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Sciences historiques

L'affaire de Saverne. Quand une petite ville d'Alsace devint le centre du monde (novembre 1913 - janvier 1914)

En novembre 1913, à Saverne (Zabern en allemand), petite ville de garnison de Basse-Alsace annexée par l'Allemagne, un officier prussien du 99. Infanterie-Regiment insulte des soldats alsaciens, traités de Wackes (voyous), et est défendu par sa hiérarchie. Révélé par le journal catholique Elsässer, l'incident prend des proportions énormes. Il en est question au Landtag (Parlement régional) à Strasbourg et rapidement au Reichstag à Berlin. La presse s'emplit d'éditoriaux enflammés et de caricatures savoureuses. Les autorités impériales donnent finalement raison à l'armée contre les Alsaciens, ce qui entraîne la démission du chef du gouvernement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, un Alsacien, remplacé par un Allemand. Cette affaire est devenue emblématique à la fois d'un traitement discriminatoire envers une minorité nationale et de la persistance de sentiments particularistes chez cette minorité malgré une assimilation de surface, que l'on croyait, à Berlin, renforcée par l'octroi en 1911 d'une nouvelle constitution et d'une semi-autonomie. A la veille de la Grande Guerre, elle montre aussi comment le pouvoir politique, en Allemagne, ne pouvait déjà plus rien refuser à l'armée. En cela, elle apparaît comme le prélude de la grande tragédie à venir. En conséquence, "l'Affaire de Saverne" a eu un grand retentissement en France, en Europe et dans le monde. Beaucoup de nationalités qui se considéraient comme opprimées (Irlandais, Canadiens français, Flamands, etc.) se sont identifiées (ou non) au combat des Alsaciens. Ce colloque replace d'abord les démêlés du lieutenant von Forstner dans leur contexte alsacien et franco-allemand. Il s'intéresse ensuite à leurs conséquences politiques, artistiques, littéraires. Il évoque enfin ses aspects militaires et l'écho qu'ils ont reçu dans le monde.

12/2017

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Religion

Qu'est-ce-que le salafisme ?

Depuis plusieurs années, on assiste, en Europe et dans le monde musulman, à l'affirmation d'une nouvelle identité religieuse, communément désignée par le terne de "salafisme". Le phénomène, encore très minoritaire, a acquis une forte visibilité en France à travers une série de faits qui ont défrayé l'actualité (expulsion d'imams, annulation de mariage pour cause de non-virginité, affaires des caricatures du Prophète, voile à l'école, etc.). De même, les figures emblématiques du terrorisme international (Ben Laden, Zawahiri) se réclament du salafisme pour justifier leur lutte contre l'Occident. Cet ouvrage se propose d'expliquer ce qu'est le salafisme, en restituant les dimensions théologiques, sociales et politiques d'un phénomène complexe, qui peut s'exprimer de façon pacifique ou violente, mais qui pose partout la question du rapport à la société et à ses institutions. Il cherche à montrer comment des influences religieuses qui ont leur origine dans la péninsule arabique parviennent à modifier les comportements de certains musulmans. et pourquoi une telle pratique de l'islam est appelée à prendre une importance croissante dans les années à venir. Premier livre de synthèse sur la question. Qu'est-ce que le salafisme? repose sur l'exploitation des travaux de chercheurs français et étrangers, qui se sont efforcés, dans les contextes les plus variés, d'interpréter le sens de cette appartenance grâce à un travail de terrain auprès des militants pour comprendre leurs représentations et leurs pratiques religieuses. L'ouvrage combine ainsi approches empiriques et observations généralisantes, mises en situation et hypothèses d'interprétations, dans l'espoir d'éclairer les dynamiques à l'œuvre à travers l'invocation du salafisme en des lieux aussi divers que la France, l'Orient arabe ou le Maghreb.

09/2008

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Dessin

Saytour Patrick. Dessins, Edition

"On n'a jamais vu un oiseau, en vol, traversant un arbre, se prendre la branche d'un figuier mais comment traverser la toile sans se casser la gueule ? " De la quadrature du losange de la Commedia, devenu mesure et mesure étalon de l'arpenteur, aux vastes paysages à occuper, un Far West à conquérir et du nord au sud et de zig en zag. A écrire tout en rayant et à briser comme une ligne mais ouverte, image d'un salut, signe discret. A nous de faire les premiers pas. Il faut payer pour voir, même ses pas de côté car s'il y a du bluff, il y a du jeu, tel le Félix, son outre-chat, ou caricatures du saloon de la vie, du hors-la-loi au croque-mort, de la muse à la fille, du tricheur d'Arlequin au menteur de poker comme un arracheur de dents dit-on. Le jeu des couleurs en est un autre, brut et mesuré, joyeux aussi et encombré de rien, au rythme d'une partition pour un juste silence. Une brute élégance, généreuse dans la proscription de fioritures, vaut pour exigence exigée des formes, et tant de l'autre que de lui-même aussi. S'il raye, il ne rature pas mais il perce plus vite que son ombre. Ce trou, lieu du tout, de l'infini de l'espace, lieu du vertige, lieu de l'art, verrouillé, où rien n'en sort ou rien ne pénètre quand la chose est arrêtée. Lucky spectateurs que nous sommes du lonesome artiste, brin de cigare aux lèvres, voyageant, en contre-jour, dans ses propres volutes de pensée, tel Christophe Colomb qui n'a jamais découvert l'Amérique. Fieffé Saytour !

02/2023

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Ethnologie

Un manguier au Nigéria. Histoires du Borno

" Ce lac Tchad ressemblait à un vaste marécage. J'étais entouré de soldats nigérians et de pêcheurs locaux. J'avais mis une demi-journée pour me rendre de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, au lac. Un minibus, deux minibus, une mobylette et beaucoup de regards surpris plus tard, j'étais cet homme blanc au nom imprononçable qui s'était retrouvé devant un groupe de soldats dubitatifs. Je m'étais retrouvé sur les rives du lac Tchad pour comprendre la vision du monde des habitants de la région et m'intéressais particulièrement aux questions de territoire, d'espace et de frontières. Cette région du Borno aujourd'hui est connue dans le monde entier comme le berceau de Boko Haram. Personne ne peut oublier l'appel international #BringBackOurGirls pour libérer les 276 lycéennes capturées dans le village de Chibok le 14 avril 2014. L'Etat du Borno dont la devise bien ironique est " demeure de la paix " s'est retrouvé officiellement sur la ligne de front de la lutte contre le terrorisme islamique. Pourtant, l'histoire de la région du lac Tchad mérite bien plus qu'une simple liste des atrocités de Boko Haram. Pendant un millénaire, ses habitants ont contribué à la construction du Kanem-Borno l'un des Etats à la plus grande longévité en Afrique. Situé au croisement de plusieurs aires culturelles, le bassin du lac Tchad renferme un véritable patchwork de populations, langues et religions en particulier au Tchad et au Cameroun. Ce livre donne la parole aux Nigérians souvent caricaturés ou devenus de simples stéréotypes dans les médias occidentaux mais aussi nigérians. La victime, le pauvre, l'oublié d'un côté font face au barbu, au barbare, au terroriste d'autre part ", Vincent Hiribarren.

