrepris au sortir de la guerre, sans aucune intention de publication, pour faire pièce au néant en gardant trace des événements d'une vie privée, ce document retrace l'itinéraire d'un homme simple, épris d'ordre, de raison , d'équilibre, et requis par l'ardeur de son imagination autant que par les exigences de sa curiosité bouillonnante. Ces deux tendances contradictoires gouvernent tour à tour les pages tendues de ce Journal, dominé par la dialectique de la passion et de la lucidité. Attentif à ne jamais être dupe, des autres comme de lui-même, Roger Martin du Gard s'est condamné à beaucoup souffrir, à la fois dans ses engagements affectifs, dans ses rapports avec autrui, dans ses réflexions sur "le monde comme il va" et dans ses ambitions de créateur. On voit ici comment s'édifie l'une des oeuvres fortes de notre premier demi-siècle, comment elle rend compte du tragique de l'individu écrasé par le devenir fatal du collectif, et comment la volonté têtue de refuser l'abdication, les compromissions aventureuses, les bassesses, finit par triompher de l'absurde en plaidant pour l'homme. Témoignage pittoresque, émouvant ou tendre sur ses contemporains, sur la vie intellectuelle et sur l'histoire au quotidien, ce Journal, sans le vouloir, définit aussi peu à peu un art de vivre au milieu des périls et de la folie.

11/1993

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Littérature étrangère

Le pays de l'alcool

Un héros négatif, Ding Gou'er, inspecteur auprès du parquet suprême, est envoyé enquêter sur une rumeur de trafic de chair d'enfants dans la ville minière de Jiuguo, haut lieu de la recherche scientifique en vins et spiritueux. Très vite, sans que le récit déroge aux canons littéraires du régime, le réalisme survolté s'imprègne de fantastique ; le rêve fait irruption dans la réalité, et le héros intrépide, qui ne dessaoule jamais, entre de plain-pied dans l'imaginaire immémorial de ce trou provincial d'une inquiétante banalité. En contrepoint, le narrateur livre sa correspondance avec un certain Li Yidou, apprenti romancier qui réside à Jiuguo. La fascination le dispute au grotesque. Huit nouvelles attisent le fantasme des festins d'enfants ou exaltent les vertus de l'alcool, viatique des Immortels. Ce roman ambitieux est aussi un art du roman, une œuvre ouverte. Fils du peuple, écrivain aux armées, Mo Yan envoûte et dérange. Ce polar déjanté confine au sublime, instrumentalise le kitsch et bascule en plein légendaire taoïste. L'auteur conjugue en virtuose une double hantise chthonienne et ouranienne, les meurtres rituels d'enfants et l'immortalité dans une terre pure. Mo Yan réveille les démons et merveilles de l'inconscient collectif. Jouant et se jouant d'un dispositif narratif complexe et maîtrisé, jubilatoire, il déchaîne sa verve satirique puis laisse percer un lyrisme visionnaire : les enfants de Mao, initiés aux arcanes de l'éternité, retrouveront-ils le secret de l'âge d'or ?

03/2000

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Sciences historiques

Le péché et la peur. La culpabilisation en Occident (XIIIe-XVIIIe siècles)

Jamais une civilisation n'avait accordé autant de poids - et de prix - à la culpabilité et à la honte que ne l'a fait l'Occident des XIIIe - XVIIIe siècles. Nous sommes là devant un fait majeur que l'un ne saurait trop éclairer. Tenter, dans un espace et une tranche chronologique donnés, l'histoire du péché, c'est se placer au coeur d'un univers humain. C'est dégager du même coup un ensemble de relations et d'attitudes constitutives d'une mentalité collective. C'est retrouver la méditation d'une société sur la liberté humaine, la vie et la mort, l'échec et le mal. C'est découvrir sa conception des rapports de l'homme avec Dieu et la représentation qu'elle se faisait de celui-ci. C'est donc, à l'intérieur de certaines limites, entreprendre conjointement une histoire de Dieu et une histoire de l'homme. Dieu est-il plutôt bon ou plutôt juste ? Une civilisation entière s'est interrogée inlassablement pendant plusieurs siècles sur cette question. A l'étage collectif naquit au XVIe siècle une "maladie du scrupule" qui s'amplifia par la suite. Comme si l'agressivité qui se déchainait contre les ennemis du nom chrétien ne s'était pas épuisée en ces luttes pourtant diverses et sans cesse renaissantes. Une angoisse globale, qui se fragmentait en des peurs "nommées", découvrit un nouvel ennemi en chacun des habitants de la cité assiégée ; et une nouvelle peur : la peur de soi.

