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Meghan Markel vogue

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Littérature française

La communauté inavouable

Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.

01/1983

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Nouvel âge

Les enfants indigo. Comprendre et accompagner ces enfants à la sensibilité "extra-ordinaire"

Mieux comprendre ces enfants extra-ordinaires Le jeune Lucas, âgé de 5 ans, m'est adressé car l'école le décrit comme ayant " un problème de communication ". Seul, il ne se mélange pas aux autres, parle " dans le vide " et son comportement intrigue ses proches. Lors du premier entretien avec les parents, ces derniers évoquent d'emblée un événement : lorsque Lucas avait 4 ans, son jeune frère Alex, âgé de 20 mois, est mort noyé dans la baignoire, en sa présence. Son père m'explique que Lucas a un " ami imaginaire " et qu'il dit des choses " bizarres ". Dès notre première rencontre seul à seul, Lucas m'impressionne par sa sensibilité, son application et la force particulière qu'il dégage. Mon téléphone vibre alors qu'il est en train de dessiner. Tout en continuant son oeuvre avec application, il me dit sans me regarder : " C'est une dame qui ne peut pas venir ce soir ; mais il y a une autre dame qui va téléphoner après et prendre sa place. " Je le remercie pour son avertissement... qui se révélera exact. Psychologue clinicienne et psychothérapeute depuis plus de quarante ans, Patricia Serin a côtoyé très tôt " l'extra-ordinaire ", appelé autrefois " paranormal ". Une EMI à 19 ans lui a définitivement permis d'acquérir la certitude qu'il existait une autre forme de réalité, un monde invisible perçu par un nombre croissant de personnes ne présentant aucun signe de déséquilibre mental. Aujourd'hui, il semble qu'une vague de nouveaux enfants, spirituellement plus éveillés que ceux des générations précédentes, émerge depuis les années 90. Sensibles, réceptifs, clairvoyants, ces enfants atypiques possèdent une conscience différente de la nôtre avec un fonctionnement et un regard différents sur la vie. Ils ne rentrent dans aucune norme ; ni pédopsychiatrique, ni éducative, ni scolaire. Ce phénomène reconnu outre-Atlantique est encore très marginalisé en France. En intégrant le réseau de l'INREES en 2011, Patricia Serin a eu la chance de recueillir un nombre conséquent de témoignages de parents d'enfants aux vécus extra-ordinaires. Le but de cet ouvrage est de permettre au grand public de mieux comprendre ce phénomène indigo, de l'identifier et de trouver des pistes de compréhension, de soutien et d'accompagnement. Ces Indigos, créatifs, férus de justice, à la conscience écologique chevillée au corps, sont-ils une chance pour le monde de demain ?

10/2023

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Cinéma

Un troisième visage. Le récit de ma vie d'écrivan, de combattant et de réalisateur

"Appelez un médecin, elle vivra", dit Barry Sullivan froidement, alors qu'il vient de tirer sur la femme qu'il aime. Dans le scénario original, Barbara Stanwyck mourait sur le coup. Samuel Fuller (1912-1997) a subi la censure d'Hollywood. Pour ce film, Quarante tueurs, mais aussi bien d'autres, parmi les plus grands du cinéma. Les anecdotes valent d'être relatées, quand elles servent l'histoire du 7e art. Mais l'autobiographie de Samuel Fuller est plus que cela puisqu'elle est à elle seule une Histoire du XXe siècle. Au moment de la crise de 1929, ce fils d'immigrants juifs est le plus jeune journaliste de New York affecté aux affaires criminelles. Il écrit ensuite des romans inspirés de faits d'actualité, tel Burn, Baby, Burn, puis des scénarios pour le cinéma. En 1941, il s'enrôle dans la Ire division d'Infanterie, la Big Red One. De l'Afrique du Nord à la Sicile, des plages de Normandie jusqu'en Allemagne, Fuller livre une véritable et bouleversante leçon d'histoire. Cet anticonformiste fait ensuite une entrée fracassante dans le cinéma, avec J'ai tué Jesse James, Le Port de la drogue, Les Bas-fonds new-yorkais ou encore Shock Corridor, tandis que l'expérience éprouvante de la guerre donnera lieu à l'un de ses plus grands films, Au-delà de la gloire. Des premières images qu'il ait filmées - la libération du camp de Falkenau - jusqu'à sa dernière réalisation pour le cinéma, Sans espoir de retour, Fuller témoigne des difficultés qu'il rencontre pour défendre une vision personnelle, dévoile les dessous d'Hollywood, les amitiés qu'il noue, aussi bien avec les grands producteurs des années 1950 qu'avec de jeunes cinéastes comme Martin Scorsese, Jim Jarmusch ou Quentin Tarantino. À Park Row, la mecque du journalisme dans le New York des années 20 mais aussi à Paris, alors qu'émerge la Nouvelle vague, Fuller a été à la fois un acteur et un témoin de ce qu'a incarné le "rêve américain". Intime, rocambolesque, émouvant, incontournable, Un troisième visage est la dernière histoire qu'il ait racontée, où il ne se départit jamais de son souci de la vérité, de sa liberté de ton, ni de son cigare.

08/2011

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Beaux arts

Hokusai. Les trente-six vues du mont Fuji

L'intégrale des 36 vues du Mont Fuji, comprenant les dix estampes supplémentaires commandées par l'éditeur d'Hokusai suite au succès de cette série. "Si seulement les cieux pouvaient m'accorder encore dix ans... Si seulement les cieux pouvaient m'accorder encore cinq ans, je deviendrais un grand artiste". En formulant ainsi ces voeux à la fin de sa vie, Hokusai (1760-1849), aujourd'hui considéré comme le plus célèbre artiste de son époque, exprime son éternel quête de la perfection. Au début des années 1830, il entreprend sa suite colorée des Trente-six vues du mont Fuji, et parvient ainsi à l'apogée de sa carrière. Consacrée tout entière au paysage, la série présente le mont Fuji selon une multitude de points de vue et de cadrages. Voyageur infatigable, Hokusai, passionné de nature, explore toutes les facettes du volcan. Parfois solitaire et majestueuse, ou esquissée dans un horizon lointain, en grande spectatrice du monde des hommes, la montagne sacrée est inébranlable malgré les saisons et le temps. Mais elle n'est pas le seul élément d'observation : le peuple, dans toute sa diversité, s'affaire, occupé à toute sorte d'activités quotidiennes, parfois en symbiose avec son environnement, paisible et bienfaisant, ou au contraire, en prise avec une nature souveraine, magnifique et impitoyable, comme pour La Grande Vague de Kanagawa. Il capture dès lors l'instantané, l'éphémère, mais également l'éternel. La nature, quant à elle, demeure et se renouvelle sans cesse sous l'égide de son grand souverain, l'immuable mont Fuji à la cime enneigée. Créatif, Hokusai joue avec la couleur, et notamment avec le bleu de Prusse, pigment artificiel importé de Hollande depuis peu, plus intense et profond que les bleus naturels traditionnellement utilisés. Le maître s'amuse des effets d'atmosphère, de l'anecdotique, et allie la tradition picturale japonaise, largement influencée par le modèle chinois, à la perspective occidentale. Le succès de ces estampes est considérable et popularise le genre du paysage. Dès lors, l'éditeur d'Hokusai lui commande dix nouvelles planches, Le Fuji vu de l'autre côté. C'est donc une intégrale de quarante-six estampes au total qui est reproduite dans ce coffret, accompagné d'un livret explicatif décrivant chacune des estampes de la suite la plus célèbre du grand maître japonais.

