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Pham Doan Trang

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Sciences politiques

Le déluge 1916-1931. Un nouvel ordre mondial

Dans ce nouvel opus, Adam Tooze décrit et analyse les changements essentiels survenus pendant et après la Première Guerre mondiale - le plus important, qui constitue le thème principal du livre, étant l'accession des Etats-Unis à une position de suprématie économique, politique et morale sans précédent. Première économie mondiale, l'Amérique devient à partir de 1916 le "banquier" de la guerre, animée, selon l'auteur, par le dessein très clair d'exercer son hégémonie financière sur les pays de l'Entente devenus dépendants de ses prêts. Avec la disparition de ses empires naguère dominants au profit du grand empire américain et de sa prééminence économique et militaire, l'Europe se trouve ravalée au rang de "province" ; en 1918, le Président Wilson est en mesure de jouer le rôle d'arbitre du nouvel ordre mondial auquel il aspirait en imposant la paix au monde entier, avec son projet fétiche et idéaliste de Société des Nations. Pourtant, quand vient le moment d'endosser concrètement sa position de leader mondial, l'Amérique recule : le Congrès américain ne ratifie pas le traité de paix ; Washington n'intègre pas la Société des Nations. Selon l'auteur, les Etats-Unis n'ont pas encore atteint la maturité démocratique nécessaire pour assumer leurs responsabilités. Il faudra attendre une génération, sous les présidences de Roosevelt et Truman, pour que ce soit le cas. Une fois le traité de Versailles signé par l'Allemagne, une seconde guerre était-elle inévitable ? L'insistance des Alliés pour obtenir des réparations (et celle des Etats-Unis pour obtenir le remboursement des dettes de guerre) contribua-t-elle à l'échec de la République de Weimar ? Deux questions essentielles auxquelles l'auteur répond par la négative. A la fin des années 20, les Européens étaient en chemin vers un retour à la normalité, et des hommes d'Etat tels G. Stresemann en Allemagne et A. Briand en France travaillaient patiemment à une consolidation des liens qui déboucherait sur la CEE dans les années 50. Mais alors qu'en 1928, Hitler et Trotski désespéraient de voir un jour la chute de l'ordre capitaliste, l'année suivante, la faillite de Wall Street déclenchera une nouvelle série d'événements qui entraîneront la sortie de la Grande-Bretagne de l'étalon-or en 1931 et plongeront l'Allemagne dans le chaos économique et politique. Ceci étant, Adam Tooze récuse la vision, défendue par certains historiens modernes, de l'entre-deux-guerres comme d'une période où l'Europe renoua avec ses démons passés et rejeta le libéralisme démocratique au profit de l'autocratie et du fascisme. Pour lui, les principales nations d'Europe et d'Asie luttèrent alors pour s'adapter à la modernité et à la géopolitique moderne, s'acheminant tant bien que mal vers la création d'une structure qui garantirait la sécurité internationale - sans parvenir, au final, à couper sur le plan financier, le cordon avec Washington. De manière générale, l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à s'inscrire en faux par rapport aux récits conventionnels de la période (il montre aussi que ce n'est pas le traité de Versailles mais celui de Washington, en 1922, qui scella le nouvel ordre mondial régi par la suprématie des Etats-Unis).

10/2015

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Littérature française

Ma vie, côté père

Journaliste littéraire (Le Monde) et musical (Télérama), Michel Contat a beaucoup travaillé sur Sartre, qu'il a bien connu. En 2000, il a publié Paris 1959 (Zoé), ouvrage dans lequel il racontait son année d'études de lettres à la Sorbonne, son amitié avec Michel Thévoz, qui allait devenir le principal théoricien et historien de l'Art Brut, avec qui il jouait du jazz. Ma vie, côté père constitue sa première réelle incursion dans la littérature personnelle. Il y évoque la figure de son père, personnage très romanesque, avec qui il avait eu dans son adolescence des rapports assez tourmentés. Né en Suisse en 1906, son père a en quelque sorte traversé l'histoire européenne - bien que venant d'un pays épargné par les guerres. Il avait commencé sa carrière dans les assurances à Berlin, avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Il avait perdu sa place après celle-ci, la firme pour laquelle il travaillait appartenant à un juif qui en avait été dépossédé. Juste après la guerre, il était tombé amoureux d'une très jeune Allemande, veuve d'un général de la Wehrmacht, et avait quitté pour elle femme et enfants. C'était extrêmement audacieux ou totalement inconscient et irresponsable : en conséquence, il fut, à 40 ans, mis au ban de son milieu bourgeois. Il devint ensuite représentant de commerce pour des appareils médicaux puis des livres de luxe. Il fréquentait les casinos d'Europe. Puis il épousa une femme fortunée et mena une vie d'homme riche entouré de jeunes femmes plus ou moins vénales. Il fit des affaires en Indonésie. Il profitait en somme éhontément des " trente glorieuses ". Sa femme finit par le chasser. Il se relança en s'associant à un financier aventureux, qui fit une faillite frauduleuse. Il refit front une nouvelle fois en devenant traducteur free lance pour une grande banque zurichoise. Il mourut pour ainsi dire à sa table de travail, laissant d'énormes dettes. Ses proches découvrirent à sa mort qu'il avait épousé peu de temps auparavant une call-girl française pour qu'elle ait un passeport suisse. Un drôle d'exemple pour un fils. Mais ce n'est nullement un portrait à charge ni un règlement de comptes que Michel Contat propose ici. Tout joueur compulsif et amateur de femmes qu'était son père, il a toujours nourri de l'affection pour cet homme qui avait de l'esprit, des idées politiques libérales, une formation de juriste et d'économiste. Un homme qui, vivant selon le principe de plaisir, mettait à l'épreuve ses convictions d'intellectuel de gauche, tentant de lui inculquer son sens des réalités économiques et du caractère passager de la vie. Au fil des apparitions-disparitions de la figure paternelle et du parcours du narrateur lui-même, l'on croise en outre des personnalités historiques et intellectuelles, au premier rang desquelles Sartre, avec qui Michel Contat s'était lié d'amitié, celui-ci devenant en quelque sorte son père de substitution. Plus qu'un portrait, Ma vie, côté père est donc également le roman de la formation d'un jeune homme, qui grandit avec et contre son père, s'initie à la politique (les évènements de Mai 68, la guerre d'Algérie, sont autant d'éléments qui apparaissent en filigrane), à la littérature et au jazz.

01/2016

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BD tout public

La passion des Anabaptistes Tome 2 : Thomas Müntzer

(Texte provisoire) Thomas Münzer constitue le second volume de la trilogie " La passion des Anabaptistes ". Il aborde la théorisation de la révolution et conte le second soulèvement populaire du début du xvie siècle dans le Saint-Empire romain germanique. Pendant les guerres paysannes, le jeune Martin Luther prit la défense des paysans et des miséreux et prêcha des idées plutôt guerrières, suggérant par exemple de " se laver les mains avec le sang des évêques et des cardinaux de Rome ". La jeune secte anabaptiste, à cette même époque (1517), adhéra pleinement au discours de Luther et diffusa avec lui une haine énergique de Rome. Apparut ensuite, vers les années 1520, un certain Thomas Münzer, jeune théologien atypique qui se fit rapidement connaître comme le nouvel héros de la révolte paysanne et mit en place une véritable ligue secrète et séditieuse, ayant pour objectif de déstabiliser le pouvoir en place. Ses discours étaient plus durs encore que ceux prêchés par Luther, si bien que ce dernier fit marche arrière assez rapidement et opta pour la diplomatie, préférant les intrigues et les compromissions avec les instances au pouvoir. Dérouté par ce Münzer venu de nulle part, Luther s'éloigna de plus en plus des vues du champion des anabaptistes et finit par lui jeter publiquement l'anathème. Né en 1968, David Vandermeulen s'est d'abord fait connaître en 1997 en fondant le mythique café-concert " Le Galactica ", point de rendez-vous prisé de la scène underground bruxelloise. C'est à la même époque qu'il s'intéresse à la bande dessinée en montant sa propre structure éditoriale, Clandestine Books. Il y publie ses premiers albums puis rejoint 6 Pieds sous Terre et Les Requins Marteaux. Il crée Monsieur Vandermeulen, un avatar digne de l'Oncle Paul, auteur de nombreuses vulgarisations littéraires, à l'instar de son essai remarqué sur l'ontologie de Jean-Claude Van Damme. En 2005, il surprend ses lecteurs en prouvant qu'il est aussi capable de rompre avec l'humour qui le caractérisait jusqu'alors. Sa série Fritz Haber, nommée deux fois dans la catégorie album de l'année puis meilleure série au FIBD d'Angoulême, reçoit en 2005 le Prix de la BD historique de Blois et s'impose comme un titre incontournable en ce domaine. En parallèle, il développe avec son complice Daniel Casanave l'ambitieuse série Romantica aux Editions Le Lombard, une collection de grandes biographies d'auteurs romantiques du XIXe siècle. Toujours au Lombard, il a publié Ric Remix, un étonnant détournement de Ric Hochet. David Vandermeulen est également un contributeur régulier de La Revue Dessinée et de Fluide Glacial. Laurent Sautet est né en 1971 à Lyon et vit actuellement à Paris. Sous le pseudonyme Ambre, il crée sa propre revue Hard Luck en 1991 et la maison d'édition Terre Noire en 1997. Son premier ouvrage de bande dessinée paraît en 1996 et il publie de nombreux récits dans les revues Le cheval sans tête, Jade... et participe au collectif Comix 2000 de l'Association. Il adapte " Une trop bruyante solitude " de Bohumil Hrabal en 2003 avec Lionel Tran et le " Faust " de Goethe en 2006 avec David Vandermeulen. Ambre expose régulièrement ses peintures dans des galeries et des festivals internationaux. Il est par ailleurs Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de France. Pour le projet " La Passion des Anabaptistes ", il décide d'étudier la gravure allemande de la Renaissance et radicalise son approche de la bande dessinée.

