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Carole Maurel, Ingrid Chabbert

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Religion

Muhammad. Prophète de l'Islam

Que sait-on au juste de Mahomet, le Prophète de l'Islam, mort le 8 juin 632 de notre ère et révéré par un milliard de musulmans dans le monde ? Il est difficile de faire la part du sacré et du profane, du légendaire et du réel, parmi les milliers de témoignages recueillis aux VIIIe et IXe siècles dans les hadiths et dans les premiers textes biographiques consacrés par les historiens arabes et persans à l' "Envoyé de Dieu". Pour évoquer l'itinéraire du Prophète auquel le Coran fut révélé, unificateur de la péninsule arabique, réformateur juridique et politique, chef militaire et religieux, Roger Caratini n'a négligé aucune source, le Coran, la Chronique d'al-Tabari, la Sira d'Ibn Ishaq, le recueil de traditions dû à al-Bukhari et les Prairies d'or de l'historien arabe al-Mmas'udi. Il offre de l'exilé de Médine le portrait d'un berger devenu prospère caravanier, bouleversé à quarante ans par la révélation de la parole divine, et promis à la mort par les habitants de La Mecque. Ce livre offre aussi, entre histoire et légende, le tableau d'une Arabie de nomades, de bourgeois et de marchands, morcelée en d'innombrables tribus, exposée aux influences juives et chrétiennes, avec lesquelles Mahomet eut le génie de composer, sans rien céder de ce qui fait, aujourd'hui encore, l'universalité de son message.

07/2014

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Littérature française

Le Dit du corbeau et autres nouvelles

Le livre se compose de 4 nouvelles, précédées d'un Avant-propos, et suivies d'une postface, " La demeure et l'infini ", comme une confidence qui relie les textes entre eux. La première, éponyme, " Le Dit du corbeau ", une vision de la Grande Guerre, son impact sur les êtres et les familles au fil du temps, à travers le regard d'un corbeau " individu à la fois réel et mythique ". Deux : " L'origine ", part de la découverte, en 1970, aux Etats-Unis, de Genie, " enfant du placard " sans parole. Mystère et empathie. Trois : " L'adagio de Tomaso Albinoni ", ou l'aventure de cet adagio, oublié et redécouvert au XXe siècle, pour donner une intensité particulière à la vie contrainte, comme oubliée, d'un jeune couple, débouchant dans la lumière. Quatre : " Chapeau de paille dans la chapelle des Anges ", opère un lien entre une " foire de l'estampe " place Saint-Sulpice à Paris, à laquelle participe un couple d'artistes, et la chapelle des Anges, dans l'église sur la place, où se trouve la célèbre fresque de Delacroix (située dans la forêt de Sénart). Et le mystère autour d'un homme au chapeau de paille. L'écriture est maîtrisée, belle, sensible, le propos de haute volée, nourri de riches lectures, les liens établis entre les quatre " novellas ", en particulier la figure du corbeau, subtils. Pas la littérature de tout le monde, mais en tout cas de ceux qui aiment les livres qui font du bien.

10/2014

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Littérature érotique et sentim

L'enfant des Alpilles

Ils sont jeunes et ils s’aiment. Cela devrait suffire. Mais il n’en est rien pour Océane et Marien qui, au sortir de l’adolescence, s’éprennent l’un de l’autre sous les cieux des Baux-de-Provence. Non parce qu’ils appartiennent à des mondes différents, elle brillante étudiante prête à entrer en faculté de médecine, lui forgeron. Non, ce n’est pas cela qui fait obstacle… Mais bien plutôt la mère de Marien, dont on ne sait rien, qui dissimule les meurtrissures de son passé, qui suscite le doute et la méfiance dans le village. Des commérages dont sera aussi victime le fils, quand certains jaloux voudront mettre un terme à la relation entre les deux amoureux… Toutefois, forçant les barrages qui se dressent face à eux, Océane et Marien surmontent ces premières épreuves de leur relation… Des épreuves malheureusement préparatoires aux drames à venir. Secrets et silences sont destructeurs. À eux, il faut opposer la parole, la confession, la confiance en l’autre, la tendresse… Voilà ce que nous apprennent les personnages de Marylène Blas, qui signe avec "L’Enfant des Alpilles " une oeuvre qui est bien plus qu’une saga familiale. Qui dit en effet tout le bien qu’il y a à déposer quelques instants ses fardeaux dans les mains d’autrui, à lui laisser entendre ses fêlures et ses peines pour mieux les alléger et les panser. Belle leçon de vie dispensée dans un roman aux figures profondément attachantes…

05/2012

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Littérature étrangère

La proie des âmes

" Andy Gage naquit en 1965 et fut assassiné peu de temps après par son beau-père... Ce n'était pas un banal fait-divers : bien que la torture et les sévices qui le firent périr aient été réels, la mort d'Andy Gage ne l'était pas. Seule son âme mourut, et, en mourant, elle vola en éclats. Puis ces éclats devinrent des âmes à part entière, toutes héritières de la vie d'Andy Gage. " Andrew Gage est " né " il y a tout juste deux ans, pour servir de porte-parole à un corps souffrant du trouble de la personnalité multiple. Alors qu'Andrew gère le monde extérieur, il existe dans sa tête une maison imaginaire abritant plus d'une centaine d'âmes qui tentent avec peine de cohabiter. Penny Driver, la nouvelle collègue d'Andrew, est elle aussi atteinte du syndrome de la personnalité multiple - un fait qu'elle ignore en partie. Mais lorsque certaines âmes de Penny prient Andrew de les aider, celui-ci accepte à contrecœur, et met alors le doigt dans un engrenage qui entamera l'équilibre de sa " maison " et risquera sa perte. Matt Ruff a imaginé une histoire à suspense qui opère sur le lecteur une étrange fascination. Le tour de force de l'auteur est de mettre en scène une polyphonie de voix à partir de deux personnages seulement. Proche du thriller psychologique, un texte rempli d'action qui relève moins du jeu de piste que du jeu de rôles.

