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Gertrude Bing, Geoffroy Morel

Extraits

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Droit

Considérations politiques sur les coups d'Etat

Sulfureux : si cet adjectif peut s'appliquer à un livre, c'est bien à celui-ci. Imprimé, selon les dires de son auteur, et en raison de son contenu, à douze exemplaires seulement, il jouit très vite d'une discrète notoriété parmi les esprits fibres de l'Europe savante, et fut " réimprimé " aux Pays-Bas dès 1677. " Vouloir déchiffrer les actions des princes ", c'est-à-dire mettre à nu les ressorts de leur pouvoir - du pouvoir en général - hors toute justification ou alibi métaphysique ou moral, tel est l'objet de ce livre. Le propre du pouvoir étant, aux yeux de l'observateur détaché, de se fonder sur la violence et la dissimulation, et de n'avoir qu'un seul ressort : persévérer dans l'être. Projet risqué, imagine-t-on sans peine, pour le familier des cours que fut Gabriel Naudé (1600-1653). Secrétaire du cardinal de Bagni, dans la Rome baroque, puis, à Paris, de Mazarin (pour lequel il mit sur pied la bibliothèque que nous connaissons), estimé de Christine de Suède (qui lui demanda d'établir sa propre bibliothèque), Gabriel Naudé est l'une des figures les plus complexes du cercle des libertins érudits, que l'on se propose ici de révaluer. Théorie de la dissimulation, les Considérations ont aussi bien pu se lire comme une justification du pouvoir absolu que comme un traité de la servitude volontaire, et un manuel de la ruse du faible contre le fort. Les Considérations politiques sur les coups d'Etat prennent place avec les Confessions de Jean-Jacques Bouchard et le Petit traité sceptique de François de La Mothe Le Vayer, dans la " Bibliothèque des Libertins Erudits " du Promeneur. Le texte des Considérations est précédé de l'essai séminal de Sainte-Beuve sur Naudé, et suivi d'un choix de Naudxana, fragments publiés sans nom d'auteur, après la mort de Naudé, en 1701.

12/2004

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Théâtre - Essais

Acteur PRO. La méthode pour devenir acteur, trouver les castings et vivre de ta passion à temps-plein

L'industrie du cinéma n'a jamais été autant productive. Et pourtant, selon le syndicat pour acteurs américains "Actors Equity Association", plus de 90% des comédiens ne parviennent pas à vivre de leur passion sans autre source de revenu. Des milliers d'acteurs rêvent d'en faire leur métier à temps-plein mais galèrent continuellement par manque d'information, de réseau ou de connaissance du vrai fonctionnement du milieu. Ceux qui percent ne sont pas forcément les meilleurs, mais ceux qui savent le mieux se vendre ! La vérité, c'est qu'on nous apprend partout comment jouer, mais nulle part comment devenir acteur. Le talent ne suffit pas pour décrocher les castings pros. A présent, tu es sur le point de découvrir la pièce manquante du puzzle. La méthode pour devenir Acteur PRO sans trahir tes valeurs. Au terme de ta lecture, tu auras appris entre autres : - La qualité incontournable pour devenir Acteur PRO - Quel est ton don unique d'acteur - Le raccourci pour éviter de prendre 10 ans d'essais et erreurs - Comment te créer une carrière d'acteur à long terme - La méthode des Anciens pour supprimer l'échec Ce livre ne se présente pas sur ta route par hasard. Il est temps d'embarquer pour l'aventure de ta vie ! _____________________________________________________________ Quelle que soit notre expérience professionnelle et artistique, les réponses fournies par Romain Angeveld parlent à l'acteur que l'on est, et aident à dénicher celui qu'on cherche à devenir". Edouard MONTOUTE ("Taxi", "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre", "La Haine",...) "J'étais accro dès le début de ma lecture. Une vision de l'acting vraiment formidable ! " Xin WANG ("Lupin", "Détox", "Model to Mother",...) "Un livre exaltant, motivant et passionnant pour tout comédien qui veut sortir du lot ! " Lorenzo PANCINO (Voix off de "Un dîner presque parfait", créateur de coaching Voix-Off et de la Lorenzo Pancino Academy)

07/2022

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Théâtre - Pièces

Paying for it

Paying for it c'est "payer pour baiser" mais c'est aussi en payer le prix moral, économique et social. Après de multiples rencontres auprès de travailleur. se. s du sexe, de policiers de la brigade des moeurs, de clients, d'associations de défense des travailleur. se. s du sexe et d'une de leur porte-parole, Sonia Verstappen, qui accompagne le projet depuis ses débuts, les actrices et acteurs de ce spectacle incarnent la parole de ces femmes que la société veut rarement entendre. Les travailleur. se. s du sexe sont ici sur scène et nous parlent de leur métier, de leur vie, d'elles, de nous. Elles témoignent de la précarité dans laquelle certaines sont maintenues, des discriminations et des stigmates qu'elles subissent en tant que femmes, en tant que putes, en tant qu'étrangères. Elles, qui connaissent les hontes et les secrets de beaucoup d'hommes. Qui écoutent, accueillent et soignent les corps. Elles parlent de leurs conditions de travail dans une société qui refuse de leur reconnaître des droits. Des pratiques qui se diversifient. Elles rappellent, aujourd'hui encore, que vouloir abolir la prostitution ne mène qu'à aggraver les conditions dans lesquelles elle s'exerce et à augmenter les violences qui leur sont faites. Elles convoquent l'histoire de nombreuses femmes qui, depuis des siècles, se sont un jour prostituées pour survivre ou pour s'émanciper. Des femmes qui, hier comme aujourd'hui, ont été punies pour avoir transgressé l'ordre patriarcal, pour avoir gagné de l'indépendance. Car le stigmate de putain frappe toutes les femmes, comme un coup de fouet, il est un châtiment, il menace, il contrôle. La lutte pour les droits de toutes les femmes ne commence-t-elle pas par la lutte avec les putes et pour les droits des putes ? Le spectacle espère réveiller des alliances en donnant la parole à ces femmes qui réclament qu'on cesse de les traiter comme des victimes ou des criminelles pour enfin les entendre et les regarder comme des personnes.

06/2022

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Correspondance

Lettres à de jeunes lecteurs

Toute sa vie, dès le succès de ses premiers livres (Peter Camenzind en 1903 et L'Ornière en 1904), Hermann Hesse a reçu un très abondant courrier de la part ses lecteurs. Au fil des années, la masse des lettres ne cessa d'augmenter, jusqu'à atteindre des sommets inégalés après que le Prix Nobel de littérature lui eut été décerné en 1946. L'écrivain, parfois accablé par cette marée épistolaire, ne la traita pourtant jamais avec désinvolture, mais s'attacha toujours à répondre à ceux de ses correspondants dont il ressentait que la détresse était sincère, et la demande de secours moral justifiée. Plus des deux tiers des lettres, en effet, provenaient d'adolescents ou de jeunes gens qui prenaient l'écrivain pour confident de leurs doutes parce qu'ils avaient perçu dans ses livres l'importance de la quête de sagesse. A quinze ans, en 1892, le jeune Hermann Hesse avait fait une tentative de suicide. Il avait été un adolescent rebelle, toujours en conflit avec sa famille. Il était donc bien placé pour comprendre la fragilité de la jeunesse. En outre, son esprit profondément chrétien le portait à répondre aux appels qui lui étaient lancés par des esprits encore en formation. Il refusa pourtant jusqu'au bout d'être pris pour un gourou ou un oracle, et ses conseils de vie sont d'autant plus précieux qu'ils ne lui sont dictés que par son immense culture et sa grande expérience. Dans la masse très abondante de la correspondance de Hesse, le présent livre propose une anthologie des lettres les plus remarquables écrites en réponse à ces appels. On y voit Hermann Hesse affirmer ses convictions profondes, surtout dans les moments les plus tragiques de l'histoire européenne. S'il se montrer parfois sévère avec certains interlocuteurs, il est le plus souvent secourable et plein de bonté. Ce livre trace ainsi un autoportrait saisissant de l'un des plus grands écrivains allemands du vingtième siècle en même temps qu'il constitue une leçon de vie d'une brûlante actualité.