10/2014

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Manga

Collection Yaoi Pack N° 17. 5 mangas

Ce pack manga contient : Isn't a cat needed (176 pages - Volume : One Shot) : Je m'appelle Tsubaki. J'ai l'air d'un humain, mais en réalité, je suis un chat. Pour pouvoir rester aux côtés de mon bien-aimé Tôma-san, je suis devenu un " chat à longue vie ". Pour lui, je ne suis rien d'autre qu'un petit chat blanc, et je ne pourrai devenir un véritable humain que lorsqu'il m'aura entièrement accepté dans son coeur en tant que chat. Cependant, comme Tôma-san n'entend mes paroles que comme de simples miaulements, comment faire pour qu'il se tourne vers moi... ? Ninja and master (176 pages - Volume : 1 / 2) : Ritsu est le fils cadet de la prestigieuse famille Sakagami, et Rokurô est son ninja attitré.Ce dernier est un excellent ninja et garde du corps, mais tous les jours, il répète à Ritsu " Je t'aime ", ou encore " Pour toi, Ricchan, je ferais n'importe quoi ", pour le taquiner. Mais le jour où Ritsu est désigné comme candidat à la succession de sa famille, l'attitude de Rokurô change du tout au tout. " Je ne te laisserai pas succéder. Je ne t'autoriserai jamais à épouser quelqu'un d'autre ", dit-il à son maître, en le prenant au piège, et en l'acculant...L'histoire d'un amour obsessionnel entre un servant et son maître, où les positions se retrouvent inversées : lever de rideau ! He's a negative heroine (176 pages - Volume : One Shot) : Riichi et Yoshiya, amis d'enfance, se sont perdus de vue depuis que Yoshiya a déménagé, quelques années auparavant. Mais un jour, voilà que Yoshiya réapparaît soudain dans la vie de Riichi, avec l'intention de redevenir son meilleur ami ! Or, Riichi a changé pendant toutes ces années, et le retour de son ancien ami ne l'arrange pas particulièrement, surtout quand celui-ci lui avoue qu'il était son premier amour...Brother's life (177 pages - Volume : One Shot) : Suite au départ de ses parents, partis à l'étranger pendant quelques mois pour le travail, Kôta, étudiant à l'université, se retrouve à vivre dans la maison familiale avec son grand frère Tetsurô revenu de Tôkyô pour l'occasion, qu'il n'avait pas vu depuis six ans et avec qui il ne s'entend pas très bien. La situation ne tarde pas à s'avérer inconfortable, surtout quand Kôta se rend compte qu'il ne connaît absolument rien sur son frère, et encore plus quand il réalise que ses sentiments envers lui, qu'il prenait comme de l'antipathie, sont au final bien plus ambigus que ça...The sadist and the spoiled boy (176 pages - Volume : One Shot) : Je veux être dominé ! Mitsuru Sadomura, le fils du directeur d'un grand conglomérat d'entreprises, se fait transférer dans un lycée normal afin de pouvoir trouver quelqu'un qui saura oublier son rang et se montrer dominateur envers lui – car Mitsuru est du genre masochiste. Alors, quand les voyous du coin commencent à s'en prendre à lui, il voit enfin l'opportunité de ses rêves ! Mais l'excitation tant attendue ne vient finalement pas des voyous en question, mais plutôt des jumeaux qu'il rencontre sur son chemin...

07/2014

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Littérature française

Un texte classique lao : Le Syvsvat

Une famille qui s'était établie à Bénarès (BaRanahsi) avait deux fils ; l'aîné s'appelait Sislyv et le cadet, Syvsvat. Le père, qui était avancé en âge, sentait que la mort ne tarderait pas à le frapper, aussi fit-il venir ses deux enfants pour leur dispenser les enseignements nécessaires. Syvsvat était âgé de 13 ans. - Vous remplacerez vos parents à la maison quand ils ne seront plus, dit le père à ses deux enfants. Un batelier originaire de la ville de Campa accosta un jour près de la demeure des deux frères. Syvsvat fit sa connaissance et lui demanda de le suivre lorsqu'il prendrait le chemin du retour. Le batelier accepta et, de plus, fit de Syvsvat son fils adoptif. Durant le voyage, Syvsvat ne pouvait s'empêcher de questionner le batelier sur tout ce qu'il voyait : - Y a-t-il des pierres dans ses chutes ? Des arbres dans cette forêt ? Des hommes dans ce village ? Un prince dans ce pays ? Des moines (bikkhu) dans cette pagode ? Exaspéré de se voir poser tant de question qui lui paraissaient saugrenues, le batelier fit taire Syvsvat non sans penser qu'il était fou... Sommaire Conte n° 1 - Histoire du hochequeue Conte n° 2 - Histoire de l'éléphant Conte n° 3 - Histoire des petits du perroquet Conte n° 4 - L'état de péché Conte n° 5 - Histoire du sot Conte n° 6 - Le roi et l'ascète Conte n° 7 - Les quatre animaux tombés dans le puits Conte complémentaire n° 1 - Le roi et le devin Conte complémentaire n° 2 - Le vieux conseiller et l'astrologue Conte complémentaire n° 3 - Le roi de Bénarès Conte complémentaire n° 4 - Histoire de nan Pisuna Conte complémentaire n° 5 - Histoire du roi kekaïRat Conte complémentaire n° 6 - Histoire du roi de Pen can Conte complémentaire n° 7 - Histoire de l'ascète Conte complémentaire n° 8 - Histoire de l'artisan joaillier Conte complémentaire n° 9 - L'enfant et la mangouste Conte n° 8 - L'épouse du roi bomdat Conte n° 9 - Les conseillers hmak khi2 ka Conte n° 10 - Le pêcheur et le corbeau Conte n° 11 - Le tigre et l'ermite Conte n° 12 - Le singe et le chasseur Conte complémentaire n° 10 - Le singe et le tisserin Conte n° 13 - La vache et son veau Conte n° 14 - Le roi et le yakkha Conte n° 15 - Histoire du bijoutier Conte n° 16 - L'épouse principale et l'épouse de second rang Conte n° 17 - Le pivert et l'éléphant Conte complémentaire n° 11 - Indra et la perruche Conte complémentaire n° 12 - Le garuda et la tortue font un pari Conte complémentaire n° 13 - Le larron qui use d'artifices Conte complémentaire n° 14 - Le tigre et le pivert Conte n° 18 - Histoire du setthi gosahkah Conte n° 19 - La grenouille et le bouvier Conte n° 20 - Ne pas avoir deux secrets à la fois Conte n° 21 - L'intelligence au royaume du ciel Conte n° 22 - Le lièvre réveillé par un fruit de hmak Tum Conte n° 23 - Histoire des quatre sourds Conte n° 24 - Histoire de l'orphelin Conte n° 25 - Le port d'un habit à rayures fait aboyer les chiens Conte n° 26 - Les trois bonheurs

12/1971

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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Essais

Traverser l'invisible. Énigmes figuratives de Francesca Woodman et Vivian Maier

Cet ouvrage qui parcourt une longue histoire des figurations féminines s'organise autour d'un événement sans précédent, lorsque la naissance de la photographie permet à un certain nombre de femmes de s'emparer d'un médium grâce auquel elles peuvent enfin se représenter entre elles et elles-mêmes à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. Le pouvoir acquis d'auto-figuration pour ces femmes contraste de manière extraordinaire avec leur position de modèles prévalant depuis des millénaires. Convoquant des petites filles, des mères, des veilleuses, des amantes, des jeunes mariées, des inconnues énigmatiques, des revenantes, le livre écrit un récit critique à la fois historique et personnel de cet événement majeur. Il explore ainsi en quoi ces autoportraits photographiques, au premier rang desquels ceux des artistes américaines Francesca Woodman et Vivian Maier, nous aident à traverser des épreuves de séparation, de mort, de temps, dans un esprit de joie créatrice immortelle. Francesca Woodman et Vivian Maier sont maintenant les noms propres qui désignent deux oeuvres photographiques d'autoportrait ayant engendré après elles une mythologie de leurs conditions de création et de leur devenir posthume - la première en raison de son suicide à l'âge de vingt-deux ans et la deuxième pour l'abondance de pellicules laissées derrière elle, en grande part non développées. Ces deux destins personnels sont réunis et comparés ici pour la première fois, dans la volonté de montrer qu'ils s'inscrivent en fait dans un destin des figurations féminines qui les dépasse et qu'ils révèlent tout à la fois. Ce destin, après l'historienne Michelle Perrot, peut se définir ainsi : alors que les femmes sont figurées par milliers dans les images depuis que nous en faisons, la connaissance que nous pouvons avoir de leur vie au cours de l'histoire reste extrêmement limitée. Elles sont absentes de la majorité des sources écrites à cause de leur exclusion des sphères du pouvoir, et donc des espaces où on garde trace des événements. Cet ouvrage expose l'hypothèse que ce tiraillement entre une très grande visibilité figurative et une très grande invisibilité historique contiendrait la formule d'un être-au-monde féminin que les femmes devenant auteurs d'une oeuvre personnelle à partir de la fin du XVIIIe siècle récupéreraient et réinventeraient sous la forme d'un art de disparaître. Celui-ci serait particulièrement manifeste avec l'avènement de la photographie et l'autoportrait. Dans notre contexte de bouleversement écologique et de fin imaginable de notre espèce, cet art constituerait un remède culturel puissant nous permettant de comprendre comment continuer à oeuvrer tout en trouvant des positions de retrait et de moindre affectation de nos environnements. En d'autres termes, les oeuvres photographiques d'autoportrait de Francesca Woodman et Vivian Maier seraient un moyen d'apprendre à vivre avec l'angoisse de notre disparition collective possible. L'ouvrage invoque autour d'elles d'autres figures pour nous y aider, comme celle de la poète américaine Emily Dickinson. Un certain courant de l'histoire de l'art et des institutions muséales tend depuis les années 2000 à rassembler des oeuvres d'après le critère qu'elles sont réalisées par des femmes. Ce livre offre une approche originale de raisons iconographiques et historiques profondes jamais invoquées qui peuvent en effet justifier une compréhension genrée, non pas tant des oeuvres de femmes que des figurations féminines dans notre très longue culture des images depuis les dessins et les statuettes du Paléolithique supérieur - parce qu'elles nous confrontent aux deux mystères de notre naissance (que les femmes donnent) et de notre mort (qu'elles veillent).

