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Musique, danse

Felix Mendelssohn. La lumière de son temps

Lumière de son temps, Felix Mendelssohn le fut à plus d'un titre. Né dans une famille de haute culture, petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn, il fut le premier né de la " génération de 1810 " qui vit éclore tant de génies (Schumann, Chopin, Liszt, Wagner...). Ses dons précoces encouragés par sa famille firent de lui un artiste accompli, chef d'orchestre magnétique, âme de festivités édifiantes et de projets pédagogiques ambitieux, qui pratiqua l'art musical dans sa globalité. Brigitte François-Sappey avait déjà consacré à Mendelssohn un bref ouvrage. Elle développe ici, avec une empathie érudite, les traits de l'artiste dont la réputation posthume, modeste par rapport à l'éclat qu'il connut de son vivant et sujette à controverses, commence à être réévaluée. Elle s'attache à éclairer les passages entre l'être affectif et le créateur exigeant, le musicien attiré par les arts du silence (ses dessins et aquarelles témoignent d'un incontestable talent) et l'organisateur d'événements qui réunissent des foules (la recréation de la Passion selon saint Matthieu), le juif converti au protestantisme qui œuvre à la constitution d'une identité allemande, le frère ébloui par sa sœur bien-aimée Fanny dont il ne soutient pourtant pas l'ambition de compositrice. L'auteur commente avec finesse une œuvre animée par deux tendances extrêmes, la féerie et la solennité, dans laquelle elle fait mesurer l'absolue efficacité de la précision et l'économie de la magique orchestration, en mettant en évidence comment, par sa hauteur de vue et sa volonté de conciliation, l'immense artiste fut amené à dépasser l'égotisme romantique pour conjuguer au suprême degré esthétique et éthique.

08/2008

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Sciences historiques

La Terreur en Roussillon et ce qui s'ensuivit (1793-1794)

Michel Brunet n'aura pas eu le temps de mettre la toute dernière main à l'ouvrage La Terreur en Roussillon 1793-1794 sur lequel il a travaillé aux Archives Départementales des Pyrénées-Orientales de 2013 à 2015. Mais l'écriture en était tellement avancée que le lecteur ne pourra que se réjouir de la parution de ce petit livre posthume, instructif et passionnant comme tous les autres ouvrages de l'historien. La Terreur 1793-1794 est "plus qu'une autre période de l'histoire de France celle qui a laissé une empreinte d'effroi et d'horreur inégalée" (Books n° 89). Comment l'épisode a-t-il marqué le tout jeune département des Pyrénées-Orientales – dit encore Roussillon ? Michel Brunet nous en donne les principales clefs : - Sur le plan politique avec ses élus locaux bellicistes mais désarmés, ses représentants en mission se prenant pour des proconsuls, ses militaires (dont le général Dugommier) pas forcément en accord avec le Comité de Salut Public. Tous et chacun à la conquête du pouvoir, on l'aura deviné. - Au quotidien, au plus près de la population, avec son lot de petits arrangements, de guerres, d'occupation armée dévastatrice, de jeux frontaliers, de dégâts, de pillages et autres prélèvements, dans une plaine du Roussillon transformée en champ de bataille. Au moment où des historiens, comme l'américain Timothy Tackett, se penchent à nouveau sur le phénomène de la Terreur (peut-être inspirés par l'actualité ?), la recherche de Michel Brunet vient à point nommé apporter sa pierre à la longue, lente et difficile analyse historique d'une période aussi complexe.

06/2018

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Sciences politiques

Elie Halévy et l'ère des tyrannies. Histoire, philosophie et politique au XXe siècle

Le 28 novembre 1936, devant la Société française de philosophie, Elie Halévy prononçait une conférence de première importance intitulée "l'Ere des tyrannies" , devenue deux ans plus tard la pièce maîtresse de l'ouvrage posthume éponyme, L'Ere des tyrannies. Véritable testament intellectuel, ce livre rassemblait une série d'écrits sur le socialisme et la guerre à même de comprendre la "crise mondiale" sortie de 1914-1918, matrice commune des totalitarismes qui allaient dominer l'Europe. Les penseurs de la démocratie, à commencer par Raymond Aron, Célestin Bouglé, Etienne Mantoux, ou Marcel Mauss surent comprendre tout ce que la pensée d'Elie Halévy recelait de pouvoir de résistance et d'engagement face aux tyrannies. Cette postérité ne s'est pas démentie même si L'Ere des tyrannies est longtemps restée dans une forme d'éclipse qui fut celle de la philosophie politique elle-même. Il était temps de revenir sur cette conférence et ce livre fondateur. Un colloque jamais organisé en France, tenu les 27 et 28 novembre 2016, à Sucy-en-Brie où vivait Elie Halévy avec sa femme Florence, et à Sciences Po où il enseignait, allait réunir autour de l'oeuvre d'Elie Halévy des philosophes, des historiens, des politistes, des sociologues. De cette rencontre internationale est né ce livre qui se déploie sur le temps des tyrannies pensées par Halévy, sur le temps de la reconnaissance au milieu de la Seconde Guerre mondiale et de ses après, enfin sur le revival que connaît aujourd'hui l'oeuvre halévyenne, invitant plusieurs générations de chercheurs, de penseurs et de professeurs à reprendre l'étude de la démocratie alors que s'aggrave une nouvelle crise mondiale.

