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Fermin J Urbiola

Extraits

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Histoire de France

L'étoile jaune et le croissant

"Sur les 23 000 "Justes parmi les nations", il n'y a pas un seul Arabe et pas un musulman de France ou du Maghreb. Alors, j'ai décidé de chercher. On m'a souvent répété : "Mais les témoins sont morts aujourd'hui." J'ai exhumé des archives, écouté des souvenirs, même imprécis, et retrouvé de vraies histoires : comme celle de cette infirmière juive ou celle du père de Philippe Bouvard qui ont échappé à la déportation grâce au fondateur de la Grande Mosquée de Paris, Kaddour Benghabrit. Cet homme a sauvé d'autres vies. Et l'action du roi Mohammed V au Maroc durant l'Occupation ne lui vaudrait-elle pas aussi le titre de Juste ? "Celui qui écoute le témoin devient témoin à son tour." J'avais toujours à l'esprit cette phrase d'Elie Wiesel. Je l'ai écrite plusieurs fois, et suis parti en quête de témoins pour ne pas rompre le fil ténu de la mémoire." Mohammed Aïssaoui.

01/2014

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Littérature française

L'étrange voyage... (en train)

" Je suis sur une voie ferrée, au milieu de nul part... Juste une maison me fait face de l'autre côté de la voie. {...} A peine le temps de terminer ma pensée qu'un train me semble-t-il arrive au loin... J'entends le bruit sourd d'une locomotive, ce sifflement strident laisse un goût amer... Il arrive vite...trop vite peut être. Je me glisse rapidement sur le bas-côté. {...} Elle est noire cette locomotive avec deux phares, qui, presque à ma hauteur, s'intensifie si fort que j'en suis éblouie. Je crois même rêver, j'ai l'impression qu'elle est vivante, la locomotive s'ouvre, comme si elle ouvrait une énorme et vaste bouche... {..} Le vieil homme en jean avait laissé place à une espèce de monstre hideux recouvert d'écailles rougeâtres, une longue queue se finissant par une boule à pique. Des dents acérées comme celles des requins et deux grandes ailes de dragon "

09/2013

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Littérature française

Riches heures

« — Yvette, ne te moque pas de moi si je te dis que je suis devenu médium. Certains rêves me ramenaient toujours au XVe siècle, et je m'y trouvais bien. Tout de même, j'ai tenté une expérience avant de m'endormir, et c'est alors que, depuis, je me promène parmi nos ancêtres, mais dans le désordre. Une nuit peut m'emmener au XVIIe. J'ai même revécu la Saint-Barthélemy, quel cauchemar ! Mais j'ai appris que nos ancêtres avaient adhéré à la religion réformée et furent massacrés, seul leur enfant fut sauvé par des catholiques, et depuis nous continuons dans cette religion. Muni de ces bribes d'images et de sensations, je peux contrôler la justesse de mes "visions" grâce à Internet. Yvette est stupéfaite et regarde son frère comme si elle le découvrait, tout ce qu'il lui dit est si inattendu qu'à la fois, elle croit et aussi doute. »

10/2014

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Littérature française

Jusqu'à ma petite

"Ma folle n'est pas née là-bas, mais dans la vallée, c'est certain. Là-bas, j'avais rencontré l'autre côté, mon vrai côté tout délivré. À mon retour, je ne pouvais plus reconnaître celle qui avant de partir pensait seulement à repousser ce coup de vieux qui tombait sur une très jeune femme ayant un travail, louant un appartement avec vue sur un jardin dans la banlieue est de la ville. Grâce à ce voyage d'hiver, j'allais finalement réussir ce que la gosse de treize ans avait loupé. Ce collégien avait eu raison, j'étais bien celle qu'il avait repérée, une faite pour ne pas rêver à la lumière, mais aller la chercher coûte que coûte. Le visage de ma folle, une esquisse ramenée de là-bas, devenue en quelques mois un corps vivant, me dis-je pour aller au bout de ce que je sais ou peux penser."

