Recherche

revendication politique

Extraits

ActuaLitté

Economie

Contribution à la déconstruction des théories conventionnelles sur le développement de l'Afrique. Samir Amin, Thandika Mkandawire, Dani Wadada Nabudere, Walter Rodney, Yash Tandon

Ce livre présente cinq économistes politiques éminents du continent et de la diaspora - dans le cas de Walter Rodney - qui ont participé au combat des idées - certains diront la "guerre des idées" - depuis plusieurs décennies pour remettre en cause les explications de l'école néoclassique sur les origines du "sous-développement" de l'Afrique. Ces cinq économistes politiques, que sont Samir Amin, Thandika Mkandawire, Dani Wadada Nabudere, Walter Rodney et Yash Tandon, ont pris une part décisive à la déconstruction de la théorie du développement néoclassique et apporté une contribution inestimable à la connaissance des origines réelles du "sous-développement" et du "retard" de l'Afrique. Ce livre vise donc à disséminer la pensée d'éminents économistes politiques africains et de la diaspora, qui ont apporté une contribution majeure à la critique de la théorie conventionnelle et à l'analyse du concept de développement.

07/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

Les quatre tournants manqués de l'Université congolaise. Analyse des réformes académiques du Congo-Zaïre (1971-2011)

L'auteur examine la cohérence de chaque réforme menée au Congo-Zaïre, puis la cohérence dans la consécution de ces réformes, enfin la cohérence entre l'Université voulue par chaque réforme et son environnement sociétal. L'analyse révèle un manque généralisé de cohérence, que l'auteur impute à cinq failles dans le processus décisionnel : non-représentation de tous les groupes d'acteurs politiques concernés, timing inadéquat entre émergence des problèmes et décisions, non-évaluation préalable des ressources nécessaires à la mise en oeuvre des décisions, divergences philosophiques entre les décideurs et les autres partenaires concernés, non-monitorage des réformes précédentes lors des décisions. Ce livre remédie à une double pénurie : pénurie de recherche sur la cohésion, l'amélioration et l'insertion sociétale des politiques académiques du Congo-Zaïre, pénurie de recherche et inexistence d'une tradition méthodologique sur l'analyse de cohérence des politiques d'Enseignement universitaire.

04/2012

ActuaLitté

Philosophie

La philosophie de Confucius

Comment restaurer un ordre sociopolitique stable, prospère et harmonieux dans une société où les moeurs sont en dégénérescence et les institutions politiques en faillite ? Quelle forme de gouvernance peut incarner la réalisation d'une telle mission ? Quel type d'homme faut-il pour conduire une telle entreprise qui paraît utopique pour le commun des mortels ? De quelles ressources dispose-t-il pour ne pas sombrer dans les ténèbres de la déchéance morale comme les autres membres de la société? Telles sont les préoccupations majeures de la Chine des Printemps et Automnes qui sont les mobiles de la pensée philosophique de Confucius. Confucius part du principe que l'homme est essentiellement responsable de la presque totalité des tragédies humaines et que c'est dans et par les hommes qu'il faut chercher les solutions. Il propose un idéal d'homme, le junzi, comme remède à la mal-gouvernance dont les conséquences logiques sont les crises sociopolitiques voire la décadence du pays. Le junzi est un être ambivalent en ce sens qu'il est l'incarnation de l'homme ordinaire et de l'idéal d'homme moral et politique. Il est ordinaire car le junzi partage avec tous les êtres humains le potentiel du ren et idéal parce que parvenu à un niveau de perfectionnement moral de soi — par le biais de l'éducation ritualiste —, qui s'harmonise avec la volonté du Ciel et l'ordre cosmique, ce qui le rend invulnérable aux tentations de corruption morale et matérielle. Le junzi confucéen ne peut-il inspirer nos sociétés contemporaines dans leur quête, qui semble illusoire, de citoyen modèle et de gouvernant exemplaire ?

10/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

Black Nihilism

Terroriste identitaire noir pour l'oligarchie d'Occident, penseur panafricaniste révolutionnaire et médiatique aux yeux des Africains du Continent, Kemi Seba, l'homme qui, depuis plus d'une décennie, bouscule intellectuellement le courant militant panafricain francophone, au point qu'il en est devenu l'idéologue actuelle le plus audible, mais aussi le plus controversé, nous livre ici sa partition politique et philosophique probablement la plus aboutie, la plus provocatrice, mais surtout, celle qui, pour les générations futures, sera la plus porteuse d'espoirs et de solutions. Dans un récit au rythme effréné, mêlant le phrasé de la rue à un style littéraire des plus soutenus, Seba analyse son retour en Afrique, les difficultés d'adaptation d'une diaspora désabusée par l'Occident, puis l'intégration, sa montée en puissance médiatique, les rapprochements politiques avec les grandes nations résistant au mondialisme, et surtout, la reconnexion avec la pérenne tradition, qui n'est rien d'autre que la clef de protection face à la mondialiste invasion. Une pérenne tradition qui s'inscrit comme la contre-valeur absolue a la norme établie par l'oligarchie, qui a fait de la modernité la référence, et l'opposition à cette dernière la sève du néant, étiqueté par les dominants de " nihilisme ". Seba, dans un exercice de réflexion au laser, rappelle que ce qui constitue le néant des valeurs pour l'impérialisme représente l'harmonie et la sagesse pour d'autres. Ces autres, que le concert des nations a voulu noyer depuis si longtemps. Ces autres, qui, lorsqu'ils se remémoreront qui ils sont, bouleverseront l'ordre établi par le cancer des nations.