02/2019

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Histoire de l'Eglise

Histoire de l'oeuvre de la Rédemption

Lorsqu'on demande à un chrétien évangélique américain s'il a entendu parler de Jonathan Edwards, on reçoit presque invariablement une réponse enthousiaste : c'était un grand génie théologique d'autrefois. Il ne faut par contre pas insister, en cherchant à savoir ce que Jonathan Edwards a découvert, ou en quoi il a révolutionné la théologie ; personne ne le sait, parce que ses écrits sont trop profonds pour être compris... Espérons que cette reproduction numérique ThéoTeX d'un de ses ouvrages, traduit en 1854 par la Société des livres religieux de Toulouse, tordra le cou à ce cliché, repris parfois sans réflexion par des évangéliques français : Jonathan Edwards (1703-1758) n'a pas été un génie, mais un très bon auteur puritain qui nous a laissé des documents intéressants, notamment sur le premier grand réveil religieux américain. Sa théologie reste tout-à-fait classique pour son temps ; ici il dresse une magnifique fresque de l'exécution du plan divin pour le rachat de l'humanité, débutant dès la chute dans le jardin d'Eden, et s'achevant dans la Jérusalem céleste, à la consommation des siècles. La partie eschatologique n'est évidemment pas discutée, puisqu'il s'agit d'un tableau, donné comme tel : le lecteur en retirera une impression saisissante de la majesté et de la bonté divines, rendues manifestes par l'admirable constance, sagesse et amour avec lesquels Dieu a poursuivi son plan de salut tout au long de l'Histoire. Nous avons traduit et rajouté en tête la petite préface que Jonathan Edwards Junior (1745-1801) avait placée dans l'édition anglaise de l'oeuvre posthume de son père.

03/2023

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Histoire régionale

Une ville à la croisée des chemins. Genève, ses visiteurs et son hôtellerie aux siècles passés

Que sait-on de l'histoire de l'hôtellerie à Genève, ville qui dès le Moyen Age devint une place commerciale grâce à ses foires et l'existence d'un pont sur le Rhône ? Peu de choses en vérité, mais ces pages fort vivantes, laissées par Charles Heinen (1900-1988) et publiées à titre posthume, comblent divers manques. Chimiste de profession jusqu'à l'accident de travail qui lui coûta la vue en 1950, c'était également un chroniqueur passionné de l'histoire de la cité où il avait vu le jour en 1900 et où il fut très actif au sein du "Cercle démocratique", ancêtre du Parti libéral. On trouvera dans ce livre l'écho de moult récits de voyage à Genève – premier grand centre de tourisme en Suisse – émanant de personnes, célèbres ou non, qui commentent en termes parfois très critiques le système politique et les moeurs en vigueur, sans parler de l'architecture souvent jugée bizarre de cette ville qui tournait le dos au lac. D'une plume aussi alerte qu'érudite, l'auteur fait revivre la vitalité débordante – à l'occasion très peu calviniste – des auberges de la cité remplies d'habitants de l'agglomération ou venus d'ailleurs, et souligne l'obligation pour les hôteliers dont beaucoup étaient membres des instances politiques de faire respecter les règles sociales et religieuses. Il raconte en outre les quatre siècles d'existence de l'hôtel de l'Ecu (1540-1959), établissement réputé du bord du lac qui accueillit nombre d'officiels logés aux frais de la communauté, des écrivains connus ou de simples visiteurs dont plus d'un témoigna de l'accueil reçu.

04/2022

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Biographies

La Normandie de Flaubert

Gustave Flaubert est trois fois normand, par sa biographie, par son oeuvre et par les traces qu'il a laissées dans le patrimoine. Demi-normand par sa mère, il est né à Rouen en 1821, mort à Croisset en 1880, enterré au cimetière monumental de Rouen. En cinquante-huit ans et demi, il a donc parcouru à peu près sept kilomètres. Certes, il a fait quelques détours, dans la capitale et en Orient, mais son vrai lieu, c'est sa table de travail dans la grande pièce qu'il occupe au premier étage de sa maison avec vue sur la Seine. Flaubert est aussi normand par ses oeuvres, depuis la première publiée, Madame Bovary, dont l'action se déplace du pays de Caux au pays de Bray, jusqu'à Bouvard et Pécuchet, le dernier roman inachevé qui a pour cadre le Calvados, en passant par Un coeur simple, situé sur les terres de sa mère, à Pont-l'Evêque. Enfin, Flaubert est une troisième fois normand, à titre posthume, par la place qu'il tient dans le patrimoine matériel : des lieux de mémoire, deux maisons, des statues, des plaques commémoratives, des manuscrits et des livres conservés dans les bibliothèques publiques. Pour rendre compte de cette triple réalité normande, dans la vie, dans l'envie et dans la mémoire des vivants, une seule plume n'aurait pas suffi. L'Association des Amis de Flaubert et de Maupassant a sollicité plusieurs de ses membres pour composer un livre à la fois un et multiple, riche de la complexité et des contradictions d'un coeur moins simple que celui de Félicité.

05/2021

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Allemagne

Le chef du contre espionnage nazi parle. 1933-1945

Le maître-espion du IIIe Reich. Les Mémoires du Brigadeführer-SS Walter Schellenberg, dernier chef du renseignement extérieur de Hitler, constituent un témoignage de première main sur les arcanes les plus méconnues du régime nazi. Ouvrant les sinistres portes du Sicherheitsdienst (SD), le service de renseignement de la SS, ils nous guident au travers des actions clandestines et des coups de main les plus spectaculaires fomentés par les dirigeants du IIIe Reich, partout dans le monde, en amont et durant la guerre. Ils analysent la politique étrangère nazie, ses secrets et ses soubresauts au fil du temps : l'invasion de la Pologne, l'enlèvement manqué du duc de Windsor, la disparition de Hess, l'assassinat de Heydrich, l'affaire Cicéron, les négociations d'Himmler avec le comte Bernadotte, etc. Enfin, ils offrent un éclairage sur les principaux hiérarques du Reich et sur le fonctionnement interne du régime, véritable nid de scorpions au sein duquel se combattent hommes et institutions. Mais ces Mémoires sont aussi la voix d'un homme aussi mystérieux que le service qu'il a dirigé. Protégé de Heydrich, favori d'Himmler, Schellenberg fait aussi partie de ceux qui, plus tôt que les autres, ont compris la faillite programmée du régime hitlérien. Dès lors, désireux de sauver ce qui pouvait l'être, il a tenté de négocier une paix de compromis avec les puissances occidentales. De cette lucidité prématurée, il a tiré une justification face à l'Histoire, au travers de ce texte posthume qui sait admirablement jouer des demi-vérités. Ce document essentiel, complété d'une introduction et d'un appareil critique de premier ordre, sort enfin de l'oubli.

