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Ethnologie

Au musée des illusions. Le Rendez-vous manqué du quai Branly

Le musée du quai Branly consacré aux civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques a été le grand projet de Jacques Chirac. Il devait favoriser le "dialogue des cultures" mais, cinq ans après son ouverture, il semble davantage relever d'un monologue occidental sur les arts primitifs. En cela, il est le révélateur du profond malaise que suscite l'altérité dans une République se prétendant aveugle à la différence. Critique amicale de la part de la plus française des anthropologues américaines, Au musée des illusions commence par le récit, informé aux meilleures sources, de la création du musée. Il explique comment un dessein présidentiel servant les intérêts de quelques-uns a mobilisé des années durant les moyens de l'Etat, au gré de mésaventures où le grotesque l'a souvent disputé au désordre. Surtout, Sally Price démontre à quel point les concepteurs du musée ont privilégié le spectaculaire au détriment d'une démarche pédagogique. On a rarement vu un tel écart entre les intentions proclamées et un résultat fait d'illusions voire d'erreurs. Mais l'apport essentiel de cet ouvrage est de pointer la singularité du musée du quai Branly par rapport aux établissements du même genre à l'étranger. Exemple parfait du fonctionnement de l'"Etat culturel" à la française, sa conception a d'abord obéi au principe de laïcité dans son sens le plus large. Les peuples et communautés dont sont issus les objets présentés n'ont guère été consultés et le rendez-vous a bel et bien été manqué. Bon nombre des questions essentielles auxquelles la France est confrontée aujourd'hui sont donc abordées ici : la place de l'immigration, les fondements de la citoyenneté, la laïcité, le vivre ensemble, l'affaiblissement des autorités politiques... A ce titre, la façade de verre du musée du quai Branly apparaît comme un fragile rempart contre les démons que la société française ne veut pas affronter.

09/2011

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Religion

Entre Calvinistes et Catholiques. Les relations religieuses entre la France et les Pays-Bas du Nord (XVIé-XVIIIe siècle)

La France et les Pays-Bas du Nord, devenus, à la suite de la guerre de Quatre-Vingts Ans, les Provinces-Unies, ont entretenu des relations nombreuses mais complexes. Tout semble opposer les deux pays : sur le plan politique, un royaume de plus en plus absolu et une république ; sur le plan économique, un Etat longtemps protectionniste et un autre fondant sa richesse sur la liberté des échanges ; sur le plan religieux, un roi très-chrétien qui se veut le meilleur défenseur du catholicisme et une république calviniste mais tolérante à la plupart des courants religieux de l'époque. Pourtant, il arrive que les deux pays se retrouvent contre un ennemi commun, l'Espagne ; le commerce entre eux est important ; les liens religieux sont constants. C'est ce dernier aspect qu'explore ce volume, à partir d'un colloque tenu à Lyon les 27-29 septembre 2007. L'opposition entre catholicisme et protestantisme est évidemment bien présente, que ce soit dans la polémique néerlandaise contre Louis XIV, dans les terres de mission ou à Orange, mais on se rend compte la plupart du temps que les choses sont beaucoup plus complexes. En effet, au moment des guerres de religion et de la guerre de Quatre-Vingts Ans, les échanges sont constants entre protestants des deux pays, les uns aident les autres, les modèles circulent des uns aux autres. Plus tard, quand le protestantisme est persécuté en France, les Provinces-Unies permettront, par différents moyens, aux huguenots français de pratiquer clandestinement leur foi. De même, les Provinces-Unies accueillent de nombreux jansénistes français et leur permettent de diffuser leurs idées vers la France. Elles interviennent ainsi dans les affaires religieuses françaises. On se rapproche ainsi du cas des Juifs, dont Amsterdam voudrait bien contrôler les communautés françaises. Complexes, ambivalents, évolutifs, tels se révèlent être les liens religieux entre les deux pays, que ce livre cherche à éclairer et à mieux comprendre.

12/2010

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Théâtre

Iles de tempête

Après l'autonomie de l'île de Saint-Domingue obtenue par les Noirs malgré la ségrégation raciale et la répression, Toussaint Louverture fait part à Dessalines de son projet d'union de toutes les classes et de toutes les communautés de couleur. Mais Dessalines rétorque que jamais les Blancs n'accepteraient de s'unir aux Nègres et propose la cassure définitive avec la France en proclamant l'Indépendance de Saint-Domingue. Toussaint Louverture refuse, comme il refusera l'appui financier et militaire de l'Angleterre qui l'incitait à l'Indépendance. Pour bien marquer son attachement à la France, il fait interdire le vaudou, suspecté d'être un foyer de troubles ; seule l'Eglise désormais a droit de cité, avec des prières dites en latin. Toussaint Louverture s'interroge par ailleurs sur le silence de Bonaparte à qui il a déjà envoyé plusieurs messages pour l'assurer de sa loyale collaboration ; serait-il, malgré toutes ses concessions, devenu encombrant ? Moyse, l'un de ses compagnons de lutte lui reproche de tenir les mêmes propos que les colons d'hier et lui demande de distribuer les terres aux paysans. Toussaint Louverture refuse. Pendant ce temps, à Paris, Bonaparte s'inquiète de la situation dans l'île et charge le général Leclerc d'aller y rétablir l'ordre. Devant la menace de Bonaparte, Toussaint décide d'alerter toute l'Europe... Mais les consciences européennes restent sourdes. La guerre éclate : c'est un désastre pour Saint-Domingue. Toussaint Louverture décide alors d'arrêter le massacre, d'autant que l'on vient de lui apporter un message du général Brunet l'invitant, en des termes plutôt conciliants, à venir discuter de la situation dans l'île. Malgré les appréhensions de ses proches qui flairent un piège, il décide de s'y rendre : " J'ai confiance en la parole des Français "... Toussaint Louverture est arrêté par quatre policiers. Sur ordre du général Brunet ! Toussaint Louverture emprisonné au Fort de Joux où il meurt.

05/2009

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Histoire ancienne

L'ASIE MINEURE ET L'ANATOLIE. D'Alexandre à Dioclétien, IVème siècle av. J.C. - IIIème siècle ap. J.C.

Longtemps confinés à l'intérieur d'une étroite bande côtière en bordure de l'Egée, les Grecs virent, grâce à la conquête d'Alexandre, s'ouvrir l'immensité de la péninsule anatolienne. La mise en place de nouveaux Etats, la diffusion du modèle civique et des modes de vie helléniques, l'usage quasi exclusif du grec comme langue de communication et de culture finirent par faire de l'ensemble de l'Asie Mineure et de l'Anatolie le plus peuplé et le plus actif des pays grecs. La domination romaine, progressivement imposée depuis le milieu du IIe siècle av. J.-C., s'appuya sur la continuité des institutions et, loin de freiner l'hellénisation, la facilita en restaurant la paix. En sept siècles, pourtant, on est bien loin de parvenir à une quelconque uniformité dans ce vaste ensemble. Ni la géographie, ni l'histoire, ni les traditions culturelles n'y contribuent. Si l'hellénisme s'impose dans les milieux dirigeants, il subsiste, dans les villes et plus encore dans les campagnes, de fortes traditions indigènes qu'exprime le maintien des langues, des noms et surtout des dieux. Cet ouvrage propose une histoire régionale qui, sans négliger les cadres étatiques et les grandes étapes de l'histoire politique, n'est ni une histoire des Etats ni une étude des relations diplomatiques et militaires. Il s'intéresse en priorité aux communautés humaines qui peuplent l'Asie Mineure et l'Anatolie et tente de décrire leur cadre de vie, leur organisation, leurs structures sociales, économiques, culturelles et religieuses. Grâce à l'étude dans la longue durée, il analyse le fonctionnement et les évolutions des sociétés micro asiatiques et anatoliennes, aussi bien dans les anciennes cités grecques de la côte égéenne que dans les nouvelles fondations de l'intérieur, les villages et les tribus montagnardes. Il tente de mettre en évidence les facteurs d'unité, mais aussi les forts clivages qui subsistent entre l'Est et l'Ouest, entre villes et campagnes, entre Grecs et indigènes.

