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Tony Rapisarda

Extraits

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Collection Budé

Tome 2, Discours V-XIII. Les empereurs Illyrien et Pannonien, Edition bilingue français-grec ancien

La partie rhétorique de l'oeuvre de Thémistios comportait au minimum trente-quatre discours. Les numéros I-XIX qui concernent quatre empereurs (Constance II, Jovien, Valens et Théodose Ier) ont une portée avant tout politique et historique. L'orateur adopte souvent les accents du panégyrique, mais néanmoins se révèle un conseiller judicieux et habile ainsi qu'un analyste réaliste des ressources de l'Empire, et défend le pacifisme dans les relations internationales. En outre, il trouve le moyen de construire une justification philosophique de l'absolutisme dont l'Empire byzantin répercutera les leçons, essentiellement à partir du XIIIe siècle. La plupart des autres discours (XX-XXXIV), au ton plus personnel, visent à justifier l'option de Thémistios dans ses rôles parallèles de philosophe et d'homme politique. Le premier volume contient en particulier tous les témoignages antiques et médiévaux sur l'oeuvre de Thémistios, notamment une traduction princeps de nombreuses lettres de Libanios et une étude sur la rhétorique et la philosophie à Byzance jusqu'à l'époque de l'écrivain. D'un drame l'autre : entre le 26 juin 363, près de Ctésiphon, et le 9 août 378, à Andrinople se poursuivit sous deux souverains la carrière de l'orateur et conseiller politique. Après Julien, dont Thémistios en bon pacifiste n'avait rien à attendre, l'avènement de Jovien laissait espérer l'instauration de la paix religieuse. Sous Valens, l'orateur eut à justifier la bipartition de l'Empire et à plaider pour le bon usage des forces quand il s'agit de mater les séditieux ou les Goths, non sans continuer à défendre la tolérance religieuse.

06/2023

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Ouvrages généraux

Les nouvelles figures de l'agir. Penser et s'engager depuis le vivant

Le monde est devenu complexe. Ce constat, mille fois énoncé sur le ton de l'évidence, est à ce point partagé que plus personne ne le questionne. Mais en quoi les arbres, les villes, les écosystèmes comme l'ensemble des êtres et des choses qui nous entourent, y compris nous-mêmes, se seraient transformés sous la figure de la complexité ? Pour les auteurs, cette complexité ne relève ni d'un récit ni d'une théorie, mais d'une transformation concrète de nos territoires. Plus qu'une grille de lecture, le devenir complexe du monde désigne de profonds changements matériels dans l'étoffe même de la réalité. Comment se manifeste ce caractère matériel ? Quels défis lance-t-il à l'agir ? Alors qu'émergent partout de nouvelles formes de résistance face la destruction du vivant, c'est à ces questions qu'entend répondre ce livre, pour battre en brèche le sentiment d'impuissance qui menace à tout moment de nous rattraper. Plutôt que d'appeler au retour de la figure de l'agir cartésien qui se prétend maître et possesseur de la nature, les auteurs proposent de revisiter la phénoménologie en déplaçant le rôle central qu'elle accorde à la conscience vers les corps. Un pas de côté qui se veut également une proposition pour une nouvelle éthique de l'acte, où la question est moins de savoir comment agir que de comprendre quelles seront les nouvelles figures de l'agir. Un essai engagé et stimulant, explorant les possibilités de renouer avec un agir puissant dans un monde où les phénomènes comme les effets de nos actes sont marqués du sceau de l'incertitude.

04/2021

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Photographes

Reportages de guerre

En 1944 et 1945, Lee Miller a bravé tous les dangers pour participer à la libération de l'Europe. Née dans l'Etat de New York en 1907, Lee Miller fut un mannequin célébré par les plus grands photographes. Protégée de Man Ray, elle fut fut un personnage important dans les milieux surréalistes et l'amie de plusieurs grands artistes. Alors qu'elle résidait aux côtés de Roland Penrose en Angleterre lorsque la guerre éclata, elle s'engagea dans l'armée américaine afin de saisir l'expérience extraordinaire qui régnait sur le front. En tenue kaki, proche des soldats de tous rangs, équipée de sa machine à écrire et de son appareil photo, elle participa à toutes les campagnes de libération en France et en Allemagne. Les reportages qu'elle composa à cette époque pour le célèbre magazine Vogue mêlent à la fois urgence et rigueur dans l'observation, implication et distance, tout en conservant un ton d'indépendance qui lui est propre. La présente édition est complétée de photos prises par Lee Miller elle-même durant les opérations. Autant dire qu'il s'agit du témoignage exceptionnel d'une femme en prise avec l'Histoire : le siège de Saint-Malo, la campagne d'Alsace, la découverte d'un camp comme Dachau, la chute de Berchtesgaden. Si le tableau est noir, il y a cependant quelques signes d'espoir comme cette allégresse de la Libération et la joie de retrouver des amis : Colette, Picasso, Cocteau, Eluard ou Aragon. Ce livre étonnant de récits écrits à chaud et de photos historiques rend hommage à l'immense artiste du XXe siècle que fut Lee Miller.

07/2022

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Histoire internationale

J'ai combattu avec Geronimo

De sa prime jeunesse à presque l'avant-dernière année de sa vie mouvementée, en 1959, ce cousin de Geronimo que fut le centenaire apache chiricahua Jason Betzinez nous relate, du côté indien, ses dernières années de liberté puis de captivité en tant que prisonnier de guerre. Sur un ton allant de la chronique au récit - et parfois même relevant de la confidence familiale et ethnographique - nous suivons Betzinez dans les ultimes combats de Geronimo contre les Mexicains et les Américains, jusqu'aux successives assignations à la réserve de San Carlos et de leurs non moins successives et rocambolesques évasions qui, juste après la reddition de Geronimo en 1886, mèneront tout droit les Chiricahuas dans le train de la déportation en Floride. Betzinez se souvient des grands chefs : l'ombre céleste de Cochise, la puissance guerrière de Victorio ; il se remémore dans le détail les courses dans le désert et les montagnes, les performances de Geronimo, tout comme les coups de folie et de férocité de ce dernier. Enfin, de ces années de captivité jusqu'en 1914, puis de son existence jusqu'à l'âge de 99 ans, il nous conte ce que fut la vie des Chiricahuas, et la sienne comme Apache "intégré" à l'Amérique et lucide sur les temps nouveaux qui faisaient table rase de son passé, des Apaches. Né en 1860 à Canada Alamosa au Nouveau-Mexique, Betzinez a été dès les années 1920 un excellent fermier et un forgeron réputé de l'Oklahoma où, avec quelques autres Chiricahuas, il avait choisi de rester après la libération de la tribu. Jason Betzinez mourra à peine une année après avoir achevé ce récit, le 1er novembre 1960. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Thierry Chevrier

