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Chantal Farfar Mory

Extraits

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Science-fiction

Sol. Les réfugiés du froid

De dangereux changements climatiques ont profondément modifié la vie des habitants de l'Intérieur. Au coeur de l'hiver permanent, seule la cité bulle de Sol détient le secret de l'éternel printemps. Elle réserve cet incroyable privilège à une population d'élus, descendants des premiers bâtisseurs. Mais tout manquement aux règles édictées par les conseillers et les prêtres conduit au bannissement. Et la première règle est d'ignorer les souffrances des exclus, de ceux qui, exilés des territoires glacés, sont condamnés à choisir entre la mort par le froid ou le supplice des mines de pierre noire. Au sein de la cité comme dans les rangs des exclus, la colère gronde. Marqué par la mort des siens, Inok n'a plus rien à perdre. Il décide de tout faire pour percer le secret du printemps et détruire l'ordre établi par les maîtres de Sol. Habituée des mondes imaginaires, l'auteur d'Allia ou encore des Voleurs de lumière nous entraîne avec Sol dans un univers en mutation, miroir inquiétant de notre société égoïste.

09/2017

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Acteurs

La dernière vie de Romy Schneider

"Quand commence-t-on à mourir ? A partir du moment où l'on n'a plus peur de la mort". Le 5 mai 1981, David, le fils de Romy, meurt accidentellement à Saint-Germain-en-Laye, chez les parents de son beau-père. Commence alors pour l'actrice une année de souffrance, qui se terminera par sa mort tragique le 29 mai 1982. Evoquer cette année faite de tournages et d'errances est l'occasion, pour Bernard Pascuito, de retracer toute la vie de Romy Schneider : sa vocation d'actrice, son rôle dans Sissi qui la marquera à jamais, ses relations avec Alain Delon ou Claude Sautet. Grâce à des témoignages inédits de ses anciens médecins ainsi qu'à des révélations exclusives, Bernard Pascuito dresse une biographie de référence de Romy Schneider. Bernard Pascuito a publié une trentaine d'essais (Les Héritiers, Anne Carrière, 2019, Les politiques aussi ont une mère, Albin Michel, 2017) et de biographies dont Belmondo entre deux vies, Robert Laffont, 2021, La Dernière vie de Serge Gainsbourg, Le Cherche-Midi, 2021.

05/2022

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Poésie

Dionysos et le Crucifié

On connaît la fameuse opposition nietzschéenne entre Dionysos et le Christ : le premier, dieu de l'inspiration et de l'ivresse mystique, accompagné de ses Bacchantes et de Priape, qui affirmerait une conception de la vie sans contrainte ni préjugé ; le second, dieu contempteur du monde, suivi par un troupeau d'esclaves timorés, qui prônerait la fuite dans le mensonge d'un au-delà rassurant. Or, l'homme occidental moderne, s'il a bien acté "la mort de Dieu" , n'a pourtant osé adhérer à une existence pleinement libérée de toute morale - "par-delà le Bien et le Mal" , d'où sa détresse existentielle : écartelé entre les appels d'une chair exempte de tabou et la nostalgie d'une impossible transcendance, il en est réduit à végéter, privé de toute repère. "La mort de l'homme" n'est pas loin ? Mais cette fin programmée est-elle inéluctable ? Le dieu en croix, mis au tombeau et renié, porteur d'une énergie dans laquelle les forces païennes seraient transfigurées, ne peut-il ressusciter ?

03/2024

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Critique

Ce qui meurt en nous

C'est la plus grande découverte que j'ai faite au cours de cette pandémie : nous ne savons pas parler de la mort ; nous sommes incapables de nous la représenter, de comprendre ce qu'elle peut signifier ; de saisir ce qui avec elle d la fois finit et commence. Mourir, cela doit pourtant signifier quelque chose par-delà les livres de loi et les carnets médicaux, sans quoi ce qui meurt en nous est peut-être la mort elle-même en tant qu'épreuve et moment de révélation, fit-elle négative. Ce troisième livre de Mathieu Bélisle s'inscrit dans le sillage des précédents, qui prenaient la mesure du déficit de transcendance qui afflige notre époque. Mais à l'exercice critique s'ajoute une démarche créatrice qui permet à l'auteur de renouer avec la part tragique de sa sensibilité, de concilier la noirceur et la lumière, l'insignifiance et la beauté. Plus qu'un texte circonstanciel, et sans être un manifeste, cet essai a quelque chose de fondateur.

06/2022

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Littérature érotique et sentim

Candombe Tango Tome 2 : Le Vampire de Los Angeles

La mort n'attend pas. C'est encore plus vrai quand on parle de Mercedes Muerte, LA grande patronne de ceux qui ont trépassé. Comme tous les grands de ce monde (et de l'autre), elle n'a que peu de patience quand on défie son autorité et ses lois. Que dire alors d'une querelle intestine entre vampires, ces irritantes créatures qui ont jadis osé briser les règles éternelles de la vie et de la mort ? Entre les vieilles chauves-souris conservatrices qui ne cherchent qu'à préserver le secret de leur existence et Lucio, acteur afro-américain qui a traversé toutes les décennies du septième art, la guerre est déclarée. Envoyés en terre mortelle pour protéger Lucio, Sebastien et Rafael, les agents intemporels, auront fort à faire. A commencer par se faire embaucher sur le tournage du blockbuster qui propulsera le vampire en pleine lumière. Et puisque rien n'est jamais simple, la Muerte leur demande également de collaborer avec la police locale... et Dad. Dad, le beau mortel dont l'ange et le démon se sont épris chacun à leur manière dix ans plus tôt, quand les morts se sont réveillés à Amarillo. Mais il peut s'en passer des choses en dix ans d'absence. Et ce n'est plus tout à fait le même homme que retrouvent Sebastien et Rafael. Ajoutez à cela les anciens et les nouveaux amants de Rafael, une petite crise de la quatre-centaine pour l'ange, une banshee rebelle, des sorcières groupies et vous obtenez un beau bordel que nos trois protagonistes vont devoir gérer. Cependant, plus que leur vie (avant et après la mort) ou même leur santé mentale, c'est peut-être bien leur coeur qu'il va leur falloir protéger.