11/1995

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Beaux arts

Le Christianisme

Le christianisme désigne tout à la fois un ensemble complexe d'Eglises, communautés, sectes et groupes, et les conceptions qui les animent, centrées sur l'annonce du Règne de Dieu, la profession de foi en Jésus, le fils du Dieu unique, Seigneur et Créateur, qui s'est incarné, est mort et ressuscité pour le salut de l'humanité. C'est aujourd'hui la plus importante des religions universelles, avec plus de deux milliards de fidèles, répartis en quatre confessions principales : catholicisme, orthodoxie, protestantisme et anglicanisme. Elle est présente surtout en Europe - où la pratique religieuse tend à faiblir -, en Afrique et dans les Amériques. Fondé voilà vingt siècles autour de la figure historique de Jésus de Nazareth, le christianisme s'appuie sur des textes sacrés présentés dans la première partie de cet ouvrage, " Origine et diffusion ". Elle permet de comprendre, à travers des périodes clefs, de quelle façon une secte persécutée s'affirma comme une religion mondiale. Sa réalité composite, profondément conditionnée par les diverses interprétations et transmissions de la foi originelle, prend tout son sens dans l'étude des confessions qui la composent, objet de la deuxième partie. La suivante se consacre aux théories, déclinant les principes fondateurs, les figures divines, l'au-delà, les concepts et les doctrines. Enfin, " Les pratiques " présente les notions de prière, de culte et de dévotion, les fêtes et le cycle liturgique, le martyre et la sainteté, pour se clore par le monachisme. Une carte de la diffusion du christianisme, un index et une bibliographie complètent la documentation. La riche iconographie présentée ici s'inscrit au cœur même de l'identité chrétienne. Si le christianisme, fidèle à l'héritage judaïque, choisit à l'origine la voie de l'aniconisme, en acceptant la représentation visuelle, il a donné naissance à l'histoire de l'art telle que nous la connaissons, mais aussi élaboré les fondements théoriques d'une culture globale dont les effets se font sentir aujourd'hui.

09/2008

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Développement durable-Ecologie

Ces forêts qu'on assassine

" Je m'installai dans l'hélicoptère et m'apprêtai à vivre la magie de la forêt tropicale d'un autre point de vue. La canopée, véritable toit du monde végétal, se dévoila à mesure que nous nous élevions dans le ciel bleuté. Ici et là émergeaient, comme des sentinelles isolées, des arbres majestueux, sur les branches desquels je pouvais apercevoir, en plissant un peu les yeux, un calao faisant une courte escale dans sa traversée de l'océan végétal. Mais soudain, une fracture, une plaie béante, couleur sang, de terre mise à nu. Le royaume d'émeraude avait fait place à une singulière étendue géométrique, à un immense damier ocre et vert. Plus d'exubérance ni de fantaisie, mais ce même dessin, désolant, austère et monotone sur des kilomètres et des kilomètres. Le responsable : la culture extensive du palmier à huile. " Quand elle survole cette forêt agonisante de Bornéo, Emmanuelle Grundmann sait que la moitié des forêts tropicales ont déjà été rasées par l'homme. Et que chaque année, sur l'ensemble du globe, ce sont environ treize millions d'hectares de forêts qui disparaissent, victimes des haches, tronçonneuses, bulldozers et feux non accidentels. Hier le caoutchouc, aujourd'hui l'huile de palme. Ici les crevettes, là la pâte à papier. Depuis toujours, les ressources de la forêt excitent la convoitise des hommes, qui la pillent, la détruisent, la polluent, en exterminent les espèces animales et en chassent les communautés autochtones, pour le plus grand profit de quelques-uns. Ces forêts qu'on assassine est un livre de combat qui dénonce les conséquences catastrophiques de cette déforestation galopante. Les responsables de ce carnage (entreprises, hommes politiques, institutions internationales) y sont rudement interpellés. Les forêts sont les poumons de la planète. Aujourd'hui, elles sont rongées par un cancer mortel dont nous, les hommes, portons l'entière responsabilité. Espérons que ce livre contribuera à nous ouvrir les yeux et à stopper le massacre avant qu'il ne soit trop tard.

02/2007

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Histoire de France

La Guerre d'Algérie

La guerre d'Algérie est une des crises majeures de la société française contemporaine. Ce long conflit (de 1954 à 1962) concerna deux millions sept cent mille jeunes Français, dont cent mille ont été tués, blessés ou sont disparus. Elle s'est terminée par l'exode d'un million de pieds-noirs, souvent victimes civiles de la guerre, qui ont laissé sur place les corps de leurs parents morts dans les attentats. La France n'avait pas éprouvé ce genre d'exode depuis la perte de l'Alsace et de la Lorraine en 1870. Les blessures infligées par la guerre en Algérie ont été considérables : des centaines de milliers d'Algériens sont morts au combat ou des suites pernicieuses de la guerre. Plus de deux millions ont dû abandonner leurs douars et leurs mechtas pour vivre dans des camps de regroupement, retrouvant ensuite leurs villages incendiés, leurs terres en friche, leurs forêts saccagées, leurs enfants morts. Mais l'histoire de ce conflit n'est pas seulement l'histoire de l'affrontement de deux communautés qui avaient grandi ensemble. Cette guerre est à l'origine de la plus formidable bataille d'opinion qu'a connu la France d'après-guerre. Elle est responsable d'un changement de République. Elle a mis en péril le contrat de confiance entre l'armée et la nation. L'ouverture des archives militaires, trente ans après le drame, a permis à Pierre Miquel, l'auteur de La Grande Guerre, de découvrir des aspects inconnus du conflit, notamment l'évolution des mentalités militaires et les prises de conscience successives de ceux que le pouvoir politique avait chargés de définir seuls, sur le terrain, une politique française en Algérie. Ce livre cherche à décrire, sans colère et sans haine, avec des moyens nouveaux d'investigation, les phases d'un conflit qui a laissé des traces très profondes dans la génération des années cinquante et soixante.

11/2007

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Histoire internationale

Le discours balkanique. Des mots et des hommes

On parle beaucoup des Balkans, mais comment en parle-t-on ? Chacun des peuples de la péninsule a son propre discours, ses propres mots pour désigner les gens, les lieux et bien d'autres choses. Le discours sur les Balkans qu'on entend en Occident en est inspiré, il est donc cacophonique, il fourmille d'ambiguïtés, il favorise les partialités et les malentendus. Chacun, dans les débats sur ces pays, cherche à imposer son point de vue par le choix même des expressions qu'il emploie. Il importe donc de décrypter les mots, et derrière eux de retrouver les réalités. Quelles communautés humaines appelle-t-on une nation, un peuple, une ethnie ? Qu'entend-on par " autodétermination des peuples ", " nettoyage ethnique ", " langue serbo-croate " ? Quels groupes d'hommes sont nommés Bosniaques, Macédoniens, Valaques ? Quels territoires constituent la Moldavie ou le Kosovo ? Pourquoi telle bourgade bulgare a-t-elle, en un siècle, porté successivement quatre noms différents ? Chacune de ces questions, avec des dizaines d'autres du même genre, est étudiée dans son contexte historique proche et lointain, en se référant, si nécessaire, aux langues d'origine, et en cherchant à démêler les arrière-pensées idéologiques qui ont dicté le choix des mots. On cherche aussi à esquisser ce que pourrait être, sinon une vraie terminologie scientifique, du moins un langage plus ou moins objectif, qui permettrait de débattre vraiment sur les choses. Car, à travers cette enquête sur les mots, on voit aussi apparaître, quoique sous une lumière insolite, toute l'histoire, la géographie, la situation linguistique et religieuse des Balkans, tous leurs problèmes politiques. Certaines leçons peuvent en être tirées. Exorciser, par une analyse objective, les illusions forgées par les nationalismes, et dénoncer les horreurs qui en découlent, ne doit pas conduire à sous-estimer les identités nationales, réalité profonde qui jouera nécessairement un rôle dans les états démocratiques à construire ou à consolider dans cette partie de l'Europe.

