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Poésie

Poétique N° 163, Septembre 2010

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence : le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore " le présent qui marche ", comme dit Balzac. II s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même : apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en " docteur ès sciences sociales ", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque : à la fois prolixe et sceptique.

09/2010

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Poésie

Poétique N° 164, Novembre 2010

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence : le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore " le présent qui marche ", comme dit Balzac. Il s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même: apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en " docteur ès sciences sociales ", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque : à la fois prolixe et sceptique.

11/2010

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Poésie

Poétique N° 162

La vocation du roman est de donner à penser. Prodigue en détails qui laissent songeur, Il en dit à la fois trop et trop peu : il esquisse et esquive la pensée. Son langage consiste en idées esthétiques, non en concepts : suggestives, impossibles à circonscrire, comme ouvertes sur l'incertain. La fiction se méfie du discours de la vérité. Le XIXe siècle français représente de ce point de vue un tournant dans l'histoire du genre, le moment où se manifeste son essence: le romancier, bon gré mal gré, renonce à la pensée catégorique. Alors que, dans un tourbillon d'idéologies en concurrence, s'édifie le monde nouveau de la société démocratique, le roman explore "le présent qui marche", comme dit Balzac. II s'interroge sur la place de l'homme dans cette société mouvante, sur ses désirs et ses angoisses. Pour ce faire, il se renouvelle lui-même: apparaissent le roman intime, le roman historique, le roman réaliste. Face au discours spécialisé du savant, du psychologue, du sociologue, de l'historien (de Maine de Biran, de Tocqueville, de Michelet, par exemple), le romancier se pose en "docteur ès sciences sociales", cherchant à saisir le réel dans sa complexité - et avouant sa perplexité. Le roman donne à penser, mais ne prétend plus instruire. Tel est le paradoxe de la pensée romanesque: à la fois prolixe et sceptique.

05/2010

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Littérature étrangère

Le Kalevala

Le Kalevala, aventure cosmique finnoise, cycle épique de 22 800 vers rassemblés au dix-neuvième siècle par Elias Lönnrot, constitue un poème unique au monde, dont les héros sont puissants non par la violence, mais par la force de leur verbe et par leur connaissance de la nature. L'aventure cosmique que constitue le Kalevala rassemble la geste de quatre héros: le barde éternel, mage et enchanteur, Vaïnämöinen; le forgeron Ilmarinen, le marteleur éternel; le facétieux Lemminkäinen, préposé au bonheur des jeunes filles et à la rencontre du masculin et du féminin; et enfin Kullervo, enfant prodigieusement doué à sa naissance, puis adolescent abandonné et finissant à la dérive. Ils personnifient les aspirations des peuples finnois à la paix, au respect mutuel, au bien-être et au bonheur de vivre. Le récit tourne autour du Sampo et de son couvercle doré, objets magiques qui assurent prospérité et vie sans souci à toute la communauté, qui ne peuvent être confisqués au seul profit de quelques-uns. Deux traits frappent clans la société décrite par le Kalevala: une société non urbanisée et non hiérarchisée; un univers à la fois simple et grandiose où l'homme vit des relations fraternelles avec son environnement terrestre. Tous les héros sont des magiciens; leur magie est claire, positive; elle guérit, elle construit, elle redonne vie aux corps déchiquetés.

03/2009

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Romans historiques

Madame Socrate

Socrate, le plus célèbre des philosophes, n'avait pas peur de la mort mais il avait peur de sa femme, Xanthippe. Sans doute avait-il raison, car voilà qu'un meurtre est commis à Athènes et que, s'étant mis en tête d'en retrouver l'auteur, elle va compromettre toute la société athénienne. Et quelle société ! Rien de moins que celle de l'illustre siècle de Périclès. Alcibiade, le favori de Socrate, l'extravagant aventurier, est-il compromis dans ce meurtre ? Et pourquoi le grand Périclès a-t-il quitté sa femme pour les bras d'Aspasie, la maquerelle la plus célèbre de l'Antiquité ? À l'âge d'or de la démocratie et des arts, Athènes est pourtant truffée d'espions et bourdonne de scandales ; un dédale de corruption lardé de superstitions. Le vice et la folie soupent tous les soirs avec le génie, et quand Aspasie donne une fête, quels ne sont pas ses invités ! Sophocle, Phidias, Aristote, Anaxagore... Lorsque Xanthippe retrouve l'inspirateur du crime, c'est la main même de l'histoire qui s'abat sur lui et clôt le chapitre le plus célèbre de l'Antiquité. D'une plume insolente et inspirée mêlant la réalité et la fiction, Gerald Messadié arrache la Grèce aux plâtres compassés de l'histoire. Il en restitue le quotidien sans fards, mais avec des couleurs que nul n'imaginait.

