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Feltrinelli éditeur Italie

Extraits

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Romans policiers

Une orange pour solde de tout compte. Policier

La plus belle façon de voyager dans le Tyrol italien, cette terre si particulière, rencontre des civilisations latine et germanique, tapissée de pommiers à perte de vue, de vignobles réputés, et cernée par des massifs alpins, les Dolomites, ces hautes montagnes calcaires aux dents acérées. La disparition inquiétante de la jeune Lisa Innerhofer, fille unique d'une famille de Bau'r des faubourgs de Merano, dans le Tyrol du Sud, divise les habitants, autant que les médias, tandis que les réseaux sociaux se complaisent en commentaires acerbes. Le commissaire Guido Rizzoli, de la police criminelle de Bolzano, est chargé de l'enquête, sous l'autorité pas toujours bienveillante de Sapperlott, diminutif attribué au vice-questeur Thomas Walshofer. Un jeune homme à peine majeur, Matteo Degasperi, le petit ami de Lisa, est rapidement soupçonné, tant les indices matériels le mettent en situation de coupable idéal. Mais le commissaire sait faire la part des choses, et il oriente son enquête vers une autre piste. Le passé trouble d'un ecclésiastique sulfureux l'intrigue, avant que, de Rome, la hiérarchie brouille les pistes, en tentant de manipuler son service pour parvenir à ses fins. L'auteur a su instaurer une ambiance pesante, convaincante, sur fond de tensions identitaires, où les mensonges sont plus faciles à intégrer que la vérité. Les personnages sont attachants, et l'auteur a tissé une intrigue qui se complexifie au fil du récit, justement rythmé par la progression de l'enquête et les retournements de situation, captivant le lecteur jusqu'à une fin aussi redoutée que réaliste.

01/2021

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Essais

Le Pigeon de Mario Monicelli. Aux marges de l'intention

Une oeuvre de transition, c'est ainsi que le film de Mario Monicelli est généralement présenté. Le Pigeon (1958) marquerait l'avènement de ce que l'on a appelé la comédie " à l'italienne ", mêlant drame et farce. Invariablement, le film est apprécié au filtre de cette appartenance et d'un contexte historique qui auront fini par le voiler d'une sorte de grille de lecture adaptée mais convenue. Pourtant, cette oeuvre narrant un cambriolage spectaculairement raté par une équipe de bras cassés (en italien, le film a pour titre I soliti ignoti, " Les inconnus habituels ") est plus que cela. Pour le démontrer, Loig Le Bihan se livre à une étude minutieuse de la grande scène centrale du cambriolage, faisant parler les nombreuses variations entre scénario et tournage. Il interroge les sources d'inspiration de cette fiction et montre à quel point les décors naturels romains y sont présents, une Rome pauvre, périphérique, en chantier, ou tout au contraire centrale et héritière de l'urbs antique, à quel point aussi cette fiction est ancrée dans une histoire de l'art assumée. L'auteur analyse également les critiques, suite et autres remakes du film et souligne que s'il joue sur le grotesque, n'hésitant pas à grimer ces deux acteurs vedettes que sont Marcello Mastroianni et Vittorio Gassman, c'est d'un grotesque réprimé, pour réaliser la peinture en demi-teinte d'un petit peuple romain qui finira par retourner au travail, qu'il le veuille ou non.

03/2022

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Imprimerie, reliure, typograph

Papiers décorés. papiers dominotés, papiers à la colle & papiers marbrés

Ce livret examine examine pour la première fois la place occupée par les papiers décorés dans l'histoire du livre et de quelle manière ils ont été au fil des temps appréciés par les bibliothécaires, les bibliophiles et finalement pris en compte par les libraires. Dotés de papiers marbrés ou dominotés, les livres ainsi décorés ont parfois attiré l'attention dans les temps passés, mais ils ne sont entrés dans le domaine du collectionnable que récemment. Ainsi, ce n'est qu'il y a peu - dans le même temps que paraissaient les quatre volumes consacrés aux papiers dominotés aux éditions des Cendres - que des dizaines de livres "dominotés et marbrés" sont venus illuminer la Réserve de la nouvelle Bibliothèque nationale de France, mais aussi d'autres Bibliothèques en France (Lyon, Aix, Lunel, Grasse...). Les collectionneurs ont joué un rôle de premier plan dans cette nouvelle approche de la dominoterie, tout autant les libraires, toujours attentifs aux courants novateurs. Les pays d'Europe, les Etats-Unis ont connu quelques célébrités parmi ces libraires et collectionneurs dont on trouvera une brève mais inédite description des collections dans ce livret. Tenant lieu de couverture, papier dominoté italien original réalisé dans les années 1930 à partir de bois rémondiniens originaux anciens (environ soixante modèles mobilisés) Contrecollage d'une étiquette de titre prix public 45 ? euros l'exemplaire 32 pages / 164 x 204 - 15 illustrations couleurs tirage limité, dont 99 numérotés de 126 à 224 mis dans le commerce isbn 978-2-86742-307-9

01/2022

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Ouvrages généraux

Le Masque de fer

19 novembre 1703. Un mystérieux détenu meurt à la Bastille après trente-quatre ans d'enfermement dans les geôles du roi de France, Louis XIV. Son visage est masqué. Son nom " ne se dit pas ". Son passé reste une énigme... 19 novembre 1703. Un mystérieux détenu meurt à la Bastille après trente-quatre ans d'enfermement dans les geôles du roi de France, Louis XIV. Son visage est masqué. Son nom " ne se dit pas ". Son passé reste une énigme... Entouré de précautions extraordinaires, on l'avait longtemps gardé aux confins du royaume, caché dans le Piémont italien puis à Sainte-Marguerite, une île au large de Cannes où fut construite, exprès pour lui, la plus sûre des prisons d'Europe. Trois siècles d'enquête ont permis de découvrir son nom : Eustache Dauger. Un illustre inconnu, devenu l'un des plus célèbres prisonniers de l'Histoire. Mais qui était cet homme ? Qu'avait-il fait pour mériter un tel châtiment ? Espion, traître ou témoin gênant... pourquoi ne l'a-t-on pas simplement supprimé ? Facilement accessible, ce livre retrace l'étrange parcours de Dauger, analyse les indices et confronte les témoignages, afin de lever le voile sur la véritable identité du Masque de fer et les raisons de sa mise au silence. S'appuyant sur des centaines d'archives d'époque et d'observations inédites, il entraîne le lecteur de révélations en surprises sur la piste d'un complot d'ampleur insoupçonnée, fomenté " de par le Roy " dans les alcôves secrètes du pouvoir.

01/2023

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Sociologie

La réaction philosémite ou la trahison des clercs

Au croisement de la philosophie, de la sociologie et de la politique, " La Réaction philosémite " est l'analyse d'une modalité contemporaine du discours réactionnaire français. Après les attentats du 11 septembre 2001, est apparu en France et en Europe un courant idéologique renouant explicitement avec le mot d'ordre d'une " défense de l'Occident " tel que l'extrême droite avait pu en élaborer le contenu et la forme dans l'entre-deux-guerres, affirmant alors sa parenté idéologique avec le fascisme italien et l'antisémitisme allemand. La particularité de cet avatar contemporain, c'est, d'une part, qu'il se présente comme une " défense de la démocratie " contre le " totalitarisme " (communiste ou islamique) et, d'autre part, qu'il s'organise, chez certains idéologues français ici étudiés, autour des deux mots d'ordre que sont " la défense du sionisme " et la " lutte contre l'antisémitisme ". Ivan Segré démontre que, par-delà ce rhabillage rhétorique, le contenu idéologique demeure pour l'essentiel inchangé, constituant l'invariant d'un discours qu'il convient précisément de qualifier de réactionnaire, en ce sens qu'il ne repose sur aucun contenu de pensée, sinon la peur, notamment du " musulman ", du " progressiste " ou des " jeunes " des quartiers populaires. Mais y rôde également, sous-jacente, et plus fondamentale peut-être, une hostilité au philosophe, au penseur en tant que tel, et au peuple juif, en tant que l'un et l'autre affirment, contre la vacuité narcissique des valets d'Empire, la positivité joyeuse de leur être-là. r.

