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Prix August

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 3, Novembre 1839-1841

Novembre 1839 : la comtesse d'Agoult regagne Paris après deux ans et demi de pérégrination tandis que Franz Liszt entreprend en Europe une grande tournée de concerts afin d'y amasser l'argent nécessaire à l'éducation de sa nouvelle famille. Pendant presque quatre années, les amants, encore unis par des liens très forts, vont se retrouver régulièrement, parfois pour quelques jours, parfois pour plusieurs mois. Sous la pression de sa famille, qui lui verse des subsides, la comtesse renonce à héberger Blandine et Cosima qu'elle confie à la mère de Liszt, tandis qu'elle renoue avec sa fille légitime, pensionnaire dans un couvent. Blessée et frustrée par sa vie amoureuse, elle s'étourdit en ouvrant un brillant salon, rue Neuve-des-Mathurins, où les anciens amis côtoient les nouveaux. La plupart d'entre eux, la croyant libre, lui adressent de vaines déclarations d'amour. Seul Emile de Girardin parvient à ébranler ses sentiments. Bien que finalement éconduit, il l'encourage à écrire et lui ouvre les colonnes de la Presse où elle publie ses premiers articles, sous le pseudonyme de Daniel Stern. Enfin, elle rompt définitivement avec George Sand mais reste à jamais marquée par leur amitié. Dans ce troisième volume, défile un nombre impressionnant de célébrités : Alfred de Vigny, Eugène Sue, George Sand, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Charles-Augustin Sainte-Beuve, Adam Mickiewicz, Henry Bulwer-Lytton, Henri Lehmann, sans compter les musiciens. A leur contact, Madame d'Agoult s'y révèle en plein épanouissement intellectuel et dans la conquête de sa future indépendance.

01/2005

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Histoire internationale

Le sang des lilas. Une mère mélancolique égorge ses quatre enfants en mai 1885 à Genève

Le sang des lilas autopsie les ressorts sociaux, judiciaires et médico-légaux d'un effarant crime maternel. 1er mai 1885, avant minuit : dans le faubourg de Saint-Gervais à Genève, rompue par les fardeaux du chagrin, Jeanne Lombardi égorge ses quatre enfants endormis. Après les avoir recouverts de lilas blanc, elle tente de se suicider. L'hécatombe secoue la cité. Le fait divers focalise l'attention de la presse suisse et étrangère. En Belgique, un quotidien évoque la "cause célèbre à Genève". Aux funérailles des innocents, affluent 12 000 personnes ! Mère dénaturée ou "aliénée pitoyable" ? Culpabilité ou "dérangement cérébral" ? Documentée par plusieurs expertises sur l'état mental de la "Médée de Coutance", l'instruction mène en juin 1886 en procès mémorable de la mère égorgeuse qui a rédigé une autobiographie. Les débats évoquent la nature controversée de la démence criminelle. Défenseur de l'accusée, le ténor humaniste du barreau Adrien Lachenal plaide l'aliénation mélancolique ou le "suicide élargi" de Jeanne Lombardi. Le verdict négatif du jury conduit au placement administratif à l'asile des aliénés. En 1894, après avoir obtenu un nouvel examen mental, elle en sort guérie avec l'aval du psychiatre Auguste Forel, puis gagne Sétif en Algérie. Au "moment aliéniste", le procès fait date. En 1887, le Code d'instruction criminelle de Genève intègre enfin la question légale de la folie pour jauger la responsabilité. Du crime "contre nature" au cas emblématique dans la littérature criminologique et psychiatrique, l'affaire Lombardi illustre la médico-législation de la folie homicide et le reflux du pénal devant la pathologie.

12/2019

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Philosophie

Introduction à la philosophie des sciences d'Emile Meyerson (1859-1933). L'irrétionnalité du réél selon Emile Meyerson

Emile Meyerson (1859-1933) est un philosophe des sciences dont les positions furent aussi incontournables pour la génération d'avant-guerre que devaient l'être celles de Gaston Bachelard pour la génération d'après-guerre. Leurs systèmes sont fondamentalement antagonistes. Meyerson fut correspondant de l'institut de France, de la Société Française de Philosophie fondée par André Lalande, de Albert Einstein et de bien d'autres encore. Il estimait remplir un programme tracé mais non réalisé par Auguste Comte. Les maîtres revendiqués de Meyerson sont Emile Boutroux, Henri Bergson, Henri Poincaré, Pierre Duhem. Sous ce quadruple patronage situé au confluent de l'histoire des sciences et de l'histoire de la philosophie depuis les Présocratiques à 1900, de la philosophie des sciences et de la métaphysique, Meyerson publie en 1908 son oeuvre fondamentale, Identité et réalité. Je me suis particulièrement attaché ici à montrer dans quelle mesure elle demeure la matrice des oeuvres postérieures de Meyerson ? : De l'explication dans les sciences (1921), La Déduction relativiste (1925), Du Cheminement de la pensée (1931) et les Essais (ces derniers posthumes, édités en 1936) qui en tirent les conséquences non seulement épistémologiques et philosophiques mais encore authentiquement métaphysiques. Cette étude inédite avait été appréciée, sous sa première forme, par le regretté Henri Gouhier (1898-1994) qui avait personnellement connu Meyerson. L'auteur présente ici une version entièrement revue, corrigée et augmentée tenant compte, notamment, de la publication en 2009, sous les auspices du CNRS, d'un volume de correspondance de Meyerson.

03/2018

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Vins et savoirs

Parcours de vignerons. Eloge de l'entêtement

Entre vignerons, on se comprend ! Alain Graillot, la référence de crozes-hermitage, a recueilli les confidences de professionnels du vin considérés comme des stars à travers le monde. Leurs échanges nous font comprendre que leur succès est le fruit d'une trajectoire pavée de joie, mais aussi de difficultés. Parce qu'il est confronté à une plante durable et vulnérable, ainsi qu'à des aléas climatiques, un vigneron diffère de la plupart de ses contemporains. A l'opposé de celui des start-up, son monde se bâtit jour après jour, avec lenteur et patience. Il franchit les étapes qui se présentent à lui grâce à son seul entêtement. C'est ainsi que, parfois, il devient un super-héros. Alain Graillot, lui-même vigneron fameux de la vallée du Rhône, nous offre la chance d'entrer dans l'intimité d'une vingtaine de grands noms du vin. Raymond Trollat, Jean-Louis Grippat, Auguste Clape dans le Rhône, mais aussi Michel Lafarge et Aubert de Villaine en Bourgogne, Anselme Selosse en Champagne, Jean-Michel Cazes à Pauillac, ou encore Angelo Gaja en Italie ou Alvaro Palacios en Espagne... ne pouvaient se livrer qu'à l'un de leurs semblables. En " entendant " ces personnalités humbles, pleines de détermination et de caractère, on peut lire l'évolution d'un métier qui, soumis à la pression d'un monde où prime l'urgence, peut paraître anachronique. C'est sans compter sur cette tribu d'entêtés qui se battent sans relâche pour leur liberté et le respect du temps.

