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Pédagogie

Une expérience de formation aux Antilles. L'aventure du CEDIF (1965-2000)

Au tournant des années 1960, le monde connaît de grands changements dont le moindre n'est pas celui de la décolonisation. Après l'Asie, les peuples d'Afrique accèdent à l'indépendance. Plus largement, les femmes et les hommes aspirent à prendre davantage en main leur destin. Les sociétés antillaises sont particulièrement parties prenantes de ce mouvement. A côté d'une prise de parole plus libre, se fait sentir le besoin de débats, d'informations et de formation. C'est dans ce contexte, qu'à l'initiative de personnalités martiniquaises (enseignants, médecins, travailleurs sociaux et médico-sociaux) est créé le Centre d'études, de documentation, d'information familiale et de formation, bien connu sous le nom de CEDIF. Face à des questions nouvelles comme celle de la limitation des naissances, les couples et les familles ont besoin de formation. L'article 2 des statuts du CEDIF décrit l'un de ses objectifs comme celui "d'aider les familles de la Martinique à résoudre les problèmes psychologiques et sociaux susceptibles de nuire soit à l'harmonie du foyer, soit à l'éducation des enfants". A partir de 1965, le CEDIF travaillera dans trois directions : la formation à la connaissance de soi et à la relation aux autres ; la conscientisation et la responsabilisation qui entraînent une nouvelle conception de la relation d'aide ; les questions autour de l'éducation à la vie et à la sexualité ; les techniques de dynamique de groupe et de conduite de réunions. Il interviendra au sein d'institutions, comme l'Education nationale, les associations sociales et médicales, et même l'Eglise catholique. De nombreuses personnes formées par le CEDIF poursuivent aujourd'hui les mêmes objectifs, en dépit de la disparition de l'association CEDIF en 2000. A travers les documents qui relatent les activités du CEDIF, le lecteur pourra retrouver, avec cet ouvrage, l'esprit et la méthode d'un organisme qui a marqué la Martinique et la Guadeloupe et dont les lignes de force sont toujours d'actualité.

10/2014

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Sciences historiques

La Bretagne de l'Occupation à la Libération (1940-1945)

Soixante dix ans après la libération de la France, il est possible de faire une synthèse historique des «Années noires» et du processus de la Libération de la Bretagne, une région qui a été au coeur de la guerre depuis la débâcle et l’occupation allemande de juin 1940 jusqu’à la libération à l’été 1944 et l’achèvement de guerre à l’Ouest en mai 1945. Avec ses ports de guerre, la construction des bases sous-marines puis du Mur de l’Atlantique, la Bretagne a occupé une position stratégique tant pour les Allemands que pour les Britanniques. Dans un contexte de plus en plus difficile (pénuries, bombardements, répression), le livre évalue le poids et les réalités quotidiennes de l’Occupation ainsi que les réactions de l’opinion publique vis-à-vis de l’occupant mais aussi du régime de Vichy qui veut profiter de la défaite pour imposer la Révolution nationale. Il précise ce qu’a été l’engagement des collaborationnistes notamment du mouvement breton. Il analyse les formes et les rythmes de la naissance et du développement de la Résistance de 1940 à 1944, aussi bien le combat des Français libres que celui des résistants de l’intérieur. L’accent est mis sur la préparation de la libération et les phases de son déroulement de juin à août-septembre 1944 et sur le rôle des FFI bretons en appui aux armées américaines. La transition des pouvoirs, l’épuration, le renouveau de la démocratie républicaine, le lourd bilan d’une guerre qui se prolonge dans la région avec les poches de l’Atlantique et les débuts de la reconstruction sont présentés dans cette période de la Libération qui marque durablement la mémoire souvent douloureuse de la Seconde Guerre mondiale. En outre, cette synthèse s’appuie sur une riche iconographie de plus de 200 documents (photographies, affiches, cartes, tableaux) qui illustre tous les aspects de la vie en Bretagne de l’Occupation à la Libération.

10/2014

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Histoire internationale

Moïse Tshombe. Sécessionniste ou nationaliste ?

Si Moïse Tshombe est l'une des figures politiques les plus marquantes de l'Histoire de la RD Congo, il demeure - à mes yeux - le personnage historique le plus complexe de notre mémoire nationale. D'où mon interrogation, empreinte de gravité : qui est Moïse Tshombe ? Comment présenter ce personnage à notre postérité, d'autant que la nation congolaise - réunie en Concertations nationales (octobre 2013) - a "souhaité" la réhabilitation (politique) de Moïse Tshombe. Sécessionniste ? Nationaliste ? Sécessionniste puis nationaliste ? Génériquement, des travaux disponibles, nombreux à ce jour, distinguent, dans une stricte dualité, et (donc) sans grande possibilité d'établissement des ponts et liens (historiques) logiques, deux pans, à partir des actions posées par Moïse Tshombe. D'une part, des actions menées en sa qualité de "Président de l'Etat indépendant du Katanga", du 11 juillet 1960 au 14 janvier 1963. D'autre part, les actions politiques importantes posées en tant que "Premier ministre du Congo-Léopoldville", du 6 juillet 1964 au 13 octobre 1965. Ce livre sera, sans aucun doute, salué par les spécialistes pour l'exercice, fort laborieux et minutieux, entrepris par l'auteur dans l'éclaircissement du parcours biographique de l'homme. Mais son grand mérite réside dans le fait qu'il (dé) montre surtout que l'on ne peut comprendre Moïse Tshombe qu'en le replaçant dans la complexité des conditions politiques de l'indépendance de la RD Congo, en 1960. Avec ses enjeux divers, ses fragilités, ses espoirs, ses désillusions. On ne peut saisir Moïse Tshombe qu'en reconvoquant non seulement cette configuration géopolitique du début des années 1960 mais également la spécificité géostratégique de notre pays historiquement constitué comme un élément du capitalisme international. Loin de quelque hagiographie, ce texte constitue une contribution essentielle à la connaissance de l'action concrète de Moïse Tshombe dans l'histoire générale de la RD Congo : il participe, de fait, de la compréhension et de la réconciliation des mémoires nationales de notre pays. Professeur Eddie Tambwe Kitenge

07/2014

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Droit

Criminalité, police et sécurité publique en République d'Irlande

La République d'Irlande a été pendant longtemps réputée pour son faible taux de criminalité comparé aux autres pays européens. Pourtant la question sécuritaire va s'imposer à l'agenda politique dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix au moment même où la criminalité commence à baisser, après certes, une montée presque continue depuis le milieu des années soixante. Si la politisation de la question sécuritaire n'est pas exclusive à l'Irlande, elle prend un relief particulier dans un contexte de `panique morale', provoquée par les assassinats, à quelques jours d'intervalles de la journaliste Veronica Guérin et du policier Jerry McCabe, en juin 1996. Les circonstances qui ont présidé à la création de la Garda Siochana l'ont très largement `formaté' comme une police d'ordre. Elle était ce par quoi l'Etat Libre, dont la légitimité était contestée dès sa création, affirmait sa souveraineté. Les turbulences politiques des années vingt et trente, l'état d'urgence pendant la seconde guerre mondiale, puis les retombées du conflit en Ulster ont fait de la sécurité nationale l'objectif central avec les conséquences qui s'y attachent pour la police : hyper-centralisation, politisation et corrélativement, faiblesse du contrôle démocratique et absence de toute dimension locale dans la gouvernance de la sécurité. Mais ces circonstances allaient plus fragiliser la police et la politique de sécurité que la renforcer. En effet, les pouvoirs publics ne prirent pas la mesure de l'explosion de la délinquance à partir de la seconde moitié des années soixante, et la police, insuffisamment préparée aux changements sociaux et sociétaux des années soixante et soixante-dix, fut prise au dépourvu. Dans les années quatre-vingts, les pouvoirs publics ne surent percevoir la montée en puissance de la délinquance et du crime organisé liés au trafic de stupéfiants. Ce n'est que très récemment que des mesures sont prises dans la logique d'une approche plus globale, partenariale et territorialisée, afin de répondre plus efficacement au défi de la sécurité des Irlandais.

