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Critique littéraire

Le temps du coeur. Correspondance (1948-1967)

Les deux êtres qui se rencontrent dans la Vienne de 1948 encore occupée par les troupes alliées, sont issus de cultures et d’horizons différents, voire opposés : Ingeborg Bachmann est la fille d’un instituteur, protestant, ayant adhéré au parti nazi autrichien avant même l’accession de Hitler à la chancellerie du Reich (1932) ; Paul Celan, né dans une famille juive de langue allemande de Czernowitz, au nord de la Roumanie, a perdu ses deux parents dans un camp allemand et a connu l’internement en camp de travail roumain pendant deux ans. Cette différence, le désir et la volonté de renouer sans cesse le dialogue par delà les malentendus et les conflits déterminent leur relation et la correspondance qu’ils échangent du premier jour, en mai 1948, où Paul Celan fait cadeau d’un poème à Ingeborg Bachmann jusqu’à la dernière lettre adressée en 1967. L’écriture est au centre de la vie de chacun des correspondants, dont les noms apparaissent dans les comptes rendus critiques, dès le début des années 1950, souvent au sein d’une même phrase, comme étant ceux des représentants les plus importants de la poésie lyrique allemande de l’après-guerre. Mais écrire n’est pas chose simple, ni pour l’un ni pour l’autre et écrire des lettres n’est pas moins difficile. L’imperfection du dire, la lutte avec les mots, la révolte contre le mutisme, occupent une place centrale dans cet échange épistolaire. Correspondance augmentée des lettres échangées par Paul Celan et Max Frisch ainsi que par Ingeborg Bachmann et Gisèle Celan-Lestrange. Édition de Bertrand Badiou, Hans Höller, Andrea Stoll et Barbara Wiedemann.

10/2011

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Critique littéraire

Démons et merveilles dans la littérature chinoise des Six Dynasties. Le fantastique et l'anecdotique dans le Soushen ji de Gan Bao

Enracinée de longue date dans les textes historiques antiques, riches d'anecdotes étranges destinées à susciter l'intérêt et à entraîner l'adhésion du lecteur, la littérature de xiaoshuo, ou "courts récits", prend naissance au début de la dynastie des Han postérieurs (25-220). Elle se développe sous les Trois Royaumes (220-265) et les Jin (265-420), fleurissant tout au long de la période culturellement riche des Six Dynasties (220-589). A l'origine constituée de petites histoires ciselées de merveilleux, elle va se développer quantitativement et qualitativement, tantôt portée au sourire, mais le plus souvent au frisson. Au cours de cette époque fertile en bouleversements des croyances (le bouddhisme s'introduit peu à peu en Chine, le taoïsme dit religieux s'épanouit), en troubles politiques et militaires (les dynasties, dont quelques-unes barbares, se succèdent jusqu'à la réunification des Sui en fin de VIe siècle), en désordres sociaux (révoltes et déplacements de populations s'enchaînent sans pauses prolongées), et en nouveautés littéraires ("conversations pures", riche poésie des Jin), cette forme d'écriture prend ses lettres de noblesse. Grâce à Gan Bao (ca 280-ca 356), auteur du Soushen ji, Zhang Hua (232-300), à qui l'on doit le Bowu zhi, Liu Yiqing (403-444), père supposé du Shishuo xinyu, et tant d'autres, elle va constituer un genre qui perdurera, sous des formes diverses, jusqu'aux Qing (1644-1911). Une part importante de ces textes (environ soixante-quinze ont vraisemblablement existé alors) fut dévolue à l'étrange, guai-yi, et aux peurs qu'il suscite. On dresse ici un tableau thématique des démons et des merveilles rencontrés dans les pages de ces ouvrages ténébreux.