02/2019

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Religion

Prêtres. Enquête sur le clergé d'aujourd'hui

Au début du XXIe siècle, dans une France largement sécularisée, les prêtres ne font pas la une des médias. Pourtant, dans les moments fondamentaux de la vie - la naissance, le mariage ou la mort -, les Français se tournent encore vers eux. Et chaque année, des hommes jeunes n'hésitent pas à répondre à l'appel du sacerdoce, choisissant une vie à rebours de l'air du temps. Qui sont-ils ? Qu'est-ce qui les motive ? Comment vivent-ils ? Quels sont leurs doutes, leurs questions, leurs convictions ? Quel regard portent-ils sur l'Église, sur la société ? Que pensent-ils du " retour de la messe en latin " ? Monique Hébrard a longuement rencontré cinquante d'entre eux pour un dialogue sans tabou. Ils parlent très ouvertement, aussi bien de la manière dont ils vivent leur sexualité que de leur malaise à propos de la position de l'Église sur les divorcés remariés. Tous témoignent, à travers des parcours d'une grande diversité, d'un immense désir d'être au service des hommes et des femmes de notre temps, pour les accompagner et leur manifester concrètement le message d'amour de l'Évangile. Il ressort de ces rencontres que les caricatures ne sont pas de mise : ceux qui portent le col romain ne sont ni " traditionnalistes " ni "papistes" ! Et les "vieux militants" ne sont ni désabusés ni dépourvus de spiritualité. Si les vocations se font plus rares, si le vieillissement du clergé est indéniable, les prêtres qui s'expriment ici récusent l'idée d'être " les derniers des Mohicans " ; ils apparaissent plutôt comme des " défricheurs d'avenir ", totalement engagés dans la vie de la société pour répondre aux aspirations de l'homme contemporain. En 2006, la France comptait 20 523 prêtres (dont 5 083 appartenaient à une congrégation ou à un ordre religieux)

04/2008

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Sciences historiques

Combattantes. Une histoire de la violence féminine en Occident

Amazones, saintes en armes, émeutières, résistantes, femmes soldats, activistes luttant contre la domination masculine, la violence sexuelle ou sexiste, les régimes autoritaires, l'esclavage ou le colonialisme, mais aussi terroristes, kamikazes, gardiennes de camps ou délinquantes... Notre histoire est traversée par ces figures de femmes offensives. Elles ont pourtant rarement eu droit de cité dans le récit national et plus largement occidental, faisant au contraire les frais de caricatures qui permettaient d'éclipser la violence prédominante subie par les femmes : de victimes, elles devenaient bourreaux désignés. Preuve que la violence féminine marque les esprits et frappe les imaginaires, aujourd'hui comme hier. Cette violence revendiquée a été longtemps occultée par une histoire écrite par et pour des hommes soucieux de perpétuer le mythe de l'innocence féminine, socle d'un modèle patriarcal qui permettait de reléguer les femmes dans des fonctions subalternes. Si les violences féminines domestiques (infanticide, crime passionnel, violence conjugale), secrètes (empoisonneuse, traîtresse, usurpatrice) ou déviantes (sorcière, criminelle, violeuse, veuve noire, femme fatale) sont aujourd'hui mieux connues, il semble que la violence commise par des femmes au sein de l'espace public le soit moins. Elle s'exprime pourtant au grand jour, réactivant des stéréotypes dépréciatifs tenaces : vénéneuse, poissarde, tricoteuse, incendiaire, virago, pétroleuse, vitrioleuse, suffragette... Autant de termes destinés à évacuer leu sexe faible "d'une sphère publique où sa place n'est jamais considérée comme acquise. Cet ouvrage met en évidence un inconscient culturel aussi puissant que persistant, à l'oeuvre dans nos représentations collectives ; il identifie les figures antiques, souvent mythifiées, de ces femmes d'action, leurs mutations au cours de l'histoire et leur résurgence ambivalente au sein de notre monde contemporain, afin de saisir une question qui interroge notre modernité. Il fait la part belle à une perception féminine longtemps négligée de la violence.

09/2020

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Sciences politiques

Les socialistes, les juifs et Israël. De la question juive à la question d'Israël

Les rapports du socialisme avec la question juive ont beaucoup évolué. Au début, au milieu du XIXe siècle, ses précurseurs censés libérer le monde de ses préjugés et de ses injustices, étaient massivement antisémites. Pour eux, les juifs ne pouvaient être que des banquiers, des profiteurs ou des exploiteurs. Ils se sont ainsi montrés incapables de dépasser les caricatures issues du passé. L'Allemand Bebel, dirigeant de la deuxième Internationale socialiste, a fort justement qualifié cette vision du monde de "socialisme des imbéciles". Le vingtième siècle a détourné les socialistes de l'antisémitisme. C'est d'abord le choc de l'affaire Dreyfus qui fait évoluer Jaurès, alors que Jules Guesde reste persuadé que cette affaire ne concerne pas la classe ouvrière. Puis les juifs eux-mêmes se sont saisis de cette question et ont donné naissance au sionisme, privilégiant la terre d'Israël, ou au "bundisme", ce socialisme juif privilégiant la classe sociale plutôt que la terre. Cet essai suit les parcours des grandes voix socialistes françaises, de Jaurès à Blum, en passant par Mollet et Mitterrand, dernières figures du socialisme examinées ici. Il analyse la lente évolution de chacune de ces personnalités et, pour cela, il s'appuie sur une documentation nombreuse. Du sionisme tranquille de Léon Blum à la lune de miel voulue par Guy Mollet, l'ami inespéré, on en arrive à la question palestinienne ouverte par François Mitterrand, vrai ou faux ami d'Israël. Aujourd'hui, le désamour entre l'Etat d'Israël et le socialisme semble s'être installé durablement au profit d'une autre passion qui considère Israël comme un intrus parmi les nations. Avant eux, d'autres avaient jugé que les juifs étaient des intrus parmi les hommes. L'antisionisme a-t-il rejoint l'antisémitisme ?

