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Généralités médicales

Histoire de la relation médecin-malade. Analyse autour des concepts d'information, de consentement et d'autonomie du patient

Depuis le haut Moyen Age jusqu'aux premiers temps de l'époque moderne, la médecine fut essentiellement paternaliste. Comment, d'ailleurs, aurait- il pu en être autrement ? Qu'aurait pu expliquer le médecin à son patient ? Le savoir médical était si mince et la population si peu instruite. Le grand Ambroise Paré, lui-même, recommandait dans les cas difficiles de ne pas délibérer et de s'en remettre à Dieu. Durant cette longue période d'ignorance réciproque, l'art médical, hérité d'Hippocrate et de Galien et reposant sur des concepts forts transmis par l'université, était cependant très codifié, gage de sécurité, à défaut d'efficacité. Il faudra attendre l'après-guerre et les succès de la recherche médicale pour qu'enfin, et en quelques années seulement, soient mis à disposition des malades les médicaments qui aujourd'hui font notre quotidien, et qu'ainsi les conditions soient désormais réunies pour permettre au patient de décider pour lui-même : dès lors, le médecin pourrait informer son patient, il avait enfin quelque chose à lui dire et des choix à lui proposer et à lui expliquer. La notion de consentement éclairé voyait ainsi le jour dans les faits, un concept moderne qui est au fondement de l'autonomie du patient et que la loi du 4 mars 2002 viendra définitivement affirmer. Le présent livre épluche la jurisprudence et recueille de nombreux témoignages pour prendre le lecteur par la main et le faire voyager au travers des siècles, du Moyen Age jusqu'à aujourd'hui, avec quelques étapes marquantes, notamment : les grands procès fondateurs de la responsabilité médicale, la pleine autonomie existe-t-elle ?, le patient souhaite-t-il toujours être informé ?, le refus de consentir, le malade psychiatrique, le sujet dément, la protection du volontaire lors des essais cliniques, les préjudices subis, quelle information donner ?, comment et sous quelle forme ?, etc.

07/2018

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Littérature étrangère

Albert Black

C'est en octobre 1955 que commence le procès d'Albert Black : ce jeune Irlandais de vingt ans, arrivé à Wellington deux ans auparavant, est accusé du meurtre d'un garçon lui aussi tout juste immigré, à l'occasion d'une rixe dans un bar. Fiona Kidman ne se contente pas ici d'ouvrir à nouveau l'enquête sur les circonstances du drame, crime passionnel ? légitime défense ? et sur la personnalité de ce gentil gamin de Sandy Row que la pauvreté a chassé de Belfast dans l'espoir d'une vie meilleure. Elle met également en lumière le contexte de l'époque : la peine de mort venait d'être rétablie en Nouvelle-Zélande, et le Premier ministre de publier un rapport accusant les immigrés de fraîche date de répandre le vice. Ce passionnant roman donne bien le sentiment, poignant, et ce dès les premiers chapitres, que le sort de l'inculpé est déjà scellé : le procureur général, comme la plupart des jurés, semble l'avoir condamné avant même que tombe le verdict, rendant impossible toute tentative de défense. Sa propre mère, qui avait pourtant désespérément entrepris de réunir l'argent du voyage, s'était vu signifier que ce serait en vain. Même si le directeur de la prison lui montre un peu de compassion, Albert comprend au fil des jours l'étendue de sa solitude dans ce pays où il s'était rêvé un avenir. Sa bonté, son calme et son humour face à l'adversité n'y font rien. Mais le puissant plaidoyer de Fiona Kidman, déjouant implacablement les mécanismes à l'oeuvre dans le rejet de l'autre, a déjà ébranlé plus d'un lecteur : une équipe de juristes est en passe d'obtenir la révision de la condamnation.

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BD tout public

La survie de l'espèce

Si l’on en croit Paul Jorion, l’économie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux mains des seuls économistes ! Preuve en est faite avec La Survie de l’espèce, un essai dessiné percutant, drôle, et pas complètement désespéré, mis en images par Grégory Maklès, connu jusqu’ici pour ses bandes dessinées de fantasy humoristique. En une succession de courts chapitre et d’analyses aussi pointues sur le fond, que délirantes dans la présentation, pimentées d’un brin de souvenirs personnels et d’un zeste d’actualité, Jorion brosse au vitriol un portrait érudit et rigolo de l’idéologie politique et de l’organisation de l’humanité actuelles, qui s’acheminent vers leur extinction naturelle, et il propose quelques idées pour l’éviter. Jouant des symboles connus de tous, Maklès vulgarise les écrits de Jorion, avec la volonté de faire sourire plutôt que de se laisser abattre. Cela commence avec le procès de monsieur x, trader et mercenaire zélé de la banque d'investissement Gloldman Sax, accusé d'avoir créé un produit financier à partir des créances les plus pourries du marché, qu'il a revendu sciemment à ses clients avant de parier sur l'effondrement de cette "camelote". Pourquoi ? Parce que ces clients étaient faibles, et que le système dit M.A.F. (Mort Aux Faibles) ! Bien sûr, cela nous rappelle quelque chose… Comment a-t-on bien pu en arriver là ? C’est le postulat de départ des auteurs : comprendre. Alors, avec trois symboles simples (le Salarié, un petit jouet en plastique, le Patron, un général d'armée, et le Capital, un financier à haut de forme et gros cigare), Jorion et Maklès expliquent pourquoi et comment. Cyniquement, ironiquement et avec beaucoup d'humour (noir), ils décortiquent l'invention du travail, le partage des richesses, le management, la Bourse ou encore l'ultra libéralisme.

