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Littérature étrangère

Parlez-moi d'Anne Frank

"Parlez-moi d'Anne Frank" : deux couples se retrouvent pour un dîner, les femmes, de vieilles amies d'enfance, ont pris des chemins très différents : l'une, juive hassidique, vit en Israël avec son mari et ses dix enfants, l'autre a choisi la laïcité, elle n'a qu'un enfant ; adolescent. Au fil de la conversation, le mari de la seconde apprend que sa femme a fumé de la marijuana avec son amie quand elles étaient au lycée, puis il apprend que son fils en fume lui aussi et qu'il était le seul à l'ignorer… Les adultes se passent un joint, les langues se délient, le mari hassidique pense que les mariages interconfessionnels représentent un nouvel holocauste… Alors le "mari laïque" lance le jeu "Anne Frank" inventé par sa femme, le principe : "S'il le fallait, serais-tu prêt à me cacher au péril de ta vie ?". Le jeu redouble d'intensité lorsque la femme hassidique lit dans les yeux de son mari qu'il la dénoncerait… Dans "Les collines soeurs" : deux femmes se retrouvent seules pendant la guerre du Sinaï. En l'absence de leurs maris, un soir d'hiver, le bébé de l'une est pris d'une fièvre terrible. Pétrifiées par la peur, elles prient, et, voulant détourner le malheur de son enfant, la mère conclut un pacte avec son amie : elle lui vend son bébé, ainsi le malheur tombé sur elle cessera de s'abattre sur son enfant. L'enfant guérit, la peur et la nuit passent, mais pour l'une d'entre elles au moins, le pacte reste. Lorsque ses fils et son mari meurent, un à un, à la guerre ou dans des accidents, elle décide d'aller réclamer son dû. Salué par une critique unanime et l'ensemble des écrivains américains de sa génération, ce recueil de nouvelles charrie autant de pépites d'émotion, d'humour, de tragédies et de poésie que le précédent, la maturité en plus. Nathan Englander n'est plus un jeune écrivain, il est devenu l'un des grands noms de sa génération.

03/2013

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Critique littéraire

L'oeuvre de Nicolas de Vérone. Intertextualité et création dans la littérature épique franco-italienne du XIVe siècle

Dans la première moitié du XIVe siècle, Nicolas de Vérone composa en franco-italien, un langage littéraire, mixte et artificiel, propre aux écrivains du nord-est de l’Italie, trois poèmes en forme de chansons de geste, mais dont les sujets étaient fort différents : une épopée dans la tradition carolingienne, La Prise de Pampelune, qui conte les exploits légendaires de Charlemagne et de Roland en Espagne, une Pharsale, qui présente les derniers moments de la guerre civile romaine entre César et Pompée, et une Passion. L’objet de ce livre est de dégager ce qui fait l’unité et l’originalité de cette oeuvre, sous l’apparente diversité des textes qui la constituent. Chacun d’entre eux est porteur d’une forme particulière de vérité, vérité épique, vérité historique, vérité religieuse, mais ils illustrent tous une identique conception de l’idéal humain proposé par le poète à son public : un héroïsme renouvelé qui associe à la traditionnelle prouesse épique un souci permanent de sagesse et de modération, et aussi, même dans la Passion, une remarquable réticence devant toutes les manifestations du surnaturel chrétien et des autres formes de merveilleux. Nicolas de Vérone réinterprète ainsi de manière personnelle la tradition héritée des trouvères français, et l’écriture épique est mise au service d’une vision nouvelle du monde et de l’homme : la transcendance n’est plus explicite, l’individu acquiert une conscience de lui-même et une complexité inhabituelles, et l’ordre du monde repose sur un projet politique bien éloigné des vieilles conceptions féodales. Ce qui donne à l’oeuvre de Nicolas sa cohérence profonde, ce n’est pas seulement le choix d’un langage et d’une technique poétique consciemment définis par leur origine française et leur altérité, c’est surtout une forme d’humanisme assez caractéristique de l’épopée franco-italienne du Trecento, mais qui, chez ce poète, se singularise de façon très remarquable par une particulière tonalité stoïcienne. L’étude de cette oeuvre conduit donc à rendre justice à un écrivain dont l’originalité et l’importance ont été trop souvent mal perçues, et à porter un regard nouveau sur la littérature épique du XIVe siècle et sur ses rapports avec la culture savante contemporaine.

