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Madame Courage

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Sociologie

La morale de l'honneur dans les sociétés wolof et halpulaar traditionnelles. Une approche des valeurs et de la personnalité culturelles sénégalaises Tome 1

Cet ouvrage a été écrit, en vue d'une thèse à la Sorbonne à Paris, entre 1963 et 1964, dans un contexte historique et intellectuel particulier pour l'affirmation de l'existence, de la spécificité et de l'originalité des cultures africaines, autant de choses que niait alors le colonialisme. L'auteur a, dans un premier chapitre, localisé géographiquement les Ouolof et les Toucouleur et donné quelques aperçus sur leur histoire et leurs origines, avant de les replacer dans le contexte historique et de civilisation dont leurs sociétés faisaient partie. Cela a permis de saisir l'honneur comme un fait de civilisation. Dans la première partie intitulée : "Les cadres historiques et sociaux de l'honneur", l'auteur présente, dans un premier chapitre, les Ouolof et les Toucouleur, puis montre en quoi ils participent de la civilisation de l'Ouest africain. Dans un second chapitre, il traite des cadres sociaux qui donnent sa signification à l'honneur, c'est-à-dire le système et la structure des relations sociales. Dans la deuxième partie consacrée aux "Eléments de l'honneur", il analyse, dans le troisième chapitre, des termes désignant l'honneur dans les langues des sociétés concernées. Dans un quatrième chapitre, il montre en quoi l'appartenance familiale constitue un facteur d'honorabilité et de construction de l'identité honorable de l'homme d'honneur. Cet homme d'honneur dont il analyse les motivations et qui apparaît comme un homme déterminé à accomplir, en toutes circonstances, les obligations morales qui lui sont faites par sa société. Dans les chapitres suivants, sont analysés les attitudes, les conduites et les comportements que l'homme d'honneur doit avoir pour être en conformité avec ces obligations. C'est ainsi que dans le cinquième chapitre il traite de la première obligation de l'homme d'honneur : le sens de la dignité personnelle. Ensuite, ce sont les obligations de courage (chapitre VI), d'honnêteté (chapitre VII), d'indépendance, de liberté, de discrétion et de tranquillité (chapitre VIII), de modestie (chapitre IX), de loyauté dans leurs différents aspects (chapitre X). Egalement, dans les derniers chapitres, les obligations de sociabilité (chapitre XI), de civilité (chapitre XII), la dignité (chapitre XIII), la sagesse (chapitre XIV).

01/2016

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Religion

Les Evêques d'Afrique et le concile Vatican II. Participation, contribution et application du Synode des Evêques de 1994

Le concile Vatican II constitue sans conteste un des moments fondamentaux et aussi une ligne de partage des eaux dans l'histoire ecclésiastique de ce XXe siècle. Cette étude se propose, en effet, d'examiner l'apport ou la présence de la toute jeune Eglise catholique en Afrique qui a participé pour la toute première fois de son histoire à un concile oecuménique. Jusqu'alors, beaucoup se posent continuellement des questions sur cette présence africaine : qu'est-ce que la pauvre jeune Eglise catholique d'Afrique a concrètement apporté au processus du renouveau pastoral de l'Eglise universelle voulu par Jean XXIII ? Qu'est-ce que le grand concile Vatican II a pu apporter à l'Afrique courbée ? Quel rapport y a-t-il entre Vatican II (l'Ascension de l'Afrique) et le Premier Synode africain de 1994 (ou la Pentecôte africaine) ?Y a-t-il rupture et continuité entre ces deux grands événements ecclésiaux qui ont profondément marqué l'histoire de cette jeune Église catholique en Afrique en cette fin de XXe siècle ? L'ouvrage veut démontrer avec des preuves à l'appui le rôle non négligeable qu'a effectivement joué cette Afrique néophyte dans l'aggiornamento de l'Eglise universelle. Et c'est enfin une première étude ou tentative d'entreprise sur la participation de toute l'Afrique au concile Vatican II ; menée surtout par un Africain, ce livre constituera sans doute un outil précieux dans la connaissance de la longue marche et de la vie ecclésiale passée et future de cette Afrique courbée, objet de pessimisme, et qui par ces préjugés, reste toujours gisante sur le grand boulevard de l'impitoyable mondialisation. Comme le paralytique porté avec son grabat à Jésus par quatre personnes, Vatican II a donc introduit notre Mère l'Afrique au sein de la catholicité. Disons en bref que le concile Vatican II et le Premier Synode africain de 1994 ont tous deux apporté cette Afrique sous perfusion au Christ Jésus. " Afrique, dit Jésus, courage, prends ton grabat et marche. Tu ne mourras pas, ta foi t'a sauvée. Tu vivras ! "

12/2010

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Littérature française

Théâtre N° 1 : Flamineo. Sisyphe et la mort. Les Sonderlin

Flamineo raconte une histoire "pleine de bruit et de fureur" empruntée à la Renaissance italienne, et que Stendhal, dans ses Chroniques italiennes, n'a pas manqué de recueillir. Pourtant, ce n'est pas de Stendhal que Flamineo s'inspire mais du White Devil de John Webster et du style puissant et coloré du théâtre élisabéthain : Flamineo s'entremet entre le Duc Brachiano et sa soeur, Vittoria. Il pousse le Duc à se débarrasser de sa femme et du mari de Vittoria. Il exécute ces meurtres de sa propre main. Puis au cours d'une querelle futile, il tue son frère, le beau Marcello. Le "monstre", comme tous l'appellent, marche ainsi de meurtre en meurtre. Pourtant, au milieu des personnages égoïstes et veules qui l'entourent, son désintéressement et son courage lui donnent peu à peu sa véritable taille. Finalement, dans une scène au cours de laquelle les sentiments qu'il se cachait à lui-même se dévoilent, il tranche le lien qui l'attachaient à sa soeur, et s'offre, désarmé, au couteau des assassins. On s'est beaucoup intéressé au martyre de l'ombre de Sisyphe, mais très peu à Sisyphe vivant. Pourtant, si l'on en croit Robert Merle, l'aubergiste Sisyphe, si honteusement calomnié depuis par les Dieux et les Poètes, fut, de son vivant, un ami des hommes, et si sa tentative pour enchaîner la Mort avait réussi, il eût, certes, rendu au genre humain un service éclatant. Sisyphe et la Mort raconte sobrement comment ce furent les hommes eux-mêmes qui, par un paradoxe insoutenable, firent échec à l'audacieuse entreprise qui les libérait de la mort. Les Sonderling sont une famille de charmants toqués qui sont persuadés descendre des Rois mages, et avoir du génie de père et fils. Un bon jeune homme se trouve être le témoin et la victime ahurie de leurs charmantes absurdités, jusqu'au moment où il est admis, par amitié, dans leur alliance. Sans apprêt et sans âpreté, c'est une "pièce rose" et qui réussit, de bout en bout, à rester telle.

07/1986

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Histoire de France

Les pendules à l'heure

L'ami, le confident de Céline, remet les pendules à l'heure pour nous raconter ce que fut la réalité de la vie sous l'Occupation, les trahisons, les bassesses, l'héroïsme, le courage ou les mensonges qui nous firent tant de mal. Pierre Monnier nous décrit aussi avec brio les événements qui ont précédé le 10 mai 1940 : la trahison anglaise, le jeu des communistes, la lâcheté des dirigeants français... Tout cela, non seulement il l'a vécu, mais il le raconte avec sa verve accrocheuse et il dévoile les rôles tenus par certains, leur double jeu, leurs compromissions. Après un tel livre, les prébendiers de la Résistance ne sortiront pas indemnes de soixante-dix années de mensonges et de falsifications de l'Histoire. Les pendules à l'heure : un livre à découvrir d'urgence pour faire taire les assassins de la mémoire. Lire Pierre Monnier, c'est aussi entrer dans l'intimité d'un témoin de l'histoire qui fut l'ami ou le confident des grands noms du XXe siècle : Louis-Ferdinand Céline bien sûr, qu'il fut le premier à oser rééditer après-guerre, mais aussi Robert Brasillach, Thierry Maulnier, Kleber Haedens, Charles Maurras, Léon Daudet et bien d'autres. Grâce à Pierre Monnier, un grand nombre de mensonges volent en éclats, des évidences s'imposent, et l'adversaire principal surgit au grand jour, comme le cloporte que l'on découvre en soulevant une pierre. Il rapporte ce qu'il a observé avec une claire objectivité, sans concessions et dans la langue la plus directe. Il porte sur les hommes et les faits le regard le plus pénétrant, le plus révélateur et donne ainsi une vision authentique de ces années de fer, de feu et de sang qu'il libère de tous les mensonges dont elle est grevée par ceux qui s'acharnent à mettre le peuple de France en "condition". Ce livre de l'honnêteté historique est, par voie de conséquence, le plus irritant pour les groupes de pression qui prétendent réduire notre mémoire à une perception limitative, réductrice et manichéenne. Les Pendules à l'heure, c'est l'arme au service de chaque Français pour une intrépide libération de la mémoire et du jugement...

