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André Frappier

Extraits

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Musique, danse

La vie musicale en France au temps de la Révolution

" Jamais on n'a tant dansé que depuis que l'on n'a pas le coeur à la danse. Les murs sont couverts d'annonces de bals, le silence des rues les moins fréquentées est troublé par l'aigre archet du ménétrier et l'obscurité des plus sombres culs-de-sac est dissipée par des transparences colorées qui offrent en gros caractères les mots bals de société. " Au cours des années troublées de la Révolution, la France ne résonne pas seulement des voix des tribuns ni des cris des émeutiers. La musique omniprésente s'y déploie sous toutes formes. On y danse plus encore que sous l'Ancien Régime ; les chansons courent les rues, les places et les carrefours, exaltent, fustigent ou glorifient les héros du moment ou les événements qui agitent la nation. Refrains civiques ou satiriques retentissent aux quatre coins du pays tandis que les fêtes nationales déroulent leurs fastes à grands renforts de marches cuivrées, de choeurs solennels et d'hymnes patriotiques en une sorte de spectacle total destiné à frapper les sens et l'imagination. Les théâtres enfin libérés se mettent à proliférer. Opéras et pièces en musique, dans un foisonnement anarchique et d'inégal intérêt artistique, prennent une coloration de plus en plus politique. Les besoins croissants d'exécutants donnent à l'enseignement un essor inattendu qui débouchera sur la création du Conservatoire et de l'école de la Garde nationale. Par delà tout jugement esthétique, cette bouilonnante activité musicale méritait d'être relatée dans toute sa diversité et sa quotidienneté tant elle a contribué à apporter couleur, vie, élan aux diverses péripéties tragiques et glorieuses de cette époque et s'avère révélatrice des rapports qui ont pu alors exister entre les pratiques socio-culturelles et l'évolution politique. Adélaïde de Place est ingénieur de recherche en musicologie. Elle a déjà publié un livre sur Le Piano-forte à Paris entre 1760 et 1862 et collaboré à divers ouvrages collectifs : La musique et le pouvoir, La musique à Paris en 1830-1838 et l'Inventaire des archives de l'Opéra ainsi que le Guide de la musique de piano et de clavecin.

05/1989

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Littérature française

L'Après-vivre

L'Après-vivre commence dans l'avion qui, en décembre 1989, ramène à New York Serge Doubrovsky, après l'enterrement d'Ilse, sa jeune femme. Ilse ? L'héroïne tragique du Livre brisé, le roman de Serge Doubrovsky, prix Médicis 1989, qui fit scandale. L'Après-vivre : non pas la suite mais la poursuite du Livre brisé. La mort est une maladie qui vient frapper l'auteur. En plein succès, en plein coeur, en plein amour. Ecrire sa vie n'est pas un acte innocent, c'est un défi qui fait retour dans l'existence et l'écrase au moment où l'homme et la femme rêvaient d'un nouveau départ ensemble. Pour elle, l'ironie tragique se redouble encore. En même temps que son visage est atteint par l'intervention assassine d'un médicastre, elle est assaillie par l'homme aimé qui, redevenu grâce à elle écrivain, s'empare de sa vie à elle pour écrire la sienne. Elle ne se reconnaît plus ni dans le reflet de la glace ni dans le miroir des mots. Elle lutte pour garder son identité. Elle se bat et se débat avec le livre dans le livre. Elle menace de quitter l'homme, si l'écrivain la blesse trop. Tel est L'Après-vivre, dont la fin reste en suspens pour l'auteur comme pour le lecteur. 60 ans pour lui et 33 pour elle, au départ. Euphorie du bain de jouvence, pour lui, joie du renouveau, pour elle. 65 et 38 à l'arrivée : il vit, lui, la décrépitude inexorable d'un sexe vieillissant, elle les tourments intempestifs de sa jeune féminité. Une histoire d'amour, d'écriture, leur jeu, leur enjeu terrible. L'histoire d'un homme, d'une femme et de deux livres, inextricablement scindés et soudés. Une histoire comme aucune autre. La raconter est cruel. Le cruel doit être dit tout cm, mais avec style. Réserve, pudeur, convenances, on a déclaré de Serge Doubrovsky qu'il reculait les limites du dicible. Cette fois, il a franchi toutes les homes. Pour écrire un roman vrai.

03/2011

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Histoire de France

Mémoires des combats d'un écrivain-historien

Louis Oury est l'auteur d'oeuvres représentatives de la fin du XXe siècle. Son parcours atypique aussi bien en métallurgie qu'en littérature, est présenté dans Mémoire des combats d'un écrivain - historien qui comprend deux parties. Dans la première partie de cette oeuvre, l'auteur raconte son enfance dans le Haut - Anjou pendant la guerre, son parcours d'ouvrier à ingénieur lors de la reconstruction de la France, ses débuts en littérature avec Les prolos, et surtout l'immense succès de Rouget le braconnier, drame authentique qui inspira V. Hugo pour Les Misérables. Ayant vécu, enfant, les massives fusillades d'otages, dont à Châteaubriant celle de Guy Môquet et d'autres à Nantes et à Bordeaux, sa réussite en littérature l'a incité à des recherches sur ces drames, initiative agréée par les autorités allemandes qui publièrent ses travaux en 1990, dans un livre bilingue. A partir de là, le Chancelier de l'Ordre de la Libération lui demanda en 1991 de lui remettre un dossier plus complet sur ces événements. C'est le début de la deuxième partie de l'oeuvre où Louis Oury révèle les adversités qu'il dut surmonter, que ce soit les menaces de mort reçues par Gilbert Brustlein qui avait exécuté le Feldkommandant de Nantes ou les trois tentatives d'assassinat sur sa personne Mais aidé d'Alain Besson qui publiait dans Ouest-France le suivi de ses travaux et leur officialisation, il brisa le black-out protégeant des fictions politiques et des réputations personnelles. On apprend les tractations du choix des otages par des vichystes, les exagérations et infamies propagées pendant un demi-siècle pour salir la Résistance, les turpitudes incitant Gilbert Brustlein à frapper le leader communiste Georges Marchais à Châteaubriant, la réhabilitation par le PCF de Spartaco Guisco exécuté en 1942 mais dont le corps avait été exhumé du Carré des Fusillés pour insinuer qu'il s'était planqué en Espagne à la Libération, et pour finir on se remémorera l'historique poignée de main réconciliatrice de Michel Jost, président de l'association des familles d'otages, au Résistant communiste Gilbert Brustlein qui avait exécuté à Nantes l'officier ennemi.

