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Sociologie

Le viol et nous. Enquête sur un fléau social

Une enquête inédite et bouleversante sur la réalité d'un crime qui nous concerne tous. Plus de 100 000 cas estimés par an en France : non, le viol n'est pas un événement "exceptionnel", comme on le croit encore trop souvent. S'il cible très majoritairement les femmes, il peut aussi toucher les hommes. Et tout porte à croire que les jeunes et très jeunes en sont autant victimes que les adultes. L'heure est venue d'élargir notre regard sur ce crime méconnu, qu'on réduit trop souvent à un drame intime. Agressions sur conjoint, entre ados, pédophilie, inceste, attaques de prostitués, d'actrices du X, d'homosexuels : le viol nous concerne tous, parce qu'il repose sur des stéréotypes enracinés dans notre culture. Il porte atteinte au fondement même de ce qui cimente les sociétés : le respect de l'intégrité de l'autre. S'appuyant sur des témoignages de victimes, de magistrats, de policiers, de médecins, mais aussi d'agresseurs, Claire Chartier analyse ce crime sous tous ses aspects et en démonte, au fil des histoires vécues, les mécanismes sociaux et culturels. Il n'y a pas de fatalité au viol : en accentuant la formation de tous les acteurs, notamment autour de l'enjeu crucial du consentement, ce fléau peut reculer. Avec #MeToo, un espace de parole formidable s'est ouvert. Au nom des victimes et de la société dans son ensemble, nous devons saisir cette opportunité historique.

09/2019

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Redevabilité en management public - Investigation épistémologique au cœur d’une administration publi

Depuis la crise des subprimes, qui a occasionné la mobilisation de ressources publiques au profit des banques et établissements financiers, les peuples du monde ont découvert toute la relativité qui se cache derrière le concept d'intérêt général, dans la mesure où c'est l'argent public qui a servi à résoudre des questions privées. Ainsi, malgré les mesures prises pour éviter les dysfonctionnements des finances mondiales, l'écart entre riches et pauvres n'a fait que se creuser. La crise des gilets jaunes, qui a fait des émules dans certaines parties du monde, ainsi que l'augmentation de la fréquence et de la violence des manifestations de défiance de l'autorité des Etats, montre le niveau de méfiance entre l'état et le citoyen. Il montre également la place de choix que compte se donner les citoyens dans le contrôle de l'action publique. Encore faut-il maitriser les motifs de son indignation et les solutions pour l'apaisement du climat social, à travers le rétablissement de la confiance ! Cette confiance doit sa perte à l'absence ou à l'insuffisance de crédit dans le niveau et la qualité de redevabilité qu'il y a dans la gestion publique. C'est dire tout l'intérêt qu'il y a à comprendre cette redevabilité, son rôle au coeur de la gouvernance publique, en tant que catalyseur de l'apaisement du climat social, propice au développement économique et social des Etats. Il s'agit d'explorer les voies et moyens pour restaurer la confiance entre l'état et le citoyen. Et cette investigation s'y est employée.

06/2019

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Ethnologie et anthropologie

Mort et pleurs rituels. De la lamentation funèbre antique à la plainte de Marie

L'existence humaine obéit à un équilibre fragile, toujours menacé par une crise sans horizon : la mort d'une personne aimée. La perte irréversible ouvre la voie à l'éloignement du monde, au délire du déni, à une fureur destructrice. D'où vient le besoin de refuser la mort dans sa scandaleuse gratuité, d'offrir le repos au défunt grâce à l'élaboration rituelle du deuil ? C'est tout l'enjeu de ce grand classique de l'anthropologie, enfin traduit en français. Ernesto De Martino montre que la lamentation funèbre, adressée aux vivants non moins qu'aux morts, surgit pour transformer la crise du deuil en une discipline culturelle capable de préserver le pathos de l'irruption de la folie. Il retrace l'histoire de cette lamentation de l'antiquité à l'époque chrétienne en partant de ses enquêtes ethnographiques dans le sud de l'Italie. Observant les pleureuses et recueillant les chants funèbres, il revient aux anciennes civilisations agraires de Méditerranée au sein desquelles la complainte funéraire a connu ses manifestations les plus grandioses, avant son déclin progressif, provoqué par le christianisme triomphant. De Martino retrouve chez les paysannes de Lucanie des gestes analogues à ceux des Egyptiennes pleurant leur pharaon défunt ou à ceux des Grecques anciennes réunies autour des héros morts au combat, mettant en lumière la survivance de l'institution des lamentations dans la longue durée. Comme en témoigne, en écho à Aby Warburg, l'Atlas des pleurs rituels qui complète le livre, c'est avec toute la tradition d'histoire, d'archéologie et d'histoire de l'art du XXe siècle que dialogue cette oeuvre anthropologique puissante et originale.

02/2022

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Actualité et médias

Du Brexit aux gilets jaunes. La révolution en marche

La révolte des Gilets jaunes a pris de court le pouvoir en place et l'écrasante majorité des politologues et autres prospectivistes, qui n'ont rien vu venir. Or, ce soulèvement était prévisible, à condition d'avoir utilisé les outils analytiques et la méthodologie adéquats. En effet, la révolte actuelle du peuple français a été annoncée par Youssef Hindi dans nombre d'articles publiés depuis septembre 2015, et réunis dans le présent recueil. Ces articles de prospective constituent une analyse historique en temps réel qui diagnostiquait et anticipait la révolte, la crise de régime, le durcissement de ce dernier, sa mutation vers un Etat policier social-démocrate, ainsi que la chute d'Emmanuel Macron. Youssef Hindi, dans ces dernières années, a mis en évidence à travers divers articles et ouvrages, les causes profondes conduisant inéluctablement à l'apparition de ce mouvement populaire par essence. Il prédisait, en faisant un diagnostic d'ordres historique, politique, sociologique et géopolitique, la décomposition du système et l'effondrement du régime qui devaient, selon lui, ouvrir une fenêtre historique qui offrirait aux Français l'opportunité de se saisir de leur destin. Et cette fenêtre s'est ouverte avec la révolte des Gilets jaunes. Outre la situation française, vous lirez dans ce recueil des articles prévoyant dès 2016, à la suite du Brexit et de l'élection de Donald Trump, la renaissance, par effet domino de l'idée de nation en Europe et la remise en cause de la globalisation. Cet ouvrage vous permettra de connaître et comprendre les origines et l'évolution socio-politique de la crise que traverse actuellement le monde occidental.