11/2012

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Histoire internationale

Eichmann au Caire. Et autres essais

Adolf Eichmann était l'un des organisateurs des camps de concentration nazis. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a réussi à échapper aux Alliés et s'est installé en Argentine où il a vécu sous une fausse identité jusqu'en 1960, avant d'être kidnappé par des agents du Mossad israélien. Conduit secrètement en Israël, il a aussitôt été jugé, condamné à mort et exécuté, le 31 mai 1962. A l'époque, l'affaire Eichmann a eu un retentissement considérable et l'on sait que Hannah Arendt lui a consacré un ouvrage devenu rapidement un classique de la philosophie politique, Eichmann à Jérusalem ou la banalité du mal. Le premier article de ce livre traite de la réception de cet événement dans le monde arabe, et plus précisément en Egypte. Le choix de ce pays n'est évidemment pas anodin. En effet, sous la direction de Nasser, c'était le porte-drapeau du nationalisme arabe, le champion de la lutte contre Israël, et il n'était pas rare en Europe et aux Etats-Unis de lire dans la presse des articles l'assimilant au fascisme, et même au nazisme. Or, Gilbert Achcar, se fondant sur la couverture du procès Eichmann par le quotidien officieux Al-Ahram, alors dirigé par le confident de Nasser, Muhammad Hassanayn Haykal, a régulièrement dénoncé autant les crimes nazis que l'usage qui en a été fait par la propagande israélienne pour justifier l'expulsion des Palestiniens et le déni de leurs droits nationaux. Dans les deux autres articles, l'auteur revient sur son ouvrage Les Arabes et la Shoah, qui, à sa parution en 2010, a suscité de furieux débats tant aux Etats-Unis et en Israël qu'au Liban et dans d'autres pays du monde arabe. ?? ?? ?? ??

09/2012

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Littérature française (poches)

Les folles années Tome 2 : Mathieu et l'affaire Aurore

1920. La Grande guerre et la grippe espagnole deviennent de mauvais souvenirs, la vie reprend son cours. Au sein de la famille de Marie Picard, les enfants suivent leur destin. Thalie se trouve à Montréal, entichée plus que jamais de ses études de médecine. De son côté, Mathieu découvre à la pratique du droit des à-côtés déplaisants. Son emploi au bureau du Procureur général l'amène à jouer un rôle de premier plan dans une histoire susceptible de donner des haut-le-coeur à tout le Québec : celle d'Aurore Gagnon, l'enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville. Au moment où Mathieu visite cette paroisse pour la première fois, la petite victime gît déjà sur les planches de son cercueil. Il fait toutefois connaissance de sa soeur aînée, Marie-Jeanne. Celle-ci, âgée de douze ans, a été témoin de tous les mauvais traitements. Elle cherche à démêler ses sentiments : un amour inconcevable pour sa belle-mère et la crainte de subir les mêmes châtiments horribles. Les premières étapes du processus judiciaire laissent croire que les parents échapperont à la justice : après tout, ont-ils fait autre chose que de mener une enfant récalcitrante sur le chemin de la vertu ? Le jeune homme réussit à tisser avec la fillette une relation de confiance. Elle se confie d'abord à lui, elle témoigne ensuite en faveur de la Couronne. Mais ses demi-frères, les propres enfants de la marâtre, feront-ils de même ? Qu'adviendra-t-il de la mère et du père à l'issue du procès ? Au fil de ces événements dramatiques, Mathieu, qui occupe la place centrale de ce roman, apprendra à se réconcilier avec son propre passé tumultueux.

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Littérature étrangère

Sincères condoléances

Alors qu'il regarde un reportage sur la guerre en Irak, Allan apprend la mort de son père, qu'il n'a pas revu depuis des années. Et pour cause. Dans ses romans et ses pièces à succès, l'écrivain qu'il est devenu n'a cessé d'instruire contre ce père honni un procès à charge. Feignant d'abord l'indifférence, il se décide à envoyer une couronne pour l'enterrement : touchée par son sommaire Sincères condoléances, sa mère l'appelle et obtient de lui qu'il revienne enfin la voir. Il convainc sa sœur Sanne, restée traumatisée par le cauchemar familial, de l'accompagner. Les voici en route vers le village du Sud Jütland, théâtre des secrets et des turpitudes de leur enfance. Il n'est pas certain, avec ce retour au pays natal, qu'Allan parvienne à tirer un trait sur son passé : rien de ce qu'il découvre n'est conforme à ses attentes. Sa mère, si douce et résignée, affiche un soulagement frisant l'indécence : elle n'a qu'une hâte, déménager dans une maison moderne et confortable, et brûler les affaires de son mari. Dans les papiers du vieux laitier, Allan retrouve toutes les coupures de presse le concernant. Son père l'aurait-il aimé ? Cet homme abominable, qui aurait perversement manipulé sa famille, aurait-il été lui-même une victime ? Et, au fond, de quoi est-il réellement mort ? Au fil d'une enquête où l'incrédulité rivalise avec la consternation, le burlesque des situations avec le désespoir, se dessine le portrait d'une femme qui figurerait en bonne place au panthéon des mères manipulatrices et dénaturées. Le ton est grinçant, l'intrigue palpitante, et le constat sur la perversité des familles sans appel.

03/2011

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Cinéma

Les images de l'eau dans le cinéma français des années 20

Pendant un peu plus de dix ans, de la fin de la Première Guerre mondiale à l'arrivée du film sonore, le cinéma français s'est passionné pour le motif de l'eau, qu'il a saisi et mis en scène sous toutes formes, et dans tous ses états. Des trublions de l'avant-garde aux promoteurs d'un cinéma populaire, de la fiction au documentaire, du court au long métrage, des réalisateurs aux critiques, presque tous ceux qu'intéressait le dernier né des arts ont vu dans les formes infinies de l'eau, dans la diversité de ses manifestations, un puissant vecteur d'imaginaire, apte à susciter des représentations nouvelles, des drames inédits, des réflexions audacieuses sur le dispositif cinématographique lui-même. Cette vision d'un accord presque parfait entre le cinéma et l'élément aquatique, relayée jusqu'à nous par des commentateurs parfois peu soucieux d'en faire véritablement la critique, a transformé ce syntagme, " les images de l'eau dans le cinéma français des années 20 ", en un cliché que généralement on évite de convoquer ou, pire, que l'on reconduit tel quel sans autre forme de procès. L'ambition de ce livre, et l'hypothèse de laquelle il se soutient, est précisément de prendre ce cliché au pied de la lettre, en le mettant à l'épreuve des images - parfois célèbres, parfois complètement oubliées - qui le constituent. Cheminant entre les films et les discours qu'ils suscitent tout au long des années 20, on se proposera ainsi d'éclairer les raisons historiques de cet engouement pour les images de l'eau, d'inventorier les paysages qu'elles génèrent. Et de montrer surtout comment les cinéastes en ont incessamment mobilisé les ressources plastiques afin de démontrer, mais plus encore de penser, pour eux-mêmes, les puissances du cinéma comme art visuel.

