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Caroline Cohen Ring

Extraits

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Allemagne

Février 33. L'hiver de la littérature

Février 33, un livre d'histoire pas comme les autres, revient sur les événements qui se sont déroulés pendant le mois de février 1933 en Allemagne. Hitler a été nommé à la chancellerie le 30 janvier, et les jours qui suivent vont décider du destin de l'Allemagne et de l'Europe tout entière. Nous savons aujourd'hui de quelle manière ces quelques jours ont changé la face du monde, mais Uwe Wittstock a choisi de les évoquer en se plaçant à la hauteur des personnes qui les ont vécus dans l'ignorance de ce qui allait suivre. Jour après jour, dans une dramaturgie bien maîtrisée, l'auteur restitue l'ambiance de tout un pays, en racontant ces quelques semaines qui ont fait basculer la démocratie de Weimar dans le IIIème Reich. Le prisme choisi est celui des écrivains, journalistes et intellectuels, et les protagonistes du livre de Wittstock s'appellent donc Thomas, Heinrich, Klaus et Erika Mann, Bertolt Brecht, Erich Maria Remarque, Alfred Döblin. Ou encore Carl Zuckmayer, Else Lasker-Schüler ou Gottfried Benn. Chacun des protagonistes est introduit avec concision, par un rappel de son rôle public et de sa situation personnelle. Et Wittstock nous raconte comment chacun d'entre eux, dès le 1er février, se demande s'il est sur une liste, en tant que juif, communiste, homosexuel ou intellectuel engagé. Car l'étau se resserre très vite, et ce même avant l'incendie du Reichstag pendant la nuit du 27 au 28 février qui sonnera le glas des dernières libertés individuelles : la SA intimide tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang, empêche les manifestations culturelles ou les premières dans les théâtres du pays autant que les réunions politiques. L'Académie des arts devient un autre enjeu symbolique, car il faut faire partir le " gauchiste " Heinrich Mann. Son frère Thomas est en tournée en Europe, pour sa conférence sur Wagner, et décide de ne pas rentrer. Klaus et Erika, empêtrés dans des histoires d'amour impossibles mais portés par le succès de leur cabaret satirique à Munich, veulent d'abord lutter de l'intérieur. D'autres, comme le poète Gottfried Benn croient que le nouveau régime leur apportera enfin la reconnaissance tant désirée. Mais tous seront pris dans la violence du nouveau régime. Les lois d'exception et le résultat des élections du 5 mars mettent un terme à cette période de transition que Wittstock raconte comme un roman à rebondissements. Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni

01/2023

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Philosophie du droit

Nature et souveraineté

La modernité nous présente un homme réduit à la dimension d'un sujet devant une nature ravalée au rang d'objet. Il faut sans doute remonter à la fondation du politique et de la culture occidentale pour repérer les premiers pas d'un homme qui repousse la nature pour mieux s'élancer à sa conquête. Platon indique déjà le chemin à suivre. Sortir de la caverne, terrain des compromis et des apparences. S'extraire de la cité et de son milieu, pour se diriger vers le "sol" enfin ferme des Idées et pour en ramener des lois qui apporteront la lumière et l'ordre en ces lieux obscurs et déshérités de la vie publique. Cette tradition occidentale d'un pouvoir en surplomb, d'une légalité qui gouverne les hommes et les choses, introduit la grande séparation de l'homme et de la nature. Les théories modernes du droit naturel politisent la séparation. Elles spéculent sur l'origine du politique et elles imaginent des hommes quittant l'état de nature pour chercher refuge dans la société. Le politique ne semble concerner que des hommes qui doivent tomber d'accord. Le monde commence son éclipse. Le contrat social devient la terre promise ou la nature se cantonne à un individu : car le droit à la conservation ou la liberté capte toute la nature disponible. La Révolution et la Déclaration des droits de l'homme donneront le maximum d'étendue politique et juridique à cette orientation anthropocentrique. Tout homme accède à la qualité de sujet de droit et, bien longtemps après la découverte romaine de la personnalité, cherche à briser les chaînes d'un pouvoir qui devra se réinventer démocratique. L'homme s'arroge des droits et il laisse le monde à l'extérieur du projet politique ou avec le statut d'objet. D'un côté, une nature inerte ou presque, et en tout cas sans esprits et sans droits. De l'autre, un homme, ses lois et une volonté de dominer. Car la natureobjet doit se conformer à ses besoins. Cette domination n'est pas simplement évidente ; elle s'élève jusqu'au conflit contre des éléments que l'humain devrait vaincre pour se réaliser. Selon Jules Michelet : "Avec le monde a commencé une guerre qui doit finir avec le monde, et pas avant ; celle de l'homme contre la nature, de l'esprit contre la matière, de la liberté contre la fatalité... La nature reste la même, tandis que chaque jour l'homme prend quelques avantages sur elle" .

02/2021

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Littérature française

Les Tribulations d'un Chinois en Chine. un roman d'aventures de Jules Verne adapté au cinéma par Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo Ursula Andress et Jean Rochefort

Les Tribulations d'un Chinois en Chine est un roman d'aventures de Jules Verne, paru en 1879. L'oeuvre est d'abord publiée dans Le Temps du 2 juillet au 7 août 1879, puis mis en vente en volume par Hetzel dès le 11 août. Kin-Fo est un jeune Chinois riche, qui est indifférent à tout et ne connaît pas le bonheur. Un jour, il se retrouve ruiné. Ne voulant pas imposer à sa future épouse une vie misérable, il préfère mourir. Au moment de se donner la mort, il se rend compte qu'il ne ressent rien, et décide qu'il ne peut mourir sans connaître d'émotions au moins une fois dans sa vie. Il demande donc à son maître et ami, le philosophe Wang, de le tuer dans un délai imparti, ce qui, il l'espère, lui fera redouter la mort et éprouver quelques émotions. Wang accepte, puis disparaît. Plus tard, Kin-Fo apprend qu'il n'est pas ruiné. Il veut alors vivre et épouser Lé-Ou. Cependant, Wang reste introuvable et Kin-Fo le pourchassera dans toute la Chine pour lui dire qu'il ne veut plus mourir. Kin-Fo comprend la valeur de la vie en étant sous la menace constante d'être assassiné par Wang. Morale de l'histoire : il faut avoir connu le malheur, la peur, les soucis pour pouvoir connaître et apprécier le bonheur. William J. Bidulph, Américain, 50 ans, agent principal, en Chine, de la Centenaire, compagnie d'assurances contre l'incendie et sur la vie. Craig, Américain pur-sang, cousin de Fry, au service de la Centenaire. Fry, cousin de Craig, au service de la Centenaire. Houal, le lettré, ami de jeunesse de Kin-Fo. Kin-Fo, jeune Chinois de 31 ans au plus, riche héritier de la fortune de son père. Indifférent pour tout, il professe un véritable dégoût pour la vie. Lé-Ou, jeune veuve âgée de 21 ans, fiancée de Kin-Fo, demeurant à Pékin (avenue Cha-Coua). Mme Lutalou, tante de Lé-Ou, femme d'un mandarin de quatrième rang, deuxième classe, à bouton bleu. Nan, domestique de Lé-Ou, vieille femme acariâtre. Finira par être chassée. Pao-Shen, mandarin de quatrième classe à bouton bleu, ami de jeunesse de Kin-Fo. Soun, premier valet de chambre de Kin-Fo. Distrait, maladroit, il sert de souffre-douleur à son maître. Ce dernier fait subir des ablations à la natte de son serviteur, à chaque faute de celui-ci. Tchoung-Héou, père de Kin-Fo, décédé en 1866.

11/2022

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Droit

Théorie générale des normes

Hans KELSEN, le plus célèbre philosophe du droit issu du rang des juristes, est surtout connu pour avoir fondé une école juridique (l'Ecole de Vienne) qui radicalise la doctrine du positivisme juridique. Il a défendu, sa vie durant, une conception normativiste du droit et la thèse d'une stricte séparation entre le droit et la science du droit. Si l'on connaît bien en France son ouvrage programmatique sur la Théorie pure du droit, dans sa deuxième édition traduite par Charles Eisenmann, on sait au moins que cette seconde édition, publiée en 1960, n'est pas l'expression définitive de sa pensée. La traduction de la Théorie générale des normes, qui est un ouvrage posthume et inachevé, donne au lecteur français l'occasion de découvrir cette pensée dans ses derniers développements qui rompent en partie avec ceux de l'œuvre précédente. Le Maître viennois y poursuit l'analyse de la norme juridique, entamée dans la Théorie pure du droit, mais il l'approfondit sur certains points et l'infléchit sur d'autres. Il introduit ainsi de nouvelles réflexions sur la signification de la norme et sur ses fonctions, sur l'application et l'interprétation de la norme et également sur le rapport entre la norme et le langage, insistant notamment sur la distinction entre la norme et l'énoncé sur la norme. Par ailleurs, il considère la religion et le droit comme deux ordres normatifs similaires, ce qui le conduit à proposer une théorie vraiment " générale " des normes et non pas seulement une théorie juridique des normes. Il avance une nouvelle interprétation de la norme fondamentale en recourant à l'idée de fiction juridique. Enfin, dans la dernière partie du livre, Kelsen donne le dernier état de sa pensée sur le problème majeur de l'application de la logique au droit. Rompant avec son logicisme antérieur, il nie l'existence d'une logique spécifique au droit et conteste l'application de la logique syllogistique au processus d'application du droit, renouant ainsi avec un volontarisme juridique qu'il avait rejeté au début de son œuvre. Dans cet ouvrage, sous couvert de bâtir une théorie générale des normes, Kelsen construit une théorie de l'interprétation des normes. Il propose donc une herméneutique juridique originale qui intéressera tous ceux qui étudient les sciences normatives (juristes, mais aussi théologiens et spécialistes de l'éthique). Il engage un dialogue avec les représentants anglo-américains de la philosophie du droit, de l'éthique ou de la logique, et il renoue le dialogue avec les auteurs influents à Vienne au début du siècle.

