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Etonnants voyageurs

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Littérature étrangère

Les îles enchantées. Suivi de L'archipel des Galapagos

Et le voyageur étranger qui explore l'archipel ne manquera pas de tomber, dans d'autres îles aussi, sur des habitations isolées du même genre, abandonnées depuis longtemps aux tortues et aux lézards. Il est probablement peu d'endroits sur terre qui abritent de nos jours autant d'êtres solitaires. La raison en est que ces îles sont situées dans une mer lointaine et que les vaisseaux qui de temps à autre y font escale sont le plus souvent des baleiniers ou bien des navires qui sillonnent interminablement mers et océans et sur lesquels les hommes incontrôlés se croient dispensés dans une large mesure de respecter les lois humaines dont ils ont perdu jusqu'au souvenir. D'origine volcanique, situé sur l'Equateur dans l'océan Pacifique, l'archipel des Galápagos lance un appel impérieux aux aventuriers qu'ils soient pirates, boucaniers, baleiniers ou hommes de lettres et de sciences. Herman Melville, en 1853, s'inspire de récits de voyage pour agrémenter la description de ces «vingt-cinq tas de cendre». Dans les terres hostiles qui véhiculent de nombreuses superstitions et légendes, il voit un espace envoûtant. Les dix esquisses qui composent le récit nous emmènent sur le pont, entre chasses aux tortues et destins échoués, au gré des courants. Cet ouvrage établit un parallèle inédit entre une nouvelle traduction des Iles enchantées et le chapitre XVII du Voyage d'un naturaliste autour du monde de Charles Darwin qui voit naître sa théorie sur l'évolution en 1842. Le couplage des deux oeuvres s'impose : Melville pastiche Darwin ; l'observation du naturaliste est prolongée dans les nouvelles par un tableau saisissant de la dégénérescence de l'espèce humaine.

08/2015

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Non classé

Tout part d'un rêve

Aridia Arthima est une jeune recrue de la garde royale d'Alfa, capitale du royaume de Méridia. Elle vit paisiblement auprès de sa famille dans un manoir-auberge des quartiers riches, avec son père le mage personnel du roi, sa mère archéologue et aubergiste, et ses trois soeurs dont elle est l'aînée. Ses rêves enfouis d'aventure, et son ennui dont elle n'a pas encore conscience, seront troublés par la venue dans l'auberge d'un étrange inconnu de la race mystique des athriens, apparu de manière soudaine il y a peu de temps, devant un mausolée abandonné dans le marais entourant la ville. Cet être surnommé le voyageur, amnésique et porteur d'un message funeste sous la forme d'une énigme que lui-même ne comprend pas, cherche une compagnie de mercenaires pour l'aider à résoudre le mystère entourant son identité et le lien avec ce mausolée. Poussée par la curiosité de sa dernière soeur et sa propre soif d'aventure, Aridia se retrouvera au côté des mercenaires des quatre grands pays, et de la plus étrange famille d'Athrien, à affronter un culte étrange guidée par une sorcière demie-elfe et mort-vivant venue libérer un être infâme de sa prison de pierre. C'est donc une course contre la montre entre deux athriens que tout oppose, pour retrouver leurs souvenirs et leurs pouvoirs avant l'autre, qui permettra à Aridia et ses nouveaux amis de se découvrir une nouvelle destinée à travers un monde au bord de l'annihilation ; et révéler le plus grand secret entourant les athriens et leur apparition dans ce monde, vieux de plus d'un millénaire.

02/2020

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Pédagogie

Cultures enfantines. Universalité et diversité

Le voyageur, parfois dépaysé par l'immersion dans une autre culture, est au contraire aussitôt en terrain familier en observant un groupe d'enfants qui jouent. Pour autant, se souvient-il nécessairement des jeux de tape-mains qu'il pratiquait étant petit ? Sait-il si les enfants chantent encore " Am Stram Gram, pic et pic et colégram " quand ils " plouffent " ? Si certaines pratiques enfantines, de la cour de récréation à la rue, sont connues depuis longtemps, c'est récemment que les chercheurs les ont prises au sérieux en tant qu'objet d'étude. En analysant des matériaux patiemment recueillis sur le terrain, ils ont démontré que ces activités, insignifiantes et banales en apparence, sont au contraire d'une grande richesse sur le plan des techniques, des règles et des normes qu'elles supposent. Par leurs conséquences psychologiques, linguistiques et sociales, ces pratiques sont susceptibles non seulement de nous renseigner sur les aspects les plus profonds de la vie des enfants, mais aussi de nous aider à penser nos relations éducatives avec eux et à mieux comprendre l'être humain dans son ensemble et dans toute sa diversité. L'ouvrage est l'occasion de découvrir l'universalité et la diversité des cultures enfantines, en croisant les regards de 42 chercheurs provenant d'aires culturelles très diverses (Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe et Océanie) et issus de plusieurs disciplines et professions : ethnologues, folkloristes, littéraires, linguistes, philosophes, psychologues, sociologues, et professionnels spécialistes de l'enfance. Au-delà d'un public de spécialistes, ce livre s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'enfance et à l'interculturalité.

01/2011

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Romans historiques

Ma vie à Saint-Domingue

Ma vie à Saint-Domingue raconte une histoire, des histoires. D'abord celle de Toussaint Louverture, génial stratège et héros de la révolte des esclaves dans l'ancienne colonie française de Saint-Domingue, aujourd'hui République d'Haïti, et que Napoléon fit déporter et emprisonner au fort de Joux où il mourut de froid et de maladie le 7 avril 18oz. Celle aussi de ses enfants, Isaac et Placide, qui furent un temps les hôtes de la France (qui les accueillit comme élèves dans son Institution Nationale des Colonies) avant d'y revenir, six ans plus tard, contraints et forcés, assignés à résidence, au moment de l'arrestation de leur père. Celle de Déguénou, le père de Toussaint, capturé en Afrique et vendu comme esclave. Celle d'Aimé-Benjamin Fleuriau parti de La Rochelle et devenu planteur à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince. À tous ces destins et d'autres encore se mêlent les propres souvenirs de l'auteur dans un système de réminiscences qui entrent en résonance avec l'histoire qu'il s'efforce de mettre au jour afin, nous dit-il, de se la réapproprier, comme si on l'en avait préalablement privé. Car si, dans les circonstances dramatiques qui continuent de frapper Haïti, le projecteur a été soudain braqué sur ce pays, son histoire et les liens particuliers qui l'unirent jadis à la France sont encore trop méconnus. De ce manque ressenti est donc né un petit livre qui n'est en rien celui d'un historien mais plutôt celui d'un voyageur curieux qui aurait provisoirement choisi d'explorer le temps plutôt que l'espace.