01/2022

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Critique

Les très riches heures de l'humanité. Suivi de Souvenirs et rencontres

De la prise de Byzance par les Turcs (1453) à la conquête du pôle Sud par Scott et Amundsen (1912), en passant par la composition de la Marseillaise par Rouget de Lisle (1792), Stefan Zweig raconte neuf moments clés de l'Histoire de l'humanité. Un recueil pleins de souvenirs et portraits d'artistes et de créateurs de génie (Dante, Rimbaud, Verhaeren, Toscanini, Joyce, Gorki...). Récits historiques et portraits d'artistes : tout le génie de conteur de Zweig L'un des meilleurs biographes du XXe siècle, Stefan Zweig excellait aussi dans les brèves narrations historiques. Ce recueil paru en 1939 rassemble neuf récits de ces moments clés du passé. " L'Histoire est la plus grande poétesse et la plus grande actrice de tous les temps ; cependant elle ne crée pas en permanence ", écrivait Zweig. Seules certaines heures " d'une grande concentration dramatique, porteuses de destin ", se révèlent aux yeux de l'écrivain supérieures à toute oeuvre de fiction. Ce sont ces " très riches heures " que racontent ces pages : la prise de Byzance par les Turcs (1453), la découverte de l'océan Pacifique par Nunez de Balboa (1513), la création du Messie de Haendel (1741), la composition de la Marseillaise par Rouget de Lisle (1792), la défaite de Waterloo (1815), l'inspiration de l'Elégie de Marienbad de Goethe (1823), la ruée vers l'or californien (1848), Dostoïevski devant le peloton d'exécution (1849), la conquête du pôle Sud par Scott et Amundsen (1912)... Dans Souvenirs et Rencontres, recueil posthume, Zweig dresse cette fois des portraits sensibles de Dante, Sainte-Beuve, Renan, Rimbaud, mais aussi d'artistes de son temps : Verhaeren, Toscanini, Rilke, Gorki, Joyce...

02/2024

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Poésie

Poèmes retrouvés

La découverte inattendue d'un ensemble de 21 poèmes de George Oppen n'est évidemment pas un mince événement, étant donné le peu de données concrètes dont nous disposons concernant cette période fondatrice de l'oeuvre du poète américain. New Directions a publié en 2017 une première édition de ces 21 Poems, présentés par David Hobbs. C'est bien sûr ce texte dont nous proposons la traduction en ouverture du présent volume. Mais nous avons profité de la circonstance pour compléter notre travail antérieur. Lors de la publication de la Poésie complète de George Oppen en 2011, dans cette même collection, nous avions écarté les deux sections de poèmes épars ou inédits regroupés à la fin des New Collected Poems. La découverte de cette séquence de jeunesse nous a donné l'opportunité de réunir l'ensemble de ces poèmes retrouvés. Nous leur avons adjoint les 26 fragments posthumes, regroupant les notes qu'Oppen avait épinglées dans sa chambre à la fin de son existence et que Mary, son épouse, a recueillies après sa mort. Avec cet ensemble désormais exhaustif, qui vient s'arrimer au navire principal de la Poésie complète, le lecteur français dispose donc de la totalité d'une oeuvre poétique qui s'impose avec une évidence croissante à mesure que s'éloigne le siècle dont elle est l'une des émanations les plus poignantes.

10/2019

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Littérature étrangère

La guerre sur les collines

Roman, autobiographie, témoignage et journal à la fois, La guerre sur les collines échappe à toute classification, parce qu'elle est une "somme". Inspirée à son auteur par l'expérience de la résistance italienne pendant la dernière guerre, elle a pour toile de fond les collines piémontaises des Langhe, et pour trame la lutte inégale que les partisans livrèrent aux Allemands et à leurs alliés fascistes pendant les années 1943-45. Le personnage central, Johnny, est un jeune intellectuel piémontais. Son désarroi, celui de toute une génération soumise au fascisme, sa révolte, sa perpétuelle inquiétude en même temps que sa lucidité caustique et amère en font un véritable héros de notre temps. Mais la beauté de ces pages posthumes tient sans doute avant tout à l'accord intime que Fenoglio est parvenu à établir entre l'expérience de la guerre et celle du langage. La guerre devient ici la matrice même d'un style et d'un ton. Ton extraordinairement contrasté, ouvert à une perpétuelle invention linguistique, brutal, raffiné, austère, comme si la guerre des hommes ne pouvait qu'engendrer la guerre des mots. La guerre sur les collines, sans conteste l'un des plus beaux livres de guerre jamais écrits, est aussi le récit d'une expérience intérieure, oeuvre complexe et secrète d'un très grand écrivain.

10/1973

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Théologie

Correspondance 1939-1974

Cardinal Henri de Lubac, Oeuvres complètes Onzième section : Posthumes, t. XLVIII : Cardinal Jean Daniélou-Cardinal Henri de Lubac, Correspondance 1939-1974 Sont ici données à lire quelque 220 lettres échangées entre le père Henri de Lubac et le père Jean Daniélou qui s'échelonnent du 16 septembre 1939 au 1er février 1974. Et une série d'Annexes attachées à cette période. Nous assistons, dans cet échange, à la naissance et à l'essor de la collection " Sources chrétiennes " (publiée par les Editions du Cerf), une aventure spirituelle, humaine et intellectuelle hors du commun, menée par les deux premiers codirecteurs aux tempéraments différents mais complémentaires qui agirent dans un seul but : offrir au public les grands textes des Pères de l'Eglise. Une riche annotation, due à Marie-Josèphe Rondeau et à Etienne Fouilloux, permet au lecteur de notre temps de resituer et de comprendre les enjeux capitaux d'une Eglise confrontée aux interrogations d'un XXe siècle tourmenté. Henri de Lubac (1896-1991). Jésuite. Prêtre. Membre de l'Institut. Cardinal. Jean Daniélou (1905-1974). Jésuite. Membre de l'Académie française. Cardinal. Ce volume contient Jean Daniélou-Henri de Lubac, Correspondance 1939-1974. Présentation par le P. Dominique Bertrand, sj. Témoignage de Marie-Josèphe Rondeau. Annotation de Marie-Josèphe Rondeau et Etienne Fouilloux. Index des auteurs anciens et index des auteurs modernes.