05/2009

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Histoire des idées politiques

Le national-socialisme et la tradition indienne. 3e édition

Savitri Devi, ces deux prénoms - profondément symboliques - signifient "la puissance du soleil" . Ils ont été portés par une française dont bien peu se souviennent qu'elle se nommait, de son véritable nom, Maximine Portas. Installée en Inde en 1932, après de brillantes études universitaires, la jeune européenne y épousera un brahmane - Asit Krishna Mukherji - et participera à la lutte pour l'indépendance de ce pays au sein du courant le plus radical du nationalisme indien. Du lendemain de la Deuxième Guerre mondiale à son décès au début des années 1980, elle vivra entre deux mondes : l'Europe et le sous-continent indien. Dans chacun de ceux-ci, elle mènera le même combat pour la défense de la race aryenne. Auteur de nombreux ouvrages, dont le célèbre Souvenirs et réflexions d'une aryenne qui fut longtemps interdit à la vente en France, elle deviendra une référence mythique pour beaucoup. En présentant, dans ses écrits, Adolf Hitler comme un avatar du dieu Vishnu, elle contribuera à la naissance d'une interprétation religieuse et ésotérique du national-socialisme. Dans Le national-socialisme et la tradition indienne, Savitri Devi Mukherji résume ses thèses et montre quels sont les liens qui ont existé entre l'hitlérisme et l'hindouité. Son texte, qui intéressera tant les militants que les chercheurs en histoire des idées, est complété par des contributions de l'évolien Vittorio de Cecco, de l'universitaire italien Claudio Mutti et de Christian Bouchet qui relate sa rencontre avec la "missionnaire du paganisme aryen" .

06/2022

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Photographes

Paolo Roversi par Christian Caujolle

Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n'est surtout pas photographe "de" mode. Ce grand connaisseur de la photographie - qu'il collectionne avec un goût très sûr -, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l'ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement. Il considère chaque photo comme un "portrait", qu'il s'agisse d'un visage, d'une robe, d'un paysage ou d'une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu'il cherche à "placer au centre du monde" ce qu'il photographie, qu'il s'efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance. Au début, cela n'a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l'un ni l'autre n'aimons et qui ne se prête guère au type d'échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l'intempestif passage d'un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D'autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l'indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d'ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d'un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l'entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d'art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes - vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César - qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck - beaucoup - à Diane Arbus - dont le si rare autoportrait enceinte - à Kertész - un petit tirage inédit d'une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d'autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d'un format inhabituellement grand, très pur d'une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D'autres peintures au mur, dont une d'un ami. Ici, rien n'est décoration, on vit dans un environnement où l'art trouve tout naturellement sa place pour que l'on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s'agit ni d'un musée, ni d'une monstration, encore moins d'une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d'autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d'une vie, d'émotions préservées. Nous n'avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n'est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe "de mode" et que c'est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui " tout est portrait " l'enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l'on retrouve dans la façon d'évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n'est pas un calcul ou une cachotterie. La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.

11/2022

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Littérature française

Le combat ou la mort ?

De Meknès à Champigny-sur-Marne, du kibboutz Shomrat, près de Saint-Jean d'Acre, à Paris et Montréal, de Lisbonne, Cascais ou Estoril au Portugal à Milan, Pavie, Vigevano ou Voghera en Italie, d'Abidjan, Yamoussoukro ou Bouaké en Côte d'Ivoire, en passant par le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Centrafrique, le Tchad, le Niger, d'Amérique latine (Venezuela, Equateur) aux îles Caraïbes, Haïti, Paris, Moscou ou la Floride – mon point d'ancrage définitif depuis 1999 –, que de péripéties tumultueuses dans ce parcours de vie intense et varié. Sans diplôme aucun et avec pour seule arme mon sens aigu du commerce, il m'a fallu affronter les obstacles en faisant preuve d'abnégation et sans jamais me départir des seules qualités qui m'animaient : mon courage à toutes épreuves et mon opiniâtreté inébranlable, hérités sans doute de ma mère, afin de porter tous mes projets à réalisation. Après avoir échappé à une mort certaine lors d'un naufrage en octobre 1973 en Haïti, j'ai toujours privilégié la vie et l'esprit d'entreprise, en mesurant avec pragmatisme tous les risques encourus. Je l'ai fait avec curiosité et passion, malgré les nombreuses difficultés ou les coups bas. Je me suis battu comme un lion, afin de jouir en premier lieu d'une vie confortable, mais aussi pour me sortir de situations complexes ou prouver mon innocence dans des affaires où j'ai été incriminé à tort. Mon épouse Karen, sans laquelle je n'aurais sans doute jamais construit autant de belles choses, a été pour moi un soutien indéfectible, bravant avec courage à mes côtés cette route jonchée d'obstacles divers et " insurmontables ". Nous n'avons sans doute pas choisi le parcours le plus simple, ce qui rend d'autant plus appréciable notre réussite. S'épanouir dans son métier, apprendre chaque jour, vivre pleinement sa vie, avoir des valeurs et une morale, se souvenir de ses racines, ont été le fil conducteur de ma riche vie, avec l'appui indispensable de l'essentiel : la famille. " Le combat ou la mort ? " a été mon leitmotiv durant toutes ces années de souffrances mais aussi de joies partagées.

06/2020

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Littérature française

Ouragan sur la mémoire

Quand Corben, un de mes amis aïkidoka à l'Isle sur la Sorgue, a été retrouvé mort vêtu de son keïko-ji et de son hakama, les deux carotides tranchées et un tantô dans le coeur, au milieu d'un champ de basilic, cela m'a vraiment mis en vrac. De surcroît, Ambre, son amie, a également disparu. Comme, aucun des deux ne possède ni identité ni existence légale, la police n'a rien compris. En fait, il n'y a que moi qui connaisse l'identité de la victime, l'auteur, le mode opératoire, les circonstances du décès, ainsi que les raisons pour lesquelles on en est arrivé là. Tout cela n'a aucun sens. Dire la vérité n'apporte que des malheurs. D'ailleurs, si je la racontais cette vérité, personne ne la croirait. On ne se bat pas contre un fantôme. On ne peut l'arrêter, ni le juger, ni le condamner et encore moins l'emprisonner. Un fantôme, pourquoi un fantôme ? Non, il ne s'agit pas d'un revenant, juste d'une manière de parler. Soyons sérieux, les fantômes, cela n'existe pas. Tout a commencé quand j'ai pris mon premier commandement. Parce que finalement, il existe deux sortes de gens : il y a les vivants et ceux qui sont en mer. Bien plus tard, au large de Gênes, on a recueilli ces naufragés qui ont justement ouvert une école d'aïkido en Italie à Taggia sur la Côte des fleurs en Ligure. Alors, quand les deux clubs se sont rencontrés et qu'on nous a offert ces plants de basilic... Quand je raconte cela à cette inconnue rencontrée par hasard... Mais, est-ce bien par hasard ? Quel rôle joue-t-elle et pourquoi son insistance à vouloir absolument découvrir la vérité ? Peu importe, comme elle, vous allez ouvrir de grands yeux ébahis et considérer mon récit avec scepticisme, pour finalement me prendre pour un individu étrange et certainement un mythomane. Pour suivre son exemple, vous ne manquerez pas d'inventer des solutions simplistes comme une histoire de coeur, d'argent ou de guerre entre écoles d'arts martiaux. Alors là, vous n'y êtes pas du tout.

