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Laura Dile

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Comics divers

Une étude en émeraude

L'éventreur frappe à Londres et seul le plus grand détective du monde saura l'arrêter ! Face à un étrange assassinat d'horreur cosmique, un détective de génie et son partenaire sont appelés à l'aide. Dans un monde où Sherlock Holmes et Chtulhu cohabitent, ce mystère surnaturel conduira les deux enquêteurs de Baker Street jusqu'au Palais de la Reine afin de résoudre un meurtre transcendant le genre humain. Après avoir remporté les prix Hugo, Bram Stoker, Locus, World Fantasy et Nebula, l'écrivain à succès Neil Gaiman nous livre cette adaptation en roman graphique, assisté au dessin par Rafael Albuquerque !

06/2022

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Littérature érotique et sentim

Nos amours sacrilèges Tome 2

1942. Noël approche à grands pas. La famille Montagnier s'est vue forcée d'héberger un officier allemand au coeur de son foyer. Dieter, au fil du temps, a baissé sa garde et s'est même lié d'amitié avec ses "hôtes" . Le soir, il les rejoint au salon, puis se glisse dans le rôle d'un invité et dîne avec eux. Il joue avec François, et peu à peu se tisse la confiance. Mais il se pose des questions, a l'impression que bien des secrets se cachent derrière leurs sourires. Il voudrait savoir ce qui se trame dans cette maison, ce qui pousse Monsieur le comte à ravitailler tout ce petit monde ; il se demande pourquoi Marie a tellement peur de lui, et où va Lisa, le samedi après-midi. Il ignore que Caroline, devenue Marie, vit sous une fausse identité, que Lisa cache la petite Sarah, dont les parents ont été déportés, au couvent tapi dans la forêt. La jeune femme n'ose pas s'avouer qu'elle aussi, elle éprouve de l'amitié pour cet homme qu'elle appelle "notre officier" . Quand les fêtes se profilent à l'horizon, il lui annonce qu'il a une permission. Le matin du jour de son départ, elle prépare son petit déjeuner, et ils bavardent longuement, avant de se dire au revoir comme les meilleurs ennemis du monde... Dieter reviendra-t-il de cette permission, dans un pays où les résistants tirent à vue sur les officiers ? Découvrira-t-il que Lisa, elle aussi, fait de la résistance ? Comment réagira-t-il alors, lui qui a dit un jour : "J'obéirai aux ordres " ?

05/2020

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Religion

Lecture de la Bible et engagement politique en République démocratique du Congo. Le paradigme de l'histoire biblique d'Israël à l'heure de la Covid-19

"Et si l'Afrique refusait le développement ? ", tel était le titre de l'ouvrage d'Axelle Kabou en 1991. Joseph Ki-Zerbo, lui, s'est demandé, en 2004 : "A quand l'Afrique ? " suivant pour ainsi dire, J.-M. Ela qui n'hésita pas à parler du "Le Cri de l'homme africain" (1993) ou les théologiens africains, auteurs de : "Les prêtres noirs s'interrogent" (1956/2006). La question d'Axelle Kabou resurgit en sourdine dans cet ouvrage dont la question de fond est : "Et si le Congo — et avec lui, l'Afrique et le tiers/quart monde — repoussait enfin la multiséculaire infructueuse et suicidaire coopération bi/multilatérale avec les continents ouest-européen et nord-américain pour un modèle de collaboration et de partenariat adapté à son histoire et à sa vocation dans le monde ? " Une telle décision sera, certes, pénible pour tout le monde. Mais cela paraît être le prix à payer pour qu'enfin "renaisse", sur les cendres et les ruines de "Sodome et Gomorrhe africain", le "berceau de l'humanité". Cette espérance est fondée sur le constat de l'inattendu déséquilibre actuel, dû à la mystérieuse échappée de la Covid-19, laquelle continue de menacer nos assurances du passé et du présent et l'avenir de notre "maison commune". D'où le recours inconditionnel au paradigme de l'histoire biblique d'Israël que l'auteur aborde à partir d'une approche exégétique dite "interculturelle" (cf Prof. André Kabasele Mukenge). Ses conclusions, plus originales, bien que discutables, ouvertes à la perspective d'un monde conçu comme une "boule de chou pommé ou d'oignon", méritent d'être visitées. En cela apparaît l'originalité de ce livre.

11/2020

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Poésie

Prémices du désert. Poésie 1932-1957

Ce volume reprend les six premiers recueils de poèmes publiés par Mario Luzi (1914-2005), de La Barque (1935) à Honneur du vrai (1957), dans la version définitive que l'auteur en a donnée en 1960. C'est par la volonté du poète que ces six livres forment un tout, qui correspond à la première période de son oeuvre : celle qui a fait de lui le chef de file de la génération de poètes nés autour de 1914 et qui ont assuré la relève de la génération d'Ungaretti et de Montale. On peut suivre ici l'itinéraire d'un jeune poète né dans un milieu rural encore traditionnel, en Toscane, dans une campagne demeurée pratiquement inchangée depuis Virgile, élevé sous le signe d'une foi religieuse représentée par la figure familière et bienveillante de la mère. A cet univers "idyllique" de La Barque succèdent rapidement des poèmes plus âpres, plus sombres, où se lisent les années de fascisme, l'angoisse de la guerre, une crise existentielle violente qui vient ébranler la confiance dans les cadres religieux. Pour restaurer sans naïveté une forme d'harmonie avec le monde, Mario Luzi s'engage alors sur une voie qui l'éloigne de la relative obscurité de certains de ses textes des années 40 pour l'amener à une poésie plus simple, de forme plus ouverte, soucieuse avant tout de trouver le ton juste pour dire la noblesse des humbles, la beauté des gestes quotidiens et, selon le mot de Rilke dont il est souvent si proche, pour "apprendre à voir", avec pour modèle l'art des peintres siennois du Moyen Age.