03/2014

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Internat DCEM, ECN

Méthodologie

Comment faire un programme de travail efficace ? Comment faire de bonnes fiches ? Faut-il s'investir en stage ? Comment gérer les bons et les mauvais résultats ? Comment retenir un item sur le long terme ? Comment gérer ses émotions pour ne pas saboter tout le travail accompli le jour J ? C'est en pensant à toutes les questions que je me suis posées pendant mon externat, et à tous les problèmes qui se sont présentés, que j'ai conçu ce livre. J'y ai mis tous mes conseils pour apprendre ses cours avec le meilleur rendement possible, ainsi que des techniques inspirées de la préparation mentale des athlètes de haut niveau, pour rester motivé et surmonter le stress. De la D2 à la D4, vous y trouverez forcément de l'inspiration. Vous trouverez également du contenu supplémentaire sur la page Facebook "Méthodologie aux ECNi", et la possibilité de me poser directement vos questions.

06/2019

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Littérature érotique et sentim

Anna

" C'est à cette époque, alors que ma vie commune avec Pierre venait de se terminer dans une tristesse infinie, que je n'avais pas revu Lucas depuis la seule et unique soirée que nous avions passée ensemble qu'à nouveau j'eus un retard de règles. Comment était-ce possible ? Nous nous étions protégés. "Cela arrive", me répondit le gynécologue. Non, je ne comprenais plus rien. J'étais enceinte pour la deuxième fois en trois mois. Une première grossesse qui correspondait à la dernière fois que j'avais fait l'amour avec Pierre, et une deuxième qui correspondait à la première fois que je l'avais fait avec Lucas. Comme la vie est étrange... Etait-ce un signe ? Devais-je faire ma vie avec lui ? Ou la vie était-elle au contraire en train de me prouver que je m'étais mise dans une situation improbable, trop compliquée pour moi, que je n'assumerais pas ? ".

10/2012

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Primaire parascolaire

Le verbe dans tous ses états. Simple et astucieux

Ce fascicule sur le verbe est illustré par de nombreux exemples et exercices. Il ne s'agit pas d'un manuel de conjugaison pur et dur. Il s'agit ici d'aborder TOUT ce qui concerne l'utilisation des verbes. J'y aborde les différents modes et leur utilité, les différents temps et leur (s) valeur(s), la concordance des temps et les deux voix utilisées, à savoir la voix active et la voix passive. J'ai regroupé en un seul manuel tout ce qui a trait au verbe afin d'offrir une vue globale des diverses utilisations des verbes. J'y traite le sujet de façon différente pour vous permettre d'acquérir facilement les règles en vue d'une orthographe correcte. Ce fascicule s'adresse aux jeunes et moins jeunes en langage simple et les guide progressivement vers une compréhension totale de la matière. Il est le fruit de diverses méthodes appliquées à des élèves ayant des difficultés très différentes d'apprentissage.

01/2021

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Littérature érotique et sentim

Un si étrange amour

« En étendant un drap de soie grise sur la ville et la baie, mon premier crépuscule d'Alger avait enveloppé les choses d'une tendresse insupportable, en m'étreignant avec une poignante nostalgie. À la nuit tombée et malgré la féerie des lumières de la ville, un crêpe de deuil avait recouvert cette nostalgie d'une solitude désespérée. Crépuscule après crépuscule et nuit après nuit, mon amour de Jeanne avait mis du temps à seulement s'estomper. Mais, d'une certaine façon, j'y avais été aidé par le maelström de la tragédie historique où j'avais été plongé, et qui avait fini par tout embraser là-bas autour de moi. En relisant Camus, j'avais ressenti, de façon quasi physique, combien cet embrasement final l'aurait écartelé avant de le crucifier. Sa mort absurde dans un tas de ferraille, l'avait-elle finalement sauvé du pire ? Dès que je l'avais pu, je n'avais pu éviter d'aller jusqu'à Tipasa.