07/2013

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Science-fiction, heroic fantas

Les géants Tome 7 : Moon

Menace cosmique : les astres sont bien plus mystérieux qu'on le croit... Cinq années se sont écoulées depuis la victoire des enfants et des Géants sur Alyphar ! L'harmonie règne sur Terre, mais pour combien de temps encore ? Tandis que Julie, désormais rattachée à l'ONU et obnubilée par ces Géants, cherche de nouvelles pistes pour comprendre leur présence, un phénomène inexplicable va bientôt frapper la Corée du Nord où habite une jeune écolière de 12 ans, Moon. Une pluie de météorites s'abat sur sa ville ! L'armée va tenter de faire face à cette situation en confinant la population mais le pire est à venir. Dans le magma des météorites, des formes sommeillent... ces créatures destructrices représentent une nouvelle menace pour l'équilibre du monde ! D'où proviennent-elles et comment les arrêter ? C'est au milieu de ce chaos que Moon va découvrir l'existence de son propre géant et ses véritables pouvoirs ! Posté sur la Lune, son géant fait partie d'un autre groupe de Géants. Ce groupe appelé "les Gardiens" surveille le système solaire pour contrer le géant suprême : Albordaros. Le temps est venu pour Moon d'alerter le reste du monde et espérer trouver d'autres enfants connectés à de nouveaux Géants. Il leur faudra unir leur force contre ce nouveau fléau venu cette fois-ci du cosmos. Après un premier cycle best-seller, un tout nouveau cycle s'ouvre et tient toutes ses promesses. L'équipe d'artistes est toujours emmenée par Lylian au scénario et Paul Drouin à la Direction artistique. Paul Drouin, Luisa Russo et James Christ s'attèleront au dessin des 8 tomes avec Charline Forns qui rejoint l'équipe. Ingrid Chabbert viendra épauler Lylian au scénario. Il n'en faudra pas moins pour mettre en scène ce nouveau casting d'enfants et de géants qui nous emmènent à la découverte de nouveaux pays ! Ce tome 7 est le point d'entrée idéal pour débuter la série, toujours nourrie d'action et de nouvelles rencontres dans un cycle qui permettra de développer les origines de ces Géants !

10/2023

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discriminations, exclusion, ra

Jim Crow. Le terrorisme de caste en Amérique, Edition

On associe la notion de caste avec l'Inde brahmanique mais, dans le Sud des Etats-Unis entre les années 1890 et 1960, les Noirs, descendants d'esclaves, étaient traités comme une sous-caste, véritables "intouchables" dans le pays berceau de la démocratie. Jim Crow est le nom communément donné au système de domination raciale qui les a tenus sous son emprise féroce et contre lequel le Mouvement des droits civiques de Martin Luther King s'est insurgé. Mais en quoi consistait-il au juste et comment fonctionnait-il ? S'agissait-il seulement de "ségrégation du berceau à la tombe" , de fontaines d'eau et de places de bus réservées aux Blancs, de bagnards noirs trimant les fers aux pieds et de lynchages épisodiques, comme on le croit généralement ? Loïc Wacquant dresse un bilan historique méticuleux visant à construire un modèle sociologique robuste de ce régime. Il montre qu'il se composait de quatre éléments étroitement imbriqués : une infrastructure économique de métayage virant à la servitude pour dettes ; un noyau social fait de bifurcation institutionnelle et d'exigence de déférence des Noirs envers les Blancs ; et une superstructure d'interdiction électorale et judiciaire. Mais les Afro-Américains n'ont jamais acquiescé à ces trois mécanismes d'exploitation, de subordination et d'exclusion. Il a donc fallu les sécuriser au moyen d'un quatrième élément, la violence terroriste, violence protéiforme (intimidation, agression, viol, chasse à l'homme, pogrom, supplice du fouet, lynchage et torture publique, mais aussi arrestations arbitraires, embastillements hâtifs et exécutions sommaires) qui plane sur chaque interaction sociale entre Blancs et Noirs et qui peut frapper à tout moment pour communiquer un message politique strident : l'impériosité de la suprématie blanche. Ce livre lucide et révélateur est une invitation urgente à repenser de fond en comble les rapports historiques mais aussi contemporains entre caste, justice et démocratie en Amérique ainsi que dans les pays qui, redécouvrant leur passé colonial, se débattent aujourd'hui avec la "question raciale" . Il est certain de changer l'idée que le lecteur se fait de la race, du terrorisme et de la démocratie en Amérique.

04/2024

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Lectures bilingues

Sept endroits où disparaitre. Edition bilingue français-anglais

Un écrivain est quelqu'un dont l'obsession première est de faire en sorte que le mot et ce qu'il désigne ne fassent plus qu'un. Il vit toujours dans le fantasme que les mots donnent à la réalité son cadre. Et lorsque l'on a une seule idée en tête, se débarrasser de ses souvenirs d'enfance devenus des embrasements de douleur, noyer cette souffrance sans plaisir ni regret, il n'est pas étonnant que l'on choisisse les mots pour se proposer un autre monde. Les mots font du trapèze, du fauteuil roulant, du youyou sur le fleuve, et bien d'autres choses encore, autrement plus sérieuses. Les mots font vivre les êtres. Et les mots créent un cosmos de substitution qui n'est pas simplement imaginaire. La littérature n'est pas seulement de l'ordre de la fiction. C'est une possibilité d'univers différent, ni au-dessous, ni au-dessus, mais à côté, et dont la légitimité est la même que ce qu'on appelle "la vraie vie". Celle qui pique, celle où on tombe, où l'on se fait mal. Dans un livre, on peut tomber. Dans un livre, on peut se faire mal. Dans un livre, on peut partir à la guerre. Dans un livre, on peut se faire frapper. Dans un livre, on peut mourir. Dans un livre, on peut même disparaître. Le point commun le plus évident aux nouvelles réunies ici est qu'elles m'ont permis de me soustraire au monde, et à moi-même. Certaines ont été publiées, dans divers recueils collectifs, puis sont devenues introuvables. Conformément à ce que je viens de dire, j'espère qu'elles pourront servir à d'autres que moi. Qui, en effet, n'a jamais eu envie de disparaître au moins une fois dans sa vie ? Disparaître par une trappe qui soudain s'ouvrirait sous les pieds du fauteuil. Pof ! Un trou, une oubliette, rien de plus, rien de moins. Le cliché de la trappe, nous sommes nombreux à y avoir pensé, comme ça serait commode ! Oui mais voilà, dans la vraie vie, cela n'existe pas. C'est, en somme, la raison d'être de cette publication.

