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Critique

Georges Perec

Il est mort jeune, à quarante-cinq ans, mais il laisse une oeuvre considérable, labyrinthique, construite comme autant d'expériences d'écriture. Une vie anéantie à peine commencée - père tué en 1940, mère disparue à Auschwitz. Pas de souvenirs d'enfance. De cette amnésie, Georges Perec fera le ressort de sa création littéraire : il ne cesse de chercher à retisser des liens et des repères par les lettres, le jeu, l'invention narrative. Son oeuvre trace des chemins obliques pour lire le monde et son histoire. La vie de cet homme qui s'est reconstruit grâce à sa passion des mots s'entrevoit essentiellement à l'ombre et à la lumière de ses livres. C'est en les lisant que Claude Burgelin s'efforce de retrouver la trame d'une vie et les secrets d'un imaginaire qui continue à fasciner par son charme indicible et ce qu'il conserve d'énigmatique. Il accompagne une enfance cassée avant d'être recréée par les ressources de l'intelligence. Esquisse le portrait d'un jeune homme déterminé à affronter l'existence en écrivant. Dessine un Perec partagé entre le travail de bureau et l'artisanat de l'écriture, expérimentateur de l'art d'écrire et de dire, paysan de Paris à la recherche de "l'infra-ordinaire", présent-absent de sa judéité qu'il revisite à Ellis Island, homme d'amitiés et de grands rires. Il vivra entouré d'une seule vraie parenté, tôt retrouvée auprès de certains auteurs, la famille de cet enfant de la littérature, qui a su devenir, par un infatigable labeur, un écrivain singulièrement heureux.

02/2023

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

La Mort de Charles le Téméraire. 5 janvier 1477

Ce prince, qui régnait sur un vaste Etat, depuis la mer du Nord jusqu'au Jura, représentait un péril existentiel pour le royaume de France. Aux yeux de Louis XI, il fallait que la Bourgogne tombe pour que la monarchie poursuive son oeuvre d'unification. C'est dans les marais aux alentours de Nancy que le rêve d'empire du Téméraire est terrassé par une coalition hétéroclite de Lorrains, de Suisses et d'Alsaciens, qu'il menaçait de faire disparaître. Sa mort allait sidérer la chrétienté. Elle aura fait non seulement la France, mais l'Europe : elle consacre la prééminence française et fait émerger une nouvelle puissance rivale, celle des Habsbourg. En reconstituant cette bataille célèbre, l'auteur met en lumière la brutalité indicible des combats, le traitement impitoyable des vaincus, les effrois, les peurs, la panique, la résilience, surtout, qui allait décider du sort des armes. C'est toute une mutation de l'art de la guerre à l'automne du Moyen Age qui se dessine au fil des pages : le poids décisif de l'infanterie, l'usage accru des armes à feu, la contribution du renseignement à la conception de stratégies militaires de plus en plus élaborées. La France mettra longtemps à cueillir tous les fruits de la victoire de Nancy : si elle s'empare sans coup férir du duché de Bourgogne, elle voit lui échapper les autres possessions du Téméraire. Mais la mort de ce redoutable vassal a une autre portée encore : elle signe le crépuscule des grands féodaux. Une ère nouvelle commence, qui ouvre la voie à l'essor de la monarchie absolue.

10/2023

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Critique Roman

Le Sorceleur. Les chroniques de Ciri

Les Chroniques de Ciri retrace la trajectoire du personnage féminin emblématique de la saga du Sorceleur. Ciri est un personnage central, sinon le personnage central de la saga d'Andrzej Sapkowski, marqué par une destinée hors du commun et le rejet des normes sociales, dans un monde où le patriarcat pèse lourdement sur le destin des femmes. Orpheline de sang royal, la princesse en détresse fuyant le siège de Cintra tombera sous la protection de Geralt, père de substitution avec qui elle entretient un lien indicible. Objet de nombreuses convoitises royales et malveillantes, source de légendes elfiques ancestrales, Ciri va au fil des rencontres devenir une combattante hors pair, une magicienne aux pouvoirs inégalés, une voyageuse capable de traverser le temps et des mondes auxquels peu ont accès. Ecrit par Justine Breton (The Witcher, un monde de légendes : romans, jeux vidéo, séries) et richement illustré (plus de 50 illustrations) par Mathilde Marlot (Manuel du Sorceleur), Les Chroniques de Ciri permet de retrouver tous les êtres que la princesse de Cintra croise sur sa route : ceux qui l'ont formée, faite grandir, aimée ou abimée, mais qui ont contribué à faire d'elle l'être exceptionnel qu'elle est devenue. Sommaire de l'ouvrage 1-Les Origines de Ciri 2-Grandir en étant aimée (Geralt, les sorceleurs, Triss Merigold, Yennefer de Vengerberg, Yarpen Zigrin, Vysogota, Kelpie, Petit Cheval) 3-L'expérience d'autres mondes (Brokilone, Gros Velen et la wyvern, Désert de Korath, les Rats, la Traque Sauvage, Tir ná Lia) 4-Apprendre dans la violence (Cahir et la chute de Cintra, Stefan Skellen, Vilgefortz, Rience, Léo Bonhart, Emhyr var Emreis) 5-Ciri, la légende

06/2024

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Littérature érotique et sentim

Echange de pouvoir Tome 4 : Entrave

Qui amène un Glock pour une lune de miel ? Pas le détective à la retraite Gavin DeGrassi. Lorsque son mari Ben lui demande qui il planifie d'abattre, Gavin n'a aucune réponse à lui donner. Ils passent trois semaines dans le chalet familial de Ben aux alentours de Seattle, pas à chasser les méchants. N'est-ce pas ? Ben trouve la preuve que l'accident de voiture qui a coûté la vie à ses parents quinze ans plus tôt n'était pas si accidentel que cela. Pour venger les Haversons, Gavin sort du placard ses talents de détective et place sans le vouloir une cible dans leurs dos. Ben se trouve soudainement être le suspect principal d'un crime et le message ne pourrait être plus clair : il leur faut cesser d'enquêter, ou se préparer à souffrir d'indicibles conséquences. Gavin ne laissera rien se mettre en travers de la sécurité de Ben, et veut plus que tout que l'assassin des Haversons soit jugé, mais sans aide, ils sont des cibles faciles. Gavin doit alors nouer des alliances improbables dans sa quête pour laver le nom de Ben et stopper un vil syndicat du crime. Mais avec sa loyauté partagée, jusqu'à quel point peut-il aller sans passer le point de non-retour ?

