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Linguistique

Langage et Idéologie

Depuis une vingtaine d'années, on commence à mieux connaître en France la vie et l'oeuvre de Victor Klemperer, ce philologue juif allemand qui a décrypté la langue du Troisième Reich et lui a miraculeusement survécu. Ses carnets, dans lesquels il a consigné pendant plus d'une décennie les distorsions que les nazis faisaient subir à la langue allemande, sont devenus un document incontournable pour saisir ce qu'est le totalitarisme. L'expérience singulière et tragique de cet homme qui a trouvé son salut dans l'étude obsessionnelle de l'idiome nazi est ici le point de départ d'une réflexion sur la situation actuelle du langage. Pour peu qu'on l'écoute vraiment, la langue dit toujours la vérité d'une époque. A travers ses transformations, dans la confusion des sentiments et l'ambiguïté? des mots, s'imposent certaines idées et représentations qu'on a longtemps qualifiées d'idéologie avant que ce terme ne tombe en disgrâce. Cet ouvrage collectif entreprend de montrer les modalités suivant lesquelles l'idéologie se déploie aujourd'hui, en croisant l'approche linguistique héritée de Klemperer, la tradition critique en sciences sociales qui a su historiquement la conceptualiser, et une problématisation des systèmes techniques qui permet d'analyser l'automatisation du langage. Faire de Klemperer notre contemporain, c'est nous confronter au discours publicitaire et aux algorithmes du web mondialisé en nous armant du principe d'exactitude qui guidait l'écriture de son journal intime. Observer froidement ce que la langue subit, pour avoir une chance de lui rendre sa richesse, sa polysémie et sa force poétique.

11/2022

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Pédagogie

Une éducation sans école. Edition revue et augmentée

Aujourd'hui, les mots "éducation" et "école" sont devenus quasiment synonymes. Pourtant, l'école ne représente qu'une infime partie de l'histoire de l'éducation. Comment cet amalgame a-t-il pu se produire ? Pourquoi en sommes-nous arrivés à croire que l'éducation de nos enfants devait relever de la responsabilité de l'Etat ? Quelles logiques sont à l'oeuvre derrière cette vaste entreprise de normalisation des masses ? Une éducation sans école, qui se présente comme une longue lettre à Ivan Illich, porte un regard critique sur l'institutionnalisation de l'éducation. A la lumière des grandes théories de la pédagogie (Sébastien Faure, Célestin Freinet, Edgar Morin, David Sobel...), Thierry Pardo soutient que les parents sont souvent les mieux placés pour éduquer leurs enfants et examine diverses alternatives éducatives : la transmission du savoir dans les sociétés traditionnelles et autochtones, "l'éducation à domicile" (unschooling) et celle prodiguée par le biais du voyage. Cet ouvrage au souffle poétique et libertaire est traversé par la métaphore du pirate, alliance de l'imagination et de la révolte, de l'utopie et de l'aventure. Sa proposition, inscrite dans le champ de l'éducation relative à l'environnement, s'appuie notamment sur le contact avec la nature et l'insertion dans un réseau social fécond. Dans cette nouvelle édition revue et augmentée, Thierry Pardo livre un témoignage beaucoup plus personnel de ses 10 années de pratique "d'éducation pirate" avec ses deux enfants et revient sur l'évolution des législations sur l'éducation en dehors des murs de l'école, tant en France qu'au Québec.

01/2018

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Poésie

Inscriptions. Précédé de Cà et là

Inscriptions suivi de Ca et là est constitué de deux livres majeurs de Reznikoff, inédits en français, séparés par une période de 18 ans sans aucune publication (Ca et là, 1941, Inscriptions, 1959), et tous deux édités à compte d'auteur - le succès du poète ne sera que tardif. Le livre propose certains des textes les plus emblématiques du poète (dont le fameux Kaddish) et constitue une parfaite introduction à la méthode objectiviste, faite de précision, de concision et d'intensité. Le poète objectiviste, Reznikoff nous dit, s'efforce de voir les choses objectivement - non pas symboliquement, allégoriquement ou subjectivement - et de regarder sincèrement dans un poème, en n'utilisant que les mots nécessaires. Ca et là, écrit pendant la Guerre, est dédié à la mémoire de la mère du poète récemment morte, une Russe qui avait fui les pogroms du tsar et émigré aux Etats-Unis. Reznikoff y affirme, avec d'autant plus de force en raison du contexte historique et de ce deuil personnel, son rapport à la tradition et à l'identité de ses contemporains. Inscriptions est le premier livre post-holocauste publié par Reznikoff. Cet ensemble d'une cinquantaine de poèmes, comme en écho au ton " biblique " du précédent recueil, est constitué de fragments urbains et diasporiques. Toute la maturité poétique de Reznikoff est dans ce livre, qui atteint l'économie de langage et la charge émotive de ses célèbres Holocaust et Testimony. Ces deux livres se répondent, se prolongent, et portent en eux les thématiques essentielles de l'oeuvre de Reznikoff. Ils constituent un sommet de la poésie objectiviste.

05/2018

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Poésie

Le livre des anges. Suivi de La nuit spirituelle et Carnet d’une allumeuse

La vie de Lydie Dattas à laquelle son oeuvre est intimement liée est en vérité peu banale : née en 1949, fille du musicien Jean Dattas, organiste de Notre-Dame de Paris, elle écrit très tôt des poèmes et connaît sa première publication à 20 ans au Mercure de France, elle épouse à 23 ans Alexandre Bouglione, se lie d'amitié avec Jean Genet, rencontre Jean Grosjean qui préfacera son livre majeur Le livre des anges, correspond avec Ernst Jünger, avant de partager le chemin de Christian Bobin. Le volume que nous proposons donne bien sûr à lire ce Livre des anges dont la parution eut en son temps un large écho en raison de sa puissance lyrique et de la tonalité étrange du propos entre mysticisme, sensualité et féminité revendiquée. Nous y adjoignons deux livres qui contribuent à complexifier le jugement du lecteur sur le parcours de cette poétesse qui prétend faire prévaloir la puissance du coeur sur le prestige de l'intelligence, et qu'on réduirait en l'enfermant dans le simple registre d'une mystique contemporaine : La nuit spirituelle, écho de ses relations ambivalentes et tourmentées avec Jean Genet et le récent Carnet d'une allumeuse (ici dans une version nouvelle) qui d'une autre façon revendique la force créatrice de la femme et dénonce les malentendus qui contribuent à la nier en l'enfermant dans le statut d'objet de séduction et de plaisir. Dans un article de La Croix Patrick Kéchichian a justement situé cette poésie entre "mystère et fureur". C'est naturellement Christian Bobin qui offre une magnifique et inspirée préface à cet ensemble poétique insolite et de haute intensité.