09/2021

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Empire

Les impératrices de Rome

En 27 av. J. -C. , lorsqu'Octave devient l'empereur Auguste, la république romaine prend fin et les hommes plébéiens et patriciens perdent une partie du pouvoir qu'ils exerçaient - mais le changement de régime et l'évolution culturelle au contact des civilisations conquises représentent une opportunité pour les femmes, dont la place dans les moeurs romaines était jusqu'ici subalterne. Exclues du Sénat et du monde politique traditionnel, certaines femmes ambitieuses peuvent accomplir leurs ambitions par le biais de la cour impériale, où, en tant que compagnes, soeurs, mères et conseillères d'empereurs, elles influent profondément sur le cours de l'histoire de l'Empire. Qu'elles soient gestionnaires habiles épaulant les empereurs éclairés comme Livie, complices des crimes impériaux comme Poppée ou conquérantes aspirant au pouvoir suprême comme Zénobie ou Victorine, les impératrices contribuèrent pendant toute l'histoire de l'Empire à sa prospérité ou à sa décadence. Certaines, comme la Syrienne Julie Mamée, épouse de Septime Sévère et mère de Septime Alexandre, sont régentes de fait, tâchant d'asseoir leur dynastie durablement sur le trône impérial ; d'autres, comme Agrippine la Jeune, mère de Néron, préfèrent oeuvrer en secret dans les coulisses de la politique romaine. Patriciennes ou femmes du peuple, c'est souvent uniquement par leur intelligence et leur ambition qu'elles parviennent à leur position à la cour. "Les Impératrices de Rome" dresse les portraits de chacune et montre que, quoiqu'elles aient souvent été décriées par les chroniqueurs romains, elles furent les architectes souvent invisibles de certaines des plus grandes réalisations de leur civilisation.

06/2023

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Arts et traditions populaires

Les années mémoire 1973

A Paris sont signés, en janvier, des accords multilatéraux qui mettent fin à la présence américaine en Indochine. Au Chili, un coup d'Etat sanglant mené par le général Augusto Pinochet abat la "révolution socialiste" , tandis que le président américain Richard Nixon se débat pour ne pas être emporté par le scandale du Watergate. Au Proche-Orient, l'histoire s'accélère : en octobre 1973, la guerre du Kippour débouche sur un choc pétrolier majeur qui, conjugué à des facteurs monétaires, va faire plonger les économies occidentales dans une crise dont elles ne seront pas près de sortir. Pendant ce temps, la construction européenne se consolide et accueille officiellement trois nouveaux pays : le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande. En France, on s'inquiète de l'état de santé du président Pompidou, l'usine Lip est en grève, Libération sort son 1er numéro et on inaugure la Tour Montparnasse. Dans les salles de cinéma sont projetés plusieurs films plus ou moins controversés, dont La Grande Bouffe de Marco Ferreri ou La Maman et la Putain de Jean Eustache, on regrette : le retrait de Brigitte Bardot, les disparitions du réalisateur Jean-Pierre Melville, du maître du western John Ford ou encore du trop jeune Bruce Lee. Le monde de la peinture lui aussi est en deuil : Pablo Picasso tire sa révérence au mois d'avril. C'est aussi en 1973 qu'est mis au point à New York le premier téléphone portable de l'histoire et que l'ingénieur français François Grenelle conçoit le premier micro-ordinateur. Deux inventions promises à un bel avenir...

09/2023

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Littérature française

La Religion des Celtes

Extrait : Tous les renseignements directs que nous pouvons recueillir sur la religion des Celtes proviennent des écrivains de l'antiquité et des monuments épigraphiques. Un grand nombre d'écrivains grecs et latins nous font connaître les divinités, les idées et les pratiques religieuses, les prêtres des peuples celtiques. Parmi les Grecs on peut citer : Timée dans un passage conservé par Diodore de Sicile ; Callimaque ; Polybe ; Sotion d'Alexandrie cité par Diogène Laerce ; le voyageur syrien Poseidonios qui visita la Gaule au premier siècle avant notre ère et dont l'histoire a été analysée par Strabon ; Diodore de Sicile ; Timagène traduit par Ammien Marcellin ; Denys d'Halicarnasse ; Nicolas de Damas cité par Stobée ; Strabon ; Plutarque dans la Vie de Marius et dans un traité Des fleuves qui lui est à tort attribué ; Pausanias ; Lucien dans son Héraklès ; Dion Cassius. Quant aux principaux écrivains latins qui nous intéressent ici, ce sont : César, le seul auteur qui nous ait laissé un exposé quelque peu détaillé de la religion des Gaulois ; Cicéron dans le Pro Fonteio et le De Divinatione ; Tite-Live ; Trogue Pompée, de la tribu des Voconces, dont l'oeuvre historique nous a été conservée sous forme d'un abrégé par Justin ; Valère Maxime ; Pomponius Méla ; Lucain ; Pline l'Ancien ; Silius Italicus ; Tacite ; Florus ; Suétone ; les historiens de l'histoire Auguste ; Ammien Marcellin... Table des Matières : - Avant-Propos - Chapitre I - Les Sources - Chapitre II - Les Dieux - Chapitre III - Les pratiques et les croyances religieuses - Chapitre IV - Les druides et le druidisme - Conclusion