11/2020

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Faits de société

En retrait du monde : je suis un hikikomori

"Je vis en retrait du monde depuis deux ans. Deux ans de solitude, deux ans où le temps, pour moi seul, s'est arrêté, deux ans de prison, deux ans de réclusion (in)volontaire, deux ans d'une tragi-comédie à huis clos, deux années de vide, de rien, de faux-semblants, mais aussi de luttes indicibles qui disparaîtront à jamais dans les méandres d'une angoisse avide. C'est en renouant avec la vie environnante, en exposant ma vie pour les besoins de ce livre que je prends conscience que deux années de l'histoire du monde se sont écoulées sans moi alors que je vivais reclus dans ma chambre. Deux années volées de mon existence par le seul fait de mon incapacité à vivre la vie de milliards d'individus sur terre : se lever, aller travailler, sortir..." Ce phénomène de retrait social a souvent été observé au Japon. Ceux qui en souffrent sont nommés hikikomori. Mais ce mal est devenu mondial aujourd'hui. Dans un monde qui repousse sans cesse les limites de la capacité d'adaptation de l'homme, l'hikikomori n'est-il pas, in fine, le cri silencieux d'impuissance et de souffrance poussé par les plus fragiles d'entre nous ? Pour la première fois, l'un d'entre eux témoigne.

10/2018

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Histoire de France

Clemenceau

Convaincu que la vie publique était une lutte - pour la République, pour la laïcité et pour le capitaine Dreyfus -, Georges Clemenceau ne cessa par le verbe comme parlementaire, par la plume comme journaliste, écrivain et patron de presse, d'appeler à la vigilance et à l'effort. Quand, en 1917, tout parut perdu, il fallut bien se tourner vers le seul homme qui ne fut pas compromis dans les expériences antérieures. C'est lui qui mena le pays à la victoire, mettant un terme à d'indicibles souffrances. Jean-Baptiste Duroselle a restitué le destin exceptionnel d'un homme passionné et orgueilleux, qui sut incarner un temps la République et la France. Leur vie est un roman et ces romans ont changé le monde. Ils sont dix géants de l'Histoire qui ont fait de leur combat la plus palpitante des sagas. Ils ont façonné le XXe siècle et par là même marqué notre destin. Les éditions Fayard et le Nouvel Observateur se sont associés pour raconter leur histoire, qui a fait l'Histoire, à travers les meilleures biographies réunies dans cette collection : "les géants du XXe siècle". Essentiels pour comprendre le monde qui nous entoure, ces ouvrages de référence, très documentés, ont été écrits par des auteurs d'excellence. Ils sont présentés, à chaque fois, par un texte inédit de Laurent Joffrin.

10/2012

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Comics Indépendants

Zombie World - Le champion des vers. 1

Pour les 25 ans de l'oeuvre culte du père de Hellboy Mike Mignola et Pat McEown, retrouvez Zombie World pour la première fois en couleurs dans une édition grand format. Le musée d'une petite ville est en proie à d'étranges phénomènes orchestrés dans l'ombre par l'ignoble Azzul Gotha qui depuis 42 000 ans attend son heure. S'il parvient au but qu'il s'est fixé, toute l'humanité paiera un tribut aux proportions apocalyptiques, car le nécromant hyperboréen a scellé avec d'antiques dieux le futur notre planète. Né de l'esprit dérangé du créateur de Hellboy MIKE MIGNOLA et du dessinateur primé pour Grendel War Child PAT MCEOWN, Zombie World est devenu au fil des années un classique de l'horreur pulp. Retrouvez dans cette édition l'intégralité du récit pour la première fois en couleurs, agrémenté d'un carnet de croquis et des couvertures originales de Mignola. " Le Champion des Vers déroule un tapis rouge sang dans la vaste tapisserie de terreur de Zombie World... Amateurs d'horreur, prenez des notes ! " Stephen R. Bissette (Taboo, Swamp Thing...) " Mike et Pat ont créé une " origine " génial. C'est une histoire fascinante en soi, mais elle a jeté les bases d'un grand nombre d'histoires de zombies excitantes qui devaient suivre... " Robert Kirkman (Walking Dead, Invicible...)

11/2022

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Manga

L'histoire en manga Tome 7 : De la reine Elisabeth 1re à Napoléon 1er

Au sommaire de ce tome 7 : L'Histoire en Europe de la Reine Elisabeth à Napoléon 1 La reine Elisabeth et la monarchie absolue (XVIème siècle) L'accession au trône d'Elisabeth L'Acte d'uniformité de 1559 La guerre d'indépendance des Pays-Bas La bataille entre l'Invicible Armada et la Navy Les pirates L'établissement de la monarchie absolue 2 La révolution anglaise (1642-1646) et la glorieuse Révolution (1688-1689) Le Parlement contre le roi La Pétition des Droits La révolution puritaine Cromwell et la dictature La restauration de la monarchie La glorieuse Révolution 3 La Révolution française et Marie-Antoinette (XVIIIème siècle) La naissance du couple royal L'accession au trône de Louis XVI L'affaire du collier de la reine L'effondrement de l'Ancien régime La prise de la Bastille La conclusion de la Révolution française 4 Les conquêtes napoléoniennes et l'Europe (XVIIIème-XIXème siècle) Le coup d'Etat du 9 Thermidor (27 juillet 1794) Napoléon le héros La campagne d'Egypte Le coup d'Etat du 18 Brumaire Le blocus continental La débâcle de Waterloo (18 juin 1815) 5 La Révolution industrielle anglaise (1770-1830) Le progrès technique et la production en série James Watt La locomotive à vapeur La locomotive à vapeur de Watt La révolution des transports

