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Viviane Rogès-Brédas

Extraits

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Histoire internationale

Jean Monnet. 1888-1979

Pour John Kennedy, il était " l'homme d'Etat du monde " ; de Gaulle voyait en lui " l'inspirateur " du processus d'intégration européenne ; selon Henry Kissinger, personne n'a plus fortement marqué notre temps. La personnalité comme le rôle exact de l'un des géants du siècle, Jean Monnet, restent pourtant mal connus. Tour à tour marchand de Cognac, promoteur de l'effort de coordination allié durant la Grande Guerre, secrétaire général adjoint de la SDN, banquier en Amérique et en Chine dans les années 30, maître d'œuvre du Victory Program aux Etats-Unis en 1941, premier commissaire général du Plan (1947-1952), initiateur en 1950 du plan Schuman qui posa la première pierre de l'Europe des Six, président de la Haute Autorité de la CECA, animateur jusqu'en 1975 du Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe, cet homme d'influence au rayonnement universel échappe aux classifications politiques et idéologiques habituelles. Afin de reconstituer son étonnant parcours, Eric Roussel a interrogé de très nombreux témoins, dépouillé les archives françaises et étrangères et exploité pour la première fois les fameuses " notes roses ", journal inédit où le père de l'Europe consignait ses réflexions et relatait ses entretiens avec des interlocuteurs tels que Roosevelt, Adenauer, Churchill, Brandt, Pompidou, Heath, Henry Kissinger, Valéry Giscard d'Estaing et tant d'autres. Plus de soixante années d'histoire européenne et française sont ainsi évoquées, et certains épisodes cruciaux - comme les événements qui se déroulèrent à Alger en 1943 - apparaissent sous une lumière nouvelle. Surtout, surgit le vrai profil d'un homme à la fois visionnaire et pragmatique, dont les vues non conformistes ont bouleversé la vie des Européens et dont les méthodes demeurent d'une surprenante actualité au moment où l'on s'efforce d'imaginer l'après-Maastricht.

06/2000

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Littérature française

Le roman rouge - Tome II

" Où est le roman rouge ? ". Il ne sait pas, il ne peut pas savoir que le roman rouge est déjà là et que c'est lui qui l'exprime dans son interrogation. " La tache noire salit le blanc, c'est comme une chemise sale, une veste vérolée qui pend aux branches et tue les Indiens, et pourtant cette salissure est une des racines du roman rouge, d'abord des racines dans le noir de la terre, là où les mouvements sont sismiques et telluriques, absolument désordonnés, des mouvements d'apocalypse. C'est comme un navire qui jette l'ancre dans l'encre noire et qui navigue sans but, vers un sans rive, vers un nulle part, il y a dans le roman rouge cette veine anarchique, cet amour du désordre, de l'impossible et de l'impouvoir. Le roman rouge met à nu cette matrice qui nourrit le communisme irrigué par une double racine rouge et noire. Il y a dans les histoires du roman rouge cette fantaisie débridée qui ressemble aux galets que l'on jette au loin dans une mer aux yeux pers. Le roman rouge est alors comme une madeleine, bombée sur le dos, il ressemble à une coquille et nous fait partir dans des rêves rouges, rêves de Venise, opérations et airs d'opéra. On dirait que ce roman rouge avance dans le noir, sans lumière, les yeux crevés, comme dans un grand mythe, OEdipe n'est pas loin. Du roman rouge et de sa tache noire, on pourrait dire qu'ils n'entretiennent pas de rapports et c'est précisément le sans rapport qui fait toute l'aventure Jean-Joël Lemarchand, né en 1947, a reçu une formation philosophique et littéraire qui, très tôt, lui a donné l'amour des mots et, plus que leur sens, l'amour de leur son.

02/2014

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Sciences historiques

Histoire de la nuit. XVIIIe - XVIIIe siècle

Dans l'Europe des Temps modernes, la nuit, c'est une absence de lumière qui a (très) partiellement partie liée avec l'horloge biologique. En effet, c'est surtout en s'ajustant à nos rythmes internes que le jour s'apparente à la veille et la nuit au sommeil. Et c'est pourtant elle qui resta longtemps la mesure du temps quotidien, de la Scandinavie à la péninsule italienne. Simultanément, cette noirceur des paysages se peuple de présences innombrables, s'investit de lieux mythiques, se remplit de croyances et d'imaginaires, induit une autre manière d'être au monde, une autre façon d'appréhender le sensible, proche ou lointain. Absence-présence, tel quel, ce couple constitue l'une des contradictions qui surgissent lorsque l'on tente d'appréhender la nuit. Espace et temps, la nuit l'est tout ensemble. Certains l'assimilent à une frontière, voire à une " dernière frontière " à conquérir. Notion éminemment spatiale qui renvoie à la fois à cette volonté humaine de remplir la totalité d'un environnement et à des perceptions inconnues de l'espace qu'impose l'effacement de la lumière. La nuit induit encore un système de représentations et de pratiques qui peuvent aussi bien s'affronter que se soutenir. Ainsi les visions négatives de la dangereuse et angoissante " nocturnité " conduisent-elles à la prise de mesures successives pour assurer l'ordre urbain. En tout cas, la relation complexe et la confrontation de ces deux éléments font de la nuit un objet en construction permanente, loin d'une image où les rôles seraient définitivement édictés entre l'action diurne et le repos nocturne. Ainsi, la nuit n'est sûrement pas l'envers du jour. Elle est un autre temps qui possède des particularités essentielles non transposables.

03/2009

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Beaux arts

L'art, avec pertes ou profit ? Des compétences de l'art dans l'entreprise

On voit fleurir en Europe des entreprises arty à l'image des entreprises "éthiques" . Ainsi, la banque Neuflize OBC (France) et le groupe Lhoist (Belgique), producteur mondial de chaux, passent régulièrement commande auprès de photographes contemporains ; l'industriel Akzo Nobel (Pays-Bas) a créé une fondation qui accueille des artistes en résidence ; le groupe Teseco (Italie), spécialisé dans le traitement écologique des déchets, a mis en oeuvre un "laboratoire pour l'art contemporain" ; le Deutsche Guggenheim (Berlin), nouveau musée d'art contemporain, est issu d'une joint-venture entre la Deutsche Bank et la fondation Guggenheim. Cet intérêt, voire cette prédilection pour l'art touche les grands groupes comme les petites et moyennes entreprises. Pourtant, l'alliance ne va pas de soi. Dans quel (s) but (s) l'entreprise s'intéresse-t-elle à l'art ? Et avec quelle légitimité ? Quelle finalité l'art peut-il trouver dans le monde du travail ? S'y dévoie-t-il ? A ces questions les auteurs répondent en étudiant différents exemples européens et la particularité française : le pays de l'exception culturelle demeure aussi celui du mécénat modeste, en dépit de signes encourageants, telle la loi du 1er août 2003. Que l'entreprise soit utile à l'art et singulièrement à l'art d'aujourd'hui, les auteurs en sont cependant convaincus. Car ils ont enquêté à l'échelle européenne et relevé, pays par pays, des stratégies et des méthodes entrepreneuriales convaincantes : soutien de projets, production d'oeuvres, collections et fondations d'entreprise. Ils analysent cette capacité de l'art à jouer divers rôles : faciliter l'expression des identités, véhiculer des valeurs culturelles, enrichir le quotidien des salariés... Autant de raisons pour lesquelles l'oeuvre d'art exerce sur l'entreprise une attraction sans précédent.