11/2019

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Psychologie, psychanalyse

Oedipe aux îles Borromées. "Absalon, Absalon !" de William Faulkner

Serge Sabinus, avec Oedipe le Salon, poursuit son exploration psychanalytique des grands textes. Après "Don Quichotte", "La Divine Comédie" et "Moby-Dick", ce collectif de psychanalystes s'est approché de "Absalon, Absalon ! " de William Faulkner. Faulkner, maître d'oeuvre de la traversée des origines sudistes par la Civil War, trouve avec son héros, Thomas Sutpen, les accents terribles et destructeurs de l'Histoire. " Absalon, Absalon ! ", grand titre biblique, fait vibrer dans le texte analytique la violence, la haine, la passion qui dévorent jusqu'à la folie chacun des personnages : Thomas Sutpen qui bâtit son Sutpen' Hundred en un château de cartes flamboyant et écroulé, Rosa Coldfield, confite dans sa haine et ses regrets, et puis Henry, Quentin, Judith et Charles Bon, jusqu'au final dans les froides contrées du Nord qui ne trouve comme ressource que le cri du désespoir : "Non le Sud, je ne le hais point". Chacun des personnages, au grand ton faulknérien, est traversé de part en part par la négritude de Clytie, magique esclave silencieuse et puissante qui représente l'ultime reste. Reste sublime et infect, comme l'est l'enfant perdu – Jim Bond – qui hurle la fin du monde en un cri où chacun se reconnaîtra. Ainsi va le monde du Sud. Thomas Sutpen n'aura pas de filiation pure, blanche. Tout est perverti, faussé, jusqu'à l'infâme normalité qui envahit la fin du roman. A Baveno, des psychanalystes sont à l'oeuvre. Il faut lire leurs interventions brillantes et captivantes. Que disent-ils de ces pages tragiques ? Comment trouver avec Lacan, armé des noeuds borroméens, une lecture différente, d'une autre complexité ? C'est le pari lancé dans ces pages : Ca nous parle !

07/2019

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Poésie

Le bloc de peine. Quand j'aurai péri mon demon

Il en va parfois comme d'une d'une chute ascensionnelle, du vol d'une feuille ou du rire, de la moue chagrine d'un enfant, de tas de choses en somme, que l'on aimerait pouvoir dire et qui tremblent en bord de voix, et dans les mots, le souffle en soi, de sorte que l'on doit tenter de s'établir au sein de l'instabilité même, du vacillement, du vertige, et chanter, pleurer, crier, gémir, serrer contre sa poitrine le moindre oiseau, la moindre pâquerette, ou sous la pluie longer un fleuve, une rivière afin d'exprimer ce que les morts, nos morts, nous ont confié, qui leur brûlait le coeur. Il y a tout cela dans ton bloc de peine. Et tant d'espaces, tant de durée, d'instants fracturés dans le bleu ou le gris du ciel... Tu dis, dans ces pages, ces poèmes, qu'il n'y a pas cadeau plus beau qu'un livre : celui que tu me fais en me donnant à lire cet ensemble n'a pas de mesure et, je l'écris sans feindre, jamais peut-être tu n'as avec une telle douloureuse candeur, de tels battements d'âme et d'aussi bouleversantes paroles, transmis à qui t'accompagne alors cette pureté, cette inexplicable scansion où s'unissent tous les amours, tous les chagrins, tous les bonheurs, fussent-ils insupportables et tellement absolus qu'on pourrait en crever, là, maintenant. Si la poésie existe, elle est dans tes phrases. Dans ce bloc, dense, compact, et dans cette légèreté pourtant, ce flux, cette coulée de larmes : je crois n'avoir rien découvert d'aussi beau depuis les élégies de Rilke. Sans doute est-ce parce que cela "tombe" en prenant son essor, en se mêlant aux nuages, aux étoiles, à la volubile floraison du sang. Lionel Bourg.

06/2019

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BD jeunesse

Waldor Tome 1 : Le Dragon multiple

Quand le royaume est en danger, c'est lui qu'on vient chercher. Alors qu'il s'est depuis longtemps écarté des troubles d'une vie d'aventures, Waldor, renard intrépide et astucieux, est dérangé de sa calme retraite sous les bosquets par Bromir, un vieil ami. Un coffre royal d'une importance inestimable a été dérobé dans la citadelle de Bagnum et le mage Stupendor a chargé Waldor de résoudre cette épineuse affaire. Non sans regret, ce dernier quitte son paisible foyer armé d'un pessimisme auquel il préfère donner le nom de lucidité. Tombé rapidement entre les griffes de l'orgueilleux Duc Avengine, Waldor découvre son intention de reconstituer OBOR, une bête infernale et légendaire vaincue par de puissants mages en des temps immémoriaux. Cet être monstrueux et immortel, pour être défait, a été découpé en morceaux éparpillés dans le royaume et un de ces morceaux loge dorénavant dans le coffre royal volé. Au coeur d'une épopée faite de légendes et provoquée par la sempiternelle quête de pouvoir Waldor peut compter sur son courage et sa détermination pour empêcher le pire de survenir. Marquée par l'empreinte de La planète des chats, 4e album du Docteur Poche de Wasterlain et influencée par le travail de Macherot, l'apparence joviale et naïve de Waldor est renforcée par des personnages incarnés associés à des thématiques profondes et une intrigue pleine de rebondissements. Empruntant, par de nombreux aspects, aux classiques du récit d'aventure jeunesse, cette nouvelle bande dessinée de David De Thuin se démarque par la modernité de son ton, son rythme soutenu, et la fraîcheur de son univers médiéval fantastique anthropomorphe. On y perçoit la force d'un auteur capable de jongler entre récits adultes et jeunesse.

01/2021

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Esotérisme

Je suis vivante et rayonnante. Ma petite maman

L'envol de ma fille Nathalie en 2012 a complètement modifié mes convictions sur la vie qui continue sous une autre forme, après la mort physique. "La vie est un opéra enchanteur pour qui s'ouvre à le voir et l'entendre" , édité en 2015 et réédité par la suite, est un recueil de textes et de tableaux de Nath. A suivi, toujours à la demande de Nathalie, "De la Douleur à l'éveil de la spiritualité un cheminement difficile" paru en 2017 : témoignage complété par des conférences auprès de parents qui ont vu leur enfant "partir" avant eux. Or, sollicitée une nouvelle fois par Nathalie, je ressens aujourd'hui le désir de revenir vers vous avec ce nouvel ouvrage qui est une correspondance subtile entre Nath et moi, dans laquelle elle me décrit cet Au-delà que nous avons du mal à appréhender, si loin, si près. "Il faut dépasser ton témoignage de maman. Fais passer ce Message : La mort ne change pas les personnes, elle les sublime dans leur gloire rayonnante. Si tu savais à quel point cette continuité est belle, alors, tu sortirais dans la rue pour le crier aux passants ! " Paroles de Nathalie transmises par Matthieu Gordien "Ce livre ne concerne aucun dogme. C'est un voyage, c'est une découverte qui se révèlera guidée, et c'est en cela que le livre est une source pour vous, d'enseignement, c'est une source dans la subtilité pour chacun et de ce que chacun peut en saisir. Ce livre est un portail s'ouvrant sur une découverte des mondes et des nouvelles expériences". Paroles de Nathalie transmises par Nadine Bedasne Me voici donc relancée pour une nouvelle aventure avec vous !