01/2000

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Littérature française

Ecrits de chambre et d'écho

Ces Ecrits de chambre et d'écho sont à entendre comme ils ont été rédigés au fil du temps, mais toujours dans le silence particulier de l'écart ménagé dans le travail journalier du peintre, qui attend de la confidence des mots un signe clair de ralliement (pour dire : une complicité), afin de socler l'imaginaire qui sous-tend (et qui arme) une même entreprise : textes de campagne, donc, rêveries et digressions, arrêts sur image et commentaires où s'énonce une forte amitié pour le livre et la poésie, études et récits pris au piège du pur plaisir d'écrire pour se poser en écho à celui de peindre. D'une rive à l'autre : d'un côté la forme en sa présence, de l'autre la langue en son hommage. Les deux offerts au mime vertige que suscite le sentiment de n'avoir rien à pardonner à cette vaste blancheur d'être où se polit l'absence. Si Gérard Titus-Carmel s'est d'abord fait connaître par le dessin, la peinture et la gravure, on aurait tort de croire qu'il situe l'écriture au rang d'une pratique secondaire. Plus juste est de dire qu'elle est l'autre montant d'une porte qui s'ouvre sur un seul et même "vertige". Recueillant l'intégralité des textes qu'il a consacrés à la littérature, et formant un pendant à ses écrits sur l'art, rassemblés en 2016 dans Au Vif de la peinture, à l'ombre des mots, le présent livre doit donc se lire comme un autre point de vue dans une perspective identique.

09/2019

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Littérature francophone

Où dans le ciel ?

Dimanche matin. Il fait beau. Un matin de printemps. Un échafaudage. A quoi sert un échafaudage, sinon à prendre de la hauteur ? Est-ce pour cette raison que Pierre s'y retrouve ce matin, au sommet ? En équilibre, pour y dérouler le fil de sa vie "saccadée, démolie, sauvée, espérée, détestée, attaquée, vermoulue, repeinte, rouillée, abattue, noyée, brûlée". Pierre a quitté l'école trop tôt, trop malheureux d'y n'être pas à sa place. La suite logique le conduit à l'usine, sur un échafaudage... c'est-à-dire au bas de l'échelle. Mais au fil du temps, les rencontres de hasard (mais s'agit-il vraiment de hasard ? ) ouvriront à Pierre des univers ignorés. Le plus bouleversant sans doute, l'amitié de Jean ; le plus déterminant sans doute, la bibliothèque de Max. Et le monde des livres. "Avec des livres sous la main, demain sera toujours beau, même si le livre te fait pleurer". Si Pierre porte à lui seul toute la mélancolie du monde, la perte inconsolable de l'ami perdu, il découvre, dans sa recherche d'aujourd'hui, une richesse insoupçonnée, un ciel de grands espaces semblables à ceux du Colorado. Daniel Adam emporte le lecteur dans un voyage, immobile comme la précarité de l'échafaudage l'impose, ou agité par le parcours d'une vie en quête d'absolu. Dans une écriture toute en nuances où se mêlent la tragédie la plus odieuse et la trivialité de l'oppression quotidienne à l'ironie subtile et la poésie des simples. Une vie ordinaire d'un homme ordinaire ? Toute une humanité.

09/2021

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Cinéma

Descentes aux limbes. Confins du cinéma

Nul besoin aujourd'hui de jouer au Christ pour descendre aux limbes, il suffit d'aller au cinéma, de payer son obole à la caisse d'une salle obscure, d'emprunter l'escalier tortueux qui conduit au sous-sol et de franchir la porte coupe-feu qui débouche sur l'enfer, le purgatoire ou le paradis des images où s'accomplissent nos désirs inavouables. L'inconscient visuel que la caméra révèle à Benjamin, le cinéma permanent où Breton se laisse détrousser comme dans un bois ou l'espace négatif que creuse souterrainement l'art termite cher à Farber ne sont que d'autres noms de ces limbes, dévoyés autant que sécularisés, de notre temps. Pour s'y rendre, il n'est point de meilleurs guides que les films eux-mêmes, qu'ils relèvent ici du registre de la prose comme plusieurs productions hollywoodiennes de Sjöström, de McCarey, de Tourneur et de Fuller, de celui de la poésie comme quelques oeuvres underground plus libres de Levitt, Loeb et Agee, de Brakhage, de Frank et Leslie, ou de celui, plus inclassable encore, de l'écriture de Biette ou de Straub et Huillet. Ces Descentes aux limbes forment un diptyque avec Passages à vide dont elles constituent à la fois un prolongement et un cas limite. Là où ceux-ci s'efforçaient de décrire le vide central de l'essieu qui fait tourner la roue des films, celles-là tentent plutôt d'explorer son rayonnement vers la périphérie, aux confins du cinéma, aux abords de la peinture, de la littérature et de la photographie, tels qu'aperçus depuis cette autre rive.