04/2012

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Policiers

Les romans durs. Volume 11, 1961-1966

"Le rôle du romancier est de montrer l'absolu qu'il poursuit. En tout cas, le faire sentir. Car cet absolu est quelquefois impossible à rendre avec des mots. Dans le roman tel que je le conçois, c'est la partie poésie, si je pais dire, qui peut rendre ce qui ne se rend pas par des phrases normales. La poésie existe vraiment dans le roman, c'est tout cet inexprimable, cette ambiance qui flotte autour des personnages qui rend la vérité. Expliquer moi-même mes personnages m'est impossible. J'écris parce que j'ai besoin décrire, à ce montent là, j'ai besoin d'être avec des personnages à moi, uniquement de vivre pendant neuf, dix ou onze jours, dans une ambiance que je crée, avec des personnages que je crée et dont je m'imbibe... Je ne sais pas où ils vont me conduire" Simenon interview par André Parinaud, diffusion sur la RTF, octobre 1955-janvier 1956.

02/2013

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Littérature française

La recherche de la couleur

C'est chez Dayen que j'avais ressenti les premiers signes d'une déprise, d'un départ - j'ignorais alors qu'il serait précédé de beaucoup d'autres. Un accablement, une aversion soudaine pour le décor, le décor humain j'entends, car il y avait un piano. Qu'est-ce que mon corps - autrement dit ce qu'il me restait de ma vie - faisait là ? » Qui est François Novel ? Un homme qui vit d'écrire, un homme libre, qui entend bien le rester. Un événement dramatique va amplifier son sentiment d'exil, sa distance face au « décor humain ». Et quel décor ! Un faux ami, une chanteuse toxique, des figurants grotesques ou malfaisants. Tout un théâtre de cruautés et de vanités transcendé par l'irruption de personnages bouleversants. Car pour qui cherche la couleur dans un monde transparent, l'aventure se rencontre au coin de la rue. Voyage intérieur et tableau d'une époque, La recherche de la couleur fait éclater tous les cadres.

08/2012

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Littérature française

Jean-Bark

J'ai connu un Jean-Marc. Il y en avait au même moment des dizaines d'autres. J'en suis sûr. J'aimais ta géométrie variable, que je n'ai jamais constatée mais que je supposais. Tu avais l'art de l'adaptation. Ce qui t'importait, c'était moins toi-même que celui qui te faisait face. Tu ne te mettais jamais en avant. Tu faisais exister l'autre. Il devenait à ton contact l'être soudainement le plus important. Tu étais changeant, arc-en-ciel. Je te soupçonnais de pouvoir dire à l'un quelque chose et au suivant son contraire. Aucune hypocrisie dans cela. Tu n'étais pas là pour juger des opinions. Tu nous prenais comme nous étions. Tu nous donnais ce que nous espérions trouver. Tu savais, pour l'être toi-même, qu'un auteur est plus fragile qu'une libellule. Il te fallait tout simplement préserver les conditions dans lesquelles ses ailes pouvaient continuer à se déployer, fines et somptueuses.

05/2013

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Littérature française

Avant

Quand il nous arrive de dire « C’était mieux avant », sommes-nous des passéistes en proie à la nostalgie d’une enfance lointaine, d’une jeunesse révolue, d’une époque antérieure à la nôtre où nous avons l’illusion qu’il faisait bon vivre ? A moins que cet avant ne soit un hors-temps échappant à toute chronologie. Je me refuse à découper le temps. Nous avons, j’ai tous les âges. J.-B. P. En une succession de courts chapitres, J.-B. Pontalis passe en revue la mémoire sous toutes ses formes, de son contenu - comparé à un sac où l’on plongerait pour en ressortir de l’indispensable ou du futile, du nécessaire ou du superflu - aux souvenirs d’enfance, de son contraire, l’indispensable oubli - la mémoire absolue serait invivable - à une réflexion sur l’ « après », cette maladie de l’anticipation qui nous empêche si souvent de vivre pleinement le présent.