12/2020

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Pédagogie

Jean-Michel Blanquer, l'Attila des écoles. Celui derrière qui l'herbe ne repousse pas, 2e édition revue et augmentée

Lorsque Jean-Michel Blanquer parle, on a envie d'applaudir. Il décrit avec brio une école idéale, refondée sur la science, humaniste en même temps qu'efficace... On aimerait que ce soit vrai, mais tout est faux, comme le montrait déjà la première édition de ce réquisitoire. A l'heure du bilan de la mandature, cette nouvelle édition prend en compte les efforts du ministre pour justifier sa politique. Mais, quoi qu'il en dise sur un ton toujours très satisfait, aucune des réformes qu'il a engagées n'est réellement éclairée par la science. Les chercheurs dont il s'est entouré sont, pour les plus influents, sortis de leur domaine de compétence, et fondent leurs arguments sur des prémisses largement discutables, quand ils ne trichent pas avec les références bibliographiques. L'évaluation est partout, rien ne marche, et jamais les conséquences ne sont tirées. Au total, et sous couvert de modernité, les vieilles recettes de la droite autoritaire : un premier degré et l'enseignement professionnel caporalisés, les collèges et lycées mis en concurrence, l'élitisme comme principe. Ce ne serait qu'un mauvais moment à passer si la plupart de ces réformes n'étaient irréversibles, et si elles ne coûtaient pas très cher pour un effet dérisoire. Débat de spécialistes ? Non. Pascal Bouchard est journaliste, il suit les questions d'éducation depuis bientôt 40 ans, et voit, sous des apparences changeantes et des dispositions parfois très techniques, revenir sans cesse les questions non résolues qui hantent notre système éducatif. Car c'est le grand mérite de ce ministre que de nous obliger à les poser sous un jour nouveau sans jamais nous laisser impressionner par les arguments d'autorité de ceux qui veulent nous imposer leur vision de l'Ecole.

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Littérature érotique et sentim

Don't say that I love you - Tome 1. Amour défendu

Tout semble les opposer... sauf cette attirance mutuelle qui les consumme... Dans la famille Parks, tout le monde participe à l'entreprise familiale : les hommes sont stylistes, les femmes couturières. N'ayant qu'une fille, Soni, Clay Parks forme Drew, un jeune styliste, pour prendre sa suite à la tête de l'entreprise. Il le considère comme un fils. Difficile dès lors pour Drew et Soni d'assumer cette folle attirance qu'ils ont l'un pour l'autre... Autre détail : Drew a le double de l'âge de Soni. Toutefois, ils ont décidé qu'il ne se passerait rien entre eux, donc en théorie, aucun problème en vue... En théorie. Venez découvrir cette idylle interdite, mais si attachante, dans ce monde impitoyable qu'est la mode. EXTRAIT Il prend mes mains et parle d'un ton un peu trop solennel à mon goût. - Il faut qu'on parle Soni... me dit-il sérieux, et je n'aime pas ça... Je suis vraiment attaché à toi. Je suis même, je pense, amoureux de toi, sincèrement Soni, surtout n'en doute pas. Je passe des moments uniques et magiques en ta compagnie. Mon désir le plus fou, c'est de partager encore et encore avec toi. Il s'arrête un instant, je le vois chercher ses mots pour me dire ce que je redoute d'entendre. Je voudrais juste me boucher les oreilles, comme une gosse qui refuserait la leçon de morale de ses parents, mais je sais que je n'ai pas le choix. Je dois me montrer adulte. A PROPOS DE L'AUTEUR Passionnée d'écriture et de lecture, Sophie Leseure vit dans le Sud avec ses enfants. Elle aime embellir un sujet triste ou noir à travers ses mots, emplissant toujours ses romans d'espoir et d'une part d'elle-même... mais sa trame reste toujours la romance !

09/2019

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Critique littéraire

Monvel. Un aventurier du théâtre au siècle des Lumières

Auteur et comédien, Jacques-Marie Boutet dit Monvel (1745-1812) fut l'une des plus grandes figures théâtrales du XVIIIe siècle français. Entré à la Comédie-Française en 1770, il y accomplit la majeure partie de sa carrière d'acteur et créa dans le jeu tragique une tradition - qui sera suivie par Talma - basée sur la simplicité, en "parlant" le texte, sans pour cela lui enlever de sa grandeur. Il fit redécouvrir les préceptes prônés par Molière dans l'Impromptu de Versailles : exprimer, tant par l'attitude que par le ton du discours, la vérité du personnage interprété. Doué d'une physionomie fort expressive et d'une grande sensibilité, il était, en dépit d'un physique ingrat, très apprécié des spectateurs. Auteur, il fournit régulièrement le répertoire de la Comédie-Française et celui de la Comédie-Italienne et fut représenté aux quatre coins de la France. Si, dans certaines oeuvres, il s'intégrait dans des courants à la mode plus ou moins récents (pièces de chevalerie à grand spectacle, comédies mêlées d'ariettes, proverbes, comédies larmoyantes), il sut aussi être novateur dans les idées ou la mise en scène, et apparut comme le véritable père du mélodrame. Pendant la Révolution, il milita vigoureusement en faveur des idées nouvelles et prononça des discours fort virulents de son cru. Professeur au Conservatoire, il fut également membre de l'Institut. Son influence s'étendit hors de nos frontières. Appelé en Suède par le roi Gustave III, il y fit un séjour déterminant dans le développement de la culture théâtrale du pays : non seulement il dévoila tout un répertoire français à un public qui en était friand, mais il transmit aux interprètes locaux sa tradition de jeu, dont se réclameront longtemps les acteurs de renom. II était le père de Mlle Mars,

01/2000

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Poésie

Le pays derrière les larmes. Poèmes choisis

" Le poème de Jean-Pierre Lemaire, énonce Jean-Marc Sourdillon dans sa préface, se partage en deux temps égaux et cherche à cerner l'instant d'un passage. Passage d'une aprèsmidi d'été, d'un nuage ou d'autre chose que figure pour nous le sapin au premier plan. Il n'y a, rassemblés par le regard, que des éléments empruntés au décor ordinaire et étagés en plans : le ciel, le nuage, un sapin. Le tout est d'une simplicité désarmante. Mais la disposition du poème, l'étalement du blanc dans les marges, la fragile échelle des vers dans tout ce blanc soulignent le mouvement qui relie ces objets et modifie leurs positions respectives. L'événement, du coup, est moins dans le passage du nuage que dans ce qui, à la faveur d'un changement d'accommodation, se passe dans le regard de l'observateur, ce mouvement de bascule qui ouvre sur un silence teinté d'inquiétude. Finalement, ce qu'est le pays derrière les larmes, un poème de l'enfance nous le dit très simplement. C'est le pays qui est au-delà de la porte au fond du jardin : " celle qui battait entre le monde et nous / c'était la porte en bois au fond du potager / dont le bruit signalait le retour de ton père / Au-delà commençaient les rails / la fumée, les hommes, les locomotives... " Pays imminent qui s'annonce dans les mots mais ne s'atteint que dans une certaine façon de vivre au long du temps avec leur aide et sous leur éclairage. Dans la géographie intérieure de Jean-Pierre Lemaire, ce pays porte un nom qui est aussi celui d'un lieu réel, un monastère au-dessus de la mer à Menton : L'Annonciade. "