11/2019

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BD tout public

Sous la maison

La voie de l'éveil intérieur est longue et délicate. Sauf si l'on trouve un raccourci dans son sous-sol, via une machine à laver magique… C'est ce qui arrive à Daisy, une jeune adolescente nouvellement arrivée dans son lycée et qui a du mal à se faire des amis. Une dimension supérieure, pleine de vibrations étranges et de sensations bizarres, habituellement cachée et uniquement accessible aux esprits éclairés, devient son terrain de jeux sacré. Mais la pureté et l'innocence n'ayant qu'un temps, ce jardin d'Eden sera rapidement envahi et profané par d'autres, moins sensibles à sa fragilité. En 96 pages, Jesse Jacobs nous raconte cette fable new age de paradis perdu et d'enfants plus tout à fait innocents avec un dessin faussement naïf et une approche détonante des couleurs, opposant la monochromie de la réalité suburbaine subie par les personnages à la palette acidulée du monde artificiel dans lequel ils se réfugient. Comme dans ses autres ouvrages publiés chez Tanibis, les pages purement narratives sont entrecoupées de séquences fantasmagoriques dans lesquelles Jacobs, mêlant régularité géométrique et imagination psychédélique, donne à voir les créatures et les sensations indicibles qui peuplent cet espace secret. Sous la maison, initialement publié au Canada par Koyama Press, est le troisième roman graphique de Jesse Jacobs.

09/2018

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Littérature étrangère

Polaris

Océan Arctique, 1960. Un vieux rafiot aux allures fantomatiques mouille devant l'île norvégienne de Jan Mayen, vers laquelle il s'est subitement dérouté pour venir forer en eaux profondes sur ordre de la compagnie qui l'a affrété : la mystérieuse Centrale. Depuis quelques jours, les cabines du navire sont devenues des cellules et le mess des officiers une salle d'interrogatoire. Un drame s'est produit, l'équipage semble avoir été gagné par une inexplicable folie. A la ferme instigation de deux membres de la Centrale prestement dépêchés sur place, Christian, le médecin du bord, tente de retracer les événements qui ont conduit à ce chaos. Passé au scalpel des deux enquêteurs, le discours se fait confus car l'homme doit confesser bien davantage que les crises d'angoisse, les troubles du sommeil et la prise inconsidérée d'anxiolytiques. C'est la raison de ces symptômes qu'entendent sonder les représentants de la Centrale ; et l'obscure inclination du docteur pour certaines expériences indicibles. Pendant les quelques heures que dure l'interrogatoire - soit le temps du récit -, le lecteur, prisonnier de cet esprit malade, comme l'équipage l'est du vaisseau, est livré aux spectres du passé, à l'affliction des suppliciés, aux confins de la raison. Ce roman, c'est Au coeur des ténèbres dans un paysage désertique, glacial et cauchemardesque.

09/2017

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Terreur

Les Mythes de Lovecraft. Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu

Remontez aux sources de l'horreur ! " Dans sa demeure de R'lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant. " Et pourtant, il semble que depuis quelques années, H. P. Lovecraft et ses monstres sont plus actifs que jamais. Imprégnant la pop culture à travers toutes ses facettes, du cinéma aux jeux vidéo en passant par la bande dessinée, l'oeuvre lovecraftienne a resserré ses tentacules autour de la production culturelle de ces dernières décennies. Elle infuse ainsi inexorablement dans nos songes son abomination cosmique... Mais d'où proviennent ces créatures et qui sont leurs créateurs ? Aux sources de l'horreur se trouve bien sûr l'écrivain, mais également d'autres esprits présentés dans cet ouvrage, tels que Clark Ashton Smith, Lord Dunsany, Frank Belknap Long ou encore Catherine L. Moore. Tous ont contribué à étoffer la liste des avatars principaux de l'oeuvre, comme Dagon, Yog-Sothoth, Nyarlathotep et bien sûr Cthulhu, ici réunis dans un bestiaire illustré et hiérarchisé. Au travers de portraits détaillés et d'analyses thématiques, plongez au coeur des ténébreux et indicibles mythes de Lovecraft ! Un panel d'auteurs spécialistes reconnus du sujet (auteurs de livres et d'essais sur H. P. Lovecraft, traducteurs parfois) : Jérôme Bouscaut, Arnaud Delalande, Alex Nikolavitch, Romain Estorc, Christophe Thill, Simon Cavalié, Samuel Tarapacki, Julien Pirou, Vincent Lelavechef, Nathalie Zema, Sandy Prou-Laujac et Bénédicte Coudière.

10/2022

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Poésie

Dans l’atelier des berceaux

"Si Naître est une source qui trace ma pensée, alors elle représente ma pensée la plus évidente de l'aube absolue. Elle m'accomplit, me prolonge dans le débordement de son coeur. J'y trouve ma sente d'éternité, et mes postérités de chemineau qui connait la grâce d'être vivant". Ces courts poèmes sont autant de tentatives pour questionner le ça va de soi de la paternité. Un questionnement inépuisé qui cherche à mettre en rapport les termes d'abolition et d'accomplissement sur le même terrain d'entente. Loin d'abolir un chapitre, une période de vie, la paternité dans le couple vient tout entière accomplir, grâce aux grossesses, les termes d'un projet de vie pourtant si difficile à transcrire : une sorte de mandala qui ne se lit qu'en se traçant au sol et dont chaque grain signe le désir d'une vraie joie, d'une joie parfaite. L'expérience de la naissance a dessiné un espace intermédiaire entre un temps qui accomplit et un autre qui s'accomplit ; un entre-deux qui rend possible bien des dépassements et bien des intuitions sur le sens du lointain d'une vie qui se transmet : une "rencontre faite de bégaiements indicibles" , dirait Lévinas. Ces poèmes sont donc à lire comme autant d'indiscrétions à l'égard de cet intranscriptibilité de la parentalité.