10/2017

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Sociologie

La morale de l'honneur dans les sociétés wolof et halpulaar traditionnelles. Une approche des valeurs et de la personnalité culturelles sénégalaises Tome 2

Cet ouvrage a été écrit, en vue d'une thèse à la Sorbonne à Paris, entre 1963 et 1964, dans un contexte historique et intellectuel particulier pour l'affirmation de l'existence, de la spécificité et de l'originalité des cultures africaines, autant de choses que niait alors le colonialisme. L'auteur a, dans un premier chapitre, localisé géographiquement les Ouolof et les Toucouleur et donné quelques aperçus sur leur histoire et leurs origines, avant de les replacés dans le contexte historique et de civilisation dont leurs sociétés faisaient partie. Cela a permis de saisir l'honneur comme un fait de civilisation. Dans la première partie intitulée : "Les cadres historiques et sociaux de l'honneur", l'auteur présente, dans un premier chapitre, les Ouolof et les Toucouleur, puis montre en quoi ils participent de la civilisation de l'Ouest africain. Dans un second chapitre, il traite des cadres sociaux qui donnent sa signification à l'honneur, c'est-à-dire le système et la structure des relations sociales. Dans la deuxième partie consacrée aux "Eléments de l'honneur", il analyse, dans le troisième chapitre, des termes désignant l'honneur dans les langues des sociétés concernées. Dans un quatrième chapitre, il montre en quoi l'appartenance familiale constitue un facteur d'honorabilité et de construction de l'identité honorable de l'homme d'honneur. Cet homme d'honneur dont il analyse les motivations et qui apparait comme un homme déterminé à accomplir, en toutes circonstances, les obligations morales qui lui sont faites par sa société. Dans les chapitres suivants, sont analysés les attitudes, les conduites et les comportements que l'homme d'honneur doit avoir pour être en conformité avec ces obligations. C'est ainsi que dans le cinquième chapitre il traite de la première obligation de l'homme d'honneur : le sens de la dignité personnelle. Ensuite, ce sont les obligations de courage (chapitre VI), d'honnêteté (chapitre VII), d'indépendance, de liberté, de discrétion et de tranquillité (chapitre VIII), de modestie (chapitre IX), de loyauté dans leurs différents aspects (chapitre X). Egalement, dans les derniers chapitres, les obligations de sociabilité (chapitre XI), de civilité (chapitre XII), la dignité (chapitre XIII), la sagesse (chapitre XIV).

01/2016

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Religion

Un cri pour la vie. Il faut protéger l'embryon humain !

Saviez-vous que Ludwig Van Beethoven et Jean-Paul II devaient être avortés ? Ces fait vécus racontés par François Granger dans ce "Cri pour la vie" nous rappellent combien chaque enfant est une bénédiction pour le monde. Or, des experts ont pu calculer qu'en France, depuis la loi de 1975 sur l'avortement, sept millions d'enfants ne sont pas venus au monde. Depuis 1975 un milliard et demi d'avortements ont été pratiqués dans le monde. L'auteur démontre dans ce livre que la crise de notre pays et la crise mondiale prennent leurs sources dans cette crise de la vie. "L'avortement est le plus grand destructeur de la paix dans le monde" dit mère Teresa. Jean-Paul II le compare aux "abominables génocides nazis et communistes du XXe siècle" et aujourd'hui, ces lois nous menacent tous, car "par un glissement, on parvient au stade où ce n'est rien de tuer un foetus, et puis on trouvera que ce n'est rien de tuer un nouveau-né. Et puis, on trouvera que ce n'est rien de tuer un vieillard. Et l'on finira par une sorte de conception Hitlérienne" comme l'avait prédit Jean Rostand dès 1972. La démocratie se mue en Etat totalitaire, obligeant les citoyens à financer l'application d'une loi de mort, les femmes y deviennent toujours plus esclaves des pulsions des hommes, les animaux sont mieux protégés par le législateur que les embryons. L'échec de ces lois est mis en évidence ici de manière flagrante. Il faut donc les détruire car "une loi injuste n'est pas une loi" (Jean-Marie Le Mené, 2004). L'auteur nous aide à cultiver une conviction simple : le goût sacré de la défense de la vie, à travers l'exemples d'hommes d'Etat qui ont su s'opposer avec courage à ces lois comme le Roi Baudouin en 1990. Ce livre-choc nous réveille dans la vérité. Ce "Cri pour la vie" s'adresse à la conscience de tous, à commencer par les parlementaires, députés et sénateurs, puis aux scientifiques, chercheurs, médecins, journalistes, croyants ou non-croyants.

10/2013

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Ethnologie

La révolution sous le voile. Femmes islamiques d'Iran

La Révolution iranienne de 1978-1979 et le régime islamique qui en est issu n'ont pas fini de nous interpeller. Mais parmi les questions que nous nous posons légitimement à leur sujet, une seule, à vrai dire, a passionné et passionne encore l'opinion occidentale : c'est la question des femmes. Sujet populaire et toujours d'actualité, mais également chargé d'ambiguïté, d'émotion, de douleur, voire de danger ! Fariba Adelkhah a eu le courage de s'y attaquer et d'aller enquêter sur place, en anthropologue, en s'efforçant de résister à la simplicité trompeuse des thèses partisanes et des oppositions manichéennes. Aussi, le travail qu'elle nous livre aujourd'hui tranche-t-il singulièrement, par son sérieux et son originalité, sur la littérature superficielle et de parti pris qui semblait régner jusqu'à présent dans ce domaine. Le résultat est une riche moisson d'observations et d'analyses sur l'idéologie et les pratiques des cercles féminins musulmans de la capitale iranienne. Fariba Adelkhah démontre notamment bien la double contradiction qui caractérise l'évolution du statut de la femme en Iran, double contradiction dont la question du voile fournit une sorte de condensé (d'où son incompréhension en Occident) : durant le règne des deux derniers Shah le dévoilement forcé des Iraniennes a contribué à accentuer leur enfermement dans le cadre familial ; à l'inverse, sous la République islamique, c'est par le truchement de leur revoilement, même contraint, qu'elles ont pu accéder à un rôle croissant dans la vie de la Cité. De même, Fariba Adelkhah nous fait découvrir que les femmes qu'elle étudie ont vécu et perçu la Révolution, non seulement comme un mouvement de contestation de l'ordre impérial, mais aussi et surtout comme un outil d'élaboration d'un autre ordre social et, notamment, d'une nouvelle identité féminine. Pour avoir su résister aux sirènes de la facilité, Fariba Adelkhah sera, n'en doutons pas, violemment contestée, tant par les uns, qui l'accuseront de tiédeur suspecte, que par les autres, qui lui reprocheront des sympathies coupables. Mais qu'elle ne s'en émeuve pas, bien au contraire : ces attaques seront le plus bel hommage qui pourra être rendu à son livre !

