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Georges Forestier

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Histoire internationale

Les Intellectuels français et la guerre d'Espagne. Une guerre civile par procuration (1936-1939)

"La tragédie espagnole est un charnier.", écrit Georges Bernanos dans Les Grands Cimetières sous la lune. La guerre d'Espagne (1936-1939) a pris fin il y a quatre-vingts ans, et avec elle l'un des épisodes les plus passionnels de l'histoire des intellectuels français. Dans ce conflit qui annonçait directement la Seconde Guerre mondiale, les clercs se sont en effet engagés avec une ferveur inédite pour l'un ou l'autre des deux camps en présence. Cet ouvrage rappelle que l'intelligentsia de gauche a pris fait et cause pour la défense de la République espagnole au nom de l'antifascisme et de la défense des libertés, tandis certains écrivains se rendaient même de l'autre côté des Pyrénées combattre les armes à la main, tels André Malraux, à la tête de l'escadrille Espana, Benjamin Péret ou Simone Weil. A droite, la mobilisation des consciences ne fut pas moindre, allant de la célébration de Franco à l'exaltation de la "croisade" contre le communisme, sous la plume d'auteurs comme Charles Maurras, Robert Brasillach ou Paul Claudel. Les deux camps n'en étaient pas moins traversés par des contradictions internes qui complexifient ce schéma binaire aujourd'hui couramment admis. Les fractures internes de la gauche entre pacifistes et interventionnistes, communistes staliniens et révolutionnaires, empêchèrent ainsi son unité et annoncèrent à terme sa défaite. Quant à la droite, plus homogène dans sa lutte, elle n'en dut pas moins affronter la défection des chrétiens progressistes qui, par la voix de François Mauriac ou de Jacques Maritain, refusaient d'entériner la "guerre sainte" contre les "rouges". Pierre-Frédéric Charpentier s'est attaché à restituer ce pan singulier de l'histoire intellectuelle française à l'aide de nombreuses sources d'époque. Son étude, qui propose la première synthèse d'ensemble sur le sujet traité, rappelle combien, trois années durant et dans le contexte trouble de la montée des périls, la guerre d'Espagne représenta pour les intellectuels français une véritable guerre civile par procuration.

04/2019

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Musique, danse

Offertoire. pour orgue

Après l'achat d'une résidence estivale à Pont-de-l'Arche en Normandie, le 10 juillet 1891, Massenet tisse des liens amicaux avec l'abbé Henri Hazé, alors curé de la paroisse de Sainte-Marguerite-sur-Duclair. Né le 6 janvier 1854 à Elbeuf, l'abbé Hazé est lui-même musicien, "une nature élevée, à l'esprit curieux, au coeur chaud, très incliné vers l'art, et ami du beau sous toutes ses formes". Ayant "un goût très vif de la musique religieuse" , il fait éditer en 1894 un premier recueil de pièces d'orgue où figurent notamment des pièces de d'Indy, Guilmant, Vierne ou La Tombelle. Parallèlement, Hazé en prépare un second qu'il achève peu avant sa mort, survenue le 28 février 1895, mais qui ne sera publié que trois ans plus tard par Henry Eymieux. Ce volume, dont nous n'avons trouvé aucun exemplaire dans des collections publiques est, en effet, annoncé dans la Revue musicale Sainte-Cécile du 1er juillet 1898. Les notices biographiques des auteurs confirment la datation probable du volume où se trouve l'Offertoire de Massenet : mention du décès de Georges Mac-Master, le 31 mars 1898 ; passage de Charles Tournemire en tant que titulaire de l'orgue de Saint-Nicolas-du-Chardonnet de décembre 1897 à mai 1898. Sa composition est pourtant bien antérieure puisque le manuscrit, récemment apparu lors d'une vente aux enchères à Deauville, est daté et signé "Pont-de-l'Arche /été 1894" . Ainsi, Massenet compose son Offertoire dans la foulée de l'édition du premier recueil et offre son manuscrit à l'abbé Hazé dans la perspective de la publication d'un second, comme en témoigne une lettre du 15 septembre 1896 : "Vous souvient-il d'un offertoire écrit pour le pauvre abbé Hazé ? Je retrouve le manuscrit et vous l'offre. L'offertoire va paraître chez un éditeur".

02/2020

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Critique littéraire

Plaidoyers politiques. Tome 3, Sur les forfaitures de l'ambassade

Le discours Sur les forfaitures de l'ambassade est un des plaidoyers de Démosthène qui a été le plus admiré par la postérité. L'éloquence de l'orateur athénien se distingue dans ce discours par la vigueur du ton et la sincérité des sentiments. Ce texte constitue un témoignage littéraire précieux sur la vie politique en démocratie ainsi qu'un document de première importance sur une période de crise politique dans le monde grec antique. Démosthène attaque dans cette plaidoirie son rival Eschine au sujet de la politique expansionniste de l'ennemi d'Athènes, Philippe de Macédoine. L'objet du conflit entre les deux orateurs concerne une ambassade athénienne auprès de Philippe à laquelle tous deux ont participé. Démosthène accuse Eschine sur trois points : il lui reproche d'avoir soutenu la paix de Philocrate, honteuse et néfaste pour Athènes. Il l'accuse d'avoir fait perdre du temps à l'ambassade, ce qui fit que la Thrace fut perdue au profit de Philippe. Enfin, il lui reproche d'avoir fait de faux rapports aux Athéniens en leur promettant que Philippe n'abattrait pas les Phocidiens qui étaient leurs alliés, ce qu'il fit en fin de compte. Le discours de Démosthène est un chef-d'oeuvre d'éloquence : par une argumentation rigoureuse, l'orateur démontre dans une première partie qu'Eschine, par les faux rapports qu'il a fait au peuple athénien est responsable des dangers présents. Il montre qu'Eschine est coupable de trahison du fait de son dévouement à Philippe. La seconde partie du discours s'apparente à une harangue : le style de Démosthène s'élève vers des principes de politique générale pour donner lieu à une invective contre les traîtres. Le troisième volume des Plaidoyers politiques de Démosthène présenté dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec du discours Sur l'ambassade accompagné de la traduction en français de Georges Mathieu. Le texte est précédé d'une notice rappelant le contexte historique et les enjeux politiques du discours et revenant sur la tradition manuscrite du texte.

01/1972

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Littérature française

La petite femelle

Qui se souvient de Pauline Dubuisson ? Elle fut célèbre dans les années 1950 pour avoir assassiné son amant et son procès très médiatisé inspira, entre autres, Georges Clouzot qui, dans La Vérité, offrit à Brigitte Bardot un de ses plus beaux rôles. Une des répliques de ce film ("Je suis une petite femelle et il faut me laisser faire ce que j'ai envie") donne d'ailleurs son titre au roman de Philippe Jaenada. Qui est donc cette Pauline Dubuisson dont la France entière réclame la tête en ce mois d'octobre 1953 ? Une femme froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui, jeune fille, a couché avec les Allemands et a été tondue à la Libération ? Qui, plus tard, a usé de ses charmes pour voler les vieux messieurs ? Et qui, enfin, ivre de jalousie, a tué de sang-froid un jeune homme de bonne famille ? Ou est-ce, bien au contraire, une jeune femme libre dans sa tête et dans son corps que les circonstances et les soubresauts de l'Histoire ont broyée sans pitié ? Une aventurière qui revendique son émancipation et interroge avant l'heure la place des femmes dans une société haineuse ? Que Pauline soit coupable, Philippe Jaenada n'en disconvient pas, mais il cherche à comprendre pourquoi personne n'a jamais voulu écouter ce que Pauline avait à dire, elle qui, durant tout cette horrible affaire, n'a jamais menti. Ce roman est le récit de la quête interminable, quasi obsessionnelle, que Philippe Jaenada a menée pour révéler la vérité la plus intime de cette femme. Mais il retrace aussi la manière dont ce travail exténuant a modifié sa propre vie. Il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Chez Philippe Jaenada, l'oeuvre est indissociable de la vie de l'écrivain, comme la truite est indissociable de la rivière. C'est le propre des véritables artistes. Et cerise sur le gâteau, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, Philippe Jaenada est toujours aussi drôle.

