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Thomas Rivière

Extraits

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Esthétique

Les fenêtres de la monade. Gottfried Wilhelm Leibniz - Art et théâtre de la nature

Ce livre s'inscrit dans le contexte d'un essai de reconstruction du rôle central des images dans l'émergence de la philosophie moderne à partir de figures marquantes du XVIIe siècle. Ce projet a débuté en 2003 avec l'analyse de la théorie de l'Etat basée sur la politique des images développée dans le Léviathan de Thomas Hobbes. A partir des idées de Leibniz de créer un théâtre de la nature et de l'art ainsi qu'un atlas de la force de l'imagination, le travail se prolonge ici, ce qui pourrait se révéler hautement important pour comprendre sa philosophie. En effet, ces idées sont jusqu'à présent quasiment inconnues de la recherche, alors que Leibniz leur attribuait une place centrale et les a portées avec opiniâtreté et persévérance. Ce qui s'explique tout autant par la diffusion lacunaire et fragmentée des écrits de Leibniz que par une traditionnelle tendance de l'histoire de la philosophie à privilégier l'univers de l'haptique et du visuel chaque fois qu'est visée sa transcendance. Les récents volumes de l'édition de l'Académie offrent cependant pour la première fois la possibilité de retracer dans le contexte la valeur que Leibniz attache à la main qui tâtonne et qui dessine ainsi qu'à l'oeil curieux et exercé. Avec son projet de Théâtre de la nature et de l'art, il complète non seulement l'incroyable vivacité et diversité de sa pensée et de ses activités, mais leur donne de surcroît un nouveau cadre. La fascination de Leibniz pour le Theatrum naturae et artis pourrait transformer la perception globale de sa philosophie. En effet, tout en creusant le fossé entre calcul et contemplation, entre l'absence de fenêtre de la Monade et la forme physique de ses modes de perception, elle n'en jette pas moins des ponts réconciliateurs. Le lecteur découvrira ici une étude majeure du champ disciplinaire de la Bildwissenschaft, la "science de l'image" , discipline encore méconnue en France mais au centre des débats internationaux sur la théorie de l'image, constituant le versant germanophone des visual studies anglophones.

09/2022

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Thèmes picturaux

Jardins. Explorer l'art de l'horticulture

Jardins : Explorer l'art de l'horticulture emmène le lecteur dans un voyage unique à travers les continents et les cultures pour découvrir comment artistes, jardiniers, paysagistes et illustrateurs se sont inspirés des jardins depuis plus de 4 ? 000 ans, de l'Egypte antique à nos jours. Ce tour d'horizon superbement illustré réunit plus de 300 images spectaculaires couvrant un large éventail de styles et de techniques, des peintures, installations, sculptures et plans en passant par des images de cinéma, des bijoux et des textiles. Cette sélection, réalisée par un comité international d'experts, dévoile la diversité et la beauté des jardins, du jardin d'Eden aux jardins suspendus de Babylone en passant par les jardins paysagers anglais, les jardins zen japonais et de simples potagers. Cet ouvrage de référence inclut des oeuvres célèbres ou plus confidentielles d'artistes et de créateurs tels que Pierre Bonnard, Annie Faivre, Fergus Garrett, Jean Jullien, Roberto Burle Marx, Claude Mollet, Gertrude Jekyll, David LaChapelle, Marianne North, Piet Oudolf, Faith Ringgold, Vita Sackville-West, Jonas Wood et bien d'autres. Assemblées par paires, indépendamment de toute chronologie et toute géographie, les images révèlent des contrastes et des similitudes étonnantes. Observez des plans originaux de jardins, ceux du potager de Versailles au xviie siècle ou de Thomas Dolliver Church pour El Novillero, en Californie. Découvrez la campagne du gouvernement britannique pour promouvoir l'agriculture pendant la Seconde Guerre mondiale, et comment des horticulteurs envisagent de cultiver des plantes sur Mars. Apprenez tout de l'histoire du jardin de Claude Monet à Giverny, du sanctuaire créatif d'Anne Spencer à Lynchburg, en Virginie, pendant la Renaissance de Harlem et du jardin communautaire du "Gangster Gardener" Ron Finley à Los Angeles. Les jardins, qu'ils soient représentés sur d'anciennes fresques romaines, illustrés dans des manuscrits enluminés, rendus sur le papier ou capturés numériquement grâce aux dernières technologies de pointe, sont depuis longtemps un sujet de prédilection pour les artistes et les créateurs du monde entier. Des jardinières et des massifs de fleurs soigneusement entretenus aux jardins ouvriers, des oasis sur les toits-terrasses aux grands parcs publics, les jardins sont partout et nous connectent avec la nature.

10/2023

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Philosophie

Des dieux et des hommes. Mythes, mensonges et vérités...

De la déesse-mère de la préhistoire au christianisme, l'histoire des civilisations et l'histoire des religions furent intimement liées pour le meilleur et pour le pire ! Les sciences actuelles ont permis, grâce à l'application de technologies de plus en plus performantes et au croisement des résultats, de faire des progrès spectaculaires dans l'interprétation des textes anciens comme l'Ancien et le Nouveau Testament, l'analyse et la datation des vestiges archéologiques, le décryptage de l'ADN des ossements humains... Précisant le passé, la science lui donne un nouvel avenir en restituant une histoire qui se rapproche de la vérité : la version dogmatique du christianisme et la véracité historique des textes fondamentaux de la Bible sont fortement contestés. Nous découvrons, grâce à la science, l'authenticité d'un Jésus parfaitement homme et une nouvelle description du christianisme hors les dogmes. Certains évangiles apocryphes (Evangiles de Jacques, Thomas, Philippe, Judas, Myriam de Magdala...) présentent un intérêt certain, non seulement pour l'histoire racontée, mais aussi et surtout pour leur interprétation de l'enseignement de Jésus. Etonnamment, les thèses développées par le physicien de la mécanique quantique David Bohm, concernant l'existence de deux mondes, implicite et explicite, permettent d'expliquer les pensées intuitives fulgurantes que ces évangélistes ont eues voilà deux mille ans ! En simplifiant le panthéon, le monothéisme triomphant n'a pas su proposer une alternative unifiée satisfaisante. Les trois religions dites révélées, adorant le même Dieu, ont en fait induit l'intolérance et un sectarisme générateurs de guerres, d'exterminations et de souffrances qui n'ont cessé de prévaloir tout au long de l'histoire de l'humanité. Dans le présent ouvrage, sont développés les thèmes abordés dans une série de vingt conférences portant sur " Les hommes, les dieux et la science " données à l'Université du Temps Libre d'Avignon en 2015 et 2016. Y sont consignés les résultats d'enquêtes sur un certain nombre de sujets fondamentaux qui m'ont interpellé, et, bien évidemment, des conclusions qui me sont personnelles, sachant que la vérité de chacun n'est qu'une approche illusoire de la réalité !

