Recherche

J. Hilpert

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

La recherche de la couleur

C'est chez Dayen que j'avais ressenti les premiers signes d'une déprise, d'un départ - j'ignorais alors qu'il serait précédé de beaucoup d'autres. Un accablement, une aversion soudaine pour le décor, le décor humain j'entends, car il y avait un piano. Qu'est-ce que mon corps - autrement dit ce qu'il me restait de ma vie - faisait là ? » Qui est François Novel ? Un homme qui vit d'écrire, un homme libre, qui entend bien le rester. Un événement dramatique va amplifier son sentiment d'exil, sa distance face au « décor humain ». Et quel décor ! Un faux ami, une chanteuse toxique, des figurants grotesques ou malfaisants. Tout un théâtre de cruautés et de vanités transcendé par l'irruption de personnages bouleversants. Car pour qui cherche la couleur dans un monde transparent, l'aventure se rencontre au coin de la rue. Voyage intérieur et tableau d'une époque, La recherche de la couleur fait éclater tous les cadres.

08/2012

ActuaLitté

Littérature française

Jean-Bark

J'ai connu un Jean-Marc. Il y en avait au même moment des dizaines d'autres. J'en suis sûr. J'aimais ta géométrie variable, que je n'ai jamais constatée mais que je supposais. Tu avais l'art de l'adaptation. Ce qui t'importait, c'était moins toi-même que celui qui te faisait face. Tu ne te mettais jamais en avant. Tu faisais exister l'autre. Il devenait à ton contact l'être soudainement le plus important. Tu étais changeant, arc-en-ciel. Je te soupçonnais de pouvoir dire à l'un quelque chose et au suivant son contraire. Aucune hypocrisie dans cela. Tu n'étais pas là pour juger des opinions. Tu nous prenais comme nous étions. Tu nous donnais ce que nous espérions trouver. Tu savais, pour l'être toi-même, qu'un auteur est plus fragile qu'une libellule. Il te fallait tout simplement préserver les conditions dans lesquelles ses ailes pouvaient continuer à se déployer, fines et somptueuses.

05/2013

ActuaLitté

Littérature française

Avant

Quand il nous arrive de dire « C’était mieux avant », sommes-nous des passéistes en proie à la nostalgie d’une enfance lointaine, d’une jeunesse révolue, d’une époque antérieure à la nôtre où nous avons l’illusion qu’il faisait bon vivre ? A moins que cet avant ne soit un hors-temps échappant à toute chronologie. Je me refuse à découper le temps. Nous avons, j’ai tous les âges. J.-B. P. En une succession de courts chapitres, J.-B. Pontalis passe en revue la mémoire sous toutes ses formes, de son contenu - comparé à un sac où l’on plongerait pour en ressortir de l’indispensable ou du futile, du nécessaire ou du superflu - aux souvenirs d’enfance, de son contraire, l’indispensable oubli - la mémoire absolue serait invivable - à une réflexion sur l’ « après », cette maladie de l’anticipation qui nous empêche si souvent de vivre pleinement le présent.

01/2012

ActuaLitté

Littérature française

Les cris

Il s'agit d'une rupture. En d'autres termes, d'une formalité. Un beau jour, Adam montre les premiers signes de faiblesse : " J'aime être avec toi, j'aime rire, vivre, dormir avec toi, j'aime faire l'amour avec toi. Mais je ne sais pas si je t'aime. " Il est à abattre, pense-t-elle, puisque, la fuyant, il ne tient pas les promesses de l'amour. Aussitôt, sa perception se trouble mais elle refuse que la douleur organise l'émotion : l'utiliser à autre chose, oui. employer la destruction du sentiment à la construction du livre. Elle ne revient pas sur l'idée quelle aime les ruptures et fabrique le drame de toutes pièces. A vivre, l'échec est contraignant... A écrire, le voilà utile. Spirituel. Excitant. Le lecteur entre alors dans la tête d'un écrivain. il passe à la lessiveuse. Avec ce couple qui se sépare, il découvre l'écriture comme méthadone du sentiment.