08/2015

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Littérature française

Le miroir brisé. Histoire d'une violence perverse

C'est sûr, c'est lui ! D'ailleurs, ça ne peut être que lui puisque tout l'accuse ! ... Confronté à des difficultés matérielles, Georges a eu, à la veille des fêtes de fin d'année, recours à une solution expéditive pour subvenir à ses besoins. Celle qui a longtemps prétendu l'aimer semble en être persuadée, car il lui a souvent donné l'impression de ne pas être un homme comme les autres... Mais cela suffit-il à faire de lui un coupable ? Dès que les circonstances s'y prêtent, on s'aperçoit très vite que la perte de confiance en soi, après un mauvais coup du sort, peut suffire à vous transformer en coupable idéal (extrait 4ème de couverture).
Pour avoir été incapable d'offrir une crédibilité, cet artiste marginal ne peut être que celui que tout accuse. L'existence d'un mobile, l'incapacité de justifier la provenance d'une coquette somme d'argent qu'il a commencé à utiliser, le témoignage tiède et ambigu, devant les tribunaux d'une destructrice patentée, perverse narcissique attachée à sa perte, sont autant d'éléments qui précipitent les choses.
C'est une fois enfermé que celui qu'on a accusé d'un homicide, qu'il n'a pas commis, va comprendre à quoi est due son apathie. Et pourquoi il a perdu confiance en lui et aux autres, cessant du même coup de se défendre lors de son procès. TEXTE D'ACCROCHE : Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la communication était aussi difficile avec certains de ceux que vous côtoyiez ou, pire encore, avec celui ou celle que vous aimiez ? Pour quelle raison cet être de charme sachant se montrer parfois enjôleur(se) pouvait aussi vous blesser par des commentaires désobligeants jusqu'à provoquer en vous lassitude et renoncement ? Prenez garde, il se peut que le cauchemar ait déjà commencé et que le pervers narcissique dont il s'agit vous fasse regretter un jour de l'avoir déçu(e) !

06/2015

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Sociologie

La sociologie francophone en Afrique. Etat des lieux et enjeux

Entre le moment où Boubakar Ly, le grand sociologue sénégalais dont le témoignage figure en exergue de cet ouvrage, suivait les cours de Georges Gurvitch en Sorbonne, et celui que nous vivons, plus de cinquante ans se sont écoulés. Un laps de temps suffisamment long pour que l'on se réinterroge de nouveau, comme l'avait fait Gurvitch, dans La vocation actuelle de la sociologie, sur les enjeux de la sociologie, sans se limiter, ainsi qu'on le faisait dans les années cinquante du siècle dernier, à l'espace occidental. Car la sociologie aujourd'hui n'existe pas uniquement dans celui-ci. Elle a maintenant droit de cité en Afrique. En dépit de tous les obstacles liés d'abord à la période coloniale, ensuite à l'instauration de régimes autoritaires ainsi qu'aux problèmes sociaux et économiques, l'enseignement et la recherche se sont développés de manière significative dans presque tous les pays francophones. Mais cette réussite a ses exigences. La croissance du nombre des étudiants rend nécessaire une réflexion sur la possibilité de les professionnaliser en dehors de l'enseignement et de la recherche. La multiplication de terrains africains dans un contexte de développement oblige à réfléchir à la manière dont peuvent s'articuler et se compléter recherche pure et recherche appliquée, et d'une façon plus générale, sur ce que peut être la contribution de la sociologie ou, même, si l'on accepte de ne pas s'enfermer dans les frontières disciplinaires, de la " socioanthropologie " à la dynamique sociale. En ce qu'il fait un état des lieux de la sociologie en Afrique francophone et tente de répondre aux questions cruciales qui se posent aujourd'hui aux sociologues, cet ouvrage, dont les auteurs sont à la fois des sociologues africains et des sociologues francophones de divers pays, constitue une référence indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à la sociologie et à son rôle dans le monde actuel.

01/2010

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Livres 3 ans et +

Balthazar Tête de Bois, le petit garçon qui voulait réussir sa vie. Avec 1 CD audio

Une petite ville de province dans un pays indéfini, où tout semble être joué d'avance, où les chances et les destinées de chacun ne se mélangent guère, où un immuable train-train quotidien se transmet de génération en génération et où, sur la colline, domine une vieille et grande maison délabrée. Ancien casino et lieu de perdition des joueurs et des notables de la cité, aujourd'hui cette bâtisse est appelée «Le château des envies». Le décor est posé. Balthazar, dès le jour de sa naissance, étonne par son regard, sa curiosité et sa volonté hors du commun… Mais il possède également quelque chose en plus. Il a le don magique et infaillible de détecter les mensonges. Surnommé Tête de bois, posant des questions sur tout, déjà à l'école il se demande si ce qu'on lui enseigne est bien la vérité… Dans ce monde qui lui parait cruellement manquer de rêve, il rencontrera tour à tour une diseuse de bonne aventure, un footballeur, le roi du Château des envies, une sage-femme, Harmonica le vagabond, un professeur triste, et bien d'autres, qui l'aideront à se construire. A travers sa quête permanente d'une liberté et d'une identité propre, c'est finalement une petite fille qui lui fera découvrir qui il est vraiment, tandis que Balthazar lui montrera également un autre chemin que celui tracé par les conventions. Véritable réflexion sur la notion de réussite, sur la place de chacun dans la société, et surtout sur la liberté, ce conte baigne dans une atmosphère à la fois magique et populaire. Situé quelque part entre Tim Burton et Georges Brassens, entre Jacques Prévert et Paulo Coelho, il reste simple, un vrai conte pour enfant, mais qui plaira aussi aux adultes ! L'album, illustré par Lydie Baron, dessinatrice pour enfants, est accompagné d'un disque d'une dizaine de chansons interprétées par Pierre Perret, Cali, Michel Fugain, Thomas Fersen et Elodie Frégé, entre autres… et lu par Sylvie Testud.

11/2015

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Beaux arts

Autoportraits cachés

Les titres affichés de certaines oeuvres ne disent pas tout du sujet. Ils passent sous silence que, parfois, le peintre s'est glissé dans la scène qu'il a représentée. Dans la toile, se cache un autoportrait. C'est ainsi que, par exemple, Botticelli " assiste " à L'Adoration des Mages, que El Greco est présent lors de L'Enterrement du comte d'Orgaz, comme Vélasquez l'est à Bréda le 5 juin 1625 lorsque le ville capitule... Ingres quant à lui se représente derrière Jeanne d'Arc dans la cathédrale de Reims lors du sacre du Charles VII. Or ce sacre a eu lieu le 17 juillet 1429. Ingres a achevé sa toile en 1854... Singulier et très anachronique jeu de cache-cache. Rassembler des oeuvres de Michel-Ange et de James Ensor, de Memling et de Véronèse, de Rembrandt et de Masaccio, de Dürer et de Raphaël, de Ghirlandaio et de Dali, c'est devoir s'interroger sans cesse sur la, les raisons qui ont conduit les uns et les autres à vouloir se représenter ainsi. Pour quelle raison, par exemple, Michel-Ange fait-il le choix de se représenter dans le Jugement dernier de la chapelle Sixtine comme la peau écorchée de saint Barthélémy ? Pourquoi Van Eyck fait-il le choix de n'être qu'un reflet dans le miroir convexe accroché derrière les Arnolfini et un autre reflet sur le bouclier de saint Georges dans La Vierge au chanoine Van der Paele ? Max Ernst au XXème siècle, comme Rubens au XVème, ont-ils les mêmes raisons de se représenter entourés d'amis ? Pourquoi Rembrandt se représente-t-il parmi les bourreaux qui dressent la croix sur laquelle le Christ vient d'être cloué ? Une invitation passionnante, éclairante et sans précédent qui permet de mettre en évidence les songes et les ambitions des plus grands peintres de l'histoire de l'art.