07/2014

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Histoire internationale

La colonisation française de l'Algérie. Inventaire de cendres et de braises

La problématique de la colonisation de l'Algérie par la France n'a pas encore cessé de soulever de vives passions dans les sociétés des deux pays. Ce livre est une contribution personnelle aux débats en cours, et s'inscrit dans les références du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale : 1962/2012. Cet écrit se veut être un témoignage franc, loyal et authentique sur certaines péripéties historiques et certains aspects de cette longue et lourde colonisation. L'épisode du massacre et de la déportation de la population du village d'El Amri, près de Biskra, (2400 paysans massacrés, et le reste de la population déporté) et soumis à la corvée des travaux forcés : tracé des routes Biskra/Batna et Biskra/Aumale, aura duré 20 ans. Avec en prime des amendes calculées en milliards de francs/or, payés en 50 ans, des dépossessions de tous biens, animaux, palmeraies, terres de parcours, pâturages, etc. Ce fut un véritable crime de guerre, vite oublié. Puis surgit une autre génération parmi les 12% de la population indigène scolarisée en 1954. La jeunesse algérienne s'engagea alors, en masse, dans le combat libérateur, avec abnégation, oubliant ses souffrances et ses dommages collatéraux. C'est dans le chaos qu'émergea l'indépendance. Ainsi sont nés les hésitations, les improvisations, les précipitations, les changements brusques de politique dans l'enseignement, la santé publique, l'industrialisation, le développement de l'agriculture, la socialisation de l'économie, les atermoiements en matière d'aménagement du territoire, et le tout couronné par les années noires imposées au peuple pendant dix ans par le terrorisme islamique inspiré par les wahabites et les salafistes. Avec une rare énergie l'Algérie a tenté de tenir le cap d'un développement pour se mettre au diapason des pays émergents. Ce n'est pas encore gagné. C'est cette fresque qui part du dernier quart du 19e siècle et s'achève avec la dernière décennie du 20e siècle, que l'auteur a tenté de mettre en évidence.

11/2013

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Histoire de France

Le Temps des hommes doubles. Les arrangements face à l'occupation, de la Révolution française à la guerre de 1870

Le temps des hommes doubles : Louis Aragon a désigné ainsi la séparation voire l'opposition entre l'homme social et l'homme privé dans la société capitaliste. Pour les auteurs réunis ici, il s'agit plutôt de signifier qu'au temps de la souveraineté nationale en armes, dès lors que sont plus rigoureusement assignées aux soldats et aux citoyens à la fois une "identité" et une "cause" supposées dépasser leur état civil et leurs intérêts particuliers, l'occupation militaire multiplie, dans la recherche d'une accommodation entre les deux camps, les tensions et les combinaisons possibles entre fonctions ou statuts publics, sociabilités et influences locales, opinions et besoins. Pour caractériser les évolutions qui ont eu lieu entre les guerres déclarées par la France à l'Autriche en 1792 et à la Prusse en 1370, le présent livre met l'accent sur trois thèmes. Il traite d'abord des enjeux politiques et administratifs de l'occupation, parmi lesquels la neutralité, son devenir en tant que concept dans les relations internationales, et le positionnement des Etats neutres dans des conflits où l'on s'efforce de mobiliser aussi les opinions publiques. L'attention se porte ensuite sur les armées occupantes. Quelle que soit la part d'idéologie que l'autorité politique introduit dans leurs missions, la première de ces missions est de garantir leur propre sécurité. La recherche des accommodements ou le constat de l'extrême difficulté d'en trouer sont enfin abordés du point de vue des sociétés en proie à l'occupation. Dans ces situations où le présent peut être vécu et interprété en fonction d'une mémoire individuelle et collective d'expériences antérieures, le rôle joué par les occupants ne se réduit pas à la brutalité de la soldatesque et a l'exploitation économique. Ainsi, occupants et occupés peuvent aussi être amenés à jouer, même dans un contexte conflictuel, le rôle de passeurs culturels "malgré eux".

02/2013

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Romans historiques

Chucho el Roto, dandy d'honneur

Jesùs Arriaga, dit Chucho el Roto (1834-1885) demeure probablement aujourd'hui, aux yeux des Mexicains, le bandit le plus célèbre et le plus emblématique ayant jamais écumé leur pays. La série contant son incroyable épopée fut à partir de la fin des années e 1960 l'un des plus grands succès de la télévision nationale. Des pièces de théâtre, des films lui ont également été consacrés, certains peu après sa mort tragique dans l'une des plus ignobles prisons du monde, véritable Alcatraz mexicain : le bagne de San Juan de Ulua, où ce roi de l'évasion connut l'Enfer, et qui aura vu défiler tant d'autres réfractaires au régime de Porfirio Diaz. Mais qui était vraiment ce personnage de légende ? Peut on reconstituer, par bribes, l'histoire authentique de ce charpentier misérable devenu hors la loi, et dont les Mexicains se plaisent à douter, aujourd'hui encore comme pour Zapata qu'il soit bien mort et enterré ? Ses biographies écrites, quasiment inexistantes, laissent la part belle au cinéma et aux chansons populaires. Celle présentée ici, éditée anonymement en 1916 et republiée depuis à maintes reprises, a fait rêver des générations de lecteurs. Elle n'avait jamais été traduite en Français. Ecrit au coeur des tourmentes de la Révolution, l'ouvrage y jette un regard nostalgique sur rage d'or d'un banditisme presque un dandysme d'honneur, effondré depuis sous le poids sanglant de l'Histoire. De sorte que la comparaison avec un autre outlaw mythique : Francisco Pancho Villa s'impose nécessairement. Pancho choisit la Révolution. Chucho en reste à la révolte. Une révolte pure, et noble, comme l'indique le sous-titre original : braquages et vols, certes, mais sans excès de violence. Révolte contre le pouvoir des riches contre leur corruption, politique et morale. Révolte contre le monde de l'argent et toute cette litanie de bassesses qu'il représentera toujour, ici comme ailleurs.

12/2012

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Autres langues

Histoire de la langue swahili. De 50 à 1500 après J.-C.