01/2005

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Pédagogie

Premières années d'enseignement. Fondamentaux, conduite de classe et geste professionnels. Cycles 1, 2, et 3

Débuter dans l'enseignement n'est pas chose aisée, même après une formation initiale et un parcours de professionnalisation. Lors de sa première affectation, l'enseignant confronte ses représentations à la réalité du terrain, que ce soit pour la vie de classe, la mise en place des apprentissages, la rencontre avec ses élèves et les différents partenaires de l'Ecole... Cet ouvrage vise à accompagner chacun dans ce cheminement et permettre les ajustements nécessaires tout au long de sa carrière. Fondamentaux, conduite de classe et gestes professionnels : ce guide englobe tout le panorama du métier de l'enseignant. Il offre des repères concrets ainsi que de nombreuses pistes pédagogiques. L'ouvrage est organisé en quatre parties : - les relations dans et hors la classe : installer la relation professeur-élèves, créer un climat de classe favorable, établir son autorité, établir de bonnes relations dans l'équipe éducative et avec les parents ; - la construction d'un répertoire de gestes professionnels : accueillir des élèves et mettre en place des rituels, animer une séance d'apprentissage, savoir se faire écouter, gérer les problèmes de comportement, mettre en place une pédagogie différenciée... - l'appropriation des outils de l'enseignant ; - une approche spécifique pour enrichir sa connaissance des élèves : profils cognitifs, besoin de mouvement, de parole... S'il s'adresse prioritairement aux enseignants qui débutent leur carrière, cet ouvrage pourra accompagner tout enseignant en formation (CAFIPEMF...), ainsi que les enseignants plus chevronnés et les formateurs qui souhaiteraient revisiter leurs pratiques pédagogiques.

08/2020

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Critique littéraire

Les mots de l'enfermement. Clôtures et silences : Lexique et rhétorique de la douleur du néant

Pour Giorgio Agamben " le camp est l'espace qui s'ouvre quand l'état d'exception commence à devenir la règle " ; les camps quels qu'ils soient suscitent aussi les écritures de l'après. L'après n'est jamais facile, il continue, en quelque sorte, la souffrance intérieure qui est née de l'enfermement. Si le point de départ de ce travail était l'oeuvre mémorielle et littéraire du camp à travers le regard aigu et la conscience lucide de quatre écrivains français (Georges Hyvernaud, Henri Calet, Raymond Guérin et Alexandre Vialatte), soldats prisonniers durant la deuxième guerre mondiale, l'auteur n'a pu contourner l'horreur des autres camps, ceux dont la mémoire officialise, de temps en temps et distraitement, le souvenir. C'est de ces camps que surgit la douleur du néant et cet essai tente de décrire la façon dont le témoignage, à travers la poésie, la force des mots et la rhétorique, devient pure littérature. Dans la dernière partie, l'auteur a cherché à montrer comment les mécanismes de la langue du pouvoir et de l'indifférence peuvent générer, à nouveau, l'enfermement et la douleur. Ces clôtures paraissent différentes mais, ici également, la réduction de l'espace et l'intensité de la souffrance se rejoignent dans la perte de la dignité. Encore une fois, la connaissance et l'écriture, produisant la parole de chacun, peuvent offrir, une voie, sinon d'issue, d'espoir.

01/2012

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Littérature française

Journal du huitième hiver

"Je suis arrivé la veille d'un nouvel An, il y a quinze ans, dans une ville de la vaste patrie européenne où l'on parlait une langue qui m'était familière, semblable et diverse. Cette parole d'un poète russe, née sous le feu noir de la révolution, guidait mes pas : "Il est un droit qui manque à la Déclaration des droits de l'homme, celui de s'en aller." "Je lis la rencontre d'une Française de l'Emigration et je compris, en cette nuit du 31 décembre, le sens de ce mot tel qu'il s'incarna dans l'Exode de l'ère nouvelle. Je pris la route et connus l'immense famille des "réfugiés spirituels", ceux qui n'avaient pas renoncé à vivre leur vie. Et, peu à peu, j'eus à coeur de raconter leur histoire, qui se mêlait à la mienne. "La Lumière du Saint- Empire, qui s'est projetée en Europe du Tibre au Rhin et à la Baltique, est la seule idée politique qui éclaire ces pages. "Cette confession sentimentale commence par une lettre et finit par une lettre, dans un mouvement d'ouest en est, comme l'esquisse d'un retour. L'anecdote est la muse de ce journal, un sursaut de l'âme individuelle, éternelle étrangère à l'abstraction des masses. "Le rédacteur n'est mû par nul autre désir que dire sa gratitude et sa fidélité aux êtres et aux lieux qui lui ont répondu."