10/2020

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Critique littéraire

Béni soit l'exil ! Propos d'un éditeur engagé

Béni soit l'exil ! Un titre énigmatique pour un livre-confession retraçant le parcours de Vladimir Dimitrijevic (1934-2011), fondateur des éditions L'Age d'Homme, passeur de culture et, avant tout, homme engagé et visionnaire. De 1996 à 2011, année de sa mort accidentelle, Vladimir Dimitrijevic et Gérard Conio ont eu de longs entretiens qu'ils ont décidé d'enregistrer. Leurs discussions à bâtons rompus portaient sur le coeur de leur métier et de leur vie, la littérature, mais aussi sur la vision du monde très particulière de Vladimir Dimitrijevic. Fuyant la Yougoslavie communiste, Vladimir Dimitrijevic arrive en Suisse en 1954. Après avoir été ouvrier d'usine puis libraire, il fonde en 1966 les éditions L'Age d'Homme. Ses premières publications dessineront la colonne vertébrale de son métier d'éditeur : Aimé Pache, peintre Vaudois de Charles-Ferdinand Ramuz, et Pétersbourg d'Andreï Biely. Orient et Occident, racines et avant-garde. Ces entretiens abordent des sujets aussi variés que le phénomène communiste, la crise de la société occidentale, le rôle fondamental du livre dans le combat pour la liberté. Grâce à sa vision du métier d'éditeur, nourri à la source vivifiante de la littérature universelle, Vladimir Dimitrijevic a offert aux lecteurs une vision radicalement différente, voire révolutionnaire, de l'écriture, développant une pensée condensée que Gérard Conio, par ses questions et ses réflexions, a permis de formuler. Bien plus qu'un livre d'entretiens, Béni soit l'exil ! est un témoignage sur l'oeuvre des écrivains publiés par Vladimir Dimitrijevic (Alexandre Zinoviev, Milos Tsernianski, Paul Florensky, Vladimir Volkoff, Georges Haldas, Stanislaw Witkiewicz, Ivan Gontcharov et tant d'autres), sur la représentation des chimères du monde contemporain, sur les engagements d'un homme qui, se consacrant corps et âme au métier littéraire, a marqué par son univers riche et multiple des générations de lecteurs en leur faisant découvrir le vaste archipel de la littérature slave et de l'orthodoxie.

03/2017

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Histoire de France

Nivelle. L'inconnu du Chemin des Dames

La récente histoire sur la guerre de 14-18 a privilégié l’étude du quotidien des Poilus, au front et à l’arrière. Denis Rolland, par le présent ouvrage, se démarque de cette tendance historiographique et s’attache à retracer le parcours et la psychologie d’un officier d’état-major, Robert Georges Nivelle, considéré comme le responsable du désastre du Chemin des Dames, de la démoralisation de l’armée et des mutineries de 17. Mais tout cela, nous dit l’auteur, a l’aspect d’un mythe. Car pourquoi Nivelle, dont l’incompétence semble unanimement reconnue, simple colonel d’artillerie au début de la guerre, a-t-il été si rapidement promu et nommé, dès 1917, au commandement suprême ? A-t-il même conçu les plans d’attaque du Chemin des Dames, dont on lui fait grief ? Et dans quelle mesure et pour quelles raisons l’offensive fut-elle un échec ? Nivelle est-il vraiment responsable, comme le dit la rumeur, des événements qui allaient conduire l’armée française au bord de l’abîme ? Avait-il plus de mépris pour la vie humaine que les autres généraux ? Qu’est-il devenu après avoir été relevé de ses fonctions ? Denis Rolland répond à ces diverses questions, et montre que l’arrêt de l’offensive n’atteint pas le prestige de Nivelle, à son apogée en 1920. Il rappelle le rôle décisif de cet officier à la bataille de Verdun, relate l’histoire et le véritable enjeu de la bataille du Chemin des Dames, s’intéresse aux coulisses politiques des décisions militaires, et décrit l’action de Nivelle en Algérie. D’une façon très convaincante, il dévoile la fabrication tardive, qui s’imposa vraiment dans les années 60, de la figure du général incompétent. En historien rigoureux et impartial, Denis Rolland remet ainsi brillamment en question nombre d’idées préconçues sur une des périodes les plus tragiques de notre Histoire.

02/2012

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Sciences politiques

L'enjeu énergétique dans les Balkans. Stratégie russe et sécurité européenne

Avec l'effondrement du communisme qui a provoqué la rupture des équilibres issus du bipolarisme militaire de la guerre froide, la mutation du monde économique a, entre autres bouleversements, initié un nouveau rapport de force. Au point qu'un nouveau "Grand jeu" se déroule avec, celle. fois, pour toile de tond l'approvisionnement énergétique de toute une partie de l'Europe. C'est ce nouveau "Grand jeu" que Marina Glamotchak nous décrit ici de façon magistrale avec In double expertise qui est la sienne : celle d'une spécialiste de l'énergie et d'une experte des Balkans. C'est que les Balkans représentent pour la Russie un enjeu essentiel : les exportations d'hydrocarbures constituent une source majeure de revenus en même temps qu'un excellent instrument d'influence géopolitique. Les positions qu'elle a acquise dans le domaine de l'énergie, ainsi que le projet du gazoduc South Stream, doivent l'aider à contrecarrer les mesures prises par l'Union européenne pour diversifier ses approvisionnements, principalement gaziers. L'Union européenne veut échapper à une forme de dépendance envers Moscou ; une dépendance qui pèse notamment sur certains pays de l'ancien bloc de l'Est, alimentant des tensions à répétition. Outre l'élaboration de cinq projets concurrentiels de gazoducs du Corridor du Sud, l'Union européenne a mis en place avec les pays de l'Europe du Sud-Est une "Communauté de l'énergie". "Pour les différentes nations des Balkans, l'avenir géopolitique et énergétique décrit par l'auteur est également passionnant. Ou bien ils se tourneront vers l'Union européenne, ou bien vers la Russie, pensera-t-on en général. Mais Marina Glamotchak laisse entrevoir une troisième hypothèse : ils feront les deux et la Russie, par le biais de l'énergie et grâce à South Stream, se retrouverait en quelque sorte "membre honoraire" de l'Union européenne" indique Georges-Henri Soutou, Membre de l'Institut de France, dans sa préface.

11/2013

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Critique littéraire

Jacques Decour, l'oublié des lettres françaises (1910-1942)

Lorsqu'il meurt le 30 mai 1942, fusillé par les nazis au Mont-Valérien, Jacques Decour n'a que trente-deux ans. Né Daniel Decourdemanche, cet enfant des beaux quartiers était destiné à la haute finance, mais il abandonne très vite des études de droits imposées par son père, leur préférant la littérature, en particulier les lettres allemandes. Cet amour pour la culture et la langue d'outre-Rhin ne va plus le quitter. À vingt ans, il se lie d'amitié avec Jean Paulhan qui publie son premier roman, Le Sage et le Caporal (1930), puis Philisterburg (1932), journal de voyage en Allemagne qui dénonce avec une rare précocité la montée du nazisme, enfin Les Pères (l936), très beau " roman d'apprentissage ". Il donne aussi des chroniques à la Nouvelle Revue française. Jeune professeur d'allemand, il s'engage pendant le Front populaire dans le militantisme communiste, créant une Maison de la culture et un Ciné-Club à Tours. Quand la guerre survient, il enseigne à Paris où il dirige la revue Commune. Premiers mois de l'Occupation : Decour accuse le coup, mais ne se résigne pas. Très vite, il s'engage dans la Résistance intellectuelle, créant coup sur coup, avec le philosophe Georges Politzer et le physicien Jacques Solomon, les revues L'Université libre et La Pensée libre. Il y livre un combat sans merci contre l'esprit de Collaboration, mais aussi un combat acharné pour l'humanisme contre l'obscurantisme. C'est alors que germe en lui l'idée des Lettres françaises, revue qu'il fonde en 1942 avec Jean Paulhan. Les Lettres françaises, qu'il n'aura pas le temps de voir paraître, vont être, comme le rappelle Vercors, dans un hommage repris au début de ce livre, le vrai point de départ de la Résistance intellectuelle : " sans lui il n'y aurait eu ni Editions de Minuit ni même Silence de la mer. " Le temps lui a malheureusement réservé un injuste oubli, que la biographie de Pierre Favre entend bien réparer...