02/2010

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Sociologie

Ecole et familles populaires. Sociologie d'un différend

En l'espace d'un siècle d'école républicaine, le rapport des familles à l'école s'est profondément transformé. Le compromis historique de la première moitié du XXe siècle, celui d'un ordre scolaire accordé à un ordre social inégalitaire, maintenait les familles éloignées de l'école. Le mode scolaire de socialisation et de reproduction qui s'est progressivement imposé avec la massification secondaire a infléchi le processus d'acculturation en accentuant le rapport de dépendance des familles populaires à l'école. Le partenariat représente le mode de coopération que l'institution scolaire a inventé pour tenter de réguler la division du travail éducatif et la répartition des rôles entre les différents acteurs mobilisés. S'appuyant sur une cinquantaine d'entretiens réalisés auprès de parents de milieux populaires et issus de l'immigration, ce livra s'attache à montrer que les relations avec l'école ne se déroule pas nécessairement selon des règles, modalités et intérêts partagés. Les attentes peuvent diverger fortement, conforter les préjugés réciproques et engendrer un différend. Celui-ci conduit, dans ses expressions radicales, au procès des familles jugées " démissionnaires " d'un côté, à celui d'une école perçue comme injuste voir discriminante de l'autre. Or, les familles populaires aspirent à des études longues pour leurs enfants et se mobilisent afin qu'ils accèdent à une vie " normale ". Leur détermination est à la mesure de la difficulté à maîtriser un processus de solarisation et d'orientation opaque et complexe. On comprend dès lors, l'enjeu de la relation avec les enseignants et les acteurs éducatifs en général, et d'une réflexion ouvrant des pistes pour un nouveau compromis plus proche des intérêts populaires. Ainsi le différend pourrait-il, à la faveur d'une nouvelle entente, être surmonté.

11/2005

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Littérature étrangère

Qui a peur de Victoria About ?

" Cher (ère) Ami(e)/Que dirais-tu d'être invitée à venir, en août, pendant un mois, gratuitement, dans la magnifique maison que j'ai louée au bord de la mer ? La nourriture, très bonne, et l'alcool, sans restriction, seront également fournis, gratis. Mais (il y a toujours un mais) tu dois m'autoriser à utiliser les événements du mois pour rédiger, plus tard, un livre en partie fictionnel. (En d'autres mots, tu me promets de ne pas m'intenter de procès.) Toutefois, à la fin du livre en question, tu auras droit à trois pages entières dans lesquelles tu pourras écrire ce que tu veux. Si tu penses que j'ai déformé certaine choses, raconté des mensonges évidents, etc., tu pourras me contredire. En contrepartie, je promets de ne pas interférer ni de corriger ton texte de quelque façon que ce soit. Même lorsqu'il est diffamatoire à mon endroit. J'invite également dix autres personnes. Certaines te sont connues, d'autres pas. J'espère sincèrement que tu viendras. Love,/Victoria. " Ce que je me propose d'écrire n'est pas tout à fait un roman. Je sélectionnerai mes personnages avec grand soin : un couple de couples, un quatuor de personnes seules et bisexuelles, quelques égoïstes, une grande folle théâtrale, quelqu'un de suicidaire, quelqu'un d'excentrique, une personne âgée, un autre écrivain professionnel (moins célèbre que moi). Bien mélanger. Verser l'alcool en abondance. Répandre une pincée ou deux de poudre magique à la surface. Et - voilà - c'est le lancement du livre. Victoria About est née en 1975. Elle est l'auteur de cinq autres best-sellers. Elle vit dans le nord de Londres au milieu de nombreuses paires de chaussures.

04/2004

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Histoire de France

Marie-Antoinette

Que l'on s'attache à la jeune, fraîche et frivole archiduchesse d'Autriche donnée pour épouse au futur Louis XVI, à la reine insouciante et inconséquente ou à la victime d'un procès inique, Marie-Antoinette suscite l'attendrissement. C'est pourquoi beaucoup des travaux qui lui ont été consacrés sont fortement empreints d'émotion. On ne saurait certes passer sous silence la fête perpétuelle que fut sa vie de reine, ni la tragédie que fut la fin de son existence, mais on ne doit pas pour autant négliger le poids spécifiquement historique de ses faits et gestes. L'échec de son mariage a-t-il eu un rôle aussi anodin qu'on a bien voulu le dire dans le comportement politique d'un roi peu sûr de lui ? Les folles amitiés (masculines et féminines) entretenues par la reine n'ont-elles pas isolé la cour de l'opinion éclairée et du peuple ? L'affaire du collier ne fut-elle qu'une vulgaire histoire d'escroquerie sans conséquences ou a-t-elle choqué au point de discréditer davantage une monarchie déjà confrontée à de difficiles problèmes ? Les pamphlets orduriers et calomnieux écrits sur Marie-Antoinette n'ont-ils pas puissamment fortifié un dégoût de plus en plus prononcé pour le régime et monté les esprits contre lui ? Enfin, la docilité de cette princesse aux volontés de sa famille viennoise et son défaut d'intelligence politique n'ont-ils pas contribué à perdre le trône dans l'opinion ? Il était nécessaire qu'on entreprit sur la dernière reine de France une biographie renseignée aux meilleures sources, ne négligeant ni la femme, à la fois séduisante et inquiétante, ni la reine dépourvue d'expérience qui, par la force des choses, se vit poussée à se mêler directement des affaires de l'Etat et multiplia les erreurs.

11/1996

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Religion

SAINTE JEANNE DE FRANCE. La reine servante de Marie

La Reine servante... ! Puissante antinomie dont Françoise Bouchard fait usage a point nommé pour nous raconter la vie authentique d'une femme aussi prestigieuse qu'humiliée ! Fille "de petite taille et contrefaite des épaules" de Louis XI, mariée dès 12 ans à Louis XII dont elle fut l'épouse mal-aimée, puis répudiée à l'issue d'un procès infamant, Jeanne de Valois a marqué doublement l'Histoire : celle du royaume de France dont elle fut la reine éphémère, et celle de l'Église dont elle fut l'humble servante, troquant son titre de Jeanne de France pour celui de Jeanne Marienne, traduisant ainsi tout son attachement à la Vierge Marie. Fondatrice de l'Ordre de l'Annonciade, Jeanne voulut vivre la pauvreté du Povorello dans la joie : belle religion que celle-là qui veut que chacun voyant une moniale voit Marie vivant encore en ce monde ! Fondé sur les "dix plaisirs" de Marie, cet ordre de la paix et des joyeuses louanges, de l'amour tendre et attentionné, connaît à nouveau un rayonnement formidable, après avoir terriblement souffert des persécutions révolutionnaires. Il est vrai que cette règle de vie a tout pour "séduire" les âmes généreuses : celles qui par vocation font le choix radical d'une vie consacrée, comme celles qui, engagées dans la vie laïque, désirent les rejoindre sur ce chemin marial du Plaisir de Dieu en partageant leur spiritualité. Avec une telle règle de vie, Jeanne nous fait un cadeau royal : nous offrir de vivre, dans l'intimité du Christ, à la manière de Sa Mère ! Puisse ce livre contribuer à donner une impulsion nouvelle à l'un des plus beaux fleurons de nos ordres monastiques, l'Ordre de la Vierge Marie !