10/2000

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Sociologie

Les défis de l'évaluation en action sociale et médico-sociale

L'exigence d'évaluation a envahi tous les secteurs de la société. Dans le secteur de la santé et celui de l'action sociale et médico-sociale, cette question est au cœur des dispositions législatives et réglementaires. Elle nécessite plusieurs approches, aussi bien historique, épistémologique, sociologique, méthodologique que politique. L'évaluation, en effet, est d'abord un processus de construction de connaissances et un champ de savoirs et de méthodes scientifiques. Mais elle peut être utilisée comme une forme de régulation du social, inscrite au cœur des rapports entre la science et la société, entre la science et le politique, entre la science et le contrôle administratif et la technocratie. Ce livre résulte, pour une grande partie, d'un séminaire organisé conjointement par la chaire Travail social du Conservatoire national des arts et métiers et le Groupe de recherches d'Ile-de-France, qui a associé plusieurs instituts de formation en travail social. Il vise à aider les professionnels de l'action sociale et médico-sociale à mettre en place des démarches d'évaluation de leurs activités, mais aussi des processus d'amélioration de la qualité des réponses apportées aux personnes en difficulté. Il s'adresse à toutes les personnes ayant des responsabilités en action sociale et médico-sociale, ainsi qu'aux élèves et étudiants dans ce secteur.

02/2007

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Sports

Noirs en bleu. Le football est-il raciste ?

Le football est-il raciste ? L'accumulation des affaires récentes dans les stades oblige à se poser la question. A croire que la réussite des Noirs en équipe de France n'a pas fait évoluer les mentalités. Difficile, pourtant, de faire mieux : Thuram, Henry, Anelka, Vieira, Gallas, Makelele... Aujourd'hui, les Noirs sont majoritaires chez les Bleus. En dehors des terrains, en revanche, ils peinent à trouver leur place : on ne compte que très peu d'entraîneurs, quasiment aucun président de club ou dirigeant, pas plus d'arbitres ou d'agents... Finalement, le football français, qui s'est beaucoup glorifié de son équipe Black-Blanc-Beur, est le reflet de notre société où les Noirs sont cantonnés aux marges de la réussite. Pourquoi ne s'appuie-t-on jamais, en France, sur ces exemples de footballeurs noirs qui font tant rêver ? Cette réussite gênerait-elle ? Ce livre tente de lever ce formidable tabou, avec l'aide de Lilian Thuram, qui signe la préface. Cette enquête, qui est le fruit de neuf mois d'entretiens et de rencontres, a une véritable raison d'être : faire sauter des verrous. Pour que, dans le foot mais aussi dans la société tout entière, la France assume son identité multiculturelle et qu'en dehors des terrains de foot les Noirs aient leur place en pleine lumière.

05/2008

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Sciences politiques

Cette opposition qui s'appelle la vie

Assistons-nous à la fin d'un monde ou à la naissance d'une ère nouvelle ? Les multiples crises que nous traversons, financière, sociale, morale, culturelle sont des symptômes. Mais de quoi ? C'est cette question que se pose Jean-Marie Rouart dans ce livre caustique, ironique voire polémique. Scrutant les événements et les hommes, l'insolent brosse dans un style iconoclaste les portraits des personnages qui sont au centre du système. D'abord la constellation sarkozienne : le trépidant président, Carla qui met la République en chansons, Rachida Dati, icône de la diversité mais victime de la mode, l'ombrageux Fillon, un volcan sous un lac glacé qui digère les couleuvres et attend son heure. Cette crise, comment le parti socialiste, au coeur des contradictions françaises, y échapperait-il ? Rouart décrypte ce qui se dissimule sous la rivalité Ségolène Royal-Martine Aubry dans la perspective de la rénovation du parti sous l'oeil de ces prédateurs avides que sont Bayrou Raminagrobis et Besancenot l'angelot diabolique. Mais le regard que l'écrivain porte sur notre société va au-delà du microcosme politique. Il cherche quelles sont les bulles d'impostures qui suivront le dégonflement de la bulle financière. Jean-Marie Rouart tente dans ce psychodrame de comprendre les fantasmes contradictoires d'une société égarée, inquiète, à la fois dépravée et en quête de renouveau spirituel.