11/2018

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Sciences politiques

Aux services de la République. Du BCRA à la DGSE

Depuis soixante ans, les relations entre le renseignement et la politique sont pour le moins complexes, ambiguës, voire teintées de soupçons. Aux Services de la République nous en fait vivre l'histoire de Londres, où le général de Gaulle organise le BCRA, jusqu'à la caserne du boulevard Mortier à Paris, où siège la DGSE, en se remémorant au passage la création de la DST, des RG, du SDECE, de la DRM... Et l'on s'aperçoit que les rivalités, dans l'univers du renseignement, ne sont pas nouvelles et que les responsables politiques, par désintérêt ou par commodité, n'ont pas su organiser la coordination des services. Cet ouvrage décrit la façon dont le pouvoir a utilisé les services secrets à ses propres fins, que ce soit en Indochine, en Algérie, en Afrique - seconde patrie de Jacques Foccart - et, bien sûr, en France, quand il s'est agi d'aider le général de Gaulle à revenir aux affaires en 1958 ou de salir Georges Pompidou avec l'affaire Markovic... II révèle à quel point la " guerre froide " a marqué l'action des services, depuis l'incroyable histoire des " réseaux Gladio " jusqu'à la traque insolite d'agents dormants soviétiques. De l'intérieur des services, on découvre la déstabilisation durable et le climat de paranoïa provoqués par les révélations du défecteur russe Golytsine, le choc créé par l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, les profondes répercussions de l'affaire Greenpeace sur le fonctionnement de la DGSE, l'importance diplomatique de l'affaire Farewell, ou encore le vague à l'âme d'hommes ballottés par les différentes cohabitations. Pourtant ce livre ne se veut pas pessimiste. On y apprend notamment comment Michel Rocard a convaincu François Mitterrand de relancer le conseil interministériel du renseignement et à quel point une poignée de parlementaires se battent pour faire naître, en France, une culture du renseignement. Aux Services de la République, est le fruit d'un important travail de recherche et de collecte d'informations inédites auprès d'anciens Premiers ministres, ministres, chefs de service du contre-espionnage. Peut-être contribuera-t-il à réfuter quelques idées reçues, à lever les malentendus et à favoriser le dialogue entre la République et ses services afin que le renseignement français entre dans l'ère moderne.

09/2004

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Histoire internationale

Congo, ambitions et désenchantements (1880-1960). Carrefours du passé au centre de l'Afrique

Congo. Ambitions et désenchantements est un livre consacré au déroulement d'une étape, à la fois courte et décisive, dans le long passé de cette région. Au point de départ, les années 1880. Elles virent la concrétisation de vieux rêves de découpage de l'Afrique en grands ensembles transcontinentaux. Rien n'annonçait toutefois que le fleuve Congo devienne un marqueur géopolitique. Ce coup de crayon sur la carte porte la griffe de Léopold II, personnalité hors normes, grand rêveur et maître-manoeuvrier au sein de différents mondes, ceux de la diplomatie, du capital et des " affaires ", mais qui fut aussi porté par les grandes inspirations de l'époque, le mouvement scientifique, le réveil chrétien, la vague antiesclavagiste tout comme par les recompositions alors en cours en Afrique même. Sans lui, il n'y aurait eu ni " Congo belge ", ni page congolaise dans l'histoire de Belgique. Le livre rassemble un bouquet d'essais et de questions. Quels furent les grands seuils de la période ? Quelles ambitions économiques, technocratiques, scientifiques, morales, mais aussi quels itinéraires, plus humbles ? Quelle place de la région sur l'échiquier mondial des puissances et du mouvement des idées ? Quid de l'insubmersible Afrique, de son économie de production et de trafics, mais aussi de sa pauvreté ? Quid de sa vie spirituelle toujours renouvelée mais jamais contrôlée, de sa vie artistique, elle aussi toujours novatrice ? Autant de coups de projecteur portés sur trois générations, avec d'occasionnelles excursions dans leurs passés et dans les représentations portées par le présent. En 1960, au sortir de l'épisode colonial, une semaine d'indépendance en 1960 confirma que le " Congo belge " avait été conquis mais non soumis. On ne trouvera ici ni complaisances ni ressentiments, mais le sillage d'une génération d'historiens dont l'engagement fut d'inscrire le passé de l'Afrique dans les grands chapitres de l'histoire universelle. De nouveaux chantiers s'ouvrent désormais, ceux des sensibilités, des mémoires. Le défi reste de repérer les ruptures, mais aussi le long fil des généalogies qui, en Afrique comme ailleurs, relient le présent au passé. Jean-Luc Vellut a enseigné aux universités de Kinshasa et de Lubumbashi en République démocratique du Congo. En Belgique, il est professeur émérite de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve et membre de l'Académie royale des Sciences d'Outre-Mer.

03/2017

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Poésie

Poèmes d'Edgar Allan Poe, adaptation en vers français par Stellamaris

Poète lui-même, Stellamaris possède cette qualité rare de s'intéresser aux autres : autres poètes, autres humains... C'est ainsi qu'après plusieurs années vouées à l'apprentissage de la prosodie, sa passion pour la poésie et son penchant naturel qui le pousse vers l'autre l'ont amené à devenir éditeur dans le but d'aider à la promotion des auteurs et amis qu'il admire et qui le touchent par leur écriture et leur parcours de vie. Pour notre plus grand plaisir - encore plus pour ceux qui comme moi ne connaissent pas du tout l'anglais - Stellamaris a récemment approfondi son intérêt pour d'autres auteurs en s'attaquant avec enthousiasme à la traduction de la quasi-intégralité des poèmes d'Edgar Poe écrits en anglais. Stellamaris semble d'ailleurs avoir avec cet auteur des affinités particulières... est-ce une attirance pour la féerie et le fantastique ? En tous cas, le résultat de cette fusion, à la fois mystérieuse et résultant d'un travail de titan, est somptueux, magique ! Le style de l'auteur, si personnel, dans lequel s'est moulé Stellamaris ravira, à mon avis, tout autant les amoureux de la prosodie que ceux de la poésie libre, tant s'exprime librement l'inspiration forte qui emporte comme une vague l'auteur, le traducteur, et bien sûr le lecteur. Peut-être est-ce une partialité de ma part, mais je crois discerner dans le style d'Edgar Allan Poe une relation particulière à la musique : refrains, répétitions, jeu de sonorités qui concourent à l'expression d'une "ambiance" , musique et poésie étant ici si manifestement liées. Un grand merci à Stellamaris pour cette découverte qui restera capitale pour moi, et je pense que sans cette originale, géniale et très courageuse initiative, bon nombre de férus de la poésie seraient passés à côté de ce poète extraordinaire. Domi J'ai découvert l'illustrateur qu'est Didier Collobert à l'occasion d'un recueil de Haïkus que j'ai eu la joie de publier, " Un certain vertige ". J'ai aussitôt pensé à lui pour le présent recueil, et ses premières esquisses m'ont conforté dans mon choix... Je trouve que le résultat, remarquable, aide grandement à rentrer dans l'ambiance si particulière qu'Edgar Allan Poe distille au fil de ses poèmes... Merci infiniment, Didier ! Stellamaris

09/2014

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Ethique

Revue d'éthique et de théologie morale Hors-série, Août 2022

Marc Feix, Frédéric Trautmann _ Introduction I. Les droits humains et les questions de société Bruno-Marie Duffé _ Les droits humains : une mémoire blessée et un espoir d'humanité Mattias Guyomar _ L'universalité des droits de l'Homme Alfonso de Salas _ Le Conseil de l'Europe et les droits de l'Homme Valentine Zuber, & Hans Joas _ Les droits de l'Homme sont-ils d'origine religieuse ? René Heyer _ Droits de l'Homme : des déclarations critiquables ? Peter G. Kirchschläger _ Qu'est-ce que les droits de l'Homme ? Comment les justifier ? Elke Mack _ Comment les droits de l'Homme peuvent-ils être (re)fondés aujourd'hui ? Mgr Luc Ravel _ Le Christ, notre théologie II. La notion de dignité humaine Sylvie Barth, Anne Buyssechaert, Talitha Cooreman-Guittin _ Se marier : un droit universel refusé par l'Eglise catholique aux personnes avec une déficience intellectuelle ? Branka Gabric _ Le droit à la santé des personnes atteintes de maladies chroniques à l'heure de la pandémie Johannes Ludwig _ De la dignité de l'homme à la dignité de la création ? Perspectives en politique internationale Iuliu-Marius Morariu _ La dignité humaine dans les autobiographies spirituelles de l'espace orthodoxe du xxe siècle Eric Nzeyimana _ La dignité humaine comme implication morale de la notion de personne chez Robert Spaemann Benedikt Rauw _ Comment la dignité est-elle universalisable ? La contribution de Christine Korsgaard à la solution d'un problème kantien Dominik Ritter _ Que peut-on apprendre des multiples critiques des droits de l'Homme ? Inocent-Mária Vladimír Szaniszló, op _ Un grave manquement à la dignité humaine des travailleurs migrants d'Europe de l'Est lors de la première vague de la pandémie de coronavirus III. Nouveaux problèmes, nouveaux regards, nouvelles méthodes Matthias Bahr _ Une perspective d'éducation religieuse Kyong-Kon Kim _ La liberté de conscience, de religion et d'expression dans les milieux scolaires alsaciens Marie-Aleth Grard _ L'universalité des droits humains à partir de Joseph Wresinski Jörg Lindenmeier _ Les étudiants en tant que " leaders transformateurs " de l'avenir Etienne Grieu, sj _ Revisiter les droits humains à partir de la priorité au plus pauvre Marie-Jo Thiel _ Les pratiques de l'Eglise catholique sont-elles conformes aux droits humains ? Marianne Heimbach-Steins _ L'exigence d'inclusion des droits de l'Homme et la position de l'Eglise à l'encontre des minorités sexuelles Frédéric Trautmann _ Du rêve à la réalité : la charité au service de l'amitié sociale