01/2011

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Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

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Littérature étrangère

Chappy

Chappy, le septième roman de Patricia Grace, relate avec une certaine nostalgie l'histoire d'une famille maorie sur une période allant des années 1920 jusqu'à aujourd'hui. Un jeune homme, Daniel, ce "garçon boudeur" qui a grandi en Europe, est envoyé chez sa grand-mère Oriwia en Nouvelle-Zélande. Sur une période de dix-huit mois, il apprendra non seulement la langue maorie, mais aussi l'histoire familiale telle que la racontent le vieux Tiakiwhenua, (surnommé Aki, "gardien de la terre") et sa grand-mère. En plus des histoires individuelles d'Aki, marin et grand voyageur qui épouse une Hawaïenne, et d'Oriwia, qui ne quitte jamais les terres familiales mais devient la femme d'un Japonais déserteur de l'armée, le mystérieux grand-père Chappy, le livre évoque la vie traditionnelle des peuples autochtones du Pacifque et leur grande migration vers les villes avant et après la Seconde Guerre mondiale. Epopée familiale, donc, mais aussi document socio-historique, la traduction de ce livre pose la question du transfert de spécificités locales d'une langue, d'une culture à une autre, et ce, à plusieurs niveaux. Comme l'indique Daniel, la trame narrative n'est pas toujours facile à suivre : "je crois que j'ai appris avec ma grand-mère et mon oncle à emprunter des chemins de traverse avant d'arriver au but". Tout comme ce jeune Européen qui cherche son identité en assemblant les morceaux d'un puzzle, le lecteur est invité à construire lui-même un récit cohérent à partir des contributions des deux narrateurs (Aki et Oriwia) qui ne suivent pas nécessairement l'ordre chronologique.

04/2018

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Littérature française

Contes et mystères d'une Inde éternelle

Après les Contes aux parfums d'une Inde sacrée, qui parsèment encore le monde, dans ce deuxième tome, vous ferez route avec Ganeshan qui découvrira les vertus d'un fruit issu de l'arbre de vie, vous vous laisserez prendre par la beauté cosmique de Pooja et de ses tilaks. Puis, à la croisée d'un chemin, en dégustant les ladoos gorgés de sirop de Jeevan comme ceux aux sésames à la compotée d'ananas de gingembre, vous pourrez vous parer du topi de Mayur et vous prémunir d'un mauvais esprit tout en humant les rizières de Basmati à Dehradun. Vous irez plus loin, plus haut encore dans le ciel avec le patang multicolore de Koyal pour tutoyer les étoiles mais pas seulement, et dans un autre monde, vous toucherez la vérité au pays des lotus sur les innocentes sans nom. L'Inde, au-delà du mythe, s'ouvre religieusement et expose ses reliques, ses mémoires à travers des récits de mahârâjas, de ranis, de nababs, d'arts comme le Bhârata-natyam, l'Odissi ou encore le Kalaripayat, tous uniques dans cette Inde pétrie de légendes aux multiples visages magnifiques et fissurés qui déboussolent l'Occident. Tournée vers l'avenir, l'Inde se dévoile pareil à son paon emblématique tout en préservant encore ses atours qui resteront à jamais une énigme dans l'esprit du genre humain mais peut-être pas dans celui d'un voyageur ou d'un pèlerin qui se laisse étreindre par cette terre ocre et spirituelle d'une Inde d'un jour, d'une Inde toujours, d'une Inde Eternelle.

10/2016

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Contes et nouvelles

Une vie d'éclairs

Une vie d'éclairs : le titre ne ment pas. Un éclair, c'est à la fois de l'électricité et de la lumière. C'est une énergie intermittente, qui illumine violemment un lieu et un moment, puis s'interrompt, et reparaît plus loin, pour un nouvel accès de clarté. Le narrateur unique de ce livre est un curieux personnage. Un voyageur mystérieux qui ne semble connu de personne, qui cache sa vie, qui donne de faux noms, qui n'a aucune mission à accomplir, qui repart à peine arrivé, qui mène vingt vies différentes en une seule année, et qui cherche sans se lasser quelque chose qui se dérobe au regard. Quelque chose mais quoi ? L'amour ? La vérité ? La paix ? Le bonheur ? Tout cela, sans doute, et autre chose encore... Une vie d'éclairs est un livre de récits au galop qui traversent les cahots de la vie, à la recherche de l'équilibre et d'un bonheur toujours fuyants. Il offre au passage des tableaux saisissants, des rencontres de pur enchantement, mais aussi des drames, des chagrins, des morts. L'impression générale qui en ressort est contrastée. Parfois amère, parfois douloureuse ; mais le sentiment qui prédomine est celui d'une constante liberté. Ces vingt-quatre nouvelles qui se succèdent à un rythme rapide constituent un ensemble organisé. Chaque récit rebondit sur le suivant, pour créer un effet d'urgence. Peu à peu, l'unité de l'ensemble se dessine : un univers traversé par une onde de vitesse et de péril diffus, avec çà et là des moments de grâce, comme des haltes entre deux voyages, comme des pauses entre deux combats.