11/2019

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Poésie

Guerre oubliée

Avec Guerre oubliée et un univers aussi désorienté qu'il est bouleversant, Catherine Lechner-Reydellet interroge une fois de plus la mémoire, pour rendre hommage à une humanité meurtrie qui exulte, somatise, toujours en quête d'un devenir possible. C'est de mots revisités par l'auteur d'Aeternitas et de Cercle d'or qu'il est question dans ces pages aussi sincères que retenues, apparaissant dès le tout premier vers comme une manière déroutante pour les uns, explosive pour les autres, de laisser planer la part du rêve et de la cruauté. Superbes variations sur l'ère du temps qui passe, et comme le cite son préfacier Michel Cassie, qui "posent en cinquante tableaux, les marques indélébiles de la poésie, un tableau après l'autre comme un grand théâtre secret, les yeux fermés en quête d'un sens à l'énigme du vécu en devenir". Allégorie puissante et belle, d'évocations plus ou moins traumatiques, d'instants de grâce, Guerre oubliée conduit le lecteur à scruter chaque mot pour se pencher sur les énigmes de la création et tenter d'en découvrir l'essence, tant il est vrai que cette écriture surgit d'un savant puzzle où se déconstruit un monde univoque pour un voyage initiatique aux confins de la solitude. En nous conduisant au coeur de son univers où la genèse de l'histoire fait écho à l'intimité dans ce qu'elle a de plus complexe, Catherine Lechner-Reydellet revient en somme sur les causes mêmes de l'existence, avec une captivante réflexion sur les thèmes de la disparition, dans un monde d'interdits qui substitue l'agression à l'attente.

01/2014

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Littérature française

"Musulman" roman

" Musulman " Roman. D'un cabanon de zinc où elle est enfermée, la narratrice se souvient. Isolée dans un camp par le simple fait de ses origines musulmanes, elle s'interroge sur ses nombreuses tentatives d'échapper à un tel destin. Marquée dès l'enfance par la rupture avec sa langue natale, qu'elle parlait en Algérie, elle abandonne volontairement le berbère, tissé dans l'étoffe des contes, pour se réfugier dans la langue française, avec le Petit Poucet pour guide. Ce compagnon d'infortune, figure emblématique d'un récit d'abandon, la ramènera pourtant à la langue de sa mère, et à la complexité de ses origines. Issue d'une culture dite minoritaire dans l'Islam, cette femme devenue adulte se confronte à une nouvelle violence : le déni de la diversité de celui qu'on noie sous la figure générique de l'Arabe. Acculée, elle tente une fuite, vers l'étude, puis vers la solitude. Mais la convulsion islamique qui agite le monde la rattrape. Elle se retrouve prisonnière. Nourrie par la singularité de son identité, Zahia Rahmani prolonge par ce texte puissant et inspiré, à mi-chemin entre prose, poésie et écriture dramatique, la réflexion sur le bannissement qui était la sienne dans Moze, son premier livre. Cette femme condamnée - son semblable ou son double - témoigne de l'injonction faite à ceux qui sont nés de parents musulmans de coller à une identité prédéterminée et dessine les contours d'une figure de paria à venir, le " Musulman ". Ce livre dit avec force et légitimité l'urgence à faire entendre d'autres voix sur la question du " Musulman ".