06/2020

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Philosophie

Les sermons laïques (1816-1817) suivi de L'Ami (1818) et autres textes

Avec la Biographie Literaria, les proses des Sermons laïques et de L'Ami (écrites de 1816 à 1818) forment l'ensemble théorique le plus abouti dans l'œuvre de Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), et le plus vaste ensemble théorique du " romantisme anglais ". Il était jusqu'ici presque inconnu et non traduit en France. A défaut de constituer un système clos, Coleridge confronte patiemment les enjeux et les domaines classiques de la philosophie (métaphysique, morale et politique) à la vérité de son époque. L'époque signe en effet pour lui l'échec de la philosophie des Lumières. A cette dernière, et à la déchirante destruction de l'idéal révolutionnaire, il oppose la pratique d'un nouvel idéalisme platonicien, un idéalisme " anglais " qui s'efforcerait de n'oublier ni le monde et ses pratiques, ni la religion comme force régulatrice du monde. Mais Coleridge a aussi lu les " romantiques allemands ", Fichte, Schelling, Hegel. Il y a puisé la conscience d'une fin de l'art religieux. A mesure qu'il construit son idéalisme, Coleridge rénove la conception de l'art, et l'idée de l'écriture. Il veut rendre celle-ci encyclopédique en un sens nouveau, c'est-à-dire " historique ", ou plutôt " historiante, créatrice d'époque ". Les essais traduits ici élaborent le fameux concept d'" imagination tautégorique ", qui était censé renouer le lien proprement " poétique " de l'histoire et du mythe, et refaire un moyen terme absolu entre l'intelligible et le sensible (le théologique et le politique, l'éternel et l'historique). Au lecteur moderne d'apprécier les forces et les risques d'un effort pour sauver la raison en l'appuyant sur l'imagination.

11/2002

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Littérature étrangère

Cet Eté-là. Correspondances 1928-1933

Dans la courte vie du poète Nicolas Gronski, sa rencontre avec Marina Tsvetaeva en 1927 laissera une trace lumineuse. Tous deux habitent Meudon, ils fréquentent les mêmes amis, assistent souvent ensemble à des spectacles ou à des soirées littéraires. En juillet 1928, Tsvetaeva part avec ses deux enfants à Pontaillac, en Charente, haut lieu de villégiature de l'émigration russe. Lamitié littéraire devient alors roman d'amour où se mêlent le quotidien et le sublime. Une correspondance unit pendant trois mois Tsvetaeva et Gronski, resté à Meudon. Jalousie, susceptibilité, drame, admiration, excès et passion ponctuent au fil des jours les lettres, avec pour leitmotiv le besoin d'amour et l'appel à l'aide. L'échange épistolaire, maternel au départ, devient possessif et violent : " Lorsque tu es rentré dans un ordre mien, c'est-à-dire que tu es passé de ton ordre à toi dans le mien, tu es tombé sous ma loi. " La mort prématurée de Gronski, en 1934, d'une chute dans le métro parisien provoque chez Tsvetaeva un chagrin " aigu et pur comme un diamant ". " J'avais été son premier amour et lui - mon dernier ", dira-t-elle. La publication du poème de Gronski, Belledonne, peu de temps après sa disparition, sera réellement pour elle un " cadeau posthume ", reconnaissant en son auteur non seulement son héritier, mais une voie poétique d'une grande originalité. Cet Été-là, écrit Véronique Lossky dans sa préface, est " un monument d'amour, mais aussi une célébration infiniment douloureuse d'un moment particulièrement intense dans la vie et dans l'œuvre de la grande Marina Tsvetaeva ".

03/2005

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Poésie

Reprenant à l'inverse la forme rigoureuse adoptée dans Plouk Town, une suite de onze parties à l'ampleur et à la longueur décroissante, Là est le second volet d'un dyptique consacré à la description crue et terriblement lucide du quotidien des habitants d'une banlieue populaire du Nord de la France. Un quotidien rugueux, parfois sordide, fait de labeur abrutissant ou de désoeuvrement, d'existences noyées dans l'alcool ou submergées de violence, auxquelles seuls les néons du supermarché ou les lueurs du petit écran apportent un semblant de lumière... Les résumés des Feux de l'amour relevés dans Télé Z reviennent à la manière d'une ritournelle : mis en parallèle avec les propos ou bribes de vies d'habitants de la banlieue lilloise, ces imbroglios sentimentaux de nantis américains produisent des effets de télescopage particulièrement frappants, amers ou grotesques. La narration se déploie tantôt librement, tantôt sous des contraintes formelles plus ou moins facilement identifiables, notamment des textes "à démarreurs", fortement scandés. Avec Là, Ian Monk poursuit une oeuvre poétique d'une ambition peu commune mettre en scène une certaine réalité contemporaine, rarement représentée dans la littérature, qui a conquis au fil du temps et des lectures publiques l'admiration d'un lectorat conséquent relativement à l'audience habituelle de la poésie : après un premier tirage de huit cents exemplaires en grand format, Plouk Town connaît aujourd'hui une seconde vie en format de poche. Ian Monk réussit le tour de force de concilier exigence formelle et poésie populaire, tant par les thèmes abordés que par le niveau d'accessibilité de son texte, d'une force immédiate.