01/2012

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Littérature française

Les cris

Il s'agit d'une rupture. En d'autres termes, d'une formalité. Un beau jour, Adam montre les premiers signes de faiblesse : " J'aime être avec toi, j'aime rire, vivre, dormir avec toi, j'aime faire l'amour avec toi. Mais je ne sais pas si je t'aime. " Il est à abattre, pense-t-elle, puisque, la fuyant, il ne tient pas les promesses de l'amour. Aussitôt, sa perception se trouble mais elle refuse que la douleur organise l'émotion : l'utiliser à autre chose, oui. employer la destruction du sentiment à la construction du livre. Elle ne revient pas sur l'idée quelle aime les ruptures et fabrique le drame de toutes pièces. A vivre, l'échec est contraignant... A écrire, le voilà utile. Spirituel. Excitant. Le lecteur entre alors dans la tête d'un écrivain. il passe à la lessiveuse. Avec ce couple qui se sépare, il découvre l'écriture comme méthadone du sentiment.

01/2010

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Littérature française

Limites de l'amour

"J'ai toujours pensé que j'étais faite, que j'étais uniquement née pour avoir une correspondance amoureuse, mes yeux étaient laits pour fa et rues mains, mon visage et ma bouche, mon entendement : être nommée, comparée à toutes choses, être dite, tel était mon destin, tel était mon droit, mon obsession et ma folie. qu'un homme me pose ses questions et je saurai répondre à tout ce qu'il veut savoir, donner tout ce qu'il peut attendre des mots, je le caresserai, mon amour. mon amour il n'aura qu'à déchirer l'enveloppe, déplier les feuilles et nie trouver là, vive, brûlante, unique, déjà dans l'attente de sa réponse." Comment concevoir que l'amour, même infini, puisse avoir des limites ? Les personnages de ce livre refusent de le croire. Toute la force de persuasion de l'écriture d'Eva Almassy est déployée ici pour leur donner raison.

06/2010

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Littérature française

Les caresses et les baisers

" Par-dessus tout, il me plaisait parce que c'était un homme, et que mon empire sur l'énigme d'un homme nu me fascinait. Il était la première personne sur qui je possédais un pouvoir, j'adorais ce sentiment nouveau de mon importance. Faute de comparaison, il dominait les épreuves d'un concours sans autre candidat. J'ignorais la banalité de notre liaison, celle d'une fille et d'un garçon qui s'apprenaient l'un l'autre, je croyais que nos personnalités s'entrelaçaient avec nos doigts. Bien sûr, je savais que Lucien Kassler m'oubliait dès que ses doigts touchaient le corps et les clés de sa clarinette, dès que sa joue se posait sur la mentonnière de son alto. Mais je n'étais pas jalouse de cette autre liaison, même si j'enviais son instrument quand il le sortait de sa boîte, comme un bébé d'un berceau, avec une tendresse caressante ".

08/1998

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Littérature française

Les gestes. Récit

Les Gestes. C'était lundi dernier, très tôt le matin. Il n'y avait personne, juste quelques femmes arabes qui se lavent au hassoul à cette heure. Je nageais seule, tranquille, comme j'aime, à faire la planche en chantant, ou à compter mon apnée sans risquer d'être noyée par mes frères, ces fous furieux de l'agitation. J'ai aperçu les deux Racah au loin avec un gros chien noir inconnu. A Khérédine, personne n'a de chien. Si l'on en croise, il ne faut pas les approcher, ils sont galeux ou enragés. Parfois les gens les chassent à coups de pierres et de bâtons. C'est moche. Je déteste qu'on frappe les animaux. Je suis sortie discrètement de l'eau pour rentrer. C'est là qu'ils se sont mis à courir vers moi. Ils tenaient le chien avec une corde. Arrivés à quelques mètres, ils ont lâché la corde et crié comme des malades: " Chope-la, chope-la. " J'étais terrorisée.

08/1999

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Sociologie

La non-violence expliquée à mes filles

" Voici près de vingt ans que je travaille sur la violence et l'action non violente. Sur un tel sujet, la plupart des questions que se pose un enfant concerne la vie de tous les jours. Si quelqu'un m'agresse, que dois-je foire ? Comment réagir face ou racket à l'école ? Contre une agression sexuelle ? Et lu violence des jeunes ? Et le racisme ? Pour répondre, j'ai quitté mes chères études... C'est ainsi que je me suis mis à écrire quelques pages, que je leur donnai à lire : j'ai souvent refait Mo copie. J'ai voulu leur dire que la non-violence n'est pas la passivité : c'est une manière d'être et une manière d'agir qui visent à régler les conflits, lutter contre l'injustice, construire une poix durable. Je me suis appuyé sur de nombreux exemples empruntés à la vie quotidienne et à l'Histoire. "

