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Carole Maurel, Ingrid Chabbert

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Paramédical

Le monde relationnel du bébé

" Un bébé seul ça n'existe pas " nous dit Winnicot. Inscrit d'emblée dans un tissu de relations affectives, familiales, mais aussi d'accueil et de soins professionnels, le bébé est activement engagé dans la découverte du vaste monde qui l'entoure. Dans l'aventure de devenir mère ou père, les parents découvrent les extraordinaires compétences et les exigences de leur bébé. Dans le champ de la périnatalité, les professionnels concernés par le bébé et la parentalité (sages-femmes, infirmiers, puéricultrices, psychologues, médecins, juges...) inventent de nouvelles façons de les accompagner. Mais ce bébé, que nous adultes croyons connaître, quelles représentations de ses besoins et de ses compétences avons-nous ? En quoi organisent-elles notre façon d'être avec lui (à la maternité, à la maison, à la crèche, à l'hôpital), influencent-elles le regard que nous portons sur lui, la parole que nous lui adressons ? De là comment ce monde relationnel et ces expériences émotionnelles que nous créons avec lui préparent-ils la représentation du monde qu'il va très tôt développer ? Dans cet ouvrage, des auteurs défendant diverses conceptions du bébé dialoguent et nous aident à y réfléchir. Si T. Berry Brazelton, Bernard Golse, Daniel Stern, Anna Tardos ont chacun leur " bébé imaginaire " de spécialistes, leur rencontre prouve qu'ils peuvent jouer, rêver, penser ensemble. Dans un mouvement fécond en faveur du nourrisson et de ses parents, ils nous invitent à les rejoindre pour accompagner cet événement : la naissance d'un sujet.

09/1997

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Histoire de France

MEMOIRES. Tome 2,....Et la mer n'est pas remplie

" Je vais devenir militant. Et enseigner. Partager. Témoigner. Révéler et diminuer la solitude des victimes ". Tels sont les défis que se lance, à 40 ans, Elie Wiesel. Les lieux où règnent la guerre, la didacture, le racisme et l'exclusion déterminent la géographie de son engagement et son histoire au jour le jour : URSS, Moyen-Orient, Cambodge, Afrique du Sud, Bosnie ... Conférences, manifestes, interventions : pour le romancier de l'angoisse et du doute, la parole devient une arme. Il dénonce la libération du terroriste Abou Daoud par la France, la visite de Reagan au cimetière militaire allemand de Bitburg, les contrevérités de Mitterrand, Walesa ou Simon Wiesenthal, les excès de l'armée ou de la justice en Israël. Et combat ces intellectuels inquisiteurs qui comptent les " dividendes d'Auschwitz ", ces producteurs pour qui l'Holocauste est prétexte à grand spectacle, cette intelligentsia qui jette le trouble entre Israël et la Diaspora. Avec le prix Nobel de la paix viennent la célébrité, les honneurs, les désillusions. Et parfois la solitude, malgré la présence, au cœur des rêves, de la famille disparue, malgré la chaleur des étudiants de New York, Boston ou Yale, malgré le cercle des amis et l'Ahavat-Israël, l'amour pour Israël. " Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est pas remplie ". Et pourtant, comment l'adolescent miraculé de Buchenwald renoncerait-il à son rôle de témoin et de défenseur des droits de tous les hommes ?

09/1997

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Littérature étrangère

La nouvelle vie de Kate Reddy

Kate Reddy compte les quelques semaines qui la séparent de la cinquantaine avec effroi. Si on ajoute à cette angoisse les hormones qui s'agitent, des ados qui ont besoin d'elle mais qui ne lui adressent pas la parole, des parents qui vieillissent et redeviennent des enfants, un mari qui se cherche et a décidé de s'offrir un break pour se consacrer à la méditation... Kate se trouve prise dans un sandwich qu'elle ne peut même pas avaler à cause des calories ! Tout cela sans compter son retour dans le monde du travail, où la cinquantaine est un tabou... Juste au moment où elle commence à prendre ses marques dans son nouveau job, son ancien amant, Jack, réapparaît : les choses se compliquent, et c'est peu dire. Allison Pearson écrit sur le challenge d'être parent à l'ère des réseaux sociaux, sur l'évolution du couple après des années de mariage, sur la difficulté pour une femme de reprendre le travail après une longue pause, sur la lutte permanente pour "rester dans le coup" malgré tout, et sur toutes les questions que se posent les femmes en vieillissant. Bien plus qu'un numéro d'équilibriste, il s'agit de réussir à se retrouver et à savoir de quoi on a besoin pour se sentir vivant(e) quand on s'est habitué(e) à être soi-même sa dernière priorité.

05/2018

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Santé, diététique, beauté

Une vie politique. Entretiens avec Philippe Artières et Eric Favereau

En 1984, le sida entre tragiquement dans la vie de Daniel Defert avec la mort de Michel Foucault. En hommage à celui qui fut son compagnon de vie pendant près de vingt-cinq ans, le sociologue crée Aides, la première association française de lutte contre le sida, dont l'action sera déterminante dans la gestion de l'épidémie. En plaçant le malade au centre, Aides redéfinit la façon de penser la santé publique et convoque la sexualité, l'affect et l'intime au coeur de la lutte. Une nouvelle forme de militantisme voit le jour, dont Daniel Defert est l'un des artisans. Mais cette histoire s'inscrit dans la continuité d'une vie d'engagement : le combat en faveur de la décolonisation, Mai 68 et l'aventure de la Gauche prolétarienne, la création avec Foucault du Groupe d'information sur les prisons (GIP)... A chaque fois, Daniel Defert s'attache à partir des besoins et de la parole des premiers concernés, qu'ils soient ouvriers, détenus, homosexuels, usagers de drogues ou porteurs du VIH. Sous la forme d'un entretien accordé par l'auteur à Philippe Artières et Eric Favereau et d'une sélection de textes d'intervention, ce livre restitue le parcours d'un intellectuel qui a pris part aux grandes mutations sociales et politiques de la seconde moitié du XXe siècle et qui a su mettre ses expériences antérieures au service de la lutte contre le sida.