04/2011

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Romans historiques

La Croix de l'Occident Tome 1 : Par ce signe tu vaincras

" Je me tenais à la proue de la galère vénitienne La Marchesa, ce dimanche 7 octobre 1571, quand j'ai vu s'approcher La Sultane, la galère d'Ali Pacha. " C'est ainsi que Bernard de Thorenc, un noble de Provence, se souvient du début de la plus grande bataille navale qui ait eu lieu en Méditerranée. Au large de Lépante, le long des côtes grecques, s'affrontent la flotte du Sultan turc et celle de la Sainte Ligue chrétienne. Thorenc combat sous l'étendard du pape : la Croix de l'Occident : Par ce signe tu vaincras. Voilà des années qu'il se bat pour sa foi. Il a rompu avec son père, resté fidèle au roi de France, François Ier l'allié des Turcs. Il a combattu aux côtés des Espagnols, des Génois, des chevaliers de Malte. Il a aimé Mathilde de Mons, que les Turcs enlèveront et qui se convertira à l'islam. Il a connu, comme des milliers de chrétiens - dont Cervantès, l'écrivain espagnol - les bagnes d'Alger, la chiourme des galères ottomanes. Il s'est évadé, a joint l'Espagne et découvert une violence aussi cruelle que celle qu'il venait de subir : les chrétiens massacrent les populations d'origine musulmane. Max Gallo raconte ces vies et fait renaître les passions, les engagements, les amours de Bernard de Thorenc. Tout un siècle s'anime, et sous le fanatisme perce peu à peu la question qui va tenailler Thorenc : quel sens ont ces croisades ? Les hommes ne sont-ils pas tous hommes, quelle que soit leur religion ? A travers ce grand roman épique, Max Gallo nous immerge au cœur de ce moment capital de notre histoire : le choc de deux civilisations, de deux croyances pour la domination de la Méditerranée et de l'Europe. Bernard de Thorenc est l'acteur et le témoin de ces guerres. Il était à Lépante. Moins d'un an plus tard, il connaîtra la Saint-Barthélemy. " Les enfants de ce siècle ont Satan pour nourrice ", écrivait le poète Agrippa d'Aubigné. Bernard de Thorenc est l'un d'eux. A le suivre, on découvre les racines des temps que nous vivons.

01/2005

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1962

"Avant même d'être surréaliste", Michel Leiris disait avoir été "fasciné par l'espèce de linguistique amusante - comme il y a une "physique amusante"- que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes ". Autant dire que Leiris et Paulhan n'étaient pas sans "lieux communs": l'un et l'autre, comme écrivains, s'attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l'un et l'autre furent critiques littéraires, critiques d'art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l'un et l'autre s'intéressèrent à l'oeuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre... Si l'on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles - les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine -, il est ici essentiellement question de l'oeuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d'écrivain confirmé, avec l'attentif éditeur et directeur de revues qu'était Paulhan. Ainsi, à l'occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d'équilibre en même temps que d'affrontement : "Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d'explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez- vous pas, s'il est si rare de nos jours d'attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d'expression), que la cause en pourrait bien être - malgré tant d'apparences contraires -- qu'il est aussi le plus dangereux ? " A cette réflexion de l'auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : "Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c'est ce que je me demande... L'une des grosses questions qui m'embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l'écriture, quelque chose qui soit l'équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s'exprime, possibilité de "déchirement"? "

01/2000

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Critique littéraire

Correspondance 1921-1968

L’abondante et surprenante correspondance qu’ont échangé Marcel Jouhandeau et Jean Paulhan entre 1921 et 1968, année de la mort de Paulhan, présente un document passionnant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire ; de plus, elle nous révèle deux personnalités aussi différentes qu’attachantes : Jouhandeau, l’écrivain intimiste, l’auteur prolifique d’une incessante autobiographie éclatée dans plus de cent titres, et Paulhan, l’éditeur, l’auteur, l’ami des peintres et des poètes, le directeur officieux puis officiel de La Nouvelle Revue française, lui, beaucoup plus secret. Sur quelques 4 000 lettres recensées, ce volume en retient 904, que l’on peut considérer comme les plus significatives. L’ensemble se lit comme un roman de l’époque, du petit monde des lettres, de la NRF et des Editions Gallimard. On y voit Paulhan, magnanime et amusé, considérer avec le plus grand sérieux les plaintes incessantes de Jouhandeau, qui s’épanche sur sa mère, sur les injures que lui adressent les surréalistes alors qu’il a tout fait pour les introduire à la NRF, sur les scènes incessantes que lui fait Elise alors même qu’ils ne sont pas encore mariés et devraient être en pleine lune de miel… Mais c’est à l’occasion de l’Occupation et de ses séquelles que leur relation prend une tournure dramatique : Paulhan est un résistant de la première heure bientôt contraint de vivre dans la clandestinité ; Jouhandeau, auteur du pamphlet antisémite Le péril juif, participe avec empressement au voyage des écrivains collaborationniste à Weimar, "pour les beaux yeux bleus du lieutenant Heller", affirmera-t-il plus tard pour se dédouaner. Plus grave : Paulhan apprend avec certitude que c’est Elise Jouhandeau en personne qui l’a dénoncé à la Gestapo, ce que Marcel refusera toujours de reconnaître. Pourtant, le lien n’est pas rompu, la correspondance se poursuit pendant encore plus de quarante ans comme si de rien n’était, sans être altérée par une quelconque froideur ou distance. Alors que tout devrait les opposer, les pousser à s’affronter, les deux hommes nous laissent ainsi entrevoir ce qui préside au mystère de l’amitié.

04/2012

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Critique littéraire

Autour de Alain Nadaud. Les actes du colloque, Paris Nanterre, 19-20 octobre 2017