11/1991

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Littérature française

Mes premiers godillots

Pour son deuxième roman, l'auteur nous transporte dans une autre époque, pas si éloignée que cela. Un roman de terroir qui raconte la vie au début du vingtième siècle du monde paysan poitevin, au travers du personnage central Alexandre. Celui-ci est né en 1902, au nord des Deux-Sèvres, dans une grande famille de dix enfants, de parents très pauvres comme il en existait de très nombreux en ces temps-là, il est le troisième de la fratrie. Le père, domestique journalier, trime chaque jour pour un salaire de misère. La mère tente tant bien que mal de faire bouillir la marmite. Quand les enfants sont en âge de travailler, vers six ou sept ans, ils vont dans les fermes alentour garder les animaux dans les champs. Ca faisait une bouche de moins à nourrir, disait le père. Puis la Première Guerre mondiale arrive avec ses drames, ses malheurs, la peur, la misère, les nombreux morts, les blessés, ces êtres fracassés de la vie. Après la guerre, les parents décident d'émigrer dans le sud de la Vienne pour, paraît-il, des jours meilleurs. Certes, la maison est plus grande, le travail est plus sûr et mieux rémunéré. Puis c'est le service militaire pour Alexandre qui part en Rhénanie. Le retour à la vie civile, un nouveau patron et le mariage avec la fille des maîtres. Alexandre décide de changer de vie, de métier, il rentre dans une grande administration. Le quotidien s'améliore quand la Seconde Guerre mondiale arrive. Elle se révèle différente de la première, cette fois l'ennemi est partout, aidé par la milice pétainiste, ce qui plonge le pays dans une atmosphère extrêmement tendue, inquiétante. Il faut être en permanence sur ses gardes, car à chaque instant la dénonciation peut arriver pour celui qui s'est engagé dans les forces vives afin de libérer le pays. Au travers de quelques faits historiques réels, ce récit met en lumière la vie presque "ordinaire" de notre personnage. Il démontre que le courage, l'envie et la volonté peuvent améliorer le quotidien. Ce roman est destiné à tout public, car il retrace l'histoire (petite) de nos racines.

07/2021

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Littérature étrangère

La saga de Mèmed le Mince

Mèmed est le premier cycle romanesque de Yachar Kemal, dont l’écriture l’a occupé pendant plus de trente ans. Le tome I a été publié en turc en 1955, le II en 1969, le III en 1984, le IV en 1987. Les lieux, les personnages et leur psychologie s’enracinent directement dans l’enfance de Kemal, né dans une tribu turkmène, dans une famille où l’on rencontrait aussi bien des bardes qui célèbrent les hauts faits des vivants et des morts et la splendeur de la nature que des bandits d’honneur qui avaient « pris le maquis », brigands qui serviront de modèles au personnage de Mèmed. La mère de Mèmed est une jeune veuve et l’enfant travaille dur dans les champs de coton, dont il revient le soir tout ensanglanté par les chardons qu’il doit arracher, pour assurer leur survie. L’agha local, un de ces paysans parvenus et sans scrupule qui ont les pleins pouvoirs sur les faibles, s’en prend à ces deux êtres sans défense. C’est là que la révolte de Mèmed prend racine et c’est ce qui fait de lui un bandit au grand coeur réfugié dans la montagne. Sa révolte ne fera que croître au cours de nombreux épisodes, dont le principal est l’amour passionné et partagé de Mèmed pour Hatché, la jeune fille qu’il enlèvera au mépris des plans de mariage décidés par l’agha. L’argent volé aux paysans, la corruption, les trafics en tout genre, l’arbitraire, l’avidité, voilà contre quoi Mèmed va lutter tout au long de cette épopée dont les rebondissements trouvent leurs sources dans la ruse et la cruauté des accapareurs de terres qui dépouillent une population sans défense, mais aussi sans courage. Le bandit d’honneur qu’est Mèmed sauve parfois la vie des faibles, plus souvent encore leur honneur et leurs droits en usant de ruse, de violence et de meurtre. Si le terreau de l’enfance est la première source de Mèmed, une grande culture littéraire a permis à Kemal d’en opérer la transformation en chef-d’oeuvre épique.

04/2011

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Droits de l'homme

La Laïcité ? Une passion française qui doit rester un humanisme !

Cette "Laïcité selon GABORIAU" est l'essai qui manquait en matière laïque. Fruit d'une carrière, de réflexions et d'expériences, de rencontres et de lectures, d'influences et de confluences, de réactions et de constructions, le présent essai dépasse très largement les fonctions de l'article érudit. Simone GABORIAU-MONTHIOUX y alterne en outre les tonalités dans ses écrits passant ainsi de l'auteure exposant des faits et des convictions à la témoin engagée. Son ouvrage n'est par ailleurs pas qu'un point de vue, enrichi et construit par des années de réflexion, il est un appel : une proposition faite aux lecteurs de réfléchir à ses côtés et de continuer à envisager et à proposer pour que la Laïcité soit un véritable "humanisme" . On ne refermera pas cet ouvrage dans le même état et avec les mêmes connaissances qu'en l'ayant ouvert. Par ces lignes, rappelle l'ancienne Présidente du Syndicat de la magistrature, la Laïcité - on l'oublie trop souvent - c'est "avant tout du Droit" ! A cet égard, le retour d'expérience(s) de la magistrate honoraire sur les liens ou plutôt la confrontation du service public de la Justice à la question laïque entre l'invocation des immeubles marqués par l'histoire et la symbolique religieuse mais encore la tenue et le port de symboles religieux à distinguer selon que leurs porteurs sont agents ou non dudit service public, est un témoignage rare et puissant. En outre, l'essai a le mérite - et le courage - de rappeler l'histoire d'une autre "passion française" aux antipodes de l'humanisme promu et recherché par l'auteure : celle de notre islamophobie. Partant, l'un des grands mérites de cet ouvrage est d'oser réaffirmer la force et l'importance du Droit en matière de questions laïques et ce, au détriment des seules valeurs qui bien trop souvent prennent le dessus (sans être toujours assumées). En explorant cette "passion française" pour la Laïcité, l'auteure entend défendre et assumer comme un nécessaire "humanisme" , elle nous livre une Laïcité vivante et éclairée : l'essai éclairant qui manquait.

07/2023

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Théâtre

Le théâtre, c'est (dans ta) classe !

Trois auteurs, d'horizons différents, se réunissent pour se remémorer un moment clé de leur adolescence ; ils invitent le théâtre et inventent leur théâtre dans des formes originales. Un recueil de trois textes, autour de la manifestation "Le théâtre c'est (dans ta) classe" organisée par le Théâtre Amstramgram. Le théâtre naît là où il n'est pas chez lui. Imaginons la salle de classe. On écarte tables et chaises pour former un gradin improvisé. Le comédien ou la comédienne apparaît, sans décor ni artifices lumineux ou sonore, dans un rapport direct entre aire de jeu et auditoire. Parole adressée, parole d'aujourd'hui pouvant évoquer des problématiques, des paysages, des obsessions adolescentes. C'est la proximité de l'interprète et la force de la parole qui fondent l'assemblée théâtrale. A travers ce concept, le théâtre sort de ses gonds, pénètre les établissements scolaires et fiction et conversation, art et parole partagée, entrent au cœur du dispositif. Avec T'as peur ou quoi ?, Arnaud Cathrine livre un texte sobre et intime, où surgissent et se mêlent la voix intérieure de Martin, les angoisses de sa mère, et une plongée en apnée dans les rapports adolescents... Une histoire dans laquelle les chansons, et le courage des amitiés naissantes, permettent d'affronter la plus grande des peurs : celle de la cour de récré. Les Hippocampes, le texte de Fabrice Melquiot, est une sorte d'antichambre à Tarzan Boy. La chambre adolescente est le lieu du souvenir, des amours contrariées, au rythme de musiques rock. John W, la pièce de Valérie Poirier, nous transporte dans l'univers du western. Chez les Rabilloud, une famille apparemment comme les autres, les westerns on a ça dans la peau, comme d'autres ont la piraterie dans le sang. Mais la distance entre la réalité du quotidien et le monde des cow-boys n'existe plus. John W fait partie de la famille, mais il se sent en décalage. Avec ce recueil, L'Arche propose un nouveau titre en partenariat avec le Théâtre Am Stram Gram de Genève. Ces trois pièces espèrent donner de l'air au présent, par la parole vivante, parole adressée, en saillie, parole d'aujourd'hui évoquant des problématiques, des obsessions, des paysages adolescents.