10/2004

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Religion

Avec ceux qui n'ont rien

"Où est Dieu? Il vit en enfer!", conclut un jour de 1994 le père Zanotelli devant les souffrances du monde et le silence de Dieu. Cet homme de foi choisit alors l'enfer ou la plus éprouvante des missions : vivre à Korogocho, l'un des plus terribles bidonvilles d'Afrique, où s'entassent 100000 personnes, à la périphérie de Nairobi (Kenya). Que faire pour sortir les pauvres et les exclus des souterrains de l'Histoire? Que faire là où les gosses sont capables de tuer pour une bouteille de soda, se prostituent dès l'âge de 11 ans, meurent avant d'avoir atteint l'âge adulte? A l'enfer de Korogocho, Alex Zanotelli répond par des actes : il constitue des petites communautés de solidarité, crée des coopératives, des ateliers, pour aider les démunis à trouver du travail, organise l'accompagnement des malades et initie un mouvement de redistribution des terres aux habitants des taudis qui lui vaut beaucoup d'ennuis avec le pouvoir en place. Car " on ne peut annoncer la Bonne Nouvelle dans des situations aussi absurdes que celles de Korogocho sans poser le problème du système politique, économique, structurel, dans lequel les pauvres sont contraints de vivre. Annoncer la Parole et faire sortir le système de ses gonds, c'est tout un ", affirme le père Zanotelli. Pour lui, être missionnaire, c'est faire l'expérience de ce qu'a vécu Jésus en Galilée ; c'est partager de l'intérieur les souffrances des plus démunis, des " crucifiés de la Terre" : le Dieu de la Bible a un rêve pour son peuple, le rêve d'un monde différent, et, dans ce rêve, la politique est fondatrice. Ce livre témoigne d'un parcours spirituel au plus près du message évangélique. En nous parlant d'un Dieu faible auquel il faut venir en aide, le père Alex en appelle à notre responsabilité historique, personnelle et sociale pour répondre aux immenses défis de notre siècle : " L'obéissance n'est plus une vertu... Chacun doit se savoir unique et responsable de tout. "

02/2006

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Histoire internationale

Rwanda demain ! Une longue marche vers la transformation

Plus de 20 ans après le génocide de 1994 au Rwanda, c'est aujourd'hui le processus de reconstruction du pays qui suscite de vifs débats. Pourtant les études approfondies de ce processus sont encore rares. C'est cette lacune que l'ouvrage de Jean-Paul Kimonyo tente de combler. Comment ce pays parmi les plus pauvres au monde, totalement déchiré, a-t-il pu se reconstruire aussi rapidement ? Comment la population divisée a-t-elle fini par vivre, travailler ensemble et participer à la reconstruction du pays ? Quels liens existent-ils entre le succès à consolider mais inespéré du pays et sa gouvernance sujette, elle, à controverse ? De façon succincte mais couvrant une longue période historique et un large spectre de domaines, ce livre tente d'apporter une réponse à ces question et à fournir une explication précise sur les modalités de mise en place de ce processus de reconstruction post-génocide au Rwanda. A cette fin, l'auteur retrace les origines et les évolutions du Front patriotique rwandais (FPR), la force politique dominante au Rwanda. Il relate comment des communautés réfugiées, chassées de chez elles à la veille de l'indépendance, éparpillées dans toute la région des Grands Lacs, en sont arrivées 35 ans plus tard à prendre le pouvoir dans leur pays, dans des conditions calamiteuses. Ce travail montre comment les choix politiques et idéologiques qui menèrent à la formation du FPR à l'extérieur du Rwanda ont fortement orienté la reconstruction du pays. Sa narration couvre toutes les étapes de celle-ci, jusqu'à la période actuelle, plus focalisée sur les activités de développement. L'auteur situe son analyse dans le débat sur les reconstructions post-conflit de cette décennie, dans la région des Grands Lacs, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, le poussant à prendre ses distances avec les catégories normatives qui avaient été élaborées en ce domaine à la suite de la chute du mur de Berlin.

10/2017

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Religion

Commentaire de l'Evangile. Edition revue et augmentée

Longuement muri pendant les pèlerinages qu'il avait fait en Inde et en Terre sainte, le Commentaire de l'Evangile fut donné oralement par Lanza del Vasto à Paris, de 1946 à 1948, à un cercle d'amis et de disciples. En une soixantaine de rencontres, la vie entière de Jésus y est traversée avec une étonnante maîtrise. Les grandes pages de l'Evangile, les principales paroles du Christ sont ici commentées dans un langage très accessible. L'atmosphère de ces enseignements est à la fois grave et chaleureuse. Elle laisse deviner les lendemains de la guerre et les débuts d'une grande mission. A la manière des Pères de l'Eglise, dont il s'inspire souvent, l'orateur cherche à atteindre le sens profond des Ecritures. Il se met à l'écoute du texte, de façon assez libre et pourtant très fidèle. Il suit le fil de sa pensée, mais dans un total respect de la Parole inspirée. De fait, Lanza del Vasto ne recourt pas ici à une exégèse scientifique ou technique. Son but n'est pas d'expliquer l'Evangile, mais d'accueillir cette Bonne Nouvelle pour mieux en vivre et la communiquer. Il la médite à voix haute, en respire le parfum. Il ne vise pas seulement à instruire nos intelligences, mais à faire résonner en elles la Parole qu'il commente. Chrétien et catholique, Lanza del Vasto ouvre aussi des voies de rencontre avec les croyants d'autres religions. Cette édition nouvelle, plus lisible et plus complète, nous met en présence d'un homme inoubliable : un croyant inspiré, un maître qui, avant tout, voulut être disciple de la Vérité. Lanza del Vasto (1901-1981), écrivain, philosophe, artiste, pèlerin, homme d'action, est connu comme l'apôtre et le témoin de la non-violence en Europe au XXe siècle. Il est le fondateur des communautés et du mouvement de l'Arche, qui poursuit aujourd'hui sa mission pacifique et spirituelle.

05/2015

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Religion

L'évangélisation en Afrique. Approche théologico-spirituelle de l'image de l'Eglise

Le choix du thème de notre recherche plonge ses racines dans un sentiment de profonde foi qui un jour nous surprit. L'amour que Dieu porte au continent africain veut que ce dernier mette à contribution ses richesses pour mener à bien son pèlerinage vers son Créateur. Dans les conditions qui sont les siennes, sur quelles bases spirituelles fondera-t-il son action pour réussir ce projet ? Comment contribuera-t-il à faire que les autres parties du monde, fidèles à leurs caractéristiques réussissent leur traversée ? Notre préoccupation trouva de parlants correspondants dans l'histoire de l'évangélisation de ces terres. Au cours de la décennie 1960-1970, quelques Eglises d'Afrique sentirent un urgent besoin de réviser les méthodes pastorales en vigueur jusque-là. D'un côté, les indépendances politiques auxquelles avaient accédé leurs pays, posaient le problème d'une Eglise à la remorque de la métropole de la veille. De l'autre, les nouvelles orientations issues du Concile Vatican II, imposaient une profonde réflexion, pour projeter un avenir où l'Eglise soit ce sacrement du salut pour l'homme et la femme concrets des temps qui courraient. La solution fut trouvée dans les Petites Communautés Chrétiennes, qui semblaient être un modèle pastoral qui pouvait lui convenir. La beauté des valeurs de la famille africaine fit prendre conscience que si ailleurs l'Eglise pouvait être exprimée préférentiellement par l'image de "Peuple de Dieu" ou de "Corps du Christ", elle est ici excellemment dite par celle de "Famille de Dieu". C'est sur cette ligne que s'orientèrent les recherches théologiques et l'édification d'une Eglise africaine en maturation, jusqu'à l'heure où se tint l'assemblée spéciale du Synode des Evêques pour l'Afrique. Ce dernier officialisa cette image comme celle en laquelle convergeraient toutes les initiatives libératrices. Il fallait dès lors mettre en évidence les ressources spirituelles que l'image propose, et montrer comment on pouvait arriver à une libération intégrale de ce continent, coopérant ainsi à celle de l'univers entier.