03/2014

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Poésie

Sonnets romains et autres poèmes. Edition bilingue français-russe

Présage de tumulte, effluves de fraîcheur Précédé d'un rugissement annonciateur, je vais vers les rochers, attiré par le bruit, O, reine des fleuves, Fontaine de Trevi. Surgissent des palais des cascades d'argent. Arrachés à la mer des coursiers se cabrant, Heureuses, les déesses te font bonne mine, Aqua virgo, Neptune devant toi s'incline. Et moi combien de fois, loin de Rome laissé, Implorant de revenir au jour fatidique Par-dessus l'épaule, j'ai jeté ma monnaie ! Et toi, fidèle, tu as exaucé mes voeux : En ce jour, tu fais du pèlerin un heureux, Le comblant de tes trésors, fontaine magique. Il faut avoir présente à l'esprit cette époque bouillonnante du tournant du 20e siècle en Russie. Un mouvement que le mot de symbolisme ne suffit pas à définir. C'était une éblouissante conjonction qui réunissait la crème de la société, depuis les artistes (poètes, écrivains, peintres, sculpteurs, compositeurs, architectes) jusqu'aux industriels et aux hommes d'affaires. C'est dans ce contexte qui lui a valu le titre de nouvelle Renaissance russe (Le Siècle d'argent) que s'épanouit la personnalité de Viatcheslav (Venceslav) Ivanov, qui fut à la fois poète, dramaturge, philosophe, traducteur, historien et critique littéraire. Cette multiplicité de dons et d'activités était tout à fait dans l'esprit de l'époque. Le paradoxe du poète est dans une sensibilité profonde, secouée par des tragédies existentielles, qu'il exprime dans une oeuvre poétique aux allures impersonnelles. Pétri de la tradition humaniste héritée de l'Antiquité, c'est aussi un européen convaincu et un homme à la piété profonde.

03/2019

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Littérature française

Isidore, prince des poètes

Pendant la deuxième moitié du XIXème siècle, un certain Isidore Ducasse, né à Montevideo et mort vingt-quatre ans plus tard lors du siège de Paris, en novembre 1870, a laissé une empreinte poétique qui le place au rang des plus grands poètes, aux côtés d'un Verlaine, d'un Baudelaire ou encore d'un Rimbaud. On ne sait que peu de choses sur cet auteur que certains ont jugé fou, d'autres génial si ce n'est qu'il a laissé une oeuvre dérangeante qui a dynamité la littérature de l'époque, avec ses fascinants Chants de Maldoror, publiés sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont. On sait que Ducasse, fils unique, a quitté son Uruguay natale pour entreprendre des études à Tarbes puis à Pau, qu'au terme de son baccalauréat, il a entrepris un voyage de quelques mois que certains qualifieront d'initiatique, en Argentine puis en Uruguay où il a revu son père, diplomate (sa mère, également française, fortement dépressive étant morte alors qu'il n'avait pas deux ans) avant de revenir en France et de s'installer à Paris où il devait tenter d'intégrer Polytechnique mais où il décidera de devenir écrivain et de vivre de sa plume, ce que son brutal décès, le fauchant en pleine jeunesse, ne lui permettra pas. Cela ne l'empêchera pas, par la suite, d'être mythifié par les surréalistes qui verront en lui un précurseur de leur mouvement, ni, bien plus tard, d'être publié à la Pléiade. J'ai essayé, dans ce roman d'imaginer quelle aurait pu être la brève existence de cet énigmatique écrivain.

04/2021

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Critique littéraire

Littérature francophone et mondialisation

Si, pour le sociologue Jacques Leenhardt, la littérature est, dans nos sociétés, indissolublement livre (objet pris dans un circuit marchand), oeuvre littéraire (travail sur la pensée et le langage) et lecture (communication entre un écrivain et un lecteur), la désunion entre l'objet et sa lecture va désormais grandissant, symptôme manifeste des fluctuations d'une industrie de la culture irrévocablement mondialisée. En effet, les nouvelles donnes de l'activité économique du livre dépendent de conglomérats financiers régis par des logiques de rendement qui débordent les enclaves singulières pour former des réseaux par-delà une géographie prédéfinie. Le livre francophone se commercialise donc dans un paysage présenté comme "métissé", rendu "hybride" de par le brouillage de l'identité des producteurs et des consommateurs. La littérature antillaise tient une place exemplaire au coeur du vaste ensemble francophone, les écrivains caribéens étant simultanément imbriqués dans le local (la culture créole), le national (la culture française) et le global (le marché mondial de la traduction). Elle est, de ce fait, le lieu par excellence pour une réflexion sur la théorisation de la réception et de la commercialisation d'auteurs qui écrivent en marge de l'esthétique admise et de toute taxinomie. Les questions qui sous-tendent cet ouvrage sont les suivantes : l'unification des marchés du livre à l'échelle mondiale est-elle en synergie avec les impératifs de la "diversité culturelle" telle qu'elle est définie par la Déclaration universelle de l'UNESCO à ce sujet ? Le texte peut-il prétendre à l'autonomie poétique lorsque le livre devient une marchandise ? Comment appréhender la transparence putative entre les concepts de "Weltliteratur", "World Literature" et "Littérature-monde" ?

06/2012

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Recueils de chansons

Georges Brassens. Premières chansons (1942-1949)

Nouvelle édition du livre Premières chansons C'est en 1938, année de ses 17 ans, que le jeune Georges a vraiment commencé à écrire des chansons. En 1942, pour les protéger, il a passé le concours d'entrée de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Admis comme parolier, il y a déposé, entre 1942 et 1949, les textes des soixante-huit chansons qui sont ici réunies. Elles sont publiées dans l'ordre où Brassens les avait recopiées de sa main dans deux cahiers d'écoliers. Seules quatre de ces soixante-huit chansons sont passées à la postérité : Maman, Papa ; Le bricoleur ; Les amoureux qui s'bécott' sur les bancs publics ; et J'ai rendez-vous avec vous. Les soixante-quatre autres, Brassens ne les a jamais chantées en public ni enregistrées en studio. Elles étaient restées inédites jusqu'à la publication de ce recueil : Personne ne saura jamais ; Le bon Dieu est swing ; Souviens-toi du beau rêve ; Je pleure ; Loin des yeux, loin du coeur ; Paris s'est endormi, etc. Dans chacune de ces Premières chansons, on rencontre - selon le mot de Gabriel García Marquez - un " instinct poétique " que la suite de l'oeuvre de Georges Brassens confirmera avec éclat. Edition établie et annotée par Jean-Paul Liégeois De Georges Brassens au cherche midi : Ouvres complètes, Les chemins qui ne mènent pas à Rome, Journal et autres carnets inédits, Je suis une espèce de libertaire. Et aussi : Brassens par Brassens, Les Mots de Brassens et Sous la moustache, le rire, de Loïc Rochard. Brassens, homme libre de Jacques Vassal.