03/2007

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Sports

A toute vitesse

A quarante-deux ans, Luc Alphand est un sportif hors pair... Ancien champion de ski, champion de course automobile, il a réussi l'exploit d'exceller dans ces deux disciplines. Et pourtant, ses débuts n'ont pas été des plus faciles. Loin de là ! Champion du monde junior de descente en 1983, Lucho, alias Wild Dog ou le Chat Noir, dut attendre plus de dix ans avant de remporter sa première vraie victoire en Coupe du monde de ski. Un soulagement et une joie énorme pour ce montagnard pur jus, après de longues années entachées par les blessures, les doutes, les sacrifices, les galères et les sarcasmes... Avec Luc, c'est tout le ski français qui relève la tête. Fini la génération maudite, l'absence de médailles. 1997 signe l'année de la consécration : le Haut-Alpin est le premier Français, depuis Jean-Claude Killy en 1968, à remporter le classement général de la Coupe du monde. Lorsqu'il décide de raccrocher, au sommet de sa carrière, c'est la consternation. Heureusement, Luc n'a pas fini de nous faire rêver... En 1998, il prend pour la première fois de sa vie le départ du Paris-Dakar. C'est le début d'une nouvelle aventure sur quatre roues. Doté d'un caractère bien trempé qui fait la marque des grands champions, il s'impose en quelques années comme un pilote professionnel de tout premier plan. En 2006, il remporte le plus célèbre rallye raid du monde, le mythique Dakar. Le voici pour la deuxième fois de sa vie au sommet de la hiérarchie mondiale. Derrière la carrière sportive au palmarès impressionnant, Luc se révèle être un homme attachant. Ce bon vivant, marié et père de trois enfants, est aussi un homme de convictions.

02/2007

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Critique littéraire

Antonin Artaud, ce désespéré qui vous parle. Essais

En 1946, Antonin Artaud sort de l'asile de Rodez. Des amis, Arthur Adamov et Marthe Robert entre autres, s'entremettent pour lui trouver un hébergement en milieu médical, proche de Paris. Une jeune interne en psychiatrie, Paule Thévenin, âgée de vingt-trois ans, rend visite au docteur Delmas qui a une maison de santé à lvry et avait soigné Roger Gilbert-Lecomte et la fille de Joyce. Il accepte de loger Artaud dans un bâtiment à l'écart où il pourra écrire en toute liberté. Artaud, qui a l'habitude de dicter ses textes une fois rédigés, demande à Paule Thévenin de les taper à la machine. Il lui dicte différents textes, dont le célèbre Van Gogh le suicidé de la société. Artaud meurt en 1948. Après diverses difficultés de mise en route les éditions Gallimard confient l'édition des Ouvres complètes à Paule Thévenin, seule capable de déchiffrer l'énorme somme des manuscrits et d'en établir une copie conforme à la lettre et à l'esprit de l'auteur du Pèse-nerfs. C'est le début de l'une des plus étonnantes aventures de l'édition contemporaine : Paule Thévenin y consacrera sa vie, son énergie, son talent de scribe et d'exégète en publiant, à ce jour, une trentaine de volumes, des premiers poèmes aux Cahiers de Rodez et aux Cahiers du retour à Paris. A l'édifice, énorme et flamboyant, des textes, s'ajoutera, en 1986, l'ensemble des Dessins et Portraits, qu'elle présentera en collaboration avec Jacques Derrida. Le présent livre rassemble les écrits de Paule Thévenin consacrés à Artaud, préfaces, commentaires de textes, élucidations, recherches généalogiques, entretiens, récits anecdotiques. Travaux incessants, exercices de fidélité esthétique autant que de l'admiration familière, ces essais ont accompagné le travail de l'édition des Ouvres complètes comme témoin, comme une lumière.

02/1993

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Littérature française

Loin des mosquées

Turc grandi en Belgique, Evren achève à Cologne de brillantes études de comptabilité. Hébergé chez son oncle, ce garçon de vingt et un ans, encore chaste et au visage ingrat, s'éprend de sa cousine, la belle et sensuelle Derya. Rentré en Belgique, Evren fait part aux siens de sa décision : il va épouser Derya. Une délégation familiale se rend donc en Allemagne pour demander la main de la jeune fille. Mais les choses ne tournent pas exactement comme prévu : Derya éconduit Evren. Outragés par cette humiliante fin de non-recevoir, les parents d'Evren cherchent un nouveau parti pour leur fils et choisissent Yasemin, une paysanne anatolienne de seize ans, vive et dégourdie, qu'Evren connaît à peine. Les noces ont lieu, et le jeune couple apprend peu à peu à s'apprivoiser. Jusqu'au jour où Derya, dont Yasemin ignore l'existence, débarque à l'improviste en Belgique. Quel secret cache le voyage de Derya ? Qui est véritablement Evren, ce grand garçon obéissant et en apparence si maladroit ? À quel jeu dangereux se livre Yasemin ? Quels rôles viennent jouer dans cette histoire René, voisin de la famille d'Evren et croque-mort de son état, et Marcel, son colocataire, attardé mental qui passe ses journées à visionner les enquêtes de l'inspecteur Colombo ?... Raconté du point de vue des principaux protagonistes, Evren, Derya, Yasemin et René, soumis, chacun à sa manière, au respect des traditions et aux caprices du destin, Loin des mosquées s'apparente à une tragédie antique. À travers l'évocation des mariages arrangés, Armel Job livre ici un conte à la morale subtile sur le combat courageux des femmes pour le droit à la dignité, à l'égalité et à la liberté.