09/2019

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BD tout public

USS Constitution Tome 2 : Il y a deux justices en mer, celle des gradés et celle des sans-grades

La nouvelle grande série d'aventure maritime ! Novembre 1803. L'escadre américaine et son navire amiral l'USS Constitution arrivent à Syracuse, leur port d'attache pour la guerre contre les barbaresques. Powlett a découvert le secret de Pierre-Mary. Il sait qu'il est en réalité une jeune femme et compte bien profiter d'elle en échange de son silence. En parallèle, leur mission de blocus continue, mais l'hiver approche, les razzias barbaresques seront plus rares, c'est le temps des réparations, des améliorations et de l'entretien du vaisseau. Le navire se lance toutefois dans une dernière mission à destination de Malte où Louis Corbières - oncle de Pierre-Mary et assassin de sa mère - est en poste. Entre la dégradante pression imposée par Powlett et la rage que lui inspire son oncle, Pierre-Mary fait face à d'intenses émotions. Nicholas, son frère d'armes perçoit l'amertume qui habite son camarade et se sent prêt à tout pour lui venir en aide... Mais la fin de l'hiver se profile. Sera-t-il possible de penser à tout cela quand il faudra aller rechercher l'USS Philadelphia et que le siège de Tripoli débutera ? Après Les Pirates de Barataria, Franck Bonnet nous propose, cette fois-ci en tant qu'auteur complet, une nouvelle série au parfum d'aventure. Basée sur des faits réels, cette histoire au souffle romanesque se révèle aussi captivante que précise d'un point de vue historique, avec notamment un souci tout particulier apporté aux détails techniques (vocabulaire marin, fidélité dans la représentation des navires et du matériel, etc.). Après un premier tome très bien accueilli, USS Constitution se positionne d'ores et déjà comme un incontournable de la bande dessinée d'aventure maritime.

01/2021

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Religion

La religion du doute et du savoir

Il existerait un lien existentiel entre le Verbe et le cosmos des astrophysiciens, à l'instar de l'émergence et l'anéantissement. Dans le premier binôme, les scientifiques postulent pour le principe d'unification où l'infiniment petit est indissociable de l'infiniment grand, et où une seule règle mathématique suffit à expliquer l'émergence de tout ce monde. L'auteur suppose que le bulk (conglomérat d'univers) pourrait ressembler à un millefeuille constitué de branes (théorie des supercordes), lequel, dans un mouvement de respiration, partirait en expansion puis se rétracterait à l'infini. Mais il se peut aussi qu'un disque d'accrétion (trou noir) soit à l'origine de cette magie où des étoiles avalées, broyées et comprimées dans cet entonnoir d'une densité inimaginable, régurgite l'Univers dans un processus de régénération appelé Big Bang ; une matrice divine en quelque sorte ! Dans le second binôme, l'humanité a toujours été effrayée par la mort. Toujours selon l'auteur, la mort n'existerait pas car elle serait directement liée à une notion fractale du temps. Or, le temps n'étant qu'une chimère isentropique, l'éternité, ou l'immortalité biblique, serait contenue dans la portion infinitésimale de la dernière seconde de la vie que matérialise la perte d'un gramme du mourant (poids supposé de l'aura). La religion ne serait qu'un concept suranné et tellement controversé, quant à la possession de sa vérité et de son dieu, qu'elle a, durant son histoire, davantage incarné la mort que la vie en termes d'amour, de savoir et de concorde. Cette dernière réflexion appelle les deux autres volumes de la trilogie sur les problèmes cultuels : l'intolérance, le terrorisme et les frictions intercommunautaires autour des cultes monothéistes.

11/2006

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Actualité et médias

France-Côte d'Ivoire : la rupture

Alors que le président Laurent Gbagbo, aujourd'hui incarcéré à La Haye, clame toujours son innocence, un nouveau livre revient sur l'assassinat des soldats français en 2004 en Côte d'Ivoire lors du bombardement du camp militaire françaisde Bouaké. À l'époque, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie avait accusé le président Laurent Gbagbo d'être responsablede la mort des soldats français. L'Élysée avait aussitôt pris la décision de détruire l'aviation ivoirienne en représailles. Des manifestations populaires en Côte d'Ivoire scandant des slogans anti-français s'étaient multipliées et des milliers de jeunes ivoiriens s'étaient rassemblés pour empêcher que l'armée française accède à la présidence pour renverser le président Gbagbo. Les soldatsfrançais vont alors ouvrir le feu sur les manifestants. Il y aura des morts et des blessés côté ivoirien. Les expatriés français résidant à Abdijan seront à leur tour pris à parti. C'est le début de l'escalade qui mènera au divorce entre la France et la Côte d'Ivoire. Neuf ans après les faits, la justice française saisie par les familles des militaires tués peine à faire éclater la vérité et à juger les auteurs de la mort des soldats. Dans une enquête très documentée, l'auteur révèle comment Michèle Alliot-Marie a refusé d'arrêter les mercenaires qui ont bombardé le camp militaire français à Bouaké et comment elle a dissimulé la véritéà la justice française. L'auteur publie en exclusivité l'audition de l'ancienne ministre devant le juge et publie aussi, pour la première fois, le témoignage de Laurent Gbagbo sur la mort des soldats français. Des confidences et documents secrets viennent éclairer un dossier jusqu'à présent étouffé, notamment l'action du général Poncet qui commandait les troupes françaises enCôte d'Ivoire ainsi que celle des auteurs de l'attaque contre le camp français.

12/2013

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Histoire de France

Afin d'éviter l'oubli. Souvenirs sur la Résistance et la Déportation

Au début de l'hiver 1940-1941 (soit respectivement six mois et un an avant que les Soviétiques puis les Américains n'entrent dans la guerre), un garçon de 16 ans demi, Charly Salvadore, distribue, dans la banlieue marseillaise, les tracts que lui confie un métallo communiste et qui dénoncent la politique réactionnaire de Vichy et collaboration avec l'occupant nazi. Quelques mois plus tard, le garçon deviez responsable de la propagande des Jeunesses communistes, mais il est arrêté en 1942 incarcéré. Relâché faute de preuves en 1943, il rejoint le maquis des Francs-Tireurs Partisans dans les Alpes-de-Haute-Provence où il commande un camp de formation la lutte armée. En mars 1944, il est capturé dans la montagne, près de Moriez, par un détachement allemand, puis battu et remis à la Gestapo qui l'interroge et le torture pendant près de quatre semaines, à Digne. Charly Salvadore ne parle pas : il est alors déporté en Allemagne dans le camp de concentration de Sachsenhausen-Oranienbur où, en mai 1945, après avoir accompli "la marche de la mort" vers la mer du Nord, est libéré par l'avance des troupes soviétiques. Charly Salvadore rapporte ici son engagement d'adolescent, la vie quotidienne dans les prisons de Vichy, puis dans les maquis de la Résistance, les dix mois passés dans les camps de la mort, la libération et le retour à la vie ; il raconte enfin comment, en 2007, il a retrouvé les témoins de son arrestation qui, depuis 1944, le croyaient mort. Il a pris soin d'illustrer son témoignage par des photographies d'époque et surtout par des croquis qu'il avait pris lui-même sur le vif ou dessinés plus tard, léguant ainsi, aux générations à venir, un véritable document historique.

