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Peter Saxon

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Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019

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Décoration

Marcel Gascoin. +Décorateur des trente glorieuses

Né au Havre, fils et petit-fils de marin, Marcel Gascoin (1907-1986) est marqué dès sa jeunesse par la précision de l'aménagement intérieur des bateaux. Il bénéficie d'une pratique dans une école professionnelle comme menuisier-ébéniste et d'un enseignement plus théorique à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs où il suit les cours de l'architecte Henri Sauvage, très engagé dans la recherche d'une nouvelle architecture du logement social. Invité à la première exposition de l'UAM en 1930 sur la recommandation de l'architecte Robert Mallet-Stevens, il en devient membre et prend part aux concours organisés en 1934, avec une cabine de bateau en acier réalisée dans les Ateliers Jean Prouvé et, en 1936, avec du mobilier scolaire. Dans le midi de la France pendant la guerre, il approfondit ses recherches et ses idées sur l'organisation rationnelle du foyer, met au point une gamme d'éléments modulaires pour la cuisine qu'il commercialise en 1946 sous la marque Comera et pose les bases d'un système de rangement intégré à l'architecture. En 1947, il est chargé de coordonner l'Exposition internationale de l'urbanisme et de l'habitation au Grand Palais. Sont présentés dix appartements prototypes, dont deux entièrement équipés par ses soins et huit sous sa direction. Deux ans plus tard, la Caisse d'allocations familiales de la région parisienne lui demande d'étudier un appartement type pouvant accueillir une famille de six enfants dans un espace restreint. Le projet, présenté au Salon des arts ménagers sous la dénomination de " Logis 49 ", remporte un succès considérable. Quelques années plus tard, il participera à la reconstruction du Havre sous l'égide d'Auguste Perret. Ce succès auprès du public le conduit à fonder l'ARHEC (Aménagement rationnel de l'habitation et des collectivités) en s'entourant des plus talentueux créateurs de l'après-guerre tels Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Michel Mortier, Alain Richard, Pierre Paulin. Dans l'histoire des arts décoratifs, Marcel Gascoin est celui qui a inculqué les principes du courant rationaliste social d'avant guerre aux jeunes décorateurs, dont le but sera de produire dans les années 50 des modèles pour l'industrie, accessibles au plus grand nombre. Ce livre est réalisé à partir du très important fonds Gascoin conservé à la bibliothèque des Arts décoratifs.

10/2010

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Histoire de France

UNE SINGULIERE FAMILLE. Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël

" Tous trois à genoux, en constante adoration les uns des autres. " Ainsi Napoléon Ier a-t-il décrit Jacques et Suzanne Necker et leur fille Germaine, les yeux évidemment fixés sur cette insupportable Madame de Staël qu'il poursuivit de sa haine. Celle-ci a revendiqué hautement cette " adoration familiale " : " Je laisserai donc dire à qui se plaira dans cette observation bien gaie à côté de la mort que nous sommes une famille qui nous louons les uns les autres. Oui, nous nous sommes aimés, nous avons eu besoin de le dire, et, dédaignant de jamais repousser les attaques de nos ennemis, de faire usage de notre talent contre eux, nous leur- avons opposé un ferme sentiment d'élévation et de fierté. " " Singulière famille que la nôtre ", assurait de soit côté Jacques Necker, et sa fille ajoutait : " Singulière peut-être, mais qu'il lui soit permis de rester telle ; la foule ne se presse pas dans la voie qu'elle a choisie. " C'est cette fière famille que ce livre évoque. Jacques Necker, trois fois ministre de Louis XVI - et deux fois congédié - idolâtré par les Français en Juillet 1789 parce qu'il leur semblait le symbole de la liberté, est entré dans l'histoire, exalté par les uns, vilipendé par les autres. Sa femme Suzanne, qui tint avant la Révolution un salon très influent et fonda l'hôpital qui porte toujours son nom, fut une épouse dévouée corps et âme à l'homme qu'elle adorait, et la mère trop rigide d'une fille trop douée. Quant à Germaine, elle a conquis la gloire par son œuvre littéraire, par ses amours, par son courage, par cet exaltation du cœur et de l'esprit dont elle demeure un extraordinaire exemple. Tous trois, ils ont vécu la plume à la main. Tous trois ont eu le culte de la vertu, même s'ils ne l'ont pas toujours vue de la même façon. Tous trois ont aimé Dieu, l'amour, l'amitié, la liberté - qui ne devait, pour eux, jamais se séparer de la modération - et encore la mélancolie et le désespoir et aussi toutes les images de la mort. Tous trois se prêtèrent mutuellement du génie. Tous trois, ils ont rêvé d'incarner la noblesse de l'âme et la grandeur de l'esprit.

04/1999

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Littérature française

La nuit passera quand même

La famille prit la direction de la mer le premier matin d'août. Ce fut un grand déménagement. Chacun muni d'une valise, d'un chapeau ou d'une casquette se vit également doté d'un attirail spécial à porter : un parasol, confectionné par Martha pour éviter d'en acheter un "les yeux de la tête" près de la plage, une canne à pêche, deux épuisettes et une bouée qu'on avait déjà gonflée pour être sûr qu'elle n'était pas percée mais qu'on n'osait plus dégonfler de peur d'endommager le système. La famille au complet sortit de l'appartement en short et en sandales. On n'avait d'ailleurs pas pris le temps de tester ces dernières et elles firent mal aux pieds avant même d'atteindre la bouche de métro. Tout le monde savait ce qu'il devait faire mais chacun criait à l'autre de faire quelque chose. Le casse-croûte fut donc scrupuleusement oublié sur la toile cirée élégante du salon". Dans la famille Bernstein, Squatsh est le deuxième des trois enfants : avant lui il y a Ludovic, après lui Marie. Ses parents se nomment Simon et Martha. Ils tiennent une boutique, La Vie moderne, située au 393, rue des Pyrénées à Paris. Outre une famille, Squatsh Bernstein a des principes, comme de s'enfermer aux toilettes pour réfléchir ou de ne jamais porter d'imprimé fleuri. Il fait de la boxe et aime la danse. Pour le reste, il possède peu de choses : un scarabée dans une boîte en carton, des livres, une solide réputation et, quelque part, nichée dans un creux, la mélancolie des gens qui se cognent au monde. Dans la famille Bernstein, Squatsh est le deuxième des trois enfants : avant lui il y a Ludovic, après lui Marie. Ses parents se nomment Simon et Martha. Ils tiennent une boutique, La Vie moderne, située au 393, rue des Pyrénées à Paris. Outre une famille, Squatsh Bernstein a des principes, comme de s'enfermer aux toilettes pour réfléchir ou de ne jamais porter d'imprimé fleuri. Il fait de la boxe et aime la danse. Pour le reste, il possède peu de choses : un scarabée dans une boîte en carton, des livres, une solide réputation et, quelque part, nichée dans un creux, la mélancolie des gens qui se cognent au monde.

01/2018

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Critique littéraire

Le château de Seix. Journal 1992

Vendredi 18 décembre, dix heures du matin. Dans la débauche, je pense à l'amour. Dans la relation sentimentale, je ne peux pas oublier les voluptés de rencontre, ou de passage. Tous mes vœux sont farcis de leur contraire, mes phrases de leur négation, mes opinions de leur critique, mes livres de l'invite à ce qu'on les prenne pour l'opposé de ce qu'ils paraissent, et qu'ils ne veulent pas paraître tout à fait. Ma personne même ne se décide à être personne. Suis-je un riche châtelain avec une belle voiture, ou bien un clochard de campagne, promis à des intérieurs de terre battue, parmi des ruines béantes sans fenêtres ? Ai-je envie d'être envié, ou d'être plaint ? Désiré-je être heureux, ou bien souffrir poétiquement ? Suis-je le critique intraitable des mœurs littéraires, de mon temps, ou bien le chantre de la politesse et de la courtoisie, le Philinte qui écrit des petits mots bien aimables à tous ceux de ses confrères qui lui envoient leurs livres ? Un ours, ou un chien de salon ? Un écrivain d'avant-garde, ou ce qu'il en reste, ou un laborieux producteur de copie, qui essaie d'en tirer sa pitance ? Un homme de gauche, ou un fieffé réactionnaire ? Ai-je vraiment envie de me retirer du monde, ou bien si c'est pour qu'il insiste, afin de me serrer plus étroitement contre lui ? Même dans mes vêtements, je n'arrive pas à me décider. Si demain je vais à Toulouse, sera-ce vêtu d'un vieux jean et d'un blouson de cuir, dans l'espoir d'une rencontre avec quelque moustachu en comparable appareil, ou bien dans la tenue de hobereau anglophile qui s'est plus ou moins imposée d'elle-même, ici, entre mon pigeonnier, la boue, mes chiens et les visites de la générale (qui est venue m'apporter, avant hier, du foie gras de sa propre confection) ? Je n'aperçois de tous côtés que des emplois. Ce n'est pas que je n'y crois pas, mais je ne parviens jamais à m'y voir tout à fait. J'ai toujours envie d'être ailleurs, ou d'être quelqu'un d'autre, dont je soupçonne qu'il pourrait être moi tout aussi bien ?