02/2012

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Critique littéraire

De la publication. Entre Renaissance et Lumières

Rendre public est une action qui, sous l'Ancien Régime, ne va pas de soi. Elle comporte de multiples enjeux - juridiques, politiques, sociaux, culturels - qui nous sont devenus presque étrangers. Elle définit, en le visant, un public, terme plus riche, plus complexe, plus " politique " que ne le suggère aujourd'hui son acception de tous les jours. Car entre Renaissance et Lumières, l'opération de faire paraître un écrit - un livre par exemple - renvoie inséparablement au public des lecteurs et à la perception même de l'idée de public dans son rapport à la respublica. C'est cette réalité complexe, mouvante, intimement liée à la genèse de notre " espace public " qu'étudient les textes réunis dans le présent ouvrage, tous issus d'une recherche élaborée en commun, dont voici le premier bilan. Ce livre explore de multiples lieux de publication, de Paris à Venise, du collège jésuite au théâtre de société. Il rencontre bien des protagonistes de ce processus, les auteurs, les censeurs, les orateurs, les donneurs d'avis... Il met en lumière ce qui se trouve ainsi finalement publié : la réputation, la puissance, la gloire, la philosophie et même le secret. Les études ici rassemblées remettent en cause l'idée d'un simple face-à-face entre les producteurs d'écrits - auteurs, éditeurs, commanditaires, imprimeurs - et les divers publics qui en sont les destinataires. Elles font découvrir l'importance des médiations, la multiplicité des relais, la confusion parfois des rôles. Au fil des pages et d'un chapitre à l'autre on voit ainsi se composer, par fragments, une histoire renouvelée de la circulation et de la réception des écrits sous l'Ancien Régime, qui esquisse, chemin faisant, une autre approche de la littérature à l'âge classique.

10/2002

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Psychologie, psychanalyse

L'hyperactivité infantile. Débats et enjeux

L'hyperactivité infantile est aujourd'hui le trouble le plus débattu sur le plan scientifique en psychopathologie de l'enfant. Il est également l'un des plus médiatisés, du fait, notamment, des alternatives thérapeutiques disponibles : la Ritaline(r) pose en effet une interrogation légitime à des cliniciens peu enclins à rompre une tradition d'exception quant à la prescription de psychotropes aux enfants. Et il semble bien que cette forme pathologique souligne des divergences, voire de véritables clivages au sein de la communauté scientifique, entre d'un part les tenants d'une approche " classique ", marquée par les apports de la psychanalyse et la place qu'elle accorde à l'environnement de l'enfant dans son développement, et d'autre part les tenants d'une approche plus expérimentale et " réaliste ", avant tout soucieuse de réduire les symptômes qui handicapent l'enfant dans ses rapports sociaux. En fait, cette dichotomie entre approche " française " et approche " anglo-saxonne " est, à bien des égards, abusive : comme cela a été le cas pour l'autisme infantile au cours des deux dernières décennies, les praticiens conviennent à présent de l'intérêt d'une confrontation des approches face à un trouble dont la compréhension résiste à des analyses trop univoques. Tel est l'objectif de cet ouvrage qui fait dialoguer plusieurs courants contemporains de la psychopathologie de l'enfant à propos de ce trouble, en écartant tout à la fois un illusoire consensus et un tiède éclectisme intégratif. Quatre grandes parties structurent ce livre : " Du diagnostic aux représentations ", " Repères psychopathologiques ", " Alternatives thérapeutiques ", et enfin " Mesures, méthodes et perspectives ". La préface rédigée par le Professeur Roger Misès resitue avec force le cadre général dans lequel s'organise ce débat.

05/2004

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Science-fiction

Pigeon, canard et patinette

En 2016, Fred Guichen imagine que des impasses de la toute-puissance naîtra le pouvoir de la fragilité. An 103 après La Catastrophe. Quelque part sur les côtes bretonnes. D'abord, il y a Le Secteur, un petit coin tranquille, bien protégé par une enceinte de terre, de roches et de béton haute de 20 mètres ; derrière, trois villages coupés du monde extérieur et administrés par une trentaine d'individus solidaires, doux comme des agneaux et rongés par les mutations mais tellement heureux de (sur)vivre. Il y a Patinette, un bon gars au pied bot et aux bras trop courts, sa soeur Hermeline, frappée de progeria mais tellement adorable, et Canard, le cousin, dont la tumeur galopante au cerveau n'entame pas la joie de vivre. Et puis, il a Pigeon, le maire de la communauté, fragilisé par sa taille de géant mais toujours présent pour ses amis, Globule, Jacotte, Moignons, La Bouquin et les autres. Seul lien avec l'état, le Contremaître supervise l'activité de tout ce petit monde, car ils ont l'insigne honneur de s'occuper, d'entretenir, de dorloter le réacteur numéro 2 de La Centrale, responsable de La Catastrophe du 18 mai 1970, il y a un siècle de cela. Mais la nouvelle est tombée : le gouvernement a décidé d'arrêter les frais ; cette cour des miracles n'est plus rentable et on dit qu'une guerre couve, alors... Alors, que vont devenir Pigeon, Canard, Patinette et les autres ? Quel est ce formidable lien qui les unit tous ? Quel avenir pour ces enfants de l'atome dans un monde qu'ils ne connaissent pas ? Et s'ils étaient le salut de l'Humanité ?

01/2016

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Développement durable-Ecologie

Le manifeste du crapaud fou. Un appel à l'action pour un nouveau monde écrit par le collectif des crapauds fou

Tout s'accélère, le monde change si vite... Où trouver des repères, comment comprendre ? Grâce à quels outils ? Et surtout comment être acteur de ce changement planétaire ? Lors des grandes migrations, des batraciens atypiques s'aventurent à contre-courant de leurs congénères dans des tunnels obscurs conçus pour leur permettre de traverser les routes. Ils sauvent l'espèce quand les autres périssent sous nos roues. Qui sont aujourd'hui ces crapauds fous prêts à en découdre avec les certitudes, les carcans de la pensée simplifiée, les contre-vérités ? Deux d'entre eux proposent une alliance atypique pour affronter ce futur déjà en marche. Dirigeante précoce au sommet des plus grandes entreprises, Thanh Nghiem mène une quête au coeur de nouvelles façons de faire. Mathématicien de génie, avec son regard original sur le monde et sa capacité à rendre accessible une science qui fascine, Cédric Villani est devenu un personnage familier par son engagement dans la vie de la Cité. En tandem, ils réunissent des personnalités d'horizons divers afin d'émettre un appel à s'engager vers un nouveau " vivre ensemble ". Chaque personne apportant sa puissance intellectuelle, spirituelle ou pratique pour franchir le tunnel – scientifiques, entrepreneurs de la Silicon Valley, collectifs d'activistes de la nouvelle économie. Si les cris d'alarme répétés et les rapports bien pensés n'ont pas réussi à mobiliser depuis des décennies, le récit du voyage mené par Thanh et Cédric, les péripéties, les espoirs, les alliances imprévues, les témoignages de personnages emblématiques réunis en quelques mois pour faire face à l'urgence pourront-ils participer à un déclic salutaire ? Comment aborder ce que l'algorithme, l'intelligence artificielle ou l'automatisation de la société nous réservent, pour mieux nous en saisir ?