03/2018

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Indiens

Faire la paix avec Cochise. Journal de 1872 du capitaine Joseph Alton Sladen

S'il y eut au XIXe siècle, au plus fort des guerres indiennes, une mission en laquelle personne ne croyait, c'est bien celle que mena le général de brigade Oliver Otis Howard pour négocier une paix avec le chef apache Cochise. Eté 1872. La Maison-Blanche considère qu'il est temps de mettre fin aux guerres apaches. Aux yeux du président républicain Ulysses S. Grant, Cochise, chef des Apaches chiricahuas, est le seul interlocuteur de cette tribu ayant assez d'autorité et d'ascendant sur les siens pour être à même de négocier sérieusement une paix. Le chef chiricahua tient tête depuis douze ans aux troupes américaines, mais aussi mexicaines. La "Guerre de Cochise" répand la terreur en Arizona et au Nouveau-Mexique et commence à coûter cher en vies, en dollars et ralentit fortement la "marche du progrès" . Même s'il reste souvent maître du terrain, le grand chef est conscient que chaque affrontement se termine par trop de morts dans les rangs chiricahuas. Par l'intermédiaire de son seul ami blanc, Thomas Jonathan Jeffords, Howard, en qualité de représentant du président Grant, assisté de son aide de camp Joseph A. Sladen, met sur pied une mission de paix. Jusqu'à la signature du traité le 11 octobre 1872, Sladen tient au jour le jour son journal. Scrupuleux, détaillé, intelligemment rédigé, ce journal se révèle un véritable trésor pour tout lecteur et bien sûr pour les ethnologues et les historiens. En immersion au sein d'une tribu indienne en état de guerre, nous découvrons la vie quotidienne des Apaches, leurs lois de l'hospitalité. Et enfin, nous nous trouvons face à Cochise. Joseph Alton Sladen (1841-1911) outre qu'il fut un vétéran des armées de L'union durant la guerre de Sécession effectua des études en médecine. Très tôt il devint l'intendance du général Oliver Otis Howard. Il sera jusqu'à la mort de ce dernier en 1909 son fidèle aide de camp. Edwin R. Sweeney qui a établi l'édition et l'appareil critique du Journal est l'auteur des biographies de Cochise et de Mangas Coloradas parues dans la présente collection.

10/2023

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Littérature française

Les Epis mûrs

Rebatet ! Lucien Rebatet ! On entend déjà les commentaires. À quoi bon exhumer, rendre à la lumière, rehausser sur le pavois éditorial, photo d’époque, préface émue et dossier critique, les oeuvres de celui qui fut, après avoir bataillé à l’Action française, le porte-plume le plus incisif et vitriolant de la Collaboration intellectuelle. Celui qui, à côté de la grande et déferlante célinienne, sanieuse, somptueuse, offrit, avec Les Décombres un scanner amer de l’avant-guerre et de la défaite de 40, pointant là ce qui, pour lui, était les signes sombres de la décadence française : les politiciens, la démocratie, les juifs. En effet, pourquoi. Parce qu’il y a, à Rebatet, un autre Rebatet. Au publiciste pronazi répond en effet, dès les années trente, un esthète, un amateur encyclopédique de littérature, peinture, cinéma et, avant tout, un musicologue éclairé, ardemment moderniste. Ce dernier, on le trouvera s’exprimant dans l’opulente Une histoire de la musique, mais également dans ces Épis mûrs que Gallimard publia en 1954 et que réédite aujourd’hui Le Dilettante avec une étude du critique musical Nicolas d’Estienne d’Orves. Ce Doktor Faustus (Thomas Mann) à la française déploie pour nous le destin fracassé de Pierre Tarare, rejeton frondeur d’un chapelier et d’une mère anxieuse et surtout, avant tout, génie musical en herbe. Depuis les premiers tapotis prometteurs sur le piano familial jusqu’à l’adoubement solennel de Fauré et d’Enesco, ce roman nous expose la croissance contrariée, l’expansion douloureuse d’un autre Berlioz ou Wagner, infatigable et conscient de son avant-gardisme génial. Une « courbe de vie » endiguée par la férule imbécile du père, troublée par les soubresauts de la sexualité et le traditionalisme, finalement bienveillant, des professeurs. À l’heure de la reconnaissance et de la célébrité internationale, c’est un autre tonnerre qui attend Pierre Tarare : celui de la Première Guerre mondiale. Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est également une peinture passionnée, et cocasse, des combats houleux de la modernité musicale des années trente. Comment a-t-il pu y avoir des « maîtres chanteurs » à « Nuremberg » ? Telle est toujours la question.

04/2011

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Littérature française

Topologie de l'amour

La mathématique, en particulier l'élégante topologie, peut-elle influencer toute une vie, un amour ? Laurent Kropst retrouve de manière inattendue Thomas Arville, la légende des prépas de Louis-le-Grand, la légende de Normale Sup, le successeur tout désigné de Cédric Villani, le futur lauréat de la Médaille Fields, traînant sa peine comme prof de lycée dans une banlieue pourrie. Au lieu de suivre la voie brillante toute tracée que lui permet son génie des mathématiques, Arville, après être entré à l'Ecole Normale Supérieure part faire un séjour au Japon. Là il travaille peu, mais découvre la vie facile et tombe amoureux d'une jeune fille, Ayako, qui incarne la pureté qui le fascine tant et qu'il recherche partout, et avant tout dans le raisonnement mathématique. Survient Fukushima. On le presse de rentrer par le premier avion. Impossible de laisser Ayako qui l'a soigné un jour qu'il était malade et dont l'amour sans partage l'émeut. Après avoir étudié de façon rigoureusement scientifique la manière de se protéger du danger, il revient à Paris à la fin de son stage comme prévu, mais avec elle. Terminé le doctorat et la recherche, les universités américaines et la médaille Fields, il doit chercher au plus vite un poste qui lui permette de faire vivre son ménage. Il finit épuisé au lycée de Goussainville, dans un deux-pièces du xixe arrondissement, en butte au racisme ordinaire que subit sa femme incapable de parler français et harcelée par des maquereaux chinois. En désespoir de cause il épouse Ayako, ils cherchent à avoir un enfant, il essaie de publier dans des revues scientifiques, tout rate et leur amour se défait. Elle repart au Japon et lui revient à la vie normale. Un roman dérangeant et brillant. Une vision lucide et désabusée de ce qui fait la réussite si on a les talents et les diplômes mais qu'on néglige les réseaux et les relations sociales. C'est aussi ça la modernité. Emmanuel Arnaud est né en 1979, il a fréquenté les grandes écoles. Il vit à Paris, il est l'auteur de romans pour la jeunesse et aux Editions Métailié de Arthur et moi (2011), Le Théorème de Kropst (2012).

09/2014

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 86 : Dickens : quand les romanciers méritaient le peuple

La réalité pour Dickens n'est pas une utopie fabriquée mais une fête, de préférence fête de Noël, une combinaison heureuse de rites chrétiens et païens, à laquelle participent riches et pauvres, saints et pécheurs, crédules et libertins, débonnaires et méchants, généreux et mesquins, l'humanité entière. Lambros Kampéridis. Une des questions que pose Dickens est de savoir ce qu'il appartient à un adulte de faire lorsque la charge d'un enfant lui est dévolue. Cet enfant n'est pas le sien et souvent l'absence de liens de sang demeure secrète. Thomas Pavel. Ce qui fait la singularité du Mystère d'Edwin Drood réside, à mes yeux, dans l'examen proposé de sa carrière par l'assassin lui-même à la fin, quand il découvrirait la superfluité du meurtre pour réaliser son but. Julian Evans. A vrai dire, aucun personnage de David Copperfield n'est vraiment ordinaire, aucun groupe, aucune famille. Que leur singularité soit attachante ou inquiétante, elle met un voile d'obscurité sur les êtres et rend difficile pour David la tâche de comprendre le monde qu'il découvre. Reynald Lahanque. Dans Le Village évanoui, Bernard Quiriny dévoile l'anatomie d'un échec, celui d'une société qui peine à se faire une image d'elle-même ou qui refuse de la regarder. Myrto Petsota. Chez Nodier, c'est précisément l'observation des fous qui permet de saisir la face cachée de cette philanthropie, associée au culte de la perfectibilité et du progrès ainsi qu'à une conception rigide, pour ne pas dire rigoriste du bien. Emilie Richard. Alors qu'en khâgne on cherchait à nous imposer une lecture purement formelle des oeuvres romanesques, desquelles pas le plus petit soupçon de vérité ne devait émaner [...], René Girard me sortait de ce caveau où l'on se cognait avec désespoir. Jean-Marc Bastière. Pourquoi Charles, l'esprit du temps de La Fête de l'insignifiance de Milan Kundera, envisage-t-il de mettre en scène (sur la scène du jardin de Luxembourg) une farce sur Staline pour le théâtre de marionnettes ? Sylvie Richterova.