12/2021

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Théâtre - Pièces

Hier

"Une étude dramatique" : c'est sous cette mention que paraît en deux fois, dans les numéros d'octobre et novembre 1891 de la principale revue littéraire viennoise, la "Moderne Rundschau", une pièce en vers intitulée "Hier" ("Gestern"), signée d'un inconnu, Theophil Morren. La curiosité des milieux littéraires aurtichiens et allemands est aussitôt éveillée par la maturité de ce texte au ton nouveau, que les éditions de la revue reprennent aussitôt sous la forme d'un petit volume, épuisé en quelques jours. Qui est Theophil Morren ? Des articles dans les journaux vont révéler au public que sous ce pseudonyme se cache un lycéen de dix-sept ans, que quelques autres textes publiés sous le pseudonyme de Loris vont bientôt achever de rendre célèbre : Hugo von Hofmannsthal. Cette pièce destinée à la lecture prend modèle sur les "Proverbes" de Musset : le personnage principal est amené en quelques scènes à reconnaître une vérité qu'il voulait ignorer. A Imola, près de Bologne, dans la deuxième moitié du XVe siècle, un jeune seigneur fortuné, Andrea, met en pratique un art de vivre fait d'esthétisme, de culte du moi et de pure jouissance de l'instant présent, sans considération du passé ni de l'avenir. Mais les événements de cette journée vont bouleverser sa vision du monde, en particulier quand il apprend que sa bien-aimée, Annette, l'a trompé la veille avec son meilleur ami. Andrea découvre alors le mystère douloureux du Temps qu'il s'était efforcé de nier, et avec lui l'impossibilité de nier la souffrance inscrite au plus profond du Moi. C'est ici la première traduction française de ce texte que, jusqu'à la fin de sa vie, Hofmannsthal a considéré comme une des clés de toute son oeuvre. On y voit déjà se dessiner en effet le thème central qui sera celui du célèbre "Chevalier à la rose", le livret d'opéra écrit pour Richard Strauss (créé en 1911). Rappelons que, si Hofmannsthal a été dans sa maturité l'un des intellectuels les plus en vue de son temps et l'un des pères de l'idée européenne, son oeuvre poétique a été tout entière écrite entre 16 et 26 ans et que c'est à elle qu'il doit sa place d'auteur majeur de la langue allemande. Ce premier chef-d'oeuvre n'est donc nullement un texte secondaire ou simplement prometteur mais une des oeuvres les plus étudiées de l'auteur dans les pays de langue allemande.

04/2023

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Poésie

Silence, Chavée, tu m'ennuies. 1031 aphorismes

La légende d'Achille Chavée ou le désormais légendaire Achille Chavée. Tout qui, dans sa généalogie possède un aïeul ou un ancêtre qui vécut dans la région du Centre au milieu du vingtième siècle a une anecdote à raconter à propos d'Achille Chavée, quitte à ce qu'elle frise la caricature... Que ce soit l'ombre titubante rejoignant son logis au terme d'une soirée arrosée ou le rebelle affectant des airs dédaigneux à l'égard de certains de ses contemporains ou l'avocat des causes impossibles adoptant parfois des attitudes jugées désinvoltes... Nombreuses sont les légendes qui circulent encore aujourd'hui au sujet du poète louviérois. L'homme ne laissait pas insensible. C'est dans ses différences que ceux qui l'ont détesté et ceux qui l'ont aimé sont allé chercher les causes de leur détestation ou de leur admiration. Rebelle, on l'a dit, mais aussi libre-penseur, agitateur, anarchiste ou communiste et même stalinien, bien loin de la pensée conventionnelle de son époque, l'homme était de tous les combats contre l'oppression et les oppresseurs, Chavée mourut alors que la reconnaissance de son talent poignait à l'horizon : André Miguel sortait le recueil qui lui était consacré dans la célèbre collection "Poète d'aujourd'hui" chez Seghers alors qu'il vivait ses derniers instants. 50 ans après son décès, nous avons voulu mettre en lumière une partie bien spécifique du travail d'Achille Chavée , ses aphorismes. Longtemps dans l'ombre de sa poésie, son art de manier la phrase fulgurante de force et de brièveté mérite qu'on s'y attarde. Le grand public tonnait une dizaine de ses sentences, mais au-delà de ces "classiques", nombreuses sont les productions aphoristiques que l'on peut désormais, grâce à cet ouvrage, savourer sans modération.

06/2019

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Sciences politiques

Naissances de la science politique en France (1870-1914)

La science politique a aujourd'hui pignon sur rue, et dans certains domaines, ses résultats quittent même les pages des revues spécialisées pour alimenter articles de presse et débats télévisés. Elle ne cesse d'affiner ses techniques d'investigation et de mieux appréhender le pouvoir dans l'Etat, les partis, le comportement électoral, les mobilisations de masse. De cette science politique française, on connaît mal l'histoire. Or c'est dans les temps de la formation d'une discipline que se fondent les problématiques, que s'instituent les partages de territoire, que naissent les cécités scientifiques, dont la connaissance présente reste largement faite. Le lecteur trouvera ici le récit des années décisives : elles commencent aux lendemains d'une guerre, avec la création en 1871 de l'Ecole libre des sciences politiques ; elles s'achèvent à la veille d'une autre guerre, lorsque André Siegfried publie, en 1913, le Tableau politique de la France de l'Ouest. Pierre Favre explore l'oeuvre de ces hommes célèbres ou obscurs qui, par des voies parfois inattendues, ont contribué à fabriquer une science nouvelle. Il raconte les conflits dans lesquels s'engagèrent les institutions d'enseignement pour l'appropriation de la discipline. Il inventorie les grandes entreprises de classification des objets de science et les mille autres faits qui ont concouru à la naissance de la science du politique. Et toujours, c'est une science-chimère qu'il rencontre, une science hybride où se mêlent passions politiques, prises de positions philosophiques, généralisations incertaines, et un peu de cette scientificité en train, difficilement, de se constituer... Pierre Favre est professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur d'études et de recherches à la Fondation nationale des sciences politiques.

09/1989

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Pléiades

Théâtre

Un siècle exactement après sa mort, le Norvégien Henrik Ibsen est considéré comme l'un des pionniers du théâtre moderne. Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui, peut-être parce qu'il a soulevé des questions essentielles, sur la morale, la société, la famille, l'individu, l'humain en général, tout en laissant aux générations successives le soin d'y apporter les réponses qui leur conviennent. Les grands écrivains ont proclamé leur admiration pour son ouvre, et le jeune Joyce n'a pas hésité à apprendre les rudiments du norvégien pour lui dire, dans une lettre célèbre, à quel point son théâtre, « absolument indifférent aux canons officiels de l'art, de l'amitié et des mots d'ordre », comptait pour lui. Joyce ne se trompait pas en pointant la « résolution farouche » avec laquelle Ibsen cherchait à « arracher à la vie son secret ». Comment mener une « vie vraie » : la question est centrale dans le théâtre d'Ibsen, dont cette édition, composée de traductions nouvelles, propose l'essentiel : les dix-sept dernières pièces (sur un total de vingt-six), depuis Les Prétendants à la couronne, encore imprégnée de l'inspiration historique qui fut celle du jeune dramaturge lecteur de sagas, jusqu'à Quand nous ressusciterons, qui est en quelque sorte l'« épilogue dramatique » de l'ouvre, en passant par Peer Gynt, où s'accuse la rupture avec le romantisme, et par tous les chefs-d'ouvre dits « bourgeois ». Mais le qualificatif ne rend guère justice à ces tragédies du quotidien. Chez Ibsen, les fenêtres du salon donnent sur le fjord. La force et le mystère du paysage scandinave passent dans les caractères des créatures de celui qui fut (selon André Suarès) « le seul Rêveur, depuis Shakespeare ».