02/2019

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Sociologie

Travail, les raisons de la colère

Les signes d'une crise profonde se multiplient dans les organisations et plus largement dans le monde du travail: stress, hum out, dépressions, suicides, perte de sens, précarité, pertes d'emplois, révoltes, manifestations, séquestrations, occupations; autant de manifestations destructives qui semblent toucher l'ensemble des entreprises et des institutions, privées et publiques... Mais peut-on encore parler de crise lorsqu'elle devient permanente? Ce livre explore les sources de cette situation inquiétante. Il décrit les liens entre la dimension psychologique du mal-être, les mutations organisationnelles et les transformations du capitalisme financier. La "révolution managériale" qui devait réconcilier l'homme et l'entreprise conduit à la lutte des places et au dés-enchantement. L'idéologie gestionnaire transforme l'humain en ressource au service de la rentabilité de l'entreprise. La souffrance au travail manifeste une nouvelle exploitation psychique, tout aussi réelle que l'ancienne exploitation du prolétariat dans le capitalisme industriel. La colère gronde chez les salariés confrontés à des restructurations, des réorganisations permanentes qui leur semblent aussi violentes qu'injustifiées. Dans les institutions publiques, la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) engendre désorganisation et désespérance. La frénésie modernisatrice, la culture du résultat et l'obsession évaluatrice créent un monde pathogène et paradoxal. Face aux violences innocentes de cette "nouvelle gouvernance", les salariés semblent n'avoir pas d'autre choix que de se révolter ou de se détruire. Entre la colère et la dépression, d'autres voies sont pourtant possibles. En sociologue clinicien, l'auteur propose un diagnostic approfondi à partir duquel il définit les conditions qui permettraient de " travailler mieux pour vivre mieux ".

03/2011

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Vie chrétienne

Le Christ vert. Itinéraires pour une conversion écologique intégrale

La crise environnementale a des racines spirituelles. L'ambition de cet ouvrage, dans la droite ligne de l'encyclique Laudato si', est d'abord d'offrir un diagnostic intégral de la crise, en ses trois dimensions indissociables : cosmique, sociale et spirituelle. "Tout est lié". Pas à pas, le lecteur est conduit à discerner comment les désordres environnementaux, qu'il constate hors de lui, sont les reflets et les effets de ses propres désordres intérieurs. La Bible recèle la puissance de nous guérir et de nous communiquer l'énergie spirituelle d'une conversion. En quatre étapes, le lecteur est alors amené à découvrir, dans la vie de Jésus, cette Voie heureuse : un rapport renouvelé et ajusté de l'homme avec (1) le cosmos, (2) l'économie, (3) son propre corps, et (4) la famille humaine. Du diagnostic du mal aux ressources pour l'action, ce livre constitue un véritable parcours de conversion écologique. Tout lecteur - croyant ou non - peut en faire un usage individuel immédiat. Mais ce livre est aussi pensé comme un manuel et une ressource pour des parcours collectifs, présentés en dernière partie : (1) le Parcours d'initiation Ecologie intégrale et (2) le Groupe de travail Laudato si'. Articulé à un site internet, ce livre offre toutes les ressources utiles pour la mise en place de ces parcours de groupe (en paroisse, en aumônerie, entre amis). Prêtre du diocèse de Paris (depuis 2007), Etienne Grenet a initié, suite à la publication de l'encyclique Laudato si', deux Parcours pour découvrir et approfondir l'écologie intégrale, où il a accompagné plusieurs centaines de personnes.

09/2021

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Sociologie politique

Frontières et domination - Migrations, capitalisme et nation

"Une ahurissante et effarante visite guidée de la Grande Muraille du capitalisme, cette zone frontalière meurtrière où le fascisme viral dévore les corps des pauvres et persécutés". Mike Davis Les médias sont saturés d'images déshumanisantes que le discours dominant associe à une prétendue "crise migratoire" . Or cette crise n'est que le résultat inévitable de la colonisation, la mondialisation capitaliste et des dérèglements climatiques. L'imputer à celles et ceux qui font les frais de l'exploitation et de l'extractivisme est une façon d'exonérer les vrais responsables et permet de justifier le renforcement militaire des frontières, de diviser la classe ouvrière internationale, de criminaliser les migrants et de consolider la domination de la classe dirigeante. Ce livre dissèque la frontière comme méthode intrinsèque au processus de formation de l'Etat, de hiérarchisation sociale, de contrôle de la main-d'oeuvre et de promotion de nationa-lismes xénophobes. En étudiant les cas de différents pays d'Amérique, d'Europe, d'Asie et d'Océanie, l'autrice dénonce les politiques migratoires et appelle à l'action. S'appuyant sur le travail de politologues et de journalistes, elle donne aussi à lire les témoignages de personnes migrantes pour offrir cette synthèse salutaire et nécessaire des combats menés partout dans le monde pour l'abolition des frontières. Harsha Walia est une militante et écrivaine basée à Vancouver. Diplômée en droit, elle défend depuis plus de vingt ans la justice migratoire, la solidarité avec les peuples autochtones et la libération du peuple palestinien. Elle a notamment cofondé le groupe de défense des droits des migrants No One Is Illegal. Chez Lux, elle a publié Démanteler les frontières (2015).

10/2023

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 7, Les temps de l'affaire Dreyfus (1897-1899) Volume 2, Octobre 1898-Septembre 1899

Les deux volumes consacrés aux Temps de l'affaire Dreyfus sont d'une ampleur exceptionnelle. L'Affaire y occupe une place primordiale : après Les Preuves, sont ici publiés deux ensembles de textes reproduits pour la première fois depuis leur parution dans la presse : les commentaires de Jaurès en avril-mai 1899 sur l'enquête de la Cour de cassation, sa chronique consacrée au procès de Rennes jusqu'à la nouvelle condamnation de Dreyfus et sa grâce. Mais Jaurès s'investit aussi pleinement dans la crise du bâtiment parisien et amorce sur la grève générale un long et mouvant dialogue avec la jeune CGT. Ce tome contient quelques-uns des grands classiques de l'œuvre jaurésienne : certains ont été repris par Péguy pour son volume Action socialiste, d'autres ont été publiés dans Le Mouvement socialiste, la jeune revue fondée par Hubert Lagardelle, ou par La Revue de Paris de Lavisse et Herr, comme sa longue méditation sur " Socialisme et Liberté ". Confronté aux bouleversements du monde, de la crise de Fashoda au dépècement de la Chine, Jaurès est amené à réagir de manière originale et créatrice. Il aborde une nouvelle période politique avec l'arrivée au pouvoir de Waldeck-Rousseau, la " défense républicaine " et l'entrée de Millerand au gouvernement : ses choix sont ici explicités par les articles parus dans La Petite République, mais aussi dans La Dépêche de Toulouse. Beaucoup de ces textes sont repris dans la presse régionale. L'édition, la présentation et l'annotation de ces volumes sont dues à Eric Cahm, secrétaire de la Société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus, et à Madeleine Rebérioux présidente de la Société d'études jaurésiennes.