11/2002

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Droit

LA FACULTE DE DROIT DE PARIS FACE A LA VIE POLITIQUE. De l'affaire Scelle à l'affaire Jèze, 1925-1936

"Il est certain que le mouvement glisse de plus en plus en dehors de la Faculté, pour devenir un mouvement politique... La question va devenir une question de gouvernement", par ces mots le doyen résume l'atmosphère d'agitation qui envahit la Faculté de droit en ce début de l'année 1936... L'engagement d'un de ses professeurs, Gaston Jèze, dans le conflit qui oppose alors l'Ethiopie à l'Italie mussolinienne, suffit pour enflammer une jeunesse étudiante en majorité acquise aux idéaux d'une droite nationaliste et xénophobe. La gauche quant à elle ne se trompe pas, et sous la plume de Léon Blum y décèle les traits des "fascistes du dedans" et du "grand fasciste du dehors"! Dix ans plus tôt, la nomination à Paris de Georges Scelle est déjà interprétée par la droite nationaliste comme un crime de lèse-majesté, un abus de pouvoir d'un Cartel des gauches gangrené par cette "République des camarades". Entre ces deux dates ? La Faculté oscille entre changement et résistance, compétition et partenariat, ouverture et repli. Aucun des grands débats du temps ne lui sont étrangers : des dettes interalliées à l'affaire Stavisky, de "l'invasion des métèques" à la crise italo-éthiopienne. Longtemps confinée dans un rôle subalterne par des études portant sur les mouvements politiques, ou délaissée au profit de son encombrante voisine - la Sorbonne -, la Faculté de droit est envisagée en l'espèce comme sujet, système complexe aux multiples échanges. A partir de pièces d'archives et des registres de la Faculté, l'étude tente de présenter les principaux acteurs et d'analyser les enjeux politiques qui la traversent. Elle porte un regard mi-indulgent, mi-critique, et fait revivre cet "esprit du temps", dans ce qui fut pour beaucoup, de Pierre Mendès France, Tixier-Vignancour, Beuve Mery ou Edgar Faure à François Mitterrand, un lieu de formation tant professionnelle que politique.

10/1996

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Littérature française

Boxing-Club

"Quand les boxeurs montent sur le ring, cet espace théâtralisé, 6 mètres sur 6, clos de cordes en chanvre, violemment éclairé, et où il arrive que le sang coule, leur âme s'approche des territoires complexes, qui se nomment pays de la Peur, de la Cruauté, de la Pitié et de la Domination. Trois minutes, le temps du premier round, suffisent souvent à un boxeur pour savoir s'il a poussé la porte d'un rêve ou celle d'un cauchemar. Mais attention : les dernières secondes ne sont pas les moins dangereuses. La foudre peut toujours tomber quand on ne l'attend plus. Un ring est une boîte à surprises". La boxe, cette passion vitale qui mène à des émotions paroxystiques, n'est jamais loin de la littérature. C'est l'un des seuls sports, avec le cyclisme, proche des artistes et des écrivains (Byron, Cocteau, Joyce Carol Oates, Albert Camus, Hemingway, Arroyo, etc). Le noble art passionne Daniel Rondeau depuis plus de dix ans, quand il découvre le Boxing-Club d'Epernay, riche d'un palmarès étonnant et où règne un esprit singulier. Dix ans de rendez-vous hebdomadaires avec la discipline, l'humilité, la force, la douleur. Son coach, Jérôme, lui enseigne "la douce science des coups". Souple, inattendu, magnifique, toujours très littéraire, Daniel Rondeau surprend, façonne, enchaîne. Les portraits de boxeurs, rapides, vifs. Amira, la championne de vingt-neuf ans. Maye, le fantôme du club. Georges, le benjamin. Mais aussi des lectures, des considérations morales, le goût pour la transmission, la grange où s'entraîne l'écrivain, sublime et souffrant, chaque semaine. Ce Boxing-Club ne parle pas seulement de la vie d'un club comme il en existe beaucoup d'autres, c'est aussi une méditation sur le peuple, la fraternité, la passion. Au fil des années, Daniel Rondeau partage avec ces boxeurs d'exception, pour la plupart ouvriers dans les caves de Champagne, le goût de l'effort et de l'accomplissement. Une leçon de vie et de littérature.

03/2016

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Critique littéraire

Un joli monde. Romans de la prostitution

Gustave Flaubert a confessé qu'il ne pouvait pas voir passer une prostituée sur le boulevard sans avoir un battement de cœur. Le destin des " filles publiques " lui chatouillait l'âme. Etrange miroir que celui que lui tendaient leurs décolletés et leurs lèvres peintes : " Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend là tant de choses. " Au XIXe siècle, présentes au cœur des villes, et pas seulement dans les bas quartiers, offertes sur le trottoir ou enfermées dans des bouges, elles habitent les rêves et les obsessions. Un joli monde est une anthologie consacrée aux filles les plus modestes, celles de basse condition, figures de la rue ou de la maison close, promises aux plus extrêmes des solitudes. Beaucoup d'écrivains les ont fréquentées, aimées parfois, peintes souvent dans les pages de leurs livres. Suffisamment en tout cas pour que l'on puisse parler d'" écrivains de filles ". Un certain nombre d'entre eux, Maupassant, Jean Lorrain, Charles-Louis Philippe, J.-K. Huysmans ou Léon Bloy, pour n'en citer que quelques-uns, ont pris les filles publiques pour héroïnes. Ils ont sondé la vérité de leurs personnages de l'intérieur, bien au-delà de leurs apparences de simples objets sexuels, s'attachant parfois, comme Edmond de Goncourt, à faire œuvre de médecin, de savant ou d'historien. Un joli monde a aussi convoqué quelques hommes de lettres remarquablement oubliés, tels Paul Adam (Chair molle) ou Eugène Montfort (La Turque), et des écrivains francophones, comme Georges Eekhoud, qui a illustré avec force les bas-fonds du " riddeck " d'Anvers. Des documents d'époque font écho à ces textes de fiction qui tous nous parlent de l'amour et de sa profanation.