08/2023

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Sculpture

Guino - Renoir. Ou la quatrième dimension de la sculpture

Richard Guino (1890-1973) est un sculpteur catalan né à Gérone où il entame une formation tout aussi précoce que brillante qu’il poursuit à l’École d’art de La Llotja à Barcelone, avant d’entrer dans l’atelier d’Aristide Maillol à Paris, en 1910. D’emblée, Richard Guino envisage une carrière d’artiste indépendant stimulée par la recherche d’une modernité dont il découvre le langage et qu’il accompagne de ses jeunes convictions. Cariatides, métopes et figures peuplent alors l’atelier qu’il choisit d’installer à Montparnasse, en plein coeur du Paris de l’avant-garde artistique. Par l’entremise du marchand d’art Ambroise Vollard, et dès 1913, il vend deux de ses premières sculptures au collectionneur moscovite Ivan Morozov et conçoit son premier grand modèle sculpté. Ses préoccupations esthétiques sont alors motivées par la question du torse et du fragment, mais aussi par la sensualité du nu dont il renouvelle l’expression sous l’impulsion de Maillol. Guino n’a que vingt-trois ans lorsque sa pratique virtuose de la sculpture le fait remarquer au point de devenir, de 1913 à 1917, le sculpteur de l’oeuvre d’Auguste Renoir. La renommée du peintre est alors immense et, à l’initiative d’Ambroise Vollard, il accepte de concevoir des sculptures tirées de son répertoire peint qui sont produites en totale collaboration. Le caractère atypique de cette association, qui conjugue peinture et sculpture, devait avoir une incidence déterminante sur la carrière en devenir de Guino qui élargit dès 1919, ses centres d’intérêt aux arts décoratifs.

08/2023

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Histoire de France

Histoire de la France. La naissance de l'État moderne, 1180-1492

De Philippe Auguste, roi des "Francs", à Charles VIII, roi de France, s'écoulent trois siècles essentiels à l'émergence de l'Etat moderne dans le royaume. Mais l'histoire de ce temps ne ressemble pas à celle d'un long fleuve tranquille conduisant imperturbablement au triomphe de la centralisation monarchique. Au contraire, la vie des hommes est alors scandée par une succession de phases de prospérité et de récession, celles où le pouvoir sait recueillir les fruits de l'expansion et celles où la crise sévit dans ses manifestations les plus douloureuses - peste, guerre, récession économique et désordres sociaux -, qui culminent de 1350 à 1450, installent le doute dans les esprits et encouragent les forces centrifuges. Sans jamais sacrifier le récit historique ni les événements, ce livre ambitionne donc de faire le point, à la lumière des recherches récentes, sur les transformations fondamentales qui font passer le royaume du stade de la monarchie féodale à celui de l'Etat moderne. Il porte un regard sur les changements économiques, sociaux et culturels, accorde une place importante au développement politique, à l'idéologie, aux institutions. Il évite aussi de sacrifier à une vision "hexagonale" de l'histoire qui ne correspond pas à la réalité du temps, et s'attache à présenter, au-delà des cercles du pouvoir central, la diversité d'un royaume et d'une époque fortement marqués par l'affirmation des principautés territoriales dont l'évolution et les rapports avec la monarchie sont essentiels à la compréhension de la France moderne et contemporaine.

11/1998

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Documentaires jeunesse

Camille Claudel, la sculpture jusqu'à la folie

Dès son plus jeune âge, en Champagne, Camille pétrit la terre glaise et ses dons se révèlent. Mais pour que Camille et son frère reçoivent un meilleur enseignement, leur père choisit de quitter la province pour s’installer à Paris. Camille a 17 ans. Elle rencontre le sculpteur Auguste Rodin, âgé de 42 ans. Séduite par son talent, elle devient très vite sa muse, son émule, sa confidente, sa conseillère. Une passion artistique et amoureuse les lie. Camille sculpte La jeune fille à la gerbe, La petite Châtelaine, Clotho, La Valse et commence d’être reconnue. Hélas, très souvent, comme l’élève du célèbre Rodin ! Le temps passe et Camille constate que Rodin ne quittera jamais sa compagne de jeunesse, Rose Beuret. Leurs amours orageuses se dégradent alors. Camille se sent rejetée. Isolée, dans son atelier, elle s’acharne à créer L’Âge mûr, l’histoire de son abandon. Cependant, elle lutte avec courage et exécute des oeuvres originales : Les causeuses, la Vague, Pensée profonde… Mais les difficultés s’accumulent. Elle sombre dans la solitude. À l’époque, une femme sculpteur ne peut réussir seule, sans l’aide de ses pairs. Elle perd pied et bascule dans la déraison. Après trente années de créations innovantes, à la mort du père, sa mère et son frère la font interner. Elle restera enfermée vingt-neuf ans. Calme recluse, elle aura l’autorisation médicale de sortir mais sa famille s’y opposera. Durant la Seconde Guerre mondiale, Camille va être victime comme 40 000 malades mentaux de la sous-alimentation. Elle meurt le 13 octobre 1943.

02/2014

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Romans historiques

La roman de Sophie Arnould. Actrice chantante et courtisane

Née sous Louis XV, dans une famille de modestes hôteliers parisiens, Sophie Arnould fut remarquée par la princesse de Conti alors qu'elle chantait dans une église. Sous cette auguste protection, le petit rossignol va peu à peu brûler les planches et enflammer les coeurs. Pendant vingt ans, elle sera la femme et la soprano la plus adulée en France et au-delà. L'Europe entière rêve de l'écouter et de la voir sur scène. Femme d'influence, son salon incarne l'esprit des Lumières. Elle y attire les plus grands noms du siècle. Philosophes, scientifiques, gens de lettres... Elle fut l'Eurydice du grand Gluck, mais aussi la protégée de Marie-Antoinette. Elle plaisait comme elle respirait. Catherine Guennec nous entraîne dans les coulisses tumultueuses de la vie de Sophie, de l'opéra jusqu'aux alcôves, en passant par son salon et ses foyers. Mais sous le masque de " la Divine " perce la vérité d'une femme, plus secrète, plus sensible que ne le laisse supposer sa légende noire. Ce roman, où la musique et la passion tiennent le premier rôle, est l'histoire de sa vie, et d'un improbable mais indéfectible amour qu'elle nous confie mezza noce... C'est la voix de Sophie qui revient, avec ses rires, ses colères, ses peines, ses vérités. Après La Modiste de la reine, son roman consacré à Rose Bertin, Catherine Guennec restitue avec bonheur un destin de femme qui dessine à la fois l'esprit, l'âme et le parfum d'amour du XVIIIe siècle.