04/2020

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Esotérisme

Les formes contemporaines de l'antimaçonnisme

Ces dernières années, en Europe, dans le monde musulman, mais aussi en Afrique subsaharienne, les discours visant le pouvoir supposé des francs-maçons et leurs présumées collusions ont à nouveau fleuri. Ces discours s'en prennent au rôle politique ou économique que joueraient la franc-maçonnerie ou les francs-maçons, mais s'inscrivent aussi dans une parole plus large qui vise à dénoncer une conspiration mondiale, voire un principe maléfique transhistorique - mettant à jour des topoi de la rhétorique antimaçonnique classique. Cela s'inscrit dans des sociétés où la dialectique du secret et de la transparence est omniprésente, et où franc-maçonnerie est perçue comme l'expression par excellence d'une supposée culture du secret. S'entremêlent ainsi un antimaçonnisme catholique traditionnel, tantôt politique, tantôt religieux et diabolisateur, qui s'exprime aujourd'hui davantage en Afrique subsaharienne et en Amérique latine qu'en Europe, mais qui sur le vieux continent perpétue le fonds de commerce idéologique de milieux intégristes chrétiens ; un antimaçonnisme politique, porté par des courants populistes ou nationalistes, qui s'évertue à traquer les francs-maçons comme favorisant une domination étrangère (politique, financière) - c'est le cas en Italie et dans plusieurs pays d'Europe centrale, orientale et balkanique ; un antimaçonnisme islamique radical qui puise à l'antisémitisme et à l'antisionisme des différents courants qui le composent ; un antimaçonnisme complotiste enfin, qui s'abreuve au succès des théories conspirationnistes en vogue et se propage viralement sur Internet. Les actualisations de la rhétorique antimaçonnique comme les usages idéologiques qui en sont faits paraissaient dès lors devoir être réinterrogés, vingt-cinq ans après un premier volume consacré aux courants antimaçonniques dans la collection "Problèmes d'histoire des religions" (IV/1993). C'est la triple ambition du présent ouvrage : dresser un état des lieux de l'antimaçonnerie aujourd'hui, et de ses évolutions récentes ; analyser à la fois les accents nouveaux et les reformulations de condamnations anciennes ; examiner des situations peu mises en avant dans la littérature jusqu'ici, telles les formes de l'antimaçonnisme dans les courants émergents du christianisme contemporain ou de l'islam.

10/2019

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Histoire ancienne

Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin du Ier siècle avant - Ve siècle après J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses

Les Rencontres internationales Instrumentum sur le thème Mobiliers et sanctuaires dans les provinces romaines occidentales (fin Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place des productions manufacturées dans les espaces sacrés et dans les pratiques religieuses se sont déroulées du 3 au 5 juin 2015, au Musée d'Histoire et d'Archéologie Carré Plantagenêt du Mans (Sarthe, FR). L'objectif était d'analyser les pratiques religieuses par le biais des nombreux artefacts mis au jour dans les espaces sacrés, qu'ils soient publics ou non, bâtis ou naturels. Les contributions rassemblées dans ce volume portent sur des sites localisés dans les trois Gaules ainsi qu'en Hispanie et en Italie. Une première série d'études abordent les traces matérielles laissées par les fidèles dans les lieux de culte, dans ou aux abords des temples, au sein des galeries ou des cours et des bâtiments annexes. Régulièrement se dessinent des particularités régionales, voire locales, liées aux objets déposés. Parfois, la confrontation entre structures archéologiques et artefacts s'est avérée nécessaire pour conforter la fonction cultuelle du lieu, ou bien pour mettre en évidence certains rites, comme ceux en relation avec les sites naturels ou aquatiques. L'acte religieux est également traité à travers des catégories spécifiques de mobiliers : fibules, vaisselle miniature, sistres, figurines en terre cuite, haches polies, etc., tous ayant, soit servi de support d'offrande, soit joué un rôle dans l'organisation des cérémonies. Enfin, un éclairage particulier est proposé sur quelques sites de la partie occidentale de la Gaule, en relation avec le travail collectif mené dans cette région et l'exposition Des dieux et des hommes. Cultes et sanctuaires en Sarthe et en Mayenne dans l'Antiquité présentée au musée du Mans en 2015. Cet ouvrage offre aux lecteurs un panorama jusque-là inédit sur la pratique religieuse dans l'ouest de l'Empire romain ; une approche fondée sur les artefacts, étudiés ici non pas pour leur valeur intrinsèque mais comme une source d'informations à part entière qui nous conduit au plus près des acteurs de la religion antique.

09/2019

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Histoire ancienne

L'entreprise minière de Brandes (XIe-XIVe siècles) Huez, Oisans (Isère). Extraction et transformation de minerais argentifères

L'objectif premier de cet ouvrage est de publier l'ensemble de la chaîne opératoire qui conduit de l'extraction du minerai jusqu'à la phase ultime d'enrichissement, c'est-à-dire le lavage. L'approche est à la fois historique, archéologique et archéométrique. Historique grâce à une relecture de l'ensemble des textes relatif à Brandes, à partir d'un corpus enrichi par une recherche systématique dans des fonds encore non explorés, notamment en l'élargissant à l'ensemble du massif de l'Oisans, à la politique minière et monétaire des Dauphins et en intégrant les archives de la prévôté d'Oulx conservées aux archives de Turin (Italie). Cette documentation de concerne pas stricto sensu la chaîne opératoire du traitement minéralurgique, mais elle permet de mieux connaître le site dans son ensemble et d'en appréhender l'importance. Archéologique, grâce à la fouille d'une partie importante du quartier industriel qui occupe l'extrémité occidentale du site. Les campagnes de terrain de ces quinze dernière année ont apporté des informations inédites sur le traitement du minerai grâce à la découverte des ateliers, des outils et des déchets correspondant aux différentes étapes de la chaîne opératoire. Un moulin hydraulique destiné au broyage du minerai, premier du genre fouillé et étudié pour le Moyen-Age, a été mis au jour. Il est désormais possible de proposer une restitution de l'organisation et du fonctionnement du quartier industriel. Archéométrique, enfin, car des analyses ont été réalisées sur les minerais, sur les déchets de minéralurgique comme les sables de lavage, etc. La collaboration avec des géologues et archéomètres a considérablement élargi des connaissances. Pour autant, si l'essentiel de cet ouvrage est consacré à la chaîne opératoire du traitement d'un minerai polymétallique argentifère, il contient aussi les dernières avancées relatives à l'agglomération minière. En 1994, un premier volume de la collection des DARA faisait le point sur cette agglomération et sur les chantiers extractifs. Il a paru intéressant de contextualiser les acquis les plus récents en reprenant en partie certains aspects de l'agglomération et de la mine, ceci afin de montrer à quel point Brandes est une cité ouvrière et combien ceux qui l'habitent sont au service de l'entreprise minière.