04/2021

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Poésie

Labyrinthes. Edition bilingue français-anglais

Christopher Okigbo meurt tragiquement en 1967 sur le front biafrais, au tout début de la guerre civile qui va déchirer le Nigeria. Considéré alors comme l'un des meilleurs poètes de sa génération, il vient d'achever la composition de Labyrinthes. A l'université d'Ibadan, où il a étudié le latin et le grec, il côtoie Wole Soyinka et Chinua Achebe. Ensemble, ils participent à la création du Mbari Club, véritable vivier d'écrivains, de peintres et de sculpteurs, de musiciens et d'acteurs à l'origine d'une nouvelle culture artistique qui, dans les années qui suivent l'indépendance, bouscule les clichés sur l'art africain. L'oeuvre de Christopher Okigbo, inspirée par l'esthétique moderniste de l'emprunt et du collage, s'inscrit dans la lignée de T.S. Eliot ou d'Ezra Pound, tout en puisant dans la richesse de sa culture igbo une matière poétique inégalable. Selon les propres mots de l'auteur, Labyrinthes est rune fable de la quête éternelle de l'homme pour son épanouissement". Il suffit alors d'accepter de perdre son chemin dans ce parcours initiatique et de se laisser guider par la musicalité de ces poèmes, leur rythme incantatoire, l'alternance de leurs répétitions et de leurs silences, pour en goûter l'obsédante beauté. L'accent prophétique des derniers poèmes, écrits dans l'urgence de graves bouleversements politiques, laisse présager l'imminence du désastre. Pour Chimamanda Ngozi Adichie, qui signe l'introduction de ce recueil, "c'était un romantique. Il voulait se battre pour ses convictions". Aujourd'hui encore, ce poète fulgurant devenu figure légendaire des lettres africaines continue d'influencer les jeunes générations.

03/2020

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Philosophie

Faire la philosophie

Prenons la philosophie de front. Non pour dresser le répertoire des thèses qui se réclament d'elle, ni pour faire le bilan des assurances qu'elle est censée apporter, mais pour examiner quels engagements elle nous convie à prendre. Trois types de résolutions s'enchaînent. En premier lieu, les pouvoirs de la connaissance trouvent dans la figure admirable de la vérité des choses un ascendant considérable : c'est la science, qui travaille à concevoir le meilleur des ordres possibles. Hélas, le monde ordinaire se plie mal aux raides catégories du vrai. Pour leur échapper, on s'est mis à cautionner l'autorité de l'histoire, accordée aux variations du temps. Il arrive pourtant que l'histoire nous emporte où nous redoutons d'aller. Rebelle, la raison philosophique préconise la mise en œuvre du monde, poétique peut-être, littéraire souvent, problématique toujours. Elle réclame justice. Faire la philosophie témoigne de l'activité par laquelle nous ne pouvons nous retenir de créer du sens à l'imitation du premier poète venu. Une extrême exigence est requise au moment de légitimer l'entreprise. S'engager ne va pas de soi, d'autant plus que l'époque ne veut plus des vieilles coutumes culturelles et tue les modèles de réflexion qui l'ont déçue. Elle se lasse d'une métaphysique demandant que les valeurs supérieures gouvernent les mœurs. Les questions requièrent un langage neuf. Arrive un moment où le philosophe doit dépasser les convenances trop commodes et ne pas consentir, par son silence à l'inacceptable. Il n'a pas trente-six questions, mais une : pourquoi faire la philosophie plutôt que rien ?

10/1996

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Musique, danse

Un homme de paroles. L'intégrale de mes chansons

Je ne considère pas ce livre comme une oeuvre, mais comme une somme de paroles, des paroles d'homme. En relisant mes textes de chansons, j'ai pris conscience de la part autobiographique de cet ensemble hétéroclite qui, au fond, est un reflet de ce que je suis, de ce que j'ai vécu, le miroir d'un certain moi-même, idéalisé, exacerbé parfois. J'ai souvent été le prophète de ma destinée, comme si je connaissais le chemin à l'avance. Une chanson c'est, à égalité, mots et mélodie. Aujourd'hui, hélas, on parle plus de musique, de groove, de couleur. Les paroles ne deviennent-elles pas alors une simple composante du son ? Le vocabulaire s'appauvrit, et je suis devenu, malgré moi, de chanteur populaire que j'étais, un chanteur élitiste. Cela m'attriste plutôt, même si on commence à s'apercevoir que mes chansons joyeuses sont écrites, au même titre que celles plus graves ou plus ambitieuses. Voilà déjà soixante ans que je m'exprime au clair de ma plume, que je refuse de me "bunkeriser", de me "flaubertiser". C'est pourquoi j'ai classé mes textes par thèmes. Je suis la route d'écriture que m'indique la chanson, ou réaliste, ou impressionniste, mystique, poétique, journalistique mais surtout libre, ce que la quête d'un style ne permet pas. Le style n'est pas l'homme, il est une fabrication artificielle, une élaboration intellectuelle souvent ennuyeuse. Je suis profondément mélancolique et ce depuis mes premiers pas de mots, d'une lucidité précoce qui était peu propice au bonheur. Lisez mes textes à nu en essayant d'oublier les musiques, écoutez-moi avec les yeux.