05/2012

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BD tout public

Conversation avec Robert Crumb

Dans les salons du Train Bleu, Robert Crumb et Hans Ulrich Obrist mènent une discussion à bâton rompu. Le maître de l'underground américain évoque son enfance, sa passion pour le cartoon et Walt Disney, comment il a découvert les surréalistes à l'adolescence et notamment Dali et Chirico. Robert Crumb s'est toujours tenu à l'écart des réseaux traditionnels de production et de commercialisation, préférant la liberté créatrice à l'assujetissement économique. Face aux difficultés qu'il rencontre à faire circuler son travail, il crée ses propres réseaux et défend résolument la culture underground comme seul terrain d'expression possible. Ces expériences fondatrices ont façonné un personnage à la parole libre et, au-delà de l'auteur de bandes dessinées cultes, on découvre un homme surprenant qui déplore la déshumanisation de l'architecture, la professionnalisation et la standardisations des métiers artistiques à laquelle il oppose la chaleureuse proximité des amateurs. Collectionneur compulsif depuis l'âge de 9 ans, il possède plus de cinq mille 78 tours. Les musiques du monde entier antérieure aux années 30 sont soigneusement classées dans son atelier du Sud de la France. Car en musique aussi, il préfère la sincérité, l'incarnation authentique dans un terroir à la technique fabriquée qu'on veut nous imposer. Ainsi se trace le portrait inattendu d'un homme qui a traversé toutes les tribulations politiques et artistiques de la deuxième moitié du XXe siècle, un portrait qui éclaire son oeuvre d'un jour nouveau.

03/2012

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Critique littéraire

Baudelaire. Clandestin de lui-même

Il existe un décalage frappant entre la poésie lumineuse de Baudelaire et sa triste réputation de poète maudit n'ayant jamais eu, malgré sa vie de débauche, qu'un seul amour : sa mère. Tant de chercheurs, romanciers, essayistes ont autopsié le poète qu'il n'en reste guère qu'un squelette reconstruit dans l'ombre du génie. Peut-être n'y a-t-il rien à ajouter, mais seulement à comprendre : et s'il fallait oublier Baudelaire pour redécouvrir Charles ? C'est en changeant de point de vue, par une lecture constante, approfondie et sensible de ses textes, qu'Isabelle Viéville Degeorges a été amenée à remettre en cause cette vision faisant la part belle au mythe. De sa correspondance et des témoignages de ses quelques rares amis ressortent des lignes de fuite qui tissent d'elles-mêmes la trame étonnante du parcours de Baudelaire. Il semble alors que sa vie, enfin, s'éclaire, jusque dans ses contradictions, du jeune garçon espiègle, puis de l'adolescent caustique et anxieux au jeune adulte résolu à faire l'homme. Nous découvrons comment la légitimité, de vivre, d'aimer, d'écrire… – lui fut confisquée, mise sous tutelle, de sorte que son extraordinaire personnalité a disparu sous les vapeurs de la légende de fumoir. Baudelaire, clandestin de lui-même, a passé sa vie à tenter de briser son invisibilité, ce que cette biographie souhaite mettre au jour en lui redonnant la parole.

12/2011

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Histoire de France

La Côte d'Opale en guerre d'Algérie (1954-1962)

Entre 1954 et 1962, la Côte d'Opale envoie des milliers de ses enfants " maintenir l'ordre " en Algérie, une terre largement inconnue de la partie la plus septentrionale de la métropole. Parmi ces jeunes, 378 ne reviennent pas. Comment les habitants du littoral ont-ils vécu et ressenti au quotidien cette guerre ? Partis politiques et syndicats, principalement de gauche, chrétiens et enseignants s'investissent contre la poursuite du conflit. Mais des engagements marginaux existent aussi en faveur de l'OAS et du FLN. Le littoral accueille favorablement le retour au pouvoir du général de Gaulle, tant la IV` République est discréditée. Dans les moments de crises graves, en mai 1958, en janvier 1960 ou en avril 1961, le soutien à l'action du général de Gaulle est très affirmé. Pour faire face à la douleur des familles endeuillées ou séparées, les instances officielles se manifestent pour tenter d'apaiser ou pour maintenir un lien avec le jeune soldat appelé en Algérie. Les organisations caritatives, les comités locaux leur viennent en aide. Les liens économiques entre les ports de la Côte d'Opale et la principale colonie du pays sont également affectés par le conflit, mais ils perdurent, au-delà de 1962. L'installation de quelques rapatriés et harkis sur le littoral permet le souvenir de ce conflit et de son issue. Près de 50 ans plus tard, la prise de parole sur la guerre demeure difficile.

07/2012

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BD tout public

Nos guerres

Roman graphique choral, Nos guerres fait entendre un ensemble de voix écrasées par la guerre industrielle et moderne, une guerre jamais nommée précisément, mais proche de la Première Guerre Mondiale. Dix récits se succèdent, d'une grande diversité de points de vue, qui tous réduisent à néant les illusions sur l'héroisme guerrier : de l'officier aristocrate contraint à des actes qui lui répugnent au troufion perdu dans le labyrinthe des tranchées en passant par le paysan pris en tenaille par tes champs de bataille, c'est toute l'absurdité cruelle de ta guerre qui s'exprime dans ces courts récits. Chaque histoire est dessinée et mise en page différemment, en adéquation avec le discours, le niveau social, les références picturales que le texte peut évoquer. Le traitement graphique fait référence tantôt aux avant-gardes, tantôt au dessin de presse ou aux débuts de la bande dessinée, mixés parfois avec des éléments beaucoup plus modernes. Cette vision kaléidoscopique évite tout manichéisme, et affronte au contraire la question de l'ambiguité du rapport des hommes (et des femmes) à la guerre. Intelligent, complexe, nuancé, le livre s'ouvre sur un prologue narratif, qui donne ta parole à un vieil homme riche, mutilé, partisan artiste de la guerre. On peut supposer que l'esprit tourmenté de ce personnage désagréable constitue le théâtre où se déroulent les dix récits. Un album très original, d'une grande virtuosité graphique.