12/2023

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Histoire de France

"Si j'avais su, j'aurais pas entendu". Une enfant et le silence des déportés

En 1944, le grand-père, le père, l'oncle et la grand-mère de Marie José Bernanose, Van Gheluwe, membres du réseau de Résistance " Turma-Vengeance ", furent arrêtés et déportés. Son grand-père est mort dans les camps, et son oncle Pierre, évadé d'un convoi puis repris, laissera un orphelin, Luc. Dans ce livre, Marie José raconte l'absence de son père, mort à peine quatre ans après son retour de déportation et qu'elle n'a pratiquement pas connu. Elle retrace, avec les mots de la petite fille qu'elle était alors, le souvenir et le parcours de cet homme, redécouvert par fragments au détour de conversations. Ce sont ces mots de la vie courante, ces fragments de la mémoire, terribles réalités plus souvent tues qu'exprimées, que Marie José, enfant, a entendues avec son frère auprès de sa mère et de sa grand-mère, rescapée de Ravensbrück et dont les petites manies révèlent des abîmes indicibles. Ce sont ces mots qu'elle a entrepris aujourd'hui d'évoquer, retranscrits dans leur simplicité et leur brutalité, sans leur apporter la moindre afféterie littéraire. Avec ce livre, Marie José entretient le souvenir de ses parents disparus. Ce devoir de mémoire filial nous oblige, nous aussi, à nous souvenir. Pour ne jamais oublier ce que fut le sort des déportés.

01/2011

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Psychologie, psychanalyse

SOS Amitié sur le vif. Nouvelles de l'écoute

Comment divulguer une parole intime, lorsqu'elle a été dite sous le sceau de l'anonymat et de la confidentialité, qui un jour avait pu enfin la libérer ? Et, plus encore, comment mettre en mots le silence d'une souffrance non dite, l'indicible d'un appel muet ? Telles sont les questions qu'un membre de S.O.S Amitié se pose lorsqu'il ressent le désir légitime de témoigner. Puisqu'il ne peut le faire sans trahir la déontologie fondatrice de l'association, seule alors la littérature peut lui offrir un espace de libre création où la fiction s'efforcera de rendre compte de la réalité. Tous les personnages de ce recueil sont donc imaginaires, et leurs propos inauthentiques, mais, l'ensemble des textes est en cohérence avec l'esprit des échanges qui se déroulent au cours d'un appel. Ainsi peuvent être évoquées avec respect ces confidences d'hommes et de femmes, en général en situation de grand mal-être, qui trouvent dans le dispositif original de l'écoute, par téléphone ou par Internet, un espace d'hospitalité de la parole, qui leur est précieux, et parfois salvateur. Au fil d'une douzaine de chapitres, certains très courts, d'autres plus développés, apparaît une partie de la grande diversité des problématiques évoquées par les appelants, y compris celle du suicide. Une réflexion est également proposée sur le sens de cette action, menée depuis plus de cinquante ans, et qui est à interroger en permanence, par les écoutants eux-mêmes, et aussi par l'institution, au sein d'une société toujours travaillée par de profondes mutations. L'ouvrage est complété par un dossier d'information qui précise le cadre historique, associatif et déontologique de l'écoute qui est pratiquée à S.O.S Amitié depuis 1960.

11/2018

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Religion

Il ne s'est jamais rien passé. Le Guru et le disciple

Tout au long de ce magistral livret d'enseignement, H. W. L Poonja, Poonjaji pour ceux qui le rencontrèrent, Papaji pour ses disciples, répond aux questions pointues de David Godman, hagiographe passé maître dans l'art de cerner les différents aspects de la quête du Soi. Ses questions multiples, précises et poussées sont en réalité celles que tout épris de vérité songe ou brûle de poser, avec une soif de comprendre, d'absorber l'indicible, le grand Mystère. " Le Guru est celui qui vous montre que vous êtes la lumière même et que l'obscurité n'a jamais existé. Par sa grâce, il supprime l'idée erronée de l'existence d'un état de non-éveil dont on devrait venir à bout. " H. W. L Poonja. Peu avant sa disparition et pendant plusieurs semaines, Papaji lut ce même livre à ses disciples qu'il rencontrait quotidiennement. Il ne s'est jamais rien passé est un ouvrage qui traduit l'essence de l'enseignement de Papaji et décortique cet amour incompréhensible qu'est la relation entre le Guru et le disciple. A travers une danse ininterrompue de questions et de réponses se reflètent l'éternel questionnement du mental, la profonde insatisfaction du chercheur qui pressent ou a " aperçu " l'essence du Soi, le désir fou d'une Révélation qui mettra fin à la grande illusion du monde. " Dans ce monde de rêve que je me suis moi-même créé à partir de toutes mes croyances et idées, je me suis réincarné. Aujourd'hui, je n'écoute personne ni ne crois à quoi que ce soit de ce que quiconque me raconte [...] Je sais qu'en vérité il ne s'est jamais rien passé. " H. W. L Poonja.

11/2004

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Religion

Quand Dieu s'efface...

L'auteur décrit ici de la façon la plus simple ce qu'est pour lui la folle révélation d'une tendresse inconditionnelle nommée christianisme, et comment, perdant petit à petit ses jugements et condamnations sans appel sur lui-même et sur les autres, il a l'impression et le désir d'en vivre. Une conférence, quelque part. Un homme d'une bonne quarantaine d'années, philosophe, théologien, ancien clerc, maintenant enseignant, tente de répondre à la question " qu'est-ce qu'être chrétien aujourd'hui ? ". Energique, tout à son affaire, il a pourtant l'impression de ne faire que balbutier, de se heurter à l'indicible, à la perte de repères qu'est de plus en plus devenue sa foi. Dans l'assistance, un homme ne le quittera pas des yeux ce soir-là. Il partira à la pause, avant les questions, sans qu'un mot soit échangé. Intrigué, interloqué, le conférencier cherchera en vain à savoir qui est cet individu dont l'attention semblait porteuse tour à tour d'un appel, d'une blessure, d'une joie et d'un refus. Il se souviendra juste l'avoir entendu prononcer son nom : Rodolphe Henri. Rentré chez lui, notre homme, aujourd'hui marié et père de famille, se laissera porter par le poids de ce regard, aux reflets multiples, aux attentes inexprimables et variées. Et, à ce Rodolphe Henri, dont il ne connait que l'énigme d'une étrange rencontre sans mots, il tâchera d'écrire de la façon la plus simple ce qu'est pour lui cette folle révélation d'une tendresse inconditionnelle nommée christianisme, et comment, perdant petit à petit ses jugements et condamnations sans appel sur lui-même et sur les autres, il a l'impression et le désir d'en vivre.