Par ces quelques mots, je souhaite revenir sur le parcours d'un homme, d'un artiste, d'un écrivain, qui m'a beaucoup touché par son couvre et par sa sensibilité au monde et aux êtres. Les romans d'Alain Nadaud racontent son univers autant qu'ils en explorent les limites : celles du temps, de l'amour ou de la mortAnimé par une ambition dont il a regretté l'absence chez certains de ses contemporains, sa littérature entendait traiter de problématiques universelles. Par le double détour de l'histoire et de la fiction, il a aussi écrit sur lui, sur sa position d'individu dans l'histoire, sur son amour des livres et son désir d'écrire. En Tunisie, il a trouvé une mer, la méditerranée, terrain des Dieux et des héros. sur laquelle il naviguait quand il n'écrivait pas. C'était un marin, je le suis également Il y a surtout trouvé l'amour, en compagnie de l'artiste Sadika Keskés. Ensemble, ils ont participé à la vie sociale et culturelle tunisienne, réalisant des projets conjuguant les livres aux expositions et les expositions aux livres. Ils se sont soutenus mutuellement dans leurs entreprises, jusque dans les régions les plus défavorisées du pays. Il aimait ces art de vivre tunisien, c'est là qu'il repose désormais. Pour toutes ces raisons et parce que je vis désormais en Tunisie, je me retrouve aujourd'hui beaucoup en Alain Nadaud. Si Dieu est une jiction,Alain Nadaud n'en est pas une, je l'ai rencontré. Il existe encore dans nos mémoires et continuera d'exister dans ses livres, questionner nos existences et nos envies d'écrire. On peut se prendre à rêver de notre monde dans vingt siècles. imaginer qu'un homme érudit es passionné d'histoire découvre lors d'une fouille aux environs de Carthage un livre d'Alain Nadaud. Intrigué par sa vie, convaincu que notre ami a compris quelque chose du monde. il en fait le héros de son premier roman. Et l'histoire continue. Merci Alain. Salam Aleykum ! Que Dieu te garde Alain !

01/2018

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Critique littéraire

Maxime Du Camp. L'autre romancier

Malgré quelques succès de librairie incontestables et une existence littéraire dense, Maxime Du Camp est tombé dans l'oubli. Depuis la fin de sa vie, il n'en est plus sorti. Ami de Théophile Gautier, éditeur des plus grands écrivains de son temps, de Baudelaire aux frères Goncourt, il n'est plus connu que pour ses Souvenirs littéraires et ses révélations fracassantes sur la santé de son grand ami : Gustave Flaubert. Condamné pour son infidélité et considéré comme un traître aux théories esthétiques de l'auteur de Madame Bovary, Maxime Du Camp n'est plus lu ; jamais cité, il est rarement réédité. Pourtant, Du Camp a écrit deux grands romans, dont l'un rencontra très largement le public, deux recueils de poésie, dont l'un se présenta comme le manifeste d'une modernité révolutionnaire, et une belle série de contes et nouvelles. Largement empreinte de romantisme mais en adéquation avec le réalisme de son époque, son oeuvre a contribué à offrir dans la seconde moitié du XIXe siècle une autre littérature que celle de Flaubert. Si le personnage ducampien et l'esthétique romanesque qui le porte entretiennent de nombreux liens avec l'esthétique et le personnage flaubertiens, Maxime Du Camp propose, quant à lui, une littérature qui essaye d'être utile à son lecteur et qui se veut positive : une littérature plus sandienne. Loin du projet du livre sur rien et de l'esthétique de "l'art pour l'art", Maxime Du Camp a souhaité une littérature qui aide son semblable à vivre et à accepter la condition humaine. De l'épanchement autobiographique à une peinture de son époque, de ses tableaux parisiens à ses atmosphères orientales, Du Camp a cherché toutes les voies possibles pour éviter à l'art littéraire un repli sur soi qui le contraindrait bientôt à ne s'offrir plus qu'à une élite. En rupture avec son ami Flaubert et pourtant si proche, Maxime Du Camp s'est voulu l'autre romancier de son temps. Cette étude se propose comme une rencontre d'un écrivain sottement oublié, non pas dans un quelconque projet de réhabilitation d'un auteur que l'on jugerait mineur mais bien pour éclairer autrement le riche foisonnement parfois contradictoire de la littérature des années 1850/1880.

03/2013

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Actualité médiatique France

La Règle du jeu N° 75, janvier 2022 : Comment lisez-vous ?

DOSSIER : " COMMENT LISEZ-VOUS ? " A l'origine de ce dossier, une pluie de questions doublées d'une d'inquiétude : quel avenir le XXIe siècle réserve-t-il à l'expérience de la lecture ? Pourquoi les jeunes s'adonnent-ils de moins en moins à cette activité ? A quelles métamorphoses l'objet-livre se voit-il aujourd'hui confronté ? Ce dernier sortira-t-il indemne du tournant numérique ? Pour détourner le fameux mot de Hugo, le monde des écrans tuera-t-il celui des librairies et des bibliothèques ? L'époque contemporaine, à l'inverse, donnera-t-elle naissance à de nouvelles pratiques de lecture ? Si oui, lesquelles ? Quelle est la différence l'acte de feuilleter un ouvrage imprimé et celui de consulter un e-book ? Les livres audio font-ils de l'ombre à la voix de leur auteur ? Quelle est la part du plaisir et du travail, de la mémoire et du loisir quand on se plonge dans la découverte d'un texte ? La lecture est-elle un dialogue silencieux ? Une démarche passive ? Une véritable entreprise de création ? Un acte d'écriture ? Ces questions, aussi vieille que la littérature, nous les avons adressées à un panel de lecteurs qui, réunis dans ce dossier, reflètent à eux tous les chaînons multiples qui façonnent le destin d'un livre. Nous avons interrogé des écrivains, des éditeurs, des correcteurs, des attachés de presse, des libraires, des journalistes, des critiques littéraires, des jurés de prix, des professeurs de français, des blogueurs ou encore des lycéens. A travers cette démarche, le numéro 75 de La Règle du jeu entend dépasser les habituels refrains sur le " déclin de la lecture " pour refléter, aussi fidèlement que possible, la trajectoire complexe qui est celle des livres. Mais aussi : - Un dossier-spécial consacré à l'élection présidentielle : " Quelles sont les nouvelles formes du populisme et comment les combattre ? " - Micro-dossier : " Les crypto-monnaies : mirage ou révolution ? " - Micro-dossier : " Le monde de la nuit vu par un photographe " - Un entretien avec Joseph Cohen et Raphaël Zagury-Orly à propos de l'antisémitisme de Heidegger. - L'anti-interview de Bernard Pivot, à propos de la littérature contemporaine - Un poème de l'écrivain Jean-Noël Orengo sur la Thaïlande