09/2014

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Sociologie

Marat. Savant et tribun

Le ro?le de Marat dans la Re?volution franc?aise reste un sujet de controverses parmi les historiens. Il est souvent de?peint comme fou, violent et de?magogue. Cette biographie, e?crite par un historien des sciences ame?ricain, critique cette interpre?tation, explorant notamment les e?pisodes de la fusillade du Champs de mars, des massacres de septembre, puis de son assassinat. Elle s'attarde en particulier sur deux facettes de la le?gende noire qui s'est finalement impose?e. D'abord, celle qui fait de Marat un charlatan. Rien de plus faux, au regard de la science de son temps. Diplo?me? de me?decine, Marat a exerce? cette profession avec un succe?s certain, avant de consacrer plusieurs ouvrages a? la physique expe?rimentale. Dans ces deux domaines, ses compe?tences e?taient reconnues par ses contemporains. Si son conflit avec l'Acade?mie des sciences – institution monarchique – sera instrumentalise? par ses de?tracteurs, Marat n'en demeure pas moins un authentique scientifique du XVIIIe sie?cle, au me?me titre qu'un Lavoisier ou un Condorcet. L'insistance sur le pre?tendu charlatanisme de Marat a bien entendu pour but d'e?tayer cet autre mythe, celui d'un sociopathe sanguinaire, du moins d'un franc-tireur isole?. Or, pour Clifford D. Conner, ce qui distingue Marat des autres grandes figures de la re?volution, comme Danton et Robespierre, c'est sa comple?te identification avec la lutte pour l'e?galite? des classes non posse?dantes. Souvent occulte?e, la contribution de Marat, en tant qu'agitateur, journaliste et meneur a e?te? de?cisive dans la transformation sociale accomplie par la Re?volution. La lecture contextualise?e de L'Ami du peuple de?voile la clairvoyance et le courage politique d'un homme qui n'he?sitait pas a? aller a? contre-courant, y compris de l'opinion populaire – tout le contraire d'un de?magogue et d'un opportuniste. Cet ouvrage, qui renouvelle depuis outre- Atlantique la litte?rature disponible en franc?ais sur Marat, est une introduction enthousiaste a? la figure la plus subversive de la Re?volution franc?aise.

09/2021

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Littérature française

Les jardins d'Alger. La terre des hommes

José Yvars est né en 1941 à Koléa au coeur du Sahel algérois. Mais c'est près d'Alger à Zéralda, la perle de la côte de Turquoise, qu'il passe son adolescence et sa jeunesse entre collines rayonnantes et mer Méditerranée. En 1961, à vingt ans il intègre les tirailleurs algériens à Relizane. Soldat de deuxième classe, il nous relate la beauté de cette Oranie qu'il découvre et nous décrit sa guerre au « ras des troupes » en participant à ce conflit sans nom dans l'Ouarsenis et les steppes d'Oranie. Il assiste alors, impuissant, à la décomposition de son pays, esseulé mais confiant au milieu de ses compagnons et frères d'armes arabo-berbères dont il admire le courage et la fidélité à la France. Il décrit leur destin tragique au cours de cette période dramatique avec la précision du témoin visuel et la gravité émotionnelle de l'enfant du pays pris dans la tourmente. Son texte autobiographique s'enrichit de souvenirs émouvants, de précisions historiques, de révélations inédites et de descriptions minutieuses de cette terre d'Algérie meurtrie mais démesurée dans sa lumière et sa magnificence, revisitée dans une profusion de détails paysagers et d'émotions nouvelles. Il consacre une grande partie de ses lignes à la beauté des paysages de son Algérie natale avant et après l'indépendance du pays. Il nous fait voyager sans répit mais avec allant d'un bout à l'autre du pays en guerre, puis en paix, jusqu'au déchirement de la séparation et du "Dernier printemps de l'Algérie Française" et la voie inexorable du "Chemin sans retour". Sur la fin de son récit riche d'amour et d'action, il nous livre enfin l'essentielle vérité sur le secret des jardins d'Alger. Sans haine et sans descriptions de violence, ce livre souvenir écrit et édité spécialement pour la commémoration en 2012 du cinquantenaire de la perte de l'Algérie française est un hymne à la beauté de l'Algérie que l'auteur décrit avec passion et qu'il glorifie de l'appellation de... Terre des hommes, en hommage aux femmes et aux hommes exceptionnels qui l'ont bâtie.

04/2012

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Religion

UNE PAROLE POUR LA VIE. Hommage à Xavier Thévenot

Le Père Xavier Thévenot, salésien de Don Bosco, compte au nombre des grandes figures de la théologie française d'aujourd'hui. Cela mérite d'autant plus d'être relevé que sa spécialisation dans l'ensemble de la théologie s'est affirmée dans le champ à la fois le plus incertain et le plus décisif : celui de la morale. On ne peut qu'être, à une trentaine d'années de distance, à la fois admiratif devant le chemin parcouru et reconnaissant envers celui qui l'a parcouru. Il y fallait à la fois discernement et courage, engagement et fidélité. Nombreux sont ceux qui ont eu l'occasion, sinon de toujours bénéficier de ses enseignements, du moins d'être éclairés par ses nombreuses et multiformes autres interventions. Il aurait pu poursuivre de nombreuses années encore une tâche d'enseignant et d'intervenant accomplie à la satisfaction de tous. La lourde épreuve de la maladie l'en a empêché depuis cinq ans maintenant. Pour lui manifester à la fois leur soutien dans l'épreuve traversée et leur gratitude pour l'œuvre accomplie, ses collègues de l'Institut catholique de Paris lui offrent ce volume de mélanges à l'occasion de son soixantième anniversaire. Une parole pour la vie est un ouvrage où les différentes disciplines théologiques concourent pour rendre hommage à l'une d'entre elles en la personne de l'un de ses représentants les plus significatifs. Que la morale soit indispensable de l'humanisation, que tel fût le projet de Dieu lorsqu'il fit alliance avec l'homme qu'il avait créé pour l'instituer son partenaire, que la Loi et le péché soient à comprendre dans cette perspective, Xavier Thévenot ne cessa jamais de le manifester et de le faire valoir. Les contributions ici réunies en un triptyque, dont les parties sont intitulées " Repères éthiques ", " Au risque de l'Evangile " et " Compter sur Dieu " s'efforcent, à chaque fois d'un point de vue différent, de le souligner. C'est pour mieux le faire apparaître que sont repris les titres de trois grands ouvrages de Xavier Thévenot. C'est dire aussi que l'approfondissement des problèmes et des thèmes qui l'ont le plus intéressé au cours de sa carrière est plus que jamais fructueux.

11/1998

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Surréalisme

Surréalismus N° 9, hiver-printemps 2023

Nous rentrons dans l’univers d’Alice (découvrir les deux entretiens et s’émerveiller devant le portfolio des illustrations de John Tenniel !) et en sortons retournés. Inventer. Se construire un monde, des mondes, est le souhait cher aux artistes véritables. Les fondateurs du Surréalisme, génération fracassée par la Grande Guerre, voulaient créer de nouveaux espaces, littéraires et plastiques, issus de la psyché humaine. Une première contradiction apparente émerge : faut-il libérer l’homme de sa folie, comprise comme passion du conflit avec l’autre, l’altérité ou, au contraire, l’encourager à libérer ses ressources enfantines, seules à même de dépasser l’égo, le moi adolescent ? Les deux mouvements, externe et interne, ne se complètent-t-ils pas ? Sous la surface, l’homme face à lui-même, seul. On ne peut comprendre l’esprit confraternel, de partage, du collectif, très présent dans ce numéro de Surréalismus, du mouvement surréaliste et des ses héritiers si on n’intègre pas l’humanité profonde de ses créateurs (lire l’entretien avec Jean-Jacques Lebel). Cette humanité portée depuis plus de cinquante ans par le galeriste Marcel Fleiss, passeur incontournable du surréalisme dont le fils, David, reprend le flambeau. Vous retrouverez aussi des individualités fortes et iconiques (pour parler comme les jeunes !). Certains dans la Galerie des inconnus célèbres de Marie-Isabelle Taddeï, ouvrage qui fera date. Victor Brauner et son art magique retournent, le temps d’une rétrospective, en terre natale. Radu Stern analyse avec justesse le rapport complexe de la Roumanie avec cet artiste d’avant-garde. Frida Kahlo, admirable de courage et d’esprit caustique, incarnée avec une force stupéfiante par la comédienne Claire Nebout dans le seule-en-scène Viva Frida ! écrit par Didier Goupil. Une incursion inédite de Surréalismus dans les arts vivants. En prolongement, Alba Romano Pace retrace pour nous la genèse du bel ouvrage qu’elle vient de consacrer à l’artiste mexicaine. Paul Eluard et l’incroyable itinéraire du poème Liberté ont inspiré le premier roman de Xavier Donzelli. Marine Nédélec nous propose une nouvelle rubrique consacrée à une «petite histoire» du surréalisme… Et enfin, retour sur le surréalisme japonais par le biais d’un entretien avec Vincent Manigot, incollable sur le sujet.