10/2010

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Critique littéraire

Merlin, un mythe médiéval recyclé dans la production culturelle contemporaine

Le personnage de Merlin est né il y a fort longtemps à partir de chroniques galloises. Ses origines littéraires remontent à des textes du XIIe siècle, d’abord en latin puis en français, dans lesquels il devient le célèbre conseiller d’Arthur et acquiert une notoriété considérable auprès des lecteurs. C’est à partir de traits isolés et du mariage de différentes traditions que va s’élaborer peu à peu le portrait du héros. En réunissant ces traits issus de la littérature médiévale, on obtient un Merlin hybride, des « morceaux » de Merlin, dans lequel les écrivains postérieurs vont puiser les thèmes qui les intéressent pour composer leur propre recette. Cette enquête essentiellement narratologique s’attache à montrer comment un mythe médiéval peut survivre au XXIe siècle et se reconstruire perpétuellement, comment certaines caractéristiques du personnage de Merlin peuvent être modifiées, supprimées ou conservées, comment d’autres langages que le langage littéraire peuvent participer à cette réécriture. Le Merlin d’aujourd’hui devient accessible, il n’effraye plus comme au Moyen Age où son origine diabolique en faisait un personnage douteux. Il se présente comme le porte-parole d’un retour à la nature, comme il l’avait déjà été dans les premiers textes médiévaux. Par son appartenance au monde médiéval et son portrait, revisité par la production culturelle contemporaine, il nous attire, nous fait rêver, tout en nous rappelant notre propre être dans un rapport d’identification à lui-même.

10/2010

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Littérature française

La Débâcle

Un nombre impressionnant de soldats français, dont énormément de réservistes, sont faits prisonniers par l'armée allemande lors de l'été 40. Alors qu'il est lui-même fait prisonnier à Ledringhem, près de Dunkerque, César Fauxbras se met à consigner tous les propos de ses compagnons de fortune. La prison se fait lieu de libération de la parole, jusqu'alors bâillonnée par le "devoir" de réserve et la peur des représailles. Les opinions sondées sont celles d'hommes habituellement muets, s'exprimant ici sans détours, bien loin du panache militaire et des opinions officielles évoquant notamment la vaillance des soldats de l'armée française. Le ton est enlevé, gouailleur. Il sert une autre vision de l'Histoire. Les soldats cherchent à comprendre la situation, à expliquer les raisons de la défaite et de leur détention. Deux causes sont invoquées : la faiblesse de l'armée française face à l'efficacité de l'armée allemande ou bien le défaut de motivation des trouffions. C'est cette vie de trouffion qui est ici rapportée, les inquiétudes des uns, les regrets des autres – notamment le tiercé du dimanche ou l'éventuel raccourcissement du Tour de France causé par cette guerre… Les plaisanteries qui fusent sont des merveilles de français argotique. Des projets d'évasion franchement loufoques se profilent. Le texte montre au final les limites du patriotisme et de la désertion. Grand roman de la débâcle, écrit par les mobilisés eux-mêmes, qui se pensent victimes d'une vaste "couillonnade"…

01/2011

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Sociologie

Genre et changement social en Afrique

Les communications rassemblées dans cet ouvrage ouvrent des pistes de réflexion sur la notion de changement social et politique appliquée à une approche genre en Afrique. A partir d'exemples de type souvent monographiques, elles débusquent la façon dont les rapports sociaux de sexe interfèrent sur le changement social, brouillant les frontières qui séparent le public du privé, l'espace économique de l'espace politique, allant jusqu'à se jouer des frontières nationales pour ces femmes qui vont chercher ailleurs ce qu'elles ne trouvent pas ou plus chez elles. En donnant, très largement, la parole aux Africaines elles-mêmes, elles interrogent la place des femmes et les droits qui leur sont accordés dans les sociétés africaines, ainsi que les stratégies qu'elles mettent en oeuvre pour conquérir ces droits. Sans tomber sous la tyrannie d'une tradition mythifiée, sans non plus, à l'inverse, céder à l'occidentalisation globalisante, elles tentent de (re)devenir productrices de leur histoire, [re)devenir actrices politiques pour construire leur propre cheminement. En quoi les luttes menées par ces femmes à un niveau individuel peuvent rejoindre - et agir sur - les luttes collectives au sein des mouvements sociaux, au niveau local, national ou transnational ? L'avenir le dira mais à condition de reconnaître que le changement politique et social suppose une prise de conscience et une volonté de changer soi-même et de changer la collectivité. Reconnaître aussi qu'il est avant tout un processus et, par conséquent, un inachevé en mouvement.

01/2010

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Philosophie

Sartre et l'extrême gauche française. Cinquante ans de relations tumultueuses

Sartre et la politique : sur ce sujet, c'est toujours de son flirt avec les communistes dont on parle, et toujours pour condamner son coupable aveuglement. Le livre de Birchall n'évite pas le point mais le replace dans son contexte, celui de la guerre froide à sa pire période, où les dirigeants communistes français étaient mis en prison, les journaux saisis, les manifestations brutalement réprimées. Surtout, ce livre est comme une fresque où apparaissent des personnages fascinants avec lesquels Sartre a marché un temps dans ce demi-siècle agité : de Nizan à Leiris, de Colette Audry à Daniel Guérin, de Maurice Nadeau à Jean Genet... Et Birchall rappelle que l'attitude de Sartre pendant la guerre d'Algérie et la guerre du Vietnam lui a permis d'être à peu près le seul intellectuel de renom à pouvoir prendre la parole devant les étudiants en mai 1968. Mais il ne s'agit pas d'une hagiographie : les fragilités, les contradictions, les erreurs ne sont pas gommées, d'autant moins que Sartre lui-même les reconnaissait volontiers. Dans sa solidité documentaire, l'intérêt du livre est double : d'une part il éclaire la vie politique (et non philosophique ou littéraire, bien que par moments...) d'un personnage essentiel du XXe siècle, et d'autre part il offre la vision panoramique d'un territoire mal connu, celui de l'extrême gauche non communiste dans les années de l'après-guerre en France.