05/2010

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Histoire de France

Louis VII

Mari bafoué, gouvernant immature et dépourvu de toute envergure dont le règne n'aurait été qu'une longue suite d'erreurs et d'humiliations : le Louis VII dépeint par l'historiographie traditionnelle manque singulièrement de grandeur, et sa faiblesse offre un saisissant contraste avec la vigueur de son père, Louis VI, ou le génie politique de son fils, Philippe Auguste. Louis VII n'a certes pas la personnalité qu'on attend d'un roi : tolérant, généreux, pieux jusqu'à la dévotion, naïf et sensible, il ferait plutôt figure de saint laïque. Pourtant ce prince aux moeurs trop pures, au tempérament trop doux, apparemment mal armé pour lutter contre l'ambition et la fourberie des monarques de son temps, sut dessiner les contours d'une royauté plus forte. En ce XIIe siècle trépidant, où la chrétienté occidentale se déchire, où Frédéric Barberousse aspire à la domination universelle, où les situations que l'on croit figées pour toujours se modifient soudain, le long règne (1137-1180) de Louis VII ne se juge pas d'une pièce. Premier roi de France à prendre la croix et à gagner la Terre sainte, il doit mener, dès son retour, un difficile combat dont l'enjeu est la survie de la dynastie. Il ne pourra empêcher la montée des Plantagenêt, mais, attentif au jeu politique, plus habile et peut-être plus clairvoyant qu'on ne le pensait, il affermit de façon décisive la prérogative du roi de France en tant que protecteur des Eglises et pacificateur du royaume.

11/1991

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Humour

Le bouquin de l'humour involontaire

Il peut nous arriver de déplorer le côté monotone et ennuyeux de la réalité, mais si on l'observe bien, elle peut aussi nous apporter son lot de cocasseries. L'humour le plus réjouissant est souvent celui qui ne "s'invente" pas, cet humour "involontaire" dont Jean-Loup Chiflet nous offre ici un savoureux florilège, fruit de son inlassable curiosité. Ses trouvailles sont autant de formules étonnantes, insolites, improbables, puisées aux meilleures sources : dans des manuels scolaires - "Par admiration, on appelait Charlemagne l'empereur à la barbe fleurie bien qu'il n'eût pas de barbe" - ou religieux - "Le petit Jésus passait ses vacances à la montagne chez son cousin Jean-Baptiste" -, dans des guides dits de civilités commis au début du XXe siècle par des baronnes et autres comtesses - "On peut dire merci aux domestiques, mais seulement de temps en temps" -, et surtout dans les fameux almanachs Hachette -"Les porteurs de grandes oreilles sont des naïfs." Cette intarissable veine comique ne vient pas seulement du fond des âges ; on trouvera aussi dans ce catalogue déraisonné des perles récentes tout aussi saugrenues, provenant de fonctionnaires ou de victimes de l'Administration, de clients de librairies, de journalistes - "Auguste Lumière s'éteint" - ou de cancres patentés. Preuve que la réalité est parfois plus imaginative et attrayante que la fiction, cette anthologie drôlissime couvre les domaines les plus variés de la vie quotidienne, de nos moeurs, de nos manies, de la petite et de la grande histoire. Et il y est bien sûr question de justice, de politique, de l'amour et du Bon Dieu !

11/2018

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Encyclopédies de poche

Camille Claudel. Le génie est comme un miroir

De la personnification de l'artiste maudite à la reconnaissance de son génie, Camille Claudel a fait l'objet, depuis le début des années 1980, d'une réhabilitation passionnée. On sait combien ses premières œuvres ont impressionné Auguste Rodin, qui en fit son élève, son inspiratrice et sa maîtresse. On sait comment cette femme, déchirée entre le rêve de l'amour partagé et celui de la sculpture, a décliné vers la folie et s'est vue internée. Au-delà de ces éléments qui en font un personnage de roman, cet ouvrage restitue sa vie et son œuvre dans le contexte de l'époque. En rappelant combien il était alors difficile d'être femme et sculpteur ; comment, avec son frère Paul, introduit dans les cercles littéraires, elle côtoyait une partie de l'avant-garde parisienne. Comment elle se défait de l'emprise de Rodin pour réaliser jusqu'en 1905 la part la plus créatrice de son œuvre, La Valse, L'Age mûr, La Vague. Comment enfin, en proie à un délire de persécution et faute de la véritable reconnaissance à laquelle elle aspirait, Camille s'est isolée peu à peu de la scène artistique, allant jusqu'à détruire ses œuvres... Des lieux de son enfance au vieil immeuble du quai de Bourbon, de son premier atelier parisien à l'asile de Montdevergues, de ses amours tumultueuses avec Rodin aux démêlés avec ses fournisseurs, de l'univers familial à ses escapades en Angleterre, plus de 150 documents pour revivre la vocation inextinguible de Camille Claudel : sculpter.

11/2003

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Critique littéraire

Le Tombeau de Cynthia. Mythes, fictions et ironie dans le livre IV des Elégies de Properce

Cynthia prima fuit, Cynthia finis erit : Cynthia fut la première, Cynthia sera la dernière. Dans son quatrième et dernier recueil, Properce réalise sa promesse : il inscrit le tombeau de son unique amante au coeur d'une Rome impériale transfigurée par l'élégie. L'adieu à l'amour, à la fin du livre III, et le ralliement impromptu du poète à l'Empire ne sont que les pénultièmes péripéties d'une aventure qui précèdent de peu l'apothéose de l'héroïne : dans le livre IV, fallax opus, oeuvre trompeuse, Properce subvertit le motif de l'immortalisation par la poésie des héros guerriers au profit de sa maîtresse, une femme légère comme le genre qu'elle incarne. "Plaisant paradoxe" selon Paul Veyne, l'élégie est aussi l'écriture, mêlée de joie et d'inquiétude, d'une audace nouvelle : l'esclavage amoureux libère la poésie qui devient nécessairement personnelle et subjective. Si l'amour sine modo, l'amour sans mesure, fou par fidélité, affidé par folie, ne se dit pas dans la transparence d'une écriture sincère, il demeure le signifié d'une authentique déclaration : celle d'un poète mauvais genre qui, contre toute la tradition, le pouvoir et même la loi, réclame le droit d'aimer et de le dire. Il lui faut pour cela développer un paradoxe, en même temps plaisant et sérieux : la recusatio de l'épopée, refus dramatisé du genre noble et du chant patriotique, est, dans la Rome d'Auguste, une épreuve digne d'un héros épique.