02/2022

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Histoire de France

Défricheurs et pionniers

Romancier, diplomate et grand voyageur, Vianna Moog tente une analyse comparée de la civilisation américaine et de la civilisation brésilienne. La supériorité flagrante des Etats-Unis en de multiples domaines bien déterminés, serait-elle due à des raisons raciales, géographiques. économiques ? L 'auteur réfute une à une les erreurs communément admises, puis propose sa propre explication, extrêmement nuancée, et qui se fonde sur l'histoire et la psychologie, autant que sur la religion ou la dynamique des symboles.
Deux types par exemple ont donné naissance à toute une mythologie : au Brésil, le bandeirante, l'aventurier portugais qui s'enfonce dans la brousse sous couleur de répandre la Foi, mais qui songe surtout à capturer des Indiens et à trouver des mines d'or. Le caractère initialement déprédateur de cette conquête se répercute sur toute l'histoire et la mentalité brésiliennes. Aux Etats-Unis, le pionnier aux vertus légendaires imprime sa marque à une civilisation fondée sur le travail et la religion.
D'autres facteurs, il est vrai, interviennent cette fois, à l'avantage du Brésil. Cette analyse approfondie, qui n'est pas dépourvue d'humour quand il s'agit de dépeindre les travers du Brésilien ou de l'Américain moyens (l'un symbolisé par le fainéant José Carioca, l'autre par le trop actif Donald Duck), est aussi constructive : en épilogue. Vianna Moog propose aux deux peuples deux grandes figures qui pourraient leur servir d'exemple : Lincoln et le sculpteur lépreux l'Aleijadinho.
Le romancier brésilien Erica Verissimo a pu dire que ce livre "pénétrant, révélateur, courageux, provoquerait des discussions passionnées une prendrait une place aussi importante que Maîtres et Esclaves de Gilberto Freyre".

11/1963

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Ouvrages généraux

Convictions intimes - Contribution à la réflexion philosophique

Dans une démarche introspective, l'auteur nous plonge dans l'univers de la pensée pour nous livrer ses réflexions personnelles autour des vingt-huit thèmes explorés dans cet ouvrage. Il aborde des sujets qui nous concernent tous comme le bonheur, la passion, le jugement, la volonté, le devoir, l'art ou la beauté, mais aussi des thèmes plus philosophiques tels que la mort, Dieu, la raison, le doute, la culpabilité, la manipulation ou la contradiction. Il traite enfin de questions plus scientifiques comme le temps, la triptyque passé/présent/futur, la pensée, la réalité, l'intuition ou le hasard. Son questionnement nous entraine dans un monde d'idées et de débats pour nous livrer ses convictions intimes, destinées à être partagées, discutées et surtout critiquées afin de contribuer à augmenter le capital intellectuel de l'humanité, ce qui est finalement son objectif. En d'autres termes, cet essai permet de mieux comprendre qui nous sommes ainsi que le monde dans lequel nous vivons. Christian LAUGIER est un chercheur à la retraite. Ses réflexions l'ont amené, très tôt, à écrire plusieurs essais scientifiques avant de créer et de publier un mensuel gratuit destiné à partager l'écrit. Grand voyageur, il a nourri ses réflexions et enrichi sa perception de cultures différentes. Si, dans un premier temps, ses réflexions se sont orientées vers les sciences de la vie, il s'est rapproché, ces dernières années, de l'univers de la philosophie. Il est temps à présent pour lui de partager le fruit de ses expériences et de ses réflexions. C'est l'objet de cet ouvrage.

10/2022

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Littérature française

Ainsi parlait Chateaubriand. Dits et maximes de vie

L'oeuvre de Chateaubriand, disciple de Rousseau, est traversée par l'urgence et par la puissance du désir. Se comparant lui-même au " Juif errant qui ne devait plus s'arrêter ", il a connu la faim et la misère durant son exil en Angleterre, mais aussi le faste des ambassades lors de sa carrière publique de diplomate. Poète-voyageur, il se nourrit de ce changement perpétuel : " J'étais homme et je n'étais pas homme ; je devenais le nuage, le vent, le bruit. " Car si Chateaubriand voyage tant, de n'est pas par simple curiosité, c'est pour retrouver une unité de sens dans un univers qui se disperse : " Je me suis rencontré entre deux siècles, comme au confluent de deux fleuves ; j'ai plongé dans leurs eaux troublées, m'éloignant à regret du vieux rivage où j'étais né, nageant avec espérance vers une rive inconnue. " A la fin de sa vie, il s'interroge : " Ai-je une patrie ? " et si oui, y " ai-je jamais goûté un moment de repos ? " Attentif " au bruit lointain d'une société croulante ", il constate sa solitude face aux bouleversements de son temps : " J'ai toujours eu horreur d'obéir et de commander ", écrit-il. Il a 76 ans quand, dans sa sublime Vie de Rancé, son dernier ouvrage, il observe : " Je ne suis plus que le temps. " Ce temps, il sait pourtant que, grâce à l'écriture, il n'aura pas été vain : " Pourquoi me plaindrais-je de la rapidité des jours, puisque je vivais dans une heure autant que ceux qui passent des années à vivre ? "

05/2023

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Littérature étrangère

Voyage en Pologne

"Des champs plats passent furtivement, de petites forêts. Au bord d'un cours d'eau, sous un pont de bois, une paysanne va pieds nus, foulard blanc sur la tête. Qu'est-ce que cela ? Troupeaux de boeufs. De nouveau des terres cultivées. Beaucoup d'oies blanches. C'est la Pologne. " Un matin de septembre 1924, par la fenêtre du train qui l'emmène de Berlin à Varsovie, Alfred Döblin pose pour la première fois le regard sur la campagne polonaise. Il parcourra le pays pendant deux mois, mû par le désir de comprendre cet Etat voisin, tout juste sorti des cendres de la Première Guerre mondiale et qu'il connaît mal. Posant sur toutes choses un regard curieux, notant au fil de ses promenades les impressions qui feront la matière de ce livre, il interroge sans relâche ses interlocuteurs : "Quelles forces, quelles puissances organisent l'Etat ? Qui gouverne, officiellement ou non ? Qui a faim, et qui est rassasié ?" Alerté par la montée de l'antisémitisme à Berlin depuis le début des années 1920, Döblin accorde une attention toute particulière à la population juive. Le mode de vie de ce peuple ayant sa propre langue, sa propre religion et sa propre culture bouleverse le voyageur, lui-même d'origine juive. Ce monde décrit par Döblin a cessé d'exister: la guerre et la barbarie nazie ont anéanti la culture juive polonaise et bouleversé à jamais la physionomie du pays. Le témoignage de l'écrivain, façonné par le style puissant qui fait de lui l'un des plus grands auteurs allemands du XXe siècle, retrace les contours d'un monde disparu.