04/2021

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Variété internationale

Céline Dion. La vraie histoire

Les secrets d'une idole fragile. Elle dit qu'elle est un " livre ouvert " et que ses fans savent tout de sa vie. Ce n'est pas complètement vrai... De Céline Dion, star hors norme aux 240 millions de disques vendus, on ignore encore bien des choses : sa détermination à avoir une carrière à la Michael Jackson, bien avant que sa route ne croise celle de René Angélil ; ses ruses pour le faire succomber ; la manière dont elle a réagi aux accusations de viol contre lui ; la façon dont elle pousse toujours plus loin son corps et sa voix, au risque de s'abîmer ; son immense solitude. Imperméable aux moqueries - elle y voit un hommage - et aux caricatures, elle est très intelligente, incroyablement cash, drôle et attachante. Ni prude ni soumise, Céline sait aussi être tranchante. Elle n'a vacillé que lorsqu'elle a perdu les deux piliers de sa vie : son mari en 2016 et sa mère Thérèse en 2020. Depuis, le monde entier s'inquiète pour sa santé mentale et physique. Pour l'écriture de cet ouvrage, Laurence Pieau et Hervé Tropéa sont partis de là où tout a commencé, à Charlemagne au Québec, puis ont suivi les traces du couple jusqu'à Las Vegas, où l'un jouait au poker l'argent que l'autre gagnait sur scène. Ils ont donné la parole à ceux qui ont accompagné la chanteuse lors de son formidable parcours et qui n'avaient jamais parlé jusqu'à présent : sa soeur, ses musiciens, ses producteurs... Sans parti pris, les auteurs percent le mystère de celle qui est devenue la recluse de Las Vegas, ce décor de carton-pâte où elle s'est petit à petit claquemurée, laissant le monde entier chuchoter à son sujet.

11/2022

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Décoration

Agit-tracts. Un siècle d'actions politiques & militaires

Qui n'a jamais eu de tract entre les mains ? Difficile d'imaginer que ce modeste bout de papier, tout juste bon à être jeté, fut pendant longtemps une arme capable de provoquer des séismes politiques. Depuis qu'il existe sous la forme de libelle, de mazarinade ou de pamphlet, son pouvoir de nuisance n'est plus à démontrer. Si l'affiche couvre les murs, le tract occupe la rue où il circule facilement de main en main. Grâce à son petit format et à son impact visuel, il devient à l'approche du xxe siècle un outil essentiel pour mener des actions politiques et militaires. Information, contre-information, désinformation, guerre psychologique, propagande électorale et manifeste, la bataille du tract se joue sur tous les fronts. Pourtant, le rôle de cette "littérature de rue" reste encore largement sous-estimé voire méconnu. A travers l'étude de centaines de documents, souvent inédits, Agit-tracts nous fait découvrir autrement un siècle de batailles idéologiques. De l'affaire Dreyfus à Mai 68, en passant par la Grande Guerre, le Front populaire, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Indochine ou encore celle d'Algérie, le tract est un moyen de diffuser des vérités souvent crues et affranchies de toute censure. S'il comble jusque dans les années 1970 les vides d'une information sous contrôle, il abreuve aussi d'illustrations une société dans laquelle les images sont rares. Or, à l'instar de l'affiche, le tract constitue un important support de création graphique. Pour appâter, convaincre ou informer, les mots ne suffisent pas, il faut aussi des idées et de bons visuels. Toutes les techniques sont mobilisées pour amadouer l'homme de la rue : bandes dessinées, caricatures, photomontages, illustrations à la plume, au fusain ou à la gouache, rien n'est trop bien pour l'intox, rien n'est trop beau pour triompher.

11/2015

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Critique

Dans l'atelier d'Emile Zola

Emile Zola, l'un des plus grands romanciers français du xixe siècle, auteur des trois cycles Les Rougon-Macquart, Les Trois Villes et Les Quatre Evangiles, a offert à la postérité des milliers de feuillets manuscrits, sans compter ceux de ses drames lyriques, nouvelles, chroniques. Et sur un autre versant : les archives du " Zola photographe" et du "Zola dessinateur" . En somme, une archive-monde. Durant plus d'un siècle, la critique s'est penchée sur ses manuscrits avec passion, colère, émerveillement, humilité et respect. Zola déconcerte car il fait exploser les cadres d'écriture et de pensée, au-delà de la théorie naturaliste. Au fil d'un voyage dans les arcanes de son atelier, la création s'étudie d'abord dans un environnement matériel de travail, à Paris, à Médan. Puis, nous entrons dans le ventre des cycles qui absorbe la science, les arts et les techniques, sans minorer les héritages séculaires de la bibliothèque d'homme de lettres. De la lecture à l'écriture, nous voici dans la chair des oeuvres : dans les dossiers préparatoires solides et méthodiques, laissant toutefois la porte ouverte aux déviances de l'imaginaire, aux fulgurances du talent, aux expérimentations narratives, de la première ébauche aux ultimes variantes des épreuves corrigées. Vient ensuite la scénographie sociale de la création, dans ce siècle de la presse, des caricatures violentes et de la réclame. Le manuscrit est alors un objet médiatique du tourbillon littéraire fin-de-siècle, et Zola fait de la naissance des oeuvres un magistère dont tout apprentissage de l'écrit, initial ou continu, pourrait aujourd'hui encore se nourrir. Cet essai peint le portrait d'un Zola moderne. Un Zola à découvrir au plus près de son génie créatif.