02/2010

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Droit

L'AFFAIRE SALMAN RUSHDIE. Dossier d'un différend international

Le 14 février 1989 l'imam Khomeiny prononçait la fatwa condamnant à mort l'écrivain britannique Salman Rushdie, les éditeurs et les traducteurs de son roman Les Versets sataniques. Symbole de l'obscurantisme pour les uns, loi divine pour les autres, l'arrêt de mort lancé par le guide de la Révolution iranienne a cristallisé le choc de deux cultures. Depuis, gouvernements et diplomates ont multiplié démarches, déclarations, protestations, " dialogue critique ", tentant au moyen de cet arsenal diplomatique la levée de la fatwa. Cet arrêt de mort est apparu comme une partie d'autant plus essentielle du contentieux entre l'Iran et la communauté occidentale qu'elle est symbolique d'un différend inédit en droit international. Ignorante des frontières et des compétences étatiques, la fatwa entend " punir " au nom d'un droit auquel le droit international, " laïque " et universel ne saurait faire place. En septembre 1998 l'affaire Salman Rushdie connaît un dernier rebondissement : le Président de la République islamique d'Iran, Mohamad Khatami, décide de " clore " le dossier Rushdie. C'est ce dossier qui est présenté dans cet ouvrage. Dossier et non réquisitoire, au sens où les auteurs ont voulu dresser un état aussi complet que possible des positions respectives des parties à ce différend autour des règles du droit international en cause. Mais dossier également par la somme de documents de diverses sources qui témoignent des étapes de cette affaire et de sa complexité. Dix ans après le début de l'affaire Rushdie, et au moment où le régime de Téhéran amorce une évolution interne et manifeste une volonté de " normalisation " de ses relations internationales, ce dossier a pour seule ambition de rappeler que les raisons d'Etat ne sauraient s'accommoder de l'oubli des droits de l'homme et que le respect du droit international ne se divise pas.

02/1999

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Littérature française

Les Corps vulnérables

"Deux semaines après sa mort j'avais commencé à écrire le journal de notre vie. Les premières remémorations, la nature des souvenirs, leur imperfection, leur écart avec la réalité qu'ils rappelaient, me donnèrent le désir de donner un contenu réel, un corps à leur substance sans consistance, aux fantômes qui flottaient sur la scène de la mémoire, de retrouver la matière de ce que j'avais vécu par la reproduction de sensations dont le souvenir n'est tout au plus que l'évocation de leur perte, de revivre enfin, pour la part qu'il était possible de répéter sans elle, ce que nous avions vécu ensemble. Maintenant que me voici cherchant dans ce qui me reste d'elle, dans mes souvenirs, tout ce qui m'attachait à elle, mes bonheurs et ce que je n'aurais pas connu sans elle, sans vouloir non plus rien cacher de nos conflits ni soustraire les pensées qui me sont venues depuis qu'elle a cessé de vivre, maintenant je dois dire que sa mort me tend cette sorte d'objet de pensée, ou d'écriture, qui me manquait pour espérer devenir ce que je souhaitais". Un jour la mort brutale de la femme aimée. On aimerait qu'il se console, qu'il s'arrache à sa souffrance. Jean-Louis Baudry (1930-2015) oppose à toutes les tentatives pour le détourner de sa peine une résistance farouche : il écrit. Il ne faut pas chercher à le distraire ; mais respecter le silence de chaque matin, ne pas téléphoner, ne pas le déranger ; mais accepter sa solitude habitée par la présence de Celle que l'écriture ressuscite, de Celle par laquelle une grande oeuvre, Les Corps vulnérables, est en train d'advenir grâce à cet autre voyage dans la mémoire et dans le temps qui durera plus de dix ans.

08/2017

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Philosophie

Ménon

Oui, je vous écoute, oui... - Et finalement, non ! Cette volte-face coupe en deux le dialogue. C'est une sorte de gifle, dont le chevalier thessalien, Ménon, frappe Socrate. Elle annule presque le dialogue amorcé. En Sicile, Platon amorça plusieurs fois un dialogue, vécu et non écrit, avec le tyran Denys, dans l'espoir de fonder une cité de paix, mais en terre vierge, loin d'Athènes. En vain, comme ici. Alors, Platon écrit, pour les lointains, pour nous, derrière sa Ville. Pour elle, c'est-à-dire finalement contre elle, d'abord, cette cité bavarde et prétentieuse, cette Athènes que Socrate, son maître, n'a pas quittée, quand il pouvait encore échapper à la mort : il boirait la ciguë lorsque le gréement du vaisseau mystique d'Apollon à Délos se découperait sur l'horizon. Socrate a dit oui à la mort. La mort ? - Finalement, non, redit Platon. Elle est la vie, ouvrant nos yeux sur les constellations que l'étrange Tirésias déchiffre avec bonheur, tranquillement assis aux Enfers - telle est la dernière image du Ménon. Le chevalier Ménon croit vivre, lui. Il vise l'excellence, mais à la façon du tyran. Socrate lui fait alors donner deux leçons : par un esclave, ô honte, une leçon de soumission au vrai, soumission qui est l'avenue royale de l'excellence ; en sens contraire, une leçon d'orgueil : un démocrate et un parvenu, Anytos, idolâtre, ô surprise, les grands hommes d'Athènes, oublieux qu'il est de la Mémoire de soi, secret divin de l'excellence. C'est cet Anytos qui obtiendra la condamnation de Socrate. Le Ménon est un rude exercice de patience intérieure. On n'y parle point directement du Bien, de la Justice. C'est que la résistance d'Athènes à la philosophie incite Platon à lui désigner encore le soleil, mais comme à travers un vitrage dépoli.