11/2016

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Beaux arts

Paul Nash. Elements lumineux, Edition bilingue français-anglais

Moderniste anglais alliant fascination pour la paysage naturel et vision très personnelle du monde réel et imaginaire, Paul Nash a créé une oeuvre extraordinaire qui le classe parmi les plus importants artistes britanniques du XXe siècle. Méconnu en France, l'oeuvre de Paul Nash est façonné par une approche multidisciplinaire mais aussi par l'intérêt de l'artiste pour des sujets allant des poètes mystiques à l'archéologie, en passant par la photographie et le design. Inspirée par la nature, transformée par les deux guerres mondiales vécues au plus près et influencée par une prise de conscience croissante de sa condition mortelle, la perspective originale de Paul Nash s'exprime à travers des explosions visuelles puissantes, telles que celles se manifestant dans la série Sun & Sunflower (Soleil et tournesol). Première rétrospective en France, l'exposition présentée à la fondation Vincent van Gogh Arles sera l'occasion de découvrir une trentaine d'oeuvres de Paul Nash mais aussi des documents complémentaires. Photographies et archives mettrons ainsi en lumière un aspect peu étudié de l'artiste : l'influence du Sud de la France et des peintres français (comme Paul Cézanne et Jean Lurçat) sur Paul Nash lors de ses différents séjours dans les années 1920 et 1930, dont un bref passage à Arles. Ce catalogue, premier en français consacrée à l'artiste britannique, permettra de découvrir l'oeuvre de Paul Nash à travers les textes éclairants de Simon Grant, commissaire d'exposition travaillant à la Tate et spécialiste du moderniste anglais, et de Michael Bracewell, romancier anglais déjà publié en France.

04/2018

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Critique littéraire

Proust entre deux siècles

Marcel Proust a trente ans en 1901. Il meurt en 1922. C'est dire qu'il a plus vécu au XIXe qu'au XXe siècle. Son oeuvre puise ses affinités esthétiques dans le siècle de Baudelaire, de Wagner et de Ruskin, mais lui échappe cependant. Comme elle échappe au XXe siècle. Sans doute ce partage n'a-t-il pas de sens en soi ; mais toute grande oeuvre manque d'aplomb : les oeuvres assurées passent de mode, celles qui deviennent classiques sont ambiguës. C'est parce que la Recherche du temps perdu est irréductible aux deux siècles, qu'elle continue de fasciner. Ce livre essaie de comprendre la puissance paradoxale du roman de Proust en le confrontant à quelques lieux communs fin de siècle : le débat entre les conceptions organique ou fragmentaire de l'oeuvre d'art, la sexualité décadente, la science psychiatrique ou étymologique, l'idée de progrès en art, la naissance du mythe de l'avant-garde, etc. Comment Proust les a-t-il côtoyés et de quelle façon les a-t-il transformés ? Par quels retours à d'autres siècles aussi ? Deux ombres ne quittent jamais Proust : Racine et Baudelaire, dont les destins critiques se croisent étrangement avant 1900. On découvre alors la violence chez le dramaturge et le classicisme chez le poète maudit. Ils deviennent frères, et Proust entre deux siècles, c'est aussi Proust entre ces deux poètes. Antoine Compagnon Professeur au Collège de France et à Columbia University, New York. A établi l'édition de Sodome et Gomorrhe dans la " Pléiade " (Gallimard, 1988).

03/2013

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Critique littéraire

L'Ecriture du réel. Baudelaire et le réalisme scriptural

Le milieu du XIXe siècle est marqué par une crise de la réalité, qui va notamment se cristalliser autour de l'émergence du daguerréotype, puis de la photographie, qui donnera l'illusion d'une reproductibilité mécanique et industrielle du réel. Cette crise de la réalité est avant tout une crise de l'image, et une oeuvre, une écriture en particulier — celle de Baudelaire — va en incarner tous les enjeux, qui dépassent de beaucoup ce que l'on appelle communément le "réalisme". L'esthétique du regard de Baudelaire peut d'une part se lire comme l'une des plus virulentes critiques de ce "réalisme" mimétique qui nous empêche de voir, en deçà ou au-delà de ces images que nous montrent tant d'oeuvres, romans, tableaux, ou photographies, ce qui est littéralement à l'amure dans l'écriture de l'image. Or c'est précisément dans cette critique du "réalisme" mal entendu (notamment représenté, aux yeux de Baudelaire, par une certaine peinture de Courbet) que va d'autre part prendre forme le réalisme au sens où je l'entends, comme l'avènement impensé du réel — impensé parce qu'il surgit et se révèle dans et par l'oeuvre même. L'écriture de Baudelaire, dans cette double perspective, va littéralement achever la réalité, dans les deux sens du verbe : mettre un terme à son ancienne acception — comme une donnée reproductible, déjà là — et par le même geste l'accomplir dans son sens "moderne" — comme un événement à venir, inséparable de sa mise en oeuvre.

04/2019

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Monographies

Théodule Ribot. Une délicieuse obscurité

Nombreuses sont les collections publiques françaises à abriter une ou plusieurs oeuvres du peintre Théodule Ribot (1823-1891). Toutefois, son inscription si particulière dans la peinture de son temps restait à écrire. Aussi, cet ouvrage offre-t-il une plongée dans l'oeuvre de Ribot, à l'aune de la peinture de quelques-uns de ses contemporains et en regard de modèles anciens. Peintre autodidacte, affranchi et solitaire, Ribot n'était pas moins au coeur de la scène artistique de son temps, dont il partagea l'essentiel des Salons et des expositions provinciales. Beaucoup d'artistes, parmi lesquels Boudin, Roll, Fantin Latour, Gervex, Monet ou Raffaëlli, furent, du vivant de l'artiste, sensible à sa peinture, marquée par une forme éminemment singulière de réalisme. Le goût pour les traditions populaires, l'attention portée aux petites gens, la simplicité austère des objets et des lieux représentés, le choix d'une peinture ténébriste au puissant clair-obscur, sont quelques-unes des caractéristiques de sa peinture. L'artiste partage aussi avec certains de ses contemporains le refus de théâtraliser, une forme de réserve, de retenue bien caractéristique, qui dessine un point d'accord remarquable entre son oeuvre et sa vie, toutes deux également discrètes. L'ouvrage met aussi en lumière le lien qui relie les peintres réalistes à la tradition. Les grandes toiles religieuses de Ribot, ses portraits et ses natures mortes, tout comme sa manière de peindre - ces effets contrastés de lumière sur un fond sombre, ces rehauts vigoureux imprimés dans une pâte épaisse - témoignent de l'influence des maîtres espagnols sur son oeuvre.