06/2016

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Beaux arts

Notre-Dame de Paris. De la Colombe du Saint-Esprit à la Langue des Oiseaux

Les historiens nous dépeignent le Moyen Âge comme un âge sombre durant lequel sévirent guerres, épidémies et famines. Or, entre le XIIe et le XIVe siècle, l'Europe construisit des centaines de cathédrales gothiques. L'art s'épanouissant en temps de paix, il y a là assurément un paradoxe. Autre mystère... Comment expliquer la soudaine apparition de l'art ogival se substituant à l'art roman ? Que dire de ce bestiaire fabuleux gravé dans la pierre d'édifices religieux - et qui suscita la colère de saint Bernard - quand on sait combien l'Eglise se montrait soucieuse du respect de l'orthodoxie ? Resituant la construction de Notre-Dame-de-Paris dans cette époque, pleine de bruit et de fureur, mais qui vit également l'émergence d'un formidable élan spirituel, Richard Khaitzine s'interroge et nous livre quelques réponses dérangeantes ayant trait à l'Histoire. Qui fut réellement Maurice de Sully, le premier constructeur de ce chef-d'oeuvre architectural ? Peut-on accréditer la version de ses origines modestes ? On le dit fils d'une bûcheronne ! Quel fut le rôle de l'Ordre du Temple, fondé par Bernard de Clairvaux ? Exista-t-il une seconde règle - secrète - et qui aurait été à l'origine des déviations de l'Ordre ? Il semblerait que ce fût le cas. L'existence historique du rédacteur du Baptême de Feu, Roncelin de Fos, étant aujourd'hui établie. Comment expliquer que le restaurateur de la cathédrale - Viollet-le-Duc - se soit fait représenter sous les traits d'un saint Thomas plongé dans une intense réflexion ? Dans son Notre-Dame de Paris, Victor Hugo affirme que la cathédrale est un abrégé de l'art hermétique. Sur quoi fondait-il son opinion ? Son roman, un livre à clés ? Existe-t-il un rapport entre l'iconographie catholique et l'art d'Hermès ; cette cohabitation est-elle contre nature ? Une certaine langue bien pendue, enfermée dans une boîte d'os, pourrait bien être ce verbum dimissum, commun à l'Eglise, aux corporations ouvrières, à la Franc-maçonnerie et aux Laboureurs du ciel... Une parole perdue par les uns et dont les autres furent détenteurs, bien qu'ils n'en aient pas gardé le souvenir !

11/2011

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Critique littéraire

Pierre Corneille, le héros et le roi. Stratégies d'héroïsation dans le théâtre cornélien

Ce livre veut montrer comment, en reconsidérant le théâtre de la violence tyrannique issu du XVIe siècle et le théâtre amoureux de la douceur pastorale, Corneille donne naissance à la figure du Héros qui fait l'originalité de son théâtre. Dans le cadre d'une dramaturgie dynamique à tendance épique, qui ouvre volontiers ses dénouements sur l'avenir historique, Corneille invente, pour la comédie puis pour la tragédie, un théâtre "politique", porteur d'un modèle de société qui lui sert de canevas et qui, sans âtre polémique ni "engagé" au sens moderne issu des lumières, agit de façon performative sur son public. D'où sa réputation (que soutient, tout en faisant masque, son magnifique génie rhétorique). Chez lui, la machine de l'Etat bien conçu ajuste l'un à l'autre un Héros coupable mais conquérant et un Prince libéré de ses passions, qui sait le mettre à son service par la promesse de son amnistie et d'un amour récompensé. Tel est, pour l'auteur du livre, le principe politique de la dramaturgie cornélienne, qui donne sens aux catastrophes tragiques de Médée répudiée ou de Suréna assassiné, comme aux dénouements heureux du Cid, d'Horace, de Cinna ou d'Agésilas. De la Querelle du Cid sur l'immoralité de son dénouement à la petite polémique sur le "sens" de Surina, dans les années 1990, la reconnaissance de sa pertinence structurelle ne semble cependant pas s'imposer aux "doctes". Est-ce parce qu'il ne relève pas du pur formalisme technique mais d'un imaginaire, sur lequel l'auteur normand ne s'explique guère ? Quoi qu'il en soit, l'univers cornélien exhibe dés les comédies ce lien héroïque négocié entre passions amoureuses et réalisme social, tandis que la suite des tragédies de la gémellité (Rodogune, Héraclius, Nicomède, Pertharite, etc.) propose, sur les bases du dédoublement des caractères politiques entre le Héros et le Roi, une version originale du théâtre de l'identité, différente de celle d'un Rotrou ou d'un Thomas Corneille. La carrière louis-quatorzienne du dramaturge reste également, en dépit d'un nouvel air du temps, profondément fidèle à cette problématique.

10/2010

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Non classé

Heros de carentan

Mal connue, la libération de Carentan n'est pas une simple anecdote de la bataille de Normandie. Elle a fait l'objet, du 9 au 13 juin 1944, de combats d'une rare férocité, deux formations d'élite s'y opposant : les Paratroopers américains de la 101st Airborne, et les Fallschirmjäger du FJR 6. Le général Maxwell Taylor, commandant la 101st Airborne, va employer l'intégralité de sa division, avec ses quatre régiments aérotransportés, mais aussi toutes ses unités de soutien, ses quatre batteries d'artillerie aéroportée, ses unités médicalisées, sa logistique... pour encercler la ville et en chasser les parachutistes allemands du Major Fhr. von der Heydte, qui l'évacuent après de furieux affrontements dans la nuit du 11 au 12 juin, mais pour y revenir dès le lendemain avec la 17. SS-Pz-Gren-Div. "Goetz von Berlichingen" ... Les pertes militaires, tant allemandes qu'américaines, seront considérables, celles des civils aussi (le centre-ville en porte encore les traces). Cet ouvrage offre un examen détaillé de cette bataille de Carentan ? Pas uniquement chronologique, les témoignages des acteurs de la bataille permettent d'y ancrer les nombreux faits d'armes, constamment poignants, voire émouvants. Chaque histoire personnelle est une épopée en soi. Ce livre rassemble modestement certaines de ces aventures individuelles, jetant un éclairage profondément humain sur ce qu'a été la complexité et la violence des combats pour la libération de cette région du Cotentin. A titre d'exemple, Edward David Shames, l'un des derniers "héros de Carentan" encore en vie. Né un 13 juin, il a bien cru sa dernière heure arrivée... un 13 juin 1944. Pour toutes ces raisons, Carentan tient une place particulière dans ses souvenirs. C'est aussi l'endroit où il atterrit vers 1 heure 40 le D-Day. Egalement Don Rich, qui sera blessé aux jambes par un tir de MG lors de la charge de la G-Company, durant l'attaque de la ville. Citons encore le Staff Sergeant californien Thomas M. Rice (C/501st), qui vit une épopée dantesque dans le secteur des écluses de la Barquette, l'objectif de son bataillon...