04/2009

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Esotérisme

Témoin du siècle

Chaque génération se crée son ciel et ses dieux. Cela fut vrai pour ces jeunes militants qui, au côté de Fred Zeller, eurent à choisir leur camp au sortir de la guerre de 14-18. Bâtir une société nouvelle, plus humaine, plus juste, plus fraternelle : une société socialiste. Mais avec quels guides ? Jean Jaurès, Léon Blum, Lénine, Trotski... Staline ? Fred Zeller va raconter avec verve et humour son destin hors du commun depuis son entrée à la Fédération des Etudiants socialistes en 1930. En 1935, secrétaire général des jeunesses socialistes de la Seine, il refuse, après l'écrasement par Hitler des travailleurs allemands, de capituler devant Léon Blum et les chefs socialistes, et part en Norvège retrouver Léon Trotski. Voici le Front populaire et la guerre d'Espagne, les années noires et le fascisme, le général de Gaulle, puis Mai 68, François Mitterrand... Que d'éminentes personnalités rencontrées, que d'anecdotes, de confidences et de secrets recueillis ! On retrouve Fred Zeller en 1973, Grand Maître de la plus prestigieuse et mystérieuse obédience maçonnique, le Grand Orient de France. Cet itinéraire unique, Fred Zeller nous le raconte avec franchise. Cet homme qui semble avoir vécu plusieurs vies en une seule - il a par exemple toujours continué son œuvre de peintre - livre ici un de ces témoignages où un grand destin se confond avec l'Histoire.

02/2000

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Religion

Inévitable morale

Elle a fait le tour du monde, l'image du jeune Chinois qui, avec sa seule arme de son corps, tente d'arrêter une colonne de chars envoyée pour écraser la liberté naissante. Pour Paul Valadier, l'inconnu de Pékin symbolise la morale en ce qu'elle a de plus haut contre la négation de l'humain. On n'a guère l'habitude d'associer le risque à la morale, assimilée de nos jours au monde des certitudes et des affirmations autoritaires. Il faut pourtant parler du risque de la morale et de ce qu'il implique quand il est question d'éthique politique. Il ne s'agit pas d'un saut dans le vide, "sans filet" ou arbitraire, mais d'un choix raisonnable, fait selon des règles et des principes. Paul Valadier le montre amplement en prenant quatre exemples qui touchent au coeur la société actuelle : le terrorisme, la torture, l'information, la société pluriculturelle. Là, et pour d'autres problèmes encore, la tâche du moraliste consiste à suggérer qu'en toute circonstance "l'homme peut vouloir le bien et dire le vrai, que, se risquant à le faire, il découvre la beauté de ce geste". Et en ce sens, la morale est aussi un risque inévitable pour ceux qui ont le souci de l'homme.

05/1990

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Histoire de France

Vive la révolte ! Un vieil homme et la politique

Dans un monde où " tout a changé, tout change et changera ", essayons d'abord de comprendre. Pour ne pas subir le changement, prenons-y notre place. Affrontant les alternatives que nous offre la modernité, cessons de nous référer aux droits acquis ou de considérer les ruptures comme les seuls progrès possibles. Méfions-nous en revanche des réformettes qui nous font piétiner au lieu de nous changer. La réalité aujourd'hui est celle d'un grave malentendu. Forte de ses capacités, l'économie libérale impose son pouvoir, elle entraîne la science et la technique vers des horizons incertains. Médusée, la société succombe et s'irrite. La politique quant à elle, négligeant ses devoirs, cessant d'être la médiatrice et avouant parfois son " impuissance ", inspire du même coup méfiance, mépris et révolte. Certes la révolte est salutaire, mais pas à n'importe quel prix. L'auteur de ces pages se définit volontiers comme un " révolté non révolutionnaire ". Pour construire demain, il s'agit de prêter plus d'attention au Bien commun qu'aux jeux politiciens, de restaurer le vrai sens du Politique qui s'inscrit dans la durée. En pratiquant " sportivement " le débat et l'alternance, en associant Nation et société, nous ferons que la démocratie devienne - ou redevienne - civilisation dans un monde qui tend à devenir réalité. Il y a urgence.

11/2006

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Géographie

L'embellie française. Questions démographiques, enjeux civiques

La France décline ! C'est l'antienne qu'entonnent à l'envi intellectuels et médias aujourd'hui. Mais n'est-ce pas aller un peu vite en besogne ? Notre pays est peut-être vieux et parfois usé, mais il n'en finit pas de nous surprendre. A commencer par sa natalité : alors que les prévisions alarmistes se sont multipliées sur l'inéluctable extinction démographique qui menacerait les Français, la natalité augmente depuis 1997. Même chose pour la désertification annoncée de certaines de nos provinces : en réalité, la décentralisation a freiné la croissance de Paris et rééquilibré le pays, faisant reculer les territoires exsangues qui formaient la " France du vide ". Et que dire de l'immigration, trop souvent présentée comme une menace, alors que la France en admet aujourd'hui très majoritairement la nécessité, et parvient à une approche plus sereine du problème des " sans-papiers ". Certes, notre société est aussi confrontée à de réelles difficultés : les retraites, par exemple, puisque le tiers des salariés actuels auront pris leur retraite d'ici 2015, ou le chômage. Mais elle n'en travaille pas moins avec constance, depuis un demi-siècle, à les résoudre. Cet état des lieux de la société française - jeunes et vieux, actifs et chômeurs, franciliens et provinciaux, immigrés, laïcs et religieux, sédentaires et nomades - nous le prouve : en avant la France !