06/2019

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Critique littéraire

L'avertissement de Socrate ; Je vous écris avant l'aube. 2 volumes

C'est un ensemble exceptionnel que ce coffret consacré au juriste et écrivain Salvatore Satta présente au lecteur. Exceptionnel, parce qu'il est exceptionnel aujourd'hui, dans le commerce ordinaire de la librairie, d'avoir le bonheur de suivre une grande pensée ; et de la suivre dans tout ce que les ressources du style et de la réflexion offrent d'ardent et de délectable, où se dessinent, tantôt de façon analytique et critique, tantôt sous la forme de la conversation intime que permet l'échange épistolaire, le portrait du monde d'après-guerre et la genèse de celui où nous sommes. Exceptionnelle encore, la mise à disposition du lecteur français d'une correspondance décisive encore inédite en Italie. On y trouvera non seulement le miroir d'une amitié, mais tous les paysages que celui-ci reflète et interroge du monde bouleversé d'après 1968 —dans l'université notamment, mais aussi dans la société en général, en proie d l'impitoyable réduction de tous les idéaux, et du droit lui-même, à des objets devenus relatifs, avalés par la nouvelle souveraineté sociologique, si savante dans l'art de mettre en place le système des prébendes et des intérêts de groupes, avant que ces objets mêmes ne s'abîment dans le gouffre de l'évaluation exclusivement économique qu'allait creuser cette souveraineté falsifiée. Salvatore Satta ne cesse de batailler par amour du monde, c'est-à-dire du destin de droiture auquel ce monde est appelé, seule source possible d'entente entre ceux que leurs intérêts propres sépareront toujours. Il le fait dans des essais, des articles, des polémiques, des méditations, des lettres, des romans : mais on y sent toujours la main aimante de celui qui griffonne le matin, pour ses proches, ses poèmes de l'aube. L'auteur du roman que George Steiner considérait comme l'un des plus grands du siècle, Le Jour du jugement, se découvrira ainsi un peu mieux au lecteur soucieux de l'unité de pensée que forme, dans l'appréciation du présent, l'attelage décisif du droit et de la littérature.

11/2019

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Cinéma

Dans les coulisses d'Intouchables

20 millions de spectateurs en France, 27 millions spectateurs dans le monde (le film français le plus vu dans le monde à ce jour), Intouchables marquera sans aucun doute l'histoire du cinéma. Mais au-delà du film-record, j'ai voulu comprendre pourquoi ce film avait eu autant de succès, en France et dans le monde entier.Pourquoi ce film a-t-il à ce point touché les spectateurs ? Que révèle-t-il de la société française d'aujourd'hui ? Pourquoi  Intouchables est-il devenu un phénomène de société ? Ce livre se propose de retracer non seulement l'incroyable destin d'un film, mais aussi de comprendre et d'analyser les raisons d'un succès.Les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache ont accepté de nous ouvrir leurs archives personnelles et de nous faire pénétrer dans l'histoire encore non-dite de ce film évènement. Pour mieux comprendre pourquoi ce que certains appellent un film « doudou » séduit partout où il passe. Film réconciliateur dans une France en pleine campagne électorale déchirée par la montée du Front National, film passerelle entre la banlieue et les beaux quartiers, les riches et les pauvres, film annonciateur d'une France de la diversité, film porte-drapeau qui aurait, parait-il, modifié le regard des français sur le handicap .Le livre raconte l'histoire des coulisses d'un film comme un périple, une incroyable aventure humaine, avec ses surprises, ses découvertes, ses espoirs et ses déceptions. Film thérapeutique d'une génération indignée en mal de réconciliation ? Etats-Unis, Allemagne, Italie, Espagne, Israël, Brésil, partout le même engouement : pour quelles raisons ?On croyait tout savoir sur Intouchables. Pourtant il y a encore tant à dire .Pourquoi Omar Sy ne s'est-il pas rendu à l'Elysée ? Comment les réalisateurs ont-ils fait face à ce tsunami médiatique et comment a réagi leur entourage ? Que nous dit précisément ce film sur le monde d'aujourd'hui ? Besoin de valeurs positives dans un monde anxiogène ? Tournage, réactions, emballement médiatique, coulisses d'une stratégie de communication, le livre revient sur ces moments forts.Une riche matière iconographique, légendée et commentée par les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano. Des témoignages, des photos et des documents inédits.

10/2013

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Critique littéraire

Louis-Philippe Dalembert

Avec huit romans en français et un en créole publiés à ce jour, auxquels s'ajoutent plusieurs recueils de poésie (le premier publié chez L'Harmattan en 1989), Louis-Philippe Dalembert, romancier et poète, venu d'Haiti, a imposé un style propre, mêlant à la poésie et à l'humour une profonde foi dam l'homme. Un volume collectif, rassemblant une douzaine de contributions, lui rend un premier hommage en alliant thématique et chronologie, monographies et perspectives de synthèse. Deux thèmes majeurs, le vagabondage, géographique, mais aussi existentiel et poétique, et les perspectives humanistes orientent les lectures qui privilégient certains romans : L'Autre Face de la mer, Rue du Faubourg Saint-Denis et Avant que les ombres s'effacent. Mais la part, relativement peu connue, de sa production en créole est justement réévaluée. Dans cette optique, Dalembert illustre superbement, à sa manière, ce processus de créolisation généralisée qui a inspiré Edouard Glissant et, plus personnellement, ce qu'il a identifié comme " besoin de poésie ". Si la libre jouissance de l'espace est l'un des traits de son écriture, on ne saurait oublier qu'elle coexiste avec une dynamique d'ordre moral mais aussi poétique, une avancée très personnelle, un itinéraire. Au long de ]'oeuvre de Dalembert, s'impose cette part d'humain, cette foi en l'homme dans ce qui est, en lui, le plus significatif et difficile : la fraternité et l'adhésion à une certaine idée de progrès. Parallèlement, la thématique haitienne évolue : elle se métamorphose, s'universalise et le dernier roman, Avant que les ombres s'effacent, est un bel exemple de cette tendance nouvelle. L'univers romanesque, parti d'une réalité insulaire caraibe, s'ouvre à l'espace " américain ", dialogue avec l'Europe — la France, l'Italie —, retrouve l'Afrique et, dans le temps même où il s'amplifie, écriture de l'histoire et écriture fictionnelle s'épaulent, s'interpellent et s'éclairent mutuellement. En proposant un pari exemplaire sur l'homme, en offrant, par le travail sur la langue, une étonnante maîtrise du monde dans lequel il a été donné à l'homme de vivre, Louis-Philippe Dalembert n'est pas seulement un classique " pour demain ", mais aussi pour aujourd'hui. Ici et maintenant.

11/2018

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Histoire internationale

La véridique histoire par lui-même d'Olaudah Equiano. Africain, esclave aux Caraïbes, homme libre

Olaudah Equiano, dit Gustavus Vasa l'Africain, naquit en 1745 en pays Ibo — actuel Biafra, Nigéria —, et fut enlevé à l'âge de onze ans par des Africains, chasseurs d'esclaves, avant d'être embarqué à bord d'un navire de traite. = La grande traversée . le conduisit à la Barbade, puis en Virginie. Revendu à un commandant de vaisseau, Equiano arriva à Falmouth en Angleterre durant l'hiver 1757. Apprenti marin, il voyagea du Canada à Gibraltar, assista en Méditerranée à de nombreuses batailles navales entre Anglais et Français. Il fut baptisé en 1759, et apprit à lire. Acheté par un capitaine de vaisseau qui se rendait aux Antilles, vendu à un négociant de l'île de Montserrat, il commercera pour ce dernier, contre rémunération, à Saint-Kitts, Saint-Eustache, la Guadeloupe, Grenade, la Martinique, et sur les côtes des colonies nord-américaines. Après bien des tribulations, et à force d'opiniâtreté, il rachètera sa liberté pour quarante livres. De retour en Angleterre en 1767, d'abord coiffeur, puis de nouveau marin, il voyagera en Turquie, en Italie, en Jamaïque et fera partie en 1773 de la fameuse expédition de Phipps pour le Groenland. Il rédigera ses mémoires — qui seront publiés en 1789 —, tout en participant aux campagnes abolitionnistes, aux côtés notamment de Wilberforce. Il épousera une Anglaise dont il eut une fille. Il devait mourir en 1797, sans connaître l'abolition de l'esclavage. Le livre d'Equiano, très souvent ré-édité en Angleterre, n'avait jamais été traduit en français, bien qu'il fût connu par l'Abbé Grégoire, le grand abolitionniste. Equiano fut le seul esclave aux Antilles à avoir relaté le récit de sa vie. Son témoignage, important sur le plan historique, l'est encore plus sur le plan humain : ayant connu le déracinement, la condition servile, Equiano reste digne, équitable, sans animosité contre des maîtres souvent iniques. A travers ce récit d'aventures multiples, l'auteur pose parfois un véritable regard d'ethnologue sur les mentalités européennes d'alors. La biographie d'Equiano est un document exceptionnel, à plus d'un titre.