01/2000

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Critique littéraire

Maurice Blanchot. Partenaire invisible

Disons-le simplement: Maurice Blanchot, né en 1907, est l'un des plus grands, l'un des plus rares écrivains du vingtième siècle. Affirmation que ce siècle s'est trop souvent employé à traduire en légende - ou en procès. Selon l'inévidence de mythologies tenaces, Blanchot aurait été le grand absent, le fantôme invisible, l'auteur illisible d'une œuvre tout abstraite, un homme littérairement terrifiant, politiquement impur. Nul mieux que lui, pourtant, n'aura interrogé ce qu'il en est de la présence, de la visibilité, de la lisibilité, de la vitalité, de la culpabilité et de la possibilité de l'écrivain. Par ce travail, par ce combat, Blanchot aura fasciné et exalté les plus grands créateurs contemporains de formes et de pensées (de formes de pensées), à commencer par ses deux amis les plus intimes, Emmanuel Levinas et Georges Bataille. A son tour il reviendra à cet essai d'interroger la présence, la visibilité, la lisibilité, la vitalité, la culpabilité et la possibilité du biographique, dans une vie et dans une œuvre, dans une vie faite œuvre, une vie soutenue des affrontements les plus extrêmes avec la mort. Cette vie à l'œuvre s'adresse d'abord à notre savoir: que pouvons-nous en penser ensemble - et jusqu'où? Elle s'adresse ensuite à notre responsabilité: quelle forme d'attention et de discrétion requiert-elle, quelle sensibilité infinie à la limite du témoignage impossible impose-t-elle? Ecrire ce mouvement incessant de l'écriture à la vie, de la vie à l'écriture, à la place du tiers, dans l'attention toujours portée au nom de l'autre, suivant ici le mouvement qui, par la littérature et dans l'amitié de Robert Antelme, fait advenir la responsabilité à elle-même, la soumet à une reconnaissance illimitée tel est au moins, de cette biographie, l'essai.

10/2008

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Histoire de France

"Faire les nopces" : le mariage de la noblesse française (1375-1475)

Tout au long du Moyen-âge, deux modèles de mariage s'affrontent. Le mariage aristocratique favorise des unions endogames, facilement dissoutes, nouées par les parents pour des raisons politiques et économiques. L'Eglise tente de son côté d'imposer un mariage monogame, indissoluble, exogame et fondé sur le consentement des époux. Le conflit entre les deux modèles est donc inévitable : les heurts existaient déjà au haut Moyen-âge et, comme l'a démontré Georges Duby, ils continuent à se manifester au XIIe siècle. Qu'en est-il aux XIVe et XVe siècles ? L'Eglise et l'aristocratie s'opposent-elles encore ou ont-elles trouvé un terrain d'entente, voire un modèle commun ? Pour mesurer cet écart entre les deux modèles de mariage à la fin du Moyen-âge, l'auteur a relevé la trace de centaines de mariages nobles dans les sources judiciaires et littéraires. Lettres de rémission et procès criminels au Parlement de Paris d'une part, grandes chroniques françaises d'autre part, livrent un portrait des pratiques matrimoniales de la noblesse. Provenant de deux perspectives distinctes, ce portrait relate toutes les étapes de la formation du mariage : la démarche familiale et la démarche personnelle, les pourparlers et le contrat de mariage, les fiançailles et les épousailles, les noces et la consommation du mariage. Il appert que l'idéal de mariage aristocratique continue d'être appliqué, sans que les volontés de l'Eglise soient pour autant ignorées. Faut-il donc parler d'une tolérance mutuelle entre Eglise et noblesse ou d'une convergence des deux modèles ? La fusion est certes loin d'être totale, et le mariage aristocratique gardera longtemps la main haute, jusqu'à ce que le mariage devienne d'abord une affaire de sentiment plutôt qu'une affaire d'intérêt.

01/2004

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Philosophie

Théorie de l'agir communicationnel. Tome 1, Rationalité de l'agir et rationalisation de la société

" Depuis la première génération des élèves de Hegel, la philosophie tente d'aborder le medium de la pensée postmétaphysique. Sous ces prémisses, la Théorie de l'agir communicationnel tente de poursuivre l'élaboration de quatre thèmes de la pensée postmétaphysique. " Par l'esquisse d'une pragmatique formelle, je voudrais radicaliser le tournant linguistique qui, depuis Frege, ainsi que dans le structuralisme, ne fut accompli qu'au prix d'abstractions inadéquates. " Par les concepts complémentaires de monde vécu et d'agir communicationnel, j'entends donner tout son sérieux à cette mise en situation de la raison qui, de Dilthey à Sartre et Merleau-Ponty en passant par Heidegger, ne fut accomplie que dans la dépendance à l'égard de la philosophie de la conscience. Une raison incarnée dans l'agir communicationnel permet d'appréhender l'ensemble dialectique que composent l'ouverture langagière au monde et les procès d'apprentissage dans le monde. " En analysant la base de validité des discours, je voudrais surmonter le logocentrisme qui a marqué effectivement la tradition occidentale. L'ontologie était fixée sur l'étant en sa totalité, la philosophie de la conscience, sur le sujet qui se représente des objets, et l'analyse du langage, sur le discours constatant des faits, et par là, sur le primat de la proposition assertorique. On peut dissiper cette étroitesse de vue sans que la raison en tant que telle s'en trouve dénoncée. " Sur cette voie, on peut prendre congé du concept d'Absolu mais également de la pensée totalisante de la philosophie de la réflexion s'incluant elle-même avec le monde (Kant, Hegel). " Bien qu'elle travaille ces thèmes de pensée philosophiques, la théorie de l'agir communicationnel demeure en son noyau une théorie de la société. " J. H.