04/2004

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Disques et K7 Littérature

Nous voulons des coquelicots. 1 CD audio MP3

Ceci n'est pas un livre. C'est un manifeste. Celui de la vie, des coquelicots dans les champs de blé, des oiseaux au bord du chemin, des abeilles. Une véritable apocalypse les fait disparaître par milliers, par millions, par milliards, et tout le monde connaît le nom des coupables : les pesticides. Une industrie devenue folle détruit tout ce qui nous est cher, jusqu'à notre santé, et l'heure n'est plus à la discussion de salon. Il faut se lever, ensemble, dans un soulèvement pacifique de toute la société. Ce monde qui s'efface est le nôtre, et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s'éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde ! Le texte que vous allez lire annonce que l'heure est venue de relever la tête après tant de coups reçus. Car c'est l'heure, et elle ne reviendra peut-être pas. Lecteur, c'est à toi que ce livre qui n'est pas un livre s'adresse. A toi. Veux-tu continuer à nourrir les tiens avec des aliments frelatés ? Veux-tu vivre sans le chant de l'alouette ou le violon des cigales ? Une société vivante a le droit et le devoir de rappeler à ses maîtres provisoires ce qu'elle veut. Et ce qu'elle ne veut plus. L'Appel des coquelicots commence...

11/2019

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Droit

Sphères de justice. Une défense du pluralisme et de l'égalité

La notion de justice sociale a suscité durant les dernières décennies d’intenses débats en philosophie morale et politique, surtout depuis la publication de la Théorie de la justice de John Rawls (Seuil, 1987). Dans cet ouvrage, Michael Walzer défend une conception rivale de celle du contractualisme de Rawls et propose une théorie radicalement pluraliste de la justice. Reprenant la conception pascalienne des « ordres », il soutient qu’il existe des sphères de justice distinctes. Ce qui vaut dans la sphère économique ne se laisse pas transférer dans la sphère de l’éducation, ou dans celle du pouvoir politique ; les loisirs, la famille, et même la grâce divine ont chacun leur « sphère » propre. Contre l’égalitarisme « simple » qui vise à distribuer les biens de manière égale, Walzer propose une théorie de l’« égalité complexe » : une société régie selon ce principe est une société dans laquelle aucun type de bien ne peut dominer les autres. Tout passage illégitime d’une sphère à une autre conduit à une forme spécifique de tyrannie. A travers une série d’enquêtes concrètes et originales, attentives au détail des manières dont les communautés ont forgé, à travers l’histoire, leurs systèmes de valeurs et de règles, Walzer propose ce qu’il appelle un « socialisme démocratique décentralisé », et jette les bases d’une philosophie politique adaptée à un monde de valeurs conflictuelles.

05/2013

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Sociologie

Objet banal, objet social. Les objets quotidiens comme révélateurs des relations sociales

Le papier, les livres, la voiture, les objets de communication, comme le tam tam, le mobile ou la lettre, sont des objets matériels qui entrent dans le jeu des rapports sociaux. La relation à l'objet peut alors être révélatrice de relations sociales, des plus intimes aux plus publiques. L'analyse de la pratique d'un objet dans un contexte social (l'anthropologie et la consommation) met en lumière des phénomènes divers, comme la constitution du couple, les échanges intrafamiliaux, les mises en scène de soi et de ses rôles sociaux, la dynamique de la construction identitaire (professionnelle, privée, générationnelle, sexuelle, etc.). Les objets participent en effet de la socialisation, de la construction de l'acteur social, en lien avec la société, et de son évolution à travers les cycles de vie. De plus l'objet est une ressource dans un jeu social, dans une interaction, par son usage (ranger des photos dans un album, conduire la voiture), son échange (transmettre à ses enfants, faire un cadeau), sa création (écrire des mots d'amour). Les huit articles proposés ici sont donc une contribution à l'anthropologie de la consommation, du quotidien, de la banalité, en apportant une connaissance renouvelée des actions et interactions sociales, pour mieux connaître ce qui forme notre société contemporaine. Par sa construction en objet anthropologique, l'objet banal est devenu objet social.

07/2001

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Histoire de France

Le mythe Pétain

Le traumatisme de la défaite de juin 1940 ne peut à lui seul expliquer l'appel au maréchal Pétain et l'adhésion massive des Français à sa personne, Avec ce vieillard chargé d'ans et de gloire, la France avait quitté depuis longtemps le monde de la rationalité politique pour entrer dans celui de l'imaginaire. Un imaginaire dont les premiers sédiments se déposèrent pendant la Grande Guerre pour dessiner, quelques années plus tard, cette représentation idéale du chef, du héros national et du sauveur. L'appel au maréchal Pétain relève d'une logique historique qui ne doit rien au hasard. Il repose sur une conception ancienne et particulière de l'histoire qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Le mythe de l'homme providentiel répond toujours à une situation de crise dont la finalité politique est le dépassement des difficultés pour retrouver l'ordre des choses. Il participe d'une vision profondément conservatrice de la société, une société jugée incapable de trouver en elle les ressources nécessaires à son propre salut. Le mythe Pétain possède cette part de vérité, Mieux, il révèle, comme le souligne Mircea Eliade, " les structures du réel " : en l'occurrence, l'ampleur catastrophique de l'effondres ment d'une nation et les difficultés récurrentes d'un peuple à assumer les revers de son histoire.

