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Histoire internationale

Les chemins de la modernité en Afrique

Et, si pour changer l'Afrique il suffisait de changer de paradigme ? Changer notre manière de penser le passé, le présent et l'avenir de l'Afrique. Tel est le point de vue que soutient l'auteur de ce livre. Un livre qui se présente sous la forme d'une contre-offensive intellectuelle dont l'objet est de venir faire contrepoids au corpus d'idées, de significations et de représentations, qui aujourd'hui encore gouverne et détermine à leur insu la manière dont les Africains post coloniaux interprètent le passé, considèrent le présent et envisagent leur avenir. Ce corpus intellectuel présente le défaut d'être non pas rationnel, mais dogmatique, non pas comparatiste, mais discriminatoire. Pire encore, il ne va pas sans être pathogène. Il crée au sein des élites africaines post coloniales des réflexes de subordination esthétique, épistémologique, axiologique et normative qui neutralisent l'aptitude des élites africaines post coloniales à l'initiative historique. Depuis cinquante ans, les prescriptions organisationnelles qu'il inspire aux décideurs nationaux et internationaux ont mené les sociétés africaines dans une impasse politique, économique et éducationnelle. Il est donc urgent, selon l'auteur, de faire échec à ce corpus intellectuel. Il est temps d'exercer la pensée en Afrique dans le cadre d'un corpus intellectuel comparatiste et rationnel. Telle est précisément la vocation du corpus intellectuel que l'auteur propose dans ce livre. Il s'agit d'un cadre épistémologique nouveau à travers lequel se dessine une interprétation nouvelle, rationnelle et émancipatrice des réalités africaines. Le lecteur trouvera dans ce corpus non seulement de nouvelles grilles de lecture, mais aussi toute une terminologie nouvelle à partir desquelles il pourra désormais penser d'une manière heuristique le passé, le présent et l'avenir de l'Afrique.

12/2017

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Essais

Paris, capitale du XIXe siècle. Le livre des passages, 4e édition

Ce que Walter Benjamin a tenté de capter dans les passages parisiens, leur architecture et leur esprit, c'est tout le XIXe siècle. La porte d'entrée d'un zeitgeist total, n'émanant pas seulement de Paris, mais de toute une époque. Un grand classique. 1934. Réfugié en France, travaillant sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, l'écrivain et penseur allemand Walter Benjamin reprend son ancien projet de consacrer un ouvrage aux passages parisiens. Il l'avait conçu quelques années plus tôt comme une féérie dialectique proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon. Mais l'Europe tourne à l'abîme. Désormais, ce sera un livre constituant non seulement une histoire sociale de Paris au xixe siècle, comme l'annonçait l'institut de recherche sociale d'Adorno et Horkheimer, mais encore un essai d'interprétation globale du xxe siècle et de son équivoque modernité. A partir des passages de la capitale française, Benjamin déchiffre les figures équivoques d'un rêve qui meurt sous ses yeux sur fond de verre et d'acier. Il décrypte des concepts tels que la ville, la construction, la communication, le transport. Des catégories telles que la distraction, la mode, l'oisiveté, l'intérieur, le miroir, l'ennui. Des événements tels que l'inauguration, l'exposition, la manifestation, l'incendie. Des figures telles que le passant, le joueur, le collectionneur. Revenant au commencement des phénomènes et des techniques de masse, mesurant leur portée philosophique et politique, brossant un extraordinaire hommage critique à une cité capitale, à son architecture, à ses artistes et à ses écrivains, c'est une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté qu'exhume Walter Benjamin. Car ce sont d'ores et déjà celles d'un monde révolu, prêt à plonger dans l'horreur. Une contribution essentielle au patrimoine universel de la littérature.

10/2021

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Thérapies familiales

La médiation familiale en pratiques

En quoi consiste une médiation familiale ? Quelles en sont les principales étapes ? Que font concrètement les médiateurs familiaux ? Quelles sont leurs pratiques ? Comment les médiateurs familiaux traduisent-ils les principes de neutralité, d' indépendance et d'impartialité ? Toutes les pratiques de médiation familiale se ressemblent-elles ? Visent-elles les mêmes objectifs ? Quels rapports les médiateurs familiaux entretiennent-ils avec les professions connexes : magistrats, avocats, notaires, psychologues ou intervenants sociaux ? Cet ouvrage propose aux lecteurs une plongée dans les pratiques de médiation familiale "en actes" . Des médiateurs familiaux livrent ici aux lecteurs leurs pratiques, les racontent et en analysent les enjeux sous la forme de courtes vignettes. L'ouvrage reflète la diversité des pratiques tout en rendant compte de l'originalité du processus de médiation familiale et de la façon dont les médiateurs familiaux construisent leur posture de tiers. Quelles que soient les situations, qu'il s'agisse de résoudre des litiges qui naissent dans un cadre familial, d'apaiser des conflits familiaux ou de favoriser la restauration de liens intergénérationnels, l'ouvrage repose sur une volonté de travailler dans une démarche inductive, de faire ressortir des expériences vécues éclairant la manière dont les médiateurs familiaux élaborent et maintiennent une posture qui favorise les échanges entre les personnes dans un cadre propre au processus de médiation familiale. Chacune de ces réflexions évoque, propose, formule, une expérience particulièrement illustrative d'un processus qui ne relève ni de l'expertise, ni du conseil, ni de l'arbitrage, ni de l'interprétation. Il se structure en six chapitres qui ponctuent le processus de médiation familiale : Se préparer à la rencontre, Vivre la rencontre, Expérimenter le changement, La posture du médiateur en mouvement, Quitter la rencontre et Promouvoir la médiation familiale.

06/2023

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Livres sonores

Mes plus beaux chants de Noël en livre musical

6 chants de Noël les plus célèbres, chantés par la Maîtrise de la Perverie très renommée dans toute la région Loire atlantique pour ses événements musicaux en partenariat avec le conservatoire de Nantes.- Mon beau sapin, Vive le vent- Douce nuit - Petit papa Noël - Les anges dans nos campagnes - La marche des rois.- Collection adaptée à la toute petite enfance : format cadeau à l'italienne, couverture avec des coins arrondis et bouton volume pour cajoler les oreilles de petits et des grands.Interprétation de qualité : Les chants de Noël sont interprétés par la renommée maîtrise d'enfants de La Perverie de Nantes, reconnue pour son talent exceptionnel.Les voix angéliques des enfants apportent une dimension authentique et émouvante à ces classiques intemporels, transportant les auditeurs dans l'esprit chaleureux de Noël.Son haute fidélité : Grâce au brevet exclusif de Thomas Jeunesse, "Mes Plus Beaux Chants de Noël" offre un son haute fidélité peu compressé.Vous pouvez être assuré que chaque note, chaque intonation et chaque nuance sont restituées avec une clarté remarquable. Les mélodies magiques et les voix cristallines des enfants donnent vie à chaque chanson de manière immersive et captivante.Piles bâtons alcalines incluses : Contrairement à la concurrence, ce livre musical est fourni avec des piles bâtons alcalines de haute qualité. Cela garantit une durée de lecture prolongée, permettant aux auditeurs de profiter pleinement des chants de Noël pendant les moments de célébration en famille ou entre amis. Les piles alcalines offrent une performance fiable et une autonomie durable. Bouton volume pratique : "Mes Plus Beaux Chants de Noël" est équipé d'un bouton volume pratique, permettant de régler le niveau sonore selon les préférences de chacun. Que vous souhaitiez créer une ambiance douce et apaisante ou mettre de l'ambiance lors des fêtes, ce livre musical s'adapte à vos besoins, offrant une expérience d'écoute personnalisée.