01/2012

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Musique, danse

Jack Teagarden. Pluie d'étoiles sur l'Alabama

" Le 15 janvier 1964, Weldon Leo Teagarden meurt d'une crise cardiaque dans une chambre d'hôtel de La Nouvelle-Orléans où, comme toujours, il ne faisait que passer... Personne n'était là. Personne, sinon peut-être les ombres familières engendrées par les ombres anonymes, ces ombres sans mystère qui s'allongent quand le soleil descend... " Mais avant d'en arriver là, quelle route, quelles pistes entremêlées avait-il empruntées, celui que de prestigieux musiciens, à commencer par Louis Armstrong, ont considéré comme l'un des plus singuliers trombonistes du jazz classique, voir comme le plus irremplaçable de tous ? Sa vie fut une histoire blanche cousue de fil noir, à partir du moment où, très tôt dans son enfance, dans la petite ville de western texan où il avait vu le jour, il rencontra le gospel que des nomades de la misère et de la foi, éternelles " personnes déplacées " par leur négritude, promenaient de campement en campement. Plus tard, quelque part du côté de Houston, ce serait le blues qu'il trouverait sur sa route. Le blues sous la forme, raconte Alain Gerber, d'une " ombre bleue qui s'échappe d'une Bessie Smith égorgée du dedans par sa chanson ". Après quoi, " M. T ", comme on le surnommait, fut à jamais un transfuge béatement égaré entre les couleurs de peau, les communautés, les styles de jazz, la tradition et le futurisme. Écartelé, aussi, entre les rodomontades et les renoncements, l'angoisse et la frivolité, entre les défis et les dérobades, une formidable propension à la nonchalance et de formidables aptitudes à se surpasser. Jusqu'au jour où, pour citer encore l'auteur de cet ouvrage, il rejoindra " l'ombre que fait le silence quand il retombe ". " Si Alain Gerber est aujourd'hui notre plus précieux conteur de jazz, c'est parce qu'il sait faire vivre tous ces jeux d'ombres et de lumières qui font la vie des musiciens poètes. Lui aussi est un faiseur de pluie d'étoiles sur l'Alabama. " Gilles Anquetil

01/2003

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Communication - Médias

Penser (avec) la culture vidéoludique. discours, pratiques, pédagogie

Dans les cours d'école, en ligne, au cinéma et dans des millions de foyers, le jeu vidéo occupe une place sociale et culturelle de premier plan. Média natif du numérique, il connaît depuis des décennies un processus de légitimation culturelle et se voit aujourd'hui doté d'un capital symbolique que peu lui auraient prédit il y a vingt ans. Il irrigue désormais nos représentations collectives et génère des régimes de sociabilité bien différents des clichés auxquels il a trop longtemps été réduit. Dans la lignée de divers travaux issus du champ académique de l'étude du jeu vidéo (ou "game studies", le présent volume regroupe une série de contributions qui questionnent la dimension culturelle du jeu vidéo à partir des discours qu'il suscite, des représentations qu'il génère ou de sa propension à constituer un outil pédagogique. Les travaux regroupés dans cet ouvrage participent notamment à l'analyse des logiques discursives qui fondent la réception du jeu vidéo dans la presse, et à l'examen des modalités pratiques et discursives de la conception du jeu vidéo comme "bien culturel" à partir des années 2000. On trouvera également des contributions qui mettent en lumière la diversité des pratiques rattachées aujourd'hui au jeu vidéo, à travers l'analyse de communautés de jeu en ligne qui instaurent des serveurs "pirates", ou grâce à l'étude des pratiques de création de jeux vidéo "en amateur". Finalement, un ensemble d'utilisations concrètes du jeu vidéo en classe sont discutées à travers des observations minutieuses et des retours d'expérience qui illustrent la complexité relative à l'usage du jeu vidéo en contexte – et à des fins – d'apprentissage. Préfacés par le Professeur Bernard Perron (Laboratoire universitaire de documentation et d'observation vidéoludiques, Université de Montréal) et édités par trois membres du GameLab UNIL-EPFL (Lausanne, Suisse), les articles rassemblés dans cet ouvrage offrent un riche aperçu de la diversité des "game studies" contemporaines.

01/2023

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Romans de terroir

Campomoro, la rocca, le taravo

Le site de Campomoro est fréquenté depuis au moins cinq mille ans. Indices rémanents et preuves tangibles l'attestent à travers les millénaires. Aux temps préhistoriques, les premières implantations humaines connues se concentrent sur la plate-forme de Capu di locu dominant la baie ; ce qui les place en sentinelle sur le Vallinco, probablement le golfe de l'ouest insulaire le plus anciennement pratiqué sur les itinéraires maritimes de la Sardaigne et de la péninsule Ibérique. L'Antiquité romaine privilégie la baie. Ses galères profitent, six siècles durant, de la sûreté et de la profondeur du mouillage qui sera dénommé Porto Elice. La grande nuit barbare couvre un demi-millénaire, pendant lequel la côte est une proie continuelle. Gênes finit par prendre le relais et y fortifie le promontoire dont le nom - Campomoro – supplantera à la fin du XVIe siècle l'appellation latine du "port". L'activité agropastorale connaît un notable essor dans l'arrière-pays. La province de La Rocca, alors politiquement influente dans l'Au-Delà-Des- Monts, rattache à son haut lieu, Fozzano, le territoire de Campomoro. Il faut attendre Napoléon III pour que le hameau échappe à la tutelle fozzanaise. Il fusionne avec la commune limitrophe de Belvédère pour créer une nouvelle entité administrative : Belvédère - Campomoro. Sans attendre et sans états d'âme, le nouveau venu devient par son poids démographique l'épicentre de la commune. Le développement des activités de pêche à la fin du XIXe siècle et l'explosion touristique de ces cinquante dernières années finiront de légitimer cette captation à la hussarde qui, à une ruade près, s'est opérée, les liens familiaux aidant, sans traumatisme apparent. Dans ces pages, il n'est question que de la vie des hommes et des femmes qui se sont attachés à cette terre et à ses criques labourées en tous sens et maintes fois dominées ou razziées. Leur destin est inséparable de celui des communautés des vallées du Taravo, de Baracci et du Rizzanesi qui confinent au Vallinco.

07/2017

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Préhistoire

Les sociétés gravettiennes du Nord-Ouest européen : nouveaux sites, nouvelles données, nouvelles lectures. Textes en français et anglais

Cet ouvrage fait suite au colloque intitulé Le Nord-Ouest européen au Gravettien : apports des travaux récents à la compréhension des sociétés et de leurs environnements, organisé à l'Université de Liège en 2018. Ce colloque avait pour objectif de dresser le bilan des données accumulées au cours des vingt dernières années sur les communautés de chasseurs-collecteurs gravettiennes qui, au coeur du dernier Pléniglaciaire, ont occupé l'Europe nord-occidentale et ses marges méridionales (Bourgogne-Franche-Comté, nord de l'Aquitaine). A cette fin, différents acteurs de la recherche se sont retrouvés pour informer et débattre des sites récemment découverts, des fouilles en cours et des analyses menées sur d'" anciennes " collections. Ces différents travaux renouvellent en profondeur notre perception des populations gravettiennes du Nord-Ouest européen, historiquement méconnues du fait d'une documentation qui est longtemps restée disparate et très inégale sur le plan qualitatif. Les vestiges laissés par ces populations sont ainsi replacés progressivement au sein des grands débats qui animent les recherches actuelles sur ce qu'il est d'usage d'appeler le " Gravettien ". La première partie de l'ouvrage restitue la diversité des comportements techno-économiques et " symboliques " des groupes gravettiens nord-occidentaux telle que celle-ci peut être appréhendée à l'heure actuelle. Y sont abordées les questions d'acquisition, de circulation et d'exploitation des matières premières d'origine animale (fossiles et nonfossiles) et minérales, mais aussi certaines structures rarement documentées dans ce contexte d'étude (aires de combustion). La deuxième partie dresse un état des lieux des fouilles en cours ou récemment achevées de plusieurs gisements au sein de l'aire géographique considérée. Ces gisements livrent quantité d'informations nouvelles et se trouvent naturellement en première ligne de la dynamique de recherche actuelle. Enfin, la troisième partie présente différents points de vue sur le Gravettien. Civilisation paneuropéenne, culture mosaïque mêlant traits communs et spécificités régionales... ou simple étiquette réificatrice ? Le débat reste ouvert au sujet de la principale entité du Paléolithique supérieur européen.

