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Théâtre

Les Sangsues suivi de Le Pain, La Folie de Salim, Les Thermes du Bon-Dieu

LES SANGSUES : En Algérie, aux premiers jours de l'indépendance ; un service administratif se met en place. Immédiatement, la corruption, la paresse et l'arbitraire y font leur nid, s'abritant derrière une langue de bois qui martèle sans nuances que l'administration est au service du peuple. Derrière la fable pointe clairement la dénonciation du pouvoir bureaucratique qui commence à prendre en otage la société algérienne. LE PAIN : Si-Ali, l'écrivain public, tire le diable par la queue : les petites gens pour lesquelles il travaille n'ont pas de quoi le payer. Alors, il décide de fermer boutique et d'écrire un livre sur eux ; mais pour cela, il doit partager leur quotidien, le vivre intimement. Sans oublier d'apprendre à lire à sa femme... Car s'instruire, c'est lutter contre la misère. Son livre s'intitulera Le Pain. LA FOLIE DE SALIM : Salim, petit fonctionnaire de l'État, tombe amoureux de la fille de son directeur. Afin de combler l'immense fossé qui le sépare d'elle, de son monde, il s'invente petit à petit un double, Salim Ier, roi de Bureaucratie. La folie de Salim, c'est aussi un message de bon sens : le rapport le plus naturel de l'être humain à l'être humain - l'amour - est-il possible dans une société hiérarchisée ? LES THERMES DU BON-DIEU : Comment approcher une personnalité officielle pour lui demander de l'aide, quand on est un petit paysan pauvre floué par la réforme agraire ? Mokhtar usera de tous les subterfuges pour s'introduire incognito dans l'établissement thermal où se trouve en villégiature "monsieur la Personnalité". Il ne sait pas ce qui l'attend...

11/2002

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Sports

Dans la roue de Lewis Hamilton

Véritable phénomène des pistes depuis son plus jeune âge, à vingt-deux ans, Lewis Hamilton a disputé sa première saison au volant d'une F1 au sein de l'écurie McLaren. Premier pilote noir à s'asseoir dans un baquet, à l'égal du golfeur Tiger Woods Lewis Hamilton a été " préparé " à réussir dans cette voie. S'il a échoué de peu au sacre mondial, le jeune Anglais aura au moins marqué les esprits par son talent (indéniable) et sa personnalité (attachante). Coéquipier du double champion du monde en titre, l'Espagnol Fernando Alonso, leur capacité à l'un comme à l'autre de pouvoir briguer le titre suprême va faire naître une tension et une rivalité au sein de l'écurie qui n'est pas sans rappeler celle qui existât entre Prost et Senna à l'époque où ces deux derniers roulaient pour la même écurie : McLaren-Honda. C'est parce qu'il a vécu l'éclosion de ce champion depuis ses premières courses de karting et qu'il est l'un des plus grands spécialistes de formule 1 en France, que Lionel Froissart nous raconte cette première saison d'Hamilton en F1 en le suivant " presque " pas à pas, dans " sa roue ". Les premiers écueils, les premiers coups de gueule, les premiers succès, les premiers gros contrats, les moments de doute, tout est ici raconté et pesé. Voilà qui n'est pas un livre de plus sur Hamilton, mais simplement le livre qu'il fallait écrire cette année, la première d'Hamilton parmi l'élite, celle d'ores et déjà d'un " débutant génial ".

02/2008

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Littérature étrangère

Une impossibilité

Un homme opère, ici ou ailleurs, pour le compte d'une vaste et nébuleuse organisation criminelle internationale. Apparemment coupable d'avoir échoué clans la mission qui lui avait été confiée, cet improbable agent secret à la vocation chancelante a choisi d'attendre le châtiment qui ne saurait manquer de le frapper et dont il a tout lieu de croire qu'il sera mortel. Dérivant dans un monde peuplé de personnages à l'identité instable, vaguement ou ouvertement menaçants, cet "exilé" dont la dernière mission consistera à identifier son propre assassin, s'intéresse, semble-t-il, davantage à l'amour qu'au crime. Il ne manifeste pourtant de dispositions particulières ni pour l'une ni pour l'autre de ces activités qu'il pratique à la lisière de l'absurde voire du comique, s'entretenant avec le monde-qui lui répond de même - dans un langage dont la grammaire souterraine, éliminant la causalité au bénéfice de l'hypothèse, la justification au profit du doute, et la logique au profit de la sensation, autorise l'impossible à prendre le pas sur le possible. Crépusculaire et profondément excentrique, cette fiction en forme de faux roman noir, sur laquelle plane l'ombre de Kafka ou de Beckett, fait du réel cet intrus inopportun assiégeant opiniâtrement le vaste royaume des mondes intérieurs hantés d'affects problématiques et de questions sans réponse. Elle convie à pénétrer dans un paysage inversé dont le lecteur, en proie à un puissant sentiment d'imminence, ne peut que reconnaître le caractère d'intime étrangeté qu'il sait être celui de ce double qui, en tout lieu, l'accompagne...

01/2005

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Histoire internationale

Les îles britanniques au XVIe siècle. L'âge des grandes mutations ?

Depuis Shakespeare, la littérature et l'historiographie, sous l'influence de protestants fanatiques et d'idéologues whigs, ont construit l'image mythique d'un XVIe siècle glorieux et triomphant, dominé par Henri VIII et Élisabeth. Un siècle qui contraste avec la caricature de Marie Tudor et de Jacques Ier, l'une parce qu'elle était catholique, l'autre parce qu'il s'était heurté aux puritains et au Parlement. Ces mythes ne résistent pas aux recherches récentes menées par les historiens anglais et qui portent sur ce "grand siècle" des vues neuves, souvent dispersées et parfois contradictoires. Les grandes mutations attribuées à l'époque élisabéthaine sont pour la plupart postérieures d'un siècle. Si la réforme religieuse a vite rallié l'aristocratie, la masse de la population a difficilement suivi les changements de confession à chaque succession royale. En dépit des imprécations de Thomas More, les campagnes se sont peu modifiées et la grande période des clôtures a commencé plus tard. Le régime politique n'a guère évolué malgré le renouvellement de l'aristocratie. Enfin, bien que sa population ait presque doublé et que son économie ait cessé d'accumuler des retards par rapport au continent, l'Angleterre n'a, à la fin du XVIe siècle, ni la puissance de l'Espagne, ni celle de la France et de l'Empire, ni même la richesse des Provinces-Unies. Dans les îles britanniques où les continuités estompent les transformations, l'éclat du théâtre de Shakespeare ou les "fabuleuses maisons de campagne" bâties par Robert Smythson ne doivent pas faire illusion : le génie peut naître partout.