04/2014

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Psychologie, psychanalyse

Voies et voix du handicap

"Des mondes en train de devenir polyphonie, résonances différentes et cependant compatibles, des mondes enfin rendus à leur pluralité", par-delà toute limite une et indivisible entre le normal et l'anormal, le familier et l'étranger : voilà, dans les termes de Julia Kristeva, ce qui s'ouvrirait devant nous pour peu que nous suivions les voies et écoutions les voix du handicap. Voies et voix, pour signifier que dans la non- ou la mal-reconnaissance morale, sociale et politique des personnes en situation de handicap, se joue une question de langues et de langages, d'expression et de traduction. En remettant en cause les catégories normatives qui structurent la pensée occidentale et l'imaginaire social dominant, le handicap a un pouvoir d'interpellation morale et politique qui interroge frontalement le fonctionnement des sociétés démocratiques libérales. Cet ouvrage collectif, issu d'une journée d'études qui s'est tenue à l'université Pierre-Mendès-France au printemps 2011 et que complètent plusieurs contributions inédites, parcourt les échecs ou les ratés de nos rencontres avec les formes variées de différence et de déficience qui affectent les personnes en situation de handicap au prisme de l'incompréhension et de la disqualification dont leur parole, au sens large du terme, fait l'objet. En y déchiffrant une épreuve générale voire universelle de nos vulnérabilités, il offre ainsi, au croisement de la philosophie et de la sociologie, diverses propositions pour reconfigurer les normes de l'autonomie et la dépendance.

10/2013

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Littérature française

Enfants de la terre et du ciel. Itinéraire humain et spirituel d'un couple paysan

Il n'est pas courant que des gens de la terre prennent la parole - en l'occurrence le stylo - pour raconter leur vie. En continuité de leur origine paysanne, ces deux-là ont choisi le difficile et passionnant métier qu'est l'agriculture. Un choix qui les a conduits à aller chercher loin de leurs bases une "terre promise". Avec nombre d'autres jeunes des campagnes, ils étaient les migrants de leur époque. Une volonté farouche de gagner leur pari les a fait surmonter les obstacles d'une d'une installation périlleuse, faute de moyens financiers conséquents. Ce livre relate leur parcours professionnel, leurs aventures de jeunes parents, leur intégration progressive dans leur nouveau milieu de vie, les engagements qui ont sollicité leur sens de l'action sociale collective. Syndicalisme paysan, gestion municipale, actions humanitaires... Tout au long, une boussole les a guidés. Un humanisme teinté des valeurs chrétiennes, celles qui appellent à l'amour fraternel et universel. Ils les ont puisées à la source d'un mouvement de jeunesse qui a été comme une université de rattrapage pour eux qui n'avaient pas dépassé l'école communale. Parvenus à l'âge du bilan, ils pensent qu'une conception faussée de la modernité, idolâtre de l'argent et des pouvoirs met en péril le petit vaisseau spatial qu'habite l'humanité. Ils croient qu'un avenir reste ouvert aux acteurs d'une future civilisation régénérée, écoutant les leçons de la nature, pour sauvegarder la maison commune.

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Littérature française

La terre promise. (Flamands en Wallonie)

En 1903, le journaliste francophone d'origine flamande Auguste De Winne signait A travers les Flandres, le récit de son voyage dans les " puits de tristesse ", ravagés par la misère, la famine, l'analphabétisme et l'exploitation. Sous le titre Door arm Vlaanderen, cet ouvrage allait devenir un classique en Flandre. Cent ans plus tard, Pascal Verbeken fait le voyage dans l'autre sens et traverse les campagnes du Brabant wallon pour rejoindre l'ancien sillon industriel formé par le Borinage, La Louvière, Charleroi, Seraing et Liège, où se sont installés la plupart des 500 000 immigrés flamands et leurs nombreux successeurs italiens, maghrébins... Entre les deux récits, la Belgique d'antan a disparu. La pauvre Flandre est devenue l'une des régions les plus riches d'Europe. Pour la Wallonie, en revanche, les dernières décennies ont été sans pitié. Que s'est-il passé dans cette région qui avait été l'une des plus prospères du monde occidental ? Tordant le cou à une série de clichés et reprochant à la Flandre son triomphalisme, Pascal Verbeken se livre ici à une analyse sans parti pris et sans concession de la société wallonne. Il donne la parole à des dizaines de Wallons, dont beaucoup sont issus de familles flamandes ayant trouvé autrefois refuge en " terre promise ". Ce qui en ressort est le portrait multiple et touchant d'une région qui, aujourd'hui en pleine période de transition, tente de retrouver sa fierté.