07/1998

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Histoire de France

Madame Geoffrin. Femme d'influence, femme d'affaires au temps des Lumières

Lieux de sociabilité certes, mais surtout lieux de pouvoir à travers lesquels de nouvelles élites, celles de la finance et de l' " industrie ", s'affirmèrent socialement, les salons des Lumières ont joué un rôle historique capital. En lançant les écrivains et les artistes, en répandant les idées nouvelles, en faisant et défaisant la réputation des hommes d'Etat, en drainant vers la Ville (et non plus vers la Cour) l'Europe de la création et de la pensée, les maîtresses de maison de cette époque ont écrit une page fascinante de l'histoire des femmes, car elles ont brisé le modèle qui les réduisait à l'état de pourvoyeuses de dots et de génitrices. Mme Geoffrin est certainement celle qui est allée le plus loin dans cette voie. N'ayant pour elle ni la naissance (elle devait son opulence à son mariage, à quinze ans, avec un barbon, caissier " de la Manufacture des Glaces de Saint-Gobain), ni l'esprit de galanterie, ni la culture (son orthographe est très approximative), elle usa, pour supplanter ses rivales, notamment Mme du Deffand, de sa force de persuasion, de son entregent, de sa capacité à se servir des uns pour attirer les autres. Vaniteuse bien sûr, fière de ses prises de guerre et soucieuse de toucher les gens importants, elle visait à gagner la confiance des décideurs politiques, par exemple pour faire renouveler le privilège royal de Saint-Gobain ou consolider sa position d'actionnaire principale. Peut-être même s'est-elle faite femme d'influence pour être meilleure femme d'affaires... Ses liens avec Catherine de Russie ou avec le roi de Pologne Stanislas Poniatowski, en tout cas, semblent l'avoir mobilisée davantage que sa familiarité avec Fontenelle, Montesquieu ou Van Loo. De la même façon, ses relations orageuses avec sa fille, Mme de La Ferté-Imbault, qui tenait salon avec elle et qui prit plus tard sa suite, ne furent jamais dépourvues d'arrière-pensées financières. Femme de tête intelligente et énergique, Mme Geoffrin méritait bien cette biographie entièrement nouvelle. Exploitant avec une science et un talent littéraire exceptionnels une masse d'archives absolument inédites, Maurice Hamon renverse bien des idées reçues sur son héroïne et plus généralement sur le XVIIIe siècle. Son livre modifie en profondeur notre vision et dissipe nombre d'erreurs et de mièvreries colportées par une historiographie paresseuse.

11/2010

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Beaux arts

Delacroix

Catalogue officiel de l'exposition Delacroix (1798-1863) au musée du Louvre du 29 mars au 23 juillet 2018. Depuis l'exposition mémorial de 1963 au musée du Louvre, Eugène Delacroix n'a jamais fait l'objet d'une telle exposition monographique. Organisée en 2018 à Paris par le musée du Louvre, puis à New York par le Metropolitan Museum of Art, cette rétrospective inédite rassemblera près de 200 oeuvres, en majorité des peintures, dont la plupart sont des chefs-d'oeuvre du peintre. Si les oeuvres et les activités de Delacroix sont connues, il reste encore beaucoup à comprendre sur la manière dont Delacroix a dirigé sa création. Il travaille un peu plus de quarante années (de 1821 à 1863), mais les peintures qui font sa célébrité ont pour la plupart été produites durant la première décennie. C'est le temps des coups d'éclat au Salon et des audacieuses lithographies romantiques. Souvent cité comme ancêtre des coloristes modernes, Delacroix décrit en réalité un parcours parfois peu compatible avec la seule lecture formaliste de l'histoire de l'art du XIXe siècle. Le présent projet adopte un point de vue volontairement synthétique et subjectif ; il propose une vision des motivations susceptibles d'avoir inspiré et dirigé l'activité picturale du peintre au fil de sa longue carrière, déclinée en trois grandes périodes. La première décennie est placée sous le signe de la rupture avec le système néoclassique, au profit d'un recentrement sur les possibilités expressives et narratives du médium pictural dans un contexte de crise de la peinture d'histoire traditionnelle ; la seconde partie cherche à évaluer l'impact du grand décor public, principale activité de Delacroix dans les années 1835-1855, dans sa peinture de chevalet où s'observe une tension entre le monumental et le décoratif ; enfin, les dernières années semblent dominées par une forte attraction pour le paysage, tempérée par un effort de synthèse personnelle rétrospective. Ces clés interprétatives permettent de proposer une classification renouvelée qui dépasse le simple regroupement par genres ainsi que le clivage romantique classique, et ménagent des effets de contrastes. Elles permettent enfin de placer la production picturale de Delacroix en résonnance avec les grands phénomènes artistiques de son temps : le romantisme certes, mais aussi le réalisme, les historicismes, l'éclectisme. Ce catalogue est une coédition Hazan/Editions du Musée du Louvre.

03/2018

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Policiers

La nuit tombée sur nos âmes. Gênes, 2001

" Les habitants de Gênes ont fui ou se terrent chez eux. La ville est déserte et l'état de siège a été proclamé. " Un grand roman noir sur les coulisses du sommet altermondialiste de Gênes en marge du G8, et comment les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont soldés par la mort de Carlo Giuliani, abattu d'une balle en pleine tête par un carabinier. Gênes, juillet 2001. Les chefs d'Etat des huit pays les plus riches de la planète se retrouvent lors du G8. Face à eux, en marge du sommet, 500 000 personnes se sont rassemblées pour refuser l'ordre mondial qui doit se dessiner à l'abri des grilles de la zone rouge. Parmi les contestataires, Wag et Nathalie sont venus de France grossir les rangs du mouvement altermondialiste. Militants d'extrême-gauche, ils ont l'habitude des manifs houleuses et se croient prêts à affronter les forces de l'ordre. Mais la répression policière qui va se déchaîner pendant trois jours dans les rues de la Superbe est d'une brutalité inédite, attisée en coulisses par les manipulations du pouvoir italien. Et de certains responsables français qui jouent aux apprentis-sorciers. Entre les journalistes encombrants, les manoeuvres de deux agents de la DST, et leurs propres tiraillements, Wag et Nathalie vont se perdre dans un maelstrom de violence. Il y aura des affrontements, des tabassages, des actes de torture, des trahisons et tant de vies brisées qui ne marqueront jamais l'Histoire. Qui se souvient de l'école Diaz ? Qui se souvient de la caserne de Bolzaneto ? Qui se souvient encore de Carlo Giuliani ? De ces journées où ils auront vu l'innocence et la jeunesse anéanties dans le silence, ils reviendront à jamais transformés. Comme la plupart des militants qui tentèrent, à Gênes, de s'opposer à une forme sauvage de capitalisme. Pour La guerre est une ruse : Grand Prix du roman noir du festival du film policier de Beaune 2019 Prix des lecteurs Quais du polar 2019 Prix Marguerite-Puhl-Demange du Festival Le Livre à Metz - 2019 Etoile du polar Le Parisien 2018, Prix du noir historique 2019, du salon du livre Les Rendez-vous de l'histoire de Blois Pour Prémices de la chute : Prix Moussa Konaté du roman policier francophone du festival Vins noirs de Limoge 2019 Pour l'ensemble de la trilogie Benlazar : Grand prix de littérature policière 2020