02/2023

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Poésie

Aimer grand jour

A l'encre rouge, en lettres capitales. Aimer, grand jour. Quoi de plus simple, de plus décisif, de plus sincère ? Aimer serait une évidence... ? A travers les fragments qui composent ce livre, Florence Saint-Roch explore et révèle ce qu'on pourrait nommer la quintessence de l'amour. Non pas seulement, c'est essentiel, le sentiment amoureux, mais bien l'acte d'aimer. Le poème met en lumière le chemin déjà parcouru et, dans le même temps, continue d'interroger, avec discernement et courage, le couple. La poétesse parcourt cet espace du couple dans une quête continuelle de l'autre et d'elle-même. A lire ses vers, on ne peut que sentir et se laisser imprégner de la confiance, de la sérénité, de la lucidité, de l'humilité, qu'implique la volonté d'un tel cheminement. C'est une aventure banale mais pourtant elle révèle ce que le coeur humain peut avoir de plus extraordinaire. Car il faut tenir. Toujours. Malgré tout. Se rapprocher encore et encore. Et pourtant aussi tenir à la différence de l'autre. Soigner dans l'union l'altérité. Pour créer un tout supérieur à la somme des parties. Le livre de Florence Saint-Roch est moins une déclaration, une promesse, qu'un dépassement de soi et une invitation continuelle. Accomplir chaque jour ce "grand jour" , dans le doute et dans la faiblesse, de toute sa volonté et de toute sa liberté. Une multitude d'acte pour un seul, une multitude de mots pour un seul, transcendant, aimer. Au creux de ces vers, le hasard n'a plus sa place, seule agit la parole créatrice. Elle manifeste la présence par un mouvement continuel : elle libère, elle conduit, elle édifie, elle accompagne, elle protège, elle désire... Pourquoi offrir un poème ? L'office de la parole, a écrit Juarroz, est un acte d'amour, créer de la présence. Aimer grand jour n'est par un acte isolé, c'est un don au monde. Ecrire et publier (rendre public), annoncer au grand jour. Alors, le poème, cet acte d'amour, quitte l'espace intime, le secret du coeur, se trouvera répété à chaque lecture, réponse à son invitation.

12/2014

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Historique

Viktor Frankl. Un héritage pour l'humanité

Viktor Frankl (1905 - 1997) est un célèbre professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie à la faculté de Vienne en Autiche. Il est le créateur d'une nouvelle thérapie qu'il baptise : logothérapie. Dès l'âge de 15 ans, il correspond avec Freud. Très en avance sur son temps, il donne sa première conférence sur le thème : "A propos du sens de la vie" . En 1925, étudiant en médecine, il rencontre Freud tout en se rapprochant du cercle d'influence d'un autre éminent professeur Alfred Adler. Mars 1938, les troupes allemandes pénètrent en Autriche. Frankl sabote alors les ordres reçus par les nazis et refuse de livrer des malades et handicapés mentaux pour le programme d'essai d'euthanasie baptisée "Aktion T4" ayant pour projet d'assassiner les Juifs à grande échelle au moyen de chambres à gaz. Pour avoir refusé de collaborer, Viktor Frankl et toute sa famille sont envoyés dans le camp de concentration Theresienstadt, puis déportés au camp de la mort Auschwitz. Toute sa famille est assassinée. Durant sa déportation, Frankl observe minutieusement tous les déportés et se rend compte avec étonnement que les plus robustes, ceux qui sont dans l'action et qui mangent bien sont les premiers à mourir très vite, alors que les plus faibles résistent plus longtemps. "Face à l'absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l'espoir et questionner le sens". . A la libération en 1945, son expérience des camps lui permet de comprendre l'importance de trouver un sens à sa vie pour avoir l'envie et le courage de continuer. Il décide alors de créer sa propre conception qu'il appelle logothérapie : DONNER UN SENS A SA VIE, une forme d'analyse existentielle sur le sens de la vie. La logothérapie prend après-guerre une ampleur considérable et révolutionne la pratique thérapeutique en tant que science qui "se penche tant sur les raisons de vivre de l'homme que sur ses efforts pour les découvrir" . Viktor Frankl est l'auteur d'un best-seller vendu à plus de 16 millions dans le monde.

11/2023

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Critique littéraire

C'était Senghor

Aujourd'hui chacun s'arroge le droit de se prononcer pour ou contre Senghor. J'ai moi-même pris, pendant quelque temps, l'habit du censeur et du critique irréductible. Je me suis cru, dans mes jeunes années, autorisé à porter mon regard sur un homme, qui symbolisait à mes yeux l'Afrique contemporaine, et à juger ses hésitations, ses manquements, ses approximations, ses complexes, comme la cause essentielle du bourbier dans lequel se débat l'Afrique aujourd'hui. Senghor avait été président de la République d'un de ces Etats africains nouvellement créés, dans les années 60. Il avait participé, avec les Houphouët-Boigny, Modibo Keita et Nkwame N'krumah, au rêve d'un autre monde, et s'était heurté au mur implacable de la réalité. Mais au fond, que savais-je de Senghor hormis ces données factuelles, dont tout le monde pouvait disposer : la Négritude, les indépendances, l'Académie. Il est temps de se débarrasser des flatteries tardives, des reproches injustifiés et de s'intéresser, ne serait-ce que pour une fois, à l'homme. Né en 1906, il est le fruit de son temps et le destin qu'il se forge celui de hasards, de calculs, d'intuitions. Mais tenter de le comprendre sans aborder les deux guerres mondiales, les guerres algériennes et indochinoises, les mouvements des droits civiques aux Etats-Unis ou la révolution cubaine reviendrait à parler du poète comme d'un Homme qui a bâti sa légende hors de tout contexte. Il ne s'agit pas ici de légendes, mais de vie. L'une des obsessions senghoriennes était le rapport de la France avec ses anciennes colonies. Les événements récents qui ont secoué la France, les questions de l'immigration, de l'esclavage ou de la colonisation, de la Côte d'Ivoire, des anciens combattants harkis et des banlieues procèdent toutes, d'une manière ou d'une autre, d'une histoire que, ni les Français, ni les Africains n'ont jamais eu le courage d'affronter avec la lucidité indispensable à des nations adultes. De tout cela, Senghor avait eu l'intuition. Dans le contexte d'un autre siècle et d'un autre millénaire, mais dont les échos, entêtants, résonnent encore avec une violence assourdissante.