07/1987

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Actualité et médias

L'étincelle. Révoltes dans les pays arabes

Dans cet essai, publié simultanément en France, en Italie et en Allemagne, Tahar Ben Jelloun livre à chaud son analyse de ce mouvement de révolte qui traverse depuis novembre 2010 le monde Arabe, et qui depuis ne cesse de se propager. C’est « un immense mur de Berlin qui tombe » écrit-il, un moment historique, car il est maintenant acquis que plus rien, dans la région, ne sera comme avant. On ne reverra en effet pas de si tôt autour de la méditerranée des dictateurs à la longévité de Moubarak et Ben Ali, tant cette forme d’exercice du pouvoir a perdu toute légitimité au yeux des populations arabes. Des millions de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer dignité et égalité, et aucun régime n’a réussi à les empêcher, aussi verrouillé soit-il. Même le soutien hypocrite et intéressé des pays occidentaux, qui redoutaient tant l’islamisme et voulaient se ménager de bonnes opportunités commerciales, n’est plus d’actualité. Pourtant bien peu de gens ont vu venir ce vent de révolte qui semble maintenant irréversible. Pour nous l’expliquer, Tahar Ben Jelloun nous projette habilement « dans la peau » de Moubarak puis « dans la peau » de Ben Ali, acculés à la fuite, puis « dans la peau » de ces hommes ordinaires, tel Mohamed Bouazizi qui s’immola par le feu en Tunisie, et quelques autres en Egypte, en Lybie, en Algérie, qui furent les étincelles qui enflammèrent cette révolution. Mais, se refusant à considérer ces révolutions comme un seul et même phénomène, global et uniforme, Tahar Ben Jelloun, dans la deuxième partie de son essai, examine au cas par cas la situation des pays arabes touchés par la contestation : Tunisie, Egypte, Algérie, Yemen, Maroc, Lybie, Syrie, et évalue les chances de réussite de ces mouvements en tenant compte de leurs spécificité et de l’histoire de ces pays. L’occasion pour lui de souligner et saluer le rôle nouveau et décisif de la jeunesse arabe dans ces révoltes immensément courageuses. Un essai clairvoyant et instructif sur ces événements à l’actualité brûlante, par l’un de nos écrivains les plus informés et attentifs au sujet en France.

06/2011

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Critique littéraire

Henrik Ibsen

De Brand à Peer Gynt, d'Une maison de poupée à Hedda Gabier, en passant par Un ennemi du peuple et Les Revenants, Henrik Ibsen a profondément marqué l'histoire du théâtre. Et si son oeuvre est parmi les plus jouées et les plus traduites dans le monde, c'est probablement parce qu'elle jette sur l'âme humaine un regard aussi lucide qu'impitoyable, aussi universel qu'implacable, ce qui n'étonnera personne, venant d'un homme qui considère qu'écrire, " c'est prononcer sur soi le jugement dernier ". Hans Heiberg nous propose ici un portrait vivant et détaillé de cet écrivain demeuré caché derrière son oeuvre et, pour beaucoup de ses contemporains, impénétrable sous son " masque de sphynx ". Né en 1828 en Norvège, Henrik Ibsen voit le jour dans un pays qui vient de retrouver une indépendance relative en 1814 et qui n'a alors plus ni langue nationale ni vie culturelle propre. Issu d'une famille appartenant à la haute bourgeoisie, son père fait faillite alors qu'il n'a que sept ans. Dès lors, il va connaître une enfance et une jeunesse difficiles. Apprenti pharmacien, journaliste et poète de cérémonies, puis enseignant occasionnel, il finit par publier à compte d'auteur sa première pièce, Catilina. C'est à cette époque qu'Ole Bull, un des plus célèbres violonistes de l'époque, crée un théâtre national à Bergen et y engage Ibsen comme dramaturge. Il y reste six ans, apprend péniblement son futur métier et écrit huit pièces qui seront toutes des échecs. En 1857, il retourne dans la capitale pour diriger le Théâtre norvégien, mais la défaite est encore au rendez-vous. Lentement, il sombre dans l'alcoolisme et ne peut plus écrire. C'est son ami, Bjemstjeme Bjornson, futur prix Nobel, qui lui vient en aide en lui trouvant une bourse de voyage pour l'Italie. A Rome, une prodigieuse métamorphose s'opère en lui et, en trois ans, il écrit deux véritables chefs-d'oeuvre, Brand et Peer Gynt, et connaît enfin la célébrité. L'aventure, alors, ne fait que commencer...

10/2018

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Critique littéraire

Histoires / Tacite Tome 2 : Livres II et III

Les livres Il et III des Histoires de Tacite forment un ensemble constitué par le récit des faits de l'année 69, depuis le début de la lutte entre Othon et Vitellius, jusqu'à la chute et à la mort de ce dernier. Il est riche en événements d'une grande intensité dramatique Ce sont d'abord les rivalités à l'intérieur de chacun des deux camps entre Fabius Valens et Alienus Caecina chez les Vitelliens, Suetonius Paulinus et Salvius Titianus, frère d'Othon, chez les partisans de ce dernier. Tacite évoque ensuite, en de sobres et puissantes couleurs, la première bataille de Bédriac suivie du stoïque suicide d'Othon Puis, alors que les troupes de Vitell pénètrent à Rome et s'y perdent dans le désoeuvrement, le désordre, la maladie et l'indiscipline, apparaît la figure de Vespasien. Ses premières troupes arrivent en Italie, sous la conduite de l'aventurier gascon, Antonius Primus ; c'est la deuxième bataille de Bédriac et le terrible saccage de la ville de Crémone. Tacite décrit alors la rap décadence de Vitellius, marquée par la disparition de ses deux principes généraux : Caecina qui se rallie aux Flaviens, Valens, fait prisonnier et exécuté. C'est enfin prise de Rome, le siège et l'incendie du Capitole, la mort lamentable de l'empereur, conspué et déchiré par la populace déchaînée. H Le Bonniec et J. Hellegouarc'h sont tous les deux professeurs à l'université de Paris-Sorbonne. Spécialiste de religion romaine. H. Le Bonniec a consacré de nombreuses études à Ovide, spécialement aux Fastes, dont il a fait une édition Il a également publié dans la C. U. F deux livres de Pline l'Ancien (XVIII et XXXIV) ainsi que livre I de l'Aduersus Nationes d'Arnobe. J. Hellegouarc'h, auteur d'une thèse de doctorat sur Le vocabulaire latin des relations et des partis politiques sous k1 république, a publié de nombreuses études des problèmes de stylistique et de métrique latine. S'intéressant également aux historiens latins, il a édité dans la C. U. F. l'Histoire romaine de Velleius Paterculus et préparé le Breuiarium ab Vibe condita d'Eutrope.