08/1996

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Réflexologie

Maternité et réflexologie selon la tradition chinoise

Le livre indispensable pour profiter des bienfaits de la réflexologie en vue de l'arrivée de Bébé et après l'accouchement La création d'une vie humaine implique des transformations corporelles connues en embryologie et maternité, mais aussi des processus subtils tout aussi importants, que la Tradition chinoise nous révèle avec clarté. La femme, qui offre une Terre de transition à l'être en devenir, s'imprègne d'énergies subtiles et traverse les cinq éléments durant la grossesse. Cette aventure de chairs et d'esprits peut être soutenue par des séances réflexologiques, qui favorisent les processus sur les plans corporel, énergétique et psychique. Les modifications physiologiques sont consolidés par un toucher réflexe adapté et les mouvements énergétiques sont encouragés à travers les Souffles et les glissés. Une mise en mots sous forme de "voyages" permet d'impliquer la conscience de la personne consultante, à travers une perception intensifiée. Un temps est accordé au bébé qui se développe afin de le soutenir dans sa croissance de manière douce par une mise mots. L'action effectuée à ces différents niveaux ancre le rééquilibrage en profondeur. Parcelle de vie issue du Ciel antérieur, le monde du sans-forme, chacun et chacune se revêt d'un corps et d'un esprit pour exprimer son individualité dans le monde des formes, le Ciel postérieur. Ce processus implique les polarités yin et yang, mais aussi l'action du Jing, l'énergie héréditaire, ainsi que celle des Vaisseaux merveilleux, les organisateurs de la vie, pour que l'être en devenir s'agence dans un espace-temps lui permettant d'agir en tant qu'individu unique et distinct. Ce fabuleux voyage vers la vie que nous avons chacun et chacune parcouru nous a doté d'un corps physique, qui d'une unique cellule a subi maintes métamorphoses pour engendrer les différents systèmes physiologiques extrêmement sophistiqués. Cependant, ce corps est aussi animé d'énergie, qui s'est meut de manière spécifique pour nous doter de vitalité, de désirs et de volition. Nous sommes également des êtres sensibles et affectifs, et les mécanismes nous permettant de ressentir et d'éprouver, ainsi que les processus mentaux, se mettent en place parallèlement à la formation du corps. Les cinq éléments Eau, Bois, Feu, Terre et Métal sont ici à l'oeuvre ! De la pré-conception au soin du nouveau-né, en passant par la grossesse, la préparation à l'accouchement et la période post-partum, cet ouvrage illustré et accessible à tous et à toutes propose une approche accesible à tous et à toutes pour bénéficier des bienfaits de la réflexologie en attendant la venue de Bébé et dès sa naissance.

06/2023

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 789, juillet-août 2022

Les Cahiers vous proposent de passer un été avec Pier Paolo Pasolini et Rainer Werner Fassbinder, dont les films brûlent encore, cent ans après la naissance du premier et quarante après la mort du second. Intraitables, ces deux cinéastes n'ont jamais opposé conscience de l'histoire (les ruines fumantes du fascisme et du nazisme) et foi inébranlable dans la fiction, dans la truculence de la chair, des mythes, bazardant toute approche naturaliste. L'incandescence d'Accattone et de Tous les autres s'appellent Ali anime le travail de cinéastes aussi différents que Wang Bing, Catherine Breillat, Albert Serra ou Nadav Lapid, qui livrent aux Cahiers leur choc devant Saló ou, pour ceux qui ont été partie prenante des tournages, Ingrid Caven et Bulle Ogier. L'ensemble de trente pages consacrées à ces deux cinéastes et en particulier au bouillonnement des années 1970 questionne leur rapport à la télévision, aux mythes, au corps en général et à la sexualité en particulier. Il inscrit aussi tout le numéro sous les auspices d'une approche délibérément non-patrimoniale des films qui nous arrivent restaurés : : Chantons sous la pluie, (l'occasion de réévaluer la part de Gene Kelly dans la mise en scène), mais aussi les chefs-d'oeuvre de Djibril Diob Mambéty ou les propositions singulières de Coni Beeson et de Tacita Dean. Qu'ils soient découverts en festival (on trouvera dans nos pages la moisson de Côté court et du Festival d'animation d'Annecy) ou distribués au retour de Cannes (les derniers films de Dominik Moll, Damien Manivel, Saeed Roustaee...), les films que nous vous invitons à voir cet été ont tous en commun la nécessité absolue du grand écran, du dispositif de la salle, que le président Macron, dans une récente "sortie" médiatique sur laquelle Bruno Icher revient dans sa chronique mensuelle - appelle à "réinventer" . Une trilogie de "Jean-Louis" traverse aussi ce numéro de juillet-août. Comolli et Schefer, deux penseurs qui les a nourris au cours de leur histoire ; et Trintignant, qui comme aucun autre, rappelle Mathieu Macheret dans un portrait substantiel au prisme de ses rôles, a su "incarner le doute fondamental" : une bonne définition de la démarche critique de la revue qui aux oukases politiciennes et au fléchage culturel a toujours substitué des joies cinéphiles, obtenues par secousses (Fassbinder), pirouettes (Donen), courts-circuits (les écrits poétiques de Bunuel sur le cinéma), assomptions (Damien Manivel), trouées de fantastique (L'Esprit sacré, qui sort ce mois-ci). Surprenant été à tous !

07/2022

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Photographie

"Droits de regards". 1961-2011 : Amnesty international et les photographes

Les cinquante années passées depuis 1960 totalisent sans doute le plus grand nombre de violations répertoriées des droits humains : arrestations et emprisonnements arbitraires, tortures, traitements dégradants, assassinats, violences, confiscations des droits civiques et politiques … Chacun pourrait en énumérer immédiatement une suite d’exemples dramatiques pris au hasard aux quatre coins de la planète. Aussi la sélection des photographies qui composent ce livre constitue-t-elle un constat flagrant de barbarie : de l’exécution sommaire d’un prisonnier ou de la fuite éperdue d’une petite fille dont le village vient d’être bombardé au napalm, aux crimes génocidaires ou aux massacres d’opposants, de la détresse des réfugiés et des immigrés à celle des femmes battues, des enfants esclavagés ou prostitués, des femmes et des hommes jetés à la rue par les lois de l’économie… Mais à feuilleter trop vite ce livre, si l’on n’y voyait que des images d’horreur, on se tromperait sur le rôle qu’a joué la photographie au cours de ces cinquante années et qu’elle joue dans le combat pour les droits humains. Telle image, par exemple, a contribué à faire douter l’opinion publique d’un pays entier (les Etats-Unis) de la justesse de la guerre dans laquelle il était engagé. A donc contribué à y mettre fin. Telle autre, qui constitue un document accablant sur un génocide (celui des Mayas), sert de preuve dans la condamnation des coupables et de ferment de la réparation due aux victimes. Beaucoup aussi de ces photographies sont des témoignages de victoires : comme par exemple, celles de femmes qui votent, se forment, l’emportent sur les assassins de leurs enfants… D’autres représentent des personnes dont toute la vie a été consacrée au combat pour les droits humains et qui en sont devenues des figures emblématiques, comme Martin Luther King et Nelson Mandela. Car notre époque s’occupe, bien davantage qu’aucune autre avant elle, des droits humains. Qui souvent jusque là n’étaient pas même identifiés et dont, justement, il n’y avait pas d’images. Dans l’histoire contradictoire des droits humains, qui est sans doute la grande épopée de notre temps, la photographie joue un rôle essentiel. Elle montre et elle témoigne… dans le moment même, des événements. Et, au-delà, elle garde vive notre mémoire individuelle et collective. Ce livre est la preuve qu’elle constitue également un appui déterminant dans le travail des organisations et des mouvements qui se donnent, comme Amnesty International, la mission d’identifier, de nommer, de dénoncer les violations des droits humains.