09/2021

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Poésie

Oeuvre complètes. Tome 13, Les tombeaux

La mort de la Reine de Navarre en 1549 fut marquée par une série d'hommages posthumes, dont le plus connu est "le Tombeau de Marguerite de Valois", publié à Paris au printemps de 1551. Ce recueil de poèmes en quatre langues, dans lequel les membres de la future Pléiade firent leur première apparition collective, n'avait pas fait l'objet jusqu'ici d'une édition critique, malgré son importance pour l'évolution de la poésie sous Henri II. Avec les courts recueils inclus dans son "Oraison Funèbre" en latin et en français, Charles de Sainte-Marthe les avait devancés, suivi de près par Nicolas Denisot avec "l'Hecatodistichon", cent distiques latins en l'honneur de Marguerite, prétendument écrits par trois jeunes Anglaises. Mis au défi par Sainte-Marthe et Denisot, les membres de la Brigade traduisirent et imitèrent ces distiques en trois langues, en y ajoutant d'autres pièces très diverses à la louange de la Reine défunte, des jeunes filles anglaises, de sa fille Jeanne d'Albret et de sa nièce Marguerite de Berry. Le succès de ce recueil polyglotte a fait oublier d'autres hommages offerts à Marguerite par ses protégés restés sans appui, notamment dans ses domaines du Sud-Ouest, ainsi que d'autres jugements postérieurs, qui évoluèrent après la publication de "l'Heptameron".

09/2021

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Religion

Adrienne von Speyr. Médecin et mystique

Le livre de J.B., prêtre du Valais en Suisse, est d'abord une oeuvre de synthèse qui reprend les grands thèmes théologiques d'Adrienne von Speyr et permet d'avoir une vue d'ensemble de son oeuvre. Il offre un fil rouge qui donne envie de se mettre à l'école de cette mystique, nous enseignant à enraciner notre prière dans l'Ecriture. Le livre souligne aussi la brûlante actualité théologique de l'oeuvre d'Adrienne qui apporte une lumière décisive sur les grandes controverses théologiques d'aujourd'hui. Agrémenté de nombreuses citations, ce livre n'est ni une biographie ni une paraphrase de la pensée d'Adrienne. L'auteur nous met en contact direct avec les textes clés qui permettent de se familiariser avec la vie et l'oeuvre de cette grande mystique. Ce livre apporte de nombreux éléments encore inconnus du public francophone sur la vie et l'oeuvre d'Adrienne à partir de son journal et des oeuvres posthumes. Il montre aussi le lien inséparable entre la mission d'Adrienne von Speyr et d'Hans Urs von Balthasar. On ne peut comprendre ni l'un ni l'autre sans mettre leur vie en perspective de leur mission commune : donner à l'Eglise une somme théologique enracinée dans la spiritualité ignacienne et la théologie de Saint Jean.

05/2019

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Littérature étrangère

La Tempête

" La Tempête ". " Il est difficile et obscène d'éviter le regard d'un homme qui saigne à mort, mais plus difficile encore de le soutenir et de surnager dans le tourbillon de passions troubles et de secrets posthumes qui s'entassent dans ses rétines. " Ainsi commence l'aventure d'Alejandro Ballesteros, maître-assistant en histoire de l'art arrivé à Venise pour voir, au musée de l'Accademia, le mystérieux tableau de Giorgione, " La Tempête ". En quatre jours, Ballesteros est témoin de l'assassinat d'un célèbre faussaire, s'éprend d'une femme exceptionnelle et fait la connaissance de personnages ténébreux liés au trafic de tableaux de maîtres. Mêlant intrigue policière et réflexion sur l'art entendu comme une religion des sentiments, opposant la raison à la passion dans le vertige de la création artistique et littéraire, Juan Manuel de Prada s'impose par l'extraordinaire vigueur de son style comme le plus grand des jeunes écrivains espagnols. Juan Manuel de Prada est né en 1970 à Baracaldo, en Biscaye. Son premier roman Les Masques du héros et un recueil de nouvelles, " Le Silence du patineur ", ont été accueillis avec enthousiasme par la critique. " La Tempête ", son second roman, a été couronné en 1997 du prix Planeta. Il est, à 30 ans, reconnu comme un écrivain exceptionnel.

08/2000

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Poésie

Par les bois du Djinn Parle et bois du gin. Poésies complètes

Alphonse Allais naît à Honfleur en 1854, précisément le jour où Rimbaud fait de même à Charleville : le 20 octobre. Ensuite, il entre dans la carrière en dilettante résolu, honorant quelque temps de sa présence les cours de l'école de Pharmacie de Paris avant d'abandonner ses études pour rejoindre les Hydropathes et les Fumistes en compagnie de "l'illustre" Sapeck. Rédacteur en chef du Chat Noir pendant cinq ans, il collabore également au Mirliton, au Gil Blas, au Journal, au Sourire. Il publie quantité de contes, de chroniques, de textes inclassables qu'il regroupe dans une douzaine de volumes auxquels il donne le titre d'OEuvres anthumes, se doutant bien que les posthumes viendraient à leur heure, très exactement après le 28 octobre 1905, jour où il meurt à Paris des suites d'une phlébite. Mystificateur de génie qui se joue des identités, de la logique, du langage, de l'ordre et de la respectabilité sous toutes ses formes, Alphonse Allais est avant tout un inventeur. Le poème morne traduit du belge, c'est lui ; les rimes riches à l'oeil, les poèmes hydrocéphales, c'est encore lui ; le vers néo-alexandrin, c'est toujours lui. Sans jamais tirer à la ligne, sans jamais ressasser ses expérimentations, il ouvre le champ que laboureront, en lui rendant grâce, les pataphysiciens et les oulipiens d'aujourd'hui.