03/2001

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Critique littéraire

Correspondance 1923-1941

C’est à Londres, en 1922, que Virginia Woolf rencontra pour la première fois, au cours d’un dîner, Vita Sackville- West qui allait être pour de nombreuses années une des deux ou trois personnes les plus importantes de sa vie. Après avoir lu leur correspondance qui se poursuit sur plus de dix-huit ans, on ne pourra plus douter de la profondeur de la passion qui lia ces deux femmes exceptionnelles – une passion qui, en dépit des orages de la jalousie et parfois de la fureur, leur apporta, jusqu’à la mort tragique de Virginia, le bonheur d’une tendresse et d’une réciprocité de désirs qui renaissaient, crise après crise, de leurs cendres indestructibles.Vita-Sackville West excellait dans l’art de la correspondance. Qu’elle dépeigne des jardins anglais ou les steppes de la Prusse, les montagnes de la Perse ou les déserts de l’Arizona, sa démarche est alerte, imagée, avec un rien de malice dans la satire mondaine. Ses lettres nous transportent dans une époque où Gide et Proust choquaient, où un procès en obscénité était intenté à une romancière accusée de saphisme ; une période aussi où la littérature de langue anglaise, entraînée par de grands novateurs, continuait d’accorder la prééminence aux techniques de la fiction. Virginia Woolf, pour sa part, n’allait cesser de se débattre dans les affres de l’enfantement de « sa » vérité de l’écriture qui, peu à peu, l’acculerait au seuil de la folie. Mais au coeur de cette recherche torturante allait jaillir, avec une fraîcheur de fontaine, Orlando, dédié à Vita. À travers cette correspondance, c’est un nouvel aspect du fascinant et multiple visage de Virginia Woolf que nous apprenons à mieux connaître encore.

11/2010

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Histoire internationale

L'Europe en danger

1992 devait être l'année du grand marché sans frontières et Maastricht nous conduire " irréversiblement " à l'Union européenne. L'Histoire en a décidé autrement, et les difficultés de la ratification du traité ont, depuis lors, confirmé la vulnérabilité intrinsèque de la construction européenne, dont l'intuition est au coeur de ce livre. L'incertitude d'un grand nombre d'Européens sur le sens et les finalités de la Communauté dans l'ère post-communiste, une hostilité nouvelle au Marché unique et à l'Europe du droit, le procès généralisé de son " déficit démocratique ", le réveil des nationalismes, les pressions suscitées par la volonté d'adhésion d'un nombre croissant d'Etats : autant de périls qui, si l'on n'y prend garde, auront tôt fait de miner les efforts de consolidation de la Communauté, dont dépend sa capacité à faire face aux bouleversements géopolitiques en cours. Chacun de ces périls se nourrit pour une part de faux problèmes, qu'il faut désamorcer, et, pour l'autre, de vraies questions qu'il ne faut pas craindre d'aborder de front. Car rien ne serait plus dangereux pour l'avenir du projet européen que de laisser le monopole de la critique à ses ennemis de toujours. Chronique d'une crise annoncée, ouvrage de référence dans le débat sur Maastricht, L'Europe en danger éclaire du même coup les enjeux clés de la construction d'une union politique européenne dans les prochaines années. Normalien, agrégé de lettres et diplômé de Harvard, Laurent Cohen-Tanugi (1957) poursuit une double carrière d'avocat et d'écrivain. Membre d'un cabinet renommé de juristes internationaux et conseiller de nombreuses institutions publiques et privées, il s'est fait connaître par deux essais de réflexion politique, Le droit sans l'Etat (1985) et La Métamorphose de la démocratie (1989).

04/1992

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Critique littéraire

J.-M.G. Le Clézio. Avec 1 CD audio

Sorti de sa chambre d'adolescence, revenu de ses incursions chez les Indiens, de ses recherches de signes codés, de ses combats pour l'homme, J.-M.G Le Clézio sait que depuis Le Procès verbal, son premier livre publié en 1963, et pour lequel il reçut le prix Renaudot, il a mis en marche une machine littéraire qui ne cesse de creuser dans la direction de Valmy, village que son ancêtre François Alexis Le Clézio a quitté pour prendre la mer. C'est là, pour lui, que le magnétisme de l'île Maurice commence. Divisé en sept chapitres, accompagné d'une anthologie, d'une chronologie, d'une bibliographie et d'un cahier iconographique, l'essai de Gérard de Cortanze aborde les grands thèmes de l'oeuvre de Le Clézio : l'appréhension sensuelle du monde, l'exploration de l'enfance et de l'histoire familiale, le voyage et les peuples amérindiens, la nostalgie des mondes premiers. Il nous dit pourquoi le prix Nobel de littérature 2008 sait, plus que nul autre, nous faire éprouver le désir du réel, nous donner à voir ce qui existe. En un mot : nous offrir un savoir acquis non avec l'abstraite intelligence, mais avec les sens, mais avec la vie. CD audio INA inclus : trois entretiens avec J.-M.G. Le Clézio où il est successivement question du désert et des Gens des nuages, du Mexique, et de l'Afrique et de son père : " Carnet nomade " (avec Jemia Le Clézio, France Culture, 1997), " Mexique, dernier : soleil " (France Culture, 1998), tous deux par Colette Fellous, et " Cosmopolitaine " (France Culture, 1998) par Paula Jacques. Des enregistrements des archives de l'Ina, l'Institut national de l'audiovisuel.

06/2009

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Histoire internationale

Mémoires d'un révolutionnaire et autres écrits politiques 1908-1947

Affamé de fraternité et de justice sociale, Victor Serge (Bruxelles, 1890-Mexico, 1947) devient, à vingt ans, l'un des fers de lance du mouvement anarchiste français. Injustement condamné à cinq ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour, il rejoint la Révolution russe en janvier 1919. Membre de l'Exécutif de l'Internationale communiste, avocat du bolchevisme en une période cruciale où l'écrasement menace de toutes parts, ce fils d'émigrés anti-tsaristes qui défend corps et âme les acquis d'Octobre 1917 ne tarde pas à dénoncer le sanglant Thermidor orchestré par Staline, Passé à l'opposition incarnée par Trotski, incarcéré, condamné, déporté dans l'Oural, il doit son salut au seul acharnement d'une poignée d'amis français et belges. Expulsé en 1936, déchu de la nationalité soviétique, dépouillé de ses manuscrits, Serge revient à Bruxelles pour y devenir aussitôt la cible d'une féroce campagne de dénigrement répercutée par les fidèles du Komintern. Cet acharnement ne l'empêche pas de rendre compte, jour après jour, des purges et procès qui voient tomber, en URSS, aux côtés de centaines de milliers d'innocents, la vieille garde révolutionnaire. Il dénonce également les attaques de Staline contre anarchistes et partisans du POUM qui se battent en Espagne. En 1937, exaspéré par l'intransigeance de Trotski, il rompt avec le fondateur de la IVe Internationale. Contraint à l'exil par la Seconde Guerre mondiale, il parvient au Mexique. Indigent, esseulé, il y poursuit jusqu'à son dernier souffle son combat pour un renouvellement du socialisme. Ecartant la volumineuse œuvre romanesque et critique de Victor Serge, le présent ouvrage offre un témoignage incandescent sur le naufrage politique que fut le bolchevisme. Mais aussi et surtout il retrace la trajectoire d'un écrivain majeur qui sut dire non en écoutant sa seule conscience d'homme. JIL SILBERSTEIN