01/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

La Danse à la Renaissance. Sources livresques et albums d'images

C'est à la Renaissance que l'art de la danse de cour atteint son apogée : les premiers textes pratiques paraissent au XVe siècle dans les petites cours d'Italie du Nord, puis au siècle suivant en France où artistes, musiciens et maîtres de danse perfectionnent l'art chorégraphique afin de répondre au goût des courtisans. Une profusion de textes, d'images, de dessins de costumes, de parures, ou de notations de pas et de figures naît de cet engouement.
Grande spécialiste du ballet cour, Margaret M. McGowan met en valeur la richesse des éditions du XVe au XVIIe siècle conservées dans les bibliothèques comme la BnF, la Bibliothèque vaticane ou la British Library et montre par exemple comment l'Harmonie universelle du père Marin Mersenne (1636) revisite les idées néoplatoniciennes en vigueur à l'époque chez les poètes, les chorégraphes ou les politiques, en établissant des liens étroits entre la danse et le cosmos, les figures géométriques du ballet de cour et le mouvement des astres.
Elle nous montre également que les chorégraphes firent leur miel de l'exotisme des récits de voyages issus du Nouveau Monde ou de l'Orient dès le XVIe siècle, et que les danseurs y puisèrent une virtuosité jusque-là inconnue, exaltant les effets les plus spectaculaires de leur art par le truchement de métamorphoses corporelles inédites. 'attache enfin aux ballets de cour d'inspiration mythologique qui, sous Louis XIII, mettent en scène une forme de réconciliation dont l'ambition à la fois esthétique et politique est bien de démontrer que le roi est le seul à pouvoir maintenir l'harmonie sur terre.

12/2012

ActuaLitté

Philosophie

L'encyclopédisme. Actes du colloque de Caen, 12-16 janvier 1987

Un monde de penses s'effondre sous nos yeux, avec ce que l'on appelle la fin des idologies, un autre s'annonce sans qu'on puisse encore en discerner la structure d'ensemble. Le dveloppement des sciences et des techniques joue son rle dans cette fin comme dans cet avnement incertain. La discussion des questions radicales de la pense et de l'action doit tre nouveau entreprise, avec l'audace ncessaire pour bousculer des esprits dconfits d'avoir perdu leurs certitudes ; aussi importe-t-il d'installer en pleine lumire l'aspect philosophique des questions poses par les dveloppements des sciences et par les innovations techniques : Dominique Lecourt dfinit en ces termes l'esprit de la Nouvelle Encyclopdie Diderot qui se rclame du matre d'uvre de l'Encyclopdie, dans son effort d'inventaire et d'examen permanents des questions mtaphysiques, thologiques, thiques et politiques qui balaient le champ tout entier de la culture . L'histoire relance sans cesse ces questions mais en des termes nouveaux. Ce colloque organis l'Universit de Caen, du 12 au 16 janvier 1987 par Annie Becq, avec la collaboration de la Ligue franaise de l'enseignement, s'est propos, l'occasion du lancement de la Nouvelle Encyclopdie, d'clairer les voies anciennes du phnomne encyclopdique et son devenir occidental, son articulation aux rflexions thologique et philosophique, ses relations avec les pouvoirs religieux et politique, l'indcision de ses frontires... , avec le concours de la plupart des spcialistes internationaux de ce domaine. Si le sujet de l'encyclopdisme reste videmment loin d'tre puis, c'est la premire fois que sont rassembls, d'une manire systmatique, les lments d'une problmatisation.

02/1991

ActuaLitté

Philosophie

HISTOIRE DE LA SEXUALITE. Tome 3, Le souci de soi

Le troisième et dernier volume de l'histoire de la sexualité est consacré à un thème à la fois antique et très contemporain : la formation de l'individu telle qu'elle a été développée à travers des textes souvent peu analysés - Artémidore, Galien, le Pseudo-Lucien -, mais déterminants dans la mise en place d'une finalité générale de la culture qui culmine dans l'émergence d'une personnalité singulière, capable de faire le meilleur usage de son corps et de son esprit harmonieusement éduqué pour le rendre à même d'assumer les fonctions politiques auxquelles il est d'emblée destiné. La formation du corps, la perspective du mariage, les relations avec la femme comme celles avec les autres garçons, les représentations du plaisir s'inscrivent toutes à l'horizon politique et culturel de la Cité, et toutes se confrontent à l'idéal de la vie bonne. Le souci de son corps, de son éducation au plaisir ne sont pas compris d'un point de vue naïvement eudémoniste d'un culte du moi, mais toujours interprétés en fonction d'un idéal de vie qui n'est absolument pas celui de l'excellence chrétienne du saint ou l'ascèse préfigure le détachement du monde. Le souci de soi n'est pas égoïsme étroit, mais recherche de la vie selon un ordre qui assure la pérennité de la Cité, et que l'on cherche à déduire de la nature telle qu'on en comprend les lois. Foucault se révèle ainsi en quête de rétablir certains liens, rompus par la modernité, avec une tradition antique classique qu'il nous fait redécouvrir.

09/2008

ActuaLitté

Sociologie

Celui qui pourrait changer le monde

Aaron Swartz (1986-2013) était programmeur informatique, essayiste et hacker-activiste. Convaincu que l'accès à la connaissance constitue le meilleur outil d'émancipation et de justice, il consacra sa vie à la défense de la "culture libre". Il joua notamment un rôle décisif dans la création de Reddit, des flux RSS, dans le développement des licences Creative Commons ou encore lors des manifestations contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui visait à restreindre les libertés sur Internet. Au fil de ses différents combats, il rédigea une impressionnante quantité d'articles, de textes de conférences et de pamphlets politiques ; dont une partie est rassemblée ici. L'adolescent, qui était déjà un libre-penseur brillant, laisse progressivement place à l'adulte, toujours plus engagé, se prononçant sur des sujets aussi variés que la politique, l'informatique, la culture ou l'éducation, et annonçant nombre de questions débattues aujourd'hui. Tiraillé entre ses idéaux et les lois relatives à la propriété intellectuelle aux Etats-Unis, harcelé par le FBI à la suite d'un procès intenté à son encontre, Aaron Swartz a mis fin à ses jours à l'âge de 26 ans. Son ami et mentor, Lawrence Lessig, professeur de droit à Harvard et candidat aux primaires démocrates pour l'élection présidentielle américaine de 2016, signe l'introduction de cet ouvrage. Chaque section est également précédée d'une éclairante analyse écrite par l'un des proches collaborateurs d'Aaron Swartz dont l'auteur de science-fiction Cory Doctorow, l'éditorialiste de Slate David Auerbach et David Segal, avec qui Swartz a cofondé l'organisation militante Demand Progress.