07/2007

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Littérature française

Ma catastrophe adorée

«Je tombe amoureux d'un garçon venu vers moi pour qu'on couche ensemble et qui, soudain, ne veut plus. Une histoire d'amour m'est un roman policier. Il s'avère immanquablement que rien ne s'est passé comme je croyais. Le vrai coupable est toujours un coup de théâtre et le mobile par-dessus tout. Il y a toujours un meurtre. Qui est mort pour moi et pas pour les autres ? Qui ai-je tué ? qui me tue ? Tout à coup, je m'incarne en Sherlock Holmes ou Hercule Poirot et, d'un détail d'abord indifférent, reconstruis une histoire complètement différente. «Ah, c'est pour ça que tu as fait ça.» Je n'avais rien compris, je ne goûtais que le plaisir de la lecture alors que je me croyais au plus près de ma propre vie. Une histoire d'amour m'est un roman d'espionnage. L'autre est sans cesse à décrypter, il est un déséquilibre que je tâche de figer, d'où le suspense permanent, qui le premier sera traître à la relation ? Qui le premier cessera d'être un agent double, rompant l'égalité proclamée entre l'autre et soi pour revenir à une charité mieux ordonnée ? Rien n'est écrit. Les souvenirs deviennent des armes. Chaque lettre est anonyme car je ne sais jamais qui vraiment l'a écrite, tout est à interpréter. Une histoire d'amour m'est un roman de gare, un roman d'horreur, je ne sais jamais pour où je pars, avec qui. Ca tourne mal mais un cauchemar, c'est quand même un rêve.»

01/2004

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Littérature française

Les Grands romans d'Alexandre Dumas Tome 3 : Mémoires d'un médecin. Le Chevalier de Maison-Rouge. La Comtesse de Charny

La comtesse de Charny succède immédiatement à Ange Pitou : il débute le 6 octobre 1789 pour s'achever, le 21 janvier 1793, avec l'exécution du roi. L'aventure collective relègue à l'arrière-plan les destins individuels et les personnages ne subsistent plus que comme symboles d'une idée ou d'un groupe social : Billot incarne le peuple, Charny, l'aristocrate loyal, Gilbert, le constitutionnel, Pitou, la générosité. Au cours des événements qui ponctuent la chute de la royauté (fuite à Varennes, retour aux Tuileries, 10 août, procès du roi), les héros ne réapparaissent que pour terminer leur carrière romanesque par la mort ou l'exil. Après les excès des passions antagonistes, Le Chevalier de Maison-Rouge incarne la tentative de réconciliation. Un républicain convaincu, Maurice Lindey, s'éprend d'une royaliste, Geneviève Dixmer, dont le mari et le frère (celui-ci est en réalité le chevalier de Maison-Rouge qui se cache sous un faux nom) ont entrepris de délivrer la reine du Temple. Maurice, révolutionnaire mais humain, Geneviève, royaliste mais amoureuse, vivent un amour impossible : la cruauté de Dixmer et de celle de son double républicain, Simon, les conduira à la mort sous l'échafaud, après que la reine elle-même aura eu la tête tranchée. Le roman semble illustrer cette phrase de Michelet : " Cette affaire [...] fut un solennel champ de bataille où se rencontrèrent et se combattirent deux principes et deux esprits : l'un, le principe original et naturel qui avait fait la Révolution, la justice, l'équitable humanité - l'autre, le principe d'expédients, d'intérêts, qui s'appela le salut public, et qui a perdu la France. " Guy Schoeller.

12/1990

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Littérature française (poches)

L'Enchanterie

Comme c'est fragile, la vie ! Comme ça va vite, la vie ! Ainsi pense André Stil - et qui ne penserait comme lui ? Il situe en Roussillon, en l'étendant aux limites du pays catalan, sa belle, sa frémissante histoire, dont le lecteur devine qu'il l'imagine autant qu'il la trouve dans sa propre vie. Voici Laure. C'est une petite fille qui va devenir, à toute vitesse (comme ça va vite, la vie !), jeune fille, puis jeune femme... Elle se marie à un homme qui a le double de son âge et la laissera veuve très tôt. Son esprit est hanté par le souvenir d'un amour adolescent qui a mal tourné et qui incarne le côté noir de la vie. Face noire qu'elle ne connaîtra jamais vraiment car un don est en elle, celui de la musique et du chant. Elle joue de la guitare comme, pense-t-on dans son entourage, personne. Généreuse, elle va, malgré les grandes difficultés de l'entreprise, fouiller dans le vieux répertoire catalan afin de le sauver et de le régénérer. Comme la grâce de la vie couronne ceux que l'art a choisis, elle connaîtra, après un long veuvage, un musicien roumain échappé des cachots de Ceausescu, le violoniste Ion, avec qui elle refera sa vie, pour son bonheur et celui de sa fillette Lise. Hymne au pays catalan, hymne à l'art en général à travers une de ses incarnations : la musique, hymne à la vie fervente des petites gens, L'Enchanterie est un chant du monde et des êtres qui, sans mièvrerie, sans ignorer le mal, donne au lecteur l'envie du bonheur.