03/2005

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Littérature française

Les nouvelles elliptiques

Recueil de nouvelles. Vies émotions. Préface d'auteurs. Si la plume de Sand Canavaggia a une particularité singulière, celle du double sens, sa pointe, elle, est empreinte de poésie. En effet, altruiste, sensible, empathique, l'auteure écrit avec l'encre de son coeur et possède le don de faire passer les messages subliminaux sur les rapports entre les gens, sur leurs espoirs, leurs amours, leurs craintes, leurs doutes.
Si vous acceptez de prendre une de ses oeuvres entre vos mains, vous n'en sortirez pas indifférent. Après la première page, tout s'enchaîne. Sans même vous en rendre compte, vous vous envolez, happé par un tourbillon de mots qui vous emporte dans les univers de Sand dans lesquels elle relate avec justesse les histoires de gens ordinaires pour les rendre extraordinaires. Véronique Rivat. (Auteure) Dès les premières phrases, l'auteure nous prend par la main et nous conduit dans son monde.
Ses histoires tout en douceur et en pudeur évoquent par certains côtés les contes d'autrefois. Elle développe un style bien à elle qui nous emporte dans une écriture fluide pleine de délicatesse. J'ai été bercé à travers ses lignes, elle les déploie aussi facilement qu'une musicienne dans des notes de musique. Elle est toute en mélodie. On vibre alors en étroite communion avec ses écrits. Chaque mot souvent en rime semble avoir été posé harmonieusement pour transmettre l'émotion et la sensibilité de l'auteure.
On ne revient pas indemne de ses nouvelles. Sand Canavaggia nous entraîne dans des questions sur les différents reflets de l'âme humaine. Jean-Marc-Nicolas. G. (Auteur)

12/2020

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Témoins

En sa présence. Autobiographie spirituelle

Après tant de livres sur les autres et pour les autres, Jacques Gauthier nous raconte son parcours, ou plutôt, car c'est cela qui demeure, le long compagnonnage de Dieu dans sa vie. Au fil des saisons, il déroule une époque et son existence, de l'enfance heureuse à l'adolescence tourmentée, de la vie hippie à la conversion au Christ, de l'Arche en France à la Trappe d'Oka, d'un mariage heureux à la vocation d'auteur, d'animateur au Café chrétien à professeur d'université, d'une thèse sur Patrice de La Tour du Pin à la rencontre avec Thérèse de Lisieux, de prédicateur de retraites à animateur au Jour du Seigneur, de la mort de ses parents à l'écriture de ce livre. Pour rendre hommage aux personnes que Dieu a placées sur la route et qui ont su révéler la beauté de son visage, l'auteur nous offre un voyage intérieur, une riche épopée dans le monde et en Eglise. Ses mots, qu'il choisit en poète, rejoignent notre soif de foi et d'espérance. "Voir la vie en poète, mais la traverser en croyant ; poésie et foi se nourrissent mutuellement dans ma quête du Christ. J'ai risqué ma vie sur l'invisible, et ne suis pas tombé dans le vide. A la fin, je franchirai le fil d'arrivée en dansant, car je sais que je suis attendu, aimé". Conférencier, poète et essayiste, Jacques Gauthier a été professeur à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Père de famille, animateur de retraites et spécialiste des saints, il a publié plus de 80 ouvrages, largement diffusés dans toute la francophonie.