03/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

Une allumette vaut-elle toute notre philosophie ? Nouveau regard sur l'avenir de la Palestine

Personne n'avait imaginé que l'immolation par le feu d'un inconnu embraserait les peuples arabes, jusqu'à faire tomber des régimes autoritaires. Où se trouvaient alors les intellectuels et les philosophes arabes ? Tous morts, au sens propre ou figuré. Les écoles de pensée arabes ont longtemps cherché une solution en termes de "vérité unique" , qu'elle soit rationaliste, islamiste, marxiste, ou autre. Et elles ont échoué, constate Sari Nusseibeh. Il plaide en faveur d'un intellectuel ou d'un philosophe qui soit au-dedans et au-dehors du système, suffisamment enraciné en lui et suffisamment libre ou indépendant. Ni un "laïc" , pour reprendre le terme de Julien Benda, c'est-à-dire un homme du monde séculier ; ni un "clerc" , si retiré du monde que sa voix ne parvient pas aux laïcs. Il n'existe pas de meilleures leçons à étudier ou à enseigner que celles qui aident chaque citoyen à devenir capable de contribuer à une vie meilleure pour tous. Ce modèle, Sari Nusseibeh l'applique au conflit israélo-palestinien : laissons de côté les solutions "définitives" et "justes" ; cherchons ce qui peut améliorer les conditions de vie ici et maintenant. Qu'Israël octroie aux Palestiniens qui le souhaiteraient un statut de résident leur permettant de travailler, de circuler librement dans le pays et d'accéder aux services publics. Que les Palestiniens renoncent provisoirement à revendiquer des droits politiques en Israël. Construisons d'abord un vivre-ensemble. C'est ce vivre-ensemble qui créera les conditions favorables d'une intelligence politique capable d'inventer l'avenir et d'apporter la paix. Couverture : © Studio Flammarion

01/2012

ActuaLitté

Sciences PCEM

Chroniques d'une séquence annoncée. 1992-2002: dix ans de programmes Génome

Bertrand Jordan est depuis quinze ans un témoin privilégié des progrès de la génétique et de la génomique. Biologiste moléculaire au Centre d'Immunologie de Marseille, membre de plusieurs comités intervenant dans le domaine du Génome, il est l'auteur des nombreuses " Chroniques Génomiques " publiées régulièrement depuis 1989 dans la revue médecine/sciences. Il s'agit là d'articles très accessibles faisant le point sur les différents aspects de ce Programme Génome humain qui a récemment abouti à la lecture presque complète des trois milliards de lettres constituant notre patrimoine héréditaire. Cet ouvrage reproduit les vingt-neuf chroniques parues de fin 1991 à 2002, accompagnées de commentaires qui les resituent dans leur contexte et examinent si, avec le recul, elles se révèlent ou non pertinentes. C'est donc un document qui fournit un éclairage sur ces dix années au cours desquelles la séquence de l'ADN humain, pur fantasme à usage politique au début, est devenue une réalité scientifique - sans pour autant, bien sûr, répondre à toutes les questions que pose la biologie. Il illustre la science comme elle se fait (et non telle qu'on la reconstruit a posteriori), avec ses espoirs, ses illusions, ses ratés et aussi ses combats politiques. A ce titre, il intéressera non seulement les scientifiques du secteur, mais aussi tous ceux qui souhaitent comprendre comment fonctionne la recherche contemporaine et comment la biologie est passée, en partie, de l'artisanat à la Big Science. L'une de ces chroniques (" Puces-Actualités ") a reçu en 2002 le " Prix du meilleur compte rendu journalistique de réunion scientifique " décerné par le Syndicat National de la Presse Médicale.

10/2003

ActuaLitté

Histoire de France

Journal (1939-1945)

Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l'Occupation et la Libération. A cinquante ans, l'avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d'observation et un talent d'écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s'interdire toute réécriture : c'est un premier jet qu'on lit sur le vif. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l'armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger «le Vieux». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent. Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d'affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques. Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs. Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.

05/2015

ActuaLitté

Littérature française

Bain de lune

Bain de lune. Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s'élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s'est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l'ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d'élucider le double mystère de son agression et de son identité. Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d'Haïti où la terre et les eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région. Quand, au marché, Tertulien Mésidor s'arrête comme foudroyé devant l'étal d'Olmène (une Lafleur), l'attirance est réciproque. L'histoire de ces deux-là va s'écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes prédateurs. Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s'élever. Un voile sombre s'abat pour longtemps sur Anse Bleue. Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l'opportunisme politique, Yanick Lahens s'en remet au choeur immémorial des paysans : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines. Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.