01/2000

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Littérature française

Sain et sauf

" Et je ne voulais pas la voir, même pas la regarder, et c'est arrivé par hasard, dans un faux mouvement, et voilà : elle me sourit, et moi j'ai l'air de quoi ? et alors la musique recommence, et des couples se forment, et sans le faire exprès je pense au mariage, et à une ribambelle de gamins qui braillent et qui rigolent et je me demande si elle existait pendant tout ce temps où j'étais seul, et je me dis : "La vie, ça vaut vachement le coup, et finalement il y a peut-être un dieu", et pourtant je ne ressemble pas à grand-chose au milieu du monde, et pourtant c'est bien moi qu'elle regarde, et j'en suis pas sûr d'abord, et je bouge un peu pour vérifier, et oui, c'est bien moi, et qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de tout cet amour ? "

02/2001

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Littérature française

Les cigales sont de retour

"Un jour viendra où à mon tour, je raconterai la Provence à mes petits-enfants. Ils s'installeront autour de moi sur la terrasse, à l'ombre d'un pin, face à la mer, et j'ouvrirai ce livre. Je leur parlerai de ces hommes et de ces femmes qui ont forgé l'histoire de ce pays qui court du Rhône aux Alpes. Parce que cette terre est celle où j'ai grandi, parce qu'elle a été le refuge de mes parents, mes enfants y plongeront leurs racines. Ils pourront toujours compter sur la couleur du ciel, la chaleur du soleil et la douceur du vent pour devenir des hommes. L'amour de cette terre et de cette mer, dans lesquelles je me plonge aujourd'hui avec le même bonheur que lorsque j'étais enfant, c'est l'amour de la nature, chantée par les cigales. L'amour de la Provence, tout simplement". Jean-Pierre Foucault

04/2006

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Littérature française

Histoire du pied et autres fantaisies

"Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles."

10/2011

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Littérature française

Plus loin mais où

" Je vais aux morts-bois, ça me plaît, les arbres sont pas bêtes, ils cherchent la lumière et qu'est-ce que je vois-t'y pas, un arbre qui marche à grandes enjambées dans la clairière. Beau comme un ange quoique j'y vois pus mais j'ai bon pied bon oeil. Qui c'est qu'a vu un ange ? Des saintes quand elle étaient en manque d'homme. Grand jeune gars fauve, veste cuir, bottes cavalier, courroies croisées sur le dessus du pied, rupin. Tout bouclé à petits coups serrés, rouquin mais quand même. Se dirige droit sur moi. Suis pas craintive quoique. Bonjour madame ! Méfiance. J'y grogne. On se promène ? ". Que se passe-t-il quand une vieille dame indigne rencontre un jeune étudiant ? Tout Béatrix Beck est là : un style cravaché, des phrases qui crépitent, une drôlerie désabusée, des dialogues comme sous la mitraille des mots. Un chef-d'oeuvre d'humour noir.

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Humour

Vie de merde

À mourir de rire ou de honte, ça leur est vraiment arrivé ! Aujourd’hui, je ressors d’un contrôle très important, en sortant je fouille mes poches dans le but de trouver mon antisèche… Je l’ai laissée dans la copie double. VDMAujourd’hui, j’ai dû passer chez IKEA. J’ai eu la bonne idée, ce matin, d’enfiler une chemise jaune. On m’a interpellé une bonne quarantaine de fois pour des Markus, Gulliver et autres. VDMAujourd’hui, ma fille de neuf ans, que j’élève seule, devait faire une rédaction sur la personne de sa famille qu’elle admire le plus. Elle a eu 9/10 en composant un texte très émouvant sur Skippy, son cochon d’Inde. VDMVie De Merde est un site où des milliers de Français viennent raconter leurs galères quotidiennes, avec humour et spontanéité. En voici la crème de la crème, le meilleur du pire. C’est vrai, c’est drôle, sauf quand ça vous arrive…viedemerde.fr