09/2022

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Corse

Dictionnaire amoureux de la Corse

Personnel, très incarné et à l'encontre des lieux communs sur l'île de Beauté, Patrice Franceschi livre un Dictionnaire amoureux de la Corse éminemment poétique, original et inattendu. "Les entrées de ce dictionnaire amoureux se présentent toutes comme de brèves nouvelles littéraire où les " attaques " comme les " chutes " sont pensées comme elles doivent l'être dans cette forme d'écriture. A partir de ce choix d'origine, des éléments biographiques et les apports philosophiques qu'ils ont générés sont possibles pour atteindre un but unique : laisser des traces durables chez le lecteur, hors de l'air du temps et de ses modes si volatiles. Par choix également, et après des réflexions approfondies sur chaque entrée, toutes les connaissances apportées sur la Corse, qu'elles touchent à des objets aussi triviaux que la nourriture ou à des éléments plus " nobles " comme l'histoire ou la culture, sont abordées avec le même souci : trouver un angle, une perspective, une approche, qu'on ne trouve pas dans d'autres livres, dans une chasse impitoyable aux lieux communs. La surprise doit être au rendez-vous, surtout pour les entrées les plus banales comme " sanglier ", " Napoléon ", " forêt " et tant d'autres, afin qu'elles en deviennent le contraire. Chaque fois, il s'est agi de ne rien imiter, de sans cesse faire appel à l'imagination, dans une tension permanente vers l'originalité. Enfin, la tonalité générale du dictionnaire se veut poétique, même là où la poésie est censée être absente, afin que se dégage de l'ensemble une unité basée non sur des éléments factuels mais sur l'une des formes les plus universelles de la littérature". Patrice Franceschi

05/2022

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Poésie

Manuel de Réisophie pratique

" La tautologie est selon moi le sommet caché, impossible, de la poésie (...) Que la chose soit soi-même soi est le plus beau trésor, et le mieux caché qui soit, la plus grande évidence et le plus grand mystère. " (De l'image, 2007). Ces lignes de Laurent Albarracin résument sa démarche, aussi simple que rigoureuse. Avec Res rerum, Laurent Albarracin introduisait à une nouvelle étape de sa quête paradoxale en la faisant entrer dans le champ de l'alchimie. Le présent Manuel en offre le plein déploiement. Non sans humour, l'" Avertissement au lecteur " donne les précisions suivantes : " Suite à la publication en 2018 de l'ouvrage Res rerum par les éditions Arfuyen, nous avons reçu par la Poste, sans mention d'expéditeur, une liasse de papiers (...). Le paquet contenait un mot griffonné : "Si vous le jugez opportun, publiez ces textes. Publiez-les sous votre nom afin d'écarter les curieux qui viendraient par leurs sollicitudes entraver nos activités." Signé : "Le Collège de Réisophie" " En 224 poèmes d'une impeccable écriture, tantôt longs et tantôt très courts, le Manuel nous ouvre à une méditation vertigineuse méditation sur la réalité que nous croyons connaître : " Les choses sont comme des vases / Qui en s'évasant / Se recueilleraient. / Comme une lumière / Qui en éclatant / Se rassemblerait. " Mais encore : " Nous n'entendons pas les choses parler / Parce qu'elles sont des oreilles qui voient. " Le regard espiègle de l'enfant se mêle ici à la réflexion du philosophe en une approche et une connaissance qui sont spécifiquement celles du poète. D'un des plus originaux et profonds d'aujourd'hui.

05/2022

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Poésie

Boudin Biguine. Best of Banane

Il y a des choses à dire, quand on parle de son corps. C'est-à-dire, à partir de son corps : quand l'écriture est dans la peau, quand écrire, c'est s'arracher les mots à soi-même. Boudin Biguine Best of Banane part de l'urgence de dire ce qui gratte, ce qui dérange, ce qui ronge. Rébecca Chaillon écrit son retour à la Martinique, ses interrogations intimes, amoureuses, militantes et alimentaires, la destruction et la reconstruction successives des imaginaires. Passant par une langue poétique et politique, elle décrit les effets de la colonisation sur les afro-descendants - en mettant en lumière les espaces occupées par chacun et chacune autour d'un même sujet. Comment se construisent nos désirs sous les injonctions ? Comment se réapproprier nos corps, nos identités dédoubleés, nos héritages détruits ? Avec ce texte riche ou la poésie rencontre l'insomnie, Rébecca Chaillon prend son corps comme matrice nourricière pour faire advenir un sujet libre des normes. Les impensés coloniaux sont mis au jour - ou plutôt, le refoulé raciste et capitaliste français est donné à voir dans son omniprésence mortifère. En explorant l'intime, Chaillon régurgite la culture dominante, recrache l'esclavagisme, le racisme, le patriarcat. Dans cette explosion vitale, les corps, les désirs et les imaginaires se libèrent jusqu'à l'épuisement. Rébecca Chaillon s'échappe, glisse entre les mailles, transformation joyeuse vers le multiple : elle écrit de ce lieu entre, de ce lieu à côté d'où l'on voit plus clair ce qui se joue au quotidien. Une nouvelle voix puissante parmi toutes les "chimères exilées qui bégayent leur identité" .