01/2022

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Littérature anglo-saxonne

Fils d'un tout petit héros

Dans la famille Adler, il y a le grand-père, Melech, figure du ghetto juif de Montréal et gardien des traditions qui préside d'une main de fer aux destinées du clan et du dépôt de charbon qu'il possède. Il y a le fils, Wolf, bon à rien qui passe son temps à jouer aux cartes et à décevoir sa femme de toutes les manières possibles. Lui qui deviendra, par un fâcheux quiproquo - ou un heureux hasard, c'est selon -, l'idole de tout un quartier. Et, surtout, il y a le plus jeune, Noah, l'idéaliste qui ne supporte plus le carcan de son milieu et l'hypocrisie de ses aïeux. Noah, qui choisira de rompre avec ses proches pour tenter de forger sa liberté au volant d'un taxi et sur les bancs de l'université. Il ne tardera toutefois pas à découvrir que le monde étranger n'est pas moins rigide et codifié que celui qu'il a quitté. Avec cette saga familiale au réalisme accrocheur et à la satire mordante, Mordecai Richler nous plonge dans le Montréal de l'après-guerre, celui des enseignes au néon de la rue Sainte-Catherine et des salles de billard enfumées de la Main, des appartements sans eau chaude du Mile End et des bars huppés du centre-ville, une ville bigarrée où la révolte acharnée d'un jeune homme ne suffira pas à faire tomber les murs entre les communautés. Fils d'un ferrailleur, Mordecai Richler est né en 1931, rue Saint-Urbain, au coeur du Mile End, le célèbre quartier de Montréal. A l'âge de dix-neuf ans, il s'exile en Europe, d'abord en France et en Espagne, puis en Angleterre, où il publie L'Apprentissage de Duddy Kravitz en 1959. De retour au Canada en 1972, il s'installe dans les Cantons-de-l'Est avec sa femme Florence et leurs cinq enfants. Il meurt en 2001, laissant une oeuvre incomparable à la renommée internationale.

11/2023

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Histoire des religions

Un catholicisme en rupture. Sacrements et ministères en France depuis 1950

Alors qu'il progresse sur la plupart des continents, le catholicisme romain perd de son infl uence en Occident depuis les années 1960. Aujourd'hui, son diagnostic sombre dans le pessimisme : la "crise" devient la "fi n d'un monde" , "l'ivresse et le vertige" conduisent à "l'effondrement" , si bien que se pose cette question : "Le catholicisme a-t-il encore un avenir en France ? " Or, ce constat porte principalement sur la France qui fait fi gure d'exception en Europe. La rupture entre la société française et "son" catholicisme a été majeure durant le second XXe siècle. La question du salut, centrale dans le christianisme, paraît incompréhensible pour nos concitoyens. Et que dire de "la vie éternelle" ? C'est le coeur de la foi chrétienne qui deviendrait obsolète. L'économie sacramentelle aurait perdu toute crédibilité. Et pourtant, que d'efforts pastoraux ont été menés dans l'Eglise de France depuis les années 1950, notamment pour sortir du modèle tridentin et s'adapter aux évolutions de la société. Chaque sacrement sera rénové. Parmi les plus secoués, ceux du mariage et de l'ordre ont connu de profondes mutations. Mais rien n'y fait. Les églises et les séminaires se vident. Désormais, la transmission de la foi ne se ferait plus que dans les familles traditionnelles. Il n'y aurait plus que des communautés irréconciliables, plus attachées à un folklore et un patrimoine qu'aux sacrements. Alors que s'est-il passé pour en arriver là ? Une hypothèse de lecture sera dévoilée au cours de ce livre. Bruno Dumons est directeur de recherches au CNRS (LARHRA-Lyon), diacre du diocèse de Lyon. Spécialiste de l'histoire du catholicisme contemporain, il a dirigé notamment Le catholicisme en chantiers. France (XIXe-XXe siècles) (2013) avec Christian Sorrel, Femmes et catholicisme en Europe (1960-1970) (2020), Les congrégations féminines missionnaires. Education, santé et humanitaire : une histoire transnationale (XIXe-XXe siècles) (2023).

04/2024

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Vie chrétienne

Galates ou l'evangile en crise. Paul face aux divisions

La lettre aux Galates est d'abord la réponse à une crise : la défection imminente de plusieurs communautés pauliennes tentées d'abandonner l'évangile qui leur a été proclamé en faveur d'un judaïsme christianisé. Mais Galates est surtout un passage incontournable pour comprendre l'apôtre Paul, la trajectoire qui l'a conduit du pharisaïsme vers la foi en Jésus, sa vocation particulière, son annonce d'une nouveauté radicale qui a jailli par la croix et le don de l'Esprit saint, prémices du salut final. Le défrichage de ce message que propose Donald Cobb est nourri à la fois de la tradition protestante à laquelle il appartient, d'une ouverture au monde catholique avec lequel il entretient des relations étroites et de l'expérience d'un ministère exercé sur quatre continents. Tout au long du livre, l'auteur cherche à répondre à la question : comment la voix de l'apôtre aurait-elle sonné aux oreilles des lecteurs et lectrices du Ier siècle ? Sa réponse tient compte des apports de la recherche actuelle, tout en restant sensible aux intuitions saisies par l'Eglise à travers les siècles. Galates, ou l'évangile en crise se trouve ainsi au confluent de plusieurs traditions et met en évidence aussi bien des trésors anciens que des découvertes récentes. Il comble également une lacune, puisque le dernier commentaire de Galates écrit en français par un protestant remonte aux années 1970. Dans un monde marqué paradoxalement autant par une mondialisation croissante que par une tendance à la tribalisation et à des polarisations de plus en plus exacerbées, les réponses que Paul tente d'apporter aux Galates résonnent avec une étonnante actualité : le christianisme est-il réservé à quelques-uns selon des critères spécifiques ou a-t-il une portée universelle qui dépasse toutes les différences sociales, ethniques et culturelles ? La nouveauté à laquelle ouvre l'évangile peut-elle être source d'une communion entre des humains différents les uns des autres ?

06/2023

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Religion

Epitres de St Jean

Suivant une tradition fort probable, c'est à des églises d'Asie (de la province d'Asie), sinon à toutes les églises d'Asie, que sont adressées les épîtres de saint Jean. Nous nous préparerons à vérifier le bien-fondé de cette tradition, et aussi à comprendre le but et le caractère de ces épîtres, en essayant de nous représenter ce qu'était la vie religieuse de ces communautés. Entreprise malaisée : toutes les origines sont enveloppées d'obscurité ; les conditions de nos ancêtres dans la foi étaient si différentes des nôtres ! La province d'Asie apparaît de très bonne heure comme un des foyers où le Christianisme s'est solidement implanté : saint Paul, nous rapporte saint Luc (Act., XIX, 9, 10), demeura plus de deux ans à Ephèse, prêchant dans la synagogue, puis dans l'école de Tyrannus multipliant ses entretiens, au point que "tous les habitants de l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur" Colosses, Laodicée, Hiérapolis comptaient parmi les cités, qui n'avaient pas vu l'Apôtre mais que sa prédication avait touchées ; lui-même avait plusieurs fois traversé Troas et y avait évangélisé les frères ; nous retrouvons, parmi les destinataires des sept épîtres dans l'Apocalypse de saint Jean, Ephèse et Laodicée, à côté de Smyrne, Pergame, Sardes, Philadelphie et Thyatires. Un peu plus tard, saint Ignace d'Antioche envoie une lettre aux chrétientés de Tralles et de Magnésie du Méandre. Il est probable qu'en Asie, tout comme en Bithynie, la foi chrétienne s'était répandue, non seulement dans les cités, mais aussi dans les bourgs et dans les campagnes, qu'elle comptait des fidèles "de tout âge, de tout rang, de tout sexe". Il est assez vraisemblable que, pendant assez longtemps, dans les centres où ils se trouvaient, les chrétiens ne constituaient qu'une petite minorité : en 155, à Smyrne, au moment du martyre de l'évêque saint Polycarpe, ils apparaissent comme une poignée au milieu des juifs et des païens.