04/2011

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Littérature française

LES NAUFRAGÉS DU JONATHAN. Tome 2

C'était un gracieux animal, le cou long et d'une courbure élégante, la croupe arrondie, les jambes nerveuses et effilées, les flancs effacés, la robe d'un roux fauve tacheté de blanc, la queue courte, en panache, très fournie de poils. Son nom dans le pays : guanaco ; en français : guanaque. Vus de loin, ces ruminants ont souvent donné l'illusion de chevaux montés, et plus d'un voyageur, trompé par cette apparence, a pris pour une bande de cavaliers un de leurs troupeaux passant au galop à l'horizon. Seule créature visible dans cette région déserte, ce guanaque vint s'arrêter sur la crête d'un monticule, au milieu d'une vaste prairie où les joncs se frôlaient bruyamment et dardaient leurs pointes aiguës entre des touffes de plantes épineuses. Le museau tourné au vent, il aspirait les émanations qu'une légère brise apportait de l'Est. L'oeil attentif, l'oreille dressée, pivotante, il écoutait, prêt à prendre la fuite au moindre bruit suspect. La plaine ne présentait pas une surface uniformément plate. Cà et là, elle était vallonnée de bosses que les grandes pluies orageuses, en ravinant la terre, avaient laissées après elles. Abrité par un de ces épaulements, à faible distance du monticule, rampait un indigène, un Indien, que le guanaque ne pouvait apercevoir. Aux trois quarts nu, n'ayant pour tout vêtement que les lambeaux d'une peau de bête, il avançait sans bruit, se faufilant dans l'herbe, de manière à se rapprocher du gibier convoité sans l'effaroucher. Celui-ci, cependant, avait la notion d'un péril imminent et commençait à donner des signes d'inquiétude.

02/2023

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Littérature française

LES NAUFRAGÉS DU JONATHAN. Tome 1

C'était un gracieux animal, le cou long et d'une courbure élégante, la croupe arrondie, les jambes nerveuses et effilées, les flancs effacés, la robe d'un roux fauve tacheté de blanc, la queue courte, en panache, très fournie de poils. Son nom dans le pays : guanaco ; en français : guanaque. Vus de loin, ces ruminants ont souvent donné l'illusion de chevaux montés, et plus d'un voyageur, trompé par cette apparence, a pris pour une bande de cavaliers un de leurs troupeaux passant au galop à l'horizon. Seule créature visible dans cette région déserte, ce guanaque vint s'arrêter sur la crête d'un monticule, au milieu d'une vaste prairie où les joncs se frôlaient bruyamment et dardaient leurs pointes aiguës entre des touffes de plantes épineuses. Le museau tourné au vent, il aspirait les émanations qu'une légère brise apportait de l'Est. L'oeil attentif, l'oreille dressée, pivotante, il écoutait, prêt à prendre la fuite au moindre bruit suspect. La plaine ne présentait pas une surface uniformément plate. Cà et là, elle était vallonnée de bosses que les grandes pluies orageuses, en ravinant la terre, avaient laissées après elles. Abrité par un de ces épaulements, à faible distance du monticule, rampait un indigène, un Indien, que le guanaque ne pouvait apercevoir. Aux trois quarts nu, n'ayant pour tout vêtement que les lambeaux d'une peau de bête, il avançait sans bruit, se faufilant dans l'herbe, de manière à se rapprocher du gibier convoité sans l'effaroucher. Celui-ci, cependant, avait la notion d'un péril imminent et commençait à donner des signes d'inquiétude.

02/2023

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Suspense

Le mystère de Kerjonc

Messire Médéric de Brenne, gentilhomme breton, accueille un soir dans son manoir du petit Kerjonc un voyageur chargé d'une importante mission pour le roi de France Louis XII, époux de la célèbre duchesse Anne de Bretagne. Ce messager est aussi chargé d'un coffret rempli de louis d'or destiné à l'armée royale. Mais au cours de la nuit, le trésor disparaît mystérieusement. Tout accuse Médéric de Brenne, pourtant, celui-ci n'a de cesse de clamer son innocence. Dès lors, une série de vols et de larcins sont commis à proximité de Kerjonc. L'honneur et la réputation de messire Médéric sont ternis. Quelques années plus tard, messire de Brenne se voit confier l'éducation d'une de ses cousines orpheline, la petite Renée, tandis que la petite Bathilde s'installe au château du grand Kerjonc et y fait régner un grand tumulte par ses farces et ses espiègleries. Les deux jeunes filles s'amusent, courent, explorent... Le mystère de Kerjonc est-il enfin en voie d'être résolu ? AUTEURE Amélie Juliette Milan est née à Vierzon le 6 janvier 1872 et décédée en 1932. Son style se situe entre Charles Dickens et la comtesse de Ségur. Sa soeur, Berthe, avec qui elle a vécu toute sa vie, était peintre et illustrait parfois ses oeuvres. Très catholiques, elles oeuvrèrent comme infirmières en hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale. Son premier roman paraît à ses 30 ans. Suivront une vingtaine, la plupart publiés comme feuilletons dans Les Veillées des Chaumières, publication périodique des Editions Gautier et Languereau, qui deviendront la fameuse collection Bibliothèque de Suzette