01/2010

ActuaLitté

Littérature française

Limites de l'amour

"J'ai toujours pensé que j'étais faite, que j'étais uniquement née pour avoir une correspondance amoureuse, mes yeux étaient laits pour fa et rues mains, mon visage et ma bouche, mon entendement : être nommée, comparée à toutes choses, être dite, tel était mon destin, tel était mon droit, mon obsession et ma folie. qu'un homme me pose ses questions et je saurai répondre à tout ce qu'il veut savoir, donner tout ce qu'il peut attendre des mots, je le caresserai, mon amour. mon amour il n'aura qu'à déchirer l'enveloppe, déplier les feuilles et nie trouver là, vive, brûlante, unique, déjà dans l'attente de sa réponse." Comment concevoir que l'amour, même infini, puisse avoir des limites ? Les personnages de ce livre refusent de le croire. Toute la force de persuasion de l'écriture d'Eva Almassy est déployée ici pour leur donner raison.

06/2010

ActuaLitté

Littérature française

Les caresses et les baisers

" Par-dessus tout, il me plaisait parce que c'était un homme, et que mon empire sur l'énigme d'un homme nu me fascinait. Il était la première personne sur qui je possédais un pouvoir, j'adorais ce sentiment nouveau de mon importance. Faute de comparaison, il dominait les épreuves d'un concours sans autre candidat. J'ignorais la banalité de notre liaison, celle d'une fille et d'un garçon qui s'apprenaient l'un l'autre, je croyais que nos personnalités s'entrelaçaient avec nos doigts. Bien sûr, je savais que Lucien Kassler m'oubliait dès que ses doigts touchaient le corps et les clés de sa clarinette, dès que sa joue se posait sur la mentonnière de son alto. Mais je n'étais pas jalouse de cette autre liaison, même si j'enviais son instrument quand il le sortait de sa boîte, comme un bébé d'un berceau, avec une tendresse caressante ".

08/1998

ActuaLitté

Littérature française

Les gestes. Récit

Les Gestes. C'était lundi dernier, très tôt le matin. Il n'y avait personne, juste quelques femmes arabes qui se lavent au hassoul à cette heure. Je nageais seule, tranquille, comme j'aime, à faire la planche en chantant, ou à compter mon apnée sans risquer d'être noyée par mes frères, ces fous furieux de l'agitation. J'ai aperçu les deux Racah au loin avec un gros chien noir inconnu. A Khérédine, personne n'a de chien. Si l'on en croise, il ne faut pas les approcher, ils sont galeux ou enragés. Parfois les gens les chassent à coups de pierres et de bâtons. C'est moche. Je déteste qu'on frappe les animaux. Je suis sortie discrètement de l'eau pour rentrer. C'est là qu'ils se sont mis à courir vers moi. Ils tenaient le chien avec une corde. Arrivés à quelques mètres, ils ont lâché la corde et crié comme des malades: " Chope-la, chope-la. " J'étais terrorisée.

08/1999

ActuaLitté

Sociologie

La non-violence expliquée à mes filles

" Voici près de vingt ans que je travaille sur la violence et l'action non violente. Sur un tel sujet, la plupart des questions que se pose un enfant concerne la vie de tous les jours. Si quelqu'un m'agresse, que dois-je foire ? Comment réagir face ou racket à l'école ? Contre une agression sexuelle ? Et lu violence des jeunes ? Et le racisme ? Pour répondre, j'ai quitté mes chères études... C'est ainsi que je me suis mis à écrire quelques pages, que je leur donnai à lire : j'ai souvent refait Mo copie. J'ai voulu leur dire que la non-violence n'est pas la passivité : c'est une manière d'être et une manière d'agir qui visent à régler les conflits, lutter contre l'injustice, construire une poix durable. Je me suis appuyé sur de nombreux exemples empruntés à la vie quotidienne et à l'Histoire. "

01/2000

ActuaLitté

Littérature française

Sain et sauf

" Et je ne voulais pas la voir, même pas la regarder, et c'est arrivé par hasard, dans un faux mouvement, et voilà : elle me sourit, et moi j'ai l'air de quoi ? et alors la musique recommence, et des couples se forment, et sans le faire exprès je pense au mariage, et à une ribambelle de gamins qui braillent et qui rigolent et je me demande si elle existait pendant tout ce temps où j'étais seul, et je me dis : "La vie, ça vaut vachement le coup, et finalement il y a peut-être un dieu", et pourtant je ne ressemble pas à grand-chose au milieu du monde, et pourtant c'est bien moi qu'elle regarde, et j'en suis pas sûr d'abord, et je bouge un peu pour vérifier, et oui, c'est bien moi, et qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de tout cet amour ? "