07/2011

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Critique littéraire

François Rabelais

François Rabelais (1483 ou 1494 ? - 1553) est l'un des auteurs français qui a fait couler le plus d'encre. Ses écrits, sur lesquels la recherche littéraire la plus avancée ne s'est, aujourd'hui encore, pas toujours mise d'accord, ont déclenché de nombreuses polémiques passionnées, qui ont souvent dépassé les frontières du monde littéraire proprement dit. Des sciences humaines aux sciences de la nature, tous se sentent concernés par cette oeuvre totale. Aux nombreux commentateurs s'ajoutent encore ses admirateurs, imitateurs, continuateurs, adaptateurs à l'usage de la jeunesse, illustrateurs, metteurs en scène. Tout un chacun, dans la société française, se sent capable de prendre la parole, un jour, sur Rabelais. Car plus qu'un homme de lettres, plus qu'un auteur de la Renaissance, l'homme, par son oeuvre, est devenu une sorte de figure portée au rang de mythe français, comme l'atteste le gigantisme de cette bibliographie. Le présent volume passant d'abord en revue les éditions et les traductions, fort nombreuses du XVIe siècle à nos jours, a essayé de rendre compte du foisonnement et de l'hétérogénéité des écrits consacrés à Rabelais, en France comme ailleurs... Une telle entreprise, que la Librairie de Saint-Victor n'aurait pas refusé d'accueillir dans ses rayonnages, aurait sans doute amusé Rabelais lui-même.Guy Demerson est Professeur honoraire de langue et littérature de la Renaissance à l'Université Blaise Pascal (Clermont II). Il a publié notamment, avec la collaboration de Michel Renaud, et, pour les oeuvres latines, de Geneviève Demerson, une édition des Œuvres Complètes de Rabelais. Avec le concours de ses étudiants, il a annexé à cette édition une translation de l'oeuvre en français moderne (Paris, Seuil, 1973, révisée en 1995). Il a consacré à cet auteur un ouvrage d'ensemble (Rabelais, Paris, Fayard, 1992) et une étude sur son esthétique (L'esthétique de Rabelais, Paris, SEDES, 1996). Quelques-uns de ses articles sont recueillis dans Humanisme et Facétie (Orléans, Paradigme, 1994).Myriam Marrache-Gouraud, Agrégée de Lettres Modernes et Docteur ès Lettres en Littérature française de la Renaissance, enseigne à l'Université de Poitiers. Elle a publié une étude remarquée sur Panurge (Hors toute intimidation. Panurge ou la parole singulière, Genève, Droz, 2003), ainsi que de nombreux articles portant sur la fiction rabelaisienne. Elle participe au Dictionnaire des objets merveilleux de la littérature (articles sur Rabelais). Parallèlement, ses recherches ont porté sur l'étude des procédés esthétiques et rhétoriques qui sont à l'oeuvre dans les cabinets de curiosités (articles et co-édition scientifique, avec P. Martin, du Jardin et cabinet poétique de Paul Contant [1609], Presses Universitaires de Rennes, 2004).

01/2011

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Religion

Toulouse

Ce n'est qu'en 1317, par une décision de Jean XXII, que Toulouse est devenu archevêché. Le siège fondé par saint Sernin comportait déjà cependant une histoire importante marquée, entre autres, par la tempête de l'hérésie cathare, et le couvent de Toulouse, fondé par saint Dominique, a été le premier des grands centres de Frères Prêcheurs, tout comme l'Université fut l'une des plus anciennes de France. En 1790, la nouvelle géographie ecclésiastique lui réunit les évêchés de Saint-Bertrand de Comminges et de Rieux, ainsi qu'une partie de celui du Couserans. C'est surtout aux XIXe et XXe siècles que son histoire est passée au premier rang des diocèses français, avec de grandes figures d'archevêques, parmi lesquelles se détache bien entendu celle de Mgr Saliège, mais aussi grâce à la ferveur d'une Eglise ardente, qui ne fut pas toujours en plein accord avec ses pasteurs. Il n'existait pas encore d'histoire de ce diocèse. Celle qui est offerte aujourd'hui dans la collection de l'Histoire des diocèses de France fait plus que combler une lacune. L'équipe est en partie cléricale. Pourquoi pas ? Surtout lorsque le clergé y est représenté par l'abbé GEORGES BACCRABÈRE, dont les premiers travaux portèrent sur les visites épiscopales des XVIe et XVIIe siècles et qui, depuis lors, a réalisé de remarquables recherches archéologiques sur Toulouse antique ; par l'abbé JEAN-CLAUDE MEYER, dont la thèse de doctorat sur l'Église et la Révolution en Haute-Garonne vient de paraître ; par Mgr CHANSOU qui, en qualité de vicaire général de Mgr Saliège, a vécu de l'intérieur la « mutation » du diocèse et dont de beaux ouvrages disent par ailleurs la vocation historique. L'équipe des laïcs est composée d'ELISABETH MAGNOU-NORTIER, ancienne étudiante de Toulouse, de PHILIPPE WOLFF pour les XIVe et XVe siècles, d'YVES CASTAN pour le XVIII, qui, sans être des spécialistes de l'histoire religieuse, peuvent se recommander d'une bonne connaissance des périodes traitées ; enfin de HENRI SEMPÉRÉ qui dirige à l'Université de Toulouse-le-Mirail les travaux accomplis sur la période contemporaine en histoire religieuse. Cette coopération, fructueuse et aisée, entre clercs et laïcs, répond à une tradition toulousaine. Comment ne pas évoquer ici le chanoine Etienne Delaruelle, ancien professeur à l'Institut Catholique, qui, s'il eût vécu, eût été le maître d'œuvre de ce travail ? Quoi qu'il en soit, l'ouvrage lui doit beaucoup.

01/1983

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Histoire internationale

Parcours d’une famille juive

La genèse de ce récit prend sa source un beau jour de mai 2003 autour d'un café alors que l'ami qui recevait l'auteur faisait passer de mains en mains l'ouvrage qu'il avait réalisé sur l'histoire de sa famille. L'idée d'écrire sur le parcours des siens fut un exercice de longue haleine puisque Jean-Bernard Fortis a voulu rendre hommage à ses parents, à ses grands-parents et à des cousins auxquels il porte une affection particulière. La rencontre de la famille maternelle issue de la bourgeoisie française et juive de l'Oranais avec son père né dans une famille juive italienne implantée depuis quatre cents ans dans cette région féconde où vivaient ceux qu'on appelait les juifs de Livourne ne fut pas le fruit du hasard. "C'est par rapport à nos textes sacrés que je voudrais expliquer l'union de ma mère et mon père ; en effet, pendant les quarante jours qui précédent la naissance, une voix divine annonce avec qui chaque être s'unira. Nous pouvons observer dans le "Midrach" (allégorie venant illustrer certains passages du Talmud) que l'homme ne sera vraiment homme que lorsqu'il se mariera et sera comblé de joie, de bonheur et de bénédiction. Il en est de même pour l'épouse qui deviendra parfaite et fera alliance durable lorsque celui qui la prend pour femme lui révèle sa destination. Je voudrais aussi consacrer à mes parents cet autre "Midrach" tiré de la Genèse (Pentateuque 1/16). ? Dans ce passage, il est relaté la création des Grands Luminaires, le Grand Luminaire représentant le soleil et le Petit Luminaire représentant la lune. C'est dans ce passage que ces deux astres sont à rapprocher du couple (l'homme au soleil et la femme à la lune. La femme s'offusque de ce rang dans l'ombre de son époux, elle va obtenir réparation en regard de ses qualités de modestie et de discrétion. Pour concrétiser cette réparation Dieu a chargé les Serviteurs du Temple d'offrir un sacrifice expiatoire chaque Roch Hodech (Fête de chaque premier jour du mois marquant aussi la nouvelle Lune). C'est ce jour-là que l'époux offre à son épouse la place de choix qui s'impose. Ma volonté a été de laisser cet écrit sur ma famille à mes enfants et petits-enfants, pour restituer toute la richesse faite de joies, mais aussi d'épreuves en lesquelles ne s'épuise jamais l'admirable volonté de pérennité du peuple juif".

09/2020

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Poésie

L'homme approximatif. 1925-1930

"On a dit que Dada débouchait sur le "néant". C'est mal voir et comprendre Dada en même temps que Tzara : le mouvement et les ouvres établissent le "chaos". Devant un monde dont l'ordre était inacceptable, il fallait dresser les leçons de l'extrême désordre. Cela se fit, par Tzara, de Zurich à Saint-Julien-le-Pauvre. Ce que Tristan Tzara, venu de Roumanie, avait dans le cour lors des premières manifestations du cabaret Voltaire, et qu'il conservera jusqu'à la fin sous la tente à oxygène, c'est la volonté d'une écriture capable de ne plus mentir : nous avons déplacé les notions et confondu leurs vêtements avec leurs noms aveugles sont les mots qui ne savent retrouver que leur place dès leur naissance leur rang grammatical dans l'universelle sécurité bien maigre est le feu que nous crûmes voir couver en eux dans nos poumons et terne est la lueur prédestinée de ce qu'ils disent... ces vers qui sont dans L'Homme approximatif soulignent à merveille ce long effort, cette ascèse, ce renfermement de deux années, bref, la vocation, la destination et la signification de ce poème ininterrompu. Il est juste de marquer que ce chef-d'ouvre - si l'on veut à toute force mettre des étiquettes périssables sur des événements qui ne le sont pas - est chef-d'ouvre, manifestement, du surréalisme. Cette affirmation juste est cependant une constatation fort banale. Je m'explique : dans ce tournant qui va de Dada au surréalisme, il n'y a pas, chez Tristan Tzara, rupture ou déchirement. Les mille anecdotes de la petite histoire littéraire (et qui ont leur importance) auraient tendance à nous cacher l'essentiel, qui est que Tzara, obéissant à cette logique supérieure qui n'est plus la logique commune, à cette raison autre qui n'est plus captive des infortunes du rationalisme étroit, poursuit - beaucoup plus solitaire que les documents ne le donnent à penser -, sa propre route. Il vient, hier, de tordre le cou à l'écriture, de la briser comme une canne en cent éclats sur son genou. Il a démontré les impostures du langage, les ridicules du poème, les vanités de l'apparat critique. Voilà qui est fait. La page est enfin blanche, et tellement qu'elle n'est plus une feuille de papier, mais une feuille d'arbre, un arbre, une main, une femme, un oiseau, la nuit. On écrit avec tout sur tout, voici la leçon. C'est alors, et dans ce temps, que Tzara se met à L'Homme approximatif, inventant l'écriture dans une autre langue que celle dont nous sommes couverts..." Hubert Juin.