11/1994

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Sociologie

Dire le genre. Avec les mots, avec le corps

Avec les mots, avec le corps, le genre s'impose. En ouvrant la bouche ou en nous habillant le matin, nous portons les marques du genre. Nos moyens d'expression sont genrés. Avec les mots, avec le corps, le genre s'impose. En ouvrant la bouche ou en nous habillant le matin, nous portons les marques du genre. Nos moyens d'expression sont genrés. Nous en jouons et, ce faisant, nous élaborons un imaginaire de la différence sexuelle. Le plus souvent, nous nous contentons d'activer des stéréotypes. Etudier ces marques du genre est donc un vaste chantier, auquel cet ouvrage collectif entend contribuer. Les mots d'abord. La langue continue à véhiculer de redoutables préjugés sexistes. En témoigne la règle apprise à l'école : " Le masculin l'emporte sur le féminin ". Mais l'écriture inclusive aujourd'hui proposée s'insurge contre la prééminence du masculin sur le féminin dans la langue française. Et l'histoire des langues et des oeuvres littéraires donne bien des exemples de résistance à ce masculin qui s'impose comme neutre et universel. Le corps ensuite. Des espaces de liberté se sont ouverts, mais les normes traditionnelles n'ont pas disparu. Le corps vêtu continue de dire le genre. A moins de perturber le regard avec un travestissement, des pilosités inattendues ou une gestuelle inhabituelle, " s'attaquer " au genre, à son binarisme obligatoire et hiérarchisé, n'est pas chose facile. Peut-on dépasser le genre ? L'annuler ? Créer du neutre ?

02/2019

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Sports

Rugby en péril

Coup de gueule d'un amoureux du ballon "à deux bouts", Rugby en péril dénonce les régressions et les dérives d'une discipline pourtant promise, il y a peu, à une sorte de gloire auréolaire et exceptionnelle dans le paysage du sport?spectacle. Longtemps en effet, le rugby fut d'une grande fluidité visuelle ; ses pratiquants pouvaient être rustres que leurs élans n'en étaient pas moins nobles, et tandis qu'on jouait, on donnait du plaisir aux gens. Aujourd'hui, le même sport étouffe dans un règlement prolifique et indéchiffrable, des joueurs musculeux tiennent le ballon comme s'il portait un parpaing et l'affrontement de deux équipes se résume souvent à la collision des poids en présence. Il en ressort un ennui, un ennui terrible, qui déroute jusqu'aux plus fidèles. Bien mieux qu'une ode au passé, Jean-Yves Viollier en appelle à un sursaut du rugby français professionnel pour que ce sport si délicieusement collectif retrouve sa créativité, ses évitements comme ses courses et qu'enfin "les plus rusés continuent de l'emporter sur les plus forts". A la veille de la Coupe du monde, il est urgent que le rugby français se remette en question pour qu'il cesse d'être la version détournée de ce qu'il fut et de ce qu'il devrait être. Nous n'attendons que ça : rêver, de nouveau, au bord des terrains.

02/2019

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Poésie

Des larmes au-dessus des villes

L'univers est soudainement confronté à une violente et mystérieuse agression cosmique. Ce fléau céleste qui va s'abattre préférentiellement sur les villes a fait le choix symbolique de ses armes. Ce seront des cohortes de larmes mortifères qui se métamorphoseront en un foudroiement hostile et sans pitié. Si le lecteur est convié à cette scène apocalyptique, l'argument ne se limite pas pour autant à l'hypothèse d'un éventuel châtiment collectif immanent – puisque l'énigme demeurera entière. Il est avant tout appréhendé le destin tragique et obscur de la condition humaine, asservie à des puissances obscures et destructrices majeures. Les ombres des holocaustes et des martyrologes transparaissant derrière cette déclinaison allégorique. La forme narrative privilégie ainsi sous la forme d'un récitatif un chant polyphonique où la méditation confrontée à la mort victimaire fonde l'essence poétique du récit. Les larmes au-dessus des villes ne devenant ainsi que le prétexte à libérer une parole crépusculaire, où l'homme au monde à la fois unique et pluriel scande ou inspire une parole ultime dans l'imminence de l'extermination. Mais le mal absolu ne parviendra cependant pas à triompher. A cette étrange nuit de malheur et de ténèbres succédera l'aurore de l'espérance revenue sur terre et dans le coeur ravivé des hommes. Se distingue ainsi en un poème dernier la parabole de l'éveil paisible et intouché d'un enfant par lequel tout à nouveau s'illumine et ressuscite.