01/1954

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Littérature française

A défaut d'Amérique

Dans un cimetière parisien, on enterre une vieille dame. De loin, une femme observe la scène : Suzan a débarqué de Floride le matin même. A présent qu’Adèle n’est plus, l’Américaine se demande si elle a eu raison de détester cette femme qui a séduit son père, Stanley, alors jeune soldat, pendant les folles journées de la Libération de Paris, en 1945. Pourquoi elle a été irritée, voire jalouse, de l’exorbitante aptitude au bonheur qu’ont manifestée ces platoniques tourtereaux octogénaires qu’elle a tardivement réunis à Palm Beach pour tenter de consoler son père de son veuvage. Peut-être parce que la vieillissante “Jewish American Princess” qu’est à présent Suzan n’a jamais été douée pour la vie, n’a jamais su aimer - seulement obéir ? Que, brillante avocate, elle a perdu foi en son métier, se shoote au jogging pour oublier ses frustrations, et que, divorcée, ayant fait le choix de ne pas avoir d’enfants, elle n’a rien à transmettre ? Adèle, au moins, c’était la vie, excessive, débordante. Une spectaculaire survivante - aux pogroms en Pologne, à l’exil en France, à deux guerres mondiales, à l’exode - même les camps l’avaient épargnée. Mais est-ce que cela donne tous les droits et surtout celui de la rendre elle, Suzan, encore plus malheureuse ? Près de la tombe, une femme se tient un peu à l’écart du groupe : Fleur a aimé son arrière-grand-mère, Adèle, au moins autant qu’elle a fini par détester Sabine, sa mère dépressive, et toutes les autres femmes de sa lignée. Elle s’est fabriqué une famille à elle, résolument “inédite”, avec ses trois amours : son mari Julio venu d’Argentine et leurs deux fils. Adèle a toujours fasciné Fleur, avec son vouloir-vivre impérieux et presque tyrannique, son adaptabilité, depuis l’enfance, aux situations les plus tragiques, sa séduction dévorante (dont toutes les photos attestent) restée intacte, malgré les épreuves inhumaines de ces années passées à Paris - dans le quartier de Beaubourg où les réfugiés juifs avaient refondé leur communauté meurtrie et précaire -, avec sa capacité têtue, épuisante, à réaliser de petits miracles, à sauver des vies autour d’elle, à commencer par celle de l’amour de sa vie, son mari, Louis, auquel, jusqu’à la fin, elle est restée fidèle. Cette personnalité rayonnante - ou écrasante, c’est selon - qui n’a cessé d’éblouir son vieux père, l’Américaine n’en a eu, à Palm Beach, qu’un bref aperçu, et de surcroît dans sa “version senior”. Si, comme Fleur (qui va bientôt s’y employer afin de prendre, à travers Adèle, la mesure de la seule hérédité qu’elle accepte de se reconnaître), elle se plongeait dans l’histoire individuelle d’Adèle et dans la grande Histoire que celle-ci a, plus que traversée, incarnée, elle en saurait davantage sur “la française”, sa “rivale”, et sur la communauté de souffrance et d’amour dont elle est issue et d’où elle a tiré sa force exceptionnelle. Elle saurait comment Etele est devenue Adèle. Mais, comprend-elle alors, elle a peut-être, elle aussi, “son” Adèle en la personne de Sophia, sa tante, la sœur de sa mère, mondialement célèbre pour avoir été la première femme blanche à militer contre l’Apartheid en Afrique du Sud où elle a fait le choix de s’installer, plus de cinquante ans auparavant. C’est donc par le truchement indirect de “la française” honnie que Suzan va, à la veille des attentats du 11 Septembre, rejoindre à Cape Town, cette autre vieille dame afin de renouer avec la vérité de son histoire de fille trop peu curieuse, et découvrir enfin en quoi sa propre mère, Lisa, a, forte de renoncements assumés, embrassé une autre forme d’héroïsme, plus modeste, auquel il convient sans doute de donner le nom d’amour. Par delà sa capacité à nouer ensemble, sur trois générations et sur trois continents, les fils de l’histoire individuelle et collective, le roman de Carole Zalberg se signale par sa capacité à détourner, subtilement, le “roman de la filiation” de sa mécanique obligée, à en proposer une lecture ouverte. En confrontant l’exil subi (Adèle) ou choisi (Sophia), à l’errance, “sans étiquette”, d’une Américaine presque ordinaire (Suzan) ou au périlleux voyage dans l’interprétation du passé (Fleur), sans jamais instaurer, entre ses personnages, de suspecte hiérarchie, Carole Zalberg nourrit son roman d’une décision d’écriture qui en féconde admirablement l’ambition et la sensibilité. A nouveau crédités de l’humanité profonde qu’ils ont un jour eux aussi incarnée, les fantômes y gratifient l’existence de ceux qui prennent leur suite sur la scène du monde d’un legs d’amour et de souffrance, qui, sans consoler quiconque de vivre ou de mourir, façonne l’authentique présence que les vivants sont tenus de s’accorder à eux-mêmes, faisant de la découverte de l’autre la condition d’une authentique connaissance de soi.

02/2012

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Droit

Le dispositif de lutte contre le dopage. Evolutions et perspectives

La volonté du mouvement sportif et des Etats d'améliorer encore l'efficacité du dispositif international de lutte antidopage a conduit l'Agence mondiale antidopage à entamer une quatrième révision du Code mondial antidopage dont la dernière version entrera en vigueur en 2021. En outre, des exigences d'indépendance et d'impartialité des autorités internationales antidopage ont vu le jour. Pour y répondre, a été créé l'Agence de contrôles internationale (ITA) et ont été institués des modèles procéduraux spécifiques par l'Union cycliste internationale et la Fédération internationale d'athlétisme, garants d'une plus grande impartialité. Enfin, la place du Tribunal arbitral du sport interroge au sein de ce dispositif dès lors qu'il est désormais à la fois juge suprême des Sanctions prononcées par les autorités antidopage internationales et nationales, mais également, depuis peu, une instance disciplinaire remplaçant les fédérations sportives internationales qui lui délèguent leur pouvoir disciplinaire. Parallèlement, les exigences de conformité au dispositif international ont été accrues par l'Agence mondiale antidopage. La France a alors fait l'objet d'un audit réalisé durant l'année 2018 afin de vérifier la conformité du dispositif français de lutte contre le dopage aux règles internationales. Cet audit a conclu à la nécessaire réforme des dispositions françaises, lesquelles ont alors été modifiées par une ordonnance du 19 décembre 2018 entrée en vigueur au 1er mars 2019. Des évolutions profondes de notre droit interne en découlent : la suppression des pouvoirs disciplinaires des fédérations françaises en matière de dopage, au profit d'une compétence disciplinaire exclusive de l'Agence française de lutte contre le dopage, ainsi que l'institution d'une procédure de composition administrative permettant aux sportifs poursuivis de renoncer à l'audience disciplinaire et de conclure un accord avec l'Agence. Ce sont quelques-unes de ces évolutions majeures que s'efforceront de présenter les participants à ce colloque organisé à l'initiative de Cécile CHAUSSARD et de Thierry CHIRON, par le Laboratoire de Droit du Sport (CREDIMI) et le MASTER 2 Professions juridiques du sport. Pour présenter ces sujets, le colloque réunit un panel de professionnels issus tant des instances internationales (Agence mondiale antidopage, Agence de contrôles internationale, Tribunal arbitral du sport), étatiques (Agence française de lutte contre le dopage), que des fédérations sportives, nationales et internationales (Union cycliste internationale et Fédération internationale d'athlétisme), de la communauté scientifique et encore de celle des juristes, universitaires et praticiens.

07/2019

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Droit

Le siège de l'arbitrage international. Etude d'une autonomisation

En matière internationale, le tribunal arbitral n'a d'autre choix que de se fixer, même fictivement, sur le territoire d'un Etat afin de rendre sa sentence. Le choix de cet "Etat hôte" emporterait alors élection du siège, sorte de "domicile" de l'arbitrage international. Mais quel choix taire ? Comment ? Par qui ? Que faire en cas d'incertitude dans ce choix ? Quels effets cette fixation devrait-elle avoir ensuite lors de la création du tribunal, lors du rendu et de l'exécution de sa sentence, ou encore lors du choix des lois applicables ? Il n'est pas une réponse unique à ces simples questions : le droit de l'arbitrage international accordant u importance variable à la notion de siège. La définition de la substance et de la portée de cette notion dépendra en effet de la place que l'on accordera à la justice arbitrale vis-a-vis de la justice étatique. C'est ainsi par l'étude des différents courants dépensée philosophique retenus par l'un ou l'autre des courants doctrinaux, qu'il sera possible de saisir les différentes représentations de la notion du "siège de l'arbitrage" qui existent au sers de la communauté juridique internationale. Aussi, ce manuscrit amènera-t-il à de profonds questionnements sur la source de la juridicité de l'arbitrage international. En effet, plus l'on considérera y e la sentence puisera sa source dans l'ordonnancement juridique de l'Etat dans lequel se situe le tribunal, plus l'on intégrera l'arbitrage et l'arbitre a cet ordonnancement juridique, et plus alors le droit du siège aura de prise sur le déroulement de la procédure arbitrale, l'organisation du tribunal, et la vie de la sentence. Ainsi, après l'étude des différentes conceptions de théorie générale du droit de l'arbitrage puis des représentations se rattachant a la notion du siège - étude au passage de laquelle il sera constaté une révolution de la théorie dominante, passant d'un modèle territorial à un modèle délocalisé, puis autonome - une analyse des conséquences de ce siège sur la procédure arbitrale amènera à un constat flagrant. Quelle-que soit la théorie du siège de l'arbitrage envisagée, un net recul de l'impérativité des lois et décisions de cet Etat est à relever.