06/2001

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Histoire du sport

Le Mai 68 des sportifs et des éducateurs physiques

Porteur des espoirs et des utopies d'une génération, les mouvements sociaux du printemps 1968 représentent une crise majeure de la France du XXe siècle. La multiplicité des interprétations, loin de garantir une meilleure compréhension de cet " événement monstre ", semble avoir contribué, au contraire, à la persistance du " mystère de mai ". Si Mai 68 se révèle comme un objet difficile à cerner dans sa complexité, son appréhension au prisme des activités physiques et sportives permet d'en circonscrire les frontières. Alors que les mouvements de jeunesse sont " frappés de plein fouet " par les tensions qui traversent les nouvelles générations, l'idée selon laquelle " le monde du sport " serait resté totalement étranger aux clivages et aux mobilisations du printemps 68 mérite d'être interrogée. Que se passe-t-il vraiment dans les fédérations sportives, les pratiques de loisirs et l'éducation physique scolaire avant le printemps 68 ? Qu'en est-il pendant le déroulement des événements eux-mêmes ? La sphère des sports et des loisirs physiques est-elle également concernée par la postérité de Mai 68 au cours des décennies suivantes ? L'ambition de ce livre consiste à se saisir de l'opportunité offerte par le recul du temps pour porter un regard neuf et distancié sur la crise du printemps 68 dans l'univers des sports et des loisirs physiques. Il réunit les contributions d'historiens, de géographes et de sociologues visant à préciser dans quelle mesure Mai 68 manifeste une rupture ou une continuité dans le monde sportif. Il entend ainsi restituer les mutations à l'oeuvre au sein de " l'espace des sports ", dans toute leur épaisseur historique.

06/2021

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Sciences politiques

Kanaky Nouvelle-Calédonie indépendante ?

Kanaky Nouvelle-Calédonie indépendante ? Un essai socio-économico-politique plus un roman noir à suspense. Ce pays peut être économiquement et socialement indépendant. Le PIB par habitant est à peine inférieur à celui de la France ; mais les inégalités, bien marquées ethniquement, sont considérables et la vie y est très chère. Laide de la métropole (cependant en forte diminution relative) assure les fins de mois (mais une bonne partie y retourne) ; elle se substitue en fait à des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) très inférieurs à ceux de la métropole. Le Caillou, mine de nickel, est depuis 2011 en ralentissement et depuis 2015- 2016 en crise économique, après un long cycle très favorable. Mais après la crise, un nouveau boom : l'optimisme et les cours du nickel à la hausse se confirment en 2018. Le retour des profits et les effets d'entraînement devraient permettre un fort rebond et une politique fiscale et sociale plus juste qui rendrait obsolète une grande partie des transferts de la France, indépendance ou non, et réduirait les inégalités. Cette nation sera peut-être un jour politiquement indépendante, au moins en association avec son ex-métropole ; tous les augures et sondages montrent qu'il n'en sera sans doute rien pour le référendum de novembre 2018. Pourtant, des loyalistes caldoches pouvaient avoir compris qu'il fallait que tout change pour que rien ne change ; des indépendantistes kanak étaient prêts à jouer cette carte. Que se passera-t-il si, après novembre 2018, l'indépendance ne ressort pas des urnes ? Calédonie française pour toujours ? Nouveaux compromis ? Retour à la quasi-guerre civile des années 1984-1988 ?

06/2018

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Entre deux guerres

L'antisémitisme en France dans les années 1930. Prélude à Vichy

A partir de sources inédites, d'archives, de témoignages et d'écrits du temps, l'historien Ralph Schor présente une synthèse sur l'antisémitisme dans l'entre-deux-guerres. Un ouvrage de référence, incontournable pour qui s'intéresse à cette période et à cette thématique... . et comment Vichy mit en oeuvre les idées de ses propagateurs L'antisémitisme, qui s'était atténué après la guerre 1914-1918, déferla sur la France avec une force singulière au cours des années 1930. En cette période de crise économique et de poussée du chômage, d'aggravation des tensions internationales, de débats politiques rendus plus passionnés par l'avènement du Front populaire, beaucoup de Français attribuèrent aux Juifs une lourde part de responsabilité dans les difficultés traversées par le pays. S'appuyant sur nombre de sources inédites - archives, témoignages, écrits du temps - Ralph Schor présente la première synthèse sur l'antisémitisme dans les années 1930. Il analyse l'organisation du courant hostile aux juifs, sa sociologie, ses méthodes de combat et ses thèmes, et montre ensuite la réplique des juifs et de leurs amis militants, hommes politiques, intellectuels, chrétiens. Il insiste sur la différence des modes d'expression : passion dévastatrice du côté des antisémites, argumentation rationnelle dans l'autre camp. Il apparaît que les mesures appliquées aux Juifs par le régime de Vichy furent l'exacte mise en oeuvre des idées agitées par les milieux antisémites au long de ces années de crise. Les débats de l'immédiat avant-guerre et leurs conséquences tragiques sont en lien avec l'actualité la plus immédiate. Première édition : L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres (Complexe, 2005)

11/2021

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Histoire de France

Histoire de la France contemporaine. Tome 9, Croissance et contestations (1958-1981)