09/2011

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Géographie

Les chemins vers la ville. La migration vers Hô Chi Minh Ville à partir d'une zone du delta du Mékong

L'urbanisation a été étroitement contrôlée pendant longtemps au Viêt-nam avec l'instauration d'un permis de résidence. La faible croissance économique n'incitait pas non plus à la migration rurale-urbaine. La situation a totalement changé depuis la mise en œuvre d'une politique de libéralisation économique à partir de 1986, le Doi Moi ou Renouveau : affaiblissement du contrôle résidentiel, forte croissance économique, augmentation des disparités entre la ville et la campagne. Tout laisse en fait présager une forte croissance urbaine à l'avenir sous l'impulsion d'un accroissement des migrations en provenance du milieu rural. Dans ce contexte, on assiste à une résurgence des polémiques sur le rôle de la ville : prédatrice pour les uns, elle est le principal moteur du développement pour les autres. A partir d'une méthodologie originale, qui a consisté à suivre les migrants d'une zone rurale du delta du Mékong vers Hô Chi Minh Ville, une équipe de chercheurs de plusieurs disciplines a donné la parole à l'ensemble des protagonistes, aux migrants eux-mêmes, mais aussi à leurs parents restés au village. L'urbanisation est ressentie comme très bénéfique par la grande majorité des répondants, montrant clairement qu'il s'agit bien d'un phénomène irréversible. L'ensemble des acteurs de la vie publique se doit de tenir compte de cette évolution, afin d'en atténuer les effets négatifs et d'en capitaliser les effets positifs ; les uns comme les autres sont mis en lumière ici.

03/2002

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Actualité et médias

Rubans et turbans. Iran, la jeunesse contre les mollahs

Le 12 juin 2009, Mahmoud Ahmadinejad a remporté l'élection présidentielle iranienne au terme d'un scrutin entaché de fraudes. La suite : douze mois de révolte et d'espoir comme le pays n'en avait jamais connus. Ce livre donne la parole à ceux qui ont vécu les événements au plus près : les jeunes Iraniens armés de simples rubans verts à leurs poignets en défi aux turbans des mollahs. Rockeurs engagés, étudiants frivoles, féministes intrépides, chauffeurs de taxi désabusés et même miliciens bassidjis sont les acteurs de cette histoire parfois drôle, souvent tragique - à l'image du peuple iranien. Armin Arefi nous invite à faire leur connaissance au début de la campagne électorale, ces quelques jours de liberté qui ont vu une vague verte submerger l'ensemble du pays, avec au menu des danses endiablées, des foulards à terre... À voter avec eux pour nous rendre compte de l'immense mobilisation populaire pour le changement. À les suivre dans la rue, en silence et par millions, et à être les témoins de la répression féroce et arbitraire. Jusqu'à passer quelques mois dans les cachots de la République islamique. Enfin, à crier " Allah Akbar!" sur les toits, à la nuit tombée, en signe de protestation, avec les familles des victimes de la terreur. Au-delà des reportages convenus, Rubans et turbans offre un éclairage indispensable pour comprendre l'Iran d'aujourd'hui.

06/2010

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Philosophie

La Terre et les rêveries du repos

Gaston Bachelard (1884-1962) est le premier à avoir pris pour principal sujet de recherche l'imagination de la matière. Ses neuf grands ouvrages (traduits dans plusieurs langues) ont renouvelé durablement la critique. Avec La terre et les rêveries du repos, Bachelard analyse les rêves d'enracinement comme d'intimité et étudie " la vie souterraine comme image du repos ". " Je ne crois pas nécessaire de camper ici un portrait de Bachelard. Toute la presse s'en est chargée dans la dernière année de sa vie. Elle n'a rien laissé ignorer de cet homme trapu, râblé et d'une corpulence tout à fait 1900. Tout le monde sait maintenant qu'il avait le visage même du philosophe, tel du moins que le rêve l'imagination populaire. On en a admiré la chevelure romantique et la barbe peu soucieuse du ciseau. Ses familiers, ses étudiants savent seuls qu'il avait l'accueil jovial, la parole vive et que son rire était toujours prêt à fuser aux bons mots - et même aux calembours, à ceux des autres comme aux siens - que la conversation faisait jaillir. Bachelard forçait la sympathie dès l'abord : il n'est pas si commun de voir un grand esprit sous l'apparence d'un homme simple et comme ordinaire. Il avait conquis la mienne dès notre première rencontre, un an après la publication de son Lautréamont. " José Corti, Souvenirs désordonnés.

10/2004

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Religion

Exégèse et liturgie. Tome 2

Le premier volume paru sous ce titre rassemblait des communications faites aux Semaines liturgiques de Saint-Serge. Le présent volume réunit les conférences données par l'auteur dans le même cadre depuis dix ans, ainsi que quelques autres articles composés dans le même esprit : favoriser le dialogue entre exégètes et liturgistes pour mettre en valeur la richesse d'une Parole destinée d'abord à la proclamation liturgique en vue de l'évangélisation. L'attention au contexte culturel immédiat, juif ou hellénistique, s'impose si l'on veut cerner au plus près le contenu des textes, sans majorer la portée de passages qui répondent aux problèmes d'une époque donnée. Les réalités fondamentales de la vie chrétienne sont ainsi abordées : la foi, comme réponse à la prédication, le baptême et l'eucharistie, le mariage ou le choix de la virginité, l'attente du retour du Christ, les ministères dans la communauté. C'est la Tradition, au sens le plus large, qui sert de fil conducteur. Tradition qui constitue l'Eglise et trouve son origine dans le don que le Christ a fait de sa vie à son Epouse, l'Eglise. Cette tradition, qui est celle d'un dépôt légué une fois pour toutes, est appelée pourtant à se nourrir sans cesse de l'Ecriture, sous l'action de l'Esprit-Saint, inscrivant toujours plus profondément la mémoire des actes et des paroles du Christ.