Ce livre, traduit du swahili, marque à n’en pas douter une date dans la linguistique africaine. Depuis de longues années, son auteur milite pour la promotion du swahili comme langue nationale en Tanzanie, mais aussi, – ce livre en témoigne avec éloquence –, comme langue du discours scientifique et universitaire. Pour écrire l’histoire de la langue swahili, David Massamba fait appel à de nombreuses disciplines et à des arguments venus de l’archéologie et de la recherche historique tout autant qu’à des éléments tirés de discours identitaires ou à des raisonnements de type linguistique. Il se propose de repenser les origines du swahili, en passant au crible les diverses théories qui ont été émises à ce sujet. Les deux points essentiels qu’il s’efforce de prouver sont d’abord que le swahili est une langue bantoue dont la composante arabo-orientale a été surévaluée ; ensuite, il propose un nouveau scénario pour expliquer l’émergence du swahili sur la côte est-africaine. Concernant le premier point, David Massamba discute le mythe répété à l’envi qui fait du swahili une langue métisse, mélange de langues bantoues et d’arabe. Il réfute aussi l’hypothèse selon laquelle cette langue aurait d’abord été un pidgin à base arabe. En accord avec la majorité des bantousites actuels, il affirme que le swahili est une langue bantoue dans sa structure et son origine, qui a simplement intégré du vocabulaire d’origine arabe du fait de contacts sur la longue durée avec des commerçants venus de la péninsule arabique. En deuxième point, il réfute enfin l’hypothèse d’un foyer originel unique d’où aurait émergé la langue swahili avant de gagner le reste de la côte orientale de l’Afrique. David P. B. Massamba est professeur de linguistique générale à l’Université de Dar es Salaam (Tanzanie). Ancien directeur de l’Institut de recherche sur le kiswahili (TUKI), il est l’auteur de nombreux travaux de phonologie et de linguistique historique.

01/2013

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Histoire internationale

De la Chine

Henry Kissinger raconte deux mille ans d’histoire de la Chine, qu’il connaît intimement. Quelle vision du monde et de l’Occident ont les Chinois ? Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? L’ancien secrétaire d’État fait d’abord œuvre d’historien. Il explique sur quels fondements s’est bâti l’Empire du Milieu : nul autre pays ne peut se vanter d’avoir connu une civilisation ininterrompue aussi longue, ni d’entretenir un lien aussi intime avec ses principes classiques de stratégie et d’art politique. C’est ensuite une histoire dont il a été un acteur essentiel que Kissinger retrace : celle des relations houleuses entre les États-Unis et la Chine, de la guerre de Corée au voyage de Richard Nixon à Pékin en 1972, jusqu’aux conséquences internationales des événements de la place Tiananmen 1989. Nourri d’anecdotes de première main et d’archives inédites, cet ouvrage magistral invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique du dernier demi-siècle et donne à comprendre les enjeux de demain.Henry Kissinger a été conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d’État sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a également conseillé de nombreux autres présidents américains en matière de politique étrangère. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Odile Demange et Marie-France de Paloméra.« Un ouvrage fascinant […] ; un portrait de la Chine fondé sur la connaissance intime et directe qu’a eue Henry Kissinger de plusieurs générations de leaders chinois. » Michiko Katutani, The New York Times« Kissinger reste le plus grand auteur de mémoires de tous les secrétaires d’État et même les présidents de la période moderne. » James Mann, Slate.com « Une fascinante analyse des rencontres de Kissinger avec les leaders chinois. » Jon Halliday, The Telegraph« Il y a quelque chose de formidable à s’entendre raconter l’histoire par quelqu’un qui y a assisté tout du long. » Jeffrey Wasserstrom, Time magazine

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Histoire de France

La France avant la France (481-888)

Ce volume qui ouvre la série de l’Histoire de France prend pour point de départ la construction du royaume des Francs par la dynastie issue de Clovis, les Mérovingiens, relayés à partir du VIIIe siècle par les Carolingiens qui étendent progressivement la suprématie des Francs sur l’ensemble de l’Europe. Il s’agit donc de montrer, à la fois par le déroulement des événements et par l’étude de thèmes transversaux, comment l’évolution politique a conduit à l’émergence de royaumes dont le centre de gravité se trouve entre la Loire et le Rhin, coeur d’un monde franc plus ou moins étendu suivant les siècles. Si ces royaumes ne préfigurent pas le futur royaume de France, ils en fournissent la matrice et ont longtemps été considérés dans l’historiographie comme le point de départ de l’histoire nationale. L’objectif est à la fois de rendre compte des derniers développements de la recherche sur ces premiers siècles du Moyen Age, en privilégiant l’histoire politique et l’histoire des Francs dans son déroulement chronologique, tout en montrant les enjeux historiographiques, l’usage qu’on a fait de cette histoire depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours. Mais il s’agit aussi de dresser un tableau de la société et des modes de vie, d’expliquer le rôle crucial de l’Eglise dans la conception même du royaume franc et de montrer que cette société franque ne vit nullement en autarcie, repliée sur elle-même, alors qu’elle s’insère au contraire dans un très vaste espace d’échanges culturels et commerciaux. Les « Ateliers de l’historien » mettent l’accent sur plusieurs points spécifiques de la recherche : outre une présentation de la particularité des sources de cette période et une synthèse sur l’historiographie du royaume franc, on y trouvera un atelier traitant du pouvoir des femmes et un autre concernant l’usage politique et religieux des images à l’époque carolingienne.

02/2011

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Sciences politiques

Mémoires. Tome 1, La pointe du couteau

Avant de devenir un privilège, la liberté est un choix, une exigence et un combat. Très jeune, Gérard Chaliand s'est juré de vivre libre. Sa nature l'y pousse. Ses lectures de Rimbaud et de Cendrars l'en convainquent. A dix-huit ans, il s'embarque pour Alger où, seul et sans ressources, il apprend à subsister par ses propres moyens. Au retour, il s'inscrit aux Langues O où il découvre l'extraordinaire diversité des peuples et des civilisations. Brûlé par son insatiable besoin d'apprendre, de comprendre, de découvrir et d'aimer, il parcourt l'Europe, le Moyen-Orient puis l'Asie. Il a vingt-cinq ans quand le Mouvement de libération du peuple algérien l'entraîne en politique. Il s'engage dans un réseau de soutien au FLN, puis s'installe à Alger après l'indépendance où il rencontre de nombreux responsables de ces mouvements de libération nationale qui agitent le tiers-monde. Refusant de se laisser aveugler par les discours idéologiques, il veut vérifier sur le terrain la réalité des faits et la sincérité des hommes. Il part dans les maquis de la Guinée-Bissau, au côté d'Amilcar Cabral. Cette expérience décisive détermine son existence. Il ira là où ça se passe pour participer physiquement à l'action, pour observer, analyser et témoigner. Ses innombrables conférences dans le monde entier et sa bibliographie impressionnante témoignent de sa volonté obstinée de dire le vrai. Il est présent sur les lieux conflictuels de la planète. Au coeur du Vietnam en guerre, bien sûr, en Amérique du Sud, dans les camps palestiniens de Jordanie, en Israël, en Irak, au Liban mais aussi aux Etats-Unis et dans ces universités américaines dont il apprécie particulièrement l'énergie féconde. Cette expérience si rare, menée hors de toute institution, en fait un spécialiste reconnu et mondialement sollicité des guerres de libération. Ceux qui chassent en solitaire doivent tout emporter à la pointe du couteau.