02/2016

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Actualité et médias

A PROPOS DE LA FRANCE. Itinéraires 1

Pierre Joxe est une des figures marquantes de la Cinquième République. Cet homme que l'on qualifie souvent de réservé, rigoriste même, est pourtant différent de l'image que l'on a de lui. Celui qui fut, à partir de 1965, l'un des proches et des plus fidèles collaborateurs de François Mitterand se confie. En toute liberté de ton. Tour à tour ministre de l'Industrie du premier gouvernement de la gauche en 1981, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, ministre de l'Intérieur puis ministre de la Défense, il a été de tous les combats du parti socialiste. Riche d'un héritage familial intellectuel et fondamentalement républicain - il est de la lignée des Halévy du côté de sa mère, son père Louis Joxe fut un des plus proches compagnons et ministres du Général de Gaulle -, témoin averti et scrupuleux, il passe en revue une partie de sa vie. Notamment sa famille, ses études, son engagement progressiste précoce qui s'ancre dans le combat pour la décolonisation dès les années cinquante, puis son chemin aux côtés de François Mitterand. Homme politique chevronné, il a à la fois participé à l'élaboration des décisions au plus haut niveau de l'Etat, mais connu aussi les réalités du travail sur le terrrain comme militant puis élu en Saône-et-Loire. Et n'a rien oublié de ce qu'il a vu. L'opposition, la conquête du pouvoir, le tournant de la rigueur, la modernisation de la police, les armées, les affaires, les batailles politiques, le crépuscule du mitterrandisme. Dans ce livre d'entretiens, Pierre Joxe se penche sur ses racines et son itinéraire, sur les sources et les étapes de son engagement, les avancées et les déconvenues de l'action au pouvoir, pour éclairer " à propos de la France " sa réflexion d'aujourd'hui et fonder ses espérances pour demain.

01/1998

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Livres 3 ans et +

Le voyage de Samy Bear. Avec 1 CD audio MP3

"Ce sera un long voyage, mon garçon. Prends ce banjo ; la musique chassera ton ennui. - Tu m'apprendras ? - Ecoute tomber la pluie. C'est elle qui t'enseignera". Une histoire poétique racontée par Cali sur des musiques aux sonorités country-folk. Samy Bear est un enfant différent ; un être à l'apparence d'ours dans un monde d'humains. Un jour, il le sait, il partira ; loin des rires et des sarcasmes. Pendant de longs mois Samy travaille à la construction de son bateau, tout en apprenant à jouer du banjo. Un instrument offert par sa chère Mrs Brown et qui a le pouvoir de faire tomber la pluie. Au cours de son périple, Samy Bear fera plusieurs rencontres décisives ; comme cet homme qui avait rêvé d'être un géant. Un matin, à son réveil, son voeu avait été exaucé. Et la Terre était devenue si petite qu'il l'avait visitée en un éclair. Il avait réalisé en un jour ce que demandait une vie entière. Voyage initiatique, conte poétique, cette histoire, en plus de traiter de la différence, nous parle d'une utopie, d'un idéal. Cette quête que Samy Bear poursuit nous renvoie à nos propres quêtes, que l'on oublie bien souvent en grandissant. Ce texte nous enseigne que quelles que soient les expériences que réserve la vie, nous devons garder à l'esprit nos rêves d'enfant. Un voyage musical Texte et images seront portés par des musiques aux sonorités folk, country, avec des touches irlandaises. A la mélodie du banjo de Samy Bear viennent se mêler des sons de guitare, harmonica, flûte, violoncelle, guimbarde, bouzouki... Un mélange riche en couleurs pour un voyage musical raconté par le chanteur Cali.

10/2019

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Critique littéraire

Guerre et Paix de Tolstoï au point de vue militaire

Il y a exactement cent-cinquante ans paraissait Guerre et paix, l'oeuvre magistrale du comte Tolstoï. L'exploration de ce monument littéraire, qui n'apparaît guère au profane que comme une alternance de scènes de batailles et de saynètes mondaines, nous permet pourtant de pénétrer au coeur de la philosophie tolstoïenne à travers une certain nombre de problématiques intemporelles. L'Histoire a-t-elle un sens ? , se demande tout d'abord l'auteur, avant d'y répondre par la bouche du prince Volkonsky avec la notion de "fatalisme historique" . Cette question conduit Tolstoï à s'interroger sur la possibilité d'une "science de la guerre" , question résolue par la négative ce qui l'oppose à la plupart des penseurs militaires de son époque, de Clausewitz à Jomini, dont les personnages apparaissent d'ailleurs dans le roman. Le débat philosophique continue ainsi tout au long de l'oeuvre, débat qu'il serait vain de résumer ici. Le général Mikhaïl Ivanovitch Dragomiroff (1830 - 1905), contemporain de Tolstoï et écrivain militaire reconnu dans la Russie tsariste et dans les milieux militaires français, nous fait part ici de son analyse de Guerre et paix. Il le fait sous un double point de vue : celui de la description des scènes de guerre, et celui de la philosophie sous-jacente au roman. Le ton est sans concession, notamment à l'égard de l' "unilatéralité " tolstoïenne, mais il ne peut finalement que s'accorder avec le grand écrivain sur le rôle central des forces morales à la guerre. Dragomiroff, qui écrit en 1868, fait ainsi écho à Ardant du Picq, dont, l'oeuvre posthume, les Etudes sur le combat, paraîtront en 1880. Cette insistance sur les forces morales trouvera un écho favorable dans la France d'avant 1914, marquée par l'idéologie de l' "offensive à outrance" théorisée par le colonel de Grandmaison.