05/2005

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Sociologie

La violence existe aussi au féminin. Ou Comment sortir de la guerre des sexes

La violence et la souffrance que celle-ci engendre inévitablement ne sont souvent ni exprimées ni reconnues de la même manière selon qu'on est un homme ou une femme. Ainsi, la souffrance serait plus féminine et la violence plus masculine. Pourtant, de nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour affirmer la symétrie des dommages et dénoncer toutes les humiliations : celles des femmes, humiliées dans leur liberté, comme celles des hommes, humiliés dans leur sensibilité. Car une chose est sûre aujourd'hui, dans nos sociétés : les deux sexes sont émetteurs de violence et subissent la souffrance qui en découle. La violence dite masculine est, le plus souvent, associée à la sexualité et au pouvoir par la force et par la loi, alors que la violence féminine est plutôt associée à la parentalité et au pouvoir par l'émotionnel et par le lien. De nombreux dysfonctionnements sociétaux résultent de cette situation. En conséquence de quoi, beaucoup d'hommes sont victimes de suspicions infondées ou subissent, dans l'indifférence générale de la société, une violence — directe ou indirecte — dans leurs rôles de fils, de conjoints, de pères ou de grands-pères. De nombreuses femmes aussi, cependant, sont la cible de ces formes méconnues de la perversité au féminin... L'objectif de la vingtaine de chercheurs et de citoyens qui ont participé à cet ouvrage innovant sur la violence féminine est, précisément, de sortir de l'impasse sociale dans laquelle nous nous trouvons. Dépasser la guerre des sexes ne pourra se faire que dans une optique conjointe féministe et hoministe, c'est-à-dire incarnant une alliance féconde du féminin libre et du masculin sensible.

04/2019

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BD tout public

Spirou, Tintin et Cie, une littérature catholique ? Années 1930 / Années 1980

On oublie fréquemment que la bande dessinée belge d'expression française, terreau de l'école dite " franco-belge ", s'est épanouie dans un environnement chrétien. Les deux " pères fondateurs ", Hergé et Jijé, ont publié leurs premières séries avec des bulles dans des journaux catholiques. Certes, les deux périodiques spécialisés qui, après 1945, s'imposent sur le marché belge, puis conquièrent le public hexagonal, à savoir Spirou et Tintin, ne sont pas des supports confessionnels. Mais ils sont nés dans des milieux catholiques, et se sont appuyés, au moins à l'origine, sur des réseaux de diffusion chrétiens. La production franco-belge de " l'âge d'or ", c'est-à-dire celle des années 1930-1950, est donc imprégnée, à des degrés divers, de références catholiques. C'est l'époque des grandes biographies " chrétiennes ", comme le Don Bosco de Jijé. Nombre de fictions font par ailleurs intervenir des figures catholiques : pieux chevalier, scout débrouillard, ou encore missionnaire conquérant. Qu'on songe au Chevalier blanc, à la Patrouille des Castors, à Tintin au Congo ! A travers la bande dessinée franco-belge " classique ", perce finalement tout un imaginaire catholique ", imaginaire qui reste pour l'essentiel en phase avec un discours ecclésiastique de reconquête. Les années 1960-1970 sont marquées par un mouvement de " laïcisation " de la bande dessinée franco-belge, avec l'affirmation du journal français Pilote. Mais cette rupture ne doit pas dissimuler certaines permanences. Scouts et pieux chevaliers continuent à s'illustrer dans les pages de Spirou et de Tintin. Les figures chrétiennes de " l'âge d'or " seront d'ailleurs de nouveau convoquées au cours des années 1980, sous le mode parodique, par des dessinateurs comme Chaland...

01/2010

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Beaux arts

La mosaïque d’Alexandre

La mosaïque d'Alexandre est le chef-d'oeuvre auquel est dédié le deuxième volume de la collection "Trésors cachés" , inaugurée en 2018 avec la tasse Farnèse. Elle constitue certainement l'un des points d'attraction pour les visiteurs qui se pressent quotidiennement dans les salles du Museo Archeologico Nazionale de Naples. Les tesselles qui la composent, plus d'un million et demi, sont disposées selon la technique de l'opus vermiculatum, c'est-à-dire qu'elles sont parfois de très petite taille, de dimensions et de formes variables, permettant les tracés sinueux et les détails minutieux, et disposées de manière asymétrique en suivant le contour des figures de façon à les faire ressortir sur le fond. Datée du IIe siècle avant notre ère, parfois dite "Bataille d'Issos" , cette mosaïque de sol fut mise au jour en 1831 à Pompéi, dans la célèbre maison du Faune. Si l'identification de la bataille demeure ouverte à toutes les hypothèses d'interprétation, l'identité des deux protagonistes fait l'unanimité : il s'agit d'Alexandre et de Darius. Luigi Spina aborde l'oeuvre en photographe, avec maestria ; il met en lumière les visages, les gestes, les détails et les expressions des hommes et des animaux, qui échappent souvent au spectateur absorbé par la lecture de l'ensemble de la scène. Yeux écarquillés et attentifs, brides parfois relâchées, fouets cinglants, mais aussi étoffes, ornements précieux, crinières tressées. Le volume s'accompagne de contributions de Valeria Sampaolo et de Fausto Zevi, qui replacent la mosaïque dans son contexte historique et artistique et soulignent sa dimension extraordinaire au sein de l'histoire de l'art ancien.

11/2020

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Contes et nouvelles

Salsa Cubana

Avec pas mal de légèreté, une dose d'humour et sans se poser en donneur de leçons, Daniel Tourret, marié à une Cubaine, témoigne d'une certaine réalité de la vie populaire de Cuba, à travers un roman de fiction, certes, mais où, tirée de ses voyages et sans être autobiographique pour autant, l'histoire qu'il nous raconte, des plus crédibles à force de détails pittoresques et croustillants, rétablit une vérité trop souvent caricaturée. Salsa Cubana, mieux qu'une plaquette commerciale destinée à vous vendre votre prochain voyage exotique dans cette île des caraïbes, va sûrement donner à certains l'envie d'aller vérifier là-bas si tout cela est bien vrai... Extrait du livre : " Dans ma tête, je me refais tout le film depuis notre départ de France. A l'aéroport de Paris, bon, il est juste derrière moi dans la file ; et alors ? Il téléphone à une femme, puis à d'autres personnes ; c'est son droit ! Dans l'avion, il voyage en classe affaire ; quoi de suspect ? A La Havane, la police le retient un peu et il se fait fouiller ses sacs par la douane, mais ça, c'est normal. Deux amis l'attendent à l'aéroport, le conduisent à son hôtel et puis s'en vont ; rien à dire. Il sort en boîte et monte avec une fille ; quoi de plus banal. Ses potes reviennent le chercher le lendemain matin et l'amènent à Santiago ; rien d'anormal. Il y a bien cette camionnette qui disparaît en même temps que leur bagnole, mais bon ; un simple hasard, sans doute... "