11/2023

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Littérature étrangère

Hôtel universal

En 1855 et en 1990, Roumanie Elle y vit, Maia, à l'hôtel Universal. Et la jeune femme nous entraîne au cœur de ce repère estudiantin, qui accueille des personnalités aussi attachantes que déroutantes : il y a Aliona, la voyante, et son amant Vasile, qui l'exploite à la manière d'un souteneur. Il y a Pavel Dreptu, l'incroyable professeur de lettres, qui subjugue autant qu'il irrite son auditoire. Il y a la Finlandaise anorexique, dont les orgasmes en cascades résonnent dans tout l'hôtel. Il y a Le Mohican, qui a voulu faire le grand plongeon… On les voit vivre, s'essouffler et s'aimer, ces incroyables pensionnaires de l'hôtel Universal. Jusqu'à ce que la mort de l'un d'eux survienne, rompant l'équilibre et bousculant les passions. Mais pour Maia, l'hôtel Universal c'est aussi la tradition familiale. Elle se souvient des longs après-midis passés à côté de sa grand-mère Maria, qui s'adonnait à la préparation rituelle de la confiture de roses, véritable secret de famille. Tous les ans, Maria faisait revivre l'épopée de ce cher Vasile Capsa, futur grand confiseur de Bucarest et incorrigible voyageur, dont les expéditions commerciales l'ont conduit jusqu'au Proche Orient, à la recherche du meilleur chocolat. Ce même Vasile, qui a fait de l'hôtel Universal l'un de ses points de chute. Pour Maia, aphasique, ce n'est qu'en racontant l'histoire de l'hôtel Universal, tour à tour auberge, hôtel de passe et cité universitaire, qu'en plongeant dans les entrailles de ce lieu aussi mythique que destructeur, qu'une reconstruction psychique peut se laisser entrevoir…

10/2016

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Religion

Le Royaume du Divin Fiat parmi les créatures. Tome 11, Les 24 heures de la Passion du Christ, 4e édition

Née en 1865 à Corato (Italie), Luisa Piccarreta, que Jésus surnomma lui-même "la petite fille de la Volonté Divine" vécut, à travers une vie qui tint du miracle permanent, une doctrine étonnante composée de quatre "perfections" : similitude et conformité à la Volonté Divine, puis Transformation en cette Volonté, enfin son ultime degré et le plus parfait, "opérer en tout en la divine volonté". L'oeuvre tout entière de Luisa — écrite au nom de la seule obéissance due à ses confesseurs, dont le bienheureux Hannibal Marie di Francia — est une totale immersion dans la Volonté Divine. Un mot résume l'ensemble : fiat. L'un de ces écrits — que nous publions ici — s'intitule L'horloge de la passion. De cette poignante méditation des 24 Heures de la Passion, Jésus a promis (le 17.9.1924) : "Je bénis chaque mot, je bénis les effets qu'ils ont et la valeur qu'ils contiennent : ces écrits sont une partie de Moi-même". Jésus ajouta que la méditation des Heures de Sa Passion était l'une des dévotions qui lui seraient des plus agréables. Si, dans chaque ville ou village, il se trouvait ne serait-ce qu'une seule âme pour les suivre, "Ma Justice qui en cette époque est beaucoup indignée en serait apaisée en partie ! ". La pratique des Heures de la Passion est conciliable même pour des personnes très occupées dans le monde, puisqu'il est possible d'accomplir cette élévation spirituelle au fil des jours et même durant son sommeil. Luisa Piccarreta est décédée le 4 mars 1947. Son procès de béatification a été ouvert.

11/2019

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Critique littéraire

Revue internationale Henry Bauchau N° 9/2018 : A l'épreuve du genre

Avec mes pierres carrées/ je t'enfermerai dans une oeuvre : Henry Bauchau reprend au seuil d'Exercice du matin (1999), avec une étonnante fermeté, ces vers écrits dès 1966 dans La pierre sans chagrin qui s'adressent à tous les hommes auxquels il enjoint d'apprendre à rire avant de mourir. C'est que les bégaiements, les chagrins, les larmes sont le lot quotidien du peuple du désastre auquel il s'adresse et se sent lui-même appartenir, mais aussi le lieu même de l'émergence possible de la parole, de la révolte, du sursaut qui transforme en abondance ce qui était manque, pourvu qu'on se saisisse de soi et s'accorde un destin, si modeste soit-il. C'est la fin de la belle histoire de Myla... bientôt celle de la grande aventure d'Orion et Véronique. Il dit "je", il peut aller seul maintenant pense au terme de L'enfant bleu la thérapeute qui a suivi Orion : que d'expériences entremêlées qui, même douloureuses, valent la peine d'être pleinement vécues et transcendées d'abord dans l'existence, puis dans les mots qui consolident et stabilisent. C'est toujours affaire de construction, en pierres, sables, images, mots ou chants, qui viennent dans le champ du malheur, planter une objection et tirer vers l'oeuvre bâtie ce qui n'était que tesson, morceau, fragment, sentiment de défait - de défaite. D'où le choix pour cette neuvième livraison de la Revue internationale Henry Bauchau de travailler sur la multiplicité des formes et des genres littéraires dans lesquels s'est investi... faut-il dire le dramaturge, le poète, le romancier, le diariste, l'essayiste ?

08/2019

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Poésie

L'homme adépendant. Palabres-poèmes

"Liberté-égalité-horizon", telle pourrait s'énoncer la devise de Jean-Blaise Bilombo Samba à la lecture de sa cinquième somme poétique "L'Homme adépendant". En trois actes et douze palabres-poèmes, "L'Homme adépendant" nous fait presque traverser un demi-siècle de convulsions politiques, sociales et culturelles d'une Afrique pour l'essentiel vécue et observée à partir de la fenêtre du Bassin du Congo. Bassin du Congo, géographie qui cultive l'indocile rumba d'une liberté à grands pas de marche de pèlerins infatigables désireux d'ouvrir à l'horizon l'esprit d'une symphonie du changement. Par ailleurs, le parti pris de la palabre comme cinétique de nommer le réel en mutation, permet de se projeter au-delà des frontières communautaires pour rencontrer les figures de la résistance continentale au tant que les rêves neufs dont l'écho questionne l'avenir dans l'oxygène géopolitique de la terre d'Afrique. A y écouter de près la profondeur des respirations sociales et orphiques, "L'Homme adépendant" incarne un continent césairien de conscience excédé, fraternel et irradiant une radicalisé de promontoire d'où observer et prévenir les manigances d'incurables officines coloniales qui n'en peuvent plus de leur déclassement civilisationnel. Dans cette longue bataille, entre colère et increvable quête de dignité citoyenne, la rencontre avec le gai pays ou l'heureuse Afrique est si rare que nous sommes restés sur notre faim en attendant l'ouverture d'un prochain sentier de la palabre autour de la table d'ébène d'une authentique égalité humaine, car demain célébrera la mue du Bassin du Congo en étonnante Humanité. Marie-Léontine Tsibinda.