04/2019

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Gestion

L'entreprenologie. Tome 2, Manageurs et entraîneurs

Suite de L'Entreprenologie, Plaidoyer pour les petites et moyennes entreprises, cet ouvage propose d'aller encore plus loin dans la réflexion sur l'entrepreunariat. A la croisée de la philosophie, de la finance, du management, et bien plus encore, Jean Marie Clavel nous fait prendre de la hauteur et du recul sur laa création et la gestion d'entreprise. Aujourd'hui, le libéralisme outrancier revendique à la fois la liberté, le souci social et le besoin de vérité transparente. Pourtant, dans son fonctionnement, ce libéralisme impose son modèle économique à chaque individu, en exigeant d'abandonner l'idéal collectif et le bien commun d'une société démocratique. Sur un plan strictement économique et rationnel, il est vrai que sur le marché mondialisé, la main-d'oeuvre française et européenne coûte cher. Il faut donc faire évoluer le système social pour que l'économie française et européenne ne sombre pas mais devienne plus compétitive. En réalité, cette recommandation rationnelle entraîne non seulement la modification de notre système social actuel, mais aussi sa véritable destruction dans nos sociétés européennes. Il convient donc de trouver et d'inventer une nouvelle façon de faire fonctionner et de faire vivre l'économie et les entreprises. Ce livre s'adresse à tout entrepreneur ou manageur français et européen du xxie siècle. Il contribue à mieux comprendre la nécessité d'acquérir un comportement économique nouveau et d'adopter une gestion pionnière pour transformer avec succès notre système social.

05/2019

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Sciences historiques

Le scribe d'archives dans l'Occident médiéval. Formations, carrières, réseaux, Textes en français et anglais

Contrairement aux scribes " de bibliothèque ", les scribes " d'archives " – l'étiquette désigne ici de façon ouverte tous les acteurs de la pratique scripturaire dans le champ foisonnant des sources documentaires – sont très souvent les auteurs intellectuels des textes qu'ils tracent sur le parchemin ou le papier. Pour beaucoup d'entre eux, l'acte quotidien d'écrire n'est donc pas une fin en soi, ni même forcément un aspect prédominant du labeur ; ils exercent une ou plusieurs fonction(s) qui dépasse(nt) parfois très largement le cadre de cette activité technique. La palette de leurs profils socioprofessionnels présente une infinie variété, marquée par d'énormes écarts de statut et de prestige que le seul maniement commun de l'écriture ne saurait gommer. Qui étaient-ils vraiment ? Même si les médiévistes à l'oeuvre dans les archives les côtoient intimement à travers leurs productions écrites, bien peu de recherches leur ont été dédiées : l'historiographie se contente trop souvent d'images d'Epinal qui masquent la complexité et la diversité des situations de terrain. Certes, la plupart des scribes se dérobent à l'historien, frappés d'anonymat. D'autres, cependant, se laissent saisir à la faveur d'une carrière saillante ou d'un dossier loquace : en reconstituant leurs parcours, ce volume collectif vise à jeter les fondements d'une histoire sociale des " scribes d'archives " dans l'Occident latin du second Moyen Age.

