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Histoire internationale

Le soldat et la guérilla. Histoire orale de la guerre civile au Salvador

Il y a vingt-cinq ans, des accords de paix mettaient fin à la sanglante guerre civile née à la fin des années 1970 au Salvador. Cet ouvrage raconte ce conflit armé hors norme à partir du témoignage de deux adolescents ayant vécu la guerre en première ligne, l'un au sein des escadrons de la mort de la dictature, l'autre parmi la guérilla du Front Farabundo Martí de libération nationale. Les événements sont racontés tels qu'ils ont été vécus, de façon brute, sans recherche d'esthétique, de justification ni de glorification, ce qui confère au récit une richesse et une force peu communes. Ils témoignent, d'un côté, de la formation suivie par les futurs commandos des escadrons de la mort au début des années 1980, du déroulement d'opérations militaires, des tortures, ou encore d'anecdotes légères ou dramatiques du front ou de la vie à la caserne ? ; et de l'autre, du quotidien des paysans à la fin des années 1970 et de l'émergence de la guérilla, de la répression et de la fuite dans les montagnes, de la vie dans les campements, des combats, de l'organisation militaire clandestine, ou encore des difficultés de l'après-guerre… Au final ces récits de personnes dont le lieu de naissance a déterminé l'engagement dans l'un ou dans l'autre camp se complètent et livrent une vision panoramique des événements. Et s'ils décrivent souvent très froidement des événements d'une terrible cruauté, on y trouve aussi des manifestations d'une grande humanité. Enfin, au-delà du cas du Salvador, ils témoignent aussi d'une histoire populaire du continent latino-américain, des résistances, des guérillas, mais aussi des dictatures qui ont ensanglanté le continent. Maurice Lemoine, dans une préface très complète, revient sur l'histoire de ce petit pays d'Amérique centrale et nous montre en quoi ces récits demeurent en phase avec l'actualité du pays et du continent. Il présente ainsi le travail du sociologue salvadorien Oscar Martínez Penate qui résume bien le sens de cet ouvrage ? :"L'Histoire est généralement écrite par les commandants, les intellectuels et les internationalistes ? ; ceux qui se trouvaient en première ligne, personne ne s'intéresse à eux, leur histoire est très peu connue. ?" Cet ouvrage comportera en outre un riche cahier d'illustrations inédites.

02/2018

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Histoire de l'Eglise

De l'Eden aux flammes de l'Enfer. Le jardin d'Eden conduit-il aux flammes de l'Enfer?

Depuis la nuit des temps, les hommes sont convaincus qu'il existe dans le monde des groupes ou des structures plus ou moins secrètes capables de faire plier les Etats et ses dirigeants. Ces puissances émaneraient de sociétés occultes ou d'entreprises liées aux forces du mal,. Les exemples ne manquent pas. Que ce soit au sein des religions ou en dehors. Pour la religion chrétienne, Satan, le prince des ténèbres incarnant l'inversion de l'Amour, n'est jamais très loin des idées portées certains hommes d'Eglise ou d'autres. De cette sorte de fatalisme logique implacable, l'Homme doit s'éloigner, pour atteindre la lumière et L'Eden. L'une des activités de la droite chrétienne s'effectue souvent dans l'ombre, comme en témoigne la troublante ascension de l'Opus Dei au 20e siècle, une prélature dont la dénomination se traduit par "Ouvre de Dieu", alors qu'elle s'est comportée comme une mafia, une sainte mafia, a-t-on dit et écrit, au point que l'on parlera de l'octopus dei. Cette structure à laquelle sera lié le défunt pape Jean-Paul II, à qui il doit son élection lors du conclave, a suscité énormément de résistances. L'Opus Dei, milice religieuse au comportement de secte, héritière d'un anticommunisme militant, puissance à la fois économique et politique, défrayera la chronique. L'Ouvre a exercé une influence multiforme sur l'Eglise, mais aussi sur les pouvoirs temporels qu'elle cherchera à infiltrer. Est-ce encore le cas ? Le successeur de Jean-Paul II était son inspirateur doctrinaire. Et le pape actuel, François, a été élu par un conclave composé des cardinaux choisis par les deux précédents... Norman Neill, se rapproche de ces chroniques où certains hommes sont les serviteurs fidèles et éclairés de ces "sociétés secrètes". Il lui faudra de nombreuses années pour trouver sa philosophie et appliquer ses propres règles. Mais attention, ses amis de l'au-delà veillent. Dans ces communautés la liberté est toujours sous surveillance, gare à ceux qui s'écartent du chemin, où la seule punition et l'unique sanction est la mort. Heureusement, le soleil brille au-dessus des nuages d'orage et le ciel peut être bleu pour tous et toutes. L'expulsion du mythique Jardin d'Eden ne conduit pas nécessairement aux flammes de l'Enfer. A priori. Tout est-il symbole ou tout est-il réalisme inquiétant ?

12/2078

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Histoire internationale

Israël raconté à ma fille

Au moment où la jeunesse "libérée" de notre pays, plus ou moins persuadée de son innocence ou inquiète de ses responsabilités, est prise pour cible, et se trouve également l'enjeu et la victime d'idéologies politiques contraires et de leur propagande, Guy Millière s'adresse à elle avec patience, exactitude et conviction et lui explique ce que représente pour elle et pour lui Israël. "Tu te demandes pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je défends le pays juif. Tu vois qu'autour de toi, ce pays est critiqué, insulté, à un point tel que tu en viens à songer que ce n'est pas sans raison. Tu vois qu'à défendre ce pays on s'attire des ennuis qu'on pourrait aisément éviter. Je te répondrai qu'il n'est nul besoin d'être juif pour défendre le pays juif. Il suffit de le connaître, de le comprendre, et de discerner ce qu'il est. Et que les raisons de le critiquer ne sont pas celles que tu imagines..." Ce livre retrace d'abord un itinéraire : comment, quelles rencontres, quelles observations politiques, quelles découvertes en histoire, quel dégoût non seulement de l'antisémitisme et du terrorisme antijuif contemporain, mais des manipulations idéologiques de toutes sortes conduisent à une interrogation et à une recherche : "Longtemps, vois-tu, je n'ai rien su du pays juif. Je n'avais pas même la moindre curiosité envers les Juifs ou le judaïsme" mais plutôt "des prédispositions acquises pour adopter sur ce sujet une attitude circonspecte". Avec une franchise qui forme le socle d'un caractère entier, un bon sens qui n'est pas sans naïveté, proche de l'esprit d'enfance, Guy Millière explique comment une expérience décisive l'a vacciné contre la propagande "progressiste" antisioniste prônée par ses aînés et collègues de faculté. Au début des années soixante-dix, il fit le voyage à Beyrouth pour rencontrer par leur entremise la "résistance palestinienne". La personnalité de son interlocuteur l'alerta ; de fait c'est celui-ci qui peu après organisa l'attentat infâme contre les athlètes israéliens à Munich. Ce n'était pas un hasard ni une exception, mais une espèce de secret bien gardé. Les tendances antijuives de la cause palestinienne trouvaient des connections et puisaient largement dans le courant exterminateur nazi européen. L'antisémitisme cimentait des tendances refoulées depuis la fin de la guerre, tellement vivaces qu'alerter, défendre ou dénoncer paraissaient déjà vain. Les Européens fondamentalement ne voulaient pas épauler Israël ni reconnaître ce qu'ils devaient aux Juifs et au judaïsme. Millière alla chercher aux Etats-Unis une sorte d'antidote au conformisme et à la défiance. Le reste s'en suit c'est-à-dire un effort inlassable pour comprendre et faire comprendre les raisons d'Israël, pourquoi l'affirmation du droit à l'autodétermination d'un peuple si longtemps persécuté aurait dû être saluée et comment elle fut combattue, entravée, exécrée.

05/2016

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Photographie

Terres nues

Terres Nues est un projet original dans le travail de Jean Hervoche, photographe voyageur en quête de paysages solitaires. Dans ses images, la figure humaine surgit pour nous rappeler notre humanité, face aux éléments les plus rugueux de la nature. Joël Vernet, poète et écrivain, pose ses mots sur les photographies et nous délivre un hommage aux éléments et aux hommes. "Sur une planche jetée dans l'herbe où s'évertue tout un peuple de fourmis, d'insectes, de mouches, de lézards, j'ai posé les images de Jean Hervoche, ce photographe des éblouissements nordiques, des lacs fracassés, des ciels miroitants, de la fusion qui monte des profondeurs. Sous les fleurs printanières, j'invente un bleu qui n'existe nulle part, mais qu'importe. La vie reprend vie. La terre s'échauffe. Les nuages ne sont plus des glaciers. Les neiges fondent. Des fêtes se préparent. Des amoureux ouvrent le bal. Des gens sérieux veillent un mort et c'est la nuque d'une femme, que j'imagine belle, que fixe mon regard. La vie, la mort sont une grande maison dans laquelle s'engouffrent toutes les intempéries, les meilleurs soleils, les belles espérances. On est à l'étroit souvent entre ces deux échéances : il nous faut donc élargir les paysages, pousser des portes, faire s'effondrer des barricades, des clôtures sans prétention. Les paysages explosent dans un silence assourdissant. Ce silence, je l'entends dans les photographies qui tremblent dans ces pages. C'est vers lui que j'ai toujours marché. Quand je l'entends ici sourdre de la terre, je puis me dire que tout n'est pas perdu, que certains êtres savent prendre soin, s'aimer, entrer dans la fête, que la Nature dans ses robes de très belle lumière, sait nous montrer sa résistance, nous épargner peut-être ce lointain chagrin qu'elle ne veut pas adresser aux générations futures, à tous ces enfants qui naissent ici ou là, avec la belle ambition de vivre tout simplement. Toutes ces photographies, je les regarde comme l'on regarderait une lampe dans la nuit, une toute petite lampe qui éclaire miraculeusement nos chemins. Trouée vers le Sud, vers la fin de l'hiver. Non que le Nord n'ait pas sa lumière, pas du tout. Mais les deux pôles nous éclairent comme deux lanternes, et c'est toujours la vie dont j'entends l'imperceptible murmure partout où je vais, vois, et contemple à la façon d'un photographe sans appareil. Dans mon jardin, sous le sureau, c'est ce voyage que je viens d'entreprendre grâce aux images de Jean Hervoche, ce livre nous permettant de les disperser un peu mieux dans l'azur. Au fond, un livre est un oiseau aux mille ailes. Le photographe a permis son envol en regardant le ciel et la terre, inlassablement, traversés par la beauté poignante de silhouettes". Joël Vernet