11/2017

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Histoire ancienne

La République romaine. Des années d'or à l'âge de sang, 2e édition

Ce livre offre un vaste panorama de l'histoire de la République romaine, saisie à l'époque de son apogée et envisagée dans son inexorable déclin. Embrassant ainsi une période qui va du milieu du IIe s. av. J.-C. à l'avènement d'Auguste, il ne s'interdit pas de rappeler quels furent les fondements de la République, comment elle naquit des cendres de la monarchie et comment elle se construisit sur le souvenir d'un passé auréolé de grandeur. Les rouages institutionnels, la mainmise aristocratique sur la vie politique ne peuvent en effet recevoir sens que de l'Histoire, telle que Rome l'a, sinon vécue, du moins recomposée. Les étudiants de licence et des classes préparatoires littéraires y trouveront une initiation à l'univers politique, civique et social des Romains à l'époque médio- et tardo-républicaine. Enrichi de nombreux documents, textes ou illustrations, cet ouvrage obéit à une démarche pédagogique, où la lecture est facilitée par la mise en valeur de la problématique et des idées clés. Un lexique de plus de 250 entrées, les biographies des principaux auteurs, une chronologie, un rappel des connaissances essentielles, et une méthode présentant le commentaire de texte et la dissertation avec des exemples rédigés font de cet ouvrage un véritable manuel de référence. Cette nouvelle édition, actualisée, couvre une période historique plus étendue et a été enrichie de nouveaux chapitres (en particulier sur les conquêtes et les guerres civiles de la fin de la République) ainsi que d'un dictionnaire biographique des principaux personnages historiques.

09/2019

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Sports

Richard Millian. L'honneur d'être torero

Le fils préféré d'Aliénor d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion peut être regardé comme le digne héritier de sa mère. Né en Angleterre, il vivra la majeure partie de son existence en France et ne parlera jamais un mot d'anglais, ce qui fera qu'il sera vu comme "le plus Français des Rois d'Angleterre". Très jeune, Richard fait preuve d'une très forte personnalité. Dans ses veines coule le sang de Guillaume le Troubadour, son ancêtre aquitain, et le sang normand de Guillaume le Conquérant, son ancêtre normand. Adolescent, il va se rebeller contre l'autorité excessive de son père, Henri II Plantagenêt. Menant une guerre sans merci avec ses frères contre leur père, il est finalement obligé de se soumettre au patriarche. En 1189, Richard devient enfin Roi d'Angleterre. Duc de Normandie, duc d'Aquitaine et de Gascogne, comte de Poitou, comte d'Anjou, du Maine et de la Touraine, le jeune souverain est à 32 ans à la tête de l'immense Empire Plantagenêt et doit se mesurer à Philippe Auguste, le Roi de France, décidé à combattre le Coeur de Lion, par tous les moyens, jusqu'à la mort, afin de récupérer l'Empire Plantagenêt pour mieux agrandir le royaume de France. Dix ans durant, Capétiens et Plantagenêts vont se faire une guerre sans merci. Décidé à tirer son héritage vers le haut, Richard Coeur de Lion, au caractère indomptable, va s'efforcer de mener son ambition pour faire fructifier son Empire afin de rester l'un des plus grands souverains du XIIe siècle.

10/2017

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Littérature étrangère

Le peintre et la voyageuse

Rêvé, fantasmé ou imaginé, l'Orient interroge les mœurs européennes, et le harem centralise l'ensemble de ces divagations. Peuplés d'odalisques lascivement alanguies, les harems sont représentés par les artistes comme des lieux de permissions et de perdition, à l'instar de L'Odalisque à l'esclave de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans Le Peintre et la voyageuse, Ingres, tourmenté et angoissé, fuit Paris et s'isole à la campagne. Il retrouve la confiance et l'envie de créer grâce à la compagnie de Lady Montaigu, voyageuse indépendante et libérée, célèbre dans toute l'Europe pour ses carnets d'Orient. Mais Le Peintre et la voyageuse n'est pas le roman d'une histoire d'amour traditionnelle et conventionnelle entre la voyageuse et le peintre, qui ont vécu à un siècle d'écart l'un de l'autre. Si l'amour, l'amitié et les confidences jalonnent leur relation, la rencontre imaginaire entre ces deux personnages charismatiques se caractérise par des échanges passionnées et passionnants. Dans leurs joutes verbales, ce sont deux façons de considérer l'ordre du monde, l'Orient et la place de la femme dans la société qui s'opposent. Des alcôves de l'opéra à la présentation du tableau Le bain turc au Tout-Paris, Patricia Almarcegui nous transporte dans une valse des vanités où tournoient Arthur Rimbaud, Monsieur Bertin, Théophile Gautier et Eugène Delacroix. En maître de l'uchronie, Patricia Almarcegui compose un roman brillant et savoureux sur la création et la place de l'art dans la société.

09/2016

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Romans historiques

Les trois sceaux de l'année du singe

"Les trois Initiés ont donc, à la face du Ciel, un triple rôle à jouer, reprend Sun Song avec passion. Tout d'abord, détenir et protéger le témoin sacré du Mandat céleste, garant du pouvoir suprême. Ensuite, remettre ce sceau au souverain qui accède au pouvoir impérial et le convaincre de l'inestimable valeur de ce témoin. Enfin, dans la continuité de l'empire, assurer la transmission et la remise de l'objet sacré au successeur, au moment du changement d'Auguste souverain, ce qui arrivera nécessairement, car malgré ses rêves, ses recherches et ses efforts, nul empereur ne pourra prétendre être immortel". Au IIIe siècle avant J. -C. , trois hommes d'exception fondent le Sanmimeng, une société secrète dont la mission est de garantir la protection éternelle du pouvoir impérial chinois. Passionnément consacrés à leur périlleuse vocation, ses membres sont des hommes et femmes de chair et de sang, ordinaires ou d'exception, dont le destin est d'accompagner dans l'ombre ceux qui gouvernent la Chine, des débuts du premier empire jusqu'à nos jours. Haletante, cette épopée est un voyage initiatique à travers le temps et l'espace, qui nous dévoile une facette grandiose de la Chine, construite au fil des terribles luttes pour le pouvoir, des guerres féroces et des brûlantes rencontres amoureuses. Articulée comme un roman classique de l'Empire du Milieu, elle nous en révèle à chaque page la profondeur de l'âme : transportés, nous embarquons avec les héros à bord d'une jonque descendant le Yangtsé...