10/2017

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Critique littéraire

Critique N° 617, Octobre 1998

L'art est un objet critique de la sociologie : parce qu'il est investi des valeurs mêmes - singularité et universalité - contre lesquelles s'est construite la tradition sociologique, il incite, plus que tout autre domaine, à opérer des déplacements qui affectent non seulement la sociologie de l'art, mais l'exercice de la sociologie en général. Il est donc temps d'observer non plus ce que la sociologie fait à l'art, mais ce que l'art peut faire à la sociologie dès lors qu'on prend au sérieux la façon dont il est perçu par les acteurs. Ainsi se redistribuent les approches méthodologiques et théoriques, permettant de revenir sur des habitudes mentales ancrées dans une tradition sociologiques qui n'est encore le plus souvent qu'une idéologie du social - une socio-idéologie. Même s'ils n'ont pas lu le chef d'oeuvre d'Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l'a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l'assassin est le narrateur. Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s'organise autour d'un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu'Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s'est pas lourdement trompé, -laissant le coupable impuni ? Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l'enquête et en démasquant le véritable assassin, s'inspire de l'oeuvre d'Agatha Christie pour réfléchir, avec l'aide de la psychanalyse, sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d'interprétation.

09/1998

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Littérature française (poches)

Autour du cairn

Dans Autour du cairn, Alexandre Chollier multiplie les points de vue. Il mêle analyse et références anthropologiques, philosophiques et sociologiques et propose un large éventail de références issues de ses recherches. Rythmé par les dessins de Marc De Bernardis - un ami peintre amoureux de montagne à l'origine de son intérêt pour le cairn, Autour du cairn convoque des lieux, des récits et des voix de poètes, d'anthropologues, de philosophes - pour faire entendre la "parole des pierres". Edouard Glissant, Jean Giono, Maurice Chappaz ou Roger Caillois sont invités à nourrir cette réflexion. Mais aussi Nicolas Bouvier, qui écrivait : "Je ne pars jamais des mots pour aller aux choses, toujours l'inverse". Si la figure du cairn se fait à l'occasion silhouette, ses noms ne manquent pas d'indiquer l'essentiel et de dessiner un monde où l'humain et le non-humain deviennent solidaires l'un de l'autre. Des noms dès lors à la présence vive : galgal, clapier, montjoie, monticule, murger, tumulus, castelet, champignon, garof, segnavia, ometto, uomo di sasso, mound, Steinmann, Steinberg, Steinpyramide, Wegweiser, radjma, kerkour, kalacha, nishan, chaps, chorten, stûpa, laptse, obo, apacheta, innunguaq, inuksuk... Dans le cairn rien n'est isolé, ni mot, ni chose, ni être, ni lieu. Indicateur d'une géographie concrète, le cairn dit le monde tel qu'il est. Dans l'Himalaya, les Alpes et en Laponie, sur les sentiers des anciens pays celtes et chez les Indiens d'Amérique, il indique une frontière, borne le chemin, marque le passage d'un col, une tombe ou un lieu de chasse. Les passants - bergers, nomades, randonneurs ou voyageurs - y ajoutent une pierre, prenant le risque de l'écroulement ; oeuvre collective en constante transformation, le cairn résiste au passage du temps justement parce qu'il est fragile, toujours changeant et reconstruit.

04/2019

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Littérature érotique et sentim

Jusqu'à ce que le divorce nous sépare

Je m'appelle Julia, j'ai 38 ans, un mari, deux adorables enfants, un appart sur plan et même un monospace mais, à ce stade de ma vie de couple, j'ai plus de chances de finir pendue à la rambarde de l'escalier avec un tuyau de douche que de devenir un jour quadra. Pourtant, le mariage, c'était le rêve de ma vie ! Je me revois, petite fille, découpant les modèles de robes façon meringue dans des catalogues pour les coller dans mon journal intime à côté de la liste des prénoms de mes futurs enfants. Innocente, insouciante, je rêvais secrètement du jour où, après avoir glissé une superbe bagouse dans un écrin de velours rouge, mon mec se roulerait par terre en costard dans un resto ultra-chicos pour que j'accepte de l'épouser... Mais ça ne s'est pas exactement passé comme ça. Ma vie s'est transformée en pauvre remake de Cendrillon version moderne et, par un beau matin d'été, j'ai pété les plombs et j'ai claqué la porte de mon château de princesse. Me voilà donc au seuil du premier jour du reste de ma vie, avec une smala à temps quasiment plein sur les bras, un job qui paie les factures et mes premiers cheveux blancs. A moi le retour aux sources dans une maison meublée sur le Bon Coin, à moi la liberté, mais aussi les galères de maman solo, les sites de rencontres, les vacances pas chères, le quotidien en mode foldingue et les love-story foireuses. Autant vous dire que ma nouvelle vie version 2.0 n'est pas de tout repos mais... elle vaut le détour !

04/2019

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Religion

Montpellier

L'histoire du diocèse de Montpellier a pour cadre le département de l'Hérault. Il correspond aux cinq anciens diocèses de Montpellier-Maguelone, Agde, Lodève, Béziers et Saint-Pons de Thomières, auxquels il faut ajouter quelques paroisses des diocèses de Narbonne, Alais et Nîmes. Les origines chrétiennes ont été confiées à un assistant d'Histoire de l'Université Paul Valéry, Michel CHALON. Henri VIDAL, de la Faculté de Droit de Montpellier, Président de la Fédération historique du Languedoc-Roussillon, s'est chargé de la période médiévale. Les temps modernes sont présentés par Mireille LAGET, Maître-assistant d'Histoire, et l'abbé Xavier AZEMA, Docteur en théologie, auteur d'une thèse sur le jansénisme dans le diocèse d'Agde au XVIIIe siècle. Gérard CHOLVY, Directeur de l'U.E.R. d'Histoire à l'Université Paul Valéry, a veillé à la rédaction d'ensemble et rédigé les chapitres qui vont de la Révolution à nos jours. Auteur de deux thèses de doctorat sur la région, il a puisé sa documentation dans les archives et parfois dans le témoignage oral. Cette documentation permet d'aborder tout à la fois les courants spirituels qui animent les clercs et les laïcs, l'évolution des sentiments religieux – la « religion populaire », la pratique, la ferveur —, les œuvres et mouvements d'Action catholique à la veille de Vatican II… Le souci commun a été d'aller au-delà des aspects traditionnels de l'histoire ecclésiastique et d'aborder, par le biais de la vie du peuple chrétien, l'histoire des mentalités, riche en contrastes dans un pays qui vit s'affronter catholiques et protestants, Blancs et Rouges, le cardinal de Cabrières et Louis Lafferre, l'Eclair et le Petit méridional.