10/2018

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Histoire de France

Les année 39-45 vécues et racontées par le "malgré nous" François Schaller

Depuis plus de 30 ans, Danièle Lheureux se consacre à la recherche des Combattants de l'Ombre de la région Nord-Pas-de-Calais. Pour les retrouver, elle a parcouru la France. Au cours de ses déplacements, elle a fait la connaissance de résistants d'autres régions. Comme dans la majorité des cas, beaucoup sont restés dans l'anonymat par modestie. Elle désire les faire connaître afin qu'ils prennent leu r place dans l'Histoire . de la Résistance. Cet ouvrage est dédié à François Schaller et relate son parcours durant les années d'occupation. En septembre 1939, l'université de Strasbourg s'étant repliée sur Clermont-Ferrand, François Schaller, jeune bachelier né à Muttersholtz (Bas-Rhin), s'inscrit à la Faculté de Lyon. Sur les insistances de ses parents, il est en Alsace en fin d'année scolaire 1940. A la rentrée suivante, il reprend ses études à Fribourg. Mais, très vite, les mesures prises par les autorités nazies menacent les jeunes Alsaciens. A leur embrigadement, suit le Service du Travail du Reich en mai 1941, la conscription obligatoire en août 1942, l'incorporation dans la Wehrmacht en septembre. Utilisant des astuces, François Schaller évite le départ d'octobre. Fin septembre 1943, il reçoit son ordre de mobilisation à Ulm, deux mois plus tard au Kühberg. La situation évolue, le 7 février il doit aller à Màhrisch-Weisskirchen (Tchécoslovaquie). Classé au service de garnison à l'hôpital-vétérinaire, il suit la progression sur tous les fronts, il voit passer les nombreux bombardiers alliés, les raids s'arrêteront à l'arrivée des troupes soviétiques sur la zone. Le 1er avril 1945, François Schaller est incorporé dans la 3ème Cie, puis la 1er Cie du bataillon d'assaut qui se dirige le 8 vers la Slovaquie. Le 14, les hommes sont en première ligne où ils relèvent une troupe épuisée, face à des soldats roumains sous commandement russe qui attaquent le 17 avril. A 19 h, la compagnie de Schaller est encerclée et doit se replier... mais un officier renvoie les hommes au front ! Les pertes sont lourdes... peu importe, il faut retourner au feu ! Schaller est blessé et envoyé à l'arrière. Déclaré guéri, il est renvoyé le 24 dans la 3ème Cie. Le 29, alors que le départ au front est prévu à 16 h, la rencontre avec un Alsacien fait basculer le destin de Schaller. Cantonné dans la zone, cet homme est introduit chez le chef local des partisans. Les deux hommes décident de déserter. Leur plan mis au point, ils rejoignent les Tchèques jusqu'à la fin de la guerre. Le 29 mai, ils entreprennent le voyage du retour vers la France avec les passages délicats d'une zone d'occupation à l'autre. Le 5 juin 1945 à 14 h 30, François Schaller pose le pied sur le sol de France.

03/2016

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Philosophie

Habiter selon Tanella Boni

On n'y pense pas au verbe habiter. Pourtant, tout se passe comme s'il y avait sur la Terre plusieurs catégories d'humains : ceux qui habitent, qui sont " chez eux " parce qu'ils ont un toit et ceux qui, " sans toit " vivent de " passage ", " en transit " ou " sans domicile fixe ". Or habiter, ce n'est pas être figé quelque part. Ce n'est pas non plus passer son temps à buter contre des murs et des barbelés, sans trouver de chemin ouvert, sans voir un horizon. Il y a donc des images-chocs qui se rappellent à nous, qui nous interpellent. Images de migrations partout dans le monde, comme si des milliers d'humains ne savaient plus où aller, où habiter. Or migrer est-ce habiter ? C'est d'abord faire l'expérience d'un monde difficile à vivre, c'est affronter ses lois. Donc, au 21ème siècle, pour de nombreux humains qui traversent les mers, les vents et toutes sortes d'intempéries, rien n'est moins sûr que l'habiter. Et pourtant, les migrants habitent le monde, ils ont des histoires, des valeurs qui leur permettent de résister. On ne sait plus qui ils sont. Ils n'ont plus de pays, plus de provenance. Parfois, ils ont brûlé leurs pièces d'identité. Pourtant des bribes de cultures continuent de les habiter. Ainsi, Habiter n'est pas un verbe comme les autres. Il raconte qui nous sommes et où nous sommes. Il dit le sens du temps et de l'espace. Il exprime l'essentiel de notre rapport au monde : prendre possession, peupler, construire, bâtir, être relié, vivre, se nourrir, créer, utiliser des outils, laisser traces et empreintes, mourir. Habiter ou créer un chez soi quelque part : en pleine forêt, dans une région froide, dans un désert, faire monde avec la nature, ou un no man's land ou avec une mégapole du futur. De ce point de vue, les animaux et les plantes n'habitent pas la Terre, même s'ils ont d'ingénieux modes de vie. J'ose dire que l'habiter est une spécificité humaine. J'ose dire aussi que toute culture est une variété de l'habiter. Dans ce livre, chaque chapitre est construit comme un récit de voyage et la narratrice raconte de petites histoires de l'habiter : la découverte en Côte d'Ivoire, par une paysanne, de traces (pierres sculptées) d'une civilisation disparue ; la case d'une grand-mère et la vie qui l'entoure, comme mode de résistance à la colonisation ; villes et bidonvilles qui se côtoient mais ne se ressemblent pas. Le plastique envahissant qui transforme les modes de vie après les indépendances des pays africains. Et que signifie ces noms de quartiers et de bidonvilles (Dallas, Washington, Petit-Paris...) qui renvoient au rêve de l'ailleurs et particulièrement au rêve américain ? Tout comme fait, l'imaginaire et le rêve jouent un rôle important dans la manière d'habiter le monde...

10/2018

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Histoire de France

Vaincre sans gloire. Le corps expéditionnaire français en Italie (novembre 1942-juillet 1944)

En portant pour la première fois depuis la défaite de 1940 l'étendard tricolore sur le sol européen, le Corps expéditionnaire français accomplit un geste capital pour le relèvement national. La force du symbole ne saurait toutefois occulter ses vicissitudes. C'est l'histoire de cette renaissance douloureuse de l'armée française que retrace ce livre. Par un jeu d'échelles entre les hommes, Européens et indigènes, qui forment le Corps expéditionnaire français et cette armée considérée comme enjeu politique et diplomatique, par un souci constant de comparaison avec les forces britanniques et américaines, avec d'autres théâtres d'opérations, voire avec d'autres conflits, il a pour ambition de saisir la complexité et l'humanité de cette histoire. Au-delà des opérations militaires, le livre revient sur la genèse du corps commandé par le général Juin, et en particulier sur la levée en masse en Afrique du Nord. Il souligne le poids humain et économique de la mobilisation - et notamment l'appel aux femmes -, analyse les modalités de recrutement des troupes indigènes dans les trois contextes distincts de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Cet ouvrage renouvelle également l'histoire politique de l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale. Il souligne les réticences d'une armée d'Afrique, encore traumatisée par la défaite, à renier le Maréchal et les valeurs prônées par Vichy. L'arrivée en Afrique des Forces Françaises Libres et des évadés par l'Espagne impose une rupture: alors que le primat de l'obéissance guide l'action de l'armée d'Afrique, les Français Libres prônent l'esprit de résistance. L'épuration de l'armée confiée aux tribunaux militaires à partir de novembre 1943, bien que clémente, provoque un traumatisme durable au sein de l'armée d'Afrique. Le livre examine par ailleurs la participation à la campagne d'Italie du Corps expéditionnaire français, à la lumière des débats sur la stratégie méditerranéenne qui empoisonnent les relations entre états-majors britannique et américain de 1942 à 1944.Tout en soulignant le rôle du Corps expéditionnaire français dans les combats (batailles du Monte Cassino de janvier 44 et Garigliano de juin 44), ayant permis la libération de Rome en juin 1944, le livre propose une analyse renouvelée des nombreux viols et pillages perpétrés à l'encontre des civils italiens qui ternirent les victoires remportées. Dépassant les explications trop souvent manichéennes des historiographies française et italienne, il souligne la pluralité des facteurs ayant provoqué ce déferlement de violence. En guise d'épilogue, le livre revient sur le règlement de la guerre lors des conférences internationales de 1945 à 1947. En brossant un bref tableau de la mémoire blessée des anciens du Corps expéditionnaire français, il montre enfin comment le corps du général Juin est devenu pour beaucoup le dernier avatar glorieux d'une fraternité d'armes idéalisée entre Européens et indigènes et, à ce titre, le vestige d'un monde disparu et regretté.

09/2013

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Sciences historiques

Combats pour l'enfance. Itinéraire d'un faiseur d'opinion, Alexis Danan (1890-1979)

Pascale Quincy-Lefebvre Combats pour l'enfance Itinéraire d'un faiseur d'opinion, Alexis Danan (1890-1979) "Il ne suffit plus que l'opinion publique larmoie, ou vitupère en vase clos. Si son émoi est sincère, elle doit agir, affirmer clairement sa résolution d'avoir le dernier mot... Retroussons nos manches, et, s'il vous plaît, à la pioche" . En date du 31 mai 1936, l'appel a pour sujet "? l'enfance malheureuse ? ", "? l'enfance qui souffre ? ", "? l'enfance tout court ? ". Son auteur, Alexis Danan (1890-1979), est un professionnel de la grande presse française. Né en Algérie peu avant l'affaire Dreyfus, monté à Paris au lendemain de la Grande Guerre, il fait carrière dans le reportage social et la chronique, d'abord à Paris ? -? Soir, puis dans des journaux issus de la Résistance. Maniant "? l'épée du scandale ? " contre l'Administration pénitentiaire, l'Assistance publique ou les mauvais parents contre les "? bagnes d'enfants ? ", pour les droits de l'enfant ou la cause de l'adoption, le journaliste partage son indignation avec ses lecteurs pour que l'enfance soit placée "? sous la protection du public ? ", "? comme il en est des jardins et monuments des villes ? ". Interpellant les autorités, il initie un réseau national de Comités de vigilance et d'action pour la protection de l'enfance malheureuse. Jusqu'aujourd'hui, des hommes et des femmes se regroupent pour répondre à cet appel. Que dit cette vie d'un homme de presse et dirigeant associatif sur la façon de porter la "? cause de l'enfance ? " au xxe siècle ? Ses choix, ses échecs, sa capacité à coller à une époque ou la difficulté à la rattraper sont autant de voies d'entrée dans les recompositions de l'action pour l'enfance en danger dans l'espace public. Acteur et révélateur d'une histoire sensible, sociale et politique autour d'un enfant devenu précieux, Alexis Danan, homme de carrefour, côtoie les grandes consciences morales du temps. Témoin des restructurations des politiques de l'enfance et de la famille, il a défendu une certaine image de la démocratie et des corps intermédiaires à l'ère des masses. Dix ans après sa mort, les parlementaires votent la loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs et à la protection de l'enfance. Parce que association pionnière, la Fédération des Comités Alexis-Danan dite "? Enfance Majuscule ? " fait toujours partie du groupement d'intérêt public administrant le service communément appelé "? Allô Enfance en Danger ? ". Pascale Quincy-Lefebvre, historienne à l'Université d'Angers (Pres UNAM), est rattachée au Centre de recherche historique de l'Ouest (UMR CERHIO). Elle travaille sur les politiques sociales et s'est spécialisée dans l'étude de l'histoire de l'enfance et de la famille. Elle fait partie du comité de rédaction de RHEI (Revue d'histoire de l'enfance irrégulière), fruit d'une col