10/2022

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Littérature française

Les Rougon-Macquart Tome 8 : La Terre Le Rêve

Les Rougon-Macquart", vaste fresque de 20 romans, raconte l'histoire d'une famille imaginaire, vivant en France sous le Second Empire (1851-1870). Cette oeuvre porte comme sous titre "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola : " Les Rougon-Macquart personnifieront l'époque, l'empire lui-même". Ce sera l'oeuvre principale de sa vie. Emile Zola va confronter deux familles qui apportent chacune leur caractère, leur secret, leur hérédité. Le but est d'étudier l'influence du milieu sur l'homme et les tares héréditaires d'une famille sur cinq générations depuis l'ancêtre Adélaïde Fouquet née en 1768. Il veut aussi dépeindre cette société du Second Empire de la façon la plus exhaustive possible, en n'oubliant aucune des composantes de cette société et en faisant une large place aux grandes transformations qui se produisirent à cette époque (urbanisme parisien, grands magasins, développement du chemin de fer, apparition du syndicalisme moderne, etc.) Cet ensemble de romans marque le triomphe du mouvement littéraire appelé naturalisme, don t Zola est avec Edmond et Jules de Goncourt, puis Guy De Maupassant, le principal représentant. Les romans peuvent se lire de manière indépendante, mais, pour une meilleure compréhension de la chronologie, il est préférable de les lire dans l'ordre de parution. D'une manière générale, La Fortune des Rougon est le roman d'ouverture qui annonce les principaux personnages de l'ensemble et Le Docteur Pascal en est le bilan final. Certains romans apparaissent comme des "suites" : La Conquête de Plassans débouche sur La Faute de l'Abbé Mouret ; Pot-Bouille se prolonge par Au Bonheur des Dames ; L'Argent prolonge La Curée et la terre se continue par La Débâcle. Résumé Tome 8 : "La Terre", 15éme roman, le plus violent. Zola y dresse en effet un portrait féroce du monde paysan du 19ème siècle, âpre aux gains, dévoré d'une passion pour la terre qui peut aller jusqu'au crime. Tout le livre est empreint d'une bestialité propre à choquer le lecteur de l'époque. "Le Rêve", 16ème roman, aborde le thème de la religion mais de façon moins violente et polémique qu'il n'a été fait dans "La Conquête de Plassans" et "La Faute de l'Abbé Mouret". Cette fois-ci, Zola s'intéresse à la foi populaire et au renouveau du mysticisme.

10/2020

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Littérature française

Le testament Aulick

Alexandre Plainlevé est depuis son plus jeune âge passionné par l'Histoire et les traces laissées par les anciens vivants. Enfant, il adore mener des explorations dans le grenier de sa grand-mère et est particulièrement fasciné par tout ce qui est militaire. Devenu professeur d'Histoire, il tâche d'intéresser des classes parfois difficiles à sa matière en apportant lors de ses cours des objets du temps passé. A Montpellier, où il a été nommé après plusieurs années d'enseignement et un divorce express, il vit seul, peu ancré dans le temps présent, rédigeant quelques ouvrages pour un petit éditeur. Il chine chez les brocanteurs et notamment chez M. Licorne, un homme assez sauvage à qui il a donné ce sobriquet car sa boutique capharnaüm est encombrée de représentations sous toutes ses formes de l'animal fabuleux. Habituellement renfrogné, l'antiquaire adresse un jour la parole à Alexandre : il l'a vu parler de son livre à la télévision et le félicite d'avoir traité du problème de la responsabilité et de l'engagement en temps de guerre. Il lui soumet une énigme en lui montrant barrette de décorations allemandes de la Première Guerre mondiale qui comprend également une médaille russe impériale. Une aberration historique ! S'il en perce le secret, l'objet sera à lui. Extrêmement intrigué, Alexandre fait des recherches et découvre tout un épisode de la Première Guerre mondiale qu'il ignorait. M. Licorne lui offre alors la médaille qu'il lui avait promise et lui fait don également d'une bible et des photos faisant partie du même lot. Cette bible recèle des feuillets écrits de la main d'un Allemand emprisonné. Alexandre les soumet à une de ses collègues germaniste, Clara, et ils sont électrisés par ce qu'ils découvrent : une confession rédigée par un ancien officier devenu diplomate du IIIe Reich, à la veille de son exécution en 1946. Karl Aulick, soldat en 1914-1918 puis lieutenant d'Hitler, y déroule le parcours qui l'a mené dans un cachot de Budapest à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au fur et à mesure de la traduction de ce testament, une histoire d'amour se noue entre les deux enseignants et d'autres secrets – à propos de Clara ou du mystérieux M. Licorne – viennent au jour…

11/2016

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Religion

Missionnaire intrépide. Paul Seitz, évêque de Kontum (Vietnam) 1906-1984

"Risquer sa vie une fois par semaine, ce n'est pas de l'héroïsme, c'est de l'hygiène mentale". Cette boutade nous avertit que lire ce livre, écrit de main de maître, c'est risquer sa vie à son tour. Car Paul Seitz, né en 1906, est de ceux qui entraînent : au scoutisme, à l'armée, en Afrique, au séminaire et surtout comme missionnaire au Tonkin à partir de 1937. De santé fragile, il fait peu de cas de sa propre vie et s'expose sans relâche durant ces années difficiles : invasions du Japon en 1940 et Viet-Minh en 1954. Sauvant d'innombrables vies, surtout celles des enfants des rues par la création de centres de formations pour la jeunesse et pour les orphelins, il a mérité d'être appelé "le Monsieur Vincent de Hanoi", et le "Don Bosco" des mendiants. Devenu évêque de Kontum en 1952, il se dépense auprès des Montagnards des Hauts-Plateaux, et fait construire églises, séminaire, écoles, hôpitaux, maisons et ateliers, voulant faire de ces laissés pour compte des "hommes debout", voulant surtout les gagner tous au Christ : par milliers, ils lui demandent, à lui et aux missionnaires qui l'assistent, le baptême et les sacrements de l'Église. Expulsé de son diocèse par les communistes en 1975, il poursuit en France, à Paris et en province, sa mission d'évangélisateur. Dans une Église qui cherche alors ses repères, il tente d'éclairer et de faire agir ceux qu'il appelle les "chiens muets" (Isaïe 66,10), estimant que "nous avons trop souvent fait de la pratique de notre foi une compagnie d'assurance tous risques". Il ne cesse pas pour autant d'aider les réfugiés de son Vietnam bien-aimé. Il meurt à la tâche le 23 février 1984, des suites d'une tumeur. L'archevêque de Paris, le cardinal Lustiger, proclame qu'il est "un de ceux qui auront fait le plus d'honneur à la Société des Missions Étrangères de Paris au XXe siècle". Le rayonnement de cet évêque qui a passé 38 ans de sa vie au service des populations pauvres du Vietnam, où sa mémoire est restée très vivante, méritait de passer à l'Histoire. C'est chose faite grâce à cette biographie passionnante.