10/2015

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Rome

Corps du chef et gardes du corps dans l'armée romaine

Le septième congrès international de Lyon sur l'armée romaine, tenu en octobre 2018, a mis à l'honneur la question du corps du chef et des gardes du corps dans l'armée romaine, depuis la Royauté jusqu'à l'Antiquité tardive. La figure du garde du corps et l'existence de "troupes de garde" semblent familières aux historiens, qui ont produit à leur sujet des études devenues des "classiques" de l'historiographie de l'armée romaine (ainsi les livres de M. Durry et A. Passerini sur les cohortes prétoriennes, ou ceux de M. P. Speidel sur les equites singulares Augusti). Les prétoriens, par exemple, comptent parmi les soldats les plus emblématiques de l'armée romaine et sont volontiers considérés comme les membres d'une "garde prétorienne" dont l'existence irait de soi. Pourtant, les textes antiques n'emploient jamais ce terme et la nature de cette unité militaire est bien plus complexe et diverse. C'est dire combien les missions, la composition et l'identité même des "troupes de garde" méritaient un réexamen. A cette fin, on trouvera dans ce livre des bilans et des synthèses actualisés, qui intègrent les dernières découvertes et interprétations des sources, tout en proposant de nouvelles perspectives de recherche sur les soldats et les unités dites "de garde". Parmi ces nouveaux champs d'investigation, ouverts aux développements de l'historiographie contemporaine, figure l'attention portée aux corps mêmes, longtemps délaissés au profit des unités : le corps du chef dont il faut préserver l'intégrité, et celui du soldat censé le protéger.

05/2021

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Italie

Les hommes de Mussolini

Les hommes du Duce, ou l'histoire collective d'une fidélité trahie. Auteur d'une très remarquée Histoire du fascisme, Frédéric Le Moal poursuit son travail d'analyse et de compréhension du fascisme italien avec cette série de portraits des principaux compagnons de Mussolini. Peu connus du grand public, ces hommes entourèrent et servirent le Duce avec une ferveur quasi religieuse, tels des disciples vénérant le fondateur de l'Italie nouvelle. Ils furent les protagonistes en chemises noires des violences de l'après-guerre, les acteurs de la Marche sur Rome, les architectes de la dictature, les penseurs de l'idéologie fasciste, les maîtres d'oeuvre d'une diplomatie originale. Beaucoup venaient des rangs du socialisme italien, d'autres du nationalisme. Tous communièrent dans le culte du dictateur, qui exerçait sur eux une sorte de sortilège et ne cessait de les dresser les uns contre les autres dans une sanglante émulation. Pourtant, une majorité d'entre eux se retourna contre lui quand les désastres de la Seconde Guerre mondiale précipitèrent l'Italie dans l'abîme. Les hommes de Mussolini le trahirent, y compris son propre gendre, avec un courage que n'eurent ni les séides de Hitler ni ceux de Staline. C'est cette histoire d'une fidélité rompue que raconte ce livre à travers la vie de quinze personnages au destin particulier. Soit Dino Grandi, Roberto Farinacci, Italo Balbo, Giuseppe Bottai, Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi, Michele Bianchi, Costanzo Ciano, Galeazzo Ciano, Augusto Turati, Achille Staraci, Giovanni Gentile, Luigi Federzoni, Pietro Badoglio et Alessandro Pavolini.

09/2022

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Architecture

En perspective. Philippe de Gobert à la Villa Cavrois. Catalogue de l'exposition

Cet ouvrage de la collection propose une nouvelle rencontre entre l'art contemporain et le patrimoine. L'artiste belge Philippe De Gobert expose ses maquettes et ses photographies au sein de la villa Cavrois, oeuvre emblématique de l'architecte Robert Mallet-Stevens conçue entre 1929 et 1932 et classée monument historique en 1990. Cet ouvrage de la collection propose une nouvelle rencontre entre l'art contemporain et le patrimoine. L'artiste belge Philippe De Gobert expose ses maquettes et ses photographies au sein de la villa Cavrois, oeuvre emblématique de l'architecte Robert Mallet-Stevens conçue entre 1929 et 1932 et classée monument historique en 1990. Après avoir modelé quelques monuments d'architecture du XXe siècle comme la Cité radieuse de Marseille (Le Corbusier), la maison de verre (Pierre Chareau et Bernard Bijvoet), ou encore les immeubles de la reconstruction du Havre (Auguste Perret), Philippe De Gobert présente aujourd'hui sa vision des espaces intérieurs de la villa que l'on surnomme : le château moderne. Comme dans un ensemble de matriochkas, l'installation En perspective est un ensemble de scènes miniatures créées pour l'occasion, imitant et révélant une réalité souhaitée par l'artiste. Grâce à deux niveaux de lecture, on découvre d'abord un ensemble d'images accompagné d'un essai de l'architecte et historien Richard Klein, et d'une interview de Philippe De Gobert par Carine Guimbard, administratrice du monument. Une fois déplié, ce catalogue offre au lecteur une immersion totale dans l'exposition En perspective grâce à des photographies in situ.

08/2023

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Littérature française

Mademoiselle Irnois

" Monsieur Pierre­André Irnois fut un des marchands d'argent qui, sous la République, firent le mieux leurs affaires. Sans arriver aux splendeurs quasi fabuleuses des Ouvrard, M. Irnois devint très opulent, et ce qui le distingua surtout de ses confrères, c'est qu'il eut le talent de conserver son bien. Enfin, il n'imita pas Annibal : il sut vaincre d'abord, puis conserver sa victoire ; sa race, si elle eût duré, eût pu le comparer à Auguste. Dans sa sphère, son élévation avait été plus étonnante encore que celle de l'adopté de César. M. Irnois était parti de rien. Ce n'est pas là ce qui m'émerveille ; mais il n'avait pas de talent ; il n'avait pas l'ombre non plus d'astuce ; il n'était que médiocrement coquin. Quant à se faufiler auprès des grands ou des petits, à capter d'utiles bienveillances, il n'y avait jamais songé, étant bien trop brutal, ce qui remplaçait chez lui la dignité. Mal bâti, grand maigre, sec, jaune, pourvu d'une énorme bouche mal meublée, et dont la mâchoire massive aurait été une arme terrible dans une main comme celle de l'Hercule hébreu, il n'avait dans sa personne rien qui, par la séduction, fût de nature à faire oublier les défectuosités de son caractère et celles de son intelligence. Ainsi, matériellement et moralement, M. Pierre­André Irnois ne possédait aucun moyen de faire comprendre comment il avait pu réaliser une énorme fortune et se placer au rang des puissants et des heureux".