02/2010

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Romans historiques

Terre de sang. Hakeldama

L'orage gronde et ça sent les fruits pourris. Les lumières blanches s'allument les unes après les autres dans le ciel et j'entends la rumeur de la ville, comme un ronflement au creux des oreilles. Je voudrais me lever et fuir, comme je l'ai toujours fait, mais il est à présent trop tard, car il faut en finir. Le démon aux ailes de cuir se penche par-dessus mon épaule et attend un geste de moi. Prends patience, je lui dis, et tu seras satisfait... En attendant, tu vas écouter mon histoire. Et à travers mon histoire tu connaîtras ton pire ennemi, celui par qui beaucoup de choses ont commencé et ont été rendues possibles par la suite, même si tout sembla s'arrêter d'un coup, par deux fois : d'abord par le jet de sang qui pissa d'un cou tranché, puis par les muscles déchirés et la suffocation d'un corps tout maigre et crucifié, sous l'œil de tes corbeaux à gros bec jaune. Ce court roman historique, à l'écriture à la fois poétique et violente, revisite les histoires mêlées d'Hérode, du Christ et de Jean le Baptiste. Il le fait à la manière d'un polar, à travers le récit d'un quatrième et mystérieux personnage, ayant vécu et souffert lui aussi, qui est celui auquel l'Histoire ne donne jamais la parole. Le dénouement est étonnant et riche de questions.

04/2004

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Littérature étrangère

Apothéose

Ce livre de Ferdinando Camon, consacré à la mort de sa mère, retrace l'un des plus grands et des plus insensibles événements de I'Histoire : la fin de la civilisation paysanne. Elle s'accomplit dans les années soixante avec l'arrivée dans les campagnes de l'électricité, de la radio et, pour la première fois, des nouvelles et bientôt des images du monde entier. Avec la civilisation paysanne disparaît un type d'homme, ainsi qu'un type de morale. L'auteur qui, sans renier ses origines, a émigré dans une autre culture - celle «des mots» -, participe aux obsèques. «Maintenant, la mère était morte, mais cela n'était pas possible.» Son être va continuer à s'effacer. «Je voudrais la prier de s'arrêter de mourir», écrit-il. C'est alors que le père, paysan taciturne, entreprend, dans une sorte de délire commémoratif épique, de construire un «autel», sorte de chapelle votive à cette morte dont l'effacement était tel qu'il ne lui adressait pas la parole et semblait même ne pas la voir de son vivant. Rapportant quatre ans plus tard l'oeuvre du père, le fils élève à son tour un «autel de paroles» à la disparue. Livre bref, volontairement et admirablement pauvre de vocabulaire aussi bien que de syntaxe, et qui parvient, pour la première fois sans doute, à faire passer quelque chose du génie paysan, jusqu'ici sans voix, dans la littérature universelle.

02/1981

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Littérature française

Guide du pourquoi pas ?

Jean-Martin Charcot, fondateur de la neurologie moderne, explorateur de l'âme, exerça comme médecin chef à la Salpêtrière à Paris. Son fils, Jean-Baptiste Charcot, rêva dès l'enfance d'être marin ; il arpenta les pôles, et mourut en 1936 dans le naufrage de son bateau, le Pourquoi-Pas ? IV, au large de Reykjavik. Prenons une carte simplifiée de l'Islande, retournons-la sur elle-même, et nous avons le dessin d'un cerveau. Et vice versa : un cerveau, rotation, et voici l'Islande. Tel père, tel fils. Dès lors, s'étonnera-t-on que cette île soit, de notoriété publique, la terre des elfes, des revenants, des forces obscures ? Les morts ne le sont peut-être pas tant que ça, les vivants y ont plus qu'un pied dans la tombe : un oeil, une oreille. Stéphanie Solinas est allée recueillir la parole de scientifiques, de médiums, d'artistes, au pays des présences invisibles, des volcans et des gènes partagés. Elle nous en offre une topographie rêveuse, entre laboratoires et croyances. Les elfes et les gens cachés existent-ils ? De quoi nos identités sont-elles faites ? Au-delà de l'Islande, Stéphanie Solinas explore et révèle notre relation pas forcément si claire à l'irrationnel, à la magie, au mystère. Les cartésiens endurcis se garderont bien de tourner les pages de ce livre. Les autres y plongeront, au risque d'un vertige plein d'humour et proprement renversant.

10/2020

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Critique littéraire

Pragmatique du commentaire. Mondes anciens, mondes lointains

Ce volume s'inscrit dans la tradition de l'étude du commentaire, de la tradition et de l'autorité, qu'il explore dans une perspective comparatiste sur une longue durée, du monde antique jusqu'à l'époque contemporaine, et dans un espace aussi vaste que possible. En cherchant à approcher les pratiques des commentateurs dans leur diversité, et à faire voler en éclats la notion unificatrice même de commentaire, les auteurs n'ont pas voulu participer à la constitution d'une synthèse ou d'une somme, mais se sont délibérément positionnés à la croisée de plusieurs chemins, philologie, littérature, anthropologie, histoire de l'écrit et de l'érudition, pour multiplier questionnements et points de vue. Le résultat est un dialogue polyphonique, entre une parole et son commentaire, entre une autorité et son commentateur, mais aussi entre commentateurs, érudits de tous ordres, maîtres et disciples, auteurs et lecteurs. Les pratiques de commentaire y voisinent et conversent avec d'autres, l'Antiquité entre en débat avec le Moyen Age ou la période moderne, la Grèce ou Rome avec le monde des rabbins ou le Japon.Ce volume est aussi le résultat d'un travail collectif mené au sein du séminaire "Antiquité au présent" en 2011-2013, autour du thème "Commenter, expliquer, paraphraser". Il reflète, dans sa diversité et son foisonnement, la polyphonie des collègues relevant de plusieurs institutions, qui ont trouvé dans le séminaire un espace de dialogue et de discussion.