09/2014

ActuaLitté

Littérature française

Terre vaine

Suite à un incident qu'il ressent raciste, Davud F, étranger étudiant en France, décide de repartir provisoirement dans son pays natal. Il ne se fait aucune illusion sur ce départ. Il sait que choisir entre la France et son pays natal revient à choisir entre le mauvais et le pire. Il sait qu'en sachant cela, il se place d'emblée dans une posture infaillible : il fuit la France mais il n'attend rien du pays natal. Il arrive sur place à la veille d'une élection présidentielle. Dans un premier temps, il voit d'un oeil à la fois railleur et détaché l'engagement politique de ses compatriotes. Mais lui qui a toujours été apolitique devient progressivement, par la force des circonstances historiques, un jeune homme engagé. Et plus il participe aux manifestations, plus son engagement devient passionné. Dans la fièvre de l'un de ces rassemblements, il tombe à bras raccourcis sur un très jeune milicien qu'il blesse grièvement. Photographié, l'incident l'oblige à quitter clandestinement son pays. La France ne lui accorde pas l'asile. Il décide donc de la rejoindre caché dans un camion. Ne sachant que faire, une fois arrivé à Paris où sa chambre a été louée à quelqu'un d'autre, F prend le premier train pour le Sud. Il se retrouve à Biarritz dans la nuit. Il longe longuement l'océan. Il se dit que les Etats-Unis sont de l'autre côté de l'océan. Il a l'impression soudaine d'avoir trouvé la terre qui pourrait l'accueillir. Il se déshabille et entre dans l'eau noire. Il se met à nager vers les Etats-Unis.

03/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

Un lieu nommé Oreille-de-Chien

Ce roman est le livre d'un voyage ou plutôt d'un double voyage : celui que fait un jeune journaliste jusqu'à une bourgade appelée Oreille-de-Chien, à plus de trois mille mètres sur la Cordillère des Andes, mais également celui, parallèle, qui le projette à l'intérieur de lui-même, vers les tréfonds de ses souvenirs. Nous sommes au Pérou, quelques années après la chute de Fujimori et la fin de la "guerre sale" entre le Sentier Lumineux et l'armée régulière péruvienne. Pendant ce conflit meurtrier, les paysans indiens d'Oreille-de-Chien ont été tués indistinctement par les guérilleros et les patrouilles militaires qui ont mené dans la zone une répression d'une violence extrême. C'est pourquoi le nouveau président, Alejandro Toledo, choisit le village pour lancer l'un de ses programmes sociaux destinés aux populations andines, un geste politique fort et hautement symbolique. Comme bien d'autres journalistes de la capitale, le protagoniste est envoyé couvrir l'événement, mais il n'imagine pas ce qui l'attend dans ces montagnes où il va s'éprendre d'une femme indienne et découvrir un autre visage de son pays et de lui-même. Par petites touches, avec une écriture agile, fine et intelligente, Iván Thays restitue l'atmosphère irréelle d'Oreille-de-Chien et plonge son lecteur dans un univers dense et magique où les tensions culturelles et ethniques restent très vives. Son récit est une grande histoire d'amour et de haine, mais aussi un regard nouveau sur le Pérou actuel, à l'heure des politiques de la mémoire et du triomphe de la mondialisation.

02/2011

ActuaLitté

Economie

Crashed. Comment une décennie de crise financière a changé le monde

Nous vivons dans un monde où les soubresauts de l'économie font les gros titres : de l'assouplissement des réglementations bancaires aux Etats-Unis à l'établissement de tarifs douaniers susceptibles de déclencher des guerres commerciales internationales. Les racines de cette situation sont profondes. Dans Crashed, l'historien Adam Tooze montre que les bouleversements d'aujourd'hui ont une origine commune dans la crise économique de 2008 et ses répercussions. Si la crise financière a d'abord été présentée comme une péripétie locale, ce qui s'est passé à Wall Street à partir de 2008 a en réalité bouleversé toutes les régions du globe : des marchés financiers occidentaux aux usines et chantiers en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. La crise a déstabilisé l'Ukraine, semé le chaos en Grèce, suscité la question du Brexit et préparé le terrain à Trump. C'est la crise la plus grave endurée par les sociétés occidentales depuis la fin de la Guerre froide. Reconstituant l'histoire, l'auteur analyse en détail les décisions et le positionnement des acteurs qui ont dominé l'actualité économique, politique et internationale de ces dix dernières années. Il le fait au prisme de multiples thématiques originales : itinéraires du développement économique et de la dette à la surface du globe ; inégalités politiques issues de l'interdépendance financière des pays ; effets de la crise sur l'ascension spectaculaire des réseaux sociaux et le malaise des classes moyennes. Toujours avec la rigueur de l'historien, Adam Tooze prolonge son étude jusqu'à aujourd'hui et s'interroge sur la perspective d'un ordre mondial progressiste, stable et cohérent à l'avenir.

10/2018

ActuaLitté

Ethnologie

Peuples autochtones dans le monde. Les enjeux de la reconnaissance

Le 13 septembre 2007, l'Assemblée générale des Nations unies adopte la Déclaration des droits des peuples autochtones. Après plus de 20 ans de négociations compliquées, les peuples indigènes qui partagent une histoire de domination, de marginalisation et d'exclusion dans la construction des Etats sont reconnus comme sujets de droit, jouissant du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Cette reconnaissance internationale ouvre toute une série de questions sur la place des peuples autochtones dans le monde aujourd'hui, sur les luttes menées pour les respecter comme êtres humains, comme citoyens, comme peuples, égaux et différents. Ce livre a été conçu à partir d'un atelier international, financé par le Conseil européen de la recherche, organisé par l'équipe SOGIP (ERC 249236) qui travaille sur les échelles de la gouvernance reliant les Nations unies, les Etats et les peuples autochtones, et sur les sens de l'autodétermination à l'heure de la globalisation. La première partie porte sur le legs colonial et les enjeux politiques et sociaux des processus de catégorisation, la seconde aborde les évolutions du champ juridique et des constitutions. En mettant en évidence les héritages de l'histoire et les spécificités régionales de différents processus, les chapitres évoquent la diversité des situations dans le monde, en faisant ressortir les points communs et les lignes de transformation. Les contributions d'anthropologues, de sociologues, de juristes et d'acteurs autochtones montrent les articulations entre les domaines du social, du politique et du juridique qui témoignent des mécanismes — et des résistances — à l'oeuvre dans le processus d'ouverture d'un espace de reconnaissance des peuples autochtones.

