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Sociologie

Vivre nu

" Mon enfance, je l'ai passée nue, entourée de corps nus. L'été, je rejoignais mon oncle et ma tante dans un petit village naturiste du sud de la France. Ce qui était un geste spontané, presque un réflexe, s'est transformée en revendication, plus tard, quand ma nudité est devenue aux yeux des Autres une transgression, une humiliation (presque chacun d'entre nous a déjà cauchemardé de se retrouver nu devant tout le monde, à l'école ou au travail), une source de fantasmes voire un délit, comme l'est la publication d'un pubis sur les réseaux sociaux. On comprenait comme de l'exhibition ce qui, le plus souvent, relève du camouflage. Le coeur du naturisme, c'est toujours la Nature. C'est elle qu'on vient rencontrer, toucher, sentir. Les pieds nus qui s'abîment sur les rochers. L'herbe jaunie qui griffe les chevilles. Le soleil brûlant qui tombe sur le nombril à midi. L'eau qui file sur les seins et suit les lignes de l'aine que le moustique viendra piquer dans la nuit. La brise du soir qui sèche les cheveux encore humides et caresse le dos. J'ai choisi, comme 2, 5 millions de Français, d'adopter un mode de vie différent. Car le naturisme est aussi bien une philosophie qu'une pratique, dont la nudité n'est qu'un élément. En hiver, les naturistes s'habillent bien sûr, mais ils restent fidèles à des valeurs - l'acceptation du corps, le sens de la communauté, la frugalité, mais aussi la liberté, et avec elle, la revendication d'une contre-culture". M. C. Dans ce récit aux accents d'invitation au voyage, Margaux Cassan nous conduit dans l'univers méconnu du naturisme. Des premières communautés libres formées par des anarchistes au début du XXème siècle aux utopies fanées des années hippies ; du village familial du Vaucluse où elle a passé son enfance au libertinage de l'Ile du Levant, l'autrice dresse une cartographie philosophique et historique de ce mouvement. Son témoignage, parfois documentaire, parfois journal intime, interroge ce que la nudité dit d'une société obsédée par la question du corps, mais incapable de montrer le sien. Dans un monde où le vêtement sert les intérêts de la pudibonderie comme de l'hyper-sexualisation, où il est devenu un marqueur social, qu'est-ce que la vie nue ? Une autre manière d'habiller le monde.

04/2023

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Histoire de la philosophie des

Le monde de la science. Les lois fondamentales de la physique

L'espace est une question de temps. Le Monde des sciences, publié en partenariat avec le journal Le Monde est une invitation à découvrir la vie de trois scientifiques - Newton, Einstein et Planck - et leurs principaux apports dans la compréhension du monde, du temps et de l'espace. Cette approche originale nous permet de resituer le contexte dans lequel les théories ont pu être énoncées et démontrées. Des explications simples et des arguments rationnels rendent le texte facile à suivre, tandis que les images et les graphiques nous aident à comprendre le contexte historique et les découvertes des scientifiques. Trois axes majeurs sont mis en avant dans cet opus : la gravitation, la relativité et la mécanique quantique. La gravitation est la première manifestation de la Nature dont nous prenons conscience à l'enfance. C'est aussi elle qui coordonne le mouvement des astres dans le ciel. Accumulées par Tycho Brahe (1546-1601) et affinées par Galilée (1564-1642) grâce à sa lunette astronomique, les mesures dans le système solaire conduisent Kepler (1571-1630) à énoncer ses fameuses lois sur les orbites elliptiques. Ces dernières conduiront Isaac Newton (1642-1727) à comprendre la force gravitationnelle et son universalité. Quelques décennies plus tard, c'est Albert Einstein qui est la vivante incarnation de la capacité de la science à métamorphoser notre vision du monde. Pris dans la tourmente de deux guerres mondiales puis de la terreur nucléaire, Einstein a poursuivi son oeuvre créatrice à travers les terribles convulsions de l'Histoire. Il laisse derrière lui l'un des plus grands héritages scientifiques que l'Humanité ait connus : la célèbre relation E = mc entre la masse et l'énergie, un travail de pionnier à l'origine de la physique quantique actuelle, et sa théorie de la relativité qui a bouleversé pour toujours nos idées les plus enracinées sur l'espace, le temps et l'univers. Enfin, Max Planck formule en 1900 une hypothèse selon laquelle l'énergie n'est pas émise de façon continue, mais sous la forme de "paquets" , ou quanta. Une théorie pour le moins radicale, d'où naîtra une branche entièrement nouvelle de la physique : la mécanique quantique. Ayant l'infiniment petit pour champ d'action, celle-ci constitue, avec sa lointaine cousine la relativité, le socle de la vision moderne de l'univers.

04/2022

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Sciences politiques

Syndicalisme et Anticapitalisme

Quelles luttes syndicales contre le capitalisme, aujourd'hui ? Tel est le thème du dossier du 22e numéro des Cahiers Les utopiques. Comme lors de chaque livraison, des syndicalistes font part de leurs réflexions, de leurs propositions, de leurs actions. Des syndicalistes de l'Union syndicale Solidaires, mais aussi de la CGT ou de la FSU. Sciologues, historien·nes et économistes complètent le propos. Théo Roumier rappelle que le syndicalisme s'attèle à deux tâches en parallèle : la défense des intérêts immédiats des travailleuses et travailleurs d'une part, la construction d'une société d'où doit disparaitre l'exploitation capitaliste d'autre part. Cette exploitation se combine à diverses oppressions (patriarcales, coloniales, raciales, etc.) ; il y a bien longtemps que le syndicalisme se confronte à cette intersectionnalité des agressions, ici expliquée par Saïd Bouamama, Nara Cladera et Juliette Rousseau. Les porte-paroles de Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert montrent comment et pourquoi l'écologie et le féminisme s'inscrivent dans la lutte anticapitaliste, mais aussi comment et pourquoi une rupture avec le capitaliste doit s'appuyer sur le féminisme et l'écologie. Contre le capitalisme, mais pour quoi d'autre ? , interroge Christian Mahieux. Question que soulève aussi Maryse Dumas à sa façon : "Qu'est-ce qu'être anticapitaliste aujourd'hui ? " Alain Bihr traite la question sous ce même angle. Patrick Le Moal prolonge le propos à travers quelques pistes pour la révolution, tandis que Ludivine Bantigny propose d'ensemencer les nuages pour recréer l'espoir en une rupture avec le capitalisme. Anne Dufresne décrit un pan du capitalisme contemporain : les plateformes. Patrick Le Trehondat évalue à quel point les coopératives peuvent être une voie de sortir du capitalisme. L'équipe du journal/site Cerises la coopérative se demande comment concilier les lendemains qui chantent et les expériences concrètes d'aujourd'hui, dans une perspective d'émancipation sociale globale. La commission antifasciste de l'Union syndicale Solidaires apporte aussi sa contribution, dénonçant le discours faussement anticapitaliste d'une partie de l'extrême droite. Enfin, comme lors de chaque livraison, des articles hors dossier complètent le sommaire. On trouvera cette fois une interview de l'équipe de Libre Pensamiento, la revue de la Confederación General del Trabajo, de l'Etat espagnol ; également, une contribution du syndicat SUD-Industrie à propos du syndicalisme dans l'industrie de l'armement.

04/2023

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Littérature française

Le Crime de Lord Arthur Savile. Une nouvelle de Oscar Wilde

Le personnage principal de ce roman, Lord Arthur Savile, est présenté, à l'occasion d'une soirée donnée par Lady Windermere, à un chiromancien, Septimus R. Podgers. Ce dernier lit dans la paume de la main de Lord Arthur, un funèbre destin. On apprend au chapitre suivant qu'il s'agit d'un crime et par diverses circonstances, Lord Arthur croit comprendre qu'il sera l'auteur d'un crime. Alors qu'il voulait se marier avec Sybil Merton, sa fiancée, il décide qu'il n'a pas le droit de le faire avant d'avoir commis ce meurtre. Sa première tentative porte sur une tante âgée, Lady Clementina Beauchamps, qui souffre de brûlures d'estomac. Arthur lui donne une capsule empoisonnée à l'aconitine, qu'il présente comme un remède américain d'un nouveau genre, à prendre en cas de crise. Recevant un télégramme quelques semaines plus tard, il apprend sa mort et retourne victorieusement à Londres, pour apprendre qu'elle lui a légué une propriété. En triant les affaires de sa tante, Sybil trouve la pilule de poison, intacte ; ainsi, Lady Clem, sa tante est morte de manière naturelle et lui se trouve dans le besoin d'une nouvelle victime. Après réflexion, il contacte un ami anarchiste, qui lui procure une bombe dissimulée dans une pendule. Arthur l'envoie anonymement à un parent éloigné, le Doyen de Chichester. Malheureusement l'engin se révélera défectueux, réjouissant la fille du Doyen qui passera ses après-midis à produire des explosions minuscules et inoffensives avec l'horloge. Désespéré, Lord Arthur croit ses plans de mariage condamnés quand il rencontre Podgers, en pleine nuit, au bord de la Tamise. Il précipite alors le chiromancien dans le fleuve du haut d'un parapet. Quelques jours plus tard un journal annonce le suicide, puisque tel a été le résultat de l'enquête, de sa victime. Assuré maintenant du succès de son entreprise, Lord Arthur peut enfin se marier ! Quelques années plus tard, en visite chez le couple, lady Windermere confie en aparté à Sybil que M. Podgers était un horrible et avide imposteur et qu'elle même n'avait jamais cru en la chiromancie. Lord Arthur reste, quant à lui, persuadé qu'il doit tout le bonheur de sa vie à la chiromancie.