07/2014

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Littérature étrangère

Terre de souffrance

C'est la terre de Grèce, celle des années noires de l'Occupation, de la guerre civile qui pendant cinq ans déchire le pays. La Grèce des foyers divisés, des amitiés muées en haine, des hommes jetés à nouveau dans la tourmente inexplicable. Dans cette tourmente pourtant, certains n'accepteront pas d'abdiquer devant l'engrenage de la délation et de la terreur : Nikitas Kolettis, le capétan Augéros, le juge Damaskinos lutteront pour que, sur la terre de Grèce, les mots amour, liberté, paix, bonheur, puissent retrouver un sens, en dépit des obstacles de la haine et des souffrances de la mort. Dans ce livre qui continue le premier roman publié par l'auteur, Terre des Grecs, Evanghélos Averoff explore pour la première fois l'époque tragique et méconnue que fut en Grèce l'après-guerre. Il décrit avec la même émotion et la même sobriété qu'en son premier roman la lutte douloureuse d'une nation qui veut à tout prix renaître et l'effort héroïque de quelques hommes pour venir à bout de la grande tourmente. C'est le livre d'un combat généreux et d'un espoir indéracinable en cette terre des Grecs, devenue terre de souffrance et qui aspire plus que jamais à retrouver ce qu'elle a donné la toute première au monde : la liberté et la démocratie. " Nous voici en présence d'un récit for attachant, qui allie le romanesque à l'histoire, qui se trouve -comme le dit fort justement Maurice Druon qui a préfacé cette traduction - " au croisement de la psychologie et de l'histoire ". L'action se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et comporte, comme le signale à deux reprises l'auteur, des attaches étroites avec la réalité, que ce soit dans la narration des événements ou dans le choix des personnages. ". Bernard Grange (Journal de Genève). " Le récit baigne dans la couleur locale, couleur des haines de clans, couleur du sang, couleur de l'amour. Dans l'édition originale, il a pour titre : la Voix de la terre. Evanghélos Averoff ne pouvait pas trouver meilleure enseigne pour un livre aussi fortement marqué par la passion ancestrale ". Lucien Guissard (La croix du Nord). " C'est à certains romans soviétiques massifs et édifiants comme le Don paisible, que peut se comparer ce livre monolithique qui célèbre le retour à la terre ". Jacques de Ricaumont (Combat).

02/1985

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Psychologie, psychanalyse

Aventures au coeur de la mémoire. L'art et la science de se souvenir de tout

"J'avais lu quelque part que l'individu moyen gaspille environ quarante jours par an à rattraper les trucs qu'il a oubliés..." Aventures au cœur de la mémoire, ouvrage insolite très remarqué par la presse dès sa sortie aux Etats-Unis, aborde la question de la mémoire humaine dans un style à la fois vif, léger et d'une rare intelligence scientifique. Joshua Foer y dépeint la surprenante histoire culturelle de la mémoire et propose des méthodes pour en comprendre le fonctionnement. Lui-même, après un entraînement de seulement un an, s'est retrouvé champion des Etats-Unis de mémorisation. Coaché par des athlètes mentaux et des maîtres de la mémorisation, Joshua Foer a appris les techniques anciennes utilisées par les plus grands orateurs (tel Cicéron) pour retenir leurs discours et les philosophes médiévaux pour mémoriser des ouvrages entiers. En appliquant ces méthodes, le journaliste découvre que chacun est en mesure d'améliorer sa mémoire. Immergé dans l'univers des mémorisateurs, il démontre que celle-ci est affaire d'images et d'imagination, et non d'apprentissage par cœur : il faut savoir se créer des "palais de mémoire" et s'y promener. Avez-vous déjà réussi à mémoriser deux paquets de cartes en moins de cinq minutes ? Un poème de cinquante vers en quinze minutes ? Une liste de mille chiffres aléatoires en cinq minutes ? Non... Vous qui avez pour habitude d'oublier votre propre numéro de téléphone, vos rendez-vous quotidiens, votre liste de courses ou encore l'endroit où vous avez garé votre voiture, vous trouverez dans cet ouvrage la solution à vos trous de mémoire, ainsi qu'un entraînement à suivre pour parfaire celle-ci. A l'ère de l'informatique, nous savons que notre mémoire individuelle devient obsolète. Joshua Foer nous alerte ici sur l'urgence de reconquérir le souvenir. Que se passerait-il si tous les outils informatiques qui régissent le monde disparaissaient - ordinateurs, disques durs...? Toute l'information nous serait enlevée, et il ne nous resterait rien, à l'image d'une page de livre vidée de son encre. Joshua Foer, dans un ouvrage baigné de culture humaniste, nous réapprend avec un sens certain de la pédagogie la nécessité de cultiver notre mémoire. Il force ainsi à une réflexion profonde sur ce don que nous possédons tous et qui dort bien trop souvent au fond de notre âme.

01/2012

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Littérature française

Les Rougon-Macquart Tome 7 : Germinal ; L'Oeuvre

Les Rougon-Macquart", vaste fresque de 20 romans, raconte l'histoire d'une famille imaginaire, vivant en France sous le Second Empire (1851-1870). Cette oeuvre porte comme sous titre "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola : " Les Rougon-Macquart personnifieront l'époque, l'empire lui-même". Ce sera l'oeuvre principale de sa vie. Emile Zola va confronter deux familles qui apportent chacune leur caractère, leur secret, leur hérédité. Le but est d'étudier l'influence du milieu sur l'homme et les tares héréditaires d'une famille sur cinq générations depuis l'ancêtre Adélaïde Fouquet née en 1768. Il veut aussi dépeindre cette société du Second Empire de la façon la plus exhaustive possible, en n'oubliant aucune des composantes de cette société et en faisant une large place aux grandes transformations qui se produisirent à cette époque (urbanisme parisien, grands magasins, développement du chemin de fer, apparition du syndicalisme moderne, etc.) Cet ensemble de romans marque le triomphe du mouvement littéraire appelé naturalisme, don t Zola est avec Edmond et Jules de Goncourt, puis Guy De Maupassant, le principal représentant. Les romans peuvent se lire de manière indépendante, mais, pour une meilleure compréhension de la chronologie, il est préférable de les lire dans l'ordre de parution. D'une manière générale, La Fortune des Rougon est le roman d'ouverture qui annonce les principaux personnages de l'ensemble et Le Docteur Pascal en est le bilan final. Certains romans apparaissent comme des "suites" : La Conquête de Plassans débouche sur La Faute de l'Abbé Mouret ; Pot-Bouille se prolonge par Au Bonheur des Dames ; L'Argent prolonge La Curée et la terre se continue par La Débâcle. Résumé Tome 7 : "Germinal" 13ème roman, décrit la lutte des classes et la révolte sociale. C'est un vibrant plaidoyer en faveur des déshérités et des exploités. Dans le calendrier républicain, Germinal correspond au début du printemps et à la renaissance de la nature. Zola établit un parallèle avec l'éveil de la conscience ouvrière. Personnage principal : le jeune Etienne Lantier. "L'Oeuvre" 14ème roman nous entraine dans le monde des arts et des artistes à travers le portrait d'un peintre maudit, Claude Lantier dont le personnage évoque Paul Cézanne, grand ami de Zola.

10/2020

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Littérature française

Ces Temps Derniers... Ou l'Epopée du monde

"Chaque vers, lui semblait-il, avait le pouvoir et la force de changer la vie et le désir de toute créature, le sens et l'orientation de toute chose ! Le Poème contenait tout : la souffrance et l'espérance des hommes, depuis l'origine des temps, leur effroi devant la mort, devant la maladie, devant la violence ; mais aussi leur amour, leur amour de la vie, de leurs semblables, leur désir d'une vie meilleure, pour tous et chacun, fraternelle, généreuse, ouverte sur autrui, prête à tout partager et à tout recevoir". Ces Temps Derniers est le périple d'un poème, "L'Epopée du monde" , dont la beauté bouleverse les coeurs, les consciences et les imaginaires. Voyageant de main en main, il traverse les époques, de la fin du dix-neuvième siècle au début du siècle actuel, avec le don d'amener les êtres au meilleur d'eux-mêmes. A travers son périple, il donne vie à Sulpice Septime, hussard noir des débuts de la troisième République ; à Hector Elbane, médecin humaniste témoin des deux guerres mondiales ; à Annie Berg, jeune communiste qui mettra son existence au service de l'ONU et des Droits de l'Homme ; ou encore à Justine Morin, passionnée par l'idée européenne, à laquelle elle se dévouera entièrement. Entre les mains d'Octam, jeune prêtre d'une théocratie parodique actuelle, de Bassem Arwal, riche homme d'affaires d'une nation en proie à la violence et à la pauvreté, ou bien encore de François Eugène, ambassadeur du pays du Coq auprès de cette même nation, "L'Epopée du monde" pourra-t-elle faire face aux problématiques d'aujourd'hui ? Découvrez les parcours de vie, les réflexions et les engagements de ces hommes et de ces femmes qui retracent l'Histoire, mais aussi la grâce et la puissance du verbe... Née en 1963 à Paris, Selma a étudié l'Histoire, avant de devenir éducatrice spécialisée et de se dédier, durant longtemps, à l'accompagnement de personnes en grandes difficultés sociales. Son nom de plume fait référence à Selma Lagerlöf, pour la beauté de son écriture et l'incomparable densité de ses personnages. Elle est l'auteure de trois premiers ouvrages aux Editions Amalthée, "Histoire d'une ânesse engagée" , "Le Village accroché aux étoiles" , et "De part et d'autre du fleuve" . Passionnée par l'Histoire du vingtième siècle, elle lui rend hommage ici et livre "Ces Temps Derniers" , un roman épique envoûtant.