03/1999

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Littérature étrangère

Dors, petite soeur

Henri Chester, peintre victorien de renom, est en quête du modèle parfait. Il le trouve en la personne d'une jeune enfant prénommée Effie. Persuadé qu'elle est la pureté incarnée, il la tient à l'écart de tout contact avec le monde extérieur et l'épouse dix ans plus tard. La nuit de noces fait tout basculer : pour ce puritain tiraillé entre des désirs d'absolu et de bas élans charnels Effie est désormais l'incarnation de la femme, c'est-à-dire la chair, la tentatrice, le démon. Pour Effie commence alors une vie misérable et solitaire, totalement dominée par un mari qui la traite avec cruauté. Elle trouve quelque réconfort auprès de Moïse Harper, artiste bohème sans moralité aucune, et fait la connaissance de Fanny Miller, tenancière d'une maison close. Un lien très fort se tisse entre les deux femmes, Fanny retrouvant en Effie le souvenir de sa fille Marta, assassinée dix ans auparavant. Effie découvre les infidélités de son mari, Moïse est avide d'argent et Fanny soupçonne Henri d'être l'assassin de sa fille. Tous les ingrédients sont alors réunis pour orchestrer une vengeance dans le but de briser le mariage d'Henry et lui voler sa fortune. Le drame peut commencer dans la plus pure tradition du roman gothique où chaque protagoniste prend ici la parole pour entraîner le lecteur dans le sillon de ses peurs, de ses désirs et de ses interrogations.

05/1999

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Psychologie, psychanalyse

Pourquoi la psychanalyse est une science. Freud épistémologue

Le statut scientifique de la psychanalyse est aujourd'hui contesté, tant par l'opinion commune et le législateur que par les institutions de recherche ou de soin, qui y voient une "croyance" du siècle dernier. Le projet de ce livre est de revenir à l'acte fondateur qui a fait passer le scientifique Freud, par "amour de la vérité", de la médecine à la science analytique. On y découvre que la psychanalyse, à partir de son dispositif et de sa méthode, construit un objet qui lui est propre, rend compte d'un "réel" extérieur à l'ordre de la parole qui est le sien. De ce "réel" en cause dans les symptômes, elle fait vérité : celle de l'excitation pulsionnelle. Ce repérage offre au patient de pouvoir se confronter, à travers l'acte de dire, à ce point de vérité qui lui échappe, d'en tirer un savoir et d'inventer un rapport possible à ce qui chez lui fait malaise : autant d'opérations que ne permettent ni la médicamentation, ni les psychothérapies non analytiques. Mais si la scientificité de la psychanalyse lui confère titre et statut dans le champ des savoirs, elle l'oblige. N'est-il pas exigible, aujourd'hui, que les analystes remettent ce "réel" au centre de leur clinique ? Le discours analytique se séparerait alors de l'érudition savante et renouerait - à l'instar de Freud et de Lacan - avec le courage de l'ignorance, qui est le propre de toute démarche scientifique.

04/2015

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Actualité et médias

Ce n'est rien qu'un président qui nous fait perdre du temps

Alors si ce n'est rien, pourquoi en parle-t-on autant ? Les commentateurs de la vie politique se trouvent dans la situation de leurs confrères commentateurs sportifs devant un match de foot au cours duquel le joueur vedette de l'équipe de France monopoliserait le ballon pour s'épuiser en figures incroyables. Il faudrait s'extasier, applaudir la dextérité de l'artiste, la précision du jongleur ou bien dénoncer la frime, le jeu perso et l'accaparement. Puis constater à la mi-temps qu'il n'y a toujours pas de but marqué. Rien. À mi-mandat, on attend la grande réforme. Au-delà d'une parole effrénée empreinte de volontarisme, on cherche la rupture, la modernité, la gouvernance modeste et transparente. Que sont devenus les marqueurs idéologiques du sarkozysme, le " travailler plus pour gagner plus" (impraticable), la " discrimination positive " (abandonnée), la " laïcité positive " (oubliée), la " réforme de la Françafrique " (même pas essayée), l'" immigration choisie " (infaisable), la " politique de civilisation (disparue), le " Grand Paris " (une ligne de métro) ? Ce n'est rien, Nicolas Sarkozy ne représente donc pas un danger pour la République. Il n'est qu'un Président banalement de droite, un pragmatique opportuniste dont le ton péremptoire n'a d'égal que sa capacité au revirement. Une perte de temps pour la modernisation de la vie politique française. Un Jacques Chirac en sueur, le dernier Président du XXe siècle.