11/2019

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Littérature française

Au pays des kangourous

« Ce matin, j’ai trouvé papa dans le lave-vaisselle. En entrant dans la cuisine, j’ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d’hier soir. J’ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans. Il m’a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout replié sur lui-même. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand mon papa. » Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien. En fait, le couple n’en est plus un depuis longtemps, la faute au métier de Carole, qui l’accapare. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole est une femme d’affaires, elle passe sa vie en Australie, loin d’un mari qu’elle n’admire plus et d’un enfant qu’elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, Simon voit son quotidien bouleversé. L’enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque et jamais mariée, adepte des séances de spiritisme avec ses amies « les sorcières », et prête à tout pour le protéger. Mais il rencontre aussi l’évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets, que les couloirs trop blancs de l’hôpital font paraître irréelle et qui semble pourtant résolue à lui offrir son aide. Porté par l’amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu’il s’invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu’à toucher du doigt une vérité que l’on croyait indicible.

01/2012

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Histoire internationale

Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006)

Une plongée dans l'expérience subjective des enfants victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, au plus près des mots et de la gestuelle de l'extermination. Dans le désordre des archives de la principale institution chargée de l'histoire et de la mémoire du génocide au Rwanda, plusieurs liasses de fragiles petits cahiers d'écoliers renfermaient dans le silence de la poussière accumulée les récits d'une centaine d'enfants survivants. Rédigés en 2006 à l'initiative d'une association rwandaise de rescapés, dans une perspective de catharsis psychologique, ces enfants devenus entre-temps des jeunes hommes et des jeunes femmes, racontent en trois scansions chronologiques souvent subverties ce que fut leur expérience du génocide, de la vie d'avant puis de la vie d'après. Par leurs mots, par le cruel réalisme des scènes décrites, par la puissance des affects exprimés, se livre à l'historien une source vivante, une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes tout comme elle permet, aussi, d'investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l'enfance. Le livre tente une écriture de l'histoire du génocide des Tutsi à hauteur d'enfant. Il donne à voir et à entendre l'expression singulière d'une expérience collective, au plus près des mots des enfants, au plus près du grain de la source. Tentative historiographique qui est aussi une mise à l'épreuve affective et morale pour l'historienne face à une source saturée de violence et de douleur. Loin des postulats abstraits sur l'indicible, le livre propose une réflexion sur les conditions rendant audibles les récits terribles d'une telle expérience de déréliction au crépuscule de notre tragique XXe siècle. Ce livre s'inscrit dans la collection A la source, dirigée par Clémentine Vidal-Naquet.

10/2020

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Histoire de France

Une mémoire philatélique des camps

l'ai lu et relu avec beaucoup d'émotion Une mémoire philatélique des camps, le nouveau livre de Michel Claver fils d'Albert Claverie, déporté, matricule 66213 au camp d'Oranienburg-Sachsenhausen. Il retient tout d'abord l'attention par l'originalité de son approche. Il est l'un des rares, peut-être même le seul ouvrage à envisager la Déportation sous l'angle de la philatélie. Et l'on est heureusement surpris par la richesse des documents présentés, des documents qui entraînent le lecteur dans un douloureux et terrible pèlerinage mémoriel dans ces lieux d'horreur et de souffrance indicible que furent les camps de la mort nazis, d'Auschwitz-Birkenau à Treblinka, en passant par Bergen Belsen, Ravensbrück, Buchenwald et Dora. Une très forte émotion se dégage des récits poignants qui accompagnent les timbres commémoratifs de chacun des camps. Bouleversante également l'évocation d'hommes et de femmes auxquels les Postes font l'hommage de l'émission d'un timbre pour que leur souvenir demeure à jamais. Terribles encore les récits rappelant la stupeur des troupes alliées découvrant l'effrayant spectacle des camps à l'heure de leur libération, ou bien les textes sur le tatouage, le gaz Zyklon B, et celui, superbe, intitulé "Des mains et des hommes". Auschwitz-Birkenau, Belzec, Bergen Belsen... Une mémoire philatélique des camps n'est pas un livre de plus sur la Déportation. C'est un ouvrage de fond, très bien documenté, indispensable en ces temps difficiles où des voix s'élèvent pour nier ou banaliser ce qui fut la honte de l'Europe. Un très beau travail de mémoire qui doit être lu, relu et médité, notamment par les jeunes générations. Jane Debenest, fille du déporté Delphin Debenest (Buchenwald), vice-présidente de l'Union Nationale des Associations des Déportés, Internés et Familles de disparus.

01/2014

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Religion

Les sens spirituels et la vision de Dieu selon Syméon le Nouveau Théologien

L'oeuvre pastorale et mystique de Syméon le Nouveau Théologien (vers 949) s'inscrit dans le droit fil de la plus pure tradition grecque au sen du christianisme antique. Une fête de la lumière, un éveil enthousiaste de l'intelligence, une fascination rationnelle de tout l'être exposé au mystère indicible de Dieu, tels sont les traits marquants de l'expérience intérieure vécue par Syméon et transmise par lui dans les mots simples de la prédication ordinaire. Moine à partir de l'âge de 27 ans, à Constantinople, cet écrivain sans ambition littéraire était destiné à devenir l'un des grands auteurs mystiques byzantins. Bernard Fraigneau-Julien pénètre jusqu'au coeur intime de l'univers spirituel de Syméon, en s'attachant à sa notion centrale, celle de la vision de Dieu. Une première partie de l'ouvrage déploie les richesses de la tradition séculaire où s'inscrit le message de Syméon. Origène, Grégoire de Nysse, le Pseudo-Macaire, Diadoque de Photicée, Maxime le Confesseur sont interrogés, à tour de rôle, sur leur doctrine des sens spirituels et de la vision de Dieu. La seconde partie analyse en profondeur cette doctrine chez Syméon lui-même. Un solide chapitre d'anthropologie théologique résume les traits classiques de la conception de l'homme, imprégnée de la Bible, telle que Byzance la légua, par l'entremise de Syméon, au deuxième millénaire chrétien. Une brillante étude de la vision de Dieu clôt le volume. La lumière d'un soleil toujours intact fait que l'oeil voit. De même, Dieu nous donne de le contempler en notre conscience vive sans rien perdre de son mystère radical. Ce n'est pas le moindre paradoxe de Syméon que d'insister sur ce qu'une pareille expérience a de sublime, et de la proposer aux humbles fidèles comme un état permanent de leur bonheur de croire.