09/2022

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Syrie

Quand s'avance l'ombre

En mars 2011, en pleine vague des Printemps arabes, des enfants d'un village du sud de la Syrie inscrivent un graffiti sur le mur de leur école. Leur arrestation par les services du gouvernement syrien et les sévices qu'ils subissent vont être le déclencheur de la révolution syrienne, initialement pacifique. A partir de l'été 2011, cette révolution prend les traits d'une insurrection armée. En avril 2012, Kofi Annan parvient à négocier un accord de cessezle- feu, qui se traduit par le déploiement dans l'urgence d'une mission de 300 observateurs des Nations-unies. Ce cessez-le-feu s'effondrera quelque temps après, tandis que le pays basculera dans la guerre civile. Enora Chame raconte cette mission à haut risque à laquelle elle participe comme volontaire (elle est le seul officier français sélectionné), une des plus violentes missions qu'aient dû accomplir des observateurs désarmés. Au coeur des katibas (unité de combattants) des rebelles, de l'armée syrienne, des foules parfois hostiles, des prisons ou des hôpitaux, elle oeuvre pour connaître la vérité, malgré l'étroite surveillance de la police politique et les manipulations du régime ou des rebelles. Les dangers sont multiples : tirs, explosions, et surtout implication croissante d'Al-Qaida. Son convoi tombé dans une embuscade, elle parvient à éviter la mort promise par un groupe djihadiste avec l'aide de ses camarades. Un récit limpide, hallucinant, au style à la fois clinique et apocalyptique, qui permet de mieux comprendre l'origine du conflit syrien. Mais surtout, un hommage vibrant à la Syrie et à son peuple. " L'armée française peut s'enorgueillir d'avoir en son sein des officiers de sa trempe, capables, comme elle, d'agir avec une parfaite abnégation et un vrai sens de la mission. Il me semble que s'il fallait décrire Enora Chame en un seul mot, celui qui conviendrait le mieux est : la combattante. " Général Christophe Gomart " Le plus impressionnant, dans ce livre, réside dans la force morale, le sens de l'humain à l'égard de la population syrienne et des observateurs de la MISNUS, et le courage constant dont fait preuve Enora Chame au milieu du chaos, des combats, des tirs qui la visent directement, des menaces de mort à son encontre, notamment lors de sa prise en otage par des islamistes qui risquent à tout moment de l'égorger, avant finalement de la relâcher. " Général Jean-Marc Marill

03/2022

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Romans, témoignages & Co

Idol et Papa à la fois. Tome 1, Une Famille à tout prix

Leader d'un groupe de K-Pop, Ihyeon apprend qu'il est stérile. Agé de 23 ans seulement, son désir de devenir père est anéanti. Mais l'espoir subsiste grâce au don de sperme effectué un an plus tôt. Avec cette romance insolite, suivez les aventures d'Ihyeon et (re)découvrez à la fois la société coréenne et le monde du divertissement. Avant de devenir le leader du groupe ILLUSION, les fins de mois d'Ihyeon sont difficiles et pour s'offrir un bon repas avec de la viande, il fait un don de sperme. Un an plus tard, le groupe de quatre membres est célèbre. Ces derniers s'amusent et Ihyeon écope d'un gage : il doit réaliser un spermogramme ! Le jeu tourne au cauchemar quand il apprend qu'il est stérile. Fini son rêve de devenir papa. Après avoir retrouvé la personne receveuse, l'espoir renaît. Mais c'est sans compter sur le tempérament de Yuchae, brillante avocate, qui a son idée de la maternité et a décidé d'élever seule son enfant. Ihyeon réussira-t-il à la convaincre de faire partie de leur vie ? Idol et Papa à la fois est un roman illustré de la collection K ! Story, destiné à surfer adroitement sur la vague sud-coréenne. Avec ses situations farfelues et son style d'écriture moderne, Idol et Papa à la fois est une comédie romantique originale et exaltante. Le roman affiche un humour omniprésent et les scènes romantiques sont caractéristiques des K-Dramas. C'est un divertissement sentimental efficace, ancré dans la culture sud-coréenne et l'ère du temps. Dans Idol et Papa à la fois, il n'est pas question d'une demoiselle en détresse se laissant séduire par un beau jeune homme protecteur, mais d'une femme de caractère qui sait faire valoir son point de vue. La dynamique entre les personnages principaux est équilibrée, source d'un réel plaisir de lire, et les personnages secondaires que sont les membres du groupe ILLUSION apportent de la consistance au récit. Les thématiques de la K-Pop et de la parentalité cohabitent de façon inédite, offrant des rebondissements et situations uniques qui surprendront le lectorat. Entre activités prénatales, dilemmes impossibles, quiproquos et sentiments naissants, ce roman fait rire, émeut et marque l'esprit !

09/2022

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Histoire des femmes

Artisanes de la paix. La lutte mondiale pour les droits des femmes après la Grande Guerre

A l'automne 1918, la Première Guerre mondiale à peine terminée, les généraux cèdent la place aux hommes d'Etat qui doivent définir les termes de l'armistice et ouvrir les négociations de paix. Des femmes politiquement engagées, notamment dans le mouvement pour le suffrage des femmes, n'entendent pas laisser les hommes décider seuls et demandent qu'une délégation soit reçue et admise à la table des négociations alors que doit se tenir Conférence de la paix, à Paris. Le refus du président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, et du Premier ministre britannique, David Lloyd George, n'entame en rien leur détermination à agir : les femmes s'organisent entre elles et se préparent à exiger l'égalité des sexes et la justice sociale ainsi que des mesures pour instaurer une paix durable dans le monde d'après-guerre. La Conférence de la paix de Paris suscite une vague de militantisme féminin sans précédent, attirant sur la scène internationale des femmes venues du monde entier pour défendre simultanément la paix, la démocratie et les droits des femmes. Tel est le point de départ de cet ouvrage, dont le fil rouge pourrait être que "Nul ne peut se croire autorisé à parler au nom des peuples tant que les femmes seront exclues de la vie politique des nations" , selon la formule de la féministe et suffragiste française Marguerite de Witt Schlumberger. Les femmes des pays engagés dans la Première Guerre mondiale, qui ont dû remplacer dans tous les domaines les hommes partis au front, ont "accompli de grandes choses" et pris conscience de leur valeur. Pour elles, "impossible de revenir en arrière" . La Conférence de la paix se devait de reconnaître pleinement leurs droits. Le combat sera long... "Artisanes de la Paix" présente de multiples qualités tant sur le fond que sur la forme : très documenté et précis dans la relation des faits historiques, il est parsemé de notations sur la personnalité et la vie des femmes dont Mona Siegel fait le portrait, retraçant leur parcours pour s'émanciper des normes imposées par la société et par leur milieu d'origine, mettant en valeur leur capacité à s'organiser dans leur lutte incessante pour les droits des femmes dans tous les domaines - droit de vote, travail salarié, travail domestique, etc. - tant au niveau national qu'au niveau international. Le livre vient de recevoir aux Etats-Unis le prix Elise M. Boulding Prize in Peace History.