01/2002

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Histoire internationale

Le monde est mon métier. Le journaliste, les pouvoirs et la vérité

L'un a vécu et couvert la décolonisation, l'autre la fin du communisme. Témoins et, souvent, acteurs des deux fractures de l'histoire qui ont fait les temps présents, Jean Lacouture et Bernard Guetta confrontent, ici, leurs espoirs et leurs mémoires, leurs ferveurs et leurs déceptions. De Hanoi à Alger, de Varsovie à Moscou, en accord ou en désaccord, ils font revivre les grands moments de l'après-guerre avant d'analyser le présent, ce " paysage après la bataille ". Avec eux, nous rencontrons Nasser et Jaruzelski, Hô Chi Minh et Reagan, Gorbatchev et Mitterrand, Kuron et Ben Bella, les dissidents et les fedayins... Sans fard, ils racontent comment ils ont rapporté ce qu'ils ont vu, les responsabilités qui pesaient sur eux, leurs engagements et l'immense difficulté du journalisme, ce métier de passeur entre les mondes et les cultures. Cette double fresque éclaire ainsi les coulisses de l'information. Peut-on tout dire ? A chaque instant ? Le doit-on ? Peut-on annoncer ce qu'on pressent mais qui n'est pas encore avéré ? Epouser une cause ? Tirer des conclusions à chaud ? Jusqu'où un journaliste peut-il, comme ils l'ont fait, interpréter l'événement et non pas seulement le photographier ? Le monde est mon métier, c'est le roman vrai du dernier demi-siècle. C'est le bruit et la fureur de l'histoire revisitée par deux journalistes dont la lucidité n'éteint pas l'enthousiasme. Des rizières d'Indochine en février 1945 aux tribunes de la Coupe du monde de rugby en septembre 2007, Jean Lacouture aura vécu une des carrières de journaliste les plus longues et diversifiées de sa génération.

11/2007

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Développement personnel

Heureux comme un danois

Les sondages sont formels : le Danemark se voit comme le pays le plus heureux du monde. Les Danois sont les champions du bonheur. Qu'est-ce qui, dans leur culture, leur éducation, leur caractère, les rend aussi aptes au bien-être ? Quelle philosophie de vie ? Quel secret ?Malene Rydahl, Danoise de naissance et Française d'adoption, a enquêté et réfléchi à cette énigme. Avec Heureux comme un Danois, elle livre le trousseau des dix clefs qui lui semblent ouvrir les portes de l'Eden. Les anecdotes les plus savoureuses et les statistiques les plus rigoureuses font de ce petit précis philosophique et concret un manuel du bonheur au quotidien. Ce "mode d'emploi de l'allégresse" ne donne aucune leçon mais un esprit français ne manquera pas d'y trouver l'antidote à la délectation morose hexagonale. Au fil de ces Dix Commandements - parmi lesquels "Je ne crains pas mon prochain (la confiance)", "J'ai une place dans la société (l'éducation)", "Je suis libre de trouver mon chemin (La liberté/autonomie personnelle)", "Je peux devenir qui je veux (L'égalité des chances)", "Je vais mieux si tu vas bien" (solidarité et respect de l'autre) - Malene Rydahl illustre la théorie de son parcours personnel et confère à son traité une dimension pratique. Heureux comme un Danois vaut donc pour sa double perspective : il est à la fois une plongée humoristique et critique dans le Danemark contemporain, ses moeurs, sa tradition, son fonctionnement, et une leçon de savoir-être heureux à l'usage de chaque être humain. Le parfait guide du savoir-jouir pour des Français si pessimistes.

04/2014

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Histoire internationale

Le concert européen. Aux origines de l'Europe (1814-1914)

On a beau jeu de pointer les grands conflits militaires qui ont frappé l'Europe entre la défaite napoléonienne et la Première Guerre mondiale, mais on ne pense presque jamais à tous ceux qui ont été évités. On oublie que l'Europe n'a pas attendu le traité de Rome (1957) pour s'organiser. Si le système européen né en 1814-1815 fut au début dirigé contre la France, celle-ci a rapidement rejoint les quatre premiers garants de l'ordre international : Grande-Bretagne, Autriche, Prusse et Russie. Ce qu'on a appelé le « concert européen » devait ainsi fonctionner jusqu'en 1914, permettant à notre continent de se transformer profondément dans une paix relative, sans catastrophe majeure. Se concerter, se réunir pour apaiser les tensions avant qu'elles ne dégénèrent devient une habitude pour les diplomates, les ministres et les souverains. Le XIXe siècle est ponctué de rencontres où les Européens apprennent à se parler (en français). Faire accepter des limites aux hégémonies, gérer les effets des mouvements révolutionnaires, contrôler au mieux (ou au moins mal) l'idée d'Etat-nation et l'aspiration à l'unité (Italie, Allemagne) ou à l'indépendance (Grèce, Bulgarie, Serbie, etc.), discipliner la compétition coloniale, définir un comportement face à l'effondrement de l'Empire ottoman. Voilà un bilan largement positif. Jusqu'à ce que le système s'enraye et qu'éclate l'affrontement généralisé. Toute cette histoire trop oubliée, mais qui a des accents étonnamment modernes, méritait d'être racontée dans sa totalité sous la plume vivante et érudite d'un diplomate doublé d'un historien. C'est l'une des faces cachées du XIXe siècle qui est révélée ici.

09/2009

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Economie

Penser la crise. Défaillances de la théorie, du marché, de la régulation

Ce livre n'est pas un récit de plus de la crise, pas davantage un catalogue des solutions pour en sortir, et encore moins un essai prophétique sur le monde d'après ou la refondation du capitalisme. Cet ambitieux ouvrage nous invite à penser une crise qui a été annoncée mais qui est restée impensée. Cette crise qui, à chacun de ses tournants, a dérouté tous les experts révèle une triple défaillance : celle des marchés, dépourvus des propriétés stabilisatrices qu'on leur prêtait ; celle de la régulation, puisqu'on a surrégulé le coeur financier tout en fermant les yeux sur une périphérie proliférante, instable et dangereuse ; celle enfin de la théorie économique, qui n'a pas su modéliser les interactions dynamiques de la finance et de l'économie réelle dans un monde globalisé. En interrogeant l'histoire économique du dernier quart de siècle, Élie Cohen analyse le double mouvement de globalisation et de déréglementation qui est au fondement de la crise actuelle. En effet, alors que se développait une industrie du risque fondée sur une innovation financière débridée, tous les pays occidentaux, emboîtant le pas aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, ont procédé à une libéralisation progressive des marchés financiers. Avec pour résultat un système financier devenu si complexe que les régulateurs n'osaient plus s'y aventurer. A travers cette démonstration brillante et limpide, Elie Cohen donne au lecteur le sentiment d'avoir enfin compris ce qui s'était passé et livre toutes les clés pour évaluer les scénarios de sortie de crise, juger les tentatives nouvelles de régulation et mesurer les risques qui pèsent actuellement sur nos économies.