04/2023

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Pédagogie

Réussir son entrée en production d'écrits GS-CP. Avec 1 CD-ROM

Cet ouvrage pratique propose de faire produire des écrits en GS ou en début de CP à des élèves qui ne savent pas encore lire. Cette démarche s'inspire des travaux de recherche d'André Ouzoulias. Pour favoriser le lien entre lecture et écriture, l'auteure propose des situations étayées de production d'écrit permettant aux enfants d'être à la fois mobilisés dans la tâche et en situation de réussite. Les séquences proposées sont de deux types : Des situations génératives : 30 séquences dont le travail est initié par la lecture en collectif de comptines (Une souris verte, Une poule sur un mur), de poésie (Mon cartable, Pierre Gamarra), ou d'oeuvres de littérature jeunesse (Plante, de Stéphanie Bardy ; Dis Papa, de Quentin Gréban ; Si j'étais, Emmanuelle Anquetil...). Les textes choisis ont comme point commun d'avoir des phrases à structure répétitive. Des récits de vie : 10 séquences liées à des événements ayant eu lieu en classe, transférables et propices à une production d'écrit (goûter d'anniversaire, spectacle de l'école, sortie scolaire, rencontre sportive...).Le fait de s'appuyer sur ces deux types de situations et d'avoir des matrices pour produire des écrits courts mais structurés motive tous les élèves, même les plus en difficulté. C'est la garantie d'un résultat visible, lisible et communicable, donc de qualité. Le travail se fait en présence de l'enseignant, sous forme d'ateliers et par petits groupes de 6 à 7 élèves. Les ressources numériques (CD-Rom ou téléchargement) contiennent toutes les ressources nécessaires à la mise en oeuvre des séquences.

09/2019

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Critique

Mots de chair et de sang. Ecrire le corps en Syrie (2011-2021)

Du témoignage à la poésie, en passant par le roman, le théâtre et la grammaire de l'abjection, cet ouvrage tente de penser le corps parlé et le corps écrit en Syrie. Par écriture du corps, nous entendons les textes littéraires qui portent une attention particulière à la corporalité. Nous désignons également les mots que le corps articule sur une scène plus large, les gestes et les actes dans lesquels il s'engage, l'ensemble se dressant comme un texte à interpréter et réinterpréter sans cesse. Mais écrire le corps dans le contexte sanglant de la guerre en Syrie, c'est aussi se heurter à l'indicible de la catastrophe qui blesse le langage. C'est se mettre alors en quête d'un reste, d'un échappé, d'un presque rien qui, tout en relevant du corps meurtri, se refuse à la nihilisation de l'expérience du monde : des hommes et des femmes sont encore là pour lui opposer leurs mots qui oeuvrent, inventant ainsi de nouvelles manières d'exprimer l'ineffable. Emma Aubin-Boltanski, anthropologue, directrice de recherches au CNRS, est membre du Centre d'études en Sciences sociales du religieux. Ses recherches portent sur les dispositifs cultuels, l'eschatologie et l'engagement des femmes en religion et en politique. Nibras Chehayed, docteur en philosophie, est chercheur à l'Institut français du Proche-Orient. Il développe actuellement une recherche sur le corps tragique dans le cadre d'un projet Marie Sklodowska-Curie au Cerilac à l'université de Paris et à l'Institut français du Proche-Orient. Informations : https : //www. ifporient. org/978-2-35159-781-1/