05/2011

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Sciences historiques

Le double visage. Histoire vécue d'une époque

La vie à Grenoble et en Dauphiné au cours des années 30, c'était un autre monde... Dans Le double visage François Jacquot raconte les souvenirs qu'il conserve de cette époque et s'attache à montrer le contraste qu'il y avait entre cette période heureuse où il faisait bon vivre et les préparatifs qui allaient conduire à la plus épouvantable des guerres. Mais l'auteur s'intéresse surtout aux années 1940-1945 et retrace l'extraordinaire complexité des événements qui s'y sont déroulés, à commencer par ce qui s'est passé à Vichy sous l'égide du maréchal Pétain : Après la terrible défaite de juin 40, qui avait plongé la jeunesse française en profond désarroi, l'institution de la "Révolution nationale" telle que le Maréchal l'avait présentée avait soulevé l'enthousiasme de la jeunesse. Hélas, sous la pression des autorités d'occupation le Maréchal, petit à petit a été privé de tout pouvoir décisionnel. Le double visage décrit, en suivant le fil des souvenirs de l'auteur, l'évolution de ces années de guerre, et s'efforce de déterminer la double attitude du Maréchal vis-à-vis des Alliés d'une part et du gouvernement allemand d'autre part. Il révèle les relations ultra-secrètes, et le plus souvent méconnues, qui ont été établies entre le gouvernement de Vichy et le gouvernement de Londres en octobre 40 et en juin 42. La dernière partie du livre évoque les circonstances particulières qui ont amené François Jacquot à vivre près de deux ans dans un hôpital allemand, en tant que déporté S. T. O. et relate l'arrivée de la 3e armée américaine dans le Palatinat et les quelques semaines qu'il a eu la chance de vivre au sein même de cette armée. Ce livre se veut être avant tout un témoignage personnel et documenté, qui s'efforce, hors des sentiers battus, de rétablir certaines vérités...

01/2011

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Géographie

Démographie, climat et alimentation mondiale

L'humanité trouvera-t-elle de quoi nourrir 9 milliards d'hommes en 2050, dans un contexte climatique probablement plus difficile ? L'inquiétude n'est pas nouvelle, mais la croissance démographique s'est emballée dans la seconde moitié du XXe siècle, et la crainte d'une crise alimentaire mondiale est réapparue. Certes, les progrès des technologies agricoles ont permis, au plan global, de maintenir le niveau nutritionnel moyen pendant les années de la " Révolution verte ", mais la situation restait loin d'être satisfaisante, puisque environ 850 millions de personnes étaient sous-alimentées au début du XXIe siècle. Or de nouvelles inquiétudes se font jour : les surfaces cultivables ne sont plus guère extensibles, la productivité des sols atteint des niveaux qui risquent de les endommager de façon irréversible, les prix de l'énergie et des intrants indispensables à l'agriculture moderne sont à la hausse... Et les perspectives de changements climatiques ne sont pas rassurantes. De nouveaux progrès technologiques permettront-ils de dépasser, une fois encore, les contraintes naturelles et démographiques ? Cet ouvrage rappelle d'abord ces contraintes démographiques, climatiques et environnementales qui pèseront sur la disponibilité de ressources à l'horizon 2050, et traite ensuite des facteurs d'évolution de la demande alimentaire, des moyens techniques et économiques d'y faire face, et enfin des conditions d'un équilibre possible. Une synthèse est proposée en début de volume. Des recommandations y sont faites, destinées aux pouvoirs publics français pour les éclairer sur leur politique nationale et internationale, mais aussi à la société civile, qui est concernée car les problèmes ne sont pas seulement scientifiques ou technologiques : ils mettent aussi en jeu les comportements individuels des producteurs et des consommateurs. Trois domaines où il faut agir sans tarder sont mis en valeur : la nutrition et les habitudes alimentaires, puis la démographie, et enfin l'économie mondiale et le commerce international. Les recommandations portent ensuite sur la production agricole et les questions d'environnement, puis sur la prévention, l'anticipation et la gestion des situations de crise, hélas quasi inévitables.

03/2011

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Sciences historiques

Etre parlementaire. De la Révolution à nos jours

De la fin du XVIIIe siècle à nos jours, les parlementaires français peuvent être définis ou étudiés non seulement par leur rôle de législateurs, sous l'angle de leurs choix politiques ou en fonction de critères rhétoriques, mais d'après les rapports qu'ils entretiennent avec leurs électeurs et avec la société. Ils sont aussi acteurs ou spectateurs des grandes crises de l'histoire nationale. À leur sujet, de multiples discours ont été tenus pour justifier le parlementarisme, en proposer la réforme ou exprimer diverses formes d'antiparlementarisme. On dispose aussi de portraits - voire de caricatures -, de souvenirs, de biographies, d'essais, de travaux relevant de l'histoire, de la science et de la sociologie politiques. Ces approches et ces éclairages nourrissent la réflexion sur les permanences et les changements des identités parlementaires, par définition mobiles au fil du temps et en raison de la durée fort variable de la longévité électorale. En outre, les conditions de l'exercice de la délibération ont beaucoup changé durant les quelque deux siècles étudiés. On peut ainsi distinguer trois grandes phases, séparées par deux césures majeures : l'entrée, à la charnière des années 1870 et 1880, dans le temps d'une « République des républicains » très marquée par le parlementarisme, et la création de la Ve République, qui en réduit le rôle et en redéfinit les modalités. Il convient bien évidemment de souligner les implications des multiples changements politiques qui jalonnent chacune de ces grandes phases. Sont ainsi soulignés les enjeux très contemporains, notamment dans les domaines de la parité, de la diversité et de l'insertion des parlementaires dans une sphère politique où la communication est primordiale. Jean El Gammal, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Lorraine, est spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la France contemporaine, notamment sous la IIIe République. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire des traditions politiques et aux discours des parlementaires.

04/2013

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 3, Histoires Tome 1

Les oeuvres publiées dans ces deux volumes furent longtemps qualifiées, en France, de "Drames historiques". Mais l'esthétique des pièces de Shakespeare n'a évidemment rien à voir avec celle du Cromwell de Hugo. C'est sous l'intitulé "Histoires" (Histories), qui figure explicitement au titre de l'une d'entre elles, L'Histoire d'Henry IV, que les éditeurs des Ouvres complètes de 1623 publièrent dix des douze pièces reprises ici. Shakespeare y met en scène l'histoire d'Angleterre, hantée par le spectre de la guerre civile. De Richard II, monarque renversé, et d'Henry IV, usurpateur légitimé, jusqu'à Richard III, le dernier Plantagenêt, il retrace les ruptures dynastiques qui ont abouti à l'avènement des Tudor, dont la dernière représentante, Elisabeth I ?? , règne encore quand il écrit. Il reste fidèle, pour l'essentiel, au modèle transmis comme "vrai" par l'historiographie de son temps ; les chroniqueurs, par exemple, propagent presque tous la légende d'un Richard III démoniaque et contrefait, meurtrier et tyran régicide dont la Providence veut qu'il tombe sous les coups de l'ange de lumière qu'est le premier souverain Tudor. Mais Shakespeare écrit en poète, non en historien. Mieux, c'est en écrivant l'histoire qu'il devient poète : sa carrière de dramaturge commence avec les trois parties d'Henry VI, qui le rendent imméditement célèbre. Ces Histoires mêlent le mythe, l'épopée et la tragédie. Réclamant "un royaume pour théâtre, des princes pour acteurs", Shakespeare met en oeuvre toutes les ressources de sa poésie pour donner à voir tantôt les froids calculs de la politique machiavélienne, tantôt les "vastes champs" des batailles de France, tantôt les souffrances de l'Angleterre. Mais ces pièces mêlent aussi "les rois et les bouffons", et c'est en créateur hors norme, et non en chantre de la mythologie nationale, que Shakespeare a créé l'un de ses personnages les plus drôles et les plus inoubliables : "l'énorme montagne de chair", nommée Falstaff.