03/2024

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Rwanda

Quand l'histoire s'écrit à la machette. Seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter

"Que le sang sèche vite en entrant dans l'Histoire", chantait Ferrat. Veillons à ce que la mémoire du massacre des Tutsi ne s'assèche pas à son tour... Pour résister à l'oubli, à l'indifférence, écoutons ceux qui ont "traversé la nuit" : les témoins directs, pour qui le mot "génocide" n'a rien d'abstrait. Après avoir retracé le long chemin qui mena au désastre, l'ouvrage s'ouvre à la factualité brutale, aux récits des survivants. Ils ont tous côtoyé une horreur sans pareille : les insultes, le bruit des coups et des armes, les hurlements de douleur, l'humiliation des viols répétés, la confrontation à la mort... Des scènes souvent racontées avec une effroyable précision. La parole est ensuite cédée à certains "figurants" de cette tragédie. Ils étaient Casques bleus, chef de l'équipe du CICR, journaliste. Leurs observations, leurs réflexions affinent notre compréhension de ce qui s'est joué d'un bout à l'autre du pays, en ce sinistre printemps 1994, et elles donnent un autre visage au désespoir. Après les témoignages écrits, place aux photos et caricatures, les voix les plus puissantes qui se levaient alors, car non tamisées par le filtre de la parole. Vient enfin le temps d'après. "La vie après le génocide, ce que je peux en dire, c'est que je n'ai plus jamais ri", confesse une orpheline. Chez tous les rescapés, ces trois mois de terreur ont laissé des traces indélébiles. D'autres, par leur activité professionnelle - journaliste, juge d'instruction, historienne ou militant de la mémoire - y ont également été confrontés. Le choc fut immense, le génocide a percuté leur vie et les accompagne désormais, eux aussi, au quotidien. Puisse ce recueil irriguer notre mémoire, faire barrage à l'oubli.

04/2024

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Policiers

Les Galets rouges du ruisseau

Quelques jours avant la fin de la guerre 39-45, deux enfants sont assassinés avec sauvagerie dans un petit village. Un officier SS doit prendre en charge l'enquête car la police française est quasi-inexistante... Dans ce roman " Les galets du ruisseau ", Fabrice Cart tient à rappeler des faits réels tout en revisitant le passé. L'action se déroule à la fin de la guerre de 40 dans le Jura, à Lons-le-Saunier, et dans ses villages environnants. Ces petits galets qu'il jette et qui font ricocher l'histoire comme l'eau, sans en changer leur cours, troublent cependant leur surface et font trébucher le lecteur. Les personnages ont eux des petits cailloux dans le pied. Il s'agit de Hans, un soldat SS, au-delà de tout espoir et de toute compassion, amené à enquêter sur le meurtre de deux gamins, d'un commissaire d'opérette, une caricature, d'un chef de la gestapo digne du nom, d'un jeune agent inexpérimenté, des indics, des résistants, ou des passants par-là, par cette époque. Par quels sentiments Hans est-il animé ? La justice, la loyauté, l'indulgence, l'amour ? Peuvent-ils éclore en enfer comme une fleur au milieu des ruines ? Avec romantisme Fabrice Cart cherche à effleurer les états d'âmes sans en bousculer les frontières que l'on sent fragiles... Un texte audacieux, insolite et captivant rehaussé d'un vrai suspense du début à la fin.

06/2019

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BD tout public

José Cabrero Arnal

Les artistes se cachent souvent derrière leurs créations ; José Cabrero Arnal n'a pas échappé à la règle. Pourtant, le créateur de Pif le chien et de son ancêtre en Espagne Top el Perro, de Roudoudou, de Placid et Muzo et de bien d'autres encore, qui signait simplement "C Arnal", eut une vie en dehors des cases et des bulles. Passionné dès son jeune âge par l'art du dessin, par la caricature aussi, il n'a de cesse de vivre de son crayon. Durant les années 1930, celles de la IIe République espagnole, il exerce à Barcelone la Catalane. Il participe à de nombreuses revues destinées à la jeunesse avant de s'engager dans le combat pour la défense de la République. Jusqu'à la Retirada. C'est le temps de l'exil en France, où la guerre, bientôt déclarée, l'emporte de nouveau vers l'inconnu, d'abord dans les commandos de travailleurs étrangers puis en déportation. A Mauthausen, où son talent de dessinateur et la solidarité des "Rote Spanier" l'aideront à survivre. A la Libération, il s'installe en France et collabore à L'Humanité puis à Vaillant. L'élégance de son trait et la fraîcheur de caractère de ses personnages lui valent la reconnaissance du milieu des artistes de la bande dessinée et feront les délices de deux générations d'enfants, de l'après-guerre jusque dans les années 1970.

08/2011

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Histoire internationale

Fritz Mannheimer. Le banquier qui a tenté de sauver l'Europe du nazisme

Caricaturé comme banquier juif cupide, Fritz Mannheimer était pourtant un homme clé dans la lutte contre le nazisme. Il avait mis à profit son rôle de banquier central pour tenter d'aider la France à s'armer contre l'Allemagne, mais aussi pour tirer L'Espagne des griffes du fascisme. Enfin, il a participé de façon officieuse aux tentatives de résistance en Allemagne mémo, en soutenant des opposants à Hitler. La période 1918-1939 fut celle durant laquelle la finance américaine put mettre en place des réseaux qui devaient permettre d'étendre leur influence en Allemagne mais aussi en Europe. En effet, cela écartait toutes les autres options politiques qui étaient en train de se mettre en place. Au début des années 1920, Walther Rathenau, pour qui Fritz Mannheimer avait travaillé, avait tenté de trouver une voie à travers un corporatisme équilibré qui devait permettre de trouver une voie médiane entre un capitalisme exacerbé et le communisme. Il fut, en juin 1922, l'une des premières victimes de l'extréme droite allemande. Enfin, Mannheimer, qui était d'ailleurs considéré comme le plus grand collectionneur d'art au monde, et dont Hitler rêvait justement de posséder la collection, est mort à 49 ans dans des circonstances incertaines. Décès naturel, suicide ou meurtre, telle est la question qui ne sera certainement jamais élucidée... Ce livre se propose de décrire toutes les pistes autour de La disparition de cet homme qui a tenté de sauver L'Europe du nazisme.