01/2022

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Littérature française

La comedie humaine la recherche de l absolu. La recherche de l absolu

" Il existe à Douai dans la rue de Paris une maison dont la physionomie, les dispositions intérieures et les détails ont, plus que ceux d'aucun autre logis, gardé le caractère des vieilles constructions flamandes, si naïvement appropriées aux moeurs patriarcales de ce bon pays ; mais avant de la décrire, peut-être faut-il établir dans l'intérêt des écrivains la nécessité de ces préparations didactiques contre les- quelles protestent certaines personnes ignorantes et voraces qui voudraient des émotions sans en subir les principes générateurs, la fleur sans la graine, l'enfant sans la gestation. L'Art serait-il donc tenu d'être plus fort que ne l'est la Nature ? Les événements de la vie humaine, soit publique, soit privée, sont si intimement liés à l'architecture, que la plupart des observateurs peuvent reconstruire les nations ou les individus dans toute la vérité de leurs habitudes, d'après les restes de leurs monuments publics ou par l'examen de leurs reliques domestiques. L'archéologie est à la nature sociale ce que l'anatomie comparée est à la nature organisée. Une mosaïque révèle toute une société, comme un squelette d'ichthyosaure sous-entend toute une création. De part et d'autre, tout se déduit, tout s'enchaîne. La cause fait deviner un effet, comme chaque effet permet de remonter à une cause. Le savant ressuscite ainsi jusqu'aux verrues des vieux âges. De là vient sans doute le prodigieux intérêt qu'inspire une description architecturale quand la fantaisie de l'écrivain n'en dénature point les éléments ; chacun ne peut-il pas la rattacher au passé par de sévères déductions ; et, pour l'homme, le passé ressemble singulièrement à l'avenir : lui raconter ce qui fut, n'est-ce pas presque toujours lui dire ce qui sera ? Enfin, il est rare que la peinture des lieux où la vie s'écoule ne rappelle à chacun ou ses voeux trahis ou ses espérances en fleur. La comparaison entre un présent qui trompe les vouloirs secrets et l'avenir qui peut les réaliser, est une source inépuisable de mélancolie ou de satisfactions douces... ".

02/2023

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Poésie

L'amour cosaque. Edition bilingue français-polonais

Jaros?aw Iwaszkiewicz (1894-1980) est un des plus grands écrivains de la Pologne du siècle dernier. Il est né en 1894 à Kulnik, en Ukraine. Après des études à l'université et au conservatoire de Kiev, il s'installe à Varsovie en 1918 où il rejoint les jeunes poètes grou­pés autour de la revue Skamander. Poète, romancier, nouvelliste, dramaturge, essayiste, traducteur, mais aussi président de l'Union des écrivains et, jusqu'à sa mort, député au Parlement, il a associé la création littéraire et artistique à une participation active à la vie politique de son pays, aussi bien pendant la guerre qu'après la guerre. On a rassemblé ici des poèmes représentatifs de différents recueils publiés depuis 1919. L'Amour cosaque est un de ces poèmes : souvenir de la jeu­nesse ukrainienne de Jaros?aw Iwaszkiewicz sans aucun doute, et qui reflète assez bien la sensibilité du poète, sensibilité tourmentée, capricieuse, in­soumise, humble seulement devant le mystère.

09/2018

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Critique littéraire

Les couleurs de l'amitié. Choix de lettres

" Mes lettres, écrivait en 1845 Madame de Chateaubriand à un ami, n'ont d'autre valeur que de n'être ni revues ni corrigées comme l'étaient celles de notre pauvre ami Joubert qui lui, par exemple, écrivait de premier jet avec la grâce et le laissé-aller de la conversation, mais qui n'aurait pas envoyé un billet à son tailleur sans l'avoir, gratté et raturé jusqu'à extinction de style naturel... " La présente anthologie, établie et présentée par Jean-Luc Dauphin, nous offre bien de quoi nuancer ce jugement de la Vicomtesse, en nous révélant le mélange subtil de franchise, de finesse, de fantaisie et de générosité qui, dans la correspondance de Joubert, est le mode d'expression de toutes les émotions de l'amitié vraie et donne à sa vie les dimensions d'une oeuvre. A partir des documents d'époque, Gilles Marrey a pour cette édition réinterprété le portrait de Joseph Joubert et de chacun de ses six correspondants.