03/2007

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 8, Trois discours sur des circonstances supposées ; Quatre articles ; Un compte rendu littéraire (1845-1846)

Publiés en 1845 et 1846, les textes réunis dans ce volume sont contemporains les uns des STADES SUR LE CHEMIN DE LA VIE, les autres du POST-SCRIPTUM DEFINITIF ET NON SCIENTIFIQUE AUX MIETTES PHILOSOPHIQUES. Loin d'être, comme certains l'ont cru, des arabesques sans importance, ils éclairent et complètent ces grandes oeuvres pseudonymes et parfois même en donnent la clef. Ainsi, les TROIS DISCOURS SUR DES CIRCONSTANCES SUPPOSEES correspondent aux trois parties des STADES : le premier — A L'OCCASION D'UNE CONFESSION — permet d'interpréter l'attitude du Quidam de COUPABLE ? — NON COUPABLE ? ; le second — A L'OCCASION D'UN MARIAGE — reprend les DIVERS PROPOS SUR LE MARIAGE tenus par l'Assesseur Wilhelm ; le troisième — SUR UNE TOMBE — aide à mieux comprendre ce que représentent pour Kierkegaard les personnages de "IN VINO VERITAS". Des QUATRE ARTICLES qui suivent, le premier est une "mise au point" sur la paternité de certains ouvrages pseudonymes, et le dernier reprend un thème cher à Kierkegaard : le Don Juan de Mozart. Les deux autres se rapportent à la polémique qui opposa Kierkegaard et la feuille satirique politico-littéraire de Copenhague : Le Corsaire, polémique qui eut des conséquences très importantes sur sa vie et son oeuvre, notamment en provoquant une prise de conscience du pouvoir de l'opinion, à la remorque ou à la tète de laquelle la presse s'ingénie à se mettre. Enfin, daté de mars 1846, UN COMPTE RENDU LITTERAIRE se présente d'abord comme l'analyse d'une nouvelle anonyme intitulée : Deux époques, publiée en 1845 et due à Thomasine Gyllembourg. Mais l'intérêt principal du texte tient à sa seconde partie où Kierkegaard, partant de l'opposition établie par l'auteur entre les "deux époques" en question — celle de la Révolution française et celle des années 1840 — établit un diagnostique lucide de la société dans laquelle il vivait et décrit, avec une grande acuité intellectuelle, les lignes de force auxquelles les sociétés contemporaines lui semblent de plus en plus inexorablement soumises. Le nivellement vers lequel il voit s'acheminer l'Europe va modifier de fond en comble le rapport de l'individu et de la société, engendrer une force d'inertie conduisant à une paralysie générale : on n'agira plus, on se contentera de dire qu'il faut agir en pensant que là se trouve l'essence même de l'acte. Et c'est, une fois encore, Hegel qui est mis en cause pour avoir érigé le "général" au rang de vérité et avoir pensé que l'individu ne pouvait acquérir la vérité qu'en se dissolvant dans la généralité abstraite.

06/1979

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Psychologie, psychanalyse

Synchronicité et Paracelsica

La synchronicité représente de toute évidence l'un des noeuds théoriques principaux de la pensée et de l'oeuvre de Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier "repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu'ici - parce qu'il ne se présente pas chez nous - auquel j'ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité", il ne se décide cependant à publier à son sujet d'une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante. Encore ne s'agit-il pas pour Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu'il qualifie d "obscur" et de "problématique", mais d'y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne. S'il se résout à cet effort, c'est par un double souci d'élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l'importance humaine du phénomène, et l'exigence intérieure du souci thérapeutique qui l'a toujours animé. C'est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu'il était non seulement temps, mais qu'il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l'une des réflexions axiologiques les plus profondes de Jung - qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d'autres ouvrages ou d'autres textes déjâ publiés. Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par Jung sur Paracelse. C'est que la vue alchimique du monde et du destin de l'homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de "la synchronicité avant la synchronicité". Il ne s'agissait pas seulement par là de faire ressortir l'unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l'oeuvre de Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l'alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d'illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective.

01/1988

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1973. Tome 1, 1er janvier - 30 juin

Il y a des années qu'on considère comme des tournants. 1973 est de celles-là, et comme on le verra, cela est vrai pour le second semestre comme pour le premier. Parmi les événements les plus marquants : - C'est d'abord l'aboutissement des négociations de Paris sur le Vietnam avec les accords de janvier 1973, qui signifient le retrait des forces américaines. Est-ce la paix en Indochine ? Très rapidement, on se rend compte que ce n'est qu'une trêve. Les deux régimes vietnamiens violent les accords, et n'ont nullement renoncé à obtenir une victoire militaire totale. - C'est aussi le discours d'Henry Kissinger, le 23 avril 1973. Censé ouvrir une "Année de l'Europe" il apparait comme l'expression d'une volonté américaine de maintenir les Etats européens au rang de puissances régionales dans un monde toujours dominé par la bipolarisation entre les deux grands. - En effet, le discours est suivi par la rencontre Nixon-Brejnev de juin et le fameux accord sur la prévention de la guerre nucléaire. Il n'en faut pas plus aux Européens, et en particulier aux Français, pour croire à une connivence entre Américains et Soviétiques pour consolider, à leurs dépens, leur coexistence pacifique, et pour tout dire leur condominium. - Cependant à Washington se développe le scandale du Watergate : au début, en 1972, il s'agit d'un simple fait divers, mais l'affaire devient politique et met en difficulté le président Nixon qui doit admettre la culpabilité de certains de ses collaborateurs. Du coup, sa popularité est en chute libre et notre ambassadeur constate que l'exécutif est paralysé, le président directement menacé et le Congrès renforcé. - On est aussi à la veille d'une redistribution des cartes sur le plan géopolitique. Car se dessine un rapprochement complètement inattendu entre la Chine, sortie de la révolution culturelle, et l'Amérique de Nixon. -En Amérique latine, l'heure est au recul de la démocratie et à la multiplication des coups de force : l'armée prend le pouvoir ou quand elle l'assume déjà, comme en Uruguay l'exerce avec rudesse. Au Chili, on est à la veille du "golpe" qui va mettre un terme à l'expérience de l'Unité populaire du président Salvador Allende : les diplomates français en poste à Santiago notent la vie politique bloquée, l'agitation de plus en plus vive de la société chilienne et rendent compte d'un premier soulèvement militaire. Ce qui se dessine est une décennie de dictatures militaires dans ce continent.

04/2019

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Histoire internationale

Le Secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun. Entre mythes, textes et réalités

Cet ouvrage commis par Jean-Marie Atangana Mebara n'est pas le premier de son cru. Cette nouvelle production embarque le lecteur dans une dynamique où l'auteur se libère assez clairement des émotions personnelles qui émaillent son dernier ouvrage, Lettres d'ailleurs, publié en 2012. Le lecteur se retrouve plongé dans des préoccupations et des réflexions aussi sérieuses que les institutions de la République. Pour autant, l'auteur ne se départit ni de sa bonhomie, ni de son sens inné de l'humour, tant le livre est émaillé de détails savoureux, du sourire en coin de l'auteur. L'ouvrage revêt par ailleurs une dimension historique indéniable. Tirant parti des témoignages écrits de ses prédécesseurs ainsi que de nombreux documents d'archives, l'auteur promène le lecteur dans les dédales des arcanes du Secrétariat général de la présidence depuis les indépendances jusqu'à nos jours. Le parcours révèle une évolution continue, des ajustements incessants, et même des allers-retours dans l'organisation de cette importante structure de l'Etat. Sous l'effet du regard inquisiteur de son entourage, l'ancien SG/PR a pris sur lui, dans le cadre d'un dialogue à la Socrate, de démythifier voire démystifier la fonction qu'il a occupée quatre années durant aux côtés du Chef de l'Etat. Ce faisant il s'est, par une forme d'introspection, libéré la conscience, mis son coeur à nu. Au-delà de cette portée qualifiable de curative voire autobiographique, l'oeuvre se révèle riche en informations ignorées du commun des mortels, du fait du halo de mystères qui les a toujours entourées. De son observatoire, l'auteur finit par se projeter dans l'avenir et suggère des pistes de réflexion pour assurer un fonctionnement plus efficace de l'important organe d'Etat qu'il a dirigé. Autre particularité, cette mine de renseignements est présentée sous une forme plaisante, pas du tout rébarbative au point qu'à force d'y mordre à belles dents, on court le risque, si on n'y prend garde, de perdre de vue le caractère ô combien pédagogique de cette leçon de choses. Leçon de choses certes, mais également leçon sur les hommes au premier rang desquels l'auteur, son chef tel qu'il l'a connu, enfin l'homme sui generis. Sur le plan sociétal, cet ouvrage, dénué de toute haine, rancoeur ou de toute désespérance, milite en faveur de plus d'harmonie entre les hommes et les femmes qui composent la Nation ; il s'achève sur des questionnements dans la perspective d'institutions plus efficaces pour le Cameroun.