06/2014

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Droit communautaire

L'identité de l'État dans la globalisation

Par-delà la dimension économique qui en constitue le ressort principal, la globalisation est un processus de "décloisonnement" du monde. Fruit d'une croyance en les vertus de la libération et de la multiplication des échanges, elle procède d'une doctrine dont l'horizon est l'avènement d'un "monde sans frontières" . Présentée comme favorisant la fusion croissante des sociétés et comme tendant, ce faisant, à une forme de paix perpé­tuelle, la globalisation apparaît comme une "notion acritique" , un phénomène aussi inéluctable que bienfaisant. Ce processus n'est toutefois pas axiologiquement neutre. Privilégiant une appréhension économique de l'homme et du monde, la globalisation rivalise avec la traditionnelle conception politique du pouvoir et de régulation des rapports sociaux dont l'Etat est l'instrument. Plus fondamentalement, la promotion d'un espace unique couvrant uniformément le globe entre en contradiction avec la représentation alvéolaire en vertu de laquelle il avait été pensé jusqu'alors, ainsi qu'avec l'unité en fonction de laquelle ce découpage était réalisé. Ordre juridique situé procédant de l'expression d'un pouvoir déterminé s'exprimant au sein d'une sphère géographique précisément délimitée, l'Etat apparaît, par sa structure même, comme une entrave à la réalisation du programme de la glo­balisation. Une relation dialectique s'instaure alors entre l'Etat et la globalisation en ce que leur confrontation éprouve et façonne leur substance respective. Loin de faire table rase, la globalisation se plaque sur un monde fortement étatisé qui la marque en retour de son empreinte. La fluidification qu'elle promeut ne peut affluer que par le canal étatique qui en devient l'un des éléments constitutifs. Réciproquement, elle ébranle si profondément l'Etat qu'elle en interroge l'identité même. La globalisation invite ainsi à déterminer ce qui constitue cette identité, le noyau dur - à supposer qu'il existe - de cette forme d'institutionnalisation du pouvoir. Or, à travers l'Etat, la globalisation induit et accompagne une vaste reconfiguration du pouvoir. En provoquant, en premier lieu, l'effacement de l'Etat (1), elle participe à la dis­sipation du pouvoir. Elle en affaiblit le caractère perceptible et, par conséquent, la faculté de le domestiquer que la centralité étatique autorise. Ne provoquant toutefois pas la disparition du pouvoir, la globalisation induisant la migration d'un certain nombre d'attributs traditionnellement étatiques vers des plans et en ferveur d'autorités eux-mêmes globaux entraîne la dissimulation du pouvoir par sa dispersion (Il). Ce mouvement trouve néanmoins, en troisième lieu, sa limite dans la persistance d'une conception politique et univoque du pouvoir dont la survi­vance de l'Etat est le témoignage (Ill). C'est précisément l'ambiguïté d'une période caractérisée à la fois par la déchéance et par la résistance des montages traditionnels du politique et du droit aux prises avec un modèle postmoderne concurrent que le présent ouvrage a pour objet de questionner.

11/2022

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discriminations, exclusion, ra

Maroc : justice climatique, urgences sociales

Synopsis des enquêtes 1-L'Oasis de Skoura, un patrimoine en voie de disparition - Dounia Mseffer Depuis une vingtaine d'années, l'Oasis de Skoura est menacée par la sécheresse, la surexploitation des ressources naturelles et l'urbanisation. L'eau devient une ressource de plus en plus rare. 2-Les nomades de l'extrême-est : entre réchauffement climatique et sécheresse politique - Soufiane Hennani Dans l'Oriental, les nomades, affectés par les changements climatiques, la sécheresse et l'isolement, mènent une vie de plus en plus précaire. 3-Pénurie d'eau dans le Souss - Khadija Maâras Dans le Souss, les réservoirs et les barrages sont utilisés pour une agriculture intensive, en dépit des besoins en eau de la population des douars. 4-A Mohammedia, le travail ou la vie - Salaheddine Lemaizi Difficultés respiratoires, démence, maladies cardiaques et pulmonaires, la santé des habitants de Mohammedia est mise en péril par la pollution due aux activités industrielles. Mais face au chômage de masse, la ville les maintient. 5-Trafic du cèdre au Moyen Atlas : enquête sur une lente agonie - Amine Belghazi et Mohamed Samouni Dans le Moyen Atlas, entre braconnage du bois de cèdre et abattage légal, les forêts sont menacées par la coupe abusive. 6-La pêche à l'algue rouge, un fragile filet de secours - Mohammed Taleb Sur la côte des Doukkala, pour cueillir l'algue rouge dont on tire le très prisé agar-agar, les populations plongent au péril de leur santé. Surexploitation de la ressource et misère sociale se renforcent mutuellement. 7-Espèces menacées : la biodiversité en danger - Fedoua Tounassi Malgré les lois prohibant le braconnage, les macaques des forêts du Moyen Atlas sont menacés par le défrichement de leur habitat et le commerce illégal des jeunes singes. 8-L'agroécologie, une alternative aux intrants chimiques - Ghita Zine Dans la périphérie du Grand Casablanca, à Dar Bouazza, l'agroécologie est une résistance patiente à l'invasion du béton et aux pesticides et revalorise le secteur primaire. 9-Militants pour un Maroc vert - Hicham Houdaïfa Portrait de différents acteurs de la société civile et de structures qui ont oeuvré pour la préservation de l'eau, du patrimoine naturel ou de l'énergie. 10-Entretien avec Mustapha Azaitraoui sur la gouvernance des déchets Insuffisance de moyens, enclavement et manque d'infrastructures adaptées : la gestion des déchets ménagers est problématique pour les communes. Un problème majeur de gouvernance. 11-Zéro Mika : quand le zéro devient des milliers - Hanane Jalal Le Maroc utilise près de 25 milliards de sachets en plastique par an. La campagne Zéro Mika a tenté de sensibiliser la population à cet enjeu environnemental. 12-A Tasselmante, les femmes démystifient l'énergie solaire - Oumaima Jmad Près de 3 000 hectares ont été achetés par l'Etat pour créer un parc solaire. Dépossédés de leurs terres, les habitants du douar ne bénéficient pas de ce programme de dév

09/2021

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Sciences historiques

Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France

Qui de plus français que le couturier et mécène Pierre Cardin ou le premier vainqueur du Tour de France cycliste, Maurice Garin ? Sauf que l'un et l'autre sont nés Italiens. A l'inverse, combien de Français savent que le prix Nobel de littérature de l'an 2000 a été attribué à un citoyen français - naturalisé depuis trois ans -, Gao Xingjian, né à Ganzhou soixante ans plus tôt ? Ce que la plupart de nos compatriotes savent, en revanche, c'est que la renommée de la France doit beaucoup à Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett ou Charles Aznavour. Et ceux qui s'intéressent au destin politique de ce pays ont sans doute remarqué, sans remonter plus haut que la Révolution française, que ladite Révolution n'aurait pas tout à fait été la même sans le modéré Necker ou le radical Marat - deux Suisses -, la IIIe République sans Gambetta ou Weygand, la Résistance sans Boris Vildé, du premier réseau, celui du Musée de l'homme, ou le groupe Manouchian et ses fusillés stigmatisés sur l'Affiche rouge "parce qu'à prononcer leurs noms sont difficiles"... Pour mieux connaître cet apport exceptionnel des étrangers à l'histoire de notre pays, il manquait un ouvrage comme celui-ci. Un dictionnaire regroupant aussi bien des notices "collectives" (Ecole de Paris) que des notices "communautaires" (Congolais) et, surtout, une masse de notices individuelles, d'Abbas à Zulawski, (Andrzej). Il sera, à coup sûr, pour ses lecteurs une source éclairante et vivifiante de surprises, de découvertes, d'émotions. La période choisie commence en 1789, avec la proclamation solennelle et inédite de la nation française comme principe de souveraineté, et va jusqu'à nos jours, avec Stéphane Hessel ou Marjane Satrapi. La notion "d'étranger" est prise ici au sens juridique du terme, pour éviter toute subjectivité : être né de statut étranger, en France ou hors de nos frontières, qu'on le soit resté ensuite (comme Pablo Picasso), qu'on ait obtenu sa naturalisation (comme Yves Montand), qu'on l'ait abandonnée (comme Igor Stravinsky) ou qu'on ait failli la perdre (comme Serge Gainsbourg). Les naturalisés de naissance, comme Georges Perec, ne figurent donc pas dans ce dictionnaire, non plus que les ressortissants des colonies ou des départements d'outre-mer. Tous les secteurs d'activités sont représentés, de la littérature (Emile Zola) au sport (Raymond Kopa) en passant par le monde de l'entreprise (Carlos Ghosn) et de la création sous toutes ses formes. Les notices communautaires permettent de redonner toute leur place aux obscurs et aux sans-grade, qui jouèrent leur rôle dans l'édification de l'économie comme de la culture françaises, des mineurs polonais aux maçons portugais, des musiciens de bal musette aux chanteurs de raï. L'ouvrage, qui comprend 1 186 articles (1 112 notices individuelles, 22 notices collectives, 52 notices communautaires), est précédé d'une préface de Pascal Ory, son maître d'oeuvre.

10/2013

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Histoire de France

Journal 1940-1944. "Que passent les heures, les jours, les nuits et que la France renaisse"

Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisions erratiques du gouvernement français. Son mari, Henri Hoppenot, est alors à la tête de la "Sous-Direction Europe" et tous deux sont proches d'Alexis Léger (soit Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay. Au début du troisième tome, en 1940, nous retrouvons les Hoppenot en Uruguay : "Nous tous, exilés diplomatiques, sommes devenus des épaves." Soumis au rythme des chassés-croisés incessants, des ordres et contre-ordres incohérents, ils subissent l'illisible politique de Vichy. Malgré tout, Hélène Hoppenot garde espoir : "Depuis deux ans - et quels qu'aient été les désastres subis - j'ai toujours cru à la victoire de l'Angleterre. Par instinct et non, hélas, par raison. Un univers nazi est inconcevable". Elle va rapidement convaincre son mari qu'il lui faut choisir le général de Gaulle contre le "terrible vieillard" et le gouvernement de Vichy - dont Henri Hoppenot est pourtant le représentant légal à Montevideo - et contre Alexis Léger, qui voir en de Gaulle un futur dictateur. La tension et la complexité de ces années difficiles affectent le moral de Hélène Hoppenot, mais pas son sens critique qui ponctue, en temps réel, les échos, les fausses nouvelles et les rumeurs qu'elle consigne... Heureusement, elle retrouve de vrais amis sur le continent américain : Gisèle Freund, Darius Milhaud, Jules Supervielle, Henri Seyrig, la famille de Paul Claudel... Et le tumultueux séjour à Montevido de Louis Jouvet et de sa troupe de comédiens en 1941 est une distraction bienvenue dans le désert culturel uruguayen. Après la démission de Henri Hoppenot, le 25 octobre 1942, ils partent sans regret pour les Etats-Unis, où ils retrouvent Alexis Léger et des intellectuels européens exilés. Traversée du désert... Mais c'est Henri Hoppenot, nommé à la tête de la délégation française à Washington, qui organise en juillet 1944 - soit entre le Débarquement et la Libération de Paris - le séjour à Washington et New York du général de Gaulle. Soutenu par Hélène Hoppenot, il fait alors partie de ceux qui contribuent à arracher aux autorités américaines la reconnaissance officielle du chef de la Résistance française. Hélène Hoppenot était très consciente de l'importance de noter les propos entendus, les choses vues dans la coulisse, avant de les retrouver déformés ou censurés par les journalistes, comme Geneviève Tabouis ou "Pertinaz", selon leur orientation... Ce Journal 1940-1944 livre donc quantité d'informations pour les historiens, tout en constituant un témoignage d'une grande honnêteté intellectuelle. Edition établie et annotée par Marie France Mousli, qui a déjà proposé le Journal 1918-1933 de Hélène Hoppenot paru en 2012, puis le Journal 1936-1940, paru en 2015.