12/2020

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Beaux arts

Architectures en Seine-Saint-Denis

Entre la célébrité de l'ancienne abbaye de Saint-Denis et l'actualité des projets du Grand Paris, l'étonnante qualité des monuments du département de la Seine-Saint-Denis est souvent passée au second plan. Pourtant, qu'ils appartiennent au Moyen Age ou à la Renaissance, à l'Epoque classique ou aux Temps modernes, plusieurs de ces ouvrages ont occupé une place majeure dans l'histoire de l'architecture française, même dans l'histoire de l'architecture mondiale. A l'instar de l'église d'Aulnay-sous-Bois, des châteaux de Saint-Ouen ou de Vaujours, de la Maison Coignet à Saint-Denis ou de la cité de la Muette à Drancy, ils sont anormalement méconnus. Pour les faire découvrir, ce livre rassemble une sélection d'édifices particulièrement novateurs et significatifs. Ils ont tous fait l'objet de recherches inédites qui ont révélé leur contexte de création, leur conception initiale, parfois leur auteur et leur évolution jusqu'à nos jours. Ils montrent que, avant même la création du département, en 1968, ce territoire d'Ile-de-France a toujours été un formidable terreau pour la création architecturale. Vingt et un monuments se révèlent ainsi au public, parfois pour la première fois, avec les documents qui permettent de les comprendre. Sous l'égide de la Société Française d'Archéologie, les auteurs de ce livre comptent parmi les meilleurs spécialistes français de l'histoire de l'architecture sous la direction scientifique de Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques, chargé depuis 2010 de la Seine-Saint-Denis. Historiens, archéologues architectes, ils témoignent d'une approche croisée du patrimoine, indispensable aujourd'hui à une véritable connaissance des monuments.

01/2021

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Histoire internationale

J'ai compris Yves Michel Fotso. Un testament pour la postérité

Ce qui est dorénavant en cause, c'est l'enseignement que nous tiendrons du passé, et les vérités que nous porterons au firmament de l'histoire dans l'intérêt des générations qui voudront réellement connaître ces vérités. Une observation rapide au premier degré ferait croire que le Cameroun n'a pas produit des gens valables, des hommes et des femmes dignes et fiers, des intellectuels capables de se lever et de lire le temps pour ensuite indiquer la marche des choses, et prescrire les termes de références de la probité morale. Jamais pourtant il ne faudrait ni de jure ni d'injure, abandonner la bonne attitude qui consiste à espérer l'étincelle, la lumière subite qui vous libère, le cri venu des profondeurs qui, en une fraction de seconde, convertit, par la magie d'une étonnante psychanalyse, vos doutes et vos souffrances en bonheur et en assurance. C'est l'histoire, mais une partie seulement, une partie plutôt cruciale, d'un capitaine d'industrie à succès, Yves Michel Fotso, fils du premier industriel du pays Victor Fotso, qui se retrouve du jour au lendemain, en prison, accusé d'atteinte à la fortune publique et presque abandonné à son sort. Le doute s'est installé jusque dans ses cercles intimes. Mais voici que par un hasard de communication publique suscité par un homme politique, sa part de vérité est dite depuis sa prison, et l'opinion s'en trouve bouleversée. L'auteur ne met pas seulement en exergue la substance de cet échange bouleversant par sa consistance, c'est pour lui presque une purification. Il élève l'événement au rang de "testament pour la postérité".

09/2016

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Histoire de France

L'art de la liberté. Doctrines et débats de la Révolution française

Du printemps de 1789 à l'automne de 1799, un discours artistique se forme et s'infléchit : il est inspiré par les thèmes fondateurs de la liberté et de la régénération, dont les contradictions et les ambiguïtés éclatent dès 1790 avec les débats sur l'iconoclasme et le patrimoine. Le premier problème qui se pose à la conscience révolutionnaire est en effet celui de gérer l'héritage de l'Ancien Régime. Le pouvoir parvient à élaborer en l'an II une doctrine qui ne variera plus. Au même moment, et au prix d'une étonnante manipulation de l'histoire, la Révolution revendique la succession de l'art universel que son discours nationalise au nom de la liberté. La conservation ou l'annexion des chefs-d'oeuvre du passé se justifie avant tout par la nécessité de disposer des modèles nécessaires, selon la tradition académique, à la régénération de l'art. Il s'agit alors de savoir si la vocation des artistes français est de ressusciter Athènes, ou bien de chercher dans les annales de la République les thèmes d'un art triomphal. Aux questions sur l'unité ou la discontinuité de la Révolution, cet ouvrage voudrait apporter un élément de réponse. Les thèses élaborées en l'an II sont développées, plutôt que contestées, par les proclamations officielles, les traités théoriques, l'enseignement et la critique des années du Directoire. Tandis que la pensée lucide et courageuse d'un opposant comme Quatremère de Quincy domine les plaidoyers de de circonstance, la véritable nouveauté réside dans la lente et encore timide émergence d'un statut historique qui apporte à l'art une promesse de dignité et de sauvegarde.

11/1991

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Littérature étrangère

Journal de l'amour 1932-1939

Ce Journal de l'amour ne fut pas simplement pour Anaïs Nin (1903-1977) le confident de ses aventures et le témoin de ses rencontres. Elle en fit aussi le complice des " mensonges héroïques " (l'expression est d'elle) destinés à ceux qu'une vérité sans fard eût blessés. C'est pourquoi sans doute il fallut attendre si longtemps la publication de la " version non expurgée ". La période couverte ici est celle des années 1932-1939, la plus riche et la plus intense de son existence. On y trouvera, en grand nombre, les portraits pris sur le vif des artistes et des écrivains célèbres qu'elle croisa, notamment dans ses années parisiennes, de James Joyce à Marcel Duchamp, de Brassaï à Antonin Artaud, d'André Breton à Jean Cocteau, mais on y découvrira également un modèle inégalé d'" autofiction " mêlant avec un art souverain aveux et fantasmes. C'est cette étonnante composition qui fait d'Anaïs Nin l'une des figures les plus singulières de la littérature américaine contemporaine. De toutes les femmes que j'ai connues au cours de ma vie, rares sont celles qui ont approché Anaïs en beauté et en grâce féminine. Elle était à la fois une charmeuse, une aristocrate... et une personne farouchement réservée. Mais elle était aussi un écrivain au génie indéniable. Et toutes ces raisons additionnées font qu'elle appartient désormais au monde entier... Henry Miller. Le présent volume, version intégrale " non expurgée " du Journal de l'amour pour les années 1932 à 1939, réunit les pages publiées sous les titres Inceste (1932-1934), Le Feu (1934-1937), Comme un arc-en-ciel (1937-1939).