01/2019

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Sciences historiques

Histoire du sauvetage et de la sécurité en mer. Du phare d'Alexandrie au satellite

A la différence de l'histoire des accidents maritimes et des naufrages, celle du sauvetage en mer a été moins étudiée. C'est tout l'intérêt de cet ouvrage collectif qui rassemble vingt textes signés des meilleurs spécialistes du sujet. "Pour que l'eau salée n'ait plus jamais le goût des larmes", devise de la Société Nationale du Sauvetage en Mer, il a fallu depuis des siècles organiser ce qui a toujours fait la noblesse des métiers de la mer : la solidarité des gens du littoral et des marins à l'égard des naufragés. Loués pour leur intrépidité et mis à l'honneur par les autorités, les sauveteurs font figure de héros de la mer pour un public avide de sensationnel et d'émotion. Plus largement, le sauvetage dépasse le fait divers et prend une dimension religieuse, sociétale et politique, enjeu majeur pour l'Etat. L'ouvrage fait découvrir le sauvetage dans tous ses états, à travers des événements dramatiques qui ont impliqué des sauveteurs en mer, sur tous les océans depuis le XVIIe siècle au début du XXIe siècle, et permettent de mieux comprendre l'enchaînement qui conduit du naufrage au sauvetage. Entre réalités et représentations sont mis en scène les acteurs du sauvetage, des bénévoles aux Coast Guards, mais aussi les organisations et les techniques de sauvetage. Les auteurs ont fait la part belle la côte atlantique, et notamment l'Aunis et la Saintonges.

01/2019

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Musique, danse

De la Libération au domaine musical. Dix ans de musique en France (1944-1954)

Qu'en est-il de l'épuration dans le milieu musical ? Quel rôle la Radio tient-elle à la Libération ? Quels sont les salles de concert, les orchestres, les ensembles et les festivals, où s'exprime, pendant dix ans, une nouvelle modernité ? Quels sont les lieux et les méthodes d'enseignement de la composition ? Comment sont transmis les apports des maîtres du premier XXe siècle ? Cet ouvrage collectif, qui réunit les meilleurs spécialistes, entend répondre à ces questions, tout en établissant un paysage de la création au cours de la décennie 1944-1954. Quelles sont les relations entre le Groupe des Six, le Groupe Jeune France, la musique concrète naissante, les musiciens indépendants et la nouvelle génération sérielle, nourrie de l'enseignement d'Olivier Messiaen et de René Leibowitz ? En quoi le jazz et la chanson reflètent-ils les bouleversements politiques et sociaux de l'après-guerre ? C'est l'époque où se développent aussi la musicologie et l'esthétique musicale, où se multiplient les ouvrages et les revues sur les histoires de la musique ancienne et de la musique récente, et où se forgent les principes de l'ethnomusicologie. Autant de sujets qui permettent d'appréhender une période de l'histoire musicale d'une fécondité et d'une richesse jusqu'à présent insoupçonnées. Une période qui voit jaillir les fondements sur lesquels nous vivons encore, pour une large partie, aujourd'hui.

12/2018

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Sociologie

Rites et ritualisations

Depuis le milieu du siècle dernier, plusieurs auteurs des sciences humaines s'interrogent sur la place et les fonctions des rites dans les sociétés modernisées. Les rites connaissent des mutations considérables, mais ne disparaissent pas. Il est plus juste de souligner qu'ils ont été refaçonnés, recomposés, remis au goût du jour. Ils sont en phase avec la modernisation accélérée des moeurs qui suit la Seconde Guerre mondiale. L'étude des rites et de leurs ritualisations doit tenir compte du contexte de l'individualisation et des nouvelles libertés acquises au cours des dernières décennies, Le rite représente une forme standard et instituée des comportements alors qu'une ritualisation en est la pratique singulière dans une situation précise à un moment précis. Le rite est un modèle de comportement exemplaire plutôt figé, normatif, fixé par les traditions, mais chaque ritualisation est unique parce que les conditions de son actualisation sont toujours changeantes. Une ritualisation est une signature, c'est-à-dire une marque identitaire distinctive. Les rites sont des activités symboliques ; ils nous Inondent de sens. Ceux et celles qui se demandent encore aujourd'hui s'il est pertinent d'étudier les rites auront compris qu'ils permettent de prendre en compte la dimension symbolique dans les activités humaines. A cet égard, les auteurs de ce collectif proposent, à partir d'exemples choisis, différentes manières de considérer les liens entre rites et ritualisations.