02/2016

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Généralités

Le noir et le brun

Une histoire-monde illustrée dans la filiation du best-seller " 1917 ". En 2016, Jean-Christophe Buisson a publié un " 1917, l'année qui a changé le monde " qui a fait date tant cet album innovant conjuguait un récit global -au moyen d'une chronologie commentée très écrite- avec une illustration riche et rare, ponctuée d'une vingtaine de portraits de personnalités culturelles, politiques et historiques de premier plan souvent négligées par la postérité. L'ouvrage a rencontré un grand succès public (10 000 lecteurs) et a été unanimement salué par la critique. Six ans après, c'est d'un autre centenaire qu'il s'agit avec le centième anniversaire de l'arrivée au public de Mussollini via la marche sur Rome, ouvrant l'ère fasciste, amplifiée dix ans plus tard par l'avènement d'Hitler avant de plonger le monde dans l'enfer de la guerre mondiale et connaître une fin tragique, scellée pour la postérité par le procès de Nuremberg. Plongeant leurs racines dans le traumatisme de la Première Guerre mondiale, fascisme et nazisme -même si ils divergeaient sur de nombreux points- convergeaient dans leur haine des démocraties occidentales et la volonté d'ériger un Etat total et totalitaire, absolutiste et conquérant, concurrent de celui du frère ennemi communiste. Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l'attraction qu'ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l'instauration d'Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de " l'Axe ", soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l'historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s'en souvient, avec l'invasion de la Mandchourie par l'Empire du Soleil-Levant en 1931. Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l'histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l'histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d'un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l'on néglige d'associer. Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l'ensemble, magistralement mis en image par une centaine d'illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées. Un livre-événement promis au rang de futur classique.

09/2022

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Art du XXe siècle

Maurice Denis. Amour, 1888-1914

Catalogue officiel de l'exposition Maurice Denis. Amour au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne du 12 février au 16 mai 2021, organisée en partenariat avec le musée d'Orsay. L'ouvrage s'attache à retracer le parcours de Maurice Denis de la fin des années 1880 à la Première Guerre mondiale. D'abord, l'affirmation précoce d'une double vocation, artistique et religieuse. Puis la percée dans les avant-gardes synthétistes et symbolistes, au sein du groupe des Nabis qui rassemble, entre autres, Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Paul Ranson, Edouard Vuillard ou encore Félix Vallotton. Enfin le rôle de théoricien du groupe, avec, en 1890, une définition demeurée célèbre : "Se rappeler qu'un tableau - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote - est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. " Les années 1890 voient Maurice Denis affirmer sa volonté de prendre part au renouveau des arts appliqués avec la réalisation de décors d'intérieurs pour des amateurs parisiens, ou pour le marchand Siegfried Bing. L'artiste se lie à des musiciens et des hommes de lettres, tels Claude Debussy ou Paul Valéry. L'amour, titre de son principal recueil d'estampes édité en 1899, joue un rôle essentiel : l'amour profane est une source d'inspiration inépuisable après son mariage avec sa muse et son modèle Marthe Meurier et la naissance de leurs enfants ; l'amour sacré est le moteur constant de sa volonté de rénover l'art religieux. Une deuxième période déterminante s'ouvre en 1898, après un voyage à Rome en compagnie d'André Gide, lorsque Maurice Denis a la révélation de l'oeuvre de Raphaël, et des décors des grands peintres de la Renaissance. L'artiste poursuit désormais la définition d'un " nouveau classicisme " , qui rejette la planéité et la simplification des formes ainsi que l'arbitraire de la couleur, au profit d'un style et d'une méthode châtiés, nourris par les exemples de Cézanne et de Poussin. Le retour au modelé et à la profondeur, la palette plus lumineuse, presque électrique, et les compositions savamment équilibrées s'accompagnent de nouvelles iconographies, puisées dans les mythes de l'Antiquité ou inspirées par les plages de la Bretagne, sa terre d'élection. Artiste prolifique, lancé sa vie durant dans la quête idéaliste d'une refondation de la peinture moderne, Maurice Denis est une figure incontournable de l'art moderne au tournant du XXe siècle.

02/2021

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Sciences historiques

Livre d'or de la Haute-Loire durant la Grande Guerre. Volume 1

"Ce livre est un recueil. C'est un tableau d'honneur", explique l'auteur. Alors que là-bas, tombaient les enfants de la Haute-Loire, il devint essentiel de les faire revivre dans la mémoire de leurs compatriotes, "vue la dette qui leur est due". Dans ce premier volume, l'abbé Rougier a recueilli tous les articles de journaux, tous les documents relatant les actes de bravoure et parfois d'héroïsme de ces soldats morts au combat entre le 1er septembre 1914 et le 31 octobre 1914. Une des premières victimes fut Augustin Gibelin, le jeune fils du maire de la ville du Puy, engagé volontaire de la classe 1914. Léon Lachèze, capitaine commandant un bataillon du 1er régiment de zouaves fut atteint mortellement par un éclat d'obus, alors que la veille encore il écrivait aux siens de bonnes nouvelles. Sorti de Saint-Cyr dans un excellent rang, il n'était qu'à l'orée d'une brillante carrière. V. Lave consacra un vibrant article à la mort du lieutenant Henri Grellet qui périt héroïquement, les armes à la main, le 8 août 1914, dans les rues de Mercy-le-Bas, en Meurthe-et-Moselle. Alors qu'il partait pour une reconnaissance périlleuse, il demanda à son maréchal des logis que soit gravé sur sa tombe, s'il venait à mourir : "A vous le souvenir, à moi l'immortalité !". Dans une lettre très émouvante, l'abbé Cavard, prêtre-brancardier, raconte les derniers instants de l'abbé Célestin Brusc, premier lévite du diocèse à tomber au champ d'honneur. Il recueillit le récit des circonstances de ses blessures et lui administra les derniers sacrements. Profondément attaché à la Haute-Loire, Noël Malègue, médecin auxiliaire, était fier d'appartenir au 28e bataillon de chasseurs alpins. Le 27 août, il écrivait que "l'on s'habitue très bien au sifflement des balles et au grondement des obus." A 24 ans, le 8 septembre il fut tué glorieusement au col du Bonhomme. Le 23 octobre, un autre médecin, Laurent Canel recevait l'hommage d'une foule émue, alors que dix mois plus tôt, un cortège brillant de parents et d'amis l'escortait dans la joie aux pieds de l'autel avec sa jeune fiancée. Médecin-major de première classe au 800 d'infanterie, il refusa la direction d'un des principaux hôpitaux militaires de Lyon lorsque la guerre devint inéluctable."Victime du devoir et de la charité" au combat de Saint-Christophe, il fut provisoirement inhumé à la frontière, aux côtés du colonel Couturaud.

09/2014

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Romans policiers

Terra Nullius

" UN TWIN PEAKS A LA FRANCAISE, UNE ECRITURE DROIT AU BUT COMME J'AIME " Olivier Norek, à propos de Douve Depuis Douve, ça ne va pas fort du côté d'Hugo Boloren. Sans la petite bille qui fait " ding " pour lui dévoiler une piste, il erre dans le commissariat, limite neurasthénique, au grand dam de Lulu la nouvelle stagiaire. Même ses carrés de chocolat échouent à le remettre d'aplomb. Bref, il est temps de changer d'air. Ca tombe bien : le commissaire Grosset a obtenu pour la mère d'Hugo un rendez-vous dans la clinique lilloise d'un grand spécialiste de la maladie d'Alzheimer. Alors en voiture pour Lille ! Et tiens, coïncidence : la veille du départ, Boloren entend à la radio qu'un enfant d'une dizaine d'années, Jimcaale, vient de se faire agresser dans la plus grande décharge publique de France, coincée à la frontière franco-belge et jouxtant un étonnant bidonville. L'instinct d'Hugo lui murmure d'aller jeter un oeil et Grosset, quoiqu'à contrecoeur, le met en contact avec le duo d'inspecteurs lillois : Desreumaux, qui porte des costumes trop grands pour se donner l'air moins jeune, et Lasselin, surnommé " le Messie " parce que, lorsqu'il interroge les suspects, " il fait parler les muets et redonne la vue aux aveugles. " Et les suspects, ce n'est pas ce qui manque dans cette " terra nullius " (un territoire sans maître) dont la Belgique et la France se renvoient la responsabilité : Manie, cheffe autoproclamée de ce camp, Narong Vacarme son chambellan, la Vieille Sara, le Hippie sage, Hafsa et Pran, Maman Jeanne et Papa Germain... tous liés au camp et à la décharge, tous liés à Jimcaale et au mystérieux trésor qu'il prétendait avoir trouvé quelques jours avant sa mort. Sans parler d'un étrange " trimoin ", ainsi baptisé parce que trois fois témoin dans trois affaires de meurtres sans aucun lien, ni du très médiatique cuisinier vedette de " Toque Toc ", l'émission culinaire la plus regardée de France... Bref, " le problème dans cette affaire, ce n'est pas le nombre de pièces dans le puzzle, c'est le nombre de puzzles ". Avec l'aide de sa bille qui revient enfin mettre de l'ordre dans son cerveau, Hugo Boloren va découvrir peu à peu les liens invisibles, révéler les mystères et secrets qu'on cherche à lui cacher, jusqu'à la résolution effroyable de l'affaire criminelle la plus sordide de sa carrière.