06/2009

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Critique

Vies et leçons des lettrés chinois. Selon Gérard Macé, Pascal Guignard, et Christian Garcin

Les années 1980 ont vu paraître une nouvelle forme littéraire alors définie comme la "Fiction biographique" par Dominique Viart ou la "Vie imaginaire" selon Alexandre Gefen. La littérature contemporaine reprend consciemment les personnes réelles. Parmi des écrivains qui s'engagent sur ce terrain, on trouve trois auteurs emblématiques qui s'intéressent à des vies chinoises. Ils ont été influencés par des oeuvres littéraires chinoises, y compris la tradition biographique chinoise. Il s'agit de Gérard Macé, de Pascal Quignard et de Christian Garcin. Ces trois écrivains ont appris à connaître des figures chinoises non seulement par la civilisation chinoise ancienne qu'ils ont lue dans les livres, et hérité secrètement des testaments "chinois" de Borges et de Segalen, mais aussi pour avoir voyagé dans la Chine moderne. En conclusion, nous voulons essayer de prouver que les vies imaginaires dans la littérature française contemporaine ont un lien essentiel avec les écrits traditionnels chinois surtout les fictions biographiques chinoises.

06/2022

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Sociologie

Femmes fortes

Une radio privée, créée et contrôlée par des hommes autoproclamés féministes, qui montent une équipe de production pour réaliser une série d'émissions ciblant exclusivement une audience féminine. Chaque thème d'actualité abordé sera diffusé sous forme de podcasts, mais aussi, occasionnellement, de livre. Ainsi est née Femmes fortes qui en vient à poser sa première question d'intérêt national : "comment va notre pays ? " Un appel à contributions pour auditrices est lancé. Quatre femmes sont retenues pour participer à l'émission : une écrivaine, une cinéaste, une animatrice culturelle et une activiste. Il leur est demandé d'établir un dialogue critique et constructif avec cinq auteur-e-s contemporain-e-s, que Femmes fortes juge incontournables sur la question de la santé culturelle dudit pays. Ainsi, l'écrivaine débute son podcast par "de quel pays parlez-vous ? " la cinéaste par les questions "d'identités et d'existences" , l'animatrice culturelle propose "un dépassement épistémologique" des auteur-e-s incontournables et l'activiste nous parlera "d'insubordination" ...

06/2021

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Littérature française

La maison de Marie Belland

Dans un petit village de Haute-Loire, Cronce, la rumeur circule qu'un couple d'écrivains s'est installé au milieu des bois, dans la maison de Marie Belland. Mais personne ne parvient à situer l'emplacement de cette maison. Au Café de la Place, on parle. Cette maison existe-t-elle vraiment ? Et cette Marie Belland, qui peut assurer qu'elle a réellement vécu ? Jusqu'au jour où une lettre arrive à destination des écrivains. II faut donc la leur porter. Tout le village en émoi se mobilise pour éclaircir l'énigme. Chacun y va de ses hypothèses et de ses investigations. Les indices sont de plus en plus précis et une sorte de fièvre s'empare des esprits les mieux trempés. Entre rêve et réalité, ce roman fort bien mené nous plonge au coeur de l'Auvergne où les arbres centenaires ont, comme les anciennes pierres, des formes fantomatiques et mystérieuses.

05/2013

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Guides gastronomiques

Voyage gastronomique en littérature

Dans cet ouvrage on trouve du thé, des madeleines, du pain volé, de la marmelade, du chocolat chaud, mais aussi de la soupe de clams, des sardines à l'huile, des huîtres, des noix au miel, du poulet frit, de l'oie farcie, du pont-l'évêque, des andouilles, sans oublier holothuries, muscat de Frontignan, fromage de Sassenage, brouet clair, rillettes de Tours, bonne soupe, cailles en sarcophage, pièce montée, porto, etc. Et quelques chats d'écrivains. Tous ces plats sont servis par (entre autres) Marcel Proust, Victor Hugo, Agatha Christie, la comtesse de Ségur, Herman Melville, Georges Fourest, Casanova, Léon Tolstoï, Scott Fitzgerald, Zola, Maupassant, Rabelais, Jules Verne, Colette, Dumas, La Fontaine, Balzac, Molière, Karen Blixen, Flaubert, Louis Aragon, George Sand, etc. Minette de Combray est domiciliée à Illiers-Combray, et tous les ans elle se balade dans des textes littéraires qui illustrent le thème du Salon International des Amis d'écrivains. En 2021, la gastronomie.

08/2021

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Littérature française (poches)

J'irai cracher sur vos tombes

Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans J'irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu. Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : " Tiens, c'est du Vian ! " Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant. Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler. Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils sont tout entiers dans ce qu'ils écrivent.Ca ne se pardonne pas, ça. Vian a été condamné. Flaubert a été condamné... Delfeil de Ton.

03/1997

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Littérature française

Les grandes rencontres

On n'a jamais vu une telle réunion d'écrivains, une telle affluence de signatures ! Les classiques sont là : Molière, Corneille, Madame de Sévigné, La Rochefoucauld, Voltaire... Les modernes aussi : Sylvain Tesson, Albert Camus, Simone de Beauvoir, Tahar Ben Jelloun, Anaïs Nin, Grand Corps Malade, Patrick Modiano, Françoise Giroud... Les Grandes Rencontres, qu'on peut lire comme un récit ou comme une pièce de théâtre, est un livre ébouriffant que ces grandes plumes ont écrit malgré elles ! D'une manière très originale, Véronique Berger Grenier a emprunté des phrases à l'un et à l'autre et a fait discuter ces multiples écrivains sur les sujets les plus brûlants : l'amour, la vie, les autres, l'écriture... Voilà donc des conversations au sommet, profondes autant que plaisantes, graves autant que joyeuses. Comme l'écrit Gilles Costaz dans la préface, " impossible de ne pas se laisser emporter par la houle et par la foule assemblées. Ecoutez bien ces 668 invités. "