02/2023

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Sociologie

La liberté ne se mendie pas. L'envolée 2001-2008

Olivier Cueto est mort le 28 mars 2020 à Paris, à l'âge de 60 ans. Jusqu'au dernier jour il aura dégusté la vie avec une insatiable curiosité et une énergie remarquable. Titulaire d'une agrégation de lettres qui lui aurait permis de faire une carrière d'enseignant bien rétribué - et de mener une petite vie aussi fade que tranquille -, il a préféré parcourir les sentiers interdits de l'illégalisme libertaire. Il laisse de nombreux textes, notamment ceux qu'il a écrits ou coécrits pour le journal anticarcéral L'Envolée, qu'il a cofondé et longuement animé. Ce sont ces écrits de combat - reflets de ses réflexions, de son expérience et de son engagement - que ce livre se propose de partager. Se plonger à nouveau dans les textes publiés dans L'Envolée au cours des années 2000 permet de retracer le virage sécuritaire de l'Etat, qui s'accentua alors extrêmement. Les lire ainsi recueillis, permet de mieux comprendre comment, petit à petit, le discours dominant a assimilé la "délinquance" à une maladie qu'il convient de dépister et de traiter avec une sévérité toujours accrue - puisque ainsi réduite à un dysfonctionnement individuel ou familial qui serait sans lien, ou peu s'en faut, avec le fonctionnement profondément inégalitaire de la société dans son ensemble. Il est devenu inutile, presque incongru, de se pencher sur ses causes sociales, économiques et politiques afin de prendre ce problème à la racine : circulez, y a rien à voir. Les "inadaptés" n'ont qu'a bien se tenir... . Ces textes contribueront à éclairer, à cet égard, les esprits engourdis par quarante ans de régression sociale. Ils aideront les lecteurs à mieux comprendre que si nous voulons abolir le système capitaliste, qui ressemble de plus en plus à une vaste prison, il faudra plus que jamais abolir les lieux d'enfermement. Olivier a maintes fois collaboré aux travaux éditoriaux de l'Insomniaque : il a notamment contribué très activement à rassembler les Ecrits du cambrioleur anarchiste et bagnard increvable Alexandre Marius Jacob. Il a aussi collaboré à l'anthologie Au pied du mur, qui présentait en l'an 2000 "765 raisons d'en finir avec toutes les prisons" . Il nous a donc semblé naturel de lui rendre cet hommage posthume, tout en perpétuant de la sorte la mémoire des luttes anticarcérales de la première décennie du millénaire.

01/2022

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Littérature étrangère

La Havane, 1957

En cette année 1957, la fête tropicale bat son plein. George Raft en personne, l'une des plus grandes vedettes de Hollywood, est attendu à La Havane pour l'inauguration d'un nouveau casino, le premier d'une série de luxueux établissements de jeu associés à un ensemble d'hôtels qui devraient progressivement ouvrir leurs portes dans l'île. On compte y accueillir des touristes du monde entier et leur offrir chaque nuit, outre les sensations de la roulette et du black-jack, une revue digne du Sans Souci ou du célèbre Tropicana, les meilleurs cabarets de la ville. Mais, côté coulisses, tout n'est pas encore réglé. Voilà pourquoi, lorsqu'on découvre le cadavre d'un hippopotame abattu dans les environs du parc zoologique de La Havane, soudain les langues se délient et le bruit court que ce fait divers n'est pas sans rapport avec la guerre implacable que se livrent les parrains de la mafia américaine pour le contrôle des hôtels à Cuba. On dit même que le dictateur Batista y est impliqué et qu'il soutient activement l'un des clans new-yorkais. Las d'interviewer des starlettes cubaines, le journaliste Joaquin Porrata pense que le moment est venu de changer de rubrique et de journal, et il décide de mener l'enquête. Mais un hippopotame criblé de balles n'est pas un chien écrasé. Trop entier, inexpérimenté, Joaquin n'imagine pas qu'à la recherche d'une vérité qui n'est pas bonne à dire il va devoir voyager jusqu'au bout de la nuit havanaise. Car la solution de l'énigme se trouve peut-être au cœur de cette ville mythique en proie à mille rumeurs, ignorant encore, en cette année 1957, qu'elle vit les derniers mois d'un carnaval qui semblait éternel. Embarqué à son tour sur les pas de Joaquin, captivé de bout en bout, grâce à l'écriture efficace et intelligente de Mayra Montero, ici au sommet de sa virtuosité narrative, le lecteur saisit au plus près les enjeux et les émotions de cette fin de fête. Comme dans un tableau du Tropicana, guérilleros et gangsters, militaires et bourreaux, starlettes et grandes stars, tous sortent pour la dernière fois sur scène et chantent ensemble le Son de Almendra, l'inoubliable mélodie d'une apocalypse tropicale.

09/2007

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Photographes

Dans l'infini des songes

Né à La Rochelle (Charente-Maritime) en 1940, Jean-Pierre Favreau s'installe à Paris en 1962 et entre alors en photographie, travaillant comme photographe et comme tireur dans les laboratoires. Au début des années 1970, il participe aux débuts de l'agence Viva, dont il s'éloigne pour voyager. Photoreporter, il cherche sa voie et s'engage résolument dans un travail d'auteur après avoir obtenu une bourse pour photographier New York en 1982. Jean-Pierre Favreau devient alors un photographe-voyageur au long-cours. Pour certains photographes, la bonne photographie naît de l'étonnement, de la nouveauté d'une ville ou d'un paysage jamais rencontrés. Chez Jean-Pierre Favreau, l'acte photographique procède d'une lente préparation. Il observe et s'inscrit dans le paysage. De l'extrême justesse des cadrages et de la clarté de ses compositions ressort la patience infinie de leur auteur. De ses voyages naissent des livres et des expositions comme Blues outremer publié chez Contrejour (1991), dans lequel il compile six ans de photographies au Cap-Vert entre 1985 et 1991, ou Rue Caraïbes aux éditions En vue (1999), récit de ses séjours à La Havane (Cuba) entre 1991 et 1998. Au début des années 2000, il part au Japon, poursuivant son travail sur l'homme dans la ville. Dans les rues de Tokyo, discrètement, il saisit des passants, des " passagers " comme il les appelle : la photographie les fige au milieu de leurs pensées et de leur solitude. De l'extrême justesse des cadrages et de la clarté des compositions de Jean-Pierre Favreau ressort la patience infinie de leur auteur. Parfois, comme à Rochefort (Charente-Maritime) où il répond à une commande de la ville en 2008, il abandonne le noir et blanc pour la couleur. Loin des couleurs saturées de nombre de ses contemporains, la ville et ses passants prennent vie dans un monde aux couleurs sourdes. Photographe indépendant, pendant sa carrière, il a collaboré avec le journal Le Monde et le magazine L'Usine nouvelle. Il a également répondu à de nombreuses commandes institutionnelles, par exemple en 1986, lorsqu'il photographie l'Angleterre rurale pour le compte du ministère de l'Agriculture. En 2022, il a fait don de 1 035 négatifs, 150 tirages et 2 cartons d'archives à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP).

03/2024

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Récits de voyage

Une enquête aux pays du Levant

Le récit du voyage de Maurice Barrès, effectué en mai-juin 1914, ne sera mis en vente que le 28 novembre 1923, quelques jours avant sa mort, le 4 décembre. Paradoxalement, L'Enquête aux Pays du Levant ne sera jamais rééditée. Non seulement, fut ainsi mis de côté un fragment essentiel de l'œuvre de Barrès, mais surtout hélas fut ainsi négligé un texte majeur de la littérature orientaliste française. Il convient donc aujourd'hui de chercher à connaître un livre qui permet de découvrir l'Orient de Barrès, non pas celui que devait lui révéler sa feuille de route officielle, l'inspection des " congrégations " catholiques françaises, nombreuses à cette époque, mais l'Orient spirituel, mystique, que depuis son enfance, comme il l'avoue lui-même, il cherchait à atteindre (" j'ai toujours eu le désir des choses persanes " confiait-il à son journal en 1907, ajoutant ces propos qui résonnent étrangement en notre temps. " Pendant des années, je n'ai pu lire le nom de Kerbela ou celui des Alides sans être ému d'amour. [...] Il me faudrait leur théologie et surtout leur mystique "). Cet Orient-là ne se laisse pas facilement approcher. Il ne se livre qu'au terme d'une aventure que Barrès eut le mérite d'entreprendre et qui constitue l'armature de son récit. En effet, en se rendant dans les châteaux forts des Ismaéliens et à Konya auprès du dernier maître de l'Ordre des Derviches de Jallal-Ud-Din Rûmî, Barrès accomplit ce qu'aucun pèlerin d'Orient n'avait fait avant lui, ce qu'aucun ne fera après lui bien sûr. Il réussit ainsi à saisir, puis à transcrire les éléments de doctrines spirituelles d'origine multiple (paganisme antique, islam turco-iranien) qui lui furent révélés (par le voyage d'une part, par la lecture de travaux érudits d'autre part) et dont la connaissance constitue toujours la clé d'accès à la pensée islamique d'Orient. En la matière, l'on peut distinguer en Barrès la figure d'un pionnier. Dédaignant tous les clichés de l'orientalisme romantique, et rompant avec la tradition romanesque qu'il venait pourtant d'illustrer (Un Jardin sur l'Oronte, 1922), il montre que la connaissance de l'Orient spirituel s'impose comme une donnée de la connaissance de soi.