Des années De Gaulle aux années Giscard, Jean Vigreux retrace ces décennies décisives pour comprendre le temps présent. Avec le retour de De Gaulle, en mai 1958, c'est la naissance de la Ve République, un régime pensé par et pour le Général. L'élection au suffrage universel direct du Président de la République, votée par référendum en 1962, rompt avec une tradition républicaine séculaire, et entraîne une bipolarisation de la vie politique qui ne s'est pas démentie. En 1962, la fin de la guerre d'Algérie, dont l'ombre portée continue de s'étendre sur la société tout entière, clôt un cycle de guerre ininterrompu depuis 1939. C'est le temps de la haute croissance et du plein emploi. De Gaulle puis Pompidou mènent des politiques volontaristes en matière de modernisation agricole et industrielle, d'aménagement du territoire avant que le premier choc pétrolier ne fasse basculer la France dans la crise. Faut-il en rester pour autant à l'idée de Trente Glorieuses ? La période fut un temps de bouleversements et de conflits à vif, de refondations politiques et syndicales aussi. Avec les événements de 1968, s'ouvrent une décennie de contestations et une époque de libération des moeurs que le politique accompagne ou rattrape. "Tout est politique" : le politique ici donne le ton, mais sous la forme d'une histoire sociale du politique qui varie les échelles du local au national, met l'accent sur les hommes et les réseaux. Trois temps structurent l'ouvrage : La République gaullienne (1958-1969), puis "Un lourd héritage ? Le moment Pompidou (1969-1974)" et enfin "La France dans la crise (1974-1981)".

01/2014

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Histoire internationale

L'idée nationale en Italie. Du processus d'unification aux déchirements de la guerre civile (fin XVIIIe-début XXIe siècle)

L'idée nationale en Italie, sans être responsable d'une quelconque " anomalie " italienne en Europe, revêt d'assez fortes singularités dans ses fondements et ses caractéristiques. Elles ont déterminé pour le pays une trajectoire propre, en tant que Nation, marquée notamment par une difficile rencontre entre l'Etat et la Nation, par des interrogations récurrentes sur l'identité nationale. Ce furent parfois, lors de certaines périodes de crise aiguë, particulièrement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'unité du pays et le sentiment d'appartenir à une même entité nationale qui furent en cause ; l'Italie ne fit alors pas l'économie d'une guerre civile. C'est l'étude des fondements et de l'évolution de l'idée nationale qui est au coeur de l'ouvrage, avec un éclairage particulier apporté à certaines périodes clés de l'histoire du concept de nation : triennio révolutionnaire de 1796-1799, Risorgimento évoqué au travers de la figure de l'un des pères de l'Unité, Giuseppe Mazzini, ventennio fasciste, années 1943-1945 marquées par une lutte fratricide et l'effondrement de l'idée nationale, reconstruction nationale sous le signe de la République démocratique et de l'antifascisme, enfin crise de l'identité nationale sous l'effet des bouleversements politico-idéologiques et des enjeux mémoriels des années 1990 et 2000. Les interrogations sur l'idée nationale occupent en effet une place de choix, depuis les années 1990, dans le débat public. Si la recherche et la réflexion sur la question se trouvent, de fait, stimulées, elles n'échappent cependant pas, de la part d'une partie des forces politiques, à la tentation de l'instrumentalisation.

04/2010

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Philosophie

L'école, question philosophique

Presque tous les problèmes cruciaux de notre école sont en un sens des problèmes philosophiques : autorité pédagogique, « sens des savoirs », laïcité et rapport entre les cultures, définition d'un système éducatif juste, transformations liées au numérique, etc. Pourtant, les philosophes de notre époque parlent peu de l'éducation, encore moins de l'éducation scolaire. La philosophie doit reprendre sa part dans l'approche publique de la « crise » de l'école. C'est à quoi ce livre appelle et veut travailler.Ces problèmes sont philosophiques dans la mesure où ils touchent aux principes censés régir l'institution scolaire. Ces principes sont aujourd'hui confus ou introuvables, s'agissant notamment de ce qui est à enseigner et de ce qui est à évaluer. Tous les acteurs et partenaires de l'institution scolaire sont sensibles à cette déficience, d'où s'ensuivent, à un degré beaucoup trop élevé pour n'être pas ruineux, perplexités, inquiétudes, malentendus, découragements et rejets. Mais rétablir pour l'école des principes solides suppose qu'on prenne en compte les complications modernes et tout particulièrement françaises de la relation au savoir et à la culture. C'est le double objet de ce livre. Il faut relire Rousseau, Durkheim, Foucault, Bourdieu, pour remonter aux origines de notre crise intellectuelle, mais aussi pour remarquer ce que les pensées les plus provocantes doivent encore à la notion classique de la culture de l'esprit.« Rien ne s'apprend plus facilement que ce qu'il y a de meilleur. » Si Érasme a raison, alors l'urgence est toujours de faire que le meilleur soit offert à tous les enfants.

01/2013

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Actualité et médias

La nouvelle frontière. Pour une social-démocratie du XXIe siècle

La gauche européenne, aujourd’hui à la peine, peut connaître demain un spectaculaire retour de fortune. Les instituts de sondage la donne gagnante en France (2012) et en Allemagne (2013). Cette gauche ne vit pas son agonie, ni une crise de croissance, mais une crise de refondation, la troisième du genre, due au bouleversement de son écosystème politique. Henri Weber analyse les nouveaux paramètres historiques de l’action de la gauche au XXIe siècle : mondialisation et financiarisation de l’économie, bien sûr, mais aussi fragmentation de la société et du salariat, montée de l’individualisme moderne, avènement de la « vidéocratie », surgissement de « l’urgence écologique ».Il présente les diverses réponses que les partis socialistes ont apportées depuis 1970 à ces évolutions : le social-libéralisme (Blair, Schröder), la néo-social-démocratie nordique (Göran Persson, Poul Rasmussen...), le socialisme républicain français, le socialisme méditerranéen... Pour conclure que les échecs de ces « nouvelles voies », à partir de 2002, ont pour cause principale leur caractère étroitement national et non coopératif. L’auteur déduit de ce bilan historique le contenu de la troisième refondation de la social-démocratie européenne : renouer avec l’internationalisme des origines en s’affirmant d’emblée comme un acteur transnational, et au moins, européen ; réussir la synthèse entre la doctrine social-démocrate et l’apport de l’écologie politique, l’éco-socialisme; inventer les modes d’organisation et d’action adaptés au nouvel âge de la démocratie ; réussir l’alliance des classes populaires, des « bobos » et des exclus. En revisitant un demi-siècle d’histoire du socialisme européen, ce livre met en perspective le moment présent de la gauche en Europe et trace le programme de sa « troisième refondation ».