11/2006

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Actualité et médias

Mes météores. Combats politiques au long cours

1958. André Malraux, ministre du général de Gaulle, incite les Guyanais à voter oui au référendum sur la nouvelle Constitution et à confirmer l'ancrage des dernières colonies dans la France. Ce jour-là, la petite Christiane découvre la politique et la révolte d'un peuple. Plus tard, elle créera son parti politique, Walwari (l'Eventail), et sera élue députée de Guyane après une campagne particulièrement éprouvante sur fond de coups bas et de dénigrement. C'est désormais dans le feu de l'adversité qu'elle ouvrira sa route. Christiane Taubira raconte dans ce livre, avec une langue riche et inventive, ses premiers pas à l'Assemblée nationale, ses discussions mouvementées avec Bernard Tapie, ses mots avec Henri Emmanuelli, sa rencontre avec François Mitterrand. Elle nous fait ainsi revivre la campagne présidentielle de 2002, ses désagréments, les reproches de l'entourage de Lionel Jospin l'accusant de l'échec du Parti socialiste. Analysant l'insurrection des banlieues de zoos, elle touche à un point névralgique, le rapport à l'autre. De la Guyane aux palais de la République, c'est dans un incessant va-et-vient qu'elle apprend à concilier les petits services à rendre et les grandes causes à étreindre. Et l'on mesure le coût de son implication dans la politique: le peu de temps consacré à ses enfants, un divorce, les douleurs physiques. Sentiment du temps qui passe, conscience de l'oeuvre accomplie, lucidité sur l'immensité du reste... Dans un réjouissant parler-vrai, Christiane Taubira nous invite aussi à partager ses plus belles rencontres Toni Morrison, Edouard Glissant, Aimé Césaire, Nelson Mandela . sans jamais oublier l'un de ses plus grands combats, mené avec succès : la reconnaissance de la traite négrière et de l'esclavage comme crime contre l'humanité.

03/2012

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Pléiades

Oeuvres

Le 21 juin 1936, André Gide évoque la mémoire de Gorki sur la place Rouge, à Moscou : « La mort de Maxime Gorki n'assombrit pas seulement les États soviétiques, mais le monde entier. » Près de soixante-dix ans plus tard, « le monde entier » aurait tendance à voir en Gorki un porte-drapeau (rouge) plutôt qu'un écrivain universel. L'image du président de la « Société des écrivains soviétiques » pèse sans doute plus lourd que son ouvre. C'est par un retour à cette ouvre - celle d'un des meilleurs prosateurs de la langue russe - que Gorki remontera la pente que l'Histoire lui a fait descendre. « Vous sentez excellemment », écrivait Tchékhov au jeune Gorki, « vous avez le sens de la plastique, c'est-à-dire que, quand vous représentez un objet, vous le voyez et le palpez ! » Les textes ici rassemblés sont de ceux qui corroborent ce jugement. Non pas les romans à thèse, mais les récits où les vérités n'ont pas cédé la place aux mensonges exaltants. Où les personnages ne sont pas des « types » censés « rendre les hommes meilleurs », mais de petites gens venues des « bas-fonds », parfois des hors-la-loi, pittoresques, complexes, humains - en un mot : vrais. Peu d'analyse, pas d'introspection : un climat, une peinture extraordinairement évocatrice, un lyrisme contenu, une ironie légère. Une langue dont la souplesse, la variété, la précision soumettent le traducteur à rude épreuve. Encore falllait-il la tenter, cette épreuve. La redécouverte de Gorki passait par une réinterprétation : toutes les traductions proposées ici sont donc nouvelles. Loin d'« unifier », elles respectent la tonalité de chaque récit. Oublié le porte-drapeau, voici, rendu à sa polychromie et à sa complexité, l'écrivain.

11/2005

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Photographie

Mémoires de l'oeil

Née sous un tableau de Caspar David Friedrich, le grand peintre du romantisme allemand, Gisèle Freund a quinze ans quand son père lui donne son premier appareil photo. Jeune étudiante en sociologie à l'université de Francfort, élève de Karl Mannheim et d'Adorno, elle doit fuir le régime nazi et quitter l'Allemagne en 1933. A Paris, elle passe sa thèse de doctorat sur la photographie en France au XIXe siècle, puis se consacre au reportage. Elle innovera dans ce domaine et sera la première à utiliser couramment des films en couleurs. D'André Malraux à Virginia Woolf, de Colette à James Joyce, c'est le monde littéraire de l'avant-guerre qui devient le sujet privilégié de son objectif. Les nombreux portraits de célébrités qu'elle réalise alors la rendront célèbre à son tour. L'ensemble d'images et de textes que Gisèle Freund réunit aujourd'hui sous une forme autobiographique reflète plus de quarante ans de familiarité avec un métier - le photojournalisme - qu'elle continue de juger irremplaçable. Pour avoir traversé l'histoire, elle écrit la sienne à sa manière, toute d'attention aux autres, de lucidité et d'humour. Et, sous leur apparente discontinuité, les séquences du livre s'ordonnent autour de quelques idées-forces auxquelles l'oeuvre de Gisèle Freund n'a cessé d'être fidèle. La réalité sociale, l'événement politique, les visages d'un écrivain connu et d'un enfant anonyme, la vie quotidienne des chômeurs de l'Angleterre industrielle et du paysan mexicain, autant de territoires où s'inscrit, dans la vigilance de l'instant, le regard du photographe. Témoin exemplaire, Gisèle Freund a toujours su regarder activement le monde : révéler l'homme à l'homme, telle est, pour elle, la tâche primordiale de la photographie. 89 photographies, 12 pages en couleurs.

05/1977

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Sciences historiques

En témoignage

Victoria Ocampo (1890-1979) est née dans une illustre famille argentine; écrivaine et intellectuelle, elle est une figure majeure de la vie des lettres du XXe siècle. Elle a "quarante ans quand elle fonde la revue Sur, en 1931 et, peu après, les éditions du même nom. Pendant un demi siècle, elle y publie les plus grands écrivains de la planète en les mettant à la portée de tous en Amérique du Sud, ouvrant ainsi son pays à la littérature mondiale de la plus haute qualité", (lit d'elle Silvia Baron Supervielle dans la préface du livre. De cette incessante activité, elle a porté "témoignage" durant cinquante ans sous la forme de chroniques, essais, études, comptes rendus, conférences et autres "exercices d'admiration" où sont évoqués quelques-uns des plus prestigieux acteurs du monde culturel: Anna de Noailles, José Ortega y Gasset, Aldous Huxley, Virginia Woolf, Pierre Drieu la Rochelle, Gandhi, T. E. Lawrence, Albert Camus, George Bernard Shaw, Jorge Luis Borges, André Malraux, Roger Caillois... Mais En témoignage rapporte aussi des souvenirs plus personnels sur son enfance, sa famille, sa maison, ou encore la nature qu'elle aimait tant... Les articles de ce recueil ont été choisis par Eduardo Paz Leston, l'un des plus éminents spécialistes de l'auteure. Il rend compte d'une vie, celle d'un "écrivain citoyen de la planète", comme elle aimait à se définir, une femme libre à l'intelligence aussi généreuse que lucide et critique. Victoria Ocampo fut aussi une femme engagée pour les droits des femmes: elle a fondé en 1936 avec Susana Larguia et Maria Rosa Oliver la Union de mujeres argentinas. Elle fut la première femme à entrer à l'Académie argentine des Lettres, en 1977.