02/2001

ActuaLitté

Littérature française

Les cigales sont de retour

"Un jour viendra où à mon tour, je raconterai la Provence à mes petits-enfants. Ils s'installeront autour de moi sur la terrasse, à l'ombre d'un pin, face à la mer, et j'ouvrirai ce livre. Je leur parlerai de ces hommes et de ces femmes qui ont forgé l'histoire de ce pays qui court du Rhône aux Alpes. Parce que cette terre est celle où j'ai grandi, parce qu'elle a été le refuge de mes parents, mes enfants y plongeront leurs racines. Ils pourront toujours compter sur la couleur du ciel, la chaleur du soleil et la douceur du vent pour devenir des hommes. L'amour de cette terre et de cette mer, dans lesquelles je me plonge aujourd'hui avec le même bonheur que lorsque j'étais enfant, c'est l'amour de la nature, chantée par les cigales. L'amour de la Provence, tout simplement". Jean-Pierre Foucault

04/2006

ActuaLitté

Littérature française

Histoire du pied et autres fantaisies

"Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles."

10/2011

ActuaLitté

Littérature française

Plus loin mais où

" Je vais aux morts-bois, ça me plaît, les arbres sont pas bêtes, ils cherchent la lumière et qu'est-ce que je vois-t'y pas, un arbre qui marche à grandes enjambées dans la clairière. Beau comme un ange quoique j'y vois pus mais j'ai bon pied bon oeil. Qui c'est qu'a vu un ange ? Des saintes quand elle étaient en manque d'homme. Grand jeune gars fauve, veste cuir, bottes cavalier, courroies croisées sur le dessus du pied, rupin. Tout bouclé à petits coups serrés, rouquin mais quand même. Se dirige droit sur moi. Suis pas craintive quoique. Bonjour madame ! Méfiance. J'y grogne. On se promène ? ". Que se passe-t-il quand une vieille dame indigne rencontre un jeune étudiant ? Tout Béatrix Beck est là : un style cravaché, des phrases qui crépitent, une drôlerie désabusée, des dialogues comme sous la mitraille des mots. Un chef-d'oeuvre d'humour noir.

ActuaLitté

Humour

Vie de merde

À mourir de rire ou de honte, ça leur est vraiment arrivé ! Aujourd’hui, je ressors d’un contrôle très important, en sortant je fouille mes poches dans le but de trouver mon antisèche… Je l’ai laissée dans la copie double. VDMAujourd’hui, j’ai dû passer chez IKEA. J’ai eu la bonne idée, ce matin, d’enfiler une chemise jaune. On m’a interpellé une bonne quarantaine de fois pour des Markus, Gulliver et autres. VDMAujourd’hui, ma fille de neuf ans, que j’élève seule, devait faire une rédaction sur la personne de sa famille qu’elle admire le plus. Elle a eu 9/10 en composant un texte très émouvant sur Skippy, son cochon d’Inde. VDMVie De Merde est un site où des milliers de Français viennent raconter leurs galères quotidiennes, avec humour et spontanéité. En voici la crème de la crème, le meilleur du pire. C’est vrai, c’est drôle, sauf quand ça vous arrive…viedemerde.fr

05/2010

ActuaLitté

Religion

Plus sage est le vent

Si agnostique que je sois, j'ai la faiblesse de croire à la valeur éminente du christianisme, en tant qu'il est religion de la victime. Mais, si l'Eglise catholique me fascine, par sa durée et surtout par sa productivité, je me sens incapable d'adhérer à ses dogmes - l'eucharistie, la virginité de la Mère de Dieu me paraissent des preuves de la psychanalyse (qui d'ailleurs en a besoin). C'est pourquoi, avec une insolence qui s'interpose, et quitte à surprendre le lecteur dans sa naïveté paisible, j'invite la sexualité à faire l'irruption incongrue qui répond à sa propre essence. A l'égard aussi de cette déesse inexorable qui contraint les pauvres humains à osciller de l'ascétisme à la pornographie, j'adopte le ton du sceptique, convaincu que " plus sage est le vent ", comme a dit Montaigne, et que " salubre est le vent ", comme a ajouté Rimbaud...