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Sculpture

Sculpture française en Amérique. Une passion américaine

L'extraordinaire abondance de sculptures françaises aux Etats-Unis est révélatrice d'un goût spécifique pour ce domaine de l'art fran- çais, mais aussi de la grande proximité des relations historiques et artistiques franco-américaines. Les Etats-Unis sont le pays en-de- hors de la France qui compte le plus grand nombre de sculptures françaises et ces dernières y représentent de très loin l'essentiel des sculptures étrangères. Une fois rassemblées, combinées, reliées, elles tissent l'histoire d'un goût. Leur étude permet de déceler des tendances et des pé- riodes, d'identifier des personnalités de marchands, collectionneurs et conservateurs, et de comprendre les canaux d'approvisionne- ment de ce commerce transatlantique, du lieu de production au lieu de consommation, du lieu de création au lieu d'appréciation. Le propos de cet ouvrage est de donner vie et signification à ces oeuvres en les replaçant dans leur contexte américain. Une première partie souligne le rôle éminemment politique et officiel, outil de message politique lorsqu'il s'agit de célébrer les héros de l'Indépendance américaine, ou de propagande commer- ciale et industrielle lorsque la France se montre dans le cadre des expositions universelles. Dès sa naissance, les sculpteurs français ont été associés au développement de la nation américaine et de sa société. La deuxième partie est consacrée à la part que prirent les sculp- teurs français dans le décor urbain américain, ainsi que dans l'art des parcs et jardins. Ils contribuèrent largement à l'introduction du style Art déco en sculpture ornementale. La troisième partie célèbre la sculpture comme objet de collec- tion, recherchée non plus pour le personnage qu'elle représente, ni pour son rôle de complément de l'architecture, mais véritablement comme objet dont la beauté formelle est l'atout premier. La quatrième et dernière partie est consacrée au sculpteur Auguste Rodin. Rodin était tout à la fois : il représentait l'art d'au- jourd'hui, celui du Salon auquel il envoyait régulièrement ses oeuvres, parfois l'art d'hier dans ses quelques créations dans le goût du vers l'art de demain. En conclusion, un bilan est dressé du goût pour la sculpture fran- çaise depuis les années 1950, qui ont vu un changement dans l'im- portance relative des différents acteurs, marchands, collectionneurs, universitaires et conservateurs.

06/2023

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Policiers

Les Sept Fontaines. Edition bilingue français-espagnol

Quand l'enfance conditionne la vie d'adulte et l'envie de tuer... Diplômé en édition, Pablo est un jeune Sud-Américain installé en Espagne. Travaillant pour une agence de services d'espionnage, il utilise sa maison d'édition pour couvrir les activités illicites de ses informateurs sans éveiller les soupçons. Vivant confortablement entre Salamanque et Londres, où sont installés sa femme et ses deux enfants, Pablo ne parvient pas à être heureux et vit avec une idée fixe : retrouver un homme qu'il recherche depuis des années et dont il veut se venger. Un jour, alerté par un message lui indiquant que celui-ci va se rendre dans le Sud de la France pour y consulter un médecin, Pablo part aussitôt sur ses traces, s'équipe d'une arme à feu et monte un scénario imparable qu'il compte utiliser pour assouvir sa vengeance. Mais, à la recherche d'un passé qui l'obsède, va-t-il mener à terme sa mission et retrouver une sérénité qui l'a abandonné??Un récit tout en contraste au plus profond de la noirceur de l'âme. Un thriller violent et captivantEXTRAITLa place s'est ouverte devant ses yeux : limpide, fragile dans la lumière rosée qui semblait envelopper les arbres. Sous le jet de la fontaine, on avait placé un récipient de verre avec cinq bouteilles de vin. En les regardant, Pablo ressentit une enivrante sensation de fraîcheur. Il imagina qu'il s'asseyait à l'une des tables et demandait qu'on lui servît une de ces bouteilles ; il imagina qu'en la buvant tout entière et avec la plus grande lenteur, cette couleur, cette luminosité soyeuse le rendrait léger comme une bulle de savon qui descendrait vers le sol empierré. « Mais je dois être très attentif, comme un chat, quand il entend le battement d'ailes d'un oiseau qu'il ne peut pas encore voir. »A PROPOS DE L'AUTEURJuan Carlos Méndez Guédez est un auteur vénézuelien né à Barquisimeto. Diplômé en littérature sud-américaine à l'université de Salamanque (Espagne), il est l'auteur de près d'une vingtaine d'ouvrages dans son pays. En 2013, les libraires du Venezuela décernent à sa nouvelle Arena negra le prix de Livre de l'année. Ses ouvres, empreintes de sentiments liés à l'exil, au départ et au déracinement, parlent aussi d'amour.

10/2015

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Histoire internationale

Hitler, la propagande et le monde arabe

L'histoire de la rencontre du nazisme et de l'antijudaïsme arabe.   Le 28 novembre 1941, lors d'un tête-à-tête scellant une coopération déjà bien engagée, Hitler recevait le grand mufti de Jérusalem, alors en exil à Berlin. Ce que l'on sait moins, c'est qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'idéologie nazie fut diffusée à travers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient grâce à une puissante machine de propagande. Ce livre retrace l'histoire des idées, des institutions et des hommes engagés dans cet effort, à partir d'archives inédites ou jusque-là sous-utilisées, notamment des documents sonores retranscrits par les services secrets américains au Caire. L'ouvrage met en lumière la collaboration politique et idéologique entre les responsables du régime nazi et les Arabes pronazis, dont l'ancien chef du gouvernement irakien déposé par l'armée britannique en 1941, Kilani, et le grand mufti de Jérusalem, Amin el-Husseini. Initiés à la théorie du complot antisémite, ces derniers travaillèrent main dans la main avec les nazis à la conception d'une propagande spécifique au monde arabe. Parallèlement, et alors que le combat faisait rage sur le front nord-africain, l'Afrika Korps largua plus de trois millions de tracts sur l'Égypte, la Palestine, l'Irak, la Syrie. En outre y étaient diffusées des milliers d'heures d'émissions de radio en arabe sur ondes courtes, d'octobre 1939 à février-mars 1945. La plupart du temps, dans ces régions où le niveau de l'analphabétisme demeurait élevé, ces messages étaient écoutés en groupe, dans des cafés et autres lieux publics. L'antisémitisme radical, qui appelait à l'extermination de tous les Juifs, dans une région où résidaient 700 000 d'entre eux, demeurait un élément central de cette propagande. Devant la puissance de l'antisémitisme et l'antisionisme d'origine arabe, les États-Unis et la Grande-Bretagne prirent peur et conclurent qu'il fallait mettre en sourdine la « défense des Juifs » et la « question sioniste ». En 1944, la crainte de l'opinion arabe conduisit les dirigeants anglo-saxons à abandonner à leur sort le million de Juifs d'Europe, notamment en Hongrie, que l'on aurait pu encore sauver. Ce livre, extrêmement documenté, est avant tout un travail d'historien, qui rend compte avec rigueur de l'existence d'un antijudaïsme spécifique au monde arabe bien avant la naissance de l'État d'Israël.

10/2012

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1948. Tome 1 (1er janvier - 30 juin)

L'essentiel du premier semestre 1948 concerne l'aggravation de la situation en Europe orientale (" coup de Prague " en particulier), la détérioration accélérée des relations Est-Ouest avec l'entrée désormais évidente dans la Guerre froide, les premières réactions des Européens de l'Ouest (Pacte de Bruxelles), le début de l'organisation du monde occidental (mise en place effective du European Recovery Program, premières réflexions et démarches en vue de ce qui sera en 1949 l'Alliance atlantique, conférence de Londres lançant le processus qui aboutira l'année suivante à la création de la République fédérale d'Allemagne) et le début de la réaction soviétique face à ce raidissement occidental au moyen du blocus de Berlin. La France joue pleinement son rôle dans toutes ces affaires, tout en s'efforçant de maintenir deux objectifs essentiels de sa politique : que l'évolution de la question allemande ne remette pas en cause sa sécurité et ses moyens de contrôle par rapport à l'Allemagne, et que les Occidentaux en général, et en particulier les Américains, ne durcissent pas davantage la situation en réagissant de façon excessive face à Moscou. En même temps, on voit apparaître ce qui allait constituer les deux axes majeurs de la politique de la IVe République : la construction européenne comme un cadre pour permettre à la France de contrôler l'évolution de l'Allemagne ; et l'idée que, si les Etats-Unis veulent relever le défi soviétique, en prenant le risque de graves tensions, ils doivent alors s'engager concrètement pour garantir la sécurité de l'Europe occidentale. En effet, dès le mois d'avril, en liaison avec l'évolution du problème allemand à la conférence de Londres, où les Trois Occidentaux se dirigent de plus en plus vers la création d'un Etat allemand, l'hypothèse d'une réaction soviétique à Berlin est évoquée, ce qui pose la question du type d'appui que Washington serait disposé à apporter à l'Europe occidentale. A partir de là, le thème de la défense de l'Europe, dans le cadre du pacte de Bruxelles et avec l'appui américain, prend une importance considérable. A partir de la fin mai, la stratégie du Quai d'Orsay est de conseiller au gouvernement de monnayer auprès des Anglo-Saxons la fusion des zones et la création d'un Etat ouest-allemand contre la mise sur pied d'un système de défense du monde occidental.