09/2021

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Philosophie

Principia Moralia

Y a-t-il une seule et unique morale dont on puisse se prévaloir aujourd'hui ? Les réflexions philosophiques sur la morale se sont toujours combattues, remplacées, démenties au fil du temps, tout en étant chacune valable. Le stoïcisme, la morale de la vertu, le recours à la loi morale, l'utilitarisme sont autant de courants qui irriguent encore notre façon de penser. Mais laquelle de ces "visions" choisir ? Et pourquoi choisir celle-là plutôt qu'une autre ? Michel Meyer opère ici un retournement de la pensée traditionnelle sur l'éthique. C'est parce que l'homme est un problème pour l'homme qu'il y a des réponses qu'on appelle la morale. Michel Meyer ne part plus des sujets éthiques (Moi, l'Autre) comme référents moraux, mais de la distance, plus ou moins grande, entre les individus. C'est la variation de cette distance qui influence nos choix quant au bien et au mal, à ce que l'on recherche ou à ce que l'on veut fuir ou éviter, et qui fera qu'on sera tantôt stoïcien, tantôt utilitariste ou kantien. Le positionnement des sujets les uns par rapport aux autres conduit à agir de telle ou telle manière, donc à adopter tel ou tel type de conduite morale et à juger ce qui est bien ou mal de façon différente. Le problème moral, c'est l'Autre comme problème, auquel il convient de répondre selon la distance qui nous sépare, nous divise ou nous rapproche, et auquel on répond toujours d'ailleurs, parce qu'il constitue une menace, un appel à l'aide, ou encore la nécessité de coopérer. Sans chercher à édicter de nouvelles règles ou de nouveaux préceptes, Michel Meyer replace les grandes théories morales, comme celles d'Aristote, de Kant, de Mill ou encore de Hume, dans un espace philosophique virtuel qui est leur espace de validité. Avec le concept de distance entre les êtres, il nous offre ainsi une approche nouvelle et synthétique de la morale.

01/2013

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Autres philosophes

Ayn Rand. L'égoisme comme héroïsme

Un des rares ouvrages consacrés à Ayn Rand, figure aussi fascinante que controversée, héroïne des libertariens américains. Née en Russie sous le nom d'Alisa Rosenbaum, Ayn Rand (1905-1982) s'embarque pour l'Amérique en 1916 où, comme un antidote au communisme, elle embrassera l'âme américaine de tout son corps. Passionnée de cinéma, elle devient scénariste et dramaturge. Ses deux romans, The Fountainhead (La Source vive, 1943) et Atlas Shruggled (La Grève, 1957) ont fait d'elle une figure incontournable du débat américain. Inconnue ou presque en Europe, elle est une icône sulfureuse aux Etats-Unis où elle inspire la droite américaine. Anti-conservatrice à l'extrême, profondément athée, elle défend l'antiracisme, le droit à l'avortement et le progrès technologique tout en prônant une vision très personnelle des libertés individuelles : l'individu prévaut sur tout. Un égoïsme rationnel, un libertarisme politique, économique et moral qu'elle baptise " objectivisme ". A maints égards, Ayn Rand représente pour la pensée critique européenne un repoussoir : son culte de l'égoïsme relevant de l'égotisme, son refus total du doute et sa brutalité intellectuelle comme personnelle en font un personnage ambigu, aux antipodes d'une vision irénique de l'humanité. S'il importe de comprendre son oeuvre, c'est à un double titre : d'abord pour percer le mystère de son extrême popularité aux Etats-Unis, où son roman La Grève a longtemps représenté les deuxièmes ventes de livres les plus importantes après la Bible ; ensuite pour opérer un droit d'inventaire sur une pensée qui continue de fasciner. Sa passion pour la liberté la définit durablement, comme une certaine vision de la confiance à placer en l'homme et en la femme, acteurs de leur propre destin, réhabilitant ainsi la notion d'héroïsme. Mathilde Berger-Perrin s'essaie avec brio et empathie à ce difficile exercice d'admiration, de sincérité et de distanciation.

09/2023

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Littérature française

En marche... ou pas !

Drôle de monde que celui-ci où l'on finirait par s'émouvoir davantage devant un petit enfant qui meurt de faim en Afrique que devant Neymar qui passe son été à se rouler dans l'herbe (mais qui est bien payé pour faire ça, qu'on se rassure). Heureusement que BFM WC est là pour nous remettre les idées en place et nous rappeler à l'ordre moral, quand on se surprend à divaguer de la sorte ! Leur rôle est d'intérêt général car sans eux, il serait difficile de s'étalonner et d'oublier à quel point notre vie est monotone et pourrie. Les barbituriques peuvent rester tranquillement dans l'armoire à pharmacie (mais attention quand même à la date de péremption ! ). Enseignant repenti, je pose un oeil curieux et circonspect sur notre société dite moderne depuis mon poste d'observation, mouvant (la rue, mon canapé, ma terrasse...). Il en résulte quelques esquisses scripturales et caricaturales, tendres mais acides, bienveillantes mais sans concession, sur l'évolution de notre condition humaine, trop humaine. Quand on n'a que l'humour et le contre-pied pour casser des codes trop codifiés, des limites trop limitantes. Sous nos masques, on a besoin d'air. D'un air nouveau. Jamais respiré encore. Ni jamais entendu. Quand le rationnel a capitulé face au réel, il reste l'art. Sous toutes ses formes. Sauvage et libre par nature. Gabriel Bulik, l'illustrateur de cet ouvrage, né en 1988 à Paris, découvre sa passion pour le dessin durant son enfance. Après des études en cinéma d'animation 3D et un début de carrière dans les jeux vidéo, l'illustrateur en lui s'échappe de l'industrie pour devenir freelance dans les milieux de l'édition à échelle humaine, notamment dans le domaine du jeu de rôle. Cette touche ludique qui lui est chère et son besoin de varier les plaisirs le conduisent à rencontrer MUZ, afin de réaliser une série de dessins humoristiques. La suite, vous la tenez entre vos mains !