11/2018

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Développement personnel

Le monde appartient aux introvertis

Sur un ton audacieux et convaincant, Sylvia Loehken s'attaque aux préjugés qu'on entretient à l'endroit des personnes introverties. Elle se demande pourquoi nous croyons que les personnes renfermées sont condamnées à moins bien réussir, tant au travail qu'en société. Dès les premières pages, l'auteur annonce son intention de faire prendre conscience aux introvertis de leurs atouts. Sans minimiser les obstacles susceptibles de se dresser sur leur route, elle s'attarde surtout à leurs grandes qualités — la prudence, la concentration, l'écoute, la réflexion, la capacité d'analyse et l'empathie — et explique comment en tirer parti lors des échanges avec autrui. À l'aide d'exemples et de mises en situation, elle aborde notamment les façons de s'épanouir dans le couple et en famille. En plus de vous aider à définir ce qui vous convient dans la vie à deux, elle fournit une liste de trucs pour vous aider à gérer la cohabitation et les activités familiales. Sur le plan professionnel, l'art du réseautage est évoqué, ainsi que des sujets plus sensibles tels que la gestion des conflits entre collègues et la prise de parole en public. Pour chaque thématique, l'auteur présente des conseils clairs et des stratégies précises dont le but est d'aider l'introverti à s'affirmer. Avec ce livre, vous constaterez qu'il est possible d'être introverti ET de réussir !

01/2017

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Critique littéraire

Brèves N° 80 : Gabrielle Rolin / Alberto Manguel

Gabrielle Rolin : " Le départ d'une nouvelle, c'est une émotion, une sensation, l'envie que cela ne se perde pas... Tu as un flash, tu vois un incident dans la rue, tu aimes quelqu'un, tu ressens un petit choc. Avec les moyens du bord, ce moment précieux, beau, tu as envie de le transmettre à quelqu'un. Alors on a sauvé sa journée, on a encore une raison d'être. ". Rencontre avec Christiane Rolland Hasler. Alberto Manguel : " La lecture a toujours été pour moi le lieu d'expériences. Avec tous mes voyages, mon enfance, le lieu de repaire, c'était les livres. Ma petite bibliothèque était mon chez moi, ma patrie... Il y a un lien très fort entre parole et mémoire, seulement je ne sais pas qui vient en premier, l'expérience physique d'un événement ou la lecture de cette expérience ". Entretien avec Boris Beyssi. Et aux côtés de ces deux grandes figures de la littérature contemporaine, voici cinq écritures singulières et un rien cannibales. Eric Dussert, avant de nous introduire à l'œuvre d'Edmond About, nous offre une parodie grand style. Marie Chotek, Dany Grard et Jean-Pierre Treille manient le malentendu avec brio. Quant à Daniel Bourrion, il garde son fusil à portée de la main, comme il se doit dans des relations de bon voisinage... Un numéro riche aussi en notes, articles et commentaires.

10/2006

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Poésie

Manifeste Assi

Poésie d'utilité publique que ce Manifeste qui crie d'une même voix révolution et amour. Si la parole était donnée aux peuples des Premières Nations, elle ressemblerait à Assi, terre rêvée de ces femmes et de ces hommes qui guettent dans leur chant les mots dignité, espoir et liberté. «Manifeste Assi est d'abord une terre de femmes. Si le manifeste est une place publique, Assi est une tribune de la vie, un chant pour ceux qui ouvrent leur esprit à son mystère. Puis, il y a les luttes environnementales. La guerre au colonialisme. Il y a mon angoisse et ma colère. Ma solitude et ma plénitude. Au-dessus du béton et de l'asphalte, la lune et le soleil qui dirigent les jours et les nuits. Le processus d'écriture a été pénible, pour moi. Tantôt doux, tantôt agressif, le livre est devenu une entité extérieure avec laquelle je devais négocier l'exorcisme et la guérison de ce qui me rongeait les entrailles. Être libre et vivant (Assi) avec lequel je passais mes nuits humides à discuter d'exil, de territoires, d'exode. J'apprenais ainsi le langage de l'amour à celui que son coeur aime, à tout un peuple, à toute une Terre, à la lutte pour l'union des Peuples et des êtres. La naissance du Manifeste Assi est une offrande au monde, et à moi dans le monde. Paix, Amour et Révolution.»

03/2014

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Actualité et médias

Au nom du frère

Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre, assurait Hegel. Mais il est parfois des héros qui demeurent des héros, même pour leurs frères de sang. Cédric et Damien, ses deux frères cadets, ont ainsi entrepris de raconter à la première personne du pluriel leur "Arnaud" . Leur livre n'est pas une biographie exhaustive, il est beaucoup plus que cela : il saisit au fil de la mémoire fraternelle et de dizaines d'épisodes dont ils furent les témoins privilégiés, et souvent les complices, la naissance et l'affirmation d'une vocation héroïque. Bien sûr, le héros ne se révèle tel que dans le péril, le courageux n'est pas courageux par nature mais dans l'action, le brave ne porte pas sa bravoure en bandoulière car elle n'existe qu'en actes. Et pourtant, il est possible de comprendre comment s'est forgé un homme qui a su honorer, au moment décisif, ce rendez-vous auquel toute sa vie l'avait préparé. Un héros pour qui importait plus que tout la fraternité. Celle qu'on éprouve envers ses frères, celle que lui imposait sa foi catholique ("Vous serez comme des frères") ou son idéal maçonnique (et ses discussions avec ses autres frères, ses compagnons à l'armée et dans la gendarmerie), celle enfin de la triade républicaine au fronton des bâtiments publics. C'est pourquoi la parole de Cédric et Damien Beltrame est si précieuse et si éclairante.