01/2011

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Théâtre

Grande et petite histoire de la Comédie-Française. Le siècle des Lumières 1680-1799

" Si je me suis lancé dans la rédaction de ces textes - et avec quel bonheur ! -, c'est d'abord que la passion du théâtre n'a cessé de m'habiter depuis l'enfance. C'est aussi que j'avais très envie de me retremper dans l'histoire de ce théâtre, qui se confond depuis plus de trois siècles avec celle de la nation : comme elle tumultueuse, comme elle aussi harmonieuse et déchirée, comme elle enfin riche en personnalités puissantes ou gracieuses, complexes ou singulières. Enfin, je n'ai pu résister à l'attirance que la Comédie-Française a toujours exercée sur moi. je ne connais aucun lieu où présent et passé, rêve et réalité s'entremêlent avec plus de poésie. Comme si la magie de la scène répandait ses sortilèges sur tout ce qui l'environne. Pour moi, nulle hésitation possible : cette histoire ne pouvait s'écrire autrement qu'en dialogues. Trois éléments étaient donc nécessaires un thème, des personnages, un décor. Pour les thèmes, je n'avais que l'embarras du choix entre les grandes dates, les événements majeurs, les figures marquantes qui ont jalonné son destin, depuis la création des Comédiens du Roi en 1680 jusqu'à la réconciliation générale du 30 mai 1799, après la tourmente révolutionnaire. Quant aux personnages, la plupart sont historiques, certains de mon invention. Si j'ai pris quelques libertés avec ce que disent les uns et les autres, en revanche les faits rapportés sont tous rigoureusement exacts. Restent les cadres de l'action que j'ai voulu aussi variés que possible. Ainsi, vous pourrez assister à la guerre des Comédiens-Français et Italiens, entendre Voltaire prodiguant ses conseils au jeune Lekain, savourer votre chocolat au Procope où se fomentent les cabales, vous glisser dans le salon de Mme Geoffrin où se commentent les dernières pièces, dans l'alcôve de Mlle Clairon où se bousculent ses adorateurs, ou dans la loge de Mlle Saint-Val qui ne décolère pas contre sa rivale, Mme Vestris. Vous assisterez à une répétition du Barbier de Séville, sous la direction de Beaumarchais, et à l'apothéose de Voltaire en 1778 ; vous entendrez le marquis de Sade se plaindre des comédiens, Robespierre défendre leurs droits, Olympe de Gouges les houspiller vertement. Et bien d'autres choses encore, qui vous feront vivre dans l'intimité du Théâtre-Français au siècle des Lumières, devant et derrière le rideau. " M. L.

04/2006

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Sociologie

L'origine des systèmes familiaux. Tome 1 : l'Eurasie

On connaît les apports décisifs d’Emmanuel Todd à l’anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps. Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l’autorité du père à l’égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l’idée d’égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l’individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d’égalité des frères, légitimait l’idée a priori d’une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l’autorité du père et l’inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d’idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité. Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l’espèce humaine, sinon en remontant à l’unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d’une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l’examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l’humanité : la famille nucléaire. Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l’Europe, placée sur la périphérie de l’Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l’organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle. Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l’Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l’Occident n’ait inventé ni l’agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l’élevage, ni l’écriture, ni l’arithmétique.

09/2011

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Histoire de France

La vie des Français sous l'Occupation. 1940-1945

Les Français ? Ils sont plus de 40 millions en juin 1940 lorsque les Allemands occupent la France. Et ce livre raconte leur vie quotidienne. Au moment d'entamer de longues recherches, Henri Amouroux s'est aperçu lorsqu'il évoquait les années d'occupation, que ceux-là mêmes qui doutaient de l'opportunité d'un tel travail étaient très vite emportés par leurs souvenirs et qu'ils multipliaient alors les anecdotes. L'entreprise valait donc d'être tentée. Ce que les historiens ont fait pour les humbles contemporains de Jules César, de Louis XIV ou de Napoléon, pour ce peuple anonyme dont l'histoire, tout attachée aux rois et généraux, oublie souvent l'existence, Henri Amouroux l'a réalisé pour les acteurs encore vivants de l'une des périodes les plus dramatiques qui puisse s'imaginer. En effet, la tentation était grande de se faire l'historien de ces millions d'anonymes. Pourquoi ne pas raconter non seulement les aventures sanglantes des Français sur les routes de l'exode, mais aussi leurs difficultés à se procurer leur pain quotidien, leurs ruses, leurs expéditions et leurs batailles dans les campagnes nourricières ? Pourquoi ne pas dire les ersatz, le faux tabac, le faux café, le faux savon, les faux témoins, les divertissements d'une époque, qui n'a pas été " noire " pour tout le monde, mais aussi les souffrances des femmes des prisonniers de guerre, le martyre de tous ceux que la Gestapo traquait et attaquait ? Pourquoi ne pas évoquer les nuits d'alerte, les lendemains de bombardements, le climat de ces villes dont les rafles, le couvre-feu dépeuplent les rues, l'écoute de la radio anglaise dans l'odeur des rutabagas, la vie des maquisards, pour qui le combat n'est qu'une brève lumière dans la suite des jours ternes et dangereux ? Le livre d'Henri Amouroux est un livre neuf, car jamais pareil travail n'avait été mené avec autant d'application dans la recherche, autant d'aisance journalistique dans le récit. Très différent de tous les livres qui ont paru sur les années 1940-1944, La vie des Français sous l'Occupation complète les meilleurs et se révèle d'un intérêt passionnant pour ceux et celles qui vécurent sous l'Occupation... comme aussi pour leurs fils et leur petits fils.

11/2018

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Histoire littéraire

Chateaubriand et la révolution de 1830

Dans le livre XXXII des Me ? moires d'outre- tombe ici re ? e ? dite ? , Chateaubriand raconte les journe ? es re ? volutionnaires de juillet 1830 a` l'issue desquelles Charles X est chasse ? du tro^ne au profit de Louis Philippe d'Orle ? ans et la monarchie de Juillet instaure ? e. La matie`re vive de ces lignes, c'est ce que Chateaubriand vit et e ? prouve a` Paris entre le 28 et le 31 juillet 1830, puis ce qu'il en apprend au fil des jours, des mois et des anne ? es. Ces pages racontent un rendez-vous manque ? avec l'e ? ve ? nement. Lorsqu'il a appris la publication des ordonnances du 25 juillet et lorsqu'il en a pris connaissance sur la route de Paris, il a compris que quelque chose de de ? cisif se jouait, mais lui qui a parfois eu un ro^le politique de tout premier plan sous la Restauration ne peut que relater le naufrage militaire et politique de la monarchie de Charles X. En arrivant a` Paris au soir du 28, il e ? tait de ? ja` a` la trai^ne de l'actualite ? . Il ne se trouve nulle part ; il me ? dite, il attend, il va et vient tandis que Thiers, Laffitte, le duc d'Orle ? ans et les autres sont a` la manoeuvre et jettent les bases d'une autre monarchie. Le livre XXXII te ? moigne aussi d'un rapport original au re ? cit. La plume de l'e ? crivain navigue entre le crucial et l'anecdotique, entre la grande et la petite histoire, entre le tableau d'ensemble et la sce`ne de ruelle ou de salon : la se ? rie de de ? cisions politiques prises a` Saint-Cloud par le vieux souverain et son entourage mais tout aussi bien la mort par balle d'un jeune Anglais anonyme a` la fene^tre d'un ho^tel de la rue du Duc-de-Bordeaux. D'un co^te ? les plans et les ne ? gociations des orle ? anistes ; de l'autre ces casques et lances du muse ? e d'artillerie emporte ? s par le courant de la Seine... Le texte de Chateaubriand est accompagne ? d'un appareil critique pre ? pare ? par Thomas Bouchet (introduction, commentaires, notes, index et cartes). Le tout offre un remarquable point de vue sur ces journe ? es hors du commun, sur l'e ? poque dans laquelle elles s'inscrivent, sur l'homme et e ? crivain Chateaubriand.