08/2011

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Sciences politiques

Le choc Europe, Asie

Ce livre est fondé sur un projet doublement ambitieux : par son objet même, l'irruption d'une nouvelle puissance mondiale, et par le niveau d'analyse choisi. L'auteur ne propose pas une simple enquête journalistique sur le " miracle asiatique " ni un essai strictement économique. Il amorce, au-delà de la description proprement dite, une réflexion sur la signification de cet effacement relatif de l'Occident. Ce qui se passe en Asie nous concerne en effet directement. Voilà trois siècles environ que la modernité s'identifiait, pour le meilleur et pour le pire, à l'Occident. Cela n'est plus assuré pour l'avenir. L'émergence de la puissance asiatique coïncide avec l'apparition de valeurs spécifiques qui se démarquent peu à peu des nôtres. Certains dirigeants asiatiques parient ouvertement sur la fin d'une parenthèse historique de trois siècles, celle du monopole " moderne " de l'Occident. Pierre-Antoine Donnet examine dans ces pages les rapports réels et symboliques entre l'Asie et nous. Il prend soin d'analyser et de soumettre à la critique ce qu'on appelle déjà " l'asiatisme ". C'est-à-dire ce modèle politique qui s'éloigne résolument de l'Occident, ce mélange ambigu de valeurs confucéennes et d'autoritarisme politique qui tend parfois, en se radicalisant, à nier la notion d'universalité. Ce livre est le premier depuis la crise financière qui a fait vaciller l'Asie en 1997. Celle-ci est profonde et annonce une pause dans l'essor de cette région. On aurait tort cependant de croire l'envol asiatique définitivement compromis. Cette crise rend simplement plus urgente encore la redécouverte de l'Asie.

01/1998

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Actualité et médias

Jacques le Petit

Jacques le Petit : affubler Jacques Chirac d'un tel sobriquet peut paraître inutilement polémique. A l'approche de l'élection présidentielle, l'heure est au bilan plus qu'à l'invective. Et puis ce nom en évoque forcément un autre, Napoléon le Petit, dont Victor Hugo usait contre Napoléon III, avec lequel l'actuel chef de l'Etat ne semble pas avoir grand-chose en commun. Et pourtant... S'il fallait dresser un portrait méticuleux de Jacques Chirac, ce serait bien celui d'un avatar, dernier héritier d'un vieux courant de la droite française : le bonapartisme. C'est dans l'histoire de cette invraisemblable monarchie républicaine qu'il convient de se plonger. Elle seule permet de vraiment comprendre la crise gravissime qui mine la démocratie en France, de saisir les rouages claniques de son capitalisme, d'établir l'imposture que constitue le prétendu combat présidentiel contre la " fracture sociale ", de cerner les entraves dont pâtit la justice, ou encore de mesurer l'étendue des prébendes offertes aux obligés du Palais. Il faut donc revenir à l'origine de ce régime qui accorde des pouvoirs exorbitants aux chefs de l'Etat et s'attelle à affaiblir toutes les formes de contre-pouvoir pour décrypter les dérives dans lesquelles la gauche s'est aussi laissé entraîner. Au cœur de la crise française, sur fond de montée du populisme, il est urgent de déchiffrer ce bégaiement insolite de notre histoire, à deux siècles d'intervalle : car si après Napoléon le Grand, il y eut Napoléon le Petit, faut-il que la France, après le Grand Charles, ait toujours à subir Jacques le Petit ?

09/2005

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Economie

L'économie au XXIe siècle. Critique de la raison en économie. Tome 1 : Analyse

La crise de la culture actuelle en France semblerait moins affecter les sciences économiques que d'autres savoirs majeurs tels que la psychologie, la psychanalyse, voire la philosophie. D'ailleurs, des sondages pertinents montrent l'attirance croissante d'un public éclairé vers ce type d'ouvrages consacrés à l'économie, surtout du reste ceux relevant du courant dit des économistes "hétérodoxes". On examine ici une vingtaine de ces ouvrages parus comme en cohorte en moins d'une dizaine d'années (2011-2018). Le réseau du dialogue serré qui se tisse entre eux aboutit à la proposition d'une trentaine de a solutions e susceptibles de contrôler voire de repousser les menaces, ressenties par beaucoup, d'une prochaine crise financière majeure, encore plus catastrophique que celle de 2007. Un tel risque serait l'horizon de la panne sociale française en cours, en lien, éprouvé mais mal expliqué, avec la panne de l'Europe économique et politique. Ceci étant, on s'étonne, devant une telle liste de propositions précises pour une politique alternative, que les divers représentants d'une opposition sérieuse soient comme incapables de s'en emparer, et de les expliquer à un public potentiel pourtant capable de les comprendre sans délai. Le tome 1, intitulé Analyse, envisage, par rapport au corpus 2011-2018 des économistes "hétérodoxes", 1. L'environnement interdisciplinaire de l'économie (psychologie, sociologie, morale, philosophie), 2. Les chiffres et données significatifs de l'économie actuelle, 3. Une chronologie commentée, 4. La présence latente de Marx et Hegel dans le champ de la recherche économique, et enfin 5. La relation effective de vassalité de la France à l'égard de l'empire européen de l'Allemagne.

04/2019

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Sciences politiques

Elie Halévy et l'ère des tyrannies. Histoire, philosophie et politique au XXe siècle

Le 28 novembre 1936, devant la Société française de philosophie, Elie Halévy prononçait une conférence de première importance intitulée "l'Ere des tyrannies" , devenue deux ans plus tard la pièce maîtresse de l'ouvrage posthume éponyme, L'Ere des tyrannies. Véritable testament intellectuel, ce livre rassemblait une série d'écrits sur le socialisme et la guerre à même de comprendre la "crise mondiale" sortie de 1914-1918, matrice commune des totalitarismes qui allaient dominer l'Europe. Les penseurs de la démocratie, à commencer par Raymond Aron, Célestin Bouglé, Etienne Mantoux, ou Marcel Mauss surent comprendre tout ce que la pensée d'Elie Halévy recelait de pouvoir de résistance et d'engagement face aux tyrannies. Cette postérité ne s'est pas démentie même si L'Ere des tyrannies est longtemps restée dans une forme d'éclipse qui fut celle de la philosophie politique elle-même. Il était temps de revenir sur cette conférence et ce livre fondateur. Un colloque jamais organisé en France, tenu les 27 et 28 novembre 2016, à Sucy-en-Brie où vivait Elie Halévy avec sa femme Florence, et à Sciences Po où il enseignait, allait réunir autour de l'oeuvre d'Elie Halévy des philosophes, des historiens, des politistes, des sociologues. De cette rencontre internationale est né ce livre qui se déploie sur le temps des tyrannies pensées par Halévy, sur le temps de la reconnaissance au milieu de la Seconde Guerre mondiale et de ses après, enfin sur le revival que connaît aujourd'hui l'oeuvre halévyenne, invitant plusieurs générations de chercheurs, de penseurs et de professeurs à reprendre l'étude de la démocratie alors que s'aggrave une nouvelle crise mondiale.