03/2002

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Couple, famille

Cheikh. Journal de campagne

Un cheikh est souvent un chef de tribu ou un notable vers lequel le groupe se tourne pour recueillir des conseils. Mais dans une société industrielle comme la nôtre, dans le milieu homosexuel où la crise identitaire est parvenue à son sommet, peut-il en exister encore ? Oui. A sa manière, Didier Lestrade en est un. Après plus de vingt ans d'activisme, ce journaliste, homosexuel et séropositif, a quitté la capitale pour s'installer sur une colline où, depuis quatre ans, il accueille ses amis venus lui raconter la vie en train de continuer à Paris sans lui. Et observe le monde en suivant les traces du cultissime Walden d'Henry David Thoreau. Isolement, autarcie, décroissance, slow culture, ébullition de l'Internet, pornographie, silence et contemplation de la nature pourraient être les mots clefs résumant les sujets abordés dans cet ouvrage. Poésie, trahison, rejet et émerveillement, soulagement et colère aussi, tant ce "journal de campagne" offre des pistes amoureuses et morales permettant d'affronter l'évolution d'une génération qui manque singulièrement de sagesse. Ce livre n'est donc pas seulement la révélation de la face cachée de l'homosexualité moderne, c'est un récit personnel et polémique qui prend à témoin la société. C'est le message d'un cheikh d'aujourd'hui qui veut croire que son expérience peut servir. Un livre qui annonce une nouvelle vie.

03/2007

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Histoire internationale

Métamorphoses d'Israël depuis 1948. Métamorphoses d'une nation

Né de l'impossible, grandi dans l'invraisemblable, L'Etat d'Israël suscite toujours réactions et passions : aigreurs par-ci, mythe exaltant par-là, rejets même ou applaudissements frénétiques. Peut-être bien parce qu'Israël se voit encore à travers un seul prisme, celui du conflit israélo-palestinien. 2018 marque le 70e anniversaire de l'Etat hébreu. Soixante-dix ans de bruits et de fureurs que ce livre se propose de vous conter, non pas à la manière d'un livre d'histoire, mais d'un livre d'histoires... Ces douze histoires, ce sont celles de Michael Bar-Zohar, d'Avi ou de Daniel qui, tour à tour, racontent Les coulisses de la création d'Israël, la gifle de la guerre du Kippour ou la mort de Rabin. Douze voix pour nous faire vivre de l'intérieur les événements majeurs qui ont modelé une société qui, sans rien ou presque entre les mains, se voit aujourd'hui qualifiée de " nation start-up ". Douze témoins essentiels qui nous éclairent sur ces métamorphoses qui ont impacté la société israélienne, pour en faire ce qu'elle est aujourd'hui : grincheuse, mais d'un optimisme formidable ; menacée, mais qui à plus de 80 % se déclare heureuse de vivre là. Douze récits enfin pour esquisser, peut-être, ce qu'elle sera demain...

04/2018

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Sciences politiques

Un continent derrière Poutine ?

Impossible, en évoquant la Russie, d'échapper à la tourmente du "pour" ou "contre" Poutine. Je le dis franchement : loin de moi ici l'idée de répondre définitivement à la question "Qu'y a-t-il dans la tête de Poutine ?", ni d'affirmer que Poutine représente un "bien" ou un "mal" pour son pays - en aucun cas je ne me pose en juge -, mais j'ai plutôt le désir d'écouter l'essentiel, c'est-à-dire ce que les Russes ont à en dire, et de montrer comment, bon an mal an, cet homme a accompagné leur vie ces dix-sept dernières années. En partant de l'extrême-est pour remonter jusqu'à la partie européenne de la Russie - ce qu'avait choisi de faire, au moment de son retour, Alexandre Soljenitsyne, lauréat du Nobel de littérature -, nous allons montrer quels sont les ressorts, les sentiments qui influencent le choix du peuple ; pourquoi voter Poutine n'est pas forcément, dans la tête des Russes, choisir un "dictateur". Saisir la "petite réalité" dans la "grande" et interroger la société sur son quotidien, ses espoirs, ses angoisses, sa place dans le concert des nations. Sans parti pris ni vision stéréotypée, faire oeuvre de curiosité attentive et bienveillante en exposant le bouillonnement d'une société complexe et si attachante. A. N.