05/2022

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Littérature française

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux. Un roman de Marquis De Sade

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux est un ouvrage du marquis de Sade, publié en 1795. Le sous-titre en est Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles. Résumé L'ouvrage se présente comme une série de dialogues retraçant l'éducation érotique et sexuelle d'une jeune fille de 15 ans. Une libertine, Mme de Saint-Ange, veut initier Eugénie de Mistival "dans les plus secrets mystères de Vénus" . Elle est aidée en cela par son frère (le chevalier de Mirvel), un ami de son frère (Dolmancé) et par son jardinier (Augustin). Etude de l'oeuvre Un enseignement en alternance Le livre n'est pas qu'une longue description de gestes et d'actions. Il est construit (surtout le troisième dialogue) sur l'alternance entre dissertation philosophique et application concrète des préceptes évoqués. La théorie alterne avec la pratique. Le titre du livre évoque déjà cette dualité puisque le boudoir est une petite salle disposée généralement entre la chambre et le salon, c'est-à-dire, entre la pièce consacrée aux ébats amoureux et la pièce consacrée à la conversation. La théorie "Pornographie et philosophie ne se distinguent pas catégoriquement à l'ère des Lumières. [... ] la critique sociale et politique [... ] passe par le dévoilement de ses effets obscurs sur les corps et leur économie. Parler, écrire, mettre en scène le sexe et ses catégories, c'est parler de beaucoup plus que du sexe. Les désordres, les régulations des corps individuels engagent ou trahissent ceux du corps politique et social1". On comprend mieux alors qu'au-delà de la crudité du texte et de son thème libertin, on trouve un discours philosophique, presque appel aux armes, mettant de l'avant les idées du Marquis par rapport à la liberté, la religion, la monarchie, et les moeurs. Intitulé "Français, encore un effort si vous voulez être républicains" , l'appel public qui s'insère avant le cinquième dialogue présente les mêmes idées que celles qui figurent dans les onze "opuscules politiques" de Sade publiés entre 1790 et 1799. La réflexion de Sade s'inscrit parfaitement dans celle de son époque. Elle prolonge les débats philosophiques sur le concept de Nature et sur le rôle de la société par rapport à cette Nature ainsi que sur l'influence de cette dernière sur les comportements humains.

01/2023

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Histoire de France

SOE contre Gestapo. La véritable histoire du major Suttill et du réseau français de résistance Prosper

Ce livre est une enquête minutieuse sur les événements qui ont entraîné la chute du réseau Prosper qu'avait organisé et dirigé le major Suttill, d'octobre ? 1942 à juin ? 1943, qui n'est autre que le père de l'auteur. Le réseau Prosper était un des nombreux réseaux du SOE – Service Operation Executive ou Direction des Opérations Spéciales en français – créé par Winston Churchill, dont le but était de mener des actions de sabotage et de guérilla sur le continent, notamment sur le territoire français en vue du Débarquement des Alliés. Ce réseau sous direction britannique reçut le concours de très nombreux citoyens français. Pour mener son enquête, Francis Suttill Fils, après un travail de recherche en archives, décida de venir enquêter sur le terrain, c'est-à-dire sur les lieux mêmes où son père avait mené ses opérations soixante-dix plus tôt. On peut imaginer l'intensité des émotions qu'a dû ressentir l'auteur lors de ses différentes pérégrinations en France mais aussi en Allemagne, au camp de Sachsenhausen, où son père devait être assassiné par les nazis en 1945. Le rôle du SOE est longtemps resté méconnu de la plupart des Français. La raison de cette méconnaissance était avant tout politique et tenait à la représentation et au rôle qu'entendait donner le général de Gaulle et le Parti communiste de la résistance française. Toute évocation d'une aide provenant des Anglo-Saxons était quasiment bannie. En 1945, le Général alla même jusqu'à chasser des membres français du SOE lors de cérémonies à la Libération. Cette attitude peut politiquement se comprendre du fait de la volonté qu'avait de Gaulle de voir la France recouvrir son statut de grande puissance suite au drame de la défaite de 1940 et de l'occupation qui s'en suivit. Par contre, cela ne peut cacher davantage le rôle déterminant joué par les Britanniques dans la formation de réseaux de résistance et dans l'armement des réseaux français existants. Reconnaître ce fait ne retire en rien le mérite de la résistance française, bien au contraire, cela lui a permis de s'armer et de jouer un grand rôle lors dans la Libération du territoire. Le major Suttill a sacrifié sa vie pour notre Liberté. Qu'il lui soit rendu hommage pour que ce héros ne reste pas dans l'ombre ? !

10/2018

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Lecture, écriture

Français CE/CM Quartier libre. Pack en 2 volumes : La bande affiche ses couleurs CE-CM ; Juliette fait équipe avec M. Lebrun, Edition 2022

Découvrez les packs découverte Quartier Libre avec 2 albums et un guide pédagogique ! Aborder certains sujets de société avec des élèves de CE/CM n'est pas toujours simple. Comment rendre concrètes des notions d'EMC qui leur semblent généralement abstraites ? Boualem Aznag et Stéphane Grulet ont conçu Quartier libre pour donner du sens à des problématiques sérieuses, susciter une prise de conscience individuelle et collective et permettre aux élèves de transformer des notions d'EMC en actions, en prenant du recul sur les idées reçues et en devenant acteurs de leur propre vie. Quartier libre propose des romans courts qui abordent des sujets d'EMC avec humour, ainsi qu'un guidage pédagogique. Dans ce pack découverte Quartier libre, vous trouverez 1 exemplaire du roman La bande affiche ses couleurs et 1 exemplaire de Juliette fait équipe avec M. Lebrun (tous deux 32 pages, format 13 x 19 cm), ainsi qu'un guide pédagogique commun de 32 pages. Les histoires proposées dans cette collection, à lire en autonomie ou en collectif, sont proches du quotidien des élèves. Elles mettent en scène une bande de copains attachants, auxquels ils s'identifient facilement, ce qui leur permet de les lire avec plaisir, de comprendre et d'intégrer les notions sous-jacentes plus efficacement. Le guide pédagogique Quartier libre Il vous donne des pistes claires pour : travailler la compréhension générale de chaque roman (qui, quoi, lexique, inférences, traits d'humour) ; étayer et partager sur les problématiques lors de débats collectifs ; aborder des notions d'EMC, s'interroger ; trouver des solutions ensemble et mener des activités concrètes ; réaliser des projets de classe. Une courte interview d'un. e spécialiste permet de cerner les enjeux de chaque sujet abordé. Le roman La bande affiche ses couleurs Le centre culturel organise un concours : les participants doivent représenter la diversité du quartier en s'inspirant d'une oeuvre d'art. Juliette convainc Alex, Lisa et Nadir d'y participer. Elle a une super idée : construire des statues à leur effigie, rappelant la célèbre " Danse " de Matisse. Mais les quatre amis vont découvrir qu'il n'est pas si simple de se représenter... Le roman Juliette fait équipe avec M. Lebrun Les quatre amis décident de participer à une course de caisses à savon. Toutefois, construire et piloter sa propre caisse ne s'avère pas si facile ! Heureusement, la mécanique n'a pas de secret pour monsieur Lebrun, leur voisin retraité...

04/2022

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Science-fiction

Malphas Tome 4 : Grande liquidation

Un an après avoir quitté Saint-Trailouin, Julien Sarkozy dépérit lentement derrière le comptoir de sa librairie d'occasion. Même s'il essaie de se persuader du contraire, il ne rêve que d'une seule chose : retourner à Malphas. Dès lors que son fils se retrouve hors d'atteinte, Sarko reprend son enquête sur les mystères qui entoure le collège ! Parole de Sarkozy, je m'étais juré de ne pas remettre les pieds à Saint-Trailouin. Après tout, la vie de mon fils en dépendait, et c'est pour être près de lui que j'ai ouvert il y a quelques mois une boutique de livres d'occasion à Drummondville. Or, quand Emile m'a annoncé qu'il partait pour la France avec mon ex, j'ai un peu pété les plombs... avant de réaliser que je pourrais peut-être tirer avantage de cette situation. Me voilà donc de retour à Malphas. Avec l'aide de Simon Gracq — ça n'a pas été simple de le convaincre de me faire à nouveau confiance —, je compte enfin mener à terme mon enquête sur ce qui se passe dans la cave du collège. Et régler une fois pour toutes mon différend avec les Archlax père et fils. Et découvrir la véritable identité de Rachel Red et les motivations secrètes qui l'animent... et rêvons un peu, l'animer à mon tour. Hélas, malgré le subterfuge qui me permettait d'évoluer en sécurité à Malphas, je dois admettre que le plan que j'avais imaginé pour arriver à mes fins a rapidement foiré. Et me voilà de nouveau dans le "gros trouble". Mais cette fois, je ne suis pas le seul dans le pétrin, car la grève étudiante est imminente à Malphas. Et un raz-de-marée de carrés rouges à Saint-Trailouin, ça risque d'être plus intense qu'ailleurs... Ultime tome de la série qui clôt la folle aventure de Julien Sarkozy dans cette petite ville ou la normalité n'a pas sa place. Patrick Senécal boucle la boucle et répond à toutes nos interrogations, dont la cruciale "Que se passe t-il réellement dans le sous-sol de Malphas "!!