01/1976

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Histoire de France

I Sturietti di ziu Antonu

Dessins d'Elia Santucci Mi piaci monda à scriva è cù" i sturietti" , sarà u me terzu libru è com'edda dicia Marguerite Yourcenar : "Scriva hè ùn parlà micca, hè silènziu. Ghjè stridà senza rimori ! " . Après "E Fole di Ziu Antonu" que j'ai écrit en 2015, j'ai eu l'idée d'écrire une petite histoire de Corse mais cette fois ci dans le parler du sud uniquement, la langue de mon enfance, a favella di Sartè, u me paesi. Professeur de langue corse pendant 22 ans, j'ai été aussi professeur d'histoire et géographie pendant 20 ans et j'ai toujours été passionné par les anecdotes et les mystères de l'histoire J'ai rencontré en 2014 dans mon lycée à Bastia une jeune professeure d'arts appliqués, Elia Maria Santucci avec qui j'ai eu la chance de partager cette aventure ... Nous avons décidé d'illustrer chaque "sturietta" ... en parcourant ainsi les diérentes périodes de l'histoire de Corse (la période romaine, les grandes familles corses du Moyen Age des Ìstria à Samperu Corsu, l'enfance et la vie quotidienne de Napoléon, les boues rouges, les bandits corses méconnus, la tradition du Carnaval ect ... en passant par des sites géographiques chargés d'histoire et de légendes comme Sartè, Vizzavona, San Bàrtule, Pancheràccia, Bocognanu ... Elia Santucci C'est depuis l'enfance que je baigne dans le milieu des arts, m'intéressant tour à tour à la bande dessinée, aux arts plastiques puis aux arts appliqués que j'enseigne aujourd'hui depuis 2009. Peu après notre rencontre, Antoine, avec lequel je partage l'amour de la Corse et de sa culture, m'invita à participer à la réalisation de ses "sturietti" en tant qu'illustratrice. Il m'aura ainsi donné la chance de raconter la Corse à ma manière.

08/2019

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Sociologie

Le sens de l'action et la compréhension d'autrui

La compréhension d'autrui est à la fois courante et nécessaire, puisque tous les actes sociaux la présupposent et que la société ne pourrait exister sans elle. Souvent évidente, car on comprend sans peine que l'autre pose une question, manifeste de la colère, cherche à faire plaisir, exécute un certain travail, etc., elle devient vite douteuse lorsqu'on commence à se demander ce que l'autre pense vraiment, ce qu'il veut vraiment dire ou ce qu'il cherche vraiment à accomplir. Poussé à l'extrême, ce doute peut devenir ravageur en laissant penser que le sentiment de compréhension ne serait qu'une illusion interprétative ou un effet fonctionnel de l'habitude. Pour y faire face, on doit s'interroger sur ce qui rend possible la compréhension d'autrui : repose-t-elle uniquement sur une analyse des signes visibles du comportement ? Est-elle identique à celle que nous avons des phénomènes physiques ou du mouvement des animaux ? Ces études de sociologie compréhensive examinent différentes théories de la compréhension, de Weber à Goffman et Garfinkel, en passant par Descartes, Husserl, Habermas et Elisabeth Anscombe, pour aboutir à l'idée que les êtres humains se comprennent à partir de ressources sémantiques essentiellement communes. Nous pouvons comprendre autrui parce que nous lui prêtons en principe notre propre compétence à comprendre le sens des actes, des sentiments, des relations sociales, des rôles ou des vertus de même que nous lui prêtons la capacité de saisir le sens d'une opération arithmétique. Cette capacité sémantique commune est toutefois sous-utilisée, car nous nous contentons souvent d'appréhender la troisième personne, voire la deuxième, sous les catégories les plus manifestes ou les plus fonctionnelles. C'est pourquoi la compréhension d'autrui ne garantit pas encore la prise en compte de sa personne quoiqu'elle en soit toujours la condition.

01/1993

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 214, septembre 2016 : Les structures contemporaines de la "parentalité"

Ce numéro vise à rendre compte d'un paradoxe. Alors même que la diversification des formes familiales a été légitimée par la loi, l'idéal de la famille de deux enfants est aujourd'hui largement partagé. Pour autant, les manières d'être parent font l'objet d'une multiplicité de normes, plus ou moins contradictoires, et ce dès l'annonce de "l'arrivée" de l'enfant. D'un côté, le "naturel" est sans cesse convoqué pour qualifier l'enfant à naître et pour inviter à traiter les "besoins" des corps. D'un autre côté, la surveillance et la médicalisation, depuis la grossesse jusqu'à la petite enfance, n'ont pas reculé, dans une alliance réinventée entre la médecine et la psychologie. Les articles proposés dans le numéro mettent en lumière la prégnance de ces normes sociales, variables par ailleurs selon la classe sociale et le sexe. Ils montrent également comment le genre intervient fortement à la fois dans la division sexuelle des rôles parentaux, consacrant toujours le rôle "maternel" des femmes, et dans le travail parental qui participe fortement à la socialisation genrée des enfants. Comme en attestent les enquêtes empiriques exposées dans le numéro, l'exercice de la fonction parentale est encadré par de nombreux dispositifs, dont l'objet s'est étendu depuis une quinzaine d'années sous l'égide d'une nouvelle catégorie de l'action publique : la "parentalité". En amont de la protection de l'enfance, mais aussi dans les politiques scolaires ou de prévention de la délinquance, le mot d'ordre de la "responsabilisation" des parents s'est imposé comme une nouvelle manière d'agir sur les pratiques parentales. Le numéro met ainsi au jour les conséquences potentiellement répressives de dispositifs de "soutien à la parentalité". Enfin, il rend compte des recherches existantes sur l'homoparentalité et de leurs usages dans les débats publics étasuniens.

09/2016

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Littérature étrangère

L'exercice

Le roman éblouissant d'une implacable manipulation Georgia et Filippo vivent dans la banlieue est de Milan. Après trois ans de vie commune, leur quotidien de couple s'est fait morose. Alors, quand Giorgia croise son ancien professeur de théâtre, Mauro, et qu'il lui propose un rôle dans sa prochaine pièce, elle saute le pas, se donnant corps et âme à ce nouveau projet. Si par le passé la scène avait maintenu Giorgia à flot, les peurs et hallucinations contre lesquelles elle s'est battue toute sa vie reviennent cette fois-ci pour briser les digues de son esprit.
En perdant ses repères le soir de la représentation, persuadée de savoir voler, Giorgia tente de se défenestrer. Tandis qu'elle est soignée, on lui diagnostique une schizophrénie paranoïde. De façon inattendue, Mauro vient au secours d'un Filippo dévasté, se présentant régulièrement à l'hôpital pour lire à Giorgia des bribes de ses rôles passés, notamment la comtesse Olivia de La Nuit des rois. Alors que Giorgia reprend progressivement connaissance, c'est au travers des dires et gestes de ce personnage qu'elle s'exprime.
Ce comportement inspire une idée à Mauro : il propose à Filippo d'écrire ensemble un scénario reprenant les détails de sa vie commune avec Giorgia qui permettra à celle-ci de retrouver son identité en s'interprétant elle-même. Un " exercice " qui les mènera sur des chemins qu'ils ne soupçonnaient pas... Dans ce premier roman éblouissant, Claudia Petrucci met en place une implacable manipulation. Avec une langue vive et délicate, elle explore les frontières entre " folie " et " normalité ", et projette avec talent ses personnages sur la troublante scène de théâtre qu'est le monde.