11/2015

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Littérature française

L'usine

Ne pas tomber dans le voyeurisme quand on écrit sur le monde (lu travail demande du doigté. surtout quand il "animalise les hommes" pour en faire "des automates, de simples rouages, des brutes sans autre horizon que la paie du samedi, la soupe du soir, l'amour à la va-vite du samedi soir et la partie de cartes du dimanche". Jean Pallu relève le défi avec brio en 1931. En treize récits, il compose en creux le portrait de L'Usine et de ses travailleurs pour façonner une communauté et un lieu de vie. Au moment où se posait la question de l'écriture du travail, Jean Pallu choisit d'apporter un témoignage de première main, lui, le prolétaire pointant tous les matins à la fonderie. Il parvient d'emblée à raconter le peuple à l'ouvrage avec ces textes qui sont autant de vies dévoilées que suggérées. Dans le large panorama de ce film donnant à "voir le peuple", ce premier livre s'inscrit clans l'air du temps des années 1930 où la figure de l'ouvrier s'imprime durablement dans l'inconscient collectif. L'usine, traitée en objet symbolique, révèle la peine des hommes et l'aliénation du prolétariat au quotidien. L'Usine procure un véritable plaisir de lecture par un style associant une écriture fluide, sans emphase ni effets, sachant tenir à distance aussi bien le ton journalistique que la condescendance. Louis Guilloux écrit dans Europe en octobre 1931 : "Je donne son livre comme un des plus beaux qui aient été écrits depuis longtemps sur la vie des travailleurs... Ces courts récits, ces tableaux pathétiques ont tous le même centre : le travail... En un mot, c'est un livre de tout premier ordre".

02/2018

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Littérature française

Eclats de vie. Histoires persanes

"Eclats de vie", comme ces nombreuses vies disséminées aux quatre coins du monde dont la genèse est l'"Exil" Exil des uns, qui ne nous touche plus, tellement c'est devenu courant. Exil des autres que nous ne connaîtrons sûrement jamais. Exil, qui arrache à la vie, aux repères, aux racines, à la famille et aux amis, des milliers de personnes chaque année, ne laissant à celui qui le vit que le souvenir d'une image, le regret d'une période, le soupir d'un songe encore bien réel. Des trajectoires si intensément remplies de bribes de mémoire, de morceaux incertains qui envahissent par instants les individus, pour les laisser là, las de ne pouvoir reconstruire le puzzle (parfois tragique) de leurs vies. Pourtant, Emma, Najmeh, Homa, le fait avec tendresse, simplicité et douceur. Son ton n'est ni triste, ni grave. Il est. Possédée par un passé onirique mais palpable, elle s'empare d'une anecdote, d'une image sortie de nulle part, pour dessiner les contours d'une réalité, la sienne. A travers la voix d'une fillette, d'une adolescente puis d'une jeune femme, ce sont des histoires ordinaires qu'elle partage. C'est aussi l'histoire de bien d'autres personnes : celle d'une génération, celle d'Iraniennes, celle d'exilées, celle d'individus oubliés, celle d'une altérité si familière c'est peut-être aussi la vôtre. Mais avant tout, ces histoires plurielles font partie d'un ensemble plus large et plus global. Chaque récit de vie, témoignage, lettre ou souvenir, contribue à écrire, et récrire l'Histoire... Dans ces lieux de silence et d'images inventées, ces nouvelles participent à la mémoire et nous donnent à entendre un air d'ailleurs.

02/2014

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Cinéma

Marlon. Mon amour, ma déchirure

Une seule femme a bien connu Marlon Brando. Ils se sont aimés et déchirés, pour la première fois elle raconte... Tarita est née à Bora Bora, fille du paradis de la Polynésie. Ils se rencontrent en 1960 lors du tournage des Révoltés du Bounty : Marlon Brando ? Je ne savais pas qui c'était... On disait qu'il était très connu, là-bas, en Amérique, mais moi son nom ne me disait rien... Marlon a trente-six ans et déjà un passé de star pour avoir joué dans Un tramway nommé Désir, L'Équipée sauvage, Jules César, Sur les quais, Le Bal des maudits. Tarita, elle, n'a que dix-neuf ans et elle ne sait pas que leur existence va basculer pour toujours. Marié déjà deux fois, il va divorcer pour elle. Mi-ange, mi-démon, Marlon est tourmenté, souvent triste, secret, parfois violent. Pourtant leur destin est scellé, elle ne cessera jamais de l'aimer. Jamais. Ils auront deux enfants ensemble : un fils, Teihotu, et une fille, Cheyenne, qui connaîtra un destin tragique. Marlon lui avait interdit de dire Je t'aime tout au long de leur vie, mais à la mort de Cheyenne, c'est lui qui avouera : Je n'ai jamais cessé d'aimer Tarita ! Et quand elle lui a expliqué, le jour de ses soixante-dix-neuf ans, qu'elle voulait écrire leur histoire pour essayer de la comprendre, il lui a répondu : C'est bien, Tarita. Écris ton livre. Ce livre nous révèle le portrait inédit d'un immense acteur brisé par son propre succès ; le choc de deux mondes - la folie d'Hollywood et le regret d'un paradis perdu - ; et le cheminement d'un amour impossible... mais absolu. Un livre fort, très surprenant, et totalement bouleversant. Un document exceptionnel.

01/2005

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Critique littéraire

Les Dionysiaques. Tome 10, chants XXX-XXXII, Edition bilingue français-grec ancien

Les chants XXX à XXXII des Dionysiaques, épopée composée par Nonnos de Panopolis à la fin du quatrième siècle de notre ère, sont organisés autour de la thématique de la démence de Dionysos. Selon une tradition ancienne, c'est Héra qui a frappé le dieu de folie au cours de son enfance. Dionysos, dans son égarement est voué à parcourir le monde. Nonnos modifie cette chronologie et place la crise de folie à l'intérieur de l'épisode de la guerre des Indes. Cet épisode fait suite à l'aristie de Dériade, l'ennemi du dieu, dont le récit fait écho à la diomédie homérique. Le poète s'inspire librement d'Homère en reprenant l'épisode de Zeus berné. Héra se rend aux Enfers auprès de Perséphone pour solliciter l'aide de l'Erinye Mégère. C'est cette dernière qui suscitera la folie de Dionysos pendant qu'Héra séduira Zeus parée du ceste d'Aphrodite. Le chant XXXII se clôt ainsi par la déroute de l'armée de Dionysos face aux indiens secondés par Arès, dont l'intervention rappelle celle de Poseidon dans l'Iliade. Nonnos, dans son récit, s'essaie ainsi à plusieurs genres tels que l'imitation d'Homère (dans le récit des manoeuvres d'Héra) ou le portrait (dans l'évocation de la figure fantasmagorique d'Arès), pour donner lieu une épopée au ton héroï-comique. L'édition des chants XXX à XXXII des Dionysiaques dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec du poète alexandrin accompagné de la traduction en français de Francis Vian. Chacun des chants est précédé d'une notice qui en résume le contenu tout en en précisant les enjeux littéraires.