03/2024

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Provence, Alpes, Côte d'Azur

Le Domaine de la Cigaline

Au coeur du Luberon, Mireille Fourcade, fille d'un petit producteur d'olives et Marius Fabrègues, fils d'un cultivateur d'amandes, sont amoureux depuis leur adolescence et pensent se marier. Seulement voilà. Le père Fourcade et Auguste Piaton, le plus gros propriétaire de champs d'oliviers de la région et aussi père de Firmin, ont déjà arrangé le mariage de leurs enfants... La jeune Mireille et Firmin Piaton, héritier du mas de la Cigaline, vont donc se marier. Pour autant, le couple s'indiffère, même une fois uni. Firmin continue de mener une vie dissolue. Mireille, elle, ne pense qu'à Marius... Mais en Août 1914, la guerre va bouleverser la donne en mobilisant les hommes. Mireille va devoir prendre la direction du mas de la Cigaline. Jusqu'au jour où, lors d'une permission de Marius, puis de Firmin, le destin de Mireille va être complètement bouleversé, elle va devoir prendre des décisions qui vont la poursuivre toute sa vie... Sous le chant des cigales, Nathalie Roche nous emmène dans une intrigue savamment menée avec un final qui surprendra plus d'un lecteur. Un sublime roman de terroir riche en rebondissements qui nous fait découvrir les traditions provençales tout comme le métier des oléiculteurs, des coupeurs de lavandes, des santonniers, des casseurs d'amandes, des travailleurs de l'ocre, des vignerons. Avec des personnages truculents à l'accent chantant, le lecteur sera charmé par cette histoire et sera séduit en découvrant le patrimoine historique des villages pittoresques aux couleur lumineuses comme Ansouis, Bonnieux, Gordes, Roussillon, Rustrel mais aussi Aix-en-Provence.

03/2024

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XXe siècle

Un pueblo, dos banderas. Un peuple, deux drapeaux

Nous sommes en février 1931 à Puerto Trujillo, c'est un petit village d'artisans potiers situé dans la province de Tolède, région de Castilla la Mancha. Ca fait tout juste un an que le roi d'Espagne Alfonso XIII vient de destituer son chef de gouvernement, le dictateur Miguel Primo de Rivera. L'intention du roi était à terme de conduire son pays vers une monarchie constitutionnelle pour pouvoir proposer à son peuple une démocratie. Certainement que ce projet de transition avait dû germer dans sa tête un peu trop tard, car le monarque avait négligé et sous-estimé les manifestations antimonarchiques qui se propageaient dans tout le royaume. Suite à l'accord de San Sebastián, sorte de conseil révolutionnaire où toutes les forces républicaines actives étaient représentées, la victoire des partisans pour la République aux élections municipales du 12 avril 1931, devait ressortir une majorité républicaine dans les plus grandes villes du pays mais pas du tout en milieu rural, encore moins au niveau général. Ce fut quand même interprété à tort par le roi comme une victoire républicaine, qui avait, pas moins de deux jours après ce fameux scrutin, initié une impression de raz de marée pour la République. Certainement par peur de subir le même sort qui avait été réservé jadis à son lointain cousin M. Louis Auguste de France, qui par manque d'anticipation en perdit même la tête, le souverain espagnol, poussé par l'effet des accords signés au Pays basque, sentant un vent mauvais titiller ses narines, préféra fuir et s'exiler à l'étranger.

01/2022

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Histoire internationale

L'affaire du Dragon (1792-1799). Les incidences au Rio de la Plata d'une menace de famine à l'île Maurice

Dans cet ouvrage de Jean-Pierre Tardieu, le lecteur apprendra comment l'expédition organisée en 1792 sur ordre du gouverneur des territoires français de l'océan Indien, pour rapporter depuis Montevideo plus de 10 000 quintaux de blé et ainsi faire face à la disette qui menaçait l'Ile Maurice (dite alors Isle de France), éveilla dans la ville portuaire du Rio de la Plata des sentiments divers - peur du ferment révolutionnaire et appétits commerciaux - et comment cette expédition se solda par un échec. Le gouverneur Malartic avait pourtant fait appel à deux marins d'expérience, deux frères - Alexandre Jean et Jean Auguste Duclos-Guyot - qui connaissaient bien et la route et leurs interlocuteurs du Río de la Plata, riches commerçants et négociants négriers de Buenos Aires et de Montevideo. Reçus tout d'abord avec une bienveillance polie, les deux envoyés, à la suite de certaines accusations exacerbées par la nouvelle de l'exécution de Louis XVI, furent perçus comme des révolutionnaires, voire comme des régicides, soupçonnés de fomenter une invasion française. A travers le récit mené tambour battant de cette surprenante affaire, J.-P. Tardieu retrace le contexte économique et politique de ces provinces espagnoles d'outre-Atlantique, éclaire les contacts négriers entre Buenos Aires, Montevideo et l'Afrique orientale dont l'Ile Maurice était alors le relais nécessaire pour leurs expéditions, en particulier vers l'île de Mozambique. Expéditions qui s'intensifieront au début du XIXe siècle, donnant lieu à une véritable globalisation de la traite au niveau mondial.