06/1999

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Santé, diététique, beauté

Terminer en beauté

Cette " interruption volontaire de vieillesse ", c'est avant tout un témoignage touchant pour comprendre le choix et le combat de Jacqueline Jencquel afin d'avoir le droit de terminer sa vie dignement et d'en choisir les conditions. Mourir avant d'être déjà à moitié mort, c'est la vision que défend une femme qui a passionnément aimé la vie et la liberté. " J'ai atteint le début de l'hiver et je me prépare à mourir. J'espère réussir ma mort aussi bien que j'ai réussi ma vie. " On parle toujours de réussir sa vie. Pour certains, c' est la réussite personnelle et professionnelle. Pour d'autres, c'est être heureux. Avoir une vie amoureuse ou familiale bien remplie et valorisante. On s'y prépare comme on peut. On fête les moments importants : naissances, mariages, remises de diplômes, baptêmes et communions. Et pourtant, on laisse au hasard un des moments les plus importants de la vie, celui de sa mort. Pourquoi faire l'éloge d'une personne morte, dans un cercueil ? Les enterrements sont tristes et solennels, et la personne défunte n'est plus là pour entendre ce que l'on dit d'elle. Pourquoi ne pas y penser en amont, en parler avec ses proches et fixer une date raisonnable pour partir debout et en pleine conscience ? Boire un coup, s'embrasser et rire en pleurant ? Ce n'est possible que si nous ne sommes pas fauchés à notre insu, en plein milieu d'une vie active. Cependant, lorsque cette vie touche à sa fin - qui peut être au début, au milieu ou à la fin de l'hiver - c'est à dire entre 75 ans et 100 ans - on devrait pouvoir sereinement prendre congé de ses proches et entendre toutes les choses qu'on dirait devant une tombe.

06/2020

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Poésie

La Panthère et le fouet. Poèmes de notre temps

Dernier livre de Langston Hughes, le plus grand poète Africain-Américain du XXe siècle, La panthère et le fouet paraît en 1967 à New York chez Knopf, quelques mois après sa mort, il avait été conçu et composé par lui-même. En 4e de couverture ces mots : "Avec la publication en 1926 de son premier livre de poèmes - The Weary Bleus [& de la revue Fire !! dont Langston Hughes est l'un des principaux animateurs ainsi que le chef de file de la Renaissance de Harlem] - Langston Hughes devient le principal interprète en vers de la vie des Noirs américains aux Etats-Unis, et le restera pour toute sa vie. Les poèmes de ce livre, qu'il composa juste avant sa mort, affrontent à bras-le-corps la question raciale qui n'a cessé d'ébranler les Etats-Unis. Langston Hughes écrit sur les manifestations, sur les sit-ins, sur les discours et les prières pour la Liberté, sur la violence et la non-violence, de l'Alabama à Harlem ; il évoque la tragédie de Birmingham et la mort à Yorkville. Quarante-quatre de ces poèmes sont inédits, et les vingt-six autres, qui sont extraits de recueils plus anciens, prennent ici, dans cet ensemble, une nouvelle signification". Aujourd'hui en 2021, ce livre s'enrichit d'une autre signification, grâce à sa première traduction en français, tout en représentant toujours la question raciale des Etats-Unis au monde entier, en s'adressant à des nouveaux interlocuteurs. Tous les poèmes sont encore malheureusement actuels et magnifiquement puissants ; Langston Hughes reste un interprète essentiel de notre vie et de ce qu'on pourrait appeler le cas de conscience (post-)colonial. La panthère et le fouet porte un sous-titre frappant : Poèmes de notre temps - c'est un livre intempestif.

09/2021

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Poésie

Hautes-Huttes

Après le triptyque de La Représentation des corps et du ciel composé de : Le grand silence (2011), Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014), les mille poèmes de Ce qui n'a pas de nom (2019) constituaient une telle somme poétique et philosophique qu'elle semblait ne pas laisser de place à un second volume. Hautes Huttes est cette suite inattendue et pourtant évidente. Les deux livres se complètent comme le Yin et le Yang, le sans-nom et le nom, la vie et la mort. A l'épigraphe du poète-philosophe majeur de l'Occident, Lucrèce, répond ici l'épigraphe du plus admirable poète-philosophe de l'Orient, Li Po, quatre vers écrits sur la Montagne des Huttes : " Las d'agiter l'éventail de plumes blanches, / torse nu dans l'ombre verte de la forêt, / j'ai laissé mon bonnet au creux d'un rocher, / doucement sur mon crâne s'écoule le vent des pins. " Cet homme seul sur la montagne des Huttes, comme abandonné au bord du vide, c'est nous. Cet être sans cesse en déséquilibre, effrayé par la mort et comme incapable pourtant de vivre. " Que peut l'homme, interroge le poème / toujours absent // que cherche-t-il / de son grand pas bancal ". La vie est là, à portée de main, et sans cesse il la fuit. Pire, il la souille, il la détruit, comme si, de ne pas savoir en jouir, il l'avait prise en haine. " Qu'est-il arrivé / à cette vie // qu'on ne sache plus / l'aimer ", interroge le poème. Pourquoi cette pulsion de mort a-t-elle ainsi dévoré nos existences, nous entraînant et le monde avec nous vers l'abîme ?

06/2021

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Littérature française

Qui a tué Spinoza ?

Et si derrière la mort de Spinoza se cachait, non une santé fragile, mais un assassinat ? Quand Baruch Spinoza s'éteint à seulement 44 ans, en 1677, à La Haye, il laisse dernière lui une oeuvre philosophique révolutionnaire mais aussi des énigmes. Qui est cette mystérieuse personne qui lui a rendu visite le jour de sa mort ? Et pourquoi des lettres et des manuscrits inédits ont-ils disparu de son secrétaire ? A qui donc profite le crime de cette mort étrange ? Catholiques, protestants, monarchistes, juifs, adversaires théoriques, Français, Hollandais... de son vivant, le philosophe ne manquait pas d'ennemis. Nous voici plongés dans la Hollande du XVIIe siècle, carrefour de tous les savoirs et du commerce, terre de paix et de tolérance où Juifs, catholiques et protestants pratiquent librement leur culte. Mais l'équilibre est fragile et les passions nombreuses. On se méfie de Spinoza, trop libre, inclassable. Sa philosophie dérange autant qu'elle fascine, en cette époque où les guerres de religion déchirent l'Europe : Dieu n'est pas une personne mais la Nature. Il n'y a ni providence, ni miracles, ni paradis, ni enfer, ni immortalité de l'âme. Autant de propositions qui défient l'ordre social et céleste. Du sommet de l'Etat au presbytère en passant par la Synagogue et les cercles de pensée concurrents, tout conspire, en secret, pour faire taire ce génie séditieux. Dans ce thriller philosophique et historique d'une grande exactitude, Jean-François Bensahel nous fait marcher dans les traces de Spinoza, à travers les complots et les mystères d'une Europe à feu et à sang, où les querelles d'idées sont souvent les plus meurtrières. Un roman incisif et haletant.