01/2005

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Littérature scandinave

Le volume du temps Tome 1

Solvej Balle a passé une vingtaine d'annéesà travailler sur le chef-d'oeuvre de sa vie, Le volume du temps. Ce grand projet de littérature fantastique est rapidement devenu un phénomène au Danemark, puis dans le monde entier. Récompensé par le plus grand prix littéraire des pays nordiques en 2022, le Nordic Council Literature Prize, et traduit dans plus de vingt langues, cette extraordinaire série en sept volumes raconte l'histoire de Tara Selter - pour qui le temps s'est arrêté un 18 novembre. Dans ce premier tome, Tara Selter se réveille à Paris. Antiquaire spécialiste de livres anciens, elle était venue dans la capitale pour examiner un ouvrage rare. Mais en sortant de sa chambre d'hôtel le lendemain matin, elle n'en croit pas ses yeux : les mêmes gens que la veille se ruent dans la salle du petit déjeuner, elle découvre la même édition du journal lorsqu'elle l'ouvre en buvant son café. Et cela recommence le jour suivant, et le jour d'après. Elle réalise qu'elle est bloquée le 18 novembre. Quand elle décide de rentrer chez elle dans le nord de la France, Tara découvre alors que son mari Thomas vit lui aussi ce "jour sans fin" , mais sans avoir conscience de cette infinie répétition. Les jours passent et Tara cherche à comprendre pourquoi elle est la seule à avoir conscience d'être ainsi piégée. Lassée d'avoir à expliquer chaque jour à son mari cette boucle temporelle, Tara décide de s'installer dans la chambre d'amis alors qu'il la croit à Paris. Elle découvre alors une étonnante liberté qui lui permet de questionner en profondeur son couple, son foyer, et le sens de l'histoire. Mais après plusieurs mois de vie répétée et à l'aube de la 366ème journée maudite, le vrai 18 novembre de l'année suivante, tout pourrait-il enfin rentrer dans l'ordre ? Le volume du temps est une incroyable aventure aux frontières de la raison. En mettant au défi le temps, Solvej Balle nous pousse à réfléchir aux dangers et à la beauté d'une vie ritualisée, à la nature humaine lorsque celle-ci n'a pas pour horizon que la monotonie du quotidien. Une grande enquête existentielle et le premier tome d'une saga palpitante. Traduit du danois par Terje Sinding

03/2024

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Bâtiments et travaux publics

Coordination de sécurité et de protection de la santé. 4e édition

La mission de coordination SPS permet de gérer la coactivité de tous les intervenants sur un chantier afin que chacun puisse mener sa mission sans affecter la sécurité des autres ; elle a également pour objet de faciliter les interventions ultérieures sur l'ouvrage pour une meilleure prévention. Obligatoire dès lors que le chantier compte deux entreprises ou plus, cette mission doit être intégrée dès la phase de conception. Cet ouvrage traite de tous les aspects de la coordination SPS et de sa mise en pratique, en présentant sous forme de fiches synthétiques : - le cadre d'application des obligations en matière de sécurité sur les chantiers ; - la détermination de la catégorie de l'opération ; - l'organisation pratique de la sécurité sur les chantiers : seuil de déclenchement des obligations, actions à engager (VRD préalables, constitution d'un CISSCT, etc.), documents à produire (déclaration préalable, registre-journal de coordination, DIUO, PGC, PPSPS, etc.) ; - les qualifications requises d'un coordonnateur SPS (compétences, formation) ; - l'encadrement contractuel de la mission de coordination (type de contrat, rémunération) ; - le rôle et la responsabilité de chaque acteur (responsabilité civile, responsabilité pénale) et les assurances du coordonnateur SPS ; - les méthodes et les outils permettant de remplir les missions de coordination lors des phases de conception, de réalisation et de l'année de garantie. Cette 4e édition s'appuie sur la norme NF P 99-600 de juillet 2016 relative aux bonnes pratiques de consultation et d'évaluation des offres de coordonnateurs SPS à l'attention des maîtres d'ouvrage ainsi que sur les textes à jour de la commande publique, notamment la publication des CCAG en 2021. Elle intègre les décisions de jurisprudence éclairantes pour la pratique du métier. Avec ce guide, le coordonnateur SPS et tous les acteurs d'une opération de construction - maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre et entrepreneurs - disposent d'un référentiel commun pour la mise en place d'une coordination de sécurité et de protection de la santé efficace. Les ouvrages de la collection "Méthodes" proposent des outils et des solutions concrètes permettant de maîtriser la gestion d'une opération de construction en toute sécurité. Modèles de documents, fiches opérationnelles, synthèses des méthodologies et recommandations pratiques font de ces manuels des ouvrages de référence utilisables au quotidien par les professionnels de la construction.

06/2022

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TRAVAUX SUR LA MEMOIRE

Nous y étions. 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day

" Au printemps 1994, alors que se préparait la célébration du 50e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, j'ai voulu essayer de rencontrer, au fil de mes reportages pour Le Monde, quelques vétérans du fameux 6 juin 1944. Je ne savais pas encore ce que je ferais de ces entretiens, mais je voulais les voir, les entendre, leur exprimer aussi ma gratitude. C'est étrange pour une journaliste d'avouer un tel sentiment, mais mon histoire y était pour beaucoup. Bien que Bretons d'origine, mes grands-parents, ma mère, ma tante, mes oncles avaient émigré à Caen. C'est là que le 6 juin 1944 les avait surpris, heureux, soulagés, excités, puis effrayés par la violence de l'opération et le bombardement de la ville (et de leur maison), et bientôt sur le chemin de l'exode. Lorsque j'ai commencé à voir des vétérans américains, ils m'ont stupéfiée. Leurs souvenirs étaient d'une précision inouïe, leur envie de témoigner intense. Mes connaissances étaient balbutiantes, alors au restaurant, pour figurer les obstacles dressés par Rommel sur les plages normandes, ils prenaient des fourchettes et des couteaux, des stylos et des bouchons, et je les voyais, fascinée, me raconter Omaha la sanglante ou la prise héroïque de la pointe du Hoc. Après toutes ces rencontres, j'ai proposé au directeur du Monde de raconter le 6 juin 1944, heure par heure, avec les différents acteurs de ce jour historique : les combattants des différentes armées, américaine, canadienne, anglaise, allemande. L'aumônier grande gueule du Commando Kieffer. Un résistant du maquis normand. Le plus jeune correspondant de guerre du D-Day, Charles Lynch, qui m'a bouleversée en racontant comment il avait sauté dans la mer, sous la mitraille, en tenant au-dessus de sa tête, sa machine à écrire et sa cage de pigeons voyageurs. Le speaker de la BBC qui avait la tâche, au petit matin, d'annoncer au monde entier l'opération Overlord... Le journal m'a donné 18 pages, et je n'ai plus pensé qu'à ça. Reconstituer cette journée et donner corps au récit de ces hommes qui, pour la plupart, n'avaient à l'époque qu'une vingtaine d'années et ont vécu en terre normande les heures les plus folles, les plus tragiques de leur vie. 18 interlocuteurs, tous disparus aujourd'hui, 18 récits à la première personne pour revivre le Jour le plus long. " A. C.