01/2010

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Critique littéraire

Sur Pier Paolo Pasolini

" Je défendrai toujours l'œuvre de Pasolini, la liberté de sa parole, l'inventivité de son esthétique cinématographique, le génie de sa poésie, la férocité de sa critique des tièdes, des veules, des conformistes, son courage, sa faculté d'exposition, sa curiosité, sa vitalité, sa vérité. J'admirerai toujours ses films, ses poèmes, ses critiques, ses essais, ses romans, ses nouvelles. Je suis heureux d'avoir traduit l'une des plus grandes œuvres littéraires du XXe siècle, Petrolio, et d'avoir tenté d'en analyser la structure. Je publie peut-être trop tôt un recueil de mes articles et conférences sur Pasolini. Puisque je ne crois pas à la fin des histoires d'amour. On ne cesse pas d'aimer. Je ne cesse pas de lire Pasolini. Ce que j'écris est écrit dans cet amour-là qui a accompagné le premier texte que j'ai voulu publier. Mais ce n'est pas la fidélité douloureuse de la filiation. Non, ne jamais voir un père en Pasolini qui dédia son premier recueil frioulan à son père et en fut si mal aimé et l'aima si mal. On aime toujours mal un père. Je ne crois pas aimer mal Pasolini. " Sur Pier Paolo Pasolini (1922-1975) dont il a traduit de nombreux ouvrages, René de Ceccatty publie en même temps une biographie, Pasolini (" Folio biographies ", Gallimard) et un dialogue avec Maria Callas, dans Le Mot amour (Gallimard).

10/2005

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Sociologie

Alzheimer : la construction sociale d'une maladie

La maladie d'Alzheimer que l'on classait jusque récemment sous le vocable de "démence sénile" voire de "gâtisme" ou de "radotage" est aujourd'hui largement sortie du domaine médical pour devenir à la fois un problème de santé publique et un " problème public ", et par là même un véritable enjeu social et politique. À ce titre, elle doit être appréhendée comme un fait social à part entière, à la croisée de l'anthropologie, des sciences politiques et de plusieurs champs de spécialisation de la sociologie. Cet ouvrage se propose d'étudier l'ensemble des processus à l'oeuvre dans l'émergence d'une maladie touchant le fondement de la personne humaine, la mémoire, et les actions menées par les différents acteurs afin qu'elle soit reconnue et prise en compte dans notre société. La "sortie de l'oubli" de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées et la possibilité de la prise de parole des personnes malades elles-mêmes dans l'espace public sont la résultante de plusieurs dynamiques : scientifique et médicale, associative, médiatique et politico-administrative. L'analyse pose en filigrane la question d'évolutions sociales plus larges, comme la médicalisation des phénomènes sociaux, la progression des maladies chroniques et l'alzheimérisation de la grande vieillesse : autant d'éléments d'arrière-plan qui ont contribué à modeler les représentations et le vécu des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

09/2012

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Religion

Une grande amitié. Charles Journet - Jacques Maritain

Préface de Nathalie Nabert - "Voici longtemps que j'aime vos écrits, à cause de l'amour de la vérité que j'y sens, et de cette sagesse surnaturelle dont vous parlez si bien, où il y a plus de vrai thomisme que dans bien des volumes, et qui m'ont été comme une grâce de lumière surnaturelle". Tout est là d'un échange cœur à cœur qui durera cinquante-trois ans: amour de la vérité, défense du thomisme et goût de Dieu qui préside à la vie contemplative. il y a entre Charles Journet et Jacques Maritain une affinité naturelle et une vocation commune: Dieu et la vérité. Attachés à la beauté de Dieu et au déploiement de la vérité, l'un voué à la consécration de son ministère pastoral, l'autre à l'intelligence de la parole philosophique au milieu de sa petite communauté familiale éprise de vie contemplative, le cardinal Journet et le philosophe Maritain ne se laisseront pas atteindre par les années, la distance et la morgue du monde. De cette amitié discrète éprise du silence de Dieu, du jardin fécond des échanges épistolaires, des rencontres spirituelles et théologiques et du rien de la vie qui élève l'homme à sa dimension divine, il reste des mots forts et lumineux, des fruits qui demeurent et des sentiers de vie à travers lesquels nous conduit ce livre, pas à pas dans la rumeur des années.

11/2006

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Critique littéraire

La critique littéraire en France. Histoire et méthodes (1800-2000)

S'il y a une véritable légitimité à considérer que la critique littéraire des XIXe et XXe siècles constitue un ensemble qui mérite d'être cartographié pour lui-même, c'est que le terme de littérature, autour de 1800, vient supplanter celui de Belles-Lettres naguère ouvertes à un espace plus large que nos trois genres ; la poésie, le théâtre et le roman, et c'est aussi que, dans le même temps, disparaissent les Arts poétiques et leurs prescriptions : l'imitation des modèles maintenant a vécu, comme la mimèsis héritée d'Aristote, et la rhétorique dont le code contraignant bridait l'inventivité du Sujet est de plus en plus contestée. Par ailleurs, à côté de la parole que les écrivains eux-mêmes peuvent tenir sur la littérature, le développement de la presse, désormais, permet l'essor de la critique journalistique tandis que la refondation de l'Université au début du Premier Empire ouvre à un discours érudit qui va peu à peu gagner en rigueur et élaborer de véritables méthodes. Trois critiques se mettent en place qui permettent la constitution d'un savoir sur la littérature, mais un savoir où l'apport de chacune d'elles varie selon les époques : l'ambition de ce livre est ainsi de présenter doctrines et méthodes, de préciser le mouvement dans lequel elles se sont trouvées prises ou qu'elles ont initié, et de dégager les lignes de force qui ont traversé deux siècles de critique.