06/1998

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Littérature française

Dans la main de l'ange

Christ ou démon ? Saint ou bandit ? Un homme. Un homme seul contre tous, l'opposant par excellence, le rebelle absolu. De l'ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité, héros double comme son prénom qui évoque à la fois un fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des étapes que l'ange du destin lui a fixées. Après les douceurs de l'adolescence et la simplicité païenne des premières passions, les procès, la haine, le mépris qui feront de lui un paria. Malgré la force et le succès des oeuvres, malgré l'argent et la gloire rapportés par les livres et les films, une soif d'amour inapaisée, jointe à un sentiment profond de culpabilité qui provoquera la tragédie. Si la plupart des événements, des lieux, des dates correspondent à la réalité, si parmi les personnages qui traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne faut pas chercher ici une biographie du légendaire P. P. P. toujours muet sur lui-même dans ses écrits, à jamais silencieux sur ses secrets. Il s'agit plutôt de la possession d'un créateur par un autre, tel que l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans Porporino, Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un être authentique, et recrée à travers lui toute la vérité d'un homme et d'une époque. Ce qui n'empêche pas ce portrait d'être en même temps une manière de confidence romanesque. Chateaubriand l'a dit avant nous : "On ne peint bien que son propre coeur, en l'attribuant à un autre".

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Histoire de France

Les Français libres. L'autre Résistance

Aux combats de la France libre s'attachent quelques noms mythiques : Keren, Kub Kub, Bir Hakeim, El-Alamein... et, plus tard, Paris, Toulon, Strasbourg, Berchtesgaden. La "croisade" gaulliste pour la libération de la France a été maintes fois retracée. Le visage des hommes et des femmes - plus de 60000 - engagés dans les Forces françaises libres de 1940 à 1943 demeure pourtant dans l'ombre. Sous l'uniforme à croix de Lorraine, ils ont été de tous les fronts, ils ont subi tous les climats : l'Éthiopie, le Levant, le désert libyen, les oasis du Fezzan, l'Italie, la Normandie, Paris, la Provence et l'Alsace, mais aussi la Russie, les cieux d'Angleterre et d'Europe, enfin toutes tes mers du globe, et surtout les convois de l'Atlantique. Jean-François Muracciole évoque dans ce livre le parcours singulier de ces combattants, dégageant un portrait aussi étonnant qu'inédit. Une moitié de Français, souvent bretons, parisiens ou pieds-noirs, y côtoient d'anciens républicains espagnols, des antifascistes de toutes nationalités, des juifs d'Europe centrale et d'Afrique du Nord, persécutés à des titres divers, et des soldats coloniaux venus des quatre coins de l'Empire. Et, pour ta première fois, plus de 2000 femmes y reçoivent un vrai statut militaire. Cette petite troupe bigarrée est issue de milieux socio-culturels élevés, au fort ancrage bourgeois et catholique, et l'engagement y relève d'un patriotisme toujours prégnant, mais aussi de logiques plus intimes, où l'affectivité et les structures familiales ont Leur part. L'auteur n'oublie pas la vie quotidienne des combattants : leurs convictions, leurs joies, leurs peines, leurs souffrances, sans oublier l'évaluation délicate de leurs pertes. Enfin, il révèle l'extraordinaire pépinière de talents politiques, administratifs, industriels et scientifiques qu'ont constitué ces combattants pour la France des Trente Glorieuses. Alors que te souvenir des Français libres tend à s'effacer devant celui des résistants de l'intérieur, ce sont les contours de cette "autre Résistance", extérieure et non pas enracinée dans le sol national, que le lecteur découvrira ici.

11/2009

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Généralités médicales

Les écrits de la souffrance. La consultation médicale en France (1550-1825)

Attestée dès l’Antiquité, la pratique de la consultation médicale écrite s’est développée en Italie à la fin du Moyen Âge, puis en France et dans la plupart des pays européens à l’époque moderne. Jusqu’au début du XIXe siècle, elle constitua même un acte médical courant, tarifé et associé à un genre littéraire codifié. Constituées de quelques pages rédigées par des médecins consultés à distance sur des cas particuliers de maladie ou à l’issue de rencontres avec les patients, comme nos actuelles ordonnances, elles reprenaient les informations pertinentes sur le patient et sa maladie, consignées dans le « mémoire » envoyé au médecin consulté ou collectées par celui-ci pendant la rencontre avec le patient ; elles présentaient ensuite une analyse de la maladie, la liste des remèdes à prendre et le régime de vie à suivre, ainsi que leurs adaptations en fonction de l’évolution prévisible de l’état de santé. En latin, puis généralement en langue vernaculaire à partir du début du XVIIIe siècle, les consultations écrites ont été rassemblées en recueils manuscrits ou imprimés à destination des étudiants ou des jeunes praticiens. Délaissées par l’historiographie, elles sont pourtant une source de grande valeur, procurant un reflet direct de la pratique médicale, des relations des médecins avec leurs patients ou leurs confrères, mais aussi des souffrances produites par les maladies, et des témoignages directs de ces souffrances dans les cas où les « mémoires » ont été rédigés par les malades eux-mêmes. Joël Coste propose ici une étude approfondie de plus de deux mille consultations écrites par des médecins français entre 1550 et 1825. Les différentes dimensions médicales, sociales, narratologiques et rhétoriques des consultations sont tour à tour considérées et illustrées par de nombreux textes, souvent d’une grande saveur. Cette étude renouvelle notre compréhension de la médecine pratique : elle permet d’observer les médecins de l’époque moderne dans l’exercice de leur art, de les entendre raisonner, argumenter, prescrire mais aussi compatir ; d’accompagner les patients dans leurs souffrances et leurs entourages aux prises avec les réalités les plus tangibles de ces souffrances.

09/2014

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Histoire de France

Les Provinces illyriennes. Cinq études

La guerre avec l'Autriche de 1809 donne à la France le vaste territoire adossé à la côte dalmate qu'elle occupe depuis 1805. Le jour de la signature du traité de paix de Schönbrunn, le 14 octobre 18029, Napoléon signe le décret instituant les Provinces illyriennes, nouvel Etat formé de l'Istrie, de la Dalmatie - jusqu'alors partie intégrante du royaume d'Italie -, de la Carniole, d'une partie de la Carinthie, provinces autrichiennes, de Trieste, de Rijeka ainsi que de la Croatie civile au sud de la Save et des Confins militaires sur la frontière turque. C'est la brève histoire de cette formation étatique particulière - des militaires et des civils se partagent la direction des affaires publiques - dont la durée n'excéda pas quatre ans, que relate le professeur Fran Zwitter dans cinq études rassemblées dans le présent ouvrage. La domination française fera bifurquer l'histoire des populations dominées. En effet, pour donner à son pouvoir toute l'efficacité nécessaire, les autorités françaises introduisent, outre les méthodes de gouvernement moderne, l'usage de "la langue du pays" dans une partie de l'administration et dans les écoles illyriennes, et l'auteur de montrer comment en servant leurs intérêts, les Français donnent à cette question linguistique une charge politique jusqu'alors inconnue. Les Slovènes, et les Croates dans une moindre mesure, font de leur aspiration à parler leur langue le moyen autour duquel va se condenser leur conscience nationale. La rupture avec le passé engendrée par la présence française n'est donc pas seulement inscrite dans le réel administratif qui régit la vie sociale et économique des Provinces, mais aussi et surtout affecte les instances symboliques autour desquelles leur existence se noue. En ce sens, l'éphémère présence française sera une étape décisive pour l'histoire des nations sud slaves. Si l'Illyrie représente un cas à part dans la vaste histoire napoléonienne, c'est que, outre l'introduction des principes fondamentaux de l'Etat et de la société moderne, les occupants français ont donné aux populations autochtones les rudiments pour qu'ils se constituent en sujet politique, qu'ils forment des nations.