03/2018

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Littérature française

Dire du mal

On ne dit pas du mal de Macron ni du libéralisme financier. On doit accepter le mépris et sans doute dire merci. Or pour Germinal Gigliato facteur placardisé dans une ville de province " ruralisée " dès qu'on ne dépasse pas les cinquante mille habitants, il n'est pas question de revenir à l'ère païenne où l'on adorait Jupiter Voyageur mais encore Jupiter Volubile, Jupiter Bilingue ou Jupiter Pète-Sec. En arrêt maladie pendant plus de neuf mois, Germinal a cherché avec l'aide du docteur G. Tutout, le sens qu'il avait donné à sa vie de postier depuis son changement de statut. Il ne l'a pas retrouvé. Ce roman social et politique réprouvé par les éditeurs ayant pignon sur rue qui détestent les iconoclastes, est une description méticuleuse et souvent drôle de l'univers postal pris comme l'emblème des changements climatiques radicaux qui s'opèrent dans notre pays soumis aux mutations sociales, économiques et humaines engendrées par la révolution numérique et la violence oppressive des instances dirigeantes. Ainsi, Germinal Gigliato dit Minal, sans qu'on l'y force beaucoup, est conduit à " dire du mal " y compris de ses amis comme le Géant vert, le pêcheur cocu ou de Rodriguez le DRH en ricanant sur ses déboires et de ceux des autres pour sauver ce qu'on appelle au Japon l'Ikigai et chez les Monty Python : Le sens de la vie. L'ouvrage peut se lire de deux manières. La première comme un roman comique situé sur les rives de l'étang de Wayne, avec ses péripéties en rapport avec son travail, sa situation familiale avec l'Autre, la Folle aux cinq chiens et à sa vingtaine de chats, son temps libre consacré à la recherche d'un équilibre, la mise en scène du Misanthrope et l'intrusion de Claudine qui va lui changer radicalement sa perception de l'amour. Et l'autre plus savante capable de satisfaire les plus exigeants avec ses références culturelles, historiques, littéraires et cinématographiques pour lecteurs sensibles à l'air du temps : l'enfer des pauvres contre le paradis des riches.

05/2018

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Grossesse et maternité

Le guide zéro tabou de la grossesse. Tout ce qu'on ne vous dit pas et plus encore

Humoriste, Elodie Arnould est aussi une maman qui a eu envie de dévoiler tout ce que vous (ne) voulez (pas) savoir sur les joies de la grossesse ! Enfin un guide sur la grossesse qui va vous faire mourir de rire ! Comme elle le dit elle-même : " De la salivation d'escargot, aux culottes en filet en passant par les selles noires de femmes enceinte. Rien ne vous sera épargné. " Avec des illustrations de Maman sa mère ! Elodie s'est rendue compte que de toutes ses vidéos, celles dans lesquelles elle abordait la grossesse avaient encore plus de succès... Un vrai guide qui débute avec le désir de grossesse, en passant par la découverte de la (a priori) bonne nouvelle, puis des 9 mois qui s'ensuivent : mois par mois, Elodie nous explique tout (pour de vrai) mais avec un humour sans faille. Des tests, des quiz, des témoignages viennent pimenter le texte. Avec 35 illustrations de maman sa mère, qui s'est spécialisée dans les dessins de maternité. Un exemple étant mieux qu'un long discours, voici le test " Es-tu prête pour la grossesse ? " o Ca ne me dérange pas de chausser du 47 o Je peux avoir une énorme poitrine sans me lancer dans la télé réalité o J'aime être essoufflée pendant une sieste o Je peux me passer d'alcool pendant 1 an , quoi ? ça ? Ooh c'est juste une petite bière. Du coup je peux aussi me passer de sexe (lien de cause à effet) o J'aime le suspense et les surprises o J'adore inspecter tout fluide sortant de mon corps o J'aime qu'on me chouchoute mais en même temps je " n'exagère pas ! c'est pas une maladie " o J'adore ne rien faire et doubler les gens dans la file d'attente o J'aime le gouts des pâtes anti remontées acide o J'aime trainer en pyjamas o J'ai hâte de sentir les coups de mon bébé o Ca ne me dérange pas d'être tout le temps inquiète o J'adore recevoir des conseils o J'aime péter en public o Je suis une petite dormeuse o J'aime bavasser quand on m'inspecte le vagin avec 1, 2 ou 3 doigt selon la capacité d'accueil o J'aime avoir des beaux ongles et de beaux cheveux o J'aime faire pipi o J'aime proposer a mes amis de m'acheter des cadeaux o Je ne sais pas prononcer le mot Gynéco, je préfère dire " gygy " o J'adore les rendez-vous médicaux et les prises de sang o J'adore trainer sur des forums o Ca ne me dérange pas quand mon patron me regarde de travers o J'aime demander une glace à 22h30 et l'obtenir o Ca ne me dérange pas d'être constipée pendant 9 mois o J'aime pleurer o Bonus : J'aime faire croire que je vais accoucher, la tète qu'ils font c'est à mourir de rire, franchement essayez. Réponse : Si tu as coché au moins 10 cases, tu vas bien supporter ta grossesse. Non je rigole, même si tu les a toutes cochées, c'est une aventure formidablement déstabilisante. On adore et on déteste !

09/2021

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Bibliothéconomie

La Revue de la BNU N° 26

Dans la suite du précedent, ce numéro aurait pu s'intituler "La fabrique de l'art", tant les divers usages commentés dans les pages qui suivent documentent, à différents degrés et suivant plusieurs étapes, la réalité du processus créatif. Les carnets d'artistes sont aussi des "musées de papier" et à ce titre, renvoient de façon plus générale à la fonction même des bibliothèques dont l'ouverture, toute récente, de ses espaces muséaux par la Bibliothèque nationale de France dans le "quadrilatère Richelieu" témoigne de façon éclatante. On y voit certes davantage de manuscrits que de carnets – l'étape ultérieure, au fond, du processus créatif ; mais on sait l'importance que ceux-ci ont pu avoir chez des auteurs aussi divers qu'Hugo, Flaubert, Valéry ou encore Butor... pour nous limiter à l'espace francophone, car on aurait tout aussi bien pu évoquer les carnets d'Hermann Lenz ou de Peter Weiss, ou encore les 14 000 pages noircies par Joyce pour la préparation de Finnegans Wake. Griffonner dans un petit carnet, une activité qui peut donc avoir plus de signification qu'elle n'en a l'air... et dont il nous semble important de rendre compte, car elle n'est peut-être plus évidente pour tous. A l'ère des iPhones, smartphones et autres tablettes numériques, le carnet d'artiste, d'écrivain ou de chercheur a-t-il encore une signification ? Pis encore, que représente-t-il dans l'imaginaire collectif alors que, dans le monde académique, l'expression "carnet de recherche" renvoie plutôt, aujourd'hui, aux blogs mis en place par l'infrastructure OpenEdition et qui sont, eux, totalement numériques. Dans ce cas aussi, les profondes mutations à l'oeuvre nous imposent de prendre le temps de réfléchir et de questionner la place que doit prendre, dans la valorisation de notre patrimoine, celle de nos "musées de papier". Car l'intelligibilité d'une oeuvre ne va pas de soi. De même qu'il n'y a pas de beau absolu, chaque époque et chaque civilisation créant régulièrement les siens, de même on ne saurait parler d'intelligence absolue, qui survivrait de façon mécanique et en dépit des convulsions chroniques du monde. Un savoir évident, intégré, qu'une époque donnée (et une génération donnée) va considérer comme un acquis définitif peut finir par disparaître ou ne devenir que l'apanage de quelques-uns : on ne saurait jurer que (par exemple) les tragédies de Corneille fassent encore partie du bagage obligé de l'étudiant en lettres, ni que le même étudiant soit encore en capacité de comprendre la langue de cet auteur. On ne saurait jurer non plus (pour revenir à l'histoire de l'art) que l'importance pour celle-ci du patrimoine religieux du 20e siècle soit véritablement un sujet d'appropriation collective, quand on constate l'état souvent préoccupant des églises de banlieues et de quartiers construits après la Seconde Guerre mondiale. C'est pourquoi il est nécessaire de s'intéresser à la "fabrique de l'art", de sonder ainsi le processus créatif et de voir comment les artistes, les écrivains ou les penseurs se sont nourris à la fois d'un dialogue avec leurs pairs comme d'une fréquentation des oeuvres du passé – pour mieux inventer le langage de leur temps.