03/2022

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Art contemporain

Les Deschamps de Raynaud. Edition bilingue français-anglais

J'ai conscience de la particularité de mon témoignage pour ne pas dire l'impudeur face à l'oeuvre de Gérard Deschamps. Ce n'est certes pas mon rôle car artiste moi-même, comment aurais-je l'audace d'exprimer des mots qui auront toujours des conséquences tant pour lui que pour moi-même ? Mais en ai-je le choix ! Certainement pas après avoir ressenti cette illumination au début des années 1960. Jeune artiste à cette époque, j'ai eu tout naturellement besoin de clarifier mes engagements et de faire émerger dans ma tête les artistes qui m'apparaissaient déterminants : Gérard Deschamps faisait partie de ceux-là, comme une évidence, comme une raison suffisante créant une fidélité à son oeuvre jamais remise en question pendant 50 ans. De quoi s'agissait-il dans ma tête ? Une justesse liée à cette époque d'après-guerre dont j'étais un témoin, une liberté jamais démentie, mais surtout une fraîcheur transmise dans ses oeuvres, ce qui était pour moi un petit miracle. Je n'oublierais jamais ce jour au début des années 60 où préparant une exposition personnelle à la galerie Apollinaire à Milan, je fus invité pour des raisons techniques à descendre dans la cave de leurs locaux, cela à l'aide d'une bougie. Au milieu de l'obscurité et d'un fatras inextricable j'entraperçus un vague panneau comportant un châssis recouvert d'un tas de chiffons. Est-ce à travers cette lumière digne d'un Vermeer que m'apparût l'évidence de cette oeuvre ? J'étais en face d'un assemblage de tissus éblouissants que je reconnus instantanément comme une oeuvre majeure qui, d'ailleurs, avait représenté Gérard Deschamps à la Biennale de Paris quelques années auparavant. Après cette évocation lumineuse, l'environnement m'apparut d'une propreté plus que douteuse et j'en ressentis une grande détresse. Immédiatement et inconsciemment, je me portai acquéreur de ce chef-d'oeuvre en péril. Ce fut le début d'une démarche fidèle, jamais démentie et souvent résurgente. Que représente aujourd'hui cette oeuvre apparemment légère et libre ? sans aucun doute une authenticité, une résistance face à un monde marchand dominant l'art. Est-elle en danger, va-t-elle disparaître ou demeurera-t-elle à jamais cette émancipation radieuse que nous offre Gérard Deschamps ?

05/2023

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Beaux arts

Tout est paysage. Monet, Twombly, Klee, Tàpies, Music, Mondian, Morandi, Staël

Recueil de textes épars unis dès le départ par une même question et réunis ici dans une version remaniée, Tout est paysage examine l'une après l'autre les oeuvres de Monet, Twombly, Klee, Tàpies, Music, Mondrian et Morandi, comme autant de réponses possibles : comment, à quel prix, et avec quel profit la peinture de paysage s'est-elle réinventée au fil du XXe siècle, face au spectacle inouï de la destruction de son motif ? Champs de bataille labourés par les obus pendant la première guerre mondiale ; régions soufflées et rayées de la carte par la bombe atomique ; villes sinistrées hier par les catastrophes nucléaires et demain, aujourd'hui, par les changements climatiques... De fait, nous avons engrangé assez d'images de destruction pour que s'impose à l'art l'angoisse de l'après-paysage : "Le bucolique avait laissé la place à un autre sentiment pour lequel il manquait un adjectif : il y avait dans ce que l'on voyait cette autre chose que l'on savait - qui menaçait sa pérennité (sa joie)". Ce n'est donc pas par hasard que la déambulation ou plutôt l'enfoncement de l'auteur dans ces paysages nouveaux débute au Musée de l'Orangerie, face aux Nymphéas de Monet. Car dans cette oeuvre apparemment paisible, entamée pendant la première guerre mondiale et dont il fit don à la France au lendemain de l'armistice, l'artiste a poussé la peinture d'observation à la frontière de l'abstraction, effleurant ainsi l'au-delà du paysage, et ouvrant un champ qu'arpenteraient d'autres peintres majeurs du siècle. Partant du mot de Dubuffet - "Tout est paysage [... ], en ce sens que tout est composition, tout est quête d'une unité perdue, tout est signes assemblés, tout est matière à être embrassé du regard, à interroger le vivant au-delà de soi-même" - Stéphane Lambert, avec cette approche poétique et personnelle de l'art qui fait sa singularité, tire un fil au travers du chaos d'un siècle, et montre comment la création trouve le moyen de composer avec ses propres décombres et de déborder ses propres limites pour "retenir dans le champ du vivant ce qui est voué à disparaître" .

01/2021

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Critique littéraire

Ian Fleming. Les vies secrètes du créateur de James Bond

La biographie de référence du créateur de James Bond Alors qu'un nouveau volet des aventures de James Bond sortira en avril 2020, l'intérêt autour de son créateur, Ian Fleming (1908-1964), n'a cessé de grandir, porté par une question lancinante : a-t-il été lui-même un des modèles de 007 ? Né dans une famille écossaise fortunée, entouré de personnalités au caractère bien affirmé, Fleming, après une éducation des plus classiques, va longtemps chercher sa voie : un début de carrière militaire avorté, un passage très important chez Reuters, où il apprend à écrire simplement et rapidement, quelques années dans la banque... il est voué semble-t-il à un avenir relativement médiocre, dont le préservent d'une certaine façon ses succès féminins, qui en feront une sorte de roué. La guerre est le vrai déclic : Fleming rejoint le renseignement naval, où il imagine les plans les plus audacieux et se fait remarquer par sa capacité à résoudre les problèmes comme par le peu de respect qu'il manifeste pour la hiérarchie. Immédiatement après-guerre, il recommence à vivoter, entre piges journalistiques et séjours à la Jamaïque où il acquiert une maison en 1946 : " Goldeneye ". Fleming entre en littérature un peu par hasard, en 1952, entamant une décennie d'intense création, livrant, coup sur coup, une dizaine d'épisodes de James Bond - le premier en 1953 : Casino Royale. Mêlant aventures exotiques, intrigues parfois absurdes, "méchants" invraisemblables, torture, sadomasochisme, séduction et sexe, le genre est totalement renouvelé et séduit un public de plus en plus nombreux. Dès la fin des années soixante, James Bond est un produit d'exportation majeur, un élément du "Soft Power" : il contribue, au même titre pourrait-on dire que la monarchie, au prestige mondial du Royaume-Uni. Son influence est telle que, dans le contexte de la guerre froide, l'on en vient à se demander s'il n'a pas même influencé la politique étrangère de l'Angleterre et des Etats-Unis... Christian Destremau, fort de sa grande connaissance de la culture britannique, brosse avec maestria le portrait intime de ce génie créateur dont le héros, d'épisode en épisode, continue à fasciner des millions de personnes.

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Littérature française

L'origine du monde. Pour une ultime histoire de l'art à propos du " cas Bergamme "

L'origine de l'incendie criminel qui va ravager en 2020 le Grand Musée tient d'abord à la folie de Bergamme, nain cleptomane et iconoclaste, atteint de la pire des "pathologies nauséeuses". Pour sauver ce qui, selon lui, dans l'Art serait unique, cet étrange personnage prétend dérober, retoucher, inachever les plus célèbres tableaux - à commencer par L'Origine du monde devant lequel il vient si souvent faire scandale au Grand Musée... Mais la responsabilité de la tragédie incombe également à Gerbraun, conservateur en chef, apôtre de la duplication en série des chefs-d'œuvre. Séduit, amusé, puis fasciné par les baroques provocations du nain, c'est lui qui ouvre à Bergamme - dans quel secret dessein ? - les coulisses du prestigieux établissement. En haut, veille l'inénarrable commissaire Quevedo, chargé de la sécurité - un "déveinard" de la pire sorte, flanqué d'un chien doué de parole : M. Bull. Au laboratoire s'activent la pulpeuse Roberte, restauratrice en chef, et l'hygrométreur Alf, qui élève (secrètement) des rats-taupes glabres originaires du Kenya, et voue à L'Origine du monde un culte fétichiste. Dans les combles s'entasse depuis des siècles un véritable millefeuille de toiles abandonnées. Là, forant l'épaisseur des chefs-d'œuvre pourrissants, le personnel de l'établissement a creusé des niches où les uns et les autres s'adonnent à tous les plaisirs du commerce amoureux. Est-ce la présence obsédante de L'Origine du monde ? Une dangereuse ébriété sexuelle semble avoir envahi le Grand Musée - à quoi s'ajoute désormais la menace que constitue, dans ce temple de la conservation, l'inquiétante folie de Bergamme, qui confessera ses crimes au narrateur... En peintre et en romancier - en créateur indiscipliné -, Rezvani passe au crible d'une imagination provocante les aspirations les plus élevées et les ridicules les plus achevés de nos pratiques muséeuses. Avec une inimitable manière de dire gaiement les choses les plus graves, il poursuit ici une " poétique du désastre " entamée avec La Traversée des monts Noirs (Stock, 1992) puis La Cité Potemkine (Actes Sud, 1998), et fait de l'amour de l'Art - après celui de la Science - une des passions les plus ambiguës et les plus dangereuses du monde.