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Littérature française

Discours militaire et patriotique

Discours militaire et patriotique prononcé dans la séance publique de la société des amis de la constitution des ville et district de Lille, le 13 janvier 1791 ... , par M. Vernoy, soldat au régiment de Brie, au nom de tous les soldats citoyens de la ville de Lille, dans la grand'salle du ci-devant hôtel du gouvernement. Discours de M. Dubois le jeune, député du détachement du corps royal d'artillerie, en garnison à Lille. Réponse de M. Duhem, médecin, président de la société Date de l'édition originale : 1791 Appartient à l'ensemble documentaire : NordPdeC1Avec mode texte Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2018

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Histoire de France

Ces peines obscures. La prison pénale en France (1780-1875)

La peine de prison - invention moderne puisqu'elle n'est devenue la base de la pénalité en France que sous la Révolution - est pavée dès ses débuts de bonnes intentions. En 1791, son principal promoteur, Le Pelletier de Saint-Fargeau, veut en faire l'espace et le temps du rachat social en attendant que de justes lois rendent les lois répressives inutiles. Mais déjà la prison réelle apparaît comme un lieu de souffrances cachées et l'école du crime. La prison, purgatoire des égarés ou enfer des condamnés ? Le débat est loin d'être clos. Cette histoire concerne l'évolution de notre société postrévolutionnaire. Situant les hommes qui ont fait de la prison le pivot de la pénalité, elle retrace aussi la vie quotidienne des condamnés et la naissance des manufactures carcérales. Il y est donc question de politique, de droit et de justice. Il y est encore question de philanthropie, de médecine et d'architecture, d'entrepreneurs privés et de concurrence, de violence et de religion. Analyser comment les prisons pénales sont nées au xv in et se sont développées au xix siècle, c'est voir comment, pour affirmer leur pouvoir et discipliner une société qui se recompose, les élites du siècle du progrès, dans l'obscurité carcérale, ont fait sentir aux "mauvais pauvres" la terrible douceur des peines.

02/1990

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Histoire internationale

Afghanistan. 2e édition

Aux portes de l'Europe se déploie un monde arabe et musulman en pleine mutation depuis 2011, l'année des " printemps arabes ". Cet ouvrage invite à une (re)découverte de l'Afghanistan à travers son histoire, sa société, sa politique, son économie, sa culture. Histoire, société, politique, économie, religion et culture... L'ouvrage clé pour comprendre l'actualité de l'AFGHANISTAN. Pays enclavé mais occupant une position stratégique importante, l'Afghanistan a dû surmonter de nombreuses crises. Elles ont pourtant été sans commune mesure avec la rupture introduite par l'invasion soviétique de 1979. Depuis, le pays est pris dans une spirale de tourmentes et d'agitations dont il peine à sortir. Sécurité et pauvreté sont des problèmes majeurs. L'économie est à reconstruire alors que le pays est un narco-Etat florissant. L'instabilité a conforté l'islam radical et les mouvements djihadistes se disputent le contrôle des régions. Or, le pouvoir ne dispose d'aucun levier sur le plan politique ou militaire pour faire pression sur les insurgés. Ironiquement, les Américains, qui étaient intervenus en 2001 pour chasser les talibans au pouvoir et combattre le terrorisme, ont commencé à négocier avec leurs ennemis d'antan. C'est sur ce pays complexe que se penche ce livre en essayant de construire des lignes de compréhension donnant sens aux réalités auxquelles il fait face.

08/2019

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Actualité et médias

Récits d'une Syrie oubliée. Sortir la mémoire des prisons

Dans l'urgence de documenter la révolution syrienne s'est exprimé le désir de libérer les mémoires et de briser le monopole de la vérité instauré par les Assad depuis 1970. Ce régime despotique, qui a envahi le moindre recoin de la sphère publique et impose une censure paranoïaque sur les expressions critiques ou dissidentes, a tout fait pour transformer la Syrie en une terre d'oubli. Yassin Al Haj Saleh, jeune militant communiste, est emprisonné en 1979. Il n'en sortira que 16 ans plus tard. Il livre ici un témoignage unique sur sa société, sur les transformations que la détention a lentement opérées en lui, sur les relations entre détenus de différentes obédiences politiques et le devenir contrasté des prisonniers après leur libération. Il révèle ainsi toute une culture politique syrienne, l'ordinaire de la dictature et la force de résistance de ses victimes. La prison a fait de l'auteur un écrivain et un observateur lucide de la société syrienne, en le poussant à acquérir une salvatrice culture autodidacte. Son expérience de la clandestinité et de l'exil, relatée dans deux textes inédits qui prolongent le récit initial, font entrevoir la difficulté, pour lui et les autres militants démocrates syriens, d'une lutte menée sur plusieurs fronts : contre le régime des Assad, contre le jihadisme et contre l'oubli.