04/2019

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Philosophie

Politique de l'exil. Giorgio Agamben et l'usage de la métaphysique

Avec son dernier volume, L'Usage des corps (2015), le projet métaphysique de Giorgio Agamben, Homo Sacer, se clôt. Ayant été au coeur du travail théorique d'Agamben depuis les années 1990, Homo Sacer constitue dans son ensemble l'essentiel de l'oeuvre d'Agamben, où celui-ci développe l'une des constructions théoriques les plus saisissantes dans la pensée européenne contemporaine. En sont la preuve les lectures ou usages multipliés des différents aspects de Homo sacer dans les domaines aussi variés que la théorie contemporaine de l'art, la critique littéraire, les sciences humaines, la philosophie ou encore la pensée politique. A cet égard, force est de constater que Homo sacer a fini par devenir l'une des références incontournables dans les débats qui animent actuellement chacun de ces domaines. Son succès interdisciplinaire relève surtout de la singularité du projet d'Agamben : d'une part, il traverse dans son développement plusieurs domaines ou champs du savoir et, de l'autre, il engage un dialogue constant avec les grandes figures de la pensée occidentale, figures aussi bien classiques que contemporaines. Pour toutes ses raisons, il nous a semblé opportun de revenir dans le présent recueil sur l'ensemble du projet de Homo sacer afin de porter un regard critique sur ses apports théoriques, ses prémisses conceptuelles ou encore son rapport complexe avec les différents domaines du savoir. A cette fin, deux types de contributions composent ce volume. D'un côté, nous avons sollicité quelques-uns des interlocuteurs directs d'Agamben dans telle ou telle partie de Homo sacer, ce qui est notamment le cas d'Etienne Balibar, Jean-Luc Nancy et Thomas Bénatouïl, pour reprendre et prolonger à leur tour le dialogue avec Giorgio Agamben. De l'autre, une série de contributions sont consacrées à l'examen des aspects de Homo sacer qui nous ont paru fondamentaux pour mieux comprendre le projet d'Agamben et l'évaluer dans le contexte de la pensée contemporaine. Notre objectif a été de fournir pour la première fois au lecteur une approche panoramique de Homo sacer et, partant, de la pensée de Giorgio Agamben dans sa systématicité et cohérence interne.

03/2019

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Littérature étrangère

Les amants de Coney Island

La tempête de neige qui s'abat sur la presqu'île de Coney Island, en cet après-midi d'hiver, n'empêchera pas Michael et Caitlin de se retrouver dans un petit hôtel comme ils le font une fois par mois depuis un quart de siècle, mais elle confère à leurs retrouvailles une urgence inhabituelle. Michael et Caitlin sont mariés - chacun de son côté. Depuis tant d'années, leur vie est rythmée par ces rendez-vous clandestins et mensuels, toujours à Coney Island - dans le décor étrange et un peu décati d'une station balnéaire aux allures de parc d'attractions -, puisqu'ils n'ont pas eu le courage de divorcer et de laisser derrière eux un quotidien terne. Mais si cet après-midi-là ils feront l'amour comme à chaque fois, ils devront aussi parler de l'avenir, prendre des décisions peut-être. Car Thomas, le mari de Caitlin, sera sans doute muté dans le Midwest, et la femme de Michael, Barbara, est en train de se mourir d'un cancer. Alors Michael et Caitlin vont-ils enfin oser se projeter dans une vie commune, ou au contraire, vont-ils renoncer ? Pendant que les heures dans cette chambre trop froide s'égrènent, les souvenirs affluent : leur rencontre dans un dancing, le coup de foudre, la mort du bébé de Michael et Barbara, la brève carrière d'écrivain de Caitlin, mais aussi leurs enfances respectives, elle à Brooklyn, lui sur la petite île d'Inishbofin au large du Connemara. Deux êtres qui partagent une intimité radicale dans le secret le plus absolu, deux amants à la croisée des chemins. Et lorsque l'après-midi se finit, tous deux doivent prendre le train du retour... O'Callaghan exprime avec une précision inouïe la force du lien qui unit un homme et une femme, il y parvient à travers l'évocation à la fois sensuelle et hyperréaliste de l'amour physique. Il dit aussi les rêves et les actes manqués, les renoncements et les regrets, mais il chante surtout, et avant tout, le manque et le désir qui vous brûlent, vous coupent le souffle, vous font vivre.

03/2019

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Religion

Les religions, le sexe et nous

Dieu et le sexe : une histoire tumultueuse. Au XIe siècle, dans le célèbre recueil des pénitences rassemblées par Burchard, l'évêque de Worms, plus d'un quart des quatre-vingt-dix-huit infractions roulent sur les péchés de chair. Et dans le Manuel du confesseur rédigé par Thomas de Chobham deux siècles plus tard, la luxure occupe soixante-quinze pages. « Il n'y aurait pas de problème du sexe s'il n'y avait pas les Églises », pointait l'écrivain Louis Calaferte. Cet ouvrage a pour ambition de se pencher sur les liens complexes qu'entretiennent quatre des grandes religions avec les multiples facettes de la sexualité humaine. Que disent exactement les textes sacrés des choses du sexe ? En quels termes se prononcent la Bible, les Évangiles, le Coran et les sûtras du bouddhisme à l'abord de cette délicate thématique ? Cet essai s'appuie sur une lecture précise des textes sacrés des quatre grandes traditions (juive, chrétienne, islamique et bouddhiste) ainsi que sur les nombreuses interprétations qui en ont été faites au cours de l'Histoire. L'auteur propose ici une synthèse des diverses sources écrites et interroge des experts de chaque culte sans rien omettre des questions les plus embarrassantes. Cet ouvrage a été pensé et rédigé dans le respect de toutes les traditions. Ce n'est pas un plaidoyer, pas plus qu'une attaque en règle des religions et s'il a un objectif, c'est celui de donner des informations précises et étayées sur des questions controversées. On y apprendra par exemple que : les jeux sexuels entre époux sont, depuis toujours, vivement encouragés dans le judaïsme et l'Islam. Les conseils du moine Cassien (IV-Ve siècles) pour lutter contre la libido sont aujourd'hui encore utilisés par les sexologues pour conseiller les personnes « sexuellement dépendantes ». Si la Bible contient plusieurs textes prohibant l'homosexualité masculine, elle présente aussi un couple de héros ambigus : David et Jonathan. Pendant des siècles, le catholicisme s'est montré clément avec la pratique de la masturbation. Désir, homosexualité, virginité, polygamie : un livre à destination du grand public, indispensable pour mieux connaître sa tradition et briser, au passage, quelques idées reçues.