01/1997

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Poésie

America suivi de En Orient

Avec Jean-Claude Pirotte et Jean-Pierre Verheggen, William Cliff (né à Gembloux en 1940) est l’un des poètes les plus singuliers de l’actuel champ poétique belge. Usant d’une forme ostensiblement classique, il réussit, par les situations et les thèmes abordés, à créer de parfaits objets de scandale. Il a le verbe violent et voyou, l’inspiration à l’affût des désirs quotidiens, en tous lieux et en tous pays. Ce dont témoignent à l’évidence les deux recueils initialement parus en Blanche repris dans ce volume de Poésie/Gallimard : America et En Orient, respectivement publiés en 1983 et 1986, et qui assurèrent d’emblée à leur auteur audience publique et reconnaissance critique. Les voyages, avec leur part d’errances et de rencontres imprévues, donnent le mouvement et le cadre de ce livre double qui vagabonde et passe du continent américain aux contrées d’Asie. Ainsi America est composé de poèmes inspirés par deux longs séjours en Amérique du Sud et deux voyages aux Etats-Unis. Tavalera décrit en alexandrins la traversée vers l'Amérique du Sud à bord d'un cargo allemand qui porte ce nom. Puis viennent Montevideo et Cône Sud. William Cliff évoque les plages, les bidonvilles, ses brèves aventures homosexuelles. Dans les deux dernières parties, Philadelphie et Cape Cod, il raconte les étapes de son périple aux Etats-Unis. Dans cette déambulation de poète voyageur, William Cliff est à son meilleur. Le Nouveau Monde lui inspire des images aussi désolées que l'Ancien. Il est désespéré, grinçant, funèbre et malgré tout drôle. Dès les premières pages, on reconnaît un ton, une allure, une désinvolture révoltée qui n’appartiennent qu’à celui qui avoue pratiquer l’alexandrin « comme on gratte dans son nez pour s’occuper ». William Cliff : un dynamiteur de pensées molles et de comportements convenus, un maître du langage impeccablement dévoyé.

02/2012

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Littérature étrangère

Vatandas

Un petit employé de bureau, Saban Bas, mal dans sa peau, effacé, longe les murs et se méfie de tout le monde : des fois qu'il ait affaire à un flic. Une paranoïa relationnelle confine ici au chef-d'œuvre narratif. Cependant, en lui, un autre personnage est aux aguets et résiste à cet écrasement : le héros caché de Saban Bas devient alors Volkan Tas, un être sûr de lui, beau et fort. Saban Bas, envahi par des sentiments de honte, notamment lorsqu'il trompe sa fiancée avec sa vieille logeuse qui sent l'oignon, ne trouve qu'un seul refuge : les lieux d'aisance publics. Dès lors, une schizophrénie littéraire s'installe et débouche sur la réconciliation identitaire des deux personnages. L'écriture commence par des balbutiements pour devenir ensuite un moyen d'expression où se révèle le mépris du narrateur à l'endroit des écrivains et des politiciens de son pays, et finalement se transformer en un véritable art. A travers une métaphore de la condition littéraire contemporaine, le roman symbolise une déchéance, un rejet de la littérature dont le narrateur est l'acteur emblématique. Le ton du livre, à la fois sentencieux et familier, sérieux et comique renforce l'intensité de la dualité qui habite le personnage. Les enchaînements se font par associations d'idées, de façon très naturelle si bien qu'on ne perd jamais le fil tout en étant " baladé " d'un sujet à l'autre. Ce texte court, concentré, pratique une économie de la phrase la rendant d'autant plus explosive. Dialogue sous forme de monologue, l'œuvre mélange le présent et les souvenirs d'enfance, des anecdotes et des observations sur la littérature qu'accompagne un œil goguenard lorsqu'il épie avec acuité les travers de l'espèce humaine.

04/2004

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Sciences politiques

El Nino de Hollywood. Comment les Etats-Unis et le Salvador ont créé le gang le plus dangereux du monde

Quelle est la relation entre le gouvernement de Ronald Reagan et un membre d'un gang en Amérique centrale qui a assassiné plus de 50 personnes ? Quel est le lien entre la Californie et le fait que le Salvador soit le pays le plus meurtrier au monde ? Comment un groupe d'immigrés à Los Angeles - fans absolus de heavy metal - est devenu l'embryon du gang le plus dangereux de monde ? Dans ce document poignant de réalité, les frères Óscar et Juan José Martínez - l'un reporter, l'autre anthropologue - racontent la vie de Miguel Ángel Tobar, dit El Nino de Hollywood, un tueur sanguinaire appartenant au seul gang faisant partie de la liste noire du département du Trésor aux Etats-Unis, la Mara Salvatrucha 13. Cette histoire brutale du Nino de Hollywood permet surtout aux auteurs de livrer les dynamiques sous-jacentes du phénomène des gangs aux Etats-Unis et en Amérique centrale, et de montrer comment des processus globaux construisent une infinité d'histoires microscopiques qui ont, elles, des conséquences bien réelles. Entre thriller, récit documentaire et enquête historique, les auteurs nous plongent au coeur des ténèbres - peuplées de mysticisme, codes d'honneur, tatouages et trahisons - pour essayer de déchiffrer les racines d'une violence qui semblerait inexplicable mais qui ne l'est pas. Des mauvaises décisions, des décisions stupides ont été prises et personne ne semble avoir conscience des erreurs. La fin d'une guerre n'est pas nécessairement le début de la paix. A travers des scènes d'une réalité féroce, nourries par des centaines d'heures d'interviews et de terrain, les frères Martínez font honneur à la terrible réponse qu'ils ont donné au Nino de Hollywood lorsque celui-ci leur a demandé pourquoi ils s'intéressaient à lui : " Parce que, malheureusement, nous croyons que ton histoire est plus importante que ta vie... "

02/2020

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Non classé

Vos désirs font désordre… - (Lettre ouverte à un prêtre abuseur d’enfants)

C'était quoi pour vous, la prêtrise ? Vous aviez oublié que le nom de ce sacrement qui vous avait fait prêtre est l'ordre ? Vos désirs font désordre, Arthur. C'est ce que je vous aurais dit si je vous avais connu plus tôt, si je vous avais rencontré. Bas les pattes, vos désirs font désordre à tel point qu'ils pourraient bien disqualifier toutes ces paroles de vérité dont vous osiez vous prétendre héraut ! Il y a aujourd'hui des gamins qui ont grandi jusqu'à l'âge d'homme, dont vous et vos semblables avez tant bousillé la vie qu'ils se revendiquent apostats. Ils appellent même publiquement les victimes de vos agissements à témoigner sur les réseaux sociaux et à les rejoindre dans l'apostasie. Sur le "hashtag balance ton porc" commencent à errer des soutanes. Un court instant j'ai été tentée de rejoindre ces révoltés, de vomir avec eux l'institution qui tentait d'édulcorer leur malheur, comme l'Evangile vomit les tièdes. Mais je me suis dit qu'il y avait sans doute mieux à faire : m'efforcer de comprendre la genèse de cette expérience, de lui trouver un sens à partager. On parle aujourd'hui assez librement des victimes des prêtres pervers, mais on ne parle pas ou on parle trop peu de leurs victimes collatérales : les épouses, les compagnes, celles qui partagent leur vie et qui doivent partager les conséquences tenaces du traumatisme, en acceptant de faire ménage à trois aussi longtemps que nécessaire. Et c'est aussi pourquoi j'écris : j'aimerais qu'on nous entende. J'aimerais même que ma longue difficile expérience, faite le plus souvent à tâtons, en solitaire, ne soit pas inutile et ne reste pas isolée, mais qu'elle puisse être partagée, éclairer quelque peu la leur, peut-être les aider à trouver quelques raccourcis.