06/2005

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Critique

Carnets rebelles. Volume 3

Ecrivain dissident et historien méditatif, Dominique Venner était hanté par l'Histoire, à la fois comme acteur, témoin et bâtisseur inscrit dans la longue durée. Après les tumultes de la guerre d'Algérie, les épisodes de prison et l'engagement politique des jeunes années, l'essentiel de sa vie fut consacré à la quête des origines : retrouver, à travers les entrelacs millénaires de la culture, de la religion et de l'histoire, les permanences inaltérables de la civilisation européenne - pour en extraire les éléments de réponse à la crise mortifère dans laquelle l'Europe contemporaine s'est enfoncée. Plus riche que jamais, ce troisième volume des Carnets rebelles - le grand massif d'inédits posthumes - nous plonge au coeur du travail de Dominique Venner. Les réflexions philosophiques, historiques et littéraires y côtoient les travaux préparatoires de certaines de ses publications les plus célèbres, telles que Le Coeur rebelle ou son Histoire critique de la Résistance, mais également les méditations personnelles d'un insoumis aux prises avec les transformations de son époque. Il couvre la période allant de juillet 1991 à janvier 1996. Ecrivain et historien, Dominique Venner (1935-2013) a publié un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels Le Coeur rebelle (1994), Histoire et tradition des Européens (2002) et Un samouraï d'Occident. Le Bréviaire des insoumis (2013), réédité à la Nouvelle Librairie.

05/2023

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Critique

Le duc et le comte. Conversation autour de Saint-Simon, de la gaieté, du pouvoir, de la mort et de la postérité

Un document rare et inédit. Deux écrivains de l'Académie français, Jean d'Ormesson et Marc Lambron, dialoguent sur les Mémoires posthumes du duc Saint-Simon, coup de tonnerre dans la littérature et l'histoire de France. C'est un dialogue aussi gai que cruel sur le style, le pouvoir, la mort et la postérité de Saint-Simon, de Chateaubriand à Proust, de Claudel à Céline. Jean d'Ormesson rend hommage à ses maîtres et fustiges ses contemporains. Mais s'il rencontrait Saint-Simon, " je me tiendrais à carreau ", dit-il... Il nous embarque ainsi dans une promenade littéraire pour mieux raconter Saint-Simon, et se raconte, en creux, lui-même. Saint-Simon chroniqueur vénéneux de la Cour de Louis XIV et des temps de la Régence ; Jean d'Ormesson loin d'être étranger au commerce des princes qui nous gouvernent. L'occasion d'un jeu d'entrelacs, d'entrechats et voltes littéraires, et, enfin, d'un accord paradoxal des époques : un dialogue trans-temporel du Comte d'Ormesson et du Duc Saint-Simon. On y découvre Jean d'Ormesson animé de tout son feu, qui nous transmet avec ferveur son amour indéfectible pour la littérature. Et Marc Lambron de nous livrer le requiem alerte d'une passion, l'illustration ultime d'un art national menacé. Celui de la conversation.

06/2022

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Cosmologie - Histoire

Astronomie des dames

Portrait exceptionnel de l'astronomie à la fin du 18e siècle, Astronomie des dames de Jérôme de Lalande est un pont didactique entre le manuel d'introduction à l'astronomie et le livre de vulgarisation. C'est le regard perspicace et universel d'un scientifique du siècle des Lumières. Astronomie des dames est un rappel des femmes qui ont marqué l'histoire de l'astronomie. L'ouvrage présent reprend et réactualise le petit ouvrage. Avec ses 14 éditions, dont plusieurs posthumes, et des traductions en italien et en russe, le livre s'est avéré un succès de librairie remarquable. Par sa rigueur et par l'absence de simplification à outrance, Jérôme de Lalande se révèle un enseignant efficace et enthousiaste. Il évite les hypothèses trop incertaines. Il accorde la plus grande importance à l'observation suivie d'une analyse rigoureuse; une interprétation fiable des faits peut alors en découler. Dans cette édition critique, l'auteur présente 17 femmes astronomes ayant vécu au 5e siècle et du 17e au 21e siècle. Ces femmes sont généralement demeurées des inconnues pour le public; certaines du passé sont d'ailleurs peu connues des scientifiques eux-mêmes. Les vies et les carrières de 17 de ces dames astronomes du 5e siècle à aujourd'hui sont mises en lumière par des portraits éclairants de leurs contributions et du contexte social où elles évoluaient.

06/2022

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Littérature française (poches)

La vie tranquille

Francine Veyrenattes nous raconte - ou se remémore - comment son frère Nicolas se bat à mort avec son oncle Jérôme ; quelle garde discrète et sûre la famille monte autour de l'agonisant ; comment la liberté que Nicolas s'est ainsi conquise le conduit à l'amour, puis à la mort. Dans le même temps, Francine est aussi conduite à l'amour, et les parents à la folie. L'impassibilité de la narratrice rend un son vite étrange. Que l'indifférence soit à ce point nécessaire, qu'elle suive si évidemment le fond des choses la rend furieuse, inconsolable. Indifférente, elle est en fait le seul moteur du drame. Elle seule l'a voulu, suscité. Elle l'ignore elle-même. Elle en prend une conscience de plus en plus nette à mesure qu'elle raconte. Cette découverte devient même le sujet véritable du livre - qui est l'épuration progressive d'une âme - et son principal attrait. On se promet : "On l'aura la vie tranquille". Du sein d'une grande fatigue, on veut bien enfin se laisser aimer, et aimer. Et faire des enfants. Cette vie est sincère. Ces enfants seront posthumes. On veut bien du bonheur. C'est qu'on est simple enfin. C'est qu'on est morte enfin. C'est qu'on peut enfin vivre "pareille à tous, la plus à plaindre, pareille à tous".