10/2012

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Littérature française

Charlie

C'est le roman d'une époque où la musique était le havre des déshérités, le roman d'un jazz man promis aux huées, puis touché par la grâce dans une ville ivre de blues. Qui se souvient que Charlie Parker brilla d'abord par ses couacs ? Que le futur Bird naquit plutôt vilain canard ? Que le fils à maman, tyrannique, paresseux et hâbleur, n'avait rien pour réussir ? Qui sait aujourd'hui quel cauchemar de médiocrité, le génial saxophoniste dut secouer pour se fuir, se trouver ? Lui, bien sûr, ne pensait qu'à rafler la timbale et finir sous les hourras. Mal barré, Charlie, mais quand même assez inspiré pour voir le jour à Kansas City. Les Noirs y étaient mieux reçus qu'ailleurs ; le quartier des plaisirs accueillerait bientôt les aventuriers du swing, chassés des métropoles américaines par la Dépression. En 1920, il est loin le temps où Benjamin Singleton, le " Moïse noir ", exhortait ses frères de couleur à quitter les plaines du Mississippi pour faire d'une " ville à vaches " leur terre promise. De tous les coins du pays, on vient faire la fête à Kay Cee. On s'y abrutit de musique, d'alcool et de haschich. Pendant la crise, la cité a trouvé le moyen de prospérer grâce au truculent Thomas joseph Pendergast, le politicien le plus corrompu d'Amérique, et grâce au zèle des mafias qui se partagent le gâteau avec lui. Les années folles mordent sur les temps difficiles. Chaque nuit est une noce sans fin. C'est dans cette jubilation rebelle et générale que " l'Oiseau " prend son essor, sous l'œil incrédule d'Addie, la mère abusive ; de Rebbeca, la fiancée coquette ; dans l'ombre de Coleman Hawkins, Lester Young, Count Basie. Le saxophoniste a dix-huit ans quand, bientôt couronné, il quitte sa ville pour mettre le monde à ses pieds. Il s'en va d'un côté, Gerber de l'autre, comme si le romancier, cette fois, n'avait voulu dévoiler que les années sombres, et rappeler ainsi qu'à travers Charlie Parker l'énigme de la création nous adresse son sourire le plus narquois.

01/2005

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Littérature anglo-saxonne

Bart le magnifique

Réédité tardivement car Shelby Foote le jugeait trop ancré dans son histoire familiale, ce premier roman (1949) retrace l'ascension puis la chute d'un fils de fermier de l'East Mississippi - Hugh Bart, l'intrus aux talents éminents. Il parvient à intégrer la classe des grands planteurs du Delta et à restaurer dans sa splendeur d'antan Solitaire, fief de l'illustre lignée des Jameson qui compte parmi les siens l'un des fondateurs du comté et un héros de la guerre de Sécession. Il revient à son petit-fils de narrer la geste d'un aïeul victime de son penchant pour le romantique et le chevaleresque - véritable Don Quichotte du Delta et grand chasseur devant l'éternel, qui s'efforça en vain de maintenir les valeurs du Vieux Sud, sapées par l'irruption du progrès et de la modernité, et emportées par le vent de l'Histoire. L'intrigue se déroule pendant la période charnière d'un demi-siècle comprise entre la guerre de Sécession et la Première Guerre mondiale, où l'Amérique perd définitivement son innocence originelle de "Peuple élu de Dieu" . Salué par Faulkner à sa parution, Bart le magnifique, dans la lignée des Illusions perdues, évoque un destin individuel hors du commun sur fond de fresque historique, en contribuant tout à la fois à déconstruire et à perpétuer les mythes du Sud des Etats-Unis. A l'instar du grand classique de William Alexander Percy, Lanterns on the Levee : Recollections of a Planter's Son (1941), le récit éclaire d'un jour cruel cette terre fascinante qui a légué à la nation des Pères fondateurs ses tares les plus funestes, mais aussi donné à la littérature américaine - de William Faulkner à Eudora Welty et de Flannery O'Connor à Thomas Wolfe - quelques-unes de ses voix les plus illustres. Du pathétique au tragique en passant par l'ironie et l'humour, l'écrivain y exploite avec une jubilation communicative les multiples ressources lexicales et stylistiques de la langue américaine, et livre dans sa préface à la réédition de 1987, qui vient clore tous ses romans publiés, des éléments décisifs pour la lecture de tout l'oeuvre à venir. Inédit en français

03/2022

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Hobbes

Hobbes en 60 minutes

Thomas Hobbes (1588-1679) est le fondateur de la théorie de l'Etat moderne. Il est devenu mondialement célèbre pour sa thèse selon laquelle l'homme n'est pas par nature un être pacifique ou social, mais poursuit avant tout, égoïstement, son propre bien-être. S'il n'y avait pas d'Etat, avec ses lois, ses juges, sa police, on en viendrait même à une "guerre de tous contre tous" . Non pas parce que les humains seraient méchants, mais parce qu'ils sont guidés par leur nature de prédateur : "L'homme est un loup pour l'homme". Avec cette phrase souvent citée, Hobbes a fourni la première légitimation moderne de l'Etat. Celui-ci est nécessaire et dans l'intérêt de tous pour protéger les hommes entre eux contre la fraude, le vol et le crime et assurer une coexistence pacifique. Seul l'Etat assure la sûreté de droit pour tous. Hobbes nous met dès lors en garde de quitter la condition de l'Etat ou de le mettre en péril par la guerre civile : "Je montre tout d'abord que la condition des hommes hors de la société civile (...) n'est pas autre chose qu'une guerre de chacun contre chacun (...)". Sa pensée centrale est révolutionnaire et provocante à la fois : ce ne sont pas nos pulsions ou instincts naturels qui garantissent la coexistence, mais leur inhibition et leur limitation par l'Etat. A-t-il raison ? Ne serions-nous dès lors pas, sur le plan anthropologique, des êtres en quête d'amour, dotés d'un sens social, altruistes, mais plutôt des champions de la survie et des égoïstes avides de pouvoir ? Est-ce seulement la civilisation qui nous protège contre notre nature de loup et contre la guerre de tous contre tous ? Et si oui, à quoi nous sert une telle réflexion ? Assurément, la pensée de Hobbes n'a rien perdu de son caractère provocant. Le livre "Hobbes en 60 minutes" explique, à l'aide des 70 citations les plus connues de ses ouvrages principaux "Léviathan" et "De Cive" , l'état de nature et sa célèbre théorie de l'Etat. Le livre est paru dans la série prisée "Les grands penseurs en 60 minutes" .

03/2021

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Mystère Monk

Un livre illustré de photos et de dessins originaux qui propose une approche collective, multiple, textet et image, pour percer le fameux mystère Monk. Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour... Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard " Around Midnight ", est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux. Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Munoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood). Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Ecritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.