01/2019

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Littérature française

L'interdit

Il y eut ici un récit. Ne subsistent plus que des notes en bas de page dont les renvois invitent le lecteur, d'une part à imaginer ce qu'était - ou ce qu'aurait pu être - ce texte et, de l'autre, à s'interroger sur les raisons de cette inexplicable disparition. Peu à peu se reconstitue la figure du personnage principal de ce roman, sans que le lecteur puisse très bien distinguer d'ailleurs si ce n'est pas son propre reflet qu'il vient à l'instant de surprendre dans le miroir d'une de ces pages. Le récit effacé n'est pas un jeu de pure forme. Dans ce silence, c'est un drame qui se joue : celui d'un homme qui, privé de mémoire, et après en être resté littéralement interdit, longtemps sans voix, lutte contre l'oubli, "la tête renversée dans les ténèbres". Ce n'est qu'en découvrant la vérité, pour lui, de la langue de ses pères, le yiddish qui a bercé son enfance et dont pourtant il ne sait rien, qu'il pourra reprendre la parole, écrire, et reconquérir ainsi tout l'espace de la page. Retrouver dans une langue passée ce qui reste d'un homme, telle est l'aventure de ce roman. Ce livre est un événement ; à travers sa composition insolite, il met pour la première fois en scène quelque chose qui n'a jamais eu lieu.

11/2016

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Philosophie

Constitution de Sparte

Les constitutions de Sparte et d'Athènes font apparaître deux types de régimes et de sociétés symbolisés par Lycurgue et par Salon : Xénophon présente les mœurs rugueuses orientées vers la vie militaire qui s'imposent aux citoyens et aux citoyennes de Sparte, une cité presque immobile de sa fondation à sa décadence, alors que l'Athènes d'Aristote est une société civile régie par des institutions complexes, où le " peuple " est au cœur des transformations de la cité. Mais, dans les deux cas, ces constitutions ont été fixées par des textes et, spécialement pour Athènes, elles montrent l'importance souveraine, dans la vie publique, de l'écriture. Son primat par rapport à la voix permet à la cité de vivre hors de la présente d'un chef politique, grâce à la publicité et l'abstraction, stabilisées par l'inscription de la loi. Le débat sur le statut respectif de la parole et de l'écriture, tel qu'il peut s'appuyer sur les textes constitutionnels de Xénophon et d'Aristote, permet dans une perspective originale, de relire la tradition politique occidentale. Car, même si les tentations de l'hiérocratie ou du chef séduisant par le charme de sa voix s'y manifestent, on peut soutenir l'hypothèse que son fondement, depuis les Grecs, est à chercher dans un " graphocentrisme " politique qui affirme, comme constitutifs de la cité, et l'autonomie et le primat des textes fondateurs.

10/1996

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Philosophie

Ecriture et iconographie

La philosophie, souvent, a mis en garde contre l'image - une sorte de décalque du réel - et aussi contre l'écriture, sorte de double de la parole, mais évidemment muette et tyrannisante. La voix a donc été privilégiée. Ecriture et Iconographie s'oppose à ce procès. Il montre comment et pourquoi le textuel (l'écrire et le lire) l'emporte sur le vocal, en dépit du rythme et de la chaleur de celui-ci. L'extériorisation ne doit pas être tenue pour une déchéance mais plutôt pour une procédure qui éclaire ce qui est projeté et qui, par là, le révèle. Un second moment relève de l'épistémologie : nous tentons de mettre en évidence comment la science s'est attachée à préciser et à affiner le configurationnel. Qu'il s'agisse d'une molécule ou d'une pierre ou d'un végétal, elle parvient à le ré-écrire et à le traduire en un " corps idéal " - une formule développée à partir de laquelle elle induira et déroulera ses propriétés. Dans un troisième temps, est rapproché le travail du peintre de celui du savant, parce que lui aussi, loin de nous restituer simplement le réel, le transpose à l'intérieur d'un tableau minimal, ce qui ne l'empêche pas de le découvrir et surtout de l'intensifier. Le moins, curieusement, donne le plus. L'artiste a gagné à ne pas coïncider avec le réel mais à viser à le re-présenter.

07/1973

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Poésie

Textes pour un poème . Suivi de Poèmes pour un texte 1949-1991

Depuis la mort d'Andrée Chedid en 2011, sa poésie ne cesse de s'affirmer comme une des plus fortes et des plus originales de la deuxième moitié du XX ? siècle. Témoin le succès qui ne se dément pas de Rythmes, le premier volume de la poétesse publié en Poésie/Gallimard. Si ce recueil de la fin de sa vie est assurément une franche réussite, il était nécessaire, pour rendre justice à l'importance de son apport, d'inscrire à notre catalogue les deux titres qui constituent le sommet de son oeuvre poétique : Textes pour un poème et Poèmes pour un texte. Ces deux volumes qui rassemblent des recueils parus entre 1949 et 1991 concentrent l'essentiel des thèmes qui font la singularité de sa parole, l'éloge de la vie invincible sur fond d'une lucidité sans compromis quant au tragique de la condition humaine, l'éloge de l'autre et de l'ouvert, la récusation obstinée de tout ce qui clôt et limite le pas et le regard. Ils montrent aussi la constance de son art poétique fait à la fois d'élan et de concision que Matthieu Chedid, son petit-fils à qui nous avons demandé d'écrire la préface de cette publication, définit d'une belle et juste formule comme "à la fois volatile et dense" . Cette parution coïncide avec le centième anniversaire de la naissance d'André Chedid.