03/2012

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Poésie

Le gène du garde rouge. Souvenirs de la révolution culturelle

"A ce jour, en Chine et dans la diaspora chinoise, ce livre est sans exemple. Autant par ce qu'il dit que par la forme choisie pour le dire. C'est un témoignage violent, éprouvant, qui ne s'attarde pas, mais n'omet aucun détail. C'est une épopée sans apprêt qui déploie ses séquences en rafale, sans se soucier de reprendre souffle, comme s'il s'agissait, à cinquante ans de distance, de ne pas perdre un instant. Car ces Souvenirs de la Révolution culturelle se donnent en urgence et utilisent la scansion poétique afin que les infamies, les meurtres, les tortures, les règlements de compte et les traquenards de la survie restent sur le qui-vive. Excepté les suppliciés, personne ne sort indemne de ce chaos collectif. L'auteur pas plus que quiconque. Il fut à la fois victime et coupable, et l'impact de sa parole tient à cet aveu. Persécuté (le cadavre de son père jeté aux ordures et sa mère à mendier dans les rues), il ne cache rien de son embrigadement progressif, de l'irruption, voire de la révélation, dans sa conscience et dans son corps, de ce terrifiant "gène du garde rouge" dont il sait qu'il ne se débarrassera jamais tout à fait, quelque remords, volonté ou désir qu'il en ait désormais. Luo Ying signe ici un texte d'une lucidité sans faille, dont la visée manifeste est d'en finir au plus vite avec l'amnésie institutionnalisée de Pékin à Shanghai, de Yinchuan à Hong Kong. Sans illusion cependant, puisqu'il ne peut qu'acquiescer au verdict de Paul Veyne qui, en dernière analyse, affirme que "l'Histoire est méchante"."André Velter.

01/2015

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Religion

Les chemins de mon judaïsme. Et divers inédits

Armand Lunel est né à Aix-en-Provence en 1892. Descendant de deux très anciennes familles juives de Cavaillon, par son père, de Carpentras, par sa mère, il ne cesse, dans son oeuvre de romancier, de librettiste ou d'historien, d'invoquer ses ancêtres, les "Juifs du Pape", cette extraordinaire permanence du judaïsme en terre française. En 1940 cependant, le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions de professeur et rend caduque par décret une appartenance deux fois millénaire à la patrie française. "Des événements imprévisibles allaient m'ouvrir les yeux, le coeur, l'esprit", écrit-il. Et tel est sans doute l'origine des réflexions qu'il rassemble dans Les Chemins de mon judaïsme. Que de rencontres sur ces Chemins ! La vieille arrière grand-tante Sarra qui ne savait pas lire mais connaissait par coeur ses prières, le grand-père Abranet "gardien des trésors du passé", mais aussi Montaigne, Proust, Bernard Lazare, André Spire, et jusqu'aux jeunes gens qui, dans les armées 1970, se posent la même question qu'Armand Lunel. Quelle est donc la signification de son judaïsme, dont il n'a jamais cessé de sentir l'impérieuse évidence, alors même qu'il est si loin de tout sentiment religieux ? La magie d'un voyage en Israël avec l'ami de toujours, Darius Milhaud, et la composition du livret de l'opéra David fourniront-elles la réponse ? Certainement pas. En fait, bien avant les confidences des Chemins de mon judaïsme, et même bien avant les "événements imprévisibles", le romancier, invoquant le bouclier de David, symbole de la permanence juive, a livré au lecteur son crédo. Malgré toutes les persécutions et tous les reniements, écrivait-il alors qu'il dépassait à peine la trentaine, "le signe juif ne se prescrit jamais".

12/1993

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Poésie

Noces

En 1915, grâce au chef d'orchestre Ernest Ansermet, Ramuz fait la connaissance d'Igor Stravinsky alors installé en Suisse romande. Les deux hommes, dont les préoccupations artistiques sont convergentes, se lient d'amitié. Deux chefs d'oeuvre naissent de leur collaboration : "l'Histoire du Soldat", dont la genèse remonte au printemps de 1917, et "Noces", commencée dès 1914, qui ne sera achevée qu'en 1923. Comme "Le Sacre du Printemps", "Noces", qui est pour le texte un montage de propos rituels liés au mariage, prend la dimension d'un acte sacrificiel : il ne s'agit pas du "récit" d'une noce villageoise russe mais dans un langage musical et poétique dépouillé, "aride et dur comme la pierre" selon l'expression d'André Boucourechliev, c'est la mythologie universelle du mariage qui est abordée, dans ses dimensions sociales et érotiques. Il n'est pas étonnant alors que l'écrivain vaudois et le musicien russe aient lié leurs talents autour d'un tel propos. La version française de "Noces" n'est pas à proprement parler une traduction : Ramuz travaillait à partir des indications de Stravinsky, sur le sens, la scansion, le rythme ; il fallait que le texte, chanté ordinairement en russe, pût l'être aussi en français, étant entendu que les parties vocales de la partition sont entièrement intégrées au dispositif instrumental. Les "Noces" de Ramuz remplissent cette exigence tout en offrant au lecteur francophone un grand moment de poésie. Cahier (16 x 22 cm) de 40 pages sur Rivoli blanc 120 grammes, avec trois pleines pages en quadrichromie sur couché mat 90 grammes (marouflé) et sous couverture portefeuille à trois volets imprimée sur carte countryside minéral schiste de 220 grammes.

01/1997

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Histoire de France

Siège de Paris par les Normands. Poème du IXe siècle

Abbon de Saint-Germain-des-Prés est l'auteur vers 897, d'un poème intitulé à l'origine De la guerre de Paris, mais plus connu sous le titre Histoire du siège de Paris par les Normands, la principale source sur cet événement qui vit les Vikings aux portes de Paris. Il s'agit d'une narration en 1393 vers latins (organisés en trois livres de 660, 618 et 115 vers) du siège de Paris par les Normands en 886, dont il avait été témoin oculaire. Il s'agit d'une narration en 1393 vers latins (organisés en trois livres de 660, 618 et 115 vers) du siège de Paris par les Normands en 886, dont il avait été témoin oculaire. Ce poème a été transmis par un seul manuscrit (Paris. lat. 1633, du Xe siècle), ayant appartenu à Pierre Pithou qui en donna l'editio princeps à Paris en 1588, dans son recueil de douze historiens de l'époque carolingienne (réimprimé à Francfort en 1594). Dom Jacques du Breul, moine de Saint-Germain, le fit aussi figurer dans un recueil composé par lui en 1602. Il trouva ensuite sa place dans les collections historiques d'André Duchesne (Recueil des historiens de Normandie en 1619, et deuxième tome des Historiens de France en 1636), et au XVIIIe siècle dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France de Dom Martin Bouquet (tome VIII, 1752) et dans les Nouvelles annales de Paris de Dom Toussaint Du Plessis, Paris, 1753. Les deux premiers livres sont le récit du siège proprement dit, alors que le dernier est un recueil de préceptes moraux pour les clercs, sans rapport direct avec ce qui précède. Le comte Eudes, "rex futurus", est chaleureusement célébré, et une grande importance est accordée aux miracles de saint Germain pour la victoire des Parisiens, et au paganisme des Vikings.