10/2023

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Psychologie, psychanalyse

ANAE N° 169, décembre 2020 : L’échelle de Wechsler pour les enfants 5e édition (WISC-V) dans la pratique clinique

L’échelle d’intelligence de Wechsler pour les enfants (WISC) est un des tests cliniques les plus utilisés en France, en Belgique et en Suisse. Cette 5ème et nouvelle édition représente une évolution majeure dans l’histoire des échelles de Wechsler en se basant explicitement sur le modèle de l’intelligence élaboré par Carroll et par Cattell et Horn et en permettant le calcul de 5 indices principaux : L’indice de compréhension verbale, L’indice de raisonnement fluide, L’indice visuospatial, L’indice de mémoire de travail, Et l’indice de vitesse de traitement, Chaque indice est évalué à l’aide de deux épreuves. Parmi les dix épreuves servant au calcul des cinq indices, sept sont également utilisées pour calculer le QIT. Cette nouvelle organisation du WISC peut déconcerter les praticiens habitués aux échelles précédentes ainsi que tous les professionnels auxquels sont adressés les résultats. Par ailleurs, l’introduction de nouvelles épreuves, la révision des plus anciennes et, surtout, le remplacement de l’ancien indice Raisonnement perceptif par deux nouveaux indices (Raisonnement fluide et Visuospatial), obligent tous les professionnels à repenser leurs représentations de ce que mesurent effectivement les indices et de ce qu’ils peuvent apporter à la compréhension clinique du fonctionnement cognitif. En plus d’une nouvelle architecture et d’une refonte des indices, le WISC-V permet le calcul de nouveaux indices dits supplémentaires (INV, IAG, ICC…) permettant de tirer un maximum d’informations à partir des performances au test. Le présent numéro d’ANAE a pour objectif de fournir une sélection de ressources et d’informations afin d’aider tous les professionnels concernés par l’interprétation des résultats d’un WISC-V à mieux comprendre et exploiter les résultats de l’échelle.

01/2021

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Histoire de l'art

Quand l'art fait des histoires

La cinquantaine de textes qui constitue ce recueil aborde l'histoire de l'art des XIXe et XXe siècles de façon différente selon qu'il s'agit d'analyser une oeuvre en visant la précision documentaire d'une iconographie (L'Evasion de Manet, Cirque de Seurat) ou de présenter un travail exposé parfois pour la première fois (Baselitz, Das Negativ). L'approche critique et l'analyse historique font ainsi partie d'une expérience au cours de laquelle l'idée de l'art moderne représentée par Manet, Degas, Berthe Morisot, Caillebotte, Seurat s'est trouvée confrontée après Picasso ou Pollock, à une nouvelle génération d'artistes, en Italie et en Allemagne. Ce qui ne va pas sans interroger les modalités du jugement, la fonction du style, la teneur même de l'interprétation quand il s'agit de Penck, Immendorff, Lüpertz ou Polke. Quelques textes abordent un état de la pensée (Kessler et Gide, Henri Focillon, Michael Werner) ; d'autres formulent un jugement d'ensemble (Lucian Freud, Francis Picabia, Edward Hopper) ; certains proposent des rapprochements (Nadar en double, Aberrations contemporaines, Kirkeby-Delacroix, A New Spirit in Painting). En fonction d'une diversité et d'une différence qui lui sont fondamentalement adressées, le discours sur l'art est à l'épreuve d'une compréhension qui a pour objet de se prêter à l'histoire sans pour autant s'y confondre. "Quand l'art fait des histoires" invite à considérer le rôle d'un artiste qui fait l'histoire. Il le fait en s'exposant au sens le plus large du terme comme ont pu le faire Van Gogh ou Rouault, Manet ou Cézanne avant eux. Aucun préalable doctrinal ne s'impose. Pour que l'histoire continue, il faut des histoires. Des histoires plus que jamais discontinues.

12/2021

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Troubles du sommeil

Etre dans la conscience est la science du sommeil. Comment éteindre le plafonnier quand la ficelle est trop courte ?

Pourquoi est-tu en train de me lire en ce moment précis ? Il n'y a pas de hasard. Peut-être parce que tu te poses la même question que moi avant d'écrire ce livre sur la conscience et le sommeil, il y a 8 ans : "pourquoi je ne dors pas ? " La réponse, je l'ai trouvée en écrivant ce livre. L'écriture m'a accompagné à partir du moment où je me suis mis à l'écoute de mon corps et de ma psyché. Que j'ai obéi à la petite voix qui me disait "écrit", à l'impératif présent. Sujet : la conscience. Chapitre un : "Qui es-tu ? D'où viens-tu ? "Je me suis retrouvé des semaines durant, en pleine conscience à répondre à cette introspection, à valider mes écrits, à en consulter d'autres, les plus éminents, sur le sommeil, à rencontrer des professionnels concernés par ce sujet, neurologues, ophtalmologues, non pour devenir écrivain mais alimenter mon être, devenir un témoin qui te dit que lorsqu'on à une idée, la tienne, il faut la développer. J'ai donné des leçons Feldenkrais pendant des années : leçons de "prise de conscience par le mouvement" et "d'intégration fonctionnelle". Dialoguer avec mes élèves et d'autres professionnelles de la santé pour arriver à répondre à la question du psychologue qui m'avait demandé dès ma première année de médecine : "Quel est le fond de ton âme ? "Je te souhaite une bonne lecture. La fin de mon parcours d'écriture s'est révélée comme une évidence, celle de l'être/moi, celui de mes insomnies et de mes rêves, repos et en mouvement en pleine conscience, une proposition d'interprétation comme celle qui émerge après une longue recherche fondamentale qui aurait pu être la tienne.