03/2020

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 1, Petits écrits

Kleist a trop souffert du mépris des classiques, et de Goethe en particulier, pour qu'on lui fasse la tragique injure de le ranger parmi eux. Il n'était nulle part chez lui, dans aucun courant littéraire, pas même le romantisme - destin qu'il a partagé avec Hölderlin. Ce premier volume des œuvres complètes de Kleist, qui vient compléter la correspondance publiée par Jean-Claude Schneider chez Gallimard, contient ce que l'on a coutume de rassembler sous le titre de Petits écrits ainsi que, pour la première fois, tous les poèmes. On trouvera dans ces textes, souvent publiés dans des revues et des journaux et dont la diversité ne doit pas cacher l'importance, des essais admirables, dont le célèbre Sur le théâtre de marionnettes mais aussi De l'élaboration progressive des idées par la parole, Considérations sur le cours du monde, De la réflexion, Impressions devant un paysage matin de Friedrich, etc. La phrase de Kleist, faite d'appels, de piétinements, d'élans avortés et repris, est souvent rebelle, et c'est dans les ramures tantôt torturées tantôt jaillissantes de cette écriture que la pensée prend son essor. Mouvement complexe que tente de rendre la présente traduction en suivant au plus près cette langue inimitable, entre glace et granit, envolées paniques et pointes d'humour. Car si Kleist fut un des plus grands écrivains de son époque, il ne fut jamais l'homme d'un seul style.

02/1999

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Littérature française

Et tu oses parler de solitude

Texte écrit lors d'une résidence coordonnée par l'association Rue des livres, et soutenue par la Région Bretagne et le CGET (Commissariat général à l'égalité des territoires). Préface d'Yvon Le Men (extrait) : Un homme parmi les hommes C'est un homme parmi les hommes, un homme qui écrit, c'est à dire un homme qui écoute. D'abord. C'est un jeune homme dont la vie est plus facile que celle des hommes dont il parle dans ce livre. C'est un enfant qui est venu, de loin, pour s'approcher, de près, de très près, des gens dont on parle de loin. Parce qu'ils sont loin des gens qui ont la parole. C'est un enfant avec sa tête bouclée et son sourire où il fait bon à l'intérieur. Il est venu avec le jeune homme et avec l'homme qu'il devient en écrivant. Ce sont trois en un et ils se sont installés dans le quartier de Maurepas par où, moi aussi, je suis passé. [... ] [... ] Il y a, enfin, Elie Guillou lui même. Tant bien que mal il se mêle aux conversations pour aller jusqu'au point d'orgue des paroles échangées, comme si, à la force de son écoute, il devenait lui aussi et peu à peu un habitant du quartier et sûrement leur messager. Celui qui a mis les mots sur les choses, les visages sur les gens, les timbres sur les enveloppes.

09/2019

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Poésie

Oeuvres. Tome 2

Tome I : Née en 1940, disparue en 1978, Danielle Collobert, parce qu'elle a interrogé aussi bien l'impossibilité de la poésie que la fin de la parole et l'épuisement du corps est une des figures marquantes de notre littérature contemporaine. Ce premier volume de ses ouvres reprend tous les livres publiés de son vivant et aujourd'hui épuisés. Tome II : S'il était important de rassembler en un seul volume les livres publiés par Danielle Collobert de son vivant, afin de mettre en lumière la cohérence d'une telle ouvre, il n'était pas moins important d'en donner à connaître la part souterraine. Souterraine mais non pas inférieure : depuis les fragments de Meurtre restés inédits jusqu'aux Cahiers retrouvés après sa mort en passant par les pièces destinées à la mise en ondes, tous les textes réunis dans ce deuxième volume ont été soigneusement conservés par Danielle Collobert, si peu soucieuse pourtant de renommée ou de postérité littéraire, comme en vue d'une possible édition. Ils donnent une profondeur et une ampleur souvent bouleversantes à une telle expérience, poursuivie toute une vie durant, avec une extrême rigueur et un extrême détachement. Les pièces écrites en collaboration avec Uccio Esposito-Torrigiani, à qui nous devons l'édition des Cahiers, répondent en écho à celles de Danielle Collobert elle-même et aux pages de ce journal écrit en contrepoint de l'ouvre éditée.

06/2005

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Philosophie

Corps de guerre. Poétique de la rupture

Il est des corps dont les vies peuvent être intrinsèquement liées à la guerre, sans que ceux-ci soient armés ni démunis, ni bourreaux ni victimes, sans qu'ils soient des corps qui seulement font la guerre, ou uniquement la subissent... Il est des corps dont les survies tiennent aux reconstitutions de leurs liens avec la guerre, et avec leur mémoire de la guerre, dans des ruptures et des mouvements d'écart ; ces corps ne se construisent que dans la subversion et la transmutation... Il est des corps par nature différents, aux expressions et productions singulières, ces corps se continuent, en interagissant avec la guerre, de manière qu'on ne puisse plus parler des uns sans parler des autres... L'intuition de ces corps, d'un devenir-dans- la-guerrecontre-la-guerre que ces corps tracent, incite à nommer un Corps de Guerre. Et ce, pour saisir non plus les corps que la guerre régénère et ceux qu'elle détruit, mais la vie dans la guerre, les corps qui s'y forgent et s'y créent ; pour élaborer une poétique de la rupture. Ce faire rupture s'accomplit à travers un questionnement sur les oeuvres et la parole d'écrivains, de poètes et d'artistes habitant ou ayant habité Beyrouth ; cette analyse se prolonge dans les écritures d'une pensée empirique, dont l'engagement est éthique, esthétique et politique, et qui se raccorde au corps de Beyrouth et à ses résistances.