11/2021

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Policiers

Cruel est le ciel

A Tokyo, l'hiver est très lumineux, pourtant Reiko Himekawa a le moral quelque peu en berne. La jeune lieutenante du Département de la police métropolitaine de Tokyo se remet à peine de la série d'homicides de l'été dernier, une affaire dans laquelle l'un de ses hommes a perdu la vie. La découverte d'une main dans un minivan abandonné de nuit près d'une rivière l'oblige à reprendre du service. Au même moment, la disparition de Kenichi Takaoka, patron d'une petite entreprise de charpente, est signalée par son jeune employé. Celui-ci a trouvé le sol du garage de Takaoka couvert de sang. Quand il est confirmé que la main amputée est bien celle du charpentier, l'affaire est considérée comme un meurtre et Reiko et ses hommes reprennent du service. Quel est le lien entre l'artisan, dont le corps reste introuvable, et l'étrange suicide d'un ouvrier qui s'est jeté de l'échafaudage d'un immeuble ? Dans un monde de la construction en partie contrôlé par les yakuzas, les erreurs du passé se paient-elles au prix fort ? Et jusqu'où certains sont-ils prêts à aller pour sauver leurs proches ? Reiko va mettre toute l'énergie et l'intuition qui la caractérisent répondre à ces questions, et ce, malgré les luttes de pouvoir qui font toujours rage au sein de la police tokyoïte. La jeune femme a une revanche à prendre. C'était sa perspicacité et son obstination qui avaient permis la résolution de l'enquête précédente (Rouge est la nuit, Atelier Akatombo, 2019), mais les circonstances et sa hiérarchie n'avaient pas permis qu'on lui en attribue le crédit. Cruel est le ciel est le deuxième opus des aventures de l'énergique et talentueuse Reiko Himekawa et de son équipe masculine. La série de huit romans imaginée par Tetsuya Honda a connu un important succès au Japon avec près de 5 millions d'exemplaires vendus. Elle a également été adaptée à la télévision et au cinéma.

02/2020

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Sociologie

Zone de mort

"Confronté à l'épreuve ultime, Paul Yonnet laisse libre cours à une écriture qui est à la fois un combat contre la mort menaçante et une planche de salut l'empêchant de sombrer. Zone de mortdécrit l'expérience limite d'un individu avec sa propre histoire et son rapport au monde, mais par-delà ce parcours unique et tragique, il dévoile une vérité abrupte qui s'adresse à tous : celle de l'individu confronté à la souffrance et à la mort dans une société qui fait tout pour les mettre à distance. Ce texte est un coup de poing contre le nouveau monde aseptisé, l'envers du décor de l'optimisme enjoué des bien-pensants de la postmodernité et des partisans doucereux du suicide assisté." Etudiant à Caen en 1968 où il connut Jean-Pierre Le Goff, Paul Yonnet est l'un des observateurs les plus originaux et les plus pénétrants de la société. contemporaine. Il a bâti une oeuvre sociologique puissante et singulière qui éclaire comme nulle autre l'expérience de notre postmodernité, tout particulièrement dans le domaine des loisirs et des sports. L'un de ses livres, Voyage au centre du malaise français. L'antiracisme et le roman national (1993), qui à sa sortie avait suscité une polémique, se révèle aujourd'hui prémonitoire. L'écriture a toujours été pour Paul Yonnet une " épreuve de vérité ". Dans ce texte hors des normes, à la fois dur et lumineux, qui dit le combat contre la maladie, l'épreuve qu'elle représente, se mêlent les souvenirs d'enfance, le désir de vivre jusqu'au bout de la nuit en toute la lucidité. Libre à chacun d'apprécier ou non ce récit qui contient sa part de mystère, alterne les moments de réminiscences, de sérénité, d'angoisse et de chaos. Le lecteur ne peut sortir indemne de la traversée de cette "zone de mort" qui nous confronte à notre condition d'être souffrant et mortel. Paul Yonnet est décédé le 19 août 2011 à l'âge de 63 ans.

09/2017

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Romans policiers

Du noir au Pays basque

Les nouvelles : Rose PENN : Les variations climatiques, une météo préoccupante, des mammifères marins qui s'échouent, des méduses qui envahissent les filets des pêcheurs. Des algues tueuses, aussi. Eric BECQUET : Des volailles qui disparaissent, des coureuses qui se volatilisent lors de l'Ultra-trail du Labourd. Attention, vous entrez en territoire laminak Pierre OLHAGARAY : Un sac de sport. Des liasses de billets de cinquante et cent euros. Une boîte en métal contenant des diamants. De quoi changer une vie ? POMS : Une vache behitzu soigneusement découpée en pleine montagne. Un cercle gastronomique qui se délecte de viande maturée. Et puis, Behi gorri, la légendaire vache rouge qui protège l'entrée des grottes... Bruno JACQUIN : Où est Luma ? Enfuie quelque part dans la montagne au-dessus d'Itxassou ? Son frère jumeau, gendarme, la retrouvera-t-il ? L'ombre d'Iparretarrak qui plane. La petite reviendra-t-elle ? Philippe LAUGA : Une villa avec vue sur mer bâtie sur la colline de Sainte Barbe à Saint-Jean-de-Luz, un chalet en bois à Baqueira. Une épouse top-model, amatrice de trekking. Faudrait jamais quitter Saint-Jean. Anthony BUILS : Un établissement de soins aux pratiques douteuses... Sa directrice... Un jardinier et sa fille atteinte de mucoviscidose. Un père prêt à vendre son âme au diable pour sauver la chair de sa chair. Michel BROME-TONNE : "Faut-il tuer pour continuer à vivre ? Tuer afin de renaître ? " disait le père décédé, éleveur de porcs Kintoa. Jérémy BOUQUIN : Des femmes comme elle, Henrico n'en a jamais croisé. On la nomme Madame, c'est tout. Deux go-fast dans la même soirée avec un seul point de dispatch à Hendaye. Et un des convois qui ne répond plus. Gilles VINCENT : A l'écran, une gamine exécutée en direct. Moins d'une heure. C'est le temps qu'il faudra à la commissaire Maïtena Santoa pour tout balancer par-dessus bord. Tout plaquer. Changer de vie.

07/2023

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Littérature française

Quarts de nuit. Récits

Dans la lignée de Hasards de Mer écrit en 2018, voici un deuxième opus de récits écrits par les Marins du grand large, aventures réellement survenues à bord d'unités de la Marine Nationale. L'idée reste toujours de témoigner du quotidien de ces marins, au plus près de la réalité maritime lors des dernières décennies. Cette deuxième vague se déploie sur un vivier ici amplifié de la troisième dimension – verticale -, avec des commandos marine et le monde sous-marin. Avec les commandos, vous irez avec ce marin jusqu'aux limites de l'endurance et de la résistance physique et mentale, école de courage et de ténacité. A bord d'un sous-marin en plongée, vous aurez un récit typique de tout un équipage orienté vers une mission de renseignement en ambiance hostile dans des eaux territoriales en Méditerranée, alors que le monde Occidental se croit en paix... La lutte contre les sous-marins est évoquée au sein d'une force anti-sous-marine, à partir d'une frégate anti-sous-marine. D'autres rendez-vous maritimes vous séduiront : une escale exotique en Afrique où l'équipage fait face à de multiples et cocasses situations diplomatiques, un marin sur son patrouilleur dans le Pacifique expliquant quelques légendes qu'il est préférable d'appréhender si on fréquente la Polynésie, un évènement de mer – l'homme à la mer tant redouté – avec une intensité palpable, une navigation face à un cyclone dans le Sud-Est Asiatique. Enfin par ces temps de confinement, vous toucherez l'importance de la bonne cuisine (" 50 % du moral des marins ! ") ... Vous embarquerez également à bord de bateaux qui naviguent dans le brouillard, par mauvaise mer ou à l'approche d'un cyclone, en Atlantique, en Méditerranée, dans le Pacifique, en mer de Chine... Pour terminer, vous serez au coeur d'une mission extraordinaire de sauvetage de boat-people par l'aviso-escorteur Balny.