06/2013

ActuaLitté

Histoire de France

Victor Schoelcher et l'abolition de l'esclavage

Le nom de ce " philanthrope ", disparu il y a tout juste cent ans, s'identifie à ce point à l'émancipation des esclaves dans les colonies françaises que l'on omet souvent les multiples facettes d'une personnalité aussi riche que discrète. Victor Schoelcher fut pourtant l'un des vrais pères fondateurs de la République et demeura jusqu'à sa mort l'une des grandes consciences du pays pour avoir refusé tout compromis avec le régime de Napoléon III. Ami, confident, correspondant de Liszt, de George Sand, de Hugo et de bien d'autres géants du XIXème siècle, globe-trotter, sociologue, ethnologue, collectionneur d'œuvres d'art et d'objets exotiques, musicologue, mécène, il surprend par l'étendue de ses centres d'intérêt. Il fut un homme d'action -en particulier quand il occupa, quelques semaines durant, le poste de sous-secrétaire d'Etat aux Colonies sous la IIème République -, mais, écrivain et journaliste prolixe, il a en même temps développé une œuvre tantôt théorique, tantôt de circonstance, qui a connu de son vivant et après lui des applications concrètes : on parle de " modèle schoelcherien " pour caractériser les réformes politiques et socio-économiques introduites dans les anciennes colonies qui sont aujourd'hui des départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion). La figure et l'œuvre du politique et de l'intellectuel se dégage de ses actes comme de ses écrits. La grande nouveauté de la présente biographie est de reposer sur de très nombreux documents inédits d'origine étrangère ou privée. Elle modifie sensiblement l'image d'un héros dont la vie se confond avec la lutte pour les droits de l'homme.

04/1998

ActuaLitté

Histoire internationale

F.D. Roosevelt. Ou comment mon beau-père a été manipulé

Issu d’une des plus anciennes familles de la Côte Est, ancien de Princeton, Curtis B. Dall, jeune lieutenant démobilisé, entreprend en 1920, une carrière à Wall Street. Il fréquente tous les grands noms de l’establishmentet rencontre un jour Anna Roosevelt qu’il épousera. Entré dans le clan Roosevelt, il suit l’ascension politique de son beau-père. Elu gouverneur de l’Etat de New York en 1926, Franklin D. Roosevelt prépare son élection à la Maison Blanche flanqué de ces « hommes de l’ombre » faiseurs de présidents, de Louis Howe à Bernard Baruch ou encore Henry Morghentau Jr., qui se pressent autour de lui et circonviennent son épouse Eleonor, pour les mettre au service de la grande finance internationale et de l’idéologie mondialiste. Par ambition personnelle, ils s’y plieront tous les deux. Ce livre est le témoignage d’un homme, a priori ignorant de ces arcanes, patriote sincère, qui, rejeté, a fini par quitter les Roosevelt, après avoir découvert l’ampleur des manipulations politiques, financières et médiatiques orchestrées par les présidents successifs dont l’Etat américain fut l’objet, depuis la Première Guerre mondiale jusqu’à la Seconde... et la création de l’ONU... A ce titre, Dall, témoin privilégié, dénonce ici la vaste entreprise de manipulation de la haute finance, initiée par Mandell House et la création de la FED, la Réserve Fédérale... mais également les véritables responsables de la crise de 1929, du désastre de Pearl Harbor, de l’apparente « faiblesse » du président Roosevelt vis-à-vis de Staline, et au final révèle l’existence et les ramifications d’un pouvoir mondial à l’époque où il parcourait les coulisses du pouvoir.

09/2015

ActuaLitté

Beaux arts

L'Insurrection de la douceur. Les performances musicales de Nathalie Forget

Opérant un dialogue entre les performances de Nathalie Forget et de nombreux artistes ou théoriciens dont se réclame la plasticienne-musicienne, cet essai critique plonge au coeur des références mystiques, politiques, philosophiques, littéraires, d'une pratique singulière et exigeante. Dans ses oeuvres, la musicienne d'ondes Martenot défend des valeurs comme l'espérance, La douceur, l'amour, en s'inspirant des mystiques du coeur et des composantes les plus lumineuses de la musique de Messiaen. Sa religiosité syncrétique et tolérante s'inspire du christianisme et du paganisme et la conduit à un dialogue avec des artistes concernés pareillement par le sacré comme Dieter Appelt, Joseph Beuys, Joël-Peter Witkin et Gina Pane. Si le merveilleux, la joie et la nature sont des composantes de certaines créations, le supplice peut être aussi au coeur de l'une de ses performances qui évoque l'Agneau mystique. Nebreda est pour la plasticienne l'exemple même du supplicié aux prises avec l'atrocité pure. Au saint François de Messiaen avec ses stigmates imitant le crucifié, la performeuse, radicalement hostile à la sanctification chrétienne de la douleur, préfère le saint François tendre, fraternel, égalitaire et proche des pauvres de Léonardo Boff, théologien brésilien de la libération. La plasticienne associe ses oeuvres à la politique et à une critique du capitalisme, rejoignant ainsi l'histoire chrétienne de la protestation sociale désignée par Bloch et Vaneigem. Dans ses performances à Kinshasa, elle dénonce l'extrême violence qui ravage La République démocratique du Congo. Dans des oeuvres musicales rendant hommage à Scelsi, la musicienne cite également Kafka interprété par Adorno, Deleuze et Löwy.