03/2019

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ouvrages généraux

TF 677 - Journal de prison. Suivi de Ombres en centrale, roman inachevé et inédit

Préface, mis en forme et commentaire de Francis Bergeron Né en 1885, issu d'un milieu modeste, Henri Béraud (1885-1958) va connaître, par son seul talent, un début de notoriété à partir de 1903, notoriété locale, d'abord, puis nationale, après la guerre, en tant que reporter. Le succès va venir grâce au prix Goncourt qui le distingue, en 1922. Ce succès ne fera que s'amplifier dans les années d'avant-guerre et pendant la guerre, par ses talents de polémiste, qui s'exercent en "une" de l'hebdomadaire Gringoire, ceci jusqu'à l'invasion de la Zone Libre qui, mettant un terme à l'autonomie, certes relative, de Vichy, conduisit son éditeur et ami, Horace de Carbuccia, et beaucoup de ses proches du monde intellectuel et littéraire, à évoluer dans leur vision géopolitique. Béraud, lui, continue à proclamer sa fidélité à l'Etat français, et ne met pas en sourdine son anglophobie, une hostilité qui datait de sa jeunesse, le souvenir des incidents de Fachoda, la rivalité franco-britannique en Afrique, et réaffirmée après un reportage qui l'avait conduit en Irlande, pendant la grande répression des nationalistes catholiques par le gouvernement britannique. Les colonnes de Gringoire lui sont désormais fermées. Béraud tempête, et publie une diatribe contre cette censure exercée à son encontre : Les raisons d'un silence. Lors de la libération de Paris, Béraud ne s'enfuit pas ni ne se cache. Il habite avenue Niel à Paris. Le 23 août, alors qu'il dîne avec un ami, Jean Herbert, le futur directeur du "Théâtre des deux ânes" , il est arrêté par des hommes se revendiquant de la Résistance, emprisonné et jugé parmi les premiers intellectuels présumés collaborateurs. Le procès va se dérouler en deux jours, la première journée étant consacrée, pour l'essentiel, aux articles de Béraud publiés pendant le Front populaire, et à sa responsabilité supposée dans le suicide du ministre socialiste Roger Salengro. Un témoin, l'amiral Muselier, et des jurés, réclament sa mort, en cours d'audience, ce qui n'est pas banal. Il sera en effet condamné à mort. La sentence sidère tous les autres détenus politiques de l'Epuration, en attente de jugement. Si Béraud, qui n'avait eu aucun contact avec l'armée et les autorités d'occupation, dont le crime supposé était d'avoir continué à écrire ce qu'il écrivait avant-guerre, qui ne cachait pas sa germanophobie, et plus globalement sa xénophobie, est condamné à mort, quel sort attend donc les vrais collaborateurs ? Pendant 15 jours, Béraud va porter les chaînes du condamné à mort, avant que Charles De Gaulle le gracie, sur intervention de François Mauriac. Interné à Poissy, puis au bagne de l'île de Ré, il sera libéré en 1950, et passera les dernières années de sa vie à Saint-Clément des Baleines, aux "Trois bicoques" , tout au nord de cette île qu'il avait contribué à mettre à la mode.

06/2022

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Poésie

Le veilleur

La dédicace donne le ton : " à cet homme dont j'ignore le nom qui a sauvé ma famille en juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors. " Sur le plateau du Vercors le 21 juillet 1944, " forteresse retranchée " de la Résistance, a lieu une attaque allemande par planeurs. Les habitants se réfugient dans les forêts près du village et des fermes. Traques, errances, poursuites à travers bois et grottes tristement célèbres. Le personnage du Veilleur est l'un de ces habitants. Le livre s'articule autour de la figure de cet homme. Un jour, le groupe qu'il accompagne est surpris par un commando. S'estimant trop vieux pour fuir assez vite, il décide de rester. Les soldats arrivent, le tuent et le laissent. L'errance continue pour le restant du groupe, tandis que le corps du Veilleur demeure où il est tombé. L'accalmie revenue, mi août, on entreprend de ramasser les morts pour les reconnaître et les enterrer. Quand on soulève son corps, on voit son empreinte qui reste fortement marquée sur la terre. On raconte qu'au printemps suivant, l'herbe pousse différemment sur l'endroit où avait reposé sa dépouille l'été d'avant. Et la silhouette du Veilleur dessinée par l'herbe apparaît distinctement sur le sol. A l'origine donc, il y a les événements de juillet 1944 et la famille de l'auteur à Vassieux. Il y a le paysage, la rudesse et l'aridité de ces montagnes des Préalpes que l'auteur déplace un peu plus au sud et rend plus méditerranéen, au Kosovo parce qu'à l'époque (1999) elle est encore sous le coup d'une violence qui évoque celle que subirent en 1944 les habitants du Vercors. L'ouvrage s'articule en trois parties, trois régimes d'écriture à des moments différents. Le premier " Je " relate l'émotion ressentie à visite de la nécropole de Vassieux. Le souvenir de cet homme remonte : " Il est mort et nous serons épargnés tous ses descendants que nous serons. " Ce premier texte traite de la soudaine prise de conscience du lien ou de la distance entre le " JE " de l'aujourd'hui de l'écriture et le " ON " qui a transmis l'histoire, ce " JE " et ce " ON " entremêlés font exister le récit poétique. Suivent des variations poétiques sur le temps et l'éternel retour. L'empreinte du corps de l'homme tué apparaît au printemps, s'estompe en été, disparaît à l'automne et revient au printemps suivant. Et les années se confondent, comme si le temps n'existait pas. Car toutes les guerres ont quelque chose de semblable. " Passé, présent, futur " sont mis en écho avec " printemps, été, automne " : trois fois douze fragments. Et il est aussi en rapport avec les événements actuels, une évocation de la mémoire, de l'exil, de l'exode des nombreux réfugiés qui ne savent où trouver une place et qui éternellement marchent sur les empreintes d'autres personnes mortes avant eux, qui avaient suivi des chemins similaires...

08/2018

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Troisième République

La vie à crédit. La consommation des classes populaires à Paris (années 1880-1920)

Dans le Paris de la Belle Epoque, de plus en plus d'ouvriers, d'employés et de petits fonctionnaires accèdent à la consommation. Les garde-robes se diversifient, les intérieurs populaires se peuplent de meubles, notamment de la très convoitée armoire à glace, et la décoration envahit le logement. Les plus aisés des ouvriers et des employés arrivent même à acheter une bicyclette ou une machine à coudre. Cette mutation de la culture matérielle est rendue possible par l'augmentation des revenus des classes populaires et par la mise en place de médiations nouvelles : le crédit d'abord - qui donne accès financièrement à la consommation -, la publicité ensuite - qui donne envie d'acheter des biens nouveaux. Georges Dufayel, bien qu'oublié aujourd'hui, en est l'exemple type : il bâtit un empire commercial à la fin du XIXe siècle, véritable pionnier dans ces deux secteurs, développant à la fois la vente à l'abonnement et l'affichage sur les murs de Paris. Ses magasins grandioses, installés boulevard Barbès et baptisés "Palais de la nouveauté" , deviennent les temples de la consommation populaire parisienne. Ces objets, les manières de se les procurer et de s'en servir témoignent d'une culture populaire spécifique, encore marquée par la vulnérabilité économique et le recours à la débrouille - ou à la "ruse" dirait Michel de Certeau. Ces pratiques vont de la fréquentation du Mont-de-Piété à l'achat d'objets d'occasion chez les brocanteurs, en allant jusqu'au vol parfois. Le risque de la saisie des biens et de l'expulsion du logement est bien réel : les objets dans les classes populaires sont souvent des "consommations transitoires" , pris entre le crédit à l'achat et le prêt sur gage, dont la possession est fragile. La modernité commerciale coexiste donc à la Belle Epoque avec des pratiques de circulations, d'usages et d'acquisitions alternatives, celles des objets d'occasion, usés, réparés, récupérés ou marchandés. Ces deux rapports à la culture matérielle et marchande subsistent côte à côte, et les membres des classes populaires peuvent passer rapidement de l'un à l'autre en cas de difficultés, comme le prouve la résurgence d'un rapport plus traditionnel aux choses dans la période de grande difficulté qu'est la Première Guerre mondiale. Touchant à l'histoire de la vie privée, des échanges économiques ordinaires et de la culture matérielle, cet ouvrage met en lumière à la fois les dominations multiples qui pèsent sur les classes populaires et les petits arrangements, les micro-résistances, qui traversent le peuple des choses et les choses du peuple.

09/2021

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Actualité politique France

L'Etat radicalisé. La France à l'ère de la mondialisation armée, Edition

L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe concerne directement l'Europe, qui avait été épargnée depuis la guerre en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Elle confirme, contrairement aux discours sur la "mondialisation heureuse" , que nous vivons plus que jamais à l'ère de la mondialisation armée. La France n'est pas passive dans cette évolution. Membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a mené plus de 115 interventions militaires depuis la disparition de l'URSS. Son budget militaire a augmenté de 50 % au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron, et elle a fait des ventes d'armes le vecteur de sa politique diplomatique, sans considération pour leur utilisation par des régimes autoritaires. Pourtant, l'ouvrage montre les limites de ce positionnement international, comme si la France boxait désormais "au-dessus de sa catégorie" : le camouflet du contrat de sous-marins avec l'Australie, l'annonce que l'OTAN est en mort cérébrale à l'heure où elle est plus que jamais mobilisée, l'impasse de la guerre au Mali qui confirme le recul des positions économiques et géopolitiques de la France dans son "pré carré" . Par ailleurs, l'enthousiasme pour les ventes de Rafale masque de plus en plus mal le désastre industriel qui a été confirmé par la pandémie. Serfati analyse la responsabilité de la politique qui a fait de quelques secteurs, dont le nucléaire et la production d'armes, les derniers leviers des performances françaises dans le monde. Aucun espace démocratique n'existe pour la discussion des questions géopolitiques et économiques de défense dans la Ve République. Dans la tradition bonapartiste de ce régime, elles sont l'affaire exclusive du Président. Macron a un peu plus accentué ce déni démocratique au nom d'une présidence "verticale" , faisant du Conseil de défense le lieu secret des décisions politiques. Pendant ce temps, des groupes d'officiers se mobilisent publiquement pour que le pouvoir politique fasse appel à l'armée dans sa lutte contre l'insécurité dans les banlieues. Cette évolution est porteuse de lourds dangers pour la démocratie. Le dernier chapitre est consacré à la radicalisation sécuritaire de l'Etat français. L'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exaltation sécuritaire a conduit au vote de 13 lois depuis 2015, dont quatre en 2021. Elles restreignent les libertés publiques (droit d'association, de manifestation, etc.) et renforcent les pouvoirs de police (administrative et de maintien de l'ordre), accompagnant la surenchère raciste et la répression des résistances populaires. La France constitue désormais le maillon faible des démocraties occidentales.