01/2021

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Montagne

Toujours y croire. La mère d'Alex Honnold raconte

Epouse et mère. Professeure et musicienne. Marathonienne et grimpeuse. A soixante-six ans, la mère d'Alex Honnold, Dierdre Wolownick, est devenue la femme la plus âgée à gravir la paroi d'El Capitan dans le Yosemite. Dans ce récit autobiographique où elle raconte son voyage intime, cette performance sportive apparaît comme le fruit d'une longue histoire de courage et de persévérance. Elevée sous l'oeil vigilant d'une mère autoritaire, Dierdre comprend très tôt que les projets formés par ses parents pour son avenir ne sont pas ce à quoi elle aspire. Plus tard, elle croit trouver une échappatoire dans une histoire d'amour romantique, riche de nouvelles expériences qui lui ouvrent les yeux sur le monde. Hélas, elle découvre bientôt que son mari n'est pas l'homme doué pour le bonheur qu'il semblait être au premier abord. S'adaptant de son mieux, Dierdre jongle entre son métier et l'éducation de ses deux jeunes enfants, chez qui elle encourage la hardiesse et la confiance en soi. Elle se réjouit de voir que Stasia, sa " petite dame ", se donne pour mission de veiller sur son petit frère et observe avec stupéfaction qu'Alex commence à grimper avant même de marcher à quatre pattes. Après des années d'un mariage éprouvant, conclues par un divorce, Dierdre trouve l'inspiration dans les passions de ses enfants, désormais adultes, et découvre en elle-même des ressources insoupçonnées. A l'instigation de Stasia, elle se met à la course à pied à l'âge de cinquante-quatre ans et prend part à plusieurs marathons. Quatre ans plus tard, Alex l'emmène faire ses premières voies de rocher. Ce sera une révélation. Dans ce nouvel univers, elle trouve amitié et soutien au sein de sa " tribu " de grimpeurs et s'adonne à sa nouvelle passion jusqu'à son ascension record d'El Cap avec son fils. La jeune épouse désorientée et la mère débordée mais solitaire est devenue une sportive d'âge mûr et sûre de soi. En narrant son parcours, Dierdre entraîne le lecteur dans les grands espaces où elle a puisé une force nouvelle, renoué avec le bonheur et découvert un sentiment de communauté - pour entamer une vie d'apprentissage, d'acceptation et d'enthousiasme.

10/2020

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Sciences historiques

L'enseignement de la torture. Réflexions sur Jean Améry

Loin d'avoir été discréditée par les atrocités du XXe siècle, la torture est en passe de devenir, en ce début du XXIe siècle, une pratique banale : une méthode de renseignement, une technique policière et militaire, tant dans les dictatures que dans les démocraties. Pour la philosophe Catherine Perret, il est urgent de comprendre les raisons culturelles qui font aujourd'hui de la torture une technique de gouvernement des hommes de plus en plus admissible. S'appuyant sur un auteur trop oublié, Jean Améry (1912-1978), et son essai sur La Torture, la philosophe interroge les prémices de l'institution d'une torture d'Etat. Jean Améry réfléchit sur la signification de la pratique de la torture dans la culture chrétienne moderne à partir de l'expérience qu'il fit, sous le nazisme, de la torture et de l'extermination des Juifs d'Europe. Il fait ainsi sortir la torture du cadre d'exception dans lequel on la classe pour mieux l'oublier. L'opération centrale de l'essai d'Améry est l'établissement d'une relation intrinsèque entre la pratique nazie de la torture et la "Solution finale" mise au point par Hitler et son gouvernement. La torture d'un seul, livré à son bourreau, et l'extermination d'un peuple, abandonné par la communauté à l'appareil d'Etat, sont deux formes d'un même projet politique dont le nazisme est une expression, mais non l'expression unique. Le corps torturé par le nazi n'est pas le corps du torturé. C'est notre corps. Pour dire ce corps que personne avant lui n'a pensé, Jean Améry invente une langue : il met la prose du reportage au service de la philosophie. Brutale, précise jusqu'à l'âcreté, véhémente et spéculative, l'écriture du témoignage dépasse alors le témoignage. L'expérience livre un texte écorché auquel il faut rendre la peau dont on l'a arraché, un texte dont il faut, pour le lire, devenir l'enveloppe. La torture attaque enfin le lien social. Ce lien, aucune loi ne peut le décréter, même s'il doit être protégé par la loi. C'est donc en réfléchissant sur la disjonction entre le lien social qui associe les personnes et la loi qui assujettit les sujets qu'il faut chercher à redéfinir l'acte de torture. Il en va de la "démocratie" au coeur des pratiques démocratiques.

09/2013

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Sciences historiques

Résister en pays d'Arles. 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération

Tandis que la France doit se soumettre à la victoire nazie, le maréchal Pétain installe le gouvernement à Vichy et met en application les principes de sa "révolution nationale", propre à régénérer le pays. Souvent qualifié de "Vendée provençale", le pays d'Arles semble particulièrement favorable à l'accomplissement de cette "révolution" ; Charles Maurras, le leader incontesté de la très royaliste Action française, salue l'arrivée au pouvoir du Maréchal comme "une divine surprise". Quant aux riches traditions de ce territoire, cultivées par le Félibrige et louées par la Maréchale en raison de ses attaches camarguaises, elles incitent le nouveau pouvoir à en faire un laboratoire du régionalisme. Aussi est-ce avec zèle que Jean des Vallières, le sous-préfet d'Arles, proche des époux Pétain, met en application les lois de Vichy. Les trois quarts des maires de l'arrondissement sont remplacés par des délégations acquises au nouveau régime. Les administrations sont épurées et les syndicats interdits, comme ailleurs en zone "libre". Rejointe par des antifascistes italiens et des républicains espagnols, mais déjà privée des militants communistes et syndicalistes arrêtés en 1939, la classe ouvrière est étroitement surveillée. Les lois d'exclusion contre les Juifs, les communistes, les francs-maçons et les Tsiganes sont mises en application. Vichy décide même d'installer en Camargue, considérée comme "le berceau de la race gitane", un camp modèle d'internement pour nomades. Or rien, ou presque, ne va se passer comme prévu. A la faveur du mouvement syndical ouvrier clandestin, la Résistance s'organise et multiplie les actions de propagande, de renseignement et bientôt de lutte armée. La plupart des grands mouvements de la Résistance, tels Libération-Sud ou Combat, sont présents et actifs. Une autre forme de résistance moins connue se développe activement : celle des Arlésiens qui portent secours aux réfugiés juifs et celle de la communauté protestante qui, dès septembre 1942, s'oppose vigoureusement aux mesures antisémites dans le cadre des thèses de Pomeyrol. En dépit de bombardements répétés et de cruelles répressions, la Résistance du pays d'Arles tient bon et parvient non seulement à libérer elle-même son territoire, entre les 22 et 24 août 1944, mais à y rétablir presque aussitôt le fonctionnement républicain. Telle est, résumée à l'excès, l'histoire que relate, pour la première fois, cet ouvrage.

06/2014

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Sociologie

Sociologie de la qualité et mondes de l'énergie. Quels impacts des démarches qualité sur les organisations industrielles, les marchés et les modes de consommation ?