02/2019

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Histoire internationale

Violences et évènements au Tchad

Cet ouvrage se veut une description assez détaillée des situations politiques au Tchad et des conséquences d'une mauvaise gestion de ce pays due à l'incapacité des dirigeants de pouvoir se dégager du carcan ethnique et de transcender les querelles partisanes. Une telle situation a conduit à d'énormes pertes en vies humaines et a même failli aboutir à l'anéantissement de l'Etat : les mouvements politico-militaires et les tendances ont entretenu, durant des décennies, des guerres fratricides avec implication des pays voisins et des grandes puissances et ont entraîné des violations massives des droits humains. L'avènement le plus marquant, négativement, fut celui du régime de Hissein Habré avec la création d'une Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), une terrible machine à tuer qui, en huit ans de règne, fit plus de 40 000 victimes et plus de 200 000 veuves, orphelins, handicapés et personnes privées de leurs biens. Et l'événement le plus décisif, salutaire, fut la chute de ce régime qui constituait la pire des dictatures qu'ait connue notre continent. Le rôle des organisations des droits de l'homme, nationales et internationales, aux côtés des associations des victimes (plus particulièrement l'appui de Human Rights Watch) fut déterminant pour que la justice et le droit prévalent sur la cruauté, la terreur et le mépris. Le Tchad a alors commencé à respirer un air de liberté et de démocratie et a cru pouvoir entamer son développement lorsque la crise économique qui vient de le frapper a provoqué par la même occasion une crise sociale que nous espérons passagère.

06/2017

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Littérature étrangère

FAIS-MOI DANSER, BEAU GOSSE

A la fin des années 1970, la crise du pétrole dans le golfe du Mexique s'apprête à ravager la Louisiane. Paul, dit Beau Gosse, mécano génial, aime surtout la bagarre et danser le jitterbug - trop souvent avec d'autres femmes que la sienne, Colette, la plus jolie fille de Tiger Island. La plus maligne, aussi. Lasse des frasques de Paul autant que de son job de caissière à la banque, Colette, un sacré caractère, demande le divorce et part tenter sa chance en Californie. Jaloux, il la suit. Ils reviendront vite, ayant découvert sur leurs lieux de travail respectifs, elle le harcèlement sexuel, lui les pratiques malhonnêtes de la côte Ouest. A leur retour au pays, la crise se résume à deux mots : chômage généralisé. Tandis que Paul tente tout pour reconquérir sa belle, celle-ci retrousse ses manches et se lance dans diverses aventures pour assurer la survie de sa famille : chasse au ragondin et pêche à la crevette en haute mer. Colette, un des personnages de femme les plus charpentés rencontré depuis longtemps, mérite un Oscar ! Sur fond de misère et d'exploitation des travailleurs - Paul manque perdre la vie dans l'explosion d'une chaudière mal entretenue -, Gautreaux déroule un récit généreux et chatoyant au fil de séquences héroïques dans les eaux du golfe (les fameuses tempêtes ne chôment pas, elles...). La vaillance des protagonistes dans un contexte plus qu'hostile entretient un suspense constant, et la poésie des bayous apporte une pointe de charme indéniable à ce premier roman salué dès sa parution aux Etats-Unis par une critique unanime.

03/2016

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Ethnologie

Les peuples d'Ajatado (entre Accra et Lagos). Volume 4, Nouveaux partenaires politiques au tournant du XVIIe siècle et extension du Danxome dans les années 1720

Dans les années 1660 s'est déclenché le flux migratoire qui, depuis Accra, a conduit dans l'aire d'Ajatado, entre les Eue et les Fan, les fondateurs de la cité des Gen. Leur audacieux établissement n'a pas manqué de provoquer, pendant les sept décennies qu'étudie ce volume 4, des dysfonctionnements et des troubles régionaux. Cependant la vraie cause des tensions ne fut pas l'irruption des Gen, mais tout un contexte d'exploitation mercantile des marchés côtiers, où la cupidité des profits économiques tirés de la traite des esclaves renversait les fondements de la civilisation ancestrale. Les guerres entre les cités, dont les documents écrits par les Européens se font l'écho, nous sont aussi racontées par les traditions orales, dont il devient enfin possible de fixer la chronologie : une triste histoire de soubresauts violents se trouve ainsi reconstituée, crise catastrophique pour la société entière du pays. Tout n'a pas été pour autant que décadence ; on aperçoit aussi présents des ferments de renouveau, telle l'implantation, encore discrète mais tenace, de la mission chrétienne dans la cité des fela, l'épicentre de la crise. Dans la perspective de cette mission, qui s'affermira au XIXe siècle et va contribuer au rétablissement d'une société plus juste, nous consacrons le dernier chapitre de ce volume à l'analyse de la "parole" que les descendants d'Ajatado ont continué, malgré les temps difficiles, à transmettre. On admire en leur idiome la finesse de sa structure grammaticale. Y pénétrer à fond peut signifier, pour les locuteurs, emprunter la voie lumineuse qui remonte l'histoire jusqu'à la cité des origines.

02/2017

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Poésie

Journal 217. Tome 1, Octobre 2012 – Septembre 2013

Ce jour-là, le metteur en scène François est venu nous présenter une pièce de théâtre et mettre en place une correspondance avec les détenus pour écrire un scénario sur la prison. Il ne savait pas, et moi non plus, ce qu'il avait déclenché par sa visite : l'écriture. Les jours qui suivirent furent le commencement de cette aventure, chaque jour je passais trois heures à écrire et dessiner. Les images revenaient à la surface, il ne fallait pas les oublier, retrouver les mots du passé, ceux qui vous blessent. Les instants de vie, les désillusions, les difficultés jusqu'à la trahison d'un héritage qui ne sera jamais partagé. Les traîtres seront démasqués de leurs méthodes, plus proches du despotisme. A vous de les découvrir. Une crise économique qui ne s'arrête jamais, tomber plusieurs fois, pour rebondir, à la rencontre de quelques moments de répit permettant dans le calme d'une cellule, de faire le bilan de sa vie, avec un regard pertinent. " Vous n'avez pas souhaité ma réussite, eh bien financez mon échec. " L'écriture de ces poèmes il y a neuf ans, ainsi que les dessins sont prémonitoires de la crise. En passant, du passé au présent le motnibalisme divulgue le futur, qui est devenu le présent et la situation actuelle. Ce journal est resté en l'état où il a été écrit dans la chronologie des journées, tout en restant empreint du monde. L'écriture se libère de toute contrainte, dans la spontanéité du moment. Un tableau de devinettes permet au lecteur de rechercher les noms des prédateurs.