03/2022

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Actualité et médias

Douce France, où est (passé) ton bon sens ? Lettre ouverte à un pays déboussolé

Réveillons-nous ! Il y a urgence. Urgence de partir à la (re)conquête du bon sens oublié. Dans différents domaines, la voie de la sagesse populaire a été délaissée. Tout se passe comme si nous avions collectivement égaré notre faculté de discernement. Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de l'immobilisme ou de tomber dans une quelconque nostalgie, mais, au contraire, d'avancer sur le chemin du bon sens. Un chemin qui passe par le savoir de nos aînés, celui des campagnes et surtout, par une connaissance qui ne se trouve pas dans les livres, mais dans l'observation du monde tel qu'il est. Dans notre société, on confond simplicité et simplisme. Le bon sens, synonyme de ringardise et de désuétude, a mauvaise réputation. Mais qu'a-t-il pu se passer pour que nous en arrivions là ? Comment avons-nous fait pour le reléguer au rang de valeur désuète et dépourvue de légitimité ? Ou pire encore, puisque selon certains esprits "éclairés" et élites auto-proclamées, réfléchir avec bon sens reviendrait à verser dans le populisme ? Il est ainsi devenu dangereux d'être proche du peuple, de penser comme le peuple. En vérité, avec ce genre de raisonnement, on marche vraiment sur la tête. Ou, comme dirait ma grand-mère, qui n'est pas dénuée de sens commun : "le monde ne tourne pas rond ma petite-fille". "Tous les gens très intelligents qui gouvernement nos vies apportent plus de problèmes que de solutions, je les appelle les fournisseurs de crises !" a-t-elle l'habitude de me dire. Voilà qui me rappelle une maxime de Frédéric Dard : "Le bon sens, c'est ce qui permet d'être écouté quand vous n'êtes pas intelligent". Avec une ironie cinglante, l'auteur de San-Antonio a résumé la soi-disant opposition entre intelligence et bon sens, une dichotomie qui nous aveugle et nous éloigne du bon chemin. C'est la raison pour laquelle il est urgent d'ôter nos oeillères. C'est la raison d'être de ce livre qui, exemples à l'appui, invite à quitter la doxa dominante pour adopter de nouveau l'une de nos valeurs cardinales, ce sens commun ou, comme disait George Orwell, cette "common decency", la "décence ordinaire". C'est en croyant de nouveau au bon sens, à ce génie populaire, que la France renouera avec le destin qu'elle mérite, celui d'une grande nation. C'est à cette condition que nos vies seront plus riches de l'essentiel. Redonner du (bon) sens à nos vies, c'est retrouver le chemin de l'authenticité.

09/2019

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Finance internationale

Entre dollar et cryptomonnaies. Le défi des sanctions pour l'Europe

L'ouvrage analyse les retombées des sanctions américaines sur les entreprises européennes alors que l'arrivée des crypto-monnaies étatiques affaiblit la place du dollar. Il propose un regard, à la croisée de l'économie, du droit et de la politique, des enjeux et perspectives avec une dimension professionnelle pratique. L'ouvrage analyse les retombées des sanctions américaines sur les entreprises européennes alors que l'arrivée des cryptomonnaies étatiques affaiblit la place du dollar. Il propose un regard, à la croisée de l'économie, du droit et de la politique, des enjeux et perspectives avec une dimension professionnelle pratique. Les sanctions extraterritoriales américaines sont au paroxysme de leur impact. Jamais la masse des entités sous sanctions secondaires américaines n'a été aussi large ni l'extraterritorialité si forte. Le retrait de l'Accord sur le nucléaire iranien, maintenant les entreprises européennes dans le champ commercial exclusif américain, en témoigne. Malgré les efforts de l'UE, avec des instruments juridiques dédiés, ses entreprises cèdent la place à leurs concurrents asiatiques. En revanche, l'impact général des sanctions se réduit face aux initiatives russes ou chinoises montrant ainsi les limites des sanctions secondaires. L'apparition de cryptomonnaies, dont se saisissent les banques centrales, modifie les règles. Celles-ci sont l'aboutissement d'un lent effritement de l'efficacité des sanctions américaines en raison de sa dimension systémique. La Chine, à la suite de la Russie, est désormais un acteur actif des sanctions économiques et surtout viables grâce à son poids économique. L'apparition de cryptomonnaies étatiques vient alors accélérer la dédollarisation de l'économie et permet la connexion stable de la masse sanctionnée avec l'économie mondiale. Un système financier alternatif sécurisé devient alors crédible. Les différents acteurs économiques et politiques doivent désormais anticiper et s'adapter. Les Etats-Unis ont tardivement pris la mesure de la situation et font face à un dilemme qu'ils imposent aux tiers européens. Ceux-ci doivent dorénavant tenir compte d'injonctions contradictoires alors qu'ils sont une variable d'ajustement dans la stratégie chinoise. Les acteurs privés doivent garder en tête plusieurs critères pour adapter leurs programmes de conformité en fonction du niveau de risque accepté tandis que les institutions, notamment financières, devront évoluer rapidement pour maintenir leur rang. L'ouvrage ouvre sur des sujets plus larges soulevés par le bouleversement des cryptomonnaies pour les sanctions. Il brosse l'enjeu pour le monde de la finance (modèle économique des banques et respect de la conformité) et la géopolitique (place de l'UE, entre coopération et confrontation avec la Chine).

06/2022

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Loisirs

Cahier de vacances pour adultes

Tout le monde se souvient de ses devoirs de vacances (dictées, problèmes mathématiques, etc.) Notre ouvrage permettra à chacun de retomber en enfance de façon ludique et humoristique en révisant les bases du français, des maths, de l’histoire-géo… Le Cahier de vacances pour adultes allie humour et pédagogie. Des pages d’exercices (français, maths, histoire, géographie, anglais, culture générale) qui permettront à chacun de réviser ses classiques : le théorème de Pythagore, l’Appel du 18 Juin, l’emploi du subjonctif, l’accord des noms de couleur, etc. 10 pages de jeux et de tests à la fois drôles et sérieux. Bien évidemment, les solutions seront présentes au milieu de l’ouvrage (à ne consulter qu’après avoir fait les exercices !!)

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Non classé

U-172_ AVEC CARL EMMERMANN DANS LES CARAÏBES, AU CAP ET A RIO

Quand l'U-172, commandé par Carl Emmermann, quitte le port de Kiel le 22 avril 1942, la seconde période faste de l'arme sous-marine allemande se termine avec la mise en place des convois par les Américains le long de leurs côtes. Depuis le début du conflit, les moyens de lutte anti-sousmarine, mis en place par les Alliés, se sont considérablement accrus : développement du radar embarqué, multiplication des escorteurs et des avions, décryptage des messages radios des sous-marins... De ce fait, les conditions de combat se sont sérieusement dégradées côté allemand... Pourtant, en seulement quatre patrouilles de combat, de mai 1942 à septembre 1943, l'U-172 de Carl Emmermann va couler 26 navires et ainsi dépasser le chiffre de 150 000 tonnes de bateaux alliés détruits. L'U-172 se place ainsi au 15e rang des U-Boote ayant obtenu le plus de résultats, un bilan exceptionnel à cette époque du conflit. En premier lieu parce que ce sous-marin va rejoindre des secteurs particulièrement lointains où des succès sont encore possibles : les Caraïbes pour la première mission ; Le Cap en Afrique du Sud pour la seconde, où il participe à une attaque surprise dans une zone où aucun U-Boot ne s'était aventuré jusqu'alors ; le centre de l'Atlantique pour sa troisième mission où deux convois sont pourchassés en meute jusqu'aux côtes africaines ; les côtes du Brésil pour la quatrième, d'où il sera le seul à revenir sur 7 U-Boote engagés... Ensuite, parce que le commandant est efficace et très aimé de ses hommes : des membres d'équipage soudés autour de leur chef qui les garde précieusement avec lui d'une mission à l'autre. A l'issue de sa 4e mission de combat, Carl Emmermann est le 25e commandant de l'arme sous-marine décoré de la Croix de Chevalier avec feuilles de chêne. Il accepte un poste à terre et devient chef de la 6e flottille à Saint-Nazaire début novembre 1943. L'U-172, qui a déjà survécu à 12 attaques aériennes ou maritimes, repart pour sa 6e et dernière patrouille. Sans son commandant charismatique et dans des conditions de combat encore plus difficiles, il est coulé 21 jours après son départ... L'accès de l'auteur, spécialiste des U-Boote, aux photos du commandant Emmermann conservées au U-Boot-Archiv et à plusieurs photos prises par le correspondant de guerre Helmut Berndt, permet d'illustrer le parcours étonnant de cecommandant avec 250 photos exceptionnelles et inédites. Grâce à la traduction de son livre de bord, au témoignage laissé par le commandant Emmermann et aux croquis des patrouilles, suivez l'U-172 en mission dans les océans lointains...