01/2021

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Ethnologie et anthropologie

L'identité culturelle itón. Essai anthropo-philosophique sur le groupe Etón - Manguissa - Batsenga

Cet ouvrage porte sur l'identité culturelle des trois principales composantes tribales de la Lékié, ici appelées E-M-B (Etón-Manguissa-Batsenga). En fait, il s'agit de trois composantes principales, parce qu'il y en a une minoritaire, les Tsinga, qu'il ne faut précisément pas confondre avec les Batsenga, leurs voisins : ils sont tout aussi distincts dans le Mbam-et-Kim, d'où ils sont originaires comme la plupart des "Lékiésiens" précoloniaux. Ce travail, animé de bout en bout par l'esprit critique, n'a pas vocation à se satisfaire de "la raison paresseuse" (Kant), qui rattacherait les tribus à la descendance d'un ancêtre éponyme, par exemple Etóno ou Itóno, ou encore Itóno-Bëti, pour la tribu de ce nom. La légende du Serpent, le pont mystérieux opportunément apparu devant les Bëti talonnés par des ennemis victorieux, grâce auquel les fuyards auraient traversé le Fleuve (Dzom), la Sanaga, est l'objet d'une interprétation rationnelle empruntant à la psychanalyse : c'était "le rêve ancestral de la modernité". Les autres composantes, Etón et Manguissa, se sont formées après la Traversée ; l'explication emprunte à l'idée épicurienne du "clinamen" - le hasard : il y a eu agrégation de nouvelles entités à partir d'une émigration-explosion, Móli ou Móle, qui a eu lieu sur la rive droite de la Sanaga. Le livre tire donc toutes les conséquences possibles d'une idée suggérée par ces images d'explosion et d'agrégation, une idée dont la formule est empruntée à Descartes et à Sartre : il n'y a pas d'essence E-M-B ; on ne naît pas Bëti ou Bamiléké, on le devient. De là les réflexions sur le multiculturalisme.

07/2021

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Monographies

Kandinsky. L'énigme du premier tableau abstrait

Peint à Munich en 1911, le Tableau avec cercle est le premier tableau abstrait de Kandinsky et non moins dans l'histoire de l'art moderne. Pourtant cette oeuvre fut de longues décennies durant une énigme pour l'histoire de l'art et de même que pour l'artiste à qui la réalisation de cette peinture a posé des problèmes complexes. Laissée "en dépôt" à Moscou en décembre 1921 lors du départ de Kandinsky pour Berlin, l'oeuvre disparaît par la suite dans les oubliettes de l'histoire. Kandinsky n'arrive même pas à obtenir une photographie de cette peinture de la part de la Russie et qui de cette façon est réduite au silence. En raison de la censure culturelle exercée par le régime soviétique, elle disparaît de l'horizon et de l'histoire. A la fin des années soixante-dix, bien après la mort de l'artiste, elle est redécouverte en URSS et présentée en public qu'en 1989. Pourtant, à ce jour, cette oeuvre capitale dans l'histoire de l'art moderne, n'a pas bénéficié d'une étude exhaustive et de ce fait, n'occupe pas la place qui lui revient dans notre Panthéon culturel. Au delà d'une interprétation novatrice, ce livre dévoile les multiples niveaux de censure dont la première abstraction a souffert à l'époque de sa création et souffre probablement encore. Tableau avec cercle est interprété par Andréi Nakov avec un regard neuf et à l'aide de documents inédits concernant les circonstances de sa réalisation de même que ses sources culturelles. résultat d'une recherche autant exhaustive qu'exemplaire, ce texte permet d'appréhender le contexte culturel de l'époque et d'accéder à l'essence de l'esthétique kandinskienne.

12/2023

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Linguistique

Dénominations et écritures des couleurs. Regards croisés dans les pays du Sud

Comment les langues africaines, amérindiennes, arabe traduisent-elles la perception des couleurs ? L'usage de la couleur accompagne l'évolution des sociétés dans de multiples domaines. Il permet de codifier les messages, de représenter les identités religieuses, nationales, individuelles et collectives, de conditionner les comportements. Mais comment nommer et décrire une couleur ? Faute de mieux, les dictionnaires en sont souvent réduits à utiliser des référents dans le réel. Dès lors, une approche culturaliste est nécessaire pour cerner comment la perception des couleurs se construit au-delà de la physiologie et des interactions entre matière et lumière. Comment les langues africaines, amérindiennes, arabe traduisent-elles la perception des couleurs ? Cet ouvrage étudie l'influence de la couleur dans des contextes interculturels locaux, nationaux et internationaux. Il fait entrer dans l'intimité de systèmes de pensée, offre de nombreuses clés de compréhension de processus linguistiques tout en ouvrant des pistes peu explorées jusque-là. Il dessine l'image de langues vivantes douées d'un potentiel d'inventivité infini où la part d'interprétation symbolique et culturelle occupent une place essentielle pour dire la couleur. Sylvie Grand'Eury-Buron est maîtresse de conférences émérite en sciences du langage à l'Université de Lorraine et membre associé au laboratoire Ecritures. Ses travaux portent principalement sur l'aménagement linguistique plurilingue en Afrique centrale. Manuel Valentin est maître de conférences en histoire de l'art et anthropologie, responsable scientifique des collections d'anthropologie culturelle au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et membre de l'unité mixte de recherche Patrimoines locaux, environnement et globalisation (Paloc - MNHN, Institut de recherche pour le développement). Ses recherches portent principalement sur la couleur dans les arts africains et sur les objets matériels en tant que porteurs de pratiques culturelles et d'expressions identitaires.

12/2023

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Philosophie

Visite dans l'Hadès

La façon singulière dont il traite son objet et sa qualité littéraire font de ce livre tout autre chose qu'un livre de plus sur la Shoah. Sa publication vient, en outre, enrichir la connaissance que le public français a de l'oeuvre d'Anders. La traduction de Besuch im Hades permet de faire connaître une autre partie de ce qu'Anders appelait son "encyclopédie du monde apocalyptique", sur les camps d'extermination nazis. Ce texte, paru en Allemagne à la fin des années soixante-dix et inédit en français, est une tentative originale et courageuse de compréhension et d'interprétation des deux événements essentiels du XXe siècle que sont "Auschwitz" et "Hiroshima". A la différence d'Hannah Arendt (Les Origines du totalitarisme, 1951) ou de Raul Hilberg (La Destruction des Juifs d'Europe, 1961), Visite dans l'Hadès parle des camps d'extermination sans en parler. Anders évoque, à travers les exemples de ses parents ou d'Edith Stein, la volonté d'assimilation des Juifs allemands avant 1933, en expliquant les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw, mais il évoque cela indirectement. Le propos est de mieux décrire l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les Juifs allemands que les nazis ont projetés d'exterminer, ainsi que les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw. La qualité scientifique et la dimension incontournable de cet ouvrage se trouve dans la confrontation de la philosophie andersienne à la Shoah, ainsi que dans la quête sentimentale et personnelle de l'auteur. Sa qualité littéraire tient au style d'Anders qui confirme une fois de plus qu'il est non seulement un grand philosophe, mais également un grand écrivain.