10/2001

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Actualité et médias

L'arnaque. Quand l'Amérique rackette la France

En décembre 2003, au terme d'un accord transactionnel, la France accepte de payer la somme astronomique de 771,5 millions de dollars aux Etats-Unis. Mais les contribuables français n'ont pas fini de régler la note d'une des aventures financières les plus osées du Crédit Lyonnais, qui avait repris au début des années 90 une compagnie d'assurances californienne en faillite : Executive Life. Un crime économique aux yeux de la justice américaine qui réclamait plusieurs milliards de dollars à la veille du procès civil. Une tentative d'extorsion de fonds aux yeux des Français qui ont dû accepter, sur les marches du tribunal de Los Angeles, en février 2005, de payer des centaines de millions de dollars de plus. Le nouveau livre d'Airy Routier révèle la face cachée de cette incroyable affaire, essentiellement décrite jusqu'ici sous son aspect franco-français. Il dévoile les dessous de la justice américaine, démonte les manœuvres des magistrats, dénonce la duplicité d'un certain nombre d'acteurs, déplore l'irresponsabilité des politiques hexagonaux et la désorganisation des patrons, accable les dénonciateurs, maîtres chanteurs et autres " corbeaux ". Il raconte les coulisses du bras de fer politico-financier entre les deux pays, sur fond de guerre en Irak. Il illustre surtout, à partir de cette affaire mais bien au-delà d'elle, la fracture culturelle entre deux pays dont les mentalités et les codes moraux diffèrent profondément, au point qu'il faille d'autant plus avouer un crime que l'on est innocent là-bas, alors qu'il faut d'autant plus le nier que l'on est coupable ici... Un grand document sur la férocité du capitalisme, la fracture transatlantique, la machine juridique folle, qui se lit comme le plus palpitant des thrillers.

03/2005

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Montagne

La philosophie du Mont Blanc. De l'alpinisme à l'économie immatérielle

Au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu'il surgit dans un paysage où nul ne l'avait jamais repéré, si ce n'est, vaguement, comme " montagne Maudite ", le mont Blanc symbolise un nouveau regard porté sur la nature, celui de la science, si différent du regard religieux qui tendait à diaboliser le relief. Le XIXe siècle amplifie cette réhabilitation. Les écrivains romantiques se pressent à Chamonix et dans l'Oberland bernois érigés en temples de la nature. L'alpinisme fascine. On y voit la synthèse du progrès scientifique, du sentiment esthétique et de l'exploit individuel. Ainsi, sur les pentes du mont Blanc, naît une épopée positive, vérifiable, qui délivre le sentiment épique des mythes chevaleresques. Jeune, rationnelle, pacifique, sportive, l'aventure alpine découvre expérimentalement le cadre conceptuel qui inspirera le nouvel olympisme. Premiers héros " démocratiques ", les grands alpinistes victoriens - Whimper, Croz, Mummery... - préfigurent les stars du sport moderne. Dans une civilisation hantée par la violence et le sacré, cette apparition d'un enthousiasme ludique et profane suscite d'inévitables résistances. Séduisant, dynamique, médiatique, le " laboratoire alpin " promeut une vision décontractée du temps libre qui heurte ceux qui associent l'oisiveté à une faute qu'il faut racheter par la pénitence ou transcender par la guerre. A la fin du me siècle, quand la fièvre nationaliste fragilise la paix européenne, les imprécations fusent contre les Alpes " dégradées " par une mode " superficielle " et " cosmopolite ". Ce premier procès cristallise déjà les éloges et les anathèmes qui vont rythmer l'ascension irrésistible des loisirs de plein air dans le monde contemporain. Rompant avec les chroniques traditionnelles de l'aventure alpine, La Philosophie du mont Blanc restitue les Alpes parmi les " lieux de mémoire " qui ont façonné la civilisation.

02/2000

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Philosophie

Le pervertissement totalitaire. La banalité du mal selon Hannah Arendt

Depuis le cinquantenaire du procès Eichmann, nombreuses sont les publications qui réaniment la polémique de 1963. On suppose, par exemple, qu'Arendt, trompée par l'apparence qu'Eichmann a voulu donner de lui, même pour se défendre, aurait dressé le portrait d'un terne bureaucrate se contentant d'obéir aux ordres. Cet ouvrage se propose d'examiner ce genre d'arguments ainsi que les faux débats que ces publications ont réouverts autour de la notion de banalité du mal, constamment banalisée tant par ses détracteurs que par ceux qui pensent la reprendre à leur compte. L'expression oxymorique de "banalité du mal" n'indique pas une banalisation du mal que fut le génocide des Juifs par les nazis, mais sa neutralisation par le banal, cette déréalisation du mal, par ses auteurs, se révélant une dimension constitutive de sa monstruosité criminelle. Pour en saisir l'enjeu et le caractère sans précédent, il est nécessaire d'en contextualiser l'efficacité meurtrière par rapport à ce que nous appelons le pervertissement totalitaire. Fondé sur un dispositif de perversion de la dimension même de la loi au sens politique, juridique et moral du terme, le totalitarisme pervertit l'aspiration éthique elle-même et produit cet autre oxymore qu'est la spontanéité organisée, faisant apparaître des criminels sans culpabilité, dont le dés-intéressement idéologique, qui leur tient lieu d'intimité, s'exprime comme jusqu'au-boutisme meurtrier, ces criminels revendiquant, pour s'en glorifier, leur criminalité extrême comme un sublime devoir. Telle est la force de la réflexion d'Arendt : ne renonçant pas au postulat de la liberté humaine et à l'exigence adressée à chacun de répondre de ses paroles et de ses actes, c'est toujours la question de la nature et des conditions de la responsabilité qu'elle veut élaborer jusque dans les situations où celle-ci semble disparaître.