04/2019

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Littérature française

Strange

Il y a des choses que l'on écrit parce qu'on n'a pas pu les dire. Nora envoie une longue lettre à son père, qui vit dans une autre ville. Cette ville, elle l'a quittée pour apprendre le chant à Bruxelles. Mais aussi pour autre chose. " Ma vie n'est pas exactement comme je te l'ai racontée. " L'enfant que connaît ce père était un " il " . Il se prénommait Raphaël. Tout ce que le père ignore, le voici, depuis l'enfance, la mort de la mère. Les déguisements que portait le petit garçon. Les princesses qu'il dessinait. Les brutalités subies dans la cour du collège. Les mensonges. La douleur. Et puis, un jour, une lumière : le chant. Et le départ. Et ce que Nora est devenue, sa nouvelle vie. Voici un sens inédit ajouté au " Je est un autre " de Rimbaud. Loin d'être une lettre d'amertume, de vengeance ou de règlement de comptes, la lettre de Nora est une lettre d'amour. Lettre d'amour à un père, dans l'espoir qu'il comprendra. Lettre pour s'aimer soi-même, aussi, enfin. Un roman bouleversant, et d'autant plus qu'il évite les excès de la plainte comme de la caricature, sur l'identité, mais aussi sur le passage à l'âge adulte, le perfectionnement d'un art, le renouement avec l'acte d'aimer.

08/2023

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Résistance

Résistance antinazie ouvrière et internationaliste. De Nantes à Brest, les trotskistes dans la guerre (1939-1945)

Un énième ouvrage sur la résistance au nazisme, dira-t-on. Certes, mais un des rares y associant "ouvrière et internationaliste". Ces jeunes révolutionnaires de Loire-Inférieure et du Finistère étaient pour la plupart des ouvriers et ouvrières, radicalisés par les luttes des années 1930. Dans la foulée du Front populaire, ils s'étaient souvent rencontrés dans les auberges de jeunesse où ils acquirent une conscience politique au travers des discussions sur l'actualité de ces années de braise. Cette conscience les rapprocha du trotskisme, attirés qu'ils étaient par le magnétisme des espoirs soulevés par la révolution d'Octobre, encore proche, mais tout aussi révulsés par la caricature stalinienne de la révolution, si prégnante lors des procès de Moscou de 1936. Leurs convictions internationalistes furent forgées dans le soutien aux révolutionnaires d'Espagne en lutte contre le franquisme, aidé par le fascisme italien et le nazisme allemand. Ces années d'apprentissage allaient presque naturellement les conduire à l'engagement trotskiste pendant la Seconde Guerre mondiale. Un engagement antinazi. Un antifascisme qui refusa de se placer dans l'orbite gaulliste, pour préparer la révolution espérée. Au péril de leur vie, les jeunes trotskistes contactèrent des soldats allemands pour préparer avec eux une ­issue révolutionnaire à la guerre. Au-delà de leurs hésitations et erreurs d'analyse, ces jeunes révolutionnaires ont montré une autre voie que celle du heurt des nationalismes. Ce livre est aussi un hommage à ce combat méconnu.

09/2023

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XVIIe siècle

Le Duc du Maine. Le fils préféré de Louis XIV

Une grande biographie. Naissance d'un grand historien. Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), fruit des amours de Louis XIV et de Mme de Montespan, porte dès la naissance la marque infamante de la bâtardise - une marque que rien ne peut effacer, pas même l'affection d'un père si puissant. Elevé avec soin par Mme de Maintenon, intelligent, cultivé, séduisant en dépit de sa claudication, le duc du Maine est aussi un homme peu sûr de lui et en quête de reconnaissance. Louis XIV, quitte à susciter murmures, indignations et jalousies, bouscule les règles pour l'établir : il lui fait épouser Louise-Bénédicte de Bourbon, une petite-fille pleine de caractère du Grand Condé et va jusqu'à le déclarer héritier potentiel de la Couronne. C'est à la fois lui offrir une position formidable et l'exposer dans les luttes pour le pouvoir. En retraçant ce parcours mouvementé, marqué par des retournements spectaculaires, Pierre-Louis Lensel met en lumière un prince souvent réduit à une caricature, figure pourtant importante de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence. La première biographie d'envergure de ce personnage romanesque, nourrie de nombreux inédits et servie par une plume rare qui évoque celle de Saint-Simon. Elle présente de nombreuses révélations et, par ricochet, une superbe histoire du couchant du règne de Louis XIV et de la Régence.

09/2021

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Esthétique

Au milieu de la figure

Que voyons-nous dans les images ? Que nous est-il encore permis de connaître dans le déferlement numérique quotidien ? A l'origine funéraires, religieuses ou honorifiques, les images sont aujourd'hui désacralisées et réduites à leur fonction de communication, de marchandise, voire de piège contre la pensée. Au milieu de la figure défend un regard profond sur les images, véritable fil d'Ariane guidant un cheminement intérieur. Entre fulgurances autobiographiques et étayages philosophiques se révèle un voyage intime au milieu de figures. Et finalement, au milieu de la figure. Cet essai littéraire est constitué de treize chapitres, treize méditations sur autant d'images, oeuvres picturales ou photographies. Lionel Fondeville tisse ses réflexions poétiques sur des images en apparence disparates : des Sabines de Jacques-Louis David à Caricature de Rodtchenko de Gueorgui Petroussov, en passant par La Leçon d'anatomie du docteur Tulp de Rembrandt, La Vierge au chanoine Van der Paele de Jan van Eyck ou encore Annette noire d'Alberto Giacometti ; mais aussi sur des photographies d'un quotidien pris sur le vif par l'auteur lui-même. En filigrane, derrière ce frottement du prosaïque et de l'insolite avec de grandes machines picturales, et dans une abolition revendiquée des hiérarchies, se dessine la nostalgie d'un absolu esthétique aussi réel que fugitif. Ecrivain, dessinateur, photographe, musicien et chanteur, Lionel Fondeville a réalisé plus de 200 films, clips et haïklips, avec Le Manque, dont il est le co-créateur avec Christophe Esnault.

11/2023

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Beaux arts

Comment regarder le portrait

Qu'est-ce qu'un portrait ? S'il s'agit bien de la représentation d'une personne, la ressemblance physique avec le modèle n'est pas toujours le critère le plus pertinent pour le définir. Cet art a évolué au fil du temps, en particulier les conventions régissant sa réalisation. Son origine est rapportée par des mythes ou des légendes. Parce qu'ils se réfèrent à l'absence d'une personne ou à sa disparition, ces récits soulignent une fonction essentielle du portrait : garder le souvenir de celui qui n'est plus là, à commencer, pour les chrétiens, par le Christ ou des saints. Ils mettent aussi en avant des croyances, notamment sur son rôle de substitut. L'art funéraire et l'art religieux, relié aux notions de mémoire et célébration, éclairent sur les usages et fonctions du portrait, de la dévotion à la propagande, au désir de pérenniser le souvenir d'un ancêtre. La figure du collectionneur et les théories du portrait complètent cette présentation. Tous les types de portrait sont déclinés, mais aussi les costumes, accessoires et attributs, la grande variété des techniques, matériaux et supports, ou les sujets, de même que " l'envers " du portrait, envisagé comme punition, ou utilisé pour critiquer, avec la caricature. Cet ouvrage présente le portrait dans sa diversité, sans se limiter aux oeuvres peintes, avec quelques exemples du Proche-Orient antique ou de l'Afrique actuelle. Il est complété par deux index et une bibliographie.