09/2023

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Romans policiers

Thanatorium

Matthias vient de devenir papa. Avec Sakina, ils vivent le parfait amour, un amour qu'ils partagent avec leur petite Lilia. Il a tout pour faire un bon inspecteur. Il travaille durement son concours. Une belle carrière s'ouvre à lui. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Un excès de zèle ? Un coup d'éclat ? Une erreur, une bavure, le drame. Matthias a tout perdu. Tout. Révocation, divorce, procès, prison. Quelques années plus tard, l'hôtel " Belle étoile ", une ville en marge de la ville. Une ville sans maisons, sans immeubles. Une vie en marge de la vie. Pour refaire surface, pour tenter de gagner quelques deniers, espérant quitter le monde de la rue, celui de la " Belle étoile ", Matthias accepte un job de gardien. Un ancien sanatorium, un lieu abandonné. Un chantier où règne une atmosphère lugubre. Un lieu au sombre passé. Un tunnel où la lumière ne survit jamais. Des patrons inquiétants, mystérieux. Ils n'auraient pas dû lui dire de ne pas poser de questions. Flic un jour, flic toujours, Matthias n'aime pas qu'on lui cache des choses ou qu'on lui dise de regarder ailleurs. Pour lui, ça signifie qu'on a quelque chose à se reprocher. Il est convaincu qu'il se passe des choses ici, mais quoi ? Il décide de creuser la question. Son job le conduit dans les entrailles de la terre, dans les méandres de son âme... en Enfer. Venez vous perdre dans les limbes tourmentés de l'univers de Matthias. Tourmentés par qui ? Par quoi ? Venez vous perdre entre cauchemars et réalité, jusqu'à ne plus savoir parfois distinguer l'un de l'autre. Bienvenue en Enfer.

02/2023

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Beaux arts

Conjurer la peur. Sienne, 1338 : essai sur la force politique des images

La fresque dite "du Bon gouvernement", peinte en 1338 par Ambrogio Lorenzetti pour décorer la salle de la Paix du Palais communal de Sienne, est l’une des plus célèbres oeuvres peintes de la fin du Moyen Âge en Italie. Elle fascine aujourd’hui par le foisonnement de ses détails et la force de ses allégories. Sur le mur nord siègent les figures allégoriques du "Bon gouvernement" qui a donné son nom à l’oeuvre. A l’ouest, une longue paroi de quatorze mètres déploie sa réplique funeste, la cour des vices, et une cité en proie aux flammes de la haine sociale. A l’est, au contraire, s’étale une peinture majestueuse de la ville en paix et de ses campagnes. Richement illustré, le livre offre pour la première fois au public français une vision globale de cette oeuvre peinte, qu’il explore également dans ses détails. De ce fait, il propose une réflexion sur la force politique des images. En rendant l’oeuvre au climat d’urgence qui l’a suscitée et qui lui donne sens, Patrick Boucheron lui restitue sa fraîcheur et sa puissance, son sens politique et son actualité. Dans les années 1330, la commune de Sienne est menacée par la seigneurie c’est-à-dire par cette forme de gouvernement personnel qui subvertit les principes républicains de la cité. Comment résister à la tyrannie, éteindre le brasier de la guerre et réapprendre l’art de bien vivre ensemble ? Pour survivre dans son intégrité politique, la commune doit persuader de sa légitimité et de ses bienfaits. La fresque de Lorenzetti est le récit fiévreux d’un combat politique qui n’est jamais gagné.

10/2013

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Littérature française

L'écrivain de province. Journal 1981-1990

" Dimanche 21 juillet, J'étais venu en Chine avec ce que je croyais être de graves problèmes à résoudre : après six mois en Californie, je sentais que je devais m'orienter, faire des choix de carrière, entreprendre un film, un livre, choisir la direction que je donnerais aux prochaines trente années de ma vie. Ce bref voyage place les choses en perspective. Les choix qui s'offrent à moi, les décisions que je dois prendre ont le poids et l'importance d'une aile de mouche dans l'incroyable aventure de l'humanité. Et dire qu'en Californie, quand nous allions dîner dans un restaurant végétarien de San Francisco, où un bonze en robe orangée nous tendait le menu, nous pensions côtoyer les mystères de l'Orient ! L'Orient est à la Californie ce que Disneyland est à la réalité. On y emprunte des signes, des couleurs, des rites, mais c'est toujours une entreprise de marketing. . ". Parcourant ce journal écrit en quatre saisons, sur dix ans, je découvre ma bougeotte : tantôt à New York, tantôt à Beijing, puis à Rome, Bruxelles ou lstanbul. Comme si, pour saisir mon coin de pays, j'avais besoin de ces repères. Or je ne sais plus bien mesurer les distances : le centre du monde a éclaté, les métropoles sont en orbite, le Québec à la périphérie, et je demeure, par choix, "un écrivain de province". Et puis l'idée de publier ce journal à Paris, où sont parus tous mes romans, donne au texte, il me semble, sa dimension réelle : celle d'une oeuvre de fiction à propos de ma vie privée. J. G.

03/1991

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Sciences politiques

Le choc Europe, Asie

Ce livre est fondé sur un projet doublement ambitieux : par son objet même, l'irruption d'une nouvelle puissance mondiale, et par le niveau d'analyse choisi. L'auteur ne propose pas une simple enquête journalistique sur le " miracle asiatique " ni un essai strictement économique. Il amorce, au-delà de la description proprement dite, une réflexion sur la signification de cet effacement relatif de l'Occident. Ce qui se passe en Asie nous concerne en effet directement. Voilà trois siècles environ que la modernité s'identifiait, pour le meilleur et pour le pire, à l'Occident. Cela n'est plus assuré pour l'avenir. L'émergence de la puissance asiatique coïncide avec l'apparition de valeurs spécifiques qui se démarquent peu à peu des nôtres. Certains dirigeants asiatiques parient ouvertement sur la fin d'une parenthèse historique de trois siècles, celle du monopole " moderne " de l'Occident. Pierre-Antoine Donnet examine dans ces pages les rapports réels et symboliques entre l'Asie et nous. Il prend soin d'analyser et de soumettre à la critique ce qu'on appelle déjà " l'asiatisme ". C'est-à-dire ce modèle politique qui s'éloigne résolument de l'Occident, ce mélange ambigu de valeurs confucéennes et d'autoritarisme politique qui tend parfois, en se radicalisant, à nier la notion d'universalité. Ce livre est le premier depuis la crise financière qui a fait vaciller l'Asie en 1997. Celle-ci est profonde et annonce une pause dans l'essor de cette région. On aurait tort cependant de croire l'envol asiatique définitivement compromis. Cette crise rend simplement plus urgente encore la redécouverte de l'Asie.