07/2021

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Le Chant du possible. Ecrire le jazz

Le Chant du possible regroupe huit textes sur le jazz à travers lesquels Jacques Réda continue d'explorer, en le précisant, le rapport qu'il entretient au jazz depuis sa jeunesse : elle en fut éclairée. Le jazz est immédiateté. Si bien que concevoir l'intensité de sa déflagration dans sa spontanéité, dansante la plupart du temps, c'est accéder à la révélation du Temps à un moment donné. Et ce n'est pas rien quand on se sait mortel. Si le jazz est l'aventure d'une "aptitude rythmique, associée à des dons d'expression harmonico-mélodiques et d'expressivité sonore" , bref, l'aventure d'une personnalité qu'elle soit individuelle ou collective, il ne se conçoit pas sans le Swing. Ce swing est la "qualité particulière qui se dégage et ne peut se dégager que d'un rythme à deux ou quatre temps où l'accent se porte sur le temps faible" , dont le jazz est inséparable. Il ne l'est pas non plus du Blues dont souvent il découle, empreint alors de tristesse ou de joie, c'est selon, mais jamais "sans sa charge affective et ontologique d'humanité" . C'est dire qu'on s'y retrouve quand on s'est ou qu'on se sait perdu. Dans Le Chant du possible, Jacques Réda écrit : "Je me suis constitué, après plus de trois quarts de siècle, un petit trésor de méconnus et d'oubliés où je puise et que j'augmente avec le même intact ravissement". A côté des grands noms du jazz, c'est ce petit trésor que nous proposons à nos lecteurs de découvrir avec le même ravissement. Les huit textes portent les titres suivants : 1. Au moment donné, 2. Le Chant du possible, 3. Jabbo Smith, 4. Ecrire le jazz, 5. Lester Young ou L'Ironie du saut, 6. Round about Monk, 7. Une actualité permanente, 8. Now's The Time ou Le Temps selon Charlie Parker.

11/2021

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Romans policiers

Les abimes 2023

Les Abîmes est un recueil d'histoires policières minutieusement sélectionnées par un comité de lecture passionné par le genre policier. Chaque histoire a été choisie pour garantir une expérience de lecture captivante et enrichissante. Chaque récit, avant même sa publication, a côtoyé de près les amateurs du genre policier qui ont trouvé dans ces trois oeuvres, des aventures exceptionnelles. TARMAC SANGLANT de BERTRAND CRAPEZ : Compagnie de gendarmerie Charles de Gaulle, fin des années 90. Un cadavre à moitié congelé est retrouvé éparpillé sur l'une des pistes de l'aéroport de Roissy. Encore un pauvre clandestin mort de froid dans le train d'atterrissage d'un avion en tentant de fuir la misère de son pays. Simple fait divers ? Oui, mais pas seulement... Thomas Lacourt, un jeune appelé, se voit affecté à une enquête qui va le prendre aux tripes. HUGO de MARIE DEVOIS : Magistrat pénaliste, c'est une vocation pour Hugo Mestre. Mais, encore en formation, il s'inquiète de savoir s'il pourra se montrer à la hauteur de ses pairs plus aguerris. Un cadavre dans un motel, le courrier des justiciables, donner des directives à la police sur le terrain : autant d'occasions de découvrir s'il est du bois dont on fait les procureurs. PIERRE BENOIT EN VOIT DE TOUTES LES COULEURS de HERVE GAILLET Ecrivain pittoresque, Pierre Benoit aime à endosser l'identité de l'inspecteur-suppléant Ferdinand Fraisse, détective anticonformiste de la 1ère Brigade Spéciale de Paris qui se consacre aux affaires criminelles. Quand une jeune femme est retrouvée morte dans un confessionnal, il est fermement décidé à trouver qui a tué et pourquoi, avant l'arrivée des autorités officielles. Chaque récit dans "Les Abîmes" est signé par un écrivain français confirmé et déjà publié par d'autres maisons. Leur habileté à captiver l'imaginaire et la curiosité de leurs lecteurs ajoutera une valeur indéniable à votre sélection de livres.

09/2023

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Jeux

Jeux sportifs, jeux de société et classifications

Les activités classiquement nommées "jeux" suscitent un grand engouement dans toutes les régions de la planète. Certains d'entre eux entraînent en priorité une réalisation motrice (les jeux sportifs) et d'autres une activité cognitive (comme dans de nombreux jeux de société). Dans cette floraison ludique, peut-on déceler des cohérences globales ? Peut-on identifier des caractéristiques opératoires qui ont doté ces jeux de significations psychologiques ou culturelles ? Sont ici présentées les classifications les plus importantes qui ont vu le jour au cours des derniers siècles. La mise en jeu du corps a donné lieu à une multitude de classifications riches en couleurs et fort différentes. Une conception unitaire fondée sur la décision motrice face à l'incertitude informationnelle issue du contexte humain et matériel est proposée. De façon aiguë surgit la question du sport : celui-ci a-t-il vocation à représenter l'ensemble des jeux du corps ? Ce sont les jeux de société qui ont provoqué les travaux les plus notoires notamment en s'interrogeant sur la notion de hasard et en avançant les premiers travaux scientifiques relatifs aux probabilités. N'est-il pas étonnant qu'une activité réputée futile ait activement mobilisé de nombreux grands noms du monde scientifique tels Cardan, Pascal, Bernoulli, Rémond de Montmort, Leibniz, Borel, von Neumann ou Nash ? Finalement, c'est bien l'étude de ces divertissements et de leurs classifications, qui est à l'origine de la "Théorie des jeux", et celle-ci a connu une belle destinée en devenant une véritable théorie de la décision. L'un des problèmes posés par l'ensemble des jeux est la place accordée au plaisir de vivre ensemble, au rapport entre la coopération et l'opposition, place qu'une meilleure connaissance des mécanismes du fonctionnement ludique aidera à mieux connaître de façon lucide et non idéologique. Quel est et quel sera sur ce sujet le choix de nos sociétés ?

01/2022

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Science-fiction

Malphas Tome 3 : Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave

Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave poursuit la folle aventure de Julien Sarkozy à Saint-Trailouin, petite ville où la normalité n'a pas sa place. C'est d'ailleurs grâce au décalage extrême de ce décor, tout aussi déjanté que les personnages qui l'habitent, que Senécal peut convier ses lecteurs, à la manière des grands satiristes de l'époque, à une belle séance de défoulement sur les travers de notre réalité qui, à bien des égards, n'est pas très normale non plus. Après un mois de convalescence à l'hôpital de Saint-Devlon – les blessures récoltées lors de la dernière séance du club de lecture du cégep de Malphas n'étaient pas mineures –, je suis retourné à Saint-Trailouin, prêt à entamer la session d'hiver 2011. Enfin, je devrais plutôt dire " prêt physiquement ", car pour le moral... De fait, outre le mystère de l'inquiétant occupant de la cave du cégep, j'ai eu droit, pour me pourrir l'existence, au coup de téléphone de mon ex, qui m'a interdit de voir mon fils Emile pendant le temps des Fêtes, puis à une tentative d'assassinat. Oui, oui, vous avez bien lu : on a attenté à ma vie à moi, Julien Sarkozy ! Mais si je me doute bien de l'identité des personnes qui ont engagé le tueur – les Archlax père et fils –, je n'ai pas encore compris pourquoi je ne suis pas mort ! Si j'ajoute l'absence de Simon Gracq, toujours recherché par la police, mon doute grandissant sur la fiabilité de Rachel Red, ma divine collègue du département, pour enquêter sur le mystère de Malphas, et les morts qui surviennent autour de moi, vous conviendrez que j'ai de bonnes raisons d'avoir augmenté un tantinet ma consommation ! Pourtant, c'est seulement quand j'ai trouvé la façon de m'introduire dans la cave du cégep que j'ai vraiment su ce que ça voulait dire, être dans le " gros trouble " !