05/2024

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Sciences historiques

Grenadiers à pied de la Garde impériale. Edition français-anglais-allemand

Les couples, dans la bande dessinée. ne sont pas légion. L'un d'eux - Liliane et Fred Funeken - a été le fer de lance d'une bande dessinée, certes d'aventure. mais respectueuse du contexte historique, dans ces années 60/70 qui nous sont si chères. Que ce soit avec les séries "Le Chevalier blanc", "Harald le viking" "Le lieutenant Burton". "Junk Diamond, "Doe Silver". "La croisade des Saint-Preux" par exemple. ou en s'intéressant aux différentes figures et faits authentiques. via les "récits complets" dans le journal "Tintin" et "Les histoires de l'Oncle Paul". Liliane et Fred Funcken ont toujours cherché à divertir le lecteur, mais sur des bases bien précises. L'un et l'autre sont habités par le souci du détail qu'ils portent à son maximum. Et cette exigence porte ses fruits, puisque cette série d'albums est devenue. au fil du temps. un classique de l'uniformologie. Cet exemplaire "Uniformes et armes" témoigne de l'extraordinaire complémentarité qui unit nos deux auteurs. Fred est le dessinateur intuitif qui "croque" les tenues et les armes militaires en les mettant en scène, grâce à des personnages qui vivent et bougent devant le lecteur qui les admire alors, fasciné. Liliane, elle, encre avec précision les dessins de son mari, tout en écrivant des textes qui sont à la fois basés sur une documentation sans faille - glanée lors de nombreux voyages effectués par notre duo dans le Monde -, documentation qu'elle saupoudre d'un zeste bienvenu d'humour, si l'on considère la gravité du sujet abordé. Car ce qui caractérise également ce tandem si particulier, c'est sa capacité ft ne pas se prendre au sérieux. d'où des textes qui respirent eux aussi la vie, tout simplement. même si celle-ci reposa dans cette suite d'albums- sur une activité semble-t-il essentielle à l'Humanité : à savoir la Guerre... Jamais- cependant, les deux auteurs ne font l'apologie de la violence. Bien au contraire. ils évitent tout ce qui pourrait être de mauvais goût, préférant insister sur la beauté des costumes et des armes façonnés : au cours des siècles : ce qui nous permet de nous replonger dans des périodes historiques qui débutent avec l'Antiquité et vont jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Et ce, toujours avec la mémo aisance. Au final, cette série passionnante peut apparaître comme une ode émouvante à la créativité humaine, créativité que ce couple d'auteurs de bande dessinée aura portée au plus haut. Rémy Gallart

07/2019

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Sciences politiques

Maurice Barrès et le nationalisme français. Edition 2000

Le premier livre de Zeev Sternhell est devenu dès sa parution un ouvrage de référence. " Une analyse d'une documentation parfaite et d'une intelligence aiguë qui sera le fondement de la connaissance de Barrès ", dira dans la Revue historique Pierre Guiral. Le Monde, pour sa part, salue cette " résurrection de Barrès " et met l'accent sur " la profondeur des jugements " de l'auteur, sur " ses vues originales et pertinentes " (Gilbert Comte). Aux Etats-Unis, Eugen Weber, parmi d'autres, rend hommage à un " ouvrage convaincant et incontestablement impressionnant, d'une importance cruciale pour la compréhension du personnage et de son temps " (Journal of Modern History). Maurice Barrès et le nationalisme français constitue à la fois une étude du cheminement intellectuel d'une des figures majeures de la vie culturelle et politique du tournant du siècle, et une réflexion sur les années formatrices de la France contemporaine. Car Barrès a été avant tout le théoricien du nationalisme pur, le nationalisme du sang et du sol : c'est lui qui, entre le boulangisme et l'affaire Dreyfus, a créé le cadre conceptuel de la guerre à l'idée de société ouverte et émancipatrice issue du XVIIIe siècle. L'auteur des Déracinés et de L'Appel au soldat est le vivant symbole de la révolte contre l'héritage des Lumières qui frappe la France de la fin du XIXe siècle et annonce les convulsions du XXe. Aussi est-ce vers l'homme du grand combat contre la modernité, vers le théoricien du nationalisme de la Terre et des Morts que se tournent dans l'entre-deux-guerres les " conservateurs révolutionnaires " qui honnissent la démocratie et s'emploient à l'abattre. Cet ouvrage campe Barrès dans son milieu, dans son contexte intellectuel et politique. Figure éminemment moderne, admirablement adaptée à la politique des masses, il fut l'un des premiers intellectuels et hommes politiques français à avoir compris la puissance mobilisatrice d'un " socialisme nationaliste ", concept qu'il lance en 1898 ; avant beaucoup d'autres ennemis des Lumières, il a saisi que le nationalisme culturel et ethnique s'articule à merveille sur un socialisme antimarxiste. Il est aussi l'un des pionniers de l'antisémitisme politique, dont il a fait une arme de combat d'une extraordinaire efficacité. L'œuvre de Barrès est d'autant plus significative qu'elle représente à la fois les forces profondes qui façonnent l'évolution intellectuelle de la France et celles qui travaillent l'ensemble de l'Europe. Cette nouvelle édition comporte un essai inédit : " De l'historicisme au nationalisme de la Terre et des Morts ".

09/2000

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Histoire de France

Archives de l'Occident. Tome 1, Le Moyen Age (Ve-XVe siècle)

"Il en va de l'histoire comme des autres sciences. Le laboratoire, ce sont ici les archives, les musées, les bibliothèques. Le matériau, c'est le document, écrit ou non écrit, qu'une analyse transmue en témoignage et qu'une critique confronte à d'autres témoignages. Il y a le document qui parle de lui-même parce qu'il a été conçu pour raconter - ce qui ne signifie pas qu'il soit sincère. Le récit, la chronique, le journal sont précieux, tout comme le tableau figuré, souvent parce qu'ils fourmillent de détails empruntés à l'observation, toujours parce qu'ils proposent une explication, un éclairage, une version. L'historien sait ne pas négliger de tels témoignages. Il en sait la fragilité. S'imposent le recoupement, la attique, l'assemblage. Le témoin unique ne témoigne de rien que de sa propre version : le peintre des travaux champêtres n'a jamais tenu un mancheron et l'acteur d'une bataille n'en a vu que son entourage. Il y a aussi le document né de l'action, dont l'auteur n'aurait jamais pensé qu'il serait un jour matière première de l'analyse historique. C'est la lettre, la décision, le compte, mais c'est aussi le plan de la ville ou l'ordonnance des champs, l'appareil de la construction ou la forme du soc. Mais ce document, comme la cornue du chimiste ou le microscope du biologiste, ne répond bien souvent à l'interrogation qu'en désavouant l'idée préconçue de l'historien et en le contraignant à de nouveaux points de vue, à de nouvelles questions. La recherche est ici comme ailleurs un interminable dialogue. Autant qu'au maître, à l'étudiant, à l'élève tentés de prendre leur part à l'expérience de l'historien, la collection qui s'ouvre avec ce livre s'adresse à tous ceux qui souhaitent passer derrière le décor planté par l'écriture des historiens quand ceux-ci parviennent à des résultats, qui veulent poser eux-mêmes les questions que suggère l'intelligente de notre temps à la diversité du témoignage des temps passés. Ce que nous proposons ici, c'est évidemment un choix. Les textes inconnus ou peu connus côtoient les pièces illustres qu'on se serait étonné de ne pas trouver sous le prétexte qu'elles sont ailleurs. Des actes solennels alternent avec ceux de la pratique quotidienne. Des récits en forme ont place à côté de l'information diffuse qu'il faut extraire d'une phrase ou d'un vestige archéologique." Jean Favier, de l'Institut.

11/1992

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Cinéma

Nanni Moretti. Entretiens

Cinéaste, acteur, producteur, citoyen engagé dans la vie politique de son pays, Nanni Moretti est une figure centrale du panorama cinématographique et culturel italien de ces trente dernières années. Largement autobiographique, partant de l'Italie, et plus particulièrement de Rome qu'il parcourt inlassablement avec sa Vespa, son œuvre atteint l'universel. Depuis les années 70, toute une génération se reconnaît peu ou prou dans le personnage burlesque et névrosé de Michele qu'il crée avec Je suis un autarcique, et incarne de film en film. Avec La Messe est finie, le public français reconnaît et adopte ce réalisateur qui porte un regard ironique et lucide sur le monde comme il va, le rapport de l'individu au groupe, le militantisme, le féminisme, la psychanalyse, la cinéphilie, la télévision, la politique-spectacle... Au cœur de l'ouvrage, une longue conversation de Nanni Moretti avec les critiques Carlo Chatrian et Eugenio Renzi. Pour la première fois, le cinéaste italien s'exprime sur l'ensemble de son parcours et de ses films : sa vision de la mise en scène en tant qu'acteur-réalisateur, l'héritage des comiques, l'influence des frères Taviani, la place du scénario, le choix des acteurs, l'évolution de ses centres d'intérêt à travers les années. L'entretien s'ouvre sur les premiers pas du cinéaste dans le cinéma : les courts métrages en super 8, la recherche de l'indépendance artistique dans un cinéma italien sinistré, la nécessité de fonder sa propre maison de production pour ses films comme pour ceux des jeunes cinéastes italiens, d'ouvrir sa propre salle de cinéma, d'organiser des festivals... L'entretien progresse chronologiquement. La parole et le souvenir reviennent sur les films célèbres - Palombella rossa, Journal intime (Prix de la mise en scène à Cannes en 1994), La Chambre du fils (Palme d'or à Cannes en 2001), Le Caïman (satire contre Silvio Berlusconi, grand succès public et critique en France). Chaque film est l'occasion d'approfondir un aspect spécifique du travail de Moretti, et d'interroger, en complément, ses acteurs comme Laura Morante et Silvio Orlando, et ses collaborateurs : le monteur Mirco Garrone, le producteur Angelo Barbagallo, le compositeur Nicola Piovani, pour n'en citer que quelques-uns. Des documents inédits complètent le portrait : un extrait du scénario du film - jamais réalisé - Militanza, militanza... ; son discours lors des girontondi sur la place San Giovanni. Entretiens avec Nanni Moretti, voyage passionnant sur trente ans de cinéma contemporain, est publié à l'occasion de la rétrospective que lui consacre le Festival international du film de Locarno.