11/2003

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Religion

Mon fils est né au ciel. Méditations d'un prêtre orthodoxe face à la mort de son fils, Michel Laroche répond aux questions de Marie Borre

Comment continuer à vivre après la mort d'un fils de dix-huit ans ? Les parents qui ont été frappés par ce drame savent bien que cette question est sans réponse. Voici pourtant qu'un père se risque à poser une main fraternelle sur des épaules encore secouées de sanglots étouffés. Un " deux-fois père ", car Michel Laroche _ père selon la chair de Germain dont nous allons partager la vie, la mort... et la naissance _ est aussi père selon l'Esprit puisqu'il est prêtre de l'Eglise orthodoxe. La tension entre l'insupportable douleur humaine et l'espérance spirituelle, vécues en un même coeur, donne à ce livre magnifique une étonnante densité. La compassion n'a rien à voir avec l'homélie. Pourtant, la Parole chrétienne prend tout son sens au creux même de la détresse d'un coeur broyé. Ce paradoxe, qui nous plonge au sein du mystère, court au long de ces pages pudiques et fortes qu'il fallait avoir le courage de livrer à un lecteur qui se sentira peu à peu rejoint là où il croyait être seul, lové sur une souffrance indicible. Alors, l'agonie et la " naissance au ciel " de Germain, tout juste âgé de dix-huit ans, prennent tout leur sens et s'ouvre un chemin étrangement joyeux. Michel Laroche est archiprêtre de l'Eglise orthodoxe. Marié et père de deux enfants, il est actuellement recteur d'une paroisse dans la région parisienne. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de spiritualité, notamment Une seule chair, un livre sur la vie spirituelle du couple, et de Seconde naissance, ouvrage traitant de l'angoisse comme d'une voie spirituelle positive.

04/1993

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Littérature française

Contes immoraux du XVIIIe siècle

Ce n'est pas la faute à Voltaire ni la faute à Rousseau si l'on s'amuse à voir, au XVIIIe siècle, de pauvres amants éconduits, de tristes maris cocufiés et autant d'épouses infidèles... Le coupable, c'est La Fontaine, le grand fabuliste qui, à ses heures perdues, inventa le conte immoral. En vers puis en prose, on rit du malheur de ceux qui, à la campagne ou à la ville, dans les humbles chaumières comme dans les plus somptueux palais, se croient forts, pensent pouvoir résister à l'appel de la chair et finalement capitulent. C'est immoral mais tellement drôle. Après les paysans et les bourgeoises, c'est au tour des fées et des génies de laisser libre cours à leurs fantasmes, de transformer les hommes en sofa, en baignoire ou en bidet, en ananas ou en jonc, et leurs palais en véritables lieux de perdition. Enfin viendra l'heure du diable, le grand complice des débauchés. La forme des histoires change mais l'esprit reste le même : poésies grivoises en vers, féeries licencieuses en prose ou récits mixtes de la fin du siècle, les quatre-vingts contes ici rassemblés sont tous des contes à rire. Cette anthologie propose de partir à la découverte d'un genre inconnu, ignoré des histoires littéraires et d'une étonnante variété, entre prose et poésie, vraisemblance et merveilleux, longueur et brièveté, immoralisme et amoralisme. On y croise de talentueux raconteurs d'histoires : malicieux versificateurs (Grécourt, Piron, Vergier), ingénieux affabulateurs (Bret, Chevrier, Fougeret de Monbron, Senneterre) et audacieux conteurs (Nerciat, Ligne, Maréchal, Sade). Tous ont contribué à faire du conte immoral une catégorie majeure de la littérature du XVIIIe siècle.

01/2010

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Critique littéraire

Les précieuses ou comment l'esprit vint aux femmes

Molière a immortalisé les précieuses en les ridiculisant. Et si, pour nous faire rire, il nous avait trompés ? Si, au lieu de caricaturer des précieuses, il s'était moqué de ce qu'il y avait de plus moderne dans les façons de penser de ses contemporains ? Réunis dans ce qu'on n'appelait pas encore des salons, dames et cavaliers osent remettre en cause les rapports à la lecture et à l'écriture traditionnellement établis par les savants de profession. Mieux encore, ces mondains osent contester le dogme établi de l'infériorité du sexe féminin, et revendiquer son droit à la liberté sentimentale et même conjugale. Ils affirment que les femmes aussi ont le droit d'accéder à la vie de l'esprit, à une culture moderne, dont elles seront juges et parties. Quand paraissent Les Précieuses ridicules, cela fait près d'un siècle que ces idées révolutionnaires font leur chemin, notamment depuis l'hôtel de Rambouillet. Le ridicule jeté sur les précieuses a permis de Masquer, voire d'entraver, cette évolution capitale. Le livre de Roger Duchêne, qui analyse tout ce qu'on a dit des précieuses avant 1659, montre la naissance d'un mythe ambigu, auquel Molière a ôté ce qu'il avait de positif pour en faire le sujet d'une farce parfaitement réussie, qui l'imposera enfin, lui et sa troupe, aux médias de son temps. Imitateur et rival de Molière, Somaize, qui a fait des précieuses son fonds de commerce, a brouillé définitivement les pistes en prétendant en écrire le " Dictionnaire " qu'on trouvera dans l'important Dossier qui réunit pour la première fois les textes qui ont entouré cette étonnante supercherie littéraire.