05/2006

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Actualité médiatique internati

Dis-moi qui je suis

Imaginez que vous vous réveillez un jour pour découvrir que vous avez tout oublié de votre vie. Votre histoire, comment lacer vos chaussures, le visage de vos proches. Votre seul lien avec le passé, votre seul espoir pour l'avenir, c'est votre frère jumeau. Imaginez maintenant, des années plus tard, découvrir que votre jumeau ne vous a pas dit toute la vérité sur votre enfance, sur votre famille et sur les événements qui vous ont façonné. Pourquoi ces secrets ? Pourquoi ces silences ? 1982. Alex, 17 ans, se réveille à l'hôpital après un grave accident de moto et trois mois de coma. Il ne sait pas où il se trouve, ne se souvient pas de son prénom. En revanche, il reconnaît immédiatement Marcus, son jumeau. De ses parents, de sa petite amie, il ne sait plus rien. Tout est à réapprendre. Son frère le guide pour reconstruire des souvenirs. Pendant des années, Marcus l'aide à travers les photos à se rappeler de leurs vacances, de leurs anniversaires... Durant tout ce temps, Alex se reconstitue une mémoire sur cette vie de famille idyllique et heureuse. Jusqu'au jour où, triant la maison de famille après le décès de leur mère, ils découvrent une photo d'eux deux, prépubères, nus, et dont les têtes ont été coupées. Alex demande à son frère s'ils ont été victimes d'abus. Marcus, déstabilisé, lui répond que oui. Et c'est tout ce qu'il donnera comme information à son frère jumeau pour les vingt années suivantes, incapable de raconter en détail ce qu'ils ont subi. Avec un courage inébranlable, Alex va passer des années à chercher la vérité sur son passé caché et sa famille. Sa quête pour comprendre sa véritable identité a révélé des trahisons choquantes, une tragédie innommable, mais, surtout, une rédemption fondée sur l'amour fraternel. Cette histoire traverse les continents et les époques, des années 1960 dans la haute société des Homes Counties (comtés autour de Londres) en passant par une île isolée du Pacifique et les raves des années 1990.

05/2023

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Littérature française

Les larmes des femmes ne s'évaporent pas. Quand la vérité est plus cruelle que le mensonge

Ce témoignage est charpenté comme un roman, très largement inspiré de faits réels qui donnent à penser encore aujourd'hui sur les pratiques scientifiques. Ce témoignage qui jette l'effroi sur des pratiques épouvantables dans le monde mal connu de certains sanatoriums des années 1960. Une vérité qui dérange. Des enfants y étaient inscrits pour qu'on soigne leur tuberculose et dans un certain nombre de cas, on les utilisait comme cobayes pour tester des traitements contre le cancer. Il était une femme... ma mère, perdue dans l'équation de sa vie. Guidée par un appel impérieux, elle fouillera dans les entrailles de son passé. Plonger au plus profond de son histoire afin d'y voir clair, sans se douter que ses fragments de souvenirs rassemblés vont lui murmurer une vérité plus lourde que ses larmes. La vérité est parfois pour l'esprit ce que la lumière est pour les yeux, le chagrin en plus. Cache tout cela, ne le dit à personne ! Voilà ce qu'on lui a toujours dit. Mais comment garder sous silence un miracle ? Ne rien dire c'eut été cesser de vivre. Si ce récit a été possible, c'est parce qu'elle a survécu avec force et courage, qu'elle a tout raconté. Une horreur d'inhumanité. Beaucoup sont morts et d'autres ont survécu avec difficulté. Les larmes n'ont jamais cessé d'être versées. Cet ouvrage en atteste avec sensibilité. Elles ne s'évaporent pas. Elles trouvent leur but, leur raison d'être et leur justification. Elles jaillissent jusqu'à ce qu'elles s'épuisent, toute souffrance bue, même au prix du sacrifie d'une vie, jusqu'à ce qu'elles soient absorbées. Heureusement, raconter permet, à défaut d'admettre, de se libérer et de reconstruire. Par respect, l'auteure a choisi un pseudo et a flouté le texte qu'elle relate, afin que plus jamais et nulle part cela ne se produise, quels que soient les motifs de la science. Après tout, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" , pour citer une partie de phrase de François Rabelais déjà, quelque part précurseur d'une bioéthique médicale.

06/2023

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Littérature française

Boufrança

Boufrança était réellement un chic type... Du fin fond d'un Maroc encore très profond, Boufrança fait voyager le lecteur dans une aventure inspirée de quelques personnages réels et événements vécus. Il promène un regard lucide et pragmatique sur son monde. Il tente par tous ses moyens de défier son destin et sa destinée. Sans jamais baisser les bras, il mène sa petite barque dans un océan incertain, où grâce aux rencontres qui vont jalonner sa navigation, et avec détermination et courage, il vogue vers un avenir meilleur que Dieu lui a réservé. Un voyage que l'auteur dépeint dans toute la réalité inhérente au monde qui n'a que peu voulu de Boufrança. Un monde fait d'hypocrisie, de ressentiment, de haine, de jalousie, de filouterie, d'exploitation, d'abaissement, de coups du sort, et de tout ce qui devait constituer l'excellente école d'où Boufrança puise tout son savoir et toute sa force. A chaque escale de son long périple, où Dieu est toujours présent pour lui rappeler qui il est, Boufrança reste fidèle à la mission qu'il s'est lui-même assignée. Et dans cet interminable duel, le héros pragmatique de ce voyage, ne manquera jamais de relire les lois et textes à sa manière, souvent à son avantage. Sans jamais travestir son regard, Boufrança n'oubliera pas d'où il vient. Son coeur n'oubliera jamais les oubliés de Dieu, comme lui. D'où vient son altruisme ? Une énigme que l'auteur invite le lecteur à décortiquer dans la personnalité de Boufrança, tout au long du voyage. Tarik Farés-Eddine, fils de militaire, vit au gré des mutations de son père jusqu'à l'obtention du certificat d'études primaires, à Rabat. Après un baccalauréat Sciences Expérimentales, il obtient un doctorat en Pharmacie, filière Industrie en 1987, à la Faculté de Pharmacie et de Médecine Dentaire de Monastir (Tunisie). Il a travaillé en tant que pharmacien d'officine, cadre dans un bureau d'études, enseignant de français et coordonnateur pédagogique. Actuellement, il est proviseur à Marrakech. Son premier livre Matricule est publié aux éditions Orion (2021).

07/2023

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Généralités

Espions en Révolution. Beaumarchais, le chevalier d'Eon, Silas Deane et les secrets de l'indépendance américaine

L'histoire de la fondation des Etats-Unis telle que vous ne l'avez jamais lue. Un savoureux mélange d'OSS 117, du Bureau des légendes, de The Patriot et de Ridicule ! Lorsque les Treize Colonies proclament leur indépendance en 1776, l'Amérique s'enlise dans un conflit qui oppose les révolutionnaires à la Grande-Bretagne jusqu'à la fondation des Etats-Unis en 1783. L'histoire nous enseigne que c'est Benjamin Franklin qui en est l'instigateur. Premier émissaire à la cour de Louis XVI, il obtient en 1778 le soutien de la France, qui accepte alors de fournir des armes aux insurgés. Mais le père fondateur n'a en réalité joué qu'un rôle secondaire dans cette affaire, et ce n'est pas son histoire qui est racontée ici. C'est celle de trois improbables alliés qui, dès 1776, s'unissent pour soutenir la Révolution américaine : Beaumarchais, le célèbre auteur du Barbier de Séville ; le chevalier d'Eon, l'excentrique et ambigu agent secret français ; et Silas Deane, un commerçant du Connecticut. Ensemble, entre actes d'espionnage au détriment des Anglais, diplomatie clandestine au profit de l'armée continentale et tractations secrètes avec la France, ils parviennent à armer les rebelles. Mais si nos protagonistes font montre d'intelligence, de ruse et de courage pour parvenir à leurs fins, ils se posent aussi en véritables anti-héros. En effet, vaniteux, hypocrites, menteurs et égoïstes, les trois comploteurs évoluent vers un chemin semé d'embuches où les quiproquos et les intrigues sentimentales et sexuelles dignes des meilleurs Vaudeville s'enchaînent. Ce sont leurs aventures rocambolesques mais véritables qui ont permis aux Etats-Unis de voir le jour, et que nous découvrons dans ce récit à la fois vivant, étonnant et amusant. Un vrai plaisir de lecture ! " Unlikely Allies est un récit de non-fiction, mais il se lit comme on regarde un film des Monty Python [... ]. Follement divertissant ! " The Washington Post Book World " Le récit engageant et divertissant de trois des personnages les plus colorés impliqués dans la Révolution américaine. Il est difficile de croire que leur histoire est vraie, mais elle l'est. " Gordon S. Wood, historien et lauréat du Prix Pulitzer (1993)