06/2010

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Romans historiques

Lion ardent. Ou la confession de Léonard de Vinci

Léonard agonise à Amboise. Il se confie à Francesco Melzi, son dernier jeune " compagnon ". Mais c'est Salay qu'il voudrait à son chevet, Salay, le traître, le fils selon son cœur qu'il préfère à tous ses disciples. Que n'a-t-il réussi à garder l'amitié de ce beau Ganymède, lui qui a conçu tant de machines volantes ! Que ne s'est-il changé en aigle comme Zeus pour l'emporter sur l'Olympe ! Léonard évoque avec nostalgie l'époque où, flanqué de cet adolescent insolent et voleur, il sillonnait l'Italie en quête de reconnaissance. Il raconte ses désillusions, son emprisonnement à la suite d'une affaire de mœurs à vingt-quatre ans, sa lutte pour conserver l'estime de son père naturel, son impuissance à se rapprocher de sa mère, cette femme simple qu'il recueillit après son veuvage. Il raconte aussi la grossièreté du duc de Milan, le dédain de Michel-Ange, le génie du jeune Raphaël qu'il admirait, et jalousait plus encore. Il raconte, enfin, comment, malgré son orgueil et sa mauvaise réputation, il résista à ses détracteurs, avant de s'en remettre à la protection de François 1er, faute de ressources. Et Léonard de Vinci, qui aimait à se représenter en Lion ardent, succombe au doute autant qu'à la maladie. " La gloire qui m'était promise ne m'est point échue, tant pis ", s'écrie-t-il sur son lit de mort. Le portrait de Léonard de Vinci a été cent fois tracé - par des ingénieurs, des scientifiques protestants, peu enclins à l'indulgence vis-à-vis de ses penchants latins, ou par des hagiographes préférant ignorer les énigmes de sa vie. Dans ce roman sensible et intuitif, Christian Combaz se penche sur les secrets du maestro : pourquoi a-t-il abandonné plusieurs de ses grands travaux avant leur achèvement ? Pourquoi a-t-il toujours fui la marquise de Mantoue, Isabelle d'Este ? Pourquoi n'est-il jamais devenu un homme riche comme la plupart de ses rivaux ? Pourquoi sa passion douloureuse du vol et des oiseaux s'est-elle éteinte du jour au lendemain ?

08/2004

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Histoire de France

Nouvelle histoire du Premier Empire. Tome 3, La France et l'Europe de Napoléon 1804-1814

Cette grande synthèse en quatre volumes retrace l'histoire d'un " empire " et des réactions qu'il suscita en son temps. Empire au sens d'" influence " d'abord, celle que les idées, la culture et les ambitions hégémoniques françaises exercèrent sur cette époque, dans le prolongement du Grand Siècle, du siècle des Lumières et, bien sûr, de la Révolution. C'est ainsi que l'aventure napoléonienne peut se replacer dans la longue durée. Empire au sens d'" institution " aussi, en ce que les gouvernements français imaginèrent des structures, avec leur fonctionnement et leur unité politique, afin de conquérir et d'organiser l'espace européen (et au-delà) pour réunir des peuples sous leur bannière par l'adhésion, l'intégration, la domination ou la suzeraineté. Si l'on ne peut échapper à la présence permanente de la volonté, de la personnalité et de l'œuvre de Napoléon qui ont marqué la période de leur empreinte, et si les développements de ce livre ont pour clef de voûte le cœur même de l'Empire (dans les deux sens évoqués plus haut), c'est-à-dire la France, il faut aussi " raconter " - en l'expliquant - un peu plus d'une décennie d'histoire de l'Europe, voire du monde, en dépassant à la fois la figure de l'empereur et les points de vue purement nationaux. Ce troisième volume propose une réflexion " transversale " sur les principes directeurs, le fonctionnement, les moyens et les buts du régime napoléonien, et une véritable plongée dans la France impériale, qui couvrait la France actuelle, mais aussi la Belgique, la Hollande, le Luxembourg, une partie de l'Allemagne, de l'Italie et des régions balkaniques. Après la description de l'État napoléonien, de sa place au cœur de l'organisation sociale et de ses principes de fonctionnement, sont esquissés les contours de la société, de son socle paysan à son économie, en passant par sa structure et le positionnement fluctuant des grands courants politiques. Le livre revient ensuite sur le projet napoléonien pour une Europe qui hésita longtemps entre la soumission et la résistance, en proposant une réflexion sur la géopolitique européenne de l'époque, la diplomatie impériale, ses outils d'unification, ses limites et les forces centrifuges qu'elle déchaîna.

08/2007

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Religion

Saint Alphonse de Liguori

Le XVIIe siècle a donné des saints illustres à l'Eglise : François de Sales, Jean Berchmans, Robert Bellarmin, Vincent de Paul, Marguerite-Marie... Le XVIIe siècle paraît plus pauvre en saints illustres, tel Louis-Marie Grignon de Montfort. On est tenté de penser que ce siècle, dit des Lumières en raison de sa sape de la civilisation chrétienne et traditionnelle, a limité la diffusion de la grâce dans la vieille Europe - excepté la grâce du martyre puisqu'il a persécuté, dès 1789, les chrétiens. Mais voici une figure qui corrige cette idée : Alphonse, de la famille noble de Liguori. Une enfance dévote à Marie, un métier d'avocat exercé avec succès, ainsi commence la vie d'Alphonse. Mais brusquement il fait ses adieux au barreau et s'adonne à la prière, aux macérations et au soin des malades. Alphonse se prépare au sacerdoce. Ordonné prêtre en 1726, il se dépense auprès des infirmes lors d'une épidémie à Naples. Il pose les fondements d'une congrégation dévouée à l'apostolat auprès des paysans : ce sera l'institut du Très-Saint-Rédempteur - les rédemptoristes. Il entraîne ces religieux sur la voie de l'amour de Dieu. Car Alphonse de Liguori ne fait pas partie de ces parfaits chrétiens dont la sainteté reste dans l'ombre : la sienne nous éblouit, indéniable, déferlante comme une vague qui emporte tout autour d'elle. On découpe des morceaux de ses vêtements à son passage dans les rues. En 1762, il est contraint d'accepter l'évêché de Sainte-Agathe-des-Goths, en Campanie. Mgr de Liguori y multiplie les missions populaires. Puis s'accumulent les souffrances physiques et les croix de toutes sortes ; le croira-t-on ? Il est expulsé de la congrégation qu'il a fondée. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre la rédaction d'ouvrages de théologie ou de vie spirituelle, qui aujourd'hui se trouvent dans tant de bibliothèques de foyers chrétiens. Voici, racontée par un rédemptoriste à la plume passionnée, la vie de l'auteur des Gloires de Marie et des Visites au Saint-Sacrement, un géant de l'Eglise, en Italie, au siècle de Voltaire.

11/2020

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Beaux arts

Georges Le Brun (1872-1914). Maître de l'intime

Paysagiste et peintre intimiste, marqué par le symbolisme, Georges Le Brun (1873-1914), originaire de Verviers en Belgique, apprend très tôt à peindre par l’aquarelle. Il ne cesse alors de pratiquer le dessin, notamment comme préparation à ses peintures : carnets, feuilles d’études, mais aussi grands dessins où perspective, échelle et dégradés de tons sont soigneusement calculés. Après un séjour à Bruxelles, Le Brun s’installe dans la Haute Fagne, région rurale de Wallonie. A l’instar de nombreux autres artistes, il pense y trouver une vie apaisante, atemporelle, à même de nourrir son art, dans le grand courant primitiviste qui imprègne l’art moderne au tournant du siècle dans toute l’Europe. Le Brun peint des paysages, des scènes de la vie rurale, des intérieurs intimistes : paysans silencieux occupés à des gestes ancestraux, études de bûcheron, de faucheur, d’éplucheur…, mais aussi paysages aux figures soit absentes soit minuscules, remarquables par leur absence de mouvement et leur « immanence ». L’artiste ne cherche pas à idéaliser mais au contraire à être vrai, à capter le point de vue le plus juste. Il observe, longtemps, patiemment, sans élaborer de discours social. La permanence de la vie rurale le séduit. En cela, son oeuvre évoque Millet et Pissarro, qui au-delà de leur engagement social, représentent le rythme ancestral du travail de la terre et l’harmonie entre paysans et nature. Le Brun partage aussi avec Pissarro l’esprit de synthèse, la sûreté du trait, la recherche de précision. Il nourrit également une passion pour la lumière, proche des impressionnistes défendus dans ses articles. Toute sa vie, en effet, Le Brun écrit des textes qui témoignent de ses prises de position antiacadémiques et de ses connaissances approfondies en art. Ses lettres d’Italie, ses récits de voyage et ses articles de presse notamment pour L’Art moderne, démontrent une écriture savante. Une production littéraire qui contraste avec l’image répandue du peintre, tout entier absorbé par la vie simple des Ardennes. Cette double identité, de bourgeois intellectuel et de peintre rustre, crée l’ambiguïté qui entoure la personnalité et l’art de Le Brun. Il meurt sur le front de l’Yser au début de la Première Guerre mondiale.