10/2008

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Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

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Beaux arts

Erik Desmazières. Voyage au centre de la bibliothèque

L'oeuvre du graveur Erik Desmazières est célèbre depuis les années 1979 par sa dimension onirique, en particulier ses perspectives fantastiques servies par une virtuosité technique exceptionnelle. La frontière entre la réalité et l'imaginaire tend à s'estomper dans son ouvre qui dépasse la simple transcription minutieuse du réel, s'inscrivant ainsi dans la filiation de grands artistes visionnaires tels Piranèse ou Méryon. Son imagination est hantée par les villes et les objets et lieux du savoir, livre, grimoires, bibliothèques, cabinets d'histoire naturelle, ateliers de graveur. Cet ouvrage présente son travail sur le thème des bibliothèques, qu'elles soient imaginaires, comme celle inspirée par le texte de Borgès, La Bibliothèque de Babel (1997), ou réelles. Attiré par les architectures, Erik Desmazières ne pouvait qu'être fasciné par la Bibliothèque nationale conçue par Henri Labrouste. Il a commencé par s'intéresser à la grande salle de lecture qu'il a dessinée à de nombreuses reprises avant de passer à la réalisation d'une série de gravures sur ce thème en 2001 puis est revenu sur les lieux, après le déménagement des imprimés en direction du site de Tolbiac, à l'occasion de la commande passée sur les magasins Labrouste. L'ouvrage retracera ce cheminement en présentant non seulement les gravures, mais également les croquis de l'artiste pris sur le vif et consignés dans son carnet d'esquisses, les états de ses gravures, et des dessins sur ce thème.  Pour présenter l'ouvre de l'artiste, il a été fait appel à l'écrivain Olivier Rolin. Anne-Marie Garcia, conservateur à la bibliothèque de l'Ecole des Beaux-Arts présente la vie de l'artiste à travers une sélection de 20 gravures. Enfin, l'artiste parle de sa fascination pour le monde des bibliothèques dans un entretien avec Céline Chicha-Castex, conservateur au département des estampes et de la photographie de la BNF et commissaire de l'exposition.  

10/2012

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Histoire internationale

La gloire des nations ou la fin de l'Empire soviétique. Edition revue et augmentée

1917-1990 : dernier empire, superpuissance militaire, l'Union soviétique est le lieu des deux grandes révolutions de ce siècle. En 1917, le coup d'Etat de Lénine a supprimé les chances d'une révolution démocratique et reconstitué l'Empire russe que le conflit mondial de 1914 avait fait exploser. En 1990, l'Empire soviétique et, avec lui, l'ensemble du système soviétique fondé par Lénine ont cessé d'exister. Depuis 1985, par les soulèvements et les affrontements sanglants du Caucase et de l'Asie centrale, par l'indépendance démocratique proclamée des Etats baltes, les nations de l'U. R. S. S. ont rétabli leur droit d'exister et de décider de leur destin. Face à cette révolution venue d'en bas, des sociétés elles-mêmes, l'Etat soviétique, le Parti communiste, l'armée, le K. G. B. se sont révélés aveugles et impuissants. Les projets de Mikhaïl Gorbatchev visant à sauver l'U. R. S. S. par quelque nouveau traité d'Union ont-ils la moindre chance d'aboutir ? Comment vont s'organiser à présent les relations entre les Etats-nations qui composèrent l'U. R. S. S. _ Russie, Ukraine, pays baltes, Etats musulmans d'Asie centrale, Etats du Caucase _ et qui accèdent à la pleine souveraineté? Au temps de l' " Empire éclaté ", le pourrissement du système soviétique a nourri les volontés d'indépendance nationale. Aujourd'hui, les nations ont triomphé de sa domination et du communisme qui la justifiait. C'est le temps de la " gloire des Nations ". L'analyse du passage de l'un à l'autre permet d'esquisser des hypothèses pour l'avenir. Si, pour Gorbatchev, la révolution des nations est un coup de poignard porté à la perestroïka, elle scelle en fait le tombeau du communisme. Pour les nations qui retrouvent aujourd'hui leur liberté et leur dignité, c'est aussi la plus grande chance d'avancer réellement dans la voie de la démocratie. H. C. E.

12/1991

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Pléiades

Oeuvres complètes

Toutes les notions qui permettent de penser la littérature - auteur, lecteur, texte, genre, plagiat, parodie, humour, ironie - sont mises à la question par Lautréamont. Il nous requiert d'abord par une révolte majeure. Il nous intrigue non moins par les procédés auxquels il a recouru pour la dire : sa technique de combat. Et il nous aide à concevoir ce qu'est la fiction moderne. Mais combien de lecteurs a-t-il touché en son temps ? Une dizaine peut-être. Ouvrages non diffusés, mort précoce : les conditions d'un oubli définitif étaient réunies. Il y eut pourtant renaissance, grâce à des entremetteurs avisés, et à des rééditions, comme celle des Poésies dont André Breton alla recopier à la Bibliothèque nationale les seuls exemplaires alors connus. Au fil des ans, le nombre des lecteurs s'est accru. Et parmi eux des écrivains, accompagnateurs distants ou prosélytes inconditionnels, ont reconstruit Lautréamont en édifiant leur oeuvre propre. C'est pourquoi ce volume leur fait place : il propose une édition nouvelle de l'oeuvre - parue sous l'anonyme en 1868 (le Chant premier), sous pseudonyme en 1869 (Les Chants de Maldoror par "le comte de Lautréamont"), sous patronyme en 1870 (Poésies I et Poésies II d'Isidore Ducasse) ; puis, dans un dossier de Lectures, il donne la parole aux écrivains : les premiers médiateurs, les surréalistes ensuite, pour qui Lautréamont représente le phénomène littéraire absolu, et enfin tous ceux qui, de Césaire à Le Clézio, de Ponge à Sollers, virent en Ducasse une pierre de touche. D'autres consciences, dans l'avenir, approcheront ces textes. Le mauvais esprit des Chants ne peut que provoquer une riposte. Et le ton formulaire des Poésies en fait un vocabulaire pour le futur. Un tel "Grand Combat" n'a pas de raisons de cesser. L'oeuvre, pourtant, "s'échappe quand même" (Le Clézio). Sa violence, ses blasphèmes, ses perversions, son "cri d'ironie immense" couvrent à jamais Ducasse, irrégulier devenu régulateur, d'une enveloppe d'authentique mystère.