08/2000

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Littérature étrangère

Tokugawa Ieyasu, shôgun suprême

Ieyasu, le célèbre chef de guerre, bâtisseur de la ville d'Edo {devenue Tokyo) et premier shogun de la dynastie des Tokugawa qui dirigea le Japon de 1603 à 1867, n'avait probablement pas dès l'origine une telle ambition. Fils aîné du maître du Mikawa, une petite province prise en étau par les puissants clans Oda et Imagawa, il passe une grande partie de son enfance comme otage chez les premiers puis les seconds. Il retrouve la liberté à quatorze ans et épouse une femme proche des Imagawa. En 1560, il s'allie à Oda Nobunaga, lui apporte un précieux soutien dans sa politique d'expansion territoriale et lui témoigne une loyauté indéfectible au point de faire exécuter sa femme et ordonner à son fils aîné de se faire seppuku. Ieyasu est un homme rustique, peu curieux des gouts raffinés des nobles de la capitale, il a toutefois les qualités d'un guerrier patient et rusé. Il modifie souvent ses alliances au moment où cela l'arrange Il s'allie d'abord à Takeda Shingen, à qui il voue une véritable admiration, puis change d'avis et cause la mort de Shingen et de son fils. En 1586, Ieyasu fait allégeance à Hideyoshi après l'avoir affronté à la bataille de Nagakute... C'est le portrait de l'un des trois plus grands seigneurs de guerre de l'histoire du Japon qui est brossé dans cette saga très documentée. Un grand roman épique où les valeurs chevaleresques et le code d'honneur des samouraïs croisent les intrigues politiques et les conspirations les plus perfides dans une lutte effrénée pour le pouvoir. Shiba Ryôtarô (1923-1996) est considéré au Japon comme le maître du roman historique d'après-guerre. Révélé en 1959 par Fukurô no shiro (Le Château des hiboux), qui obtient le prestigieux prix Naoki, il renouvelle le genre en l'enrichissant d'une véritable dimension érudite. Auteur de centaines d'essais, de récits et de romans historiques, prépubliés en feuilletons et suivis par des millions de lecteurs, il rencontre un immense succès qui a fait de lui l'un des auteurs japonais les plus populaires de la seconde moitié du XXe siècle.

05/2011

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Religion

Yves Hémon. Prêtre de Saint-Sulpice

Yves Hémon, un sulpicien, c'est-à-dire un prêtre voué à la formation des futurs prêtres, un homme plein de l'ardeur de vivre et de faire vivre les autres, un missionnaire volontaire pour remplacer au Grand Séminaire d'Hanoi en 1948 six autres éducateurs de prêtres enlevés trois ans auparavant par le Viet-minh et qui meurt en Indochine des suites d'un acte de charité. Yves HÉMON, c'est seulement quinze ans de vie sacerdotale; il fut treize ans directeur spirituel et professeur de philosophie au Grand Séminaire de Coutances, deux ans et demi directeur au Grand Séminaire d'Hanoi, Son enseignement sur le sens de la vie et de la mort, sur la finalité du monde a marqué tous ceux qui l'ont connu. « Il ne faut pas laisser perdre son message. » Yves Hémon a vécu ce qu'il enseignait, sur la ligne de feu en juin 1940 et pendant les bombardements de Coutances en juin 1944, affrontant avec une sérénité joyeuse la pensée de la mort. Ce fut un homme dépossédé de lui-même laissant retentir en lui et les appels du Seigneur et les souffrances et les espérances de ses frères… de tous les hommes. Yves Hémon nous apprend à vivre notre aventure spirituelle avec hardiesse, humour et sagesse, « Le courage, c'est quand on a vaincu la peur. » « La mort, qu'est-ce que cela peut faire pourvu qu'avant de mourir on ait eu la grâce d'aimer éperdument. » Cet homme cultive la « petite vertu d'espérance » en déchiffrant de la musique. Ce scientifique est un penseur très actuel avec en même temps l'audace d'une vie inaccoutumée. A travers les témoignages de ceux qui croisèrent son chemin nous découvrons en lui un prêtre selon Jésus-Christ, un être d'une énergie exceptionnelle toute tendue vers le bien à faire, avec des paroles prophétiques, par exemple sur le ministère des prêtres, sans jamais désespérer de leur vocation… et sur l'avenir du Vietnam bien avant Dien-BienPhu. « La mort, c'est la fête dont toute la vie n'est que la vigile. »

01/1978

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Suisse

Neuchâtel, un canton en images. Filmographie tome 2 (1950-1970)

Créé en 1979, le Département audiovisuel de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds (DAV) se voue, dès lors, en tant que centre cantonal d'archives audiovisuelles, à une tâche de collecte, de conservation et de mise en valeur du patrimoine cinématographique régional, s'efforçant par ailleurs de documenter les films de manière à favoriser leur compréhension et leur transmission. Cet aspect est plus particulièrement illustré par les travaux de la Filmographie neuchâteloise, projet pionnier de recensement d'un patrimoine filmique à l'échelle d'un canton lancé en 2004. Couvrant la période 1900-1950, le premier volet parut en 2008. Ce deuxième tome de la Filmographie neuchâteloise recense les films des années cinquante et soixante, liés au canton de Neuchâtel par leur auteur, leur sujet ou leur lieu de tournage. A travers quelque 270 notices, te lecteur découvrira les particularités d'un patrimoine local d'une richesse remarquable. Il y rencontrera des noms qui ont marqué le paysage cinématographique de la période au-delà des frontières cantonales, tels qu'Henry Brandt, Jean-Pierre Guéra ou Milos Films, retrouvera des commanditaires de renom comme Zenith, Suchard ou les CFF, découvrira la production des cinéastes amateurs. L'exploration des sujets neuchâtelois du Ciné-Journal suisse se poursuit, offrant un aperçu des thèmes privilégiés par ces actualités nationales officielles. Comme durant la première moitié du XXe siècle, mais avec une densité plus grande, te cinéma neuchâtelois conserve durant la période 1950-1970 un rôle largement "fonctionnel". Si quelques films de fiction font Leur apparition au cours des années soixante, le cinéma dit de "non-fiction" continue de prévaloir et les films de répondre à une visée particulière : promouvoir un produit, une industrie, une région ; garder la trace d'un événement, d'un lieu, d'un savoir-faire ; expérimenter une technique cinématographique ou encore apporter un éclairage sur des questions de société. La Filmographie neuchâteloise est publiée grâce au soutien de l'Etat de Neuchâtel, de la Ville de La Chaux-de-Fonds et de Memoriav, Association suisse pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse.

02/2021

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Littérature française

Un coeur simple. un roman de Gustave Flaubert

Un coeur simple, la première nouvelle de Gustave Flaubert est parue dans le livre Trois contes, publié en 1877. UN CoeUR SIMPLE EST AU DEPART UNE NOUVELLE DE GUSTAVE FLAUBERT TIREE DU RECUEIL TROIS CONTES, QUI RETRACE L'HISTOIRE D'UNE SERVANTE AU XIXE SIECLE, EN NORMANDIE, FELICITE DE SON PRENOM. Félicité qui a cinquante ans, est au service de Mme Aubain, veuve endettée et mère de deux enfants, qui a dû emménager dans une maison héritée de ses ancêtres à Pont-l'Evêque. Servante modèle, Félicité est entrée au service de Mme Aubain à l'âge de 18 ans suite à une déception amoureuse - l'homme qu'elle aimait s'est marié avec une vieille femme pour échapper à la conscription -. Félicité s'occupe des enfants de Mme Aubain, Paul et Virginie, âgés de sept et quatre ans puis Paul va quitter la maison pour suivre des études au collège de Caen. Félicité souffre d'abord de ce départ puis se trouve consolée par une nouvelle distraction : le catéchisme quotidien de Virginie. Mais la fille de Mme Aubain part bientôt poursuivre son éducation chez les Ursulines à Honfleur. Félicité va alors reporter son amour sur son neveu Victor qui s'engage pour un voyage au long cours dont il ne reviendra pas. Quelque temps après, Virginie meurt d'une fluxion de poitrine. Félicité, seule, voue alors une immense tendresse à Loulou, un perroquet dont on lui a fait cadeau. Suite à une angine, la servante devient sourde ainsi isolée du monde, elle ne perçoit plus que la voix de son perroquet quand un matin d'hiver elle découvre Loulou mort. Sa douleur est tellement grande que suivant le conseil de Mme Aubain, Félicité décide de le faire empailler. Après la mort de Mme Aubain, la pauvre servante reste dans la maison invendue qui se dégrade peu à peu. Ayant contracté une pneumonie, Félicité ne vit plus que dans l'unique souci des reposoirs de la fête-Dieu. Elle décide même d'offrir Loulou empaillé pour orner le reposoir situé dans la cour de la maison de Mme Aubain. Pendant que la procession parcourt la ville, Félicité agonise et dans une ultime vision, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet.