06/2019

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Science-fiction

Gunpowder Moon

La Lune sent la poudre. Depuis Apollo 11, chaque astronaute ayant foulé le sol lunaire a pu remarquer cette odeur de métal brûlé qui évoque la guerre et la violence. Pour Caden Dechert, le chef des opérations d'extraction minière au bord de la mer de la Sérénité, cette odeur n'est qu'une réminiscence de son éprouvant passé de Marine. Nous sommes en 2072, et l'extraction d'hélium 3 sur la Lune alimente les réacteurs à fusion qui permettent à la Terre de se relever d'une catastrophe écologique sans précédent. Mais la concurrence pour obtenir la ressource si précieuse fait rage. Lorsqu'une bombe tue l'un des mineurs de Dechert, le vétéran décide de trouver lui-même le coupable, avant que davantage de sang ne soit versé. En tentant de résoudre le premier meurtre sur la Lune, Dechert se retrouve pris entre les tirs croisés de deux puissances mondiales ennemies. Il sait que sa vie et celles de ses hommes ne valent rien face à elles. Et le tueur rôde toujours. Dechert découvre alors une conspiration qui, à la moindre étincelle, pourrait provoquer une guerre lunaire, entraîner la mort des siens... et replonger, peut-être, la Terre dans les ténèbres. " Une surprenante enquête criminelle menée de main de maître... qui se déroule sur la Lune. " Booklist " Un excellent thriller de SF... La tension est particulièrement forte dans les dernières pages du roman, débouchant sur une conclusion qui réussit le tour de force d'être à la fois cynique et empreinte d'espoir. Voilà une histoire d'une profondeur insoupçonnée, qui fait de ce roman un grand cru dans sa catégorie. " Publishers Weekly " Des images inoubliables et des scènes d'action parfaitement orchestrées caractérisent cette passionnante incursion dans un univers de SF, qui n'est jamais si bien réussie que lorsqu'elle expose un profond désir de paix. " Kirkus Reviews " D'intéressants conflits de loyauté étoffent ce roman où la SF et le mystère se croisent dans une intrigue bien ficelée... Le talent de Pedreira pour le thriller souligne puissamment les enjeux politiques et économiques de l'humanité, au milieu de ces étendues lunaires en apparence désolées. " Library Journal " Ce premier roman mélange avec brio les genres de la SF, du policier et du thriller dans une oeuvre palpitante qui se lit d'une traite... Les lecteurs de hard science et de la SF militaire comme les simples amateurs de bonnes enquêtes policières vont savourer ce livre. " New York Journal of Books " Pedreira réussit une prouesse impressionnante... transposer la corruption économique dans un territoire extraterrestre, ce qui élève ce roman de SF policier, déjà captivant, au rang d'oeuvre troublante et stimulant la réflexion, qui maintiendra les lecteurs en haleine. " RT Book Reviews

05/2019

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Critique littéraire

Les Trente premières années

Le petit Anatole, dit Tolia, suit sa famille en Bulgarie, après la Révolution d'Octobre. L'exil ne lui pèse pas : il s'émerveille de tout et de rien. Il donne le non de Volodia aux arbres, et rebaptise les nuages ; il se sent libre de découvrir le monde, selon son imagination. Mais il faut aussi apprendre le réel : n'est-ce pas plus douloureux que de se plier à sa fantaisie ? Peu à peu le siècle le rejoint, dans les années 20. Ses parents, ayant fait le deuil d'un retour improbable en Russie, le conduisent à Bruxelles. L'âge des rêves et des espiègleries doit faire place à celui des devoirs. Tel est le thème de L'enfant que tu étais. Nous retrouvons Anatole dans Ni guerre ni paux. Il est un lycéen consciencieux, qui soudain se trouve devant ses responsabilités : la montée des périls ne l'empêche pas de faire la connaissance livresque de Jules César, de Louis Pasteur, de l'hydrogène et de l'hypoténuse. Il est le premier de sa classe, mais il apprend bientôt l'insatisfaction. On le destine au commerce et aux duretés de la vie. Il se révolte : il préfère le latin, le grec et la philosophie. Les écolières et les dames l'attirent. Il hait Franco, il a peur de Hitler, il ne sait que penser de Staline. Il prend acte de son impuissance en partant combattre, trop jeune, dans le rang des Républicains. L'équilibre intérieur est une fausse notion, au lendemain de Munich. L'Histoire emporte Anatole, le 10 mai 1940. Il perd très vite la guerre, il fait passer des patriotes à Londres, il doit fuir en Afrique du Nord, il est journaliste d'un périodique gaulliste à New York, il revient en Angleterre, cette fois au Q. G. d'Eisenhower. Le voici préparant le débarquement en Normandie, puis sur ses plages. Haut fonctionnaire à Berlin, il y enseigne la démocratie à l'Allemagne écartelée. Il joue un rôle important pendant le blocus de 1948. Les femmes tombent avec une facilité déconcertante. L'après-guerre, pour lui, est vorace. A trente ans, il a vécu plusieurs vies, mais a-t-il vraiment eu le temps de vivre une vie à lui ? Devenu Alain Bosquet, à la fin des Fêtes cruelles, il prend la décision de tout abandonner en s'installant à Paris : le café-crème et le croissant chaud valent bien une messe. Cette étourdissante trilogie est plus qu'un journal intime ou qu'une autobiographie : c'est un roman picaresque et le fidèle portrait d'une époque, avec toutes ses contradictions. on rira, on pleurera, on découvrira des chapitres poétiques ou impitoyables. Comme le dit Ismaïl Kadaré, cette oeuvre possède la dimension épique.

02/1994

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Histoire ancienne

L'Héra de Zeus. Ennemie intime, épouse définitive

Le portrait canonique d'Héra en fait une déesse colérique et jalouse, accablant son royal époux de reproches incessants et poursuivant de sa vindicte les fils illégitimes de Zeus. Le présent ouvrage affronte la difficulté de réconcilier cette image convenue de la "mégère" de l'Olympe et la dignité d'Héra en ses sanctuaires, sans faire des mythes et des cultes deux composantes de la culture grecque qui resteraient imperméables l'une à l'autre. L'analyse de la figure d'Héra en tant qu'épouse de Zeus permet de se saisir de ces langages, certes différents, mais ancrés dans un savoir partagé par les Grecs. L'enjeu de l'expérimentation dépasse dès lors la seule figure d'Héra et s'attaque aux ressorts mêmes du polythéisme grec, en cherchant à mieux comprendre le réseau fonctionnel des divinités qui le composent et les relations qui se tissent entre elles. En l'occurrence, la déesse Héra est étroitement liée au pouvoir de Zeus et, partant, à la configuration grecque de la souveraineté divine. Dans sa figure de déesse en colère, elle met en oeuvre la querelle structurante, autrement dit, elle est "l'ennemie intime" nécessaire à la bonne gestion du pouvoir. Mais la figure de l'épouse est tout aussi présente et cruciale dans la représentation de la déesse : c'est en cumulant les statuts de soeur et d'épouse qu'Héra assoit son rôle de souveraine, une souveraine dont le rang n'est pas toutefois absolu, mais relatif à celui du dieu qu'elle côtoie. Par la lecture tantôt conjointe tantôt parallèle des traditions narratives et des cultes, le présent ouvrage entend rendre sa complexité à l'Héra de Zeus. Cet ouvrage s'inscrit dans la réflexion très actuelle sur le fonctionnement du polythéisme grec tout en s'attaquant à une divinité très peu présente dans le champ des études sur les dieux grecs. Il s'agit dès lors de sortir des impasses auxquelles ont parfois conduit tant une vision synchronique et figée de la société des dieux grecs qu'une prétendue reconstruction de son histoire. La première option, liée aux apports de l'analyse structurale des années 1960-1970, a certes permis de mettre en évidence la spécificité des divinités qui sont autant de puissances en relation avec les autres dieux. Mais l'identification d'un dieu par un mode d'action unique a parfois abouti à la mise en place de modèles invariants, où la polyvalence des dieux, la spécificité des contextes et les effets de l'histoire étaient sous-estimés. Quant à la deuxième option, davantage diachronique, il faut reconnaître que, sous la bannière de l'histoire, se cachent parfois des développements relevant de postulats qui ne sont jamais démontrés.

11/2016

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BD tout public

Invisibles

"INVISIBLES" est une exposition organisée par le collectif CAFE CREED. Elle regroupe trente-cinq affiches pour trente-quatre films que vous ne verrez vraisemblablement jamais. Pourquoi ? Parce que leurs auteurs ont été forcés, à un moment donné, de renoncer à les tourner, ce qui est à déplorer, attendu que certains auraient pu s'avérer de vrais chefs d'oeuvres (Napoléon, de Stanley Kubrick, Confusion, de Jacques Tati, Kaléidoscope, d'Alfred Hitchcock, etc.), et les autres de vraies curiosités (Skaterella, de Jacques Demy, Who killed Bambi ? de Russ Meyer, etc.). Ces affiches sont l'oeuvre de trente-quatre auteurs illustrateurs, tous membres du collectif CAFE CREED, qui ont eu à coeur de rendre hommage à ces films et de rendre par la même l'invisible pour partie visible. Des reproductions de ces affiches seront disponibles à la vente ainsi qu'un catalogue dans lequel sont narrés par le menu les aléas et autres difficultés qui ont condamné ces films à demeurer à jamais inachevés. Catalogue : Les trente-cinq affiches de l'exposition sont regroupées dans un catalogue (format 20x30 cm, 80 pages quadri, dos carré collé, couverture souple avec rabats) où sont narrées par le menu les aléas qui ont conduit à l'abandon des films. Prix public : 13 ? ISBN : 9-782844930538 Liste des 34 auteurs exposés : Anne Simon - Laurent Bourlaud - Lilidoll - Cléo Germain - Alexandre Clérisse - Baron Humide - Patrice Cablat - Natacha Sicaud - Tib-Gordon - Amandine Ciosi - Marine Blandin - Ahuura Supply - Vincent Estienne - Gaëlle Duhazé - Thibault Balahy - Vincent Lozachmeur - Mélanie Allag - Romain Sein - Lucie Albon - Nicolas Gazeau - Clément Baloup - Mathilde Domecq - Antoine Perrot - Valentine & Vittorio Principe - Tony Neveux - Christophe Bataillon - Tandapants - Vallie Desnouël - Angèle V - Lorenzo Chiavini - Benjamin Lecoq - Philippe Lecoq - Benoît Preteseille - Elsa Fanton d'Andon Liste des films inachevés représentés : Vingt mille lieues sous les mers, de Federico Fellini La révolte des machines, de Romain Rolland et Frans Masereel La maison Brûlée, de Georges Bataille Life of Christ, d'Orson Welles Confusion, de Jacques Tati Dune, d'Alejandro Jodorowsky The silent flute, de Roman Polanski Hollywood's retired, de Billy Wilder Le seigneur des anneaux, de John Boorman King Kong vs Frankenstein, de Willis O'Brien The amazing adventures of Kavalier & Clay, de Stephen Daldry Le bec de gaz, de Jean Cocteau The quest, de Jean-Claude Van Damme Il fantasma del Bolchoï, de Dario Argento Ronnie Rocket, de David Lynch Concentrate, d'Andreï Tarkovski Kaléidoscope, d'Alfred Hitchcock Flash Gordon, d'Alain Resnais Le deuxième soufflé (version 64), de Jean-Pierre Melville Red cars, de David Cronenberg The double, de Roman Polanski Who killed Bambi ? de Russ Meyer Porno teo kolossal, de Pier Palo Pasolini Les derniers professionnels, de Fernando Di Leo Pompéi, de Roman Polanski Sois belle et tais-toi, de Fernand Crommelynck Signe parti