08/2013

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BD tout public

F.A.F.L Tome 5 : Rodéo pour un spit IX

Avril 1940, l'Allemagne envahit la Norvège. Hitler convoite l'usine de Vemork qui possède le seul stock d'eau lourde au monde. Il espère obtenir le moyen de créer une nouvelle arme très puissante. Les britanniques, aidés par la résistance norvégienne et les services français, avait pris la précaution de faire transférer l'ensemble du stock un mois plus tôt. Les allemands décident de relancer la production avec l'aide des chimistes encore présents dans l'usine, dont le professeur Messine, père de Gabriel. Après le désastre de Dieppe, Gabriel retrouve le 340 Squadron et un nouvel avion de combat : le Spitfire Mk IX. Le groupe peut de nouveau rivaliser avec la Luftwaffe et ses redoutables FW 190. Les victoires s'enchaînent et le moral revient. Fin 1942, La Grande-Bretagne craint que les nazis mettent enfin au point leur nouvelle arme grâce à l'eau lourde produite à Vemork. Le SOE et le colonel GUBBINS sont chargés de monter une opération commando dans le but de détruire l'usine. Il essaie de convaincre Gabriel de les rejoindre avec l'argument de sauver son père. Gabriel refuse et Margaret accompagne les paras norvégiens à sa place. Malheureusement, la mission ne se passe pas comme prévu et Margaret est portée disparu. Dans le même temps, quelques incidents douteux émaillent la base de Biggin Hill depuis l'arrivée de deux jeunes femmes mécaniciens. FAFL raconte les aventures d'un jeune pilote engagé, Gabriel Messine, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, à travers l'Europe et l'Afrique du Nord. Les Forces Aériennes Françaises Libres ne deviennent véritablement opérationnelles qu'à partir d'avril 1941. De la guerre civile espagnole à la bataille d'Angleterre, en passant par des missions pour la résistance en France, Gabriel va montrer toute son habileté à accomplir des prouesses à bord d'avions aussi mythiques que le Spitfire ou le Lysander.

06/2014

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Histoire de France

Carnet de route d'un soldat musicien (1914-1919)

"2 août 1914. Branle-bas de combat. Les cloches sonnent à toute volée Comme une traînée de poudre, les mots : mobilisation générale, la guerre est déclarée, sont prononcés indistinctement par les occupants de la caserne St-Charles, sise sur un mamelon, tout près de la gare du même nom, à Marseille. Dans la chambre n° 100 au 1er étage, à l'aile gauche du bâtiment, les musiciens s'habillent à la hâte , dès le réveil, ils ont reçu l'ordre de se tenir à la disposition du magasin d'habillement. Chacun d'eux est atterré par les événements, car je dois bien l'avouer, dans l'anxiété de la veille, personne de nous n'avait pu croire à un conflit que les journaux, pourtant, laissaient pressentir depuis plusieurs jours." Ainsi commence le carnet de route d'un soldat musicien de 23 ans, qui allait tout juste finir son service militaire, embarqué avec des millions d'autres dans une guerre dont nul ne pouvait imaginer qu'elle prendrait les proportions d'un cataclysme. Les musiciens du régiment n'iront pas au combat, ils seront brancardiers. Arrivés en Lorraine, ils marchent sous la pluie, dans la boue, de village en village pour installer leur cantonnement, c'est le plus souvent un peu de paille qui tient lieu de lit pour trouver le repos quelques heures dans le meilleur des cas. Le canon tonne, les blessés commencent à affluer, il faut faire face avec tout le courage du coeur. Et puis débutent les répétitions et les concerts pour égayer les troupes et garder le moral quand tout s'écroule autour de soi. Ce journal de bord est un témoignage écrit au jour le jour durant toute la durée du conflit. S'y révèle une humanité teintée d'amour du prochain, d'incompréhension face à l'absurdité de la guerre, de tendresse pour les proches, de solidarité... C'est toute la fraternité humaine qui se découvre au fil de pages émouvantes, simples mais aussi empreintes d'humour d'un Jeune soldat niçois embarqué vers l'inconnu.

09/2014

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Histoire internationale

Soldats. Combattre, tuer, mourir : procès-verbaux de récits de soldats allemands

Pendant toute la guerre, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands et ont transcrit les passages de ces conversations qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique (stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes évoluant au fil de la guerre selon que les soldats étaient sous-mariniers ou marins, dans l'armée de l'air ou l'armée de terre, etc.). Ces procès-verbaux reposaient dans les archives sans que quiconque en saisisse l'importance décisive. Dans un premier temps, leur lecteur a l'impression d'entendre parler les soldats, avec la rude franchise de la camaraderie lorsque ceux-ci racontent leurs combats, la mort donnée et la mort reçue. Très vite, cependant, il comprend la nature inédite de cet ouvrage : jusque-là, les historiens, pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer, utilisaient des sources très problématiques (dossiers d'enquête, descriptions dans les lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires), car rédigées en toute conscience pour un destinataire - un procureur, une épouse restée au domicile, voire un public auquel on communiquait une vision propre des choses. Mais lorsque les soldats internés dans les baraquements britanniques parlent entre eux de la guerre en temps réel, c'est sans intention particulière, ils disent ce qu'ils pensent et ce qui les meut (course aux décorations, massacres des populations civiles et viols des femmes, mépris pour les soldats italiens et peur panique des représailles de l'Armée rouge, sentiment de l'inéluctable défaite et culte du Führer, etc.). Cette source brute, sans apprêt, conduit à porter un regard tout à fait neuf sur la mentalité de la Wehrmacht, fruit d'une éducation étrangère à l'humanisme libéral et porteuse de valeurs cimentées par l'appartenance de l'individu à un collectif, qui en tout lui sera supérieur. La nazification est alors une ultime couche idéologique, ce complément qui fit notamment basculer les soldats des crimes de guerre dans ceux contre l'humanité.