04/2010

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Critique littéraire

Le Nombre et la sirène. Un déchiffrage du Coup de dès de Mallarmé

Un Coup de Dés jamais n'abolira le Hasard constitue, dans l'histoire de la poésie moderne, peut-être la rupture la plus radicale: lignes éclatées sur tout l'espace de la double page, jeu sur la taille des caractères qui emprunte au procédé de l'affiche, multiplication des incises qui déroutent la lecture. Mais son intrigue est plus étrange encore, qui résiste toujours à une pleine élucidation. On y rencontre un naufrage, et un Maître, bientôt noyé à son tour, qui tient en son poing les dés qu'il hésite à lancer en face des flots furieux. Le héros pressent que le résultat de l'envoi, s'il avait lieu, devrait être extraordinairement important: un Nombre qu'on dit "unique", et "qui ne peut pas être un autre". Le point décisif de l'investigation proposée- ce qui en fait la nouveauté- tient à une découverte, déstabilisante et simple comme un jeu d'enfant. Toutes les dimensions du Nombre, on le comprend progressivement, ne s'articulent entre elles qu'à une seule condition: que ce Nombre nous soit ultimement délivré par un code secret, enfoui dans le Coup de dés comme la clé qui ouvre enfin à tous ses dispositifs. Alors se dévoile aussi la signification de cette sirène, surgie le temps d'une fulgurance parmi les débris du naufrage: elle est le cœur vivant d'un drame en train de se produire. Étude littéraire minutieuse, enquête policière à la Edgar Poe, chasse au trésor digne des romans d'aventure- tel est le clavier dont il faut jouer pour déchiffrer la partition cachée d'un poème sans pareil.

09/2011

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Philosophie

L'école, question philosophique

Presque tous les problèmes cruciaux de notre école sont en un sens des problèmes philosophiques : autorité pédagogique, « sens des savoirs », laïcité et rapport entre les cultures, définition d'un système éducatif juste, transformations liées au numérique, etc. Pourtant, les philosophes de notre époque parlent peu de l'éducation, encore moins de l'éducation scolaire. La philosophie doit reprendre sa part dans l'approche publique de la « crise » de l'école. C'est à quoi ce livre appelle et veut travailler.Ces problèmes sont philosophiques dans la mesure où ils touchent aux principes censés régir l'institution scolaire. Ces principes sont aujourd'hui confus ou introuvables, s'agissant notamment de ce qui est à enseigner et de ce qui est à évaluer. Tous les acteurs et partenaires de l'institution scolaire sont sensibles à cette déficience, d'où s'ensuivent, à un degré beaucoup trop élevé pour n'être pas ruineux, perplexités, inquiétudes, malentendus, découragements et rejets. Mais rétablir pour l'école des principes solides suppose qu'on prenne en compte les complications modernes et tout particulièrement françaises de la relation au savoir et à la culture. C'est le double objet de ce livre. Il faut relire Rousseau, Durkheim, Foucault, Bourdieu, pour remonter aux origines de notre crise intellectuelle, mais aussi pour remarquer ce que les pensées les plus provocantes doivent encore à la notion classique de la culture de l'esprit.« Rien ne s'apprend plus facilement que ce qu'il y a de meilleur. » Si Érasme a raison, alors l'urgence est toujours de faire que le meilleur soit offert à tous les enfants.

01/2013

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Poésie

Anthologie thématique de la poésie française du Moyen Age

Voici une anthologie thématique de la poésie française du Moyen Age. Première du genre, elle est différente des recueils de morceaux choisis consacrés à la même période. Ceux-ci conduisent invariablement de la Chanson de Roland aux poésies de Villon. C'est un cheminement inévitable à travers les espaces clos des genres littéraires : espace épique, espace lyrique, espace romanesque, espace satirique, etc. Le lecteur progresse ainsi méthodiquement, soumis à la double contrainte de la chronologie et du genre littéraire. L'anthologie thématique procède tout autrement. Affranchie à la fois de l'histoire et des genres littéraires, elle propose des textes qui illustrent soit les grands thèmes de la poésie universelle, soit des motifs secondaires plus ou moins en liaison avec la vie et la civilisation médiévales. Ainsi trouvera-t-on au début Amour, Aventure, Beauté, Bonheur et, plus loin, Mort, Rêve, Tristesse, Vieillesse. Mais la couleur et la tonalité médiévales y sont apportées par des motifs tels que Chevalerie, Courtoisie, Croisade, Jongleur, Lèpre, Tournoi, Vassal. Parallèlement figurent des motifs qu'on ne relève pas d'ordinaire tels que Calembour, Fantastique, Humour, Mariage blanc. Ils présentent pourtant leur intérêt tant général que médiéval. Ce rapide énoncé laisse prévoir qu'outre les noms attendus et les souvenirs réveillés, on y fera aussi d'intéressantes découvertes avec la traduction de textes rares qui méritent d'être mis à jour. Telle quelle cette anthologie apporte une contribution originale à la connaissance de la poésie médiévale. Elle ne l'aborde pas sous la forme classique mais elle se prête selon le goût et l'humeur du lecteur à un parcours suivi, une promenade, une escapade.

01/1991

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Littérature française

Les nouvelles elliptiques

Recueil de nouvelles. Vies émotions. Préface d'auteurs. Si la plume de Sand Canavaggia a une particularité singulière, celle du double sens, sa pointe, elle, est empreinte de poésie. En effet, altruiste, sensible, empathique, l'auteure écrit avec l'encre de son coeur et possède le don de faire passer les messages subliminaux sur les rapports entre les gens, sur leurs espoirs, leurs amours, leurs craintes, leurs doutes.
Si vous acceptez de prendre une de ses oeuvres entre vos mains, vous n'en sortirez pas indifférent. Après la première page, tout s'enchaîne. Sans même vous en rendre compte, vous vous envolez, happé par un tourbillon de mots qui vous emporte dans les univers de Sand dans lesquels elle relate avec justesse les histoires de gens ordinaires pour les rendre extraordinaires. Véronique Rivat. (Auteure) Dès les premières phrases, l'auteure nous prend par la main et nous conduit dans son monde.
Ses histoires tout en douceur et en pudeur évoquent par certains côtés les contes d'autrefois. Elle développe un style bien à elle qui nous emporte dans une écriture fluide pleine de délicatesse. J'ai été bercé à travers ses lignes, elle les déploie aussi facilement qu'une musicienne dans des notes de musique. Elle est toute en mélodie. On vibre alors en étroite communion avec ses écrits. Chaque mot souvent en rime semble avoir été posé harmonieusement pour transmettre l'émotion et la sensibilité de l'auteure.
On ne revient pas indemne de ses nouvelles. Sand Canavaggia nous entraîne dans des questions sur les différents reflets de l'âme humaine. Jean-Marc-Nicolas. G. (Auteur)