10/2022

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Littérature étrangère

Un été sans les hommes

Lorsque, après trente ans de mariage, Boris prononce le tant redouté mot pause, Mia, poétesse en mal de reconnaissance, bascule dans la folie, le temps d’une fulgurante “bouffée délirante” qui lui vaut un torpide séjour en hôpital psychiatrique. Car cette pause recouvre une réalité douloureuse : elle s’incarne en la personne d’une jeune et fraîche neuroscientifique à la poitrine éloquente, collègue de Boris devenue sa maîtresse. Privée de la maîtrise des événements puisqu’elle subit l’infidélité de son mari et sa volonté de “faire une pause”, le coeur à vif, d’autant plus accablée que l’harmonie et l’amour avaient toujours régné dans leur couple, et incapable de rester un instant de plus dans un appartement imprégné de leur vie à deux, Mia quitte New York pour aller passer l’été dans son village natal du Minnesota profond, à deux pas de la maison de retraite où vit sa mère depuis la mort du père. Mia rejoint donc Bonden comme on part en convalescence. Cette coupure est l’occasion pour elle, au-delà du simple fait de s’éloigner de l’épicentre du tremblement de terre qui a ravagé sa vie, de se retrouver avec elle-même, de prendre le temps de la réflexion et, chose inattendue, d’aller de découverte en découverte. Ainsi fait-elle la connaissance de sa voisine, Lola, jeune mère de deux enfants fréquemment délaissée par un mari colérique et pour le moins instable, et lie avec elle une amitié sincère, née d’une solidarité féminine tacite et qui représente pour toutes deux autant d’occasions de dépasser leur peine, de rire et de se libérer. Un deuxième cercle féminin se dessine autour de Mia et des sept adolescentes inscrites à l’atelier de poésie qu’elle a accepté d’animer pendant l’été. Au fil des séances, ces jeunes filles, peu coutumières de l’exercice poétique et davantage préoccupées par les garçons, à l’heure des premiers émois amoureux, se mettent à jouer le jeu des mots et se livrent peu à peu, laissant entrevoir les classiques questionnements, conflits et rivalités de l’adolescence. Emue par ce qui ressemble fort à une persécution de l’une des filles du groupe par les six autres, Mia va tenter une forme de médiation par l’écrit, autour d’un jeu de rôles et d’écriture qui mènera chacune à repenser son attitude, sa place, et à s’interroger sur l’identité et l’altérité. A l’autre bout du fil de l’existence, Mia gravite dans la sphère du pétillant quintette d’octogénaires qui a pris ses quartiers à la maison de retraite de Bonden et dont fait bien entendu partie sa mère. Bien que menacées, comme toute personne âgée qui se respecte, par les chutes et l’Alzheimer, ces joyeuses veuves ont en commun une force de caractère qui les démarque des autres. Elles ont un regard différent sur la vie, elles sont libres, rayonnantes, savourent chaque instant et ont appris à vivre heureuses sans leur mari. Mia se régale de leurs histoires, resserre les liens avec sa mère et devient la confidente de la plus espiègle des cinq, Abigail, qui ira jusqu’à lui confier ses plus grands secrets. A un tournant de son existence, à la croisée des chemins, en observatrice attentive de tous les âges de la vie, Mia, nourrie de poésie et de philosophie, interroge son parcours de femme, pose un regard tantôt amusé tantôt amer sur son passé et se livre à une véritable introspection. Grâce à cette parenthèse féminine et féministe, Mia s’ouvre à une nouvelle vision des choses et se découvre. Un moment d’intimité avec ces femmes, articulé autour d’une réflexion dont l’érudition nourrit le plaisir que prendront toutes les générations à la lecture de ce roman solaire.

05/2011

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Connaissance de soi

Inventer des rituels contemporains. Pour vivre dans un monde incertain

Lors du premier confinement lié à la pandémie du Covid-19, Thierry Janssen a proposé une méditation sur Facebook, tous les soirs, durant quarante-cinq jour d'affilée. Une méditation très particulière, tantôt en mouvement, tantôt en position assise, centrée sur l'ouverture du coeur et la détente de l'être. C'était sa manière de se rendre utile, dit-il. Une façon de rester en lien et de témoigner de la solidarité. Une invitation pour ceux qui étaient angoissés ou stressés de s'apaiser afin de favoriser l'éveil de la conscience en eux et de faire de la crise sanitaire qui ébranlait le monde, une opportunité d'évolution et de transformation. Ce que Thierry Janssen a proposé sur les réseaux sociaux ressemblait à une sorte de rite de retour à soi. Un rite pratiqué à travers un rituel inspiré par la tradition et pourtant résolument contemporain, qui a fait du bien à des milliers de personnes. Lorsque nous lui avons demandé s'il s'était rendu compte de cela, il nous a répondu qu'il n'avait jamais analysé ce qui s'était passé sous cet angle ni sous aucun autre d'ailleurs. " Me rendre compte de tout cela m'a amené à me poser plusieurs questions auxquelles je n'avais jamais pensé auparavant, confie-t-il dans l'introduction de ce livre. Qu'est-ce qui caractérise les rites et les rituels ? A quoi servent-ils ? Pouvons-nous vivre sans eux ? Doivent-ils forcément être reliés à une tradition, à une démarche sacrée ou à une pratique religieuse ? Notre existence n'est-elle pas remplie de rites que nous adoptons sans nous en rendre compte ? Comment inventer de nouveaux rituels, à la fois adaptés à nos besoins personnels et aux enjeux du monde dans lequel nous vivons ? En tentant de répondre à ces questions, les mots corps, conscience, intention, inspiration, manifestation, incarnation, cohérence et sens me sont apparus comme des clés essentielles. " Au final, Thierry Janssen nous offre un ouvrage passionnant dans lequel nous découvrons que les rites naissent en réponse à des besoins fondamentaux. Ils ne s'inscrivent dans la durée que s'ils ont une fonction symbolique et/ou pratique indispensable à notre épanouissement personnel ou à notre équilibre collectif. Nous découvrons aussi que les rites sont transmis et partagés à travers des rituels qui permettent de les propager et de les faire perdurer. Le rituel est une mise en scène consciente du rite, il constitue un langage plein de sens et il permet de manifester une intention. Fort de ses connaissances médicales, Thierry Janssen nous apprend que les rites et les rituels ont une fonction biologique car, en fournissant des repères et en créant du sens, ils apaisent notre cerveau, ils génèrent un sentiment de sécurité et ils renforcent la cohésion sociale. Ce livre parle de nous, de nos existences quotidiennes, de la vie de nos communautés, des préoccupations et des besoins de tous les êtres humains. Il explique comment laisser émerger divers rites en nous posant les bonnes questions. Et, de façon très pratique, il enseigne comment inventer des rituels pour manifester l'intention contenue dans ces différents rites, de manière intuitive, en écoutant la voix de notre âme, en nous laissant guider par la sagesse qui émane des profondeurs de notre être. " Que nous choisissions des rituels existants ou que nous en inventions de nouveaux, l'important est que ceux-ci nous permettent de créer ce que nous espérons ", nous dit Thierry Janssen. Ritualiser apparait alors comme une façon de mener une existence pleine de sens et d'accomplissements, le moyen de vivre plus confiant et plus serein dans un monde qui se révèle de plus en plus incertain.

05/2023

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Management

L'alter management. Pour une "Coopération Compétitive"

En écho à toutes les interrogations et insatisfactions que suscite trop souvent la cosmétique de politiques RH paradoxales jouant la carte de l'individualisation dans un univers de proximité/convivialité/ solidarité souvent plus feintes que vécues, ce précis écrit au cours des trois dernières années a pour but de nourrir de manière synthétique la réflexion de "lecteurs-managers" désireux seuls ou en équipe de donner à leur pratique managériale une pleine humanité pour une pleine efficacité au service de la raison d'être de leur entreprise et de la Société. Après trente années d'exercice en entreprise et quinze en conseil, j'éprouve donc le besoin de livrer ce qui me paraît être les éléments-socle d'une pratique managériale au service du devenir de l'entreprise et de toutes ses Sources Humaines. "L'ALTER MANAGEMENT" est construit sur une conviction, celle de l'altérité comme source de l'humanité des hommes et du devenir de l'Humanité. Faisant le lien entre l'humain et l'économique en posant une "Coopération Compétitive" comme modèle managérial efficace, il prend le parti de l'homme "vivant social historique" dans la construction de l'offre de valeur par l'entreprise et le positionnement de son modèle économique et considère ses parties constituantes (associés /actionnaires, mandataires sociaux, salariés) comme capables à certaines conditions d' "initiative corrélée" c'est-à-dire ajustée au contexte, compatible et/ou conjointe à celle d'autrui, congruente, intégrant les contraintes factuelles. La coopération compétitive, comme la compétence, ne se décrète pas ; elle s'observe dans le vécu du travail et s'évalue dans les causes des résultats obtenus. Qu'elle soit spontanée ou suscitée elle est toujours volontaire. Mais son effectivité, sa part dans l'origine des comportements ou son absence est liée au milieu, -système d'action et d'acteurs-, où elle doit éclore et qu'elle impacte dans tous les cas. Aussi, approcher ses ressorts puis décliner sous son éclairage certains éléments-clé du système managérial qui la porte en même temps qu'elle les irrigue, constitue l'ambition des réflexions présentées ici. Dans le but de produire un support à même d'aider les équipes en entreprise à réfléchir et à débattre sur les fondamentaux du management afin de déterminer une ligne d'action commune, ce que j'appelle une "conduite véridique" où les fins ayant été convenues chacun puisse les assumer, et à choisir, à s'approprier ou à élaborer les démarches, outils et méthodes correspondant à ses exigences et nécessaires pour sa mise en oeuvre coordonnée, ce document présente en parallèles : ? Des tableaux PowerPoint dont le dessin et le texte doivent susciter par eux-mêmes la réflexion et l'échange ? Et un exposé déroulant la thématique en mettant l'accent sur certains points, ces deux sortes d'éléments se faisant écho et s'enrichissant mutuellement sans viser l'exhaustivité mais en invitant à la réflexion par des renvois à la littérature spécialisée. Dès lors, ces réflexions pour une coopération compétitive ont vocation à être complétées par les apports de tous ceux qui voudront bien en poursuivre la déclinaison, soit sur les éléments présentés, soit sur tout autre composant du système managérial. L'objectif est bien de prendre en compte particulièrement tous les bouleversements qu'apporte la société digitale en devenir aux modes d'organisation et à nos façons de penser, de travailler et d'apprendre. Aujourd'hui, la crise planétaire où nous sommes appelle de tous bords des transformations profondes et je ne doute pas que l'urgence et le principe de réalité conduiront les organisations à développer et approfondir tout ce qui peut composer L'ALTER MANAGEMENT.