01/2023

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Illustration

Surréalice

Alice au pays des merveilles n'est pas un livre pour enfants. C'est un livre pour les explorateurs, les irrévérencieux et les joueurs. Les surréalistes sont de ceux-là. Les livres de Carroll constituent pour eux une matière première extrêmement fertile, comme elle l'est pour les illustrateurs, qui depuis 1865 à aujourd'hui y puisent une infinité de nouveaux univers. Le catalogue Surréalice explore deux versants de la postérité de l'oeuvre de Lewis Carroll : d'une part son adoption par les surréalistes comme une figure tutélaire de leur courant artistique, d'autre part l'extrême variété des illustrations que l'ouvrage a inspiré depuis sa parution en 1865. Ces deux versants, surréalisme et illustration, font écho à deux expositions proposées simultanément dans deux musées strasbourgeois : " Lewis Carroll et les Surréalistes " au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg et " Illustr'Alice " au musée Tomi Ungerer, centre international de l'Illustration. De 1870 à 1930, Lewis Carroll n'est connu en France - quand il l'est - que comme un écrivain pour enfants, dont l'oeuvre se ramène au seul Alice au pays des merveilles. Les surréalistes ont joué un rôle décisif dans la réception française de Lewis Carroll. Ce sont eux qui ont fait connaître ses autres livres et qui ont fait entrer Carroll dans le champ de la culture adulte. Mais ils ne se sont pas contentés de traduire, lire, citer et commenter Carroll. Ils l'ont également inscrit au sein de leur " Panthéon " d'ancêtres précurseurs. Le catalogue rend compte de l'histoire de la réception littéraire de l'oeuvre de Lewis Carroll ainsi que de sa diffusion en France. Il a cependant davantage pour vocation d'en montrer l'impact artistique et visuel chez les surréalistes européens, notamment à travers les personnalités de Salvador Dali, Max Ernst et René Magritte. Surréalice s'attarde également sur le jeu, que les surréalistes ont largement développé en tant que pratique de création, à l'instar de Lewis Carroll et des échecs. Enfin, alors que le surréalisme a longtemps été considéré comme un mouvement majoritairement masculin, l'ouvrage interroge aussi la figure d'Alice telle que des artistes femmes ont pu l'appréhender - entre autres Claude Cahun, Leonora Carrington ou encore Dorothea Tanning. Le volume consacré à l'illustration explore non seulement l'univers du livre pour enfants, mais également l'illustration d'humour et satirique. En effet, si les aventures d'Alice à l'attention des jeunes lecteurs ont suscité un nombre très élevé de publications de par le monde, elles ont également été illustrées dans des versions satiriques et parodiques. Les dessinateurs se sont alors appropriés la composante majeure d'Alice, le nonsense, au moyen d'expressions graphiques parfois très différentes les unes des autres. L'ouvrage mettra en évidence cette diversité formelle ainsi que l'universalité du thème. Depuis la première parution d'Alice's Adventures in Wonderland en 1865, illustrée de gravures de John Tenniel jusqu'aux années 1990, le livre explore la transformation du personnage principal qui s'est adapté aux différentes époques traversées. Outre les illustrations de Lewis Carroll lui-même et celles de John Tenniel pour De l'autre côté du miroir (1871) qui sont restées indissociables du texte, le catalogue met en scène des grands noms de l'illustration du XXe siècle, à l'instar de Jean-Jacques Sempé, Tove Jansson, Maurice Sendak, Roland Topor, Nicole Claveloux, F'Murrr, Folon ou encore Peter Blake, au même titre que des artistes oubliés ou méconnus.

12/2022

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Essais

Les Templiers. Lieux et héritages du Temple Franc-Maçonnerie - Néo-Templiers

Un ouvrage (tome III) qui remonte à l'époque templière à travers ce qu'elle a laissé aujourd'hui à titre de vestiges encore visibles et leur histoire à travers un "tour de France" des villes et des villages fourmillant d'anecdotes illustratives d'un esprit templier. La question se pose surtout de savoir ce que l'Ordre a vraiment laissé via des pierres dans le patrimoine, ses anciens sites, les cathédrales peut-être, son esprit et une influence de pensée. Y a-t-il des héritiers de cet esprit et les trouve-t-on dans telle ou telle mouvance ésotérique ou religieuse ? Depuis le XVIIIe siècle, les Ordres templaristes ou néo-templiers ont fleuri dans plusieurs régions du monde, surtout en Europe, en France et dans le monde anglo-saxon. Il est malaisé de s'y retrouver mais tous revendiquent une légitimité avec l'Ordre dissous des "Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon". La Franc-Maçonnerie a connu un intérêt filial avec l'Ordre. Le Temple a nourri et alimente encore de nos jours une partie de la Franc-Maçonnerie à travers des Rites et des Grades, en dépit d'événements majeurs ou grâce à eux, mais l'Ordre des Hospitaliers, devenu Ordre religieux de Malte, très présent dans le monde au XXIe siècle, est l'héritier matériel du Temple depuis sept cents ans. Cependant, l'ADN templier tient de son esprit. Celui-ci a traversé les âges. L'intérêt pour le Temple a été occulté pendant plusieurs centaines d'années. Excepté à travers des chroniqueurs des croisades, il a repris au XVIIe siècle et a connu un engouement rapide mondain à travers le discours du Chevalier Ramsay, d'autres tendances templières notamment à Lyon et en Suède, mais aussi auprès des médiévistes qualifiés. Après une recherche sur les origines de l'esprit du Temple (tome I), un ouvrage (tome II) sur les arcanes et les coulisses des croisades, du procès et de la métamorphose des Templiers où on découvre une force supra-étatique dotée d'une marine et coupée en deux réalités, Philippe Liénard se penche sur les traces matérielles et immatérielles de l'Ordre templier et ses explorations dont en Amérique, en Europe et en Ecosse, sur les liens héritiers avec le templarisme, celui qui a investi la Franc-Maçonnerie encore aujourd'hui (tome III) et celui qui engendre de nombreux émules dits néo-Templiers du XXIe siècle, souvent catholiques. Ce tome troisième remonte aux donations et aux constructions, et examine les liens entre Temple et Compagnons, pour revenir au début du XVI' siècle, période charnière (thèses de Calvin, alliance de François lef et des Habsbourgs pour réduire l'islam ottoman, etc) et arriver à nos jours à travers les messages, les métiers du Temple, et l'ésotérisme qu'on lui prête. L'Histoire du Temple a laissé des édifices, des ruines ou des lieux spéciaux, une part de vérité, une part de légende et une place pour la confusion matérielle et spirituelle. L'Ordre des moines-soldats n'a jamais été que cela. En Occident, au sein du Temple on cultive, on vit chiche, on cherche, on finance la "multinationale", on encourage la rénovation sociale et on crée une nouvelle économie. Les tomes premier et deuxième ont débroussaillé certains lieux communs répétés à l'envi. La marque du Temple se ressent dans des mouvances diverses, mais des questions subsistent : y-a-t-il encore des Templiers, que font-ils, et où se trouverait le trésor de la légende ? Le Temple du XXIe siècle, c'est quoi ? Chacun serait-il un potentiel Templier ?