01/2019

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Vins, alcools, boissons

Etre petit dans l'univers vitivinicole. Etudes et échelles d'un atout

Touchée par de constantes évolutions depuis plus de 2 000 ans, la culture de la vigne et du vin connaît ces dernières années un regain d'intérêt du grand public : stages oenologiques, émissions et sites internet, rubriques spécialisées dans la presse, etc. Ce renouveau s'accompagne d'une reconfiguration des rapports à la production et à la consommation du vin, notamment à travers de nouvelles valeurs qui transforment les pratiques des acteurs de la filière. On est désormais bien plus attentif à l'impact environnemental, ainsi qu'aux conséquences sanitaires, et émergent des enjeux nouveaux, principalement en matière de techniques de production et de discours commerciaux. Dans ce cadre neuf, le lien direct, le circuit court ou le faible volume de production deviennent des outils de valorisation de plus en plus mobilisés afin de mettre en avant une activité à taille humaine, soucieuse de la nature, de ses acteurs et de ses consommateurs. C'est ainsi que cet ouvrage a voulu, dans ce contexte, appréhender les mutations qui transforment l'univers vitivinicole du Moyen Age à nos jours, en France comme à l'étranger. A travers le prisme du "petit", dont la valorisation est de plus en plus affirmée face aux "grands", les auteurs de cet ouvrage collectif (historiens, géographes, économistes, sociologues, professionnels de la filière) cherchent à déceler les qualités, les mécanismes, les atouts, mais aussi les limites d'être "petit" dans le monde vitivinicole.

01/2019

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Littérature étrangère

Avalanche. Une histoire d'amour

Dans un récit très détaillé, la romancière australienne Julia Leigh chronique ses longs efforts pour avoir un enfant. En février 2008, elle a trente-huit ans. Elle se rend avec Paul, son compagnon, dans une clinique où on pratique la procréation médicale assistée. S'ensuit une longue série d'examens et d'interventions avant même de démarrer le traitement hormonal. Parallèlement, le couple se marie mais, très vite, leur relation se dégrade. Après leur séparation, Paul accepte de laisser Julia utiliser ses spermatozoïdes pour la fécondation in vitro mais il ne tarde pas à changer d'avis. Elle cherche alors un donneur parmi les hommes qu'elle connaît ; un de ses vieux amis finit par accepter. En dépit de ces déceptions à répétition, Julia recommence avec obstination, soumettant son corps à de constantes et invasives manipulations. La réalité finit par s'imposer. Elle arrête tout, prête à chercher une autre raison de vivre, d'aimer et d'espérer. Un témoignage d'une sincérité brutale sur l'exploitation sociale et économique du désir d'enfant. Julia Leigh examine l'alternance d'espoir, de perte, de fatigue, de persévérance ; les figures bienveillantes ou insensibles de la médecine, le soutien ou la désapprobation des amis ou des étrangers. Partant de sa propre expérience, elle soulève des questions générales sur le désir d'être mère. De l'individuel au collectif, la romancière explore un sujet qui, de nos jours, concerne de plus en plus de femmes.

04/2017

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Beaux arts

La diversité des patrimoines. Du rejet à l'éloge des pratiques

Le patrimoine a longtemps été étudié pour construire, analyser, penser, comprendre et interpréter un objet qui est fédérateur pour une nation, un groupe ou une communauté. Mais, avec l'accroissement de la mobilité spatiale, la fluidisation des frontières entre les Etats-nations, de même que les technologies de communication, cette vision essentialisant les faits patrimoniaux se heurte de plus en plus à des phénomènes de diversification identitaire. L'unicité patrimoniale fait place à la diversité des patrimoines. Qu'en est-il de la rencontre ou de la coexistence des patrimoines fondés sur des références identitaires divergentes, alors que la patrimonialisation vise le plus souvent la stabilisation et l'affirmation identitaires au singulier ? De quelle façon le patrimoine s'articule-t-il sur le plan de la diversité ? Que révèle cette diversité sur les tendances idéologiques et culturelles des sociétés à l'étude et, plus encore, sur le patrimoine lui-même ? Telles sont les questions que cet ouvrage collectif aborde au moyen d'études microethnographiques dans une multitude de contextes géoculturels et géopolitiques, allant des Amériques à l'Europe du Sud-Est en passant par l'Afrique. Plus précisément, cet ouvrage vise à dépasser les discours sur le couple patrimoine et diversité inscrits essentiellement dans une réflexion sur la migration et à transcender la territorialité géographique associée à celle-ci. Au-delà de la polyphonie patrimoniale, ce sont les défis territoriaux, sociaux, économiques, politiques et symboliques de la diversité patrimoniale qui sont interrogés.

01/2016