06/2021

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Thèmes picturaux

Aux temps du sida. Oeuvres, récits et entrelacs

Le catalogue de l'exposition " Aux temps du Sida, oeuvres, récits et entrelacs " explore les répercussions de l'épidémie de VIH/sida dans l'art. Explorez des décennies de création et de militantisme à travers des oeuvres percutantes et les voix d'une multitude d'auteur·ices, artistes, militant·es : un voyage émotionnel et informé dans l'histoire de la lutte contre le VIH/sida. A partir des années 1980, le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) et son stade ultime, le sida, explosent de manière incontrôlable aux Etats-Unis, en France et bientôt partout dans le monde. Cette crise sanitaire va aussi se révéler être une crise des représentations qui occasionne, jusqu'à aujourd'hui, l'apparition de nouvelles formes dans la création. Le virus emporte une génération de créateurices, d'écrivaines, de chorégraphes, de cinéastes, de plasticiennes... tandis que la maladie s'insinue, de façon manifeste ou en filigrane, dans les oeuvres. On voit éclore chez les artistes des prises de parole engagées voire militantes tandis que les luttes pour plus de tolérance, de visibilité et de droits pour les minorités s'organisent, et ce, aussi par le truchement de l'oeuvre d'art. L'exposition " Aux temps du sida " et son catalogue parlent d'un temps encore non révolu où l'épidémie n'est pas surmontée en dépit d'importantes avancées médicales, y compris tout récemment. Les quarante dernières années ont vu s'entremêler des moments de peur, de deuil, de courage, de solidarité, d'espoir, tous adossés à des formes de créations dont on regarde aujourd'hui encore la force avec fascination, sinon admiration. Exposition pluridisciplinaire, " Aux temps du sida " présente quatre décennies de création où les arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma, la danse rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l'action décisive de personnalités engagées, d'associations déterminées, de chuchotements qui, réunis ensemble, sont devenus un cri. Conçu comme un voyage chrono-thématique, le catalogue s'ouvrira sur une retranscription du " couloir du temps " introduisant l'exposition. Ce voyage temporel à travers les quatre dernières décennies mettra en évidence la présence du VIH/sida dans les médias, les arts, la culture populaire, les sphères politique et médicale, permettant de replacer l'ensemble des oeuvres présentées dans un contexte plus large et de visualiser comment l'épidémie a façonné et influencé notre société. Le catalogue prend ensuite la forme d'un abécédaire thématique qui offre une entrée variée dans ce vaste sujet, sans prétendre à l'exhaustivité. Chaque notice est dédiée à un artiste, une oeuvre ou un grand thème lié à la lutte contre le VIH/sida (tels Danse, Soin ou encore Voix). De nombreux contributeurs et contributrices ont accepté de participer à la rédaction de ces notices, garantissant une pluralité des voix et des points de vue situés : le catalogue donne la parole à des historiennes de l'art mais aussi à des artistes, des médecins, des militantes, des écrivaines, etc. Ces textes sont illustrés des oeuvres présentées dans l'exposition. Le livre capture l'urgence vécue par les personnes touchées par le virus, en particulier celles qui ont été diagnostiquées à une époque où aucun remède n'existait. Les oeuvres exposées témoignent de leur engagement, de leur lutte, de leurs peurs mais aussi de leurs espoirs et de leur désir d'être entendues et comprises. A travers les oeuvres et les voix d'artistes telles que Maurice Béjart, Sophie Calle, Guillaume Dustan, General Idea, Nan Goldin, Felix Gonzales-Torres, Hervé Guibert, Keith Haring, Klaus Nomi, Jean-Michel Othoniel, Bruno Pelassy, Bill T. Jones, Barthélémy Toguo ou encore David Wojnarowicz, on découvrira comment l'art et la création peuvent sensibiliser, provoquer des débats, exprimer un engagement et des ressentis complexes, mais aussi être les catalyseurs d'un changement social nécessaire puisqu'en 2023, l'épidémie est toujours là.

10/2023

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Littérature française

L'arrivant et l'autre

Au départ c'est une simple proposition du second au premier : écrire, ou plutôt s'écrire, échanger des textes. Un essai, une tentative pour comprendre ce qui peut les rapprocher : " L'idée d'un monde qu'on n'accepte pas, dont on sait les urgences. Ecrire pour ne pas céder à la panique. Ecrire pour articuler ce que l'on a à se dire, ce qui bat en nous et ce pour quoi on se bat ", lui écrit-il. Très vite le sujet s'impose, tout simplement parce qu'on ne peut pas ne pas en parler. Les migrants. Il ne s'agit là ni d'informer ni d'analyser. D'autres l'ont fait, le font. Ni même de faire preuve d'originalité, mais d'affirmer un point de vue. Celui d'Européens placés devant la détresse de ces personnes chassées de leur pays par la guerre, la misère, les persécutions, la ruine... Il s'agit de témoigner de ce qui nous bouleverse, brouille notre représentation du monde, trouble nos certitudes. Témoigner, non pas à proprement parler de la situation de ceux qu'on appelle les migrants comme s'ils avaient vocation à ne jamais trouver de point de chute, mais du miroir que nous tendent ces personnes qui, dans le plus grand dénuement, se présentent à nos frontières. "?De qui parlons-nous ??", s'interrogent Eric et Michel. Etrangers, réfugiés, demandeurs d'asile : ces termes expriment une réalité juridique. Clandestins, sans-papiers, immigrés stigmatisent. Expatriés, ce n'est pas cela. Exilés, oui, mais pas seulement. Des arrivants. C'est Michel qui a proposé ce terme après l'avoir entendu à la radio, car tout de suite, il a parlé à son oreille et il a résonné dans sa bouche de comédien. Arrivant. Cependant, comme tous les mots, il ne leur paraît pas tout à fait satisfaisant. Il a le défaut de sa qualité. Suffisamment neutre pour ne pas véhiculer de mauvaises interprétations, trop neutre pour être véritablement politique. Il est vrai au sens où il signifie une réalité mais il est insuffisant. Ils l'ont cependant gardé, face à cet autre qu'est chacun de nous, dans l'attente que se révèle, s'il existe, le mot juste, celui qui dira tout, à la fois le départ, le voyage et l'arrivée, la peur et l'espoir, la solitude, l'attente et la fatigue, la mer et les montagnes, les frontières à franchir, les passeurs, la police et, aussi, les solidarités qui naissent et qui s'affirment. Il n'en est plus si su?r. Elle l'a attendri. Elle l'a se?duit. Mais y avait-il de l'amour dans ses gestes ? C'est peut-e?tre une question qu'il ne devrait pas se poser. Maintenant, il en est certain, s'il l'a aime?e un jour, il ne l'aime plus. Sa petite personne est trop su?re d'elle et trop folle. Elle est capable de tout sur un coup de te?te. Son proce?s ne l'a pas gue?rie. Il faut fuir. Tant que des milliers de kilome?tres ne les se?pareront pas, Frank ne pourra pas refaire sa vie. Ce n'est pas seulement qu'il ne pourra pas refaire sa vie, c'est bien pire que cela : il ne se sentira pas en se?curite?.

01/2018

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Littérature étrangère

Léon et Louise

Léon et Louise n'ont pas vingt ans au moment de leur rencontre dans un petit village français vers la fin de la Première Guerre mondiale. Léon, trop jeune pour partir au front, effectue son service civil en tant qu'assistant-télégraphiste à la gare. Louise assiste le maire - c'est elle qui informe les familles dont le fils est tombé au champ d'honneur. La magie du premier amour sera rapidement brisée. Lors d'une promenade à vélo, ils sont victimes d'une attaque aérienne. Blessés et soignés dans deux hôpitaux différents, ils reviennent au village chacun à leur tour. Mais le maire, jaloux de leur amour, dissimule la vérité, si bien qu'ils se tiennent l'un et l'autre pour morts. Léon se marie, travaille dans le département scientifique de la Police française, au Quai des Orfèvres (il est chimiste et identifie les poisons mortels). Père de quatre garçons (l'un d'entre eux sera le père de l'auteur), son existence de petit fonctionnaire devient de plus en plus précaire, de plus en plus prosaïque aussi. Louise, elle, poursuit seule son chemin. Dans les années 1920, son emploi à la Banque de France l'entraîne au Sénégal - jusqu'à ce jour où, en 1928, alors qu'elle est de retour à Paris, Léon l'aperçoit dans le métro. Ils se revoient. Leur amour est intact, mais fuyant le vaudeville, Louise décide qu'ils ne se reverront plus. Chacun de son côté, Léon et Louise traversent la récession, l'Occupation allemande, la Libération. Alex Capus relate leur histoire en alternance. L'époque de la guerre est restituée à partir de chacun de leurs points de vue. Hésitant entre résignation et rébellion, Léon et Louise s'avèrent être des héros dans un domaine : leur amour durera malgré tout et ne détruira rien ni personne. La liberté de Louise, son courage et son humour la rendent attachante, attirante et érotique.Avec un sens délicat du détail et un souffle narratif puissant et élégant, Alex Capus explore les ressorts complexes de cet amour - sans omettre non plus les autres enjeux de ces deux existences. Des vies ordinaires à Paris, au sein du service public français, la difficulté d'élever les enfants, les actes de résistance avortés, la soif de liberté et le carcan de la discipline. Tout au long de cette histoire, celle de son propre grand-père, l'auteur helvétique déploie un talent d'évocation captivant : avec un réalisme saisissant, surgissent le décor et l'ambiance des différentes époques durant lesquelles nous suivons les péripéties des héros : la Normandie pendant la Première Guerre ; Paris sous l'Occupation ; le Quai des Orfèvres et la Banque de France ; l'action du préfet de police parisienne pour cacher les archives relatives à l'immigration ; l'opération de sauvetage de l'or de la République... Sur un rythme enveloppant, Alex Capus fait rayonner le charme d'un amour vivace malgré l'absence. Les personnages principaux sont étonnamment modernes, et Louise, surprenante de liberté, malgré l'époque et ses conventions. Dans la veine des grands romans classiques, Alex Capus concilie légèreté et intensité, réalisme historique et romanesque. ?? ?? ?? ?? 1

09/2012

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Poésie

Inventaire des choses certaines. Edition bilingue français-italien

LE LIVRE [extrait de la préface du traducteur Marc Porcu] : Un nom pour deux et une poésie nécessaire pour tous. Lussu, évoquer ce nom nous ramène aussitôt à un prénom, Emilio ; auteur entre autres de Un anno sull'altipiano, connu dans sa traduction française sous le titre du film qui s'en inspire "Les hommes contre" . Ce livre, je l'avais lu avec un intérêt particulier puisqu'il raconte la geste de la Brigata Sassari sur les hauts plateaux d'Asiago durant la première guerre mondiale, Lussu était le capitaine courageux et humaniste de ce régiment formé uniquement de sardes qui s'illustra dans ce conflit avec brio. Mon grand-père en faisait partie, et après la guerre il rejoint Lussu dans le Parti sarde d'action, d'inspiration socialiste et résolument antifasciste. La plupart de ses membres furent emprisonnés ou contraints à l'exil. Ce nom je le retrouvai dans tous les romans de Sergio Atzeni que j'ai traduits, personnage multiforme et récurent de ses livres même si Atzeni nous précise "Lussu, pas celui d'Armungia" cette simple nomination, même homonyme, a pour fonction de rappeler au lecteur l'existence et l'importance de cet écrivain fondateur et père de la nation sarde (même si Lussu lui-même parlera d'une nation manquée) et constitue un hommage permanent à Emilio Lussu. Armungia est le village natal de Lussu, un musée lui y est consacré, c'est récemment que je m'y suis rendu, guidé par mon ami journaliste Massimiliano Raïs pour rendre visite à mon ami poète, Andrea Porta, prêtre ouvrier révolutionnaire et curé de la paroisse. Le musée Lussu est d'une modernité remarquable, riche de la grande histoire du siècle dernier, il met aussi en lumière la vie quotidienne, les difficultés et les combats du peuple sarde. A tout cela j'étais préparé, mais une surprise de taille m'y attendait, la découverte d'une autre Lussu, Joyce, sa remarquable épouse. Présente ici pour son rôle dans la lutte antifasciste et dans la résistance au côté d'Emilio, dans l'organisation du féminisme italien dont elle fut une des grandes figures, mais aussi et surtout pour son oeuvre poétique, en sa qualité de traductrice (elle fut et demeure la première traductrice de Nazim Hikmet en Italie), et de poète, puisque une salle entière du musée expose ses principaux poèmes dont la force fait vibrer et résonner l'espace et le temps qui semblent, à travers ses mots, se libérer soudain et nous emporter. Ainsi découvrais-je ce que j'oserai nommer "une vie, une oeuvre" . Et je me plongeai dans son anthologie, Inventario delle cose certe, dans cet "Inventaire des choses certaines" que j'ai traduit sous l'autorité de Joyce Lussu, elle- même en appliquant la méthode qu'elle décrit ainsi dans l'introduction de son livre Tradurre poesia, "Traduire la poésie" méthode qui nous est connaturelle. "Tradurre poesia non è arido esercizio accademico e filologico sulle complicazioni grammaticali e sintatiche di una lingua. Tradurre poesia è sforzo per comprenderla, è