01/1964

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Histoire internationale

L'année 2001 dans Le Monde. Les principaux événements en France et à l'étranger

André Malraux, prétend-on, affirmait que le XXIe siècle serait religieux. Il apparaît plutôt dans l'immédiat que le siècle nouveau s'est ouvert sur des usages criminels des religions. Les extrémismes religieux ont poussé partout les feux de la logique de guerre, au Proche-Orient comme aux Etats-Unis. Les attentats meurtriers y ont retenu l'attention, reléguant dans l'ombre les affrontements religieux en Indonésie ou au Pakistan. Choc des civilisations, a-t-on soutenu. Pourtant, les pays occidentaux ne sauraient se targuer du monopole de la défense de " la vie ". De procès en projets de lois, c'est la notion même d'une vie normale, sans hasard génétique ni risque de handicap, qui est débattue, voire prônée - miroir de sociétés dont l'actualité a montré combien elles refusent désormais toute forme de risque, qu'il soit naturel ou technologique. En 2001, la force du droit n'aura pas été seulement celle de la guerre contre le terrorisme. Si l'espoir de voir s'ériger un État viable en Palestine s'est un peu plus effacé devant les incursions israéliennes dans les territoires et le développement de la colonisation, en revanche, la justice, par sa seule force, a rattrapé des tortionnaires et des dictateurs : les tribunaux nationaux et internationaux - mais les Etats-Unis refusent de ratifier toute juridiction internationale - continuent à œuvrer, laissant luire l'espoir que le dernier mot, même tardivement, revienne aux toges, pas aux armes. Cette chronologie inédite, enrichie de cartes et d'articles de synthèse sur de grands événements parus dans le quotidien, a été établie par Maryvonne Roche, avec la collaboration du service Documentation du Monde. L'année dans Le Monde est un outil indispensable pour tous ceux qui, par curiosité ou nécessité universitaire, souhaitent se remémorer les faits essentiels de l'Histoire en train de se faire.

02/2002

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Esotérisme

Aux sources de l'écossisme, le premier tuileur illustré (XVIIIe siècle). 80 tableaux de loge et bijoux maçonniques

Un tuileur est un document qui rassemble les connaissances indispensables au Maçon pour répondre aux questions posées puis être autorisé à entrer dans un temple maçonnique. Les premiers tuileurs édités datent du XIXe siècle et présentent, pour chaque grade, les mots, signes et attouchements demandés. Ils sont cependant en noir et blanc et peu illustrés. Notre ouvrage dévoile et étudie le plus ancien tuileur maçonnique manuscrit et aquarellé connu : il date du XVIIIe siècle. L'ensemble présente une collection d'images, exceptionnelle par son ampleur et sa beauté, de tableaux de loge et de bijoux maçonniques parmi les plus rares parvenus jusqu'à nous qui en font un formidable outil initiatique. Il offre aussi des documents indispensables à la compréhension de l'évolution de la franc-maçonnerie. Le commentaire historique et symbolique présenté ici est essentiel pour les apprécier, comprendre leurs significations et les relier à la franc-maçonnerie contemporaine. A partir de ces images authentiques et originales, le lecteur, sérieusement accompagné par un guide sûr, peut alors visiter et travailler les principaux grades, en particulier les Hauts grades et acquérir les clefs de compréhension pour s'aventurer dans les territoires méconnus de l'Ecossisme dont la connaissance se révèle indispensable à toute quête initiatique. Nos analyses s'appuient sur le manuscrit de la Bibliothèque de la Maison des Maçons - Grande Loge Nationale Française Bib.2007, auquel nous associons les planches aquarellées de la Bibliothèque André Doré du Grand Collège des Rites Ecossais du Grand Orient de France, tous deux inédits mais d'une origine commune. Nous avons aussi retrouvé et publions les manuscrits-sources conservés à la Bibliothèque nationale de France et une version, elle aussi exceptionnelle, conservée à la bibliothèque de la Grande Loge Unie d'Angleterre (GLUA).

10/2019

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Religion

Le mystère du mal. Péché, souffrance et rédemption

" Après le mystère de Dieu lui-même et du rejaillissement de sa vie souveraine dans les infinies ressources de la liberté créée, il n'est sans doute pas de mystère plus grand que celui du mal. Du mal sous toutes ses formes, depuis le mal physique jusqu'au mal spirituel, en passant par le mal biologique, psychique et social. Le problème est énorme, démesuré. Mal moral insondable, dans les monstrueuses et inépuisables inventions de l'égoïsme humain. Mal physique écrasant, dans toutes les maladies et les catastrophes qui s'abattent sur l'humanité et finissent toujours par la mettre à mort. Oui, nous sommes confrontés quotidiennement à l'excès du mal. " Mgr André-Mutien LÉONARD. Face à tant de drames, la seule réponse digne du philosophe, du théologien, ne serait-elle plus que le silence, silence d'une raison déçue et vaincue, silence de l'homme devant le silence même de Dieu ? L'homme ne peut pourtant pas, sans se renier lui-même, sans éteindre l'espérance qui est en lui, tourner le dos aux questions que lui pose la présence troublante du mal et du péché. Pour répondre aux vœux du pape Jean-Paul II exhortant " les théologiens à reprendre et à mettre en valeur le mieux possible la dimension métaphysique de la vérité afin d'entrer ainsi dans un dialogue critique et exigeant avec la pensée philosophique contemporaine " (Fides et Ratio, n. 105), il a paru important aux auteurs de cet ouvrage de se confronter à nouveau au mystère du mal et de la souffrance. Cet essai collectif cherche ainsi à honorer les exigences d'une intelligence informée par la foi : des fondements bibliques et métaphysiques de la question jusqu'à ses résonances psychologiques et mystiques en passant par ses aspects théologiques et sociaux.

01/2002

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Religion

Le souvenir de Dieu. Recherche avec saint Augustin

Le souvenir de Dieu. Recherche avec saint Augustin. Toute l'originalité de la démarche - et tout spécialement son audace - tient dans l'apparente modestie d'un avec. C'est aussi cet avec qui force la partialité amicale du préfacier à se muer en impudence. Dieu merci, René Desjardins n'a jamais prétendu se soumettre à notre académisme. Et, du coup, c'est un souffle nouveau qu'il introduit dans les études augustiniennes. Sans vaine polémique, mais simplement parce qu'il opère autrement tout en étant très informé de ces recherches, l'auteur nous prouve que le recours aux sources et à la chronologie n'est pas le seul moyen d'éclairer le sens d'un texte. Sa recherche avec saint Augustin m'a révélé la probité d'un homme que l'expérience du "souvenir de Dieu" a si profondément "informé" qu'il est devenu - au sens fort d'un terme trop souvent galvaudé - un homme de Dieu : - un homme de Dieu qui loue l'évêque d'Hippone d'aider ses frères à chercher l'essentiel ; - un homme de Dieu qui sait pourtant rester critique et voir précisément comment d'autres penseurs ont pu compléter ou redresser la démarche du docteur de la grâce ; - un homme de Dieu qui n'a pas voulu se faire édifiant ni garder pour lui son trésor mais qui, parvenu à la "sagesse du soir" , dit tout simplement à son tour que Dieu est, et qu'il est fidèle. Et c'est ainsi que, lorsqu'on ne joue pas au spécialiste d'Augustin et qu'on ne bricole pas non plus dans la littérature pieuse, on peut écrire beaucoup mieux qu'un ouvrage de théologie historique : un admirable petit livre de spiritualité fondamentale ... avec Augustin. André MANDOUZE.