11/2007

ActuaLitté

Critique littéraire

Le déjeuner des bords de Loire. Suivi de Monsieur Gracq

Julien Gracq est sans conteste au nombre des écrivains que j'admire le plus. Je l'ai découvert au lycée en 1976. Je l'ai lu ensuite et l'admiration s'est installée, inentamable. Je lui ai écrit plus tard et j'ai écrit sur son travail. Ma première visite à Saint-Florent-le-Vieil, sur les bords de la Loire, remonte à février 1992. D'autres l'ont suivie, régulières, ferventes. Un jour - c'était en février 1998 - j'ai éprouvé le besoin de raconter le cours d'une de ces journées désamarrées du flux ordinaire des jours. Comme cela, sans désir d'effraction, loin du prosaïsme du reportage, simplement pour rendre témoignage. C'est le sens de ce récit qui narre quelques heures entre deux trains, au bord du fleuve, un jour d'hiver glacial et lumineux, en compagnie du dernier des très grands, quelques heures magnifiques et aimantées qui restent pour moi comme une leçon de littérature et de vie.

03/2007

ActuaLitté

Policiers

Les 13 énigmes

Place Saint-Georges, une voiture rouge, de la série G.7, s’arrêta à quelques mètres de nous et une jeune femme en sortit vivement, tout emmitouflée de fourrures. Elle tendit un billet au chauffeur et s’en alla sans attendre la monnaie.– Prenez-le, dis-je, en désignant le taxi à mon compagnon.– Du tout ! Prenez-le, vous !– J’habite à deux pas d’ici…– Qu’importe ! Je vous en prie…Je cédai. Je lui tendis la main, bien que nous ne nous connussions que de fraîche date. Il me présenta sa main gauche, car, de toute la soirée, sa main droite était restée enfouie dans la poche de son veston. Et l’instant d’après, j’étais sur le point de le rappeler. Car je tombais brusquement en plein drame, en plein mystère. Dans la voiture où je m’étais engouffré, je heurtais quelque chose. J’avançais la main et je m’apercevais que c’était un corps humain.

09/2005

ActuaLitté

Littérature française (poches)

L'Etranglée

"Je me demande si vous avez besoin de vos lecteurs ? Recevez-vous des lettres de prostituées, de bourgeoises, de meurtriers en puissance, de femmes agressées, de filles qui ont échappé au triste sort de votre héroïne ? Ou bien vous suffit-il de mijoter dans votre sombre fait divers, d'imiter devant votre glace le geste de l'étrangleur, de rêver devant la vitrine d'un bijoutier pour décrire l'orient des perles ? Où est votre vraie vie ? Dans votre vie quotidienne que j'ignore ou dans celle de l'assassin avec le récit achevé, publié, qui circule à présent - je vous le souhaite - chez les libraires ? Je sens que ma lettre sera longue : j'avoue qu'elle me sert à préparer nos retrouvailles. J'aurai lu votre roman, vous aurez lu ma lettre ; nous serons à égalité. Et puis je vous ai prévenu, je suis votre lectrice mais vous devenez mon lecteur".

05/2008

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Hors-les-murs

J'avais vingt-deux ans au sortir de la guerre et je voulais vivre après la peur permanente et les scintillements ambigus de l'Occupation. Vivre comment ? Vivre pour moi n'avait qu'un sens : mes livres. Ces livres chargés d'exprimer les non-dits de mes mutismes traqués. Encore fallait-il les faire accepter. Encore fallait-il qu'une fois acceptés, ils soient lus. Des années durant, ils ne furent ni acceptés ni lus ensuite. C'est ce combat que je raconte. Si j'avais échappé aux bourreaux - massacreurs pendant la guerre, ce n'était pas pour périr sous les médiocres - massacreurs pendant la paix. Dur combat car les médiocres connaissent le secret de la durée. Ils inoculent à qui les gêne le venin suicidaire de la paix. Tant de fois j'ai traîné comme une épave. Mais au plus obscur de moi-même, je savais que le feu, inextinguible, finit par brûler ceux qui veulent l'éteindre.