01/1982

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Romans de terroir

Libellule, le roi du tour

A l'ombre du château de Portes Libellule c'est la narration du parcours d'un anonyme des Cévennes, né entre les deux grandes guerres en 1930. Un homme comme il y en avait tant, avec son prénom Ernest ou Gérard, et son surnom Libellule. Et surtout le Père, comme l'on disait en ce temps-là. C'est sa vie partagée entre la mine et la montagne cévenole son domaine, avec la chasse, les champignons, la pêche. C'est aussi ces cinq mioches ou ses gosses, qui ont parfois mal vécu son éducation sévère évoquée par son fils qui tente de comprendre cinquante ans plus tard. C'est du patois de Portes, sous le château, avec ses individus et leurs surnoms, la façon de vivre à l'ancienne, le parler de la campagne. La Libellule aurait aimé être "reconnu", alors qu'il multipliait les petits exploits campagnards au milieu des cèpes, des sangliers, des truites, restant malgré tout cet anonyme effacé que sa personnalité ne mettait jamais en avant. Libellule, c'est finalement cette reconnaissance à titre posthume. Celle de ce qu'il était, qu'il voulait être, ou qu'il aurait pu ou dû être, racontée par son fils, qui pense avoir enfin compris. Un livre qui rend hommage à une vie plus simple que celle d'aujourd'hui, qui nous fait comprendre bien des choses, en nous replongeant dans un univers à la fois proche et tellement lointain, qui ravive des madeleines de Proust chez les séniors, et permettra à leurs enfants et petits-enfants de peut-être mieux apprécier leur confort et leur liberté actuels. Un bon roman du terroir, sans intrigue, seulement la narration de la vie !

12/2019

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Critique littéraire

Guerre et Paix de Tolstoï au point de vue militaire

Il y a exactement cent-cinquante ans paraissait Guerre et paix, l'oeuvre magistrale du comte Tolstoï. L'exploration de ce monument littéraire, qui n'apparaît guère au profane que comme une alternance de scènes de batailles et de saynètes mondaines, nous permet pourtant de pénétrer au coeur de la philosophie tolstoïenne à travers une certain nombre de problématiques intemporelles. L'Histoire a-t-elle un sens ? , se demande tout d'abord l'auteur, avant d'y répondre par la bouche du prince Volkonsky avec la notion de "fatalisme historique" . Cette question conduit Tolstoï à s'interroger sur la possibilité d'une "science de la guerre" , question résolue par la négative ce qui l'oppose à la plupart des penseurs militaires de son époque, de Clausewitz à Jomini, dont les personnages apparaissent d'ailleurs dans le roman. Le débat philosophique continue ainsi tout au long de l'oeuvre, débat qu'il serait vain de résumer ici. Le général Mikhaïl Ivanovitch Dragomiroff (1830 - 1905), contemporain de Tolstoï et écrivain militaire reconnu dans la Russie tsariste et dans les milieux militaires français, nous fait part ici de son analyse de Guerre et paix. Il le fait sous un double point de vue : celui de la description des scènes de guerre, et celui de la philosophie sous-jacente au roman. Le ton est sans concession, notamment à l'égard de l' "unilatéralité " tolstoïenne, mais il ne peut finalement que s'accorder avec le grand écrivain sur le rôle central des forces morales à la guerre. Dragomiroff, qui écrit en 1868, fait ainsi écho à Ardant du Picq, dont, l'oeuvre posthume, les Etudes sur le combat, paraîtront en 1880. Cette insistance sur les forces morales trouvera un écho favorable dans la France d'avant 1914, marquée par l'idéologie de l' "offensive à outrance" théorisée par le colonel de Grandmaison.

11/2015

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Histoire de France

La Duchesse de Berry. L'oiseau rebelle des bourbons

Tempêtes, révolutions, assassinat, enfant posthume, exil, conspirations, chevauchées nocturnes, trahison, geôle, amours interdites, mariage secret, fêtes vénitiennes... L'existence de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (1798-1870) réunit tous les ingrédients d'un drame romantique digne d'Alexandre Dumas - dont elle fut à deux reprises l'inspiratrice. Cette Bourbon pas comme les autres fut l'une des figures les plus célèbres du siècle, par son audace et l'espoir dynastique qu'elle incarnait: son fils, le comte de Chambord, aurait régné sous le nom de Henri V, si Louis-Philippe n'avait pris le pouvoir en 1830 et contraint les Bourbons à l'exil. En s'appuyant sur un rigoureux travail de recherche et sur des sources jamais explorées à ce jour, Laure Hillerin (dont la trisaïeule fut l'amie d'enfance de la duchesse de Berry) brosse un portrait grandeur nature de cette femme qui fit rêver Balzac et Chateaubriand. Du château de Rosny au palais Vendramin à Venise, en passant par le Bocage vendéen; de la sauvageonne élevée sans contraintes dans le cadre pittoresque de la cour des Deux-Siciles jusqu'à l'aïeule qui s'éteint en Autriche au milieu de sa nombreuse progéniture; de la rebelle traquée par la police de Louis-Philippe jusqu'à la mère de Henri V, éloignée de son fils par sa propre famille, l'auteur nous fait pénétrer dans l'intimité d'une femme hors du commun, en avance sur son époque à bien des égards. Une femme généreuse, mécène, bâtisseuse et amie des arts. Une femme libre, naturelle et sans préjugés dans une époque corsetée. Un tempérament passionné et subversif qui, toute sa vie, n'a cessé de provoquer le destin, braver les interdits et bousculer les convenances.