Depuis près de quarante ans, les entreprises et les marchés sont traversées par un mouvement continu de la Qualité. Les politiques, les démarches et les appellations qui la constituent ont régulièrement été renouvelées et son champ d'action s'est étendu du contrôle initial des produits au management de l'entreprise, jusqu'à inclure les dimensions environnementales et sociétales. Comment l'univers de la qualité a-t-il pu régulièrement se renouveler et intégrer ses nouvelles approches au sein des organisations et des marchés ? Pour le comprendre, l'ouvrage propose une analyse renouvelée. Il montre que ces politiques et démarches reflètent trois sources de tensions qui constituent des dynamiques indispensables au bon fonctionnement des entreprises et à leur croissance. Agent économique écoulant ses produits et ses services sur des marchés, l'entreprise est en premier lieu soumise à la nécessité d'harmoniser et de rationaliser ses processus de production, ses produits et sa gestion pour en faciliter la clarté et réduire ses coûts de fonctionnement. Elle doit aussi adapter et singulariser ses productions pour accompagner les fluctuations de ses marchés et les attentes de ses clients. Oscillant alors entre standardisation et différenciation des produits et des services, les entreprises génèrent des politiques et démarches Qualité qui soutiennent chacune de ces deux orientations et façonnent leurs modèles d'organisation du travail. Organisations du travail, les entreprises déploient en deuxième lieu des politiques et démarches Qualité afin d'intégrer une partie des savoirs des salariés dans leurs règles et processus pour en accroître la performance. Mais les salariés peuvent faire échec à ces premières démarches afin de préserver leurs savoirs professionnels, les transmettre dans leur communauté et ainsi conserver leur autonomie et leur efficacité au travail. De nouvelles démarches sont alors introduites et des espaces de régulation constitués pour concilier ces aspirations contraires. Espaces de vie et de socialisation, les entreprises déploient en troisième lieu des politiques et démarches de la Qualité afin de diffuser des valeurs dominantes et homogènes pour renforcer une cohésion culturelle et communautaire. En parallèle, certains salariés utilisent ces démarches pour refléter leur subjectivité. Finalement, les politiques Qualité et les entreprises apparaissent composées de trois dynamiques articulées par les managers et les salariés afin de construire un "sens organisationnel" . Plusieurs cas pratiques et chapitres issus du secteur de l'énergie illustreront ces idées.

06/2018

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Histoire de France

Histoire monde, jeux d'échelles et espaces connectés. 47e Congrès de la SHMESP (Arras, 26-29 mai 2016)

L'histoire globale est à la mode. Certains le déplorent, au nom de la défense d'une identité nationale qui ne pourrait être conçue que dans le cadre des frontières de ce qui est devenu aujourd'hui la France, ou éventuellement de la " chrétienté ", pour y trouver d'hypothétiques racines historiques. D'autres en font un nouveau terrain de réflexion, au risque de comparaisons hasardeuses ou de connexions artificielles. Les historiens français, et les médiévistes plus encore peut-être, ont tardé à s'emparer de ces sujets venus à la fois du monde anglo-saxon et des nouveaux pays émergents. Peut-être parce qu'ils se satisfaisaient de l'héritage, pourtant ancien et maintenant questionné, de Fernand Braudel. Peut-être aussi en raison de cloisonnements académiques entre l'histoire européenne et méditerranéenne largement représentée à l'université, et celle des mondes plus lointains qui s'épanouit dans d'autres cadres institutionnels. Les mondes médiévaux sont pourtant profondément connectés, parfois à très longue distance, et il n'a pas fallu attendre les Grandes Découvertes et la modernité pour voir des hommes et des femmes se déplacer et échanger, parfois au loin. Il appartenait donc à la communauté des médiévistes de réfléchir sur les modalités de ces connexions, non pour revendiquer l'existence précoce d'un " village global " ou pour nier l'existence d'espaces et de mondes qui ont leur propre cohérence interne à une époque donnée, mais pour réfléchir aux conditions épistémologiques d'une telle approche. A quelle échelle doit-on penser les phénomènes historiques ? Telle est la question, centrale pour toute recherche, que pose ce 47e congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Supérieur Public. Les communications réunies dans ce volume d'actes s'ouvrent donc sur des horizons vastes, vers l'Asie Centrale et l'Extrême-Orient, vers l'Afrique sub-saharienne et l'océan Pacifique, sans négliger pour autant des espaces européens et méditerranéens qui nous sont a priori plus familiers, en interrogeant leurs connexions et en menant des comparaisons fécondes. C'est donc à une histoire globale et connectée du Moyen Age, largement ouverte sur le monde, qu'invite la lecture de cet ouvrage. En témoignant de la vitalité de la recherche française et de sa diversité, il pose à nouveaux frais la question, tant débattue, des " racines " de nos mondes contemporains.

10/2017

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Histoire ancienne

Ces pierres qui nous parlent. Les gravures rupestres de Cerdagne (Pyrénées orientales) de la fin de l'âge du Fer à l'époque contemporaine

La publication de l'ouvrage de Pierre Campmajo est un événement en soi. Elle résulte de 25 années de recherches sur le thème. Vingt-cinq ans qui ont permis à ce chercheur de découvrir plus de 40 sites sur lesquels il a relevé, photographié et étudié plus de 10 000 dessins. Les plus anciens datent de la période ibère, vers 200 av J-C, probablement de ce moment où, après les guerres puniques et la victoire des Romains sur les Carthaginois d'Hannibal, certaines populations ibères se réfugient dans les zones montagneuses. Une première "retirada" en quelque sorte. Les plus récents ont été tracés de nos jours. Entre les deux, les gravures font la part belle au Moyen Age, période où de véritables tableaux ont été figés sur la pierre : chasse au cerf, guerriers à cheval ou posant avec leurs armes, toutes ces scènes regorgent de signes symboliques et religieux, preuves, s'il en fallait, que ces sites sont des lieux à vocation cultuelle. Les écritures ibères, qui ont permis de dater les premières gravures sont tout à fait exceptionnelles. Elles représentent le corpus le plus important connu dans la sphère ibérique. Etudiée tour à tour par Jurgën Untermann, professeur de Linguistique comparée des langues indo-européennes à l'université de Cologne, puis par Javier Velaza, professeur de Philologie latine à l'université de Barcelone et par Joan Ferrer, chercheur au groupe Littera, cette langue, qui est encore l'une des rares non déchiffrées au monde, commence petit à petit à livrer ses secrets. Avec 10 000 gravures, la Cerdagne compte parmi les sites majeurs au même titre que la vallée des Merveilles dans les Alpes ou la forêt de Fontainebleau. Il faut, hors de l'hexagone, aller loin pour trouver des ensembles de cette ampleur. Foz Côa au Portugal, le Val Camonica en Italie ou encore les ensembles de gravures runiques du nord de l'Europe. Résumé d'une thèse de doctorat de 1 240 pages, soutenue en 2008 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales sous la direction de Jean Guilaine, professeur au Collège de France, ce travail est un apport considérable pour toute la communauté des chercheurs. Le livre, accessible au grand public, est un ouvrage d'érudition mais aussi de curiosité.

06/2012

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Psychologie, psychanalyse

Experience intemporelle. Carnets et textes littéraires inédits, 1946-1985

Depuis de nombreuses années, les psychothérapeutes savaient que Laura Perls était intensément impliquée dans le développement de ce qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de 'gestalt-thérapie', bien que ce soit son mari, Frederick Perls, qui soit officiellement l'auteur des textes fondateurs. Les publications professionnelles propres de Laura Perls sont succinctes et appréciées, mais ne sont pas nombreuses. Le présent recueil, qui contient les écrits de Laura Perls jusqu'ici inédits, y compris son journal, des lettres, des poèmes, des traductions, des nouvelles, des notes préparatoires pour des conférences ou des publications, offre une perspective très personnelle sur l'une des fondatrices de la gestalt-thérapie. La grande interview que Daniel Rosenblatt avait menée avec Laura Perls en 1972 est publiée ici pour la première fois et complète ses textes littéraires ; elle apporte des informations d'un très grand intérêt. L'histoire de Laura Perls s'étend sur deux guerres mondiales, la fuite devant la persécution nazie, la vie sur trois continents et bien d'autres nouveaux débuts. En plus des oeuvres que l'on connaissait déjà, ces textes littéraires reflètent l'émergence des femmes dans la vie publique et professionnelle au cours du XXe siècle en offrant au lecteur un aperçu sur cette période et sur l'influence d'une femme sur le développement d'une école majeure de la Psychologie Humaniste. Le riche arrière-plan culturel dont Laura Perls avait bénéficié et les auteurs qui l'ont inspirée trouvent leur résonance dans ses textes littéraires, une mine de réflexions personnelles au fil des années qui courent de 1946 à 1985. En outre, on trouvera ici une vue générale de sa vie, une description de ses contributions théoriques et pratiques aux origines et au développement de la gestalt-thérapie, une mise à jour de l'héritage qu'elle a laissé à la gestalt-thérapie Laura Perls était connue pour avoir permis au New York Institute for Gestalt Therapy d'être une communauté d'enseignement solide et importante. Pendant des décennies, elle a été la gardienne de la flamme de cet Institut fondateur. Bien connue pour ses conceptions du contact et du soutien, pour l'utilisation créative des expérimentations et l'utilisation productive de l'embarras, les textes littéraires de Laura Perls sont finalement disponibles ici.

04/2018