07/1985

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Histoire de France

Shoah

"Il n'est pas facile de parler de Shoah. Il y a de la magie dans ce film, et la magie ne peut pas s'expliquer. Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés. Mais, en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, notre coeur, notre chair. Elle devient la nôtre. Ni fiction, ni documentaire, Shoah réussit cette re-création du passé avec une étonnante économie de moyens : des lieux, des voix, des visages. Le grand art de Claude Lanzmann est de faire parler les lieux, de les ressusciter à travers les voix, et, par-delà les mots, d'exprimer l'indicible par des visages. C'est une composition musicale qu'évoque la subtile construction de Shoah avec ses moments où culmine l'horreur, ses paisibles paysages, ses lamentos, ses plages neutres. Et l'ensemble est rythmé par le fracas presque insoutenable des trains qui roulent vers les camps. La construction de Claude Lanzmann n'obéit pas à un ordre chronologique, je dirais — si on peut employer ce mot à propos d'un tel sujet — que c'est une construction poétique. Jamais je n'aurais imaginé une pareille alliance de l'horreur et de la beauté. Certes, l'une ne sert pas à masquer l'autre, il ne s'agit pas d'esthétisme : au contraire, elle la met en lumière avec tant d'invention et de rigueur que nous avons conscience de contempler une grande oeuvre. Un pur chef-d'oeuvre." SIMONE DE BEAUVOIR

06/1985

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Romans historiques

Le sourire de Robespierre

Le 10 thermidor de l'an II, Robespierre est exécuté avec vingt-deux de ses derniers partisans, au grand soulagement d'une population exténuée, mais aussi des affairistes de tout poil. Il n'aura pas eu la tête de la belle Mademoiselle Lange, cette si jolie comédienne qui se louait dix mille livres par jour. Et la démocratie va poursuivre sa construction sans lui. Mais savez-vous où est sa tombe ? Savez-vous qui vient encore la fleurir aujourd'hui ? Quelqu'un aurait-il pardonné à l'Ange de la mort ? Avec la correspondance entre deux frères, nous retrouvons la vie à Paris sous la Terreur et la Convention Thermidorienne, une société secrète qui veut poser les bases philosophiques et spirituelles d'une nouvelle nation en construction, la campagne d'Italie avec les soldats de Bonaparte, Rome la ville éternelle qui a perdu la mémoire. Deux siècles plus tard, la veille de son mariage, un fantôme vient rendre visite à Capucine dans l'austère maison ancestrale de son futur époux. Que vient-il lui dire ? Mais pourquoi ce sourire indicible sur le visage de Robespierre ? Une fiction étrange et réaliste basée sur des faits réels et des personnages ayant existé. Olivier de Lagausie part de la lettre authentique d'un officier de l'Ancien Régime, qui se retrouve malgré lui face aux troupes françaises de Bonaparte en Italie, pour nous emmener dans une vieille maison du Gers dont les murs parlent encore des ancêtres. La fidélité aux racines, la mémoire familiale, la survivance de l'âme, sont les thèmes abordés dans ce roman qui nous fait voyager dans deux époques à travers d'étonnants personnages pour terminer sur deux questions : que serait aujourd'hui notre démocratie si Robespierre n'avait pas existé, et qu'est-ce que le pardon ?

10/2016

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Littérature française

Le plancher

Le Plancher, c'est l'histoire d'une famille qui bascule dans la folie. 1930, Joséphine et Alexandre quittent le nord de la France pour s'installer dans une ferme des Pyrénées. Joséphine : deux frères à l'asile, ne s'entend avec personne, ne s'entend pas. Quatre enfants viennent au monde : Paule, Simone, Mortné et Jean. Jean sera toujours Jeannot, l'enfant tourmenté, le fragile, le sensible. Il s'engage en Algérie pour ne pas travailler là, dans la ferme familiale, avec le père. Puis il reviendra, comme il pourra, sans plus être tout à fait le même ni un autre. Il retrouve le huis-clos familial, s'y engouffre pour ne plus jamais le quitter. "Les années avancent et avec elles les coups de hache, les éraflures, les entailles, les éviscérations. Les années avancent et elle s essaient, les filles, de courir insouciantes, d'étudier bienveillantes, de grandir, turbulentes. Les années passent et Jeannot tente de comprendre et d'apprendre, d'aimer et de parler. Les années passent et les parents poursuivent l'oeuvre de destruction, souterrainement aidés par les Deux-cents qui n'en finissent pas de maudire, de cracher, d'envier." Jeannot assistera, participera à tout. Les morts, les crimes, les enterrements. Jusqu'au bout, jusqu'à la fin, il gravera à la gouge et au marteau sur le plancher de sa chambre l'histoire du délire familial. Il est là pour ça. Comprenne qui pourra. Le "plancher de Jeannot", exposé sur un mur d'enceinte de l'hôpital Sainte-Anne à Paris, est aujourd'hui visible par tous. Car ceci est une histoire vraie, fouillée de l'intérieur par la langue dont use Perrine Le Querrec pour formuler l'indicible, l'innommable.