11/2019

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Littérature étrangère

Ton visage demain. Tome 2, Danse et rêve

" Si seulement personne ne venait nous dire "S'il te plaît" ou "Dis-moi", ce sont les premiers mots qui précèdent les demandes, presque toutes les demandes : "Dis-moi, est-ce que tu sais ?", "Dis-moi, pourrais-tu me dire ?", "Dis-moi, as-tu ?", "Dis-moi, je voudrais te demander : une recommandation, un renseignement, un avis, un coup de main, de l'argent, une intercession, ou une consolation, une grâce, de me garder ce secret ou de changer pour moi et d'être quelqu'un d'autre, ou de trahir pour moi et de mentir et de te taire et ainsi me sauver."" Par ces mots débute Danse et rêve, le deuxième et avant-dernier volume de la trilogie Ton visage demain, l'une des œuvres maîtresses de Javier Marias. Nous y renouons le fil de l'histoire qui, par une nuit de pluie, avait conduit un mystérieux visiteur jusqu'à l'appartement du protagoniste à Londres. Rappelons que ce dernier, Jaime Deza, est doué du pouvoir de deviner à quoi ressemblera demain le visage des gens qu'on rencontre aujourd'hui. C'est grâce à ce don qu'il a été embauché par l'étrange Mr Tupra, chef d'un inquiétant groupe sans nom, espèce d'excroissance souterraine du MI5 ou du MI6, les Services secrets britanniques. Et voilà que nous les découvrons tous deux au cœur de la nuit londonienne, dans une discothèque à la mode où Mr Tupra essaie de gagner la confiance d'un certain Manoia alors que Jaime s'occupe de surveiller - et d'amuser- la femme de celui-ci. Mais le drame -on le dit - ne tient parfoisqu'à une seconde de distraction. Lorsqu'elle disparaîtra soudain dans les bras du jeune attaché culturel espagnol, De la Garza, Jaime sera bien obligé d'aller la chercher partout, et même là où un espion un peu novice de Sa Majesté ne devrait jamais entrer... Comme dans le premier volume, cette intrigue sert de support à une longue méditation sur la nature humaine, en particulier lorsque l'homme est confronté à la violence et à la peur. Avec sa prose ensorcelante, Javier Marias nous invite aussi à faire ce voyage intérieur mais sans oublier la trame de l'histoire qui nous est racontée. Et c'est encore sur un suspense très habilement ménagé que se clôt cette deuxième partie. Et la troisième s'annonce déjà...

04/2007

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Poésie

Le chemin de sable

On se souvient peut-être d'une photo des surréalistes réunis, l'air grave, vers 1930, autour d'une adolescente assise. Sur cette image Gisèle Prassinos, âgée à l'époque de 14 ans (elle mourra nonagénaire) leur lit ses poèmes. Rien de tel pour l'inconnue qui nous occupe aujourd'hui. L'unique recueil anthume de Sabine Sicaud (1913-1928) paraît en 1926, préfacé par madame de Noailles. Il reste à l'auteur deux ans à vivre. Dans son cas, le misérabilisme cher à la nécrophilie littéraire serait insuffisant : elle est morte enfant. C'est là une monstruosité du destin que les amateurs friands de "poètes morts jeunes" eux-mêmes hésiteraient à mettre en avant. Du reste, la toute jeune fille avait d'emblée fait un sort au mot malencontreux d'Ana de Brancovan sur "l'honneur de souffrir" . On ne sait pas bien dire si en la comparant dans ses Mythologies à Minou Drouet, Barthes aura été beaucoup plus heureux. Mais sa précocité exceptionnelle ne devrait pas pour autant interdire de constater que l'esprit de poésie soufflant où il veut, l'enfant prodige aura bénéficié de ses largesses. Dans cet ensemble choisi, ce Chemin de sable éponyme, où deux crépuscules coïncident à la genèse de l'oeuvre - puisqu'en bouton Sabine écrit la page où il lui faut mourir -, le vertige de la souffrance et du pressentiment de la fin épousent une forme d'acuité de l'intelligence et de la sensibilité qui sont ce don de poésie dont les accents ne trompent pas : "Vous parler ? Non. Je ne peux pas. /Je préfère souffrir comme une plante, / Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul". (...) On doit apprendre à souffrir seul. (...) //Que nul ne vienne. //La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ? /Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille. /Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne. //Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille. /Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien" C'était bien le moins que d'intégrer l'impardonnable adolescente de la villa "Solitude" , nom de sa demeure familiale dans le Sud-Ouest, au catalogue en progrès de notre Bibliothèque. Ne serait-ce que pour rafraîchir une mémoire éditoriale encline à l'oubli. Rien d'elle n'avait paru d'assez complet depuis 1958. Oui, il était grand temps.

01/2023

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Thèmes photo

Terre du couchant lointain. Maroc

[... ] Je percevais que Jean-Pierre Evrard ne scrutait pas sa mémoire, ne labourait pas un champ perdu de souvenirs. Il fournissait un délicat parcours nimbé de poésie et d'irrésistible inclination vers les autres dans ce qu'ils ont de meilleur, un goût passionné et débordant d'être infiniment contemporain. Cela vient de très loin. Jean-Pierre ne s'est jamais donné la posture du maître. Ce qui le caractérise est la sûreté d'un regard intimement lié au respect profond, généreux, chrétien, des expérimentations des autres. Rencontrer a toujours été l'un de ses plus grands plaisirs. Et avec lui, l'acte de connaissance se manifeste chaque fois comme un moment de lumière, dégageant chaque image du local et la drapant d'universel. J'ai eu le bonheur de parcourir les dizaines de boîtes où sont méthodiquement classés ses tirages. Classement d'orfèvre. Chaque feuille posée sur le plat de la main est un bonheur des sens, le papier a été choisi, le sélénium poudroie, les gris sont traités puissamment. Et puis, dans ces boîtes se trouvent aussi les albumines de Tlemcen, les plaques de verre du Cambodge, les portraits de Cavilla, les échanges portant le don au plus haut du bonheur de dialoguer avec les autres photographesA : Edouard Boubat, Willy Ronis, Bernard Plossu, Claude Dityvon, Luc Choquer ou Marie-Paule Nègre, pour ne citer que ses préférés. [... ] Patrick Manac'h Jean-Pierre Evrard photographe voyageur a photopgraphié de nombreux pays et notamment le Maroc pendant 30 ans (1981 et 2012). Nous pouvons le qualifié de photographe "humaniste", il va à la rencontre des habitants et immortalisant la vie quotidienne, sans artifice. "Photographier est un acte prédateur dans sa gestuelle et seule la mise en place d'une complicité permet d'éviter la position dominante et gênante sur une personne pas toujours en mesure de se préserver. C'est la raison pour laquelle je n'utilise que des focales très courtes de façon à être le plus près possible des personnes photographiées. Je veux que ces personnes me regardent même si, pour des raisons de naturel, je ne leur demande pas toujours leur accord car le plus souvent celui-ci m'est déjà accordé, parce que le contact a été créé bien avant que je sorte mon appareil". [... ] JPE

11/2022

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Ecrits sur l'art

L'envers de la médaille. Mondrian, Dubuffet : les pouvoirs publics et l'opinion

Mondrian et Dubuffet, hommes et oeuvres, n'offrent à première vue aucune espèce de ressemblance. Toutefois, la temporalité propre à l'affirmation de leur personnalité artistique, et surtout le rapport de l'opinion et des institutions à leur travail, présentent des analogies telles qu'elles peuvent paraître non seulement instructives, mais significatives et même exemplaires quant à certains aspects de la vie artistique du XXe siècle en France. "? Tous deux, relève Germain Viatte, eurent à affronter un aveuglement insistant de l'opinion, même spécialisée et, pour Dubuffet, une adversité consentie, qui ne s'apaisa qu'au début des années 70, lui faisant même craindre de perdre sa position d'? "ennemi public"... ? " Il est vrai qu'il fallait, pour établir ce constat, le regard d'un "? homme de l'intérieur ? " doublé d'un historien. Appuyé sur un travail documentaire faramineux qui accorde la plus grande place au point de vue individuel des acteurs de l'histoire - artistes, écrivains, marchands, complices, amateurs et représentants des musées -, L'envers de la médaille, comme le suggère son titre, dépeint la face moins reluisante de deux éclatantes réussites artistiques ? : deux itinéraires marqués par un isolement tantôt subi, tantôt choisi, et jalonnés, ou couronnés, par des acquisitions publiques plus ou moins heureuses. A cet égard, le récit des pieds-de-nez de Dubuffet aux institutions officielles de la culture (don de plus de cent cinquante de ses oeuvres au Musée - privé - des Arts Décoratifs, installation de la Collection de l'Art Brut à Lausanne), ou celui de l'? "? Affaire Mondrian ? " (un achat de faux par le tout jeune Centre Pompidou en 1978) ne constituent que les épisodes les plus sensationnels de la reconstitution menée par Germain Viatte, témoin de premier plan. Reconstitution, ou état des lieux ?? L'auteur, participant de la première heure dans l'aventure Beaubourg, le signale en conclusion ? : "? Ces deux textes sont longtemps restés dans mes tiroirs, bloqués par une sorte d'embarras devant les contradictions qu'ils peuvent révéler dans l'exercice délicat des musées en un temps supposé glorieux, celui des années 60/70, qui vit l'érection au coeur de Paris d'un objet architectural et urbain véritablement extraordinaire, le Centre Georges Pompidou. ? " En pérennisant la mémoire de ces itinéraires d'artistes, il fournit, de fait, d'importants éléments de réflexion sur les politiques muséales, à l'heure où Beaubourg "? va devoir affronter de nouvelles conditions de rayonnement ainsi qu'une rénovation architecturale majeure. ? "