01/1998

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Critique littéraire

Sens et expression. Etudes de théorie des actes de langage

Combien y a-t-il de manières d'employer la langue ? Wittgenstein pensait qu'il y en avait d'innombrables. John Searle conteste ici la validité de cette intuition, en offrant une taxinomie des actes de langage qui précise et clarifie les critères indiqués auparavant tant par Austin que par l'auteur lui-même dans son précédent ouvrage, Les actes de langage. Les six autres essais du livre se proposent de rendre compte des énonciations qui sont non littérales ou non sérieuses. Quand un locuteur fait une énonciation "littérale", il "veut dire ce qu'il dit". Quand il fait une énonciation "sérieuse", il se présente comme lié par elle. Mais que se passe-t-il quand le sens de l'énonciation dépasse le sens de la phrase dite, comme dans les actes de langage indirects (par exemple, lorsqu'on pose une question pour donner un ordre, ou pour demander un service à quelqu'un); ou quand il s'en écarte totalement, comme dans la métaphore ? Comment expliquer que le discours de fiction n'engage pas la responsabilité de son auteur ? John Searle montre que sa théorie des actes de langage permet d'apporter une réponse à ces questions : il analyse de prés la stratégie d'inférence que le locuteur-auditeur doit former dans chaque cas, et montre le rôle qui revient à l'information d'arrière-plan dans le processus de compréhension du sens de l'énonciation. Ces réflexions conduisent l'auteur à préciser ce qu'il entend par sens littéral de la phrase, ainsi qu'à dégager les relations entre théorie des actes de langage et théorie de la syntaxe.

09/1982

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Histoire de l'amérique latine

Mettre au monde. La naissance, enjeu de pouvoirs (Pérou, 1820-1920)

La naissance est un événement éminemment politique. Elle s'inscrit toujours dans une communauté humaine qui lui donne un sens social selon des critères qui lui sont propres. Longtemps vue comme un acte naturel, universel et répétitif, la naissance fait aujourd'hui l'objet de recherches qui réévaluent cette image et dévoilent son importance sociale et politique. C'est le cas de cet ouvrage qui étudie l'histoire de la maternité au Pérou entre la fin de la période coloniale et le début du xxe siècle.
Dans ce pays andin, des mutations majeures se produisent durant les décennies que couvre cette étude. En 1820, toutes les femmes péruviennes accouchaient de manière dite traditionnelle, c'est-à-dire à domicile et avec l'aide de la famille et parfois de sages-femmes formées de manière empirique. Peu de temps après l'indépendance du pays, en 1826, le gouvernement crée la première maternité hospitalière du pays et du monde ibérique.
Dès lors, l'accouchement puis la grossesse et les suites de couches sont suivis par un personnel médical formé à la maternité et composé de sages-femmes et de médecins. Cent ans plus tard, les corps des femmes et des nouveau-nés sont de plus en plus contrôlés par l'Etat à travers le personnel médical. Cette étude montre qu'il existe, dans cette biopolitique de la maternité, un biais colonial et patriarcal, en fonction de l'origine sociale et raciale des femmes en âge de procréer.
Elle apporte, sous le prisme de problématiques féministes décoloniales, un regard nouveau sur la naissance, l'histoire de la médecine et des femmes péruviennes.

04/2022

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Transports

La gratuité des transports : une idée payante ?

La gratuité engendre-t-elle une moindre qualité de service et davantage d'incivilités ? Les bus gratuits sont-ils vraiment remplis d'anciens cyclistes ? Peut-on dire de la gratuité qu'elle constitue une mesure écologique ? La gratuité des transports a le vent en poupe. Après les historiques Compiègne, Aubagne et Châteauroux, les agglomérations de Dunkerque, Niort, Calais et tout récemment Douai, ont rejoint le club des villes du transport gratuit. En 2023, Montpellier devrait être la toute première métropole à passer le cap, démontrant que la gratuité n'est pas réservée à une poignée de villes petites ou moyennes. Actuellement, 37 villes françaises pratiquent une forme de gratuité dite totale de leur réseau de transport en commun : la gratuité y est effective tous les jours de la semaine, pour toutes et tous, sans critère d'âge, de lieu de résidence ou de situation financière. Alors que peu d'hommes et de femmes en politique osent remettre en cause la gratuité lorsqu'elle est effective, chez les experts de la mobilité, on se déchire. Deux camps s'affrontent âprement : les anti et les pro-gratuité. Les arguments échangés sont aussi nombreux que les contre-vérités énoncées. Difficile d'y voir clair tant le débat est passionné, donnant davantage à voir dans les médias des schémas idéologiques solidement ancrés que des faits étayés... C'est dans ce contexte que les spécialistes de l'Observatoire des villes du transport gratuit ont rédigé cet ouvrage. Leur ambition ? Détricoter le fil des idées reçues les plus fréquemment entendues, aller au-delà du clivage " pour ou contre " et, enfin, considérer la gratuité pour ce qu'elle est : une politique publique comme une autre.

03/2022

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Actualité médiatique France

Les labels pris en otage

AOP, IGP, Label Rouge, Bio... Les labels à la Française ont du plomb dans l'aile, ils sont affaiblis et à court terme, menacés de disparition. Les cahiers des charges sont assouplis, on laisse entrer le loup dans la bergerie. Loin de s'en inquiéter, la France, pourtant pionnière du concept d'appellation et de certification, donne les clés du terroir, trahissant là, faute de vision, l'esprit de ce qu'elle avait créée. De sorte, qu'il y a bien deux France, celle des artisans et des paysans qui luttent pour faire vivre les terroirs et ennoblir chaque jour le mot "qualité" du sceau de leur labeur, et celle des grands industriels qui voguent sur la mondialisation, défient les crises avec leur usine partout sur la planète, tout en voulant s'offrir la vitrine des labels sans les contraintes. Les tensions et les guerres successives auxquelles sont confrontés régulièrement les grands produits qui composent notre assiette - on se souvient de la récente guerre du camembert de Normandie AOP - montrent à quel point notre système juridico-administratif, peine à résister à l'assaut des lobbyistes qu'ils soient nationaux ou européens. La faute incombe à celui qui détient ce patrimoine, c'est-à-dire, la France, et plus précisément l'Etat, censé protéger par le truchement d'institutions, nos savoir-faire, nos traditions, notre identité. Tout n'est pas perdu pour autant. La France a de beaux restes, une reconquête est possible, encore faut-il une feuille de route claire et des décisions fortes pour être à la hauteur des défis qui nous attendent.