03/2018

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Littérature française

La chanson de l’aube

La chanson de l'aube est un hymne aux couleurs de la vie, des plus sombres aux plus vives, qui, dans une langue forgée au feu de l'expérience de rescapé, puise dans la fiction romanesque les ressources permettant de rendre audible l'indicible. Le Rwanda, avant, pendant et après le génocide à travers l'histoire de Laurien, cet enseignant qui a eu un peu trop de chance dans sa vie : un mariage heureux avec Mireille, deux magnifiques enfants et un métier qui lui assure un avenir meilleur que celui de ses parents.
Pourtant, Laurien s'inquiète. Ses voisins le regardent avec une jalousie grandissante. Et ce qui n'était qu'une inquiétude diffuse se mue en peur. Il sent le danger grandir autour de lui et des siens. Il a peur de ces autres qui ont de la haine dans le regard et de plus en plus de violence en eux. Et puis vient le génocide. Il faut lutter mais il est difficile de conserver cette envie de vivre au milieu de tant d'horreurs.
L'horreur qui est partout et qui semble ne jamais finir. Et lorsque l'on croit avoir vu le pire, il nous attend un peu plus loin. Un roman témoignage, contre l'oubli Un récit d'une rare beauté où le génocide est présenté avec un grand réalisme, où le pire côtoie le meilleur, où l'amour se mêle à la haine et où le merveilleux des croyances anciennes fréquente la plus cruelle vérité. C'est aussi et surtout un roman où la fiction, parfois entrecoupée de récits factuels sur la guerre qui a accompagné cette tragédie, permet de prendre la mesure de ce qu'a été le génocide et le traumatisme qu'il a engendré, depuis sa mise en place jusqu'à ses conséquences dans le quotidien des Rwandais.

03/2014

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Entre deux guerres

L'oncle

Fascinant personnage que cet Oncle Louis, professeur d'allemand, plongé dans l'horreur des tranchées, spécialiste du décryptement des codes militaires, russophone lié aux réseaux communistes dans le monde de l'entre-guerre, arrêté avec la tout aussi brillante Lydia Stahl pour espionnage en 1934. Etrange, déroutante découverte que celle des papiers de l'Oncle Louis, retrouvés dans une vieille malle après des années de silence : carnets de guerre, coupures de journaux, lettres d'amour... Tout y est, jusqu'à l'arrestation de l'oncle pour espionnage soviétique en 1934. Tout y est, et pourtant, même après une enquête qui nous mène jusqu'aux archives du FBI, il reste un personnage indicible, insaisissable, tantôt grand naïf, tantôt agent double. Curieux personnage, cet oncle Louis. Discret, effacé, et pourtant, sa vie est tout sauf morne : sa jeunesse à Arcachon, ses voyages en Allemagne, son engagement dans la Première Guerre mondiale, son recrutement par le service du chiffre, sa liaison avec Lydia Stahl, femme fatale russe exilée à Paris. Jusqu'à, enfin, son séjour en prison dans les années trente, lorsqu'il est accusé d'être un espion à la solde des bolcheviques. Rien ne l'y prédestine, mais tout y concourt. Et les questions de demeurer : était-il vraiment agent double ? Etait-il vraiment l'amant de Lydia, ou bien était-ce une couverture utile pour leurs activités clandestines ? La guerre, il l'a vécue, mais qu'en a-t-il réellement pensé, lui qui connaissait si bien l'Allemagne ? Une découverte, à travers des personnages singuliers, de ce monde fascinant de l'entre-deux guerres, des réseaux d'espionnage et de contre-espionnage. Un récit exceptionnel : l'histoire d'un roman impossible.

08/2023

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Philosophie

L'expérience esthétique

Ce livre, dédié à la mémoire d'André Malraux qui reçut devant le retable d'Issenheim une " commotion ", selon le terme employé par Baudelaire à propos de Goya, cherche précisément à cerner la notion d'expérience esthétique dans ses dimensions métaphysique, psychologique, littéraire, picturale, sociologique, psychanalytique, etc. Analyser le plaisir esthétique, qui peut susciter un " effroi du beau ", invite à introduire aux philosophes et aux diverses psychologies de l'art (dont la psychologie des philosophes et des écrivains, l'interprétation psychanalytique, l'esthétique expérimentale et ses expériences sur l'expérience esthétique, longtemps méconnue en France), posant de la sorte le problème de l'unité de la psychologie. Ce livre, destiné aux étudiants de philosophie, et plus particulièrement des 2è et 3è cycles, ainsi qu'aux étudiants de lettres, de psychologie et d'histoire de l'art, s'interroge sur le beau, le goût, le nombre d'or, notions cardinales de l'expérience esthétique. Il traite du problème traditionnel de la mimésis, ou imitation dans les rapports de l'art et de la nature, et surtout du problème esthétique crucial du relativisme et de ses limites. L'art, " antidestin " proche d'Eros, déboute-t-il la Mort ? Que sont, en leur fond, l'expérience esthétique de la création et celle de la contemplation ? Faite souvent d'indicible, de roses, de sirènes, de croix, l'expérience esthétique n'en reste-t-elle pas moins analysable rationnellement ? Peut-elle même, paradoxalement, être pour une part objet de science ? La philosophie de l'art, de Pythagore et Platon à nos jours, en passant par l'invention du goût et l'époque charnière du XVIIIè siècle, réussit-elle ou échoue-t-elle à l'éclairer ?

03/1998

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Deuil

Nous irons voir l'Everest. Journal vers l'espoir

L'ascension du deuil La perte d'un proche, prévisible ou brutale, est un séisme dont les répercussions - physiques et psychologiques - se font rapidement sentir. Julien connaît pour la première fois un deuil prématuré quand sa mère se suicide. A vingt-sept ans, il entre dans une longue errance dont il commence à émerger véritablement depuis plusieurs mois quand Olivier, son meilleur ami, décède brutalement à trente-cinq ans à cause d'un ulcère. A dix années d'intervalle, il perd à nouveau l'être qui lui est le plus cher. Cette fois-ci, Julien prend son deuil à bras le corps pour éviter de retomber dans ses premières erreurs. Il ne fuit pas. Pour lutter contre l'oubli, il se lance dans l'écriture dont il découvre petit à petit le pouvoir réparateur. Exprimer ses émotions lui permet de réveiller l'envie de faire des rencontres avec les personnes qu'il croise sur son chemin. Grâce à son journal, il trouve la force d'aller de l'avant et de se rétablir. Ce livre est une ode à l'amitié, ce lien sans ambivalence qui nous réserve peut-être les plus grands bonheurs de notre existence. Il est traversé par des questions fondamentales : qu'est-ce qu'un ami véritable ? Comment vivre sans la personne disparue ? La douleur s'arrête-t-elle un jour ? Les autres peuvent-ils comprendre ? Que peut-on dire, que doit-on taire ? Comment se remettre en mouvement quand on a l'impression d'avoir tout perdu ? Ce journal s'adresse aux personnes endeuillées et à leur entourage, à celles et ceux qui ne savent plus comment avancer, qui sont à la recherche de compréhension et de réconfort face à une douleur indicible. Julien montre la voie qui lui a permis de retrouver le goût de la vie, à sa façon.