11/2022

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Littérature française (poches)

Le bleu du lac

Quand un soir elle a remplacé au pied levé Pogorelich à Wigmore Hall, la salle de concert londonienne, celle qui allait devenir la grande pianiste Viviane Craig ne savait pas encore que sa gloire soudaine ne serait pas son défi le plus difficile à relever. Si sa vie tranquille de professeur de piano, mariée au directeur du service culturel de la BBC, a certes changé après ce succès inaugural, sa rencontre avec James, l'évidence avec laquelle elle a cédé au désir de ce charismatique critique musical, boxeur à ses heures, a profondément bouleversé son équilibre intime. Des années plus tard, alors que leur passion va grandissant, Viviane apprend, par un appel de son exécuteur testamentaire, le décès brutal de James. Sans mesurer le sens ni la portée de la requête posthume qu'il transmet, l'homme invite la pianiste, retirée depuis cinq ans déjà de la scène musicale, à jouer une dernière fois lors de la messe de funérailles. Pendant le long trajet en métro qui va la conduire de sa demeure de Wimbledon au quartier de Holborn, Viviane, elle-même stupéfaite d'avoir accepté sans réfléchir cette épreuve, laisse libre cours aux émotions qui l'assaillent. L'église choisie par James, minutieux ordonnateur de la cérémonie, est voisine de son appartement, refuge de leurs amours, de leurs conversations, des après-midi pendant lesquelles Viviane répétait ses concerts sur le Yamaha ou le Steinway dont elle se demande ce qu'il va bien advenir. L'angoisse de ne réussir à dissimuler son violent chagrin, voué lui aussi à la clandestinité, le ressac des souvenirs heureux, les confidences arrachées à l'homme secret qu'était James – et notamment les raisons de sa fascination pour le tableau de Cézanne représentant le lac d'Annecy, le bleu du lac – cohabitent, à mesure que défilent les stations de la Piccadilly line, en un fiévreux et hypnotique monologue intérieur. Beau chant d'adieu et bel hommage au pouvoir de la musique que ce nouveau roman, parfaitement maîtrisé, de Jean Mattern, subtil interprète du trouble amoureux et de la complexité des sentiments.

05/2018

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Littérature française

La fille de l'ennemi du peuple

On entrera dans cette saga familiale comme on pénètre dans la grande histoire, par le bruit des obus et de la guerre. Nous sommes en avril 1944 et les bombardiers américains fondent sur Bucarest. La jeune Léna, assise sur les genoux de son père, Costa Cristu, contemple fascinée les machines volantes qui grondent dans le ciel. Les Cristu ont fui en voiture la capitale roumaine pour se réfugier à la campagne, loin des combats, mais l'espoir chevillé au coeur : l'Allemagne nazie perd sur tous les fronts, bientôt la Roumanie retrouvera son indépendance. Hélas, la libération ne viendra pas de l'Ouest, envahi par l'armée Rouge, le pays sera surtout libre d'obéir à nouveau maître : l'URSS. Dans La fille de l'ennemi du peuple, Lélia Dimitriu nous livre un témoignage unique et passionnant : celui d'une jeune fille qui grandit dans une Roumanie doublement meurtrie, d'abord par le fascisme puis par le communisme. Lena y raconte sa jeunesse et le destin hors du commun de sa famille, les Cristu, menée par son père, le tendre et solaire "Maestro" , un immigré macédonien qui a fondé une florissante fabrique de meubles ; les conditions miraculeuses qui auront présidé à la rencontre de ses parents et à sa naissance dans un pays où légendes, magie et religion se mêlent ; la Bucarest des grandes heures avant que la ville ne sombre dans l'horreur des pogroms ; puis l'arrivée des staliniens au pouvoir, les spoliations, le Maestro devenu "ennemi du peuple", la collectivisation des logements et des entreprises, partout la paranoïa, les arrestations, les disparitions, la terreur rouge... ; L'amour aussi, celui que Léna voue à ses parents, et l'autre, plus incandescent, qui la conduit dans les bras d'un écrivain communiste. Mais l'amour suffit-il pour respirer dans un pays asphyxié par la dictature ? Ses études achevées, Léna n'aura qu'une idée en tête : fuir la Roumanie, rejoindre Paris, être libre. Un témoignage qui se lit comme un roman : en se racontant, l'autrice éclaire un pan méconnu de l'histoire du XXème siècle.

10/2023

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Littérature étrangère

La Vocation

L'irrésistible pulsion qui, dit-on, conduit les Américains à se diriger vers l'ouest est en quelque sorte inscrite dans les gènes de David Treadup. Né en 1878 dans un petit village de l'Etat de New York, sa vocation de missionnaire le mènera jusqu'en Chine. Il débarque à Shanghai comme «légionnaire» de la Y M C A. (Association chrétienne de jeunes gens). Le néophyte Treadup va bientôt assister au congrès célébrant les cent ans de présence missionnaire en Chine. Quelle méthode privilégier pour l'évangélisation de ce pays à la civilisation vieille de trois mille ans ? Entre les multiples stratégies possibles, il s'agit de déterminer celle qui répond le mieux aux besoins de la Chine. Treadup choisit, pour sa part, d'entreprendre des tournées de conférences de vulgarisation scientifique et galvanise ses auditoires grâce à ses dons de pédagogue. Il enchaînera plus tard sur des campagnes d'alphabétisation des masses, tout cela en collaboration étroite avec des autochtones chrétiens, car il faut préparer une relève afin de pouvoir passer le flambeau. Indéniablement, les Chinois sont plus réceptifs à la pastorale sociale qu'au message évangélique. Treadup se fait morigéner par ses supérieurs hiérarchiques pour avoir traité de sujets profanes. Malgré l'influence équilibrante de sa femme Emily et de ses enfants, il est lui-même souvent taraudé par le doute et tenté de réévaluer le sens de sa mission. Démobilisé pour cause de restrictions budgétaires, au moment de la Dépression, après vingt-neuf années d'apostolat en Chine, il choisit de rester dans le pays. Il y perdra la foi au cours d'une pathétique «contre-conversion». La vocation retrace l'itinéraire spirituel d'un homme habité par un grand dessein voué à rester inachevé. Ce roman foisonnant se déroule sur un siècle entier. Nourri de faits authentiques - l'auteur est lui-même fils de missionnaire -, mêlant les personnages de fiction à des personnages réels - Sun Yat-sen, Chiang Kai-shek, Feng, qui fut appelé «le Général Chrétien» ... -, il brosse une vaste fresque d'une Chine en proie aux turbulences de toute sorte ayant précédé la proclamation, en 1949, de la République populaire présidée par Mao.