02/2024

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Notions

Activismes. Quand l'idéologie menace l'intégrité cognitive et la liberté de l'espèce humaine

Il y a plusieurs décennies, les philosophes post-modernes préparèrent le terrain à l'émancipation du réel. Les chercheurs en sciences sociales, les activistes, accueillirent avec bienveillance les théories qui leur procuraient une licence pour dire tout et son contraire et surtout imposer leurs propres idéologies. Depuis, les relativismes en tout genre n'ont cessé de s'infuser dans la société. Les esprits entrainés de longue date à ne plus détecter l'inconsistance et/ou l'invraisemblance sont désormais gouvernables par des platitudes. En ce début de XXIe siècle, les effets délétères de la pensée dite "? post-moderne ? " sont encore observables. Puisque tous les jugements se valent, les croyances délirantes ou erronées sont à l'abri de tout jugement de valeur et peuvent ainsi prospérer jusqu'à l'absurde. Ce paradigme, l'auteur le critique durement et démontre qu'il mène à une impasse cognitive. Il traite notamment des rapports ambigus entre l'activisme, la science et le concept de scientificité. Il empoigne le concept d'identité collective, simple fiction au service des entrepreneurs de l'identité, qu'il s'efforce de déconstruire méthodiquement. Les titres des parties de ce livre parlent d'eux même : "? L'idéologie à l'assaut de la science ? ", "? l'activisme à l'assaut du répertoire culturel ? ", "? l'activisme et ses techniques de manipulation ? ", "? l'activisme, ses inconsistances et ses coûts humains ? ". L'auteur propose une véritable révolution intellectuelle, un nouveau modèle à même de soutenir l'accroissement permanent du libre arbitre, de la pensée indépendante, l'émancipation individuelle vis-à-vis des déterminismes sociaux et culturels, ainsi qu'une vision naturaliste inédite du perfectionnement individuel.

10/2023

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Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger. Aristote, Métaphysique - Thêta 1-3, De l'essence à la réalité de la force

Ce cours de 1931 constitue un texte charnière dans révolution de la lecture heideggerienne d'Aristote, à mi-chemin entre les études des années 1920. liées au projet dune ontologie fondamentale. et le séminaire de 1941 sur la notion aristotélicienne de phusis. Reprenant inlassablement la tentative de déterminer le sens unitaire de l'être — "Si l'étant est dit dans une signification multiple. quelle est alors la signification directrice et fondamentale ? Que veut dire être ? " —. Heidegger n'explore plus ici le dire de l'étant selon le vrai, colonie à l'époque de l'ontologie fondamentale, mais bien : le dire selon dunamis et energeia. Il ne s'agit plus de montrer continent le Dasein lui-même, par son existentialité (et notamment par son propre dire apophantique). est le mode privilégié de l'être en tant que découvrement. Il s'agit de s'orienter vers une pensée de la phusis en tant qu'elle est déterminée par le mouvement, le changement, ou encore : la venue à la présence. Le cours de 1931, en tâchant de cerner la notion de dunamis (que Heidegger traduit par Kraft, littéralement : "force" et en soulignant, de manière provisoire, sa définition comme "point de départ pour un changement", montre comment Aristote, loin d'avaliser la compréhension ousiologique de l'être — dominante dans la pensée grecque, et corrélative d'une compréhension insuffisante du temps. comme nombre du mouvement —, permet en fait de la dépasser en direction d'une saisie plus originaire de ce qui fonde toute temporalité. Mais, par-delà ces considérations sur la nature du changement, ce qui se profile ici discrètement c'est une détermination plus serrée de l'unité indéfectible liant être et parole.

10/1991

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Critique littéraire

Nature et Société chez Stendhal. La révolte romantique

En vérité, ce livre constitue un préalable à toute lecture des oeuvres de Stendhal ; à toute lecture des travaux relatifs à Stendhal. Michel Crouzet installe son lecteur dans le temps d'Henri Beyle, multipliant les citations et les appréciations de tous ceux qu'il a lus ; de tous ceux ou presque tous ceux qui ont accompagné la formation de sa pensée. Simultanément, il nous installe dans notre temps à nous, dans les pensées qui nous accompagnent, nous, dans l'élaboration de notre esprit. Cette double focalité, cette dualité des références, cette double actualité (celle de Stendhal, la nôtre) font le relief de ce livre indispensable. Jamais la science, inépuisable, de Michel Crouzet n'est gratuite, c'est-à-dire n'est là pour elle-même, comme une érudition décorative. Chaque référence, une fois analysée ou dans la continuité implacable du texte, possède une triple vérité : en elle-même et par rapport à son auteur, à sa famille spirituelle ; par rapport à Stendhal et, enfin, par rapport à Michel Crouzet, c'est-à-dire à quelqu'un d'aujourd'hui – à vous, à moi. Ce livre, qui nous apporte tant, qui nous apprend tant de choses, nous apporte aussi mille interrogations. A chaque page, l'auteur me prend à la gorge et, sans rien en dire, me contraint à penser, c'est-à-dire à me poser des questions. Non pas les questions banales de la science quotidienne, mais ces cinq ou six grandes questions profondément enfouies qui font de ce livre savant une sorte de livre d'art, de livre de chevet inépuisable... (Pierre Reboul)

10/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'expérience d'une psychanalyse. Généalogie du désir à l'oeuvre

" Pour fonder son style propre en psychanalyse - et la psychanalyse n'est pas seulement les "effets" que l'on produit, mais tout autant la "théorie" que l'on parvient à produire sur ces effets -, il convient de s'éloigner du texte qui nous a formés pour interroger notre expérience et la laisser dire jusqu'à l'erreur s'il le faut. Dire comme un devoir éthique sans souci excessif de la cohérence ou des ruptures épistémologiques. Dire l'expérience d'une analyse pour témoigner du parcours d'une parole en acte. Cette parole semble chez moi ancrée autour des questions qui touchent à la fonction paternelle, à la position filiale, à l'intégration de la loi, la plénitude de la joie, l'énigme de l'amour... Toutes ces expériences impossibles autour desquelles tourne ma clinique et qui se déplacent avec les cures qu'il m'est donné de conduire. Il n'y a pas de psychanalyse en dehors de la clinique du transfert. L'expérience d'une psychanalyse ne change pas une personne ; le déplacement qui s'y opère est oblique, le sujet n'y prend pas un sens contraire dans la direction de sa vie, cela se passe hors sens, dans la constatation que nos actes portent autrement, même si nous demeurons "le même". Nos tics, nos amours, nos lubies, notre culture, nos habiletés subissent des petits détours, des variations d'intensité parfois, mais en restant là où c'était : ce qui "transforme", c'est la manière de dire "je" qui advient et qui produit une chimie différente dans la chanson de nos vies. " I.G.M.