10/2022

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Architectes

Le Corbusier, peintre à Cap-Martin

C'est en 1937 que Le Corbusier découvre Roquebrune-Cap-Martin et la villa E-1027. Il y revient en 1938 et en 1939. Impressionné par l'ingéniosité et le charme de la villa il passe des moments agréables face à la mer et mène une vie tranquille et simple, au contact de la nature. C'est en 1937 que Le Corbusier découvre Roquebrune-Cap-Martin et la villa de Jean Badovici E-1027, dessinée en grande partie par l'irlandaise Eileen Gray entre 1927 et 1929. Il y revient en 1938 et en 1939. Impressionné par l'ingéniosité et le charme de la villa il passe des moments agréables face à la mer et mène une vie tranquille et simple, au contact de la nature. Là, à quelques mètres de la mer et de la guinguette " L'Etoile de Mer " édifiée à la fin des années 1940 par Thomas Rebutato avec lequel il nouera une forte relation d'amitié, il construit en 1952 son Cabanon, témoignage de ses réflexions sur la production standardisée, puis, en 1954-1957, les Unités de camping, juxtaposition de cinq cellules identiques. C'est à proximité de ce site que Le Corbusier a trouvé la mort en nageant ; il est enterré au cimetière du vieux village de Roquebrune Cap-Martin qui domine la mer. L'intégralité du site est aujourd'hui ouvert au public. Alors que la peinture murale est en complète contradiction avec sa définition de l'architecture comme " pur jeu de lumière et de volumes ", Le Corbusier va réaliser sur ce site divers muraux, tant dans la villa d'Eileen Gray que sur les murs de L'Etoile de mer et sur les parois de son Cabanon. L'auteur revient sur les différents facteurs ayant conduit à cette conversion et replace cette évolution de l'architecte dans le contexte plus général de la peinture murale à cette période. Cet ouvrage documente, pour la première fois, l'ensemble de cet oeuvre peint et dessiné, toujours existant pour la majeure partie, et donne également à voir un Le Corbusier plus libre et véritable amoureux de la Méditerranée.

12/2021

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Dessin

Festival du dessin Arles. Catalogue, Edition 2024

Au printemps 2023, la première édition du Festival du Dessin a comptablilisé 66. 000 entrées ; forte de ce succès étourdissant, sa deuxième édition se tiendra à Arles du 20 avril au 19 mai 2024, soit un mois entier. Dessins d'art, d'humour, de presse, dessins d'enfants (réalisés dans le cadre d'un projet pédagogique soutenu par la Ville d'Arles et encadré par dix dessinateurs spécialement mandatés), dessins au crayon de couleur, au crayon gris, à la pierre noire, au brou de noix, gravures, installations, portraits saisissants, paysages bouleversants, dessins abstraits : autour de la figure emblématique de Tomi Ungerer, tête d'affiche, quarante-deux dessinateurs seront réunis dans une douzaine de lieux prestigieux de la ville, certains à la gloire posthume (Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Oskar Kokoschka, Félix Vallotton), d'autres comptant parmi les célébrités contemporaines (Joseph Beuys, Kiki Picasso, Christian Roux, Goossens), d'autres enfin, dont des artistes très jeunes, à la renommée encore confidentielle mais qui gagnent à être largement connus. Des débats, des rencontres, des projections de films et des concerts ponctueront cette édition sur toute sa durée, faisant d'elle l'un des rendez-vous culturels et festifs incontournables du printemps 2024. Le présent ouvrage, qui en est le catalogue, offre la possibilité à un large public de prendre la mesure de cet événement inédit, à l'appui d'un texte de Frédéric Pajak et de deux cents oeuvres sur papier, reproduites en couleur, accompagnées des biographies de leurs auteurs et de quelques lignes écrites de leur main sur leur rapport personnel au dessin. Les artistes exposés : Sergio Aquindo - Atak - René Auberjonois - Sophie Baduel - Joseph Beuys - Gus Bofa - Markus Buchser - Guido Buzzelli - Stéphane Calais - Antoine Capitani - Chantalpetit - Laurent Cilluffo - Robert Coutelas - Jean Dubuffet - Jean-Luc Favéro - Pierre Faure - Vicky Fischer - Alberto Giacometti - Goossens - Anne Gorouben - René Goscinny - Jean Gourmelin - Bernard Grandgirard - Michel Houssin - Jean-Michel Jaquet - Oskar Kokoshka - Frédérique Loutz - Clara Marciano - Al Martin - Charles Meryon - Henri Michaux - Thomas Ott - Jacqueline Oyex - Kiki Picasso - Lucile Piketty - Adolphe Martial Potémont - Christian Roux - Ronald Saladin - Philippe Ségéral - Tomi Ungerer - Félix Vallotton - Pascal Vonlanthen - Georges Wolinski

04/2024

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Romans historiques

L'ombre de l'amiral. Des cataractes du Nil aux fureurs du Jutland - Chroniques d'une amitié improbable

Ce roman historique évoque la période charnière entre le XIX ème et le XXème siècle en suivant le parcours du mythique amiral Beatty et de son jeune compagnon soudanais. C'est une encyclopédie vivante de la marine britannique sur une trentaine d'années, période de sa plus grande gloire, au moment où le monde d'avant était sur le point de s'effacer. Un enfant des collines Noubas au Soudan qui rêve de bateaux et de mer, est capturé comme esclave et emmené à Khartoum où il assistera à la conquête de la ville par les mahdistes (secte apocalyptique islamiste) malgré la résistance héroïque du romanesque Général Gordon en 1884. Esclave des mahdistes, il travaille sur les bateaux à vapeur du Nil. Il s'échappe et se réfugie auprès des troupes anglaises du général Kitchener où il fait la connaissance, après l'avoir sauvé de la noyade, d'un jeune lieutenant de la Royal Navy. Ce lieutenant, David Beatty, intrépide et spirituel, deviendra le grand amiral de la flotte britannique. "Nouba" le suivra 23 ans dans sa vie aventureuse sur des navires tous plus impressionnants les uns que les autres, en Chine, dans les méandres de l'amirauté, auprès de la famille royale, accompagnant des grands de ce monde et finalement pendant la grande guerre où il affrontera la flotte allemande à la terrible bataille navale du Jutland. Il y sera capturé par l'ennemi. Dans les ports allemands il assistera aux prémices de la révolution spartakiste avant d'être libéré. Il retrouvera son amiral pour recueillir la reddition de la flotte du Kaiser, puis assistera à Scapa Flow en Ecosse, à son sabordage. Traversant ces considérables événements, il ne cessera de réfléchir à son destin singulier et aux motivations profondes qui font agir les hommes dans ces situations extrêmes. Il finira sa carrière, rythmée par les navires sur lesquels il a servi, riche de rencontres (Gordon, Kitchener, Churchill, Virginia Woolf, Georges V, Nicolas II, l'amiral von Meurer, Howard Carter,...) comme commandant du "Sudan" steamer de luxe construit par thomas Cook, sur le Nil où il assistera aux événements liés à la découverte de la tombe de Toutankhamon, avant de se retirer au Soudan pour y finir sa vie.

06/2022

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Beaux arts

Le sacre de l'artiste. La création au Moyen-Âge XIVème-XVème siècle

Le jubilé de l'an 1300 sonne pour l'Europe occidental le glas de l'équilibre qu'a connu la société médiévale. Thomas d'Aquin vient de reconnaître, à côté du droit divin, l'existence d'un droit humain et d'affirmer que le pouvoir peut aussi relever du peuple : le destin des nations comme celui de l'individu va dès lors l'emporter sur d'autres considérations. Cet avènement d'une société civile modifie profondément les conditions de la création. De nouveaux commanditaires - aristocrates, souverains et bourgeois - conçoivent des programmes différents, font appel à des artistes novateurs et établissent avec eux des rapports d'égalité. le créateur est à présent un véritable partenaire, apprécié pour ses prouesses techniques, pour son imagination et non plus un exécutant. Il découvre un espace de liberté, se trouve assuré de vivre convenablement, voire de s'enrichir. le même mouvement bouleverse la hiérarchie des arts elle-même. Les souverains, de plus en plus portés sur le " monumental " font ainsi de la commande architecturale un instrument essentiel de leur politique. De leur côté, les riches bourgeois des villes, plus sensibles à l'intimité, assurent au peintre un succès qui ne se démentira plus ; il intervient partout, fournissant maquettes et cartons pour la broderie, l'émail, la gravure, la tapisserie, le vitrail. Alain Erlande-Brandenburg analyse ce tournant capital qui rompt avec les usages précédents (ils sont l'objet du premier volet de sa recherche : De pierre, d'or et de feu, 1999) et explore l'alchimie de la création au couchant de ce qu'il est convenu d'appeler le Moyen Age. L'œuvre d'art n'est plus réductible à une autre, et un créateur eut dès lors s'élever au chef-d'œuvre. le portrait des Arnolfini par Van Eyck en est un témoignage éclatant entre tous : l'artiste assiste au moment où un couple s'engage par serment dans le mariage ; non seulement il signe son œuvre, mais encore il se représente auprès des commanditaires : il est désormais un acteur à part entière de la société.