09/2015

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Religion

Marie en Saumurois

Né en en Orient, la dévotion à Marie, Mère du Christ, va prendre de l'importance en particulier après le concile d'Ephèse en 431 qui la proclame Mère de Dieu. Bien d'autres titres lui seront donnés, depuis celui de "Mère de Dieu toujours Vierge" jusqu'à celui de "Mère de l'Eglise" au XXe siècle. Elle est la "figure parfaite du disciple du Christ", comme l'a rappelé le dernier concile oecuménique. Comme dans d'autres provinces de France, la dévotion à Marie s'est développée en Anjou et de grands pèlerinages y sont nés, parmi lesquels le plus ancien est celui de Béhuard. Ce sont les formes que la dévotion à la Vierge a prise au cours du temps dans la partie orientale de la province - le Saumurois historique qui comprend les cantons de Saumur-Nord et Saumur-Sud, Allonnes, Doué-la-Fontaine, Gennes, Montreuil-Bellay et des Rosiers-sur-Loire - que l'auteure fait revivre ici. Un nombre important d'églises paroissiales et de chapelles lui sont dédiées, sous différents vocables intégrant la plupart du temps le beau nom de Notre Dame : ainsi de Notre-Dame des Vertus, Notre-Dame de Pitié, et bien d'autres, jusqu'à celui, unique au monde de Notre-Dame de la Légion-d'Honneur ! Exceptées l'abbaye de Saint-Maur, très ancienne, et celle de Saint-Florent de Saumur fondée au Xe siècle, toutes les abbayes qui ont vu le jour plus tard, aux XIIe et XIIIe siècles - Fontevraud, Asnières, Le Loroux - se sont mises sous sa protection maternelle. Tout comme le sont les prieurales ou collégiales de Cunault, du Breuil-Bellay, de Montreuil-Bellay ou encore du Puy-Notre-Dame. C'est à l'ombre de celle-ci que naîtra en 1904 Michel Epagneul, futur fondateur de la congrégation, toujours bien vivante, des Missionnaires des Campagnes, placée sous le mystère de l'Annonciation. Les Visitandines, les Bénédictines de Notre-Dame de la Fidélité, installées à Saumur au XVIIe siècle, ou encore, au XXe siècle, les Bénédictines de Notre-Dame de Compassion, établies à Martigné-Briand, se son aussi confiées à son amour. Des pèlerins individuels ou en groupes viennent toujours prier la Mère du Christ à Saumur - pour eux ou pour des êtres chers - devant la Pietà, coeur de la belle chapelle de Notre-Dame des Ardilliers édifiée au XVIIe siècle, dont la renommée dépassa le cadre régional. De nombreux personnages l'ont fréquentée, humbles anonymes ou personnages plus connus, parmi lesquels on peut citer Monseigneur Arnauld, évêque d'Angers au XVIIe siècle, ou encore sainte Jeanne Delanoue, fondatrice des Soeurs de Sainte-Anne de la Providence (appelées maintenant plus simplement du nom de leur fondatrice), saint Louis-Marie Grignion de Montfort ("à Jésus par Marie") ou encore sainte Marie Euphrasie Pelletier, fondatrice du Bon Pasteur d'Angers, dont un établissement fut établi à Saint-Hilaire-Saint-Florent au XIXe siècle. Des confréries très nombreuses se sont mises sous la protection maternelle de celle qui intercède, tout comme un réseau de Résistance de la dernière guerre mondiale. C'est à cette découverte que vous invite cet ouvrage.

11/2011

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Ecrits sur l'art

Etre Deux ou Les Bandes magiques

Tout a commencé avec une étrange petite boîte noire reçue par Fred Deux en cadeau, un magnétophone. C'est ce qu'il confie dans la première cassette des enregistrements du récit de son existence, inextricablement liée à celle de Cécile Reims, enregistrements de plus de deux cents heures réalisés au long de trois décennies ? : "? Me voilà en 62, 63, 64. J'ai un magnétophone sur une table et je laisse sortir de moi une mèche enflammée qui s'enroule sur des bobines. ? " Muriel Denis, dans Etre Deux, recueille et ravive cette mèche enflammée, en racontant l'histoire de ce couple d'artiste qui inventa, dit-elle avec justesse, une manière "? d'être seul à deux ? ". Les chemins de Fred Deux (1924-2015), dessinateur, écrivain, et de Cécile Reims (1927-2020), graveuse buriniste, se croisent en 1951, pour ne plus se séparer. Tous deux avaient pris part à la résistance à l'occupation nazie, lui au sein des Francs-tireurs partisans, elle au sein de l'Organisation juive de combat, alors que sa famille avait été décimée suite à la rafle du Vélodrome d'Hiver. Leur vie ensemble sera, comme le dit Fred Deux, "? tout à la fois affolante de sérénité et de calme, lyrique-délirante ? ", s'aimant, se soutenant, travaillant seuls, travaillant ensemble. Muriel Denis raconte leur histoire avec une fidélité et une inventivité passionnées ? : "? Les cassettes de Fred sont un monument de la littérature orale et une porte d'entrée fabuleuse autour de la représentation d'un couple au travail et au quotidien. D'écouter les cassettes à travers ce prisme permet de découvrir que le plus beau chef-d'oeuvre de ces bandes, c'est peut-être ce qui a trait au couple de Fred et Cécile. L'énergie, les angoisse, les blessures, le soutien mutuel, l'extraordinaire communication et le besoin de silence parfois, même et surtout dans la répétition des jours. ? " C'est en allumant la radio par une nuit d'été que Muriel Denis fait leur rencontre, est happée par leurs histoires croisées et envoûtantes ? : "? Une nuit de juillet 2019 à la radio, un homme me parle. Je ne sais pas qui c'est. C'est fabuleux. Le lendemain, je retourne voir. Il s'agit d'une improvisation de Fred Deux. Je vais découvrir le site des bandes magiques, et je m'attache à cette autobiographie sonore enregistrée sur des cassettes. [... ] Je ne deviens pas insomniaque, je deviens chouette ? : en veille, attentive, alerte ? : toutes les nuits pendant un an, j'écoute ces cassettes. ? " Dans sa "? nuit éveillée ? ", Muriel Denis se met alors à écrire ce qui deviendra Etre Deux, mêlant sa propre voix à la voix de Fred Deux. De la somme impossible des "? bandes magiques ? ", des fragments et des phrases reprennent vie dans la solitude peuplée de l'écrivaine. Comme celle-ci, en exergue du livre, qui fait signe vers la survivance de l'histoire de "? deux personnes profondément séparées et intensément unies ? ", l'histoire qu'on va découvrir ? : "? Nous existerons. Les choses sans nous existeront. Vous serez éblouis. Vous verrez. ? "

06/2023

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Code et compilateur

Arduino. Apprivoisez l'électronique et le codage, 3e édition

Ce livre s'adresse aussi bien aux professeurs des écoles, professeurs de technologie, animateurs et parents qui souhaitent découvrir le fonctionnement de l'Arduino et appréhender l'apprentissage de l'électronique et du codage, qu'aux utilisateurs, amateurs de DIY qui cherchent à rafraîchir leurs connaissances ou trouver des idées pour la réalisation de projets maker nécessitant un microcontrôleur (détecteur de CO2, robot, jeux...). Tout au long du livre l'auteur s'appuie sur des exemples concrets et ludiques : gérer des feux de circulation, envoyer un message en morse, créer un appareil enregistrant l'évolution des températures, jouer de la musique avec des bananes, contrôler plusieurs types de robots (mBot, Zumo, OTTO, Keyestudio 4WD Mecanum...), fabriquer un chapeau clignotant, un panneau de LED RGB, une manette de jeu, une télécommande pour ordinateur ou un clone du jeu Simon... Dans cette nouvelle édition, un nouveau chapitre présente désormais différentes cartes Arduino avec de nombreux exemples d'utilisation. Pour commencer, vous ferez connaissance avec le matériel nécessaire, et particulièrement l'Arduino Uno. L'auteur consacre un chapitre aux notions indispensables d'électricité. Vous découvrirez les principaux langages de programmation de l'Arduino et l'utilisation de l'IDE Arduino (versions 1 et 2) sous Windows, Mac OS X, Linux et Android. Vous étudierez la programmation par blocs avec Scratch, mBlock et Vittascience. Pour illustrer les principes de base du codage, vous travaillerez sur des exemples concrets et vous utiliserez les composants électroniques les plus courants au format modules Grove ou Breadboard (LED, boutons, résistances, potentiomètres, buzzer) puis des composants et modules plus spécialisés comme les capteurs (analogiques ou numériques), les LED adressables (Neopixel), les relais, les différents types de moteurs ou les modules d'affichage (à LED ou LCD), de lecture/écriture (RFID, carte SD) ou de gestion du temps (horloge en temps réel). Afin de faciliter l'apprentissage, tous les programmes de base sont présentés en deux versions : langage blocs et langage Arduino. Dans un chapitre dédié, l'auteur explore différents modes de communication de l'Arduino (bus I2C, liaisons série, Bluetooth, radio, infrarouge, Ethernet, et USB avec le Raspberry Pi). Il poursuit avec la présentation d'autres modèles de cartes électroniques comme l'Arduino UNO Mini Limited Edition, l'Arduino Nano, l'Arduino Nano Every, l'Arduino Leonardo, l'Arduino Micro, l'Arduino Mega 2560, l'Arduino Zero, les Arduino MKR, l'Arduino Due et les mini cartes XIAO de Seeed Studio. La fabrication d'un Arduino avec le kit ""Make Your UNO"" ou à partir d'un microcontrôleur ATmega328P (et de quelques composants électroniques) est également détaillée. Le dernier chapitre regroupe les principales instructions de l'IDE Arduino permettant de retrouver facilement une fonction pour en vérifier la syntaxe...