10/2021

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Analyse littéraire

Intertextualités francophones

Les contributions réunies dans cet ouvrage examinent les enjeux et les formes de l'intertextualité dans les textes francophones. L'analyse des modalités d'insertion de l'intertexte à l'intérieur des textes révèle la portée créatrice et critique du travail intertextuel des écrivains francophones. En dialoguant dans leurs textes avec des codes, des voix et des écritures d'horizons divers, ils rompent avec une énonciation monologique et récusent l'idée d'un sens univoque. Cette critique se manifeste également dans la reprise ironique ou parodique de discours de vérité relevant de la doctrine chrétienne, de l'histoire officielle ou de l'idéologie coloniale et postcoloniale. L'intertextualité est ainsi envisagée dans les articles comme une stratégie d'écriture par laquelle les écrivains peuvent communiquer leurs intentions et leur vision du monde de façon détournée. Sont étudiées ici les oeuvres de Patrick Chamoiseau (Martinique), Abdelkébir Khatibi (Maroc), Guy Tirolien (Guadeloupe), Werewere Liking (Cameroun), Marie NDiaye (France) et Cheikh Hamidou Kane (Sénégal).

12/2021

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Littérature étrangère

Renaître. Journaux et carnets (1947-1963)

Premier d'une série de trois volumes présentant une sélection des journaux et carnets de Susan Sontag, cet ouvrage nous permet de suivre la trajectoire constamment surprenante d'un grand esprit en formation. Le livre s'ouvre sur les débuts des journaux et les premières tentatives d'écriture de fiction, lors des années d'université, et il se clôt en 1963, quand Susan Sontag devient à la fois une figure et une observatrice de la vie artistique et intellectuelle new-yorkaise. Renaître est un autoportrait kaléidoscopique d'un des plus grands écrivains et penseurs nord-américains, que la curiosité et l'appétit de vivre exceptionnels de Sontag rendent d'autant plus vivant. Nous observons ainsi la naissance d'une conscience de soi complexe, nous la voyons s'enrichir des rencontres avec les écrivains, universitaires, artistes et intellectuels qui ont structuré sa pensée, et s'engager dans l'immense défi de l'écriture, le tout filtré par le prisme des détails inimitables du quotidien.

01/2010

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 4 : Correspondance (1925-1940)

La correspondance échangée entre Jean Paulhan et André Suarès apporte une importante contribution à l'histoire littéraire de l'entre-deux- guerres ; elle enrichit considérablement la connaissance de ces deux écrivains, dont le portrait s'affine et se précise au fil des lettres ; elle éclaire surtout une amitié exemplaire entre deux hommes fort différents l'un de l'autre mais tous deux attachés aux mêmes valeurs : amour de la liberté, goût de la vérité, souci de la beauté. Leur admiration pour les chefs-d'oeuvre du passé ne les enferme pas dans un étroit conservatisme esthétique ; avec une curiosité de bon aloi, ils s'intéressent passionnément aux jeunes écrivains. Leur intérêt, pour la littérature ne les éloigne pas de la vie du monde : devant la montée des périls, l'un et l'autre demeurent attentifs et vigilants. Ardente ferveur, vive sensibilité de Suarès, inlassable patience, admirable générosité de Paulhan : tous deux révèlent une qualité d'âme hors de pair.

10/1987

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Récits de voyage

Madrid, escapades littéraires

Pour approcher, visiter, comprendre une ville, qu'y a-t-il de mieux que de découvrir ce que les grands auteurs ont pu en dire ? Laissez-vous surprendre par les textes consacrés aux plus belles cités du monde, puisés dans les récits de voyage, correspondances et autres carnets de route des écrivains-voyageurs. Fière comme doit l'être une ville d'Espagne, Madrid ne compte plus ses trésors et offre au voyageur une halte sereine au coeur de sa traversée du pays. Chaleureuse, tantôt secrète, tantôt animée des plus vives couleurs et des cris de joie qu'on pousse aux ferias, Madrid a plusieurs visages que les écrivains découvrent et commentent avec saveur. Mérimée en critique d'art, Dumas en spectateur attentif de la corrida, Beaumarchais stupéfait par les danses ondulantes du flamenco, ou encore Dembowski qui lève le voile sur le savoir-vivre madrilène... La capitale espagnole nous offre un bel éventail littéraire.

06/2018

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Histoire de France

Littérature et sociétés coloniales (1850-1960)

L'ouvrage est la restitution d'une journée d'études proposée par les centres de recherche en histoire (ITEM) et en lettres (CRPHL) de l'Université de Pau et des pays de l'Adour. Il explore le regard des écrivains qui ont utilisé le monde colonial comme sujet d'écriture. L'objectif de cette journée a été de croiser les regards, les expériences en étudiant et comparant les grandes régions colonisées (Indochine, Algérie, Afrique portugaise, Afrique francophone, Caraïbe, Guyane) afin de faire émerger les représentations, ou imaginaires autour de ces mondes par des approches pluridisciplinaires : littéraires, historiens, géographes... ont ici croisé leurs analyses. La littérature est en effet rarement neutre sur les colonies, engagée dans un sens colonialiste ou d'autres fois anticolonialiste ; et elle est parfois ambiguë. Les auteurs étudiés sont issus de divers mondes : un gouverneur, des écrivains issus des colonies, des regards venus de la littérature coloniale, des essayistes anticoloniaux.