05/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Les mots et les enjeux. Le défi des romancières iraniennes

A la croisée de la sociologie, de la littérature et de la condition féminine, cette étude interdisciplinaire vise à analyser la condition sociale des femmes en Iran post-révolutionnaire à travers les oeuvres ale huit romancières contemporaines : (F. Aghayi, T. Alavi, F. Hadj Seyyed Djavadi, Ch. Parsipour, Z. Pirzad, M. Ravanipour, R Sani'i et F. Vafi). Le cadre historique correspond aux 15 années post-révolutionnaires (1990-2005), marquées notamment par la période de la reconstruction de l'lran, après la guerre Iran-Irak, et les tentatives de réformes politiques. L'intérêt porté sur le statut privé de la femme au sein de l'environnement familial, qui constitue la première grande partie de cet ouvrage, cherche à mettre en évidence le lien indéniable entre le statut (le la femme iranienne dans la sphère privée (familiale, conjugale et intime) et dans l'espace public (urbain, professionnel et social). L'étude détaillée de l'accès (les femmes iraniennes à l'espace public (à l'éducation, à l'emploi et à la socialisation), dans la deuxième partie, révèle qu'en effet, la question féminine, avec toutes ses ambivalences, est un enjeu majeur de la démocratisation de la société iranienne. Le champ littéraire ouvre un espace d'expression aux romancières qui, en jouant sur le rapport étroit entre la réalité et la fiction, contournent la censure. Diverses clans leurs approches, elles décrivent toutes la désillusion socio-politique de l'époque post-révolutionnaire. A la fois femmes et écrivaines, elles nourrissent le débat public autours de thèmes emblématiques tels que la démocratie, la liberté individuelle, la tolérance communautaire et participent activement à la formation de la société civile.

11/2014

ActuaLitté

Droit

L'encadrement juridique de l'éducation au Congo-Kinshasa (1885-1986). De l'initiative des missionnaires à la prise en charge par l'Etat

Si l'instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n'en demeure pas moins le fruit d'une très lente évolution comme ce fut le cas dans l'actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale - de la création de l'état du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu'à l'indépendance obtenue en 1960 - la fonction de l'enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l'administration et des ouvriers aux fins d'exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l'élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l'école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec comme conséquence le chaos sanglant des cinq premières années de l'indépendance, à attribuer en grande partie à l'impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d'un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l'enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d'une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président.

02/2018

ActuaLitté

Ethnologie

Une anthropologie entre pouvoirs et histoire. Conversations autour de l'oeuvre de Jean-Pierre Chauveau

Le parcours de chercheur de Jean-Pierre Chauveau, aussi foisonnant que cohérent, suffirait à justifier l'hommage d'un livre. Au cours de plus de quarante années de recherches, d'enseignements et de débats scientifiques, il a, dans les échanges directs comme par ses écrits, influencé la façon de penser d'une foule de chercheurs et de praticiens du développement. Ses travaux ont jalonné la réflexion sur des dimensions structurantes des processus de développement et de construction mutuelle de la société civile et de l'État en Afrique sub-saharienne. Loin de la paraphrase ou de l'évocation hagiographique, les contributions réunies dans cet ouvrage proposent des mises en dialogue et en débat des analyses de Jean-Pierre Chauveau, parfois aussi des témoignages d'une rencontre marquante. Écrites par des chercheurs d'horizons divers, elles partagent avec leur inspirateur cette curiosité inépuisable pour la dynamique des sociétés africaines confrontées à la "mécanique" du développement, mais aussi, parfois, un certain émoi pour le temple d'un torero, les rebonds voluptueux d'une rumba ou ceux, plus capricieux, du ballon ovale. Cette suite de conversations avec l'oeuvre de Jean-Pierre Chauveau aborde, sur le registre scientifique, sans négliger celui de la "parenté à plaisanterie" qu'il manie avec art, les principales thématiques qui ont balisé une oeuvre dense et multiforme dans les champs de l'anthropologie historique, politique et économique, des études ivoiriennes et africaines, du développement, de l'innovation et de la gouvernance des ressources naturelles. Plus qu'un simple hommage, cet ouvrage s'adresse aux chercheurs et étudiants en sciences sociales, aux praticiens du développement et aux décideurs politiques que ces questions intéressent.

12/2011

ActuaLitté

Sciences politiques

La guerre des dieux. Géopolitique de la spiritualité

Et si au lieu de la démocratie, les printemps arabes ouvraient la voie à des régimes islamistes ? Le fait religieux est au coeur des grandes problématiques de notre siècle et oriente les décisions politiques. Il conditionne les choix et le devenir de millions d'hommes et de femmes. La chute du mur de Berlin avait suscité l'espoir d'un monde nouveau. Après les attentats du 11 Septembre, c'est maintenant au nom du religieux que les combats sont menés. Ainsi le Tea Party ou la droite religieuse donnent le ton de la campagne présidentielle aux Etats-Unis; l'Europe, au nom de ses racines chrétiennes, s'interroge sur son identité; dans un contexte de montée de l'extrême droite et des populismes, le débat sur le port de la burqa ou sur les prières de rue pose la question de l'immigration et de la place de l'islam en France et en Occident ; les clivages sunnites/chiites s'expriment dans les rapports entre l'Iran et ses voisins, dans le leadership du Proche-Orient ; l'Afrique est devenue terre de prosélytisme et d'influence politique, en témoigne l'action des évangélistes au Soudan ; l'Eglise orthodoxe russe apparaît comme une puissance au service du pouvoir; la société israélienne se déchire entre religieux et laïcs ; dans le monde indo-asiatique, les tensions régionales ou intérieures sont justifiées par la religion comme en Inde, au Tibet ou au Cachemire. Un livre qui suggère les nouveaux défis et enjeux auxquels seront confrontés citoyens et dirigeants de tous les Etats. Des analyses percutantes, un point de vue précurseur.