01/1975

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Histoire de France

Henri II. Catherine de Médicis, Diane de Poitiers et la Renaissance

Henri était le second fils de François 1er. Orphelin de mère à l'âge de quatre ans, il ne s'est jamais bien entendu avec son père. Enfant, il fut otage, puis prisonnier des Espagnols, avec son frère ainé, le dauphin pendant près de cinq années. Marié, à l'âge de quatorze ans, avec Catherine de Médicis, la mort accidentelle de son frère aîné lui ouvrit les clés du royaume. Sa maîtresse, la belle Diane de Poitiers, avait vingt ans de plus que lui. Elle eut une grande influence sur Henri II ainsi que le connétable Anne de Montmorency et, à moindre degré, les Guise. Henri II poursuivit les hostilités de ses prédécesseurs avec Charles Quint, puis Philippe II. Cela l'amena à soutenir les princes protestants d'Allemagne alors qu'il condamnait les Réformés français. Il combattit en Italie, en Flandre. Il était l'allié des Ecossais contre les Anglais et maria son fils aîné avec Marie Stuart, reine d'Ecosse. Aidé de généraux talentueux, Brissac, Saint-André, Strozzi il donna au royaume, Calais, Boulogne, Toul, Metz et Verdun, mais subit un terrible revers à Saint-Quentin. Henri II fut le représentant de l'avant-dernière génération des Capétiens, celui qui eut la lucidité de limiter son pays à ses frontières naturelles, de mettre un terme aux guerres d'aventures que furent les guerres d'Italie. Ne fut-il pas encore le roi qui a renouvelé l'administration et la marine, favorisé le triomphe de la Renaissance française en architecture avec Philibert Delorme, Pierre Lescot, en sculpture illustrée par Jean Goujon, comme en poésie avec Ronsard, Baïf, du Bellay et bien d'autres. Ce grand roi trop méconnu fut foudroyé à quarante et un an dans une joute alors, "qu'il accomplissait la plus haute tâche d'un chef d'Etat : la réconciliation des nations et des peuples".

05/2019

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Histoire internationale

L'espoir guidait leurs pas. Les volontaires français dans les Brigades internationales, 1936-1939

18 juillet 1936. En Espagne, des centaines de milliers de travailleurs font échouer un coup d'Etat visant à renverser la jeune République et le Front populaire sorti des urnes six mois plus tôt. La guerre civile commence. Tandis que Mussolini et Hitler soutiennent les factieux, en sous-main puis ouvertement, la solidarité avec les républicains s'organise dans le monde entier. Pendant plusieurs mois, la France vit à l'heure espagnole. On connaît ainsi l'engagement d'André Malraux, et son escadrille Espana. Ce sont en fait des dizaines, puis des centaines de volontaires qui passent les Pyrénées pour combattre les fascistes. Après la création des Brigades internationales par le Comintern — l'Internationale communiste —, des milliers d'autres leur emboîtent le pas. Parmi eux, un tiers sont français. Ainsi commencent les combats — et le mythe — des Brigades internationales. Mais qui sont-ils, ces volontaires français qui partent risquer leur vie ? Pourquoi s'engagent-ils ? Est-ce par idéologie ? Par goût de l'aventure ? Et que laissent-ils dans leur pays ? Comment ces hommes et ces femmes vivent-ils à Madrid et sur l'Ebre, dans les tranchées ou à l'arrière ? C'est leur vie quotidienne, au-delà des légendes, que nous conte Rémi Skoutelsky. Pour la première fois, on découvre le contingent français dans ses idéaux et ses combats. Grâce à des dizaines de témoignages, d'entretiens, et grâce à la consultation d'archives soviétiques inédites, Rémi Skoutelsky révèle une figure courageuse et méconnue, le brigadiste au destin anonyme. Ce sont des personnages inoubliables qu'il évoque au fil des pages, sans jamais cacher la part d'ombre et de cruauté d'une aventure fondatrice. Un essai qui fera date, au coeur des débats sur le communisme et sur l'engagement politique.

10/2016

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 8 : Ecritures de la guerre

En août 1914, alors qu'il a trente-quatre ans, l'auteur de l'ambitieux Jean Barois doit se résoudre à laisser de côté l'oeuvre à venir pour rejoindre les drapeaux. Au sein de l'état-major des Convois automobiles, Roger Martin du Gard sillonne pendant près de cinq ans les routes dévastées de l'est de la France. Sa pratique de l'écriture s'adapte à ces nouvelles conditions, et à l'art de la correspondance s'ajoute celui du journal - ses "Carnets de guerre" - où il prend note de choses vues, de scènes ou de témoignages. Vingt ans plus tard, une autre guerre vient bouleverser le travail du romancier, devenu Prix Nobel de littérature en 1937. Après la publication des deux dernières parties des Thibault - L'Été 1914 et Épilogue -, tandis qu'il prépare son grand oeuvre inachevé, Le Lieutenant-Colonel de Maumort, Roger Martin du Gard est contraint de fuir sa demeure normande et se réfugie à Nice. Ce Cahier rend compte de cette double expérience de la guerre. La première partie présente un ensemble d'études sur les pratiques littéraires de l'écrivain entre 1914 et 1918 et leur utilisation romanesque (par Charlotte Andrieux, Jean-François Massol, Hélène Baty-Delalande, Angels Santa et Alain Tassel). La seconde partie est consacrée à la publication d'un longt texte inédit de Roger Martin du Gard : le "Journal de Maumort 14 juin - 22 juillet 1940", où le personnage du vieux lieutenant-colonel, reclus dans son château, raconte et analyse la débâcle, l'armistice et l'occupation allemande. André Daspre conclut l'ouvrage par une mise au point, revenant sur l'histoire de la publication posthume de ce monument qu'est Maumort, et dont il fut l'un des principaux artisans.