06/2017

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Littérature française

Disparu d'un trait d'encre

"Quand j'ai rencontré ce garçon, je songeais à un nouveau roman. Ce devait être une histoire entre un fils et son père. Un père mort brutalement. Un père auprès de qui il aurait été difficile d'exister. Un deuil à faire" L'écrivaine Aline Esse est interrogée par un inspecteur de police à la suite de la disparition inquiétante de l'homme à qui elle avait loué la maison de ses parents décédés. Cherchant à comprendre, l'écrivaine, à la lumière de son roman inachevé, revisite la relation particulière qu'elle a nouée avec ce locataire en qui elle a reconnu son nouveau personnage et qui s'est reconnu en lui, un professeur mal dans sa vie, mais admirant follement son artiste de père trop tôt décédé. Une mise en abîme entre réalité et fiction, nourrie de la fascination réciproque entre les arts d'Occident et d'Orient, coréen en particulier.

03/2022

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Histoire littéraire

Au commencement était le verbe. Sur la littérature de la Suisse francophone au XXe siècle

Toute oeuvre littéraire suppose la mémoire d'autres textes. En Suisse francophone, l'Ancien et le Nouveau Testament ont continué de représenter pour les écrivains une réserve fondamentale d'images, d'histoires ou de figures, jusque dans les années 1970 - fût-ce dans le but de les subvertir radicalement. En quoi C. F. Ramuz, Blaise Cendrars, Jacques Chessex, Catherine Colomb, Nicolas Bouvier, Corinna Bille, Jean-Marc Lovay ou Yves Laplace, autant d'inventeurs de langue, sont-ils empreints du matériau biblique ? Sylviane Dupuis, textes à l'appui, explore les traces des Ecritures. Et constate qu'elles fournissent une sorte de matrice aux oeuvres littéraires. Elle propose dans cet essai plusieurs pistes permettant de comprendre les raisons de cet attachement et pourquoi la plupart des grands écrivains de Suisse romande n'ont eu de cesse de retisser ou déconstruire la Bible. Comme une marque de fabrique commune malgré les écritures infiniment diverses de ces auteurs et en dépit de l'agnosticisme de la majorité d'entre eux.

05/2021

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Littérature anglo-saxonne

Maison Atlas

Dans une composition virtuose, Alice Kaplan, écrivaine et spécialiste d'Albert Camus, démontre qu'un roman peut s'avérer la plus belle leçon d'Histoire. Au début des années 1990, Emily quitte le Minnesota pour s'installer à Bordeaux. Sur les bancs de l'université, elle rencontre Daniel Atlas, un Juif algérien dont elle tombe amoureuse. Il n'est encore qu'un jeune dandy lorsque la guerre civile déchire son pays, l'obligeant à quitter Emily et la France. De retour à El Biar, le quartier de son enfance, Daniel retrouve ses parents isolés et menacés. Cette illustre famille de commerçants, qui a connu l'Algérie colonisée puis indépendante, a choisi de rester sur cette terre envers et contre tout. Bien des années plus tard, Becca, une jeune Américaine, fera elle aussi le voyage jusqu'à Alger pour mieux comprendre leur lignée. Dans une composition virtuose, Alice Kaplan, écrivaine et spécialiste d'Albert Camus, démontre qu'un roman peut s'avérer la plus belle leçon d'Histoire.

03/2022

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Littérature anglo-saxonne

Neuf histoires et un poème

Né en 1938, Raymond Carver a été l'un des écrivains américains les plus importants de son siècle, et a été d'une influence considérable sur plusieurs générations de jeunes écrivains. Son genre de prédilection, auquel il a donné toute son ampleur est la nouvelle. Ces récits d'une simplicité déconcertante sont une radiographie de la vie moderne : des personnages persécutés par la médiocrité, écrasés par le poids du quotidien, mais qui, parfois, trouvent en eux une injonction à s'éveiller, une force qu'ils ne soupçonnaient pas. Entre 2010 et 2015, les Editions de l'Olivier ont publié les oeuvres complètes de Raymond Carver. Les lecteurs français vont pouvoir (re)découvrir ce recueil ayant inspiré le Short Cuts de Robert Altman, et qui est un concentré de la maîtrise et du talent du plus grand nouvelliste américain. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Pierre Carasso, Simone Hilling, Gabrielle Rolin et François Lasquin.

04/2022

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Critique littéraire

Alphabets valéryens. Les modulations de l'être

Alphabets au pluriel : l'Alphabet de Valéry et, par extension, un alphabet de l'oeuvre valéryenne dans son infini chatoiement. Cet essai s'appuie sur l'ensemble des textes regroupés sous le nom d'Alphabet, formant un chantier ininterrompu (de 1924 à 1945) qui tente de donner corps aux modulations de l'être le long d'une durée de vingt-quatre heures. Par l'inscription de la recherche obstinée d'une "résonance harmonique" entre la chair et l'esprit, par l'étude phénoménologique d'états naissants créés à chaque instant et par la prise en charge de réflexions d'ordre poétique, philosophique, psychologique, éthique et politique, il constitue un vaste lieu en perpétuel mouvement, où convergent tous les courants de la pensée et de la vie d'un homme "jamais en paix". Pour en percevoir toutes les virtualités, le corpus a été étendu aux Cahiers, à la totalité des oeuvres publiées, à de multiples extraits de correspondances - et à de très nombreux manuscrits inédits. Les vingt-quatre lettres ont été prises comme initiales d'un motif valéryen fondamental. Leur analyse, qui informe ce second alphabet étroitement et continûment mêlé à celui de Valéry, englobe, dans une alternance de plans larges et de vues rapprochées, l'ensemble de son oeuvre. L'unité de ce double alphabet, stricto et lato sensu, naît de l'écoute patiente et continue d'une voix qui, sans trêve, "éveille des extrêmes, insiste, remue, noue".