01/2008

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Beaux arts

La relève du réel. Les arts du chaos et du virtuel

Peut-on représenter aujourd'hui la multiplicité d'univers virtuels que décrit la science contemporaine ? Les avant-gardes du XXe siècle, Picasso comme Malevitch ou Duchamp, avaient fondé la représentation du réel sur l'espace-temps d'Einstein. Mais la science apporte aujourd'hui, sur la nature de cette réalité, des réponses inattendues. La physique quantique décrit un animal étrange, un chat, dont on ne peut dire s'il est mort ou vivant. Comme lui, nous existerions sous forme de multiples copies dans des univers virtuels dont le tissu n'est fait que d'ondes de probabilité. L'espace-temps aurait vingt-six dimensions. Il cesserait complètement d'exister en deçà d'une certaine échelle. Sa forme serait infiniment fragmentée. Le chaos y régnerait. Des distorsions du temps, les trous noirs, permettraient de passer dans d'autres univers. Depuis une dizaine d'années, Serge Salat et Françoise Labbé ont construit des espaces multi-sensoriels conjuguant réalité virtuelle et art fractal. Ces installations, de la taille d'une pièce dans laquelle le sujet peut pénétrer, ont été exposées dans de nombreux musées, tant en France, au Centre Georges-Pompidou, qu'à l'étranger : à Milan, Copenhague, New York, Chicago, Tokyo, Séoul, Singapour, Bangkok, notamment. Ces oeuvres aux multiples dimensions fusionnent l'architecture, la sculpture, le film avec les techniques de la réalité virtuelle et renouvellent les conditions et les limites des formes d'art traditionnelles. L'écriture en apparence fragmentée de ce livre propose un tissu polyphonique de récits et d'essais qui sont comme un voyage dans l'espace-temps et dans l'art, la science, la philosophie, la psychologie. Originale et somptueuse, son iconographie crée, par des juxtapositions inédites et des parallèles inattendus et forts, des harmoniques nouvelles. Grâce à cette approche plurielle, le livre offre une synthèse des grands thèmes artistiques et scientifiques contemporains, ainsi que des mutations de la création et de la pensée entraînées par les images virtuelles, le cyberspace, la théorie du chaos, dont il rend la complexité abordable à un large public.

04/1997

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 5, La poésie du XIXe siècle Volume 1, Les romantismes

Le cinquième tome de l'histoire générale de la poésie française des origines à nos jours est intitulé La Poésie du XIXe siècle. Deux volumes ont été nécessaires pour couvrir cette période particulièrement riche. Le premier porte pour sous-titre Les Romantismes, le second Naissance de la poésie moderne. "Une invitation à la lecture" : c'est ainsi que Robert Sabatier définissait son ouvrage dans la préface du tome 1, La Poésie du Moyen Age. "Je n'ai point, écrivait-il, sacrifié le rhétoriqueur au lyrique, l'artisan à l'inspiré. J'ai retenu toute manifestation créatrice... Le plus souvent possible, j'ai fait état du poétique de la prose elle-même". Et il ajoutait : "Ne m'interdisant ni la curiosité ni le pittoresque devenus tabous, j'ai invité les originaux, les oubliés, les dédaignés, les maudits sociaux comme les maudits de tout avenir". Pourtant si proche de nous, le XIXe siècle des poètes gardait encore des secrets que cette étude nous révèle. Parallèlement à ses romans, dont la trilogie des Allumettes suédoises, Robert Sabatier a toujours chéri la poésie, lui consacrant essais et chroniques, étant lui-même, des Fêtes solaires à Icare et autres poèmes, un poète. Avec la première Histoire de la poésie française, il livre le fruit de nombreuses années de travail, de lectures passionnantes et exaltantes. Il faut lire l'Histoire de la poésie de Sabatier ; on comprendra à quel point la poésie, ce jeu en apparence superflu, tient dans la société le rôle de tels corps ou anticorps sans lesquels l'organisme n'existe plus (Michel Cournot, Le Nouvel Observateur) Une sorte de genèse de la poésie française (Marion Renard, Le Monde) Un explorateur passionné (Matthieu Galey, L'Express) L'entreprise est exemplaire (Georges Jean, La Quinzaine littéraire) Le dessein de Robert Sabatier : la générosité (Hubert Juin, Le Magazine littéraire) Une mise en situation des oeuvres et des hommes (Jacques Jaubert, Le Figaro) La poésie française a son monument littéraire (F. de Comberousse, France Soir)

10/1990

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BD tout public

O nuit ô mes yeux. Le Caire / Beyrouth / Damas / Jérusalem

Dans ce livre il y a les cabarets du Caire, les studios, villas, casinos du Caire, les maris, les amants, l'alcool, les somnifères, l'argent, les suicides, les brownings, les scandales, les palaces. Il y a le chant, la musique, la voix, les ovations, les triomphes, la gloire. Il y a l'audace, le génie, l'aventure, la tragédie. Il y a des poètes et des émirs, des danseuses, des banquiers, des officiers, des imams, des cheikhs, des actrices, des khawagates, des musiciens, des vamps, des noctambules, des révoltés, des sultans, des pachas, des beys, des espionnes, des prodiges, des rois d'Egypte et la cour. D'éminents journalistes, de célèbres compositeurs, des patronnes de clubs, des grands chambellans, des joueurs de oud. Il y a la petite paysanne du delta et la princesse druze, le fils du muezzin et le chanteur solitaire, la star juive et le colonel héroïque. Il y a Asmahan, Oum Kalthoum, Abdelwahab, Farid el Atrache, Samia Gamal, Leïla Mourad, Nour el Hoda, Sabah, Fayrouz, il y a les astres de l'Orient. Il y a la classe, le glamour, la touche, le style. Il y a l'amour, la passion, la haine, la vengeance. Il y a des verres et des cigarettes, des cartes à jouer, des jetons, des dés, des bijoux, des drapeaux, des corans. Il y a les cinémas de Beyrouth, les palais de Damas, les quais d'Alexandrie, les rues de Jérusalem, la cour de Bagdad. Il y a la radio, les disques, les micros, les caméras, les génériques, les néons, le rideau, l'orchestre, le concert, le public, la transe. Il y a la voix des Arabes. Il y a les grands hôtels, le Saint-Georges, le King David, l'Orient Palace, le Mena House. Il y a la chute de l'Empire ottoman et il y a la guerre en Palestine, il y a la prise du canal de Suez et la défaite de 1967, il y a un siècle au Proche-Orient.

10/2015

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Littérature anglo-saxonne

Félicité

Le recueil le plus caractéristique de l'art de Katherine Mansfield, l'une des plus grandes nouvellistes du xxe siècle, morte à 33 ans il y a tout juste cent ans. Le recueil le plus caractéristique de son art Katherine Mansfield a vécu une enfance assez solitaire, envoyée à 13 ans parfaire son éducation au Queen's College de Londres, dans un certain dénuement. Un premier mariage malheureux, une fausse couche et, à 23 ans, un premier recueil de nouvelles, Pension allemande. Suivront, en quelques années d'une vie aussi brève que vagabonde, Félicité, La Garden-Party et Le Nid de colombes. Ils confirment un talent singulier, mélange de gravité et d'" humour un peu meurtri " (Marcel Arland). Sens de l'ellipse et de l'anecdote infime, finesse de touche impressionniste, fraîcheur et sincérité des sentiments, apprentissage de la douleur physique et morale : autant d'expressions d'une sensibilité extrême et d'une conscience du mal qui la portent aussi bien à l'hédonisme qu'à l'ascèse dans l'orbe de Georges Gurdjieff, dont elle reçoit l'enseignement théosophique au prieuré d'Avon, où elle mourra de tuberculose le 9 janvier 1923, à l'âge de 33 ans. Félicité, son second recueil, élaboré en 1919-1920 à San Remo et à Menton, contient l'une de ses plus célèbre nouvelles, Prélude, version condensée de L'Aloès, roman semi-autobiographique auquel elle avait travaillé pendant sept ans, après la mort de son frère à la guerre, et qu'elle confia à Virginia et Leonard Woolfe en 1918. La critique salua l'audace et la virtuosité de la nouvelliste, mais aussi un certain raffinement dans la cruauté psychologique. Inclut les nouvelles : Prélude - Je ne parle pas français - Félicité - Le vent souffle - Psychologie - Tableaux - L'homme sans tempérament - La journée de Mr Reginald - Peacock - Sun et Moon - Feuille d'album - Un pickle à l'aneth - La petite institutrice - Révélations - L'évasion.