06/2021

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Esthétique

La destructivité en oeuvres. Essai sur l'art syrien contemporain

Onze oeuvres de Syrie. Oui, mais que peut l'art dans un pays détruit ? Presque rien, hélas... Cet essai se raccroche à ce presque décisif qui se refuse pourtant au rien. L'espoir révolutionnaire évanoui, le peuple vivant au milieu des décombres et hanté par les disparus, il a incombé aux artistes de penser ce monde inédit et d'esquisser l'esthétique d'un monde qui s'effondre. Assumant l'ampleur de la catastrophe, quand tout semble devenu impossible, c'est munis des outils rudimentaires du peintre, du sculpteur ou du vidéaste qu'ils ont créé de nouveaux positionnements face au destructeur et vis-à-vis de ceux sur qui s'acharne sa destruction. Dégradation chimérique, art de la contre-esquisse, art de la collapside, de la pan-obscurité, discrétion ab-cène, tragique ultime, confrontation au don et au deuil impossibles, refus de l'abjection, l'événement esthétique se constitue en événement éthique, et laisse émerger un réel qui se désidentifie de la logique destructive dominante. Dans cette traversée que propose l'ouvrage, l'art syrien contemporain devient ainsi, dix ans après le début de la révolution, de la contre-révolution et de la guerre, un lieu de réflexions philosophiques. Les cinq premières oeuvres se rapportent au destructeur tout puissant. Trois portraits du tyran indestructible sont l'occasion de penser la figure paradoxale du potentat de la fin, à la fois définitif et vain, qui ne construit pas un empire ni conduit l'histoire à cheval, mais précipite le monde vers sa disparition, et s'y précipite avec lui. Une quatrième oeuvre répond à l'impossibilité de se prémunir des objets destructifs en domestiquant les obus qui ont envahi le monde, dans une tentative d'en différer la fin. La cinquième conduit à repenser la figure impossible du sauveur dans un tel contexte. L'ouvrage s'arrête ensuite devant une seconde série de six oeuvres qui traitent du réel du point de vue de ceux qui subissent la destruction, se confrontant ainsi à l'impossibilité d'y offrir une réponse adéquate. Dans des configurations de plus en plus restreintes du monde, quelle posture peut-elle encore être créée face au supplicié, au résistant vaincu, à l'agonisant, au cadavre, à ses restes et, ultimement, au disparu ? Et ces oeuvres, que donnent-elles à penser de la destruction devenu principe généralisé, autrement dit destructivité en oeuvre ?

05/2021

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Policiers

Bird est vivant !

Le pianiste de jazz Evan Horne est de retour après une année de repos forcé, à la suite d’un accident de voiture dans lequel il a failli perdre l’usage de la main droite. La chance semble de nouveau lui sourire en la personne d’un producteur qui lui propose un contrat ; quant à son autre vie – à savoir la résolution d’affaires criminelles -, elle se rappelle bientôt à lui. En effet, son vieil ami le lieutenant Dan Cooper, de la police de Santa Monica, lui demande de venir sans délai sur une scène de crime. Le saxophoniste Ty Rodman a été assassiné dans sa loge. Le miroir de la coiffeuse est maculé de l’inscription : « BIRD LIVES ! » et on a trouvé près du cadavre un lecteur de CD qui jouait en boucle le célèbre morceau de Charlie Parker Now’s The Time. De plus, l’assassin semble s’être acharné sur le sax de Rodman. Détail encore plus troublant : la victime a été tuée un 12 mars, jour anniversaire de la mort de Charlie « Bird » Parker.Le faisceau de références à la légendaire figure de proue du be-bop se resserre encore quand Evan Horne apprend que d’autres musiciens de jazz connus ont été retrouvés morts dans des circonstances similaires et à des dates toutes liées à Charlie Parker et à son trio.Mû par un fanatisme musical, l’assassin aurait-il frappé les tenants d’un jazz plus commercial afin de les punir de s’être écartés de la grande lignée des maîtres du bop ? C’est ce qu’Evan Horne va s’efforcer de déterminer au fil d’une enquête qui réjouira les amateurs de jazz, toutes tendances confondues.Comme la précédente aventure d’Evan Horne publiée chez Rivages (Sur les traces de Chet Baker, Rivages/noir Nº 497), celle-ci mêle agréablement la résolution du mystère et l’érudition musicale, sans que cette dernière pèse le moins du monde sur l’histoire. Par la voix de son pianiste californien, Bill Moody – lui-même batteur de jazz – n’a pas son pareil pour planter le décor de la scène jazz présente et passée, entre humour et soupçon de nostalgie.Un livre qui donne furieusement envie de ressortir quelques disques des étagères ou de courir en acheter.

03/2010

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Littérature française

Au détour de l'amour

Quand Roldan se réveilla ce matin du samedi 09 juin 2012, il était loin de s'imaginer que ce jour constituerait le premier d'un nouveau cycle de sa vie et que rien ne serait jamais plus pareil. Il allait faire la connaissance de Roxy, tomber amoureux d'elle et cela, pour la première fois de sa vie. Certes, Roxy l'aimait elle aussi. Mais les choses n'allaient pas s'avérer si simples. Roldan ignorait une chose capitale au sujet de Roxy. Une chose, qui pouvait à tout moment mettre un terme à leur amour avant même que celui-ci n'eut véritablement pris son envol. Une chose, qui allait bouleverser son existence d'une manière qu'il n'aurait jamais pu imaginer. Oui, Au détour de l'amour parle d'amour. Mais le lecteur finit par s'apercevoir que la véritable histoire d'amour dont il est question, demeure longtemps éclipsée par celle de Roldan & Roxy. Et elle surpasse de loin la leur. Non, Au détour de l'amour n'est pas seulement une immixtion dans la vie sentimentale de Roldan. Ni même seulement une immixtion dans sa vie tout court. C'est surtout un exposé sur le sens de la vie. Au détour de l'amour aborde plusieurs aspects de la vie. D'une part, les aspects qui en font la beauté, le caractère précieux et unique à savoir notamment l'amour, la famille, l'amitié. De l'autre, les aspects qui en constituent le drame à savoir notamment la maladie (il est question ici de l'hypertension artérielle pulmonaire, maladie qui fut mise en lumière par l'affaire du Médiator), la solitude, le désespoir, la souffrance. Mais ce n'est pas tout, Au détour de l'amour aborde des questions aussi délicates que peuvent l'être le don d'organes ou encore l'homosexualité. Et tout particulièrement, la question du spirituel dans la vie, en nous mettant face à l'existence (ou non) de Dieu et de son intervention (ou non) dans nos vies. En définitive, Au détour de l'amour nous apprend la réalité suivante : On croit parfois pouvoir maîtriser les événements, en avoir le contrôle, ou on croit d'un autre côté que ceux-ci sont irréversibles, mais on se leurre. Car en fin de compte, la Personne qui décide, ce n'est pas nous. Non !

11/2015

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Philosophie

D'ailleurs, la révélation

" Des révélations, nous en avons tous eu : tranchant sur l'insignifiance quotidienne, elles seules, inoubliables, décident de notre vie réelle. Mais nous ne savons pas ce que signifie une révélation, parce qu'elle ne peut ni se commander ni se reproduire, donc jamais s'objectiver. Ainsi restons-nous muets devant ce qui nous caractérise le mieux. Les ignorant, nous nous ignorons. Ce livre voudrait nous les rendre accessibles. Le lieu privilégié de la révélation se trouve dans ce que la tradition juive et chrétienne a reçu et médité à partir des deux Testaments. Nous y sommes donc allés voir, malgré leur technicité et les limites de toute science. Pourtant il faut d'abord déconstruire, car aucun terme biblique ne correspond exactement au concept moderne de Révélation. Plus étonnant encore : ce terme ne s'est imposé que tardivement (Thomas d'Aquin) dans l'opposition de la connaissance rationnelle à connaissance inspirée de Dieu. La modernité (les Lumières jusqu'à Kant) n'eut donc aucun mal à récuser la Révélation biblique au nom de sa trop étroite appréhension de la rationalité. Puisque les théologiens modernes ont maintenu le terme de Révélation sans le re-penser à fond, il fallait tenter de le redéfinir à partir de la phénoménalité. Car les textes bibliques offrent d'abord et surtout des récits de phénomènes, à la fois simples et hors du commun : manifestations, apparitions, signes et miracles, éblouissements, des ténèbres obscures et une Résurrection. On peut par principe les récuser comme des fables, mais en stricte philosophie et phénoménologie tout ce qui se manifeste doit, avant qu'on juge de son (in-) existence, se décrire. D'où l'essai de décrire ce que les textes bibliques proposent obstinément à voir. Ainsi s'est ouverte une nouvelle définition de la connaissance : non plus accepter ce que l'on a d'abord cru comprendre, mais voir (on non) ce que d'abord on accepte (ou refuse) de recevoir, en renversant l'ordre de l'entendement et de la volonté. Ce qu'Augustin a thématisé d'une formule : " On n'entre dans la vérité que par la charité " . Et alors, même l'être et le temps peuvent se recevoir comme ils se donnent : non dans la clôture de notre monde, mais comme un don d'ailleurs. Car c'est dans cet ailleurs que nous vivons, respirons et même sommes. " J. -L. M.