06/1989

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Religion

Etre l'Eglise là où c'est difficile. Comment l'Eglise locale est une source de vie pour les pauvres et les démunis

Il est impossible de soulager la pauvreté, à son sens large, en dehors de l'Eglise locale. Depuis quelques années, les chrétiens évangéliques semblent s'engager de plus en plus dans la lutte contre la pauvreté. Toutefois, cet intérêt renouvelé pour le soulagement de la pauvreté est voué à l'échec s'il n'est pas fondé sur l'Eglise locale, le moyen établi par Dieu pour attirer les opprimés dans une relation transformatrice avec lui. Accentuant la priorité de l'Evangile, Mez McConnell et Mike McKinley, deux pasteurs oeuvrant dans des ministères fructueux auprès des pauvres, offrent des conseils bibliques et des stratégies pratiques pour l'implantation, la revitalisation et la croissance des Eglises là où c'est difficile, que cela soit dans nos propres communautés ou ailleurs dans le monde. "Je prie que ce livre inspirant et convaincant encourage les autres à oeuvrer pour l'avancement de l'Evangile dans les endroits où il n'y a à ce jour aucun témoin". MARK DEVER, pasteur principal de Capitol Hill Baptist Church, Washington, DC ; président de 9Marks "Etre l'Eglise là où c'est difficile arrive à point et enseignera la nouvelle génération à prendre au sérieux l'avancement de l'Evangile et l'implan- tation d'Eglises dans les milieux et les contextes difficiles". J. LIGON DUNCAN III, président et PDG du Reformed Theological Seminary, Jackson, Mississippi "Enfin ! Un livre qui aborde l'aspect crucial de la mission de l'Evangile et qui est saturé des Ecritures, centré sur l'Evangile et axé sur l'Eglise. Etre l'Eglise là où c'est difficile est un cadeau pour l'Eglise". JARED C. WILSON, directeur marketing stratégique au Midwestern Baptist Theological Seminary AUTEURS MEZ MCCONNELL (B. A. , Moorlands College) est le pasteur principal de Niddrie Community Church à Edimbourg, en Ecosse. Il est le fondateur de 20Schemes, un ministère dévoué à l'implantation d'Eglises centrées sur l'Evangile dans les quartiers de logements sociaux d'Ecosse. MIKE MCKINLEY (M. Div. , Westminster Theological Seminary) est le pasteur principal de Sterling Park Baptist Church à Sterling, en Virginie.

04/2019

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Histoire de France

Le maréchal Grouchy (1766-1847). La malédiction de Waterloo

S'il est un personnage du Premier Empire controversé, c'est bien du Maréchal Grouchy (1766 - 1847) qu'il s'agit. Au lendemain de Waterloo, la France a voulu oublier le souvenir de cette néfaste journée car dans la conscience collective il n'était pas possible que la Grande Armée, sa brave armée ait pu perdre la face à ce point. Si l'Empereur a perdu ce n'était pas de sa faute, mais forcément celle d'un autre, et Grouchy s'est trouvé être le bouc émissaire tout trouvé. Ont été vite oubliés les hauts faits d'armes de Friedland, de Wagram, le chef de l'escadron sacré, garde rapprochée de l'Empereur dans les plaines de Russie. Soldat de caractère, il s'est voué corps et âme à l'Empire. Il était brave, brillant général de cavalerie, excellent tacticien et surtout, qualité rare à l'époque, économe du sang de ses hommes. Lors de sa retraite devant les troupes alliées du 19 au 21 juin 1815, il n'abandonnera pas un seul blessé à l'ennemi. De son exil de Philadelphie, puis de sa retraite forcée sur ses terres de Normandie, Grouchy ne cessera de justifier sa conduite du 18 juin 1815 face aux accusations et attaques injustifiées de ses anciens compagnons d'armes. Pourtant, Grouchy n'a pas trahi, il a joué de malchance. Les preuves aujourd'hui ne manquent pas et il est un fait établi que Grouchy n'était pas en mesure d'appuyer l'Empereur en cette fin d'après-midi du 18 juin. Au soir de Waterloo, Napoléon rétorquera à Ney qui reprochait à Grouchy sa conduite : "je considère Grouchy comme un homme de coeur et d'honneur, je ne permettrai pas qu'on l'attaque en ma présence". Un éloge rare dont beaucoup de maréchaux ne pourraient s'enorgueillir ! Des campagnes de la Révolution aux plaines de Belgique, vous découvrirez un personnage valeureux, à qui il faut rendre justice à la veille du bicentenaire de la bataille de Waterloo. Grouchy à lui seul, ne pouvait empêcher le désastre du 18 juin 1815.

04/2015

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Brésil

Cauchemar brésilien. Histoire d'un grand pays et de son dictateur

" Palmito " , " Gros Cheval " , " le Mythe " " Trump des tropiques " , on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d'une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d'assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d'extrême droite à s'installer à Brasilia. C'est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s'interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l'économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l'écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ? De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l'Amazonie, des tentatives de coup d'Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l'histoire moderne une grande démocratie n'avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d'un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l'homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l'armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l'état des médias et des démocraties ? Bruno Meyerfeld, franco-brésilien et correspondant du journal Le Monde au Brésil, a mené l'enquête et retrace les grands évènements de son mandat ainsi que l'itinéraire de ce personnage haut en couleurs, depuis son enfance jusqu'à son arrivée au pouvoir. Il dévoile le quotidien de ce président insomniaque et paranoïaque au sein du palais de l'Aurore, résidence des chefs de l'Etat brésilien. Une plongée dans la folie au pouvoir et la découverte d'un pays hors du commun. Entre lumière et ombre.

09/2022

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Vie chrétienne

L'errant chérubinique. traduit de l'allemand par Oger Munier

Johannes Scheffler, dit Angelus Silesius (1624-1677) est né à Breslau en Silésie (aujourd'hui Wroclaw) dans une famille luthérienne de petite noblesse. Selon l'usage de l'époque, ses études l'amènent à un tour d'Europe : inscrit en mai 1643 à l'Université de Strasbourg pour étudier la médecine, la politique et l'histoire, il arrive à Leyde en septembre 1644, et enfin à Padoue en 1647. Médecin de profession comme Paracelse, il se convertit au catholicisme en 1653 et entre dans l'ordre franciscain en 1661. La même année il devient prêtre. C'est en 1657, à mi-chemin de sa conversion et son entrée dans les ordres, que paraissent les poèmes du Cherubinischer Wandersmann. Réédités dans une version augmentée en 1675, deux ans avant sa mort, ces poèmes s'inscrivent dans la plus haute tradition mystique, étonnamment proches de Maître Eckhart même si marqués aussi par l'expérience ardente d'un Jakob Böhme. Leibniz range Silesius parmi ceux "dont les pensées extraordinairement audacieuses, remplies de comparaisons ardues ... confinent à l'impiété" . De fait, de Hegel à Heidegger en passant par Schopenhauer, l'écho de son oeuvre sur la pensée profane n'a cessé de s'amplifier : "Cette avancée téméraire, écrit Roger Munier, cette tension hardie vers les confins dans l'approche du mystère tant de Dieu que de l'homme, peut-être est-elle pour nous l'écho le plus juste, sinon l'appel le plus directement adressé d'une voix qui a retenti il y a plus de trois siècles ? " C'est dès la traduction du titre que Munier nous introduit à une nouvelle lecture. Car le mot Wandersmann n'a pas le sens premier de "pèlerin" (en allemand Pilger) : il évoque avant tout la marche, le cheminement, les voyages. Sans doute est-il "chérubinique" et pur, cet "homme en route" , mais il n'est qu'un homme en route. Son aventure est celle de tout homme en quête et voué à l'errance, à cette marche extatique dans le temps qui fait de l'âme, selon l'expression même de Silesius, "la tente errante de Dieu" (IV, 219).

02/2023

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Islam

Fatima al-Fihriyya. Fondatrice de la première université du monde

Née en l'an 800 à Kairouan, c'est dans la cité des Idrissides, à Fès, que Fatima al-Fihriya passera sa vie. Elle y fonde al-Qarouiyine, modèle des universités modernes, un siècle avant al-Azhar, deux siècles avant Oxford et plus de quatre siècles avant La Sorbonne. C'est l'histoire de cette sainte dame, symbole de ce que la science a de plus noble et de plus humain, que Abderrahim Bouzelmate nous raconte ici, comme une introduction à l'âge d'or de la civilisation musulmane. Dans la constellation des esprits de son temps, Fatima al-Fihriya est l'étoile qui brille avec le plus d'éclat, une guide pour tous les sages en quête d'absolu, de transcendance, de Dieu. On ne s'adresse pas à elle comme à une femme ; elle est la mère sacrée de tout un chacun. On l'aime, on la chérit, on l'admire. Elle est la preuve vivante de la grandeur divine. Elle fait de Fès la rivale de Kairouan au Maghreb et offre le sentiment d'exister dans ce combat de l'esprit que se livrent à distance Cordoue et Bagdad. Fès n'est plus seulement la capitale d'un Etat porté par la descendance prophétique ; elle devient la patrie des gens de l'esprit, un lieu de pèlerinage pour les coeurs en quête de grandeurs spirituelles et morales. On vient d'Orient et d'Occident, de Fostât, de Kairouan, de Tahert, de Tlemcen, de Cordoue, de Séville, de Tolède, de Rome et de Germanie même pour prier, apprendre, et méditer dans la mosquée de Fatima al-Fihriya. Les professeurs les plus renommés veulent y enseigner et les étudiants les plus ambitieux veulent y étudier. Fatima a placé Fès sur la carte de l'intelligence humaine. Fatima al-Fihriya est un être exceptionnel, un rêve devenu concret et qui perdure, car comme le relève si précieusement l'auteur : Lorsque vous donnez naissance à une belle oeuvre, son empreinte demeure tenace, même en temps difficiles, même durant des siècles. Et à partir de celle-ci, tout renaît. Alors, ne soyez jamais avare de belles oeuvres, car, même si tout est voué aux changements et aux révolutions, le bien ne se perd en aucune façon