10/2000

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Littérature étrangère

Les portes de fer

C'est au seuil de la vieillesse que le narrateur décide de nous raconter son histoire, trois moments de vie qui sont autant d'étapes décisives dans la construction de sa personnalité et de sa sensibilité. Il dépeint tout d'abord ses jeunes années et le tournant qu'a représenté le cancer de sa mère. A l'époque, le narrateur avait décidé d'approfondir sa connaissance de l'allemand afin de pouvoir lire Karl Marx et finalement découvrir une littérature germanique qui bouleverse son adolescence, de Thomas Mann à Rainer Maria Rilke. C'est aussi l'époque des premières amours et de la rencontre avec la fille de son professeur d'allemand, qui lui permet de découvrir Berlin d'avant la chute du mur. Puis vient l'âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d'années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d'origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine, sa discrétion comme cette maturité arrogante qui rejaillit parfois. Mais c'est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage, notamment lorsqu'elle lui montre une vidéo d'elle et son mari, depuis disparu, lors d'une croisière sur le Danube au moment de passer les Portes de Fer, entre la Serbie et la Roumanie. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie en fin de compte à sa condition d'homme solitaire et de père en alternance. A la veille de ses soixante ans enfin, c'est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée avec une photographe. Elle l'invite chez elle pour lui montrer son travail avant d'accepter de partir avec lui à Paestum, photographier ces ruines encore vivantes... Jens Christian Grøndahl brosse le portrait de cet homme et de son histoire avec une grande justesse, il s'immisce dans ses remords, ses obsessions, ses envies profondes. Les Portes de Fer parle d'amour et de solitude mais également du désenchantement de l'individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.

01/2016

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Calendriers et agendas

L'agenda du professeur des écoles. Edition 2020-2021

Le premier agenda du professeur des écoles, compagnon indispensable pour organiser son année scolaire quand on est professeur des écoles. Sérieux, pratique, solide et présenté avec humour. 100 % conçus et écrits par des profs. Cet agenda contient des pages spécifiques pour l'enseignant. Pratique, il permet de réunir toutes les informations utiles à l'enseignant : planning de l'année, emploi du temps professionnel, renseignements sur l'école et la classe, budget de la classe, mais également des astuces, des conseils pratiques... Pour la partie "classique" agenda Présentation de la semaine en double-page accompagnée d'un espace de note et d'un conseil pratique ou humoristique pour chaque semaine. Pour chaque début de mois, une double-page d'ouverture avec un calendrier du mois en petit pour visualiser en un coup d'oeil ce qu'il se passe ce mois-ci, ainsi que la liste des anniversaires du mois En début d'agenda, une grande partie de gestion de temps pour être "maître" de sa classe : Une page "mon école", une page "ma classe", une double-page "mes élèves". Et comme Parents-profs connaît bien le métier, les auteurs ont pensé aux professeurs qui ont plusieurs écoles et donc plusieurs classes sur la semaine... ou l'année. L'emploi du temps "en service" Le budget de la classe. La gestion de la coopérative scolaire. L'emploi du temps du professeur. Des renseignements utiles : vacances scolaires 2020-2021 avec les zones, liste des numéros d'urgence (Inspection, pompiers, mairie, etc. .) ainsi que des numéros utiles de la classe sous forme d'organigramme non hiérarchique (associations, psychologue scolaire, MDPH, intervenants, adjoints au maire, etc.). L'essentiel pour bien s'organiser : emploi du temps général de la classe avec vue sur la semaine à personnaliser. Une série de 200 autocollants pour personaliser son emploi du temps en début d'ouvrage (matières, moments clefs de la journée et temps fort de l'année). Une pochette en fin d'agenda pour glisser les mémos et notes importantes. Un agenda avec un élastique, et un signet pour ne pas se perdre au fil de l'année un nouvel illustrateur pour cette nouvelle année scolaire : les illustrations de Thomas Baas

06/2020

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Comics divers

Star Wars Légendes : La Guerre des Clones T02 (Edition collector) - COMPTE FERME

La Guerre des Clones fait rage ! Le Général Kenobi et son premier lieutenant, Anakin Skywalker, se rendent sur Jabiim où ils vont devoir faire face à des attaques sur deux fronts. Et vous retrouverez également Asajj Ventress, Bail Organa, Quilan Vos, le Comte Dooku et Mace Windu dans ces épisodes explosifs de Star Wars Republic, avant de suivre un récit complet consacré à Dark Maul ! La réédition des épisodes dans le format EPIC COLLECTION (et pour la première fois dans l'ordre chronologique) a vite trouvé son public ! A noter que la mini-série Darth Maul - Death Sentence est signée par le duo Tom Taylor & Bruno Redondo qui officie actuellement sur Nightwing,

01/2023

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Autres éditeurs (F à J)

Bienvenue à l'hôtel des insectes

On les oublie facilement à la campagne, tellement ils sont petits et fragiles. Mais c'est bien dommage. As-tu la moindre idée de la vie pittoresque que peuvent mener les insectes ?? Tiens, prenons l'exemple du capricorne. Il ressemble à un monsieur je-sais-tout asocial, mais ce sont ses infiniment longues antennes qui le privent de plus d'interactions. Puis vient la libellule. Elle bat des ailes si vite et si peu que c'est un miracle qu'elle ne tombe pas. Et ce ne sont que deux des créatures qui peuplent le monde fabuleux des insectes. Alors, qu'est-ce que tu attends ?? Ouvre le livre, entre dans l'hôtel des insectes et apprends à connaître ses fragiles résidents dotés d'ailes et d'antennes. Impatiente, la coccinelle réceptionniste meurt d'envie de t'accueillir...

04/2023

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Espagnol apprentissage

Correspondances. De l'intime au public, Textes en français et en espagnol

Quoi de plus intime que l'échange de correspondance - amoureuse, amicale, familiale - entre deux personnes qui, précisément, correspondent entre elles parce . qu'elles se correspondent ? Il sera question ici de cela, de lettres rendues publiques pour diverses raisons, celles d'épistoliers célèbres (François Mitterrand, Emilia Pardo Bazán) ou anonymes (exilés de la guerre d'Espagne, prisonniers argentins...). Faute de conserver la parole intime de ces personnages illustres ou des anonymes, on a par ces correspondances le sentiment - l'illusion ? - de mieux les connaître. On sait ce qu'ils ont pu penser, ressentir, on assiste en différé à leurs coups de coeur, à leurs coups de gueule, à leurs espoirs ou à leurs désespoirs, ils deviennent soudain nos semblables. C'est ce rôle dévolu à la correspondance privée qui en a fait un ressort de la littérature, sous diverses modalités. Depuis l'essai, sous forme de lettres ouvertes, dont les Lettres persanes de Montesquieu et les Cartas marruecas de Cadalso sont sans doute les exemples les plus célèbres et que l'on retrouve à l'époque contemporaine dans les Cartas cabales de Tomás Segovia, jusqu'au roman épistolaire ou les faux recueils de lettres prétendument découvertes par hasard, les variantes sont quasiment inépuisables. On connaît mieux les utilisations romanesques de la correspondance, mais la poésie elle aussi peut revêtir la forme d'un échange de lettres. On retrouve enfin le motif de la correspondance là où on l'attendrait le moins, à savoir dans les arts visuels ou le 7e art.