10/2021

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Petits classiques parascolaire

"Je veux peindre la France..." et autres extraits des Tragiques. Avec un parcours "Dire la guerre en poésie"

Un recueil rassemblant les poèmes les plus connus, suivi d'un parcours littéraire " Dire la guerre" . Dans une édition conforme aux nouveaux programmes de français du lycée, incluant notamment des prolongements artistiques et culturels et un dossier Nouveau bac. Le recueil Durant une quarantaine d'années, Théodore Agrippa D'Aubigné, protestant intransigeant, compose Les Tragiques, le plus long poème épique du XVIe siècle. Poète soldat, il y témoigne des guerres de religion et compose " un livre de feu " , entre épopée magistrale et satire féroce. Le recueil proposé ici en rassemble les passages les plus représentatifs. Le parcours 10 poèmes emblématiques, permettant d'analyser différentes manières de dire la guerre à travers les siècles, de la chanson de Roland à Apollinaire. Le dossier Toutes les ressources utiles au lycéen pour étudier l'oeuvre dans le cadre des nouveaux programmes : - un avant-texte pour situer l'oeuvre dans son contexte - au fil du texte, la rubrique " Des clés pour vous guider " - après le texte : - des repères sur l'oeuvre - un groupement de textes complémentaires sur le mouvement baroque - des sujets types pour l'écrit et l'oral du nouveau bac français Des prolongements artistiques et culturels En complément du parcours : 7 oeuvres visuelles sur le thème " Dire la guerre " , et des outils pour les analyser. Et un guide pédagogique Sur www. classiques-et-cie. com. En accès gratuit réservé aux enseignants, il inclut tous les corrigés : des questionnaires au fil du texte, des sujets de bac, des lectures d'images.

09/2020

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Beaux arts

Vis-à-vis. Fernand Léger et ses amis

Fernand Léger (1881-1955) vécut à l'écoute de son temps. Tout en restant indépendant d'esprit et de création, il a manifesté toute sa vie une profonde curiosité pour le travail de ses contemporains : peintres, sculpteurs, poètes, danseurs ou architectes. D'un tempérament sociable et ouvert, il s'est entouré d'artistes avec lesquels il a entretenu des échanges, humains et artistiques, qui ont nourri sa réflexion et sa démarche de peintre. Ses relations amicales ont été l'occasion de mêler dans un même élan créateur, travail et amitié ; elles ont ouvert la voie à des expériences artistiques inédites et, parfois, à des projets collectifs. Richement illustré, ce catalogue met en lumière le dialogue formel et les influences mutuelles entre l'oeuvre picturale de Léger et celles de ses amis à travers plus de 40 "Vis-à-vis" d'oeuvres, créées par les grands noms de l'art moderne, Picasso, Braque, Matisse, Calder, Delaunay, et aussi par des artistes de la seconde moitié du XXe siècle, qui lui ont rendu hommage. L'oeuvre de Fernand Léger est en effet devenue une source d'inspiration féconde pour des artistes aussi différents que Francis Bacon, Erró ou Roy Lichtenstein, qui par-delà les générations, ont créé un lien fort, intellectuel et esthétique, avec leur prédécesseur. Véritable fête visuelle, et ouvrage invite le spectateur à redécouvrir l'oeuvre foisonnante et novatrice de Fernand Léger, grand pionnier de l'art moderne, mais aussi une relecture joyeuse et créative de l'histoire de l'art du XXe siècle.

05/2019

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Théâtre - Essais

Incertains regards N° 11 : La frontalité… et l'effet méduse

La frontalité est récurrente au "vivre ensemble". L'un des défis de ce nouveau numéro se résume à la formule de Perec, dans La Vie mode d'emploi, "comment faire du neuf avec du vieux ? ". La frontalité relève d'un héritage linguistique. L'histoire de la frontalité tiendrait dès lors à celle du dialogue, socratique et platonicien. Dialogue et mise en place du petit jeu de "question-réponse" auquel l'oeuvre d'art n'échappe pas. C'est ce qui sera interrogé, au prisme d'une histoire des oeuvres qui n'ont eu de cesse de tenter d'échapper à cette géométrie figée, mais aussi pour ses enjeux, disons politiques. Questionner au plan esthétique, car les dispositifs artistiques n'ont eu de cesse d'échapper à cette frontalité en en renouvelant les modes d'exposition et de présentation. A l'exemple des formes performatives, participatives et immersives qui sont autant de tentatives de renouveler l'expérience sensible et de problématiser la réception. Interroger au plan politique, car la frontalité, loin d'être un dispositif neutre, induit une domestication des objets créés et du regard qui leur est porté. Questionner l'institutionnalisation du regard, la structuration du champ perceptif qui maintient un ordre représentatif. Revenir alors à "un contact naïf avec le monde". "Naïveté" de l'oeuvre qui se présente, naïveté aussi du regard que l'on pourrait revendiquer comme un moyen de déjouer les règles du jeu où l'oeuvre est prise. Histoire peut-être d'échapper à l'effet Méduse lié à la frontalité.