12/2020

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Gestion

La saga Michelin

L'entreprise au "Bibendum" est l'une des plus célèbres de France. Fleuron de l'industrie nationale, elle a traversé le XXe siècle, étendant son influence sur les cinq continents Jusqu'à devenir, au début du XXIe siècle, le premier fabricant mondial de pneumatiques. Mais Michelin, c'est aussi et surtout une histoire d'hommes, et d'abord celle des deux frères fondateurs : Édouard, un "meneur d'hommes" sans pareil, et André, un inventeur fécond doublé d'un génie du marketing en avance sur son temps. Puis il y eut François, petit-fils d'Édouard, capitaine au long cours, qui engagea le développement international de la manufacture ; et Édouard, fils de François, qui était le plus Jeune patron du CAC 40 quand il se noya, à quarante-deux ans, au large des côtes bretonnes. Cette tragédie a sans doute marqué à Jamais la destinée d'une entreprise qui a connu d'autres coups du sort. Celle-ci a été souvent pionnière, dans la publicité, la technologie, la gouvernante, les guides touristiques. Ses détracteurs voient en elle une entreprise paternaliste ; les autres, un modèle de culture d'entreprise. Pour ne pas être copié, Michelin, il est vrai, a érigé le secret en dogme. Ce livre retrace les grandes heures d'une saga extraordinaire et d'une épopée industrielle hors du commun. Pour la première fois, une dizaine de ses cadres dirigeants se dévoilent. Ils y parlent de leur expérience, de la vie dans l'usine, des succès et des échecs, mais aussi de ce qui attend Michelin. Car, à l'heure de la mondialisation, de nouveaux défis s'annoncent. II en va de la survie même de l'entreprise.

01/2008

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Littérature érotique et sentim

Les indécises

Elle... Tel était le seul nom de l'héroïne du premier roman de Martine Roffinella : une femme... soumise au désir dévorant d'une très jeune fille. C'est elle, ou son double, que l'on retrouve dans ces pages, désirée toujours par une plus jeune qu'elle - l'Autre - mais mûrie. Et indécise toujours à l'heure d'affirmer, en marge des liens visibles qui l'attachent à l'Homme, la singularité d'un amour qui n'ose se décliner au grand jour. " Je voudrais être un homme, dit l'Autre, pour avoir une chance, une unique chance d'être aimée de vous. Je voudrais être un homme. Aujourd'hui, demain, toujours en vos draps. Et entrer en vous avec mon membre dur. Me retirer, m'enfoncer encore, vous posséder, vous convaincre, vous laminer. Empoigner vos cheveux, broyer votre corps. Passer, repasser, épuiser vos régions... Je voudrais être un homme et vous attacher pour l'éternité à mon ombre. Alors c'est vous qui seriez réduite à mendier, à supplier : toute au désir d'être à moi. " L'auteur revient donc sur le lieu de son plus beau crime. " Quel privilège, écrit-elle, que de pouvoir sans cesse enfoncer la lame du couteau dans la même plaie. C'est comme gratter une croûte : il ne faut pas le faire, mais c'est si bon, et meilleur encore quand l'on sait que c'est interdit. " Elle n'écrit, on l'aura compris, que pour nous entraîner du côté de ce qu'il ne faut pas faire. L'époque étant ce qu'elle est, on l'en remerciera deux fois plutôt qu'une.

08/2002

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Santé, diététique, beauté

Allergies, le nouveau fléau ?

Pourquoi un livre sur les allergies ? Allergologue de profession, le sujet me hantait depuis longtemps. Dans mon cabinet, de plus en plus de patients venaient me trouver, perdus, méconnaissant les mécanismes de cette maladie, égarés les informations contradictoires diffusées par les médias. J'ai donc eu envie de faire le point sur une question de plus en plus grave. Car les chiffres sont explicites. Qui sait que 25 % de la population française souffre d'allergie ? Que certains experts évoquent même 35 % pour certains symptômes ? Que près de 50 % d'entre nous sont concernés ? La menace est réelle. Toutes les données épidémiologiques s'accordent pour affirmer que ce taux a doublé au cours de ces vingt dernières années et qu'il ne cesse d'augmenter. Les maladies allergiques sont même passées du sixième au quatrième rang des pathologies selon l'OMS. Partant des dernières données statistiques, un livre simple et facile d'emploi s'imposait, un livre pour tous les publics, aussi bien les allergiques que les autres. Un livre qui explique que le changement de nos habitudes de vie, la qualité de nos logements, l'apparition de nouveaux aliments et la modification de notre environnement... sont les raisons de cette aggravation. Un livre qui aborde, point par point, la question des pollens, des acariens, des allergies aux médicaments, aux vaccins, aux anesthésiques, aux piqûres d'insectes... sans oublier les réactions alimentaires, l'asthme et le débat sur la pollution atmosphérique. Un ouvrage pratique où le lecteur trouvera des réponses précises aux questions qu'il se pose sur un sujet de plus en plus grave.

03/2000

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Non classé

Pauses Mystiques - Proses, Aphorismes et autres délires poétiques

Depuis des siècles la sagesse soufie est transmise par des expressions culturelles telles que la danse, le chant, la musique et l'écriture. La poésie est au centre de l'enseignement soufi, elle en est même l'instrument le plus utilisé. Par ses différents degrés de lectures, ce mode d'expression est idéal pour l'enseignement spirituel. La poésie est un hymne permanent à la beauté et, le lecteur et l'auditeur soufi en sont imprégnés tout au long de leur cheminement. Un patrimoine d'une immense richesse nous est légué aujourd'hui à travers les plus belles pages de la littérature mystique. Sans prétendre égaler les oeuvres des grands Maîtres, ce recueil se veut en être l'héritier. A l'image de l'ancrage du soufisme en Occident, ces textes expriment une sensibilité dans une langue qu'elle s'approprie. Subtile dans la diversité, la rencontre de l'âme soufie et de la langue française. Héritier de Rûmî, d'Ibn Arabi et de Halaj entre autres, qui ont par leurs écrits marqué à tout jamais la conscience universelle et démontré la beauté du soufisme, l'auteur en revendique clairement la filiation tout comme il revendique l'utilisation de la langue française. Une irrigation à double sens en quelque sorte. L'expression en langue française d'une expérience spirituelle. Et cette expérience spirituelle se trouve enrichie de cette merveilleuse langue. C'est une invitation à sortir de l'urgence et faire une pause que l'auteur offre. Sortir de l'impatience pathologique de la société actuelle. Et d'une respiration entre les mots, d'un souffle entre les lettres redonner du sens au temps et à l'espace.