11/2005

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Histoire des religions

De qui Dieu est-il le nom ?. Penser le divin

De Dieu, que peut-on penser et dire ? L'Homme semble écartelé entre le désir de connaître Dieu et son incapacité à le saisir. Il est difficile de " dire Dieu " sans risquer de le réduire à un objet de pensée, déterminé, contingent. D'où vient le désir, le rêve ou la prétention de vouloir accéder à l'intelligence de " Dieu " qui, par essence, est invisible, inconcevable, indicible... ? Qu'en est-il en Afrique ? Si l'être humain tue " au nom de Dieu ", de quel Dieu s'agit-il ? Ce Dieu peut-il être présenté comme Amour, Paix et Miséricorde ? Dieu est invoqué pour diverses causes et situations, pour mieux aimer son prochain, défendre des dogmes et les critiquer. En son nom, la personne humaine réclame plus de liberté, pour penser sa foi, tendre vers " la Vérité " et parfois pour justifier des injustices et des dérives sectaires. Comment articuler les registres du croire et du penser Dieu ? Comment représenter " Dieu " tel qu'il est ? Pour les auteurs de cet ouvrage, le temps du dialogue a sonné. Sujet de foi, Etre avec qui l'Homme peut tisser des relations, devant qui il peut danser, Dieu apparaît également comme un " objet " de réflexion, incitant aux débats. Quelles que soient leurs convictions, les êtres humains peuvent partager ce qui est dit sur Dieu, oser dire qui est Dieu pour eux, le communiquer pour mieux le chercher encore. Au lieu de provoquer exclusions et conflits, le nom de Dieu invite à construire ensemble, en acceptant échanges et débats entre tous les penseurs, tous ceux qui osent dire quelque chose de sensé sur Dieu.

11/2021

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Poésie

Le mot de pauvreté

Le mot de pauvreté : titre étrange. Qui d'emblée récuse le jeu illusionniste de l'écriture et consent à donner le poème pour ce qu'il est : fait de mots, seulement de mots – même si les plus lumineux. Et qui d'emblée récuse l'idée même de tout accomplisse-ment par les mots : les mots ne sont à proprement parler que pauvreté. Il n'y a en eux de richesse, de plénitude que pour autant que nous nous aveuglons. Dire donc cette pauvreté inhérente aux mots, et rien de plus : " il n'y a rien à dire de plus / que ce qui manque par-dessus tout // si quelque chose est vrai / c'est la pauvreté. " Car il n'y a de parole vraie que celle qui consent sa propre pauvreté : " la pauvreté est une conscience / sans prétention " Qui renonce à feindre, à briller. Qui laisse les choses être ce qu'elles sont : " un mot de pauvreté ne construit rien / par-dessus le vide / qui fait peur // sinon ce serait abandonner / la pauvreté " Car les choses ne sont rien que l'on pourrait dire : " tout le travail est de / comprendre que rien n'est pas une idée / rien n'est rien d'abstrait " Les choses ne sont que les choses, si pauvres que nous ne savons rien en dire et qu'incapables de faire face à ce rien nous en faisons une idée : " ni échec ni succès : une langue / pauvre ne serait plus dupe d'elle-même // (celui qui parle en croyant / ce qu'il dit / croit en la richesse) " Mais voulons-nous vraiment comprendre ? On dirait que sans cesse " la pauvreté s'éloigne // nous / entretenons / les clôtures ".

10/2023

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Histoire internationale

Fuir le Reich. Les réfugiés juifs de 1933 à 1946

« Autrefois, l’homme n’avait qu’un corps et une âme. Aujourd’hui, il lui faut en plus un passeport, sinon il n’est pas traité comme un homme », notait Stefan Zweig dans ses Souvenirs d’un Européen quelques mois avant son suicide au Brésil.   Ils étaient sans passeport, droit de vivre de l’ère moderne, ces naufragés des années 30 ; hors la loi, c’est-à-dire hors des protections de la loi. Arrêtés aux frontières, interdits de sortie ici, d’entrée là. Fuir l’Allemagne dès 1933, l’Autriche à partir du printemps 1938, puis l’Europe entière en 1941 aura été l’unique préoccupation de centaines de milliers d’errants, juifs pour la plupart. Ainsi Anne Frank, réfugiée juive allemande aux Pays-Bas dès 1933, décrétée apatride par Berlin qui déchoit de leur nationalité tous les Juifs vivant hors des frontières du Reich, n’obtint jamais la nationalité néerlandaise. C’est leur parcours que décrivent minutieusement Debórah Dwork et Robert Jan Van Pelt. Les historiens détaillent le calvaire de ces existences fantômes, hommes, femmes et enfants dont la vie est suspendue à l’obtention d’un visa, d’un affidavit, au passage en fraude d’une frontière, à l’exil vers l’étranger (en Europe, mais aussi à Shanghai, à Sosúa en République dominicaine, en Palestine…). On y apprend comment ces hommes et femmes pour la plupart déjà actifs durent, avant même leur départ, se résoudre à d’indispensables reconversions professionnelles. Ils devinrent, loin de chez eux, des adultes déracinés, sans repères et sans codes.   Dans ce livre, Debórah Dwork et Robert Jan Van Pelt imbriquent brillamment le domaine public et le domaine privé, la mémoire individuelle et l’histoire officielle, la politique des gouvernements et leur répercussion sur la vie de dizaines de milliers d’individus, l’action internationale et les initiatives privées. Ils font revivre avec talent ces individus écrasés, dont l’existence même fut du jour au lendemain jugée coupable. Ils narrent étape après étape l’abandon d’un peuple condamné à mort.