01/2018

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Littérature étrangère

Florilège

Avec ses contemporains Wang Wei et Du Fu, Li Bai (701-762) est un des plus puissants génies poétiques de l'empire des Tang. Né en Asie centrale, ce marginal, un peu bretteur, quatre fois marié, refusa de se présenter aux concours qui lui eussent ouvert le mandarinat. Mais, ni son penchant pour la pensée, voire la religion taoïstes, ni sa connivence avec le bouddhisme, ne l'empêchèrent de solliciter les grands : ainsi, du printemps 743 à l'automne 744, partagea-t-il les faveurs impériales à la cour de Xuan-zong. Impliqué, malgré son détachement de " clochard céleste ", dans les bouleversements de la révolte d'An Lu-shan, il connut la prison, l'exil, les ermites, les puissants, les errances, les montagnes et les rivières, le vin surtout. Subsistent plus de mille poèmes des formes variées choisis et classés ici par thèmes dominants : l'amitié, la femme, l'ivresse, etc., annotés pour que rien n'échappe au lecteur de notre langue qu'aura séduit, fasciné, et, disons-le, foudroyé la qualité des poèmes français, rythmés et rimés pour répondre aux structures métriques des originaux. Pour moi, qui jadis tentai de traduire deux des poèmes ici offerts par Paul Jacob en formes adéquates, je sais ce qui me reste à faire : les brûler. Lorsque Jacques Réda découvrit en manuscrit le précédent recueil de Paul Jacob, Vacances du pouvoir, il sut les célébrer dans La Nouvelle Revue Française comme en effet ils méritaient de l'être. Grâces lui en soient ici rendues. Je gagerai sans risque que ce Florilège traduit par un savant au tempérament de poète va enfin permettre aux amateurs de se délecter au ton, aux thèmes, aux mètres de Li Bai. Pour celui qui pensait qu'avec le vin, la poésie, elle seule, pouvait nous faire admettre ce que le ciel et la terre font de notre misérable espèce, qu'est-ce que cent ans, qu'est-ce que mille ans, qu'est-ce que douze cents ans et plus de retard ? Mourir en voulant cueillir un reflet de lune dans l'eau, quelle jolie fable du monde poétique et de la vie de Li Bai ! Etiemble

09/1985

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Développement durable-Ecologie

Agir pour la biodiversité tout autour de vous. Chez vous, dans votre jardin, dans votre quartier, sur votre lieu de travail, à l'école de vos enfants, sur votre commune...

Oui, la biodiversité nous concerne tous ! Et oui, nous pouvons être des acteurs efficaces à bien des niveaux : dans notre maison ou notre jardin, mais aussi dans la rue devant chez nous, à l'école de nos enfants, dans l'entreprise où nous travaillons... Mettons-nous bien cela dans la tête : nous ne pouvons pas vivre sans la biodiversité, la nature, la faune et la flore. En effet, la biodiversité nous nourrit, nous soigne, nous protège contre les accidents naturels, nous inspire depuis les temps préhistoriques et nous émerveille. C'est le crédo de Jean-François Noblet, écologue passionné, qui résume dans ce guide pratique tout ce qui peut être fait concrètement, chacun à notre échelle, pour protéger et restaurer la nature dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Car nous sommes tous des citoyens concernés, et nous pouvons agir à bien des niveaux : chez nous, bien sûr, dans notre maison ou notre jardin, mais aussi, comme des " porteurs de bonne parole ", dans notre rue et notre quartier, dans l'école de nos enfants ou l'entreprise dans laquelle nous travaillons, dans les hôpitaux, sur les parking et les routes, au coeur des espaces verts, des forêts et des rivières de notre commune... Jean-François Noblet ne se limite pas à de bonnes intentions. Il donne les plans et les conseils techniques pour la réalisation, par exemple, de prairies sauvages, de passerelles à écureuil, de passages à faune sous les routes pour les amphibiens. Il explique comment neutraliser une baie vitrée qui tue les oiseaux ou végétaliser le toit d'une usine... et donne même des pistes pour faire des cimetières de véritables réserves naturelles ! Ce livre, fruit d'une grande et longue expérience de terrain et d'expérimentations réussies, est l'outil indispensable pour tous ceux qui veulent agir concrètement chez eux et tout autour de chez eux, avec l'ensemble des acteurs de la vie locale, et convaincre un élu, un agent communal, un directeur d'école ou un responsable d'entreprise de l'impérieuse nécessité de tenir compte, chaque jour, de la biodiversité.

05/2019

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Géopolitique

Je ferai le tour du monde

Alexandra Szacka, journaliste de télévision et de radio, ex-correspondante de Radio-Canada à Moscou et à Paris, nous raconte ici que derrière chaque reportage, il y a toujours un supplément d'âme, une histoire qu'on n'a pas pu raconter, mais qui éclaire et ajoute un fil invisible au canevas des vies qui y ont été à peine effleurées. A l'aube de l'adolescence, Alexandra Szacka est chassée de son pays natal et forcée de renoncer à sa citoyenneté polonaise. Est-ce cela qui a fait d'elle une passeuse de frontières, toujours curieuse de comprendre ce qui a lieu à des milliers de kilomètres de chez elle ? On l'a balancée dans la gueule du loup. Elle a choisi d'apprivoiser la bête. Elle raconte dans ce livre son arrivée à Trois-Rivières, à la fin des années 1960. Sa découverte de la grise banlieue nord-américaine, mais aussi le militantisme, le théâtre, l'anthropologie et le combat du Québec pour l'affirmation de sa langue et de sa culture. Avant bien sûr la rencontre avec le journalisme, qui allait tout changer. S'amorce alors une carrière qui la mènera chez les planteurs de coca boliviens, sur la place Tian'anmen envahie par les manifestants, au coeur de la guerre russo-géorgienne ou encore en Pologne, où se réveille la douloureuse mémoire de l'antisémitisme. Derrière chaque reportage, il y a toujours un supplément d'âme, une histoire qu'on n'a pas pu raconter, mais qui éclaire et ajoute un fil invisible au canevas des vies qui y ont été à peine effleurées. C'est ce fil invisible qu'Alexandra Szacka fait dérouler ici pour nous. Elle soulève d'importantes questions liées à l'exercice de ce métier, comme l'objectivité ou le devoir moral envers les personnes interviewées. Les journalistes doivent prendre des décisions rapidement, parfois sans repères ni balises. Pourtant, ces décisions ont un effet non seulement sur le résultat de leur travail, mais aussi sur leur propre vie. Car les journalistes, elle en est aujourd'hui persuadée, ne racontent pas seulement le monde, mais se racontent toujours un peu eux-mêmes.

06/2023