10/2018

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Histoire de France

INTRODUCTION A LA FRANCE MODERNE. Essai de psychologie historique, 1500-1640 suivi d'inédits de Lucien Febvre sur le XVIème siècle

Le sous-titre importe ici plus que le titre : ce livre n'est pas, en effet, une présentation, après tant d'autres, du XVIe siècle français; c'est une tentative plus originale pour définir dans ses éléments dominants une histoire des mentalités collectives. L'expérience est faite ici au niveau de la première modernité française : il s'agit de faire revivre le plus exactement, et aussi pleinement qu'il se peut, les Français qui ont vécu "de Colomb à Galilée, de la découverte de la Terre à celle du Ciel" (Michelet). La hardiesse de l'entreprise - qui légitime le mot Essai - se découvre à la simple évocation de son sommaire : des conditions alimentaires de l'existence jusqu'à la mystique et même à la vogue du suicide, tous les comportements humains sont ici passés en revue... Le livre se divise en trois parties: les mesures physiques et psychiques des individus; les milieux sociaux et leurs enchaînements de solidarités inégalement solides, inégalement efficaces; enfin, les grands types d'activités humaines vus dans leurs déterminations psychologiques: métiers et divertissements, dépassements - arts, sciences, religions -, évasions, aux formes les plus étranges... En son fond même, cet ouvrage est à la fois un bilan et un programme : état de la question, dans ce domaine de la psychologie collective, trop oublié des historiens, et, en même temps, un plan de recherches à poursuivre, pour aider ce secteur historique à combler son retard par rapport aux secteurs politique et économique, aujourd'hui en plein épanouissement. Par ce double caractère, cet Essai de psychologie historique est bien dans l'esprit de la collection "L'évolution de l'Humanité".

10/1998

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Religion

Ibn °ArabÅi ou la Quête du soufre rouge

"Sceau des saints", "Sultan des gnostiques", Ibn 'Arabi est pour le soufisme depuis huit siècles une référence doctrinale majeure et la source d'un influx spirituel qui n'est pas à ce jour épuisé. Ce métaphysicien visionnaire qu'on a surnommé Al-Shaykh al-Akbar, "le plus grand des Maîtres", n'est pas, cependant, un homme sans racine, sans histoire, sans patrie : son oeuvre n'est pas séparable de sa vie - des étapes de son expérience intérieure mais aussi de la longue errance qui, d'ouest en est, lui fit traverser un monde musulman menacé, en Occident par La Reconquista, en Orient par les croisades. Ses compagnons ne sont pas des comparses, ni ses contemporains de simples figurants. Les lieux où il séjourna, les événements qu'il vécut sont beaucoup plus que les détails anecdotiques du décor de sa quête. Or le lecteur qui souhaitait avoir accès à une biographie d'Ibn 'Arabi n'avait le choix jusqu'ici qu'entre des travaux occidentaux lacunaires et souvent inexacts et les notices assez fantaisistes de chroniqueurs arabes trop accueillantes aux mirabilia apocryphes ou aux pieuses calomnies selon leurs partis pris. Appuyé à la fois sur une minutieuse analyse des écrits du Shaykh al-Akbar lui-même et sur le dépouillement d'une vaste documentation arabe ou persane, le livre de Claude Addas est la première tentative de reconstitution méthodique d'un double itinéraire : celui qui conduit Ibn 'Arabi de son Andalousie natale à Damas, où il finira sa vie ; et celui du "Voyage Nocturne" qui, par les chemins de l'ascèse et de la prière, le mène au point ultime où se révèle l'Un sans second.

03/1989

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Littérature française

BARBEGAL

Barbegal est le nom d'un château de Provence où le narrateur, Julien Charmeret, qui écrit des contes d'enfants, est venu se reposer pendant la quinzaine de Pâques. Il partage la vie des propriétaires du domaine et les activités d'une colonie de vacances qui campe dans le parc. Il se lie d'amitié avec Antoine, un garçon de treize ans, d'allure secrète, qui incarne à ses yeux le héros de son prochain livre. Antoine rêve de partir explorer une tour mystérieuse que l'on aperçoit, perdue au milieu des rizières. Quand le chef de la colonie demande à Julien Charmeret d'improviser, chaque soir, à la veillée, un récit d'aventures, celui-ci choisit d'inventer le voyage d'Antoine et il en imagine à mesure les épisodes. Dès lors, le château de Barbegal se transforme. Le décor, les personnages se mettent à vivre d'une double réalité, celle de tous les jours et celle, fabuleuse, du conte, mais au delà de la fantastique équipée d'Anloine, c'est un autre itinéraire que nous suivons, le propre drame du narrateur, et le nôtre, son inquiétude quand il verra l'enfant peu à peu gagné par l'atmosphère insolite de ces vacances et que lui-même ne pourra plus discerner clairement ce qui appartient à la fiction et à la vérité. Cette vérité, seul Antoine aura le privilège de la découvrir. Un soir, il partira pour tenter l'aventure et, comme tous les héros de légendes, il atteindra à ce monde merveilleux dont personne ne saura jamais nous dire quel chemin y conduit.

10/1958

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Poésie

Le temps des masques...