05/2014

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Littérature française

Vers les confins

20 ans après l'écriture et deux ans après notre réédition de La Traversée des monts noirs, son oeuvre littéraire majeure jusqu'alors, Serge Rezvani nous en propose la suite dans son dernier texte : Vers les confins. Celui-ci peut cependant se lire indépendamment du premier. Il en reprend essentiellement les personnages ainsi que le mode d'écriture singulier qui substitue l'oralité du dialogue à tout élément descriptif et narratif, lesquels ne sont présents qu'à travers les paroles des uns et des autres. Il n'y a donc pas tant une action à résumer que la mise en scène d'une conversation continuée commentant avec ironie et provocation le destin humain à partir d'une relecture critique de la Bible et de ses mythes dans le cadre historique du désert des Esséniens. Au fil du voyage mystérieux qu'accomplissent les personnages, les développements de ces mythes sont suivis jusqu'à leur retentissement actuel tout en passant par une interprétation de la peinture du Tintoret. La fin, sans fin, entraîne vers le fantastique. Ce récit polyphonique et enlevé conduit le lecteur de surprise en surprise, alternant jouissance verbale (traits d'esprit, joutes spirituelles, évocations drôles ou terribles, contes) et profondeur de pensée. Un livre confondant d'intelligence, d'invention et de poésie, qui ne se prend jamais au sérieux, se plaçant constamment sous le signe du jeu : jeu du langage, jeu des récits que les hommes se tiennent à eux-mêmes, ce jeu fût-il tragique dans ses conséquences historiques et morales. Assurément, le chef-d'oeuvre littéraire de Serge Rezvani. Et sans doute un des grands livres de notre époque. Un troisième volume est envisagé par l'auteur, qui viendrait clôturer dans une trilogie les deux premiers voyages.

01/2014

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Théâtre

L'Histoire derrière le rideau. Ecritures scéniques du Risorgimento

Comment l'Histoire s'écrit-elle derrière les rideaux de scène ? Quels processus créatifs les auteurs mettent-ils en oeuvre pour lui donner voix et corps dans le présent singulier, réel et fictif à la fois, de la représentation théâtrale ? De tout temps, les "poètes" dramatiques ont cherché à problématiser l'histoire sur les scènes, mais rarement avec autant d'intensité qu'au XIXe siècle, alors que dans l'Europe entière se pose la question des nationalités. L'Italie en construction n'échappe pas à ce questionnement. Dès la fin du XVIIIe siècle, la scène théâtrale italienne devient le lieu privilégié où s'invente l'idée de la patrie unie, et où se fabrique une histoire du Risorgimento. S'y affirme d'abord la volonté de trouver dans les grands événements de l'Histoire passée de la péninsule les fondements d'une idée commune de la "nation". S'y construit également, au fil des luttes armées et des interventions politiques menant à l'Unité, à travers l'émergence de formes spectaculaires non académiques et la mise en question des grands "mythes" risorgimentali, une historiographie particulière où se mêlent célébration, témoignage, mémoire et interprétation. La commémoration du Bicentenaire de l'Unité en 2011 a été l'occasion de revenir sur ce pan méconnu de l'histoire du théâtre italien que certains appellent scena risorgimentale. A la lumière des débats historiographiques suscités par cette commémoration, les contributions réunies dans ce volume envisagent les diverses modalités d'écriture dramatique et scénique qui ont accompagné la formation de l'Unité italienne tout au long des XIXe et XXe siècles, et celles qui, aujourd'hui encore, quand les identités nationales sont partout questionnées, continuent d'explorer la mémoire de l'un des moments les plus complexes de l'histoire de la Péninsule.

10/2013

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Sciences politiques

Les invariants stratégiques ou pourquoi la stratégie des Etats ne change pas. Regard gaullien sur le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne et la France

Le monde actuel est pris au filet de l'immédiateté et l'analyse d'un événement relève souvent d'une interprétation immédiate et instinctive. Or, le recul est nécessaire pour interpréter correctement une décision gouvernementale, en la replaçant dans un contexte géopolitique et historique, ce à quoi le général de Gaulle excellait. Un parti-pris d'un Etat, une menace brandie par un Président ou une réaction spontanée d'une population sont le résultat d'une longue histoire qui agit inconsciemment dans l'âme d'un peuple et de ses dirigeants. Cet ouvrage a pour ambition de s'intéresser à ce qui ne change pas dans ces politiques, à ces " invariants stratégiques " qui s'inscrivent dans le temps long et font qu'un pays, une population, des gouvernements successifs poursuivent les mêmes objectifs et défendent les mêmes intérêts, et ce quel que soit le régime ou les partis politiques au pouvoir. Connaître ces invariants, c'est prévoir leurs réactions et anticiper les nôtres. Avec l'aide des réflexions du fondateur de la Ve République dont la majorité s'avère très applicable à la période contemporaine, le parti pris de cet essai est de s'intéresser au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, à la Russie, à l'Allemagne et enfin à la France. En étudiant leur géographie et leur histoire, il est possible de retracer leur parcours, d'identifier leurs invariants, d'expliquer leur positionnement actuel et d'imaginer leurs dispositions futures. Les chefs d'Etat sont de passage sur la scène internationale mais ils agissent avec un fond identitaire qui est celui de leur pays et selon des schémas qui sont propres à leur culture. Parcourons-les ensemble et voyons en quoi les amis intangibles et les ennemis désignés ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

07/2020

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Littérature étrangère

Les aventures de Chu Liuxiang Tome 2 : Aventures dans le désert de Gobi

Rénovateur du roman d'arts martiaux (Wuxia xiaoshuo), ce talent éclectique commence sa carrière à Taiwan au début des années 1960. La série des "Chu Liuxiang", qu'il entreprend en 1967-1968, lui apportera une popularité universelle. Le style de Gu Long est marqué par la formation classique de son auteur, son interprétation personnelle du bouddhisme chan ainsi que des influences occidentales allant du roman gothique anglais au cartoon. Son univers imaginaire se caractérise par sa gaîté, sa légèreté bondissante, la luminosité d'une écriture visuelle aux couleurs transparentes et la volonté délibérée de sortir de tous les cadres littéraires connus. C'est en compagnie de deux vieux amis que Chu Littxiang émerge du vent et de la poussière du terrible désert du Taklamakan. Hu Tiehua, le Papillon de fer, toujours en proie aux vapeurs du vin et Ji Bingyan, " ce bon vieux coq mort " qui est devenu un riche marchand un peu paranoiaque. Ensemble ils vont se retrouver sous la tente multicolore du roi de l'oasis de Qiuci (Koutcha) et faire connaissance avec les populations tokhariennes qui habitaient les oasis du Gobi plus de mille ans avant l'arrivée des Ouighours. Mais cette fois-ci les méthodes de légèreté et les techniques de combat de Chu Liuxiang ne lui seront que d'un faible secours. Contre la terrible Guanyin de pierre, reine des fleurs et des mirages, il va devoir recourir à une arme encore plus redoutable : la psychologie. Une Seule Goutte de Sang Sur La Plaine Centrale a lui aussi fort à faire avec la petite fille en rouge qui l'admire tant. Et Hei Zhenzhu la Perle noire ne peut les aider. Il vient de changer de sexe.