05/2010

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Religion

Plus sage est le vent

Si agnostique que je sois, j'ai la faiblesse de croire à la valeur éminente du christianisme, en tant qu'il est religion de la victime. Mais, si l'Eglise catholique me fascine, par sa durée et surtout par sa productivité, je me sens incapable d'adhérer à ses dogmes - l'eucharistie, la virginité de la Mère de Dieu me paraissent des preuves de la psychanalyse (qui d'ailleurs en a besoin). C'est pourquoi, avec une insolence qui s'interpose, et quitte à surprendre le lecteur dans sa naïveté paisible, j'invite la sexualité à faire l'irruption incongrue qui répond à sa propre essence. A l'égard aussi de cette déesse inexorable qui contraint les pauvres humains à osciller de l'ascétisme à la pornographie, j'adopte le ton du sceptique, convaincu que " plus sage est le vent ", comme a dit Montaigne, et que " salubre est le vent ", comme a ajouté Rimbaud...

11/2007

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Critique littéraire

Le déjeuner des bords de Loire. Suivi de Monsieur Gracq

Julien Gracq est sans conteste au nombre des écrivains que j'admire le plus. Je l'ai découvert au lycée en 1976. Je l'ai lu ensuite et l'admiration s'est installée, inentamable. Je lui ai écrit plus tard et j'ai écrit sur son travail. Ma première visite à Saint-Florent-le-Vieil, sur les bords de la Loire, remonte à février 1992. D'autres l'ont suivie, régulières, ferventes. Un jour - c'était en février 1998 - j'ai éprouvé le besoin de raconter le cours d'une de ces journées désamarrées du flux ordinaire des jours. Comme cela, sans désir d'effraction, loin du prosaïsme du reportage, simplement pour rendre témoignage. C'est le sens de ce récit qui narre quelques heures entre deux trains, au bord du fleuve, un jour d'hiver glacial et lumineux, en compagnie du dernier des très grands, quelques heures magnifiques et aimantées qui restent pour moi comme une leçon de littérature et de vie.

03/2007

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Policiers

Les 13 énigmes

Place Saint-Georges, une voiture rouge, de la série G.7, s’arrêta à quelques mètres de nous et une jeune femme en sortit vivement, tout emmitouflée de fourrures. Elle tendit un billet au chauffeur et s’en alla sans attendre la monnaie.– Prenez-le, dis-je, en désignant le taxi à mon compagnon.– Du tout ! Prenez-le, vous !– J’habite à deux pas d’ici…– Qu’importe ! Je vous en prie…Je cédai. Je lui tendis la main, bien que nous ne nous connussions que de fraîche date. Il me présenta sa main gauche, car, de toute la soirée, sa main droite était restée enfouie dans la poche de son veston. Et l’instant d’après, j’étais sur le point de le rappeler. Car je tombais brusquement en plein drame, en plein mystère. Dans la voiture où je m’étais engouffré, je heurtais quelque chose. J’avançais la main et je m’apercevais que c’était un corps humain.

09/2005

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Littérature française (poches)

L'Etranglée

"Je me demande si vous avez besoin de vos lecteurs ? Recevez-vous des lettres de prostituées, de bourgeoises, de meurtriers en puissance, de femmes agressées, de filles qui ont échappé au triste sort de votre héroïne ? Ou bien vous suffit-il de mijoter dans votre sombre fait divers, d'imiter devant votre glace le geste de l'étrangleur, de rêver devant la vitrine d'un bijoutier pour décrire l'orient des perles ? Où est votre vraie vie ? Dans votre vie quotidienne que j'ignore ou dans celle de l'assassin avec le récit achevé, publié, qui circule à présent - je vous le souhaite - chez les libraires ? Je sens que ma lettre sera longue : j'avoue qu'elle me sert à préparer nos retrouvailles. J'aurai lu votre roman, vous aurez lu ma lettre ; nous serons à égalité. Et puis je vous ai prévenu, je suis votre lectrice mais vous devenez mon lecteur".