01/2021

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Beaux arts

Lamotte. Peintre animalier

Gabriel Chefson, dit Lamotte (1920-2005), a été "un peintre animalier d'exception" selon Martial Trolliet, fondateur des Editions de l'Orée. Formé à l'Ecole Estienne à Paris, il a commencé sa carrière au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Cavalier militaire pendant trois ans, il s'oriente vers la peinture équestre et devient rapidement le "peintre officiel" de l'école de cavalerie de Saumur, son pays d'origine, et du Cadre noir. Chasseur de tradition familiale, il s'appuie sur son sens extraordinaire de l'observation du gibier pour reproduire avec un immense talent les scènes dont il est témoin. Crayonnant sans cesse sur ses carnets de croquis, il en tire des milliers de dessins et d'aquarelles, avec une prédilection pour la bécasse, le gibier d'eau et les chiens. Il illustre aussi de nombreux ouvrages et collabore pendant des décennies à la Revue nationale de la chasse. Superbe album illustré de plus de 650 reproductions en couleurs d'oeuvres, la plupart inédites. Bibliographie des ouvrages qu'il a illustrés, liste de ses estampes, etc. "Cet artiste poète a vécu la chasse rustique, celle au goût de liberté, sous tous ses aspects. L'arme à l'épaule, mais toujours nanti de son carnet de croquis, il recherchait le petit gibier de sa campagne rurale du Saumurois : sur un coteau parmi la vigne, l'envol dans un ronflement d'ailes d'une compagnie de perdrix rouges ; le râle des genêts qui piète dans la luzerne ; son chien fureteur qui lève un lièvre d'un fourré d'épines... autant de scènes que l'on retrouve fidèlement traduites dans ses dessins. " (Extrait de l'introduction de Serge Chevallier). Errata : p. 301, la dernière phrase du quatrième paragraphe doit être remplacée par "Il m'a transmis les clichés d'oeuvres choisies dans sa belle collection d'oeuvres de Lamotte."

09/2019

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Beaux arts

Jean Dubuffet et la besogne de l'Art Brut. Critique du primitivisme

Tordre le cou au primitivisme : voilà l'un des enjeux du travail de Jean Dubuffet (1901-1985). Le lecteur pourra trouver l'affirmation paradoxale tant l'artiste semble être le parangon du primitivisme artistique dans la seconde moitié du XXe siècle. Tout pourtant dans son travail concourt à récuser l'existence d'un art supposé "primitif", pierre de touche d'une conception européenne et raciste de l'art, repliée sur elle-même et ébranlée au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En poussant à l'excès les codes du primitivisme de son temps, le peintre en dévoile lucidement les ressorts et les présupposés. Considérant ensemble les trois activités de Dubuffet — la peinture, l'écriture et les prospections qu'il mène pour son entreprise de l'Art Brut — ce livre cherche à mieux comprendre cet activisme critique initié au début de la reconnaissance professionnelle de l'artiste. Mois après mois, année après année, l'auteur retrace le cheminement intellectuel et la pratique maniaque de celui qui défendra et promouvra l'invention artistique dans tous ses états. Chemin faisant s'esquisse un portrait de l'art parisien d'après-guerre à l'heure de l'institutionnalisation de l'avant-garde : celui d'une vaste redistribution des rôles qui affecte les mondes de l'art, de la littérature, de la critique, mais aussi de l'ethnologie et de la psychiatrie. Célébrant l'opération artistique en partant de l'informe, Dubuffet cherche alors à déjouer les procès de catégorisation qui sévissent dans le champ de la création, tout comme dans celui des sciences humaines et sociales. Là est la pointe de la critique de Jean Dubuffet, là est la besogne de l'Art Brut.

04/2019

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Romans historiques

Aliénor d'Aquitaine Tome 3 : A Jérusalem

1146 à Vezelay, Bernard de Clairvaux prêche la croisade. Les Turcs menacent Jérusalem. Aliénor d'Aquitaine, équipée comme un chevalier sur son destrier telle une Amazone, l'épée au poing, harangue la foule. Elle ira à Jérusalem. Elle en a décidé ainsi. Rien ne saurait l'arrêter. Son mari s'incline. Peut-on laisser une aussi jolie femme seule à Paris ? Un an plus tard, Louis et Aliénor, à la tête de 100000 hommes, quittent Metz pour Jérusalem. Aliénor d'Aquitaine emmène ses dames de compagnie, ses trou­badours, ses atours, ses bijoux, ses robes, sa vaisselle. Croisade ou voyage d'agrément ? Son chevalier servant, Foulques de Fons-Almoy et sa dame de coeur, Marguerite de Saint-Brice, sont du voyage. A Byzance, le basileus dont la duplicité est à la hauteur de sa ma­gnificence, leur offre un séjour inoubliable. Le couple royal est émer­veillé par le luxe inouï que recèle la nouvelle Rome. Aliénor découvre les fastes et l'opulence de l'empire : palais de marbre, églises aux mosaïques rutilantes, eau courante, piscines chauffées, hammams, courses à l'hippodrome, chasses au léopard ... et un basileus qui tente de la séduire. Enfin, c'est la traversée du Bosphore. Six mois d'épreuves acca­blantes les attendent. l'armée allemande, trahie par les Grecs, a été exterminée dans les vallées encaissées du centre de l'Anatolie. Pour éviter un tel désastre, le roi de France décide de longer la côte. Em­buscades, traquenards, trahisons, inondations, disette transforment la Croisade en cauchemar. Etrillés, les Croisés gagnent Antioche où les accueille l'oncle d'Alié­nor, le sémillant Raymond de Poitiers. Les dissensions dans le couple royal se creusent. Raymond et Louis s'opposent. Aliénor soutient son oncle et décide de rester à Antioche. Louis VII doit réagir.