03/2012

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Psychologie, psychanalyse

Soins, corps et langage. En clinique périnatale

Cet ouvrage prend le pari que des connaissances rigoureuses sur le bébé et son environnement peuvent éclairer des pratiques professionnelles respectueuses du bébé et de ses parents. Il veut contribuer au développement de la psypérinatalité dont l'ambition est de soigner les parents souffrant de troubles psychiques pour prendre soin des bébés, et inversement. Pour cela, il s'appuie sur le socle fondamental qui consiste à reconnaître que les soins corporels au bébé, chargés d'émotions, sont ainsi des soins psychiques (Myriam David), que le corps est le berceau du langage (André Bullinger), qu'il y a connaissance du langage dans l'interaction parents-bébé dès les proto-conversations (Colwyn Trevarthen). Favoriser la construction d'une relation indissociablement corporelle et langagière entre le bébé et ses parents, entre le bébé et ses soignants, entre les parents et les soignants exige une éthique de la considération qui promeut le respect du bébé et des parents dans leurs corps, leurs rythmes, leur intégrité et la parole qui leur est adressée. Le déploiement de ces questions convoque les pratiques des professionnels des métiers de la périnatalité et leur ambition de prodiguer des soins suffisamment bons. L'alliance entre des disciplines aussi différentes que la psychanalyse, la sensori-motricité, l'histoire, l'anthropologie, la psychologie du développement et une clinique rigoureuse irrigue les réflexions et les pratiques de ces professionnels des mille et un jours, de la conception aux deux ans de l'enfant.

11/2020

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Esotérisme

Le don du souffle. De la Galilée à la Camargue, une disciple du Christ raconte...

Marie Madeleine, Salomé, Jacobée... Au-delà de l'image classique forgée par les siècles, on sait peu des véritables événements qui ont porté ces premières disciples du Christ à franchir la Méditerranée pour aller vivre et enseigner sur les rivages du sud de la Gaule. De la Galilée à la Camargue... ce sous-titre résume à lui seul l'immense quête de l'Esprit et la Puissance du Souffle qui ont animé ces trois femmes hors du commun, mais très éloignées dans leur quotidien des ¨Saintes¨ figées par la Tradition. Parce qu'elle nous les fait suivre dans leur traversée d'une mer hasardeuse puis dans leur patiente transmission de l'Onde de Guérison christique à un peuple de simples pêcheurs et de cultivateurs au coeur ouvert, l'auteur répond ici à une multitude d'interrogations et comble aussi un vide historique. En nous faisant découvrir le culte celtique de Bélisma, la déesse-mère, en perçant le mystère de Marthe dans ce village provençal qui deviendra Tarascon, puis en nous contant de quelles façons la Parole christique a été accueillie sur une nouvelle terre, ce récit tendre et passionnant tirant sa source des Annales akashiques est assurément un baume pour le coeur. Livre thérapeutique par ses données subtiles, oeuvre consolatrice, levier de croissance pour notre monde de doutes et de peurs, Le Don du Souffle est une oeuvre intemporelle qui élargit l'horizon... .

11/2020

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Beaux arts

Lettres. A Marthe Arnaud, Jacques Putman, Françoise Porte

Né en Hollande en 1895, mort en 1981 à Grimaud près de Saint-Tropez, Bram van Velde a produit une oeuvre solitaire, en marge de tous les mouvements et de tous les groupes, une oeuvre peu abondante mais d'une richesse chromatique et d'une unité formelle rares. Les lettres ou simples billets recueillis ici couvrent la seconde moitié de sa vie, à partir du tournant biographique de 1936 - année de la mort de son épouse, la peintre allemande Lilly Klöker avec qui il vivait depuis 1929 -, et de son rapatriement d'Espagne en France. Ecrites en français, elles s'adressent essentiellement à trois destinataires privilégiés: Marthe Arnaud, sa compagne, Jacques Putman, collectionneur et ami, et Françoise Porte, épouse de ce dernier et amie. Ces documents nous sont d'autant plus précieux que, comparé à d'autres artistes majeurs du vingtième siècle, Bram van Velde s'est peu exprimé sur sa vie ou sur son art. Ayant jusqu'alors vécu dans un environnement germanique, Bram ne possède pas parfaitement la langue française, aussi sa parole paraît se raréfier. Le choix d'une autre langue, avec la part d'inconnu que cela signifie, travaille son expression écrite de manière si singulière, au cours de cette nouvelle phase de sa vie, qu'elle en tire une force étonnante en même temps que le propos se réduit à son énoncé le plus quotidien, le plus tendu et le plus obstiné dans la difficulté dé dire et de créer.