10/2019

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Petits classiques parascolaire

Des cannibales ; Des coches. Avec un parcours "Notre monde vient d'en découvrir un autre"

Deux des essais de Montaigne, parmi les plus marquants, suivis d'un parcours littéraire " Notre monde vient d'en découvrir un autre " . Dans une édition conforme aux nouveaux programmes de français du lycée, incluant notamment des prolongements artistiques et culturels et un dossier Nouveau bac. L'oeuvre Dans ces deux essais, avec la liberté de pensée et de ton qui le caractérise, Montaigne dénonce les préjugés des Européens et s'insurge contre l'extermination des Indiens. Pour faciliter l'accès à l'oeuvre, le texte de Montaigne, annoté et commenté, est accompagné de sa traduction en français moderne (traduction de Guy de Pernon). Le parcours " Notre monde vient d'en découvrir un autre " 10 textes pour comprendre comment la découverte du Nouveau Monde a ébranlé bien des certitudes. La réflexion est ordonnée selon ce plan : 1. S'émerveiller face au Nouveau Monde 2. Traduire, nommer, définir : être un passeur de la différence 3. Témoigner, prendre parti, construire une légende Le dossier Toutes les ressources utiles au lycéen pour étudier l'oeuvre dans le cadre des nouveaux programmes : - un avant-texte pour situer l'oeuvre dans son contexte - au fil du texte, la rubrique " Des clés pour vous guider " - après le texte : - des repères sur l'oeuvre - un groupement de textes complémentaires " Dénoncer les préjugés " - des sujets types pour l'écrit et l'oral du nouveau bac français Des prolongements artistiques et culturels Une sélection de 6 documents visuels faisant écho aux Grandes Découvertes, et des outils pour les analyser. Et sur www. classiques-et-cie. com, en accès gratuit - le guide pédagogique (réservé aux enseignants), avec de nombreuses informations complémentaire et tous les corrigés : des questionnaires au fil du texte, des sujets de bac, des lectures d'images - des extraits de l'oeuvre sonore réalisée avec HistOdio

08/2019

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Littérature française

Lettres à sa voisine

"C'est un vrai petit roman, fondé sur une surprise : la découverte de ces vingt-trois lettres à une dame (et trois à son mari) dont nous ne savions rien, et qui se trouve avoir été la voisine de Marcel Proust, au troisième étage du 102 boulevard Haussmann, Mme Marie Williams, épouse, en deuxièmes noces, d'un dentiste américain, le docteur Charles D Williams, qui exerçait, lui, au deuxième, c'est-à dire au-dessus de la tête du pauvre Marcel : d'où bien des drames vécus par ce phobique du bruit. Un roman par lettres, dans lequel les deux épistoliers rivalisent de style. Proust déploie à l'égard de Mme Williams tout son charme, fait briller son humour, sa culture, son art du compliment. C'est qu'il éprouve pour cette autre recluse, par-delà le désir de plaire à une voisine qui détient les clés du silence, une sympathie réelle, de l'amitié, une forme d'affection. Nous n'avons malheureusement pas les lettres de Mme Williams. De quoi est-il question dans ces lettres ? Du bruit d'abord, des travaux à l'étage du dessus, qui torturent Proust pendant ses heures de sommeil et de travail. Il est aussi question de musique, parce que Mme Williams aime la musique et joue de la harpe ; de roses, naturelles et métaphoriques, échangées avec les lettres ; mais aussi de la maladie (la sienne et celle de Mme Williams) ; de la solitude. Le ton est celui de l'amitié, de l'intimité de plau sen plus grande. Nous n'avons pas les dernières lettres envoyées par Proust. Contenaient-elles des adieux touchants ? Elle quitte le boulevard Haussmann en même temps que Proust. Contraint de s'en aller par l'avant de l'immeuble, il déménage le 31 mai 1919. Proust n'a parlé de Mme Williams à personne".

10/2013

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Littérature étrangère

Adios mexico

Gil Baleares n'a pas la vie facile : un job épuisant, des ex envahissantes, un père en pleine crise d'adolescence et pas mal de dettes à régler. Mais il est têtu. Quand son père disparaît, il fait le serment de le retrouver - et de s'offrir, enfin, une vie digne de ses rêves. Gil Baleares est un privé à la masse, un bras cassé légèrement porté sur la bouteille et plus précisément sur la téquila, bref un amour d'homme. Chargé de retrouver la jeune Alicia del Moral, il essuie quelques plâtres et laisse traîner quelques cadavres sur sa route. Il finit par retrouver la fille et s'empare de l'argent de la rançon. Enfin, il va pouvoir acheter cette fameuse Tsuru Nissan couleur argent dont il rêve depuis la nuit des temps. Désormais à l'abri du besoin, il s'apprête à couler des jours heureux mais c'est au tour de son père, atteint d'Alzheimer, d'être kidnappé. La relation père-fils est conflictuelle : le vieux a des envies d'indépendance et d'amours adolescentes qu'il devient difficile de contenir... Cette folle recherche dans Mexico city se soldera par un échec. Le machisme, l'homophobie, les enlèvements, la corruption sont partout. Le ton n'est pas sans nous rappeler celui de Adios Hemingway de Leonardo Padura. Il y a aussi du Pepe Carvalho dans ce Gil Baleares. Les références au cinéma ponctuent le texte : Clint Eastwood, Bruce Lee... Ecrit à la première personne du singulier, on est immédiatement embarqué dans ce livre. L'humour est présent à chaque phrase. Et pourtant, à la manière de Tarantino, il y a du sang, de la violence, de la corruption. Une noirceur réjouissante !