Au commencement était Venise, où le masque est jeu, où le je est masque, omniprésent, incontournable. Ce recueil propose une méditation poétique et vagabonde sur le langage du masque et sur ce qui se dit " dessous le masque ". Dans ce jeu de rôle incessant où chacun est assigné à son image, chacun avance aussi masqué, masque protecteur et masque signifiant, peur de la nudité et besoin de séduire... Au commencement étaient les masques, les masques rencontrés au hasard de la vie et du temps, au hasard des chemins et des lieux, au hasard des mots... Masques de comédie ou masques de l'exil, dans un perpétuel va-et-vient entre l'être et l'art, entre masques intérieurs et masques représentés, qui peuplent tableaux et récits et que racontent si bien les toiles d'André Cervera... Et sous le masque, toujours un autre masque, qu'on ne sait plus démêler du visage. " Qui décrypte le masque / Sait la fin du poème. " Au commencement était l'écriture qui permet toutes les déchirures en même temps qu'elle garde intacts le masque et son double... " Tous les mots sont des masques ". Le poème s'en va déchiffrer le réel, explorer l'espace entre le moi-masque et le monde, l'espace entre le masque et le moi. " Est-ce encore moi, si loin / Sous ce masque fripé / Ou n'est-ce que le blé / De ma robe de cendres ". Dans chaque masque, deux énigmes : Que dit le masque ? Qui sous le masque ? Ce sont ces questions et leurs multiples réponses qu'explorent ces textes, à fleur de peau...

06/2014

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Littérature française

Histoire

« Un homme, le narrateur, qu’on suppose au tournant de la cinquantaine, se retrouve dans la maison de famille où il a passé son enfance. Il y est revenu seul, en proie à des embarras d’argent qui le forcent à vendre quelque meuble et à hypothéquer quelque terre. C’est l’emploi d’une de ses journées, que seules privilégient ces opérations financières, qui va nous être conté. Trame banale s’il en fut, puisqu’on saisit le héros d’abord dans le demi-sommeil plein de pensées et de rêves qui précède son lever, et qu’on le suit au fil des douze chapitres. Les douze heures de la vie d’un homme sans qu’aucun événement particulièrement romanesque, voire poétique, les marque. Le romanesque, la poésie, sont ailleurs, dans le crâne du narrateur, qui observe, contemple, se souvient, imagine, et qui, par la seule activité de son esprit, parvient à donner épaisseur, intérêt et sens à l’extrême banalité des instants vécus. Car cet homme a un passé, peut-être lourd, qui surgit sans cesse en sa conscience et dont la reconstitution double ou plutôt multiplie le récit linéaire de sa journée. Mais on n’a rien dit du livre, de sa beauté, de sa force, de son originalité, en le ramenant à ce squelette d’histoire. C’est la manière dont tout est vu et dit qui soulève comme un ferment cette pâte presque ordinaire et qui la magnifie. Un livre total, d’une exceptionnelle unité car tout s’y harmonise : le projet, la vision, la phrase. » (Jacqueline Piatier, Le Monde) Histoire a reçu le prix Médicis en 1967.

03/1967

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Critique littéraire

Ce que la littérature doit au mal. Une étude stylistique du mal chez Bataille et Bernanos

Lire conjointement Bataille et Bernanos, et voir quel sens naît de cette rencontre, tel est le point de départ de cette étude. En s'attachant de près à deux écrivains qui souffrent encore trop souvent d'une réception trompeuse, l'auteur a voulu rendre sensible une correspondance profonde autant qu'inattendue. Cette correspondance, elle est avant tout stylistique - non pas que leurs styles s'apparentent, car il est évident qu'ils n'écrivent pas de la même manière, mais dans la mesure où un thème, le mal, leur fait parler la même langue. L'enjeu de cet ouvrage sera de circonscrire progressivement le mal comme un double objet thématique et stylistique, jusqu'à mettre au jour une "langue du mal" traversant leurs oeuvres selon les mêmes fulgurances, en autant d'échos fraternels. Car aussi différents soient-ils, celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas, ils puisent dans un même fonds mystique, mais à rebours : ce n'est plus Dieu, mais le mal, qui fait écrire. Hommes de conviction, humanistes atypiques, écrivains singuliers dans leur siècle, ces deux personnalités hors du commun dialoguent ainsi par l'intermédiaire du mal. Leur rencontre ne cesse de faire naître chez le lecteur une interrogation cruciale sur la littérature et son rapport au mal. Au terme d'un parcours qui décline trois temps d'un cheminement mystique ramené à l'étude littéraire (la compassion, la nuit obscure et la Passion du style), cet ouvrage s'achève sur quelques études stylistiques rapprochant, sous la forme d'un dialogue fantôme, les personnages de Bataille et ceux de Bernanos.

09/2014

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Histoire et Philosophiesophie

Francesco Redi - Expériences sur la génération des insectes et autres écrits de science et de littérature - Traduction, introduction et notes. Section de philologie romane-5/II

"Il ne faut pas chercher la vérité à sa table de travail dans les livres, il faut mettre la main à la pâte et regarder les choses de ses propres yeux ", écrivait Francesco Redi (1626-1697), médecin à la Cour des Médicis. Comme Galilée, Redi eut l'amour des lettres en général et celui de la langue italienne en particulier. A rebours des savants contemporains qui s'en tiennent encore au latin, il écrit en toscan. Cet homme qui connaissait l'hébreu et l'arabe en plus des langues classiques et des langues romanes avait une méfiance instinctive pour les termes savants qui servent si souvent de masque à la fausse science : son attention aux mots est presque toujours liée à son intérêt pour les choses. Les cloisons qui compartimentent aujourd'hui le savoir n'existaient pas alors : l'homme de science n'est jamais loin de l'homme de lettres. Erudition et connaissance des Anciens président à la rédaction de ses grandes oeuvres de naturaliste, Observations sur les vipères (1664) et Expériences sur la génération des insectes (1668), qui n'en posent pas moins les jalons d'une science rationnelle, par exemple à l'encontre de la génération spontanée et d'autres superstititions. Médecin, il est en avance sur les idées de son temps : il pressent le rôle du psychisme dans les pathologies. Grande figure de la science et des lettres, Francesco Redi risque d'être trahi par sa double appartenance : peu de "littéraires " se rendent compte que c'est en quelques-unes de ses pages de prose scientifique que Redi est le plus intensément poète. Le présent ouvrage veut rendre justice à son oeuvre.