05/2010

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Histoire internationale

Algérie, la terre, la tribu, l'armée, l'émigration. Etudes 1971-1988

L'abondante historiographie sur l'Algérie coloniale n'évite pas les redites et, moins encore, les écueils idéologiques de tous bords - de la décolonisation de l'histoire aux subaltern studies en passant parle courant qui a célébré un temps la construction du socialisme en Algérie. Peu de ces oeuvres surnagent après le reflux de ces modes théoriques et militantes. L'oeuvre d'Alain Sainte Marie est de celles qui resteront longtemps parmi les références incontournables parce qu'elle évite tous ces écueils. Le fait que ses publications n'aient jamais été réunis en volume et que sa thèse de doctorat soit restée inédite expliquent pour une part le manque de notoriété de l'auteur en dehors du cercle des spécialistes. La modestie de l'auteur et sa prudence interprétative y sont sans doute aussi pour beaucoup. Lecteurs pressés ou avides de certitudes et de concepts s'abstenir. Sur l'une des questions au coeur du projet impérial en Algérie - la colonisation agraire et ses lois foncières le travail de Sainte-Marie nous conduit directement au coeur des contradictions, mais aussi des incertitudes et des tâtonnements de la politique française. Les divisions du livre adoptées par l'éditeur - La terre, la tribu, l'armée et l'émigration - sont autant de scansions dans le cheminement de l'historien. Elles marquent en même temps les étapes de la vie de tant d'Algériens qui se sont finalement exilés après avoir été dépossédés de leurs terres. Précis, procédant toujours par études de cas, mais sans érudition vaine, les articles de ce recueil posthume nous permettent de nous représenter si bien tout ce que ces étapes ont été pour ceux qui les ont vécues qu'ils confinent parfois au témoignage. Trop rares sont les livres d'histoire à la fois si concis et si soucieux de restituer l'expérience des hommes.

05/2019

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Poésie

Toute personne qui tombe à des ailes. Poèmes 1942-1967, Edition bilingue français-allemand

Comme l'annonce d'emblée sa traductrice et préfacière : "On n'en finit jamais de découvrir Ingeborg Bachmann". L'une des raisons est qu'elle a laissé derrière elle, du fait de sa mort accidentelle en 1973 à Rome, des centaines de pages inédites. Cette anthologie de son oeuvre poétique a pour but de la révéler plus intimement, dans la vérité et l'acuité de sa démarche. La présente édition n'a d'ailleurs pas d'équivalent, même en pays germanique : elle présente l'oeuvre lyrique dans sa continuité, des premiers poèmes composés par la jeune fille de seize ou dix-huit ans, inédits en français, et pour un certain nombre en allemand aussi, aux esquisses tardives, écrites jusqu'en 1967, mais publiées seulement en 2000 à titre posthume. Le choix qui s'exprime dans ce livre (dont l'intitulé reprend l'un des vers d'Ingeborg Bachmann) tend à mettre en lumière la constance d'une quête, c'est-à-dire la précocité et la persistance de thématiques qui ne cessent de transparaître à travers la pluralité des formes et des genres, dans la réécriture de la tradition et dans sa déconstruction, dans la recherche surtout d'une nouvelle "logique" et de nouvelles manières de pensée et d'être. L'ombre, l'obscur, l'angoisse, l'expérience quasi originelle des ténèbres, mais également un vif appétit de vie, allié à une soif de lumière et d'amour, hantent toutes ces pages, parfois jusqu'à l'obsession. Avec la conscience aiguë qu'une vocation de poète, s'il lui arrive d'avoir parfois l'oreille des dieux, ne peut échapper à une certaine malédiction, et se doit de payer un tribut aux morts.

09/2015

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Littérature française (poches)

Oeuvres. Tome 2

Alors que l'oeuvre proprement poétique s'était refermée en 1926 avec les "Fragments du Narcisse" laissés inachevés, le deuxième tome de cette édition atteste un certain retour du vers dans des oeuvres destinées à la scène : après le livret d'Amphion en 1931, Valéry écrit celui de Sémiramis en 1934. Mais cette époque, surtout, demeure celle des commandes : de plus en plus sollicité, Valéry en effet multiplie conférences et discours officiels — à l'occasion, par exemple, du centenaire de la mort de Goethe en 1932 — qui le conduisent à se peindre avec humour comme le "Bossuet de la IIIe République". Ces différents textes continuent d'être rassemblés dans les volumes de Variété, et sa figure de représentant éminent de la culture française, dans son pays comme à l'étranger, s'en trouve confortée. Cette figure tient aussi à la réflexion novatrice qu'il poursuit sur la littérature, et le terme de poétique qu'il choisit pour la chaire du Collège de France qu'il occupe à partir de 1937 s'imposera. Il eût été aussi reconnu comme poète en prose s'il était parvenu à donner aux pièces d'Alphabet la forme définitive qu'il eût souhaitée ; mais il laisse le recueil inachevé, et c'est une oeuvre posthume qu'on lira dans ce volume. Ces poèmes, eux aussi, étaient une commande et, à cet égard, Degas Danse Dessin, où se découvre largement un portrait du peintre que Valéry a bien connu, fait figure d'exception. C'est un livre très personnel et, tandis que Valéry avait jusqu'ici toujours enfoui l'intime au plus profond, on le voit maintenant se livrer davantage : par exemple, en 1932, le dialogue de L'Idée fixe marque assurément un tournant, qui est aussi celui d'une écriture plus spontanée.

04/2016

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Critique littéraire

Maximes et réflexions sur la comédie avec les pièces de la querelle "Bossuet-Caffaro" suivies du Traité de la concupiscence ou Considérations sur ces paroles de saint Jean : "N'aimez pas le monde, etc." par Monseigneur l'évêque de Meaux

Les Maximes et Réflexions sur la Comédie, accompagnées des pièces de la querelle qui opposa Bossuet au théatin Caffaro, ainsi que le Traité de la concupiscence n'ont fait l'objet d'aucune réédition savante depuis 1930. Une nouvelle édition s'imposait donc afin d'accompagner le mouvement de redécouverte de l'oeuvre de celui qui fut l'une des plus remarquables figures du XVIIe siècle, et dont témoigne depuis une vingtaine d'années la floraison de nombreux travaux universitaires. La présente édition, en rapprochant deux importants écrits que le prélat composa en 1694, dix ans avant sa mort, met en lumière le cadre spirituel, moral et philosophique qui définit le point d'aboutissement de sa pensée : redoutable et savant polémiste, Bossuet clôt tout d'abord, d'une façon décisive, la querelle du théâtre qui a traversé le Grand Siècle, fournissant à Rousseau, qui rouvrira les hostilités au siècle suivant, plusieurs arguments de poids. Occupé à dénoncer les désordres du monde, dont l'engouement généralisé pour le théâtre est l'un des symptômes les plus visibles, il n'en désigne pas moins la véritable coupable, celle que tous les hommes entretiennent sans exception : la concupiscence, qui détourne le chrétien de la recherche de son salut par le furieux appétit de complaisance qu'il trouve en lui-même. Si le Traité de la concupiscence, publié à titre posthume, demeure énigmatique quant à son destinataire éventuel, il dévoile de la façon la plus radicale ce dégoût du monde qui transparaît déjà dans les Maximes et Réflexions sur la Comédie, en fixant, à la façon d'un ultime testament, le fond de la spiritualité, austère et sans compromis, de l'Aigle de Meaux.