05/2000

ActuaLitté

Actualité et médias

THEATRE D'OMBRES. Journal de l'année 1997

J'ai tellement vécu dans les livres, j'y crois si fort, que les choses ne deviennent réelles à mes yeux qu'une fois nommées, mises en phrases. L'année 1997 avait bien besoin de cette preuve par Gutenberg. Tout y semblait si virtuel, sautillant, improbable, " zappé ", " morphé ", sorti du " web ". Y a-t-il eu vraiment dissolution de l'Assemblée, visite du pape, mort de princesse, krach boursier, procès Papon, guerre persique ? On l'a prétendu un soir, deux soirs, puis rien, le grand vent d'avant l'oubli. Mes souvenirs d'écrivain, de reporter, de chroniqueur, d'académicien, m'ont servi de repères dans un présent incertain comme un théâtre d'ombres, tout en manigances de communication, où les idées mêmes, les doutes, font partie de l'air du temps, un drôle d'air. C'est la première fois que je tiens un Journal. J'ignorais le plaisir que c'est, et à quel point n'existe que ce qui se raconte.

02/1998

ActuaLitté

Philosophie

Philosophie sentimentale

Un philosophe peut m'instruire ou m'éclairer, mais son oeuvre n'exerce sur moi aucun charme si en filigrane de ses concepts, de ses thèses, de ses arguments. je ne perçois pas le récit d'un chagrin personnel. Sous le masque du cérébral, j'aime deviner l'orphelin, l'amoureux. l'abandonné, le déclassé, le décalé - l'" animal malade ". Les auteurs que je cite dans ces pages, en exergue de chaque chapitre, n'appartiennent pas à une même sensibilité intellectuelle ou littéraire. Si, cependant, leurs pensées m'accompagnent depuis longtemps et me reviennent a l'esprit comme des refrains, sans cloute est-ce parce que j'y entends une semblable tonalité mélancolique. Que j'aie à m'en féliciter ou à m'en blâmer, c'est à Schopenhauer. mais aussi à Nietzsche, Pessoa. Proust, l'Ecclésiaste, Chamfort. Montaigne, Freud. Rosset, Ortega y Gasset. que je dois ma vocation de philosophe sentimental.

09/2010

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Paraiso Travel

" J'ai su qu'en me mettant à courir j'allais la perdre et que moi aussi, en un clin d'œil, j'avais signé ma perte. " Marlon, jeune clandestin colombien, s'égare dans New York le soir même de son arrivée. Commence alors une descente aux enfers, la traversée d'un cauchemar américain où Marlon, devenu SDF, n'a qu'une obsession : retrouver celle qu'il aime, cette Reina avec laquelle il s'est enfui de son Medellin natal. Ce récit d'une folle passion est aussi une plongée dans un New York latino méconnu où des centaines de milliers d'exilés pareils à Marlon s'acharnent à recoller les morceaux du rêve brisé. Reconstituant peu à peu son passé et les étapes de son voyage, Marlon finira par trouver un sens à sa quête et sortir du labyrinthe. Comme dans La Fille aux ciseaux, Jorge Franco dresse ici le portrait d'une génération désespérée au cœur d'un monde de violence.

01/2004

ActuaLitté

BD tout public

Le régulateur Tome 5 : Cordelia

- Tu as toujours été régulateur ? - Toujours, oui. - Tu n'as donc pas eu le choix... - Pourquoi dis-tu ça ? - Parce qu'il me semble que lorsqu'on a le choix, il est humainement impossible de tuer des gens pour gagner sa vie... - J'ai eu le choix une fois... Un jour, j'ai visité un lieu rempli d'espoir... - Tu parles de la zone interdite ? - Tu connais cet endroit ? - Je l'ai traversé plusieurs fois lors de raids sur Biapolis pour réapprovisionner nos réserves alimentaires... - Tu as donc lu les messages qui se trouvent gravés là... - Ce sont ces écrits qui ont façonné notre manière de vivre ici. Comment se fait-il qu'ils n'aient pas changé ta façon de voir le monde ? - J'étais très jeune. Mais je crois surtout que ma vision de la vie avait déjà été cimentée par un événement antérieur... - Lequel ? - La mort de mon frère.