01/2023

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Littérature francophone

La chair déchirée d'une petite griotte noire

Il y a quelques années, une jeune fille africaine venue faire ses études en Europe a subi un viol collectif d'une extrême violence. Laissée pour morte, elle a été sauvée, physiquement "réparée" , puis, après un séjour en hôpital psychiatrique pour amnésie partielle, après une thérapie pour de sévères séquelles psychosomatiques, s'est peu à peu reconstruite. C'est sous la forme d'un roman-soliloque, avec l'assentiment de la victime, que Pascal Vrebos lui rend hommage. Mariama nous dit ce parcours d'un supplice et d'une renaissance à travers un conte-parabole qu'elle prête à son grand-père, ancré dans le terroir africain telle une madeleine proustienne, mais perverti par la mémoire, contaminé par le récit lui-même comme une ultime mise en abyme qui l'aide à surmonter l'indicible. Héroïne malgré elle, Mariama émeut, ébranle et apostrophe les hommes. Pascal Vrebos, producteur et présentateur de radio-télévision, dramaturge traduit et représenté jusqu'à Hollywood, professeur honoraire de l'ULB, est aussi l'auteur de romans et de témoignages comme Le Gorbatchoc. Il a rencontré de nombreuses personnalités (Les Ultimes Entretiens avec Henry Miller), a réalisé une "première" historique en interviewant durant deux heures le Roi Albert II et la Reine Paola, a signé sur Netflix, avec Georges Huercano, Soupçons, six épisodes consacrés à l'Affaire Wesphael. "Pascal Vrebos est l'auteur de plus de trente-cinq pièces de théâtre dont plusieurs ont été jouées avec succès en Belgique, mais aussi à l'étranger, là où le public ne connaît pas le Vrebos journaliste vedette de télévision. Il est aussi un auteur engagé et humaniste. Pour s'en convaincre, si besoin en était, il suffit de lire ce texte bouleversant. Vrebos est encore, à la manière de Ionesco ou Beckett, un fastueux dilapideur de créations verbales, un révélateur d'hypocrisies et de simagrées, un chercheur de vérité derrière les apparences". (Jean Jauniaux, écrivain, Président honoraire de PEN CLUB Belgique).

11/2022

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Vins, alcools, boissons

Moët & Chandon. De Claude Moët à Bernard Arnault

Commencé en 1717 par Claude Moët, le commerce du vin s'est développé constamment dans sa Maison jusqu'à donner naissance à LVMH. Avec leurs économies et leur esprit d'entreprise, ses héritiers achètent des vignes et des terrains, creusent des caves, construisent des bâtiments, font oeuvre industrielle. Ils reçoivent successivement Napoléon Ier et le tsar, Louis-Philippe et Napoléon III, Georges V et le Kronprinz... Ils font connaître le champagne au monde entier. Mais ils n'oublient ni le personnel ni les vignerons. Dès 1868, bien avant les lois correspondantes, ils créent une réglementation du travail, une caisse de retraite et de prévoyance. Ils défendent les producteurs de raisin, face aux exigences des maisons de commerce. Ils gèrent Moët & Chandon, déjà leader du négoce champenois, à travers guerres, crises, phylloxéra, différends familiaux et accroissement des lourdeurs administratives. De plus, ils maintiennent leur avance. Introduite en bourse en 1962, la Maison se développe en France et à l'étranger avec, outre la sienne, d'autres marques de champagne, de parfum, de cognac... La croissance est fulgurante. Au Palais Brongniart, Moët-Hennessy, après Moët & Chandon, reste un des "blue-chips" de la cote. En 1987, des accords sont passés avec le brasseur britannique Guinness ; Moët-Hennessy est présent partout dans le monde. La fusion avec Louis Vuitton-Malletier modifie la raison sociale, qui devient LVMH. Elle permet à Bernard Arnault d'entrer dans le groupe, de le diriger et d'en prendre le contrôle. Bien diversifié, LVMH devient, à l'aube du XXIe siècle, le premier groupe mondial de produits de prestige. Son histoire méritait d'être racontée, sa réussite analysée et ses hommes ressuscités. Outre trois cents heures d'entretiens avec les actionnaires et les membres du personnel, une riche bibliographie, le dépouillement des archives de la Maison, la consultation des actes notariés et d'état civil ont permis à l'auteur de vérifier ses sources, de rectifier les légendes verbales, d'authentifier les faits. La réalité est belle à dire, elle doit être transmise, elle peut servir de modèle.

04/2011

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Sciences historiques

La Bourgeoisie Française - Familles d'hier et d'aujourd'hui

Conjointement avec Etienne Chapelain de Seréville La Bourgeoisie Française : 459 NOTICES et 3 637 Familles citées Premier nom : d'Abadie Dernier nom : Xardel Exemples de notices figurant dans le livre : KOECHLIN, KOECHLIN-SCHWARTZ Pays de Saint-Gail, Suisse (Zurich), Mulhouse (XVIIe siècle). Importante bourgeoisie d'affaire. On peut citer Samuel (1719-1780), fondateur d'une fabrique d'indiennes, André (1780-1875), créateur d'une entreprise de construction mécanique, Jacques (1776-1834), maire de Mulhouse, député de 1820 à 1827, Nicolas (1781-1832), député de 1831 à 1841 et de 1846 à 1848. Alliances : SCHLUMBERGER, NICOLA (1856), HATT (1880), SCHWARTZ. Sources : A. Dolfus : Tableaux généalogiques de la famille Koechlin. EHRSAM : Livre d'Or de la ville de Mulhouse. Camille Schlumberger : Portraits mulhousiens. J. G. Dardel : Histoire et Généalogie de la famille Hofer. Jean et René Koechlin : Tableaux généalogiques de la famille Koechlin, 2e édition 1892. Tableaux 1460-1914. Georges Koechlin : Famille Koechlin morts pour la France 1914-1918. PASTEUR Franche Comté (Reculoz). Famille paysanne connue par des actes de procédure dès la fin du XVe siècle, qui a donné des meuniers à Plénisette et fut affranchie en 1768 avec Claude Etienne PASTEUR (1733-1798), tanneur à Chamtave en 1763, fut bourgeois de Salens. Claude PASTEUR, curé de Lessuy (1764-1806) installa sur son église le premier paratonnerre. La grande renommée de la famille est due à Louis PASTEUR (1822-1898), membre de l'Académie des Sciences 1862, de l'Académie de Médecine 1873, découvreur du vaccin contre la rage en juillet 1855. Le nom sera relevé par décret en 1948 pour Louis PASTEUR-VALLERY-RADOT, fils de René VALLERY-RADOT et de Marie-Louise PASTEUR. Alliances : VALLERY-RADOT (1934), BOUTROUX (1908), LAURENT (1849), ROQUI (1816), VICHOT, SAINT, JOURDASE. Sources : J. Piton : Les origines familiales de Louis Pasteur. Bulletin de l'Institut Pasteur 1973, Bulletin du Centre d'Entraide Généalogique de Franche-Comté N° 36, 37 et 38 1988, 1989. Maurice Vallery-Radot : Pasteur.