12/2010

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Religion

Sermons sur l'écriture. Tome 1, Sermons 81-105, Edition bilingue français-latin

Dans un pays livré à la violence guerrière, l'évêque d'Arles Césaire s'efforce de faire découvrir les richesses de l'Ancien et du Nouveau Testament à des populations encore imprégnées de paganisme : tel est l'objet de ce groupe de sermons qui dépasse en nombre les Sermons au peuple déjà édités dans la collection Sources Chrétiennes et représente près de la moitié de son œuvre oratoire. L'appellation d'homélies conviendrait du reste mieux à cet ensemble de Sermones de Seriptura, si l'on entend par homélie " un commentaire exégétique et pratique d'un texte scripturaire ". La dette de Césaire d'Arles à l'égard de ses devanciers est importante, mais s'il emprunte à de nombreux autres Pères la matière de ses homélies, il transforme souvent son modèle pour l'adapter à son auditoire. Retranchant ce qui lui paraît superflu, il développe les images, met en valeur les allégories, oriente vers la figure du Christ l'interprétation de l'Ancien Testament, incite à mettre en œuvre la vie chrétienne dans toutes ses dimensions : le mariage, les rapports sociaux,... C'est vraisemblablement au cours du Carême qu'ont été prononcés, sur plusieurs années, les sermons appartenant à ce groupe (Serm. 81-130), afin de mettre en évidence, dans le texte et les épisodes de l'Ancien Testament, l'annonce symbolique de la venue du Christ et du mystère chrétien. Les sermons 81 à 105, ici édités, portent sur la Genèse, l'Exode et le Lévitique de manière fort inégale il est vrai. Ils ont pour thèmes les patriarches - Abraham, Jacob, Isaac, Joseph -, Moïse, les dix plaies et les dix commandements, et s'achèvent avec les bénédictions spirituelles du Lévitique.

04/2000

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Religion

Le secret du véda

Le Véda, ou Connaissance, désigne un ensemble de textes considérés comme les livres sacrés de l'Inde et constitue l'un des plus anciens documents de la pensée humaine, mais son interprétation reste l'objet de multiples controverses. Il s'agit en effet d'hymnes sacrificiels, mêlés à une foule de mythes dont le secret s'est perdu. Censés avoir été révélés à des voyants rishi), ils ont été composés dans une langue archaïque, où abondent images obscures et allégories ambiguës qui semblent avoir des significations multiples. Dans cet essai, Sri Aurobindo propose quelques hypothèses pour interpréter ces textes millénaires. Les formules sacrées du Rig Veda, dit-il, sont l'expression d'un culte panthéiste de la nature, mais leur symbolisme hermétique recouvre aussi un système du monde cohérent et une véritable discipline psychologique. Cet enseignement restait caché aux profanes, car les prêtres des temps védiques réservaient l'accès à la science des dieux et à la connaissance de soi aux initiés, seuls à même, par leur conduite intérieure, de suivre le long chemin qui permet de vaincre les ténèbres de l'ignorance et d'accéder à la vérité. Cette analyse de la pensée symbolique de ceux que l'on a appelés les " Pères primitifs " est une clé essentielle pour comprendre les grandes écoles philosophiques et religieuses de l'Inde qui, démontre Sri Aurobindo, sont issues du Véda. D'une façon plus générale, elle éclaire le processus de transformation des mythes et les débuts de l'histoire de la pensée. Sri Aurobindo (1872-1950) est le fondateur de l'ashram de Pondichéry. Après avoir été chef révolutionnaire au Bengale dont il était originaire, il devint yogi, poète et philosophe. Ses écrits ont eu un grand retentissement dans le monde entier.

01/1975

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Philosophie

Sens de l'existence. Recherche en philosophie contemporaine

Les philosophes de l'existence se sont particulièrement attachés à explorer le sentiment et la passion, accordant ainsi une place éminente à l'intimité, s'interrogeant sur les multiples replis et détours de l'âme, cherchant à dévoiler les aspects les plus secrets de la conscience. L'objet de leur investigation, c'est d'abord la subjectivité passionnée. Or l'intériorité, certes irréductible à l'extériorité, ne peut toutefois être conçue qu'en relation avec elle. Le sujet est, comme tel, un être au monde, existant dans un monde naturel et historique, en rapport constitutif avec l'espace et le temps. Reprenant sous des formes très diverses et par des chemins multiples une seule question : que signifie exister - le fait et l'acte pour quelqu'un d'exister ?, la présente étude vise à renouveler cette réflexion, sur le fond de la nécessaire reconnaissance de l'altérité, et en raccordant au fil de parcours philosophiques dûment explorés et croisés - Kierkegaard demeurant la grande origine - les recherches les plus actuelles : l'interrogation phénoménologique et la philosophie du langage. Comment un existant se singularise-t-il dans une communauté ? Plus largement, qu'en est-il du rapport de l'homme singulier au monde ? L'investigation, centrée sur les concepts d'appartenance et d'historicité, est guidée par une conception polysémique du sens, entendu à la fois comme signification (et rapporté alors à l'interprétation de l'existence, en référence attentive aux recherches herméneutiques) et comme orientation, selon une pensée de l'existant ordonné à soi-même. Penser le sens - ou plutôt les sens - de l'existence se précise comme l'acte d'articuler les relations entre une intellection de la communauté et une orientation vers la singularité. Soit une affirmation qui va bien au-delà d'une philosophie particulière.

11/2002

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Beaux arts

Le surréalisme et la peinture

Avant et après la guerre, le Surréalisme a marqué la sensibilité contemporaine d'une empreinte toujours plus large. La rançon de cette " vogue " est que le mot surréaliste a pris aujourd'hui une excessive élasticité et que son emploi, dans le domaine de l'art, s'est de plus en plus éloigné des formulations essentielles d'un mouvement où la volonté d'interprétation et de transformation du monde n'a jamais exclu, bien au contraire, la rigueur. On est ainsi venu, de nos jours, à qualifier communément de surréaliste n'importe quel tableau exploitant, avec quarante années de retard, les découvertes mises en œuvre par Chirico, Miró ou Max Ernst, tout en fermant les yeux sur le rajeunissement d'inspiration des nouveaux peintres authentiquement surréalistes. Or, en 1928, paraissait à la N.R.F. sous la signature d'André Breton, théoricien incontesté du mouvement, un ouvrage, Le Surréalisme et la Peinture dont la portée ne fut pas moindre que celle du Premier Manifeste de 1924. Cet essai capital fut rapidement épuisé : en 1945, il reparut à New York (éditions Brentano's), augmenté de Genèse et perspectives artistiques du Surréalisme ainsi que de seize études diverses. Cette nouvelle édition devint à son tour introuvable : d'autre part, une " mise à jour " s'imposait. L'ouvrage actuel la présente dans toute son étendue. A la suite des deux grands textes initiaux, il rassemble pour la première fois l'intégralité des essais historiques et critiques consacrés par André Breton à l'expression plastique. Plus de cinquante articles inédits, dont beaucoup comptent parmi ses plus fulgurants écrits, et jusqu'ici éparpillés dans des revues ou des catalogues d'exposition, se retrouvent groupés en une " somme " systématique, qui recouvre toute la chronologie des peintres et sculpteurs surréalistes et abonde en aperçus décisifs sur l'histoire de l'art contemporain.