09/2008

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Histoire internationale

Le fil de nos vies brisées

Ce livre dresse le portrait d'une ville ce qu'elle fut, ce qu'elle ne sera plus jamais à travers les récits entremêlés de ses habitants, contraints à l'exil par les violences et la guerre. La ville, c'est Alep. La grande cité marchande, riche, cosmopolite. Alep la pieuse et la conservatrice. Plus précisément, c'est son coeur historique que l'on entend battre dans ces pages : les vieux quartiers du centre et de l'est qui, au terme d'un soulèvement populaire, eurent cette terrible arrogance d'imaginer qu'ils allaient pouvoir contrôler leur destinée. C'était le lieu de vie de milliers de familles. Une ville détruite, cassée, réduite à l'inexistence, sauf à la chercher dans la mémoire des vivants. Ce sont leurs voix que ce livre recueille, leurs souvenirs de ce monde disparu, de ses traditions perdues. Les récits d'enfance, des projets d'adolescents, du quotidien s'égrènent dans les ruelles du vieil Alep, se répondent parfois, sans jamais être à l'unisson. Cet effet kaléidoscope s'amplifie au moment d'évoquer la révolution, la guerre et la survie selon les moyens propres à chacun. Les mots de ceux qui ont embrassé la voie du changement, qui se sont engagés pour elle à n'importe quel prix, n'occultent pas les mots de ceux qui n'eurent d'autre choix que de subir. Joie, solidarité, amour, illusions, peur, confusion... L'arrivée des "soldats de la liberté" entraîna la division de la ville en Est et Ouest, telle une fracture irréparable, séparant amis, familles et amoureux. Désillusions, colère, dégoût. Dieu fit une entrée fracassante avec ses cavaliers noirs. Foi, enfermement, incompréhension. Puis le pilonnage au hasard des explosions de bombes barils faucha les vies, les foyers. Deuil, douleurs, abandon. La plupart du temps : se relever. Dans une trame d'événements surréalistes à force d'être monstrueux percent partout les élans vitaux d'une communauté. Dans ce livre, cette communauté se penche sur la terre où s'arrimait l'arbre de ses ancêtres et, par les paroles qu'elle choisit, le relève fragilement au-dessus des décombres tout en interrogeant le ciel et les hommes. Cécile Hennion est reporter au journal Le Monde. Spécialiste du Proche-Orient depuis 1996, elle a longtemps vécu au Caire, et à Beyrouth où elle fut correspondante de 2009 à 2013. Elle a notamment couvert la guerre en Irak, au Liban et plus récemment les révoltes arabes de 2011 et la guerre de Libye. Elle est l'auteur de l'essai Ya benti ! (Editions Anne Carrière, 2005)

02/2019

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Critique littéraire

Lettres à sa mère. Tome II, 1919-1938

"Je ne peux écrire qu'à toi, comme si je m'accrochais de la main gauche à une épave et que j'écrivais de la main droite." Un naufragé de la vie ou de la poésie - ce qui pour lui revient au même - dont la mère confidente serait la seule planche de salut, telle est l'image qu'on serait tenté d'emporter de la lecture des 560 lettres, cartes postales ou billets qui jalonnent vingt années de la vie de Jean Cocteau. Car, si elles sont les plus fécondes, elles ne sont pas les plus sereines. L'une apporte même son coup de tonnerre avec la mort de Raymond Radiguet. Loin de le consoler, le recours à l'opium l'asservira jusqu'à la fin de ses jours, sans que le retour à la religion - second remède - ne bouleverse durablement sa vie. C'est dire que le temps des frivolités parisiennes est révolu, mais l'avant-garde à laquelle il les a sacrifiées tarde à le reconnaître pour son pilote. En dépit d'une inlassable activité sur le front de la modernité, Cocteau n'arrive pas à s'imposer, du moins devant ceux qui comptent à ses yeux. Dada le ridiculise et les surréalistes le couvrent d'injures. De Picabia, de Cendrars, voire de Reverdy, il essuie des affronts et le dieu Picasso le renie publiquement sur ses terres espagnoles. S'il signe encore une lettre: "Duc d'Anjou et prince de Paris", ce prince déserte régulièrement sa principauté. "J'étais né pour la campagne, la province, constate-t-il en 1927. Je me suis engagé dans la bataille par erreur." La fuite vers le Sud devient vite règle, hygiène de vie, encore que, pour un créateur, la capitale soit un point de passage obligé : les éditeurs, les théâtres, les lieux et les agents de la consécration sont presque tous là. Un aveu exprime ce nœud de contradictions: "Je suis triste et heureux de rentrer dans cette ville que je n'aime pas et sans laquelle il me serait impossible de vivre." Heureux surtout parce que sa mère, qu'il s'accuse d'abandonner, y vit et qu'elle l'y attend. Félicitons Cocteau d'avoir pris l'habitude de ces mois d'exil: une riche et précieuse correspondance en est le fruit. Faute d'entraîner ou de suivre, comme jadis, sa mère sur les rives de ses longues mais fausses vacances, le fils prodigue lui en tient le journal illustré avec plus ou moins d'assiduité.

07/2007

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Littérature française

Fils de houilleur

Eugène Mattiato (1910-1991). Italien arrivé à Charleroi en 1924 et descendu à la mine pour ses quatorze ans, il suit les cours du soir afin de s'émanciper. Militant syndical déjà lors de la grève des mineurs en 1932, il rédige alors des articles dans divers périodiques ouvriers. Durant la Seconde Guerre, il entre en résistance et diffuse la presse clandestine. Il se met également à écrire des nouvelles, romans et pièces de théâtre, le plus souvent d'inspiration autobiographique et socialement engagés. Son roman La Légion du Sous-Sol est primé en 1958 et connaît un immense succès. Mattiato y dénonce les conditions de travail déplorables et les mesures de sécurité insuffisantes des charbonnages belges. Le drame du Bois du Cazier, le 8 août 1956, est encore dans tous les esprits... Pamphlet peu apprécié par les milieux patronaux, son roman lui vaut d'être licencié du charbonnage où il travaillait. La Ligue des Familles le recrute alors comme secrétaire permanent à Charleroi. II collabore à divers journaux (L'Action, Sole d'Italia, La Lotta sindacale, Le Ligueur, Le Peuple,...), milite dans le mouvement laïque (il est notamment conseiller laïque auprès des hôpitaux civils de Charleroi), donne des cours d'italien et d'allemand au Cercle polyglotte, s'implique dans diverses associations culturelles et siège au Conseil Consultatif des Etrangers, où il défend l'idée du droit de vote des étrangers aux élections communales. De son vivant, aucun autre roman n'est édité malgré ses démarches auprès de plusieurs éditeurs. Pronostiqué parkinsonien en 1978, il rédige au jour le jour son Journal d'un Parkinsonien. Décédé en 1991, il doit à la ténacité de sa veuve Marie-Louise d'être aujourd'hui publié plus largement. La Légion du Sous-Sol a été rééditée dans la collection Espace Nord, chez Labor en 2005, tandis que les éditions Memogrames ont pris l'initiative de publier quatre oeuvres inédites : Fils de Houilleur (un roman très autobiographique), La Babel des Ténèbres (roman où se côtoient au fond d'une mine impitoyable et éprouvante Wallons et Flamands, Allemands anciens prisonniers de guerre, Grecs, Yougoslaves, Baltes, Russes, Marocains, ... et beaucoup d'Italiens, puisque l'action se déroule au lendemain de la 2e guerre, quand la main-d'oeuvre afflue d'Italie), Le Baiser à la Morte (roman sentimental à connotation sociale, puisque l'héroïne est une hercheuse et son fiancé, un mineur) et Les Fils de la Louve, récit burlesque relatant les mésaventures d'un jeune Italien de Belgique, enrôlé dans l'armée de Mussolini, inspiré du vécu du frère cadet d'Eugène Mattiato et écrit dans les années 1970.