02/2017

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Histoire de France

Je veux la tourmente

L'auteur, chef de la branche Renseignements Opérations de l'OAS en Métropole, puis co-fondateur du Conseil National de la Révolution, s'explique sur son rôle exact dans la clandestinité. Du début à la fin. Cela nous vaut d'étonnantes révélations. Sur la préparation des putschs de décembre 1960 et d'avril 1961 dans le Sud-Ouest. Sur le rôle joué par certains responsables UNEF dans le combat pour l'Algérie Française. Sur la naissance de l'OAS en Métropole, sur les dessous de la guérilla urbaine à Paris en 1961-1962 et sur l'implantation des commandos OAS en Belgique au cours de l'été 1962. Sur l'enlèvement manqué du président Bidault à Munich comme sur les véritables responsables de celui du colonel Argoud, etc. Tout au long de son récit, avec ce ton direct et percutant qui lui est propre, Jean Curutchet nous fait revivre de l'intérieur les enthousiasmes et les déceptions (et aussi les illusions) de la poignée d'officiers clandestins, de jeunes militants et d'hommes politiques qui se battirent " à force ouverte " pour le maintien de l'Algérie dans la République. Depuis le 11 septembre 2001, la véritable nature de la guerre d'Algérie ne peut plus être niée. Quoiqu'en disent encore la plupart des historiens officiels, cette guerre apparaît de plus en plus comme un épisode avant-coureur du choc qui met actuellement l'Occident aux prises avec le terrorisme islamique. Aussi relira-t-on avec intérêt la description détaillée des objectifs politico-militaires qu'une poignée de jeunes officiers et de jeunes universitaires lucides avaient fixés à leur combat pour l'Algérie française, tels qu'ils ressortent par exemple de la déclaration liminaire faite par l'auteur lors de son procès devant la Cour de sûreté de l'Etat.

05/2019

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Critique littéraire

Saint-John Perse intime. Journal inédit d’une amie américaine (1940-1970)

Le journal intime qui est présenté ici pour la première fois offre de nombreuses révélations sur Alexis Leger / Saint-John Perse (1887-1975) ainsi que sur la vie littéraire et politique internationale entre 1940 et 1970. Il nous offre la chance inouïe de pénétrer plus avant dans l’intimité quotidienne de cet homme fascinant pendant son exil américain et au-delà. Nous y rencontrons les grands personnages de l’époque avec des éclairages précis sur la diplomatie et la vie artistique pendant la guerre et l’après-guerre, ce qui suscitera l’intérêt d’un large public cultivé. Son auteur, Katherine Biddle (1890-1977), poète et critique, fut pendant trente ans la mécène, l’amie et la confidente de Saint-John Perse. Épouse de Francis Biddle, ministre de la Justice (« Attorney General ») sous Roosevelt et juge au procès de Nuremberg, elle naviguait avec une égale aisance dans les milieux culturels et politiques de son temps. Cette Madame de Sévigné américaine notait, en une quarantaine de cahiers, ce qui se passait autour d’elle. Le présent volume rassemble surtout les pages qui concernent Saint-John Perse. Il révèle les confidences qu’il fît à une femme qui était amoureuse de lui et pour qui il avait, lui aussi, des sentiments plus qu’amicaux. Katherine Biddle raconte leurs conversations en tête-à-tête ou avec des personnalités de passage ; elle relate les commentaires du poète sur son enfance et ses amours ; sur la littérature, les arts et la politique de l’époque et, bien sûr, sur son oeuvre poétique. Avec une admirable lucidité, elle examine les multiples facettes de cet étonnant personnage, tour à tour profond et naïf, sérieux et espiègle, séducteur et distant, solitaire et mondain, expatrié mais toujours patriote.

03/2011

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Policiers

La peine capitale

La dernière fois que Joaquín était venu le voir, le vendredi, Chacaltana l'avait trouvé un peu pâle. " Prends soin de toi. Tout ira bien ", lui avait-il dit. Apparemment, il avait tort. Félix Chacaltana Saldívar est assistant archiviste au Palais de Justice de Lima. Fonctionnaire tâtillon, il vit sous la coupe de sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l'ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cécilia, qu'il essaye en vain d'embrasser. Jusqu'au jour où il tombe sur un procès-verbal rédigé à la hâte et qu'il ne sait pas où classer. Profondément incommodé par cette mystérieuse " irrégularité administrative migratoire mineure ", il découvre dans la foulée que son seul ami, le professeur Joaquín, a disparu. Au coeur de la coupe du monde de 1978, au rythme des matchs qui paralysent la ville (et dont Chacaltana semble se moquer éperdument), notre parfait Candide se lance bien malgré lui dans une enquête sordide sur fond d'opération Condor, mettant à jour les basses oeuvres des services secrets latino-américains cornaqués par la CIA. Jamais à court de naïveté, il promène sa bonne foi sans faille dans un Pérou en plein renouveau démocratique, et croise tour à tour des activistes méfiants, un amiral de l'Intelligence navale, une belle blonde mystérieuse et un vétéran de la guerre d'Espagne, tous plus rompus que lui aux secrets du monde. Roncagliolo raconte les années de formation de l'anti-héros d'Avril rouge avec un incroyable talent. On passe sans crier gare de la parodie au pur roman noir, sans jamais perdre l'humour ni le plaisir. Finalement, la naïveté est peut-être aussi une forme de courage...