07/2023

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Histoire internationale

Mission à Kaboul. La relation de Sir Alexander Burnes (1836-1838)

Mission à Kaboul. La relation de Sir Alexander Burnes (1836-1838). En 1836, la question afghane est au cœur des préoccupations du gouvernement britannique, soucieux de l’avancée russe en direction du sous-continent indien. Officier de l’East India Company, Alexander Burnes (1805-1841) est envoyé en mission à Kaboul. L’objectif de ce voyage, officiellement commercial, est avant tout politique et diplomatique : gagner l’émir de Kaboul aux intérêts de la couronne. Mais l’émir choisit de s’allier aux Russes. Le gouvernement britannique envoie alors en Afghanistan une armée qui le destitue. Figure emblématique de l’occupation britannique, Alexander Burnes est lynché par la population de Kaboul. Le contingent britannique, contraint à quitter la capitale afghane, est impitoyablement massacré sur le chemin du retour et le pays est livré à l’anarchie. Le récit de Burnes, riche évocation de l’Afghanistan, alterne curiosités et considérations diplomatiques et politiques très éclairantes sur les raisons de la débâcle. De 1813 à 1907, l’Afghanistan a été le théâtre d’un jeu d’influences où l’Empire russe et l’Empire britannique se sont affrontés pour étendre leur suprématie sur l’Asie centrale. Deux siècles ont passé, trois puissances mondiales modernes – la Grande-Bretagne, l’Union Soviétique et les États-Unis – s’y sont enlisées. Nous donnons ici la première édition française de ce texte fondamental accompagnée d’une préface de Michael Barry et d’un dossier historique de Nadine André. Pourquoi ne tire-t-on pas de leçons des erreurs stratégiques passées ? Pourquoi les experts régionaux consultés par les gouvernements ne servent-ils pratiquement à rien ? Comment le triomphe afghan face à l’empire britannique lors de cette première guerre nourrit-il le moral de toutes les résistances ultérieures ? Quelle place tiennent l’honneur et la mort dans la culture traditionnelle afghane ? Voilà ce que nous explique Michael Barry dans une longue préface qui introduit le récit du voyage de sir Alexander Burnes. À l’occasion de la traduction du texte relatant les prémices de la première guerre anglo-afghane, Nadine André offre, pour sa part, une large documentation permettant au lecteur de découvrir l’histoire afghane du XIXe siècle et de saisir les enjeux politiques qui se jouent en Afghanistan. Alors que l’on reparle d’un « Nouveau Grand Jeu » et que la capitale afghane n’a jamais été autant qu’aujourd’hui sous les feux de l’actualité, l’analyse que nous livrent Nadine André et Michael Barry laisse voir combien, à certains égards, la situation a peu évolué depuis la mission de Burnes. Comme si l’histoire, dans cette partie enchâssée du monde, était condamnée à se répéter.

11/2012

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Philosophie

Circonstances. Tome 8, Un parcours grec

La Grèce est au coeur de ce livre, qui lui donne son titre. Tout s'y relit de ce qui a fait son histoire très récente, doublement exemplaire : exemplaire d'abord de la volonté des marchés financiers de lui imposer - jusqu'à la mise sous tutelle - leur politique ; exemplaire aussi des oppositions qu'une telle volonté peut partout soulever, mais n'a soulevées nulle part ailleurs mieux qu'en Grèce. Exemplaire, la Grèce n'est donc pas seule présente dans ce livre. De sa situation, dit Badiou, "on peut assurément dire qu'elle cristallise plusieurs des contradictions fondamentales qui sont les nôtres, en Europe d'abord, sans doute, mais finalement dans le monde tel qu'il est, le monde livré à l'anarchie autoritaire du capitalisme". C'est du capitalisme et de ses menées proprement impériales qu'il y est essentiellement question : en Grèce, c'est le point de départ, en Europe, avec et après elle ; en Afrique surtout. Menées de "désorganisation plutôt que de colonisation" auxquelles Badiou donne le nom de politiques de "zonage", qu'il définit ainsi : "pratiques impériales qui ne consistent pas à occuper des pays, à les coloniser, à en extraire tout ce qu'on peut en extraire et à se heurter ensuite éventuellement à des résistances nationales, à des luttes de libération nationales [...] mais à créer de zones où finalement les Etats sont affaiblis, où les territoires sont dépecés, où se créent des enclaves sous la juridiction d'armées privées". Pour encourageante qu'ait été la politique d'opposition des Grecs eux-mêmes à l'hégémonie des marchés financiers, et, après eux, de l'Europe qu'ils se sont assujettie, Badiou n'élude aucune de ses limites. Ainsi conduit-il une analyse acérée, sans concession, du spontanéisme des politiques mouvementistes, quelque sympathie qu'elles suscitent a priori, lesquelles, dit-il, "n'ont strictement aucun autre effet que de souder provisoirement le mouvement dans la faiblesse négative de ses affects ; [...] qui peuvent en effet obtenir un résultat, mais nullement construire la politique de ce résultat, comme on le voit aujourd'hui en Egypte comme en Tunisie". Il revient en effet à toute opposition actuelle, s'inspirant des politiques d'émancipation passées, et se réappropriant ce que Badiou a théorisé sous le titre de l'hypothèse communiste, de se constituer a minima suivant ce qu'il appelle ici des "maximes d'orientation" : l'idée égalitaire, le dépérissement de l'Etat et l'organisation d'un travail indivisé. La victoire de la gauche radicale grecque s'en est-elle assez inspiré ? Pas, sans doute. Alain Badiou médite ainsi pour finir sur le destin intellectuel de l'alternance politique grecque.

09/2016

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Code et compilateur

Arduino. Apprivoisez l'électronique et le codage pour donner vie à vos projets, 2e édition

Ce livre s'adresse aussi bien aux professeurs des écoles, professeurs de technologie, animateurs et parents qui souhaitent découvrir le fonctionnement de l'Arduino et appréhender l'apprentissage de l'électronique et du codage, qu'aux utilisateurs, amateurs de DIY qui cherchent à rafraîchir leurs connaissances ou trouver des idées pour la réalisation de projets maker nécessitant un microcontrôleur (station météo, robot, jeux...). Tout au long du livre l'auteur s'appuie sur des exemples concrets et ludiques : gérer des feux de circulation, envoyer un message en morse, créer un appareil enregistrant l'évolution des températures, jouer de la musique avec des bananes, fabriquer un chapeau clignotant, une manette de jeu, une télécommande pour ordinateur ou un clone du jeu Simon... Cette nouvelle édition est enrichie par de nouveaux exemples de réalisation, mais surtout par l'apparition d'un tout nouveau chapitre entièrement consacré aux robots (mBot, Zumo, OTTO...). Pour commencer, vous ferez connaissance avec le matériel nécessaire, et particulièrement l'Arduino avec ses différents modèles. L'auteur consacre un chapitre aux notions indispensables d'électricité. Vous découvrirez les principaux langages de programmation de l'Arduino et l'utilisation de l'IDE Arduino sous Windows, Mac OS X, Linux et Android. Vous étudierez la programmation par blocs avec Scratch, mBlock et surtout Vittascience (et son Arduino virtuel). Pour illustrer les principes de base du codage, vous travaillerez sur des exemples concrets et vous utiliserez les composants électroniques les plus courants au format modules Grove ou Breadboard (LED, boutons, résistances, potentiomètres, buzzer) puis des composants et modules plus spécialisés comme les capteurs (analogiques ou numériques), les LED adressables (Neopixel), les relais, les différents types de moteurs ou les modules d'affichage (à LED ou LCD), de lecture/écriture (RFID, carte SD) ou de gestion du temps (horloge en temps réel). Afin de faciliter l'apprentissage, tous les programmes de base sont présentés en deux versions : langage blocs et langage Arduino. Dans un chapitre dédié, l'auteur explore différents modes de communication de l'Arduino (bus I2C, liaisons série, Bluetooth, radio, infrarouge, Ethernet, Wi-Fi et USB avec le Raspberry Pi). Il poursuit avec la fabrication d'un clone rudimentaire de l'Arduino à partir d'un microcontrôleur (ATtiny85 ou ATmega328P) et vous fait découvrir les particularités d'autres modèles de cartes électroniques comme l'Arduino Leonardo, l'ESP8266, la Kitco et la PybStick. Le dernier chapitre regroupe les principales instructions de l'IDE Arduino permettant de retrouver facilement une fonction pour en vérifier la syntaxe. Les sketchs utilisés dans les chapitres 6 à 10 sont disponibles en téléchargement sur le site www. editions-eni. fr (et le code Vittascience est partagé sur le site).

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Droit des sociétés

La preuve devant l'Autorité des marchés financiers

Concilier les impératifs defficacité et de légitimité de la répression financière Peut-on servir deux maîtres à la fois ? Cette question biblique est portée à sa cime lorsqu'elle est appliquée au droit, toujours tiraillé entre deux buts antagonistes. Tout comme le droit des contrats s'épuise à faire la synthèse de la liberté et de la solidarité, et le droit des sociétés celle de la collectivité et de l'individu, le droit de la preuve en matière financière doit, comme Monsieur Nicolas Ida l'observe à l'orée de son travail doctoral, " concilier les impératifs d'efficacité et de légitimité de la répression financière ". [... ] C'est cette recherche du " point d'équilibre " qui se présente comme l'horizon de la réflexion de l'auteur. Le plan de thèse de Monsieur Nicolas Ida révèle avec finesse la dualité de la preuve au travers des deux temps de la procédure devant l'AMF. Au cours de cette procédure, la preuve est successivement envisagée comme une opération matérielle, puis comme une opération intellectuelle, selon que l'on se situe au stade des investigations préalables à la notification de griefs ou au stade du jugement devant la Commission des sanctions de l'AMF. La phase préliminaire de constitution du dossier probatoire est marquée par le renforcement constant des garanties procédurales au bénéfice des personnes visées par les investigations conduites par l'AMF. Ce constat dressé par l'auteur vient en balance de l'essor des pouvoirs de l'AMF - droit de communication de tous documents, d'accès aux locaux professionnels, de procéder à des infiltrations numériques, de perquisition menée par les enquêteurs, etc. - qui ne pouvait qu'appeler des contreforts. [... ] Le second temps de l'étude se déprend des preuves matérielles pour se porter sur le raisonnement à partir des preuves ainsi réunies qu'est conduit à tenir la Commission des sanctions de l'AMF. Ce parti pris est en lui-même un apport de la thèse. Le raisonnement probatoire est en effet la boîte noire du droit de la preuve, lequel demeure trop souvent concentré sur les preuves matérielles et leur mode d'administration et d'admissibilité. [... ] Finalement, [... ] les ambitions de la thèse de Monsieur Nicolas Ida conjuguent harmonieusement suggestions spécifiques d'amélioration de la procédure devant l'AMF et propositions plus globales d'évolution du droit de la preuve en général. Le droit financier se révèle ainsi comme un point d'observation privilégié du droit de la preuve tant il exacerbe les difficultés habituelles que rencontre ce dernier, et oblige donc davantage qu'ailleurs encore, à les transcender. Le droit financier est un droit téléologique, animé par le souci du bon fonctionnement des marchés financiers. Cet objectif ne peut être atteint si les agissements répréhensibles ne font pas l'objet d'une répression efficace. Or les opérations d'initiés, les manipulations de cours ou encore les actions de concert non déclarées constituent des comportements occultes, particulièrement difficiles à débusquer et à établir en raison de l'opacité naturelle des marchés financiers. Le droit de la preuve a dû être adapté pour que l'Autorité des marchés financiers puisse remplir sa mission répressive. Ainsi, en l'absence de preuves directes, des faisceaux d'indices sont pris en compte et des présomptions de culpabilité sont mobilisées, quitte à malmener quelque peu la présomption d'innocence. L'utilisation fréquente de présomptions n'a pas pour autant fait perdre de son intérêt au recueil de preuves matérielles. Cependant, si l'efficacité des investigations financières justifie certaines entorses aux droits fondamentaux, il convient que l'Autorité ne dépasse pas les limites imposées par ces normes supérieures qui s'imposent à elle. Le souci de protection des marchés financiers est un objectif secondaire par rapport au respect de principes juridiques essentiels dans une société démocratique dominée par l'Etat de droit. Derrière les règles de preuve applicables aux procédures de sanction de l'Autorité des marchés financiers se profilent des valeurs démocratiques très précieuses pour la société. Aussi, sans méconnaître sa finalité première, le droit financier se doit de respecter ces valeurs afin de concilier les impératifs d'efficacité et de légitimité de la répression financière

02/2022