10/2022

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Histoire de France

Itinéraire d'un combattant. De l'Alsace aux Flandres, un jeune Français dans la Guerre de 14-18

Ce livre est l'histoire d'un combattant de la Grande Guerre, Emile Vallat, caporal-tambour au 52e régiment d'infanterie de Montélimar. Un combattant dont le profil correspond tout à fait à l'image traditionnelle du poilu de 14. Il est jeune, il a vingt et un ans lors de son incorporation. Comme beaucoup de fantassins, c'est un rural natif d'un village du Gard rhodanien, Cavillargues, où ses parents sont de petits agriculteurs. C'est enfin un patriote qui va se révéler un soldat d'élite, d'une résistance et d'un courage à toute épreuve. Cet ouvrage, fruit d'un travail de synthèse reposant sur six cents lettres écrites à ses parents par ce soldat entre?1913 et?1919, a été réalisé par son petit-neveu, Rémy Arnaud, journaliste de profession. Cette correspondance permet de mesurer l'attachement à son pays et à sa famille qui le porte à suivre de près, au milieu des combats, les moissons, les vendanges, aussi bien que les progrès du cheval. Tous les drames de cette vaste tragédie qui fit un?million quatre cent mille morts côté français se retrouvent dans ce texte : le froid, la boue des tranchées, les poux, les longues marches avec trente kilos sur le dos, les repas en pleine nuit, les bombardements à devenir fou, les attaques sous la mitraille etc. Mais on partage aussi des moments plus heureux : les lettres de la famille et des amis, les colis de victuailles, les rencontres avec les copains du pays. Ce document nous entraîne à travers les batailles auxquelles ce jeune soldat a participé : les Vosges pour commencer, la Picardie après la Course à la mer, la Grande offensive de Champagne, Verdun à deux pas du Fort de Vaux, La Malmaison, les combats des Flandres et pour finir les combats des Monts de Champagne. Un parcours tumultueux et héroïque que l'auteur s'est efforcé de replacer dans son contexte militaire et politique. Des cartes de tous les théâtres d'opérations parcourus ainsi que des annexes complètent ce document, permettant au lecteur de s'y retrouver parmi les noms de personnes et de lieux cités.

12/2016

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Littérature française

Parole d'acteur. Suivi de double peau

Présentation par l'auteur : "J'ai la chance d'être depuis de longues années au Théâtre du Soleil qui est un royaume, un rêve pour les acteurs puisque nous passons un nombre incalculable d'heures en scène ou en répétition. Le théâtre épique que nous pratiquons a besoin de temps. Il se trouve que souvent, en allant me mettre en place derrière le rideau, en sortant de scène, en me maquillant, en me démaquillant, j'ai et suis encore traversé par des réflexions, des visions. Ces sensations chroniques me viennent de la scène même. Le jour est venu où je me suis dit qu'il fallait transmettre, partager cette intimité, cette membrane fragile du moment où l'acteur devient l'autre, le personnage. Je n'ai pas choisi la voie la plus simple en demandant à Maïa, ma fille qui avait à l'époque vingt ans, de me poser des questions. Mais cela m'a permis de me situer dans un dialogue. Le flot des paroles a jailli et s'est naturellement organisé, en chapitres. Cette confrontation m'a autorisé dans Parole d'acteur à aborder les doutes, les pièges, les contradictions auxquels l'acteur se confronte et à raconter par écrit et sur scène mon chemin initiatique à la recherche d'une famille artistique. Quant à Double peau, il s'agit d'un texte imaginaire qui prend sa source dans la réalité, notamment en 1982. Avec Ariane Mnouchkine, nous avons créé une pièce. J'y interprétais le rôle d'Antonio, un personnage au destin tragique dans une comédie. Pendant les deux années où nous jouions la pièce, régulièrement, une spectatrice écrivait des cartes postales à Antonio, mon personnage, qu'elle envoyait au théâtre du Soleil. Elle lui parlait d'elle, se confiait à lui, cherchait un dialogue qui ne pouvait pas exister. Je ne savais pas et n'ai jamais su qui elle était. Trente ans plus tard, au fond d'un carton, j'ai retrouvé certaines de ces cartes postales. En les relisant, j'ai réalisé le courage, l'audace et le cadeau de cette spectatrice à un jeune acteur. Cette étrange correspondance m'a donné une clef pour travailler sur la frontière entre le théâtre et la vie".

11/2023

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était (éd. poche)

Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d'écriture, s'éprend d'une autre femme. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares textes roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. "Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret - elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps". A. N.

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Romans historiques

Guerre et femmes Tome 3 : L'odeur de la poudre (1916)

1916. Le front se déplace. Après les Ardennes, la Somme, la Picardie, arrive l’enfer de Verdun. A l’arrière, batailles après batailles, la vie se poursuit, les femmes se sont organisées. Espoir ou désespoir, on célèbre baptêmes et enterrements le même jour. De l’imprévu se manifeste à Saint-Mars. Emilia voyant surgir devant sa porte une femme réfugiée de l’Est qui cherche du travail dans une forge, lui propose celle que Gustave a fermée en partant sur le front. Un peu plus loin, sur la terre de la veuve Marceline, arrive un ouvrier agricole kabyle dont elle tombe amoureuse sous l’oeil réprobateur de son fils revenu mutilé de guerre. Louise, l’institutrice de Mortagne, devient pacifiste depuis que son mari a été fusillé par les Allemands. Découvrant la colombophilie militaire, elle s’y intéresse et dresse des pigeons voyageurs à porter des messages. Parallèlement, Clara qui parvient à maintenir la société de marbrerie familiale accueille et soigne chez elle des blessés de guerre qui, remis sur pied, repartiront sur le front. A Paris, dans les usines, les ouvrières qui tournent les obus se révoltent contre les horaires de travail abusifs et les salaires insuffisants. Les syndicalistes se regroupent, Cécile en tête. A la gare d’Austerlitz, dans son bistrot, Monique est dénoncée pour hébergement illégal de réfugiés du Nord. Quant à Berthe, si elle se hausse dans le milieu de la mode et de la couture, Estelle, par son mariage, se hausse dans la société. En zones occupées, Clarence, journaliste, est portée disparue depuis son reportage censuré par l’armée. Dans sa nouvelle saga « Guerre et femmes », Jocelyne Godard a choisi de se pencher sur un sujet inédit. Une fois de plus, elle prend le parti de raconter « les femmes » en rendant hommage à toutes celles qui ont parsemé la guerre de 14/18 par leurs exploits et leur courage en y mêlant, selon son style, ses héroïnes fictives tout en s’appuyant sur une documentation riche et abondante et sur des sources authentiques qu’elle tient de sa famille. Une saga qui fait honneur à la fois à l’Histoire et au roman populaire.