05/2008

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Littérature française (poches)

Hors-les-murs

J'avais vingt-deux ans au sortir de la guerre et je voulais vivre après la peur permanente et les scintillements ambigus de l'Occupation. Vivre comment ? Vivre pour moi n'avait qu'un sens : mes livres. Ces livres chargés d'exprimer les non-dits de mes mutismes traqués. Encore fallait-il les faire accepter. Encore fallait-il qu'une fois acceptés, ils soient lus. Des années durant, ils ne furent ni acceptés ni lus ensuite. C'est ce combat que je raconte. Si j'avais échappé aux bourreaux - massacreurs pendant la guerre, ce n'était pas pour périr sous les médiocres - massacreurs pendant la paix. Dur combat car les médiocres connaissent le secret de la durée. Ils inoculent à qui les gêne le venin suicidaire de la paix. Tant de fois j'ai traîné comme une épave. Mais au plus obscur de moi-même, je savais que le feu, inextinguible, finit par brûler ceux qui veulent l'éteindre.

05/2000

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Actualité et médias

THEATRE D'OMBRES. Journal de l'année 1997

J'ai tellement vécu dans les livres, j'y crois si fort, que les choses ne deviennent réelles à mes yeux qu'une fois nommées, mises en phrases. L'année 1997 avait bien besoin de cette preuve par Gutenberg. Tout y semblait si virtuel, sautillant, improbable, " zappé ", " morphé ", sorti du " web ". Y a-t-il eu vraiment dissolution de l'Assemblée, visite du pape, mort de princesse, krach boursier, procès Papon, guerre persique ? On l'a prétendu un soir, deux soirs, puis rien, le grand vent d'avant l'oubli. Mes souvenirs d'écrivain, de reporter, de chroniqueur, d'académicien, m'ont servi de repères dans un présent incertain comme un théâtre d'ombres, tout en manigances de communication, où les idées mêmes, les doutes, font partie de l'air du temps, un drôle d'air. C'est la première fois que je tiens un Journal. J'ignorais le plaisir que c'est, et à quel point n'existe que ce qui se raconte.

02/1998

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Philosophie

Philosophie sentimentale

Un philosophe peut m'instruire ou m'éclairer, mais son oeuvre n'exerce sur moi aucun charme si en filigrane de ses concepts, de ses thèses, de ses arguments. je ne perçois pas le récit d'un chagrin personnel. Sous le masque du cérébral, j'aime deviner l'orphelin, l'amoureux. l'abandonné, le déclassé, le décalé - l'" animal malade ". Les auteurs que je cite dans ces pages, en exergue de chaque chapitre, n'appartiennent pas à une même sensibilité intellectuelle ou littéraire. Si, cependant, leurs pensées m'accompagnent depuis longtemps et me reviennent a l'esprit comme des refrains, sans cloute est-ce parce que j'y entends une semblable tonalité mélancolique. Que j'aie à m'en féliciter ou à m'en blâmer, c'est à Schopenhauer. mais aussi à Nietzsche, Pessoa. Proust, l'Ecclésiaste, Chamfort. Montaigne, Freud. Rosset, Ortega y Gasset. que je dois ma vocation de philosophe sentimental.

09/2010

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Poches Littérature internation

Paraiso Travel

" J'ai su qu'en me mettant à courir j'allais la perdre et que moi aussi, en un clin d'œil, j'avais signé ma perte. " Marlon, jeune clandestin colombien, s'égare dans New York le soir même de son arrivée. Commence alors une descente aux enfers, la traversée d'un cauchemar américain où Marlon, devenu SDF, n'a qu'une obsession : retrouver celle qu'il aime, cette Reina avec laquelle il s'est enfui de son Medellin natal. Ce récit d'une folle passion est aussi une plongée dans un New York latino méconnu où des centaines de milliers d'exilés pareils à Marlon s'acharnent à recoller les morceaux du rêve brisé. Reconstituant peu à peu son passé et les étapes de son voyage, Marlon finira par trouver un sens à sa quête et sortir du labyrinthe. Comme dans La Fille aux ciseaux, Jorge Franco dresse ici le portrait d'une génération désespérée au cœur d'un monde de violence.

01/2004