09/2009

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Musique, danse

Le Domaine musical. Pierre Boulez et vingt ans de création comtemporaine

Fondés en 1953 par Pierre Boulez et dirigés à partir de 1967 par Gilbert Amy, les concerts du Domaine musical ont constitué, durant leurs vingt années d'existence, un des événements marquants de l'histoire culturelle de notre pays. Cet organisme a été le centre de très vives polémiques et d'affrontements passionnés, parfois cocasses, entre tenants d'une tradition nationale liée au système tonal et partisans volontairement iconoclastes d'un mouvement international attaché à un renouvellement radical du langage musical. Soutenu presque exclusivement par le mécénat, le Domaine musical devint très vite le catalyseur des avant-gardes du moment, le lieu de rassemblement des créateurs les plus engagés dans la lutte contre les conformismes artistiques. Henri Michaux, René Char, Ionesco et les écrivains du Nouveau Roman y côtoyèrent Jacques Lacan, Max Ernst, Nicolas de Staël, Joan Miro et bien d'autres artistes et intellectuels au milieu d'un parterre d'industriels, d'hommes politiques, de femmes du monde que vint progressivement relayer un nouveau public plus jeune et moins argenté. Montrant "une direction affirmée", ces concerts révélèrent lés dons du jeune Pierre Boulez, à la fois compositeur et théoricien, organisateur et polémiste stratège, chef d'orchestre et pédagogue. Tout en révélant au public parisien les compositeurs phares du premier XX siècle (Stravinsky, Schünberg, Berg, Webem, Varèse...), le Domaine fit découvrir les nouvelles oeuvres de Messiaen et des jeunes compositeurs de la génération de Boulez (Berio, Stockhausen, Kagel, Pousseur, Boucourechliev...) puis de leurs propres élèves (Amy, Eloy...). A travers ces 460 oeuvres d'une centaine de compositeurs se dessine l'aventure de la création musicale contemporaine. L'histoire de ce foisonnement créatif est ici retracée pour la première fois dans toutes ses implications esthétiques, économiques et sociologiques. De nombreux témoignages et jugements de l'époque en restituent toute l'ambiance batailleuse, reflet d'une scène musicale agitée où se déroule une nouvelle version de l'éternelle querelle des anciens et des modernes.

09/1992

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Beaux arts

Gaston Lachaise, 1882-1935

Né à Paris le 19 mars 1882, fils d'un fabricant de meubles, Gaston Lachaise étudie la sculpture à l'École nationale supérieure des beaux-arts de 1898 à 1906. Il commence à exposer au Salon à partir de 1899. Vers 1902 ou 1903, Lachaise rencontre Isabel Dutaud Nagel, une Américaine de dix ans son aînée, mariée et mère d'un enfant. Il tombe passionnément amoureux d'elle, et lorsqu'elle retourne à Boston, Lachaise la suit un an plus tard et commence aussitôt à travailler pour le sculpteur Henry Hudson Kitson. Il expose à New York au fameux Armory Show de 1913 qui montre tout l'art moderne en provenance d'Europe, de Matisse et Picasso à Brancusi. Après le divorce d'Isabel, Gaston Lachaise l'épouse en 1917. Il ne cessera alors, et jusqu'à sa mort, de s'inspirer du corps de sa femme pour des sculptures, souvent monumentales, qui le mettront vite au tout premier plan des sculpteurs modernes. Ses œuvres seront rapidement dans les plus grands musées américains. L'obsession pour le corps de sa femme le conduit à des œuvres de plus en plus radicales qu'il ne montre pas au public, en particulier certaines sculptures du corps féminin qu'il réduit à deux seins gigantesques entourant un sexe, œuvre aussi dérangeante que L'Origine du monde de Courbet. La sculpture de Lachaise, qui a marqué de manière significative l'art du XXe siècle, est peu connue en France. C'est pourquoi le musée d'Art et d'Industrie - La Piscine de Roubaix organise, avec le soutien de la Fondation Lachaise, une grande rétrospective de son œuvre, avec près de quatre-vingts sculptures et de nombreux dessins. L'ouvrage publié à cette occasion comportera des essais de Jean Clair, Hilton Kramer, Louise Bourgeois - artiste célèbre et autre sculpteur américain d'origine française - et Paula R. Hornbostel, qui montre pour la première fois des photos prises par Lachaise de sa femme, et enfin " Quelques mots sur mes sculptures ", texte de 1928 par Gaston Lachaise.

06/2003

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Histoire de France

Résurrection. Naissance de la Vème République, un coup d'Etat démocratique

Comment prendre le pouvoir, dans une démocratie, quand on n'a aucune chance de gagner les élections, sans pour autant vouloir instaurer une dictature ? Problème a priori insoluble. Pourtant, dans les années 50, le général de Gaulle trouve la solution. A l'époque, gaullistes et extrême droite ne forment qu'une seule famille les nationaux. Leur but est le renversement de la IVe République. Pour y parvenir, ils choisissent d'aggraver et de pourrir les crises qu'affronte le pays. La plus explosive, la guerre d'Algérie, sera la bonne : les gaullistes poussent l'armée à basculer, ce qu'elle fera le 13 mai après que les activistes ont pris d'assaut le Gouvernement général d'Alger. En collaboration avec l'état major gaulliste, les militaires organisent la sécession de la Corse, puis montent un projet de débarquement sur Paris. C'est l'opération Résurrection. Devant la menace de guerre civile, l'Assemblée nationale cède. Elle donne les pleins pouvoirs à de Gaulle, puis vote sa propre dissolution pour que s'élabore la constitution de la Ve République. Cet événement majeur de l'Histoire de France est quasiment absent des livres d'Histoire. On ne le commémore jamais. C'est l'autre grand tabou de la France contemporaine, après celui de Vichy. Quarante ans après, l'évidence s'impose malgré tout : la naissance de l'actuelle République n'a été possible que grâce à un coup d'état d'un type nouveau, perpétré avec le concours de l'extrême droite et des forces de sécurité du pays. En racontant la genèse et le déroulement de ce coup d'état, Christophe Nick met en évidence une technique simple et efficace de prise de pouvoir dans une démocratie moderne. Technique qui, aujourd'hui, compte des émules aux quatre coins du globe. Cette enquête s'accompagne d'un petit "manuel du coup d'état démocratique" en onze leçons, intercalées entre chaque chapitre, qui pourrait passer pour un jeu amusant s'il ne démontrait pas l'extrême fragilité des démocraties.

10/1998

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Droit

Parlez, écrivez, agissez. Articles et discours 1950-1999

" Parlez, écrivez, agissez " sont les derniers mots de La Société de confiance, un de ces ouvrages dans lesquels Alain Peyrefitte ne se contente pas d'exposer une réflexion personnelle, mais où il s'efforce de la faire partager au plus grand nombre. Cette triple injonction, il se l'adressait à lui-même. Pour y répondre, les livres ne suffisaient pas. Un bref article dans un quotidien, une étude dans une revue, un discours, une intervention dans un colloque : autant de façons d'aller à la rencontre d'un public nouveau, de relever le défi de s'adresser à des lecteurs ou à des auditeurs pas forcément acquis d'avance. Autant d'exercices pour s'obliger à centrer sur l'essentiel, à chercher formules, images et exemples les plus efficaces, à éprouver son style et l'adapter aux circonstances. Les engagements d'Alain Peyrefitte ont multiplié les occasions d'écrire dans la presse ou de parler du haut d'une tribune. Ses responsabilités ministérielles successives l'ont amené, aux moments-clé de l'Histoire de France, à proposer et exposer analyses et réformes, de la justice à l'Education nationale. Enfin ont cheminé côte à côte au Figaro, à partir de 1983 et pendant les seize dernières années de sa vie, l'homme politique, l'écrivain et le journaliste, au plus près des événements. Auprès des grandes œuvres qui font d'Alain Peyrefitte un des acteurs principaux de la scène intellectuelle française du XXe siècle, ce recueil, parce qu'il réunit des textes que la dispersion condamnait à l'oubli, a toute sa place. On y retrouve la grande curiosité et la diversité des combats d'Alain Peyrefitte, en même temps que l'unité et les axes fondateurs de sa pensée. Ce recueil illustre une dimension capitale de sa personnalité et de son influence : celle d'un homme d'Etat, penseur et écrivain.