06/2016

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Sociologie

... même pas mâle ! La révolution clandestine

Il était une fois la révolution. Drôle de révolution. Sans arme, sans mort et sans violence. Sans nom, sans reconnaissance et sans célébrations. Pas de jour férié, pas de monuments, pas de plaques aux coins des rues... Pourtant, à la manière des continents qui se déplacent sans mouvement perceptible jusqu'à changer la face du monde, cette révolution bouleverse la société, impose une nouvelle réalité. Les limites entre espaces public et privé explosent. Les femmes ont massivement investi le monde du travail, la sphère publique. Que se passe-t-il à la maison ? Quand les femmes changent de place, tout le monde change de place. Mais qui s'interroge sur les ajustements qui s'imposent ? De quelle manière la politique répond-elle à ces nouvelles données ? Cette révolution est contrainte à la clandestinité. Au silence. Et ce silence a un prix. La société craque de partout. Le vieux patriarcat lève toutes sortes de troupes sauvages et pathétiques. Combat l'esprit par la censure de la parole féministe et féminine. Et contrôle les corps par la distillation quotidienne des codes pornographiques dans l'intimité de chacune. Défendre les principes et les valeurs de nos démocraties, c'est sortir cette révolution de la clandestinité. Dénoncer une citoyenneté à deux vitesses selon les sexes. Imposer la question des femmes comme un enjeu politique essentiel. Hommes et femmes ensemble, côte à côté, doivent construire un avenir différent, un monde plus juste, plus libre. Mixité ou barbarie, c'est la seule alternative.

02/2008

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Sociologie

Et si les pauvres nous humanisaient...

Pourquoi sommes-nous toujours plus émus par le dénuement matériel des pauvres que par leur détresse existentielle ? Plus enclins à vouloir résoudre leurs problèmes qu'à entrer en relation personnelle avec eux ? Etre exclu, ce n'est pas d'abord manquer de nourriture ou d'un toit, mais plus fondamentalement c'est ne pas avoir de place, une place signifiante au sein de la communauté humaine. C'est pourquoi il y a urgence à passer d'une charité secourable à une présence qui se propose et se dispose à entendre et à recevoir pleinement la parole, la pensée, l'amitié de ceux-là mêmes que nous pensons devoir aider. A partir des diverses questions que suscite leur engagement auprès des personnes sans domicile et des témoignages qu'ils ont reçus d'elles, les auteurs développent des réflexions de fond non seulement sur les pauvres, mais aussi sur notre regard, notre approche et notre relation à l'autre en général, au différent, à la personne en souffrance, quelle que soit la nature de celle-ci. Avec exigence et lucidité, ils nous invitent à démanteler nos schémas de pensée, à revisiter nos comportements individuels et collectifs, à démasquer nos réticences et nos blocages. A regarder en face notre impuissance et les échecs, ou ce que nous considérons comme tel, pour en comprendre le sens. Un livre dense à l'écriture engagée, qui, à partir d'une éthique de l'altérité, éveille à une véritable humanisation de nous-mêmes.

11/2004

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Philosophie

Parménide L'être 1 - Figure ontologique. Le séminaire 1985-1986

"J'ai, dès 1983, commencé humblement le trajet qui devait aboutir, cinq ans plus tard, à la publication de L'être et l'événement par un examen renouvelé de la grande histoire de la philosophie. La médiocrité intellectuelle du démocratisme ambiant était telle que j'étais sûr de trouver, dans cette grande histoire, de quoi démonter cette moderne machination. La méthode de ce Séminaire consiste à tenter de démontrer qu'il y a de sérieuses raisons de tenir Parménide pour le fondateur d'une discipline nouvelle, non parce qu'il a vaticiné sur l'être et le non-être, comme le firent de nombreuses mythologies, mais parce qu'il a convoqué dans cette vaticination poétique son contraire, à savoir la rigueur universelle absolue des procédures mathématico-logiques qui, au même moment, trouvaient en Grèce leur forme définitive. Il y a dans ce Séminaire un côté réjouissant de suspense, d'enquête policière, de contestation raisonnée des dires de quelques témoins importants, comme Platon ou Heidegger. Sa densité ne doit pas dissimuler l'espèce de science joyeuse qui l'anime." A. B. Depuis 1966, une part importante de l'enseignement du philosophe Alain Badiou, aujourd'hui professeur émérite à l'Ecole normale supérieure, a pris la forme d'un séminaire, lieu de libre parole et laboratoire de pensée. Les éditions Fayard publient l'ensemble de ces Séminaires de 1983 à aujourd'hui, période où la documentation est abondante et continue. Ce volume est le quatrième de la série.

10/2014

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Généralités médicales

Docteur Schweitzer, une icône africaine

En avril 1913, Albert Schweitzer (1875-1965) débarquait au Gabon, à la mission protestante de Lambaréné. En Europe, il est aujourd'hui quasiment oublié ; on l'associe encore parfois à son prix Nobel de la paix, obtenu en 1952, et à l'hôpital qu'il créa à Lambaréné. Son image de bon médecin blanc paternaliste, portant le casque colonial, a contribué à l'éclipser presque totalement. Derrière l'argument selon lequel il n'y aurait plus rien à dire sur Schweitzer se dessine un trait de pensée caractéristique de l'Occident qui croit à une histoire inventée, et n'imagine pas combien il n'est pas seul détenteur de la mémoire. Considérer que tout a été dit sur Schweitzer, c'est se complaire dans cette posture qui voulait, à l'époque coloniale, que la parole des colonisés n'ait aucune valeur. Il est temps d'entendre la version africaine de la rencontre entre l'Européen et l'Africain. Ce livre est le fruit de conversations et d'échanges qu'a eus pendant huit ans Augustin Emane avec une soixantaine de personnes qui ont été soignées à l'hôpital Schweitzer ou y ont accompagné des malades. À travers eux, on accède aux croyances et aux constructions imaginaires des populations gabonaises : le succès de Schweitzer est certes dû au fait qu'il a correspondu aux images endogènes du guérisseur, mais il doit beaucoup au fait qu'il était "un homme au service d'autres hommes".

03/2013