10/2012

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Littérature étrangère

M-T et l'histoire des merveilles de la forêt

"Crac, voici l'histoire. Vraie ou fausse, qui le sait ? Mais comme c'est une vieille histoire, il faut que tu l'écoutes en croyant qu'elle est vraie, même si elle est fausse. D'accord ? Oui !" Il était une fois un village au fond d'une vallée, dans l'île de Shikoku. C'est là que jadis se sont rassemblés des fuyards, bannis hors de la ville du château. Ils ont fondé, après un long périple, une société autonome de rebelles. La forêt les entoure et, dans la forêt, des forces mystérieuses : les "merveilles". Une rivière capable de détruire une armée entière. Un déluge qui dévaste la terre. Un chef, surnommé le "destructeur", des jeunes femmes appelées les filles de l'île des "pirates", des villageois qui ressemblent aux démons de l'enfer bouddhiste, une géante, des vieillards qui ne savent plus s'ils vivent un rêve ou rêvent leur vie et qui disparaissent dans les nuées au clair de lune et un enfant qui est né avec une malformation qui semble la marque fatale des "merveilles de la forêt". Dans ce roman complexe et magique, Kenzaburô Ôé prend le ton d'un conteur. Il nous raconte, dans un style envoûtant, l'histoire mythique de son village natal, telle que la psalmodiait sa grand-mère. A travers les légendes et les anecdotes venues de son enfance, il tente de tisser le fin réseau de l'histoire et du rêve, autour de ce signe mystérieux : M/T. La nostalgie émerveillée est ici accompagnée d'une réflexion brillante sur la structure des révoltes, sur les sociétés autarciques et sur les mythologies régionales. Et surtout, l'auteur du Jeu du siècle offre à son fils, Hikari, qui est, depuis longtemps, le centre de son oeuvre, un bouleversant témoignage d'amour.

10/1989

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Couple, famille

Au secours ! Mes petits-enfants débarquent et veulent tout comprendre ! Activités ludiques et scientifiques pour comprendre le monde

Ca y est, les parents vous ont déposé les petits monstres pour le week-end ou les vacances, et ils sont déjà là, à vous tirer par la manche avec leurs kyrielles de questions : " Pourquoi, quand je me plonge dans le bain l'eau monte ? ", " Pourquoi je me vois à l'envers dans le miroir ? ", " Et comment se forment les nuages ? ", " C'est quoi une planète ? " " C'est possible de faire des énormes bulles ? "... Pourquoi, pourquoi, comment... Pas de panique face à leur curiosité qui semble insatiable. Au contraire, réjouissez-vous et préparez-vous à vivre mille et une découvertes scientifiques avec eux ! Après Au secours ! mes petits-enfants débarquent - spécial nature !, Au secours ! mes petits-enfants débarquent dans ma cuisine ! et Au secours ! mes petits-enfants débarquent - jeux et activités à la maison, voici le livre qui vous aidera à répondre à toutes les questions scientifiques qu'ils se posent. A la manière d'un guide de survie plein d'humour, retrouvez des expériences, des activités, et des anecdotes sur les phénomènes scientifiques qui nous entourent au quotidien (physique, optiques, chimie, biologie... et même mathématiques !), expliqués de manière simple et ludique, pour partager avec vos petits-enfants de vrais moments de réflexion et de complicité. En plus des réponses à toutes ces questions, vous trouverez dans ce guide des expériences simples et ludiques à leur faire faire, des informations et des schémas clairs, un peu d'histoire des sciences, des histoires à raconter ou à lire, des foires aux questions, des défis à réaliser, des devinettes, des astuces..., le tout avec un ton et des dessins humoristiques qui vous permettront, ensemble, de comprendre beaucoup de choses en vous amusant !

04/2017

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Développement personnel

Du calme, mon amie ! Sois vraie ! Elimine ces fausses croyances qui t'empêchent d'être toi-même

As-tu déjà cru que tu n'étais pas digne de quelque chose ? Que tu n'étais pas assez mince, pas assez attirante ? Que tu n'étais pas une bonne mère ? As-tu déjà cru que tu méritais d'être traitée avec peu de considération ? Que tu n'arriverais jamais à faire quoi que ce soit ? Attention, ce sont trop souvent des mensonges entretenus par la société, les médias, ta famille, qui sont dangereux et dévastateurs pour ton estime, ta capacité de fonctionner dans la vie et tes réalisations. Pourtant, tu les as créés en leur permettant de s'exprimer si fort, et pendant si longtemps, que tu les crois en les laissant intervenir dans ta conscience et te marteler chaque jour, et ce, sans même t'en rendre compte. Fondatrice du site Web sociétal TheChicSite.com et directrice de sa propre entreprise médiatique, Rachel Hollis a développé une vaste communauté en prodiguant des conseils pour améliorer le quotidien des femmes, tout en dévoilant sans pudeur le désordre qui régnait dans sa propre vie. Inspirante à souhait, dotée d'une franchise et d'un humour courageux, Rachel expose 20 mensonges et idées fausses qu'elle a elle-même crus à tort. Puis elle démasque ces faussetés qui se sont immiscées dans sa vie et qui l'ont autrefois amenée à se sentir nulle, mais surtout elle révèle les stratégies qui l'ont aidée à s'en débarrasser. Tout au cours du processus, elle nous encourage en nous faisant bien réfléchir, dans le but de nous convaincre de tout faire pour rester vraie et devenir la femme joyeuse et confiante que nous devrions être. Empreinte d'une foi indéfectible et d'une ténacité exemplaire, Rachel t'enseigne à vivre avec passion et entrain afin d'éliminer ces fausses croyances qui t'empêchent de devenir toi-même, sans jamais abandonner.

11/2019

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Littérature étrangère

Souvenirs de voyage pour les gens de Boukhara

L'activité des cercles lettrés de Boukhara, de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu des années 1920, fut marquée par une exceptionnelle effervescence. Au point que la Noble Cité put servir longtemps de lieu de ralliement de tout ce que l'Asie centrale comptait de musulmans soucieux de renouveau social et intellectuel. Le protectorat russe, établi en 1873, devait entraîner la formation d'une classe de négociants autochtones liés à la culture du coton et de la soie. Cette première bourgeoisie étendit rapidement ses activités au-delà de l'Asie centrale ; soucieuse de ses intérêts propres face au capital russe, elle se montra aussi solidaire des mouvements de modernisation et d'émancipation qui parcouraient le monde musulman au tournant des XIXe et XXe siècles. C'est à cette classe qu'appartenait Mîrzâ Sirâdj ad-Din Hakîm (1877-1914). Négociant boukhariote en soie et coton, il se lança dans des activités commerciales qui l'amenèrent à entreprendre, un beau jour de juin 1902, un long voyage d'affaires et d'agrément en Europe, via Istanbul, Londres, Marseille et Moscou. Les vicissitudes de son commerce devaient ensuite le contraindre à huit années d'incessants déplacements, riches en péripéties, entre l'Iran, divisé par la révolution constitutionnelle, l'Afghanistan des émirs modernisateurs et l'Inde déliquescente des derniers nababs. Le récit de ces voyages est très classique, par des schémas et un ton d'objectivité qu'il emprunte au genre du récit de pèlerinage. Mais c'est dans ce cadre que les Souvenirs de Mîrzâ Sirâdj trouvent leur caractère novateur - par un effet de désacralisation de l'espace et de brouillage des frontières entre islam et non-islam - à l'aube d'un siècle qui, vu d'une Asie centrale bientôt livrée au stalinisme, devait se montrer, d'une manière générale, peu amène envers les tentatives d'instauration d'un libéralisme islamique.

09/1999