09/2002

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Beaux arts

Des saintes reliques à l'art moderne. Venise-Chicago (XIIIe-XXe siècle)

Modalité du sacrifice que les vivants offrent d'abord à l'au-delà puis, de plus en plus, aux générations futures, la collection est étudiée ici en tant que fait historique, au cours d'un millénaire qui la voit changer deux fois de forme : au départ trésor de temple ou de palais, elle devient, à partir du XIVe siècle, collection particulière et, à la fin du XVe siècle, musée. Changement de forme, changement de contenu en substituant aux saintes reliques et aux merveilles - autres reliques à leur manière - les objets de curiosité et les objets naturels, les antiquités classiques, tant romaines que grecques, et les productions artistiques qui les prennent pour modèles, en attendant l'arrivée des antiquités ethniques et des œuvres d'art moderne. Avec, formant l'arrière-plan, le changement de l'orientation temporelle des croyances collectives que traduit l'expansion de l'idéologie au détriment de la religion. Rupture avec la tradition et basculement vers l'avenir ; avancée de la sécularisation des mentalités ; entrée, timide d'abord, puis de plus en plus envahissante de la perspective nationale dans l'étude et l'appropriation du passé ; démocratisation de la culture et importance sans précédent des femmes : l'anthropologie historique des objets qu'apporte ce livre révèle ces tendances à l'œuvre dans l'évolution des attitudes à l'égard du sacré, de la nature, de l'histoire et de l'art. Cette réunion d'essais savants, qui fait suite à Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise, XVIe-XVIIIe siècle, retiendra aussi bien l'amateur du grand art, l'arpenteur de musées, l'impénitent visiteur que le chercheur patenté. Krzysztof Pomian s'y arrête longuement à la Venise du Moyen Âge et de la première modernité pour arriver, au terme de son parcours, aux États-Unis de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, en passant par l'Italie et par la France.

09/2003

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Histoire de France

Les Elites de la République (1880-1900)

Les élites de la République sont encore en grande partie inconnues. Pourtant quelques-unes de leurs principales figures ornent, statues muettes, les places publiques, leurs noms baptisent les grandes artères des villes, leurs bustes ou leurs portraits trônent tristement dans les salles solennelles ou les couloirs des institutions. Elles ne sont plus que les objets apprêtés de rituels commémoratifs académiques, victimes du tri d'une mémoire - nationale ou de corps - qui isole les grands hommes de leurs milieux d'origine et les immobilise dans une perspective tronquée qui interdit de les connaître et de les comprendre. Pour rompre ce cercle magique de la piété que les élites se vouent à elles-mêmes, il fallait transformer ces listes d'inconnus ou ces héros éponymes en groupes vivants et agissants, puisque, après tout, ces quelques milliers de personnes - hommes d'affaires, hauts fonctionnaires, universitaires - détenaient l'essentiel des leviers de commande de la société française ou élaboraient les tendances dominantes de la culture de l'époque. 1800 : après que Gambetta eût annoncé l'arrivée des " nouvelles couches ", la conquête définitive du pouvoir par les républicains signifie dans l'esprit des contemporains une rupture d'avec les élites traditionnelles et le monde des notables. 1900 : vingt ans ont suffi aux élites républicaines pour qu'elles atteignent le sommet de l'Etat, bénéficient pour leur recrutement des effets des réformes et des épurations et assoient enfin leur renouvellement grâce à des stratégies individuelles et collectives de carrière, d'alliances matrimoniales, de choix d'éducation et de profession pour les générations de la relève. Des niveaux de fortune à l'étude des styles de vie, des rivalités entre les élites aux subtiles différenciations internes à chacune d'elles, du conseiller d'Etat au professeur d'Université, du diplomate à l'homme d'affaires, cette grande étude pionnière et panoramique nous restitue enfin les milieux dominants qui firent la France républicaine. Elle permet, en cela, de mieux saisir les mécanismes d'évolution de notre société.

09/1987

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Histoire internationale

L'exil de Sa Majesté le roi Mohammed V à Madagascar (1954-1955)

Cet ouvrage présente une partie de l'histoire du Maroc encore peu connue : la période de l'exil de sa Majesté Mohammed V de 1953 à 1955. Ce temps de l'exil apparais dans l'historiographie du Maroc comme la période transitoire entre le protectorat et l'indépendance. Participant courageusement à la libération du Maroc, le 20 mai 1953, le Sultan Sidi Mohammed Ben Yoússef et sa famille sont contraints de partir en exil, d'abord en Corse, puis plus longuement à Madagascar, la grande ile de l'océan Indien. Les détails de l'exil, sur le plan personnel et sur le plan politique sont particulièrement mis en avant dans cet ouvrage : la vie quotidienne du Sultan et de sa famille, la naissance de la princesse Lana Amina, les fructueux échanges avec la communauté indo-musulmane de Madagascar, les prêches que le Sultan fait en arabe pour la prière du vendredi, les visites qu'il reçut dl Maroc, les liens avec les autorités françaises pour mettre fin à l'exil et préparer l'indépendance. Au-delà des souffrances de cet exil forcé, le Sultan montre de grandes qualités morales et garde confiance en l'avenir. L'expression de sa foi se renforce par ses prières. Contrairement au souhait de la France, l'exil renforce l'image du Sultan : il devient le symbole de la libération nationale auprès de tous les marocains. Avec le soutien de la résistance, c'est suite à l'exil que le Sultan accède au trône le 19 novembre 1955 en devenant le roi Mohammed V, souverain du Royaume du Maroc, libre et indépendant. Les récits de vie comme les photos inédites qui illustrent cet ouvrage historique, ne manquent pas de nous livrer la grandeur d'âme du roi Mohammed V et de nous faire découvrir les arcanes de l'indépendance du royaume, directement en lien avec la période de l'exil.