05/2013

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Sciences politiques

De la valeur-travail à la guerre en Europe

Les deux premières intentions de cet essai sont d'une part de relancer le débat sur la " diffusion manquée " du marxisme en France à la veille de la Grande Guerre, et d'autre part de proposer une relecture polémique d'un épisode mal connu de l'histoire des doctrines économiques. En effet, la pénétration des 4 doctrines marginalistes dans la France de la Belle Époque ne fut pas un obstacle à l'assimilation des analyses de Marx sur le capitalisme. Les travaux de Vilfredo Pareto, en particulier, vinrent combler les incompréhensions de doctrines économiques marquées par les bouleversements sociaux en cours. À un autre niveau, sur le terrain de la science politique, ces débats accompagnent l'émergence d'un syndicalisme qui met alors en échec la naissance d'une réelle social-démocratie française. Sorte de " compagnon de route " de cette action syndicaliste, Georges Sorel en propose une pensée qui adopte par défaut les thèses marginalistes, mêlées à l'influence de Benedetto Croce et des deux Labriola. Mais c'est paradoxalement pour mieux se recentrer sur la référence au prolétariat des producteurs, dans une glorification du conflit social et des valeurs du combat... Or le déclenchement de la Première Guerre mondiale plongera ces velléités dans la stupeur et l'impuissance apeurée. Comment saisir cette rupture apparente ? Dans le cadre d'un retard historique du capitalisme français, et face à la mutation de la " question sociale ", l'adoption du marginalisme ne laisse-t-elle pas l'analyse politique sans instruments pour comprendre les dynamiques internationales et s'y insérer ? Telle est l'hypothèse centrale de cet essai. La rivalité entre " utilité marginale " et " valeur-travail " renvoie à deux projets concurrents de société. Mais sous le débat économique et politique qui anime la scène européenne, une dynamique propre au champ philosophique est à l'oeuvre : il est déjà question de la dialectique. Mouvement objectif, méthode particulière, scorie métaphysique ? Elle est le point d'orgue de ces divergences passionnées qui font époque.

12/2010

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Philosophie

Hegel penseur du droit

Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et " engagée " de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la " scientificité " d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la " fin des idéologies " ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le " droit étatique ", mais aussi du droit privé (" abstrait "), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension " systématique " et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.

02/2004

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Critique littéraire

Ces belles en leur demeure

Forteresses féodales austères ou à demi-écroulées... manoirs enfouis dans la verdure... fastueuses demeures, contemporaines de la Renaissance ou des temps modernes... Les visiteurs passent, admirent, envient parfois les privilégiés ayant vécu dans ces logis romantiques ou baroques qui témoignent de l'Histoire et des histoires dont les murs ont été les témoins muets. Des Belles de toutes époques, qui ont donné une âme à ces lieux de plaisance, d'amours et d'intrigues. En historien, en conteur, Claude Mossé entraîne les lecteurs en quelques sites magiques où des femmes hors du commun ont écrit des pages de gloire, d'esprit, de politique ou de passion. En Drôme provençale, Madame de Sévigné hante les vastes pièces du château de Grignan où, chez sa fille, elle écrivait... Sur les rives de la Loire où, par groupes de trente ou quarante, les touristes parcourent les couloirs du château de Loches, le spectre de l'éblouissante Agnès Sorel retrouve celui de son bien-aimé Charles VII... À la Malmaison, près de Paris, Joséphine de Beauharnais, épouse de Bonaparte, mêla en de fastueuses réceptions intrigues politiques et protocole impérial... Dans le bocage berrichon, à Nohant, dont George Sand fit le sanctuaire romantique de toute la vie culturelle du XIXe siècle, on passe naturellement de la plume de Musset, au piano de Chopin, à la verve de Flaubert... À Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans la villa " Santo Sospir " où pas un pan de mur n'échappa au crayon de Jean Cocteau, Francine Weisweiller accueillit dans les années de l'après-guerre, tout ce que la France des arts comptait de gens de qualité ; Francis Poulenc y retrouva Jean Marais, François Truffaut, et beaucoup d'autres... Dans leur cadre, Claude Mossé fait revivre avec humour et précision la vie de ces femmes présentes dans la mémoire collective. Un livre qui, donne l'envie de voyager dans le temps et dans l'espace. Les belles et leur demeure alimentent nos rêves.

11/2005

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Développement durable-Ecologie

Ces forêts qu'on assassine

" Je m'installai dans l'hélicoptère et m'apprêtai à vivre la magie de la forêt tropicale d'un autre point de vue. La canopée, véritable toit du monde végétal, se dévoila à mesure que nous nous élevions dans le ciel bleuté. Ici et là émergeaient, comme des sentinelles isolées, des arbres majestueux, sur les branches desquels je pouvais apercevoir, en plissant un peu les yeux, un calao faisant une courte escale dans sa traversée de l'océan végétal. Mais soudain, une fracture, une plaie béante, couleur sang, de terre mise à nu. Le royaume d'émeraude avait fait place à une singulière étendue géométrique, à un immense damier ocre et vert. Plus d'exubérance ni de fantaisie, mais ce même dessin, désolant, austère et monotone sur des kilomètres et des kilomètres. Le responsable : la culture extensive du palmier à huile. " Quand elle survole cette forêt agonisante de Bornéo, Emmanuelle Grundmann sait que la moitié des forêts tropicales ont déjà été rasées par l'homme. Et que chaque année, sur l'ensemble du globe, ce sont environ treize millions d'hectares de forêts qui disparaissent, victimes des haches, tronçonneuses, bulldozers et feux non accidentels. Hier le caoutchouc, aujourd'hui l'huile de palme. Ici les crevettes, là la pâte à papier. Depuis toujours, les ressources de la forêt excitent la convoitise des hommes, qui la pillent, la détruisent, la polluent, en exterminent les espèces animales et en chassent les communautés autochtones, pour le plus grand profit de quelques-uns. Ces forêts qu'on assassine est un livre de combat qui dénonce les conséquences catastrophiques de cette déforestation galopante. Les responsables de ce carnage (entreprises, hommes politiques, institutions internationales) y sont rudement interpellés. Les forêts sont les poumons de la planète. Aujourd'hui, elles sont rongées par un cancer mortel dont nous, les hommes, portons l'entière responsabilité. Espérons que ce livre contribuera à nous ouvrir les yeux et à stopper le massacre avant qu'il ne soit trop tard.

02/2007

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Critique littéraire

Madame de La Fayette

Rien de plus romanesque que la vie de Mme de La Fayette, la dame de la rue de Vaugirard, où elle grandit, vécut et mourut dans des maisons construites par son père, dont elle hérita le sens des affaires. Promise à un brillant destin dans un Paris où les poètes la disent " incomparable " à dix-sept ans, elle doit bientôt s'exiler en province, en Anjou, puis en Auvergne, le pays de celui auquel on la marie précipitamment. On lui a volé sa jeunesse. Avant vingt ans, elle se défie de l'amour, " sentiment incommode ". Mais elle croit à l'amour tendre des romans de Mlle de Scudéry. Elle le file avec Ménage, un érudit qui se métamorphose, pour Mme de Sévigné, puis pour elle, en poète galant. Il en fait la " Madame Laure " de ses poèmes. Quand elle retrouve la capitale, à vingt-cinq ans, elle lui doit de n'avoir pas été oubliée. Elle lui doit aussi d'avoir pu écrire et publier, anonymement, un premier roman, La Princesse de Montpensier. Reconstituer l'histoire de leurs rapports, c'est éclairer le statut intellectuel, littéraire et moral de celle qu'on a appelée " une précieuse de la plus grande volée " juste avant Les Précieuses ridicules. Après douze années d'amour tendre, ce seront dix-sept ans d'une " liaison " intime avec La Rochefoucauld, fondée sur la " sympathie ", qui n'est pas moins singulière que l'aventure sentimentale vécue avec Ménage. C'est dans ce climat qu'est née La Princesse de Clèves, lancée par une campagne de presse exemplaire, la première qui ait entouré un roman, dont la comtesse refusera pourtant de se reconnaître l'auteur. Tout cela n'épuise pas le mystère d'un personnage toujours malade, toujours actif, amie de cœur d'Henriette d'Angleterre, dont elle a écrit la Vie, agent secret de la duchesse de Savoie, une autre amie de jeunesse. " Elle a cent bras ", disait d'elle celle qu'elle a " le plus véritablement aimée ", la marquise de Sévigné.