05/2023

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Beaux arts

Gratia Mundi, Raphaël la grâce de l'art

2020 : 500e Anniversaire de sa disparition (1520-2020) 2020 signe le 500ème anniversaire de la mort du peintre Raphaël, l'un des trois grands génies de la Renaissance, aux côtés de Michel-Ange et de Léonard de Vinci. Ainsi ce livre commence-t-il logiquement, et de manière chronologique, là où mon précédent ouvrage, Divin vinci - Léonard de Vinci, l'Ange incarné, se termine. D'autant que Léonard fut aussi l'un des principaux maîtres (avec le Pérugin) de Raphaël lorsque celui-ci vécut à Florence, après avoir quitté sa ville natale d'Urbino, foyer intellectuel et artistique des Marches, région, aux confins de l'éblouissante Toscane et de l'élégante, mais secrète, Ombrie, de l'Italie centrale. Né un vendredi Saint, le 6 avril 1483, et mort également un vendredi Saint, le 6 avril 1520, à l'âge de 37 ans seulement, Raphaël, génie précoce, à la vie romanesque et à la mort mystérieuse, mais à l'oeuvre immense surtout, fut considéré, de son vivant, comme un mythe, à l'instar de Léonard. Il est le seul artiste à avoir les honneurs, à Rome, où il s'est éteint après une folle nuit d'amour auprès de sa " Fornarina ", du panthéon, lieu sacré, dédié, dans l'Antiquité, au culte des dieux. C'est donc l'art tout autant que la vie, sinon la pensée, de Raphaël, peintre et architecte adulé par les papes, tout autant que par les princes de son temps, que cet essai s'emploie à élucider : une constante et quadruple interpénétration entre l'idéal esthétique, l'explication philosophique, le parcours artistique et le récit biographique. Mais, non moins étonnant, Raphaël est aussi celui qui, nanti de son incommensurable talent, inspira quelques-uns des plus grands peintres de l'art classique, dont Ingres, ou de l'art moderne et contemporain, au premier rang desquels figure Modigliani.

03/2020

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Science-fiction

Refuge 444 Tome 3 : Mise en échec

La guerre est terminée ! Les deux puissances du Pays des Plaines enterrent le glaive de la discorde et s'allient pour mener de front un immense chantier : la construction d'une route commerciale à travers le Pays du Froid jusqu'au Pays des Olis. Leur projet pharaonique se fera à n'importe quel prix et contre quiconque osera s'y opposer ! Même s'il s'agit des Capitaines de la mort. Depuis que les Tarcs, associés aux Nomades, ont réussi là où tous avaient jusqu'à présent échoué en tuant un Capitaine de la mort, ces guerriers légendaires ne sont plus aussi redoutés. Un traité de paix est signé, mais l'information n'est pas parvenue à tout le monde... Des complots se préparent et des coups d'Etat s'organisent de toute part. Personne n'est à l'abri, pas même l'empereur Tarc. Le peuple Lut, quant à lui, pourtant épargné par la guerre, est confronté à des tensions internes et la guerre civile gronde. L'Elu compte bien faire du Refuge le premier temple des Trois Lunes au Pays du Froid, et ainsi convertir tous ses habitants. L'appui de Maître Capt semble lui ouvrir toutes les portes, ainsi que de très belles perspectives religieuses. Le clan de la Pachate, toujours en quête du Refuge 444, sera contraint d'emprunter la route de la Grande Forêt pour éviter les Légions Noires de l'Empire ; une forêt qui cache dans ses profondeurs des légendes aussi terrifiantes que celles du Pays du Froid. Dans cet endroit la mort guette chacun de vos pas... Dans ce troisième tome du Refuge 444, l'avenir de tous devient aussi précaire que celui d'un lapin blanc face à un Sang-Blanc...

03/2014

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Policiers

Vieux Bob

"C'est vrai, vieux Bob a pas pu s'empêcher. C'était si bon, le calme et puis la sciure sous son ventre, bref, il a pas pu se retenir. A coups de pompe dans le train il se traîne jusqu'à l'arbre, lève à peine la patte, fait trois gouttes qui se perdent dans ses poils". Un vieux clébard incontinent, un simple d'esprit fasciné par les avions, deux étrangers dans le métro qui ne savent se dire leur attirance... Les personnages de ces neuf nouvelles sont attendrissants. S'ils sont pathétiques ? Oui. Et meurtriers, souvent. A l'image de John Fante, Pascal Garnier donne toujours l'impression de se balader avec un couteau en poche. Mais chez lui, l'effarement ne conduit pas à la rage : nous sommes ici du côté du coeur. L'auteur de Comment va la douleur ? Et de La Théorie du Panda est mort en 2010. Le recueil Vieux Bob s'inscrit pleinement dans l'oeuvre de cet entomologiste sentimental. Les éditions in8 ont souhaité rééditer ce recueil paru aux éditions Syros en 1990 sous le titre "Cas de figures" . L'auteur dissèque des solitudes au long cours où animaux, jeunes et moins jeunes rivalisent de lassitude. Qu'advient-il alors de la banalité pesante et de ces êtres fossiles que les jours calmes et monotones assassinent sous un soleil de plomb ? Aux surgissements de coïncidences réelles ou simulées, l'habitude croise les fulgurances de l'inouï. A l'orée du tragique, dans un glissement palpable sous l'ivresse d'un quotidien qui n'en finit jamais de s'éteindre, la vie laisse alors entrevoir la mort - à moins que ce ne soit la mort qui, aux prises avec la vie, lui rende tout son éclat. Garnier distille la subtilité grossière d'une vie mortelle avec beaucoup de poésie.