03/2019

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Littérature française

Les portes de bonheur. Souvenirs d'enfance

Suite au décès prématuré de sa soeur M, Simon Atlan entreprend un voyage dans ses souvenirs d’enfance en Algérie, histoire de retenir le temps avant qu’il ne s’enfuie. Issu d’une famille israélite, il vit le jour à M’Sila et vécut sa petite enfance aux bons soins de sa soeur Odette (disparue à 14 ans) et dans l’atmosphère chaleureuse de la ville où les différentes communautés vivaient en paix et en harmonie. Il se souvint de ces petits instants inoubliables, la piqûre d’un scorpion, son école, ses amis, son vélo. Il revoit les gens de son quartier, les enseignants, son appartement, autant de figures mémorables, piliers d’un paradis perdu. Dans les années 50, sa famille déménage à Saint Arnaud, et là encore, le jeune garçon vit des années calmes, bercé par le cinéma, les fêtes religieuses, les marchés et le marchand de bonbons. C’est là qu’il vit ses premiers émois, ses premiers traumatismes, et sa première révélation artistique, la Tempête de Shakespeare. Il se souvient encore de la prison, des «terres rouges», de ses amis. Dans la deuxième partie, l’auteur narre son arrivée à Paris en 1956, suite aux «événements d’Algérie». Il raconte ses craintes, ses regrets et bien sûr son incompréhension face au déracinement forcé. Il s’intègre tant bien que mal, voyage en Israël, découvre la littérature et fait son service militaire. Il devint enseignant et perd son père en 1963, un drame dont il ne se remettra jamais. Sept ans plus tard, c’est sa mère qui disparait. Il se voit contraint de commencer sa vie d’adulte, sans jamais oublier les racines de son enfance en Algérie.

01/2016

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Sports

A la rencontre des chevaux du monde

Le travail photographique de Christiane Slawik autour des chevaux est à l'heure actuelle considéré comme le plus abouti par ses pairs. Son approche et sa manière d'aborder l'animal sont exceptionnelles, tant du point de vue humain que du point de vue technique. En effet, derrière son œuvre, on remarque autant l'amour des chevaux que des hommes. Elle part à leur rencontre aux quatre coins du monde, toujours en quête de paysages extraordinaires pour sublimer les chevaux.Voici réunie une sélection de ses plus belles photos dans un tour du monde subjectif pour retracer avec elle des voyages toujours synonymes de partage et de découvertes. Quelques destinations prises au hasard des pages : en Afrique du Sud, à la pointe du Cap, elle a passé du temps avec des éleveurs et leurs chevaux autochtones ou nés de croisements depuis l'arrivée des premiers colons. À l'ombre des pyramides d'Égypte, Christiane nous invite à observer les relations existant entre les pur-sang arabes et les chevaux barbe d'un élevage. En terre maori, elle s'intéresse notamment à de puissants clydesdales utilisés pour le transport de bois à travers des paysages extraordinaires et féeriques. Au pays des maharajas, les photos des chevaux marwaris danseurs, parés de mille couleurs, nous permettent de partager un moment de grâce pendant les fêtes dédiées à certaines divinités hindoues. Plus près de nous dans les îles Shetland, les poneys caractéristiques de l'archipel vivent quasiment en liberté dans les rues, le port, entre terre et mer. C'est en Allemagne que Christiane se plaît à photographier des chevaux au petit matin où leurs robes se nimbent d'une douce lumière.Toujours en quête de grâce et de beauté, Christiane photographie le monde et ses chevaux comme nul autre pareil.

11/2015

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Littérature française

Ames frères

Premier livre d'une auteure funambule, Ames Frères se lit d'un trait, sans reprendre son souffle. On y traverse les épreuves d'une vie à perdre haleine, qui, follement émouvante, oscille entre le tragi-comique, de la même façon qu'on ne saurait dire s'il s'agit d'un roman ou d'un témoignage. Kidnappée dès son plus jeune âge, sauvée par Robert Broussard, qui devient sa figure de référence avant d'être le flic préféré des français, élevée par un père fou et tyrannique qui se croit de plein droit l'homme le plus riche du monde, et une mère que sa beauté oblige à vivre au-delà des autres, Laure se retrouve dès l'âge de ses quatre ans à la tête d'une fratrie qu'elle décide de sauver d'un monde adulte en lequel elle ne croit plus. La narratrice, ses petits frères sous le bras, nous attrape par la main pour nous emmener taper les murs de sa vie. On pleure, on rit. On valdingue du discernement à la folie. On est balloté entre tendresse et froide lucidité. On retient son souffle entre profondeur et légèreté. On chancèle entre les millards et la misère. On rend l'âme entre humanité et inhumanité. Une épopée démarrée sur les chapeaux des roues de la voiture qui l'enlève, et qui à chaque nouveau virage, relate une vie extra-ordinaire. Une écriture vivante, sensible, spontanée, à l'oeil aiguisé qui tombe les masques des préjugés, du regard porté sur l'autre, de la société, des exclus. Un hymne à la vie, à la liberté, à ceux qui ne renoncent pas, dont on sort bouleversé, le coeur et le regard à l'envers de la gifle que l'on prend. Un chant d'amour dans lequel on comprend que Laure puise sa grande force. En fait, une nécessité.

10/2015

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Critique littéraire

Pierre Boutang

En 1998, toute la presse française se fait l'écho de la disparition de Pierre Boutang et le monde intellectuel, longtemps divisé à son sujet, rend un hommage unanime à ce maître – à la fois méta- écrivain, critique, poète et traducteur. Aujourd'hui, en dépit du centenaire de sa naissance (1916-2016), la postérité semble oublier injustement celui qui fut aussi le fondateur du journal La Nation française (1933-1961). A ceux qui en ont une image toute faite – celle d'un personnage colérique, d'un penseur sulfureux ou même "facho" –, cette biographie fournira bien des démentis et des nuances : en politique, fut-il maurrassien ou gaulliste ? pétainiste ou giraudiste ? traditionaliste, anarchiste ou antimoderne ? Fut-il un homme de droite, ce pourfendeur de l'Argent qui appelle à voter Mitterrand en 1981 ? Un homme de gauche, cet adversaire du marxisme et du Progrès ? Et comment situer un catholique en proie aux formidables débordements d'Eros ? Ceux qui ne le connaissent pas encore découvriront ici quelle immense figure de la vie intellectuelle française fut Pierre Boutang – lecteur phénoménal, professeur adulé après avoir été longtemps exclu de l'université, mais aussi pamphlétaire à la plume acérée, et surtout philosophe de la transcendance de l'être et du désir. Traversant un demi-siècle de pensée et de débats, où se croisent les voix des maîtres et amis de Boutang – de Gabriel Marcel à Jean Wahl, de Philippe Ariès à Roger Nimier, de Maurice (javel et Raymond Aron à George Steiner –, nourri de témoignages et de documents inédits, Stéphane Giocanti révèle la genèse d'une oeuvre en forme d'"odyssée du secret" et, sans éluder sa part d'ombre, brosse le portrait d'un inclassable géant du XXe siècle.