01/2022

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Critique littéraire

Journaux intimes. De Madame de Staël à Pierre Loti

L'écriture du journal intime est la saisie d'un état à une époque de la vie. Elle offre à son auteur un suspens dans le flux de l'existence, le point à partir duquel il peut conquérir une distance vis-à-vis de celle-ci, et un point de vue sur le passage du temps qui n'a pas de forme. L'écriture intime est rendue possible par les mutations sociales et philosophiques que connaît le XVIIIe siècle, et particulièrement par le développement d'un espace privé séparé de l'espace social. Tous ces changements sont eux-mêmes le signe d'une transformation de la conception de la personne : jusque-là prise dans un ordre social et religieux qui donnait sens à son existence, celle-ci devient progressivement un individu qui ne tient son être que de lui-même. A la différence des mémoires qui racontent le moi public et portent des valeurs collectives, l'autobiographie et le journal intime s'attachent à ce qui échappe aux échanges sociaux : au privé, à l'intime. Le XIXe siècle peut être dit « le siècle de l'intime », et le journal est la forme dans laquelle se développe cet intérêt pour l'intériorité : il affirme le primat de l'individu sur le collectif, du particulier sur le général. L'écriture du journal intime est la saisie d'un état à une époque de la vie. Elle offre à son auteur un suspens dans le flux de l'existence, le point à partir duquel il peut conquérir une distance vis-à-vis de celle-ci, et un point de vue sur le passage du temps qui n'a pas de forme. L'écriture intime est rendue possible par les mutations sociales et philosophiques que connaît le XVIIIe siècle, et particulièrement par le développement d'un espace privé séparé de l'espace social. Tous ces changements sont eux-mêmes le signe d'une transformation de la conception de la personne : jusque-là prise dans un ordre social et religieux qui donnait sens à son existence, celle-ci devient progressivement un individu qui ne tient son être que de lui-même. A la différence des mémoires qui racontent le moi public et portent des valeurs collectives, l'autobiographie et le journal intime s'attachent à ce qui échappe aux échanges sociaux : au privé, à l'intime. Le XIXe siècle peut être dit « le siècle de l'intime », et le journal est la forme dans laquelle se développe cet intérêt pour l'intériorité : il affirme le primat de l'individu sur le collectif, du particulier sur le général. Le paradoxe, toutefois, est que le réel le plus immédiat - soi-même - est celui qui échappe le plus à l'individu qui prétend l'appréhender. Le journal est le lieu de la confrontation entre la conscience et la réalité de son être, dans un ciel déserté par la transcendance. Le diariste est contraint d' « assister comme témoin » à ce qui se passe en lui, comme s'il s'agissait d'un autre, car c'est par la « description rigoureuse de ce qui se passe en [lui] » (Stendhal) qu'il peut se ressaisir lui-même tenter d'établir les causes de son propre comportement et projeter son action. Le journal montre ce qu'on n'a encore jamais vu parce que le roman ne sait pas encore le rendre : le mouvement d'une conscience, ses débats intérieurs, la banalité du quotidien ; il expose aussi ce que le roman ne peut pas donner à voir sans risque de paraître faux : l'histoire sans relief d'une existence. C’est un panorama de la plus grande époque du journal intime que nous donnons ici, en ayant le désir de contribuer de manière importante à l’histoire d’un genre littéraire moderne.

03/2012

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 3, Oeuvres scientifiques : Etudes de la nature et textes périphériques

Souvent rééditées, les Etudes de la Nature ont eu sur la littérature et la philosophie française une influence aujourd'hui méconnue. Ce vaste système, fondé sur un finalisme généralisé et l'idée d'une nature bienfaisante, invente la description moderne de la nature.

09/2019

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Critique littéraire

Pouvoir, rhétorique et justice

Pouvoir, rhétorique, justice. Autour de leurs relations sont étudiés penseurs (Platon, Aristote, Cicéron, Pline, Saint Augustin, Ricoeur) et écrivains (Ovide, Apulée, La Fontaine, Dostoïevski, Mauriac) dans une vingtaine de textes sur les domaines grec et latin, les époques antique, médiévale et moderne.