02/2022

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Sociologie

Réseaux, les nouvelles règles du jeu. Les comprendre. Les identifier

Face à une crise, la réponse de la société est souvent binaire. Pour certains, il n'y a pas de solution miracle sans l'intervention de l'Etat, à l'origine de tous les bienfaits et de tous les maux perçus par la population. Pour d'autres, au contraire, l'Etat doit s'effacer derrière le marché pour résoudre avec efficacité les problèmes, en libérant les énergies dans la concurrence. Au-delà des débats stériles pour savoir s'il faut plus d'encadrement, ou davantage de laisser-faire, nous considérons que la société évolue inexorablement vers une troisième voie, celle de la collaboration dans les réseaux de confiance. Les réseaux s'imposent comme un nouveau mode de communication, de socialisation, et d'éducation, capable de créer et de répartir les richesses en dehors des règles du marché. Sous certaines conditions, ils offrent un cadre plus efficace que celui de l'Etat, pour défendre l'intérêt général à l'échelle des territoires ou des communautés d'individus. En empruntant la voie des réseaux, il est ainsi possible de réconcilier liberté et solidarité, de manière à sortir de l'impasse idéologique dans l'affrontement stérile entre l'Etat et le marché. Le livre apporte des réponses, sur la crise d'autorité, sur la faillite des corps intermédiaires, sur la démission du pouvoir, dans une société de plus en plus horizontale, en décalage avec la verticalité des institutions. Faut-il continuer à réglementer sans se soucier de la liberté ? Quelle est la place de la confiance par rapport au contrôle ? Pourquoi est-il nécessaire de collaborer dans une société individualiste ? Le livre répond à ces problèmes d'actualité.

05/2021

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sociologie du genre

Féminicène

Ce livre part d'un constat simple, qui se présente comme une énigme : bien que parfaitement justifiées et nécessaires, les luttes pour l'émancipation des femmes sont pour la plupart restées sans conséquences. A l'inverse de conquêtes sociales résultant clairement de mobilisations diverses, l'évolution du statut des femmes dans la société n'a fait suite à aucune grève, aucune manifestation d'ampleur, aucun blocage. Et cependant nul ne peut nier que, même s'il leur en reste à parcourir, les femmes ont fait du chemin depuis un siècle et demi. A la croisée de deux thématiques, le féminisme et la crise environnementale, Véra Nikolski pose l'hypothèse "matérialiste" que c'est l'enrichissement général de la société, le progrès technique et plus spécifiquement médical qui ont permis aux femmes de faire évoluer leur statut social et politique. Volontairement polémique, le titre lie donc sciemment l'amélioration du sort des femmes avec le vaste processus historique enclenché à la révolution industrielle et dont on sait aujourd'hui qu'il fait peser des risques immenses sur notre environnement. Et ce afin de mettre les femmes en garde : la déstabilisation du climat et la crise des ressources ne menacent-elles pas de fragiliser voire d'inverser le mouvement d'égalisation ? Et dans ce cas ne faudrait-il pas abandonner la logique de réclamation qui caractérise le féminisme actuel pour mener le combat sur d'autres terrains ? Issue d'une famille de scientifiques, Véra Nikolski est normalienne, titulaire d'un DEA de sciences sociales et d'un doctorat en science politique. Mère de trois filles et ancienne pratiquante d'arts martiaux, elle travaille dans la fonction publique.

05/2023

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

La gloire du rap. Les derniers seront les premiers

Les raps américain et français sont le produit de la révolution politique des années 1970. Sur fond de désoccidentalisation et de déhiérarchisation culturelle, une réinterprétation du couple égalité-liberté met alors en crise toutes les formes de transcendance. Le hip-hop en a d'emblée cristallisé les symptômes sociopolitiques les plus révélateurs : la crise de l'identité soumise à l'injonction sociale de l'autoréalisation, la réévaluation de la concurrence dans notre conception de la justice sociale, les nouvelles revendications en matière de représentation et de reconnaissance. Mais le hip-hop était encore une manière de transition entre les deux époques : son opposition à la société établie visait une perspective commune. La rupture intervient à la fin du siècle avec le gangsta rap qui déplace l'entreprise de transformation sociale sur le terrain culturel désormais dominé par les surenchères transgressives et le second degré. Muni d'un code esthétique ambivalent qui piège l'esprit critique, il engage avec la société une bataille de normes qui n'a cessé de défrayer la chronique. L'aspiration démocratique n'en a pas pour autant déserté le rap du XXI ? siècle. Par un nouveau déplacement, c'est au premier chef dans ses aspects formels qu'elle se déploie à présent : dans son irréductible éclectisme et la polysémie des mots, dans le recyclage des métaphores et les caprices rythmiques amarrés à l'imprévisibilité de l'expérience. Elle prend ainsi la forme d'une démocratie esthétique qui célèbre la virtuosité stylistique et l'innovation, mais qui, totalement désintellectualisée et délestée du poids historique, ressemble à un grand jeu d'énigmes sans réponse.