08/2012

ActuaLitté

Littérature française (poches)

L'enfant éternel

"J'ai fait de ma fille un être de papier. J'ai tous les soirs transformé mon bureau en théâtre d'encre où se jouaient encore ses aventures inventées. Le point final est posé. J'ai rangé le livre avec les autres. Les mots ne sont plus d'aucun secours. Je fais ce rêve. Au matin, elle m'appelle de sa voix gaie au réveil. Je monte jusqu'à sa chambre. Elle est faible et souriante. Nous disons quelques mots ordinaires. Elle ne peut plus descendre seule l'escalier. je la prends dans mes bras. je soulève son corps infiniment léger. Sa main gauche s'accroche à mon épaule, elle glisse autour de moi son bras droit et dans le creux de mon cou je sens la présence tendre de sa tête nue. Me tenant à la rampe, la portant, je l'emmène avec moi. Et une fois encore, vers la vie, nous descendons les marches raides de l'escalier de bois rouge."

10/1998

ActuaLitté

Religion

Journal d'un pretre (le) ti - au matin

Le soir est venu, me dit ce vieux prêtre. Avant de quitter cette terre, j'ai voulu relire le journal d'un long voyage ; évoquer ma jeunesse dans la fraîcheur du matin… Il m'a semblé que tout le jour, ce fut, et qu'au soir, c'est encore le matin… Dans mon journal de route – auquel toujours, par un besoin d'introspection, je fus fidèle – j'ai cueilli quelques feuillets, les fixant – en spectateur – dans leur cadre d'ombres et de lumières ; et j'attends après ce regard sur un panorama qui s'estompe, qu'à l'horizon se lève l'aube du soleil éternel… Ces pages – pour les détruire avec eux – vous les trouveriez parmi mes vieux papiers ! Je vous les donne… Vous jugerez si, ce matin, en quête de lumière peut-être, dans son récit d'une distraction bienfaisante, en rappelant qu'à travers les événements, là où Dieu nous a plantés. …c'est avec amour qu'Il nous appelle et nous guide !

04/1997

ActuaLitté

Littérature française

Parlons-en. Conversation

Nous nous entretenons depuis sa naissance. Ce fut d'abord un monologue, puis, quand la parole vint, des réponses à un questionnaire. Elle découvrait le monde, je le découvrais avec elle. Puis vient le moment où, sans se séparer vraiment, les vies diffèrent. Chacun est anxieux de poursuivre une quête. Les rênes sont lâchées jusqu'au moment où on se retrouve à un carrefour. L'entretien reprend. Le questionnaire est renouvelé et porte, cette fois, sur l'occupation absorbante qui me tient depuis tant d'années à ma table de travail, tantôt anxieux, bourrelé de doutes, tantôt heureux, soulagé d'être parvenu au but que je m'étais fixé.
J'ai répondu à ces interrogations parce que, en vérité, je les attendais depuis longtemps et qu'elles m'étaient enfin posées sans que j'eusse à me défendre et à masquer mon visage. Les dernières réticences tombent. J'ai ouvert la fenêtre. Dehors, il ne fait pas si froid.

12/1993

ActuaLitté

Critique littéraire

La philosophie d'Ubu

Un nouvel artiste se lève, seul susceptible de relancer cette fantastique machine de vie qu'est la philosophie. Son nom : Ubu. Sa philosophie : la Pataphysique avec son feu d'artifice de concepts géniaux : la Machine à décerveler, la pompe à Phynances, le Clinamen, la conscience-araignée, le " Merdre de merdre ! ", le rire du dedans, le rêve éthernel, Ego sum Petrus (cogito ubuesque), la Rente, le " J'ch, j'ch, j'ch... ", l'être-au-cure-dents, la Spire d'Or, la Gidouille immanente... Il est temps de lire une pensée fulgurante, une pensée inouïe qui crève les yeux à l'image de l'éclair nietzschéen ou de la folie de Maldoror. Question cruciale : après l'usine de morts (Auschwitz), après l'usine nucléaire (Hiroshima), le XXIe siècle saura-t-il échapper à l'usine à décervelage prophétisée par Ubu ou n'y aura-t-il plus qu'une pensée brûlée comme on dit terre brûlée ?