09/2014

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Psychologie, psychanalyse

Le berceau vide. Deuil périnatal et travail du psychanalyste

Le berceau est le cœur de la périnatalité. Lorsqu'il est vide, c'est une part essentielle de l'existence qui vacille. Cet enfant, mort avant d'être né, qui n'est plus ni dedans ni dehors, quel est-il ? Un bébé, un fœtus, un rien ? Pour l'état civil tout dépend de son terme, de son poids et de sa viabilité. Et ces pères et mères sans bébé, qui sont-ils maintenant ? Cet enfant dont ils ont rêvé, qu'ils ont vu à l'échographie, qu'ils ont senti bouger leur conférait un statut de parents. Tout cela peut-il être gommé par la mort de l'enfant ? Quelle part les enfants aînés, les grands-parents prennent-ils dans ce drame ? Quel rôle joue l'équipe soignante toujours présente dans ces moments-là ? Comment le psychanalyste va-t-il pouvoir accueillir, soutenir ces parents et les aider à explorer les zones archaïques de leur psychisme reconvoquées par cet événement traumatique ? L'auteur témoigne dans cet ouvrage de l'étendue insoupçonnée des ravages provoqués par la mort d'un fœtus ou d'un tout jeune bébé. Elle y décrit son travail de psychiatre et d'analyste au sein d'une équipe pluridisciplinaire à l'Institut de puériculture et de périnatalogie de Paris. Ce livre, fruit d'une longue réflexion sans cesse en éveil, montre que la perte d'un fœtus ou d'un bébé n'est pas seulement une fin de vie et, qu'avec l'écoute, la patience et l'humanité du psychanalyste, ce drame peut se transmuer en une nouvelle dynamique. Cela ne peut se faire sans un échange vif et constructif avec les équipes toujours présentes. Autant de valeurs qui échappent peut-être à l'air du temps mais qu'il est urgent de maintenir, voire de retrouver.

01/2008

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Littérature française

Bakou, derniers jours

En 2003, de retour d'Afghanistan, j'avais dû m'arrêter à Bakou, Azerbaïdjan. Je logeai dans un hôtel portant le nom, Apchéron, de la péninsule sur laquelle est construite la ville. J'écrivais alors Suite à l'hôtel Crystal un livre composé d'une quarantaine d'histoires se déroulant dans des chambres d'hôtels à travers le monde. Le nom de l'Apchéron, si proche de celui du fleuve des morts de la mythologie grecque, me suggéra l'idée d'y mettre en scène mon propre suicide. La notice biographique sur la couverture du livre mentionnait mes lieux et dates de naissance et de mort : Boulogne-Billancourt, 1947 - Bakou, 2009. Depuis 2004, j'étais donc mort en 2009 à Bakou, dans la chambre 1123 de l'hôtel Apchéron. À mesure que se rapprochait cette fatidique année 2009, les recommandations se faisaient plus pressantes : surtout, si par hasard tu es invité à Bakou en 2009, n'y va pas ! Ces amicales mises en garde firent évidemment naître en moi l'idée qu'au contraire je devais m'y rendre pour honorer une sorte de rendez-vous, et y demeurer assez longtemps pour laisser à la fiction de ma mort sur les bords de la Caspienne une chance raisonnable de se réaliser. Ce livre est en quelque sorte le journal de mon séjour dans la ville où j'étais supposé mourir. Portraits, choses vues, rêveries, lectures, notes de voyage, évocations de figures du passé, etc. Naturellement, il s'agissait d'un jeu, commençant par un jeu de mots, mais tout de même ce jeu donnait une certaine coloration à mes pensées, orientait jusqu'à un certain point mes imaginations et même mes regards.

02/2010

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Littérature française

La vallée de l'ombre

" Eliézer se leva. En s'appuyant au mur, il quitta la pièce, fit quelques pas dehors, vacillant dans le vent glacial, bousculé par le chien qui frémissait de joie, lui léchait les mains et courait en tous sens. Derrière la maison, il s'adossa au mur et son regard embrassa la colline, les murets de pierre qu'il avait si souvent escaladés d'un pied agile, les silhouettes sombres et tordues des oliviers où s'accrochaient encore quelques feuilles sèches. Une phrase du livre de Job monta à ses lèvres craquelées par la soif : " "L'arbre conserve un espoir, une fois coupé il peut renaître encore et ses rejetons continuent de pousser." " Une volonté de vivre jaillissait des profondeurs de son être et l'envahissait tout entier, comme la sève nouvelle qui court jusqu'aux extrémités des branches. La nature qu'il connaissait si bien lui murmurait son cantique d'espérance : derrière les apparences de la mort couve le feu de la vie ; et un matin, les bourgeons éclatent sur le bois qu'on croyait sec et les jeunes pousses viennent reverdir la terre nue et aride. " Dans un petit village de Galilée, un jeune homme est atteint d'une maladie incurable. À mesure que s'étend sur lui l'ombre de la mort, les sentiments de ceux qui l'entourent se révèlent ; entre amour et révolte, trahisons et amitiés, doute et fidélité se tisse une attente, celle de Jésus de Nazareth qui pourrait le guérir. Mais arrivera-t-il à temps ? Ce récit, clair et profond, est aussi une réflexion sur l'angoisse qui nous étreint devant l'approche de la mort et la souffrance, sur le pardon et l'amitié, la naissance du sentiment amoureux et la grâce qui, un jour imprévu, peut traverser toute vie.

05/2002

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Littérature étrangère

Oeuvres

L'écrivain israélien Aharon Appelfeld dit que les romanciers russes, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekov, Tourgueniev, savaient aimer " leur peuple, leurs douleurs et leurs blessures ". Vassili Grossman, romancier russe né en 1905 dans l'une des capitales juives de l'Ukraine et mort à Moscou en 1964, aimait son peuple et sa mère. Son œuvre rend compte du chant secret de ceux qui, dans la Russie stalinienne, croyaient encore que la liberté, la tendresse, la bonté étaient " le pain et l'eau de la vie ". La pensée de cet homme, l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, seul face à la tragédie totalitaire, dépasse les circonstances. Affrontant les horreurs et les idéologies mortifères de son temps, il parle " du grincement combiné des fils de fer barbelés de la taïga sibérienne et du camp d'Auschwitz ". Grossman, c'est aussi un destin hors du commun. D'abord chimiste de son état (comme Primo Levi) puis écrivain, il se montre un serviteur docile de l'Etat soviétique avant de centrer sa création sur le phénomène totalitaire. Son roman, Vie et destin, est saisi par le KGB et Grossman interdit de publication. Il meurt après avoir mis au point une dernière version de Tout passe, son testament spirituel, sans jamais savoir si ces textes seront publiés. C'est bien après sa mort que ses romans seront découverts en Occident. Ce volume, présenté par Tzvetan Todorov, réunit l'essentiel des écrits de Grossman postérieurs à la mort de Staline, Vie et destin, Tout passe, ainsi que plusieurs nouvelles et des lettres inédites à sa mère et à Nikita Khrouchtchev. La traduction de Vie et destin, véritable Guerre et Paix du XXe siècle, ce chef-d'œuvre de la littérature mondiale, a été révisée et restituée pour la première fois dans son intégralité, conformément à l'édition russe de 2005. DANIEL RONDEAU