06/2023

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Philosophie

L'origine de la géométrie. 6e édition

Contemporain des conférences de la Krisis..., ce célèbre fragment est révélé par la version que Fink en publie à la veille de la guerre. Les interprètes de Husserl (et d'abord Merleau-Ponty) en ont proposé des lectures fascinées et contradictoires. La richesse énigmatique de l'esquisse semblait y encourager. Ici l'intérêt pour " l'origine " ne donne pas lieu à une explication archéologique ou à une généalogie empirique. Plutôt à une question en retour (Rückfrage) dans l'expérience d'une crise. Comment réveiller le sens originaire d'une science ? Quelles sont les conditions transcendantales de son avènement et de sa tradition ? L'origine de la géométrie fournit une trame. L'analyse intentionnelle des actes de production doit y " réactiver ", de façon " exemplaire ", le sens et les fondements de la science. Condition et modèle d'une historicité infinie de l'Idée, de la Raison, de l'animal rationale, la science requiert la possibilité d'un langage univoque - et finalement l'écriture. Car l'analyse semble tourner autour d'une allusion elliptique : il faut inscrire dans l'espace cette " chair linguistique " sans laquelle il n'est pas d'objectivité idéale, donc pas de communauté rationnelle. Or la chance est une menace. Comme le symbole, comme le langage même, mais plus gravement encore, l'écriture recouvre aussi le sens originaire de cela même qu'elle institue : moment de la sédimentation, de l'oubli, de la crise. La longue introduction de Jacques Derrida accompagne pas à pas une méditation sinueuse dont le parcours fut préparé par tout l'oeuvre de. Husserl. Certaines questions s'annoncent en chemin : par exemple sur la possibilité, la nécessité ou les difficultés du grand dessein phénoménologique.

01/2010

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Philosophie

Qu'est-ce que la fête ?

Qu'est-ce qu'une fête ? Quel en est le sens ou la signification ? Dans l'existence en régime de quotidienneté, soucieuse des travaux quotidiens, sereine, prise dans un système d'interdits, toute de précaution où la maxime . il ne faut pas mettre en mouvement ce qui est en repos maintient l'ordre du monde, s'oppose l'effervescence de la fête. Celle-ci, si l'on considère des éléments extérieurs, présente des caractéristiques identiques à n'importe quel degré de culture. Elle suppose un grand concours de peuple agité et bruyant. Ces rassemblements massifs impliquent éminemment la naissance et la contagion d'une exaltation qui se dépense en cris et en gestes désordonnés, qui incite à s'adonner sans contrôle aux impulsions les plus irréfléchies. Même aujourd'hui, où cependant les fêtes appauvries ressortent si peu sur le fond de grisaille qui constitue la monotonie de la vie ordinaire et y apparaissent dispersées, émiettées, presque englouties, on distingue encore en elles quelques vestiges du déchaînement collectif qui caractérise des anciennes frairies. En effet, les déguisements et les audaces permises au carnaval, les libations et les bals du 14 Juillet, attestent de la même nécessité et la continuent. Il n'y a pas de fête, même terne par définition, qui ne comporte au moins un commencement d'excès et de bombance : il n'est qu'à évoquer les repas d'enterrement à la campagne. De jadis ou d'aujourd'hui, la fête se laisse définir toujours par la danse, le chant, l'ingestion de nourritures copieuses, de beuveries. Il faut s'en donner tout son soûl, jusqu'à s'épuiser, jusqu'à se rendre malade. C'est l'essence même de la fête.

10/2019

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Poésie

Oeuvres complètes. Les Chants de Maldoror, Lettres, Poésies I et II

"Lautréamont : le prophète de la poésie libérée, celui qui a montré que la littérature pouvait encore essayer d'exprimer l'homme dans sa totalité. Le symbole de la rébellion contre l'ordre établi, du cri contre le langage-prison. Précurseur du surréalisme, de la psychanalyse, de l'écriture à la recherche de l'écriture. Le poète de la conscience, et aussi de la limite de la conscience. Oui, tout cela est vrai, et prouve encore une fois qu'il n'y a pas de profonde originalité dans le langage. Prouve le conditionnement désespérant de toute littérature, sa filiation, sa logique. Lautréamont, né du roman noir anglais, annonçant la longue lignée de la littérature vengeresse. Génie, mais génie que l'on comprend. Révolte, mais révolte asservie par le langage. Orgueil brisé par le partage des louanges, par le bruit des applaudissements, bien plus qu'il n'eût jamais pu l'être par le silence... Tout cela est vrai, et c'est ce qu'il y a de pitoyable dans cette aventure. Mais il y a autre chose. Quelque chose qui n'est ni mystérieux ni grandiose. Lautréamont, converti par les mots et les idées, s'échappe quand même. Une part de lui-même n'a pas été conquise. Quelques cris, quelques mouvements que les hommes n'ont jamais partagés et qu'ils ne partageront jamais, parce que c'était au-delà de la littérature ; c'était en dehors des mots, et personne ne pouvait comprendre. Quelque chose qui ressemblait encore à la vie, à cet ensemble de sensations et d'actes que chacun porte et enterre avec soi. Un SORT. Une aventure, mais une aventure réelle. Une pensée sauvage", J-M-G Le Clézio.

03/1973

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Littérature française

Koba

Au début de notre ère, un terrible ouragan dévaste ces hautes vallées du Caucase que l'on appelait le " Ventre du monde ". Pour se venger du Vent, un bûcheron géorgien, Koba, chef des Abreks, décrète l'extermination des dieux, de tous les dieux, où qu'ils se trouvent. Alors commence cette chasse insensée : les " Insoumis ", ainsi s'appellent-ils eux-mêmes, déferlent sur les hauts plateaux d'Arménie, installant partout, jusque dans les chemins de neige, des pièges à dieux. Koba s'écrie : " Que les dieux nous blâment à leur guise ! Laissons-les pousser des cris de rage ; même s'ils se lèvent contre nous, nous serons vainqueurs ! " Pour se rendre plus effrayants, les Abreks s'enduisent de glu et se roulent dans les chardons. Massacres, viols et pillages s'enchaînent : Ninive est en flammes, Babylone mise à sac. Dans les déserts de Syrie, des juifs leur parlent d'un certain Elohim, un dieu qui passe dans la brise et qui chuchote. Qu'à cela ne tienne : Jérusalem investie, les chercheurs de dieux dévorent et mâchent les rouleaux de la Torah. Le Sinaï franchi, Koba et ses hordes ensanglantées dévastent les rives du Nil, " le Nil couleur de carnage et d'incendie "... puis rageusement s'embarquent pour la Grèce, à destination du mont Olympe, le repaire des dieux inaccessible aux hommes. On le sait, c'est surtout à mi-chemin des mythes et de l'Histoire que les dieux ont tendance à pulluler : c'est donc là que Koba inscrit sa guerre personnelle - une guerre totale par laquelle le Guide, à la recherche du Grand Coupable, pourchassant dieux et hommes jusqu'au dernier, devient dieu lui-même. En ce sens, Koba est au-delà de Prométhée, il est lui-même l'injure définitive, l'injure bariolée, hoquetante et inépuisable qu'on fait aux dieux.

08/2002