09/2001

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Littérature étrangère

No Home

Un voyage époustouflant dans trois siècles d'histoire du peuple africain. Maama, esclave Ashanti, s'enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l'histoire de ces deux demi-soeurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l'époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que Esi, qu'elle n'a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d'autres victimes d'un commerce d'esclaves florissant avant d'être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l'histoire se tisse d'un chapitre à l'autre : un fil suit les descendants d'Effia au Ghana à travers les siècles, l'autre suit Esi et ses enfants en Amérique. En Afrique comme en Amérique, No Home saisit et traduit, avec une étonnante immédiateté, combien la mémoire de la captivité est restée inscrite dans l'âme d'une nation. Navigant avec talent entre histoire et fiction, nuit et lumière, avec une plume qui varie d'un continent à l'autre, d'une société à une autre, d'une génération à la suivante, Yaa Gyasi écrit le destin de l'individu pris dans les mouvements destructeurs du temps, offrant une galerie de personnages aux fortes personnalités dont les vies ont été façonnées par la loi du destin.

01/2017

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Littérature étrangère

L'art d'être aimée et autres nouvelles

Au risque de sa vie, Ophélie cache Hamlet dans une mansarde à Varsovie pendant les cinq années de guerre ; après ce long huis clos d'une passion dévorante, quels rôles leur fera jouer l'ironie grinçante du destin dans la Pologne d'après-guerre (L'art d'être aimée) ?Comment décider de la culpabilité d'un général nazi dans le génocide, qu'il a tenté d'éviter, d'une population placée sous son autorité ? Quel a été ensuite son rapport à la folie méthodique du nazisme ? C'est ce que tente de découvrir un reporter américain dans un face-à-face sans merci (L'interview de Ballmeyer). Comment, de son côté, une ex-avocate du barreau de Varsovie, exilée depuis trente ans à Paris, vit-elle le souvenir de sa participation en toute bonne foi aux procès truqués de la Pologne stalinienne ? Est-ce un revenant de son passé, porteur d'étonnantes révélations, qui pourra enfin départager à ses yeux l'innocence et la culpabilité qu'elle a jadis tant mêlées (L'art de la conversation) ?Une jeune émigrée d'avant Solidarité, établie à New York, vient interviewer un grand metteur en scène de théâtre polonais en tournée à Paris : deux générations s'affrontent, confrontent leurs visions de la vie et du passé, leurs relations au visage multiple de la Pologne. L'un après l'autre, les masques tombent, jusqu'aux vérités ultimes (Madame King). Un écrivain célèbre, enfin, règle parodiquement ses comptes avec son public, son oeuvre et lui-même, dans un discours de jubilé d'une drôlerie implacable, trop délirant pour ne pas être l'écho d'une inquiétante réalité (De vous à moi).

12/1993

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Couple, famille

L'abécédaire des prénoms du monde arabe. Etymologie et histoire

Une somme sur l'étymologie et l'histoire des prénoms du monde arabe Ce livre rend compte des noms en usage dans le monde arabe (et non pas seulement des " noms arabes "), et donne une idée de leur diversité, tant sur le plan de leur étymologie que sur celui de l'origine ethnique des populations. Une approche qui contribue à modifier la perception du monde arabe comme un ensemble presque monolithique ayant une seule langue, une seule histoire et une seule religion. Par des commentaires détaillés, des références linguistiques et historiques, cet ouvrage vise à souligner la transmission de noms en usage dans le monde arabe et issus d'une quinzaine de langues et de dialectes (syriaque, grec, perse, arménien, turc, kurde, kabyle, ouzbek, etc.) Contrairement à l'ouvrage précédent du même auteur, " Les Sources étonnantes des noms du monde arabe " (Beyrouth-2004) ce dictionnaire, considérablement enrichi, examine, en plus des prénoms, nombre de patronymes dont le sens s'est perdu et dont la plupart sont en fait d'anciens prénoms dans la langue d'origine de familles qui, de gré ou de force, se sont déplacées ; ou des noms de métiers disparus. En Occident, les populations issues de l'immigration tiennent souvent à donner a leurs enfants des noms dans leur langue maternelle et le choix est fonction de plusieurs facteurs selon qu'ils s'attachent a leur donner une connotation religieuse, historique ou préfèrent des noms évocateurs de qualités et de vertus appréciées. Que l'on veuille juste choisir un prénom ou s'informer du sens d'un nom, ce livre répondra aux attentes, parents, administration, école, amis.

11/2020

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Littérature française

Tutoyer l'essentiel jusqu'aux poésies du monde

L'essentiel, ce sont tous ces moments que l'on n'oublie pas, le reste n'est que dérision. Que serait le poète esseulé sans sa fidèle muse, indispensable désir de son éternelle inspiration ? Même pétri d'amour sincère " Il n'y a pas de rapport sexuel " laisse entendre Jacques Lacan (via Sigmund Freud) " il n'y a qu'un acte sexuel " ... ni même avec sa muse, ajouterai-je empli de tendresse envers les femmes et envers les muses, mais qui n'a connu cette sublimation immaculée ne peut imaginer ce qu'offre l'abandon du corps et de l'esprit à l'indicible bonheur de se livrer, exempt de toute salissure, à la suprématie des poésies du monde. La muse est là, puis disparait, puis revient à sa guise, et s'approprie le coeur et l'esprit du poète alors inspiré. Sa plume glisse comme une danseuse légère sur la surface lisse d'un lac symphonique qui le soustrait, un temps, à l'insignifiance. Ainsi les mots, la musique, les images se chevauchent, s'entrelacent, s'épousent, de l'océan tumultueux de l'Ile d'Oléron aux fascinants rochers rouges de la Côte d'Armor, des Pins Penchés témoins muets de la naissance d'un fil de soie intemporel à l'étonnante révélation du chemin de Compostelle, d'un littoral méditerranéen suave aux montagnes bleues de l'insondable Cévenne, la muse apparait, riante et victorieuse, dans une ample robe verte qui libère de ses plis ondoyants la grande espérance de vie vers les vagues insoumises de ces poésies du monde qui répandent sur les rivages humains assainis le message d'une paix universelle.Daniel Bernabé - 18 avril 2019.

02/2019