04/2018

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Récits de voyage

Ienisseï. Suivi de Russie blanche

De Tarkovski aux Pussy Riot en passant par Boulgakov, Vassili Golovanov, ou encore Paul Virilio, ce livre, qui relate une descente du fleuve Ienisseï de Krasnoïarsk à son embouchure dans l'Arctique, dresse un état des lieux alarmant de la réalité sibérienne. Les gigantesques incendies qui ravagèrent la région en 2012, le souvenir des camps du Goulag, la réalité des centaines de camps de travail qui y subsistent, les villages abandonnés le long du fleuve, les ethnies qui survivent à peine, la démographie du pays tout entier en chute libre, la pollution colossale due aux mines de nickel de la ville-usine de Norilsk, tout cela forme un arrière-plan préoccupant à ce récit qui se veut avant tout une apologie de la lenteur, de l'humain, et de la musique qui apaise les âmes, entre un déchirant chant d'amour dolgane et une berceuse evenk à l'intérieur d'un tipi, un concert champêtre dans la petite ville d'Ienisseïsk, et un autre au milieu du fleuve, destiné aux habitants d'un village qui se pressent en canot à moteur autour du bateau pour l'écouter en famille. La deuxième partie du livre est une évocation de la Biélorussie d'aujourd'hui, pays méconnu et souvent caricaturé, tiraillé entre la nostalgie d'une identité que l'Histoire a rendue problématique et un désir de modernité contrarié aussi bien par un régime politique autoritaire que par la présence, toujours encombrante, du "grand frère" russe.

02/2014

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Actualité et médias

Villepin, le cauchemar de Sarkozy

Dominique de Villepin est sans conteste l'un des personnages les plus singuliers de notre faune politique. Pour les uns, qui se souviennent de son fameux discours à l'ONU, il est devenu une sorte d'homme providentiel aux accents gaulliens dont le pays pourrait avoir besoin. Pour les autres, plus nombreux, qui n'ont oublié ni la dissolution de 1997 ni le CPE, il n'est qu'un matamore emphatique que son allure hautaine et son goût pour la poésie obscure ridiculisent. Plus isolé que jamais et semblant y prendre plaisir, l'ancien Premier ministre, après avoir fustigé avec gourmandise les errements du quinquennat finissant, se lance dans la campagne présidentielle. En exaltant la grandeur de la France, en prônant la justice sociale et l'union nationale au-dessus des partis, il espère séduire à la fois les déçus de Sarkozy et ceux qui, face à la crise, ne souhaitent pas une nouvelle expérience socialiste. Tout le monde affirme que "si Villepin n'était pas Villepin, il aurait un boulevard devant lui". Ce livre sans concession, riche de nombreuses révélations, brosse le portrait d'un homme aux multiples facettes : l'adolescent émigré, le diplomate amateur de coups fourrés, le ministre des Affaires étrangères flamboyant, le Premier ministre acclamé puis conspué, l'accusé innocenté de l'affaire Clearstream, le d'Artagnan à mi-chemin entre Fouché et Talleyrand mais surtout l'anti-Sarkozy poussé jusqu'à la caricature.

01/2012

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Science-fiction

La Mémoire interdite

"Roman préfacé par Georges Moustaki lors de sa première publication en 2002". Une société où tout est mondialisé, crève de ses propres immondices. Elle sera peut-être sauvée par ceux-là mêmes qu'elle a exclus... Vingt ans après sa première publication, ce roman d'anticipation, à la fois noir et optimiste, épouse une actualité persistante. Victor est adolescent dans une ville expurgée de toute relation sociale, essentiellement vouée à la consommation. Mais le système s'épuise avec l'eau qui pourrit et l'assainissement qui régurgite. En cherchant pourquoi, il découvre l'existence d'une autre société, clandestine et plus humaine. Il s'y intègre, s'y épanouit et sa vie d'adulte prend un tout autre sens. Mais deux mondes s'opposent, la puissance contre l'intellect, le cynisme contre l'humanisme. Une lutte qui ne se gagnera pas avec des armes. Au-delà d'un message, Jean-François Marival caricature une société où l'exclusion prendrait un jour sa revanche. Un mélange de réalisme et d'illusion, d'amour et d'amitié, pour une fiction rythmée, rude et pourtant optimiste. Ce roman a été publié une première fois en 2002 par la maison d'édition Le 2 encres qui a cessé ses activité en 2018. JF Marival, en la remaniant très légèrement, fait vivre à nouveau cette fiction d'anticipation qui avait connu un franc succès lors de sa première édition et dont la trame reste terriblement d'actualité.

12/2020

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Psychologie, psychanalyse

Freud et la femme-enfant. suivi de Sigmund Freud. Les mémoires de Fritz Wittels, l'homme, la doctrine, l'école

" La première chose que j'entendis dire sur Freud, c'est qu'il y avait un homme à Vienne, un Privatdozent en neurologie, qui disait sérieusement que, lorsqu'une fille rêvait d'ampoule électrique, elle signifiait en réalité par là un pénis ". Ce livre est d'abord celui d'un témoin de Fritz Wittels, membre du cercle des proches de Freud entre 1905 et 1911 (date de leur brouille) est surtout connu pour avoir été le premier biographe de Freud (texte publié en 1924, devenu introuvable et réédité dans ce volume). " Un biographe non sollicité ", comme le soulignera Freud lui-même qui n'appréciera que très modestement cette " caricature détestable de sa personne ". Entre Wittels et Freud, il y a Stekel ; psychanalyste du premier, objet de haine du second. " J'ai commis deux crimes dans ma vie, écrira Freud : j'ai attiré l'attention du monde sur la cocaïne et j'ai initié Stekel à la psychanalyse ". Mais Wittels est aussi le témoin de la Vienne du tournant du siècle, de ce qu'il nomme la " cité de Mozart, de Beethoven et de Freud ". Il faudrait ajouter au tableau d'époque un personnage à la gloire plus incertaine : la " grande hétaïre ", celle que Freud évoque à l'occasion sous les traits de la " cocotte " ou de " l'artiste de l'amour ", et que Wittels, parti en guerre pour la libération sexuelle, préfère appeler dans ses Mémoires, la " femme-enfant ".