11/2011

ActuaLitté

Sociologie

Tunisie 2011-2014. Radioscopie d'une entrée en révolution

Le 14 janvier 2011, suite à un mois de mouvements sociaux déclenchés depuis les régions déshéritées, et relayés par les réseaux sociaux, s'effondrait le régime du président Ben Ali en Tunisie. S'ensuivirent quatre années de débats, d'expérimentation institutionnelle, de transactions sociales et politiques. Cet ouvrage en retrace a posteriori la cohésion : une année d'effervescence et de mutation institutionnelle et politique (2011), qui aboutit à la constitution d'un gouvernement provisoire durant deux années (2012, 2013) conduit par le parti islamiste Ennhada, puis débouche sur le dialogue national, la fabrication d'une nouvelle constitution (janvier 2014) et, à la fin de la même année (octobre/décembre 2014), les premières élections législatives et présidentielles, libres, depuis l'indépendance de 1956, de toute autorité d'un leader. Le livre est étayé par des chronologies et une revue de presse, par des témoignages encadrés produits au fil des jours par des universitaires tunisiens, et par des résultats de recherches sociologiques et anthropologiques. Au fil de l'histoire, de l'information à l'interprétation, les auteurs restituent une mémoire parfois oubliée, et invitent leur lecteur dans les rouages de la fabrication d'une révolution et au coeur d'un mouvement social en train de se faire. L'ouvrage présente sous forme d'encadrés et d'entretiens. Par ordre d'apparition dans le texte, les témoignages de : Sihem Najar, Hassen Boubakri, Hamadi Ridissi, Swanie Potot, Chirine Ben Abdallah, Larbi Chouikha, Mohamed Kerrou, Mohamed Elloumi, Hélé Beji, Ridha Tlili, Imed Melliti, Yadh Ben Achour, Kmar Bendana, Arbi Dridi, Riadh Zghal, Abdelkhalecq B'chir, et Mondher Kilani (interrogé par Olfa Belhassine).

03/2017

ActuaLitté

Cinéma

Cinéma et guerre froide. Histoire du festival de films documentaires de Leipzig (1955-1990)

Créé en 1955 en RDA, le festival international de films documentaires de Leipzig est resté après la réunification allemande l'un des principaux rendez-vous annuels du genre en Europe. Comment expliquer cette longévité? Retracer l'histoire du festival de sa naissance à 1990 permet de mieux comprendre la singularité d'un événement qui fut un lieu de mise en scène officielle, contrôlé par le régime de Berlin-Est, mais aussi un moment unique de rencontres et d'échanges, de circulations transnationales, au coeur des relations mouvementées entre cinéma et guerre froide. Grâce à un large corpus de sources (archives écrites, films documentaires et entretiens), l'ouvrage fait revivre les crises comme les succès du festival, où se croisèrent des cinéastes du monde entier, tels Joris Ivens, Chris Marker, John Grierson, Mikhaïl Romm, Patricio Guzmân ou Santiago Alvarez. L'analyse des différentes étapes du festival, de son organisation jusqu'à sa réception locale et internationale, permet de suivre au plus près les relations complexes et en constante évolution qui se nouèrent entre réalisateurs, critiques, producteurs, spectateurs, mais aussi dirigeants politiques. Une attention particulière est accordée aux films, dont les projections pouvaient soulever des discussions animées au sein du festival: ils sont étudiés dans leurs dimensions aussi bien esthétique, politique que sociale, offrant ainsi une perspective comparative inédite sur le cinéma documentaire, européen et non européen, des années 1950 aux années 1980. À travers l'histoire du festival international de films documentaires de Leipzig se dessine ainsi une histoire culturelle de l'Europe du temps de la guerre froide, au croisement de dynamiques complexes, entre Est et Ouest, Nord et Sud.

09/2014

ActuaLitté

Policiers

2032 Tome 1 : La société

« Hier soir, pendant notre conversation, Matthew Zimmer avait qualifié Black Cat de fabulateur. Quelques instants plus tard, en pleine campagne politique, le sénateur Bull avait utilisé, par deux fois, le même adjectif pour désigner le contestataire. La coïncidence était trop grosse. J'associais l'image du propriétaire d'AMC et du politicien en train de converser pendant la soirée avec la définition de la Société : un groupement d'entreprises dont les intérêts convergent. Si ceux de Zimmer étaient évidents, j'ignorais les enjeux du sénateur dans cette affaire. Il allait falloir creuser. Ma décision était prise. Cette histoire flairait trop le scandale pour la laisser échapper, et elle me revenait de droit [...]. N'en déplaise à Lucy, j'étais l'homme de la situation, celui qui allait faire éclater la vérité au grand jour. Pour le reste, eh bien, j'improviserai. Julian Fowler, journaliste zélé, rusé et sans scrupule. » Idéalistes et salauds... Dissidents et stratèges politiques ombrageux... Antipodes extrêmes entre lesquels nous ne cessons de balancer lors de la lecture de ce thriller d'anticipation nerveux qui imagine un futur – pas si lointain – où le cynisme des puissants œuvre patiemment et méthodiquement dans l'ombre et planifie l'impensable. De la vie pulvérisée de Julian qui fouille là où il ne faut pas à la chute sociale de Leveaux, ce flic à l'ancienne, du jusqu'au-boutiste et très opportuniste sénateur Bull au glaçant Jonas, homme de main aussi raffiné qu'impitoyable, le romancier dresse dans le même temps une série de portraits qui, loin de céder au manichéisme, rendent compte de tout ce que l'âme humaine peut avoir d'altruiste ou de ténébreux.