12/2023

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Religion

Paris. Tome 1

Depuis la monumentale Histoire de la Ville et de tout le diocèse de Paris de l'abbé Lebeuf, sans cesse remise à jour jusqu'en 1890, il n'existait aucune synthèse sur les dix-huit siècles de la « seconde capitale de la chrétienté » (G. Le Bras). Cet ouvrage collectif vise donc à combler une lacune en actualisant nos connaissances profondément modifiées par les récents travaux d'histoire religieuse désormais enracinés dans une socio-culture. Utilisant une masse d'informations répercutées dans les « orientations bibliographiques » en fin de volume, cinq spécialistes ont défini des thèmes révélateurs et accessibles à un large public. D'où la diversité dans les analyses, parfois très neuves, des fonctions de la capitale où s'interpénètrent le civil et le religieux, l'histoire locale et l'histoire nationale. Jusque dans son rayonnement international - culturel et spirituel - Paris, « ville à part », éclipse son espace diocésain longtemps incorporé à la province de Sens, avant d'être érigé en archevêché au XVIIe siècle. Politique, civilisation et foi illustrent les temps forts aussi bien que les pesanteurs et les convulsions d'une longue histoire décrite, ici, en quatre grandes séquences: des origines à l'an mil ; le Moyen-Age ; l'époque Moderne des XVIe-XVIIe siècles ; le temps des Lumières et des Révolutions. Les auteurs n'ont cessé de privilégier la vie religieuse des Parisiens. Car ce peuple de Paris, qui gronde et s'insurge lorsque les autorités politiques ou le haut-clergé prétendent disposer de son destin malgré lui, s'exprime dans une âme collective, modelée par les hauts-lieux fondateurs: Butte sacrée de Montmartre, abbaye de Saint-Denis, Mont-Valérien, Montagne-Sainte Geneviève, Notre-Dame, pôle des fastes liturgiques et populaires, des processions de sainte Geneviève, de saint Marcel, de Fête-Dieu. La ville aux 237 clochers réalise une symbiose assez unique entre la vie apostolique des moines mendiants et la vie mystique de ses couvents et monastères qui recrutent dans la France entière. Peut-être la clef de la ferveur des Parisiens est-elle, en définitive, dans l'accord intime et multiséculaire entre les curés et leurs fidèles. La géographie des paroisses, pratiquement stable du XIIIe siècle à la Révolution, façonne non seulement les gestes de la pratique mais aussi l'univers mental du Parisien. De la Ligue à la Révolution, c'est le Paris des paroisses et des confréries qui exalte ou défend obstinément son âme, à travers son patrimoine religieux. Illustration de la couverture

01/1987

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Philosophie

Vladimir Jankélévitch. Une philosophie du charme

Vladimir Jankélévitch (1903-1985), fils d’un médecin russe qui a traduit Freud, Hegel et Schelling en français, est un métaphysicien novateur, un philosophe de l’art et de la morale. Philosophe engagé, il est un peu oublié aujourd’hui, et son œuvre, pourtant très étendue (du Bergson au Paradoxe de la Morale, en passant par L’Odyssée de la conscience dans la dernière philosophie de Schelling) mérite largement qu’on s’intéresse à elle, notamment en raison du « besoin » de morale qui se fait sentir en ce début de XXIe siècle. Cet ouvrage s’inscrit dans ce renouveau des études jankélévitchiennes. Il a l’ambition de contribuer à faire reconnaître, au-delà du cercle des spécialistes, la grandeur et la créativité d’une philosophie un peu en marge. Son idée directrice tient dans le paradoxe d’une pensée qui exalte l’intangible et l’ineffable (le « charme », le « je-ne-sais-quoi » et le « presque rien »), tout en étant une philosophie du Faire et de l’obligation morale. Il comprend cinq parties. Après une introduction générale et une biographie de Jankélévitch, il traite successivement de sa « manière » de philosopher, de sa métaphysique, de sa morale, de son esthétique et de ses engagements. Il situe son œuvre dans le contexte des courants propres à la philosophie du XXe siècle : le bergsonisme ; le retour « vers le concret » prôné par Jean Wahl ; la renaissance de l’ontologie (Heidegger mais aussi, en France : Louis Lavelle, Gabriel Marcel, Emmanuel Levinas…) ; le renouveau de la morale dont il a été l’artisan, avec Emmanuel Levinas. À partir des écrits d’avant-guerre de Jankélévitch, il décrit également la manière dont s’est opérée la genèse de sa pensée, et dont s’est constitué le noyau de sa métaphysique et de sa morale. Exclu en décembre 1940 de l’enseignement supérieur par le Statut des juifs promulgué par le gouvernement de Vichy, Jankélévitch a été témoin des horreurs nazies. La dernière partie de l’ouvrage propose l’examen de sa conception du fait d’être juif, et insiste sur deux points : la distinction tout à fait originale faite entre le racisme et l’antisémitisme ; la lutte incessante contre l’oubli de la Shoah et la prescription des crimes nazis. Sont confrontées à ce propos les vues développées dans ses écrits philosophiques, le traité sur Le Pardon et dans ses textes militants, L’Imprescriptible, en montrant leur profonde unité. Cet ouvrage comporte également un index des noms propres et des notions, un glossaire et une bibliographie.

02/2012

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Beaux arts

Résonances ; Kandinsky et la nécessité intérieure. Coffret 2 livres, Edition bilingue français-allemand

Klänge est le titre de l'album mythique que publia Kandinsky en 1913 à Munich, à 300 exemplaires. C'est d'abord le recueil des poèmes écrits pendant sa période que l'on a qualifiée de « géniale ». Mais en outre, l'album était illustré par des gravures sur bois constituant une récapitulation de ses découvertes picturales : au total trente-huit poèmes accompagnés de cinquante-six bois gravés dont douze en trois ou quatre couleurs. Cet ensemble, du propre aveu de Kandinsky, donne la clef du passage du figuratif à l'abstrait autour des principaux thèmes qui habitent sa peinture. Cette réédition, réalisée avec le plus grand soin, vise à mettre entre les mains du lecteur l'équivalent de l'œuvre originale accompagnée des éléments de son interprétation. Le livre comprend une annexe destinée à éclaircir l'intention de Kandinsky, les thèmes complémentaires des poèmes et des gravures qui correspondent aux expériences fondatrices dont l'artiste veut rendre compte et qu'il s'attache à rendre perceptibles dans la représentation graphique et poétique. À travers cette étude et par la confrontation aux textes et aux images d'une rare beauté, le lecteur est introduit au cœur de l'aventure créatrice de Kandinsky. Il se révèle ici le grand inspirateur de Dada et de la poésie zaoum, mais aussi de la pensée russe de son époque dont il annonce et met en œuvre les principaux thèmes que l'on retrouve chez Vladimir Soloviev, Pavel Florensky ou Serge Boulgakov (cousin de l'artiste) — ou encore chez Fiodor Dostoïevski. C'est ce que montre l'analyse qui accompagne cette réédition en soulignant l'importance de la pensée de Kandinsky et de son invention poétique. Les gravures de Kandinsky, par ailleurs, parachèvent des thèmes préalablement explorés dans des esquisses, aquarelles, fixé-sous-verre ou huiles sur toile que reproduit l'illustration de cette seconde partie. La richesse de la vie, de l'œuvre et de la pensée de Kandinsky en font un des tout premiers acteurs de la modernité artistique. Ses théories et son action en tant que fondateur du Blaue Reiter ont influencé les acteurs de presque tous les mouvements ou écoles artistiques de son époque, de Dada au Bauhaus, en passant par De Stijl et le constructivisme russe. Admiré par André Breton, ami de Marcel Duchamp, de Paul Klee et de Hugo Ball, il eut aussi des échanges exemplaires avec les musiciens de son temps comme Arnold Schönberg ou Thomas von Hartmann.

10/2015