03/1999

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Critique littéraire

L'art du pastiche. Anthologie buissonnière de la littérature français de Rutebeuf à Anhouilh

Le pastiche est un véritable genre littéraire, certes mineur, qui fut en vogue jusqu'au début du XXe siècle et auquel se sont frottés les plus grands écrivains. Avec le pastiche, on se coule dans la plume d'un auteur pour restituer et faire revivre sa langue et son esprit - il se distingue de la parodie, qui se contente de reproduire ses tics par la caricature, et de la supercherie, qui cherche à abuser critiques et spécialistes. La présente anthologie regroupe un choix de plus de 200 textes courts des plus grands écrivains de notre patrimoine littéraire sous l'habit que leur donnent leurs imitateurs les plus habiles. Le résultat est cette " anthologie buissonnière " qui revisite non sans humour l'histoire des lettres où l'on retrouve tous les grands noms, via des textes qu'ils n'ont pas signés mais que l'on reconnaît pourtant. Leurs pasticheurs, d'ailleurs, sont eux-mêmes des écrivains réputés : ainsi trouve-t-on Rutebeuf par Jean Moréas, Montaigne par La Bruyère, Molière par Courteline, Voltaire par Anatole France, Stendhal par Jacques Laurent, Verlaine par Arthur Rimbaud, Chateaubriand par Gustave Flaubert, Flaubert par Marcel Proust, Proust par André Maurois... et bien sûr des textes de pasticheurs virtuoses tels que Nicolas Chatelain, Charles Pornon ou Henri Bellaunay. Ces textes sont accompagnés de notices sur les pasticheurs et les pastichés par Dominique Goust, qui signe également une longue préface sur l'importance du pastiche dans les lettres.

10/2019

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Communication - Médias

De quoi se moque-t-on ? Satire et liberté d'expression

Qu'elle provienne du Canard enchainé, des Guignols de l'info ou de Dieudonné, la satire frappe et scandalise. Elle bouscule les normes sociales et dérange le politique en usant d'armes singulières : le comique, l'exagération et la caricature. Distincte du simple pamphlet, elle est d'abord un genre littéraire et artistique dans lequel le satiriste oppose ses valeurs morales à une réalité qu'il juge absurde. Les attentats contre Charlie Hebdo de 2015, les polémiques à répétition au sujet de dessins de presse et de certains registres humoristiques révèlent que la satire se situe sur une ligne de crête : dénonçant les travers de la société ou le ridicule de certains comportements, elle est souvent accusée de mépriser les plus faibles et de tourner en dérision les choses les plus sacrées. En réunissant historiens, juristes, philosophes, politistes, sociologues et linguistes, cet ouvrage offre un large regard sur la pratique satirique, sur les contraintes qui l'entourent et les conditions qui la rendent possible, notamment les contours de la liberté d'expression. Il examine la façon dont la satire se construit entre conventions artistiques et règles juridiques, comment elle a évolué dans ses formes, ses contenus et ses stratégies depuis le XIXe siècle jusqu'à ses usages politiques récents, en particulier pendant les élections présidentielles de 2017. Alors qu'elle doit désormais jouer avec un nouvel "esprit de censure", la sabre montre qu'elle est depuis bien longtemps l'art périlleux de choisir ses cibles.

03/2021

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Monographies

George Condo. Humanoïdes

"Les Humanoïdes sont mes êtres imaginaires, ils peuvent endosser tous les rôles, maîtresses, fous et solitaires, puissants et faibles. . ". George CondoGeorge Condo est connu pour ses hybridations d'influences artistiques empruntant aussi bien aux maîtres anciens qu'au cubisme ou au pop art. L'artiste américain, inventeur de la notion de "réalisme artificiel", mêle les images, les styles et les courants dans des oeuvres qui invitent à porter un regard critique sur la culture occidentale contemporaine et ses débordements. Les peintures et sculptures présentées dans ce catalogue retracent ses voyages dans l'univers parallèle des Humanoïdes : métaphores de notre humanité, ces créatures en exacerbent les émotions et les vicissitudes. George Condo revient ici, dans des écrits inédits, sur la genèse et la signification de son oeuvre, et dévoile des tableaux créés sous la double influence de la pandémie et de la débâcle politique aux Etats-Unis. Didier Ottinger, historien de l'art, spécialiste de la peinture moderne et contemporaine, examine la carrière, les influences et l'oeuvre de cet artiste unique, qui navigue entre reformulation de l'histoire de l'art et caricature des excès du monde moderne. Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition Humanoïdes présentée par George Condo au Nouveau Musée National de Monaco, près de vingt-cinq ans après ses collaborations avec Les Ballets de Monte-Carlo pour lesquels il avait créé un rideau de scène, une scénographie et des costumes.

04/2023

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Littérature française

Histoires buissonnières

Nadar (Félix Tournachon pour l'état-civil : 1820-1910) est sans doute pour le grand public l'homme d'une seule activité : la photographie. Voilà qui s'appelle bien méconnaître l'énergie de l'énergumène. Nadar est en effet l'être aux multiples passions : médecine, journalisme, caricature, photographie, navigation aérienne et littérature. Autrement dit, Nadar est l'homme de son siècle qui se veut celui du progrès entendu du point de vue de la technique et de l'invention. C'est pour quoi Nadar sera au moins (est-on tenté de dire) journaliste, caricaturiste photographe, aérostier, et homme de lettres. Un véritable goût pour la littérature lui venant de très loin certainement, si l'on n'oublie pas que son père tenait commerce de librairie. Et comment oublier également cette cohorte d'écrivains dont les portraits photographiques parsèment la colossale collection de clichés que Nadar a réalisée ? Oui, Nadar est au coeur de la littérature de son siècle, comme il est au coeur de ses plus grands moments de création. Non, Nadar n'aura jamais cessé d'écrire, fictions comme essais. Et ces textes rédigés au fil des années et livrés aux revues et gazettes se verront régulièrement rassemblés poux devenir la matière de volumes, comme ces admirables Histoires buissonnières, publiées en 1877, un ensemble étonnant de proses vives, intenses et délicates, que Mallarmé considérait comme faisant partie des plus beaux poèmes en prose depuis Baudelaire.