04/2016

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Sciences historiques

Jeunes résistants en Loire-Atlantique

En remettant officiellement à la Ville de Nantes la Croix de compagnon de la Libération, le 14 janvier 1945, le général De Gaulle salue l'engagement de la ville dans la lutte pour la Libération. Plus que le nombre de Résistants, infime rapporté à la population, les événements qui s'y sont déroulés font de Nantes et plus largement du département l'un des carrefours de la Résistance : qu'il s'agisse de la mobilisation des étudiants le 11 Novembre 1940, de la première liaison radio entre la France occupée et Londres la nuit de Noël 1940, de la première exécution massive d'otages en octobre 1941, des procès et des exécutions en série de militants communistes en 1943, de la mobilisation des maquisards en juin 1944 ou de la reddition de la Poche de Saint-Nazaire en mai 1945 qui marque la fin de la guerre en Europe. Les jeunes y ont pris toute leur place. Dans tout le département, comme d'ailleurs dans d'autres régions de France occupée, de 1940 à 1945, des hommes et des femmes, certains à peine sortis de l'adolescence, ont refusé le joug hitlérien et pétainiste : ils sont des centaines à l'avoir payé de leur vie, fusillés, massacrés dans une cave ou une forêt, morts exténués ou bien exécutés dans un camp de concentration. Les plus jeunes avaient 15 ou 16 ans, tels Claude Leguiader fusillé alors que son oncle était en train de mourir en camp, ou Francis Guibert mort à Sandbostel en mai 1945. Le Nazairien André Le Moal, otage fusillé en octobre 1941, avait 17 ans, tout comme Robert Geffriaud, abattu en forêt de Saffré le 28 juin 1944. Et comment ne pas rappeler le sacrifice de toutes ces jeunes Nantaises déportées à Ravensbrück.

05/2014

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 1, 1407-1445

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Sciences historiques

Cens et rentes à Paris au Moyen Age. Documents et méthodes de gestion domaniale, Pack en 2 volumes

L'étude des documents et méthodes de gestion domaniale à Paris au Moyen Âge fait ressortir le particularisme de la capitale. Dans un espace géographique constitué surtout de seigneuries ecclésiastiques, la typologie des sources foncières souligne une évolution de plus en plus marquée des censiers vers les comptes de censive et ne correspond pas à la répartition classiquement observée par les historiens : l'étude des textes remet en cause la notion même de valeur juridique qui distingue les censiers des polyptyques et des terriers, la valeur probatoire pouvant s'étendre à des documents non authentifiés comme les censiers et comptes de censive. L'état des sources reflète peu les puissances foncières et, malgré un corpus important, fait apparaître une destruction massive, soulignée par la subsistance lacunaire de minutes et de doubles mises au net. Chaque institution choisit en son sein un receveur chargé de la gestion du temporel, le recrutement soulignant la longévité des fonctions, les passerelles entre certaines d'entre elles, les liens de parentés entre les différents personnages, ainsi que la présence limitée des notaires, compensée par celle des juristes. Cens portés, grand format et caractère soigné des manuscrits montrent que chaque registre est établi sur le modèle du précédent et qu'ils ne sont pas destinés à être déplacés. L'étude des mises à jour met en évidence des codes propres à chaque institution. Si les censives sont stables, les comptabilités varient selon les établissements. Les budgets, positifs jusqu'au XIVe siècle, sont plus contrastés au XVe où criées et procès abondent, les modérations et les impayés étant très diversement comptabilisés. Paris se démarque ainsi, sur la période étudiée, par son caractère nettement urbain et par l'absence de terrier, l'intervention des notaires au milieu du XVIe siècle scellant l'apparition d'un nouveau type de registres inconnu de la période médiévale.

01/2009

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Sociologie

Pour une socio-anthropologie du texte littéraire. Approche sociologique du texte-acteur chez Julio Cortazar

Appréhender le texte littéraire comme étant en soi un fait social, le lieu même où se joue une certaine socialisation, où s'élabore la réaction de l'Homme à ses conditions réelles d'existence, c'est le postuler comme discours anthropophanique, c'est-à-dire comme représentation de l'Homme sur lui-même parmi les êtres, les choses et les événements. Comment dés lors saisir le texte comme objet d'une recherche scientifique, et surtout comment partir du texte lui-même pour alimenter la réflexion en sociologie de l'art ? L'auteur tente de répondre à ces questions en considérant qu'une sociologie de l'art tenant compte du procès de création est un aspect régional d'une sociologie de la connaissance. Le va-et-vient entre plaisir esthétique et réflexion scientifique emprunte ici la voie d'une dialectique entre réflexion esthétique et plaisir scientifique. Plaisir spéculatif et gai savoir sont alors à l'oeuvre conjointement dans une sociologie de la littérature recouvrant un espace particulier de la sociologie de l'art. Au-delà du simple commentaire de l'oeuvre ou de la seule analyse des enjeux sociaux de la pratique artistique, l'objet "texte" est repensé dans une perspective sociologique à la fois stricte et ouverte, en particulier à partir de la question du texte créant son lecteur (à commencer en l'occurrence par son lecteur sociologue). A partir de la relation entre le mouvement de pensée de Julio Cortázar écrivain et le mouvement de pensée de diverses théories critiques composant aujourd'hui le champ de la recherche en sciences humaines et sociales autour de la littérature, l'auteur construit une lecture spécifique du texte comme sujet structurant et signifiant de la réalité sociale : le Texte comme acteur.

10/1997

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 2, 1445-1450

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Faits de société

Histoire commune

Même nom, même prénom, même famille. Et même destin : Daniel Legrand père et Daniel Legrand fils sont arrêtés le 14 novembre 2001. Soupçonnés de pédophilie dans l'affaire d'Outreau, ils passent trois ans en prison. En attendant leur procès, ils vivent les mêmes tourments : angoisse, désespoir, humiliations, stupeur face à ce qui leur arrive. Et inquiétude permanente de l'un pour l'autre. Histoire commune est leur récit. Un récit à deux voix, sans haine ni pathos, où le père, ouvrier du Nord au caractère entier et pudique, raconte comment les épreuves traversées n'ont pas suffi à le faire plier face aux pressions d'un juge convaincu de sa culpabilité. Où le fils, vingt ans à l'époque, nous fait partager avec sensibilité les raisons qui l'ont poussé, lui, à courber l'échine : à bout de nerfs, séparé de sa famille, totalement perdu, le jeune homme décide de faire de faux aveux. Avant de se rétracter, il va jusqu'à inventer le meurtre d'une petite fille, mensonge qui fera définitivement basculer le dossier dans une hystérie médiatique et judiciaire. Aujourd'hui l'histoire n'est pas terminée. Après l'acquittement, la reconstruction ne se fait pas sans mal. Médicaments, angoisse, et même drogue pendant quelque temps : le fils ne va pas toujours bien. Alors le père s'inquiète. Histoire commune en devenir, donc. Avec, en filigrane de ces témoignages, les sentiments profonds qui unissent les deux Daniel Legrand et qui, sans mots ni grandes déclarations, les ont maintenus à flot pendant le voyage. Sans oublier le soutien sans faille de leur famille qui a permis de garder la lumière au fond des cachots. L'affaire d'Outreau est aussi, pour eux, une histoire d'amour.

10/2008