11/2020

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Littérature française

Les Rougon-Macquart Tome 4 : L'Assommoir ; Une Page d'Amour

"Les Rougon-Macquart", vaste fresque de 20 romans, raconte l'histoire d'une famille imaginaire, vivant en France sous le Second Empire (1851-1870). Cette oeuvre porte comme sous titre "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola : " Les Rougon-Macquart personnifieront l'époque, l'empire lui-même". Ce sera l'oeuvre principale de sa vie. Emile Zola va confronter deux familles qui apportent chacune leur caractère, leur secret, leur hérédité. Le but est d'étudier l'influence du milieu sur l'homme et les tares héréditaires d'une famille sur cinq générations depuis l'ancêtre Adélaïde Fouquet née en 1768. Il veut aussi dépeindre cette société du Second Empire de la façon la plus exhaustive possible, en n'oubliant aucune des composantes de cette société et en faisant une large place aux grandes transformations qui se produisirent à cette époque (urbanisme parisien, grands magasins, développement du chemin de fer, apparition du syndicalisme moderne, etc.) Cet ensemble de romans marque le triomphe du mouvement littéraire appelé naturalisme, don t Zola est avec Edmond et Jules de Goncourt, puis Guy De Maupassant, le principal représentant. Les romans peuvent se lire de manière indépendante, mais, pour une meilleure compréhension de la chronologie, il est préférable de les lire dans l'ordre de parution. D'une manière générale, La Fortune des Rougon est le roman d'ouverture qui annonce les principaux personnages de l'ensemble et Le Docteur Pascal en est le bilan final. Certains romans apparaissent comme des "suites" : La Conquête de Plassans débouche sur La Faute de l'Abbé Mouret ; Pot-Bouille se prolonge par Au Bonheur des Dames ; L'Argent prolonge La Curée et la terre se continue par La Débâcle. Résumé Tome 4 : "L'Assommoir", 7ème roman, est totalement consacré au monde ouvrier. Zola y décrit la vie de la classe ouvrière, au jour le jour, dans un grand souci de vérité. Le réalisme du tableau donne toute sa force à la dénonciation de la misère du peuple. "Une Page d'Amour", 8ème roman de la saga est le plus méconnu, peut être parce qu'on n'y rencontre pas, du moins en apparence, la violence souvent provocatrice des autres romans. Vous y trouverez pourtant une analyse de la passion amoureuse qui ne manque pas d'intérêt.

09/2020

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Littérature française

Le dernier verre

C'est un nouveau début. J'ai intérêt à me rénover d'urgence. Mais c'est toujours comme ça, les débuts? ; ça recommence. Elle vient de me virer. Mais elles finissent toutes par me virer, trop de ceci, pas assez de cela. Trop de sky, surtout. Ca, je le sais. Je jure souvent que c'est le dernier verre, mais c'est toujours l'avant-dernier. Alors, je pars souvent à la pêche. Le choc que j'ai ressenti n'a pas dû être perceptible du dehors, car je pense qu'elle ne m'aurait pas délaissé pour reprendre sa marche vers son amant. J'ai décidé de jeter l'éponge. Elle devait se dire " laisse tomber, ma fille, pourquoi une trentenaire comme toi baise-t-elle un homme plus vieux?? " J'étais tellement humilié que je suis resté à l'écart de toutes les femmes, me consacrant plus que jamais à mes parties de pêche et au whisky. Du moins jusqu'avant d'être collé en hôpital psychiatrique après l'ennui de santé qui avait failli avoir ma peau. Comme j'avais besoin d'affection, j'ai eu quelques histoires avec des femmes. Oh, pas beaucoup?! Je ne suis pas un Don Juan. Charlotte, même prénom que ma femme (tiens, quelle coïncidence?! ), je l'avais rencontrée lors de mon second passage en psychiatrie. Elle était bisexuelle, très belle, très jeune et affranchie de tout, je crois surtout qu'elle était homo. Le piège était tendu et bien entendu, je me jetais dedans. Elle me quitta pour rejoindre son ex en Amérique du Sud. Je portais désormais mon âge comme une enclume. Cette simple évocation me pétrifie. Comment ai-je pu rester à ce point absorbé par moi-même, enterré dans ce que je considérais comme mon déclin?? L'esprit est une cage, parfois. Comment réussirai-je désormais à séduire?? Etais-je irrésistible?? Etais-je une force brute?? Un charme subtil?? Eh bien non, pas vraiment. Je connaissais les pulsions les plus basses des hommes et n'en usais qu'avec parcimonie. Beaucoup de gens essaient toutes les combinaisons possibles, moi, je n'en voyais qu'une pour ouvrir ma cage. J'avais par le passé publié quelques livres de poésie. Je décidais d'écrire mon histoire, la vraie, le roman de ma vie, de bosser dur pour me mettre ailleurs. Pourtant, je n'ignorais pas que la littérature, comme la vie, est pleine d'injustices.

08/2019

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Photographie

DRAMAGRAPHIES Acte II

L'entracte aura été de courte durée, juste le temps pour Michel Lagarde d'aller chasser les papillons fagoté comme un chasseur de grands fauves, de partager une grotte avec les Cro-Magnon des Eyzies afin de goûter aux délices de la peau de bête à même la peau d'idiot, d'encore prendre le train pour s'en venir peindre un soi- disant chef-d'oeuvre à Etretat, de s'auto-assassiner en duel, de foutre le bordel dans les meetings, de s'en aller compter fleurette dans les bals de campagne pour finalement demander en mariage une belle qu'il n'osera pas nous montrer (dommage ! ), ou de s'étou er lors d'un mémorable banquet que déjà retentissaient les trois coups. Boum boum boum, à vos hallebardes, revoilà Lagarde ! Peut-être un peu camé, mais pas calmé du tout. Je vous l'avoue, ce type est un doux dingue. Il faut reconnaître que son ambition de vouloir représenter à lui seul la folie humaine en prenant à son compte les mille expressions et situations qui font de l'homme un drôle de zèbre est à la fois singulière et remarquablement courageuse. Une telle réussite, servie par tant de facilités à jouer au con, malgré son talent d'acteur évident, pose cependant la question de savoir si un tel métier serait possible sans quelques prédispositions naturelles. Dans cette sereine prolongation de l'inné par l'acquis, Michel Lagarde a de suite compris que le spectateur ne demande qu'à rêver, et que c'est un jeu d'enfant pour un habile illusionniste de l'embarquer où bon lui semble. C'est ainsi qu'il bousculera la réalité, la tourneboulera et la malmènera en mentant plus qu'e rontément à longueur d'oeuvres et de jours. Il s'amuse tant à ce jeu qu'il n'est pas besoin de tendre l'oreille pour l'entendre jouir derrière la cloison. Nos bons sentiments spontanés ne peuvent que fondre en sympathie pour ce type malin se donnant des allures de paumé, pour ce pauvre bougre n'ayant de cesse de se tromper d'époque comme son Don Quichotte de comédie autant que de pacotille, tirant à coups de bombarde sur de bien ino ensifs moulins qui n'ont plus lieu d'être en cette époque où les éoliennes poussent comme des champignons... Jusque dans la mer.

04/2019

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Littérature française

La bête creuse

Gaspésie, 1911. Le village de La Frayère a un nouveau facteur, Victor Bradley, de Paspébiac, rouquin vantard aux yeux vairons. Son arrivée rappelle à un joueur de tours du nom de Monti Bouge la promesse de vengeance qu'il s'était faite enfant, couché en étoile sur la glace, une rondelle coincée dans la gueule. Entre eux se déclare alors une guerre de ruses et de mauvais coups, qui se poursuivra leur vie durant et par-delà la mort. Mais auparavant elle entraîne Monti loin de chez lui, dans un Klondike égaré d'où il revient cousu d'or et transformé. Et avec plus d'ennemis. Il aura plumé des Américains lors d'une partie de poker défiant les lois de la probabilité comme celles de la nature elle-même : une bête chatoyante a jailli des cartes et le précède désormais où qu'il aille, chacune de ses apparitions un signe. Sous son influence Monti s'attelle au développement de son village et laisse libre cours à ses excès – ambition, excentricités, alcool –, dont sa descendance essuiera les contrecoups. Près d'un siècle plus tard, son petit-fils François, historien obsessionnel et traqué, déjà au bout du rouleau à trente ans, est convaincu que l'alcoolisme héréditaire qui pèse sur les Bouge a pour origine une malédiction. Il entend le prouver et s'en affranchir du même coup. Une nuit il s'arrache à son exil montréalais et retourne, sous une tempête homérique, dans sa Gaspésie natale, restée pour lui fabuleuse. Mais une réalité plus sombre l'attend à La Frayère : une chasse fantastique s'est mise en branle – à croire que s'accomplira l'ultime fantasme de Monti de capturer sa bête. Comédie truculente, parente des Looney Tunes et du tall tale américain, où affleure une mélancolie crépusculaire, La bête creuse dépeint une Gaspésie hallucinée, creuset de prodiges et d'exploits inouïs. Avec ce premier roman, héritier de l'esprit des grandes oeuvres comiques, de Rabelais à Thomas Pynchon, de Don Quichotte à Buster Keaton, Christophe Bernard nous offre une fresque foisonnante, une chronique familiale hors-norme, nourrie par l'humour et la langue irréductibles de cette Gaspésie qu'on se raconte encore là-bas, dans les bars d'hôtel ou au large de la baie des Chaleurs.