02/2016

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Histoire régionale

Histoire de la Normandie. De l'ancien duché à la nouvelle région

La Normandie est l'une des seules régions de France dont on connaisse la date de naissance précise (911). Elle a été fondée par un chef viking, Rollon, le seul qui ait réussi à s'implanter durablement sur le territoire de royaume de France et à y fonder un Etat. De ces origines scandinaves, les Normands ont gardé un esprit d'aventure, qui s'est manifesté avec la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, puis avec la conquête progressive par des Normands de l'Italie du Sud et de la Sicile (1000-1091). Par la suite, la Normandie s'est parfaitement intégrée dans le royaume de France, surtout lorsqu'elle a été à son tour conquise par Philippe Auguste (1204). Elle a cependant conservé des particularités avec son droit normand, en usage jusqu'en 1789 (et encore aujourd'hui dans les Iles anglo-normandes). Aux XIXe et au XXe siècles, la Normandie se développe sur le plan agricole et industriel. Elle tire les bénéfices de sa proximité avec Paris, dont elle est le débouché sur la mer. Riche de ses stations balnéaires, la Normandie attire les vacanciers, les écrivains et surtout les peintres impressionnistes. Marquée par l'occupation allemande et le débarquement de 1944, la Normandie a été divisée après la guerre en deux régions, heureusement réunifiées en 2015. Cette nouvelle région a marqué plus que d'autres l'histoire de l'Europe. Son histoire millénaire mérite d'être connue et redécouverte par de nombreux lecteurs français et européens.

03/2024

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Littérature française

Une fille du Régent

Ecrit entre Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte Cristo, un formidable roman d'Alexandre Dumas enfin tiré de l'oubli. A la mort du roi Louis XIV, son neveu, Philippe d'Orléans, est nommé régent du royaume de France. Tout en continuant à mener une vie frivole, il gouverne le pays avec son âme damnée, le machiavélique abbé Dubois - comme, en son temps, Louis XIII l'avait fait avec le cardinal Richelieu. Lorsque le récit commence, le Régent fait sortir du couvent breton, où elle est enfermée depuis son plus jeune âge, sa fille cachée et illégitime, Hélène de Chaverny. Amoureuse du jeune chevalier Gaston de Chanlay, celle-ci ignore qu'il est mêlé à une conspiration, initiée par la noblesse bretonne, visant à assassiner le Régent. Dubois, dont les espions sont partout, compte bien mettre à profit cette situation pour assouvir ses ambitions personnelles. On retrouve dans ce roman, écrit avec la collaboration d'Auguste Maquet, tous les ingrédients qui ont fait le succès des chefs-d'oeuvre de Dumas : une description vive de la France de l'époque, son pouvoir, ses révoltes, ses complots. Après d'Artagnan le Gascon, c'est au tour de Chanlay le Breton de se retrouver bien malgré lui au milieu de l'échiquier politique. Avec le Régent et Dubois, Dumas nous offre un duo fascinant qui, à l'ombre de la raison d'Etat, pactise ou s'affronte selon les circonstances. Sans conteste un très grand cru qui se savoure avec délice.

11/2020

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Histoire de la musique

Musique, images, instruments N° 19 : Le vin et la musique. Textes en français et anglais

Musique | images | instruments n°19 Le vin et la musique I. LE VIN ET LA MUSIQUE Gaia Prignano, Dionysus between Ferrara and Modena : the revivals of the god of wine and of music in the House of Este. Florence Gétreau, Vin et musique dans les jardins de plaisir : un thème pour les couvercles de virginales et clavecins anversois et allemands (1570-1650). Nikola Piperkov, L'Allégorie du poète de Jacob Jordaens : Hermapollon (inspiration) et Bacchus (ivresse) dans l'imaginaire théorique du Nederduytschen Helicon. Fabien Guilloux, Deux pichets à décors musicaux du XVIIIe siècle. Therese A. Dolan, Enivrez-vous : Manet's Old Musician and Velázquez's Drinkers. Maria Aivalioti, Le vin, la musique et la mort dans l'oeuvre des peintres symbolistes. Extase, plaisir et souffrance dans l'Europe de la fin du XIXe siècle. Jordi Ballester, Music, alcohol and tobacco : symbols of modernity and freedom in the 1960s. An iconographic approach through two paintings by Esther Boix. II. NOTES ET DOCUMENTS Elisa Barbessi, La représentation anthropomorphique de Musique et Harmonie dans la littérature mythographique aux XVIe et XVIIe siècles. Catherine Cessac, Le Festin de Didon et Enée de François de Troy (1704) : une singulière démonstration de pouvoir. Lidia Aurora Chang, Masculinity, English Nationalism, and Charles Nicholson's "Improved' Flute. Alban Framboisier, Auguste Tolbecque et son exemplaire de l'ouvrage de George Hart, Le Violon. Ses luthiers célèbres et leurs imitateurs. Guillaume Dubigny, Créer la musique de l'avenir dans un studio de radio : la musique concrète en images (1950-1960). III. CHRONIQUE IV. RECENSIONS ET NOUVELLES PUBLICATIONS V. BIOGRAPHIES, RESUMES, ABSTRACTS

01/2024

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Essais biographiques

Tout sur Camille & Paul Claudel (ou presque)

Figures essentielles de l'art français du XXe siècle, si différents et pourtant très attachés l'un à l'autre, Camille (1864 -1943) et Paul Claudel (1868 - 1955) forment une remarquable fratrie. Tout sur Camille et Paul Claudel (ou presque), biographie vivante, à lire au gré de sa curiosité, retrace les vies, les amours et les carrières de la sculptrice et du poète-homme de théâtre. Suivons-les depuis leur enfance dans le Tardenois, à Paris où tous deux débutent, dans le monde que parcourt l'écrivain-diplomate, à l'asile de Montdevergues où l'artiste, atteinte par la maladie mentale,termine son existence. (Re)découvrons aussi les oeuvres, leurs genèses et leurs coulisses. Celle de Paul Claudel, foisonnante, éclectique, profondément traversée par la foi chrétienne, célèbre surtout par ses pièces comme L'Annonce faite à Marie, Le Soulier de satin ou Le Partage de midi. La passion créative de Camille Claudel, dont l'art puissant et sensible est parvenu à se démarquer de celui de son mentor et amant Auguste Rodin, et dont de nombreuses sculptures comme La Valse, La Petite Châtelaine, ou L'Age mûr sont aujourd'hui présentées au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine. Promenons-nous dans la maison d'évocation Camille et Paul Claudel de Villeneuve-sur-Fère, maison natale de l'écrivain, à Fère-en-Tardenois, où est née Camille, ou encore à Roubaix, ville très attachée à la sculptrice. Penchons-nous sur une exceptionnelle iconographie, admirons deux artistes rares, débusquons les idées reçues.

04/2024