10/2019

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Religion

Réconciliez-vous !

Juifs, chrétiens et musulmans ont le même ancêtre – Abraham, Ibrahim – et une bonne partie de leur histoire en commun. Cette histoire commune est le socle sur lequel sont inscrites certaines des plus belles valeurs de l’humanité. Pourtant, au nom de leur religion, les peuples s’entretuent. Chaque jour, l’actualité nous le rappelle. En France, les actes antisémites se multiplient et l’islamophobie se répand. En écrivant Khadija, le premier volume de la trilogie Les Femmes de l’islam, Marek Halter a provoqué de nombreuses interrogations de lecteurs et de lectrices passionnés par la vie la première épouse de Mahomet. Le roman ne peut répondre à toutes. De là est née l’idée de Réconciliez-vous !, plaidoyer pour l’entente. Or on ne peut pas s’entendre si on ne se comprend pas. Si on écarte les questions qui tourmentent aujourd’hui une bonne partie de la société européenne : qu’est-ce qui pousse des musulmans, parfois si jeunes qu’ils sont presque des enfants, à aller faire le djihad ? Quel avenir leur réservons-nous et quel présent leur offrons-nous pour qu’ils choisissent de tout quitter ? Dans une époque où règnent le pessimisme et la désillusion, les religions peuvent proposer quelque chose d’immédiatement positif, un engagement moral qui donne un sens à l’existence. C’est en cela qu’elles sont fortes et qu’elles se sont imposées depuis des siècles. Mais elles sont perverties par la volonté d’anéantissement des extrémistes. Depuis toujours Marek Halter s’oppose, avec beaucoup de courage et de constance, à ceux qui réduisent la dimension universelle de nos différentes cultures au seul rapport de destruction. Parce qu’il est un homme de paix, parce qu’il a inlassablement prôné le dialogue interreligieux, parce qu’il s’est sincèrement attaché à apprendre et à comprendre les trois religions monothéistes, il est celui qui peut dire : «La Bible, le Nouveau testament et le Coran, c’est une histoire universelle qui s’adresse à tous les hommes et à toutes les femmes, c’est la grande histoire de l’humanité.»

02/2015

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Templiers

Les Assassins. Histoire de l'Ordre

L'Ordre des Assassins fit, par ses méthodes criminelles, trembler tout le Proche-Orient, les Croisés et les Mongols. Le fanatisme, le mépris de la mort, l'audace de leurs coups de main et le mystère qui entoure leur chef ont donne naissance au mythe de la secte des Assassins. Une véritable légende noire naquit à leur sujet, alimentée encore aujourd'hui par la série de jeux Assassin's creed qui les a fait entrer dans la culture populaire en jouant largement sur le mystère. Pourtant, bien peu de gens connaissent réellement les enjeux religieux et politiques de la montée en puissance de l'Ordre des Assassins. Sa naissance s'inscrit dans le contexte du conflit entre musulmans chiites et sunnites. A l'origine de celui-ci, la question de la succession du prophète Mahomet qui a été source de tension dès les premières décennies de l'histoire de l'islam. Sous l'impulsion d'un homme, Hassan al-Sabbah, l'Ordre naît à la fin du Xle siècle, alors que le monde musulman est sous la domination de la dynastie sunnite des Abbassides. Originaire de Perse et de confession chiite, Hassan al-Sabbah se dresse contre eux au nom d'une interprétation différente du Coran, mais aussi pour libérer son pays de leur joug. Il devient le chef charismatique et brillant stratège d'une communauté ismaélites. Surnommé le Vieux de la Montagne, il établit sa base dans la forteresse d'Alamut et met en place rapidement un réseau de forteresses bien protégées en Syrie et en Perse. La structure hiérarchique de l'Ordre est bien huilée. Les Assassins s'adonnaient à toutes sortes d'exercices physiques, en préparation des missions qu'ils recevaient de leur Maître. Ils apprenaient aussi à manier les armes, surtout les poignards. Selon ces préceptes, les Assassins vouaient un culte absolu et une soumission exemplaire à leur maître, pratiquant l'art du crime avec passion, patience et raffinement. Hassan al-Sabbah a inventé l'une des machines à tuer les plus redoutables de l'Histoire en éliminant par le poison et le fer tous les califes qu'il comptait parmi ses ennemis. Entre mythes et légendes, voici l'histoire réelle, bien différente et méconnue de l'Orde des Assassins.

02/2021

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Histoire de France

L'Affaire

" L'affaire ne cesse pas de nous parler. Le sentiment national, le culte des hiérarchies, la peur des étrangers, la soif de sécurité, ce sont des permanences de la mentalité française que le XXème siècle n'a pas effacées. Il n'est pas exagéré de dire que le sentiment national a même gagné sinon en force, du moins en légitimité : deux guerres, la Résistance, la trahison d'une partie de la droite qui sacrifia son idéologie à ses intérêts de classe ont fait que la gauche, la gauche socialiste même la gauche communiste, a pris la relève. La ferveur patriotique, l'exaltation de la défense nationale sont devenues ainsi le fonds commun, réalisant, dans la paix comme dans la guerre, l'union sacrée, constituant l'indivis héritage. Le vieux discours barrésien sur la terre et les morts, sur l'antique cimetière, sur le culte de la France berce l'unanimité nationale, peut-être parce qu'il satisfait la mentalité ancestrale d'un peuple de paysans et de guerriers. Boulanger, Déroulède, Cavaignac, Barrès n'ont pas fini de nous tenir leur fier langage. La défense de la Nation, la grandeur de la France, le salut au drapeau, le respect de la raison d'Etat, les exigences de l'ordre, de la sécurité, et même l'envol de la Marseillaise, le pas fascinant de l'armée au 14 juillet : vieille idéologie rassemblant Jeanne d'Arc et Gambetta, caricaturée par Cavaignac, sublimée par Barrès, mise en œuvre par Clémenceau, renouvelée par de Gaulle, aujourd'hui célébrée par tous les partis et tous les hommes d'Etat ".

12/1995