09/2000

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Philosophie

Kant et la genèse de la subjectivité esthétique. Esthétique et philosophie avant la "Critique de la faculté de juger"

Sur un plan historique, la première partie de la Critique de la faculté de juger de Kant mérite d'être considérée comme la principale entreprise de fondation philosophique de l'esthétique de la subjectivité. Cette reconnaissance du statut philosophique de l'"esthétique", Kant semble l'avoir opérée tardivement, en 1790, dans la troisième de ses grandes oeuvres critiques. Or, on oublie souvent que l'essentiel de cette théorie esthétique s'est formé bien plus tôt, entre 1755 et 1787, au fil d'un dialogue sans cesse renoué avec la philosophie esthétique du XVIIIe siècle. C'est ce parcours méconnu de la réflexion de Kant sur l'esthétique qu'il s'agira de reconstituer, en marquant trois étapes principales qui forment autant de strates philosophiques que la troisième Critique se chargera de réinterpréter. On est d'abord conduit des textes de jeunesse (1755-1763), encore fortement imprégnés des conceptions rationalistes de la beauté et de l'art, à une deuxième période marquée par la prédominance d'un questionnement anthropologique qui fait apparaître la proximité du sentiment moral et du sentiment esthétique (1764-1765), avant de s'arrêter à une période cruciale (1769-1779), qui recoupe la mise en place de la philosophie critique, pendant laquelle Kant isole la dimension proprement "esthétique" de la subjectivité. C'est pendant cette décennie silencieuse, mais féconde, que se met en place une théorie du goût et du beau fondée sur l'universalité des lois de la sensibilité, en même temps que s'élabore une importante réflexion sur l'art, la nature et l'exemplarité sans règles du génie. Lien intime entre la beauté et la finalité, affinité entre le goût et la moralité, revendication de validité non conceptuelle du sentiment esthétique : les trois moments théoriques principaux que cette genèse permet successivement d'isoler sont autant de clés pour comprendre les "tensions" théoriques qui structurent la Critique de la faculté de juger esthétique.

12/1999

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 2, Volume 3, Ecrits philosophiques et politiques Vers la guerre (1937-1940), 2e édition

En 1937, Simone Weil lutte de toutes ses forces pour que les Européens "ne recommencent pas la guerre de Troie". Pourtant, la guerre est là en 1940 et, devant l'irréparable, elle se fonde sur l'Iliade pour analyser le mécanisme de la force meurtrière. Entre ces deux dates, une série d'articles, parus dans diverses revues, nous permet de suivre l'évolution de la philosophe qui la mène du pacifisme presque inconditionnel à l'acceptation d'un inévitable conflit. Et celle qui, en 1937, préfère la défaite à la guerre, reconnaît en 1940 que la France a le droit de combattre pour sa propre existence, justifiant ainsi l'accusation qu'elle se portera à elle-même de négligence criminelle à l'égard de sa patrie pour son soutien des milieux pacifistes d'avant 1939. Une telle évolution, si déchirante pour Simone Weil, s'accompagne naturellement de la profonde méditation qu'elle poursuit sur les problèmes coloniaux : ceux-ci l'obligent à contester, plus nettement encore en ce temps de guerre, le droit moral de la France à se réclamer des grands principes. L'affligeante constatation des bouleversements en cours pousse aussi Simone Weil à la recherche des origines de l'hitlérisme qu'elle rattache à l'Empire romain. La lucidité et le discernement de Simone Weil, penseur politique, sont tels que beaucoup des textes ici rassemblés frappent par leur actualité. Simone Fraisse en sa préface s'attache à préciser leur genèse et se plaît à souligner que, si l'on ne peut toujours prendre "à la lettre" les conclusions de Simone Weil, "on peut au moins prendre au sérieux l'intention qui l'a guidée : une attitude de soupçon à l'égard de l'histoire officielle et des idées reçues, une quête de la vérité cachée sous les images d'Épinal transmises par la tradition scolaire, et finalement une leçon d'histoire. Une leçon d'humanité aussi".

11/1989

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Critique littéraire

Pauca intelligenti. Stendhal blanc sur noir, 2e Edition revue et corrigée

Au moment où Julien Sorel fait face à ses accusateurs, il déclare : "Messieurs, je n'ai point l'honneur d'appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s'est révolté contre la bassesse de sa fortune." Le Rouge et le Noir. Et si, à partir de cette citation, on se posait les questions suivantes : - Quel est ce "Noir" ? Quel est ce "Rouge" ? A la veille de la rédaction du roman, deux problèmes fondamentaux concernant les Noirs en France ne sont toujours pas réglés, la traite négrière et l'abolition de l'esclavage. Qu'en savait Stendhal ? D'après Anna Jasinski, "Difficile à dire - mais on devine, sans risque d'une erreur majeure, qu'il devait en savoir quelque chose". Autrement dit : il y aurait dans le "Noir" stendhalien du Nègre, et de son sang, dans le "Rouge". C'est ainsi, à partir d'une étude détaillée et complexe des textes de Stendhal, que l'auteur formule des interrogations, émet des hypothèses et ouvre des pistes sur les opinions de l'écrivain face à ses contemporains sur l'Afrique et ses habitants. Pourquoi en effet Stendhal associe-t-il, à plusieurs reprises dans ses textes, les Africains avec les Italiens (ce "peuple sublime") ? D'où venait cette idée et que pouvait savoir Stendhal des Africains pour les évoquer ainsi ? Autant de questions que l'auteur nous propose d'étudier en alliant recherche et suppositions pertinentes. Il s'agit ici d'un ouvrage qui fait preuve d'un grand souci d'honnêteté dans la recherche historique, alliant une érudition solide à un grand sens de la littérature. A titre d'exemples le Discours à la Chambre de Benjamin Constant à propos de la traite des Noirs (séance du 27 juin 1821) et le magnifique sonnet de William Wordsworth en hommage à Toussaint Louverture : "Toussaint, toi le premier élu par le malheur !" (Sonnet publié dans le Morning Post, le 2 février 1803).