11/2018

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Développement durable-Ecologie

Parfum de savane, odeur de sang. La conservation de la nature africaine en péril

1946 - 2018 : 72 ans passés en Afrique. La vie de l'auteur, entièrement consacrée à l'Afrique, est riche en expériences exceptionnelles. Au Calte de sa carrière, il estime nécessaire de livrer ses impressions et son vécu avant le u grand départs vers les savanes de l'au-delà. Arrivé en 1946 avec ses parents au Congo Belge, il grandit à Elisabethville où il fréquente l'Athénée Royal et plus tard l'Université. Amoureux de la nature et de la faune sauvage, il sillonne la savane katangaise, ce qui lui permet de s'initier aux secrets du comportement animal et d'apprendre le Swahili. Il se spécialise en Zoologie et Ecologie Tropicales et participe à de nombreuses missions scientifiques dans I. aires protégées africaines. En 1971, les gouvernements congolais et belge k chargent de diriger k déménagement de l'Université Nationale à Kisangani et à Yangambi. Il devient expert en Conservation des Ressources Naturelles et aménagement des aires protégées. Sa renommée dépasse les frontière du Congo et s'étend à d'autres pays. De 1981 à 1993, il se rend au Bénin, de 1993 à 2000 en Belgique à l'Université de Liège où il collabore à la création d'un Institut Vétérinaire Tropical. Consultant international fort sollicité, il effectue alors de nombreuses missions d'évaluation, de formation, d'aménagement et de création d'Agences des Parcs Nationaux. Ce livre retrace, en toute simplicité et avec beaucoup de franchise teintée d'humour et parfois de drame, les nombreuses péripéties et aventures qui ont émaillé sa vie mouvementée. Il s'agit d'un document unique que les amoureux de l'Afrique liront certainement avec beaucoup d'intérêt. Idéaliste passionné et humaniste convaincu, le Dr. J-C. Heymans a un sens profond du travail bien fait, de la solidarité entre les peuples et du respect de la biodiversité. C'est à ce titre qu'il peut être considéré comme l'un des pionniers de la Conservation de la Nature africaine.

09/2018

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Critique littéraire

La Bible imprimée dans l'Europe moderne

Les Bibles imprimées sont non seulement les témoins des mentalités religieuses des éditeurs et des imprimeurs de l'époque, mais aussi des objets physiques. Ce recueil de communications rédigées par des spécialistes de domaines très divers reflète ces deux aspects de la recherche actuelle. Certaines de ces études permettent ainsi de déchiffrer, à travers la composition typographique des bibles hébraïques ou polyglottes de Venise, d'Alcalá, de Paris et d'Anvers, les principes de critique que suivaient leurs rédacteurs. D'autres recherches s'attachent à restituer la vie des ateliers d'imprimerie au XVIe siècle et les enjeux économiques auxquels ils étaient soumis. D'autres encore étudient le rôle qu'a pu jouer la Bible dans l'éducation de la jeunesse en Europe et dans la formation de la mentalité puritaine de la Nouvelle-Angleterre. Une communication évoque les perquisitions menées dans les couvents d'Italie afin d'y traquer les bibles en langue vernaculaire, une autre la promulgation des premières lois de censure de la librairie en France. Quant à la diffusion de la Bible de la Réforme, elle est ici analysée dans ses diverses recensions théologiques et ses multiples variations suivant les pays — en Allemagne, à Genève et en Angleterre, Etats largement acquis à la Réforme, mais aussi en Italie, en Espagne, en Hongrie et en Pologne, pays restés ou redevenus catholiques —, à partir des versions imprimées de plus en plus savantes que rédigeaient des théologiens réformés et auxquelles des traducteurs catholiques puisaient sans vergogne. En illustrant le texte de la Bible, les graveurs cherchaient soit à en éclairer le sens, soit à l'embellir de scènes édifiantes, voire, parfois, d'une Bethsabée voluptueuse. En Allemagne et en Finlande, la fonte typographique choisie pour les bibles devint un symbole qui aida à la création de la conscience nationale. Ainsi, la Bible parlait à un public plus vaste que celui des érudits.

12/1999

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Droit

Libres associations. Ambitions et limites du modèle associatif

S'il est convenu d'analyser la loi de 1901 à la lumière des luttes de pouvoir entre l'Eglise et l'Etat, il n'en reste pas moins qu'elle est devenue l'un des grands textes fondateurs de nos libertés publiques. Elle structure aujourd'hui une part importante de notre vie sociale en donnant corps à l'ensemble du secteur associatif dans ses multiples composantes. L'association constitue, en effet, l'une des formes d'organisation les plus répandues en France et recouvre des activités très diverses : culturelles, sportives mais aussi humanitaires, caritatives, sanitaires, éducatives... Partant de cette lecture historique, Bruno Rebelle et Fabienne Swiatly mettent à jour les valeurs originelles du monde associatif et de son évolution. Près d'un siècle après l'adoption de la loi de 1901, ils confrontent ces idéaux avec la réalité du fonctionnement des associations. S'il n'est pas question, pour eux, de réformer une des lois les plus libérales de notre Constitution, il leur semble urgent de moderniser cette forme d'organisation, à mi-chemin entre Etat et marché, entre les individus isolés et l'autorité, qu'elle soit locale, nationale ou internationale. Profondément attachés au mouvement associatif et aux ambitions qu'il porte, les auteurs explicitent la mécanique associative dont ils ont appris à connaître les limites et le caractère complexe. Pour mieux confronter les pratiques et recenser des pistes d'innovation, ils ont interrogé de nombreux acteurs associatifs. Ils proposent de poser un regard nouveau sur le fonctionnement interne des associations en s'appuyant sur la notion de "gouvernance" qui consiste à mieux prendre en compte les multiples pôles d'influence, internes et externes, qui pèsent sur la mécanique associative. Au-delà du concept de "société civile" inauguré par la philosophie politique, cette approche nouvelle permettrait aux associations de retrouver les ambitions de la loi de 1901, de contribuer, de manière originale, à l'évolution de nos démocraties malmenées par une mondialisation galopante et d'offrir, dans un même temps, des repères indispensables aux citoyens d'aujourd'hui.

01/1999

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Religion

LES CATHOLIQUES FRANCAIS ET L'HERITAGE DE 1789. D'un centenaire à l'autre 1889-1989

De 1889 à nos jours, un véritable "retournement" s'est opéré dans le jugement des catholiques français sur la Révolution et sur son héritage. Lors ud premier centenaire, les évêques dénoncent "les odieux principes de 1789" et les catholiques sociaux ne sont pas plus favorables à la célébration républicaine de la Révolution française. Aujourd'hui, après Pacem in terris et le concile de Vatican II, les catholiques français ont reconnu le sens chrétien des droits de l'homme et ils s'accordent, dans leur grande majorité, à l'esprit d'une société pluraliste et aux institutions d'un Etat républicain, laïc, et respectueux de la diversité et de la liberté des familles spirituelles. Discerner les étapes historiques et les justifications théologiques de cette transformation considérable, tel est l'objectif que s'est fixé le colloque organisé par le Département de la Recherche de l'Institut catholique de Paris, les 9-10-11 mars 1989. En conjuguant fidélité à l'Eglise, volonté d'insertion dans la communauté nationale et respect scrupuleux des exigences de rigueur et d'honnêteté intellectuelle qui sont le condition de toute démarche scientifique, ce colloque contribue à la recherche universitaire provoquée par le Bicentenaire. Et il lui apporte une contribution originale. Partir de 1889, c'était s'obliger à baliser un siècle d'histoire du catholicisme français, marqué par la crise moderniste, la Séparation des Eglises et de l'Etat, l'Union sacrée de la guerre de 14-18, l'essor intellectuel des années trente, et, tout à fait décisives, les options de la seconde guerre mondiale qui amorcent les initiatives pastorales et les engagements politiques ultérieurs. C'était s'obliger à mobiliser la compétence des historiens, mais aussi celle des juristes, des philosophes, des théologiens, pour comprendre la profondeur d'" une réconciliation qui s'enracine en fin de compte dans une vision renouvelée de l'homme, de la société et de l'Eglise.

10/1989