11/2014

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Monographies

Pleased to meet you : Laurent Le Deunff

" Présenter l'artiste comme une rock star " résume la ligne éditoriale de la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au sommaire de chacun des titres : un essai, un entretien inédit avec l'artiste, des pages illustrées comme dans la presse magazine reproduisant des vues d'atelier, de tournages, de documents préparatoires, ainsi qu'un portfolio dense et dynamique, traité à la manière d'une traversée de l'oeuvre. La collection dresse au fil de ses numéros une généalogie d'artistes dont l'oeuvre s'est construite à la marge, figures rares et célébrées par des cercles restreints, parfois qualifiées d'artistes d'artistes : William S. Burroughs, Dorothy Iannone, Richard Jackson, Steve Gianakos, André Cadere, Stefan Rinck ou Marie Losier... Le douzième numéro sera consacré à Laurent Le Deunff, dont les oeuvres trompent l'oeil par l'écart entre les matériaux et l'objet représenté, avec un goût prononcé pour les techniques populaires issues des arts & crafts et les artifices de décor. La méticulosité et le sens de l'observation de Le Deunff s'exercent dans des séries de dessins - coïts d'animaux, chats d'artistes ou relevés d'empreintes de monstres imaginaires- et des sculptures aux matériaux tantôt modestes (papier mâché), nobles (bronze ou bois de cerf), rares (coprolithes de dinosaures) ou prosaïques (rocaille de ciment). Dauphins, limaces, taupes, hippocampes ou ours, son bestiaire réunit nombre de créatures, sans hiérarchie de règne. L'humain n'est pas totalement exclu de l'histoire, non plus, Le Deunff réactive une forme de primitivité archétypale : phallus préhistorique, totems, gris-gris ramènent la civilisation à ses plus belles origines.

02/2022

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Beaux arts

Jacqueline Lamba. Peintre rebelle, muse de l'amour fou

Jacqueline Lamba est la jeune femme qui, une nuit de mai 1934, décide d'aller à la rencontre d'André Breton. Avec lui, elle flâne jusqu'aux premières lumières du matin dans un Paris enchanté. Quelques mois plus tard, elle devient sa femme, la mère d'Aube, unique enfant du poète. Breton dédie à Jacqueline ses oeuvres L'Amour fou, L'Air de l'eau, Fata Morgana. Muse de l'écrivain et des photographes surréalistes, Jacqueline Lamba est surtout, et tout d'abord, une artiste d'un talent remarquable et d'une exceptionnelle sensibilité. Dans sa peinture se reflètent le courage et la passion d'une femme scandaleusement belle et rebelle qui a su se révolter contre les valeurs conservatrices de la société, en vivant toute sa vie dans l'art et pour l'art. Elle a été en contact avec les plus grands artistes et intellectuels du XXe siècle : Antonin Artaud, Claude Cahun, Marcel Duchamp, Max Ernst, Frida Kahlo, Dora Maar, Picasso, Diego Rivera, Jean-Paul Sartre, Trotski et beaucoup d'autres. Elle a vécu à une époque de grande effervescence artistique, littéraire, révolutionnaire. De Paris à New York, du Mexique à la Provence, de Marseille, où elle se réfugie à la villa Air-Bel avec d'autres intellectuels de l'Amérique du nord, où elle a fait plusieurs séjours avec son deuxième mari, le sculpteur américain David Hare. Jacqueline Lamba traverse des lieux et des moments fondamentaux de l'histoire. Protagoniste du passage du surréalisme à l'expressionnisme abstrait américain, son art, comme sa vie, est avant-gardiste, lyrique, provocateur, car comme elle l'écrit dans son Manifeste de peinture, Jacqueline Lamba a toujours vécu et peint "au nom de la liberté et de l'amour" .

05/2010

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Art textile

Monumental Semestriel 2, Décembre 2020 : La tapisserie

La tapisserie constitue un ornement privilégié des monuments historiques civils ou religieux, du fait de son caractère monumental, de son impact décoratif et de sa force narrative. La tapisserie constitue un ornement privilégié des monuments historiques civils ou religieux, du fait de son caractère monumental, de son impact décoratif et de sa force narrative. Ce numéro est particulièrement dense, en raison de l'importance des deux dossiers thématique et scientifique, ainsi que par la nature exceptionnelle des chantiers présentés. Etayé par de nombreuses études de cas, ce dossier a pour objectif de mettre en valeur les actions menées par les services de l'Etat en faveur de la conservation de ce patrimoine fragile, très présent dans les collections publiques, comme privées. Outre les questions de conservation et de restauration, seront exposés les moyens mis en oeuvre pour la présentation des tapisseries, leurs rotations, les réserves, avec un focus sur la politique de conservation dans les musées, et au Centre des monuments nationaux. Les études de cas conduiront le lecteur à La Chaise-Dieu, Montpezat-du-Quercy, Angers (la tenture de l'Apocalypse), Aix-en-Provence, Toulouse, Beauvais, Le Mans, Saumur, Aubusson, Strasbourg, Vannes, Chateaudun... L'actualité des chantiers est dominée par la réhabilitation de l'hôtel de la Marine à Paris ; mais elle rend compte aussi de la restauration des vitraux du XVIe siècle de la cathédrale d'Auch ; la maison de Victor Hugo à Hauteville House (Guernesey) ; le Castel Gesta, demeure et atelier du peintre-verrier (Toulouse) ; la réhabilitation du lycée du Raincy ; la reconstitution du mobilier de la villa E-1027 (Roquebrune-Cap-Martin) ou la villa de l'architecte André Bruyère (1968 ; Maussane-les-Alpilles). Le dossier scientifique et technique est consacré à la microbiologie, soit l'étude des altérations biologiques des oeuvres patrimoniales.

02/2021

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Littérature française

L'invention du surréalisme. Des champs magnétiques à Nadja

En 1918, un groupe de jeunes poètes traumatisés par la Grande Guerre explore des confins de la psyché et de la création jusqu'alors ignorés. C'est le mouvement du surréalisme dont cet ouvrage retrace la naissance et les premières années. L'année 2020 marque le centenaire de la publication des Champs magnétiques, " première oeuvre purement surréaliste " et moment de rupture majeur dans le domaine de la création littéraire. Ce texte d'André Breton et Philippe Soupault marque en effet la naissance de l'écriture automatique. Cette première exposition consacrée au surréalisme organisée à la BnF est centrée sur les années de jeunesse du mouvement, au moment où, sur les décombres de la Première Guerre mondiale, émerge un besoin radical de liquidation des valeurs passées et de renouvellement des formes d'expression. Le catalogue édité à cette occasion propose des éclairages inédits de ces pages fascinantes et révèle au grand public, avec des analyses neuves, certains des " trésors " de la BnF, comme le manuscrit de travail des Champs magnétiques (1919) ou celui de Nadja, réputé perdu, tout récemment retrouvé (l'une des plus importantes acquisitions patrimoniales de ces dernières années, jamais encore exposé). Si l'accent est mis sur le traitement novateur apporté par le surréalisme à l'écrit et au langage, la place est aussi faite à une grande diversité de supports, afin de rendre compte de la poétique surréaliste dans sa globalité. Les quatre sections - Guerre et esprit nouveau, Rêve et automatisme Manifestes et provocations, Amour et folie : Nadja, l'âme errante - qui rythment l'exposition structurent l'ouvrage, chacune organisée autour d'un document littéraire exceptionnel, auquel répondent tableaux, dessins, photographies, films, costumes, objets. Une vision kaléidoscopique pour restituer l'aventure de cette génération de poètes qui, au lendemain d'une expérience barbare, cria son dégoût pour le monde dans des éclats de rire sauvages.

11/2020