11/2015

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Littérature française

Fugato

Collaborateur des plus célèbres metteurs en scène d'opéra, Carlo s'éloigne de Milan, exaspéré par les mondanités de son milieu. Il accepte avec plaisir de donner des cours de dramaturgie, à Lecce, au sud de l'Italie. Il y rencontre Giovanna, membre de l'orchestre du Teatro Paisiello. D'abord réservé à l'égard de son professeur, Giovanna cherche à se lier avec Carlo. Lui se rapproche de plus en plus de cette violoniste étrange, douée, mystérieuse, aux grands yeux noirs, et se laisse séduire par elle. Lors d'un bel après-midi ensoleillé, Giovanna perd sa virginité. S'est-elle éprise de Carlo dont le tact, la maturité la rassuraient contre toute violence au cours de l'acte ? Pour l'ancien jeune homme, cet amour est comme une révélation, un éblouissement, une aventure régressive unique et ultime. En apparence maître de son désir, il devient en réalité désespérément soumis à cette fille. A ce stade de son histoire, le couple ne peut pas se retrouver régulièrement, Carlo habite un studio mis à sa disposition à l'Archevêché, et Giovanna, logée dans le palais du duc de Capraja, n'a pas le droit de recevoir des visiteurs chez elle. Des amis compatissants mettent leurs appartements à la disposition des amants. La galerie des personnages complices – un producteur de films érotiques, un fou des îles de la Méditerranée, gourmet d'anatomie féminine intime, un professeur ascète qui allume la première fois le chauffage pour accueillir son collègue et sa petite amie, apporte des notes pittoresques au récit.   Giovanna, dont les yeux se révulsent quand Carlo la pénètre, recherche le plaisir quelque part "au-delà des mers", dans une autre hémisphère que la nôtre. Elle l'accueille dans son intimité, mais aux soubresauts de l'âme ne correspondent pas ceux de son corps. Carlo s'efforce en vain d'accorder le rythme de leurs corps à celle de la musique qu'ils écoutent.   Fugato vise à explorer ces zones obscures, sans fausse pudeur. Grâce aux interventions du romancier et aux confidences des personnages, leur terrible passé se révèle alors aux lecteurs.

02/2017

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Histoire internationale

1064, Barbastro. Guerre sainte et djihâd en Espagne

Barbastro est à l'Espagne médiévale ce qu'est la bataille de Poitiers à l'histoire de France : un fait d'armes - une défaite non décisive de troupes musulmanes - qui, au fil des siècles, fut sublimé par un récit national en une date majeure des Croisades et de la Reconquête. Au printemps 1064, une armée de guerriers franchit les Pyrénées, animés, a-t-on dit, par le désir d'en découdre avec l'Autre, à savoir le musulman. Celui-ci a mérité d'être puni puisque, non seulement hérétique, il vient d'occire le souverain aragonais avec lequel plusieurs lignages nobiliaires d'outre-monts ont tissé des liens d'amitié. Les cavaliers fondent sur une petite cité musulmane de la vallée de l'Ebre appelée Barbastro, qu'ils enlèvent avant de la perdre à nouveau l'année suivante. Il ne s'agit plus d'entreprises individuelles et d'une portée limitée, mais d'une expédition de plusieurs milliers d'hommes venus du nord et rejoints par des guerriers normands d'Italie et des contingents catalans. Ces troupes se seraient mobilisées à l'appel du pape : pour nombre d'historiens c'est ici, au pied des Pyrénées, que serait née la " Croisade ". Sans doute quelques puissants, sous l'influence d'abbés ou d'évêques, se sentent-ils porteurs d'une mission chrétienne, mais quelques décennies plus tôt encore, des comtes s'étaient entendus avec des Arabes pour attaquer Compostelle, le haut-lieu de la chrétienté hispanique ; quant aux habitants qui peuplent les campagnes ou les bourgades naissantes, ils n'ont qu'une maigre idée de l'Islam et des musulmans. C'est tout autant l'envie de combattre, de vaincre et de conquérir et le désir de s'emparer d'un butin qui animent les combattants. A la manière de Georges Duby dans Le Dimanche de Bouvines, les auteurs déploient toute la richesse de l'histoire événementielle, tant cette bataille sert de révélateur des structures, des cultures et des sensibilités. Bien que peu éclairé par les sources, qu'elles soient arabes ou latines, l'épisode de Barbastro fut gravé dans les mentalités pour devenir, à la manière de Bouvines, " un lieu de mémoire ".

04/2018

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Histoire internationale

Croisés d'un idéal. Volontaires espagnols de la Waffen SS, Heer et Kriegsmarine (1944-1945)

En mars-avril 1944, suite à de fortes pressions anglo-américai­nes, l'Espagne, après avoir retirée du front russe la division Azul, rapatrie sa dernière unité du Front de l'Est, la légion Bleue. Son chef, le colonel Navarro, l'annonçant à ses hommes le 6 mars, le déclare nettement : "Qu'il soit bien clair que nous retournons contre notre volonté". Plusieurs centaines de soldats vont refuser le retour ! D'autres fran­chiront la frontière clandestinement ou seront recrutés parmi les ou­vriers espagnols des usines du Reich pour continuer ce qu'ils consi­dèrent une Croisade contre le communisme. On les verra sur tous les fronts au sein d'unités de la Wehr macht, de la Kriegsmarine, de la Waffen SS et du SD, de l'Orga­ni­sation Todt, de la légion Speer, du NSKK, du Volks­sturm, mais aussi avec des unités beaucoup plus "germani­ques" , telles la division Nordland, la Wallonie, la Karstjaeger et le SS Polizei Freiwilligenbataillon "Bozen" ... Ils combattront en Slovénie, Roumanie, Hongrie, Autriche, Fran­ce, Italie du Nord, Estonie, Poméranie, sur les arrières des trou­pes alliées à l'Ouest en décembre 1944 et seront des com­bats pour Munich et Berlin. Après la guerre, tout ce qui s'était écrit à leur sujet resta entouré d'ombres et d'erreurs. Pour la première fois, l'auteur nous en retrace l'histoire - assez surprenante parfois - agrémentée d'anec­­dotes et de témoignages personnels, nous révélant le plan d'instruction des écoles de sabotage SS d'Otto Skorzény. Des documents et des photos, la plupart inédits, sont ici réunis. L'uniformologie n'échappe pas à l'auteur qui nous dévoile le type d'insignes et modèles d'uniforme portés par ces volontaires ibères. De plus, une douzaine d'annexes, provenant des sources les plus insoupçonnées, nous donne la traduction de documents d'archi­ves et nous révèle une passionnante histoire d'espionnage. Pour terminer, Jean-Pierre Sourd publie une liste alphabétique (fruit d'une recherche approfondie durant 30 ans) avec les noms et curriculum militaire de 247 volontaires espagnols... Volontaires que l'Histoire en général ne voulut pas retenir au motif que pour les autorités espagnoles d'alors, ils n'existaient pas... Du moins, officiellement !

01/2021