01/2012

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Beaux arts

Le béton, histoire d'un matériau. Economie, technique, architecture

Le béton armé fut-il découvert ou inventé ? Autrement dit, que savait-on de cette technique avant qu'elle ne prenne le nom de matériau ? Et avant même d'être " armée ", que représentait pour les constructeurs ou les architectes cette espèce de boue épaisse, informe, seulement bonne à solidifier la masse des murailles ou des fondations ? Le béton aujourd'hui concentre sur lui beaucoup de haine (pour l'homme de la rue), mais aussi beaucoup d'amour (chez les architectes). Ce divorce affectif ne doit pas masquer le processus complexe et profondément enraciné dans l'histoire qui a conduit à son fantastique développement, jusqu'à en faire le matériau le plus utilisé dans le monde pour la construction depuis cinquante ans. C'est là l'objet de ce livre : explorer les origines, entreprendre la genèse d'une technique aujourd'hui parfaitement banalisée, mais qui aura mis presque deux siècles à se constituer. C'est peu, certes, au regard de l'histoire de l'architecture. Mais c'est beaucoup pour ce que l'on en retient en réalité : un matériau économique, flexible et passablement laid. Il y a pourtant de la matière, si l'on peut dire, pour interroger le bâtisseur et la bâtisse. La " pâte de pierre " dont rêvaient certains architectes du XVIIe siècle semble avoir eu définitivement raison des corporations de métier contre lesquelles elle devait lutter. Le métal est certes venu éclipser spectaculairement l'espèce de lutte sourde entre les métiers du bâtiment et les constructeurs et les architectes ont mis du temps à comprendre ce que pouvait signifier pour leur art l'apparition d'un nouveau matériau. En relisant l'extraordinaire aventure du béton on peut reconstituer la trame complexe des idées, des expériences, des refus, des espoirs qu'a suscité la mise au point de ce matériau depuis qu'on s'est mis en tête d'imiter la pierre.

03/2005

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Psychologie, psychanalyse

Lacan et la honte. De la honte à l'ontologie

La honte, remarquait Jacques Lacan, "on s'en est longtemps tu", car "ce n'est pas de cette chose dont on parle le plus aisément". Le long silence de la psychanalyse à l'endroit de la honte suffit à le démontrer, à quoi semble s'opposer la multiplicité des travaux qui lui sont aujourd'hui consacrés. Ainsi, une question nouvelle surgit du lieu même de notre modernité : de quoi la honte nous fait-elle signe ? Jacques Lacan s'efforça d'y répondre à l'occasion d'une leçon de son séminaire L'Envers de la psychanalyse, laquelle constitue la pointe de son apport sur la honte. Bien des thèses s'y bousculent, dont ce livre tente de vérifier la portée dans la pratique psychanalytique autant que dans le lien social contemporain. A leur croisée, soulignons déjà la diagnostic établi dans ce Séminaire : il n'y a plus de honte, derrière quoi pourtant, "une honte de vivre" affecterait secrètement le sujet moderne. Et Lacan d'en conclure : "C'est ça, que découvre la psychanalyse". Il s'agira dans cet ouvrage d'en éclairer les raisons, mais aussi de faire valoir ici l'inédit de l'offre analytique. Soit, là où proteste le dire du sujet de la honte "Oh non ! ", qu'il soit rieur ou silencieux, permettre qu'advienne un savoir. N'est-ce pas là un pari de la psychanalyse ? Freud n'y aurait pas contrevenu, qui aura fait de l'association libre, la "promesse" de ne pas céder sur la honte, plutôt d'apprendre d'elle. Enfin, la réédition de cet ouvrage a été l'occasion d'ajouter un nouveau chapitre intitulé intitulé "La honte et le numérique". Ce que Jacques Lacan nommait déjà "le mouvement numérique", pour définir la bascule opérée par le discours scientifico-capitaliste, nous donne aussi l'occasion de réinterroger, depuis la psychanalyse, ce que devient la honte sur nos écrans aujourd'hui.

10/2019

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Architectes

Claude Parent. Les desseins d’un architecte

"Je ne peux m'ôter de l'esprit que Claude Parent est un artiste, c'est-à-dire qu'il avait cette capacité à être visionnaire, ou plutôt à avoir des visions et à les transcrire aussi bien en dessin, à l'écrit, qu'à travers l'architecture. Il a réussi à créer une vraie relation avec l'architecture que je qualifierais d'émotionnelle, d'esthétique et de sensible [... ] Cet architecte-dandy au caractère de fashion victim m'a fasciné". (Dominique Perrault). "? Extirper de son coeur, de sa tête, de son geste, toute réminiscence. Expectorer l'histoire. Cracher sa mémoire. Vomir sa culture. Haïr son passé. Se projeter à l'état zéro. ? " Architecte, théoricien, dessinateur, polémiste, Claude Parent est une figure de l'histoire de l'architecture du xxe siècle qui a su cultiver une certaine singularité. Il aura été le premier en France à opérer une profonde rupture épistémologique avec le modernisme. Produisant de multiples articles, ouvrages, dessins-manifestes et projets, il a cherché à défendre ses "? desseins ? " pour inviter à repenser notre cadre de vie. De sa rencontre avec Paul Virilio naîtra l'aventure de la "­fonction oblique" , à savoir la recherche de l'usage du plan incliné dans la structuration de l'espace. Exigeant, critique, provocateur, d'une opiniâtreté farouche, Claude Parent n'a cessé de proposer des lieux de contradiction générateurs de doute, d'inquiétude et d'instabilité, excluant toute passivité face à l'architecture. Sa production protéiforme, abordant tous les programmes, y compris les plus inattendus comme les supermarchés et les centrales nucléaires, est ici considérée dans un continuum biographique. A travers la complexité de ce personnage, c'est toute une société qui est décrite avec ses attaches encore vives au passé, ses fantasmes, ses ambiguïtés, la place occupée par l'artiste-créateur, homme providentiel, celui qui par un geste - architectural et urbain - espère sauver le monde.

11/2022

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Sociologie

Beaufs et barbares. Le pari du nous

"Je l'avoue, c'est un bien curieux mot que ce "nous". A la fois diabolique et improbable. Au moment où d'un côté, les "je" et les "moi" plastronnent, et où de l'autre, le "nous" de la suprématie blanche s'épanouit, il est même presque incongru. Surtout quand on sait que les différentes composantes et sous-composantes de ce grand "nous" - fanonien - sont aussi incertaines les unes que les autres. Le "nous" des classes populaires blanches ? Improbable. Celui des indigènes ? Encore plus. La rencontre de ces deux "nous" : une douce naïveté. Leur union au sein d'un bloc historique ? Une utopie. Mais si j'ai grand-peine à me convaincre qu'une telle unité soit possible, je ne me résous pas à l'idée que tout n'aura pas été tenté. Aussi, faut-il commencer par ce qui l'empêche". C'est peu dire que le terrain est miné : un Etat- nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationa- lisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde "asymétrie des affects" entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelques- unes des manifestations de "l'Etat racial intégral" disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'Etat racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut "enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun" , construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares.