02/2020

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Critique littéraire

Cahiers Roger Martin du Gard Tome 8 : Ecritures de la guerre

En août 1914, alors qu'il a trente-quatre ans, l'auteur de l'ambitieux Jean Barois doit se résoudre à laisser de côté l'oeuvre à venir pour rejoindre les drapeaux. Au sein de l'état-major des Convois automobiles, Roger Martin du Gard sillonne pendant près de cinq ans les routes dévastées de l'est de la France. Sa pratique de l'écriture s'adapte à ces nouvelles conditions, et à l'art de la correspondance s'ajoute celui du journal - ses "Carnets de guerre" - où il prend note de choses vues, de scènes ou de témoignages. Vingt ans plus tard, une autre guerre vient bouleverser le travail du romancier, devenu Prix Nobel de littérature en 1937. Après la publication des deux dernières parties des Thibault - L'Été 1914 et Épilogue -, tandis qu'il prépare son grand oeuvre inachevé, Le Lieutenant-Colonel de Maumort, Roger Martin du Gard est contraint de fuir sa demeure normande et se réfugie à Nice. Ce Cahier rend compte de cette double expérience de la guerre. La première partie présente un ensemble d'études sur les pratiques littéraires de l'écrivain entre 1914 et 1918 et leur utilisation romanesque (par Charlotte Andrieux, Jean-François Massol, Hélène Baty-Delalande, Angels Santa et Alain Tassel). La seconde partie est consacrée à la publication d'un longt texte inédit de Roger Martin du Gard : le "Journal de Maumort 14 juin - 22 juillet 1940", où le personnage du vieux lieutenant-colonel, reclus dans son château, raconte et analyse la débâcle, l'armistice et l'occupation allemande. André Daspre conclut l'ouvrage par une mise au point, revenant sur l'histoire de la publication posthume de ce monument qu'est Maumort, et dont il fut l'un des principaux artisans.

11/2014

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Littérature anglo-saxonne

Le nid de colombes. Suivi de Pension allemande

Pension allemande, le premier recueil de Katherine Mansfield, et Le Nid de colombes, le testament littéraire de l'une des plus grandes nouvellistes du XXe siècle sont rassemblés dans ce volume. Les débuts et le testament littéraire de Katherine Mansfield Katherine Mansfield a vécu une enfance assez solitaire, envoyée à 13 ans parfaire son éducation au Queen's College de Londres, dans un certain dénuement. Un premier mariage malheureux, une fausse couche et, à 23 ans, un premier recueil de nouvelles, Pension allemande , une série de courtes nouvelles inspirées par un séjour en Allemagne, tableautins sans intrigue où se devinait l'influence d'Anton Tchekhov. La critique salua son esprit d'observation et son talent satirique. Eternelle insatisfaite, elle ne le laissa pourtant jamais reparaître, portant un regard sans indulgence sur une oeuvre qu'elle jugeait, à tort, immature. Inclut les nouvelles : Allemands à table - Le baron - La soeur de la baronne - Frau Fischer - Frau Brechenmacher assiste à un mariage - L'âme moderne - Chez Lehmann - Luft Bad - Un jour de naissance - L'enfant-qui-était-fatiguée - La dame avancée - L'oscillation du pendule - La flambée. Recueil posthume de nouvelles composées en même temps que celles de La Garden-Party, rassemblées et présentées en 1923 par son mari et collaborateur John M. Murry, Le Nid de colombes contient notamment Le Canari, dernier texte qu'elle ait eu le temps d'achever en juillet 1922, très affaiblie par la pleurésie qui s'était déclarée en décembre 1917, alors qu'elle venait de mettre la dernière main à Prélude. Inclut les nouvelles : La maison de poupées - Voyage de noces - Une tasse de thé - La mouche - Le canari - Histoire d'un homme marié - Ciel serein - Une mauvaise idée - Veuve - Le nid de colombes.

01/2023

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Biographies

Pierre Loti, l'évadé

La biographie originale et personnelle d'un écrivain-voyageur atypique par la première épouse de Romain Gary. Julien Viaud, passé à la postérité sous le nom de Pierre Loti, est mort le 10 juin 1923 à 73 ans. On lui fit alors des funérailles nationales. En 2023, nous fêterons donc le centième anniversaire de sa disparition alors que son extravagante maison de Rochefort avec sa mosquée damascène, fermée depuis 2012 et en cours de restauration, rouvrira ses portes le jour même de cet anniversaire. Contrairement à tant d'écrivains qui n'ont connu la gloire qu'à titre posthume, Loti fut adulé tout au long de sa vie, il connut un vif succès et fut reçu tôt à l'Académie française. Très vite, il s'évada de son enveloppe de petit homme assez quelconque en se muant en un autre par divers artifices : " Je n'étais pas mon genre ", écrira-t-il. Les contrastes de sa vie d'homme de lettres et d'officier de marine ont toujours intrigué. La légende romantique de ses amours avec des belles de toutes couleurs fascinait ses contemporains avides d'exotisme. Les échos les plus provocants circulaient à son encontre. Ses déguisements, maquillages et talons hauts faisaient jaser. Sarah Bernhardt, son amie intime, le surnommait " Pierrot le fou ", mais, au vu de ses états de service, ses supérieurs dans la Royale tout comme ses camarades supportaient ses frasques. Aux conventions de l'Occident, Loti préféra toujours la chimère d'un Orient revisité. Grand voyageur, écrivain prolifique et talentueux et même photographe, il connut son plus grand amour et sa plus périlleuse aventure avec une odalisque circassienne, Aziyadé, qu'il enleva d'un harem turc.

01/2023