09/2010

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Littérature étrangère

Cap vers la liberté

Cap vers la liberté, dont l'action se situe à la fin du XIXe siècle entre le Brésil, l'Europe et les Etats-Unis, restitue l'histoire d'amour intense et conflictuelle entre Eufrasia Teixeira Leite et Joaquim Nabuco, deux grandes figures de l'Histoire du Brésil. Ecrit sous la forme d'un journal, ce roman nous place au coeur du contexte historique foisonnant de la fin de siècle. Il nous raconte les combats personnels de ces deux personnes d'exception pour la liberté des femmes et pour l'abolition de l'esclavage Eufrasia Teixeira Leite s'est battue pour administrer seule, sans l'intervention d'aucun homme, l'énorme fortune léguée par son père. Méconnue en France, elle a pourtant vécu presque toute sa vie à Paris, où elle a trouvé une plus grande liberté qu'au Brésil. Elle a notamment été l'une des premières femmes à entrer physiquement à la Bourse et à y prendre ensuite une part active sans pour autant se travestir comme le faisaient de nombreuses femmes à l'époque afin d'avoir accès à des espaces interdits. Eufrasia a également refusé de se marier, craignant de perdre son indépendance en se soumettant à une convention sociale qui soutenait la perpétuation de la domination masculine. Ce livre nous plonge également dans le contexte de la lutte contre l'esclavage au Brésil par le biais du personnage de Joaquim Nabuco, l'un des plus grands activistes abolitionnistes brésiliens. Le roman nous place au coeur du militantisme de l'époque, entre rassemblements, utilisation de la presse et mobilisation internationale. Certains héros de la lutte abolitionniste au Brésil, également méconnus en France, y sont mis en scène. On découvre l'activiste métis André Rebouças, le grand poète romantique Castro Alves, auteur du poème "Le navire négrier", et l'esclave Manuel Congo, organisateur de la plus grande révolte d'esclaves au Brésil en 1838, pendu sur la place publique l'année suivante. L'intérêt historique et politique de ce texte est conforté par une réflexion pointue sur les rapports humains et la manière dont ceux-ci sont affectés par les structures sociales qui déforment le jugement et gâchent la possibilité d'un épanouissement total. Il en est ainsi de l'impasse amoureuse et du drame dans lesquels se trouve entraînée Eufrasia, que l'on qualifierait aujourd'hui de féministe, prise entre son désir d'indépendance et son amour pour Nabuco. Car même si celui-ci est un homme politiquement engagé et humainement droit, sa réflexion n'est jamais allée suffisamment loin pour qu'il comprenne les revendications de la femme qu'il aimait pourtant si profondément.

03/2018

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Fantasy

Les chroniques de Camulod Tome 2 : Le chant d'Excalibur

La légende est bien connue, celle d'Arthur ramenant l'ordre en des terres jusque-là ravagées par la cruauté. Son père, Uther, se taillant un royaume dans les décombres de l'empire Romain. Et l'épée Excalibur, que le plus grand roi d'Angleterre vint tirer de la pierre. Mais la légende ne dit pas tout. Qu'advient-il des soldats romains livrés à eux-mêmes ? Doivent-ils fuir vers Rome ou chercher à contenir les barbares ? Publius Varrus, l'ancêtre guerrier d'Arthur, n'a pas hésité à verser son sang pour bâtir un nouvel empire sur les cendres de l'ancien, comptant à ses côtés la belle Luceiia, Romaine de Bretagne, femme d'honneur et de justice. Ainsi nous sont contés les secrets de la légende. La naissance d'Excalibur, une épée d'exception, dans le sang, la violence et la fougue. Et celle d'un royaume à nul autre pareil. Tandis que la longue nuit des Ages Sombres se répand sur la Bretagne romaine, un homme et une femme s'efforcent d'ériger un dernier rempart dédié à la loi et à la connaissance. Un modeste fort perché sur une colline... qui deviendra Camelot la grande. " Le caractère mystique de cette époque ancienne se déploie avec une incroyable vivacité sous la plume de Jack Whyte, tout comme ses personnages. " Publishers Weekly " Une admirable description des derniers jours de la Bretagne romaine et des débuts de l'époque légendaire du roi Arthur... Un récit énergique et bourré d'action. " The Register Herald " Un superbe exemple de fiction historique, riche en détails et péripéties. " The Globe and Mail " Si vous vous êtes déjà demandé comment naît une légende, celle des origines de la Bretagne arthurienne telle que la traite Whyte ici va vous fasciner. " Brazosport Facts " Il aura fallu plus d'un siècle, mais nous disposons enfin d'une légende arthurienne telle que les corps d'armée en ont fait l'expérience éprouvante, brutale mais palpitante. " Torn Shippey, professeur émérite en littérature anglaise du Moyen-Age à l'université de Leeds " Les personnages bien campés et une scrupuleuse attention portée aux détails ne manqueront pas d'attirer les amateurs de légendes arthuriennes. " Library Journal " Des événements historiques traités avec un luxe de détails... une toile de fond plus captivante encore qu'un cadre imaginaire. " Hackensack Record " Le monde tel qu'il existait alors, le quotidien des peuples et les fondements d'un âge nouveau. Whyte a inscrit ses personnages mémorables dans un environnement fascinant. " The Ottawa Citizen

02/2021

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Pléiades

Souvenirs et récits

"Quelque paradoxale que puisse paraître au premier abord cette affirmation, l'oeuvre de Tolstoï, dont ce n'était certainement pas le dessein, est, en partie, une vaste autobiographie. Cet homme qui a été tellement avide de se dépasser, qui pendant les trente dernières années de sa vie a cru sincèrement penser pour le monde entier, qui a tellement écrit, vécu si longtemps, s'est raconté de la naissance à la mort, puisque ses premiers souvenirs remontent à l'époque où il était encore au maillot et que la dernière note de son Journal fut dictée le 31 octobre 1910, à la petite gare d'Astapovo où il était déjà alité, malade, et où il devait mourir huit jours plus tard. Les différentes périodes de sa vie sont éparses dans son oeuvre, transposées sur des plans divers : romans, souvenirs, confessions, écrits didactiques, mais, avec un certain recul, il nous est loisible de rapprocher les fragments de cette mosaïque. D'autre part, c'est sans doute un des écrivains sur lequel nous sommes le mieux renseignés. Le dix-neuvième siècle est l'époque des correspondances, disertes et inspirées. Et dans ce temps-là, chacun gardait le moindre brouillon. On a conservé plus de dix mille lettres de Tolstoï, près de cinquante mille lettres de ses correspondants, personnalités diverses qui lui écrivaient de tous les coins du monde et dont certaines se contentaient de mettre sur l'enveloppe : Léon Tolstoï, Iasnaïa Poliana, Russie. Les documents rassemblés depuis sa mort nous permettent de suivre presque au jour le jour cette grande existence. Or, ce qui frappe, après avoir suivi les détours capricieux de chacune des périodes de cette vie, avec ses contradictions apparentes, c'est sa continuité : adolescent tourmenté qui s'analyse jusqu'à l'hébétude, jeune homme sensible aux "attachements de la chair et du monde" et formulant quotidiennement les règles d'une vie austère, officier au Caucase et en Crimée et détestant la guerre, écrivain à la gloire naissante qui rejette de prime abord les moeurs littéraires, plus tard apôtre du renoncement mais restant sur ses terres au milieu des siens, il est et restera toute sa vie semblable à lui-même, c'est-à-dire double, abritant en lui à la fois un être de passion et un être moral : se contredisant, s'opposant ou se confondant, prenant à tour de rôle le pas l'un sur l'autre, ces deux êtres sont présents en lui à chaque instant". Sylvie Luneau.

01/1960

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Revues Poésie

L'étrangère N° 57/58 : Dossier Jean Laude

Volume double de la revue L'étrangère dirigé par Michel collot, consacré à l'oeuvre poétique d'une importance décisive de Jean Laude, plus connu comme l'un des grands africanistes et historiens de l'art du vingtième siècle. Tout le monde s'accorde pour reconnaître l'importance de l'oeuvre de Jean Laude en tant qu'historien de l'art et africaniste, notamment autour des thématiques touchant aux rapports de la peinture française et européenne et les arts d'Afrique, ainsi que sur les arts premiers. Ce qui semble moins connu, c'est son oeuvre poétique qui lui a valu la reconnaissance de poètes aussi marquants qu'Edouard Glissant ou encore Jacques Dupin. Né en 1922 et décédé prématurément en 1984, Jean Laude aura laissé une oeuvre poétique injustement méconnue. Un retour sur celle-ci qui a donné lieu en mai 2022 à un colloque dirigé par Michel Collot et Christine Dupouy à l'université de Tours. Rappelons que si Jean Laude publie quelques recueils brefs dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, son livre majeur, Les Plages de Thulé, dont la première édition remonte à 1964, et est publiée aux éditions du seuil, Jean Laude travaillera à ce livre jusqu'à la veille de sa mort. L'édition finale sera publiée en 2012 à La Lettre volée. Entre-temps est paru aux Editions Corti en 1989 un livre important préparé par Michel Collot et intitulé La Trame inhabitée de la lumière, livre composé surtout de textes poétiques écrits dans les années 1970. Rappelons que si Jean Laude est passé par le surréalisme et a par la suite collaboré à des revues comme Change ou encore Tel quel, il s'émancipe de ses premiers engouements pour suivre une voie qui lui sera propre. Pour reprendre les propres mots de Jean Laude, tirés des Plages de Thulé : il s'agit de creuser "le lit de tout ce que j'ignore" et me porter "à la rencontre de l'inconnu masqué". Sommaire : Michel Collot : situation littéraire de Jean Laude ; Pierre-Yves Soucy : Approche des fondements de la poésie de Jean Laude ; Christine Dupouy : "seuil" , "centre" , "Lieu" : de quelques mots-clefs chez Jean Laude ; Christian Doumet : Jean Laude vu du ciel ; Thomas Augais : La spatialisation du poème dans Diana Trivia ; Serge Linares : Figure du livre chez Jean Laude ; Marie Joqueviel Bourjea : Jean Laude, pour un chromatisme différentiel ; Patrick Née : L'ailleurs dans Les Plages de Thulé ; Esther Tellermann : Les Plages de Thulé, au lieu du commencement écrire le littoral ; Marc Blanchet, et un ensemble important composé de plusieurs inédits de Jean Laude, notamment des passages tirés de son Journal.