01/2002

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Philosophie

D'une cité l'autre. Essai sur la politique platonicienne, de la République aux Lois

Platon est-il sérieux ? Au sortir de la République, on s'interroge. Si oui, Popper a raison : voici l'ancêtre du totalitarisme. Si non, doit-on admettre, avec L. Strauss, que le vrai sérieux, chez ce disciple en ironie de Socrate, est de ne pas se prendre au sérieux ? La République ne serait-elle décidément qu'une utopie impossible, destinée à montrer la nécessité d'en rabattre pour qui se débat dans les limites de la politique réelle ? Il y a au moins un indice de bon sens : si Platon avait jugé la République pleinement satisfaisante, il n'aurait pas écrit les Lois. L'histoire a voulu que, durablement, seule la première retienne vraiment l'attention, les Lois, testament politique inachevé, restant une manière de continent oublié. S'inscrivant dans le mouvement actuel de réexploration de ces dernières, le présent ouvrage resitue la pensée politique de Platon dans le seul contexte pertinent, celui d'une évolution qui, d'une cité l'autre, épouse le profond changement de perspective opéré par le platonisme tardif. Intégrant les apports du Politique ou du Timée, Christophe Rogue en propose une interprétation novatrice et féconde. Il nous montre un Platon étonnamment " moderne ", qui découvre l'importance de l'histoire et en formalise la notion, s'alarme du désordre économique, et conçoit une cité à la fois ancrée dans le réel et fidèle au projet d'origine. Une cité confrontée aux interrogations mêmes que rencontre notre temps rendre la loi légitime et la faire aimer, subordonner l'économie à la politique, construire un ordre à l'épreuve du temps. Dans cette cité réconciliée avec l'humain, Platon trouvera matière à un dépassement des approches qui a nourri la modernité politique, d'Aristote aux théories du contrat.

01/2006

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Philosophie

Dis/simulations. Jules-César Vanini, François La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé, Louis Machon et Torquato Accetto : religion, morale et politique au XVIIe siècle

Après une analyse des notions de simulation et de dissimulation, omniprésentes et centrales dans l'ensemble de la culture des XVIe et XVIIe siècles, l'auteur étudie les stratégies d'expression de quelques écrivains de la première moitié du XVIIe siècle qui sont aussi des théoriciens de la dis/simulation : Jules-César Vanini, condamné au bûcher pour athéisme à Toulouse en 1609 ; Gabriel Naudé, le bibliothécaire libertin du cardinal de Mazarin, auteur des Considérations politiques sur les coups d'Etat dont on dit qu'elles furent imprimées à Rome en douze exemplaires ; son ami François La Mothe Le Vayer, contempteur sceptique de l'art politique et pourtant précepteur de la famille royale ; Louis Machon, agent de Richelieu, auteur malheureux d'une Apologie de Machiavel impubliée, aujourd'hui encore manuscrite ; Torquato Accetto, enfin, obscur secrétaire d'une petite principauté italienne, auteur du fascinant traité de la Dissimulation honnête. Un chapitre est consacré à chacun d'entre eux, où l'examen de la figure humaine de l'auteur, telle qu'elle apparaît dans la documentation, est étroitement associée à l'interprétation des textes. Par ce travail de patiente exégèse des œuvres restituées dans leur contexte historique le plus proche, l'ambition de l'ouvrage est de présenter une nouvelle image de la culture du XVIIe siècle, plus complexe et plus conflictuelle que les clichés du tout baroque ou de la grandeur classique. L'auteur se propose enfin de contribuer par son étude à une interrogation sur les pratiques de lecture et d'écriture, et, à travers celles-ci, sur les rapports aux pouvoirs et aux institutions de tous ceux qui aujourd'hui pratiquent l'histoire et la philosophie, par profession ou par amour.

12/2002

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Pléiades

Oeuvres. Réunit Ethiques, Politique, Rhétorique, Poétique, Métaphysique

A sa mort, en 322 av. J. C., Aristote laisse une oeuvre savante aux proportions gigantesques - et qui demeure aujourd'hui très vaste, même si une grande partie en a été perdue. Fondements de la philosophie et de la science occidentales, les nombreux traités dans lesquels il scrute et pense le monde sous ses aspects les plus divers ont fait longtemps considérer leur auteur, selon le mot de Dante, comme "le maître de ceux qui savent". Ils ont laissé une empreinte profonde dans la conception même que nous nous faisons des sciences et de la connaissance. Si l'image dogmatique que la scolastique a véhiculé de cette philosophie lui fait parfois encore du tort, elle ne résiste pourtant pas à la lecture des textes. Aristote se réclame d'une double originalité : celle de pouvoir trancher, mieux que d'autres, des questions controversées, et celle de pouvoir engager de manière assurée le savoir sur de nouvelles pistes. Pour ce faire, il prête la plus grande attention aux opinions d'autrui, celles du plus grand nombre comme celles des spécialistes. C'est pour lui un principe de méthode, maintes fois rappelé. L'immense contribution au savoir universel que forme son oeuvre demeure irremplaçable, sinon par son contenu doctrinal, du moins par les procédures qu'elle instaure et par les questions qu'elle pose. Depuis Boèce jusqu'à nos jours, chaque traduction d'Aristote est l'occasion d'une nouvelle interprétation et une possibilité de redécouverte. Les traités réunis dans ce volume sont tous (à une exception près, l'Ethique à Nicomaque, dont la version française a été révisée par son auteur, Richard Bodéüs) proposés dans des traductions inédites et accompagnés d'un appareil critique qui, tout en profitant de la littérature savante, spécialisée, ne s'y substitue pas : il vise "simplement" à rendre l'oeuvre d'Aristote accessible au lecteur d'aujourd'hui.