03/2016

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Science-fiction

Clavium

Septembre 2001… Effondrement des grandes jumelles new-yorkaises. Décembre 2004… Ravage des côtes indonésiennes par une géante gueule d'eau. Janvier 2010… Spasmes monstres au coeur des fragiles terres haïtiennes. Février 2017… Un des joyaux montréalais est englouti par le Saint-Laurent. Toutes ces fatalités, une jeune femme issue du milieu des arts bruxellois les a annoncées : Landy Van de Walt, extra-lucide et notoire manieuse de pinceaux, a, parmi une série de quatorze toiles, cabalistiquement entrevu ces funestes événements. Aujourd'hui, à la lisière de ses tiges velues, quelque chose d'encore plus dévastateur de tout ce qui fut peint, se dessine graduellement… Un terrible cataclysme prêt à annihiler non pas une minime fraction de la race humaine, mais bien la totalité ! Afin d'éviter cette déchirure, Landy devra unir ses efforts à ceux de sa soeur archéologue, Andréa Santerre, ainsi qu'à un déchu du ciel à la recherche de la rédemption ; un dénommé Saël. Dans leur quête, le trio disparate devra expressément retrouver de précieux artefacts : deux clés façonnées à même les clous ayant servi à supplicier celui que l'on nomme le Gardien des portes. Cela, avant que le Prince des ténèbres, qui toujours imprégné du désir d'assimiler son ancienne demeure, ne vienne y déposer ses tranchantes serres. Toutefois, tapie derrière un opaque linceul, une entité davantage obscure que l'obscurité, davantage perverse que la perversion, entend bien mettre des bâtons dans les roues de tous les protagonistes. De Liège, jusqu'au coeur des collines d'Entiché, en passant par Paris et Rome, une sombre et périlleuse aventure qui vous transportera dans le ventre de l'horreur et du fantastique… Au coeur d'un thriller religieux !

11/2016

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Musique, danse

La musique au coeur des enjeux de la société française (1896-1956). Histoire de la musique-société

Le développement de l'industrie culturelle à la fin du XXe siècle conduit aujourd'hui au triomphe d'une consommation musicale éclectique et éphémère, fondée sur la fabrication d'événements sans cesse renouvelés. Ce processus privilégie le divertissement et entraîne la promotion d'artistes peu enclins à considérer les activités musicales comme porteuses de sens et de valeurs. A l'inverse, dans la France de la fin du XIXe siècle et du premier XXe siècle, plusieurs musiciens et intellectuels se sont mobilisés pour impliquer directement la musique dans les enjeux de société. A travers six études de cas, cet ouvrage se propose de faire revivre ces expériences musicales passées et de mettre en lumière les différentes modalités d'articulation entre vie musicale et vie sociale. Ces études sont regroupées autour des trois grands types d'engagement sociétal majeurs de la période : ce peut être une volonté protestataire, qui choisit la musique pour exprimer la révolte et le désir d'une société plus juste - Chansons rouges de Maurice Boukay ; parti communiste et vie musicale après-guerre ; c'est aussi la défense des valeurs spirituelles chrétiennes, qui peut générer des dynamiques musicales importantes - Schola Cantorum ; A Coeur Joie ; c'est enfin l'attachement à un civisme éducatif, garant de la transmission des savoirs musicaux - inspection générale de l'enseignement primaire dans les années 1930 ; Conservatoire de Paris sous l'Occupation. Dans tous les cas, éthique de conviction et éthique de responsabilité, fondées sur la détermination des hommes, sont à l'oeuvre pour donner à la musique une portée sociale. Malgré la diversité de leurs positionnements et de leurs actions, une même volonté de faire et de faire face anime ces hommes et dessine un horizon qui exclut la soumission à l'ordre établi et aspire à une humanité réconciliée dans la musique.

03/2017

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Policiers

Tom Reed & Walt Sydowski Tome 3 : Le sang des autres

Julie Zegler, la propriétaire d'un commerce de robe de mariées à San Francisco, découvre un matin avec horreur que la vitrine de sa boutique a servi de théâtre à une sordide mise en scène. Le corps d'Iris Wood, une femme célibataire et sans histoires, y a été exposé de manière grotesque, dégoulinant de sang et vêtu d'une des plus belles robes de la boutique. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Walt Sydowski n'apprécie pas qu'on lui ait mis dans les pattes le paria du service de police, l'agent Ben Wyatt. C'est que ce dernier a commis le péché cardinal de ne pas se porter à la défense d'un collègue en danger. Écarté systématiquement de toute enquête importante depuis l'incident qui a poussé son partenaire à la retraite et à la rue, Wyatt voit dans cette affaire une occasion en or de se racheter. Pendant que Sydowski s'obstine à privilégier une approche policière classique, le jeune Wyatt décide d'inspecter le passé informatique de la victime. Après avoir découvert qu'Iris Wood surfait régulièrement sur les sites de rencontres par Internet, il fait secrètement appel à un expert qui l'aidera à retracer le plus mystérieux correspondant de la jeune femme. De son côté, le journaliste Tom Reed, frustré du manque de collaboration habituel de Sydowski et aux prises avec un ancien rival comme nouveau patron, mène sa propre enquête qui le mettra sur la trace de meurtres similaires à Phoenix, Las Vegas, Chicago… et même à Toronto, au Canada. Pour dénouer l'impasse, Linda Turgeon, la partenaire de Sydowski, devra convaincre son éminent collègue de sortir des sentiers battus, d'accepter la collaboration de l'impétueux Reed et surtout, de réhabiliter le laissé-pour-compte Wyatt.

09/2015

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Cinéma

Jean-Louis Trintignant. L'inconformisme

Et dieu créa la femme, Un homme et une femme, Z, La Controverse de Valladolid, Ceux qui m'aiment prendront le train, Amour... la liste est longue des chefs d'oeuvres et des succès de l'acteur. Mais elle ne dit rien de sa vocation première de réalisateur, rien de sa passion pour le théâtre ou la poésie contemporaine, et si peu de choses de l'homme Trintignant : déterminé, solitaire et silencieux il a suivi son chemin, à l'écart du star system. Du "joli garçon" des débuts, partenaire et amant de Brigitte Bardot, aux rôles du méchant, froid, impénétrable dans lesquels il excelle, de l'amoureux transi au cow-boy muet, l'interprète s'est forgé, dit-il, un métier. La fierté des timides, les cicatrices d'une enfance en clair-obscur, les liens noués et brisés, ont fait émerger un personnage tout en retenue et en tension, d'une sensibilité encore aiguisée par les drames familiaux. On connaît moins l'enfant du midi, fils de résistant, le soldat appelé en pleine guerre d'Algérie ou le camarade de combat des artistes engagés autour de Montand et Signoret ou Semprun. Comédien exigeant d'un cinéma français en plein renouveau, figure de la grande période du cinéma italien, et réalisateur original, il a croisé les grands noms de la vie artistique du moment. Du festival d'Avignon à celui de Cannes, des succès populaires aux projets portés à bout de bras, de Sans mobile apparent au Désert des Tartares, nombre d'oeuvres auxquelles il a participé ont une histoire qui vaut d'être contée. Vincent Quivy fait un récit passionnant, vivant et très précis, appuyé sur des archives multiples. Il a aussi, avec l'assentiment de l'acteur, interrogé les producteurs, réalisateurs et acteurs qui ont travaillé avec lui, ainsi que ses proches dont Nadine Trintignant.

09/2015