01/1970

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Littérature étrangère

Terres rares

Biarritz, son rocher, sa plage, ses tamaris, ses surfeurs, tout cela est bien connu, mais Biarritz destination peu regardante à l'heure d'accueillir des nouveaux riches russes, cela l'est moins. C'est dans cette ville, en tout cas, qu'un certain Bazz Oxelotl, écrivain en exil, double d'Axionov, au surmoi hypertrophique et juché parfois sur un âne portugais, commence son récit. Quelques vagues, et voilà que le roman se débride, s'imbrique et se désimbrique comme les célèbres poupées russes. On se trouve entraîné dans un rythme échevelé, du fin fond de l'Afrique avec ses richesses des terres rares jusqu'en Sibérie, et à Moscou évidemment, le Moscou des grandes purges de 1937 mais surtout la capitale de cette nouvelle Russie avec ses " oligarques " séduisants et arrivistes, sans scrupules et tout-puissants, bien qu'en butte au vieil appareil de contrôle. Apparatchiks nouvelle mouture, tenants de l'économie libérale aux dents longues, entrepreneurs audacieux, hommes de main en 4X4, avec lunettes noires et téléphones mobiles, surprenant président africain imprégné de magie et d'idéologie marxisante, amoureux fous, jeune surdoué, tels sont les personnages qui peuplent Terres rares. Au final, une farandole loufoque et jubilatoire, une fable boulgakovienne d'aujourd'hui, quelque chose comme un Hellzapoppin romanesque, peut-être. Et pour le lecteur, un petit tour dans les cuisines de la littérature, où un Vassili Axionov, en permanente et féroce autodérision, convoque, comme pour un adieu prémonitoire, tous les personnages de ses romans précédents. Un bonheur sans réserve donc, à servir aussi glacé qu'une vodka en savourant les zakouskis d'une langue jouissive, inventive et aussi déjantée que tout le reste.

01/2009

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Histoire de France

Les Harkis. Mémoires sans issue

Dans cette chronique obsédante, de domination et d’irresponsabilité, de traîtrise et d’abandon, d’ostracisme et d’exil, de racisme et d’humiliation, Vincent Crapanzano se penche sur l’histoire de ce quart de million de supplétifs algériens qui ont combattu aux côtés des Français dans différentes unités durant la guerre d’Algérie. Après l’indépendance, en 1962, ils furent pour la plupart désarmés et renvoyés dans leur village par leurs officiers. Dénoncés comme traîtres par les Algériens, trahis par les Français, beaucoup d’entre eux furent emprisonnés, sauvagement torturés et exécutés sous les yeux de l’armée française qui avait consigne de ne pas intervenir. L’estimation du nombre de victimes varie de 150 000 selon les Harkis à 75 000 à 100 000 selon les Algériens. Les quelque 40 000 d’entre eux qui réussirent à fuir l’Algérie furent cantonnés dans des villages isolés et dans des camps, parfois pendant seize ans. Selon l’auteur, les Harkis y sont devenus une population à part : ghettoïsée par la France (et l’Algérie) mais aussi emmurée dans le silence. Les enfants de Harkis souffrent de cette double blessure : celle qu’ils ont eux-mêmes endurée et celle produite par le silence de leurs pères. Plus qu’un simple retour sur le sinistre passé des Harkis et leur difficile présent, cette enquête ethnographique nourrit une puissante réflexion sur la façon dont les enfants portent la responsabilité des choix de leurs parents, dont l’identité personnelle est façonnée par les forces impersonnelles de l’histoire et dont la violence elle-même s’insinue dans chaque aspect de la vie humaine.

09/2012

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Romans de terroir

Contes et légendes d'Ille-et-Vilaine

Voici un ouvrage né des rêves contés de l'" Extrême-Orient breton ", comme Jean-Pierre Mathias s'amuse parfois à qualifier le département d'Ille-et-Vilaine. Depuis plus de trente ans qu'il cultive les arts de l'oralité, ce conteur connaît son sujet, d'autant qu'il se double volontiers d'un tempérament d'archiviste ! La matière qui compose ce livre a fait l'objet de riches collectages de passionnés, à l'instar des frères Grimm pour l'Allemagne. Citons notamment, parmi les anciens, Adolphe Orain, Paul Sébillot, Elvire de Cerny, Amand Dagnet et François Duine ; et, chez les contemporains, Albert Poulain ou Thérèse Dufour... Au fil des pages de ces Contes et Légendes d'Ille-et-Vilaine, vous découvrirez des récits variés, issus de la tradition orale d'habitants de tous les cantons et pays du territoire. La matière est si riche qu'il a fallu faire des choix, retenir certaines histoires au détriment d'autres... Ce recueil ne rassemble donc pas tous les contes, légendes et autres oralités attestés dans le département - ils sont bien trop nombreux : plus de trois mille cinq cents items ont été identifiés à ce jour ! -, mais il constitue le point de départ d'une quête que le conteur vous invite à mener... Jean-Pierre Mathias vous souhaite de bien voyager et de rêver, voire de reprendre telle ou telle légende à votre propre compte... Ces récits ont en effet d'abord vocation à créer des liens par le partage oral, comme ce fut le cas pendant des millénaires, avant que l'écrit ne les préserve d'un certain désintérêt ces derniers temps. Que vive le verbe !

11/2013

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Littérature française

L'Argentina

On l'appelait "Alicia l'Argentina" lorsqu'elle est réapparue au grand hôtel du Palais à Biarritz à la fin du siècle dernier, tentant de mettre fin à ses jours. On disait qu'elle avait été une grande actrice dans son pays, révélée toute jeune par Louis Jouvet lors de sa légendaire tournée en Amérique latine, mais aussi chanteuse de tangos. Mais pourquoi a-t-elle quitté Buenos Aires alors qu'elle y menait grand train et avait épousé un célèbre joueur de polo ? Pourquoi Paris dans le milieu théâtral Argentin des années soixante-dix puis Biarritz ? Quel est le mystère de cette femme qui a choisi le théâtre pour rester en vie alors même que la dictature des colonels fait basculer son destin ? C'est ce combat pour l'art qui la distingue. A Biarritz, elle accepte de rencontrer un jeune cinéaste français, pour une dernière interview filmée... un lien se tisse qui le conduira des années plus tard à se lancer sur les traces du passé d'Alicia pour mieux redécouvrir celle qu'on appelait dans les films réalistes de l'Argentine péroniste : "Alicia la Estrela del Sur". Car sans raison apparente, elle fait de lui l'héritier de son journal intime et d'un appartement, sous condition d'un étrange marché. Marc Bélit nous entraîne dans cette quête et ce double voyage, à la fois biographie imaginaire d'une artiste méconnue et plongée dans l'atmosphère des romans de Sabato ou de Borgès où le réel vacille et l'imaginaire se superpose, faisant de la vie rêvée, une vie plus vivante encore que la vie réelle.

04/2019