03/1999

ActuaLitté

12 ans et +

Les autodafeurs Tome 1 : Mon frère est un gardien

"Je m'appelle Auguste mars, j'ai 14 ans et je suis un dangereux délinquant. Enfin, ça, c'est ce qu'ont l'air de penser la police, le juge pour mineur et la quasi-totalité des habitants de la ville. Evidemment, je suis totalement innocent des charges de "violences aggravées, vol, effraction et incendie criminel" qui pèsent contre moi mais pour le prouver, il faudrait que je révèle au monde l'existence de la Confrérie et du complot mené par les Autodafeurs et j'ai juré sur ma vie de garder le secret. Du coup, soit je trahis ma parole et je dévoile un secret vieux de vingt-cinq siècles (pas cool), soit je me tais et je passe pour un dangereux délinquant (pas cool non plus). Mais bon, pour que vous compreniez mieux comment j'en suis arrivé là, il faut que je reprenne depuis le début, c'est-à-dire, là où tout a commencé".

ActuaLitté

Cuisine

Les crêpes. L'art, la manière

Dans cet ouvrage "Les Crêpes, l'art, la manière", j'ai souhaité rendre accessibles toutes les compétences que j'ai acquises et perfectionnées avec le temps pour parvenir à la maîtrise de ce prestigieux tour de main. J'y livre mes connaissances, conseils, astuces, mais surtout tous mes secrets, avec le souhait qu'ils vous éclairent sur le chemin de ce savoir- faire ancestral. Vous y trouverez l'éventail du matériel, plusieurs versions de pâtes à crêpes, des tours de main, des pliages de présentation, des techniques de cuisson, des recettes, des plus simples aux plus élaborées, et des variantes originales de crêpes salées ou sucrées. Pas à pas grâce à de nombreuses photos, je vous accompagne, avec facilité, dans l'apprentissage de toutes les techniques. Alors, rozell en main, cultivez votre nouvelle passion, partagez-la et régalez-vous sans compter ! Je vous souhaite une savoureuse lecture et ose déjà vous imaginer les papilles émoustillées. Catherine Merdy-Goasdoué

01/2019

ActuaLitté

Récits de voyage

Lafi. Récit de vie au Burkina

"La lumière fait partie de ma vie. Jamais froid, jamais faim. Je ne connais pas l'ennui du long terme immuable. Il y a plus de quinze ans, j'ai quitté le nid d'origine pour sans cesse goûter, courir et découvrir le monde. J'essaie de ne jamais m'habituer. Eviter la routine. Aiguiser chaque jour ce regard curieux à travers le kaléidoscope de ma vie d'expatriée. Sans cesse en quête d'un ailleurs. Je suis une expat' nomade et j'aime ça." Lafi raconte le quotidien d'une femme d'expatrié au Burkina Faso pendant plus de deux années. Etre femme, mère, amie, amante et nassara à Ouaga relève du défi tout en procurant mille plaisirs. Qu'il s'agisse d'un bien-être physique ou moral, la routine sous d'autres cieux, fussent-ils exotiques, existe aussi. Via ce récit, l'auteur nous offre un voyage dans une Afrique colorée et chaleureuse de laquelle on revient très souvent charmé, voire transformé.

10/2014

ActuaLitté

Humour

Journal d'un incompris. Archie Adams, 2 ans 1/4

"Bonjour à tous, je m'appelle Archie et je commence la rédaction de mon journal sur un cahier qui m'a été offert dans l'espoir que j'y dessine des soleils, des fleurs et des animaux de la ferme. Mais au lieu de me consacrer à cette gentille occupation, j'ai décidé d'y coucher mes tourments intérieurs. Ma famille se compose de maman (sur les nerfs en permanence, portée sur l'aboiement, oreilles ravissantes), de papa (parfois drôle, le plus souvent sans grand intérêt, pétomane en chef) et de Monsieur Poil, le chat (caractériel, un rien bas de plafond, haleine de putois). J'ai deux ans un quart. Je n'entends pas grand-chose à ce truc arbitraire qu'on appelle l'âge, si ce n'est que, dans mon cas, il est brandi comme une arme pour m'interdire de me servir de ciseaux, de conduire une voiture et de boire de la bière". Le phénomène Archie, l'enfant terrible aux 500 000 fans.

04/2019