10/2014

ActuaLitté

Littérature française

L'avenir de l'intelligence et autres textes

Rééditer Maurras ? A l'heure où paraît ce volume, la question fera probablement débat. Au nom de quels principes des livres déjà existants devraient-ils se voir interdits de nouvelle publication ? Ce serait abdiquer face à des diktats incompatibles à nos yeux avec cette liberté d'expression dont notre pays reste l'un des meilleurs symboles. Pour autant, faut-il livrer tels quels des textes d'auteurs réprouvés à juste titre pour certains de leurs engagements ? L'un des intérêts de les exhumer est précisément de pouvoir apporter aux lecteurs, en s'appuyant sur le travail des meilleurs historiens, tous les moyens de les apprécier en connaissance de cause. Charles Maurras fut au XXe siècle une figure centrale de notre histoire nationale. Après l'avoir influencée de son vivant, ses écrits ont continué d'irriguer, de manière plus souterraine, la vie politique de notre pays, en inspirant aussi bien l'esprit monarchique de nos institutions que les choix géopolitiques de notre diplomatie. Maurras fut aussi l'un des écrivains les plus admirés de sa génération : Proust, Apollinaire ou Malraux ont salué en lui un esthète exigeant et un poète métaphysique dont l'oeuvre puise aux sources gréco-latines, toscanes et provençales. Ce sont tous ces aspects du kaléidoscope Maurras, des polémiques les plus ignobles aux méditations les plus élevées, qui sont présentés dans ce volume. Il rassemble la plupart des grands textes politiques de Maurras, un choix de ses articles de L'Action française, des poèmes érotiques inédits, ainsi que des extraits de son procès de 1945. Le tout accompagné d'un appareil critique non seulement nécessaire, mais surtout parfaitement éclairant. Jean-Luc Barré

04/2018

ActuaLitté

Sciences politiques

Alternatives Sud : Multinationales, en finir avec l'impunité

Un traité régulant les activités des entreprises transnationales en matière de droits humains est en cours de négociation au sein de l'ONU. Alors que se multiplient les mesures nationales imposant un "devoir de vigilance" contraignant aux entreprises, une directive européenne allant dans le même sens est discutée. Autant de signes de la volonté des Etats, sous la pression des mouvements sociaux, de (re)prendre quelque peu le contrôle. La remise en question du pouvoir de l'acteur économique le plus puissant de la globalisation néolibérale marque-t-elle une nouvelle phase de l'ordre mondial ?? Au cours de ces dernières années, l'impact et l'impunité des grandes entreprises devenait plus visible, tout comme leurs violations des droits humains, sociaux, économiques et environnementaux. Leur image auprès du grand public du Nord s'est largement détériorée. Leur prétendue autorégulation est apparue pour ce qu'elle est, un mythe. Mais les multinationales ne continuent pas moins de bénéficier de politiques publiques accommodantes, voire complices, et d'une architecture économique mondiale à leur avantage, sinon à leur service, tandis que les organisations sociales, plus encore dans les pays du Sud, n'ont toujours pas un véritable accès à la justice. Au-delà du contrôle des acteurs économiques, l'enjeu est la priorité aux droits humains par rapport au commerce et le renversement de l'asymétrie des pouvoirs. Or, dans les faits, cette dernière se maintient à travers un ensemble de dispositifs véhiculant l'influence des bailleurs de fonds en matière de politique économique et budgétaire, au détriment de la souveraineté des pays concernés et des investissements publics considérables qu'exigent la lutte contre les inégalités et la catastrophe environnementale.

01/2023

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Gambetta

LA grande biographie du commis voyageur de la République. Gambetta est partout : pas une ville qui n'ait une place, un boulevard, une rue ou une statue à sa gloire. S'il marque profondément la toponymie française, c'est parce qu'il est le père fondateur de la IIIe République, mais connaît-on pour autant l'ampleur de son action ? Jeune avocat prometteur puis député à la fin du Second Empire, il est l'un des acteurs majeurs du 4 septembre 1870 - jour de la proclamation de la IIIe République. Au cours de sa carrière, Gambetta occupe des fonctions officielles (ministre de l'Intérieur, de la Guerre, des Affaires étrangères et président du Conseil), mais c'est grâce à son action comme député républicain et président de la Chambre (1879-1881) qu'il se distingue véritablement et passe à la postérité. Brillant orateur, ses discours à la tribune et dans les communes françaises parlent aux masses autant qu'à la classe politique. Sa priorité ? Offrir à la France, qu'il aime plus que tout (" Je t'embrasse et t'aime comme la patrie " disait-il à sa compagne Léonie Léon), un régime et une constitution pérennes. Conscient que la République est encore fragile jusqu'en 1875, le tribun se démène pour que les royalistes ne reprennent pas le pouvoir, notamment en plaidant pour le bicamérisme et le suffrage universel. Le voeu de ce républicain convaincu mais pondéré - il abhorre la violence et préfère le dialogue à la révolte - aura été exaucé puisque sa mémoire est ancrée durablement dans nos institutions politiques actuelles. Une grande biographie pour un grand homme.

02/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Aux origines de l'antiracisme. La LICA, 1927-1940

A la fin des années 1920 naît la première organisation antiraciste française, la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA, actuelle LICRA). Ciblant d’abord les manifestations antijuives qui surviennent en Europe centrale et orientale, elle doit très vite affronter la résurgence de l’antisémitisme dans une France où on le croyait à tort éteint, et faire face à un défi sans précédent, le national-socialisme. Dans le contexte tourmenté des années 1930, les militants de la LICA inventent une doctrine et se dotent de moyens d’action. A côté des batailles rangées contre leurs adversaires, du boycottage des dictatures et d’une propagande véhémente, ils définissent un projet politique visant à donner une dimension institutionnelle à l’antiracisme dans la France républicaine. S’appuyant sur des fonds d’archives inédits et considérables – dont les archives internes de la LICA rapatriées de Moscou au début des années 2000 –, Emmanuel Debono retrace l’histoire des pionniers du militantisme antiraciste en France, avant que la défaite de 1940 ne plonge leur idéal dans les ténèbres. Il décrit un phénomène polymorphe s’exprimant sans entrave jusqu’au décret-loi d’avril 1939 obtenu à force de militantisme, qui tente pour la première fois de restreindre les manifestations du racisme. Il met en lumière l’attitude des pouvoirs publics, celle des élites politiques et intellectuelles, en métropole comme en Afrique du Nord, face à des démonstrations de haine souvent minimisées. Il pose aussi les limites et les paradoxes d’un militantisme qui doit construire sa légitimité dans le long terme tout en menant avec une énergie farouche les combats du moment.

09/2012