09/2019

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Livres 3 ans et +

La grenouille à grande bouche

Une grenouille à grande bouche en a assez de manger des mouches à longueur de journée. Que pourrait-elle manger d'autre ?? Une version moderne d'un conte de randonnée africain pour découvrir le régime alimentaire de quelques animaux de la savane.

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Autres éditeurs (A à E)

Le singe et le crocodile

Un crocodile cherche quelque chose à se mettre sous la dent. Il recourt à un savant subterfuge pour tenter de croquer un singe. Lequel des deux sera le plus malin ? Une version moderne d'un conte africain bien adaptée aux jeunes lecteurs.

06/2022

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Histoire du droit

Ecrits sur les Etats-Unis

Fervent américaniste, Condorcet propose une analyse résolument moderne des constitutions américaines. Dans ces écrits, il affine les principes fondamentaux de sa propre philosophie politique. La présente édition rend à Condorcet la place qu'il mérite dans l'histoire de la pensée libérale française.

07/2021

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Sociologie

Histoire du diable

Une histoire de l'humanité vue du côté du Malin, écrite par le sociologue Vilem Flusser. Ou comment le diable n'en fait qu'à sa guise en nous poussant vers les sept péchés capitaux. Une allégorie ironique qui décrit notre monde moderne...

06/2021

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Théâtre - Pièces

Hélène après la chute

En adaptant l'histoire d'amour d'Hélène de Troie et de Ménélas, Simon Abkarian met subtilement en lumière les difficultés auxquelles un couple moderne peut se heurter. Entre lyrisme et lamentations, la plume de l'auteur arménien renoue avec l'érotisme oriental.

11/2023

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Histoire de la philosophie

Généalogie de la raison d'Etat. L'exception souveraine du Moyen Age au baroque

L'exception à la loi comme attribut de la souveraineté : ainsi s'inventerait la modernité politique, qui fait s'évanouir les règles du bon gouvernement. Son examen, jusqu'à la raison d'Etat, peut en effet révéler la formation de la gouvernementalité moderne.

12/2021

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Critique littéraire

Pouvoir, rhétorique et justice

Pouvoir, rhétorique, justice. Autour de leurs relations sont étudiés penseurs (Platon, Aristote, Cicéron, Pline, Saint Augustin, Ricoeur) et écrivains (Ovide, Apulée, La Fontaine, Dostoïevski, Mauriac) dans une vingtaine de textes sur les domaines grec et latin, les époques antique, médiévale et moderne.

08/2019

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Littérature étrangère

Contes et histoires choisis. Edition bilingue français-danois

La naïveté feinte des Contes et histoires d'Andersen dissimule une oeuvre riche et fortement intertextuelle. Cette édition bilingue annotée met au jour la poétique d'un écrivain imprégné du romantisme allemand, qui révolutionne le genre et annonce la percée moderne au Danemark.

03/2017

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Policiers

Hannibal Lecter. Les origines du mal

Pourquoi un petit garçon comme les autres devient-il un monstre ? Après le mythique Silence des Agneaux, Thomas Harris révèle dans son nouveau roman le secret es origines d'Hannibal Lecter, le criminel le plus fascinant du thriller moderne, incarnation absolue du Mal.

01/2007

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Ecrits sur l'art

Analyse de la beauté

Publié à Londres en 1753, L'Analyse de la beauté démêle les rigides modèles de beauté légués par la tradition qui prévalait encore de son temps et, annonçant l'esthétique moderne, propose un sens du goût basé sur des principes formels agiles.

04/2022

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Art contemporain

Le théâtre des objets de Daniel Spoerri

Le Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain de Nice invite Daniel Spoerri à fêter ses 90 ans autour d'une exposition monographique intuitive et vivante valorisant le caractère démystificateur, populaire et collaboratif de son travail jusqu'à l'organisation de banquets.

05/2021

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Musique, danse

La haine de la musique

"Quand la musique était rare, sa convocation était bouleversante comme sa séduction vertigineuse. Quand la convocation est incessante, la musique repousse. Le silence est devenu le vertige moderne. Son extase. J'interroge les liens qu'entretient la musique avec la souffrance sonore."

11/2002

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