03/1993

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Littérature française

Ange Pitou - Tome I - Les Mémoires d'un médecin. Un roman historique d'Alexandre Dumas

Jeune orphelin, aussi brave que joyeux, Ange Pitou a été recueilli et élevé par sa tante Angélique. Après de médiocres études dans un collège religieux, il est hébergé par Billot, un fermier de Villers-Cotterêts, qui emmène un jour le jeune homme à Paris. Ils arrivent dans la capitale le 13 juillet 1789 dans une ville secouée les événements violents de la Révolution. Ils apprennent par Sébastien, le fils du docteur Gilbert, que ce dernier est emprisonné à la Bastille. Le docteur, un ami de Billot, revient tout juste d'Amérique où il a mis ses talents de médecin et de philosophe au service de la Révolution américaine. Considéré subversif et dangereux par le pouvoir en place, il a été écroué sans autre forme de procès. Billot, flanqué d'Ange Pitou et aidé du peuple de Paris, met toute son ingéniosité à échafauder un plan pour attaquer la Bastille et libérer le docteur. Billot et Ange Pitou combattent avec courage, côte à côte, lors de la prise de la Bastille. Peu après, ils retournent sur leurs terres où Ange retrouve Catherine, la fille de Billot, dont il tombe amoureux. Or, cette dernière lui préfère Isidore de Charny, un jeune et bel aristocrate. Amer et blessé par ce rejet, Ange cherche à oublier Catherine et prend la tête d'un mouvement insurrectionnel et crée une garde nationale dans son village, à l'instar de ce qu'il a vu faire à Paris. Pendant ce temps, à Versailles, des extrémistes parisiens attaquent le château pour s'en prendre à la famille royale qui doit sa vie sauve au dévouement du docteur Gilbert, du fermier Billot, de Lafayette et de Georges de Charny. Grâce à sa témérité, Ange Pitou se couvre de gloire et reçoit de nombreux honneurs militaires qui pansent les plaies encore vives de sa déception amoureuse. Quand le comte Olivier de Charny rappelle auprès de lui Isidore, son autre frère, Ange retourne à Villers-Cotterêts et découvre Catherine inanimée sur le chemin.

01/2023

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Littérature française

MARIE DU FOND DU COEUR TOME 1 : UNE ENFANCE CORREZIENNE ENTRE 1930 ET 1950

C'est l'histoire d'une petite fille, Marie, née en Corrèze à la fin de l'été 1930. Son destin ne paraissait avoir rien d'exceptionnel. De fait, il n'y eut rien de très marquant dans sa vie, si ce n'est qu'elle fut exploitée et bafouée par la personne qu'elle aimait le plus au monde. Ballottée dans sa plus tendre enfance, entre un père et une mère souvent absents, elle ne bénéficia pas de l'affection indispensable à tout enfant. Elle fut en quelque sorte victime des grandes migrations ; beaucoup de jeunes adultes, tels Georges et Louise, quittaient leur village et leur pays d'origine pour une vie plus aisée dans la capitale. Mais Dieu veillait sur Marie. Il lui envoya deux merveilleux rayons de soleil, sur le déclin certes, mais tellement forts. Le soutien, la protection et la tendresse dont elle avait cruellement besoin lui furent donnés sans compter par Parrain et Mémé, ses grands-parents maternels. A leur côté, elle apprit les beautés de la nature et la rudesse de la vie à la campagne. Marie vécut aux champs, sous les arbres, et dans les fermes. Il y eut aussi l'école, celle de la ville et celle de la campagne. Puis la guerre, l'exode, l'Occupation, les privations, la Libération. L'amitié aussi, rare, difficile, mais ô combien précieuse. L'amour enfin, les premières recherches et la rencontre qui scelle un avenir. A travers le parcours de Marie, de sa naissance à son mariage, Monique Massalve sait faire revivre ces années 30 et 40 à la campagne, qui constituent l'héritage incontournable de tout descendant de paysans français. C'est avec une sensibilité unique, et une fraîcheur toute enfantine, qu'elle anime les personnages pittoresques de cette terre aux confins du Limousin et du Quercy. Son texte, hymne à l'amour émaillé de savoureux dialogues, se lit comme on ramasse une poignée de châtaignes, ou comme on découvre un bouquet de cèpes cachés dans les sous-bois.

03/2000

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Histoire de France

Les années Giscard. Institutions et pratiques politiques, 1974-1978

La démarche est novatrice et féconde : une rencontre entre des historiens - auxquels se joignent des spécialistes de droit public et des politologues - et Valéry Giscard d'Estaing. N'est-ce pas la première fois qu'un président de la République accepte le principe d'un tel dialogue ? De cette rencontre est sorti ce livre dont les divers chapitres concernent une, période capitale de notre histoire politique récente. A bien des égards, il s'agit du troisième tournant de la Ve République. 1962 avait introduit une première césure, fondamentale. 1969 avait répondu à la question essentielle de la survie du régime au départ de son fondateur ; et la victoire de Georges Pompidou avait levé une seconde hypothèque : le gaullisme, en tant que force politique, survivait lui aussi. Cela confère indirectement plus de sens encore à la victoire de Valéry Giscard d'Estaing : avant même 1981, 1974 représente une première forme d'alternance politique. Celle-ci étant interne à la majorité de l'époque, elle frappa moins que l'issue du duel Mitterrand-Giscard du second tour. Elle fut pourtant réelle et explique largement les escarmouches et les tensions croissantes, au fil du septennat, entre les deux branches de la majorité, dont l'une avait perdu la magistrature suprême au profit de l'autre. La période 1974-1978, déjà dense en elle-même - et cette densité explique que l'on se soit tenu ici à la première législature, commencée avant même le changement de Président -, est aussi à replacer dans une temporalité plus ample, qui rythme l'histoire des formations et celle des cultures politiques. On a réuni ici, outre l'acteur principal - dont le témoignage est essentiel -, des grands témoins " et des chercheurs, à l'initiative du Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle et de l'Institut pour la démocratie en Europe. Le lecteur est convié à un contact direct avec la matière de l'histoire, et se trouve invité dans le laboratoire de l'historien.

11/2003

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Histoire régionale

Dictionnaire familier d'Occitanie

Connaissez-vous l'Occitanie ? Entre Rhône et Garonne, du Massif central à la Méditerranée, des vignobles languedociens aux Pyrénées, cette région du sud est l'une des plus grandes des régions françaises, avec près de six millions d'habitants. Pour mieux faire partager ce territoire multiple et contrasté, une trentaine de spécialistes ont établi ce Dictionnaire aux 157 entrées. On y trouve aussi bien le Pic du Midi que le Port de Sète, des portraits du peintre Pierre Soulages ou des chanteurs Georges Brassens, Charles Trenet, Juliette Gréco ou Claude Nougaro. Un regard est porté sur les villes de Toulouse et de Montpellier, de Nîmes et de Perpignan, mais aussi de Castres, de Cahors, d'Alès, de Montauban ou encore de Carcassonne et de Lourdes... Les Ovinpiades, concours des jeunes bergers, y côtoient le CEA de Marcoule ainsi que de nombreux laboratoires de recherche. D'Auch au Larzac, on y rencontre D'Artagnan comme José Bové, de Pézenas à Carmaux, Boby Lapointe comme Jean Jaurès. L'Occitanie est une terre de résistances. Des Cathares de Montségur aux Camisards cévenols jusqu'aux Maquisards de la Seconde Guerre mondiale. L'Occitanie, c'est également un patrimoine naturel. Du pont du Gard aux Chemins de Compostelle, des garrigues languedociennes au Canal du Midi et au Cirque de Navacelles. Un patrimoine culturel aussi, du Festival de Radio-France Occitanie jusqu'aux cinémathèques et aux nombreux lieux de tournage pour le 7e art. Territoire en transition, résultat de la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, l'Occitanie s'adapte au changement climatique, fait face aux risques de submersion marine, expérimente la ville intelligente. Patrie d'Olympes de Gouges et de la première femme médecin Madeleine Brès, adopté par l'écrivaine Lydie Salvayre, c'est aussi le pays d'Alfred Nakache, le nageur d'Auschwitz. Terre de vins et de gastronomie, aussi illustre par le roquefort que par le porc noir de Bigorre, l'Occitanie incite au tourisme, stimule la curiosité et invite à la découverte. C'est l'objet de ce livre.