11/2014

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Actualité et médias

Nous, peuples d'Europe

Nous avons été témoins en France, dans les mois qui ont précédé le référendum du 29 mai, d'un des plus formidables débats qu'il nous ait jamais été donné de connaître. Passion, raison, connaissances, interprétation, énergie, engagement - tout y était. Mais dans bien d'autres endroits en Europe le débat ne semble même pas nécessaire tant la règle du jeu européen paraît sinon claire, du moins acceptée par tous sans examen critique. Aujourd'hui, il faut expliquer les raisons du Non français pour contribuer à la construction d'une citoyenneté européenne. Comment, pourquoi se doter d'une Constitution, émanation du peuple, si le peuple fait défaut ? Que proposer si ce peuple n'existe pas ou, pire, n'a aucune envie d'exister ? Comment faire si nous n'arrivons pas à construire une citoyenneté et une opinion publique proprement européennes ? Ce serait alors la victoire du marché. Si nous laissons faire, il y aura bien sûr d'autres batailles dans l'avenir, mais toutes auront les mêmes enjeux : essayer d'empêcher que de nouveaux secteurs ne tombent entre les griffes du secteur marchand, empêcher la protection sociale de se dégrader encore davantage, les services publics d'être privatisés, les inégalités de se creuser... Citoyenne française, Européenne convaincue, Susan George a fait campagne pour le Non dans le cadre d'Attac et des " collectifs ". Dans ce texte court et incisif, elle démontre que l'Europe a besoin d'une orientation radicalement différente, rompant avec la vision néolibérale incarnée par la Constitution, mais explique aussi pourquoi l'effort pour faire émerger une autre Europe dans un autre monde, loin de s'arrêter avec la victoire du Non en France et aux Pays-Bas, ne fait que commencer.

09/2005

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Philosophie

L'immanence des vérités. Tome 3, L'être et l'évènement

Le socle philosophique de l'oeuvre multiforme d'Alain Badiou (théâtre, romans, essais esthétiques ou politiques, éloges, polémiques...) est déposé dans trois grands livres, qui constituent une sorte de saga métaphysique : L'être et l'événement (1988), Logiques des mondes (2006) et enfin L'Immanence des vérités, auquel il travaille depuis une quinzaine d'années. Apres avoir étudié vérités et sujets du point de vue de la théorie de l'être, après avoir rendu raison de ce que cette universalité des vérités et de leurs sujets peut se plier aux règles de l'apparaître dans un monde particulier, ce troisième volume aborde une question redoutable : d'où peut se soutenir que les vérités sont absolues, c'est-à-dire non seulement opposées à toute interprétation empiriste, mais encore garanties contre toute construction transcendantale ? Qu'en est-il des vérités et des sujets, saisis, au-delà des formes structurales de leur être et des formes historico-existentielles de leur apparaître, dans l'irréversible absoluité de leur action et dans l'infini destin de leur oeuvre finie ? Et que faut-il entendre par l'absoluité du vrai, puisque les dieux sont morts ? Il s'est agi, au fond, d'un bout à l'autre, de construire pour notre temps une pensée complète, tirée, comme le firent Platon, Descartes ou Hegel, de matériaux rationnels contemporains, mathématiques, poétiques, amoureux et politiques. Il s'est agi de la vraie vie : nous sommes capables, dans la forme d'une oeuvre, individuelle ou collective, dans les quatre registres que fréquente l'animal humain survolté, de processus créateurs où se conjuguent dialectiquement la singularité, l'universalité et l'absoluité. Depuis sa naissance, la tâche de la philosophie ne tient qu'à ceci : créer, dans les conditions de son temps, le savoir de la possibilité existentielle du vrai.

09/2018

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Psychologie, psychanalyse

Quelle petite phrase bouleversante au coeur d'un être ? Proust, Freud, Spinoza

Rien n'est plus étonnant qu'un changement d'humeur. Rien de plus important. !Même si cela peu sembler excessif, je le maintiens. Je roulais un jour de tristes pensées, avant perdu toute confiance en moi, en mes capacités intellectuelles, éperdument vit quête d'un remède à mon anxiété. J'avais frappé à toutes les portes et la seule par où je pouvais entrer, que j'aurais cherchée en vain pendant cent ans, je m'y heurtais sans le savoir et comme par miracle elle s'ouvrit. Hors. d'un coup, revint mon appétit de vivre, s'évanouirent mes doutes sur moi-même, mon inquiétude quant à l'avenir. Tout était de nouveau possible. Ces mots ont été utilisés par Proust, Freud. Spinoza pour décrire ce qui avait été la plus grande surprise de leur vie, la plus exaltante. Sans doute l'événement fondateur de leur œuvre. La sortie d'un montage qui les incarcérait. Dans A la recherche du temps perdu, L'Interprétation des rêves, l'Ethique, ils ont inscrit la trace de cet instant décisif. Cet instant de joie, de liberté qu'ils ont tenté d'analyser pour être capables de le revivre. D'en retrouver la musique. Une fugue. Des résistants évadés, c'est ce qu'il leur avait fallu être. Pour retrouver leur parole, pouvoir inventer leur vie. Marcel, Sigmund, Baruch ont dû détonner, refuser de chanter dans le chœurs des mondains du Faubourg Saint-Germain, des médecins de Vienne, des rabbins d'Amsterdam. Comme certains aphasiques qui ne reconquièrent la capacité de manier les mots qu'en les liant à une mélodie nouvelle. Et la musique, ici, n'est pas qu'une métaphore. Proust, Freud, Spinoza, la musique, le cerveau. Cette énumération apparemment hétéroclite a pourtant un sens. C'est le sens du livre.

10/2005

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Histoire ancienne

Qu'est-ce-que la Préhistoire ?

Découvertes de grottes, reconstitution de sites d'art pariétal, voire superproductions cinématographiques ou inscription au Patrimoine mondial : la Préhistoire fascine un public de plus en plus large. Mais, au-delà du spectaculaire, réducteur souvent, sait-on précisément ce qu'est la Préhistoire ? C'est à la fois une discipline et un champ de savoir. Champ de savoir, où commence-t-il ? Avec l'histoire de l'homme ? Mais s'agit-il de l'homme anatomiquement moderne, auquel cas elle débute il y a 100 000 ou 150 000 ans. Ou bien doit-on y inclure les premiers représentants du genre Homo et remonter alors à plus de 2 millions d'années ? Doit-on la faire débuter avec les premiers outils, il y a quelque 2,3 millions d'années, et y inclure alors les Australopithèques car ces outils pourraient être leur oeuvre ? Et où clore la préhistoire : selon l'opinion commune, elle s'arrête avec l'invention de l'écriture, mais celle-ci est apparue à des époques différentes selon les lieux, et elle était encore absente dans bien des sociétés il n'y a pas si longtemps. Faut-il prendre en compte des critères économiques, et extraire le Néolithique de la préhistoire ? Si les limites du champ sont encore discutées, que dire de la nature de la discipline ? Le lecteur va ici découvrir combien sont indissociables les objets de la discipline et les modes de pensée de celle-ci : concepts, outils, méthodes, modélisations. S'il va de soi que la plus grande rigueur est de mise au stade de la fouille, de la compilation des données et de leur analyse, leur exploitation fait une large place à l'interprétation. Plus encore qu'en histoire, les conclusions sont toujours susceptibles d'être reprises, reformulées, remises en cause. Qui a dit que la préhistoire n'était pas fascinante ?