04/2006

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Littérature française (poches)

Elle et lui, lui et elle

De même qu'il existe une "littérature jeunesse", on pourrait concevoir une "littérature vieillesse" : les auteurs seraient des vieux, qui mettraient en scène des personnages de vieux, pour toucher un public de vieux. Les thèmes de prédilection en seraient la vieillesse, la maladie, et bien entendu, la mort. Le recueil des dix nouvelles de Michel Arrivé, intitulé Elle et lui, lui et elle figurerait en excellente place dans cette bibliothèque. Et ceci d'autant plus justement qu'il constitue une édition posthume ! Car Michel Arrivé est mort le 3 avril 2017, dans sa quatre-vingt-unième année. Dans ce "rayon vieillesse", il y aurait deux sous-genres : la collection White et la collection Black. La première proposerait une littérature de la sérénité, de la sagesse et de la transmission ; on y verrait de beaux vieillards chenus donner aux générations montantes les leçons apaisées d'expériences maîtrisées et heureuses. Les autres textes, ceux du désespoir, de la désillusion et de l'amertume seraient réunis dans la seconde collection, la Black. Sa devise, empruntée au personnage de Jacques Horlaville dans La 273ème fois, serait que "tout est définitivement pis dans le plus mauvais des mondes possibles". C'est assurément à cette seconde catégorie de la "littérature vieillesse" qu'appartiendraient les nouvelles de Michel Arrivé. Extrait de la préface de Sylvaine Arrivé Livre posthume de Michel Arrivé, linguiste, spécialiste de Jarry et du Collège de Pataphysique, dont les écrits ont beaucoup tourné autour de son rapport à la vieillesse et la mort, avec notamment "Les Remembrances du vieillard idiot" (Flammarion, prix du premier roman). Avec une couverture d'Alexis Horellou et des illustrations intérieures de Brito (ancien reporter-dessinateur au Canard Enchaîné et au Monde).

12/2017

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Autres langues

Japanese for busy people I. Revised edition

In the ten years since its publication, Japanese for Busy People has won acceptance worldwide as an effective, easy-to-understand textbook, either for classroom use or for independent study. In this new edition, numerous revisions and additions have been made, taking into account the comments and responses of both students and teachers who have been using the course. In Book 1, the revisions are directed at making the grammatical explanations easier to understand, while adding further explanations of points that students have difficulty with. Changes have also been made in favor of more natural practice sentences and dialogues. In addition, new appendices list the particles, interrogatives, and sentence patterns in the book, as well as the kanji introduced. More fundamental revisions have been made to Book II, which has been expanded and divided into two volumes, Book II and Book III. The changes result in a smoother transition from Book I, make new grammatical elements clearer, and present more natural practice dialogues and exercise sentences. This concise course in natural Japanese is ideal for such students as businessmen whose aim is a working knowledge of the spoken language in everyday life. "Survival Japanese for Adults," as it might be called, gets to the heart of the language without recourse to childish or classroom-only Japanese. Vocabulary and grammar have been limited to about one-third that usually encountered in beginner courses, and words and patterns that students will find immediately useful are emphasized. The thirty lessons are composed of dialogues, notes on grammar, and vocabulary, exercises, and quizzes. In addition to developing verbal fluency, by the time the student is one-third of the way through Book 1, he or she will have mastered the two phonetic syllabaries of Japanese, hiragana and katakana.

01/1994

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Paramédical

Soins palliatifs. Accompagner pour vivre

Qui oserait affirmer que la question existentielle de la fin de vie - notre livre parle du terme de la vie - ne le regarde pas ? Parents, amis, collègues de travail, tous ou presque tous, nous avons malheureusement fait face d'une façon ou d'une autre à la réalité de la mort. Pourtant, certains courants postmodernes se cristallisent laissant croire à une vie sans mort, à une vie terrestre éternelle, permise par le transhumanisme. S'épanouissant dans le terreau d'un matérialisme décomplexé, ces mirages obligent nos sociétés et nos cultures à se questionner avec une certaine urgence sur la manière de vivre la mort, sur l'art d'accompagner ceux qui y font face... Et si cet accompagnement constituait une thérapie pour une société et une culture en mal de vivre ? On y donne, mais on y reçoit... Notre ouvrage présente donc l'accompagnement comme une science : la science de l'accompagnement. Tout simplement parce que celle-ci a ses principes qui se justifient par la concrétude d'une anthropologie ouverte. D'une anthropologie "à coeur ouvert", osons-nous développer... Dès lors, c'est l'ensemble du livre que se voit uni fié par une vision anthropologique aconfessionnelle à dimension universelle. Après avoir articulé et justifié la science de l'accompagnement, une telle anthropologie vitaliste suggère coup sur coup une spiritualité "à taille humaine", une "médecine palliative" distincte de celle gériatrique, une science palliative riche de ses deux piliers : le tissu social des bénévoles et le vécu de l'interdisciplinarité. L'un pour porter, l'autre pour structurer. Ce livre n'est pas abstrait, il est profondément concret et accessible puisqu'il part du coeur pour rejoindre les coeurs et foisonne de témoignages vécus, tous plus bouleversants les uns que les autres.