03/2023

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Littérature française

Nevermore

La narratrice de ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, une femme, traductrice, s'isole à Dresde pour traduire "Le temps passe" , partie centrale de La Promenade au phare, de Virginia Woolf, dans laquelle la romancière anglaise tentait d'écrire le temps pur en évoquant ses effets : la dévastation progressive d'une maison devenue inhabi- tée. Tandis que nous la voyons habiter peu à peu le texte et les lieux, et s'immerger dans les arcanes de la traduction, les fantômes qui peuplent la ville étrangère et ses propres fantômes intérieurs ne tardent pas à resurgir et à se mêler à son travail. Ainsi le thème de la dispari- tion récente d'une amie écrivain dont le souvenir la hante s'entretisse au journal dans lequel elle note au jour le jour - comme on ne l'avait sans doute jamais fait jusqu'ici dans une fiction-, les réflexions qui naissent des tâtonnements, des doutes suscités par la progression de son travail et par la tentative de s'approcher au plus près de la créa- tion d'un écrivain d'une autre époque, dans une langue autre. La lecture-commentaire de ce texte sur la dévastation du temps et la vie de la traductrice dans une ville jadis dévastée de la guerre ne font qu'un, sont intimement liés, retentissent sans cesse l'un sur l'autre. Un peu comme dans Mémorial, où, relatant un voyage en Pologne sur les traces de sa famille, elle parvenait à rendre une voix aux âmes des disparus, Cécile Wajsbrot réussit ici à rendre parfaitement justes, naturelles, les soudaines apparitions de l'amie disparue : on est trou- blé, ému, la grande réussite du roman est qu'à aucun moment cela ne paraisse forcé. Comme souvent, dans cette oeuvre, des thèmes secon- daires viennent s'intercaler en contrepoint ou même au sein du récit principal et en accroître la résonance. Il en va ainsi des pages qui évoquent la High Line, à New York, pour évoquer un autre type de métamorphose engendrée par le passage du temps. Mais il faudrait citer aussi d'autres leitmotive : ainsi la catastrophe de Tchernobyl, qui est comme une accélération à plus grande échelle de la dévastation décrite dans "Le temps passe" ; ou, a contrario, un thème qui tra- verse tout le récit comme l'image même du rôle de l'écrivain, ou de sa traductrice : celui des cloches (et, plus généralement, de la musique) qui avertissent de l'imminence du désastre ou, après que celui-ci a eu lieu, subsistent comme les derniers vestiges d'une vie humaine dans les villes englouties.

02/2021

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Russie

Alexandra Kollontaï. La Walkyrie de la Révolution

Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue. Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils. Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue. Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les " icones " médiatiques du XXe siècle. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline. Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées. Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.

11/2021

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Essais biographiques

Turner

Le 8 février 1832, Ruskin reçoit pour son anniversaire un livre illustré par Turner. Le jeune garçon n'a que treize ans, mais la passion qui prend naissance ce jour-là ne s'éteindra jamais. Il en sortira un texte unique, flamboyant, proliférant, sans cesse repris, jamais achevé? : Modern Painters / Les peintres modernes. Entrepris pour défendre Turner contre ses détracteurs, poursuivi sur une période de dix-sept ans, il donne du peintre une image de plus en plus riche et complexe. Voici les parties les plus représentatives de ce chef-d'oeuvre du romantisme anglais, où Turner apparaît tour à tour comme un observateur scrupuleux de la nature, un poète et un prophète de la décadence du monde industriel. La lecture de Ruskin reste la voie royale pour accéder à la peinture de Turner. La méthode de Ruskin fait en effet une place de choix à la sensibilité, car montrer la supériorité de Turner comme chantre de la nature, c'est d'abord constater la consonnance entre ses tableaux et la vision de l'écrivain, telle qu'elle s'exprime dans les pages du journal et dans les textes descriptifs qui ont constitué une large part de la réputation de Ruskin. Ce n'est qu'ensuite que les références scientifiques viennent servir de caution à cette communion des sensibilités. En sens inverse, après avoir servi de modèle au dessinateur, Turner sert de norme au spectateur ; après avoir traduit ses émotions, il les canalise et offre une référence à son regard : d'un tableau de Turner on dira que "c'est la nature" , et d'un spectacle naturel que "c'est un Turner" . La vertu du regard de Ruskin, son acuité, est le reflet de la vertu de la main de Turner, son exactitude. Le critique et l'artiste concélèbrent l'office du visible. Les Peintres Modernes obéissent donc à un besoin de totalisation permanente - de connaissances toujours plus riches, d'une expérience jamais achevée - qui fait de Ruskin un "commentateur de l'infini" . Et ce besoin prend une double forme : enseignement et prédication. A ce moment de sa carrière, Ruskin trouve dans son livre une estrade et une chaire. Par la suite, il montera pour de bon à la tribune donner les conférences qui seront les chapitres de ses livres futurs. C'est peut-être comme apologiste du regard que Ruskin a le plus à nous dire quand il nous parle de Turner. Ecrire sur l'art, c'est d'abvord fair droit au regard ? : "? voir clairement, c'est à la fois la poésie, la prophétie, la religion ? ".

02/2023

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Moyen Age

Les Chroniques de Camelot Tome 2 : Le Chant d'Excalibur

La légende est bien connue, celle d'Arthur ramenant l'ordre en des terres jusque-là ravagées par la cruauté. Son père, Uther, se taillant un royaume dans les décombres de l'empire Romain. Et l'épée Excalibur, que le plus grand roi d'Angleterre vint tirer de la pierre. Mais la légende ne dit pas tout. Qu'advient-il des soldats romains livrés à eux-mêmes ? Doivent-ils fuir vers Rome ou chercher à contenir les barbares ? Publius Varrus, l'ancêtre guerrier d'Arthur, n'a pas hésité à verser son sang pour bâtir un nouvel empire sur les cendres de l'ancien, comptant à ses côtés la belle Luceiia, Romaine de Bretagne, femme d'honneur et de justice. Ainsi nous sont contés les secrets de la légende. La naissance d'Excalibur, une épée d'exception, dans le sang, la violence et la fougue. Et celle d'un royaume à nul autre pareil. Tandis que la longue nuit des Ages Sombres se répand sur la Bretagne romaine, un homme et une femme s'efforcent d'ériger un dernier rempart dédié à la loi et à la connaissance. Un modeste fort perché sur une colline... qui deviendra Camelot la grande. " Le caractère mystique de cette époque ancienne se déploie avec une incroyable vivacité sous la plume de Jack Whyte, tout comme ses personnages. " Publishers Weekly " Une admirable description des derniers jours de la Bretagne romaine et des débuts de l'époque légendaire du roi Arthur... Un récit énergique et bourré d'action. " The Register Herald " Un superbe exemple de fiction historique, riche en détails et péripéties. " The Globe and Mail " Si vous vous êtes déjà demandé comment naît une légende, celle des origines de la Bretagne arthurienne telle que la traite Whyte ici va vous fasciner. " Brazosport Facts " Il aura fallu plus d'un siècle, mais nous disposons enfin d'une légende arthurienne telle que les corps d'armée en ont fait l'expérience éprouvante, brutale mais palpitante. " Torn Shippey, professeur émérite en littérature anglaise du Moyen-Age à l'université de Leeds " Les personnages bien campés et une scrupuleuse attention portée aux détails ne manqueront pas d'attirer les amateurs de légendes arthuriennes. " Library Journal " Des événements historiques traités avec un luxe de détails... une toile de fond plus captivante encore qu'un cadre imaginaire. " Hackensack Record " Le monde tel qu'il existait alors, le quotidien des peuples et les fondements d'un âge nouveau. Whyte a inscrit ses personnages mémorables dans un environnement fascinant. " The Ottawa Citizen