03/2015

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Géographie

La gestion du patrimoine culturel

Le patrimoine culturel est-il un facteur de développement ou une charge pour la société ? Le considérer comme une source d'activités et d'emplois est une idée neuve, même si elle est aujourd'hui popularisée par les grands travaux, les journées du patrimoine ou la multiplication de musées de toute sorte. Les choses ne sont pourtant pas simples : les utilisateurs du patrimoine ne sont guère plus nombreux aujourd'hui qu'il y a dix ans, bien des collectivités territoriales n'ont pas pu maintenir les budgets de fonctionnement promis, certains sites font l'objet de dégradations croissantes. La gestion du patrimoine culturel est donc mise en question. Il s'agit d'abord de sa gestion " privée " ou décentralisée, les détenteurs du patrimoine devant transformer leurs actifs en offre de services, et mettre en place des politiques de prix et de commercialisation adaptées. Il s'agit ensuite de sa gestion " publique ", les politiques traditionnelles n'ayant guère modifié les indices de fréquentation, faute de prendre les choses en amont et d'agir au niveau des formations et des compétences. Mais il s'agit surtout de l'aptitude de la société à dépasser le patrimoine comme secteur d'émotion ou de loisir, pour y voir une activité susceptible d'irriguer de nouvelles filières et de nouveaux métiers dans l'ensemble de l'économie.

01/1999

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Sociologie

Le musée vert. Radiographie du loisir en forêt

La forêt n'échappe pas aux déterminismes sociaux, elle est le reflet des styles et modes de vie, de l'air du temps. Le public y vient moins pour rencontrer la nature que pour y retrouver les marques de son environnement social, de ses rêves, de ses nostalgies. Les loisirs apparaissent d'excellents révélateurs des valeurs d'une société .Si durant les "trente glorieuses" régnaient la consommation de biens et le plaisir d'acquérir, aujourd'hui, l'accroissement des richesses économiques et symboliques ne peut plus être le seul déterminant d'une bonne vie. L'empathie avec la nature, la soumission à son égard, sont les nouveaux idéaux qui renvoient à une éthique fondée sur la reconnaissance des droits de la nature et non plus du droit à la nature. Sommes-nous à la veille de l'avènement d'une culture environnementaliste ? La forêt ne serait-elle plus seulement un support de pratiques de consommation mais un espace fréquenté pour ses attributs écologiques ? L'adhésion à ces valeurs implique-t-elle une modification en profondeur des comportements ou n'est-elle qu'un effet passager de la mode verte ? Du musée vert à la forêt-écosystème, cet ouvrage montre combien les modes de fréquentation de la forêt reflètent l'esprit du temps et racontent l'évolution des valeurs d'une société.

04/1993

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Religion

Ernst Troeltsch et la théologie en modernité

Cette présentation de la pensée de Ernst Troeltsch (1865-1923) s'attache à mettre en lumière l'architectonique et l'unité d'une oeuvre aux multiples facettes qui entend relever les défis que la modernité lance à la théologie chrétienne. Si Troeltsch est aussi philosophe, sociologue, historien ou homme politique, c'est que sa pensée et son engagement dans la société sont profondément nourris de sa réflexion théologique, soubassement dont il s'efforce de traduire les implications au-delà de la sphère de la théologie, pour une meilleure compréhension de la société et de la culture de son temps. Le théologien lausannois Bernard Reymond - dont on connaît l'expertise du protestantisme libéral - met ici en valeur des notions clefs de la théologie de Troeltsch, pour aborder avec lui des questions qui, de nos jours comme il y a un siècle, sont toujours actuelles. Certes, les solutions que Troeltsch a envisagées ne sauraient être reprises à la lettre aujourd'hui, mais il reste que les perspectives qu'il a tracées gardent leur pertinence et leur acuité dans le contexte des interrogations et des débats actuels, auxquels elles continuent de faire écho. En racontant Troeltsch à sa manière, Bernard Reymond nous invite à prolonger ce questionnement avec la même exigence intellectuelle, la même intelligence profondément humaine et le même investissement personnel que Troeltsch

04/2019

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Littérature française

Pratiques assassines

Derrière une réelle démocratisation de l'école, se cachent encore de nombreuses inégalités. Des inégalités scolaires en lien avec les inégalités sociales que l'école peine à combattre et à compenser. Cet ouvrage tente de montrer comment les pratiques d'enseignement, utilisées au sein même des salles de classe, accentuent souvent les inégalités sociales, en mettant systématiquement en difficulté les enfants des classes sociales défavorisées. Il montre comment l'école favorise, implicitement et inconsciemment souvent, les enfants des classes les plus dominantes de notre société, transformant de banales situations pédagogiques en véritables obstacles pour ceux qui ne possèdent pas les codes nécessaires à leur compréhension. Enfin, en rappelant les liens existants entre ces pratiques éducatives et l'histoire de notre société ainsi que les principes philosophiques qui y ont cours, cet ouvrage montre que le maintien de ce système injuste peut être compris comme l'expression d'une préférence pour l'inégalité, une préférence pour l'entre-soi. Le système scolaire inégalitaire permet de maintenir et de justifier une hiérarchisation sociale qui assure à chacun la place qu'il occupe, lui permet de l'assumer en la pensant comme naturelle, que cette position soit dominante ou dominée. Cette préférence pour l'inégalité, il convient de l'admettre et de l'assumer si l'on veut que notre école donne vraiment à chacun sa chance.