01/2023

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Beaux arts

La symbolique animale dans les églises romanes

L'art roman est surtout célèbre par ses innombrables représentations de personnages et d'animaux de toute sorte, réels ou imaginaires. On reste en effet confondu devant l'incroyable foisonnement de ces dernières, animaux ou personnages hybrides, qui défient et devant lesquels les plus grands spécialistes restent souvent très perplexes. Si bien que nul ne conteste aujourd'hui que les constructeurs et autres "maçons" aient pu rester en contact direct avec des traditions parallèles au christianisme et qu'il en est résulté une sorte de syncrétisme religieux et culturel. Comme dans les sociétés antiques, la magie et le merveilleux sont toujours très liés à la nature. Les animaux appartiennent à cet univers sauvage qui échappe à la raison des hommes et qui est encore dirigé par des forces mystérieuses. A ce titre, eux-aussi possèdent une forme de magie, eux-aussi peuvent être un lien entre le monde des humains et le monde féerique. Depuis l'art pariétal du paléolithique supérieur, l'homme, a toujours eu besoin, à travers l'animal, "d'exorciser ses peurs, de transférer dans les créatures ses qualités et ses défauts, ses forces et ses carences, sa volonté aussi de dominer. L'animal, au delà de son rôle nourricier, est devenu un grand miroir allégorique de la race humaine". De sorte que l'on peut dire que "le symbolisme animal reflète non pas les animaux, mais l'idée que s'en fait l'homme et, peut-être en définitive, l'idée qu'il se fait de lui-même." Et c'est justement de cette pédagogie que va s'emparer l'art roman en utilisant non seulement le message biblique de la création mais encore tout l'apport antique et contemporain qu'il a modelé pour nous donner son message d'évolution spirituelle. Jamais un art n'aura illustré autant que l'art roman ces "correspondances", au sens baudelairien, entre l'homme et l'animal.

10/2020

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Thèmes photo

Campagne anglaise

Jean-Pierre Gilson a sillonné l'Angleterre sur les traces des grands écrivains et peintre de et 19e siècles. Du Devon au Yorkshire et la Cornouaille sur les lieux même des Hauts du Hurlevent des soeurs Brontë, Les chiens de Baskerville de Conan Doyle, L'Auberge de la Jamaïque de Daphné du Mourier, les paysages de Constable, de Gainsborough ou de Ruskin, le photographe s'attache, dans la morte saison, aux paysages qui fondent la culture anglaise. Ce livre s'inscrit dans la veine de ses chefs d'oeuvre noir et blanc, notamment Scotland (1991, 2004 , 2019), Ireland (1998), ou Somme (2016) Texte de Willam Boyd [extraits] Quelques observations sur Campagne anglaise de Jean-Pierre Gilson Je l'ai déjà dit, mais cela mérite d'être répétéA : la photographie de paysage est un aspect extrêmement difficile de la forme d'art qu'est la photographie [... ] En regardant les photographies exceptionnelles de paysages anglais de Jean-Pierre Gilson, on constate, de manière presque subliminale, qu'elles contrastent puissamment et dramatiquement avec ce que nous pouvons voir de nos propres yeux. Ce simple fait est ce qui rend une photographie d'une vallée du Yorkshire différente et mémorable. [... ] Quand je regarde la photographie de Jean-Pierre Gilson prise à Modbury, Devon - une allée bordée d'arbres qui sépare une sorte de petit bâtiment en blocs recouvert de lierre - pourquoi cela me reste-t-il à l'espritA ? Pourquoi est-ce que je l'admire ? Pour le dire simplement, cette photographie est presque parfaitement composée. La plupart des paysages présentés ici me paraissent typiquement anglais. Quiconque a survolé l'Europe continentale puis au-dessus de l'Angleterre aura enregistré la différence dans la configuration du paysage ci-dessous. La campagne anglaise cultivée est un patchwork de champs clos - des haies, pour l'essentiel, des murs sans mortier faits de pierre et de roche. Ces superbes photographies nous rappellent que la " photographie de paysage " - ce sous-genre de l'art - est, paradoxalement, et dans de nombreux cas, une forme de portrait indirect.

06/2023

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Littérature française

Quart livre des reconnaissances

Mieux que nous ne pourrions le faire, Jacques Réda dé? nit les contours de ce livre dans son émouvante postface : Les quatre Livres des reconnaissances n'ont jamais fait l'objet d'un plan. On ne doit donc pas y voir une sorte d'anthologie un peu plus lacunaire que la plupart des autres, ni même un re ? et de mes seuls goûts personnels. Tous ces textes ont été composés pour ainsi dire par surprise et au hasard d'une relecture ou d'une remémoration. Elles ont très rarement répondu à un projet d'ailleurs en général assez vague, sinon, dans ce volume même, où, non sans lacunes, j'ai tenté d'évoquer l'évolution du vers français. Après quoi, en effet, c'est la langue française qui, s'éloignant progressivement et naturellement d'elle-même, a obligé le vers, désormais sans structure, à tâtonner, parfois avec brio, vers la langue nouvelle que Rimbaud avait souhaitée et qui, loin d'être une méta-langue poétique, sera peut-être un jour celle qu'aura ? xée le classicisme de nos très lointains descendants. Autrement dit, ceux que nous appelons "grands poètes" représentent un état particulier de la langue où, de manière aléatoire mais inévitable surgissent, de ce brassage d'ondes, des crêtes si remarquables qu'on leur donne un nom - un nom d'auteur -, comme on en attribue à ces grands accidents de terrain ou à ces formes que revêt l'eau dans les mers, les lacs, les torrents et les ? euves. Mais, de l'une à l'autre région, et malgré de scrupuleux cartographes, on oublie le nom des collines, des gorges et des ruisseaux qui ont contribué à la gloire des Himalaya et des Amazone. Avec le très remarqué Quel avenir pour la cavalerie ? qui les complète, ces Livres établissent la géographie de la poésie rédasienne, comme ils en forgent la boussole.

04/2021