03/2022

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Art contemporain

Yan Pei-Ming. Au nom du père, Edition bilingue français-anglais

En écho au célèbre Retable d'Issenheim, chef-d'oeuvre de ses collections, le Musée Unterlinden à Colmar consacre une exposition inédite à Yan Pei-Ming, peintre contemporain mondialement reconnu, dont l'esprit et le travail coïncident avec les thèmes de la filiation, du sacré et du sacrifice traités par Grünewald cinq siècles plus tôt. "Yan Pei-Ming— Au nom du père" invite le visiteur à parcourir quatre décennies de la carrière de l'artiste et réunit de façon exceptionnelle plus de soixante oeuvres d'une importance majeure issues d'institutions publiques et de collections privées. L'exposition et le catalogue qui l'accompagne analysent le regard que Yan Pei-Ming porte sur lui-même et sur sa création, tout en évoquant son évolution stylistique et sa place dans l'histoire de l'art. Dominée par les portraits et les autoportraits, son oeuvre interroge le rapport de l'artiste avec ses origines, de Mao à la figure du père, en passant par celles de Bouddha et de la mère, sans oublier les paysages internationaux et ceux de Shanghai. L'oeuvre inédite Pandémie a été spécialement conçue par Yan Pei-Ming pour l'exposition comme le pendant contemporain de la Crucxion du Retable d'Issenheim : "J'ai voulu créer une peinture universelle, qui traverserait le temps, une peinture à la hauteur de la situation [...] Elle parlera à tous ceux qui ont vécu cette pandémie et témoignera de cette période aux générations futures. Je pense que le spectateur ne sortira pas indemne de cette exposition. C'est ça la force de la peinture."

04/2021

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Critique littéraire

Voyage vers la fiction. Le monde de Juan Carlos Onetti

On le sait : le romancier péruvien Mario Vargas Llosa est aussi un remarquable critique et essayiste. Après nous avoir donné un Flaubert, un Arguedas et un Victor Hugo inoubliables, il nous propose ici sa lecture la plus personnelle de l'oeuvre de Juan Carlos Onetti (1909-1994), dont on célèbre en 2009 le centenaire de la naissance. Ce romancier uruguayen est l'auteur d'une oeuvre extrêmement originale qui tient, pour l'essentiel, à l'édification d'un monde fictif à l'intérieur de la fiction, avec pour objectif l'évasion de la réalité par le rêve et l'affabulation. C'est ce que Vargas Llosa appelle "voyage vers la fiction" . Au terme d'une analyse aussi fine que savoureuse, retenons sa conclusion : "Ce qu'il y a dans le monde d'Onetti d'amertume et de pessimisme, de frustration et de souffrance, change de signe quand, séduits par la subtilité et l'astuce de sa prose, nous entrons dans son monde, le vivons en jouissant de ce qui s'y passe tout en souffrant en même temps et en nous déchirant au spectacle des misères humaines qu'il exhibe. C'est le mystère de l'oeuvre littéraire et artistique réussie : délecter par la souffrance, séduire et enchanter tout en nous immergeant dans le mal et l'horreur. Mais cette métamorphose paradoxale est le privilège des authentiques créateurs dont les oeuvres réussissent à transcender le temps et les circonstances de leur naissance. Onetti était l'un d'eux".

04/2009

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Littérature française

Le cavalier de paille

Les années passant, l'oeuvre de Monique Saint-Hélier apparaît de plus en plus comme une des oeuvres majeures de la littérature romande au XXe siècle. Cette enfant de La Chaux-de-Fonds, après avoir poursuivi ses études à Lausanne et à Berne, s'est installée à Paris, où elle a accompli toute sa vie d'écrivain. Très tôt cloîtrée, par la maladie, en son appartement parisien, elle a puisé dans le souvenir de son enfance et de son adolescence chaux-de-fonnières les matériaux de son univers imaginaire. Mais qu'on ne s'attende pas à trouver, dans ses romans, la peinture d'un coin de pays et de ses gens; rien de moins régionaliste que cette oeuvre. Le monde de Monique Saint-Hélier est d'une intensité et d'une présence que seules les grandes créations imaginaires peuvent faire vivre. Et la nature, les choses, les êtres, l'exigence du désir, s'y imposent avec une force d'autant plus saisissante qu'on les sent menacés par la destruction et par la mort. Telle est la tension de cette oeuvre, entre la désolation du monde, son atmosphère d'arrière-automne, son opacité nocturne, et la densité, la vibration intense des sensations et des sentiments. Le Cavalier de Paille appartient à ce qu'on appelle " le cycle des Alérac ", l'ensemble des quatre romans principaux. Si les mêmes personnages et les mêmes lieux réapparaissent dans tout le cycle, chacun des romans constitue cependant un tout et peut être lu pour lui-même.

11/2013

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Poésie

Qui je fus précédé de Les Rêves et la Jambe, Fables des origines et autres textes

Pour tous les lecteurs d'Henri Michaux, ce livre vient après une longue attente. Il propose tous les textes du poète publiés avant 1928 et que l'auteur n'avait voulu ni rassembler ni rééditer, à l'exception de six poèmes repris dans L'espace du dedans, dont les célèbres "Glu et Gli" et "Le grand combat". L'étonnement, d'emblée, tient à cette réticence de Michaux vis à vis d'écrits où il est pourtant déjà tout entier, avec sa voix propre et toutes ses hantises. Car s'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. L'oeuvre d'Henri Michaux est immense. Mais dès les premiers textes, c'est une oeuvre de pionnier, de découvreur. Ouvre en alerte constante. Ouvre des confins de l'être et des gouffres, à l'ironie vive et qui progresse d'écart en écart, de décalage en chausse-trappe. Avec Michaux, l'esprit, le corps, les réflexes ne sont jamais en sécurité. Il sape les bases, efface les certitudes, déplace les jeux et les enjeux. Il porte ailleurs, plus loin, à côté, il déporte les pensées, décentre les actes, exile les habitudes, apprend à désapprendre et même, de a à z, invente le monde dont il se sent privé, renaît à la vie dont il se sent floué.

07/2000

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Loisirs et jeux

Je mène l'enquête au Louvre

Nuit exceptionnelle ! Le musée du Louvre ouvre ses portes jusqu'au petit matin ! Léonard, l'amateur d'art, ne louperait cela pour rien au monde. Seulement, la visite tourne au cauchemar quand un drôle de fantôme fait son apparition... Le Louvre serait-il hanté ? Ou est-ce un subterfuge pour dérober les oeuvres du musée ? Avec Léonard et son oncle conservateur, déambule dans les salles du Louvre et recherche les indices dissimulés dans chacune d'elles ! En route pour l'aventure !