01/2014

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Pédagogie

L'Importance du traditionalisme dans l'éducation moderne

Le livre retrace l'impacte et l'importance des données traditionnelle dans un style éducatif moderne. L'éducation est le socle de tout développement. Lorsqu'un enfant a connu une éducation moins rigoureuse, il a tendance à éviter les balises de la normale, ce qui à la longue lui porterait préjudice. Cette situation pourrait avoir lieu un peu partout et partager le quotidien d'une tierce personne ; tel fut le cas de Marie, qui trop gâtée ne savait pas faire la part des choses entre le respect, l'humilité et l'ensemble de ce qui attrait à la vertu. Ainsi, faudrait- il inculquer certaines valeurs traditionnelles, associées à celles modernes pour un équilibre sociétal, moral et humain. De ce fait, nous devons savoir nous orienter dans cette vie, qui souvent peut nous emmener à faire de faux choix en enviant les autres. Peu importe votre situation sociale, demeurez humble et modeste dans toute la mesure du possible. Seules ces vertus manquaient à notre jeune Marie, qui dut avec son père traverser leur pire souffrance au village. L'intéressant de toute cette histoire est que le résultat de cette souffrance a permis un rachat et une vie vertueuse. Il y'a donc un dénouement heureux. De plus, même perdurant dans une vie pénible, le seul moyen d'en sortir, c'est de garder espoir en s'adonnant au travail. A l'exemple du père, qui de simple villageois à finit avocat en poursuivant de haute étude supérieure. Dans le même cadre d'idée, le respect des aînés est tout de même indispensable, dans la mesure ou leurs paroles peuvent être pour le respectueux une bénédiction ou une malédiction selon l'usage qu'il en fait. C'est donc de toutes ces vêtus qu'a hérité Marie qui ne conseillerais jamais de braver les interdits et de manquer de respect aux autres. Bref, elle emmènera tout le monde à se consacrer totalement au respect.

11/2014

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Littérature française

La repentance

"La Repentance" de Nissim Gérard Dahan raconte l'histoire du Rav Moshé, connu dans sa famille pour sa sagesse et son humilité. Veuf, il consacrera toute sa vie à transmettre les principes qu'enseigne la Torah. Très proche des membres de sa famille, il ne se contente pas de prier avec eux, mais il se rend également dans leur foyer, en particulier au moment des fêtes qui marquent la religion juive. Dernier membre éminent, il est aussi leur soutien financier, et les aide à gérer l'héritage familial, tant d'un point de vue moral que matériel. Malgré les difficultés de sa vie sur une terre en guerre, Moshé garde toujours le sourire. Il est le confident des malades ou des pauvres. Le Rav Moshé a également un amour profond pour les enfants. Son propre fils est mort lors d'une attaque terroriste… et malgré son chagrin, il va toujours consoler les endeuillés. Pour lui, c'est une mitsva (une bonne action) de première importance que de tendre la main à celui qui en a besoin. Sa propre vie est pourtant emplie de doute et beaucoup de questions restées en suspens trouveront enfin une réponse dans des lettres qu'il conservait précieusement, sans jamais avoir voulu les ouvrir… Affaibli par la maladie, au cours des derniers mois de sa vie, il garde cependant un esprit vif et il continue à vouloir réconforter et renforcer encore et toujours la foi de ceux qu'il croise. Ce livre sera l'occasion pour les uns de vivre de grands moments de communion religieuse et pour les autres de découvrir, grâce au lexique intégré à l'histoire, une religion dont sans doute, ils savent peu de choses. L'auteur ne nous entraîne pas uniquement sur les chemins de sa spiritualité, mais nous décrit, avec beaucoup de réalisme et de sincérité, tous les aspects d'une réelle identité culturelle. C'est donc un livre à mettre entre toutes les mains, sans distinction de religion ou de conviction, et dont je vous recommande la lecture.

06/2018

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Généralités médicales

Principes éthiques d'Albert Schweitzer en Afrique. Le respect de la vie

? Les violences faites aux Africains - et de plus en plus par des Africains - posent la question du sens des mutations en cours sur le continent. Elles questionnent la valeur de la vie. Lorsque, dans les années 1950 et 1960, l'élite africaine découvre l'énoncé du docteur Albert Schweitzer selon lequel l'homme noir est un frère cadet du blanc, elle verse des larmes de crocodile au nom d'un antiracisme et d'un antipaternalisme de pacotille. Lorsque, le 31 août 2016, de jeunes Gabonais, certains à peine majeurs, qui viennent d'élire un nouveau président de la République, sont abattus par quelques agents des forces armées de leur pays, personne ou presque ne s'en émeut, au nom de la "non-ingérence", nouvelle argutie d'enrobement de notre démission face au péril moral et à l'exacerbation de la violence d'Etat globalisée. Le silence des intellectuels africains et des "amis" de l'Afrique face au drame qui se vit depuis lors au Gabon et ailleurs sur le continent indique une fissure des liens invisibles qui unissent les êtres humains. La sagesse bantoue désigne ces liens sous le concept d'Ubuntu. Albert Schweitzer y voyait la source du respect de la vie, principe éthique de ré-humanisation de l'homme et de la société. Cet ouvrage n'est pas un traité d'éthique de la vie publique, encore moins une diatribe à l'encontre des fossoyeurs de vies. C'est une modeste réflexion de quelques universitaires africains et européens sur l'idée du "respect de la vie" énoncée en Afrique il y a un siècle par le théologien, philosophe et médecin Albert Schweitzer. Car "[nul] n'a le droit de fermer les yeux et de considérer que puisqu'il s'épargne la peine de le voir, le mal n'existe pas. Que personne ne secoue de ses épaules le poids de sa responsabilité". (Albert Schweitzer, 1923)

09/2018

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Esotérisme

Le discours anti-sorcellerie dans les pentecôtismes camerounais

Cet ouvrage est un décryptage d'informations plurielles d'une grande richesse scientifique. Il tient son originalité de sa démarche suffisamment éclectique qui a le mérite de favoriser une interdisciplinarité féconde. Le choix méthodologique de l'auteur affiche l'inextricable connexion nécessaire entre la rigueur scientifique qu'impose l'anthropologie de l'imaginaire et le sérieux de l'approche médiologique. Cette réflexion anthropologique se veut donc un travail pionnier et novateur sur les pentecôtismes camerounais. Il a le mérite de combler le vide constaté en matière de recherche sur les pentecôtismes en Afrique Centrale. Par ailleurs, la corrélation établie entre les pentecôtismes et la rhétorique anti-sorcellerie se traduit implicitement comme un examen rigoureux de la qualité de l'accompagnement à la fois spirituel, psychologique et moral des croyants à la recherche du royaume des cieux, avec un maximum de sécurité sur la terre. L'effervescence de cette rhétorique explosive cristallise et charrie des formes de violence perçues et vécues comme des instances de victoire symbolique et réelle sur les ennemis de toutes les catégories spirituelles confondues. A partir d'un état des lieux des questions sorcellaires, une analyse de l'émergence des pentecôtismes camerounais permet de comprendre le rôle de la diabolisation sur la croissance des Eglises pentecôtistes. Au moyen de la stratégie du "combat spirituel", qui revendique une économie des rituels propre, sous-tendue par les "veillées agressives ", la délivrance de la sorcellerie familiale et la libération des liens de chefferie, les dirigeants se mettent en scène, avec de nouveaux produits spirituels. La grammaire des gestuelles des scènes "agressives" de délivrance qui en découle sert véritablement de socle à la violence anti-sorcellerie et à la désaffiliation. S'y ajoute l'éclosion du marché médiatique de la sorcellerie ayant considérablement favorisé, au cours de ces deux dernières décennies, la multiplication des accusations de sorcellerie et la production de nouvelles formes de croyance. Il s'agit, en somme, d'un ouvrage décisif, véritable outil d'aide à la décision stratégique et opérationnelle, qui rétablit la vérité par les faits.

10/2017