02/2019

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Sociologie

Les fondements de la sociologie de Georg Simmel. Allemagne 1858-1918, Contribution à la sociologie de la modernité

Sociologue et philosophe, Georg Simmel (1858-1918) fut sans aucun doute une des grandes figures de la transition socioculturelle de cette fin de siècle, face au désenchantement de cette époque où le développement technique a pris une telle ampleur que l'homme s'est senti écrasé par ses propres créations. Simmel s'est proclamé pour un renouveau dans la culture, "une spiritualité de la vie matérielle et une matérialisation de la vie spirituelle". Cette nouvelle orientation permet à l'homme de donner un sens et un but à sa vie tout en gardant une unité entre l'objectivité et la subjectivité. L'objectif de cet ouvrage est de montrer l'actualité et la fécondité des analyses simmeliennes qui nous engagent à explorer la complexité des relations individu/société. Cette nouvelle thématique socio-philosophique concerne tous les domaines, aussi bien philosophiques, qu'artistiques et religieux. Simmel ne prétendait pas fonder une école, ni former des disciples, son but ultime fut d'élever la réalité sociale du présent vers un processus culturel allant du sujet vers l'objet et réciproquement. Dans son journal posthume, Simmel compare son oeuvre à de l'argent dont chacun peut s'approprier une partie qui lui servira pour ses propres recherches. La pensée simmelienne est une mine de richesse pour l'exploration de la société et de la culture et porte en elle les germes de la modernité.

01/2019

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Science-fiction

Toxoplasma

Après la Révolution, l'île de Montréal est assiégée — ses ponts bloqués par l'armée fédérale. Partout dans les rues se déchirent les partisans de l'ancien monde libéral et ceux qui aspirent à une société anarchiste, transformant le paysage urbain en un champ de ruines festif où survivent des communautés humaines en pleine décomposition. Au coeur de ce chaos, Nikki Chanson squatte un vidéo-club. Paumée mais pleine de talents cachés, elle partage son temps entre la refourgue de mauvais films aux mauvaises personnes, les enquêtes sur des faits divers sordides et les soirées film en compagnie de Kim, coureuse de bois virtuels. Mais entre ses hallucinations en VHS et ses rêves de forêts détruites, le quotidien de Nikki menace de s'engouffrer dans une conspiration meurtrière à laquelle elle ne pourra échapper que grâce au soutien de sa copine et d'une marionnette d'un show pour enfants qui n'est autre qu'un chien mort. A la fois portrait d'une société en déréliction, thriller antispéciste et déclaration d'amour aux nanars d'horreur, Toxoplasma emporte son lecteur dans une jungle féroce où les dangers de la nostalgie se dressent face à nos imaginations. Par son verbe brutal et poétique, par son humour omniprésent et son extravagance sans vergogne, il est un roman vif, à fleur de peau : une expérience résolument déroutante.

10/2017

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Histoire internationale

Israël et ses conflits. Des querelles et des rêves

La question de l'avenir d'Israël est source de polémiques. Israël ne cesse d'innover en matière technologique, économique, et culturelle, sait vaincre ses ennemis et résister à ses amis, mais se révèle incapable de corriger ses déséquilibres internes, de résoudre son conflit avec ses voisins, et de prendre toute sa place dans son environnement régional. Fidèles à leur tradition de contestation permanente, les Israéliens ne cessent d'interpeller leurs dirigeants sur les problèmes du pays : la paupérisation de larges couches de la société, les privilèges dont bénéficient des communautés entières en raison de leur poids électoral. La progression de l'orthodoxie, du messianisme, la droitisation de la société et la communautarisation favorisées par un système politique qui encourage tous les excès assombrissent les perspectives. Les débats portent de moins en moins sur les perspectives de paix, et ce n'est pas un hasard. Les Palestiniens ont leur part de responsabilité dans les échecs constatés. La montée de l'islamisme, les ambiguïtés de l'Autorité palestinienne et la permanence du terrorisme découragent les meilleures volontés. Le gouvernement israélien, en esquivant le débat sur la solution à deux Etats ou sur les risques d'un Etat binational, multiplie les atermoiements en comptant sur la bienveillance d'une administration américaine pourtant bien imprévisible. Au risque d'oublier que la pérennité d'un Etat juif dans un environnement hostile n'est pas assurée.

09/2017