01/2012

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Religion

L'Homme est une espérance de Dieu

Wagner (Charles): le nom de ce pasteur, écrivain prolifique, est sorti de notre mémoire et de nos dictionnaires. Notre oubli concerne toute une génération et toute une famille d'esprits, et il commence à être heureusement réparé. Quinet, Renouvier, Buisson, mais aussi Pécaut, Steeg, Henry Michel, Pauline Kergomard..., ont été, depuis vingt ans, relus, réédités, fortement commentés. Le présent ouvrage contribuera à hisser Charles Wagner au rang qui était le sien à l'époque: l'un de leurs pairs, et peut-être le plus puissamment original avec le Pécaut du " Port-Royal laïque " qu'était Fontenay-aux-Roses. Charles Wagner a été célèbre en son temps. Ses livres ont été constamment réédités. Jeunesse, paru en 1892, a participé de tout un réveil spiritualiste dans une France que l'on avait pu croire définitivement satisfaite d'une morale positiviste. Ce sont les années où Claudel et Charles de Foucauld se convertissent, où Blondel et Bergson renouvellent la philosophie française, où un groupe d'amis choisis, dont Wagner, crée l'Union pour l'action morale dont le but, si difficile à rejoindre, fut de ne laisser la France basculer ni dans un catholicisme politique ni dans une laïcité antireligieuse. Wagner se trouve ainsi au confluent d'une série de milieux qui concourent à nourrir l'esprit républicain, des protestants, des spiritualistes, des juifs, des quêteurs d'une religiosité laïque. Il entretient de belles amitiés, très significatives, dont celle avec Ferdinand Buisson, homme-orchestre de la laïcité scolaire. Buisson développe une conception de la libre-pensée très éloignée des habituelles certitudes antireligieuses de ces milieux; Wagner est de ceux qui font vivre l'expression aujourd'hui vieillie, mais importante, de libres croyants. Tous deux témoignent pour une foule d'esprits sincères, passés par le crible du dreyfusisme, qui redoutent plus que tout une laïcité spirituellement desséchée ou indifférente. À leurs yeux, la République est bien plus qu'une constitution ou une arithmétique des droits et des devoirs: elle doit se poser la question de l'intériorité et du sens. Et Wagner est de ceux qui viennent lui rappeler que " les sociétés ne vivent pas seulement de travail industriel, de science, de politique; qu'elles vivent aussi d'activité morale. C'est dire simplement qu'elles vivent de ce qui fait vivre l'homme tout entier ". (Félix Pécaut) Il faut se réjouir que la table des matières de cette anthologie soit aussi variée, aussi franchement religieuse et aussi franchement laïque à la fois, qu'elle nous propose "Prière" et "La mort" aussi bien que "Laicité" ou "Humanisme". Wagner eût aimé une telle anthologie, lui dont la religion était si laïque, et l'humanité si religieuse. (extraits de l'Avant-propos de Patrick Cabanel)

05/2007

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Sciences historiques

Les Baux en Provence. Notice historique sur la ville et sur la Maison des Baux

A la fin du Xe siècle, Pons le Jeune, seigneur des Baux, tenait un rang distingué parmi les puissants de Provence qui avaient profité de l'apathie de Raoul, roi d'Arles, pour s'émanciper et fortifier leurs domaines. La puissance de sa dynastie s'agrandit ensuite par son alliance avec des maisons souveraines. Lorsque la Provence se couvrit de troupes armées au XIIe siècle, tout ce que ces contrées méridionales comptaient d'illustres familles se rangea sous la bannière de Barcelone ou sous la comète à seize rayons d'argent en champ de gueule, blason de la maison princière des Baux. Cette guerre augmenta l'importance des Baux. Les populations environnantes se groupèrent autour du château, pour se protéger mais aussi pour partager ses privilèges. Il en résulta une grande bourgade qui prit bientôt le titre de ville et s'entoura de remparts. Les princes de Baux devinrent alors une puissance formidable. Ils étaient maîtres de soixante-dix-neuf villes, bourgs ou châteaux qui furent appelés les Places baussenques et qui étaient libres de tout péage ou impôt. Leur nombre aurait pu être augmenté si, dit-on, la famille n'avait pas attribué à la combinaison des chiffres 7 et 9 une influence magique. Les souvenirs de guerre ne sont cependant pas les seuls qui s'éveillent au nom des Baux. Les troubadours venus d'Espagne et d'outre-mer étaient accueillis et fêtés à leur cour ; ils s'en retournaient comblés de présents et magnifiquement vêtus. Certains connurent un destin particulier. Fouquet, surnommé de Marseille, poète provençal, se rendit agréable à Bérald, prince des Baux et s'éprit de son épouse, Adélasie, pour laquelle il chanta de fort belles choses sans toutefois se déclarer. A la mort de la belle et de tous les princes qui l'avaient protégé, il se fit moine de l'ordre de Cîteaux et devint archevêque de Toulouse. Un autre poète, Guilhem de Cabestan, s'éprit de Bérangère des Baux à qui il inspira une passion si vive qu'elle lui administra un philtre d'amour qui le fit tomber en convulsion. Le troubadour, guéri de son amour, adressa ses hommages à Tricline Carbonnelle, dame de Roussillon. Le mari, brutal et jaloux, prit ombrage de cette passion partagée et fit servir au dîner de son épouse le coeur de l'amant qu'il avait tué de ses propres mains. Les belles lettres et les études scientifiques étaient également cultivées dans la maison des Baux, par Béral, seigneur de Marseille. Sa lecture de nombreux livres arabes sur l'astrologie le rendit superstitieux : il mourut à la suite de l'émotion que lui causa l'apparition d'oiseaux noirs alors qu'il dînait.

09/2014

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Ethnologie

Le travail du mythe. La construction du héros en Mélanésie

Cet ouvrage posthume de Bernard Juillerat élève le mythe au rang d' "? "objet transitionnel" entre l'inconscient individuel et la société? " et permet de repenser encore une fois des questions dont l'intérêt excède évidemment le domaine mélanésien, notamment la sexualité, la procréation, la parentalité, la filiation, l'émergence du social ou la mort. A partir de l'analyse comparative d'un corpus de mythes mélanésiens, essentiellement néo-guinéens, Bernard Juillerat en dégage la logique sémantique globale, en repérant les thèmes disséminés à travers les récits de multiples sociétés qui prennent sens comme autant d'éléments de configurations inconscientes universelles. La transmission orale des mythes, qui véhicule ce sens, contribue surtout à le produire à travers les transformations que leur répétition induit inévitablement au cours du temps. Ainsi, comme il l'écrit, le "? sens n'est pas préétabli avant même que le mythe n'existe socialement : il se constitue dans une poussée de la pensée qui, par la médiation du récit, passe dans la parole et devient un bien culturel transmissible ? ". Au coeur des mythes réside la question des conflits permanents entre la jouissance individuelle et la construction du social qui travaille à sa domestication, le mythe parlant des "? concessions que le sujet doit concéder au social pour maîtriser sa part "naturelle"? ". Ainsi la pensée mythique fait-elle resurgir ce que la société a refoulé comme non socialisable. Dans la première partie, l'auteur traite des héros phalliques, personnalités solitaires, narcissiques et pulsionnelles qui défient l'ordre social et auxquelles appartiennent notamment les figures répandues des changeurs de peau. La deuxième partie porte sur les héros oedipiens, personnages disposant d'un accès privilégié à l'abondance - qu'elle se dise en termes de richesses matérielles ou de femmes. Ces types de héros vécurent sous le règne du principe de plaisir avant qu'une transgression individuelle n'y mette fin en provoquant l'apparition du principe de réalité qui régit désormais la vie de la société. La troisième et dernière partie concerne l'intrication mythique des thèmes de l'amour, de la mort et de l'abondance. L'analyse se termine sur l'observation qu'une structure ternaire apparaît commune à la presque totalité des récits. Ecrit de façon claire et avec la sobriété qui était coutumière à l'auteur, ce livre offre un large panorama de mythes dans lesquels les ethnologues de la Nouvelle-Guinée en particulier retrouveront des échos familiers des récits qu'ils connaissent. L'interprétation qu'en livre Bernard Juillerat ici entend mettre en évidence les récurrences thématiques qui se font jour entre eux, sans chercher à les contextualiser de façon spécifique. Il n'est donc fait référence, par exemple, ni aux rites susceptibles d'être associés à ces mythes et de les éclairer, ni aux modalités sociales de leur énonciation.

07/2014