04/2012

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Sciences politiques

Démocratie malienne et dialogue constitutionnel (1991-2007). La quête d'un Etat de choix

Depuis qu'en 1989 une vague démocratique a commencé à balayer l'Afrique, 57 nouvelles Constitutions ont été adoptées dans 41 pays africains. Une poignée d'entre elles, seulement, a permis de jeter les bases d'Etats réellement plus démocratiques. l e succès des transitions démocratiques ne tient pas seulement à la transformation des règles de la gouvernance sociétale, objet de l'écriture de nouvelles Constitutions, mais aussi au renforcement de la légitimité des gouvernements et des institutions. Après des années de pouvoir excessif et centralisé, la construction d'Etats postcoloniaux démocratiques demeure toujours un immense défi. A propos du Mali, ce livre se propose de montrer comment "délibération" et constitutionnalisme" peuvent être mis en oeuvre dans une société en transition, et comment un processus de constitutionnalisme est essentiel pour assurer la légitimité des institutions et du pouvoir. Pour la période 1990-2011, la République du Mali a été un des exemples les plus cités d'une démocratie réussie. Ce pays pauvre, ethniquement divisé, essentiellement musulman, semblait cumuler toits les obstacles. Pourtant, le dialogue constitutionnel y a servi de laboratoire à une démocratie délibérative. L'entrée en crise du Mali au cours de l'année 2012, puis l'aggravation du conflit dans la région Nord du pays début 201.3 n'effacent pas l'intérêt de l'ouvrage de Suzanne Wing sur l'expérience des années étudiées. Il reste au contraire utile pour affronter les nouveaux défis. Comme l'écrit Comi Toulabor : "Les acteurs sont préoccupés par le Mali post-conflit, mais ils n'ouvrent aucun débat public sur la dimension constitutionnelle qui a généré la crise. Tout se passe comme si la reconduction de la Constitution du 25 février 1992 suffisait à conjurer les mauvais sorts de son inobservance. Pour éviter de recourir à de vieilles recettes, le nouveau dialogue doit avoir le courage de se pencher sur les pratiques constitutionnelles, et le citoyen malien doit pouvoir se constituer en associations indépendantes qui veillent à ce que la Constitution de la République ne soit pas une fiction couchée sur du papier glacé, mais devienne une réalité vivante".

06/2013

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Animaux, nature

Bons baisers des bonobos. Les aventures d'une primatologue au Congo

Imaginez un de vos cousins qui, en guise de bonjour, tend le sexe à la place de la main, organise des parties fines avec les voisins et laisse aux femmes la gestion des affaires du monde. Ce cousin n'est pas tout seul, il y en a toute une tribu : celle des bonobos, les primates les plus menacés et les plus affectueux qui soient. Une espèce aussi proche du chimpanzé par les gènes qu'éloignée de lui par les moeurs, et qui partage 98,7% de notre ADN. Mais d'eux on sait fort peu de chose. L'été 2005, Vanessa Woods pose ses bagages dans un Congo dévasté par la guerre. Son fiancé, le primatologue Brian Hare, l'a parachutée dans un sanctuaire de bonobos, persuadé qu'il trouvera chez eux la réponse à la question qui l'obsède : en quoi consiste notre humanité ? Vanessa et Brian vont vivre au milieu de ces primates pas comme les autres, les observer : pourquoi les bonobos sont-ils enclins à coopérer? Pourquoi ont-ils recours au sexe pour atténuer leurs angoisses et régler leurs conflits quand les chimpanzés forment des sociétés dominées par les mâles, où la contrainte sexuelle, l'infanticide et les razzias sont monnaie courante ? Pourquoi un bébé bonobo hurle-t-il de terreur devant un hérisson en plastique rouge quand un bébé chimpanzé se l'approprie dare-dare ? Il se trouve que les bonobos boudent les tests sauf s'ils sont menés par une femme... Et l'on assiste à la naissance d'une vocation : peu à peu, Vanessa la dilettante se mue en chercheuse passionnée. D'une plume espiègle et gouailleuse, elle nous raconte les amours d'Isiro "la danseuse" et de Mikeno "le penseur", les frotti-frotta de deux femelles qu'excite l'odeur de pomme verte, la dinguerie de Kikongo, qui secoue la tête à s'en décrocher le cerveau comme le batteur du Muppet Show, bondit en l'air, pieds joints, comme Gene Kelly, ou encore la mort déchirante du petit Bolombe. Et nous découvrons que, dans ce pays meurtri, l'homme et l'animal ont en commun un courage et une volonté de survivre extraordinaires.

10/2011

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Critique littéraire

JOURNAL. Tome 2, 1930-1969

Le second tome du journal de Korneï Tchoukovski va de 1930 à sa mort en 1969. On y retrouve l'homme de lettres qui fait d'incessantes relectures en anglais ou en russe, qui traduit Mark Twain pour survivre à l'interdiction de son œuvre en vers pour enfants, connue par cœur dans toute la Russie ; il relit Tolstoï dont il n'aime pas l'exhibitionnisme sexuel, se console avec son cher et pudique Tchekhov, écrit de brillants essais sur l'art de traduire. Les malheurs domestiques remplissent aussi discrètement le Journal, lui arrachant parfois des accents forts. Si le style de Tchoukovski est toujours retenu, l'homme confie pourtant de temps à autre d'étonnants aveux au papier sur le sentiment d'échec qui le ronge. Echec dans l'entreprise littéraire où cet esprit pétri de culture européenne se sent un second violon, échec personnel à vivre héroïquement en un temps qui connut l'apogée du totalitarisme. Aux années de la plus grande terreur, la brièveté des notations du Journal est en soi tragique. Tchoukovski se sent " calme comme la tombe " pendant les grandes purges : et quel tragique implicite lorsque, en 1937, il note son " enthousiasme ", et celui de Pasternak, au retour d'une soirée publique où Staline les a tous dominés, et même rendus jaloux d'une kolkhozienne placée à Ses côtés ! Mais plus tard le courage de Pasternak lui déclarant en 1958 : " Plutôt me faire crucifier que me renier ! " l'étonne et lui inspire de nouveaux doutes cruels sur soi. Akhmatova, Kouprine ou Evtouchenko lui suggèrent des notations administratives, critiques ou hésitantes. Enfin Soljénitsyne, qui, lui, rompt avec la docilité soviétique, et " resplendit " solitairement, renforce la tonalité mélancolique de ce Journal. A soixante-seize ans, Tchoukovski note en anglais : " How stale ans unprofitable ! " (Comme tout est banal et inutile) ! Chronique politique en pointillé, chronique littéraire obnubilante, chronique intime indirecte -ce livre dit toute une vie d'intellectuel russe à travers deux tiers de notre siècle. Le suicide de la littérature en est un des thèmes majeurs, commençant avec celui de Maïakovski, s'achevant avec celui de Fadeïev. L'amuseur-virtuose-érudit qu'est Korneï Tchoukovski, lui, écoute ce glas de la littérature russe mais ne se suicide pas.

07/1998

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Critique littéraire

Le Temps des héros. Récits épiques de l'humanité

Il n'est pas étonnant que Gérard Chaliand, grand reporter, homme d'aventures et d'expériences fortes, se passionne de longue date pour la littérature épique. Cette anthologie, sans équivalent par son ampleur, offre un vaste aperçu des épopées, chants et récits les plus célèbres, contés ou écrits à travers les millénaires. Le genre épique est à la source de la plupart des grandes littératures universelles, c'est donc tout un pan de l'histoire humaine qui se trouve ici restitué. Ces récits, au thème presque toujours guerrier, ont été, au fil des siècles, des modèles dans lesquels des peuples se sont reconnus. Il en est ainsi, pour les Persans, du Livre des rois, pour les Japonais, du Dit des Heiké, et pour les Chinois, des Trois Royaumes, avec leurs péripéties martiales, riches en stratagèmes, et encore d'Au bord de l'eau, où se mêlent l'aventure épique et le quasi-surnaturel. La plus importante et la plus célèbre des épopées de l'Orient ancien est celle de Gilgamesh, qui date du IIe millénaire avant notre ère. L'Iliade et l'Odyssée sont les textes fondateurs de la culture occidentale. Dans leur sillage, l'Énéide est la première tentative d'offrir à un peuple une épopée célébrant sa propre histoire, comme Les Lusiades du Portugais Camoens, qui exaltent la conquête des navigateurs. De son côté, l'Inde nous a laissé deux chefs-d'oeuvre : le Mahâbhârata et le Râmâyana, dont on retrouve ici de longs extraits. Dans cette même veine, la chanson de geste française occupe une place éminente, en particulier La Chanson de Roland, présente dans ce recueil à travers ses meilleures séquences. Gérard Chaliand a aussi inclus dans ce livre des textes moins connus, tel Mamé Alan, le récit le plus populaire de la littérature kurde, et des oeuvres d'origine précolombienne ou africaine. Ce sont là autant de joyaux qu'il nous permet de découvrir ou de redécouvrir, en nous rappelant la valeur des vertus qui ont fait le meilleur de l'histoire des hommes : la volonté, le courage, le goût du risque et de l'action.

05/2014