07/2022

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Ecrits sur l'art

Poétiques du quotidien. Le parti pris du non-art

Le quotidien, notion dont la naissance est liée à la modernité esthétique et aux romantismes, est au centre des pratiques artistiques qui viennent questionner les frontières entre l'art et la vie et entre art et non-art dans les années 1960 à 1980, période qui voit l'avènement de la notion dans la théorie critique comme dans la culture. L'investigation du quotidien s'effectue alors à la croisée de l'art et des sciences humaines et sociales et fait de la question d'une vie quotidienne créative un enjeu politique. L'articulation entre la question du quotidien et celle de l'utopie, qui façonne la tradition de la pensée critique du quotidien inaugurée par Henri Lefebvre, est mise en évidence par la confrontation de son apport théorique avec celui de Michel de Certeau. En expliquant comment le quotidien, d'objet conceptuel, devient aussi un projet, l'ouvrage éclaire les pratiques collectives non-art de Robert Filliou, d'Allan Kaprow et des artistes Fluxus. Ces pratiques et les écrits qui les accompagnent sont abordés comme des expérimentations qui rejoignent les approches plus théoriques du quotidien, tout en se présentant comme un geste engagé et paradoxal d'affirmation et de négation de l'art qui invite à inscrire les pratiques créatives dans la vie quotidienne, plutôt que de faire entrer celles-ci au musée. Ces démarches se détournent en effet des institutions artistiques pour investir le quotidien comme le lieu de l'émancipation. Cet ouvrage étudie diverses pratiques d'écriture qui relèvent de ce projet et s'intéressent à montrer comment les configurations discursives mises en place par Georges Perec et Daniel Spoerri offrent l'inventaire poétique d'un quotidien partageable. L'anecdote enfin, dont use Allan Kaprow, interroge les pratiques quotidiennes par leur mise en récit, dans une visée épistémique qui distingue les poïétiques du quotidien des processus d'esthétisation de l'ordinaire par l'art.

08/2023

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Monographies

Néjad Devrim - Monographie

Un jeune peintre turc d'à peine vingt-cinq ans au talent éclatant et à la personnalité éblouissante s'impose comme l'une des révélations du Paris d'après-guerre. Nejad Devrim, né en 1923 à Istanbul, séduit autant par la richesse de sa peinture que par son charme personnel. Il devient un habitué du salon d'Alice B. Toklas, compagne de Gertrude Stein. Clotilde Scordia s'est lancée sur la trace de ce dandy génial qui, après avoir enthousiasmé Paris et New York, disparut en Pologne. Pour Georges Boudaille, l'oeuvre de Nejad Devrim (1923 - 1995) se comprend comme une recherche du point de jonction entre l'héritage islamique et l'art occidental. Arrivé à Paris en 1946, il vient se confronter à la modernité et se lance à corps perdu dans la grande aventure de la Seconde Ecole de Paris. Son travail, imprégné d'héritage oriental qu'il ne reniera jamais, se tourne résolument vers l'abstraction. Dès l'année suivante, une galerie lui consacre une exposition personnelle et, en 1950, il est choisi par le galeriste Sidney Janis pour exposer à New York avec Pollock et de Kooning. Jusqu'à la fin des années 60 il continuera d'exposer, de voyager en Europe, aux Etats-Unis, en Asie centrale et en Union soviétique, fondera avec le critique Charles Estienne le Salon d'Octobre, se liera d'amitié avec de nombreux autres artistes et particulièrement Sonia Delaunay dont il sera très proche. Quand il choisit à sa façon de tourner le dos au succès, de quitter Paris et de s'exiler en Pologne, c'est l'un des plus brillants et singuliers artistes de l'abstraction qui s'éclipse. Malgré cet effacement volontaire, il sera toujours reconnu comme un artiste déterminant. Sa peinture frappe immédiatement par la richesse de ses couleurs et de ses constructions, d'une force d'apparence presque brutale mais toujours maîtrisée. A la veille du centenaire de sa naissance, voici une monographie très attendue.

09/2023

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 7/2023 : Notre Péguy

ACTUALITES. - Agendas - Le Mot du droit - L'adresse littéraire par Emmanuel Dockès - Le Portrait de Cécile Guidot - Le Questionnaire de Proust, par Sandra Travers de Faultrier LE THEME : Notre Péguy - Comment peut-on être péguyste ? , entretien avec Eric Thiers - La fraternité selon Péguy, notion anti juridique ? , par Ael xandre de Vitry - Pour "une Justice et une Vérité vivantes" : Péguy saisi à gauche par la presse de son temps, par Sophie Delbrel - Que vient faire "la petite fille Espérance" dans l' "enfer du monde moderne" ? , par Colette Camelin - Charles Péguy et l'enfantillage de la paix par le droit, par Romain Le Boeuf - L'usage particulier de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen par Charles Péguy, par Patrick Charlot - Péguy, le paysan imaginaire, par Nicolas Dissaux et Yves-Edouard Le Bos - De cahier en cahier, de quinzaine en quinzaine - Le droit dans l'oeuvre de Charles Péguy, par Jean-Pol Masson - Péguy : le droit, la vérité, la justice, par Jean-Pierre Sueur - Péguy et la réalité du droit : Réflexions en marge d'un texte intitulé "Bernard-Lazare" , par David Mongoin VARIETES. - Diffuser l'anarchisme par la fiction : La Chasse aux loups (première partie) de Louise Michel, par Romain Broussais - Temps, justice et droit dans l'oeuvre de Walter Benjamin, par Peggy Larrieu - Fonction narrative et fonction mimétique du droit - Les enquêtes du commissaire Adamsberg, par Nicolas Bareït - Le roman dystopique - Les questions posées au juriste par la lecture du possible ? , par Marie-Suzel Tabard - Etude du chicaneur La Brige dans les oeuvres de Georges Courteline, par Eve-Marie Halba UN TEXTE Extrait de V13, par Lou Jedrezac L'ENTRETIEN Vers une personnalisation juridique des éléments de la nature ? , entretien avec Camille de Toled CHRONIQUES : Créations littéraires et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le théâtre de Tiago Rodrigues : la dramaturgie de la démocratie, par Emmanuelle Saulnier-Cassia RECENSIONS

06/2023

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Economie (essai)

Quand l'économie nous est contée

Etienne de callataÿ et Luc Leruth ont convaincu quelques autres éminents collègues économistes de relever le pari de mettre leur discipline à l'épreuve de la littérature, et par la même occasion d'expliquer et de discuter bon nombre de notions et de concepts propres à la pensée économique la plus exigeante à travers un choix d'oeuvres de la littérature mondiale. Parmi ces conteurs sachant compter on relèvera les noms de Denis de crombrugghe, isabelle de Laminne, André de Palma, victor Ginsburgh, Georges hu ? bner, Florence Jaumotte, Danielle Meuwly, Pierre nicolas, Pierre Pestieau, Jean-Philippe Platteau, Patrick van cayseele, herman van rompuy, Luc Wathieu et serge Wibaut. Le lecteur de fiction sera parfois économiste et la résonance pourra alors porter sur une question professionnelle. c'est le propos de cet ouvrage. chaque contributeur offre une lecture économique d'une oeuvre de fiction de son choix, s'amusant de l'antériorité ou de la subtilité avec laquelle certains aspects de théories récentes sont éclairés par les personnages. ces économistes ont-ils voulu détecter dans ces écrits littéraires des apports dépassant l'intention des poètes et romanciers qui les ont rédigés ? c'est possible, et cela n'aurait rien de choquant. il s'agit là de la liberté du lecteur, miroir de celle de l'auteur. Le seul respect dû à l'écrivain est de ne pas en faire son porte-voix. L'oeuvre romanesque doit stimuler et non dicter, offrir des pistes de réflexion et non enfermer dans un carcan ou dicter une conclusion. etienne de callataÿ (université de namur, université catholique de Louvain et London school of economics) a travaillé à la Banque nationale de Belgique et au Fonds Monétaire international et est co-fondateur d'orcadia AM, une société de gestion patrimoniale. Luc Leruth (université Libre de Bruxelles) enseigne actuellement à l'iset en Géorgie après avoir enseigné à l'université d'essex et à solvay. il a travaillé au Fonds Monétaire international et est l'auteur de nombreuses publications scientifiques ainsi que de quatre romans publiés par Gallimard.

09/2021