05/2022

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Biologie

Biologie. 6e Edition de luxe

Le Biologie de Raven est reconnu comme une référence incontournable en sciences de la vie et met l'accent sur l'évolution, combinée à une intégration de la biologie cellulaire, moléculaire et de la génomique pour offrir au lecteur un texte à la fois agréable à lire, rigoureux et proposant plus de 4 000 photos, illustrations et tableaux d'une qualité exceptionnelle ; avec cette approche toujours fondée sur l'observation et l'expérimentation. Il part des concepts de base de la biologie dans le but de les relier entre eux pour que les étudiants puissent non seulement apprendre plus facilement mais également développer leur esprit critique.Le lecteur retrouvera diverses rubriques à vocation pédagogique : - Questions de synthèses- Démarche scientifique- Résumés- Questions de compréhension et d'application et de nombreux QCM de révision- Relier les concepts. En ligne : plus de 500 QCM dynamiques

05/2023

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Cinéma

Textes sur le cinéma

Viktor Chklovski (1893-1984), théoricien majeur de la littérature du XXe siècle, fondateur du mouvement des formalistes russes en 1914, est aujourd'hui connu du public français pour des oeuvres en prose (Voyage sentimental, Zoo, la Troisième fabrique), quelques essais et ouvrages théoriques incisifs (l'Art comme procédé, la Marche du cheval, Résurrection du mot, Théorie de la prose, Technique du métier d'écrivain), un ensemble de textes autobiographiques plus tardif (Il était une fois) et quelques autres ouvrages (le Voyage de Marco Polo, Léon Tolstoï). Mais sa contribution à la littérature cinématographique demeure largement méconnue, la part publiée (Littérature et cinématographe), trop succincte, ne permettant pas de prendre la mesure de son apport à la théorie du film à la discussion critique et à la réflexion sur la pratique du cinéma. Ce volume vient donc combler cette lacune en proposant au lecteur français un choix conséquent de ses textes consacrés au cinéma. Chklovski a cherché à jeter les bases d'une poétique du film, parallèle à l'entre-prise qu'il menait dans le champ littéraire. Cette réflexion s'accompagne d'une importante activité critique qui le conduit à s'exprimer sur les oeuvres de ses contemporains : Kouléchov, Eisenstein, Poudovkine, Vertov, mais aussi Griffith, Chaplin, Keaton ou Fairbanks. Enfin, Chklovski, travaillant comme scénariste et collaborant avec de nombreux cinéastes, a pris part aux grands débats du cinéma soviétique des années vingt. Il s'est particulièrement exprimé sur la question du scénario et de l'acteur, sur les enjeux de la production et de la diffusion des films. En 1995 plusieurs de ces textes ont été publiés en français (Poétique du film: les Formalistes russes et le cinéma - réédité à L'Age d'Homme en 2009), mais l'ampleur de la contribution chklovskienne nécessitait un recueil qui lui soit propre. On verra à les lire enfin que les textes théoriques de Kouléchov, d'Eisenstein, de Poudovkine ou de Vertov ne peuvent s'envisager en dehors des apports de la poétique de Chklovski et de ses constantes interventions engagées dans les débats contemporains. Le choix, établi à partir de la totalité du corpus dans les éditions originales des périodiques de l'époque, couvre la période la plus stimulante qui va de 1918 à 1931. Le lecteur pourra en outre accéder à une dimension littéraire qui est loin d'être subalterne dans la démarche du scénariste de Dura Lex, de Trois dans un sous-sol, de la Maison de la Place Troubnaia, celle de son style si particulier, sa joyeuse érudition empreinte d'une constante ironie et du goût du paradoxe.

04/2012

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Critique littéraire

Parenté ethnoculturelle de l'Egypte ancienne et du monde Bantu

Que reste-il de l'égyptien ancien dans l'Africain d'aujourd'hui ? Est-ce que l'on peut imaginer l'Egypte ancienne à travers la vie quotidienne de l'Africain contemporain ? Comment l'Africain peut-il percevoir l'Egypte avec des yeux d'Africain ? Comment l'Africain actuel peut-il se voir et se reconnaitre dans cette Egypte antique ? Comment peut-il clairement percevoir et sans l'ombre d'un doute que cette Egypte Ancienne est une partie de lui-même et que, en fait c'est effectivement lui ? etc. La véritable question est de savoir si l'Africain actuel est encore... un africain ? S'il reste encore quelque chose d'Africain en lui, et si de ce fait, il peut définir ce que c'est que d'être... de culture africaine. Il ne s'agit plus d'imaginer, mais de s'assurer en outre que la vocalisation de l'égyptien ancien est possible à travers l'étude systématique des dialectes africains contemporains (le copte inclus), afin de jeter les bases de la fondation d'une meilleure compréhension partagée de son unité culturelle. Au-delà de savoir si la langue bantu et autres dialectes africains sont ou non des stades postérieurs de la langue égyptienne et comment contribuer à la vocaliser au niveau de l'un quelconque de ses stades, Essoh Ngome interpelle les dirigeants et les invite à prendre leurs responsabilités par rapport à ce challenge de la participation de l'Afrique Noire dans une meilleure découverte de l'Egypte ancienne par le financement de la recherche en égyptologie en appuyant les Fondations et structures de recherche internationales Par ailleurs, en s'appuyant sur le Bakossi, l'hypothèse générale que l'auteur tente d'éprouver à travers cet ouvrage est que : ''LA LANGUE ET LES RITUELS RELIGIEUX ET FUNERAIRES BANTU ET EGYPTIENS ANCIENS SONT ANALOGUES ET RELEVENT DU MEME UNIVERS CULTUREL ET DE LA MEME CIVILISATION AFRICAINE. '' Cette hypothèse générale se subdivise en quatre (4) hypothèses secondaires : Hypothèse secondaire 1 Il existe de fortes analogies linguistiques entre l'Egypte ancienne et le peuple Bantu Hypothèse secondaire 2 Il existe de fortes analogies entre les rituels funéraires égyptiens et les rituels funéraires bantu Hypothèse secondaire 3 Il existe de fortes analogies entre la vision du monde de l'ancienne Egypte et la vision du monde des bantu Hypothèse secondaire 4 Le mystère du sacrifice rituel décrit dans le mystère de la sorcellerie dans le monde bantu transparaît à travers les mythes fondateurs de l'Ancienne Egypte.

02/2014

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Beaux arts

Divin Vinci - Léonard de Vinci, l'ange incarné. Un triptyque biographique, philosophique et artistique

La date du 2 mai 2019 marque le 500ème anniversaire de la mort de léonard de vinci, visionnaire de génie, l'un des plus grands artistes de tous les temps et modèle par excellence de cet âge d'or, pour les arts comme pour les lettres, que représenta, pour l'humanité tout entière et pour notre civilisation en particulier, la Renaissance. Un anniversaire, certes, en majesté ! Comment donc, face à cet homme d'exception, ne pas rendre l'hommage qui lui est dû ? Mais un hommage qui, au vu des nombreuses biographies, et autres études, qui lui sont consacrées, se veut original et inédit, tout en ne sacrifiant rien de sa réalité historique ni de sa rigueur scientifique. C'est ce à quoi s'adonne, dans ce livre, daniel Salvatore Schiffer, professeur de philosophie de l'art, mais aussi, comme en témoigne son abondante bibliographie, l'un des meilleurs spécialistes du dandysme. Car si, comme l'a dit oscar Wilde, le dandy le plus flamboyant de son temps, en un de ses aphorismes-clés, le dandysme consiste à faire de sa vie une oeuvre d'art, et de sa personne une oeuvre d'art vivante, alors Léonard de Vinci en est, tant par l'extraordinaire beauté de son allure que par le bon goût de son esthétique ou le fascinant parcours de son existence, le plus emblématique des précurseurs, avant même un lord Brummell, arbitre des élégances, ou un lord Byron, icône du romantisme. Du grand et moderne léonard, qui inspira jusqu'au " pop art " d'Andy Warhol, c'est cette vie construite, entre l'Italie et la France, comme une véritable oeuvre d'art, depuis sa naissance à vinci, splendide village de Toscane, jusqu'à sa mort à Amboise, sur les bords de la loire, en passant par Milan et la cour des ducs Sforza, que cet ouvrage, unique en son genre, retrace. Avec, en guise de viatique pour nous guider en ce fabuleux voyage, l'analyse de ses principaux tableaux, depuis sa célèbre mais énigmatique " Joconde " jusqu'à son mystérieux " Salvator Mundi ", en passant par sa céleste " Cène ", sa sublime " vierge, l'Enfant Jésus et Sainte Anne " ou son élégiaque quoique sensuel " Saint Jean-Baptiste ". Enfin, pour parfaire ce portrait, l'apport des écrits de léonard de vinci lui-même, mais aussi des principaux textes, rédigés, à son sujet, par des penseurs majeurs, de giorgio vasari à Sigmund Freud, en passant par Walter Pater, Paul Valéry, Emmanuel Lévinas ou Elisabeth Roudinesco. La vie de Léonard de Vinci illustrée à travers son oeuvre artistique : tel est l'objet de ce livre, aussi érudit qu'attrayant !

04/2019