02/2019

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Littérature française

Le Netsuke

Mon temps, ma vie, se déroulaient à l'extérieur. A pied ou à vélo, je sillonnais la commune. Je connaissais tout un tas de monde. J'ignore ce qui plaisait en moi, mais je ne devais pas en faire beaucoup pour être accepté. On m'ouvrait les portes des foyers, les commerçants m'offraient des boissons, des tartines - je me souviens d'un quincaillier qui me courait littéralement après pour me prêter des outils, cela parce que j'avais évoqué l'idée de construire une cabane. En somme, j'avais le chic avec mes semblables, un don naturel. De quoi serait fait un roman raconté à la première personne où le jeune narrateur ressemblerait comme deux gouttes d'eau à Thomas jeune ? Tout est inventé, et tout est vrai dans ce roman, nous dit Thomas Lavachery. Certains personnages ont un ou plusieurs modèles dans la réalité, d'autres sont de pures créations. Notre narrateur se raconte dans le Bruxelles des années '70 et '80. Il fait revivre ses amitiés et ses inimitiés, tous milieux confondus. Le quartier du "Chat" , le bistrot et l'épicerie du coin, la place du Jeu de Balle, la taverne du Tabellion... constituent le fil de trame du récit. Au sortir de l'enfance, l'horizon s'élargit et la ville devient un vaste terrain d'expériences. La famille Deroo, la famille Flausse, les membres du club de boxe de la rue Cervantès, parmi lesquels l'ineffable Eddy Frissen, sont l'occasion d'une galerie de portraits dressés avec tendresse et humour. Mené par une plume sûre, le lecteur se laisse porter au gré des rencontres au sein du petit peuple bruxellois. Le narrateur relate également son entrée dans l'écriture et ses débats avec la jeune et mystérieuse Anna Olt, première lectrice au regard intransigeant. Elle lui donnera l'impulsion nécessaire à coups d'aiguillon. Complicité et amour farouche seront les composantes de cette relation singulière, inoubliable. Le roman de Thomas Lavachery puise sa force dans la proximité entretenue avec les personnages. Roman d'apprentissage, Le Netsuke nous plonge tout entiers "en adolescence". Le voyage est tantôt excitant, tantôt doux-amer. Nous savourons certaines sensations universelles qui remontent au temps où nous n'étions ni tout à fait nous-mêmes ni tout à fait différents. Car le voyage de Thomas Lavachery fut aussi le nôtre à un moment ou un autre, à Bruxelles ou ailleurs.

09/2022

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Histoire des mentalités

Spectacles et divertissements en Corse au temps des Bonaparte

C'est une Corse pleine de rires, de déclamations, de poésies, de musiques que l'on entend vivre à travers ces pages. Grâce à la contribution d'un grand nombre de chercheurs, cet ouvrage nous plonge dans la société corse de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle. Le texte et l'image, le geste et la parole - J. -M. Olivesi Introduction générale - J. -C. Liccia Les fêtes corses du marquis de Cursay au temps du carnaval (1750-1752) - A. Franzini Portfolio I - La Moresca Permission et interdiction de danser à Ajaccio au XVIIIe siècle - A. -M. Graziani Réflexions sur la poésie corse au temps des Bonaparte - Eugène F. -X. Gherardi Du Cinque Maggio à la figure de l'Empereur dans le folklore poétique et la poésie anonyme, populaire, dialectale (1821-1921) - D. Antona-Cardinet Les instruments de musique dans la tradition musicale corse du temps de l'enfance de Napoléon Bonaparte - D. Delgrossi L'oratoire Saint-Jérôme : la naissance du premier théâtre municipal d'Ajaccio. Du Consulat à la fin du Premier Empire - X. Trojani Le théâtre Saint-Gabriel (1830-1870). Agences théâtrales, directeurs, compagnies et répertoires - X. Trojani Le portrait d'une Bonifacienne, épouse de Jacques Jouvin : un précieux témoignage sur les goûts musicaux des élites locales - M. -E. Nigaglioni Le théâtre à Bastia, des origines à la démolition du second théâtre de Marbeuf - M. -E. Nigaglioni Le théâtre d'Andrea Scala - M. -E. Nigaglioni et A. Giuliani Quelques autres scènes bastiaises - A. Jurquet Le spectacle lyrique à Bastia : le triomphe du bel canto italien - A. Jurquet Le théâtre de Bastia dans l'Europe de son temps : fonctionnement, programmation et artistes (1771-1802) - J. -C. Liccia Par les voix et les voies de l'Europe avec Don Giovanni. Du XVII° au XVIII°? siècle - E. Giuliani Portfolio II - Les élites bastiaises et le théâtre amateur. Photographies de Tito de Caraffa, vers 1890 De hasard, de réflexion ou d'adresse : jeux et divertissements en Corse. Du XVIe au XVIIIe siècle - J. -C. Liccia Les débits de boissons à Ajaccio au XIXe siècle : du bouge au Grand Café - O. Bianco Débauche, retape, tapin : la prostitution à Ajaccio au XIXe siècle - O. Bianco et X. Trojani Napoléon Bonaparte et le théâtre à Malmaison - I. Tamisier-Vétois

10/2022

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Ethnologie et anthropologie

Les winye du Centre-Ouest Burkina Faso. Mort, mariage et naissance dans une société de la frontière

Pourquoi consacrer un ouvrage aux rites funéraires des Winye ? En premier lieu pour donner un exemple de société dans laquelle bien réussir sa mort et les funérailles qui seront accomplies en son nom est plus important que de réussir sa vie. L'ouvrage, fondé sur des enquêtes de terrain qui se poursuivent depuis 1983, documente abondamment cette question. Il insiste sur le fait que les différentes cérémonies funéraires sont autant d'occasions de régler les dettes du disparu envers les groupes (notamment les castes et la parenté maternelle) qui sont à l'origine de sa vie et de la trajectoire prospère qu'il a pu connaître et de traiter son corps et son âme de telle manière que cette trajectoire se prolonge après la mort. Une fois que ses dettes sont remboursées, son corps lavé, rasé, vêtu et pourvu d'argent pour son voyage, le défunt accède au statut d'ancêtre, c'est-à-dire d'être complet, qui "se possède" . Les biens utilisés pour régler ses dettes, pour ce qui concerne la parenté maternelle, doivent être interprétés non pas comme des compensations - ce ne sont pas des "prix de la fiancée" qui seraient versés de manière différée - mais comme des incitations pour les groupes qui en sont bénéficiaires à poursuivre leurs tâches et leurs activités, à oeuvrer comme leurs ascendants l'ont fait pour doter d'une vie et de destins favorables des enfants à naître (via le don de femmes à marier). Cet ouvrage se justifie en second lieu par la nécessité de conserver une trace écrite à propos de pratiques funéraires qui sont en danger de disparaître ou qui ont déjà disparu. Ces manières complètes d'être et de mourir que développent les Winye et qu'expriment leurs coutumes funéraires sont en effet actuellement de plus en plus contestées et remises en question par d'autres référentiels, proposés par les religions révélées, notamment l'islam et l'évangélisme. Ces cultes, dont l'influence est grandissante dans l'ensemble de l'aire winye et du Burkina Faso, proposent des modalités exhaustives de définition de ce que sont la bonne vie et la bonne mort, qui sont des voies alternatives à celles que propose l'animisme. Leur avantage est d'offrir, au moment du décès, des rituels très simplifiés, peu coûteux en temps, en argent et en relations sociales, donc en adéquation avec les pressions actuelles et la paupérisation économique croissante du monde agricole burkinabè.

04/2023

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Cinéma

L'acrobate. Avec 1 DVD

"L'Acrobate marque dans la saga "Léon" un changement et un retournement considérables [...] : accession à la piste, à la danse, à la séduction. Si le réalisateur ne signe pas une fin volontaire de la saga, il ferme la boucle ouverte avec Pourvu qu'on ait l'ivresse en 1957. Le tango prend ici possession du corps de l'acteur, libère celui-ci et lui confère une extraordinaire grâce dans des scènes phénoménales. Léon n'est plus dans te confinement. Pollet le place en présence de lieux multiples, la communication entre l'intérieur et l'extérieur est fluide [...]. Ce "recentrement" est explicite notamment dans l'établissement de bains-douches où il travaille. D'abord homme à tout faire, encore une fois subalterne ; dans un plan significatif, il est placé sur un minuscule tabouret sur le bord droit de l'image. A sa gauche, deux autres employés, virils et moqueurs, attendent la clientèle sur un banc stable et te font chuter de sa précaire assise. Plus tard, alors qu'il vit son ascension par la danse, il devient gérant des bains et les deux zigotos ont été remerciés : changement de statut et nouvelle place dans l'espace, Léon quitte la périphérie et les espaces de relégation. Si elle n'est pas rectiligne et s'avère ambiguë, L'Acrobate marque une rupture dans la trajectoire de la saga. Celui-ci accède à des espaces qui lui ont été refusés jusque-là". Arnaud Hée (dans L'Autre et lui-même, Critikat). Le DVD. L'Acrobate : de Jean-Daniel Pollet (1976, 97 minutes) avec Claude Melki, Laurence Bru, Guy Marchand, Micheline Dan, Jeane Manson. Denise Glaser. Petit, timide et maladroit, Léon est employé dans un établissement de bains-douches. Il n'a aucun succès avec tes femmes. Son seul amour est Fumée, une prostituée dont il voudrait devenir runique client. Pour la séduire, il décide de prendre exemple sur son ami Ramon le Gominé, grand séducteur et danseur de tango. Il s'inscrit à un cours de tango et se révèle bientôt très doué. Progressivement, il perd ses complexes et prend de l'assurance jusqu'à oser passer des concours de danse. Fumée devient sa partenaire attitrée et ils remportent ensemble de nombreux prix... Version restaurée par Cosmodigital et L.E. Diapason pour la Traverse avec le soutien du Centre national du cinéma et de l'image animée.

07/2019