11/2019

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Philosophie

Ecrits philologiques. Tome 8, Platon

Plato amicus sed - ("Platon est un ami, mais -") : le frontispice calligraphié du grand cours que Nietzsche donna sur Platon à l'Université de Bâle, dès l'hiver 1871-1872 et jusqu'à la fin de son activité de professeur de philologie, dit déjà l'essentiel. Platon a toujours obsédé Nietzsche, lequel fit de lui son plus grand adversaire. Les oeuvres publiées ou destinées à la publication par Nietzsche portent régulièrement la trace de cette joute philosophique. Mais celle-ci s'est nourrie d'un cours de philologie, dont on donne ici pour la première fois une traduction française intégrale, élaborée de manière critique à partir des manuscrits. Platon, de la "génération de la peste" , comme le souligne à maintes reprises le cours, y est sourdement mis en opposition à Thucydide, comme le fera explicitement par la suite le Crépuscule des idoles. Mais le philosophe athénien est surtout réintégré dans le complexe littéraire spécifique de l'Antiquité, qui ne produisait pas de "littérature" à proprement parler, ce qui permet de dégager la figure d'un Platon comme "révolutionnaire de la plus radicale espèce" . A côté de ce cours se trouve en outre une courte et dense introduction de Nietzsche pour l'étude de l'Apologie de Socrate, trop méconnue à ce jour. Appuyée sur ses connaissances en rhétorique (domaine auquel il consacra plusieurs cours), cette brève ouverture magnifie comme jamais sous la plume de Nietzsche le talent de Platon.

11/2019

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Musique, danse

Guide de la musique du Moyen Age

Epoque impressionnante par sa durée, sa complexité et sa richesse artistique, le Moyen Age s'étend sur plus de mille ans (de la chute de l'Empire romain à la fin du XVe siècle) au cours desquels la musique, objet de spéculations philosophiques à résonance théologique et métaphysique, proposant une vision musicale du monde, est une composante essentielle de la civilisation occidentale. Elle sera passée entre-temps du monodisme grégorien aux polyphonies subtiles de l'Ars nova et aux grandes compositions de Guillaume de Machaut et Guillaume Dufay. Ayant pour fonction première de louer Dieu (messes, motets, antiennes, jeux sacrés, mystères), elle va petit à petit s'ouvrir au domaine profane et, par le biais des troubadours et des trouvères ou des chansons polyphoniques d'Adam de la Halle, chanter l'amour courtois (ballades, virelais, rondeaux), les épopées (chansons de croisade) ou se livrer à la fantaisie, à la gaieté populaire et à la danse (pastourelle). Ce guide, premier du genre, élaboré par les meilleurs spécialistes, est découpé en grandes périodes, faisant l'objet pour chacune d'entre elles d'une importante introduction donnant le cadre à la fois historique, religieux, sociologique, littéraire et bien évidemment musical. Ce véritable usuel traite sous forme de dictionnaire encyclopédique tout à la fois des musiciens, des instruments, des formes et des genres musicaux, des théoriciens, des manuscrits et des traités, des centres musicaux, ainsi que des œuvres musicales les plus significatives.

11/2002

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 2, Hippolyte, Andromaque, Hécube, Edition bilingue français-grec ancien

L'Antiquité grecque était prolixe en légende, même à propos de ses poètes. Ainsi on racontait qu'Euripide était né le jour même où Eschyle combattait à Salamine et que Sophocle triomphait au péan. Pourtant, à la différence de ces deux illustres prédécesseurs, l'auteur d'Hippolyte ne connut guère la faveur populaire. Il n'obtint à Athènes que quelques fois le premier prix et s'exila, à la fin de sa vie, à Pella, auprès du roi Archélaos, en partie pour fuir les quolibets de ses concitoyens, notamment d'Aristophane. Sa gloire fut en grande partie posthume, grâce à son fils Euripide le jeune, qui consacra la majorité de son talent à faire jouer les pièces de son père. Si Euripide a écrit plus de 90 pièces ainsi que des poèmes lyriques et des élégies, seules 19 de ses pièces nous sont parvenues, en comptant l'énigmatique Rhésos. L'édition de Louis Méridier rassemble en deux volumes Le Cyclope, Alceste, Médée, Les Héraclides, Hippolyte, Andromaque et Hécube. La riche introduction du tome I fournit une biographie commentée et mise en question, de l'auteur, ainsi qu'une présentation minutieuse de l'histoire, complexe, des manuscrits. Chaque oeuvre est en outre précédée d'une notice proposant de judicieuses pistes de lecture, notamment quant au genre de la pièce ainsi que de son argument. Enfin, des notes accompagnent et éclairent la lecture. Tome I : Le Cyclope, Alceste, Médée, Les Héraclides, Tome II : Hippolyte, Andromaque, Hécube.

05/1998