10/2012

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Histoire internationale

La fleur de Stéphanie. Rwanda entre réconciliation et déni

Tu dois rester très calme, c'est la consigne. Tu t'adresses à un des tueurs de ta famille ou à un de ses complices, et tu ne dois surtout pas t'emporter. Les gacaca, tribunaux traditionnels, fonctionnent selon des règles qui, pour certaines, ressemblent à celles d'un tribunal habituel. Le président doit veiller au bon déroulement des séances, il s'agit de savoir se tenir. Tu penses, c'est sûr, que lorsque tu es face à l'assassin de ta sœur, comme cela m'est arrivé, tu dois savoir te tenir. C'est la moindre des choses, non ? Aujourd'hui, les gacaca confrontent les rescapés à leurs tueurs. En échange d'importantes remises de peine, ces derniers sont incités à révéler la vérité sur les ultimes instants de leurs victimes ainsi que les lieux où leurs dépouilles ont été abandonnées. Douze ans après le génocide, Esther, dont la quasi-totalité de la famille a été exterminée, cherche toujours le corps de sa sœur Stéphanie. De cette sœur aimée, il ne reste qu'une fleur, qu'elle avait plantée dans sa jeunesse, près de la maison familiale. Dans La fleur de Stéphanie, de façon sobre et poignante, Esther raconte ce cruel face-à-face avec les tueurs, et donne la parole à des rescapés qui travaillent chaque jour auprès d'eux, afin de les sensibiliser à la paix et à la reconstruction d'une nation rwandaise.

03/2006

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Littérature française

Martha F.

J'ai envie de comprendre soudain pourquoi j'ai renoncé, toute ma vie, à penser par moi-même, à décider de mon sort. Pourquoi je me suis vouée tout entière à l'accomplissement d'une vie, d'une œuvre qui n'étaient pas les miennes. Voilà les questions qui s'imposent à Martha, la veuve de Sigmund Freud, au terme de la correspondance qu'au soir de sa vie, dans la solitude de son exil londonien, elle vient d'échanger avec une journaliste américaine. D'avoir confié à cette jeune étrangère le récit de son existence lui fait apparaître sous un jour nouveau les cinquante-trois années passées dans l'ombre du grand homme. Celle que les biographes ont dépeinte comme la meilleure des épouses prend peu à peu la mesure de sa soumission. Devait-elle accepter de s'effacer, auprès de son mari, devant sa sœur, puis sa fille ? Lui fallait-il, pour lui complaire, renoncer à sa religion ? Et donnant la parole à cette femme que l'on a toujours réduite au silence, Nicolle Rosen en fait un témoin privilégié : de la vie de Freud d'abord, dont elle trace un portrait sans complaisance, de l'invention et de l'essor de la psychanalyse, de son temps aussi, qui a vu changer la face du monde. Mais ce roman est avant tout un travail de mémoire, comparable à une analyse, qui permet, enfin, à un sujet de parler en son nom.

09/2004

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Sociologie

Penser l'événement

Après le numéro XXV, consacré à la question de Transmettre, ces Cahiers 2017 sont centrés autour de la notion de Penser l'événement, thème des Vendanges 2016. Comment prendre du recul, comment décrypter l'actualité, comment faire la part des choses ? C'est l'ambition de ce numéro des Cahiers de Malagar de nous aider à Penser l'événement. Quatre historiens nous expliquent leurs méthodes : Anne-Marie Cocula se réfère à Montaigne, Michel Winock définit ce qu'est un événement, Jean-Noël Jeanneney tire les leçons de l'attentat du Petit-Clamart, et Pascal Ory nous explique "Ce que dit Charlie" à l'oreille d'un historien. Pour Penser l'événement, du singulier à l'universel, Philippe Dazet-Brun nous rappelle la façon dont Mauriac pense l'événement : "Il choisit de penser, mais la pensée est action". "Sommes-nous en guerre ?" questionne Jean-Claude Guillebaud. Ces conflits, meurtres, prises d'otages qui deviennent notre actualité quotidienne nous touchent- ils collectivement et individuellement ? De quoi faire appel à la psychologie ? Question que traite Caroline Eliacheff. Et dans notre Maison d'écrivain, donnons la parole aux auteurs : l'écrivaine Jeanne Benameur nous propose d'"ouvrir le temps". Les journalistes nous aident-ils à penser l'événement ? Trois d'entre eux en débattent autour d'Eric Fottorino : deux grandes reporters du journal Le Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, et un ancien de Libération, passé par Rue 89, qui vient de créer la lettre d'information brief. me : Laurent Mauriac.

10/2017

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Critique littéraire

La faute à Mallarmé. L'aventure de la théorie littéraire

La théorie littéraire se constitue à partir des années 1950 au carrefour de la nouvelle critique, de la mouvance structuraliste et de pratiques littéraires avant-gardistes (du Nouveau Roman à Tel Quel). Elle est avant tout le projet de défendre l'autonomie et la spécificité de l'espace littéraire. Dans quels contextes culturels la théorie littéraire est-elle née ? Quels en étaient les enjeux ? Et pourquoi, encore vingt ans après son effacement du paysage intellectuel, continue-t-on de dénoncer le " démon de la théorie " et ses effets délétères, notamment à l'école ? Ce livre ambitieux tente de répondre à ces questions, en proposant une histoire raisonnée et personnelle de la théorie littéraire. Eclairant des notions aussi centrales que la " réflexivité " ou la " mort de l'auteur ", souvent mal comprises, Vincent Kaufmann montre aussi que son imaginaire révolutionnaire a fait de la " théorie " un lieu incontournable de résistance et d'anticipation : résistance au déclassement progressif de la chose écrite et anticipation des transformations des pratiques d'écriture et de lecture dans le nouveau monde numérique. Une manière de dire que les outils de la théorie littéraire n'ont jamais été aussi utiles qu'aujourd'hui. Dans une dernière partie, l'auteur a voulu donner la parole à ceux qui furent parmi les principaux acteurs de cette aventure (G. Genette, J. Kristeva, J. Ricardou, P. Sollers, T. Todorov, etc.), afin de comprendre le rapport qu'ils entretiennent aujourd'hui avec cette histoire.

03/2011