01/2021

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Arts divinatoires

Tarot pop culture

78 arcanes créés par Bérengère Demoncy autour des grandes figures de la pop culture ! Le Tarot pop culture s'inspire des figures incontournables de la pop culture. Ce tarot de Marseille explore les grandes références de la science-fiction, du manga, en passant par les grandes oeuvres du fantastique. Il est accompagné d'un livret explicatif de 128 pages qui vous ouvre les portes de la pratique du tarot. Vous y retrouverez les significations de chaque carte ainsi que des exemples de tirages.

05/2023

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Littérature française

Le paysan et la paysanne pervertis

Le Paysan et la Paysanne pervertis est la réunion de deux romans épistolaires, Le Paysan perverti (1776) et La Paysanne pervertie (1784), opérée par Rétif de la Bretonne pour constituer un roman monumental, publié en 1787. II ne s'agit pas simplement d'une addition des deux oeuvres, mais d'un entrelacement des lettres de l'un et de l'autre, et souvent même d'une réécriture. "Cet ouvrage, qui m'a donné une existence dans le monde, fut la source de ma réputation et me procura une considération dont tous les bons esprits me donnent encore des marques", dit Rétif, et rien n'est plus exact. Le schéma structurant du roman est l'histoire d'une chute hors du paradis terrestre (la campagne), plongeant le paysan et la paysanne dans le vice et le péché, suivie d'une rédemption, avant le châtiment divin. Mais ce schéma n'est qu'un soubassement recouvert par un romanesque foisonnant. Rétif a voulu écrire une oeuvre forte, où se trouvent mises en question les valeurs de la morale commune, où la cruauté, voire le sadisme, l'inceste ont leur place, où l'amitié elle-même est poussée jusqu'au désir homosexuel, où l'expression du pathétique et du tragique dépasse ce que la littérature du siècle offrait d'ordinaire. Le Paysan et la Paysanne pervertis est un roman paroxystique, au centre duquel s'impose la figure de Gaudet d'Arras, moine défroqué, philosophe matérialiste spinoziste, corrupteur d'Edmond et d'Ursule, et victime aussi d'une ambition révolutionnaire mal conçue. Le bonheur n'est pas au bout d'une aventure individuelle, mais dans une vie communautaire dont les statuts sont présentés en conclusion. Somme philosophique et romanesque, cet ouvrage est à placer auprès des chefs-d'oeuvre du XVIIIe siècle. Rétif y voyait à juste titre une pièce maitresse de son oeuvre : "C'est un livre plein de choses et de chaleur", dit-il. Un livre qui est dans la lignée de l'Histoire de Cleveland de l'abbé Prévôt, de La Nouvelle Héloïse de Rousseau et d'Aline et Valcour de Sade. Cette édition, au texte soigneusement établi, annoté, précédé d'une copieuse introduction, devrait contribuer à mettre ce roman à sa juste place dans l'histoire littéraire. La série Littératures publie des oeuvres de toutes littératures et de tous siècles, connues ou peu connues, qui ont marqué l'histoire littéraire, la culture ou l'évolution des idées. Ces oeuvres sont éditées dans la tradition des Editions Champion : le texte publié est celui faisant autorité au regard des spécialistes qui ont procédé à son complet réexamen en s'appuyant sur les dernières avancées de la recherche. Littératures propose ainsi une édition sûre, des textes parfois inédits et toujours accompagnés du meilleur environnement critique et explicatif (bibliographie, index, dossiers complémentaires, etc.).

10/2016

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Beaux arts

Pompei. Un art de vivre, Edition bilingue français-anglais

Si les monuments publics de l’Empire romain, théâtres, amphithéâtres, thermes, temples sont nombreux et souvent en bon état de conservation, les maisons, en dehors de celles retrouvées ensevelies par le Vésuve le 24 août 79 à Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies, sont très rares. Ces villas continuent à nous émerveiller par leur état de conservation. Leurs infrastructures, l’eau courante, la distribution de la chaleur, le tout-à-l’égout, l’intégration des espaces verts, jusqu’aux formes des objets quotidiens, sont d’une modernité spectaculaire. L’exposition consacrée à Pompéi, présentée au musée Maillol et conçue par Patrizia Nitti, directeur artistique, en accord avec Olivier Lorquin, président du musée, s’attache à montrer la modernité de la civilisation romaine, socle et mémoire incontournable de notre culture occidentale. La scénographie reconstitue une Domus Pompeiana, une villa pompéienne. Le visiteur circule ainsi dans cette villa comme si elle était sienne, parcourant l’Atrium (le portique), le Triclinium (salle à manger), l’autel, la salle de bain, la cuisine…, créant pour un instant l’illusion, malgré les 2 000 ans qui nous séparent, d’être les contemporains des maîtres de maison. Chaque pièce sera ornée de fresques et tous les objets usuels s’y trouveront. Plus de deux cents oeuvres venant de Pompéi seront ainsi présentées.

10/2011

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Littérature coréenne

Je suis une Kisaeng

L'ouvrage Je suis une kisaeng, est un des rares témoignages directs de kisaeng qui racontent la vie de ces courtisanes, leurs désirs, leurs rêves et leurs frustrations. Par leur nombre et le rôle qu'elles jouaient, les kisaeng occupaient une place importante dans la société coréenne jusqu'au début du XXe siècle. Leur contribution à la vie culturelle - musique, danse et littérature - était inégalable. Pourtant les écrits qui nous renseignent sur leur vie ou nous font entendre leur voix sont très rares. Cet ouvrage est composé de Sosurok, recueil d'oeuvres poétiques de kisaeng dans lesquelles celles-ci s'expriment en leur nom, et de divers poèmes autour des kisaeng - riches en informations eux aussi - provenant de fonds universitaires et de collections privées. Ces documents, annotés et commentés par Jung Byung Sul, nous permettent d'entendre les voix des courtisanes de la dynastie Chosôn (jusqu'à 1910) ; elles y dépeignent leurs états d'âme et leurs aspirations. Leurs plaintes se fondent sur une idée très simple : une kisaeng est aussi un être humain. Si elles se sentent obligées de marteler cette évidence, c'est qu'elles vivent dans un monde où leur humanité est ignorée ou niée. Leurs cris ne s'adressent pas seulement aux hommes, mais aussi aux autres femmes.

09/2023