10/2023

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Essais

Né juif : le prix de la coupure

A quoi s'expose un sujet lorsqu'il est né juif ? De quelle faute, de quel crime son peuple honni et persécuté à travers les siècles s'est-il rendu coupable pour provoquer une telle haine, une telle vindicte qui menèrent à la Shoah ? Quelle responsabilité incombe au sujet, héritier de cette histoire et de cette mémoire ? Fort de son expérience personnelle, Robert Samacher s'engage dans une enquête pluridisciplinaire sur les fondements de l'identité juive, afin de cerner cet insaisissable, cet indicible qui la constitue. Il approfondit l'enquête menée par Freud dans Totem et Tabou puis dans L'Homme Moïse et la religion monothéiste, montrant l'importance de la Loi pour les Juifs et valorisant la figure du Père. L'auteur examine les ingrédients qui composent l'antijudaïsme puis l'antisémitisme, en scandant les moments de rupture, tant historique qu'épistémologique, que constituent l'appel de saint Paul, les harangues de Luther, les théories raciales, l'arrivée au pouvoir de Hitler. A travers les discriminations, les persécutions et le génocide, il s'agit toujours d'éliminer ce reste inassimilable qui confronte l'homme à l'altérité et à l'insupportable de sa propre castration. De nos jours, par le biais des réseaux sociaux, rumeurs et fake news connaissent des diffusions incontrôlables. Antisionisme musulman et négationnisme se combinent aux délires complotistes pour mettre à mal tout rapport à la vérité ; de nouveaux dictateurs poursuivent leurs guerres, s'appuyant sur la peur des populations et les méfaits de la propagande. Quand le Père symbolique n'est pas reconnu ni accepté, le Père de la "horde primitive ", sans foi ni loi, fait son grand retour. L'appel à la responsabilité du sujet, troquant ses préjugés et ses certitudes morales pour le champ de l'éthique délestée des impératifs du Surmoi, n'en devient que plus indispensable.

10/2023

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Histoire internationale

Mémoires du président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir

La présente autobiographie posthume de Saïd Mohamed Djohar apporte, quelque part, des réponses pertinentes à de nombreuses interrogations sur l'Histoire contemporaine des îles Comores. Son auteur porte un regard singulier, parfois acerbe, sur la période coloniale et notre époque, ainsi que sur les élites politiques et civiles de son pays. Au travers de ses pittoresques et poignants souvenirs d'adolescent, d'étudiant, d'instituteur, de père de famille, de fervent croyant, d'homme politique et d'homme d'Etat, l'ancien président de la Républiques des Comores (1990-1996) éclaire d'un jour nouveau un certain nombre d'événements historiques majeurs qui ont secoué cet Archipel aux Sultans batailleurs qui a été, à un moment donné, pris en otage par l'ancien mercenaire Bob Denard. Ces Mémoires offrent au lecteur un fabuleux voyage à travers le temps, accompagné d'un indicible sentiment d'intercepter un dialogue intime à haute voix de l'auteur avec lui-même, et dans lequel il convie par surprise et humilité, la jeunesse, la classe politique, son peuple, son pays et ses partenaires historiques, à y puiser des réflexions utiles pour lutter contre les grands périls, les extrémismes qui guettent le monde aujourd'hui, et pour construire la nation comorienne unie, libre et prospère qui a habité ses rêves les plus obsédants. Celles et ceux qui l'ont bien connu pourraient presque entendre sa superbe voix barytonnée au détour de ses phrases imagées, de son humour, et de son lexique de l'époque qui a gardé toute sa saveur. Saïd Mohamed Djohar nous a quittés le 23 février 2006 dans la ville de Mitsamiouli, en léguant à la postérité un pan entier et inédit de notre Histoire. Peu de temps avant sa mort, le président Djohar avait confié ses manuscrits à M Saïd-Abasse Dahalani, pour une relecture approfondie et pour en assurer la publication.

12/2012

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Littérature étrangère

La porte dorée

Igor Sevken, le protagoniste de La Porte dorée, est un écrivain slovène de soixante-cinq ans qui a connu, durant la Seconde Guerre mondiale, les camps d'extermination du régime nazi. Depuis, dans ses écrits, il témoigne pour ceux qui n'en sont pas revenus de " leur fin injuste ". Quand il reçoit la première lettre de Lucie Huet, il est en train de rédiger un essai sur le traitement narratif de la guerre dans la littérature. Une correspondance s'engage entre l'homme mûr et la jeune femme de trente ans. Lucie fait parfois allusion, dans ses lettres, à une expérience douloureuse, indicible, qui l'a marquée à jamais. A l'occasion d'un séjour à Paris, Igor et Lucie se rencontrent. Ils marchent dans la ville et parlent longuement : quels maux est-il possible de comparer aux camps d'extermination ? Bientôt, ils deviendront amants et Lucie se confiera : fillette, elle a été victime de la passion incestueuse de son père, " autre forme du mal absolu ". Le thème qu'aborde ce roman est grave : le " mal absolu " que subit un individu dans sa vie personnelle est-il comparable au " mal absolu " historique que subit un peuple ? C'est également une magnifique rencontre amoureuse puisque, comme le dit Igor Sevken, seul l'amour, cette harmonie parfaite des esprits et des corps, permet de ne jamais s'écarter trop du chemin des hommes. A ce titre, La Porte dorée, tout de dialogues et de promenades, est un des grands romans d'amour de ce début de siècle, un amour entre deux adultes responsables, sensibles et conscients des ravages que le temps, qu'il soit historique ou individuel, exerce sur chacun de nous.

10/2002