07/2022

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Histoire de la musique

Pierre Schaeffer & Pierre Henry. Symphonie pour un homme seul, 1e édition

Homme de radio, fondateur et directeur de nombreux services de l'ORTF, Pierre Schaeffer (1910-1995) est considéré comme le père de la musique concrète, terme qu'il propose dès 1948 pour qualifier les expérimentations sonores qu'il effectue dans le Studio d'essai de la Radio au tournant des années cinquante. Contrairement à Schaeffer, Pierre Henry (1927-2017) possède une formation musicale de haut niveau. Formé au Conservatoire de Paris, il y fait des études de percussions et d'écriture, puis suit l'enseignement de Nadia Boulanger, tout en devenant un très bon pianiste. C'est en 1948 qu'il rencontre Pierre Schaeffer au studio de l'ORTF. Ensemble, ils posent les bases d'un nouvel univers sonore qui abolit les limites de la musique instrumentale. Faisant suite aux premières collaborations des deux hommes, la Symphonie pour un homme seul (1950) est considérée comme la première pièce d'envergure de musique concrète. Ouvre manifeste, la Symphonie prend sa source dans un projet de Pierre Schaeffer, une pièce radiophonique sur le thème de la solitude humaine et des bruits corporels. C'est Pierre Henry qui en invente l'univers sonore, lui donnant du même coup une dimension considérable. L'oeuvre s'impose d'emblée comme un événement. René de Obaldia en dira : "Nous voici devant la reproduction de cet univers mécanique devenu nôtre et qui nous domine chaque jour davantage... Le drame de notre temps se grave sur cette cire sans miel" . Tiraillés entre l'extension des possibilités instrumentales et la recherche d'une connaissance théorique qui faisait encore défaut, les auteurs de la Symphonie tentent de concilier les exigences de la démarche concrète avec celles de la composition musicale. Il y est question d'un transfert de la radio vers la musique, de l'invention de nouvelles formes s'inspirant du cinéma ou de la poésie débouchant sur une nouvelle dramaturgie sonore, mais aussi de la production d'un savoir critique vis-à-vis du langage musical classique. En s'attachant à son contexte, à ses conditions de production techniques et esthétiques, et en examinant des sources inédites, telles que les archives sonores ou le journal personnel de Schaeffer, Loïc Bertrand reconstruit le contexte de l'oeuvre et sa genèse. L'auteur procède par ailleurs à une analyse détaillée de la Symphonie, apportant des éclairages significatifs sur cette oeuvre emblématique. Enfin, l'auteur propose une réflexion sur les questions soulevées en leur temps par la première musique concrète, tout en les actualisant.

07/2021

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Esthétique

Libre cours. A l'épreuve de l'oisiveté

Par son originalité et la simplicité apparente de son style alerte Marion Milner occupe une place à part dans le panthéon de la pensée psychanalytique. Sa réflexion sur la créativité dans la séance comme à l'extérieur de ce cadre sont une source constante de renouvellement pour la réflexion. Sa perspective s'inscrit dans le sillon tracé par Winnicott : il s'agit pour elle de souligner les mouvements susceptibles de favoriser l'authenticité d'un sujet - en s'affranchissant de la pression que peuvent exercer sur lui ceux qu'il aime ou qu'il redoute. Dans ce livre, la réflexion emprunte le chemin de l'analyse des états d'âme qui accompagnent les variations du quotidien dans les situations les moins bien balisées. C'est ainsi que l'auteur est amenée à poser la question de la vacance : que faire de son temps libre ? Si l'on a des certitudes sur le monde, une telle interrogation disparait. Mais si l'on est moins affirmatif, plus conscient de l'identité des autres que de la sienne propre, le problème devient réel. Le risque de vivre par raccroc, à la remorque de l'autre, de ses désirs et de son bien être, s'accroit. En l'occurrence, malgré leur émancipation, la question reste cruciale pour bien des femmes. Faisant recours à une méthode tient de l'enquête, de la psychanalyse et de l'observation de soi, l'auteur, qui a mené constamment une double activité de peintre et de psychanalyste, s'efforce de recenser et d'analyser les mouvements intimes de la vie quotidienne pour parvenir à cerner ce qui nous rend créatif et peut arracher notre pensée aux ornières du conformisme, de la routine et de la complaisance. Pour y parvenir, Marion Milner part de l'analyse de son journal intime. Elle en reprend les notations cursives pour en souligner certains aspects imprévus et profonds. Au demeurant, lorsque certaines de ses pensées sont consacrées aux jours les plus noirs de la décennie précédant la seconde guerre mondiale, elles offrent une ressaisie remarquable de l'écho intérieur de la montée des fascismes en Europe. Libre cours rappelle alors les plus belles pages du Monde d'hier de Stefan Zweig. A ce titre, comme le souhaite l'auteur, le livre permet "à toute personne ordinaire de prendre conscience de certains des processus à l'oeuvre à l'intérieur d'elle-même". Et de ce qu'il en advient en temps de crise.

07/2023

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Football

Des hommes qui savent footballer

Désolé, je ne suis pas un supporter. Et je le regrette. Pour éclairer cette position je citerai l'excellent Georges Haldas. Il dit : "â- supporter, on se voit le plus con, le plus meurtrier et on le fait quand même" . Je désire cet abandon, ce dépassement - effacement - de moi même. Malheureusement, que j'entre dans un stade ou sur une piste de danse, il se produit la même chose : quel que soit mon élan, au bout de quelques secondes, je me vois danser et patatras, je redeviens moi-même. Par bonheur, ces quelques secondes existent et dans un stade, elles correspondent à ce que Georges Haldas décrit aussi : "pendant une action incisive, le spectateur échappe au temps quotidien (â-) au football, le temps a disparu et on est dans l'imprévisible" . Cette grâce éphémère, ce miracle de l'action incisive échappe à tout, me permet de m'échapper de tout mais elle s'inscrit dans un lieu et une époque. Tout le monde sait que les incisives de Battiston se sont fichées dans une pelouse de Séville en juillet 1982. Michel Hidalgo disait : "un match de football est un acte culturel" . C'est ce petit livre que j'ai écrit sur le FC Mulhouse. Né en 1961 à Dijon, Fred Poulet est un auteur/compositeur/interprète et réalisateur français. Une enfance dans les Vosges et une adolescence à Mulhouse précèdent une installation à Paris à la fin des années 1980. Attiré par l'écrit comme par l'image, Fred alterne jobs de décorateurs sur les plateaux de cinéma et écriture de chansons. Pierre Barouh le repère en 1992 et lui propose de rejoindre Saravah, label hors normes ayant lancé Jacques Higelin ou Brigitte Fontaine. Depuis il a sorti une dizaine d'albums sur différents labels. En 2006, il écrit et réalise en compagnie du footballeur Vikash Dhorasoo un ovni cinématographique pendant la Coupe du monde de Football : "Substitute" , journal intime en super 8 d'un sportif laissé sur le banc qui transforme son échec en réussite artistique et humaine. Le film a été primé au festival de Belfort et sélectionné dans de nombreux festivals européens dont Berlin, Amsterdam, Londres et Copenhague. Pendant l'été 2009, Benoit Delépine et Gustave Kervern lui "commandent" un film super 8 sur le tournage de "Mammuth" , leur 4e long métrage écrit pour Gérard Depardieu. Son premier livre 21 virages (éd. en exergue), a reçu le Grand Prix Sport et Littérature décerné par L'Association des écrivains sportifs (AES) en 2022.

10/2023

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Littérature érotique et sentim

Sauvages Tome 2 : La Cité des loups

Une humaine peut-elle ouvrir son coeur à la nature sauvage ? Elijah Sorensson jouit de tous les attributs du succès : costumes taillés sur mesure, luxueux appartement new-yorkais, l'attention de femmes superbes... Pourtant il n'a que mépris pour cette vie d'humain qui lui a été imposée. Il est l'alpha de sa génération au sein de la meute du Grand Nord, et le loup qui l'habite s'apprête à se rebeller. Au coeur de ce monde d'artifices et de faux-semblants, Thea Villalobos est la seule à percevoir un homme au coeur habité de passions puissantes qui étouffe peu à peu sous le masque qu'il arbore. Mais même pour un esprit aussi libre et indépendant que le sien, il est dangereux d'aimer une âme aussi terrible et sauvage qu'un loup... " Un récit haletant et riche en émotions qui rassemble un héros prisonnier de ses mensonges et une héroïne pleine de compassion et d'intuition. Chaque détail de la vie et de l'histoire de la meute est saisissant de vérité, et les personnages secondaires haut en couleurs rehaussent encore ce monde remarquablement réel. " Library Journal " Sexy et effrayant, une combinaison enivrante... Une romance sauvage et redoutable à la fin heureuse. " Kirkus " L'exploration tout en nuances des concepts des loups-garous place cette série au-dessus de toutes les autres. " Publishers Weekly " Ce nouveau tome dans le monde magnifique de la meute est aussi passionnant que le premier. " ALA Booklist " Une écriture d'un tout autre niveau... La romance est solide et efficace et le récit aussi palpitant que périlleux. " Long and Short Reviews " La Cité des loups apporte une dose bienvenue de sang neuf dans le genre... Une lecture sauvage et saisissante. " Fresh Fiction " Ce livre a tout : romance, passion, trahison, et une intrigue solide qui en fait une histoire épique. " A Night Owl Review " Une petite merveille d'imagination. Unique et captivant. J'ai adoré ! " Jeaniene Frost " Une histoire complexe, intense, crue et sauvage, où s'affrontent sens du devoir et instinct de survie. Emotions fortes garanties jusqu'à la dernière page. " Amanda Bouchet, USA Today bestseller " Une série qui renouvelle avec mordant l'univers des loups-garous. " Terry Spear, USA Today bestseller " Le monde extraordinaire de Maria Vale fait de récit sensuel de la vie et l'amour au sein de la meute une lecture qui en vaut le détour. Les lecteurs envoûtés attendront avec impatience le prochain tome. " Booklist " Une histoire à la fois riche et empreinte de réalisme pour les fans de Meg Corbyn. Une lecture fantastique ! " Under The Covers Book Blog

06/2019