10/2017

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Critique littéraire

Bernanos, Jünger, Teilhard de Chardin. Quatre ans dans la tranchée : survivre et écrire

Les trois hommes dont nous évoquons la vie et l'oeuvre ont ceci en commun d'avoir vécu la Grande Guerre au front sur toute sa durée, entrecoupée de brefs séjours à l'arrière, en raison de blessures ou de courtes permissions. Jünger combattit sur le front allemand, Bernanos sur le front français où Teilhard fut brancardier et aumônier. Jünger écrivit de très nombreux textes sur la guerre, ce qui ne fut pas le cas de Bernanos. Quant à Teilhard, ses réflexions sur la guerre et son expérience au front sont contenues essentiellement dans les lettres qu'il adressa à sa cousine durant cette période de quatre ans. Une épreuve d'une telle violence sur une durée aussi longue, un tel déchaînement de forces, de moyens, de destructions, jusque-là inimaginables, ont forcément une répercussion déterminante sur la pensée. La principale caractéristique du monde du front est pour chacun d'être confronté à la mort omniprésente et menaçante. Serait-il alors possible de trouver dans les écrits postérieurs à la guerre de ces trois vétérans des éléments qui permettraient de répondre, en partie, à la question fondamentale que soulève George L. Mosse ? Quelles furent "les répercussions de l'expérience de la mort de masse pendant la Première Guerre mondiale ? " Quels en furent les effets sur les sociétés et, à une plus petite échelle, sur des hommes qui vécurent sur le front pendant quatre ans ? Bernanos et Jünger deviennent écrivains et, tous deux, se réfèrent à Léon Bloy comme à un "maître". Teilhard est un prêtre, un scientifique et aussi un penseur. A l'origine des écrits de chacun d'eux, on trouve l'expérience du front, de la mort et le souvenir de la multitude des disparus. En s'appuyant sur les écrits de Paul Ricoeur, le lien symbolique se révèle rapprochant leurs textes si différents.

09/2017

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Policiers

L'affaire Spinoza

A la nuit tombée, le 21 février 1677, Jan Ross, lieutenant de police à La Haye se rend au domicile d’un certain Van der Spyck qui, le matin même, a signalé à la prévôté la mort suspecte de son locataire. Une démarche qui n’est pas exceptionnelle pour le policier sauf que dans ce cas précis, la victime n’est autre que le célèbre philosophe Baruch Spinoza. En découvrant le cadavre dont le visage et le corps portent les stigmates d’une terrible agonie, il est convaincu qu’il ne s’agit pas d’une mort naturelle, d’autant plus que Van der Spyck lui signale la disparition de tous les manuscrits du génial penseur. Commence alors une enquête semée d’embûches au cours de laquelle le fonctionnaire de police va remonter le cours du temps et découvrir que la vie du juif Spinoza, excommunié par les siens, poursuivi par la haine des religieux de tout poil, admiré et craint par les principaux dirigeants des Provinces-Unies, ne fut pas celle d’un sage retiré du monde, mais plutôt le parcours d’un homme engagé dans tous les combats politiques et religieux de son temps. Sillonnant les routes et les canaux de Hollande, entre diligences et coches d’eau, de jour comme de nuit, Jan Ross va rencontrer et interroger tous ceux et... celles qui ont connu, aimé ou détesté le « juif athée « et pour certains, lui en vouloir assez pour désirer sa disparition prématurée. A l’issue de son enquête, malgré les chausse-trappes et les guet-apens, Jan Ross découvrira que les circonstances de la mort du philosophe sont à l’image de sa philosophie : simples en apparence, mais en fin de compte énigmatiques.

10/2015

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Littérature française

Appartenir

De la guerre, de la déportation et de la mort de ses proches, Boris, le grand-père de la narratrice, n'a jamais parlé. Autour de lui chacun savait, mais, dans l'appartement du 30, rue de Leningrad, que tout le monde appelait «le 30», le sujet n'était jamais évoqué. Et puis Boris est mort. La jeune femme a vécu un moment au 30, en attendant que l'appartement soit vendu, elle avait vingt ans, et elle a cédé à une bibliothèque les livres en russe et en yiddish de son grand-père. Plus personne ne parlait ces langues dans la famille. Ce n'est que dix ans plus tard, au moment de devenir mère, que s'est imposé à elle le besoin de combler ce vide et de reprendre le récit familial là où il avait été interrompu. Moins pour reconstituer le drame que pour réinventer des vies. Retrouver les rues de Paris autrefois populaires où vivaient Rosa, la soeur de Boris, avec sa fille Lena, déportées en 1942 ; voir ce village lointain d'où son grand-père était parti pour se créer un avenir qu'il espérait meilleur ; entendre couler cette rivière d'Ukraine sur laquelle, enfant, il patinait l'hiver. Comprendre où ils vécurent et furent assassinés. Alors elle cherche, fouille, interroge, voyage, croisant la mort à chaque pas dans son étrange entreprise de rendre la vie à ces spectres. C'est une quête insensée, perdue d'avance, mais fondamentale : celle d'une identité paradoxale qu'il lui faut affirmer. Séverine Werba nous livre une enquête profane, intense, et part à la recherche de l'histoire dont elle procède comme d'elle-même. Elle montre qu'écrire est sans doute la façon la plus poignante de rompre et d'appartenir.

08/2015

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Revues de psychologie

Cancers & psys N° 6 : L'amour aux temps du cancer

Gabriel Garcia Marquez, écrivain colombien, prix Nobel de Littérature, est mort d'un lymphome hodgkinien en 2014. Cent ans de solitude (1967), Chroniques d'une mort annoncée (1981), ses livres ne parlaient pas de cancer. Ni même de choléra. Mais ils parlaient souvent d'amour ! Tiens, pourquoi L'Amour aux temps du choléra (1985) ? Cette question en rappelle une autre, celle du grand poète allemand Hölderlin, qui figure dans une strophe de l'élégie Pain et Vin, composée vers la fin de l'année 1800 : " Wozu Dichter in dürftiger Zeit ? " (" Pourquoi des poètes en temps de détresse ? "). En quoi nous concerne- t-elle cette question, nous les psychistes qui intervenons au quotidien auprès de malades somatiques ? Plus largement, porte-t-elle dans son énoncé même une vérité précieuse sur notre travail au quotidien ? Remettre de la beauté aux temps de la laideur et du bonheur aux temps du chagrin ? Répondre, c'est évidemment clarifier en même temps le point de savoir qui nous sommes en ces lieux qui n'ont souvent d'hospitaliers que le nom. Et si notre tâche, à l'occasion de cette expérience extrême au sens où elle met un temps en danger de mort, était l'occasion de ré-arrimer sur Eros nos patients ? Psychologues, psychiatres, psychanalystes en oncologie prêtent-ils alors leur présence, leur corps comme espace transitionnel, espace de traduction provisoire des angoisses souvent innommables chez leurs patients ? Ne deviennent-ils pas cet objet transformationnel au sens de Christopher Bollas, qui permet d'ouvrir une aire de jeu pour que leurs patients puissent vivre pleinement le temps qui reste ? Alors, pourquoi des psychistes en terres oncologiques ? L'amour aux temps du cancer resterait-il à écrire ?

03/2023