02/2016

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Religion

Thérèse de Lisieux et Dietrich Bonhoeffer. Kénose et altérité

La " voie d'enfance spirituelle " de Thérèse de Lisieux (1873-1897) est un déploiement de la théologie de la " soles gratia ", une théologie " existentielle " ou " sapientielle " dont l'objet central est l'action salvifique de Dieu. C'est par là qu'elle rejoint la théologie du pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer (1906-1945). Il existe en effet une convergence structurelle entre les deux pensées, notamment quant à la justification par la foi analysée par le biais des notions centrales de kénose et d'altérité. L'axe de la justification par la foi est le fil conducteur de la présente étude dont l'organisation tripartite épouse l'évolution de la théologie de Bonhoeffer traditionnellement répartie en trois phases. L'organisation même de la présente démarche illustre l'évolution de l'approche de l'altérité chez Bonhoeffer à partir du schème sujet-objet, en passant par l'altérité-extériorité jusqu'à l'altérité-intériorité. Ainsi peuvent être dégagées les convergences doctrinales profondes, au-delà des différences thématiques et culturelles nombreuses, entre la moniale catholique et le pasteur luthérien. La structure kénotique commune permet d'éclairer notamment la question du rapport entre foi et œuvres dont l'originalité n'a guère été relevée dans la vaste littérature thérésienne jusqu'à présent. Par la gratuité absolue du salut, tant sous l'aspect de la justification que sous celui de la sanctification, ces deux auteurs offrent une convergence étonnante. Dans les deux cas, la libération du soi passe nécessairement par la conformation à l'existence kénotique du Christ. Par sa triple ligne polyphonique de la christologie (kénose), de l'anthropologie théologique (rapports entre grâce et liberté) et de la spiritualité (maturité du croire), cette étude permet donc un renouvellement de l'interprétation de ces grandes œuvres tout en offrant un nouvel appui au dialogue œcuménique.

10/2002

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Philosophie

Le temps. Temps cosmique, Temps vécu

Qu'est-ce que le Temps ? Quelle est sa nature et quel est son mode d'existence ? Quelle est la relation de l'esprit au temps ? S'il est vrai que le temps, à la fois familier et mystérieux, est inscrit au coeur de la condition humaine comme au coeur des communautés humaines engagées dans une histoire, en quoi une réflexion sur le temps permet-elle de comprendre la condition humaine et les rapports complexes que les sociétés humaines entretiennent avec le temps ? Enfin, est-il possible de transcender le temps ? Ou bien la sagesse se résume-t-elle à l'art du bon usage que nous devons faire du temps ? En dépit d'un questionnement bimillénaire, énigmatique demeure la nature du temps. Et certes, le temps reste paradoxalement insaisissable, alors que nous y sommes plongés sans pouvoir jamais en faire abstraction. Si la réflexion sur le temps se heurte à maintes apories qui résistent, c'est que le temps est une réalité contradictoire sur l'expérience de laquelle la pensée vient sans cesse se briser, oscillant entre une définition tautologique et une interprétation dénaturante du temps. Le problème du temps n'en constitue pas moins l'une des questions fondamentales de la philosophie, voire même l'unique problème philosophique. Le problème du temps fait ici l'objet d'une élucidation systématique qui conjugue approche philosophique, apports des sciences de la nature et apports des sciences humaines. Embrassant les diverses formes de temps - temps physique ou temps cosmique, temps biologique, temps psychologique, temps social, temps historique - et s'interrogeant sur leur articulation, le présent ouvrage se propose de donner une vue d'ensemble, cohérente et rigoureuse, de cet immense sujet.

06/2018

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Psychologie, psychanalyse

Epître à l'objet

Sans nos objets internes, nous ne pouvons pas vivre. Mais nous pouvons aussi être étouffés par eux, jusqu'à en mourir. C'est de leur fait que nous devenons lâches ou héroïques dans l'adversité, courageux ou pleutres au quotidien. Ce sont eux qui nous poussent à nous tourner vers les autres, eux aussi qui nous incitent à demeurer dans un isolement narcissique superbe. D'où viennent-ils donc, ces compagnons internes incontournables ? Comment se sont-ils emparés de notre force pulsionnelle ? Quel est leur degré de parenté avec les personnes qui nous entourent, et tout spécialement avec ceux qui ont présidé à nos premières expériences du monde dans un environnement donné ? En quels termes peut-on se figurer leur surgissement premier et leurs relations avec ce qui fait notre originalité propre - notre Moi ? Quel rôle joue notre mémoire subjective dans leur constitution et leurs modifications ultérieures ? Que devient leur compagnonnage avec le Moi, lors des séparations et des pertes inhérentes au déroulement psycho-biologique de la vie et, pis encore, lors des traumatismes graves qui peuvent briser le cours d'une existence ? Si l'on se souvient que le but de la cure analytique est le remaniement de la névrose infantile au travers de l'organisation d'une névrose de transfert dans l'expérience de la relation analytique, y compris dans la cure psychanalytique de l'enfant ? Sur ces multiples questions, l'auteur de cet essai propose un mode de réflexion, bien davantage qu'elle ne prétend apporter de réponses. A la suite d'une première partie plus théorique, la deuxième partie du livre regroupe des études cliniques intéressant l'interprétation, dans la cure analytique, de la relation d'objet et des identifications au masculin et au féminin qui leur sont corollaires.

07/1998

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Critique littéraire

Critique N° 617, Octobre 1998

L'art est un objet critique de la sociologie : parce qu'il est investi des valeurs mêmes - singularité et universalité - contre lesquelles s'est construite la tradition sociologique, il incite, plus que tout autre domaine, à opérer des déplacements qui affectent non seulement la sociologie de l'art, mais l'exercice de la sociologie en général. Il est donc temps d'observer non plus ce que la sociologie fait à l'art, mais ce que l'art peut faire à la sociologie dès lors qu'on prend au sérieux la façon dont il est perçu par les acteurs. Ainsi se redistribuent les approches méthodologiques et théoriques, permettant de revenir sur des habitudes mentales ancrées dans une tradition sociologiques qui n'est encore le plus souvent qu'une idéologie du social - une socio-idéologie. Même s'ils n'ont pas lu le chef d'oeuvre d'Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l'a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l'assassin est le narrateur. Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s'organise autour d'un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu'Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s'est pas lourdement trompé, -laissant le coupable impuni ? Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l'enquête et en démasquant le véritable assassin, s'inspire de l'oeuvre d'Agatha Christie pour réfléchir, avec l'aide de la psychanalyse, sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d'interprétation.

09/1998